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L E JOURNAL DU SYNDICAT DES ENSEIGNANTS-UNSA N° 102 AVRIL-MAI 2010 de Paris http://se75.wordpress.com Rassemblement au Rectorat de Paris le 14 avril 2010 Contre la réforme de la formation, le combat continue !

L'enseignant de Paris d'Avril-Mai 2010

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Le journal du SE-UNSA Paris

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Le journaL du Syndicat deS enSeignantS-unSa

n° 102 avriL-Mai 2010de Parishttp://se75.wordpress.com

Rassemblement au Rectorat de Paris le 14 avril 2010

Contre la réforme de la formation, le combat continue !

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L’ enseignant de Paris n° 102 • Avril-Mai 2010

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En bref

n Contrefaçon à la cité des sciences la vraie expo qui parle du faux du 20 avril 2010 au 13 février 2011. Tour à tour acteur, témoin ou victime, nous sommes tous concernés par le faux, la copie et la contrefaçon. Loin d’être réservée aux produits de luxe, elle touche tous les secteurs. L’exposition propose de découvrir la diversité et l’importance de ce phénomène dans l’industrie et les menaces économiques et sur la santé qui l’accompagnent, présenter

les moyens de lutte mis en œuvre, offrir des clés pour exer-cer sa vigilance et déceler le vrai du faux de manière ludique… www.cite-sciences.fr

n Rendez-vous du libraire Mercredi 19 mai 2010 de 14h à 17h : Accompagnement éducatif au CRDP de Paris 37 rue Jacob – 75006 Paris.

Du 5 au 30 mai

DANSE AU LIERRE

21 invitations pour les adhérents du SE-Unsa

7 invitations le mercredi 5 mai à 20 h 30pour le spectacle de danse Tout public“(H.B.D.P.)2” de la compagnie “Vilcanota” présentéau Théâtre du Lierre du 5 au 9 mai.

7 invitations le jeudi 13 mai à 19 h 30pour le spectacle jeune public “Pétales du temps”de la compagnie “AlleRetour” présentéau Théâtre du Lierre du 12 au 16 mai.

7 invitations le dimanche 30 mai à 15 h 00pour le spectacle “Business is Business”de la compagnie “Pas de Dieux” présentéau Théâtre du Lierre du 26 au 30 mai.

Adressez vos demandes à [email protected]

n Les Etats généraux sur la violenceLes propositions faites par Luc Chatel en conclusion des Etats généraux de la sécurité à l’école ont globalement déçu la communauté éducative. Vous trouverez sur notre site natio-nal toutes les propositions faites par Luc Chatel en conclusion des Etats généraux de la sécurité à l’école accompagnées de l’avis du SE-UNSA. Voir www.se-unsa.org

n RevalorisationLes annonces de Luc Chatel ne concernent pas la très grande majorité des enseignants et personnels d’éducation. Ainsi, près de 75% d’entre eux font partie des « grands oubliés de la revalorisation ». Le SE-UNSA appelle l’ensemble des collè-gues à réagir. Voir www.se-unsa.org

n Pour l’école publique jusqu’au 19 juinCampagne pour l’Ecole Publique, du 16 janvier au 19 juin : Je signe et Je fais campagne ! Déjà 125 000 signatures !

www.appelpourlecolepublique.

L’ÉCOLEPOUR

PUBLIQUEPOURL’ÉCOLEPUBLIQUE

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Syndicat des enseignants • SE- Unsa • Section de Paris

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Actu

EDITO

En mai, fais ce qui te plaît !

Eh bien soit…

Au mois de mai, l’équipe du SE-Unsa Paris retirerait les décrets sur la masterisation afin de promou-voir une réelle formation pour nos futurs collègues et pérenni-ser la nôtre.Elle participerait à une discussion sur les rythmes scolaires plutôt que de subir d’éventuelles déci-sions « venues d’en haut ».Elle questionnerait le Ministère et le Recteur sur le fond du pro-blème de violence dans nos éta-blissements afin de trouver des solutions pérennes et humaines.Elle obtiendrait aussi une recon-naissance accrue de notre travail par le biais d’une revalorisation pour TOUS, voire même dans les actes, de la part de notre hié-rarchie.

Bref, il serait beau ce mois de mai selon le SE-Unsa Paris car il reflète-rait une Ecole où il fait bon ensei-gner, dans des équipes apaisées, avec une relation aux élèves et aux parents assainie…

Loin d’être idéalistes, au SE-Unsa Paris, on se bat pour obtenir cette Ecole, même si nous sommes bien conscients que le gouvernement n’est en-core qu’au mois d’avril, vu qu’il ne se découvre pas d’un fil !

Pauline Le ClercqSecrétaire générale du SE-UnSa Paris

Rejoignez nous !

Le SE-Unsa ne vit que grâce à ses adhérents, pensez-y !Adhérez en ligne sur www.se-unsa.org

«Mastérisation», l’académie de Paris s’arc-boute à son dispositif contesté.

Mercredi 14 avril, un rassemble-ment a réuni des parents, ensei-gnants, étudiants et stagiaires devant le rectorat de Paris.

Lors de l’audience avec l’Inspecteur d’académie, où les syndi-cats enseignants et la Fcpe ont porté les revendications des écoles et des parents d’élèves (*), celui-ci s’est arc-bouté sur ses propositions. Il concède uniquement une période de 4 semaines en début d’année dans la classe d’un maître formateur pour les lauréats du concours 2010 et re-nonce au « compagnonnage » massive-ment rejeté. Il maintient le reste de son dispositif tout en restant très flou sur ses contours et son organisation concrète et compte poursuivre sa politique de blocage de postes vacants pour y affecter les lauréats.Concrètement Les enfants des classes concernées au-ront trois enseignants dans l’année au minimum. : un professeur de septembre à novembre, un professeur de novembre à juin ; et chaque semaine, un remplaçant (dans le meilleur des cas) qui assurera la journée de cours, pendant laquelle le profes-seur stagiaire ira en forma-tion.

A l’opposé de cette mise en œuvre for-cée et de la désorganisation program-mée des classes et des écoles, nous avons besoin dans nos établissements de sérénité, de stabilité et d’un nombre suffisant d’enseignants formés pour que les enfants puissent apprendre et pro-gresser dans les meilleures conditions.Avant de nouvelles échéances de mo-bilisation, les syndicats enseignants parisiens SNUipp-FSU, SE-Unsa et Sud Education et la fédération de parents

d’élèves Fcpe appellent à continuer de signer massivement la pétition unitaire parisienne « enseigner, un métier qui s’apprend ! » et à organiser des réunions parents/enseignants et des actions communes dans les écoles. Ils appellent également à reprendre partout la prise de position pour le retrait de la masteri-sation, pour l’abandon du dispositif pa-risien et pour que tous les postes soient proposés au mouvement afin d’être pourvus par des enseignants titulaires et non des professeurs stagiaires avec la responsabilité de la classe dès le début

d’année.En persistant ainsi, l’académie portera l’entière responsa-bilité d’un durcis-sement du conflit. Le Rectorat prévoit de mettre la ques-tion de la « masté-

risation » à l’ordre du jour du CTP aca-démique du 25 mai. Cette commission se réunit sans la présence des représen-tants des parents d’élèves. Est-ce à dire, que les parents d’élèves n’ont plus leur

mot à dire quant à la for-mation des enseignants ? Qu’ils n’auraient plus leur place dans l’école ? Nous, parents Fcpe et syndicats enseignants, nous adres-sons au directeur de l’aca-démie pour être reçus et entendus positivement bien avant cette date. (*) Retrait de la réforme dite de « mastérisation ». Abandon du dispositif parisien.

SE-Unsa, SNUipp-FSU, Sud Education et Fcpe.

Le 16 avril 2010

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Evaluations CM2 : malaise !

Le ministère a reçu les organisa-tions syndicales pour un bilan des évaluations nationales CM2. La Dgesco était visi-blement embarrassée d’an-noncer des résultats bruts en baisse de 11% en maths et 3% en français.

La DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) qui a été introduite dans le processus cette année, a pu «lisser scientifi-quement» les résultats, c’est-à-dire les ancrer statistiquement : dans certaines écoles, les élèves ont planché sur une trentaine d’items supplémentaires (exercices identiques à ceux de 2009) pour assurer la comparabilité sur deux années scolaires. Les résultats étant identiques sur les items 2009, cela a permis au ministère d’arriver aux conclusions suivantes : ce ne sont pas les élèves qui ont plus de difficultés cette année mais les exercices de la session 2010 qui sont plus difficiles que ceux de 2009.

L’académie de Paris s’en sort plutôt bien. En français, 82% des élèves ont de bons acquis ou des acquis très solides contre 73% en moyenne nationale. A l’inverse, 18% des élèves n’ont pas les acquis suffisants ou des acquis fragiles contre 27% en moyenne nationale. Concernant les maths, 76% des élèves ont de bons acquis ou des acquis très solides contre 67% en moyenne na-tionale. 24% des élèves n’ont pas les acquis suffisants ou des acquis fragiles contre 33% en moyenne nationale. Au vu des résultats nationaux, la question des disparités territoriales mériterait d’être enfin sérieusement abordée : en effet, les départements d’outre-mer cumulent à la fois les plus forts taux d’’élèves «n’ayant pas les acquis suffi-sants» et les plus faibles taux d’élèves «ayant des acquis solides» ou «très solides». Si une utilité concrète pour l’école pouvait être enfin donnée à ces

Premier degré

Le SE-UnSa a souligné le pourcentage très faible de promus, le plus bas de toute la Fonction publique. Il a aussi rappelé sa ferme opposition à toute promotion hors barème comme cela avait été le cas l’an dernier.

Liste d’aptitude 2010-2011 d’accès au corps des professeurs des écoles82 places étaient proposées aux institu-teurs qui souhaitent devenir professeur des écoles par le biais de l’inscription sur la liste d’aptitude. Seules 34 candidatures sont parvenues au rectorat. Elles ont toutes été acceptées. Ainsi, Il reste 481 ins-tituteurs à Paris. Pour mémoire, l’an passé, 56 collègues sur 122 places avaient eu ac-cès à ce corps.

Congés de Formation professionnelleL’Académie de Paris disposait cette année de l’équivalent de 320 mois de congés for-mation (pour 220 demandes) à répartir en fonction des priorités suivantes :- prolongation des congés formation en cours : 20 personnes retenues- puis attribution par tranches d’ancien-neté : 20 personnes retenues- et enfin reliquats en tenant compte du barème : 8 personnes retenues

Les élus SE-UnSa du personnelClaudie Arberet - Gilles Langlois - Hervé Lalle - Angela Dumas

n Compte rendu SE-Unsa de la CAPD du 1er avril 2010

Après un long échange entre les organisations syndicales et l’Ins-pecteur d’Académie sur le dispo-sitif de «  formation  »des Profes-seurs des Ecoles Stagiaires (PES) à la rentrée 2010, le SE-Unsa a tenu à rappeler, dans sa déclaration limi-naire (voir sur le blog du SE-Unsa Paris), son opposition constante à cette réforme. Il apportera, le sou-tien nécessaire, aux collègues qui ne souhaiteront pas être tuteur.

Tableau d’avancement à la hors classe des professeurs des écoles pour 2010.Le nombre exact de promus ne sera connu qu’au mois de juin lorsque le ministère aura décidé du ratio promus/promou-vables. L’an dernier, il était de 2% : 94 collè-gues avaient ainsi accédé à la hors classe. Par comparaison, avec 4913 promou-vables en 2010 et un ratio maintenu de 2%, 98 collègues pourraient y avoir accès.Rappel  : chaque collègue, à partir du 7ème échelon, est automatiquement ins-crit sur la liste des promouvables et classé en fonction du barème. (2x échelon+la note+pt ZEP éventuel)

évaluations, ne serait-elle pas celle de la réduction de ces inégalités choquantes sur le territoire de la République ?

La Dgesco espérait sans doute démon-trer l’efficacité des programmes de 2008. Mais force est de constater qu’elle

s’est fourvoyée, notamment en refu-sant d’entendre les remarques de bon sens émises par les organisations syn-dicales depuis deux ans. Il semblerait

que la situation évolue un peu et que le dialogue puisse enfin avoir lieu. Le ministère accepte en effet d’ouvrir de nouvelles discussions avec les orga-nisations syndicales, en y associant la DEPP.

Il est grand temps d’aborder en-fin de front les questions que nous n’avons cessé de soulever : objectifs de ces évaluations et dates de passation; modalités de

cotation des items; contenu des exercices proposés; procé-dure par échantillonnage.

Séverine Schénini

Il semblerait que la situation évolue un peu et que le dialogue puisse enfin avoir lieu.

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Second degré

n L’affectation des stagiaires

L’affectation des stagiaires 2nd degré va se mettre en place à «  marche forcée  » dans l’académie, au détriment du mou-vement intra et d’une réelle formation pour les stagiaires.

Le rectorat doit trouver 220 supports, appelés «berceaux». Bon nombre de postes vacants sont ainsi bloqués. Même si l’administration s’est en-gagée à affecter en prio-rité les stagiaires sur des BMP, il est im-possible de les affecter tous sur de tels supports. Le mouvement intra parisien s’en trouve totalement perturbé.Lors de la saisie des vœux la liste des postes vacants était fluctuante, parce que certains postes pouvaient appa-raître vacants pour ensuite disparaître de la liste, et même si un petit encart précisait cette anomalie, formuler des vœux précis sur Paris a relevé cette an-née d’un véritable tirage au sort !Est ressortie des cartons la fameuse règle « des plus de 175 pts » qui avait vu le jour lors de la mise en place de la décon-centration du mouvement. Qu’en est-il

aujourd’hui ? Les entrants dans Paris qui justifient d’un barème fixe (ancienneté dans le poste et grade) de plus de 175 pts et qui vont être affectés en exten-sion ou sur une zone de remplacement,

pourront conserver leurs points pour les deux mouve-ments intra à venir.

Et qu’en est-il du tutorat dont doivent bénéficier les stagiaires  ? A ce jour, même si une liste de «  berceaux  » est établie par le rectorat, les éventuels tuteurs ciblés n’ont pas encore été contactés par l’inspection. Les collègues savent qu’on ne peut leur im-poser cette nouvelle tâche, que le tutorat ne peut relever

que du volontariat, mais peut-on laisser les stagiaires seuls face aux élèves  ? Le SE-Unsa défendra les collègues qui refu-seront d’être tuteur, mais défendra aussi ceux qui accepteront cette tâche, pour que cette nouvelle fonction soit rému-nérée à sa hauteur.Le SE-Unsa a toujours été opposé à cette «mastérisation». C’est pourquoi nous sommes engagés pour que l’inter-syndicale second degré se réunisse au plus tôt et pré-pare l’audience commune auprès du directeur de l’Académie.

Mariannick Juhel

Plaidoyer pour l’Ecole fondamentale

Cinq ans après le vote de la loi d’orientation, une mission parle-mentaire revient opportunément sur la mise en œuvre du socle commun au collège. En pointant ses insuffisances et ses contra-dictions, le rapport rédigé par Jacques Grosperrin constitue une véritable charge contre les minis-tères de Robien et Darcos.

Dans son diagnostic, le rapporteur ne manque pas de souligner les enjeux du socle commun. Il s’agit bien, par le dépassement des logiques disciplinaires

Thierry Foulkes

et d’évaluation traditionnelles, de per-mettre la réalisation de l’idéal du collège unique. Pour Jacques Grosperrin, plus de trente ans après le vote de la loi Haby, il est en effet temps de fonder réellement « l’Ecole fondamentale » dont notre so-ciété a besoin. Au-delà de ses 17 pro-positions, le rapport vaut surtout pour sa concep-tion globale de ce que doit être la scolarité obligatoire : un continuum de formation pour la totalité d’une classe d’âge dédié à l’acquisition du bagage culturel, intellectuel et comportemental nécessaire à l’édification des parcours ultérieurs.

Il s’agit bien, par le dépassement des logiques disciplinaires et d’évaluation traditionnelles, de permettre la réalisation de l’idéal du collège unique.

Dans cette perspective, le collège devient bien le prolongement natu-rel du premier degré, et non ce «pe-tit lycée» préparant implicitement aux seules formations du lycée général. Qu’il s’agisse des contenus, de l’évaluation, de la liaison primaire-collège, ou du service

des enseignants, le rapport four-mille de pistes intéressantes. Si elles ne sont gé-néralement pas inédites, il est

certain que leur application se traduirait par une très profonde rénovation du col-lège selon des principes pédagogiques et éducatifs qui sont ceux portés par notre syndicat.

Bien sûr, nous n’en sommes pas là et le rapport Grosperrin, à qui le SNALC a décerné la palme de «l’horreur pédago-giste», est loin de constituer le bréviaire de l’action ministérielle. A tout le moins, voilà en tout cas une contribution qui interpelle vigoureusement les acteurs du monde éducatif au moment même où notre syndicat amorce une réflexion d’envergure sur le collège.

Ce que n’aborde pas le rapport, c’est comment on peut rétablir une rela-tion de confiance avec les enseignants de collège pour qu’ils acceptent de s’im-pliquer plus largement dans la logique du socle commun. Cela passe sans au-cun doute par des choix budgétaires différents et par un réel investissement dans la formation et l’accompagnement des équipes éducatives.

L’absence de revalorisation pour les enseignants en exercice alors que les nouvelles tâches s’accumulent, y com-pris l’accueil des stagiaires dans le cadre de la calamiteuse « mastérisation », ajoute encore au ras le bol ambiant.

Il est clair, pour le SE-Unsa, que toute réflexion sur l’évolution du métier d’en-seignant en collège doit aller de pair avec une véritable revalori-sation pour tous.

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Formation

La nouvelle réforme de la formation ou la mise à mort de la pédagogie

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le Conseil Na-tional de la Résistance lance son programme. Les principales propo-sitions vont consti-tuer les grands ac-quis sociaux de ces 60 dernières années (instauration de la sécurité sociale, création d’un salaire minimum, création des comités d’entreprises..).

En 1947, le plan Langevin-Wallon trace, dans le domaine de l’éducation, les grands principes d’un système éduca-tif juste et démocratique. Sans jamais avoir été appliqué, il va irriguer, façon-ner, imprégner les différentes réformes de l’enseignement  : le collège unique,

un seul corps d’enseignant de la mater-nelle à l’université, la création des IUFM, l’indispensable formation aux méthodes pédagogiques…..

Le décret du 28 juillet 2009 sur la ré-forme de la formation des maîtres dite mastérisation signe ainsi la mise à mort des idéaux vivifiants contenus dans ce plan. C’est la réponse idéologique aux oppositions pédagogues/conser-

vateurs, l’estocade finale qui consacre l’emprise absolue des savoirs disciplinaires dans la formation des maîtres. Les programmes de 2008 et les évalua-tions sommatives de CM2 avaient déjà montré la voie. Il ne restait plus qu’à ra-

jouter l’ultime étage d’une réforme qui nie la dimension professionnalisante de notre métier. Les conséquences ne vont pas se faire attendre, principalement pour nos fu-turs collègues (Professeurs des Ecoles Stagiaires) qui, bien malgré eux, vont se retrouver les hérauts d’un système

aveugle qui conjuguera un haut sa-voir universitaire (recrutement avec un bac+5) avec une dramatique mécon-naissance de ce qui va, brutalement, de-venir un obscur objet : l’élève.

En remplaçant la formation profession-nelle par de l’accompagnement, le gou-vernement a décidé de placer tout le système éducatif sous le signe de l’aléa-toire et de l’improvisation. Si l’IUFM ne formait pas suffisamment à l’entrée dans un métier de plus en plus complexe et difficile, il donnait, cependant, quelques repères indispensables.

Ce sont ces repères qui vont mainte-nant cruellement manquer aux fu-tures générations d’enseignants. Une fois de plus, la rupture, érigée en dogme gouvernemental, provoquera une dé-sorganisation et une déstabilisation du-rables de notre système éducatif.

Chacun, parents, enfants, ensei-gnants, y supportera, doréna-vant, sa part de souffrance, son écot idéologique à la réduction des dépenses publiques.

Hervé Lalle Responsable 1er degré SE-UnSa

Bulletin d’adhésion

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Formation en danger, école au rabais… et réciproquement !

Les parents d’élèves par le biais de leurs associations, les organi-sations syndicales, les collègues semblent se réveiller  ! Malgré le silence as-sourdissant des médias nationaux, petit à petit, différents partenaires du monde éducatif se mobilisent afin de lutter contre cette soi-disant réforme de la formation initiale des professeurs de écoles. Malgré le si-lence de tous les médias sur cette mort program-mée de l’Ecole Publique, des voix de plus en plus nombreuses se font dé-sormais entendre pour refuser cette réforme.

Certes, cette prise de conscience peut paraître être quelque peu tardive alors que tous les décrets de mise en applica-tion sont d’ores et déjà passés et publiés. Quelle rapidité ! Quelle précipitation !

C’est vrai  ! Mais cette mobilisation a au

moins le mérite d’exister. Il n’est jamais trop tard pour alerter et prévenir une rapide dégradation des conditions de travail de nos élèves et de nos collègues. Nous devons faire face aujourd’hui à une « secondarisation » dans ce qu’elle a de plus de néfaste de l’école primaire. Quid du suivi, du relationnel qui sont le ciment de la plupart de nos écoles ?

Cette vaste entreprise de d e s t r u c t i o n de l’école pri-maire est en-gagée depuis quelques an-nées. La mul-tiplication des réformettes, la prol i fération des tâches, l’aide person-nalisée, les é v a l u a t i o n s n’en sont que la partie vi-sible.

Bon nombre de collègues de plus en plus accaparés ne se voient plus, ne se parlent plus. Comment travailler se-reinement dans de telles conditions ? Comment travailler en équipe sans communiquer ?

Les évaluations nationales n’ont fait qu’enfoncer le clou. Clou qui sera défi-nitivement planté par l’instauration des fameux EPEP.

Certes, la formation à l’IUFM était loin d’être parfaite et nécessitait d’être amé-liorée. Fallait-il pour autant la supprimer sans aucune logique sinon budgétaire ? Entendre le ministre de l’Education Na-tionale, dans un langage fleurant bon la langue de bois, annoncer des stages de tenue de classe destinés à des collègues confrontés à la violence scolaire est très comique voire surréaliste.

Chatel fait mieux : il décrète des états généraux ! Il organise des stages de for-mation pour permettre aux jeunes col-lègues d’apprendre l’autorité. Il aurait été préférable de stopper la suppression des postes et il eut plutôt fallu mettre en place une véritable formation ini-tiale. Je n’ose imaginer les difficultés que vont rencontrer nos jeunes collègues pour s’imposer face aux classes, . Quand ils pourront bénéficier de ces fameux stages, les dégâts seront irrémédiables.

Il n’est pas trop tard pour refuser cette dérive libérale, cette dictature de l’instant. Il n’est pas trop tard pour empêcher cette destruction de notre école républicaine, garante de nos va-leurs et de nos libertés laïques. Aux or-ganisations syndicales, aux différents partenaires du monde éducatif de s’unir et de réfléchir à des modalités d’actions fortes et efficaces qui feront plier un gouvernement méprisant le compromis et la négociation, ne connaissant que les rapports de force.

René Etrillard

Point de vue

Le dossier des retraites, public comme privé, est le grand chantier social du gouvernement pour 2010, a annoncé Nico-las Sarkozy…et le pré-sident de la République « promet d’être offensif sur la retraite ».

Mais, pour en savoir plus, il faudra patien-ter, attendre que le projet de loi sur les retraites soit mis sur la table au mois de sep-tembre ; pour l’instant, il est difficile de savoir à quelle sauce nous se-rons mangés ?

Retraites

Décryptage de petites phrases, décla-rations, prises de position de personna-lités politiques ou syndicales et de ré-cents sondages, qui ne manqueront pas d’alimenter les débats.

Voir la suite sur http://se75.wordpress.com

Jacques Ferri

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L’ enseignant de Paris n° 102 • Avril-Mai 2010

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n A la suite du renou-vellement du conseil syndical et du congrès départemental, la sec-tion de Paris a élu son bureau départemental.

Sur la photo de gauche à droite : Jacques Ferri, Sylvie Bouchet, Séve-rine Schénini, Hervé Lalle, Pauline Le Clercq, Benjamin Devaux

Celui-ci est composé dePauline Le ClercqSecrétaire générale de la sectionRené EtrillardTrésorierSylvie BouchetTrésorière adjointeHervé LalleSecrétaire Premier degréThierry FoulkesSecrétaire Second degréetIsabelle CardronMichel DelattreJacques FerriMariannick JuhelMarion Mallet-PetiotSéverine Schénini

n Abonnement au blog du SE-Unsa ParisNouveau ! En deux clics, vous pou-vez vous abonner au blog et rece-voir à votre adresse email tout nou-vel article publié.

n Manifestation unitaire le 1er Mai à l’appel de l’UNSA, CGT,CFDT,FSU et Solidaires.Voir l’appel sur le blog du SE-Unsa Paris

Sur le blog

Mes impressions de congressiste à Brest en mars 2010

Vos envoyés spéciaux au Congrès de Brest Isabelle, Marion, Hervé et Benjamin viennent d’ar-river à la gare Montparnasse mais personne ne voit Sylvie, et c’est elle qui a les billets ! Va-t-on réussir à rejoindre Brest ou allons-nous devoir y aller à pieds ? OUF la voilà !

Tous dans le train direction Brest pour le congrès national du SE-Unsa !!!

Nous ne vanterons pas les dé-licieux repas et les excellentes soirées, le chaleureux accueil de nos collègues bretons et l’ambiance euphorique, le charmant hôtel et l’hymne entraînant, ainsi que le manque de sommeil (n’est-ce pas Hervé ?) … même si tout cela fait de notre congrès son succès et sa force.

Entre tous ces bons moments, il y a eu des rencontres et des discours, celui de Christian Che-valier, notre secrétaire général fraîchement élu, qui a su motiver ses troupes.

Une première journée à s’écouter les uns les autres, à faire le bilan des trois dernières années écoulées depuis La Rochelle. Le deuxième jour, les commissions : le moment de discussion le plus attendu,

celui où les amendements sont discutés. Des échanges et des débats très brefs, d’autres plus animés.

Nous, nous avons défendu les nôtres jusqu’au bout !

Le dernier jour, le travail le plus éprou-vant: la commission des résolutions a travaillé toute la nuit jusqu’à 5 heures du matin et maintenant, il s’agit de débattre en plénière. Des amendements seront inté-grés, d’autres ne verront pas le jour. Des débats jusqu’à 21h00.

Voilà le nouveau projet syndical, le nouveau secrétariat national

est élu. Après la soirée de clôture (tous en piste avec la section de Paris), il est temps d’aller se coucher et le lendemain nous rejoin-drons Paris la tête remplie de souvenirs et l’envie d’en-core plus se

battre pour ce en quoi nous croyons.

Ensemble nous avons beaucoup travaillé et très peu dormi, mais tous en-semble nous avons imaginé demain … PO PO PO PO PO PO PO POOOOOOOOOOOOOO !!!

Benjamin Devaux

Voir vidéo sur www.se-unsa.org

L’enseignant de Paris Journal de la section de Paris du SE-Unsa

69, rue du Faubourg Saint Martin 75010 ParisTél.: 01 44 52 82 00 - mel : [email protected]

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