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Les crises du monde ruralby Marcel Vigreux

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Page 1: Les crises du monde ruralby Marcel Vigreux

EHESS

Les crises du monde rural by Marcel VigreuxReview by: Guy FourquinÉtudes rurales, No. 47 (Jul. - Sep., 1972), pp. 173-174Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/20120316 .

Accessed: 28/06/2014 18:57

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Page 2: Les crises du monde ruralby Marcel Vigreux

COMPTES RENDUS 173

consid?r? comme une partie essentielle de l'?conomie tout enti?re. Le processus de trans

formation n'en continue pas moins et l'?conomie paysanne, avec son syst?me qui allie

l'?conomie ? la parent?, se dirige vers un but difficile ? saisir. Dans cette ?volution, les diff?rents groupes qui composent la paysannerie du xxe si?cle peuvent avoir une influence... L'auteur distingue plusieurs groupes : les vieux paysans, les salari?s agri

coles, les travailleurs ? temps partiel et, enfin, ceux qu'on pourrait appeler ?

paysans

?volu?s ?.

Chef de famille et chef d'entreprise sont les deux p?les de cette ?volution. Pour S. H. Franklin, ? l'avenir, la structure agraire pourra comprendre en m?me temps des

secteurs capitalistes, socialistes, des coop?ratives paysannes et un secteur r?siduel

traditionnel ; cela est vrai surtout pour certains pays. L'ouvrage se lit avec int?r?t ; son information est large, les id?es sont nuanc?es, les

accents sont mis avec intelligence sur les aspects les plus importants.

Paul-Henri Stahl

Marcel Vigreux, Les crises du monde

rural. Paris, A. Colin, 1970, 96 p., bibl., graph., ph. (s?rie Probl?mes

actuels, dossier Sciences humaines,

23).

Comme il se doit dans cette excellente petite collection, l'auteur ne parait pas ; en ce sens qu'il laisse continuellement la place aux extraits de journaux ou d'?tudes et aux

statistiques. En fait, son r?le n'en est pas moins consid?rable, et pas seulement parce

qu'il eut la charge de choisir tel document plut?t que tel autre. Il a d?, en effet, construire, dresser un plan au sein duquel s'ordonnent fort bien les textes, tableaux et cartes,

uniquement relatifs ? la France. Le plan en trois parties est judicieux. La r?partition de la documentation retenue

entre elles ne l'est pas moins. La premi?re est intitul?e ? Les manifestations actuelles des crises ?, la deuxi?me ? Le poids du pass? ? et la derni?re ? Solutions et perspectives d'avenir ?.

Le point de d?part, qui est l'id?e directrice de ce recueil, est clair : depuis 1953, les

agriculteurs sont entr?s dans la voie de la r?volte permanente. Pourquoi ? Quant ? la

conclusion, elle s'impose d'elle-m?me, au-del? de tous les aspects p?nibles, contradic

toires, d?courageants des probl?mes soulev?s. L'agriculture doit ?tre mieux ?quilibr?e, elle ne doit pas seulement compter sur l'aide de l'?tat ou du March? commun. Mais il faut abandonner une tendance qui cause bien des ravages et qui consiste ? confondre r?formes de structures et agrandissement des surfaces. Car il est exact que le gigantisme n'est pas la vraie solution. Au moins pour les productions de qualit?.

Ce que les responsables de l'agriculture fran?aise doivent de mieux en mieux com

prendre (et il leur faut agir vigoureusement dans cette direction), c'est que les petits exploitants ne sont pas condamn?s, c'est qu'au lieu de les laisser imiter les ? gros ?, il faut les pousser toujours davantage ? se consacrer ? la production de qualit?. A ce prix, la

petite exploitation familiale n'est nullement condamn?e, comme le croient trop de techno crates. Mais il faut ? la fois un effort de formation des petits paysans et une politique de paiement des denr?es ? la qualit?. C'est d'ailleurs aussi l'int?r?t du consommateur,

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174 COMPTES RENDUS

d?j? lass? du pain sans go?t, du vin grossier, du poulets aux hormones et qui accepterait assur?ment de payer plus cher ? des ufs de poule heureuse ou du lait de vache qui regarde vraiment passer les trains ?.

Guy Fourquin

Ester Boserup, ?volution agraire et

pression d?mographique. Trad, de l'an

glais par le Dr M?tadier. Paris, Flam

marion, 1970, 218 p. (Nouvelle Biblio

th?que scientifique, dirig?e par Fer

nand Braudel).

Il est des fant?mes qu'il faut qu'on tue et qui renaissent et qu'il faut ? nouveau tuer :

tel, peut-?tre, ce vieux principe malthusien selon lequel la famine serait le facteur r?gula teur du taux de ? croissance ? des populations primitives.

Le malthusianisme a du moins un m?rite, celui de rappeler l'exceptionnelle impor tance du probl?me des relations entre croissance d?mographique et production alimen taire. Pour Malthus et ses disciples, y compris ceux de notre temps, la quantit? de sub sistances offerte aux humains manque en principe d'?lasticit?, ce qui commande le volume de la population. Ce volume ne peut s'accro?tre que si s'?l?ve la production agricole (par essor des surfaces en culture, am?liorations techniques, etc.). Donc, dans cette optique, ce sont les changements dans les conditions de l'agriculture qui sont causes des modifica tions num?riques de la population.

L'optique oppos?e est celle d?velopp?e dans ce remarquable ouvrage (paru en anglais sous un titre un peu diff?rent, The Conditions of Agricultural Growth, en 1965). Dans cette hypoth?se, le principal encha?nement des causes suit la direction inverse de celle

adopt?e par Malthus : au lieu d'?tre d?pendante, la croissance d?mographique est une variable ind?pendante qui, dans une large mesure, commande le d?veloppement de

l'agriculture.

Ainsi, pour l'auteur de ce livre lumineux (et bien traduit), la technique agricole, loin d'?tre autonome par rapport aux changements quantitatifs de la d?mographie, d?pend avant tout des variations du peuplement. Au cours des quatorze chapitres de l'ouvrage, E. Boserup s'est attach?e ? prouver que, dans l'?volution des soci?t?s pr?-industrielles (ou dans celles de notre ?poque qui ne sont pas encore entr?es dans l'?re industrielle), ? l'accroissement de la population est le principal facteur qui d?termine le changement ?, donc le progr?s agricole.

Apr?s un examen de la dynamique de l'utilisation du sol, fond?e sur la fr?quence des

r?coltes, non sur les rapports d'?tendue entre terres cultiv?es et terres incultes, fr?quence li?e ? la productivit? du travail, l'auteur rappelle en termes excellents ce qu'est le cercle vicieux ? population clairsem?e -

techniques primitives ?. Puis elle indique comment les

syst?mes d'utilisation du sol d?terminent la structure de la tenure (terme pris dans

l'acception la plus large, peut-?tre trop large, concernant des temps et des si?cles tr?s

divers). Ce sont les chapitres suivants (10 ? 12) qui passionnent le plus l'historien car c'est un

survol, combien intelligent, quoique rapide, des rapports entre investissements et tenure

(= exploitation rurale) des soci?t?s tribales jusqu'? nos jours (au moins pour le Tiers

Monde). Les m?di?vistes, par exemple, pourraient facilement d?velopper les explications

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