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GERER EN S’AMUSANT Chapitre 5 Ressources Humaines .. LES BESOINS DE L’INDIVIDU .... Quand une entreprise adopte la méthode FARH TM , et dans la mesure où le dirigeant en accepte le principe, elle est également présentée au personnel. Le premier élément de la présentation est la définition de l’entreprise en début de cet ouvrage. Le deuxième élément est « le rôle du Dirigeant » conformément au chapitre du même nom. Ensuite vient « le rôle du Personnel ». Durant l’exposé sur le personnel la présentation met l’accent sur les prises de responsabilité à travers un engagement grandissant au fur et à mesure de l’ambition de chacun à jouer un rôle prépondérant dans le processus de création de richesses de l’entreprise. Pour savoir ce sur quoi repose cet engagement des individus il est alors présentée la pyramide de MASLOW 1 . Bien connue des consultants et formateurs en management, il s’agit d’une analyse des fondements de la motivation des individus basée sur la satisfaction de besoins graduels. 1 Abraham MASLOW (1 er avril 1908 - 8 juin 1970).. Humaniste et psychologue américain auteur de « Une théorie sur les motivations humaines » écrite en 1943. Tous droits de reproduction interdits sans autorisation de l’auteur 1 Groupe d’individus qui, à travers l’exercice d’un métier cherchent à créer des richesses dans des quantités supérieures aux dépenses nécessaire à les engendrer

Les besoins de l'individu et la pyramide de Maslow dans l'entreprise moderne (Extrait ch5 de gérer en s'amusant)

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Extrait de "GÉRER EN S'AMUSANT, les bases de la gestion et du management" par Eric du Petit Thouars http://maitrisezlarentabilite.com l’exposé sur le personnel la présentation met l’accent sur les prises de responsabilité à travers un engagement grandissant au fur et à mesure de l’ambition de chacun à jouer un rôle prépondérant dans le processus de création de

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..LES BESOINS DE LINDIVIDU....Quand une entreprise adopte la mthode FARHTM, et dans la mesure o le dirigeant en accepte le principe, elle est galement prsente au personnel. Le premier lment de la prsentation est la dfinition de lentreprise en dbut de cet ouvrage. Le deuxime lment est le rle du Dirigeant conformment au chapitre du mme nom. Ensuite vient le rle du Personnel . Durant lexpos sur le personnel la prsentation met laccent sur les prises de responsabilit travers un engagement grandissant au fur et mesure de lambition de chacun jouer un rle prpondrant dans le processus de cration de richesses de lentreprise. Pour savoir ce sur quoi repose cet engagement des individus il est alors prsente la pyramide de MASLOW1 . Bien connue des consultants et formateurs en management, il sagit dune analyse des fondements de la motivation des individus base sur la satisfaction de besoins graduels. Groupe dindividus qui, travers lexercice dun mtier cherchent crer des richesses dans des quantits suprieures aux dpenses ncessaire les engendrer

Cette analyse thorique de MASLOW est donc sommairement prsente ainsi que les fondements de la thorie humaniste. Cette dernire tait la base dun courant de pense partag par dautres philosophes. Elle positionne lhumain comme tant fondamentalement bon et se dirigeant vers son plein panouissement 2. Cette vision est tout fait applicable dans1

Abraham MASLOW (1er avril 1908 - 8 juin 1970).. Humaniste et psychologue amricain auteur de Une thorie sur les motivations humaines crite en 1943. 2 la base des thories humanistes, l'humain est vu comme un tre fondamentalement bon et se dirigeant vers son plein panouissement (l'actualisation). Cette approche suppose l'existence du Moi et insiste sur l'importance de la conscience et de "la conscience de soi". Le but recherch par le psychologue humaniste est donc de

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le cadre de lentreprise, comme nous allons le voir. Cette vision gnreuse de lhomme nempche pas MASLOW dignorer pour autant la dimension matrielle et physiologique de lhomme qui, comme on le sait, peut parfois lamener dtruire plus quil ne construit.

LES BESOINS INFRIEURS MASLOW estime en effet que les premires motivationsde lHomme sont de satisfaire ses Besoins physiologiques de base : manger, boire, dormir, satisfaire sa sexualit, se protger, se dplacer etc. Ceux-ci tant satisfaits, lHomme est alors motiv par une volont de les prenniser travers son Besoin de Scurit. Un emploi et un salaire stable avec des perspectives davenir et un partenaire sexuel fidle et satisfaisant, constituent gnralement une bonne rponse ce Besoin de Scurit. En cela MASLOW ne se distingue pas vraiment de psychologues plus matrialistes que lui par une vision rduisant lhomme une dimension essentiellement physiologique et se construisant en raction au milieu dans lequel il volue.

LES BESOINS SUPERIEURS Par contre ce quil y a de nouveau dans la vision deMASLOW, et du courant humaniste auquel il appartient, est de reconnatre lHomme une volont de satisfaire des besoins bien suprieurs ses seuls besoins physiologiques et matriels. Ces besoins sont les suivants : Le Besoin de Reconnaissance. Le premier de ces besoins suprieurs qui motivent lHomme dans ses relations avec le monde qui lentoure est le Besoin de reconnaissance. Encore appel Besoin dAmour Lamour et la reconnaissance sont en effet intimement lis. Quest ce que lamour si ce nest lattention, laffection, le respect, que lautre ou les autres vous porte ? Cest en quelque sorte la qualit du regard de lautre sur soi. Quelque chose de bien immatriel ! Mme si cela se traduit par des choses concrtes et quotidiennes. Ce Besoin de reconnaissance en provenance des autres est assez facile satisfaire dans le domaine de lentreprise. Il suffit de stre donn la peine dapprendre convenablement un mtier, puis de bien faire son travail et ainsi tre accept et reconnu par ses compagnons et ses suprieurs. la rmunration, dans la mesure o elle nest pas misrable, la formation, la considration tmoigne par les collaborateurs et les suprieurs constituent la rponse ce Besoin de Reconnaissance ce Besoin de dAmour. Le Besoin destime de soi. Dans le mesure o ce besoin suprieur de base quest le regard des autres est satisfait, le suivant est trs logiquement le Besoin destime de soi. Lui aussi est dune nature fondamentale bien immatrielle puisquil sagit du regard, que lon porte sur soi. Quand ce regard est rellement positif il na rien voir avec nombrilisme ou lgocentrisme et autre drglement tapageur du comportement. Lestime de soi, saine et vritable, ne peut tre base que sur nos meilleurs comportements, nos meilleures ralisations et nos accomplissements les plus remarquables. Ce sont eux qui valorisent et anoblissent le sentiment que lon a de soi-mme. La satisfaction davoir atteint ses buts et les effets provoqus sur les autres sont les fondements de lamour ou, au contraire, du dgot (souvent bien cach) que lon a de soi1. Plus on a une saine et authentique estime de soi, plus on est mme davoir cette mme attitude vis--vis des autres en leur tmoignant de l'importance et de la considration.permettre tout individu de se mettre en contact avec ses motions et ses perceptions afin de se raliser pleinement, c'est--dire, atteindre l'actualisation de soi. Parmi les principaux reprsentant de cette cole de pense, rappelons Carl Rogers (1902-1987) et Abraham Maslow (1908 -1970). Extrait de larticle sur la thorie humaniste visible sur www.encyclopedie-incomplete.com 1 Ceci nest pas juste une opinion .Cest une ralit humaine et sociale qui nous est rappele tous les ans par la distribution des Prix Nobel : Cest pour compenser sa dcouverte de la dynamite qui fit sa fortune quAlfred NOBEL dcida par la suite de consacrer cette dernire rcompenser des ralisations remarquables au service de lhumanit.

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C'est trs exactement ce que fait Lord BRANSON2, qui a largement de quoi tre fier de lui. Cela ne lempche pas, en effet, lorsqu'il emprunte un de ses avions de ligne, daller discuter et interviewer chacun des passagers. Il accorde ainsi de limportance des gens qui ont choisi de faire confiance sa compagnie et qui, eux aussi, ont des chose dire sur les succs de leur vie. Une belle preuve destime de soi et des autres dans le monde du business. Lord BRANSON fait de lor avec tout ce quil entreprend. Son comportement avec les autres (notamment avec ses collaborateurs) montre que cet homme a manifestement compris la ncessit de satisfaire, dans le domaine des affaires comme ailleurs, les besoins de reconnaissance et damour de ltre humain. Le Besoin de se raliser. Dautres grands capitaines dindustrie sont trs souvent anims par une incroyable estime de soi. Cela ne les empche pas de la remettre souvent en question histoire daller encore plus loin. Ce sont les fondements de la thorie humaniste. Cest en effet cette estime de soi qui nourrit et agrandit sans cesse une autre qualit remarquable : la confiance en soi. Elle est le charbon de la chaudire qui pousse lHomme satisfaire le besoin tout en haut de la pyramide de MASLOW : le Besoin de se raliser. Mme sil prend des aspects matriels et ou conomiques parfois spectaculaires, comme nous allons le voir, il sagit l encore dun besoin dont le fondement est tout fait immatriel. Le Besoin de se raliser ne repose en fait que sur une ide. Lide prcise que chacun de nous avons de se raliser, de russir sa vie. La russite peut prendre des formes aussi varies quil y a dindividus. Le pharaon Kheops voulait toucher limmortalit par limmensit de son tombeau. Louis XIV voulait tre le plus grand des rois pour calmer le plus chamailleur des peuples. Mre Teresa voulait construire une trs grande confrrie de surs dvoues soulager la misre des indiens. Paul et Jacqueline voulaient vraiment se faire construire cette maison dans cette valle du cantal quils aimaient tant pour finir leur jours entours de leurs enfants et petits enfants. Tout un chacun a sa propre vision de ce qui est peut tre sa russite ou, au contraire, de ce quelle ne doit surtout pas tre. La russite est en fait la considration dune personne sur les moyens et les voies emprunter pour son panouissement dans ses relations avec, les autres, elle-mme et le monde matriel et vivant qui lentoure. Cela sappelle lpanouissement de la personnalit. Cest la russite tre pleinement ce que lon voulait tre, raliser ce que lon stait propos de faire et obtenir ce que lon tait en droit dacqurir par lexercice correct et honnte de son mtier. Que ce mtier soit celui de boulanger, navigateur, moine, pre ou mre de famille, soldat, fonctionnaire ou dirigeant. Le besoin de se raliser est donc trs subjectif. En cela il est trs immatriel et donc trs au-dessus des besoins matriels et physiologique de base. Cependant le Besoin de se raliser, la russite prennent eux aussi au quotidien un aspect matriel et social bien rel. Laspect matriel. La russite nexiste pas dans le dnuement total qui rime souvent avec dchance. Les saris des surs de Mre Teresa sont en toiles bien tisses et toujours propres. La russite, la satisfaction de ce Besoin de se raliser nexiste donc pas sans une grande matrise du milieu matriel, vivant, humain ou encore, conomique. Daprs MASLOW, ce besoin est connect un trs haut niveau de cration. Cration qui samplifie au fur et mesure que lon monte, non pas une fois, mais bien des fois travers les diffrents tapes de la pyramide de MASLOW et qui, chaque fois, nous fait monter dun cran. . Laspect Social. Laffection et le respect rciproques entre soi et les autres sont de nature faire grandir de plus en plus la confiance que lon a en soi. Cest ce qui pousse lhomme matriser de plus en plus son environnement matriel et ou professionnel. Quand il y parvient2

Le Fondateur et dirigeant des entreprises Virgin. Notamment la compagnie arienne du mme nom.

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cela le conduit invitablement vers une russite qui prendra trs souvent une dimension conomique et sociale de grande envergure. Il nest pas difficile dobserver que toute grande russite digne de ce nom est une grande source demplois. Quand ceux-ci sont dcents, ils peuvent tre considrs comme un partage de la russite. Elle permet en effet ceux qui contribuent la russite dun individu dassumer la satisfaction de leurs besoins de base et, ainsi douvrir la voie vers la satisfaction de leur besoins suprieurs. Cest ce qui leur permettra davancer, eux aussi, vers leur propre russite. Cest une preuve de courage mais aussi de gnrosit dassumer la responsabilit dentraner avec soi des individus dans la conqute du monde qui nous entoure travers lexercice de mtier qui doit tre matris en permanence. Toute grande entreprise humaine russie1 au service dun individu, dun couple, dune communaut, et quelle soit caractre religieux artistique, politique, industriel ou commercial, sont les lments constitutifs de la socit humaine. Les caractristiques des grandes et vritables russites sont dtre largement partages et transmissibles aux gnrations futures. Si vous en doutez prenez conscience que, mme deux mille ans aprs leur construction, les pyramides du Caire continuent de nourrir toute une grande partie de lEgypte. Il en est de mme pour Versailles, la Tour Eiffel et la maison de Paul et de Jacqueline dans le Cantal qui a fait vivre et fera vivre des tas dartisans. Partager et transmettre. Deux mots qui indiquent bien que la satisfaction du Besoin de se raliser est indissociable, elle aussi, de la notion damour. Les besoins suprieurs dcrits par MASLOW ont donc deux points communs . Ils ont tous un fondement trs immatriel et ont en commun lamour2. Lamour en provenance des autres pour le besoin de reconnaissance, lamour en provenance de soi mme pour le besoin destime de soi et lamour vers les autres puisquil dbouche sur le partage et la transmission pour le besoin de se raliser. Il est donc clair que ces besoins suprieurs constituent la partie la plus noble et la plus attachante de ltre humain. Cette dimension sexprime aussi pas des moyens matriels. Ceux-ci sont crs dans les entreprises. Il est donc important que ces derniers offrent un cadre pouvoir satisfaire, en plus des besoins de base, les besoins suprieurs de lhumain ci-dessus exposs. Ce qui permettra peut tre que tout le monde puissent gagner au jeu de lentreprise . Nous allons voir comment cela peut tre mis en place dans les pages suivantes. Avant cela il nous faut analyser les besoins de lentreprise. Elle en a, elle aussi !1

Il existe parfois des russites bloques sur les besoins infrieurs de lHomme dans la mesure o elles sont exclusivement tournes vers lentassement de richesses matrielles. Mais sont-elles de vritables russites animes par un vritable Besoin de se raliser ? La rponse se trouve dans laspect momentan des conqutes de certaines figures historiques aux noms tristement clbres comme : Gengis Khan, Attila, Csar, Napolon ou Hitler. Tous ces individus avaient en commun une soif inextinguible de possessions. Cest elle qui les a pouss dans des hgmonies destructrices pour les autres et, pour finir, pour eux mmes : Ils ont en effet tous fini lamentablement : Soit ils furent assassins par leurs proches soit abandonns de tous.2

Le mot est inhabituel dans un livre dconomie. Mais comme les dons, sans conditions, de logiciels, informations ou autres outils sur Internet en attestent, le don, la gnrosit, le partage, sont des valeurs en progression constante dans la socit conomique. Nos plus grands leaders en sont convaincus : Nous avons besoin daimer parce quon ne peut pas rester seuls, parce quon a besoin davoir des amis, des proches, et que cela tmoigne de notre humanit . Jolie dclaration de Nicolas SARKOZY extraite du livre de Jean Yves BOULIC aux Editions Grasset Ceux qui croient au ciel et ceux qui ny croient pas - En fin de compte, ce que lon attend de nous, ce nest ni plus ni moins ce que toutes les grandes religions du monde exigent que nous nous conduisions envers les autres comme nous aimerions quils se conduisent envers nous. Soyons le gardien de notre frre, nous disent les Ecritures. Soyons le gardien de notre sur. Trouvons ensemble cet enjeu commun qui nous soude les uns aux autres, et que notre politique reflte aussi l'esprit de ce projet. Barak OBAMA 18 mars 2008 Philadelphie.

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LES BESOINS DE LENTREPRISESi la pyramide de Maslow est une trs bonne reprsentation des besoins de lhumain, elle savre galement trs pratique pour analyser ceux de lEntreprise. Les besoins physiologiques Tout comme pour l'tre humain, l'entreprise a elle aussi des Besoins Physiologiques. Il s'agit tout simplement de l'argent sans lequel elle ne peut vivre. L'argent est le sang des entreprises. Le crateur ou le dirigeant, sans financement, a peu de chance de donner naissance son projet ou son dveloppement. Par la suite largent devra imprativement prendre le doux nom de bnfice . Cest vital : tout comme un corps mourrait de faon certaine sil cessait de fabriquer du sang, les entreprises en situation de pertes se rapprochent irrmdiablement dun tel tat. Donc les besoins fondamentaux dune entreprise sappellent argent ou encore, financement et bnfice.

Le Besoin de scurit. Lentreprise a, elle aussi, un Besoin de scurit. Une fois quelle a russi crer des bnfices la meilleure faon de continuer le faire est de conserver et amliorer lquipe qui en est lorigine. La scurit de lentreprise va donc reposer en grande partie sur la fidlit et la comptence des membres du personnel. Ce sont l, normalement, les deux caractristiques essentielles du crateur et ou du dirigeant de lentreprise. Car si luimme nest pas fidle et comptent, qui va ltre dans lentreprise ? Il doit insuffler son personnel son savoir-faire et son mtier pour leur faire partager et laimer. Cest ainsi que le personnel se sent valoris et deviendra le Groupe dindividus qui travers lexercice dun mtier . Le savoir-faire, le mtier, dune entreprise se retrouve ainsi dans les mains des membres du personnel. Plus leur exprience sera longue dans le temps (la fidlit) plus la comptence (le mtier) pourra tre importante. Gage dune prennit de lentreprise mais aussi demplois stables. Les Besoins de scurit de lentreprise, limage du dirigeant et crateur de lentreprise, se rsument donc du personnel fidle et comptent.

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Le Besoin de reconnaissance Une entreprise avec un bon savoir faire a alors besoin dtre reconnue sur son march. Sans cela pas de client Cest cette reconnaissance qui va lui apporter des clients de plus en plus nombreux et de plus en plus attachs lentreprise parce quapprciant et aimant de plus en plus les produits, les services, mais aussi le personnel de lentreprise. L encore il sagit de laffection (pour ne pas dire amour) de la part des autres pour lentreprise. Plus cette reconnaissance sera forte et largement partage plus le nombre de clients va tre fort. Curieusement cest ce flux trs positif de la part des clients (on appelle cela la demande ) qui gnralement va poser des problmes lentreprise. En effet cette demande remarquable entrane parfois que lon fasse tout trs vite et tout de suite pour ne pas risquer de la perdre. Cest trs souvent ce stade que les problmes dorganisation et de dveloppement se posent. La croissance non matrise peut devenir en effet une source de rgression, voire de faillite. Do limportance de mettre trs vite dans les entreprises une organisation et une administration aussi simple quefficace. Le Besoin destime de soi. Ladministration est en effet la condition ncessaire au dveloppement harmonieux de lentreprise pour permettre la cration de richesse des niveaux levs. A ce stade lentreprise aura les moyens de faire preuve destime pour ellemme par le biais de dpenses pour la valoriser aux yeux de tous. Cela peut prendre diffrentes formes. Une des faons est de bien huiler le moteur (le personnel) qui la conduit au succs. Cela se traduit normalement par des rmunrations et des formations en hausse et des conditions de travail amliores. Ce sont des preuves destime tant pour le moteur de lentreprise que pour le mtier. Quand les bnfices sont l lentreprise aussi peut facilement se valoriser elle-mme en augmentant ses rserves augmentant ainsi ses fonds propres. Cest aussi ce stade que se met souvent en place une forme destime des entreprises pour elles-mmes tout fait particulire mais logique dans le cadre de leur monte en puissance. Ce sont les investissements, parfois trs lourds sur la marque. Nest-elle pas la meilleure faon pour les entreprises, dj plbiscites par leurs clients, de se valoriser encore plus aux yeux du march ? En matire de communication le nous est hassable disait Marcel BLEUSTEIN-BLANCHET1. Il avait raison. Surtout quand on dmarre. Le client nous fait vivre il est donc plus important de le mettre en valeur que de ne le faire soi mme. Mais il arrive un stade o il faut passer le pas de la modestie et affirmer sa notorit par des dpenses de communication sur le nom de lentreprise. Cest la preuve dune trs grande confiance en soi que de se mettre sous les projecteurs de la presse, la radio et la tlvision. Et cette notorit tt ou tard rejaillira sur les clients. Le Besoin de se raliser. Plus une entreprise consacrera de lnergie saffirmer sur son march par une promotion constante de sa marque, plus son personnel et ses clients vont en devenir les prescripteurs. Ladolescent qui vient de sacheter une paire de chaussure la marque mondialement connue ne dit pas son ami regardes mes nouvelles chaussures . On sait tous ce quil lui dit ! Il est clair qu ce stade l lentreprise est en phase avec la notion de russite dun individu. Elle est quelque chose qui se partage de plus en plus. Par ses emplois, son succs, le prestige de sa marque et les richesses individuelles et collectives quelle produit. Elle a en effet une haute valeur pour ceux qui en possdent le capital. Mais elle a aussi une haute valeur collective par les richesses quelle produit en direction des caisses sociales et fiscales sans lesquelles la socit ne peut pas fonctionner. Par sa valeur de transmission elle est aussi une valeur pour les gnrations futures. On retrouve donc l aussi un flux trs positif qui va de lentreprise vers les autres.1

1900- 1996. Fondateur du groupe Publicis. Il est le pre de ce que lon appelait la rclame dans les annes 40 et qui est devenu la publicit par la suite. Il est le tout premier franais a avoir t honor par La Fdration amricaine de la publicit (American Advertising Federation - AAF)

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..SE RUNIR POUR MIEUX PROSPERER......A travers les deux analyses ci-dessus on constate donc que les besoins de lHomme et ceux de lEntreprise sont pratiquement identiques. Ce qui na rien dextraordinaire puisque les entreprises sont elles-mmes faites dtres humains. De groupes dindividus . Ce constat doit davantage servir regarder comment, entreprises et individus peuvent sunir pour mieux prosprer ensemble plutt que de toujours sopposer. Cest dans le cadre de la recherche de cette union que la superposition de la pyramide des besoins de lentreprise comme une continuit des besoins de lindividu a t faite par lauteur. Brusquement cela a amen beaucoup de lumire sur les relations entre individus et entreprises. Ce montage, visible la page suivante permet, en effet, de montrer les besoins dun individu lors de son ascension dans un groupe et la complmentarit parfaite qui existe alors avec ceux du groupe. En effet en superposant ces deux pyramides lune au dessus de lautre on constate que leur point de jonction est le Besoin de se raliser de chacune delle. Curieusement ce besoin correspond effectivement ltat desprit de la personne qui recherche un mtier et lentreprise qui recrute. En ce qui concerne lindividu, si un emploi va lui apporter la satisfaction de ses besoins infrieurs, il va aussi lui apporter la satisfaction intellectuelle, artistique, artisanale mais surtout sociale de se raliser travers une activit conomique. Lemployeur qui recrute est lui aussi, quelque soit la taille de son entreprise, en train de satisfaire un besoin se dvelopper par le recrutement de nouvelles nergies humaines dont lentreprise a besoin pour se raliser. En ce sens, si modeste soit-elle, lentreprise a bien une valeur conomique certaine puisque en embauchant elle est en train dassumer pleinement son rle conomique et social. Le Besoin de se raliser est donc normalement ltat desprit de lindividu et de lentreprise au moment du recrutement. On peut tre juste titre fier davoir t recrut. Il y a l une bonne raison de nourrir une certaine estime de soi. Curieusement cest l encore le mme tat desprit que celui de lentreprise qui laccueille. Comme on la vu dans lanalyse prcdente lestime de soi pour une entreprise passe par le fait dinvestir sur elle-mme ne serait ce que par des embauches ncessaires pour soulager le rgime quelque peu trop lev de certains moteurs. Au stade suprieur on trouvera un individu qui sera dans lattente dune reconnaissance du groupe pour la qualit du travail accompli. Groupe qui, sil est suffisamment sain desprit, ne manquera pas de lui tmoigner. L encore, cet tat desprit correspond parfaitement au besoin de lentreprise : Un Besoin de reconnaissance. Reconnaissance pour les individus qui viennent lui apporter leur bon travail, et lui permettent de se dvelopper pour rpondre la reconnaissance de plus en plus grande de lentreprise sur son march. En continuant son ascension dans le groupe, lindividu retrouve les besoin classs comme infrieurs que sont le besoin de scurit et le besoin dargent. Mais ne nous y trompons pas, il sagit bien de besoins matriels mais ce stade il nont pas vocation de satisfaire des besoins de base. A ce stade il sagit de besoins au service dune considration qui, comme nous lavons vu sappelle russite . Russite qui, pour lindividu, comme pour lentreprise passe, par une matrise de plus en plus grande de paramtres matriels.

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ENTREPRISEZone de besoins matriels suprieurs

Zone de besoins non matriels

Point de rencontre

RECRUTEMENT

Zone de besoins matriels de base9 Tous droits de reproduction interdits sans autorisation de lauteur

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INDIVIDU

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En effet aprs avoir t reconnu par le groupe pour son bon travail, lindividu va logiquement chercher satisfaire son besoin de russite. Cela peut prendre la forme dune promotion, dun salaire la hausse ou de conditions de travail particulirement amliores. Cela peut tre assimil un besoin de scurit mais un niveau beaucoup plus lev qui sinscrit davantage dans la notion de russite que dans celle de la simple scurit. Une fois encore cet tat desprit est en cho avec celui de lentreprise dont la scurit ce stade se fera peut tre par la constitution de rserves financires mais surtout par la fidlisation du personnel lorigine de son succs. Les sommes payes certains cadres de hauts niveaux sont l pour en attester. Enfin au dernier stade on trouve un individu qui pour continuer le chemin de sa russite individuelle naura plus qu monter son entreprise lui-mme ou sassocier au jeu jou par son entreprise. Cela porte un nom trs prcis : cest la participation aux bnfices. L encore ce besoin est totalement en phase avec ceux de lentreprise dont lune des proccupations, ce stade, est la distribution de dividendes ses actionnaires. Dont une bonne partie, esprons le, sont ses salaris. Il y a donc une conjugaison dintrt quasi parfaite entre les individus et les entreprises. Cette ascension est galement en totale adquation avec les dimensions matrielles et immatrielles abordes dans les analyses prcdentes. Au tout dbut les besoins infrieurs de lindividu ont un caractres matriel et physiologique vidents. Il rentre ensuite dans la zone de la satisfaction de besoins immatriels comme la reconnaissance pour les efforts quil a faits lcole. Les diplmes obtenus lui ont nourri son estime de soi. Ce qui a pouss sa confiance en lui suffisamment haut pour sduire un employeur qui lui a alors donn la possibilit de se raliser socialement en tant quindividu. Les besoins caractre immatriels identifis prcdemment se trouvent donc parfaitement satisfaits. Aprs cela lindividu passe dans le groupe. A loccasion de son ascension les premiers besoins quil va satisfaire sont dabord caractres immatriels (Estime de soi puis besoin de reconnaissance). Puis ses besoins reprennent alors une connotation matrielle vidente au service de sa russite en tant qutre. Ce sont des besoins matriels de lindividu qui se conjuguent parfaitement avec ceux du groupe. Groupe dont lindividu aura toujours besoin pour poursuivre sa route sur le chemin de sa russite. Russite qui quand elle est pleine, authentique et vritable ne peut se concevoir sans cette valeur trs immatrielle qui sappelle le plein panouissement de la personnalit de ltre. Ce dveloppement sur les besoins personnels de lindividu puis travers son ascension dans le groupe est prsent au personnel des entreprises qui adoptent la mthode FARHTM. Comme nous venons de le voir cette vision de lhomme dans lentreprise se termine par le constat cidessus A savoir que pour lentreprise comme pour son personnel le port favorable sappelle :

Bnfice.Il est autant au service des hommes qui contribuent sa cration quau service des entreprises qui les accueillent pour lengendrer. *** 11 Tous droits de reproduction interdits sans autorisation de lauteur

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LE VIADUC DE MILLAU POUR PREUVETout ce qui vient dtre expos ne constitue pas un simple expos dopinions ou de points de vue personnel. Il semblerait mme que cela constitue des vrits humaines et conomiques objectives et donc observables. Pour cela examinons les conditions de ralisation qui ont entour le Viaduc de Millau Le Groupe EIFFAGE, qui a ralis cet ouvrage remarquable a rpondu au besoin de reconnaissance de son personnel en prvoyant de bien le loger durant les trois annes ncessaires pour ce chantier pharaonique. Raison pour laquelle il a, dans sa soumission pour ce projet, prvu un programme de construction et de restauration de logements sur Millau lattention de son personnel. Certains se plaisent dire, et ils nont certainement pas tort, que cette attention pour le personnel est lune des raisons pour lesquelles EIFFAGE a remport le projet. Ce qui prouve bien que les preuves damour1 dune entreprise vis--vis de son personnel sont quelque chose de payant dans le business. Cette Socit ny est pas alle de main morte non plus pour les dpenses de scurit et de conditions de travail. Malgr les risques aussi levs que constants auxquels les 500 compagnons permanents sur ce chantier taient exposs, il ny a eu aucun accident grave ! Dans les cabines des grues, il y avait air climatis, toilettes et kitchenette. Un confort gagnant/gagnant puisquil rduisait le nombre dascensions de 40 minutes ncessaires au grutier pour rejoindre son poste. Cest par des mesures de ce type que lon galvanise lesprit humain sur son mtier et que lon sattache des gens de valeur capables de ralisations aussi belles qupoustouflantes du type de celle du Viaduc de Millau. Cest en respectant aussi ladquation dcrite ci-dessus entre les besoins de lentreprise et ceux dindividus en route vers leur russite travers un groupe que tout le monde gagne effectivement : Le personnel dEIFFAGE dtient 30 % du capital de leur socit. Cet tat de chose nest pas sans rapport avec les performances humaines remarquables du chantier du Viaduc de Millau : Il a t en effet termin avec 17 jours davance. Ce chantier comptait un demi millier de personne, imaginez le gain ! Pour lentreprise, comme pour le personnel actionnaire !

****dPTh Le mot peut choquer car il a la fcheuse habitude de ntre utilis que pour laffection entre personnes de sexes opposs. Heureusement pour nous, notre capacit aimer peut porter sur des ples autres que notre partenaire conjugal. Alors nayons plus peur du mot dans le business car il nen est absolument pas absent.1

Eiffage CEVM / Foster + Partners / E.

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