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Juin 2012 LE LUPUS TARDIF : ETUDE RETROSPECTIVE (A PROPOS DE 17 CAS ) MEMOIRE PRESENTE PAR : Docteur LAHLOU MARIAM née le 15 Mai 1981 à Fès ROYAUME DU MAROC UNIVERSITE SIDI MOHAMMED BEN ABDELLAH FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE FES UNIVERSITE SIDI MOHAMMED BEN ABDELLAH FES POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DE SPECIALITE EN MEDECINE OPTION : MEDECINE INTERNE Sous la direction de : Professeur BONO WAFAA

LELUPUSTARDIF:ETUDERETROSPECTIVE …scolarite.fmp-usmba.ac.ma/cdim/mediatheque/memoires/e_memoires/… · Nous avons colligé 113 patients porteurs de lupus, et dont le diagnostic

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Juin 2012

LE LUPUS TARDIF : ETUDE RETROSPECTIVE(A PROPOS DE 17 CAS )

MEMOIRE PRESENTE PAR :Docteur LAHLOU MARIAMnée le 15 Mai 1981 à Fès

ROYAUME DU MAROCUNIVERSITE SIDI MOHAMMED BEN ABDELLAH

FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIEFES

UNIVERSITE SIDI MOHAMMEDBEN ABDELLAH

FES

POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DE SPECIALITE EN MEDECINEOPTION : MEDECINE INTERNE

Sous la direction de :Professeur BONO WAFAA

1

Dédicace spéciale pour madame le professeur

WAFAA BONO

A mon idole pour m’avoir insufflé la combativité dans la sagesse et dans la dignité.

A notre chef pour votre soutien, votre patience, votre encadrement et votre foi inébranlable.

A ma source d’énergie pour m’avoir donné une raison de persévérer et d’aboutir.

Au terme de ce travail, nous tenons à vous remercier pour la réalisation de ce mémoire.

Pour avoir accepté de diriger ce travail avec attention tout au long de notre formation, nous vous adressons notre profonde gratitude.

Pour nous avoir ouvert les portes de la médecine interne au sein de votre service au CHU Hassan II de Fès.

Votre expérience, vos conseils ainsi que votre sollicitude nous ont marqué, nous vous remercions.

J’ai profité de votre expérience sagesse tout au long de notre formation. Au cours de notre parcours, vous m’avez donné gout et amour de la spécialité.

Soyez assuré de notre respect.

Merci

2

PLAN

3

I-Introduction ...................................................................................................... 4

II-But du travail ................................................................................................... 5

III-Matériel et méthodes ....................................................................................... 5

IV-Résultats descriptifs ....................................................................................... 6

1-Données socio-démographiques ............................................................. 6

2-Les antécédents ...................................................................................... 6

3-Modes d’admission et de recrutement .................................................... 8

4-Les manifestations cliniques ................................................................. 10

4-1 L’atteinte cutanée .......................................................................... 10

4-2 L’atteinte articulaire ...................................................................... 11

4-3 L’atteinte cardiaque ...................................................................... 11

4-4 L’atteinte respiratoire ................................................................... 12

4-5 L’atteinte neurologique ................................................................. 13

4-6 Les signes généraux ...................................................................... 14

4-7 L’atteinte rénale ............................................................................ 14

4-8 L’atteinte hématologique ............................................................... 15

4-9 Les syndromes associés ............................................................... 15

5- Données paracliniques .......................................................................... 18

6-Traitement ............................................................................................. 19

V- Analyse statistique ........................................................................................ 20

VI- Discussion .................................................................................................... 23

VII-Conclusion .................................................................................................... 36

VIII-Annexes ....................................................................................................... 37

IX-abréviations ................................................................................................... 43

X-Références bibliographiques ........................................................................... 45

XI-Résumé .......................................................................................................... 47

4

I -Introduction :

Le lupus érythémateux systémique (LES), ou lupus érythémateux aigu

disséminé, réalise une affection dont l'aspect clinique est très polymorphe et dont

l'origine multigénique laisse la place à des facteurs environnementaux susceptibles

de provoquer des poussées de la maladie [1].

Les anomalies immunologiques, portant essentiellement sur la présence de

nombreux autoanticorps, sont non seulement une aide précieuse au diagnostic,

mais sont également responsables de lésions tissulaires. L'évolution de cette

maladie est capricieuse, variable d'un sujet à l'autre, essentiellement assombrie par

la survenue de la néphropathie lupique et par les complications iatrogènes. Les

signes cliniques révélant un lupus surviennent chez des sujets jeunes, en général

entre 20 et 40 ans, d’où l’âge pour la définition d’un lupus tardif.

Le lupus tardif est défini ainsi par une apparition de la maladie lupique chez

des patients âgés. L’âge peut être 50 ans [2], ou de 55 ans selon des études

américaines.

Les liens entre altérations du système immunitaire, l’apparition de maladies

auto immunes et l'âge avancé ne sont pas bien établis, c’est ainsi qu’il existe des

altérations immunologiques associées avec l'âge, ou au vieillissement du système

immunitaire. On retrouve chez les patients âgés une altération de la fonction des

lymphocytes T au niveau de leur capacité à répondre à de nouveaux antigénes et de

leur activité cytotoxique, et des anomalies de la réponse humorale par une

augmentation des taux d'autoanticorps chez les sujets âgés sains. Dans la

population âgée et saine sans signes systémiques de lupus, les anticorps anti

nucléaires (AAN) sont retrouvés dans 30%, et les anticorps anti-DNA natifs sont

détectés dans 14%.

5

II- But du travail :

Notre but est de réaliser une étude mono-centrique, descriptive et analytique

précisant les caractéristiques cliniques, biologiques et évolutives de ce type de

lupus.

Dans un deuxième temps, nous avons réalisé une étude comparative des

caractéristiques sociodémographiques et cliniques de deux groupes définis en

fonction de l’âge, pour pouvoir en déduire des facteurs de bon ou de mauvais

pronostic.

III-Matériel et méthodes :

Il s’agit d’une étude rétrospective allant de janvier 2002 à Aout 2011, au sein

du service de médecine interne du CHU Hassan II de Fès. Nous avons colligé 17

observations. Nos critères d’inclusion sont la présence d’un lupus suivi en médecine

interne retenu sur la présence d’au moins 4 critères de l’ACR (American college of

rheumatology), et chez une population de patients ayant un âge≥45 ans.

Pour cela, nous nous sommes basés dans notre analyse statistique sur le

logiciel Epi info pour la description de la population d’étude, et la comparaison des

caractéristiques sociodémographiques et cliniques chez deux groupes de patients

définis en fonction de l’âge : supérieur et inférieur à 45 ans. Les tests statistiques

utilisés sont le test de Fisher et le Khi-2 de Pearson.

6

IV-Résultats descriptifs :

1- Données socio-démographiques

Nous avons colligé 113 patients porteurs de lupus, et dont le diagnostic est

posé au sein du service de médecine interne, sur une période allant de janvier 2002

à Aout 2011.

Le lupus tardif est retrouvé chez 17 patients soit 15,04%.

L’âge moyen de nos patients est de 55 ans avec un écart type de 6,481.

94,11% de nos patients sont des femmes.

Pour ce qui est de l’état matrimonial, 13,2% sont célibataires, 7% sont

divorcées, 66,6% sont mariées et 13,2% sont veufs.

2- Les antécédents :

Une patiente était suivie pour une épilepsie post traumatique mise sous

carbamazépine depuis 5 ans, un patient a été opéré pour un glaucome de l’œil droit,

une patiente a un antécédent de lupus dans la famille chez une sœur, une patiente

est suivie en neurologie pour une myasthénie, deux patientes sont suivies pour une

cardiopathie ischémique, six patientes sont suivies pour une hypertension artérielle,

dont trois sont sous inhibiteurs de l’enzyme de conversion, et trois sous béta

bloquants. Trois patients sont diabétiques sous insulinothérapie, et deux patientes

sont suivies pour une dysthyroidie.

7

Figure1 : les antécédents pathologiques chez les patients ayant un lupus tardif

5,86 5,86

11,76

35,29

17,64

11,76

lupus familial

myasthénie

cardiopathie ischémique

HTA

diabéte

dysthyroidie

8

3- Modes d’admission et de recrutement

Le mode d’admission est dominé par un recrutement à partir de la

consultation de médecine interne dans 60%, puis les transferts du service de

rhumatologie dans 20%, puis les transferts du service de cardiologie chez 2

patientes, soit 13,8% des cas.

Une prise en charge à partir d’une hospitalisation aux urgences n’a été

retrouvée que dans une seule observation.

Figure 2 : répartition et mode de recrutement

0

10

20

30

40

50

60

consultation MI cardiologie rhumatologie urgences

60%

20%

9

Les principaux motifs de consultation sont les polyarthralgies surtout des

grosses articulations dans 47,05%, suivies d’une éruption cutanée dans 11,76% des

cas. Nous rapportons des cas isolés d’une altération de l’état général, d’une

monoarthrite, d’une dyspnée et d’un syndrome coronarien aigu révélant le

diagnostic d’un lupus chez un patient âgé de plus de 45 ans.

Tableau 1 : les principaux motifs de consultation

Effectifs Pourcentage -AEG 1 5,88 -arthrite 1 5,88 -dyspnée 2 11,76 -éruption cutanée 2 11,76 -convulsion 1 5,88 Œdèmes bilatéraux 1 5,88 polyarthralgies 8 47,05 SCA 1 6,3 Total 17 100,0

10

4- Les manifestations cliniques :

4-1. L’atteinte cutanée :

L’atteinte cutanée est retrouvée dans 7 observations, soit 45%. Il s’agit d’une

photosensibilité dans 12,5%, d’une alopécie dans 43,6%, d’un phénomène de

Raynaud dans 25%, et d’une chute de cheveux dans 18,9%.

Image 1 : illustration d’une atteinte cutanée au cours du lupus (notre série)

Image 2 : lupus érythémateux en ailes de papillon (notre série)

11

Figure 3 : l’atteinte cutanée au cours du lupus tardif.

4-2. L’atteinte articulaire :

L’atteinte articulaire est retrouvée dans 15 observations, soit 93,8%, avec

43,9% d’arthrites. La radiographie des mains est réalisée chez tous nos patients, elle

montre un aspect d’une déminéralisation en bandes dans 43,8%, sans signes de

destruction.

4-3. l’atteinte cardiaque :

L’atteinte cardiaque est retrouvée dans 3 observations, soit 17,64%, elle est

représentée essentiellement par une péricardite associée dans les 3 cas à un

épanchement pleural réalisant un tableau de pleuro-péricardite lupique.

Nous rapportons le cas d’un seul patient qui était hospitalisé en cardiologie

pour prise en charge d’un syndrome coronarien aigu, ST négatif et troponine

négative et chez qui l’échographie transthoracique a objectivé un épanchement

péricardique de moyenne abondance , avec une fraction d’éjection conservée à 65%.

Le diagnostic d’un lupus est posé rétrospectivement chez ce patient devant la

présence concomitante d’une lymphopénie à la numération formule sanguine, des

polyarthralgies inflammatoires des grosses et petites articulations, avec une

photosensibilité

raynaud

alopécie

chute de cheveux

12,5%18,9%

43,6%

25%

12

protéinurie positive à 850 mg/24 heures. Le bilan immunologique chez lui s’est

révélé positive avec des Ac anti nucléaires à 1/1280, des Ac anti nucléosomes

positifs.

Tous nos patients présentant une péricardite, ont bénéficié d’une

corticothérapie orale à raison de 0,5 mg/kg/jour avec un contrôle échographique

satisfaisant.

4-4. l’atteinte respiratoire :

L’atteinte respiratoire est retrouvée dans 37,5% soit dans 6 observations, avec

une hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) dans un cas secondaire à une embolie

pulmonaire.

La radiographie pulmonaire montre un épanchement pleural dans 37,5%. La

ponction pleurale n’a été réalisée que dans deux cas devant un épanchement pleural

de moyenne à grande abondance. La ponction est revenue Rivalta positive dans les

deux cas. La biopsie est en faveur d’une pleurésie chronique non spécifique dans les

deux cas. Dans les 4 autres cas, la ponction pleurale n’a pas pu être réalisée malgré

le repérage échographique devant la faible abondance de l’épanchement.

La radiographie pulmonaire a montré un élargissement médiastinal dans un

cas, nécessitant la réalisation d’une TDM thoracique qui a retrouvé de multiples

adénopathies médiastinales dans la plus grande fait 14 mm de grand axe associées

à des images de dilatation de bronches. La patiente a bénéficié d’une

médiastinoscopie avec biopsie d’adénopathie qui est revenue en faveur d’une

adénite réactionnelle non spécifique.

13

Image 3 : pleuro péricardite lupique (notre série, patiente numéro 5)

4-5. L’atteinte neurologique :

L’atteinte neurologique est retrouvée dans 4 observations, soit 23,52%, avec

des crises convulsives tonico-cloniques généralisées dans 5,88%, et des céphalées

en casque dans 5,88%. L’angio IRM cérébrale objective des lésions de vascularite

cérébrale dans 2 observations soit 11,76%.

− La première patiente avait un antécédent d’épilepsie post-traumatique

depuis 5 ans, et chez qui l’examen neurologique était normale. La TDM

cérébrale est normale avec à l’angio IRM cérébrale, un aspect évocateur d’une

vascularite cérébrale. La patiente a bénéficié de 6 cures de cyclophosphamide

avec un relai par l’azathioprine. L’instauration du traitement

immunosuppresseur nous a permis de dégresser puis d’arrêter les anti-

convulsivants notamment la carbamazépine qui était inductrice du lupus.

− La deuxième observation concerne une patiente qui se plaint de céphalées en

casque, avec des confusions mentales et des troubles des fonctions

14

cognitives et chez qui l’examen neurologique est normal. L’IRM cérébrale est

normale.

− la troisième observation concerne une patiente qui a présenté des crises

convulsives tonico-cloniques généralisées, l’angio IRM cérébrale a objectivé

des lésions de vascularite cérébrale. Malgré la mise en route du traitement

immunosuppresseur notamment le cyclophosphamide, la patiente a continué

a présenté la même symptomatologie clinique avec persistance des mêmes

lésions à l’angio IRM cérébrale et un liquide inflammatoire à la ponction

lombaire. La patiente est mise actuellement sous Rituximab

− la dernière observation est celle d’une patiente qui présentait des obsessions

et phobie, l’examen neurologique est normal.

4-6. les signes généraux :

− Les signes généraux sont retrouvés dans 93,3%, avec une fièvre dans 6,3%,

un amaigrissement dans 25%, et une asthénie dans 25%.

− Les myalgies sont retrouvées dans 37,5%.

4-7. l’atteinte rénale :

Est retrouvée dans 6 observations soit 35,29%. Il s’agit des œdèmes des

membres inférieurs dans 11,76%, la protéinurie de 24 heures est positive dans

35,2%, variant entre 680 mg et 1250 mg par 24 heures. L’hématurie est retrouve

dans 2 observations, on n’a pas noté de leucocyturie chez nos patients. La fonction

rénale est conservée chez tous les patients.

La ponction biopsie rénale est réalisée dans 4 cas, et refusée par la patiente dans

deux cas.

15

Elle a montré un aspect histologique en faveur d’une néphropathie lupique

classe III dans un cas,classe IV dans un 1 cas,lésion glomérulaire minime dans un

cas. La biopsie est revenue non concluante dans un seul cas.

Chez les deux patientes présentant une néphropathie glomérulaire

proliférative, la conduite thérapeutique a consisté à mettre en place le

cyclophosphamide précédé par des bolus de méthylprédnisolone. Le

cyclophosphamide est prescrit pendant 6 cures à raison d’une cure par mois avec un

relai par l’azathioprine. La protéinurie de contrôle dans les deux cas était

respectivement de 500 mg (versus 1250 mg) et de 300 mg (versus 780 mg avant

la cure).

4-8. L’atteinte hématologique :

Est retrouvée dans 43,8%, soit dans 7 observations,avec une anémie

hémolytique auto immune dans 17,64%, un purpura thrombopénique auto immun

dans 11,76 %, une splénomégalie dans 5,88 % et une lymphopénie dans 43,8%.

Une corticothérapie à raison de 0,5 mg/kg/jour est prescrite dans 2 observations.

4-9. Syndromes associés :

- Le lupus tardif est associé à un syndrome des antiphospholipides (SAPL)

dans 28,6% et à soit dans 4 observations. Le syndrome des antiphospholipides est

symptomatique dans un cas sous forme d’une thrombose veineuse profonde

compliquée d’une embolie pulmonaire dans un cas. Il s’agit d’un Ac anticoagulant

circulant.

Dans les 3 autres observations, la recherche d’un SAPL est réalisée

systématiquement même s’il est asymptomatique. Il s’agit d’un Ac anti B2

glycoprotéine dans un cas, d’un Ac anticardiolipine dans un cas et d’un Ac

16

anticoagulant circulant dans le dernier cas. Les 3 patientes ont été mises sous

antiagrégant plaquettaire, le contrôle biologique à 9 semaines n’a été réalisé que

dans un seul cas.

- Un syndrome de Gougerot Sjogrën dans 31,3%. La biopsie des glandes

salivaires accessoires montre une sialadénite chronique stade 4 de la classification

de Chisholm et Masson dans 11,76%,et un stade 3 dans un cas. La sécheresse

oculaire est objectivée par BUT (bruk up time) pathologique dans 11,76%.

17

Tableau 2 : les principales caractéristiques cliniques des patients présentant un lupus tardif.

sexe âge motif A.neuro A.cutanée A.art A.pulm A.rein A.coeur A.hémato

1 F 53 dyspnée - - + + + - -

2 F 55 convulsion + + + - + - -

3 F 51 arthralgies - + + - - - +

4 F 55 arthralgies - + + - - - -

5 F 57 arthralgies - - + + - + +

6 F 51 arthralgies - + + - - - -

7 F 55 AEG + - + + - - +

8 F 50 Eruption cutanée

- + + - - - -

9 F 61 arthralgies - - + - - - +

10 F 46 OMI - + - - + - -

11 F 50 Eruption

cutanée + - + - - - +

12 F 46 dyspnée - + + + - - +

13 F 47 arthralgies - - + + + - -

14 H 70 SCA - - + - + + -

15 F 60 arthralgies - - + - + - -

16 F 53 arthrite + - + + - - +

17 F 65 arthralgies - - + - - + -

18

5- Données paracliniques

Le bilan immunologique est réalisé chez tous nos patients. Les anticorps anti

nucléaires sont positifs dans 100%, avec un aspect moucheté dans 60%, les

anticorps anti DNA natifs sont positifs dans 50% ; les anti-Sm dans 23,52%. Les

anticorps anti histones sont positifs dans 2 cas, ils témoignent d’un lupus induit, le

premier cas est secondaire à la prise de l’acide valproique et le deuxième cas est

secondaire à la prise d’aténolol.

Par ailleurs, les anticorps anti SL70 et les anti JO1 sont négatifs, les facteurs

rhumatoïdes sont positifs dans 76%.

Le complément est consommé dans 23,52% témoignant d’une poussée de la

maladie lupique, il s’agit d’une consommation du C3 dans 2 cas et du C4 dans les

deux autres cas.

Tableau 2 : examens immunologiques

Nombre %

Consommation complément 4 23,52

AC anti nucléaires moucheté 10 60

AC anti DNA natifs 8 50

AC anti Sm 4 23,52

AC anti SSA 4 23,52

AC anti SSB 4 23,52

AC anti histones 2 11,76

19

6- Traitement :

En ce qui concerne la prise en charge thérapeutique, les antipaludéens de

synthèse sont utilisés dans 93,6% des cas sous forme d’hydroxychloroquine, une

seule patiente n’a pas bénéficié de ce traitement vu la présence d’une contre

indication oculaire à type de perturbation de la vision des couleurs.

Les anti- inflammatoires non stéroïdiens sont utilisés dans 18,8%. Le recours à la corticothérapie orale est noté dans 43,8%. Le bolus de

méthylprednisolone n’a été utilisé que dans 18,3% soit chez les trois patients

présentant une néphropathie lupique.

Le cyclophosphamide est utilisé dans 18,3%, pour une atteinte rénale dans 2

cas et pour une atteinte cérébrale dans un cas. Le relais est fait par l’azathioprine

dans 12,5%.

L’évolution est en faveur d’une amélioration clinique dans 84,8%. L’atteinte

rénale est marquée par une négativation de la protéinurie dans les deux cas ayant

bénéficié du cyclophosphamide, par ailleurs,et concernant l’atteinte neurologique, le

Rituximab est prescrit dans un cas devant la persistance de la symptomatologie

neurologique et des signes radiologiques à l’angio IRM cérébrale.

Les complications ressorties de l’étude sont essentiellement infectieuses, avec un érysipèle dans un cas,une otite bilatérale dans un cas,un syndrome de cushing dans un cas,une ostéoporose cortisonique dans un cas,et une candidose bucco-pharyngée dans un cas.

20

V- Analyse statistique

Nous avons réalisé après une description des caractéristiques cliniques et

biologiques du lupus tardif dans la population d’étude, une comparaison des

différents paramètres cliniques et biologiques chez deux populations qui sont

définies par un âge supérieur et inférieur à 45 ans.

Le but de cette analyse est de pouvoir rechercher des facteurs pronostiques.

Pour cela, nous nous sommes basés dans notre analyse statistique sur le logiciel Epi

info pour la description de la population d’étude, et la comparaison des

caractéristiques sociodémographiques et cliniques chez deux groupes de patients

définis en fonction de l’âge : supérieur et inférieur à 45 ans. Les tests statistiques

utilisés sont le test de Fisher et le Khi-2 de Pearson.

− L’atteinte cutanée est plus fréquente chez les patients âgés de moins de

45 ans, avec une différence statistiquement significative (p = 0.003).

− L’atteinte articulaire est quasiment fréquente de la même façon chez les

deux groupes d’étude, et statistiquement non significatifs.

− L’atteinte pleuro pulmonaire est moins fréquente chez les patients ayant

un lupus tardif (37,5% versus 38,6%), mais non significative.

− L’atteinte cardiaque est moins fréquente chez les patients avec un lupus

tardif (17,64% versus 35,7%).

Concernant l’atteinte rénale, elle est moins fréquente chez les patients ayant

un lupus tardif (35,29% versus 45,7%) mais statistiquement non significatif.

21

Image 4 : glomérulonéphrite lupique Classe III

L’atteinte neurologique est plus fréquente chez les patients présentant un

lupus tardif (23,52% versus 14,3%). C’est une atteinte qui est fréquente et

potentiellement grave.

L’atteinte hématologique :

L’atteinte hématologique est moins fréquente chez les patients ayant un lupus

tardif (43,8% versus 71%) avec une différence statistiquement significative

(p=0.038). L’anémie hémolytique auto-immune est également plus fréquente chez

les patients présentant un lupus tardif avec un p=0.02.

La lymphopénie et la thrombopénie sont par contre moins fréquentes.

Dans les paramètres biologiques, nous avons comparé la consommation du

complément et l’association d’un lupus avec un SAPL (syndrome des anti

phospholipides).

Nous avons remarqué que le lupus du sujet jeune est corrélé avec une

consommation plus importante du complément (23,52 %versus58, 8%) avec un p

statistiquement significatif : 0,066.

22

Le SAPL reste plus fréquent chez les patients ayant un lupus moins de 45 ans.

On déduit selon notre travail, que le lupus tardif est caractérisé par une

symptomatologie clinique non spécifique notamment un syndrome arthromyalgique,

et une atteinte neurologique qui est plus fréquente, par contre on retrouve moins

d’atteinte cutanée, pleurale, cardiaque et rénale.

Tableau 3 : paramètres cliniques et biologiques comparés chez les deux populations d’étude

Age≤45 ans Age ≥45 ans p

Atteinte cutanée 84,8 45 0,003

Photosensibilité 41,4 43,8 0,8

Raynaud 20 25 0,7

Atteinte rhumatologique 91,4 93,8 1

Myalgies 22,9 37,5 0,3

Atteinte rénale 54,7 35,29 0,25

Atteinte neurologique 14,3 23,52 0,28

Atteinte cardiaque 35,7 17,64 0,71

Atteinte respiratoire 38,6 37,5 0,93

Atteinte hématologique 71 43,8 0,038

lymphopénie 58 43,8 0,3

thrombopénie 23,2 11,76 0,504

Consommation complément

58,8 23,52 0,066

SAPL+ 52 28,6 0,402

23

VI- Discussion :

-Les signes cutanés sont présents dans environ 80 à 90 % des cas. Il peut

s’agir d’un érythème lupique fait d’une d’éruption en loup de la région naso-malaire

en général rouge assez vif, à bords irréguliers, de surface lisse, parfois accompagné

d’un œdème facial.

Il peut s’agir d’un érythème maculo-papuleux non spécifique siégeant sur les

parties découvertes du corps ou exposées au soleil (front, cou, oreille, menton…)

mais pouvant aussi occuper d’autres régions telles que le cuir chevelu, les faces

antérieures des genoux. Ces variantes d’érythème lupique sont très cortico-

sensibles. Elles disparaissent en règle sans séquelle

Le lupus discoïde est constitué de placards érythémateux hyperkératosiques

uniques ou multiples évoluant vers l’atrophie locale. L’évolution est lente sur

plusieurs mois. Il existe une hyperkératose initiale évoluant vers une atrophie

secondaire. La localisation est essentiellement le visage, le cuir chevelu, les troncs et

les mains. Le lupus cutané sub-aigu de Sontheimer existe dans 10 à 20 % des cas. Il

s’agit de lésions maculo-papuleuses annulaires polycycliques localisées ou

généralisées disparaissant sans cicatrice, en laissant une dépigmentation. C’est une

maladie essentiellement dermatologique associée aux anticorps anti-SSA.

Une alopécie est fréquente (partielle ou totale), et plus importante chez les

patients âgés de moins de 45 ans (58,6% versus 37,5%) et peut nécessiter le port

d’une perruque, pouvant évoluer vers des zones d’atrophie et de dépigmentation où

les cheveux ne repoussent pas.

Environ la moitié des patients présente des érosions de la muqueuse buccale,

indolores, essentiellement au niveau du palais, parfois au niveau du septum nasal.

Des nodosités sous cutanées, identiques à celle de la polyarthrite rhumatoïde

(PR), sont rencontrées dans 5 à 10 % des cas. Enfin, il existe des nodules

24

inflammatoires dermo-épidermiques des mains ressemblant au faux panaris

d’Osler.

Le lupus profond ou paniculite lupique est identique à la paniculite observée

dans la maladie de Weber Christian.

Bien souvent, l’éruption cutanée du lupus est déclenchée ou aggravée par

l’éruption solaire. Les UVA et UVB expliquent la photosensibilité que l’on rencontre

chez un quart des patients. La biopsie de la lésion lupique montre des lésions non

spécifiques (nécrose basale, œdème, infiltration lympho-plasmocytaire …).

L’immunofluorescence cutanée révèle la présence d’immunoglobulines IgG, IgM ou

IgA et de fractions du complément disposées en bandes granuleuses à la jonction

dermo-épidermique.

La biopsie en peau saine couverte présente l’avantage d’être positive et très

évocatrice du diagnostic sans toutefois être spécifique.

-l’atteinte articulaire est représentée par les arthralgies ou les arthrites, en

général oligo ou polyarticulaires, rarement migratrices, touchant essentiellement les

petites articulations des mains, des doigts, des poignets, puis plus rarement les

genoux, les chevilles, les coudes et les épaules. L’atteinte peut être chronique, elle

évolue toujours sans séquelle radiologique, mais parfois au prix de lésions tendino-

ligamentaires (main de Jaccoud), elle est très cortico-sensible. L’atteinte peut mimer

une polyarthrite rhumatoïde dont elle est un diagnostic différentiel initialement,

d’autant qu’il existe fréquemment une sérologie de latex Waaler Rose positive. Dans

notre étude, la sérologie de Latex Waaler Rose est positive dans 76%. Le liquide

articulaire est de type inflammatoire.cette atteinte n’est pas significative dans notre

analyse.

25

-L’atteinte musculaire est plus fréquente chez les patients présentant un

lupus tardif. En règle générale, elles sont de localisation proximale.

Exceptionnellement, il existe un déficit clinique et une élévation des enzymes

musculaires avec des signes électriques et une nécrose histologique. Après quelque

temps d’évolution, une myopathie cortisonique peut s’observer.

-Concernant l’atteinte pulmonaire, la pleurésie est fréquente, en règle

unilatérale, souvent associée à la péricardite. L’épanchement est souvent peu

abondant, sérofibrineux, stérile, sans hypoglycorachie. L’épanchement est très

cortico-sensible. Les autres manifestations sont plus rares, citons l’exceptionnelle

fibrose interstitielle. Des tableaux de pneumopathies aiguës non infectieuses

peuvent s’observer, réagissant à la corticothérapie. Quelques observations

d’hypertension artérielle pulmonaire primitive ont été rapportées.

Des hémorragies intra-alvéolaires peuvent s’observer au cours du lupus.

Enfin, un syndrome dénommé Shrinking Lung (“ poumon rétréci ”) peut s’observer

spécifiquement au cours du lupus, possiblement dû à une vascularite des nerfs

phréniques.

-L’atteinte cardiaque est représentée principalement la péricardite est le signe

le plus souvent rencontré chez 30 à 40 % des patients. Souvent associée à la

pleurésie, elle est cortico-sensible et peut récidiver. Les tamponades sont

exceptionnelles.

L’endocardite de Libman et Sacks s’accompagne de végétations sur les

valvules mitrales et aortiques, formées de dépôts fibrinoïdes et plaquettaires. On la

retrouve essentiellement dans l’association du syndrome des antiphospholipides

26

et/ou les patients ayant un lupus ancien. La difficulté principale est de faire la

différence avec une endocardite bactérienne.

Des lésions de myocardite lupique peuvent s’observer également,

essentiellement à l’autopsie.

En cas d’atteinte des troncs coronaires, il est difficile de faire la part de ce qui

revient à la maladie elle-même(vasculite lupique),au syndrome des anti-

phospholipides, aux médicaments (corticoïdes,Méthotrexate…), aux complications

du lupus (HTA de la néphrite lupique..) et aux facteurs de risque classiques de

l’athérome (cholestérol, obésité, tabac…).

- L’atteinte rénale peut survenir à n’importe quel stade de l’évolution de la

maladie lupique. Environ la moitié des patients ont des manifestations urinaires

d’atteinte rénale néphrétique: protéinurie, hématurie microscopique, leucocyturie,

cylindrurie. Un syndrome néphrotique peut être observé. Une insuffisance rénale

peut s’observer pouvant conduire à la dialyse.

La ponction biopsie rénale est indispensable, pouvant montrer 5 types

d’atteintes : d’une part, une glomuléronéphrite proliférative diffuse qui est la forme

la plus fréquente et la plus grave des néphrites lupiques associant une hypertrophie

mésangiale avec prolifération endothéliale, une prolifération épithéliale, la présence

de croissants segmentaires, un aspect rigide des anses glomérulaires et des zones

de nécroses fibrinoïdes. En immunofluorescence, il existe des dépôts multiples

d’IgG,IgM,IgA et de fractions du complément. Le tableau clinique est en général

bruyant, riche et rapidement évolutif (hématurie, leucocyturie, protéinurie

supérieure à 3 g par jour, insuffisance rénale…). C’est la classe IV de l’OMS.

La glomérulonéphrite focale (Classe III de l’OMS) représente 30 % des

néphrites lupiques. Par opposition à la précédente, elle ne touche qu’un certain

27

nombre de glomérules au sein du rein, et dans un glomérule une partie seulement

de celui-ci, mais les lésions sont identiques à la classe précédente. La

symptomatologie est en général plus discrète.

La glomérulonéphrite extra-membraneuse (Classe V de l’OMS) est

typiquement en microscopie électronique individualisée grâce à la présence d’un

épaississement régulier et diffus des parois capillaires glomérulaires sans hyper

cellularité, formé de dépôts d’IgG et de complément le long de la membrane

basale. Le pronostic est assez bon. L’insuffisance rénale est rare.

La glomérulonéphrite mésangiale avec lésions minimes est observée dans 15 à

20 % des cas. Elle peut être en règle pauci symptomatique. Elle est plus favorable

que les formes précédentes et classiquement ne nécessite pas de traitement. Elle

peut n’être qu’une forme de passage. C’est la classe II de la classification OMS.

L’annexe 2 résume la classification OMS des néphropathies lupqiues.

La classe numéro I de l’OMS correspond à la forme dite à glomérule

optiquement normal.

Dans tous les cas, en-dehors de l’atteinte glomérulaire, des atteintes

interstitielles et des atteintes vasculaires peuvent être observées.

Enfin, il faut savoir qu’avec l’évolution dans le temps,des phénomènes de

cicatrisations et de fibroses peuvent se surajouter et que l’évolution de la maladie

rénale peut être favorablement influencée par le traitement et les immuno-

suppresseurs et peut évoluer par poussées successives éventuellement déclenchées

lors d’une grossesse.

Dans notre étude, l’atteinte rénale est moins fréquente chez les patients ayant

un lupus tardif (37,5% versus 45,7%)

28

- L’atteinte neurologique est expliquée par deux mécanismes

physiopathologiques essentiels: d’une part des lésions de vascularite des micro-

vaisseaux et d’autre part des lésions thrombotiques dans le cadre du syndrome des

anti-phospholipides.

On peut observer des crises épileptiques, des épisodes de confusion mentale

avec troubles des fonctions cognitives pouvant évoluer dans le temps plus ou moins

sévèrement. Des manifestations psychotiques (mélancolie, manies) ou des troubles

névrotiques (obsession, anxiété, phobies).

Des céphalées sont fréquentes parfois de type migraineux. On peut observer

des accidents neurologiques déficitaires (hémiplégie, myélite…). Une méningite

aseptique à liquide clair s’observe, plus rarement. On rencontrera aussi parfois une

atteinte des nerfs crâniens. Encore plus exceptionnellement, des tableaux

neurologiques périphériques (polynévrite sensitive, multinévrite,

polyradiculonévrite).

En cas d’atteinte neurologique lupique, la ponction lombaire peut révéler une

hyperprotéinurachie avec une augmentation des immunoglobulines par synthèse

locale. Le liquide est en général paucicellulaire avec un abaissement de la fraction

C4. On peut y retrouver des anticorps anti-ribosome.

L’imagerie IRM et le Pet-Scan peuvent objectiver des lésions focales

L’atteinte digestive :

La plus connue est la pancréatite aiguë dont l’origine est mal expliquée

(poussée de maladie, ou complications thérapeutiques notamment à l’azathioprine).

On peut observer une symptomatologie douloureuse abdominale liée à des

épisodes de vascularites intestinales.

Des ascites à liquide clair et stériles sont décrites.

29

Nous ne rapportons aucun cas d’atteinte digestive dans les deux groupes

d’étude.

L’atteinte hématologique :

Une splénomégalie existe souvent, parfois douloureuse. Les adénopathies

sont très fréquentes, en général contemporaines des poussées de la maladie.

Une anémie modérée inflammatoire est fréquente. Il peut exister une anémie

hémolytique auto-immune avec test de Coombs positifs.

Une leucopénie se rencontre fréquemment dans plus de la moitié des cas avec

un chiffre de globules blancs situé entre 2 500 à 4 000 par mm3. Une lymphopénie

est très fréquente (inférieure à 1000/mm3) parfois isolée.

La thrombopénie discrète de 100 à 150 000 est très fréquente chez 30 % des

patients, plus rarement, elle est importante et cliniquement symptomatique.

La thrombopénie auto-immune peut être inaugurale de la maladie lupique. Un

anti-coagulant circulant est retrouvé dans 20 % des cas (anti-prothrombinase fait

d’IgG contre le phospholipide du complexe prothrombinase) .

Par ailleurs, nous rapportons les principales études retrouvées dans la

littérature concernant le lupus tardif et nous allons comparer les résultats à ceux

retrouvés dans notre étude.

La première étude avait pour but principal d’évaluer les manifestations

cliniques et les complications organiques secondaires au lupus chez deux

populations différentes selon l’âge [11].

Il s’agit d’une étude cas-témoin de patients atteints de lupus et suivis au

service de rhumatologie d’état de Campinas sur une période allant de 1974 jusqu’à

2005. Les patients ayant développé un lupus après l’âge de 49 ans étaient

considérés comme des patients ayant un lupus tardif. L’étude a consisté à comparer,

le sexe, l’origine ethnique des patients, la durée de la maladie, les lésions

30

organiques, les données biologiques, le SLEDAI, le SDI les complications et les

causes de mortalité.

Les résultats de l’étude ont montré que le groupe de patients ayant un lupus

tardif avait moins d’arthrites (p : 0,0002), comme ce qui est retrouvé dans notre

série, moins d’éruption malaire (p : 0,002) et plus de phénomène de Raynaud (p :

0,002), et d’HTA (p : 0,02).

Sur le plan thérapeutique, les patients ayant un lupus tardif avaient reçu peu

de corticoïdes (p inférieur à 0,001), et moins fréquemment d’immunosuppresseurs

de type cyclophosphamide (p : 0,01). Le score SLEDAI est toujours diminué chez ce

groupe de patients avec p : 0,001, le score SDI est significativement supérieur (p :

0,001), et le taux de mortalité est plus élevé chez ce groupe de patients (p inférieur

à 0,01). L’étude a conclut que le lupus tardif était plus bénin, mais le taux de

mortalité était plus important, ceci est du aux complications organiques secondaires

à la comorbidité chez ce groupe de patients.

L’évolution dans notre série était en faveur d’une amélioration clinique dans

84,8%. Dans les deux autres cas, la mortalité est liée aux comorbidités de nos

patients.

Nous avons comparé nos résultats cliniques dans un second temps, à ceux

rapportés par le service de médecine interne de l’hôpital La pitié salpêtrière. L’étude

a inclut 47 patients ayant un lupus de survenue tardive, sur une période de 20 ans,

allant de 1980 à 2000 [3].

Cette étude consiste à faire une analyse descriptive du groupe étudié, puis

comparative avec le groupe de patients ayant un lupus jeune, et ce concernant 114

patients. Les manifestations les moins fréquemment retrouvées dans le groupe de

lupus tardif sont les arthrites avec un p=0,009, l’atteinte cutanée à type d’éruption

malaire (P=0,013), la néphropathie lupique (p=0,009), le recours à des fortes doses

31

de corticoïdes (P=0,0016) et les immunosuppresseurs (P=0,006).chez ce groupe de

patients, la cause du décès n’était pas en rapport avec le lupus mais plutôt avec les

comorbidités.

Nous avons comparé nos résultats avec ceux de la série française dans le

tableau suivant :

Tableau 4 : comparaison de nos données à la série de Bodaert

Notre série Bodaert et all Eruption malaire - 31,1% Purpura - 13,4% Phénomène de Raynaud 25% 24,8% pleurésie 43,8% 36,7% Atteinte pulmonaire 37,5% 21,2% photosensibilité 43,8% 26,2% alopécie 35,7% 24% Atteinte neurologique 25% 15,3% Atteinte rénale néphrotique 18,1% 8,1% Facteur rhumatoïde positif 76% 32,7% Consommation du complément 25% 45%

Nous retrouvons ainsi des taux comparables de phénomène de Raynaud. La

pleurésie est toujours moins fréquemment retrouvée dans les deux groupes par

rapport aux sujets jeunes, ainsi que la photensisibilité et l’alopécie.

L’étude 1000 face, réalisée au canada retrouve des caractéristiques similaires

à notre étude [4]. Les patients présentant un lupus tardif ont souvent un lupus bénin

par rapport aux patients plus jeunes.

L’étude a consisté à réaliser une description clinique des patients lupiques

tout en comparant deux entités définies par l’âge. Le lupus tardif est moins

fréquent, ne représente que 10,5% dans la série canadienne, et touche plus la

population caucasienne (74,5%) tandis que le lupus jeune est plus fréquent chez les

32

asiatiques et les noirs. Le groupe jeune avait plus d’atteinte cutanée, d’atteinte

rénale, et hématologique par contre, l’activité de la maladie et l’accumulation des

dommages sont plus élevés dans le groupe lupus tardif. Sur le plan thérapeutique, le

groupe de patients présentant un lupus tardif ont eu moins de corticostéroïdes et

d’immunosuppresseurs.

L’étude chinoise réalisée dans le lupus tardif avait comme objectif d’analyser

les caractéristiques cliniques et pathologiques de 35 observations de patients

chinois atteints d’une néphropathie lupique d’apparition tardive (après 50 ans) dans

un seul centre [5]. L’étude a inclut tous les patients présentant une néphropathie

lupique et suivis dans le centre chinois entre 1986 et 2008. L’âge moyen des

patients est de 55,7 ans, les patients présentant une hypertension artérielle en

rapport avec une néphropathie lupique est plus important dans le groupe de lupus

tardif. Il n’y avait pas par contre de classe histologique prédominante, ni de

différences concernant les manifestations rénales. Les patients présentant un lupus

tardif avaient moins d’éruption malaire, moins de vascularite cutanée et plus de

leucopénie. Cette étude chinoise suggère une sévérité de l’atteinte rénale chez les

patients présentant un lupus tardif.

Une autre étude chinoise a été réalisé et dont le but est de voir l’influence de

l’âge et du sexe sur le développement d’une insuffisance rénale chronique chez les

patients présentant une néphropathie lupique [10,13]. Il s’agit d’une étude

rétrospective allant de janvier 1986 à juin 2004, réalisée à l’hôpital de Chang Gung

et à Kaohsiung. Tous les patients ont bénéficié d’une PBR avec une évolution vers

une insuffisance rénale chronique qui est définie par un dédoublement continu

pendant 6 mois du taux de la créatinine sérique initial. Les patients ont été classés

par âge et par sexe, une courbe de survie à 5 ans a été construite pour étudier l’effet

de l’âge et du sexe sur la néphropathie lupique. Au total, l’étude a pu recruter 121

33

patients. Le groupe d’étude comprenait 104 femmes contre 17 hommes. Parmi ces

patients, 21% ont développé une insuffisance rénale après 5 ans de suivi

L’étude a montré qu’il n’y avait aucune différence significative dans les

groupes d’âge (p=0 ; 23), en terme de sexe, les hommes développaient plus

d’insuffisance rénale chronique que les femmes (p=0,004), l’âge est ainsi n’est pas

un facteur de risque d’IRC au cours des néphropathies lupiques.

Très peu de publications sont retrouvées dans le milieu arabe et dans l’Afrique

du Nord alors que c’est une population qui est différente par ses caractéristiques

géographiques et ethniques. Nous rapportons la première étude tunisienne qui vise

à préciser les caractéristiques démographiques, cliniques et biologiques des patients

tunisiens présentant un lupus afin de pouvoir identifier les patients à haut risque [8]

. L’étude a comparé dans un second temps les deux groupes de patients définis par

l’âge. L’étude a concerné 100 patients, recrutés au service de médecine interne de

Rabta, sur une période de 15 ans, allant de 1987 à 2001. La plupart des patients

sont des femmes : 92 femmes contre 8 hommes, ce qui est retrouvée dans notre

série également. 19% des patients présentaient un lupus tardif. Les atteintes les plus

fréquentes sont l’atteinte articulaire retrouvée dans 78%, les sérites dans 45%.

L’atteinte rénale est retrouvée dans 43% des cas, il s’agit d’une atteinte glomérulaire

dans la plupart des cas et d’une atteinte tubulo interstitielle dans 3 observations. La

néphropathie lupique est fréquemment associée à la péricardite (p=0,03), à l’HTA

(p=0,0001) à la cryoglobulinémie (p=0 ,07) et au SAPL(0,03). Les patients

présentant un lupus jeune avaient plus d’hypertension pulmonaire, et plus de

thrombose veineuse. En ce qui concerne la mortalité, le lupus tardif est bénin, la

mortalité est toujours liée aux comorbidités qui sont liées à l’âge des patients, par

contre chez le groupe jeune, la mortalité est en rapport avec une maladie lupique

active et aux infections opportunistes.

34

Le lupus tardif n’est pas toujours bénin, comme le montre la plupart des

études [9]. Nous rapportons l’étude qui a pu comparer l’index de dommage (SDI)

chez les deux populations. L’étude a comparé dans un premier temps les patients

présentant un lupus tardif (âge plus de 54 ans), et qui sont au nombre de 86, contre

les patients jeunes (âge moins de 40 ans) au nombre de 155 patients, ensuite

calculé le SDI à un an et à 5 ans.

Les résultats montrent que les scores sont plus élevés dans le groupe de

lupus à survenue tardive, à 1 an et à 5 ans. Les complications cutanée, rénale et

neurologique sont similaires dans les deux groupes alors que les complications

cardiovasculaires (OR 14,13, p 0,001), oculaires (OR 9,38 avec p = 0,001) musculo-

squelletiques (OR 2,68 avec un P=0,016) et néoplasiques(OR 7,04 avec un P=0,046)

sont plus fréquentes chez les patients présentant un lupus tardif. La présence de

complications organiques évaluées par le SDI est plus importante chez le groupe de

patients lupiques tardifs. Le lupus ne peut être ainsi jugé comme étant bénin chez

ce groupe de patients.

Les brésiliens rapportent le cas d’une atteinte hépatique faisant poser le

diagnostic d’un lupus tardif [6]. Bien que l’atteinte hépatique ne soit pas incluse

dans les critères diagnostiques du lupus, le bilan biologique hépatique est souvent

perturbé sans pouvoir identifier une autre étiologie notamment une hépatite auto

immune. Dans l’observation rapportée, le motif de consultation était un ictère

cholestatique, l’évolution était favorable sous corticothérapie.

Et enfin, nous rapportons une observation chinoise, anecdotique d’un lupus

chez une patiente âgée de 90 ans [7]. Il n’y aucun rapport entre l’apparition tardive

de la maladie lupique et l’origine géographique qui est la chine. Cette observation

35

illustre que le lupus tardif est une maladie bénigne, par ailleurs, le taux de mortalité

reste plus élevé à cause des comorbidités qui sont liées à l’âge.

36

VII-Conclusion :

Le lupus érythémateux systémique est une affection inflammatoire autoimmune

touchant de manière prédominante les femmes jeunes. Le lupus tardif représente

une entité pathologique qui est rare, et qui présente des caractéristiques

épidémiologiques et cliniques différentes de celles observées chez l'adulte jeune,

d’où l’intérêt de cette étude.

Nos résultats sont très proches de ceux retrouvés dans la littérature, avec une

prévalence féminine moins marquée chez les patients âgés, une fréquence plus

importante des signes généraux notamment d’altération de l’état général.

Nous avons remarqué que dans notre étude, l’atteinte cutanée est moins

fréquente chez les patients âgés(p :0,003), une atteinte pleuro-péricardique ,

neurologique et rénale moins fréquente,et une atteinte hématologique plus

fréquente.

Le lupus à début tardif est moins agressif, la recherche paranéoplasique n’est

peut-être pas systématique, par contre la recherche d’une prise médicamenteuse

inductrice est importante. Le lupus tardif a donc un pronostic bénin.

Cette étude par contre vient rappeler de la nécessité d’une une meilleure

collaboration entre internistes, rhumatologues, néphrologues et dermatologues pour

de meilleurs résultats et afin de connaitre les vrais statistiques marocaines.

37

VIII-Annexes :

Annexe 1 : critères diagnostiques du lupus érythémateux aigu disséminé selon l’American College of Rheumatology 1997

1-éruption malaire en ailes de papillon 2-éruption du lupus discoïde 3-photosensibilité 4-ulcérations orales ou nasopharyngées 5-polyarthrite non érosive 6-pleurésie ou péricardite 7-atteinte rénale : -protéinurie>0,5 g/24 heures ou -cylindres urinaires 8-atteinte neurologique : convulsions ou psychose 9-anomalies hématologiques : -Anémie hémolytique ou -leucopénie<4000/mm3 ou -lymphopénie<1500/mm3 ou -thrombopénie<100 000/mm3 10-désordre immunologique : -présence de cellules LE ou -anticorps anti DNA natifs ou -anticorps anti Sm ou -fausse sérologie syphilitique 11-Anticorps anti nucléaires à un taux anormal (en l’absence de médicaments inducteurs) La survenue concomitante ou successive de 4 critères affirme le diagnostic

38

Annexe 2 : classification OMS de la néphropathie lupique

Classe IF périphérique

IF mésangiale

ME dépôts mésangiaux

ME dépôts sous endothéliaux

ME dépôts sous épithéliaux

Classe I : glomérule normal A et B

0 0 0 0 0

ClasseII : altération mésangiale isolée A : légère B : modérée

0 0

+ +

+ +

0 0

0 0

Classe III :GN segmentaire et focale A : nécrose B : active+sclérose C : sclérose

+ focale

++

++

+

+-

Classe IV : GN diffuse A :pure B :nécrose C :nécrose+sclérose D: sclérose

++

++

++

++

+-

Classe V : GN extra membraneuse A : pure B : avec II C : avec III D : avec IV

+ + + +

0 + + +

0 + + +

0 0

+- +

+ + + +

Classe VI GN sclérosante avancée

+- +- +- +- +-

39

Annexe 3 : fiche d’exploitation Nom et prénom : IP : Numéro du dossier : Age du patient au moment du diagnostic : Sexe : origine : Profession : mutuelle : Oui Non Etat matrimonial : ATCD particuliers :-médicaux : -chirurgicaux : -ATCD de fausses couches : nombre : -ATCD gynéco-obstétricaux : -ATCD toxiques : ATCD familiaux : ATCD de lupus dans la famille : Motif de consultation : Mode d’admission :-consultation médecine interne : -transfert rhumatologie : -transfert cardiologie : -autres services : Les signes cliniques : Signes généraux :-fiévre : -amaigrissement : -asthénie : Atteinte cutanée :-photosensibilité : -alopécie : -chute de cheveux : -syndrome de Raynaud : -autres :

40

Atteinte articulaire :-polyarrthralgies : -arthrites : -radiographie des mains : F NF -anomalie radiologique : Myalgies : Atteinte rénale :-OMI : -autres signes cliniques : -proteinurie de 24 heures : -hématurie : -cylindiurie : -leucocyturie : -fonction rénale :urée : créatinine : -PBR : Atteinte neurologique :-convulsions : -céphalées : -autres Sx. Neurologiques : -PL : -TDM cérébrale : -IRM/angio IRM cérébrale : Atteinte cardiaque :-Sx cliniques : -tachycardie : -troubles de repolarisation : -ETT : -épanchement péricardique : -troubles de relaxation du VG : -HTAP : -FE VG : Atteinte respiratoire :-toux : -hémoptysie : -dyspnée : -Dl thoracique : -épanchement pleural :

41

-Sd interstitiel : -autres anomalies radio : -TDM thoracique : -ponction pleurale : -biopsie pleurale : Atteinte hématologique :-AHAI : -PTI : -SPM : -lymphopénie : Atteinte digestive :-Dl abdominales : -échographie abdominale : Syndromes associés : -SAPL : -TVP/EP : -FC à répétitions : -Type APL: -Ac anti B2 GP1:

-Ac anticardiolipine: -Ac anticoagulant circulant:

-SGS:-sd sec oculaire: -sd sec buccal: -ex.ophtalmo : -BGSA : Bilan biologique : Vitesse de sédimentation : CRP : Electrophorèse des protéines sériques : Complément :-C3 : -C4 : Ac anti nucléaires : Aspect : Ac anti DNA natifs : Ac anti Ag solubles :-SSA -SSB

42

-RNP : -histones : -Sl 70 : -RNP : -Jo1 : Traitement : APS : AINS : Corticothérapie :-par VO : -posologie : -bolus de méthylprédnisolone : -schéma thérapeutique : -TRT adjuvant : Immunosuppresseurs :-cyclophosphamide : -schéma thérapeutique: -azathioprine : -schéma thérapeutique : -MMF : -schéma thérapeutique : Autres IS :-indication : -schéma thérapeutique : Immunomodulateur :-Rituximab : -indication : -schéma thérapeutique : -autres Imodulateurs : Complications : Evolution : Suivi :-toujours suivi : -perdu de vue : -DCD :

43

Abréviations

AAN : anticorps anti-nucléaires AC : anticorps ACR : american college of rheumatology AEG : altération de l’état général AINS : anti-inflammatoires non stéroïdiens APS : antipaludéens de synthèse ATCD : antécédents B2GP1 : béta 2 glycoprotéine 1 BUT : bruk up time C3 : complément 3 C4 : complément 4 DCD : décédé ETT : échographie trans-thoracique F : féminin FEVG : fraction d’éjection du ventricule gauche GN : glomérulonéphrite HTA : hypertension artérielle HTAP : hypertension artérielle pulmonaire IF : immunofluorescence IGA : immunoglobuline A IGG : immunoglobuline G IGM : immunoglobuline M IRC : insuffisance rénale chronique IRM : imagerie par résonnance magnétique KG : kilogrammes LEAD : lupus érythémateux aigu disséminé ME : microscopie électronique MG : milligrammes OMI : œdèmes des membres inférieurs OMS : organisation mondiale de la santé PL : ponction lombaire

44

SAPL : syndrome des anti phospholipides SCA : syndrome coronarien aigu SDI : severity of disease index SGS : syndrome de Gougerot Sjogren SLEDAI : systemic lupus erythematosus disease activity index TDM : tomodensitométrie UVA : ultra violet A UVB : ultra violet B VO : voie orale VG : ventricule gauche

45

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Résumé :

Lupus tardif, étude rétrospective, à propos de 17 cas

Le lupus tardif est défini par une apparition de la maladie lupique chez des patients âgés plus de 50 ans, actuellement plus de 45 ans. Nous rapportons à travers ce travail les caractéristiques du lupus tardif dans notre série.

Nous avons réalisé une étude rétrospective allant de janvier 2002 jusqu’au Aout 2011 au sein du service de médecine interne du CHU Hassan II de Fès. Nous avons colligé 17 observations.

Le but de notre travail est de réaliser une étude analytique descriptive montrant les caractéristiques de la maladie lupique à début tardif. Nos critères d’inclusion sont la présence d’un lupus suivi en médecine interne retenu sur la présence d’au moins 4 critères de l’ACR, et chez une population de patients ayant un âge≥45 ans.

17 cas de lupus tardifs ont été rapportés, soit 15,04%.

On a noté une nette prédominance féminine avec 94,11% de nos patients de sexe féminin. Le mode d’admission est dominé par un recrutement à partir de la consultation de médecine interne dans 60% des cas. Le motif de consultation était différent, avec des polyarthralgies dans 47,05%, une dyspnée dans 22%, et une altération de l’état général, et une éruption cutanée dans 11,1%.

L’âge de début de la symptomatologie avait une moyenne de 55 ans. L’atteinte cutanée est retrouvée dans 45%, avec une prédominance d’un érythème en vespertillo et de l’alopécie dans 43,6%.

L’atteinte rhumatologique est quasiconstante,retrouvée dans 93,8% sous forme de poly arthralgies.les arthrites sont notées dans 43,9%.

Les myalgies ne sont retrouvées que dans 2 cas.

L’atteinte rénale est retrouvée dans 35,29% cas, sous forme d’un syndrome néphrotique avec une fonction rénale conservée.la protéinurie de 24 hures est positive dans 35,2%.

L’atteinte cardiaque est retrouvée dans 17,64%, dominée par la péricardite qui est associée dans tous les cas à une pleurésie réalisant un tableau de pleuro-péricardite.L’atteinte respiratoire est retrouvée dans 37,5% , avec un seul cas d’hypertension artérielle pulmonaire secondaire à une embolie pulmonaire dans le cadre d’un syndrome des anti phospholipides , et un épanchement pleural de moyen

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à la grande abondance diagnostiqué sur une radiographie pulmonaire réalisée systématiquement dans 37,5%.

L’atteinte neurologique est retrouvée dans 23,52% faite de crises convulsives et de céphalées en casque.

L’atteinte hématologique est retrouvée dans 43,8%, dominée par la lymphopénie dans 43,8% suivie d’une anémie hémolytique auto immune dans 17,64%.

Le lupus tardifs est associé à un syndrome des antiphospholipides dans 28,6% et à un syndrome de Gougerot Sjogren secondaire dans 31,3%.

Les anticorps antinucléaires étaient positifs chez tous nos patients avec un aspect moucheté dans 60%, et des AC anti DNA natifs positifs dans 50%.

Concernant le traitement, 93,6%des patients ont bénéficié d’un traitement à base d’antipaludéens de synthèse.les anti inflammatoires non stéroïdiens sont prescrits dans 18,8% des cas. La corticothérapie est prescrite dans 43,8% sous forme d’un bolus de méthyl prédnisone dans 18,3% pour une néphropathie lupique. Les immunosuppresseurs étaient prescrits dans 18,3% pour une néphropathie lupique dans 2 cas et une vascularite cérébrale dans un seul cas.

Les formes débutant après 45 ans ne représentent que 10 % des maladies lupiques. Dans la revue de la littérature, on note une prédominance féminine cotée de 5 femmes pour 1 homme, comme il est le cas dans notre série. Les manifestations générales et la polyarthrite dominent l'expression clinique, avec moins de manifestations cutanées et rénales que chez l'adulte jeune.

Cette étude suggère que l'âge d'apparition du lupus est une nouvelle entité permettant de décrire 2 populations cliniquement différentes. Il peut y avoir une interaction entre le lupus et l’âge dans lequel, bien qu’il y ait moins de néphrite lupique chez les personnes âgées, l’activité et les dommages liées à l’âge sont plus présents.