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Un des dramaturges importants Vittorio Alfieri, dramaturge et poète italien, est né à Asti (Piémont) en 1749 et mort à Florence en 1803. Le théâtre de terreur et de passion de Vittorio Alfieri. Toutes ces tragédies, à l'exception de Myrrha, développent un thème identique, analysé dans son traité politique De la tyrannie (1777) : la lutte du héros contre le tyran, l'exaltation des vertus héroïques de l'individu contre toutes les formes d'oppression. Pour servir son propos, Alfieri puise son inspiration dans les domaines les plus variés. Évariste Gherardi (né Evaristo Gherardi à Prato , Toscane , le 11 novembre 1663 et mort assassiné à Paris le 31 août 1700 ) est un acteur et dramaturge italien arrivé en France au début des années 1670 . Fils de deux acteurs de la troupe italienne, Leonarda Galli e Giovanni Gherardi, (Spoleto, ?? - Paris, 23 mars 1683) surnommé Flautin, il débuta lui-même au Théâtre- Italien le 1 er octobre 1689 par le personnage d'Arlequin. Il composa pour ce théâtre Le Retour de la foire de Bezons et réunit de nombreuses pièces anonymes en six volumes intitulés Théâtre italien, ou Recueil de toutes les scènes françaises qui ont été jouées sur le théâtre italien de l'Hôtel de Bourgogne (1694-1700). APPARITION DE LA COMMEDIA DELL'ARTE Pendant le Moyen Âge et la Renaissance, le théâtre italien demeure dans la rue. Des troupes parcourent les campagnes, pourchassées par l'Église qui leur cède pourtant, dans les mystères, le rôle des diables. De ces flammes de l'enfer, Arlequin garde le nez camus, le masque noir orné d'une loupe. Reçus plus tard dans le palais des princes, les troupes constituent des écoles dans lesquelles naissent lacommedia dell'arte ou popolareet la commedia erudita. La commedia dell'arte est d'abord le théâtre de l'art, du métier, autrement dit un artisanat de théâtre produit par des professionnels regroupés en troupe et jouant le plus souvent à la cour ou dans des théâtres fixes. Ce phénomène théâtral s'établit sur deux siècles et demi (de la seconde moitié du XVIe siècle jusqu'à la fin du XVIIIe siècle). Parti d'Italie, il s'étend dans toute l'Europe et s'ouvre à de nombreuses influences, avant de s'ériger en mythe, au XXe siècle.

Le Théâtre Italien Au 17eme Siecle

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Page 1: Le Théâtre Italien Au 17eme Siecle

Un des dramaturges importants

Vittorio Alfieri, dramaturge et poète italien, est né à Asti (Piémont) en 1749 et mort à Florence en 1803.

Le théâtre de terreur et de passion de Vittorio Alfieri.

Toutes ces tragédies, à l'exception de Myrrha, développent un thème identique, analysé dans son traité politique De la tyrannie (1777) : la lutte du héros contre le tyran, l'exaltation des

vertus héroïques de l'individu contre toutes les formes d'oppression. Pour servir son propos, Alfieri puise son inspiration dans les domaines les plus variés.

Évariste Gherardi (né Evaristo Gherardi à Prato, Toscane, le 11 novembre 1663 et mort assassiné à Paris le 31 août 1700) est unacteur et dramaturge italien arrivé en France au début des années 1670.

Fils de deux acteurs de la troupe italienne, Leonarda Galli e Giovanni Gherardi, (Spoleto, ?? - Paris, 23 mars 1683)

surnommé Flautin, il débuta lui-même au Théâtre-Italien le 1er octobre 1689 par le personnage d'Arlequin.

Il composa pour ce théâtre Le Retour de la foire de Bezons et réunit de nombreuses pièces anonymes en six

volumes intitulés Théâtre italien, ou Recueil de toutes les scènes françaises qui ont été jouées sur le théâtre italien

de l'Hôtel de Bourgogne (1694-1700).

APPARITION DE LA COMMEDIA DELL'ARTE

Pendant le Moyen Âge et la Renaissance, le théâtre italien demeure dans la rue. Des troupes parcourent les campagnes, pourchassées par l'Église qui leur cède pourtant, dans les mystères, le rôle des diables. De ces flammes de l'enfer, Arlequin garde le nez camus, le masque noir orné d'une loupe. Reçus plus tard dans le palais des princes, les troupes constituent des écoles dans lesquelles naissent lacommedia dell'arte ou popolareet la commedia erudita.

La commedia dell'arte est d'abord le théâtre de l'art, du métier, autrement dit un artisanat de théâtre produit par des professionnels regroupés en troupe et jouant le plus souvent à la cour ou dans des théâtres fixes. Ce phénomène théâtral s'établit sur deux siècles et demi (de la seconde moitié du XVIe siècle jusqu'à la fin du XVIIIe siècle). Parti d'Italie, il s'étend dans toute l'Europe et s'ouvre à de nombreuses influences, avant de s'ériger en mythe, au XXe siècle.

La commedia dell'arte italienne

Jacques Callot, Danse de comédiens italiens

L'histoire du théâtre italien, aux xvieet xviie siècles, est celle de la commedia dell'arte. En 1568, Massimo Trojana et Roland de Lassus donnent une sorte de comédie musicale improvisée en un jour, dans laquelle se mêlent déjà tous les imbroglios, les lazzis, les chansons et les personnages qui feront le succès de lacommedia dell'arte. Le nom de popolare (« populaire ») qui sert à

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désigner ce genre, montre bien qu'il s'agit avant tout d'un spectacle de la rue ; les noms de commedia dell'arte ou commedia a sogetto (à canevas) ou encore all'improviso, disent plus exactement ce qu'elle est.

LA MANIERE DE JOUER.

Ce genre a pour base le canevas. Nous connaissons, grâce au recueil d’Evaristo Gherardi, un demi-millier de canevas. Les sujets de ces canevas sont puisés dans le fonds déjà très élaboré de la pastorale, du roman, du conte ; le registre va du bouffon à l'horrifique ; la structure présente en général trois actes précédés d'un prologue qui n'a rien à voir avec la pièce ; il existe une dizaine de personnages principaux, plus leurs comparses ; une étourdissante intrigue bourrée de jeux de scène déroule, sur un fond de véritable carnaval, des bagarres, des bastonnades, des poursuites et des enlèvements.

Les lazzis sont des « morceaux de bravoure » dont le but est de mettre en valeur le comédien. Le canevas est de plus en plus prétexte à numéro d'acteur ; satire, observation sont laissées à sa seule fantaisie. L'acteur n'improvise pas entièrement son texte et, sauf les imprévus, il prépare soigneusement ses effets. Il trouve son inspiration dans des recueils de bons mots, de concetti (Des concetti, pluriel du mot italien concetto, signifie conception, pensée, et, par extension, pensée brillante. En passant dans la langue française, ce mot a restreint son acception, et il se prend toujours en mauvaise part pour désigner des effets de mots, des pensées recherchées, plus ingénieuses que vraies, des traits d’esprit hors de propos), de chansons, de comparaisons et de monologues. À côté de ces recueils, qui prolifèrent au xviie s., l'acteur a recours à des effets déjà éprouvés, des secrets du métier qui passent de maître à élève. Mais, ce qui est très important, c'est l'unité disciplinée de la troupe qui permet d'articuler le jeu, un acteur s'effaçant pour laisser à un autre le soin de faire son effet. Le discours n'est pas l'élément essentiel à ce genre de théâtre ; il n'est qu'une armature, un soutien aux différents numéros ; ce qui compte surtout, c'est le mime, la mise en scène et l'emploi du masque (délaissé partout ailleurs).

Arlequin et Colombine

PERSONNAGES DE LA COMEDIE DELL’ARTE

les zannis (valets du petit peuple) : Arlequin (personne joyeuse, bon vivant), Scaramouche (le versant méchant d’Arlequin, et parfois un petit capitan bagarreur, Mezzetin l'une des sources de Mascarille chez Molière fripon, intrigant, maître en fourberies), Brighella (l’aubergiste) dont l'équivalent chez Molière est Scapin, Pagliaccio (le souffre-douleur)…

une doutte

les vieillards (citadins les plus extrêmes) : Pantalon (vieux barbon amoureux d’une jeune fille), Cassandre, le docteur…

les soldats (fanfarons et parfois peureux) : le Capitan Matamore (Spaviento), Coviello...

les amoureux (ingénus mais aussi ingénieux à tromper les vieillards) : Isabella, Lélio, Colombine (qui fait parfois partie des zannis)…

Outre ces personnages, beaucoup d'autres agrémentent la commedia : Scaramouche, Truffaldin, Tabarin, Burattino, etc., tous fourbes, menteurs, buveurs, goinfres, poltrons, mais agiles, infatigables faiseurs de bons mots.

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Certains personnages de la commedia dell’arte sont restés extrêmement célèbres et sont passés dans d’autres cultures théâtrales. Polichinelle est à l’origine du Punch anglais, du Chinelle de Binche (Wallonie), le Capitan se retrouve dans leTengu japonais, Pedrolino est le frère jumeau du Pierrot français, on trouve également Arlequin dans l'Amante difficile d'Houdart de la Motte, et dans l'Île des esclaves de Marivaux, et dans les deux billets de Florian, qui donne une autre interprétation du masque noir d'Arlequin : ce serait un esclave évadé pris en pitié par des enfants de marchands de tissus, qui découvre notre monde européen avec des yeux de Candide. (Théâtre de Florian)

Arlecchino (1671)

Brighella (1570)

 

Colombine (1683)

 

il Dottore (1653)

Pagliaccio (1600)

Pantalone (1550)

 

Scaramuccia

 

Scappino

il Capitan Spavento

 

Isabella

 

Coviello