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NUMÉRO 0 OCTOBRE 2011 GRATUIT NOMENCULTURE ACTUALITÉ CULTURELLE DE LES FEUILLETS EXPOSITION François Morellet, Réinstallations PAGE 2 THÉÂTRE Coït, par Léon Masson Critique et entretien PAGE 2

Les Feuillets de Nomenculture n°0

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Les Feuillets installent un rapport direct à l'actualité culturelle mensuelle, par des points de vue originaux et personnels.

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NUMÉRO 0 OCTOBRE 2011 GRATUIT

NOMENCULTUREACTUALITÉ CULTURELLE

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EXPOSITIONFrançois Morellet, Réinstallations PAGE 2

THÉÂTRE Coït, par Léon Masson Critique et entretien

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Aujourd’hui, à l’heure où la revue Nomenculture commence à se faire de plus en plus connaître et alors que nous préparons notre premier Hors-série sur Rousseau, nous vous proposons une toute nouvelle chose : les Feuillets de Nomenculture. La revue reste saisonnière mais nous vous proposons en plus ces feuillets d’actualité culturelle. Encore une fois, il s’agit plus de présenter les nouveaux auteurs, metteurs en scène, cinéastes etc. que parler de personnalités déjà bien installées. Notre démarche reste la même   : aider les jeunes mais cette fois, déjà investis dans le monde de la culture. Entre deux cours à la fac ou à la pause déjeuner, nos brèves vous diront en quelques mots ce qui se fait et se passe autour de vous. Le soir ou la fin de semaine venus, vous pourrez vous plonger dans nos articles plus longs et notre dossier thématique. La rédaction en chef des Feuillets est assurée par Jean-Baptiste Colas-Gillot.

Ce numéro zéro a pour but de vous présenter la forme future des Feuillets   : il contient des articles qui doivent retenir votre attention mais également de nombreux «   vides   » pour vous familiariser avec nos catégories. Si vous étiez déjà intéressés pour nous rejoindre, n’hésitez pas à nous envoyer un courriel : [email protected] Rendez-vous le premier novembre pour le numéro 1. Et puisque vous avez eu le courage de lire cet édito jusque-là, une petite exclusivité   : le premier dossier thématique sera consacré au surréalisme.

Hubert Camus

Directeur de la publication : Hubert Camus

Rédacteur en chef : Jean-Baptiste Colas-Gillot

Comité de rédaction : Laura Madar

ISSN : 2115-7324

Nous recherchons de nouvelles plumes pour notre équipe de rédaction. Contactez-nous sur

[email protected]

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LITTÉRATURESoleil cou coupé, Bénédicte Heim

Mademoiselle de Maupin, Théophile GautierLe Visiteur, Éric-Émmanuel Schmitt

ARTS VIVANTSThéâtre : Coït, par Léon Masson (Théâtre du Marais)

Théâtre : Le Malentendu, Albert Camus (Théâtre du Nord-Ouest)Théâtre : Les Trois sœurs, d’Anton Tchekhov (Comédie Française)

Un Tramway nommé Désir, de Tennessee Williams (Comédie Française)Proudhon modèle... Courbet, de Jean Petrement (La Folie théâtre)

CINÉMAMinuit à Paris de Woody Allen

EXPOSITIONSRéinstallations, François Morellet (Centre Georges Pompidou)

Stanley Kubrick, l’exposition (Cinémathèque Française)

ENTRETIENSThéâtre : Avec Léon Masson et Matthieu Dessertine autour de CoïtThéâtre : Avec Léon Masson autour de sa manifestation théâtrale

THÉMATIQUE

POLITIQUE CULTURELLE

CALENDRIER

ROMAN

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Bénédicte HeimSoleil Cou Coupé

Une histoire d’amour à la fois unique et générale.

Soleil cou coupé est le premier roman de Bénédicte Heim, à qui l’on doit depuis rien moins que douze autres titres. Ce roman, qui oscille entre l’épistolaire et le journal intime suit le long et douloureux parcours d’une adolescente de 14 ans qui tombe follement – c’est le mot – amoureuse de son ancienne prof d’anglais. Elle doit lutter conter ses passions, inventer mille stratagèmes pour attirer discrètement la trop rare attention de celle qu’elle porte aux nues. Elle souffre, est découverte, arrachée à celle qu’elle ne doit pas aimer. À la fin elle est lasse et l’adieu, l'adieu frôle celui à la vie.

Les histoires d’amour sont communes dans la littérature. Les histoires d’amours adolescentes, pas moins. L’histoire d’amour unilatérale d’une élève pour une de ses professeurs est plus rare. La beauté de ce texte est unique. Bénédicte Heim (professeur de français dans un collège de banlieue parisienne) arrive par sa plume à toucher comme ça s’est rarement fait et l’on s’émeut pour son héroïne comme on le ferait pour une personne très proche de soi. Le style est parfois un peu trop recherché

mais les sentiments reprennent très vite le dessus. Cette descente aux enfers est insupportable, mais il est plus insupportable encore de ne pas savoir ce qui va lui arriver. Cela nous fait tourner les pages à grande vitesse, avec bonheur.

« Vous m’avez souri. Et ce fut tout. [...] Votre sourire fut l’origine du monde. J’entrevis cette lacune qui gouvernait ma vie, cet absolu qui me manquait depuis toujours. »

Disponible chez les Contrebandiers éditeurs.

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Théophile GautierMademoiselle de Maupin En 1835, Théophile Gautier publie Mademoiselle de Maupin. Mais ne nous fions pas à sa date de publication : ce n’est pas un roman classique, tant dans son fond que sur sa forme.

Quand on ouvre le livre, on a d’abord la lettre d’un jeune homme qui s’ennuie, écrivant à un vieil ami à lui. Pourtant, ce n’est pas un roman épistolaire. Ou plutôt : ce n’est pas vraiment un roman épistolaire. Car si certains chapitres sont des lettres, d’autres sont tout à fait des passages de roman, avec narrateur omniscient commentant les personnages. Mais plutôt que cela, voyons de quoi traite ce roman magnifique et définitivement original.

Préparez-vous à perdre vos préjugés et à ne plus savoir qui est qui, qui est quoi. Préparez-vous à vivre la même expérience que les personnages, avec la même force, le même étonnement. Le style est envoûtant, les rebondissements sont inattendus. Prévoyez du temps avant de commencer votre lecture : vous pourriez bien ne pas pouvoir l’interrompre quoique le livre ne soit pas très long.

Celui que l’on peut appeler le personnage principal s’appelle d’Albert. C’est un jeune homme qui s’ennuie à la campagne, tourne en rond, n’a aucune vie sociale. Mais il a un idéal : un idéal de beauté, un idéal féminin. Il l’imagine régulièrement, se met en scène avec elle. Seulement, il en a une vision si stricte qu’il ne pourra jamais trouver cette personne. Il décide donc de fréquenter quelques jeunes femmes qu’il rencontre dans des salons. Un jour, presque par hasard, il rencontre un jeune chevalier. Mais il est si beau que d’Albert est sûr que c’est une femme, en dépit d’une apparence contraire évidente. Fou d’amour, il est surtout très malheureux : si c’est une femme, pourquoi se déguise-t-elle ainsi ? Si c’est un homme, que sont devenues ses certitudes à propos de son idéal ?

Mademoiselle de Maupin est d’une modernité incroyable : Gautier est très en avance sur son temps par rapport à la force de caractère et de volonté qu’il donne à ses personnages féminins. Cependant, et c’est très dommage même si le contexte historique peut l’expliquer, les témoignages d’homophobie sont parfois effrayants. On ne peut pas être prédictif en tout.

Une lecture déroutante avec des personnages originaux, qui passent d'un monde commun au vrai : il fait parfois peur, mais il est beaucoup plus riche et divers. Un livre à (re)découvrir avec l'œil du XXIème siècle.

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Éric-Emmanuel SchmittLe Visiteur

Le Visiteur, de 1993, est une pièce de théâtre étonnante écrite par Eric-Emmanuel Schmitt. Le premier élément qui surprend le lecteur est de découvrir Freud, comme personnage principal.

L’action se passe en Autriche, dans le bureau du psychanalyste. On le découvre affaibli, face à sa fille, Anna, avec laquelle il parle du nazisme qui est alors en pleine émergence. Anna veut quitter son pays et intime son père de signer un important papier, leur permettant de fuir le territoire autrichien sans encombres. Freud n’est pas enjoué à l’idée de renoncer à l’Autriche et surtout à l’idée de contredire le fondement de sa pensée : en effet, il perçoit les termes du contrat comme un déshonneur, une honte. Alors qu’ils sont en pleine discussion, un militaire SS frappe à la porte de Freud afin de lui prendre de l’argent. Cette somme obtenue n’est pas une satisfaction complète pour le soldat, qui se complaît davantage à dénigrer les juifs, d’un ton acide, face à ses deux allocutaires. Anna se confronte à lui, ne pouvant réprimer sa franchise et sa fierté. L’affrontement se conclue par une arrestation   : le soldat emmène la fille de Freud, qui reste là, paniqué et en quête d’une solution pour récupérer Anna le plus vite possible. La seule solution qui lui vient à l’esprit est de signer le papier que pourtant il réprouve.

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Alors qu’il hésite, un étrange visiteur s’introduit dans son bureau – et c’est ce second élément-ci qui engage réellement la surprise du lecteur. Cet homme ne semble pas avoir d’identité et surtout, les réponses qu’il donne aux diverses questions de Freud sont floues et mystérieuses. Le psychanalyste ne confère d’abord pas d’importance à l’inconnu à cause de sa préoccupation première pour sa fille. Néanmoins, le visiteur en vient à éveiller de plus en plus sa curiosité. Freud daigne alors lui porter de l’intérêt, comme il le ferait pour un simple patient.

La force du texte réside dans la perception de l’identité de l’inconnu. Freud et le lecteur à la fois ne savent pas clairement à qui ils ont affaire. Une ambivalence énigmatique se créé   : soit l’homme est réellement un parfait inconnu, soit il est Dieu.

Quelques éléments déconcertent Freud, notamment le récit d’un souvenir dont il est le seul gardien. Plus troublant encore et à la fois décrit avec une certaine latence : l’envergure omnisciente qui semble entourer le visiteur.

Freud a alors une préoccupation double. Il s’inquiète pour Anna et essaie de raisonner le fait qu’il ne peut pas être face à Dieu… La question théologique est prise sur un plan plus large que la simple histoire du psychanalyste et de sa fille : quelles réflexions pose l’existence de Dieu ?

Cette pièce qui a connu un énorme succès, après une période de doutes, est née grâce à une interrogation anecdotique d’Eric-Emmanuel Schmitt : « Freud peut-il rencontrer Dieu ? ». Beaucoup d’autres questions sont posées par Le Visiteur, sans ne jamais donner de réponses tranchées.

Jean-Baptiste Colas-Gillot

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Le théâtre de l’Essaïon, une cave, la voix résonne, c’est confiné, intime, beau, chaud. Il fait noir. Et la très belle voix, chaleureuse, de Sylvie Maury se fait entendre, comme dans un micro, avec un écho. Elle est seule sur scène, du début à la fin, pendant une heure et demi. Le public est tout près d’elle. Et elle nous raconte la douleur. La douleur d’attendre un homme pendant la deuxième guerre mondiale, la douleur de ne pas savoir si cet homme est en vie, de ne pas savoir si on saura un jour, puis la douleur de le voir réapparaitre après tant d’attente, tant d’inquiétude, tant de peur, de ne pas le reconnaitre, de devoir supporter le regarder jours et nuits après tout ce qu’il a vécu, sans rien dire, en silence. Elle nous fait les dialogues, en changeant de positions selon le personnage, les descriptions, d’une voix monocorde qui peut parfois perdre le spectateur, notamment en début et fin de pièce… pour qu’on s’y retrouve, qu’on y soit, avec elle.

La mise en scène est simple. Une table, une chaise, un verre d’eau et un fauteuil. Tout est en dans la comédienne, dans son corps, sa présence, sa voix. La lumière est là aussi, intéressante, elle joue. Elle se tamise, s’éclaire, s’éteint totalement. Les ruptures sont judicieuses mais les noirs sont parfois trop nombreux et coupent l’attention du public.

Le magnifique texte de Duras est dur à entendre, dur à écouter, dur à dire, sûrement parce qu’il est bien réel. Il est donc normal qu’il soit difficile de rentrer dans la pièce, dans la situation, tout de suite. À un moment donné, l’actrice et sa mémorable présence nous captent, nous prennent au tripes, nous font pleurer, ne nous lâchent plus jusqu’à la fin, et même après, sa voix continue à résonner dans nos oreilles.

Laura Madar

Au théâtre de l’Essaïon, Paris. Du 5 avril au 8 juin 2011Site du théâtre : http://www.essaion-theatre.com/

Écrit par Margueritte DurasMis en scène par Francis Azéma

Le Visiteur

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Coït ou l’expression des corps par le corps.

Quatre lettres de jouissance qui nous plongent d’entrée dans un fracas violent et sourd. La scène est une bouche avide de désirs, dévorant l’espace par ses cris : l’image d’un cauchemar. L’ombre matérialise toute la peur consumant peu à peu jusqu’au temps. Les cris sont tus et les lèvres assoiffées deviennent alors « lèvres scellées ».La mise en scène célèbre le langage de la chair, les plaisirs acides. Chaque mot est comme déchiré et gorgé de larmes. Une extrême sensibilité émane de la pièce et nous ne pouvons que saluer les choix esthétiques de Léon Masson. Coït est un clair-obscur, une poésie viscérale, une musique torturée et puissante. L’accompagnement au piano de Guilhem Fabre se révèle être un atout majeur pour Coït. La pièce gagne en profondeur sur des airs de Beethoven, Wagner,… Le p iano a joute une d imens ion supplémentaire aux cris du personnage, en engendrant des échos inquiétants, des échos d’un cauchemar. La voix de Louise Pasteau sert également la mise en scène, en se faisant petite voix des désirs et des

plaisirs.

Coït, c’est avant tout un érotisme brut, des élans sexuels vulgaires et primitifs, à la fois beaux par leur innocence. On découvre le monde par la découverte de son sexe. La pièce évolue en trois temps, où le dernier jour – celui de la jouissance – n’est qu’un éternel retour à l’aube accablante. La jouissance est un paroxysme éphémère qui ne se joue pas du cycle presque infernal.L’atout clef de la pièce est son acteur principal : Matthieu Dessertine. Nous ne voyons plus l’acteur mais un adolescent en plein éveil sexuel, un adulte sortant de cabarets des années après les avoir découverts, une femme en tenue légère. Chaque rôle est maîtrisé et le jeu d’expressions de son visage est remarquable. Des airs de folie, de peur, de mort.

Le Coït permet à l’homme de vivre, de ne faire qu’un avec la vie en faisant l’amour avec la Mort, de « se faire festin de ses intestins », de renaître en déchirant finalement le voile qui le sépare de nous.L’écriture des vices est malsaine, insupportable mais profondément poétique. Nous sommes chamboulés par des mouvements tant scéniques que plus profonds, parfois drôles et surtout déchirants. Coït est un art maladroit, complètement maîtrisé, parfait. Un moment où le temps est entière jouissance.

Jean-Baptiste Colas-Gillot

CoïtÉcrit et mis en scène par Léon MassonA

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Albert CamusLe Malentendu

En me rendant au théâtre, je suis enthousiaste. Il faut dire que ce texte fait partie de mes préférés, quoique l’auteur n’en pensât pas de même. Qu’importe   : un texte est d’abord pour son public. Partant ainsi, je ne serai donc pas très objectif. Mais je ne serai pas non plus déçu, en dépit de quelques « couacs ».

C’est un petit théâtre bien situé dans Paris, au fond d’une cour, dans lequel chacun se connait et se salue. Ça bouge dans tous les sens. Le décor du spectacle précédent

sort dans des valises, sur le fond sonore du piaillement d’un oiseau en cage. Le hall est lui-même un décor, avec son sol d’ancienne cour et ses vieux fauteuils de théâtre défoncés. On est dans l’ambiance ; dans l’ambiance bon enfant d’un théâtre vrai, qui se fout des costumes et des hauts de forme mais préfère une programmation exceptionnelle (je vous laisse vous reporter au programme, sur leur site). Mais venons-en au fait   : au spectacle – celui de la scène. On entre en retard et arrive dans une cave. Pour rejoindre les strapontins, il faut marcher directement sur la scène. Cette dernière étant très proche des sièges, inutile de vous munir de vos lunettes de théâtre   : vous verrez les comédiens de près.

Le décor est simple et minimaliste : il va à l’essentiel. Il n’y a que quelques meubles. Ce qui est original est que le décor de toute la pièce (c’est-à-dire la salle commune de l’auberge et la chambre de Jan) est en scène. Il faut dire qu’il n’y aura aucune coupure ni tomber de rideau (la salle n’en dispose de toute façon pas) et que cette histoire singulière et forte se jouera dans sa continuité. De même, les costumes sont simples et sobres (sauf celui de Maria, « bien sûr »), allant ainsi parfaitement avec ce qu’implique le texte. Mais quel est-il, d’ailleurs, ce texte si profond   ? Pour en parler rapidement ce sont deux femmes, une mère et sa fille (Martha), qui tiennent seules une petite auberge dans un lieu pour le moins peu attrayant. Leur fils, Jan, habite en Afrique, au bord de la mer dont rêve sa sœur. Il revient après vingt ans, gardant d’abord l’anonymat, accompagné de sa femme Maria, qui lui conseille de s’annoncer, tout simplement. Lui préfère les voir vivre puis dire qui il est, et enfin les rendre «   heureuses   ». Seulement, les rêves de sable de sa sœur font que les deux femmes volent leurs visiteurs riches puis les jettent inconscients dans l’eau, leur offrant ainsi une mort simple. Le malentendu, bien sûr, est celui de cette famille qui ne se reconnaît pas et parle trop peu. Mais résumer ainsi cette pièce est encore trop rapide : elle contient trop de réflexions et a trop de profondeur pour la pouvoir synthétiser. Seul Camus lui-même l’a pu, en l’évoquant par deux lignes dans L’Étranger.

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Au niveau des comédiens, on peut noter un certain problème avec les âges, mais ce n’est pas très important. Plus gênant, ils ont encore quelques bafouillements et hésitations alors qu’ils n’en sont pas à leur première représentation. Espérons que d’ici à ce que vous vous y rendiez (le plus vite possible), cet écueil sera évité. Par chance, la qualité de leur jeu compense les lacunes faites à ce texte magnifique et dont la grandeur a toujours un effet sur le public (une voisine témoignait vivement ses réactions). La mise en scène, sobre, répond aux attentes qu’on peut avoir en lisant le texte. Elle se passe de fioriture mais ne manque de rien non plus. La pièce se clôt sur de la musique et un fondu au noir, très cinématographiques.

Ne désirant pas arrêter cette critique, je ne peux m’empêcher de citer quelques phrases, parmi mes préférées, du Malentendu :

« Martha – Bel amour, qui vous oublia vingt ans !

La mère – Oui, bel amour qui survit à vingt ans de silence. Mais qu’importe ! Cet amour est assez beau pour moi, puisque je ne peux vivre en-dehors de lui.

La mère – […] sur cette terre où rien n’est assuré, nous avons nos certitudes.

La mère – […] j’ai très vite oublié de te tendre les bras. Mais je n’ai pas cessé de t’aimer. »

Hubert Camus

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Au théâtre du Nord-Ouest, Paris. Jusqu’au 25 juin 2011, avec dates variables (alternance).

Environ 1h20.http://theatredunordouest.com/

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Les trois sœursTexte d’Anton Tchekhov

Mise en scène d’Alain Françon

photo : copyright Christophe Raynaud de Lage

Lorsque le rideau s’ouvre, c’est à un jour de fête que nous avons à faire, dans la maison des trois sœurs :

Olga, Macha et la jeune Irina. Le deuil du père est achevé, les invités sont en nombre, et l’espoir d’un avenir nouveau suffit à rendre heureux tout ce petit monde. La mise en scène d’Alain Françon autorise une mise en perspective qui installe le spectateur au sein même de la maison des trois sœurs. Le salon est en face de nous, tandis que la salle à manger où festoieront les invités est en arrière plan. L’image de cet agencement est originale mais reste inefficace puisque le spectateur est coupé de la scène du repas, trop lointaine, avec des acteurs qui nous tournent le dos pendant une trop longue durée. Le public est obligé de se concentrer davantage afin d’entendre le texte entrainant de Tchekhov.

            Le deuxième acte représente les mêmes décors, avec une ambiance totalement différente. Quatre ans plus tard, il ne reste plus d’espoir quant à un avenir merveilleux dans la capitale, à Moscou. L’atmosphère se doit d’être plombante. Le jeu de lumière qui nous met dans le noir accentue cet effet, ce qui en devient harassant. Ajoutez à cela l’acte suivant qui se déroule dans une chambre confinée, sobre, triste, pendant qu’un incendie fait rage au dehors… Heureusement que le jeu des acteurs est là pour sauver la face, accompagné de touches d’humour qui sont les bienvenues, parfaitement bien placées dans cette mise en scène.P.12

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Grâce à la magnifique prestation des acteurs, le spectateur sait où il se trouve. Chacun possède une présence à part entière, qui lui est propre. Parlant d’une voix claire leur jeu est simple, efficace, beau. Le public entend la très belle langue de Tchekhov, qui parle dans ce texte de sujets fondamentaux tels que l’avenir, l’existence, le bonheur… Certains acteurs sont plus sincères et touchants que d’autres. Irina, rôle principale, la plus jeune des trois sœurs, interprétée par Georgia Scalliet, est incroyablement émouvante. Son discours sonne vrai, sorti de sa bouche, sincère. Gilles David, qui interprète le mari de Macha, la cadette, arrive à transmettre un panel d’émotions qui touche directement le spectateur. Son personnage est triste, pathétique, et l’acteur réussi avec brio à le rendre drôle, par son intonation de voix, et attachant. Le jeu de Laurent Stocker, le baron qui a pour but d’épouser Irina, est renversant par sa justesse. Ses déplacements ont toujours un sens précis, sa voix est entendue et comprise, ses intentions aussi. Enfin, Michel Robin, le grand-père gardien, possède, quoiqu’il joue, l’un des jeux les plus émouvants qui existent. Son rôle n’est pas fondamental, mais il reste l’un des personnages dont on se rappelle, quelques semaines plus tard.           

La représentation se termine sur une très belle image, celle de la terrasse de la maison où se déroule toute la pièce. L’effet de mise en perspective du premier décor est retrouvé, avec une forêt en arrière plan, ce qui donne un dernier instant de liberté aux personnages assoiffés.

            Le spectateur sort de cette Comédie Française à la fois émerveillé d’assister à des jeux aussi épatants, sceptique par la mise en scène qui manque d’originalité dans son agencement, ses décors, ses costumes, et enfin concentré, en essayant de répondre aux questions que pose ce texte si beau.

À la Comédie Française. Reprise du 16 Décembre 2010 au 28 mars 2011.http://www.comedie-francaise.fr/

Laura Madar

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Un Tramway nommé DésirTexte de Tennessee Williams

Mise en scène d’Alain Françon

Photo : Cosimo Mirco Magliocca

Le rideau se lève et ce magnifique théâtre nous transporte dans une ambiance musicale bluesy très agréable. Puis le train arrive, de plus en plus près, avec une image scénique forte. C’est Blanche DuBois qui débarque chez sa sœur Stella par un tramway, nommé désir, dans un quartier populaire de la Nouvelle-Orléans. Alors que Stella est mariée à Stanley Kowalski, un homme rustre, macho, mais avec un physique très avantageux, sa sœur Blanche a perdu leur demeure familiale Belle Rêve.

Blanche, interprétée par Anne Kessler, est un personnage complexe. Son plus grand malheur a été la perte de son jeune mari. Elle décide de faire face en mentant autour d’elle, sur son état, son âge, en se faisant passer pour une femme pure alors qu’elle vit de la bonté de certains messieurs (voire de jeunes hommes), en se débauchant. Elia Kazan avait trouvé une solution très théâtrale pour l’interprétation de ce rôle dans son film   : la grandiloquence. Le fait que Lee Breuer ait repris au millimètre près cette intonation de voix de bout en bout est décevant, et rend cette interprétation très cinématographique, trop peut-être. Cependant Anne Kessler arrive à tenir cette grandiloquence du levé de rideau au salut final, ce qui en devient touchant et admirable.P.

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    Le rappel au film ne s’arrête pas là. Toute la mise en scène est basée sur le cinéma, ce qui gâche le plaisir de se trouver au théâtre. Les acteurs parlent tous dans un micro, empêchant le spectateur de jouir de la portée de voix, naturelle, de chaque comédien. Ceci donne l’impression qu’ils ne s’écoutent pas, qu’ils agissent indépendamment les uns des autres, alors qu’ils sont sensés être un groupe, uni. Cette absence d’écoute est flagrante lors de la scène finale apocalyptico-dramatique, où le spectateur ne sait plus où se mettre, où regarder, où écouter…

            Certains acteurs réussissent à s’en sortir avec brio, de façon éblouissante. Eric Ruf en Stanley vaut vraiment le détour, place sa puissante voix où il faut, quand il faut, attire toute l’attention sur lui dès qu’il entre sur scène, et nous offre un moment de pur bonheur théâtral pour la scène de viol psychédélique qui fait penser au Jocker, l’ennemi de Batman. Mitch, le meilleur ami de Stanley qui tombe sous le charme de Blanche, interprété par Grégory Gadebois, a également une présence très marquante, notamment avec sa moto, mais aussi, et surtout, avec sa voix, posée. Bakary Sangaré, soit Steve, un autre ami de la bande, possède une vraie présence originale, douce, et même parfois comique.

Mise à part la modernité de la mise en scène, avec des décors grandioses, mouvants, volants, des costumes magnifiques, l’équipe a découvert le bunraku, technique japonaise. Lee Breuer souhaitait utiliser un décor rappelant des images cinématographiques, des mouvements de caméra, des zooms, des panoramiques… Selon lui, cette technique représente le rêve, la magie, dans lesquels Blanche désire se trouver. Pour le spectateur, elle est beaucoup trop complexe pour être comprise sans réflexion postérieure. L’allusion orientale japonaise continue dans l’utilisation des kurogos, des personnages mouvants tout en faisant partie du décor, habituellement vus dans le théâtre japonais typique. Cette sorte de cœur est très intéressante et interprétée de façon souple et jolie, ce qui donne une impression de légère léthargie.

Lee Breuer justifie ces choix scéniques en rappelant que c’est le film d’Elia Kazan qui a fait connaitre l’œuvre de Tennessee Williams. C’est donc en rappelant cette œuvre cinématographique qu’il souhaite rendre hommage au «  poète du théâtre  » qu’était l’auteur d’Un tramway nommé désir. Ne serait-il pas temps de rendre hommage à l’auteur de théâtre par le théâtre ?

Du 05 février 2011 au 02 juin 2011Durée du spectacle : 3h10 avec entracte

www.comedie-francaise.fr

Laura Madar

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Proudhon modèle... CourbetTexte et mise en scène de  Jean Pétrement

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L’Art dormant.

Proudhon modèle Courbet nous plonge directement dans le village d’Ornans, si cher à Gustave Courbet   : il y est né, il y a énormément peint. L’atelier qui est présenté aux spectateurs apparaît immédiatement comme un lieu de réflexion, où le bruit et les lumières s’adaptent parfaitement aux mouvements de Gustave Courbet et de son modèle. Le premier instant est déjà un instant d’art puisque l’on découvre Jenny, posant, sous le regard précis et à la fois plein de désir du peintre. Sa muse est à la fois sa maîtresse. Tandis que l’envie a pris le pas sur son travail, Courbet se laisse aller aux formes nues, aguicheuses de Jenny et l’entraine dans la remise   : leurs ébats sont passionnés puis interrompus par la visite d’un ami de l’artiste   : Proudhon. Instantanément se crée un décalage flagrant entre les personnages ; d’abord surtout entre Proudhon, le philosophe aux idées bien arrêtées concernant les femmes et Jenny, celle qui veut l’égalité des sexes par-dessus

tout. Le premier assène ses pensées misogynes et traditionnalistes à la seconde qui se fait un malin plaisir de le remettre en question, d’un ton fort et provocateur. Courbet tente tant bien que mal d’être un médiateur entre ses deux compagnons mais les mots peu à peu atteignent une dispute qui voit à son paroxysme la sortie de Jenny. Les deux hommes sont confrontés l’un à l’autre en scène.

Proudhon modèle Courbet c’est une pièce de la rencontre. En réalité, Proudhon, le philosophe renommé, et Courbet, le peintre tantôt apprécié tantôt critiqué, se sont croisés et ont beaucoup échangé, notamment par une correspondance épistolaire. En revanche, Proudhon n’est sûrement jamais venu chez Courbet, à Ornans. C’est cette fiction-là qui instaure un vrai dialogue inédit entre les deux hommes, comme si la pièce était un document d’Histoire.

La rencontre est quelque peu chaotique car elle traite de dissensions tant artistiques que politiques. Les deux hommes sont amis, car ils trouvent un point de rencontre et des idées communes   : le rapport qu’ils ont à l’Etat, la posture fière et forte face à ce que doit être selon eux l’Art, la dignité tant artistique qu’humaine. C’est peut-être la façon individuelle qu’ils ont d’être artistes qui établit un rapport antinomique. Courbet est un homme à la sensibilité effervescente, c’est également un grand épicurien qui ne veut rien rater de la vie et qui veut goûter, presque exagérer de tous ses plaisirs. Il s’exprime avec des mots simples alors qu’il a une ambition si forte qu’elle se traduit par une prétention monstrueuse. Il a vocation d’un « pavillon du réalisme » lors de l’exposition universelle et désire en écrire un Manifeste. De prime abord, le spectateur s’insurge contre cette personnalité colérique, instable et imbue d’elle-même. Cependant, au fur et à mesure de la pièce, il est amené à changer d’avis et à découvrir une intériorité moins sûre d’elle, plus enfantine, plus proche de lui. Par tous ces aspects, Proudhon est opposé à lui. Il exprime une pensée sociale de l’art alors qu’il en donne au même moment une vision élitiste. Sa proximité avec le peintre n’est jamais éclatante, toujours en demi-teinte  : le philosophe s’avère être un grand misanthrope. Son écriture, ses réflexions, son art à lui proviennent d’une introspection révélant en vérité une peur de l’autre maladive. Courbet à l’inverse accepte les autres et il est un pont pour Proudhon entre sa vie et le milieu parisien des arts.

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La vraie force de cette pièce se situe dans sa mise en scène. Jean Pétrement, acteur de Proudhon, auteur du texte et de la mise en scène et directeur artistique de la compagnie Bacchus, réalise un travail impeccable. La scène est un atelier et présente une mise en abyme de par le tableau gigantesque qui y trône  : l’Atelier de Courbet. Cette toile est en cours de réalisation tout comme la pièce qui se joue sous nos yeux. Nous sommes face à deux toiles du peuple. D’une part, l’atelier intimiste du peintre présente des personnages qui sont télescopés de la peinture : Courbet notamment avec son accent paysan dont il est très fier représente celui qui créé et l’homme simple ; il est proche du peuple car il assume d’être un «  provincial parvenu à Paris  ». Le quatrième personnage qui les rejoint soit Georges le braconnier, joué par Lucien Huvier, est aussi un homme simple, aux accents paysans dénués de toute prétention. La mise en scène est précise et on savoure particulièrement le jeu de tous les acteurs. Diana Laszlo campe une femme de caractère annonçant les prémices de la lutte féminine pour leurs droits. Jean Pétrement incarne Pierre-Joseph Proudhon, en respectant la stature fière et impassible d’un homme qui était d’une intelligence remarquable. On admire particulièrement Alain Leclerc pour sa prestation étonnante d’un Gustave Courbet plus vraie que nature. Toute la douceur, toute l’impulsivité, toute la naïveté artistique sont retranscrites admirablement   : on croirait réellement être au XIXème siècle, à Ornans.

Proudhon modèle Courbet c’est un résultat fondamentalement réaliste à la hauteur du talent des deux hommes présentés. Avec les mêmes mots, Jean Pétrement écrit une pièce où l’on peut à la fois rire, être ému et revivre l’Histoire. Toutes les oppositions ont une faille et jamais aucune d’elles ne met à distance le spectateur, plongé dans sa lecture de cette immense toile courbetienne, à la philosophie proudhonienne.

C’est une fantastique exposition entre modernité picturale et théâtrale. L’Homme y est au centre, avec tous ses travers, toutes ses vérités.

Il ne faut surtout pas manquer Proudhon modèle Courbet : plongez dans l’intimité de l’Atelier.

Jean-Baptiste Colas-Gillot

À la Folie théâtre,6, rue de la Folie Méricourt, Paris XIème

du 1er septembre au 30 octobrePuis en tournée dans toute la FranceBillets à bas prix sur Billetreduc.com

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Minuit à ParisÉcrit et réalisé par Woody Allen

Avec Owen Wilson, Marion Cotillard, Rachel McAdams...

Minuit à Paris présente l’histoire d’un homme admiratif de Paris, qui y est en voyage avec sa femme pour quelques jours. Owen Wilson campe ce quadragénaire au regard naïf, plein d’enfance. Il se retrouve en symbiose avec cette ville qu’il aime tant alors que son couple est plus que vacillant. Un soir où il décide de se promener seul, les douze coups de minuit transforment son voyage en rêve éveillé   : Paris est plongé dans les années 1920.

Le projet de Woody Allen était audacieux mais il présente Paris d’un point de vue trop élitiste : les grands hôtels, les grands restaurants, les grands magasins desservent une ville pleine de beautés fondamentalement plus simples, plus populaires. Les rencontres improbables que fait le personnage d’Owen Wilson sont toujours exagérées et présentent un monde artistique qui ne retient que la caricature historique et d’un passé presque anecdotique. Le scénario qui aurait pu être original sombre dans un schéma austère. Alors que Paris vibre de jour et de nuit, je me suis lassé très rapidement de ce film, qui n’est pas, selon moi, un juste reflet de Paris que j’aime, que j’admire.

Jean-Baptiste Colas-Gillot

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Depuis 1973, Terrence Malick n’a réalisé que cinq long-métrages. Ses cinq projets ont été tour à tour salués par la critique. En 2011, son cinquième film, The Tree of Life, a eu la Palme d’Or - consécration de toute son œuvre.

Ce film est d’abord remarquable par le « style Malick » : une latence oppressante et progressive, une photographie minutieusement soignée et un point de vue philosophique presque métaphysique sur une vie semblant de prime abord simple. Il se dégage de ce film, comme de son réalisateur une aura mystérieuse.

Certains cinéphiles comparent The Tree of Life à 2001, L’Odyssée de l’espace puisque la trame diégétique ne se focalise pas seulement sur l’histoire de famille - l’autoritarisme de Brad Pitt, le désir d’émancipation des enfants vis-à-vis de leur père, etc. - mais expose une théorie subtile et à la fois libre sur l’Homme, la nature et le monde.

Jean-Baptiste Colas-Gillot

En salles le 17 mai 2011

The Tree of LifeÉcrit et réalisé par Terrence MalickC

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http://www.dailymotion.com/video/xhcj5i_francois-morellet-reinstallations_creation#from=embed

Réinstallations de François Morellet, au Centre Pompidoudu 2 mars au 4 juillet 2011, de 11h à 21h (nocturnes jusqu’à 23h les jeudis)

L’exposition Réinstallations est une rétrospective dédiée à une figure majeure de l’art contemporain français   : François Morellet. Considéré comme un précurseur du minimalisme et un pionnier de l’art abstrait géométrique, il a enclenché une réelle dynamique, par des visions qui lui sont tout à fait propres.

Le Centre Pompidou a centré l’exposition autour de la thématique des installations, en reprenant une sélection d’œuvres extraites de différentes expositions passées de l’artiste   : différentes visions de la carrière de celui-ci, divers matériaux (des néons, du métal, du bois,…) et un décor épuré.

Le temps de l’exposition, l’espace même devient le terrain de jeu de François Morellet   ; l’œuvre de l’auteur est semée sur les grands murs blancs et déborde même, en laissant place à l’imagination face à une logique géométrisée. Le parcours est ludique et chaque personne est invitée à découvrir par elle-même les installations exposées.

Réinstallations, c’est avant tout un jeu du regard. Un regard trouble face à un papier sérigraphié où l’homme est perdu par ses yeux. Des tubes de néon de différentes couleurs, parfois neutres, parfois violentes. Une recherche du sens là où seuls les titres des œuvres essaient de le créer.

François Morellet pense que «   l’œuvre ne renvoie qu’à elle-même   ». Pourtant, l’exposition donne du sens à son œuvre, en ce qu’elle implique un regard porté à un artiste. Il ne s’agit pas d’expliquer les installations présentées, mais plutôt de découvrir une œuvre par un regard aussi personnel – un regard spectateur et un regard artiste – que l’est celui de François Morellet.

La bibliothèque d’œuvres associée à l’exposition permet d’aller plus loin, de connaître mieux l’artiste, de découvrir des auteurs ayant eu le même souci esthétique, de parcourir différentes pensées de François Morellet à-travers des essais critiques, etc. Tout y est et peut-être même un peu trop   : le caractère exhaustif s’éloigne quelque peu de la seule exposition.

Réinstallations est à découvrir vivement pour les amateurs d’art contemporain et pour ceux qui ne connaîtraient pas encore François Morellet.

Jean-Baptiste Colas-Gillot

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N François MorelletRéinstallations

Au centre Georges Pompidou

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François MorelletL’Avalanche, 1996 (en haut)36 tubes de néon blancs, fils haute tension blancs400 × 400 cmCollection de l’artiste pour la présente versionUne première version de cette oeuvreest conservée au Neues Museum de Nuremberg© François Morellet© ADAGP, Paris 2011

François Morellet(en bas) 2 trames de tirets 0°-90°

avec participation du spectateur, 1971Tubes de néon blancs, commutateur

Dimensions variablesCollection de l’artiste

Forum d’art contemporain, 2000© François Morellet

© ADAGP, Paris 2011

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N Stanley Kubrick, l’expositionÀ la Cinémathèque Française

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La Cinémathèque est le lieu idéal pour découvrir ou redécouvrir un cinéaste. C’est un espace qui se consacre à l’édifice d’un patrimoine universel de la culture cinématographique. La Cinémathèque est accessible à tous. C’est cette grande ouverture qui fait de l’exposition Stanley Kubrick une réussite en demi-teinte.

Que de joie de parcourir l’œuvre magistrale d’un auteur tel Kubrick. Ce réalisateur a à son actif des chefs-d’œuvre de genres divers. On peut dire de lui qu’il a révolutionné beaucoup de codes du cinéma, en innovant, en philosophant, en dérangeant  : tout ça à la fois. Stanley Kubrick est l’auteur d’un Orange Mécanique ultraviolent, critique virulente et tranchante d’un monde qui évolue et qui cogne à la fois. Il est l’auteur aussi du vibrant Barry Lyndon, où l’on suit en deux parties la vie opportuniste d’un homme qui se voit d’abord propulsé au sommet avant de goûter à une chute zolienne vers les enfers. 2001, l’Odyssée de l’espace est également remarquable pour sa science-fiction au cœur d’une philosophie subtile et plurielle. Il ne faut pas oublier non plus Shining transposant l’horreur par un bain de lumière  : le monstre est partie intégrante de l’homme, c’est son intériorité même. Kubrick était un perfectionniste dans l’âme et il puisait son inspiration notamment dans la littérature   : Lolita, adaptation de l’œuvre-phare de Nabokov le souligne. Son inspiration gravitait beaucoup autour de thèmes, de leitmotiv, récurrents dans son œuvre   : la violence – atteignant son paroxysme grâce à une tension et une gradation précisément étudiées – et principalement le domaine militaire. L’armée, par ses enjeux divers, fascinait Kubrick, d’où de nombreux films tels Spartacus, Full Metal Jacket, etc. Enfin, n’oublions pas Eyes Wide Shut, son dernier long-métrage, dont il n’a pu achever entièrement le montage  : encore un génie pur servi par le jeu presque mystique de Nicole Kidman.

Stanley Kubrick, c’est un regard sur la société contemporaine et une retranscription originale et magistrale dans le fil de son œuvre. L’exposition de la Cinémathèque lui rend hommage en présentant sa carrière, en exposant des parties du décor de ses films, en dévoilant des storyboards et des scénarii inédits – dont celui sur Bonaparte qu’il voulait réaliser comme «   l’œuvre parfaite du XXème siècle   ». Finalement, cette exposition se révèle être un catalogue chronologique et quelque peu ludique autour de l’œuvre du cinéaste, sans jamais chercher toutefois à percer ses secrets, sans jamais s’aventurer sur la voie de l’interprétation, sans jamais vraiment présenter sa technique impeccable, sans jamais n’oser être dérangeant à la hauteur de toutes ses réalisations. La Cinémathèque établit un premier rapport au cinéaste, qui s’adresse en vérité à un public plutôt non-averti. L’exposition, qui plus est, souffre aussi d’un espace mal distribué et d’une organisation maladroite qui donne des allures de fourre-tout, sans justification artistique.

Les cinéphiles apprécieront tout de même la chance de pouvoir voir les films de Stanley Kubrick sur grand écran et c’est là un intérêt suffisant pour recommander à toutes et tous la Cinémathèque.

« RedRum ».

Jean-Baptiste Colas-Gillot

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RE Rencontre avec Léon Masson et Matthieu Dessertine

autour de Coït

Samedi 23 avril, je sors du Théâtre du Marais vers 20h30, après avoir vu Coït pour la deuxième fois. Coït c’est la nouvelle pièce écrite et mise en scène par Léon Masson, jouée par Matthieu Dessertine, accompagnée par le pianiste Guilhem Fabre et la voix de Louise Pasteau. Coït c’est la chair du théâtre, le théâtre de la chair.

Après la pièce, l’équipe va « boire un coup » au Café de la Bourse, en face du théâtre. Comédiens, metteur en scène, auteur, spectateurs, etc. se rassemblent pour un moment de simple détente. C’est dans cette ambiance légère que j’ai interviewé Léon Masson et Matthieu Dessertine, accroupis à mes pieds, tout sourire.

Laura Madar : Quel est votre parcours professionnel à tous les deux ?

Matthieu Dessertine : J’ai été élève au cours Florent, dans la classe libre. Après j’ai été au Conservatoire d’Art Dramatique de Paris, que j’ai à présent fini.

Léon Masson : J’ai fait les cours Florent, et je montais des mises en scènes à côté. J’ai commencé le théâtre en suivant une compagnie, par hasard, qui a monté des lettres d’amour que j’avais écrites.

L.M : Il s’agit de la compagnie des anges de comptoir ?

Léon : Non. En fait, après j’ai créé ma compagnie, Les Anges de Comptoir. J’ai commencé par prendre des cours de théâtre et comme je voulais faire de la mise en scène j’ai été au cours Florent, parce que c’était le plus connu, et notamment pour rencontrer des comédiens et créer ma propre compagnie. Quand j’ai vu un de mes textes monté, que je n’avais pas du tout aimé, je me suis rendu compte que je voulais mettre en scène mes propres spectacles. C’est comme ça que j’ai créé ma compagnie.

L.M : Léon, tu as un univers particulier. Tu la trouves où ton inspiration ?

Matthieu : C’est moi qui trouve son inspiration ! Pour Coït il m’a ramené une espèce de brouillon de texte qu’on a retravaillé tous ensemble, avec Guilhem, le pianiste.

Léon : C’est vrai que j’ai écrit un poème dramatique, c’est une pièce fragmentaire, exprès, il n’y a pas de fil conducteur, il n’y a pas de fil narratif. Ça parle de la chair et du désir, le plus basique qui soit. La chair dans les bars à cul, qu’on paye, et la mort. Le deuil amoureux qui rend fou, parce qu’il est physique. C’est le manque physique qui rend fou. Même des gens très bien finissent par pleurer et lécher le paillasson d’une nana alors qu’ils sont avocats. Pourquoi  ? Parce qu’ils ont une dépendance physique. C’est presque comme de la drogue. Je voulais mêler les deux et j’ai fait un poème dramatique pour créer une base de travail sur ce sujet.

L.M : Et tu avais Matthieu et Guilhem en tête depuis le début quand tu l’as écrit ?

Léon : Oui, j’ai écrit pour que Matthieu joue le texte et pour que Guilhem joue du piano.

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L.M : Et le choix de la musique, c’est qui ?

Léon : On l’a fait ensemble, tous les trois. On a passé des nuits à écouter des musiques sur youtube. Moi, n’y connaissant pas grand chose…

L.M : Matthieu, tu as beaucoup retravaillé le texte de Léon ?

Matthieu : Non, on a travaillé tous ensemble. Le principe de base c’était de faire un spectacle où on est ensemble, tous les trois. C’est une mise en scène de Léon mais on a tous apporté nos idées, notre univers. En tout cas, on a essayé. C’est pas une création collective mais presque.

Léon : C’est vrai que j’ai plus dirigé, j’ai fait des choix. Et travailler sur des petites formes monologuées, où on n’est pas beaucoup, c’est beaucoup plus facile à structurer. On a eu le temps de se perdre, de se retrouver, de changer des détails au dernier moment, tout en gardant la même base du poème dramatique.

L.M : C’était comment de travailler ensemble ?

Léon : Oh tu sais les acteurs…

Matthieu : C’était la deuxième fois qu’on travaillait ensemble en fait.

Léon : Oui, il avait pris un rôle dans une pièce qui s’appelle La nuit s’est abattue comme une vache, que j’avais écrite et qu’on avait faite à Avignon, dans plusieurs festivals, puis à la Renne Blanche… On avait joué un projet aussi qui n’a jamais vu le jour.

L.M : Vous avez envie de travailler ensemble à nouveau ?

Matthieu et Léon : Non.

Léon : Non mais on déconne comme ça, d’ailleurs on peut déconner, mais il y a des projets où c’est beaucoup plus délicat dans les relations entre les gens. Honnêtement, ça a vraiment été un plaisir. Il y a aussi tout simplement qu’on est trois, on était tous les trois assez disponibles sur une période, et il n’y a rien de plus agréable que de chercher et d’avoir le temps de chercher. Du point de vue de l’espace aussi, on est trois, c’est un monologue, on peut travailler chez nous, dans un garage… On n’est pas là à se dire « on a la salle jusqu’à telle heure ». Alors que quand t’as dix personnes sur un plateau il faut trouver une salle, ça coûte de l’argent… J’ai monté un spectacle avec 22 personnes, ça s’est très bien passé aussi mais c’est très différent du point de vue de l’organisation…

Matthieu : Et ça nous donne une liberté plus grande, même par rapport au spectacle. Je suis seul en scène et du coup je peux me permettre de réinventer plus facilement tous les soirs, de changer des choses s’il c’est nécessaire, d’une représentation à l’autre. Comme c’est pas une pièce avec 22 acteurs, les choses sont moins figées.

Léon : Oui, à partir du moment où ils sont deux, s’il y en a un des deux qui dérive, celui d’en face est perdu. Ici, on a le temps de se perdre, c’est ça que j’aime bien. Le grand jeu c’est qui perd gagne, parce que le but c’est de se perdre. C’est ça le théâtre. C’est pour sonder ce qu’est un être humain derrière.

L.M : Vous vous êtes rencontrés comment tous les deux ?

Matthieu : Au cours Florent.

L.M : Et Guilhem ?

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RE Léon : C’est moi qui le connaissais. Il avait déjà joué dans une pièce,

Jolie n’est pas le mot, une adaptation de Bukowski que j’avais montée.

L.M : Matthieu, y a-t-il une différence entre jouer dans un grand théâtre, comme à l’Odéon avec les Enfants de Saturne, et dans le petit théâtre du Marais, avec Coït ?

Matthieu : Non. Enfin il y a une différence technique, de taille, de puissance vocale… Mais je pense que je parle plus fort dans Coït que je ne parlais dans les Enfants de Saturne.

L.M : Et il n’y a pas de différence d’émotions ?

Matthieu : Non parce que si tu commences à te dire ça, tu fais des distinctions entre les lieux où tu joues et les gens avec qui tu travailles, et il ne faut pas.

L.M : Est-ce que tu mets du vécu dans ton jeu ?

Matthieu : Dans ce spectacle, oui. Pas toujours, mais là il me parle de quelque chose qui m’est proche en ce moment. Parce qu’ici c’est une mort physique, il parle du deuil physique, mais quand tu te sépares de quelqu’un, c’est une sorte de deuil aussi.

L.M : Vous avez des projets pour le futur ?

Léon : J’aimerais bien tourner J’éprouve, la pièce que j’ai montée avant Coït, qu’on a joué dans le chapiteau à Nanterre. On a d’ailleurs une lecture de prévue, au Lucernaire. Et j’aimerais bien tourner Coït aussi. Matthieu part en tournée pendant neuf mois avec Olivier Py, donc si on la reprend ce sera en 2012/2013. Peut-être quelques dates à droite à gauche, on verra. Mais au niveau des nouveaux projets, il faut que ça vive. J’ai monté deux pièces en six mois, avant j’étais à Avignon avec deux autres pièces, là je vais juste calmer un peu et essayer d’atteindre les institutions.

L.M : Donc toi Matthieu, tu seras en tournée ?

Matthieu : Oui, je vais retravailler avec Olivier Py. Il monte Roméo et Juliette et je fais Roméo. On joue à l’Odéon et après on a neuf mois de tournée à peu près. Sinon j’ai des jours de tournage bientôt.

L.M : Pour vous, le théâtre ça arrête le temps ?

Léon : Oui, c’est tout simple, c’est logique. Le théâtre c’est le seul endroit où on fait et on recommence. On a le droit de recommencer. Et donc on a le droit de le refaire indéfiniment. Du coup on a le droit d’arrêter le temps, et de le mettre en abîme. C’est pour ça que pour moi le théâtre c’est exactement comme la drogue, l’alcool… Un moment on sort de soi et on peut se regarder de l’extérieur. C’est un être humain qui joue un être humain qui joue un être humain… et qui cherche ce qu’est l’homme.

L.M : Et toi Matthieu, tu aimes bien recommencer ?

Matthieu : Moi je préfère faire du théâtre que tourner parce que je n’ai justement pas l’impression de recommencer quelque chose. Le jour où j’ai l’impression de recommencer quelque chose ça veut dire qu’il y a un problème.

L.M : Tu n’as donc pas l’impression d’arrêter le temps ?

Matthieu : Non parce que j’ai l’impression de revivre…

Léon : Mais tu n’as pas l’impression qu’un moment le temps s’arrête ? Moi je le vois dans ton jeu, il y a un moment où ça brule…

Matthieu : Oui, alors arrêter le temps dans le sens d’incarnation, être là, ici et maintenant. Arrêter le temps dans le sens d’être fondamentalement présent quelque part.

L.M : Vous avez quelque chose à ajouter ?

Matthieu : Je t’aime.

Du 7 au 30 avril 2011 les jeudis, vendredis et samedis à 19h.www.theatre-du-marais.com

Propos recueillis par Laura Madar (avril 2011)

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Ils étaient peu nombreux, ce 25 juin devant l’Odéon, à manifester pour soutenir les petites troupes de théâtre. Peu nombreux, mais très motivés.

Léon Masson est auteur, metteur en scène de la compagnie des Anges de Comptoir, assistant d’éducation et professeur d’Art dramatique. Cela fait 6 ans qu’il tourne avec sa compagnie, presque sans subvention, se retrouvant ainsi à ne pas pouvoir payer ses comédiens. Cela l’énerve au plus haut point, surtout lorsqu’il entend les subventions pharamineuses accordées à quelques grands théâtres.

Léon Masson proposait un apéro festif, pour manifester la colère de ces troupes sans le sou, le 25 Juin à 18h. Nous en avons profité pour lui poser quelques questions.

Rencontre avec Léon Masson autour de sa manifestation théâtrale

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Parmi les catégories qui composent les Feuillets, la partie thématique se démarque des autres. A chaque numéro, un thème est discuté puis adopté. Les autres catégories sont totalement indépendantes de ce choix : il n’y a pas de thème requis pour la partie littérature, pour les arts vivants, ainsi de suite.

Ce que nous recherchons pour cette catégorie, ce sont des critiques, des articles, des réflexions autour de la thématique choisie. Cette partie suit donc logiquement le plan général des Feuillets   : chacun est libre de parler de livres, de pièces de théâtre, etc. Si vous désirez parler d’un sujet original qui ne semble pas être retenu dans la ligne éditoriale, parlez-en ([email protected]) et cette proposition sera discutée – peut-être même acceptée !

Les Feuillets sont axés sur l’actualité culturelle. En cela la catégorie de la thématique est une exception. Si un évènement culturel, une sortie littéraire, etc. correspond au thème, vous pouvez bien sûr en parler. En revanche, il paraît évident que les articles retenus seront plutôt en-dehors de l’actualité – et c’est bien normal !

Pour le numéro 0, il n’y a pas de thème : nous ne voulions pas traiter d’un sujet trop rapidement pour un numéro proche d’une maquette. Pour le numéro 1, un thème a été sélectionné et il s’agit du surréalisme ! L’intérêt de ce sujet est qu’il est vaste, dynamique, encore assez proche de nous (il est né en 1924) et a touché des domaines artistiques variés.

Pour toutes vos questions, vos doutes, vos propositions, n’hésitez pas, contactez l’adresse email qui vous a été donnée plus haut.

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Nous ne pouvions pas traiter d’actualité culturelle sans examiner son fondement et son impact à un niveau politique.

Cette catégorie s’interroge sur de diverses questions comme les réformes touchant à l’enseignement supérieur, les actualités ministérielles et parlementaires autour de la culture, l’accessibilité des arts, etc. Beaucoup de réflexions se posent à nous en tant que jeunes auteurs, jeunes rédacteurs, jeunes journalistes.

Les Feuillets ne gravitent pas autour d’un pôle politique particulier   : nous n’avons aucune vocation de faire de la politique, nous voulons simplement objectivement rendre compte de son fonctionnement, à un niveau culturel. C’est le seul endroit où il vous sera demandé d’être neutre autant que faire se peut. Evitez de montrer un engagement et d’être polémique : un œil aiguisé n’est pas synonyme d’hostilité.

Les articles pourront être des comptes rendus synthétiques et sans paraphrase, des brèves telles des annonces de ce qui va se faire, des réflexions plus poussées avec un style assez libre.

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NOMENCULTUREACTUALITÉ CULTURELLE

Les Feuillets de Nomenculture recherche des rédacteurs et journalistes. Contactez-nous sur

[email protected]

www.nomenculture.fr

La thématique du prochain numéro, le numéro 1, sera le surréalisme.

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