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Le Petit Journal du SPF 69 N° 5 / Premier trimestre 2013 Sommaire Libre parole....................................................................................................................................................... 1 Les 4 saisons du SPF69...................................................................................................................................... 3 La vie des Comités............................................................................................................................................ 7 Le SPF69, comment ça marche ?.................................................................................................................... 10 Du côté de nos partenaires............................................................................................................................. 12 Portraits bénévoles......................................................................................................................................... 14 Libre parole 2013. L’année nouvelle n’aura jamais autant mérité son nom pour le Secours Populaire du Rhône : nouveaux locaux, mieux adaptés au fonctionnement de la Fédération, nouvelles compétences, nouveaux bénévoles, nouvelles pratiques au sein des comités, nouveaux projets… Notre mouvement est plus que jamais mobilisé pour répondre aux multiples défis de la solidarité. Cet effort de constante adaptation est largement reconnu aujoud’hui par les élus locaux, par les institutions culturelles et éducatives, par les entreprises… et cette reconnaissance nous encourage à aller de l’avant. Notre congrès départemental, qui se déroulera le samedi 9 novembre à la Croix-Rousse, posera d’ailleurs les bases d’un nouveau développement de notre mouvement, dans l’intérêt des personnes victimes des injustices sociales. D’ici là, ce Petit Journal continuera, comme il l’a fait en 2012, à vous tenir informés de nos activités régulières et saisonnières. Pour ce numéro 5, nous accorderons ainsi une place particulière au « printemps de la solidarité mondiale », en vous présentant dans le détail les actions menées par le SPF 69 au Vietnam depuis maintenant 20 ans. Mais ce printemps qui s’annonce est aussi l’occasion pour notre journal de commencer sa mue. Après quatre numéros réalisés avec les moyens du bord, nous travaillons aujourd’hui à une mise en page plus professionnelle, pour une lecture plus agréable. Vous devriez pouvoir en profiter dès notre prochain numéro, à paraître avant l’été. Quoi qu’il en soit, au-delà des questions de forme, l’essentiel pour nous est de maintenir et de renforcer ce lien entre tous ceux qui se mobilisent dans le Rhône pour défendre au quotidien les valeurs du Secours Populaire. N’hésitez pas à nous écrire ( [email protected] ) pour nous aider à mieux faire. Thierry Gouin, bénévole, rédacteur en chef Retour au sommaire 1

Le Petit Journal du SPF 69 - Secours populaire françaisLe Petit Journal du SPF 69 / N° 5 Les 4 saisons du SPF69 Le 22 mars 2013 a eu lieu la Journée mondiale de l’eau. Il faut

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Le Petit Journal du SPF 69N° 5 / Premier trimestre 2013

Sommaire

Libre parole.......................................................................................................................................................1

Les 4 saisons du SPF69......................................................................................................................................3

La vie des Comités............................................................................................................................................7

Le SPF69, comment ça marche ?....................................................................................................................10

Du côté de nos partenaires.............................................................................................................................12

Portraits bénévoles.........................................................................................................................................14

Libre parole

2013. L’année nouvelle n’aura jamais autant mérité son nom pour le Secours Populaire du Rhône : nouveaux locaux, mieux adaptés au fonctionnement de la Fédération, nouvelles compétences, nouveaux bénévoles, nouvelles pratiques au sein des comités, nouveaux projets… Notre mouvement est plus que jamais mobilisé pour répondre aux multiples défis de la solidarité. Cet effort de constante adaptation est largement reconnu aujoud’hui par les élus locaux, par les institutions culturelles et éducatives, par les entreprises… et cette reconnaissance nous encourage à aller de l’avant. Notre congrès départemental, qui se déroulera le samedi 9 novembre à la Croix-Rousse, posera d’ailleurs les bases d’un nouveau développement de notre mouvement, dans l’intérêt des personnes victimes des injustices sociales. D’ici là, ce Petit Journal continuera, comme il l’a fait en 2012, à vous tenir informés de nos activités régulières et saisonnières. Pour ce numéro 5, nous accorderons ainsi une place particulière au « printemps de la solidarité mondiale », en vous présentant dans le détail les actions menées par le SPF 69 au Vietnam depuis maintenant 20 ans. Mais ce printemps qui s’annonce est aussi l’occasion pour notre journal de commencer sa mue. Après quatre numéros réalisés avec les moyens du bord, nous travaillons aujourd’hui à une mise en page plus professionnelle, pour une lecture plus agréable. Vous devriez pouvoir en profiter dès notre prochain numéro, à paraître avant l’été. Quoi qu’il en soit, au-delà des questions de forme, l’essentiel pour nous est de maintenir et de renforcer ce lien entre tous ceux qui se mobilisent dans le Rhône pour défendre au quotidien les valeurs du Secours Populaire. N’hésitez pas à nous écrire ([email protected]) pour nous aider à mieux faire.

Thierry Gouin, bénévole, rédacteur en chef

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Le Petit Journal du SPF 69 / N° 5

Les 4 saisons du SPF69

Le 22 mars 2013 a eu lieu la Journée mondiale de l’eau. Il faut savoir en effet qu’en 2010, près de 800 millions de personnes n’avaient pas accès à l'eau potable et que les eaux insalubres restent la première cause de mortalité dans le monde, avec 3,6 millions de victimes par an dont une majorité d'enfants. L’accès à l’eau et son assainissement sont donc des préoccupations majeures pour de nombreux pays, notamment en Afrique et en Asie, et ce n’est pas un hasard si, au Vietnam, depuis 2008, la Fédération du Rhône soutient des programmes d’adduction d’eau dans des villages de montagne du nord du pays. Mais la solidarité avec le Vietnam, dont nous fêtons les vingt ans, couvre bien d’autres champs et il nous a paru opportun de profiter à la fois de cet anniversaire et de la Journée mondiale de l’eau pour mieux vous la faire connaître.

20 ans de solidarité avec le VietnamLe partenariat solidaire entre le Vietnam et le Secours Populaire du Rhône fête aujourd’hui ses vingt ans. Tout a commencé en effet en 1993 quand des bénévoles du Secours Populaire se sont trouvés impliqués dans un Programme de développement de soins de santé primaire sur le District de Vinh Lac, au nord du Vietnam, non loin de Hanoi. Il s’agissait alors de former un groupe de jeunes vietnamiens, médecins, enseignants, femmes, jeunes, paysans, parents d’élèves, responsables du district… aux soins de santé primaire et surtout de les aider dans la réalisation de documents pour sensibiliser les populations concernées, soit environ 300 000 personnes. C’est à cette occasion que le Secours Populaire du Rhône a fait la connaissance de celui qui allait devenir un personnage-clef du partenariat dont nous fêtons aujourd’hui les vingt ans. C’est en effet avec la rencontre du Docteur Nguyen Van Uon qu’a réellement débuté l’implication directe du Secours Populaire dans la solidarité internationale avec le Vietnam. Depuis, les actions se sont multipliées, dans les domaines de l’éducation, de l’hygiène en milieu scolaire, de l’accès à l’eau, de la santé… pour essayer de répondre, en lien avec la Croix rouge vietnamienne, aux besoins fondamentaux des populations démunies, dans les régions rurales du nord du pays. Un retour sur ces vingt années permet de mesurer le chemin accompli.

Donner l’accès à l’éducationConstruction / réhabilitation de bâtiments scolaires

C’est le Docteur Nguyen Van Uon, en 1995, qui a mis les bénévoles du Secours Populaire en contact avec les responsables de la commune de Tu Da pour travailler sur l’amélioration des conditions d’accueil scolaire. Dès 1998, le Secours Populaire a financé la construction d’une classe réservée à l’étude des langues étrangères dans le lycée de la commune et celle de deux bâtiments dans l’école maternelle. Le premier bâtiment du collège a été financé l’année suivante. Tout récemment, en 2010, le Secours Populaire a participé à la réhabilitation du bureau de la directrice de l’école maternelle. En 2011, suite à

l’annonce par le gouvernement du lancement d’un programme d’amélioration des équipements scolaires vétustes, le Secours Populaire a cessé de s’impliquer localement.

A Nong Tinh, le groupe scolaire a été mis en chantier à partir de 2001. Des aménagements ont ensuite été apportés chaque année pour continuer à améliorer la sécurité, la santé, les conditions de travail des enfants et des enseignants. En 2012, lors de sa visite sur place, le Secours Populaire a ainsi pu constater la plantation de nouvelles espèces d’arbres contribuant à l’agrément du site et au confort de ses occupants.

Le groupe scolaire de Hoa Muc a été mis en chantier en même temps que celui de Nong Tinh, à partir de 2001. Une école de dix classes a été construite, avec un dortoir pour une trentaine d’enfants. Comme à Nong Tinh, les efforts ont été poursuivis, année après année, pour améliorer la situation. Tout récemment, la cour poussiéreuse de l’école a été cimentée et les bâtiments ont commencé à être repeints.

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Premier trimestre 2013

Parrainage scolaire

Parallèlement aux efforts portés sur la construction ou la réhabilitation de bâtiments scolaires, le Secours Populaire à choisi de participer, dès 1998, toujours en lien avec le Dr Nguyen Van Uon, à un programme de soutien à la scolarisation sur dix-sept écoles, soit une vingtaine de classes réparties sur cinq provinces du nord du pays. 2 816 parrainages ont ainsi été financés entre 2003 et 2010 et le Secours Populaire maintient son effort ces dernières années : 380 enfants ont été parrainés en 2011, 388 pour l’année scolaire 2012/2013 (285 en primaire, 103 au collège). Lors de sa dernière mission sur place en novembre 2012, le Secours Populaire a pu remettre au Dr Uon 1 400 euros remis par trente parrains français et 1 000 euros collectés, comme chaque année depuis 2005, par le collège Louis Lachenal de Saint-Laurent-de-Mure.

Fin 2012, la délégation du Secours Populaire a pu se rendre dans le quartier de Tan Dinh à Hanoi, où se trouvent des écoles et collèges bénéficiant du parrainage mis en place. L’échange avec les responsables du quartier a permis d’expliquer pourquoi il était plus juste de répartir les parrainages sur plusieurs écoles et collèges, même si cela limitait le nombre d’enfants aidés par école. Un an auparavant, 72 lettres étaient parties de Hanoi en direction des parrains français pour les remercier de l’aide apportée aux enfants de la ville.

La commune de Yen Dinh, quant à elle, accueille 209 enfants. Une vingtaine de ces enfants, particulièrement défavorisés, sont parrainés par le Secours Populaire depuis 2006. Le même soutien est apporté à une vingtaine d’enfants issus de familles pauvres dans les communes de Dai Pham et de Hoa Muc.

Plus au nord, tout près de la frontière chinoise, le Secours Populaire participe au programme d’aide à la scolarisation de la commune de Hoang Van Thu. Dans ce village très excentré, la pauvreté est grande, comme a pu le constater la délégation qui s’est rendue sur place en novembre 2012. Le soutien apporté aux élèves de l’école primaire et du collège de la commune n’en est que plus nécessaire.

Développer l’hygiène en milieu scolaireGarantir l’accès à l’éducation en construisant ou en réhabilitant des bâtiments scolaires ou en soutenant financièrement les enfants issus de familles particulièrement défavorisées est essentiel mais cet objectif se double, pour le Secours Populaire, du souci de garantir aux élèves et aux enseignants des conditions d’hygiène leur permettant de travailler dans les meilleures conditions.

Tous les bâtiments scolaires construits dans les établissements de Tu da, de Nong Tinh ou de Hoa Muc (voir plus haut) ont ainsi été pourvus d’un bloc-toilettes équipé de latrines et de lavabos. A Tu Da, le lycée a en outre été équipé d’un bloc WC/Douches

réservé aux professeurs. A Thuong Giao, où le Secours Populaire a contribué à la construction du réseau d’adduction d’eau (voir plus bas), deux blocs sanitaires ont été construits dans les deux écoles primaires de la commune.

Le gouvernement vietnamien semble avoir pris conscience de ce problème d’hygiène puisqu’il a engagé en 2011 un programme national de construction de latrines en accordant aux familles pauvres une prime pour la construction de ce type d’équipements.

Apporter une eau saine dans les maisonsLe nord du Vietnam, montagneux et rural, ne profite pas encore pleinement du développement économique que connaît depuis plusieurs années le reste du pays. Les infrastructures essentielles sont

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encore largement sous-développées et le Secours Populaire a décidé d’apporter son soutien financier et technique aux populations locales pour le développement de réseaux d’adduction d’eau, en particulier pour mettre un terme à la pénibilité du transport de l’eau, assuré souvent par les femmes, et pour diminuer le nombre des victimes de maladies hydriques et dermiques dûes à l’absorption d’une eau de mauvaise qualité.

Jusqu’à ces dernières années, l’eau était en effet acheminée depuis les cours d’eau jusqu’aux maisons par un système de canalisations en éclisses de bambou certes ingénieux mais qui présentait l’inconvénient d’être accessible et donc souvent pollué par les animaux des environs.

Les projets soutenus par le Secours Populaire consistaient donc à capter l’eau dans les torrents puis à l’acheminer par des canalisations en plymouth™ enterrées jusqu’à un réservoir principal de stockage et de filtrage, puis à des réservoirs secondaires et enfin jusqu’aux points d’eau situés à l’intérieur ou à l’extérieur des maisons.

Vallée de Thuong Giao

Le projet de construction d’un réseau d’adduction d’eau pour la vallée de Thong Giao a débuté en 2007 et visait à desservir 53 familles, soit 216 adultes et enfants, ainsi que les 200 élèves de l’école primaire.

Une première tranche de travaux a permis de desservir en février 2008 le village de Na Sam. En février 2011, ce sont les villages de Khuoi Boc, Pac Phai, Khuoi Sung et Truong Hoc qui se trouvaient raccordés. Le raccordement la même année du village de Keo Cao, longtemps sorti du projet pour un problème d’alimentation en dehors de la saison des pluies, a marqué l’aboutissement du programme de Thuong Giao.

Comme toujours lorsqu’il intervient, que ce soit en France ou à l’étranger, le Secours Populaire s’attache à ne pas apporter une simple assistance mais à rendre les populations bénéficiaires le plus rapidement possible autonomes par rapport au problème traité. A Thuong Giao, le Secours Populaire s’est ainsi réjoui de voir que l’entretien du système d’adduction (nettoyage du réservoir de filtration, arrêt du captage en période de grande pluie) avait été pris en main par la communauté. L’eau est distribuée gratuitement mais chaque foyer desservi paie chaque année une somme de 500 dongs (1.7 centime d’euro) pour

financer les travaux d’entretien assurés par quatre villageois.

Mais bien sûr, pour les bénévoles du Secours Populaire qui se sont impliqués dans le projet, la grande satisfaction a été de constater, lors de la visite de novembre 2012, qu’aucune infection intestinale ou ophtalmique n’avait été signalée depuis la mise en service complète du réseau, un an plus tôt. Le Secours Populaire s’est cependant engagé à financer une analyse de l’eau collectée pour s’assurer de sa qualité.

Canton de Coc Dan (province de Bac Can)

Après le projet-pilote de Thong Giao, le Secours Populaire a décidé de répondre à la demande du canton de Coc Dan, dans la province de Bac Can. Il s’agissait là de desservir 146 familles (590 personnes) réparties dans quatre villages, ainsi que le groupe scolaire comptant 298 élèves et 37 enseignants, le dispensaire médical (5 salariés, 3151 consultations en 2011) et le bâtiment du Comité populaire, soit au total plus de 1000 bénéficiaires.

Ici comme à Thuong Giao, le but était de sensibiliser les villageois et les élèves aux bonnes pratiques d’hygiène et de réduire le temps que les femmes consacrent au transport de l’eau en allant

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Premier trimestre 2013

s’approvisionner journellement à l’aide de bidons à un point accessible de la rivière souvent très éloigné de chez elles.

Une convention a été signée le 20 novembre 2011 entre le Secours Populaire et les responsables de la commune et du district. Le montant total du projet s’élève à 79 000 euros, dont 30 000 seront pris en charge par le Secours Populaire (Fédération du Rhône, Comités de Vénissieux, Saint-Fons, Saint-Priest, Rillieux, Fédération de la Loire).

Les travaux ont été engagés en juin 2012 dans des conditions difficiles puisque, dans un climat chaud et humide propice aux sangsues, les matériaux ont été acheminés à dos de cheval par un chemin abrupt et l’approvisionnement des ouvriers réalisé à dos d’homme.

En octobre 2012, l’eau est arrivée au groupe scolaire, marquant la fin de la première tranche du chantier. Chaque niveau scolaire dispose maintenant d’un point d’alimentation en eau, de même que les habitations réservées aux professeurs qui logent sur place. Les réservoirs des toilettes sont raccordés au réseau.

Dans une deuxième tranche, les 146 foyers des villages de Nai Vai, Hoang Phai, Khuoi Diem et Na Cot seront raccordés au réseau et l’alimentation du dispensaire et du siège du Comité populaire de Coc Dan sera assurée. La mise en service du réseau complet est prévue pour juillet 2013. Les responsables du Comité populaire de Ngan Son se sont engagés fin 2012 à faire analyser l’eau et à assurer l’entretien du réseau, une fois qu’il sera terminé.

Et demain ?Après vingt ans de partenariat actif et solidaire entre le Secours Populaire et le Vietnam, des étapes décisives ont été franchies pour aider les populations du nord du pays à accéder à leurs droits les plus élémentaires : éducation, hygiène en milieu scolaire, accès à l’eau, santé… et les bénévoles et les institutions impliqués peuvent être fiers du chemin parcouru.

Mais tout laisse à penser que le partenariat dont nous fêtons cette année les vingt ans n’est pas arrivé au terme de son histoire. La précarité a la vie dure mais, heureusement, la solidarité entre les peuples aussi.

Dans un prochain numéro du Petit Journal, nous reviendrons sur la solidarité avec le Vietnam en donnant la parole à Claude Duigou, qui suit le projet depuis son origine.

En attendant, si ce partenariat exemplaire vous intéresse et vous donne envie de vous impliquer, à quelque titre que ce soit, n’hésitez pas à contacter le Petit Journal ([email protected]), qui transmettra.

Solidarité Vietnam / Quelques grands repères

1993 Début solidarité Vietnam

1993-1996 SPF 69 invité à participer au programme de développement intégré de soins de santé primaire sur le District de Vinh Lac

1995-1999 Campagne d’amélioration des conditions d’accueil scolaire et de suivi sanitaire à Tu Da (écoles maternelle et primaire, collège, lycée)

1998 Lancement du programme de soutien à la scolarisation

1998-2002 Envoi de matériel médical

2001 Mise en chantier de groupes scolaires dans les écoles primaires de Nong Thinh et Hoa Muc

2005 Début de la participation du Collège Lachenal au parrainage scolaire

2007-2011 Réalisation du réseau d’adduction d’eau de Thuong Giao

2012-2014 Réalisation du réseau d’adduction d’eau de Coc Dan

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Le Petit Journal du SPF 69 / N° 5

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La vie des Comités

Les Comités constituent la base territoriale du Secours Populaire du Rhône. En lien constant avec l’équipe de la Fédération départementale, ils agissent sur le terrain, animent des permanences d’accueil, prennent des initiatives, développent des activités originales, vont au contact des plus précaires dans leurs communes, dans leurs arrondissements, conjuguent au quotidien proximité et solidarité. Ce trimestre, nous avons rendu visite au comité de Lyon 5ème.

Jeudi 7 février, 17h00. Il a fallu chercher un peu pour trouver le local du Comité de Lyon 5ème, installé au pied d’une des barres d’immeubles qui s’étagent sur le flanc de la colline de Fourvière, au-dessus du quartier de Vaise. Mais nous y sommes arrivés.

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Tu Da

Hoa Muc

Hanoi Hung Yen

Yen Dinh Dai Pham

Nong Tinh

Coc Dan

Thuong Giao

Hoang Van Thu

Construction / réhabilitation de bâtiments scolaires

Parrainage scolaire / Accès à l’éducation

Hygiène en milieu scolaire

Accès à l’eau

Fourniture de matériel médical

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Premier trimestre 2013

Jeanne, la responsable du Comité depuis huit ans, est là, entourée d’une demi-douzaine de bénévoles. Elisabeth et Christiane s’occupent de la campagne Vacances, en préparant les dossiers pour la Fédération. La première a rejoint le Comité il y a cinq ans, au moment de la retraite ; la deuxième est là depuis cinq ans. Babeth, elle, est arrivée il y a trois ou quatre ans. Elle se consacre à la permanence d’accueil et au tri et participe au Comité départemental. Marie-Claude et Micheline s’occupent de l’alimentation. Geneviève s’occupe de la caisse. Jean-Marie est le trésorier du Comité. Jean-Jacques s’occupe de l’aide alimentaire. C’est lui qui va régulièrement rue Galland pour le réapprovisionnement. Il s’occupe aussi, avec Chantal, de l’informatique et suit les statistiques du Comité. Il travaille également pour la Fédération.

La discussion vient à peine de commencer que, pourtant, nous sommes obligés de l’interrompre. Nous nous étions installés au fond du local, derrière les armoires qui délimitent ce qu’il est convenu d’appeler le « bureau » du Comité, c’est-à-dire l’espace où se trouvent l’ordinateur et les dossiers, mais aussi le point d’aide alimentaire et la Permanence d’accueil et de solidarité. Quelques mètres carrés qu’aucune cloison ni porte ne séparent du reste du local. Quelques mètres carrés dont nous devons maintenant nous retirer car, justement, une jeune femme vient d’arriver et il faut l’accueillir décemment. Cette situation n’a rien d’exceptionnel. A chaque fois qu’une personne ou une famille est accueillie, toutes les activités en cours dans le bureau doivent s’interrompre, toutes les personnes présentes doivent sortir, pour que les deux bénévoles en charge de l’entretien puissent travailler dans de bonnes conditions avec celles ou ceux qu’ils reçoivent.

Un quart d’heure plus tard, l’entretien est terminé et la jeune femme ressort du bureau et se dirige vers la sortie du local, les yeux humides. Nous pouvons nous réinstaller derrière les armoires et reprendre notre conversation mais la scène qui vient de se dérouler met d’emblée l’accent sur le problème majeur du Comité de Lyon 5ème : le manque d’espace pour travailler correctement. Le local du Comité consiste en effet en une seule pièce d’une soixantaine de mètres-carrés, tout en long, au rez-de-chaussée du 6, rue Maurice Bellemain. Dès l’entrée, sur la droite, deux ou trois étagères couvertes de livres, de chaussures, de jouets font face au bureau où l’on paie les achats faits au libre-service. Ensuite, c’est le vestiaire, avec à la fois l’espace de vente et l’espace de tri. Les vêtements sont triés au fur et à mesure car on n’a pas de pièce séparée pour le faire et encore moins d’espace de stockage. Au fond du local, comme nous l’avons vu, derrière deux ou trois armoires, se trouvent à la fois le libre-service alimentaire, le bureau et la permanence d’accueil. Sur la droite, une porte donne sur un petit réduit avec un placard et un lavabo. Ce soir, le lavabo fuit et les cartons entreposés sont détrempés. « Il faudrait que nous disposions d’un bureau

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6, rue Maurice Bellemain De gauche à droite : Babeth, Jean-Jacques, Micheline, Jeanne, Marie-Claude,

Elisabeth, Christiane

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Le Petit Journal du SPF 69 / N° 5

séparé pour qu’au moins les personnes accueillies puissent pleurer tranquillement ». Le résumé de la situation est brutal mais Jeanne l’assume. Les bénévoles de Lyon 5ème travaillent dans des conditions difficiles, même si tous font passer le respect de la dignité des personnes bien avant leur propre confort. Il y a pourtant, dans le prolongement du local actuel, un local de même surface qui ne sert que trois fois par an pour les réunions des locataires de l’immeuble mais il n’est pas question pour l’instant de pouvoir le récupérer. Il faut donc prendre son mal en patience et malgré tout essayer d’assurer les actions de solidarité élémentaires, ce à quoi s’emploient Jeanne et son équipe. Le mardi matin est ainsi réservé à la Permanence d’accueil et de solidarité et à la distribution de l’aide alimentaire, uniquement sur rendez-vous. Le jeudi après-midi est réservé à la mise à disposition des vêtements, contre participation solidaire. A partir de 15h30, on examine les nouveaux dossiers, ceux des personnes qui viennent au Comité pour la première fois. Que ce soit le mardi matin ou le jeudi après-midi, toutes les personnes accueillies passent au bureau. La dépose de vêtements peut se faire à tout moment pendant les heures d’ouverture du local… Rien que de très banal, s’excusent presque Jeanne et Babeth qui, mettant vite de côté leurs conditions de travail délicates, préfèrent parler de ceux pour qui tout ceci est mis en place quotidiennement.

Le 5ème arrondissement de Lyon est un quartier mélangé, avec une population très modeste côtoyant les catégories sociales plus privilégiées du Point du Jour ou de Saint-Jean. On y compte deux ou trois ensembles HLM, dont celui où est installé le local du Comité. Le Secours Populaire y accueille de plus en plus de jeunes, dont de nombreux étudiants, et beaucoup de familles, souvent mono-parentales, généralement des jeunes femmes élevant seules un ou deux enfants (38% des familles reçues étaient monoparentales en 2011 contre 29% en 2010). Les pères sont les grands absents, ce qui ne veut pas dire que le Comité n’accueille que des femmes ou des enfants. Beaucoup d’hommes autour de la quarantaine s’y présentent, qu’ils soient au chômage ou salariés précaires, à temps partiel ou en CDD court. Les réfugiés constituent aussi une part importante du public accueilli (23% des demandes d’entretien en 2011). Ils viennent du Foyer Saint-Irénée, du Centre Pierre Valdo, de l’hôtel du Point du Jour ou de l’hôtel Lamartine.

Mais la priorité des priorités pour l’équipe du Comité reste les enfants, vers qui vont la majorité des bénéfices que dégagent les différentes activités mises en œuvre au long de l’année. Il s’agit principalement d’envoyer des enfants et des familles en vacances

chaque été. En 2011, vingt-trois enfants sont ainsi partis en colonies et huit familles (soit quatorze adultes et vingt enfants) ont pu bénéficier de séjours vacances, ce qui représente environ quatre cents journées de vacances au total. Le Comité paie aussi les inscriptions des enfants aux programmes d’activités du Centre Social de Champ vert. Par contre, seuls deux enfants ont été pris en charge en 2012 au titre de l’accompagnement scolaire. Il faut dire que le Centre social organise lui-même un accompagnement scolaire de son côté…

Si l’on met à part les actions spécifiques menées en faveur des enfants, pour le Comité de Lyon 5ème comme pour tous les Comités du Rhône, la priorité est bien sûr de procurer à ceux qui en manquent les produits de première nécessité (alimentation, vêtements). 3 162 paniers de produits alimentaires ont ainsi été distribués en 2011. Mais, au-delà de ces besoins vitaux, les bénévoles du 5 ème sont confrontés à des problèmes de santé de plus en plus préoccupants. Les gens n’ont pas d’argent pour soigner leurs dents, pour acheter des lunettes. Certains sont en dépression grave, d’autres obèses, d’autres encore touchés par des maladies graves. Certaines jeunes mères n’ont pas les moyens d’acheter du lait en poudre pour leur bébé. Il faut aussi essayer de mettre ou remettre l’hygiène au cœur des préoccupations des personnes accueillies en leur donnant l’accès aux produits d’entretien, aux brosses à dents, au dentifrice, aux déodorants… Et puis, comme le dit Martin Hirsch, la pauvreté, ce n’est pas qu’une affaire d’argent. Il faut aussi faire plaisir, redonner le moral et cela passe parfois par des choses apparemment plus accessoires : un bonbon, un gâteau, une place de cinéma… Manger et se vêtir mais aussi se sentir bien, se sentir beau… le retour à la dignité passe par là. A chaque fois, bien sûr, l’idée est d’accompagner les personnes en situation

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L’espace vêtements avec, au fond,

les armoires qui délimitent le « bureau »

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Premier trimestre 2013

précaire le temps qu’elles retrouvent l’autonomie suffisante pour se débrouiller seules mais ce n’est pas toujours aussi simple. On fait le maximum pour que les gens se prennent en charge mais tous n’ont pas la même volonté ni la même capacité à s’en sortir et, quoi qu’il en soit, on tisse des liens, on donne, on soulage… on ne peut pas les laisser tomber.

Heureusement, le Comité peut compter sur des partenaires solides dans le quartier pour assurer la continuité des actions de solidarité. Les bénévoles du 5ème travaillent ainsi beaucoup avec les assistantes sociales du CCAS (21% des personnes ou familles accueillies en 2011 étaient envoyées par le CCAS) et de la Maison du Département du Rhône. Les relations sont bonnes. Le magasin SIMPLY est également un partenaire fidèle. Le Comité y organise régulièrement des opérations-chariots et, tous les lundis, le magasin remet au Comité des produits non vendables : paquets abimés, alimentation non périssable, produits d’hygiène… 2000 euros de produits ont ainsi été récupérés en 2012. Le magasin organise en outre, une fois par an, une semaine de la solidarité et une partie de la recette est remise au Comité (800 euros en 2012). Le Comité peut aussi compter sur le magasin KIABY, de Champagne-au-Mont-d’Or, qui lui donne régulièrement des vêtements. Du côté de la Mairie d’arrondissement, le soutien se limite à la mise à disposition gratuite du local et à des dotations ponctuelles comme celles qui, en fin d’année, ont permis d’acheter du matériel de rangement et des fournitures scolaires.

Le Comité de Lyon 5ème, fort de ses vingt-quatre bénévoles et en s’appuyant sur ses partenaires locaux, aura accueilli 212 ménages en 2012. La bonne entente qui règne au sein de la dizaine de bénévoles les plus impliqués y est sûrement pour quelque chose et explique en tout cas qu’on ne rechigne jamais à se rendre rue Maurice Bellemain, quel que soit le jour de la semaine, quelle que soit l’heure de la journée. Car, si le local n’est ouvert au public que le mardi matin et le jeudi après-midi, c’est tous les jours qu’il y a des choses à faire et les bonnes volontés sont toujours les bienvenues. Ce sont ainsi trois à quatre bénévoles qui se mobilisent tous les jeudis matins quand il faut ranger la nourriture qui vient d’être réapprovisionnée. Pour les permanences, on n’est jamais moins de deux, car il faut prendre le temps chaque fois de parler aux personnes accueillies, ils en ont besoin. Et puis, souligne Babeth, c’est parfois très dur, très éprouvant d’entendre ce que les gens ont à dire. On n’est alors pas trop de deux pour se relayer et pour pouvoir faire face. Heureusement, la vie au Comité n’est pas faite que de ces moments difficiles. On vient aussi au local tout simplement pour retrouver les autres, pour discuter, pour échanger, pour partager des convictions, des interrogations, des coups de cœur, des indignations… On se connaît. On se reconnaît. On partage les mêmes valeurs. On se serre les coudes. Ça ne résout pas tous les problèmes du quotidien mais ça aide à faire face à la précarité grandissante. La solidarité, c’est d’abord au sein du groupe de bénévoles qu’elle se construit… Au fait, pour la fuite dans le petit local du fond, le mari de Jeanne tâchera de passer dans la soirée.

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Le SPF69, comment ça marche ?

Cette rubrique se propose de vous faire connaître un peu mieux le travail au quotidien du Secours Populaire du Rhône : organisation, financement, équipe permanente, activités régulières… Ce trimestre, c’est à l’organisation générale du SPF que nous allons nous intéresser, puisque que le prochain Congrès national a décidé d’en faire le thème de ses débats.

L’organisation générale du Secours Populaire FrançaisUne pyramide à trois étagesComme le souligne la Cour des Comptes dans son rapport du 28 décembre 2012, le Secours Populaire Français « occupe une place originale dans le paysage humanitaire français, tant par la complexité de son organisation que par l’importance de son réseau de bénévoles ».

Créé en 1945, le SPF compte en effet aujourd’hui 80 000 animateurs-collecteurs. Pour la seule Fédération du Rhône, ils sont 1 936, qui interviennent soit au niveau des 24 comités et de l’antenne rurale que compte

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le département, soit directement auprès de la Fédération.

Ces comités font partie des 768 structures juridiquement autonomes qui constituent la base de l’organisation du SPF. Les antennes, rattachées soit aux comités, soit aux fédérations, sont, elles, au nombre de 568.

Toutes structures confondues, le SPF dispose aujourd’hui de 1 256 Permanences d’Accueil et de Solidarité, qui lui permettent d’établir le contact avec les personnes ou les familles en situation précaire ou d’exclusion qui pourront bénéficier des actions de solidarité mises en œuvre tant au niveau local qu’au niveau départemental ou national.

Les comités, les fédérations et le siège national constituent donc les trois étages de la pyramide fonctionnelle du SPF et le support de son fonctionnement décentralisé.

Les comitésTous les ans, les Comités doivent tenir en avril ou mai une Assemblée générale consacrée à l’approbation des comptes et au rapport d’activité. Tous les deux ans, l’Assemblée générale procède en outre au renouvellement de son bureau et se prépare aux travaux du Congrès départemental.

Le Congrès départemental est donc organisé tous les deux ans et rassemble en moyenne 130 personnes. Le prochain Congrès de la Fédération du Rhône se déroulera le samedi 9 novembre 2013 à la Croix Rousse (Lyon 4ème).

Les fédérationsChaque fédération départementale est autonome. Elle définit son programme de travail et met en œuvre ses propres activités en lien avec les campagnes nationales de l’association. Elle collecte les ressources nécessaires à son fonctionnement.

Les recettes de la Fédération du Rhône se sont élevées en 2011 à 1 437 360 euros, dont principalement 38% provenant des initiatives, 38% provenant des dons et 14% des subventions.

Le Congrès départemental sert en particulier à alimenter les réflexions menées dans le cadre du Congrès national qui, lui aussi, se tient tous les deux ans et rassemble en moyenne 800 personnes. En 2009, le Congrès national était consacré à la précarité en milieu rural. En 2011, il était consacré à la jeunesse.

Le siège nationalLe Secours Populaire Français, aujourd’hui, c’est 519 salariés, dont 130 au siège de l’association nationale.

En 2010, les ressources du SPF s’élevaient à 82 millions d’euros. Sur ces 82 millions d’euros :

- 27 étaient issus des actions de solidarité (les « initiatives »),

- 22 provenaient de la générosité publique (970 000 personnes sont recensées dans la base des donateurs du mouvement),

- 20 étaient le produit de subventions et de concours publics.

Une dynamique d’évolutionOn le voit, le Secours Populaire a considérablement développé ses activités, tout en veillant à ce que son organisation soit toujours conçue pour privilégier un fonctionnement démocratique où chaque voix compte, du comité local jusqu’au siège national, en passant par les fédérations. Pourtant, l’association s’interroge aujourd’hui sur la relation qu’elle entretient avec ses quelque 970 000 donateurs et sur la place qu’occupent dans le mouvement les 80 000 bénévoles qui constituent ses forces vives. Ce n’est donc certainement pas un hasard si le prochain Congrès national, qui se tiendra à Clermont-Ferrand du 20 au 22 novembre 2013 a décidé de faire de l’organisation du mouvement le thème de ses débats. A suivre…

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Premier trimestre 2013

Du côté de nos partenaires

Le Secours Populaire du Rhône ne peut agir seul. Pour être efficace, il a choisi de travailler avec quelques partenaires-clefs. Ce trimestre, nous avons choisi de vous présenter le travail mené avec l’association AXA Atout Cœur.

AXA Atout CoeurAssurance auto, assurance habitation, assurance santé, épargne-retraite, protection juridique ou familiale… qui ne connaît pas AXA ? Qu’on figure ou pas parmi les neuf millions de clients d’AXA France, difficile d’ignorer une entreprise aujourd’hui forte de 34 000 collaborateurs et dégageant un chiffre d’affaires de plus de vingt milliards d’euros (AXA France, 2011). Mais qui connaît AXA Atout Cœur (AAC), l’association créée au sein d’AXA en 1991 par son PDG Claude Bébéar ? Il s’agissait alors de renforcer le lien entre l’entreprise et la société civile en aidant les salariés qui le souhaitaient à être bénévoles au sein d’associations. Il s’agissait aussi, certainement, de donner une autre image de l’entreprise, plus humaine, mais AXA n’a pas souhaité communiquer sur ce point, l’objectif premier étant bien de fédérer les collaborateurs, de leur donner un autre sentiment d’appartenance à l’entreprise. D’emblée, l’association s’est orientée vers la lutte contre l’exclusion, quelle qu’en soit l’origine : maladie, handicap, précarité sociale… et s’est donc tournée vers quelques partenaires-clefs, au premier rang desquels figurent le Secours Populaire, pour sa présence sur tous les fronts de la solidarité, mais aussi le Sidaction, la Fédération des Banques alimentaires, l’Institut Pasteur, l’association Vaincre la Mucoviscidose… Plus récemment, AXA Atout Cœur a décidé de s’impliquer en outre dans la recherche et l’éducation pour la réduction des risques, un thème évidemment au centre des préoccupations de l’entreprise.

AXA France est organisée géographiquement en cinq entités régionales et AXA Atout Cœur s’appuie sur cette organisation décentralisée pour mobiliser efficacement ses collaborateurs et mettre en œuvre les grandes orientations décidées par son comité de parrainage national. Des comités locaux existent ainsi dans chaque région et des correspondants AXA Atout cœur sont identifiés sur chaque site. Sur le site de Lyon, qui compte environ 500 collaborateurs, le Bureau AXA Atout Cœur compte trois correspondants chargés de mettre en œuvre les actions nationales et de proposer des actions locales de lutte contre l’exclusion ou de prévention des risques. Autour d’eux, un noyau de bénévoles motivés s’est constitué et l’on y trouve des profils très variés : des salariés prenant sur leur temps libre mais aussi des retraités de l’entreprise. Et les bénévoles qui se mobilisent ne viennent en général pas seuls ; ils sont souvent accompagnés de leur famille, de leurs amis. L’important est que chacun trouve sa place, selon ses compétences, selon ses pôles d’intérêt, selon le type d’action proposé... Au début, l’équipe lyonnaise s’est mobilisée sur les actions nationales de l’association, en soutenant par exemple les athlètes handisport à travers le parrainage d’une dizaine d’athlètes lors des Jeux Paralympiques de Londres. Aujourd’hui, l’idée est de privilégier les actions locales dans la durée, en se concentrant sur certains partenariats pour être efficaces.

Le partenariat d’AXA Atout Cœur Lyon avec le Secours Populaire du Rhône est plus récent. C’est en lisant les rapports des Assemblées générales d’AAC, qui recensent toutes les actions menées en France, que les correspondants lyonnais de l’association ont découvert l’implication de leurs collègues du Nord dans les Journées des Oubliés des Vacances organisées dans la région par les Fédérations locales su SPF chaque année. Le bureau AXA Atout Cœur a donc pris contact avec l’équipe de la Fédération du Rhône pour voir s’il était possible de faire la même chose sur Lyon. Un appel à bénévoles a été lancé sans attendre sur le site internet de l’entreprise et les collaborateurs d’AXA Lyon se sont inscrits en ligne. Quelques semaines plus tard, le 22 août 2012, ils étaient une dizaine à participer à la JOV 2012, prenant même la responsabilité d’un des cars qui emmenaient les enfants et les familles au parc d’attractions de Walibi.

Fortes de ce premier succès, les équipes du Secours Populaire et d’AXA Atout Cœur se sont revues pour identifier de nouvelles pistes de partenariat. Il a ainsi été décidé de solliciter à nouveau les bénévoles d’AXA

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Lyon pour travailler cette fois sur l’amélioration du fonctionnement des nouveaux locaux du SPF 69, avec deux priorités : l’espace d’accueil de la rue Galland et la gestion de l’entrepôt frigorifique. Un premier groupe de sept à huit bénévoles s’est mis en place pour réfléchir à la façon de rendre plus convivial et confortable l’espace d’accueil. Après avoir visité le site, les bénévoles ont recensé le mobilier non utilisé dans les bureaux de l’entreprise, cours Lafayette, et ont ainsi pu récupérer des fauteuils pour améliorer le confort de l’espace d’accueil et des cadres métalliques pour en habiller les murs. Ils se sont aussi rendus, sur leur temps libre, dans un grand magasin d’ameublement, pour voir combien coûterait l’installation de quelques bacs à plantes vertes. Courant mars, le groupe est venu présenter ses propositions à la Fédération et l’on s’est mis d’accord sur un projet et sur un budget de réaménagement du local. Un autre groupe de quatre bénévoles s’est mis en place pour travailler sur l’amélioration de la gestion des stocks de l’entrepôt frigorifique. Là, les bénévoles ont mobilisé leur goût et leur connaissance des outils informatiques pour développer un programme de gestion des stocks sur tableur. Le travail est bien avancé et le programme devrait pouvoir être mis en place rapidement. On le voit donc, même si AXA Atout Cœur est là aussi pour apporter un soutien financier (l’association finance l’achat de deux chambres froides), l’essentiel de son action consiste en la mise à disposition de temps et de compétences. Les interventions d’AAC ne se limitent d’ailleurs jamais à une simple aide financière. L’association n’intervient que si elle peut mobiliser le savoir-faire, l’imagination et la bonne volonté de ses bénévoles.

Le partenariat initié à l’occasion de la Journée des Oubliés des Vacances 2012 est donc maintenant bien engagé. L’inauguration du local d’accueil réaménagé devrait avoir lieu courant avril 2013 et le logiciel de gestion des stocks frigorifiques devrait être mis en service dans la foulée. Ensuite et tout naturellement, la prochaine JOV devrait être à nouveau l’occasion de mobiliser les bénévoles d’AXA Atout Cœur, leurs familles et leurs amis. La Journée des Oubliés des Vacances est en effet une bonne opportunité de lutter bien sûr contre l’exclusion mais aussi de sensibiliser à la prévention des risques un public très exposé : comment gérer les déchets ? Comment préserver sa santé (risques liés à l’eau, au soleil…) ? Au-delà de ce rendez-vous annuel de la solidarité, les idées ne manqueront pas, soyons-en sûrs. Le bureau AXA Atout Coeur et les bénévoles mobilisés y réfléchissent déjà. Les Lyonnais d’AXA ont bien d’autres atouts cœur dans leur manche.

Pour en savoir plus : http://www.axa-atoutcoeur.fr/

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Quelques bénévoles d’AAC pendant la JOV 2012 à Walibi

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Premier trimestre 2013

Portraits bénévoles

Derrière le Secours Populaire du Rhône, son organisation, ses partenaires, ses financements, ses projets, ses campagnes, ses actions… il y a des gens, oeuvrant pour le bien commun dans le plus total anonymat. Ce Petit Journal ne voudrait pas se refermer sans leur donner la parole. Ce trimestre, nous sommes allés à la rencontre des bénévoles de la Commission Vacances.

Les vacances, c’est du boulot ! Annie, Aliette, Babeth, Agnès, Christiane sont bien placées pour le savoir. Ce mardi 5 février, elles se sont réunies à nouveau pour travailler sur la centaine de dossiers de demande d’aide aux vacances que traite chaque année le Secours Populaire du Rhône. Aujourd’hui, Marie-Hélène n’est pas là mais, normalement, elles sont six à venir chaque semaine rue Galland, le mardi et le jeudi après-midi, pour seconder Catherine, la responsable de la Campagne Vacances au sein de l’équipe de la Fédération. Une septième bénévole, Marie-Thérèse, ne travaille qu’au domicile des familles, pour instruire les dossiers d’incription Vacances Enfants.

Chacune a son parcours. Après s’être occupée de l’accueil des familles, Christiane a rejoint la Commission Vacances il y a treize ans. Elle participe en parallèle aux collectes et aux opérations paquets-cadeaux au moment des fêtes. Elle avoue s’être mise légèrement en retrait aujourd’hui car, à la longue, on s’use un peu. Babeth s’occupe des Vacances Enfants depuis qu’elle a pris sa retraite anticipée, il y a dix-neuf ans. Elle fait aussi un peu de collecte alimentaire et participe au tri des vêtements deux fois par semaine. Elle s’occupe du vestiaire gratuit ponctuellement. Agnès, quant à elle, a

pris contact pour la première fois avec le Secours Populaire en 1973. Elle apportait son soutien aux cantines pour les enfants chiliens. Elle a pris sa retraite en 2000 et a décidé alors de s’investir dans la préparation des campagnes Vacances. Aliette fait partie du Comité de Saint-Genis-Laval, dont elle a été la responsable pendant quelques années. Elle s’y occupait des centres de vacances, en liaison étroite avec les assistantes sociales du secteur. Elle a donc naturellement choisi, il y a une dizaine d’années, de s’impliquer dans la Commission Vacances à la Fédération. Annie, elle, participe aux travaux de la Commission depuis trois ans. Elle était éducatrice dans le secteur social et travaillait déjà avec le Secours Populaire. D’ailleurs, dans le cadre de son travail, elle a longtemps échangé avec Catherine au téléphone sans jamais la rencontrer… Chacune a son parcours mais toutes se sont retrouvées pour défendre cette idée simple que porte le Secours Populaire : les vacances, c’est du bonheur qui fait grandir. Et, de février à juillet, le travail ne va pas manquer pour faire que cette aspiration légitime se transforme en réalité pour les familles qui en ont besoin.

Il faut en premier lieu se rendre dans chacune des familles pour monter le dossier de demande d’aide aux vacances, en essayant de bien comprendre quel est leur projet. Veut-on partir en famille ou envoyer seulement un ou plusieurs enfants en vacances ? Ces vacances, comment les imagine-t-on ? En camping, en gîte, en maison familiale ou simplement chez des parents éloignés ? S’il s’agit de faire partir les enfants, est-on prêt à les confier à des familles d’accueil ou préfère-t-on les séjours en centres de vacances ? Où a-t-on envie d’aller ? Tout le monde aimerait partir à la mer. Il faut parfois ramener les gens à la réalité et leur montrer aussi qu’il y a d’autres destinations possibles. La montagne, par exemple, est à redécouvrir… Une fois le projet affiné, il faut réfléchir à son financement, en sachant que la participation de la famille est obligatoire car la Fédération ne finance aucun projet en totalité. Tout ce travail d’instruction des dossiers est long et les bénévoles de la Commission peuvent heureusement s’appuyer sur un certain nombre de Comités qui ont choisi de faire du droit aux vacances une de leurs actions prioritaires.

Chaque dossier, qu’il soit instruit par l’équipe de bénévoles rassemblées autour de Catherine ou par un Comité, est ensuite examiné en fonction d’un certain nombre de critères (situation de famille, revenus,

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Annie, Aliette, Babeth, Agnès, Christiane

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attentes…) et l’on essaie de répondre au mieux à chaque demande. Une règle prévaut cependant : une même famille ne peut bénéficier plus de deux fois de l’aide aux vacances.

Parallèlement au montage des dossiers puis à leur examen, commence pour les bénévoles la recherche des lieux de séjour, un travail long et minutieux, qui se fait principalement sur ordinateur, à la Fédération ou chez soi. Il existe des organismes d’intérêt public qui proposent des séjours de vacances, c’est le cas de la Bourse Solidarité Vacances (BSV), qui dépend de l’Agence Nationale des Chèques-Vacances (ANCV), mais il faut aussi se débrouiller par ses propres moyens et les deux séances de travail hebdomadaires rue Galland n’y suffisent généralement pas : les heures supplémentaires le soir à la maison ne sont pas rares et, comme le dit le mari d’Aliette, la Commission Vacances, c’est un travail à plein temps.

Annie, Aliette, Agnès, Christiane, Marie-Hélène se consacrent en priorité aux Vacances Familles et recherchent les campings, les gîtes, les maisons familiales qui pourront les accueillir. Babeth et Marie-Thérèse ont pris la responsabilité des Vacances Enfants, une demande bien spécifique qui exige un traitement particulier. La grande question est en effet de répartir les enfants entre les centres de vacances et les familles d’accueil, en veillant à regrouper les enfants appartenant à la même famille. En théorie, les centres de vacances accueillent les enfants de quatre à quinze ans tandis que les familles d’accueil reçoivent les enfants de six à dix ans mais, dans la pratique, les familles demandent prioritairement les centres de vacances, qui apparaissent comme plus rassurants. Il est donc important de continuer à trouver des familles d’accueil pour que cette formule ne disparaisse pas progressivement et Babeth consacre une partie de son temps à visiter celles du Rhône. Quoi qu’il en soit, comme le dit Annie, l’important est qu’on n’envoie pas les enfants dans des colonies réservées aux enfants défavorisés. C’est essentiel pour des familles par ailleurs stigmatisés tout au long de l’année par leur situation de précarité. Les vacances sont aussi un vecteur d’intégration.

Les bénévoles de la Commission en sont toutes intimement persuadées : les vacances ne sont pas un luxe mais un droit. La famille peut y reconstruire ou y resserrer ses liens. Les enfants peuvent y découvrir de nouveaux horizons. Bien sûr, une semaine, c’est un peu court mais dès que cela peut se faire dans des conditions financières acceptables, les familles peuvent séjourner plus longtemps. Bien sûr, tout le monde ne peut pas partir, les capacités de financement et d’hébergement ont leurs limites et il faut fixer des règles pour essayer de satisfaire le plus grand nombre. Bien sûr, on aimerait pouvoir faire mieux… Mais le travail accompli est déjà considérable et l’on espère que de nouvelles bonnes volontés se manifesteront pour les prochaines campagnes. Car, oui, les vacances, même les bénévoles, parfois, en rêvent.

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Le Comité de la Charte du don en confiance est un organisme d’agrément et de contrôle des associations et fondations faisant appel à la générosité du public. Depuis près de vingt ans, le Comité a élaboré un ensemble de règles de déontologie regroupées dans une Charte que les organisations agréées s’engagent à respecter. Le Comité en contrôle l’application.Pour la liste des organisations agréées voir : www.comitecharte.org

Vacances 2012

120 familles et 11 personnes seules sont parties en vacances en 2012 grâce au Secours Populaire du Rhône, que ce soit en camping, en location ou en gîte, en maison familiale ou dans leur propre famille. 7 familles, soit 20 personnes, sont parties à Noël et ont pu s’initier au ski pendant leur séjour à la Plagne-Montalbert.

Quant aux enfants, 224 ont séjourné en centre de vacances en 2012 avec le soutien du Secours Populaire alors que 12 seulement ont été accueillis par des familles. 88 enfants ont par ailleurs été inscrits en centre aéré cette même année et 5 jeunes sont partis au ski à Noël à Flaine, avec l’UCPA.