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L E JOURNAL DU SYNDICAT DES ENSEIGNANTS-UNSA N° 103 JUIN 2010 de Paris http://se75.wordpress.com Retraite : rien n’est joué ! Manifestation UNSA, CGT, CFDT, FSU, Solidaires à Paris le 27 mai Appel pour l’école publique Rendez-vous le 19 juin à République (voir p.8)

L'enseignant de Paris de juin 2010

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Le journal du SE-UNSA Paris

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Le journaL du Syndicat deS enSeignantS-unSa

n° 103 juin 2010de Parishttp://se75.wordpress.com

Retraite : rien n’est joué !Manifestation UNSA, CGT, CFDT, FSU, Solidaires à Paris le 27 mai

Appel pour l’école publique

Rendez-vous le 19 juin à République (voir p.8)

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L’ enseignant de Paris n° 103 • Juin 2010

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En bref

n Méroé, un empire sur le Nil Antiquités égyptiennes au Louvre, aile Riche-lieu jusqu’au 6 septembre.À l’occasion de cette première exposition consacrée à Méroé, capitale d’un empire puis-sant installé sur les rives du Nil, deux cents oeuvres illustrent la majesté de cette civili-sation antique où se mêlent des influences africaines, égyptiennes et gréco-romaines.www.louvre.fr

n Duane Hanson : le rêve américainParc de la Villette Jusqu’au 15 août 2010. Un regard humaniste sur des hommes et des femmes « ordinaires », témoignages critiques de la société américaine des années 70-90. www.

villette.com

Du 11 au 27 juin

MUSIQUE AU LIERRE

20 invitations pour les adhérents du SE-Unsa

5 invitations le samedi 12 juin à 20 h 30pour le spectacle musical tout publicLe Fil d’Ariane de Lutherie Urbaine présentéau Théâtre du Lierre du 11 au 13 juin

5 invitations le vendredi 18 juin à 20 h 30pour le spectacle musical tout publicL’Echafaudage de la compagnie Les Percussions de l’Etable présenté au Théâtre du Lierre du 18 au 20 juin

5 invitations le jeudi 24 juin à 19 h 30pour le spectacle musical Mon Pouchkine du Théâtre du Frêne présenté au Théâtre du Lierre du 23 au 27 juin

5 invitations le vendredi 25 juin à 21 hpour le spectacle musical L’inaccessible étoile de la Cie AB Partage et Culture/Cie Antonia Bosco présenté au Théâtre du Lierre du 23 au 27 juin

Plus d’infos sur la page «Offres culturelles» du blog du SE-UnSa Paris

Adressez vos demandes à [email protected]

n «Fête l’école publique» le samedi 19 juinNous avons dépassé les 170 000 signatures le 27 mai. Cet événe-ment fait de l’Appel national pour l’Ecole Publique une incon-

testable réussite. Nous avons jusqu’au 19 juin pour amplifier ce succès. Nous vous invitons à réserver votre samedi 19 juin pour « fêter l’Ecole Publique ». Voir page 8.

n Acadomia, premier prix de la mauvaise foiLourdement épinglé par la CNIL pour des commentaires excessifs, voire insultants, tels que « gros con », « vraiment trop conne », « mère salope », « gros crétin », « saloperie de gamin », « parisien frustré »... Acadomia répond en déni-grant la CNIL : « Le Groupe Acadomia a toujours eu le souci de la santé et de la sécurité des enfants et regrette que des considérations aussi importantes soient négligées par la CNIL.»

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EDITO

Voici venu le temps des rires et des chants…

En général, la fin de l’année scolaire est plutôt chargée  : exams, livrets… Elle est aussi synonyme de fêtes, pots en tout genre et vacances toutes proches.

C’est également l’heure du bilan professionnel. On se réjouit d’avoir fait progresser untel ou unetelle. En revanche, celle-ci ou celle-là de nos élèves restera une grande énigme pédagogique pour nous.

Là où il n’y a vraiment pas de quoi rire ou chanter, c’est à pro-pos de l’avenir de notre profes-sion. En effet, notre formation, les conditions et l’organisation de notre travail au quotidien et à long terme… se transforment profondément et de manière in-quiétante.

Loin de verser dans un sentiment d’impuissance et de fatalisme, toute l’équipe parisienne du SE-Unsa prévoit de rester mobilisée pour accompagner les revendi-cations du terrain dès la rentrée.

Bonnes vacances à tous !

Actu

Pauline Le ClercqSecrétaire générale du SE-UnSa Paris

Soyez des nôtres !Le SE-Unsa ne vit que grâce à ses adhérents, rejoignez-nous !Adhérez en ligne sur www.se-unsa.org

PROJET : PES

Un titre de science-fiction ? Non ! Tout simplement l’appellation que le Rectorat donnera aux lau-réats du concours de juillet 2010. PES signifiant profes-seur des écoles sta-giaire.

Dès septembre, les lau-réats du concours n’au-ront plus le droit à la for-mation PE2 en IUFM telle que nous la connaissons actuellement. En sep-tembre-octobre, le PES se familiarise avec l’école et la classe dans laquelle il va exercer dès novembre. Il est, en quelque sorte, en pratique encadrée, avec un accom-pagnement des maîtres formateurs. De novembre à avril, le PES a la responsabi-lité de la classe 3 jours par semaine. Le quatrième jour, il repart en formation. Pour cela, il est remplacé par la brigade départementale de formation continue (le Rectorat nous assure que ce sera le même remplaçant chaque semaine). À partir du mois de mai, le PES assure la responsabilité de la classe à plein temps. Ce sera le moment de son évaluation en vue de sa titularisation.

En moins d’une année, le PES va décou-vrir la réalité d’une classe, compléter sa formation avant d’assurer la respon-sabilité totale de cette classe. Et ceci, alors même qu’il vient juste d’obtenir un concours qui oublie toute la partie pra-tique et pédagogique au profit du théo-rique. À ce rythme-là, nous assisterons bientôt à la mise en place d’  «avatars», ces copies de nous-mêmes qui seront

chargées d’enseigner dans les classes … ou pire, il sera bientôt possible de jouer à enseigner sur les différentes consoles de jeux où plus nous gagnons de points, plus nous serons aptes à enseigner … Puisqu’il s’agit de rendre fictive la forma-tion des enseignants et de prendre à la légère le métier d’enseignant, alors au-

tant commencer à abattre dès aujourd’hui un système jugé efficace par beaucoup mais que personne au sein de l’Education Nationale n’a pensé une seule fois à éva-luer. Ce n’est pas parce que nos connaissances théoriques sont importantes que cela peut faire de nous un bon enseignant. Il faut s’attacher davantage à la pratique en n’oubliant pas la réalité du métier et surtout celle du

terrain. Au SE-Unsa nous continuons de penser et d’affirmer qu’enseigner est un métier qui s’apprend !

Benjamin Devaux

L’enseignant de Paris Journal de la section de Paris du SE-Unsa

69, rue du Faubourg Saint Martin 75010 ParisTél.: 01 44 52 82 00 - mel : [email protected]

http://se75.wordpress.com/Directeurde la publication : Michel DelattreMise en page : Thierry FoulkesN° CPPAP : 0911 S 07642 - N° ISSN : 0982-5339Edition PDF

FLASH CONCOURSLe Ministère a publié les dates d’ins-cription et des épreuves d’admissibilité des concours de recrutement des ensei-gnants des  premier et second degrés. Les dates d’inscription sont pour tous les concours : du mardi 1er juin 2010, à partir de 12 heures, au mardi 13 juillet 2010, avant 17 heures. Les inscriptions aux concours de re-crutement de conseillers d’orientation psychologues débuteront au mois de septembre.CRPE  : Épreuves écrites d’admissibilité auront lieu les 28 et 29 septembre 2010 Premiers concours internes le mercredi 6 avril 2011 Concours second degré :Epreuves écrites d’admissibilité entre le 9 novembre 2010 et le 15 avril 2011

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n Peu de mouvement en 2010 L’année 2010 sera marquée par une forte baisse du nombre de mutations obtenues au mouve-ment et par le nombre jamais constaté dans le département de collègues sans poste.

1003 collègues sans affectation, c’est sans précédent à Paris. Une commission aura lieu en juillet pour affecter ces collègues sur les postes restés vacants ou bloqués mais nous savons déjà qu’aucun poste ne sera proposé aux ensei-gnants titulaires puisque l’admi-nistration doit encore trouver 118 postes en plus de ceux qui ont été bloqués au mouvement pour les Professeurs de Ecoles Stagiaires qui sortiront du concours 2010. Quelle solution alors ? Le surnombre ? Comment comprendre qu’il soit prévu tant d’enseignants sans poste alors même que nos classes sont souvent sur-chargées en effectifs. Des enseignants ont été recrutés parce qu’il y avait des besoins mais les restrictions budgétaires ont conduit l’administration à suppri-mer des postes. Bilan des courses  : de nombreux collègues seront dans nos écoles à la rentrée, sans classe avant de nombreux mois. Malheureusement, les enseignants déjà concernés cette année le seront encore l’an prochain car l’étude des barèmes montre qu’il fallait avoir beaucoup d’ancienneté pour obtenir un poste fixe en septembre.

Que dire des 29 postes d’IMF vacants ? Certains collègues formateurs ont choisi délibérément de reprendre un poste d’adjoint ordinaire plutôt que de conti-nuer à former les jeunes enseignants. Cela est compréhensible. En effet, com-ment imaginer pouvoir contrebalancer le manque de formation initiale, dont le temps sera dorénavant réduit de moitié par leurs simples interventions auprès de stagiaires implantés à plein temps dans des classes ? Quelle lourde respon-sabilité ! Est-ce pour la même raison que les postes de conseillers pédagogiques sont aussi désertés ?

Premier degré

En ce qui concerne l’ASH, la situation est également alarmante. La tentative de «  sédentarisation  » des enseignants de RASED a encore une fois échoué. Les postes de soutien avaient été im-plantés dans des écoles où les besoins particuliers avaient été recensés, mais le manque d’attractivité du poste abou-tit à une désertion catastrophique. Sur

les vingt-quatre postes vacants, seront nommés des enseignants sans spéciali-sation, qui ne pourront assurer les mis-sions attendues. Pour le SE-Unsa, l’in-tervention des maîtres spécialisés est nécessaire et complémentaire à celle apportée aux élèves par les maîtres dans les classes. Rien ne peut s’y substituer et de fait, rien ne s’y substituera.

Pour finir, la réduction constante du nombre de vœux provoque un accrois-sement régulier du nombre de postes vacants. Cette constatation est vérifiée

Isabelle Cardron

Quelques chiffres :

2649 participations au mouve-ment1148 participants mutés, soit 43.34%1003 collègues sans affectation 39 postes d’IMF vacants : 21 en élémentaire et 8 en mater-nelle (10 sont bloqués) 5 postes de conseiller pédago-giques généralistes et 3 en EPS vacants 7 brigades formation continue ont migré vers des postes de ZIL (seulement 3 vacants)

24 postes de soutien (Sout) vacants

41,017, c’est le barème du dernier ad-joint arrivé sur un poste élémentaire dans le 2è arrondissement !

Direction d’école : 8 nominations en première année d’ins-cription sur la liste d’aptitude10 en deuxième année66 en mutation (avec 300 points)4 postes de direction vacants en mater-nelle, 1 en application.

SEGPA/EREA : Bilan d’une année chargée.

Cette année scolaire a vu la mise en ap-plication de la dernière circulaire sur les SEGPA transformant notamment les ate-liers professionnels en champs profes-sionnels. Profitant de cette mise en oeuvre, l’Aca-démie de Paris a voulu aussi remettre à plat l’offre de formation des SEGPA et EREA.Si la décision de fermer les SEGPA tron-quées et d’offrir des parcours de forma-tion complets dans les autres structures nous semblait pertinente, nous pouvons regretter la précipitation dans laquelle tout s’est déroulé.

En effet, entre les problèmes d’affichage des postes au mouvement, la gestion à flux tendu des postes qui mettent ac-tuellement des collègues sur le carreau et les changements d’avis permanents sur la mise en place des champs profes-sionnels dans certaines SEGPA, une an-née était un délai bien trop court pour une efficace concertation et une adé-quation entre les besoins du terrain et les moyens donnés.Pour l’année prochaine, le SE Unsa sou-haite que les extensions des SEGPA Pajol et d’Indy se poursuivent avec l’indispen-sable nomination de directeurs et qu’à l’avenir, la concertation se fasse de façon plus sereine et moins dans l’urgence. Nous y serons vigilants.

Nathalie Dumesge

une fois de plus sur les postes de direc-tion. Jamais il n’y en avait eu au-tant et il est déplorable que des écoles ne puissent bénéficier de la stabilité de leur direction par le simple jeu du mouvement dé-partemental.

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Second degré

n Nouveaux programmes en lycéeDans le cadre de la réforme du lycée général et technologique de nouveaux programmes entrent en application à partir de la rentrée 2010. Les contenus des enseignements du tronc commun sont actualisés et concernent les disciplines suivantes  : histoire-géographie; langues vivantes; physique-chimie; SVT; EPS. Ils s’ap-puient sur les acquis du socle com-mun et s’inscrivent dans la continuité de ceux du collège. Ils peuvent être consultés sur le BO spécial n°4 du 29 avril.Qu’est-ce qui change ? Par exemple en histoire-géographie, en histoire médié-vale, le thème de la Méditerranée au XIIe siècle, qui permettait la confron-tation de trois cultures, chrétienne occidentale, byzantine et musulmane disparaît pour être remplacé par celui de la civilisation rurale de l’Occident chrétien à la même période. Beaucoup d’enseignants par l’intermédiaire de l’Association des professeurs d’histoire et de géographie (APHG) ont protesté contre cette disparition.

n Orientation : le SE-Unsa écrit au ministèreLe SE-Unsa refuse de faire des proposi-tions d’amendements au document de travail proposé par la DGESCO sur les missions des conseillers d’orientation. En effet, ce texte au statut imprécis est à la fois indigent et dangereux .Voir la lettre sur www.se-unsa.org

Thierry Foulkes

Carte scolaire : les effets de l’assouplissement

En permettant aux parents de scolariser leurs enfants dans l’éta-blissement de leur choix, hors de toute contrainte géographique, l’assouplissement de la carte sco-laire a marginalisé encore un peu plus les établissements en zone difficile ( ZEP/RAR) et même les établissements moyens. C’est en tout cas ce qui ressort d’une étude menée par le SNPDEN-Unsa, le syndicat na-tional des personnels de direction de l’Educa-tion natio-nale.

L’enquête s’ap-puie sur les réponses des personnels de direction de 2.758 collèges et lycées, soit plus du tiers des établissements français. La mise sous pression affecte d’abord les établissements les plus défavorisés aux résultats les plus faibles. Les établisse-ments ZEP/RAR sont plus affectés à tous points de vue (effectifs, mixité). Les éta-blissements «moyens» mis en concur-rence radicalisent leur profil ( dans un sens ou dans l’autre).

Les établissements ZEP/RAR, pre-mières victimesCe n’est évidemment pas une surprise, mais l’enquête montre la gravité de la situation de ces établissements de quelque point de vue qu’on se place. Ils sont en perte d’effectifs et très au-delà des autres. Il y a bien une corrélation entre la baisse d’effectifs et l’assouplisse-ment. Le profil des flux qui affectent ces établissements est sensiblement diffé-rent de la moyenne. Ces établissements constatent beaucoup plus que tout autre un accroissement du flux « public-

public » mais aussi vers le privé.Et qui part  ? L’enquête montre ce que beaucoup redoutaient : partent ceux qui sont plus favorisés que les autres  ; par-tent ceux qui investissent plus dans leur scolarité  ; restent ceux qui n’attentent plus rien de l’école. Les établissements ZEP/RAR s’homogénéisent socialement et scolairement.

Les établissements sous pression15% des EPLE établissent de fortes cor-rélations entre l’évolution de leurs ef-fectifs d’entrée, de la mixité sociale et

scolaire de leur public. C’est sur les éta-blissements socialement les plus défa-vorisés, aux élèves les plus en difficulté que la pression s’établit mais sans qu’elle soit cependant exclusive. La pression touche toutes sortes de profils d’établis-sements, y compris des EPLE jusqu’alors très favorisés.

La déstabilisation des établissements moyensLa moitié des établissements déstabi-lisés sont des collèges moyens, de ville moyenne, jusqu’ici sans histoire. Tous se passe comme si l’assouplissement de la carte scolaire attisait le mouvement de dégradation des établissements un peu défavorisés mais encore mixtes perdant une partie de leur population au profit d’autres, moyens ou un peu favorisés. Pour Philippe Tournier, Secré-taire général du SNPDEN, on assiste à «  des mouvements de radicalisation des établissements moyens qui changent de profils pour devenir franchement « bons » ou franchement «  mauvais  ». Bref  : une

déstabilisation silencieuse de ce qui fait le cœur d’un service public de proximité : ne pas avoir à se poser la question de sa-voir s’il faut y aller ou pas ! (…).Le ministère de l’Education nationale a jugé cette étude «intéressante», sans toutefois vouloir rouvrir le dossier. Pour lui, en effet, le document ne permet pas de «tirer des conclusions significa-tives» sur les conséquences d’une me-sure prise en 2007  : «Pour le moment, on peut remarquer un certain nombre de tendances, mais il n’y a pas de choses encore suffisamment saillantes (….) pour aller au-delà de ce qu’on a fait jusqu’ici .»

Line Charpenet

Une enquête démontre que l’assouplissement de la carte scolaire affecte en premier lieu les élèves en difficulté

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Rythmes scolaires

n A nouveau dans l’actualité

Depuis la publication du rapport de l’Académie de médecine le 28 janvier 2010, la question des rythmes scolaires, et surtout la mise en cause de la semaine de quatre jours, est (à nouveau) d’ac-tualité.

Chacun (as-s o c i a t i o n s de parents d’élèves, asso-ciations com-plémentaires de l’école, chercheurs…) y va de son avis, de son étude. Dans sa circulaire de rentrée, le ministre de l’Education nationale rappelle qu’il est possible de répartir les heures de classe sur quatre jours et demi, mercredi matin inclus, et incite les recteurs et inspecteurs d’aca-démie à favoriser les projets des écoles qui souhaiteraient fonctionner ainsi.

Bulletin d’adhésion

Les documents de référence :Sur www.education.gouv.fr/• Décret n° 2008-463 du 15 mai 2008, mo-difiant le décret n° 90-788 du 6 septembre 1990 relatif à l’organisation et au fonction-nement des écoles maternelles et élémen-taires ;• Circulaire d’application  n° 2008-082 du 5 juin 2008, concernant l’organisation du temps d’enseignement scolaire et de l’aide personnalisée dans le premier degré ;• Décret n° 2008-775 du 30 juillet 2008 rela-tif aux obligations de service des personnels enseignants du premier degré ; • Circulaire n° 2008-105 du 6 août 2008 rela-tive aux obligations de service des person-nels enseignants du premier degré.

Rappelons que cette organisation, déro-gatoire à la semaine de quatre jours qui est la règle commune, est prévue dans la circulaire d’application  n° 2008-082 du 5 juin 2008 et que ce sont les conseils d’école qui décident.

Par ailleurs, dans sa conclusion des Etats généraux sur la violence à l’Ecole, Luc Chatel a annoncé l’ouverture d’une conférence sur la question des rythmes scolaires et du temps de l’enfant en

juin 2010. Le ministère de l’Education nationale nous a confirmé que le temps serait laissé à la réflexion jusqu’en mars 2011.

Cependant, forte de l’expé-rience parisienne de l’année scolaire 2001/2002, quand la mairie de Paris avait tenté d’imposer le mercredi matin travaillé contre la volonté des enseignants, la section

de Paris du SE-Unsa a souhaité prendre à nouveau l’avis de ses adhérents. Les en-seignants parisiens s’étaient prononcés en majorité pour la semaine de quatre jours à l’époque, position soutenue par le SE-Unsa Paris. La mairie de Paris avait transigé pour «un samedi sur deux».

Le SE-Unsa Paris a donc demandé à ses syndiqués du premier degré quelle était aujourd’hui leur perception du rythme actuel sur quatre jours et s’il était réel-lement fatiguant pour eux et pour leurs élèves, comme nous l’entendons affir-mer dans les médias en ce moment.

Les résultats seront analysés dans le numéro de rentrée. Séverine Schenini

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n Masterisation : 2010 «Annus Horribilis» ?

Le mouvement s’accélère. L’an-née transitoire s’achève. Dès la rentrée scolaire sera mise en place la mastérisation.

Pour commencer, de nombreux PES (Professeur des Ecoles Stagiaire) se-ront attribués à un Maître Forma-teur tout au long du mois de septembre avec la possibilité d’un stage d’observation d’une semaine dans leur école d’affectation. Après les vacances de la Tous-saint, la plupart d’entre eux, sans aucune for-mation initiale digne de ce nom, sera nommée sur une classe. Les PES seront remplacés un jour par semaine par un autre collègue issu de la brigade de formation continue. Vous suivez ? Ceci jusqu’au mois de mai. Ensuite ces mêmes PES assureront la classe à temps plein. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Bilan des courses, conséquence certaine de cette organi-sation ubuesque ?- Un minimum de 3 enseignants au cours de l’année.- Inutile de digresser sur la « violence » du 1er contact avec le métier que ces PES vont subir. - Inutile de digresser sur la « violence » que vont connaître les élèves de ces classes qui devront constamment s’adapter. - Inutile de digresser sur le sentiment d’injustice et d’abandon que les parents vont ressentir quand on va leur annon-cer que leur petit chéri va être l’objet de cet apprentissage du métier sur le tas. Facile de le leur expliquer et de leur faire comprendre que leur bambin bénéfi-ciera de cette réforme ! Preuve s’il en est du galvaudage de ce mot réduit à une simple synonymie de régression.

Pour mettre en place ce dispositif, faute d’un nombre suffisant de formateurs,

l’académie va «  recruter  » environ 350 MAT (Maître d’Accueil Temporaire) char-gés « d’encadrer », de guider, de former les PES. Ces collègues «volontaires», à raison de 12 à 14 par circonscription accueille-ront 2 ou 3 étudiants en Master 1 du-rant deux semaines (du 15 au 26 no-

vembre puis d’autres du 28 février au 11

mars) en stage d’observation et pratique ac-compagnée. «  Ces maîtres sont choisis parce qu’ils sont expé-rimentés et c a p a b l e s d ’ e x p o s e r à de futurs enseignants

leurs ma-nières de faire,

d’expliciter les démarches mises

en œuvre dans leur enseignement et de pré-

senter la réalité de leur classe et de l’école dans

laquelle ils exercent… Ces MAT sont désignés pour l’année par

l’Inspecteur d’Académie sur proposition de l’Inspec-teur chargé de circons-cription… » ( C i r c u l a i r e n°2010 rela-tive aux mis-sions des MF et des Mat. )

Etre un bon enseignant ne signifie pas que l’on sera un formateur compétent. Théoriser des pratiques et pratiquer des théories est loin d’être simple et néces-site un certain recul pour ne pas dire un recul certain, un vrai regard critique. Je ne mets nullement en doute les compé-tences professionnelles de ces collègues ni leur bonne volonté. Mais je crains que leurs désillusions soient cruelles devant les exigences et le désarroi des PES confrontés au terrain qu’ils ne connais-sent pas. Comment être prêt à ce travail, à cette responsabilité, quand on aura

été «formé» en seulement 2 jours de stage ? Il ne s’agit pas, pour employer ici un mot tendance, de «stigmatiser» les éventuels MAT mais plutôt de leur faire comprendre à quoi ils s’engagent, à ré-fléchir aux conséquences réelles de cet engagement quant à la formation.

Quand on lit le référentiel des compé-tences de l’IUFM, quand on sait ce que l’on exige d’un enseignant, l’on se de-mande comment des jeunes collègues inexpérimentés seront en mesure de faire face. D’aucun nous rétorque que ce problème existait déjà avec les Listes Complémentaires et lors des stages filés. Sauf que les LC étaient un nombre res-treint sur une année et que le dispositif des stages filés qui concernait une jour-née de classe par semaine se retrouve ici inversé.

Le rôle des Maîtres Formateurs va de plus en plus s’estomper pour laisser la place à une évaluation de plus en plus aveugle, précipitée et infantilisante.

L’on pourra utiliser toutes les arguties possibles et imaginables, la mise en place de la mastérisation, telle quelle, marque le début de la fin de l’Ecole Républicaine. Elle annonce ou confirme l’existence d’une école à plusieurs vitesses. Nous assistons de même à la mise en place insidieuse d’une sous-catégorie de fonc-

tionnaires, c o n t r a c -tuels et cor-véables à merci selon que vous soyez M1

ou M2, titularisé ou non. Il est dommage que ce soit une nouvelle fois un des pi-liers de notre République qui fasse les frais d’une pseudo-réforme ou cette destruction programmée entre-t-elle dans un plan plus vaste et ambitieux de libéralisation de notre société.

Il est tout de même intéressant et symptomatique que des of-ficines de pédagogie mettent d’ores et déjà en place des for-mations de soutien au jeunes enseignants débutants.

René Etrillard

Formation

Il ne s’agit pas, pour employer ici un mot tendance, de «stigmatiser» les éventuels MAT mais plutôt de leur faire comprendre à quoi ils s’engagent...

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Budget 2011: le gouvernement décide de sacrifier l’Education.

En 2010, les 16 000 suppressions d’emplois dans l’éducation auront été payées par l’anéantissement de la for-mation des enseignants. En 2011, le dogme du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux se traduira par 16 000 nouvelles suppressions.

Le gouvernement cherche, par tous les moyens, à réduire les moyens du service public d’éducation. Les contra-dictions ne l’arrêtent pas. D’un côté, il déplore l’échec scolaire ou la violence; de l’autre, il les aggrave. Les scéna-rios du ministère que publient des organes de presse sont inquiétants et inacceptables.

Dans le premier degré, la suppres-sion des Rased est étudiée de façon pressante par le ministère. La réduc-tion de la scolarisation à deux ans aussi. L’augmentation du nombre d’élèves par classe est annoncée.

Dans le second degré, la première conséquence des suppressions sera l’augmentation des effectifs dans les classes des collèges et la fermeture prévisible des petits établissements. Des pistes sont à l’étude: réduction des Itinéraires de découverte (IDD) au collège, «rationalisation» de l’offre éducative en lycée et de l’offre de for-mation en lycée professionnel.

Les projets du ministère conduiront à amputer le service public d’éducation de toute ambition, de toute perspec-tive. Le Premier ministre a annoncé que les suppressions, à une hauteur inégalée, se poursuivront au même rythme jusqu’en 2013. Le service pu-blic d’éducation devrait être une so-lution pour l’avenir, pour sortir de la crise : le gouvernement en a décidé autrement. Il prépare au contraire la régression. 

Paris, le 31 mai 2010Communiqué de l’UNSA Education

Fête de l’Ecole publique

170 000 signatures sur l’appel pour l’Ecole publique !Rassemblement de «citoyens-militants»

de l’Ecole Publique le samedi 19 juin 2010à 14H00 Place de la République

Métro RépubliqueVenez nombreux !