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PATRIMOINE DES CÔTES DE FRANCE
LES PHARES
Le mot phare vient de Pharos, nom d’une île située au large d’Alexandrie en Égypte, sur laquelle Ptolémée Ier fit construire un phare monumental au début du iiie siècle avant J-C. Une série de
tremblements de terre a eu raison de l’édifice qui fut entièrement détruit au xive siècle. Ce phare antique de stature exceptionnelle
était considéré comme la septième merveille du monde : d’après les historiens et archéologues, il mesurait plus de cent mètres de
haut et était visible à 50 km de distance. Le phare d’Alexandrie aurait ainsi dépassé en hauteur le phare de l’île Vierge,
actuellement le plus haut phare d’Europe (82,50m). Aujourd’hui encore, le phare est l’emblème de la ville et du gouvernorat
d’Alexandrie et figure sur leurs drapeaux respectifs.
Phare, n. m. : tour édifiée sur une côte, sur un îlot ou à l'entrée d'un port, surmontée d'une source lumineuse puissante, servant à guider la navigation maritime pendant la nuit.
— Qu’est-ce qu’un phare ?
— Quatre siècles d’histoire des phares français
— Un héritage technique et historique
— L’avenir des phares : Cordouan
— L’avenir des phares : Cordouan, inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco
— L’avenir des phares : Les Baleines
— Les phares, lumières de nos côtes
— L’avenir des phares : l'association Phares de France / Senetosa
— L’avenir des phares : Armen / La Vieille
— L’avenir des phares : phares d'outre-mer
— Les phares dans l’imaginaire
— Les phares ouverts au public
— À découvrir
— Et à l’étranger ?
— Pour en savoir plus
p. 3
p. 4-5
p. 6-7
p. 8-9
p. 10-11
p. 12-13
p. 14-15
p. 16-17
p. 18-19
p. 20-21
p. 22-23
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p. 26
p. 27
SOMMAIRE
UN
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3
sous-directeur des servicesmaritimes et du contrôle, direction des affaires maritimes.
« Au temps de la navigation traditionnelle, les grands phares d’atterrissage annonçaient la terre pour les navires venant du large et prenaient le relais des astres pour confirmer calculs et estime. Avec l’avènement des aides radioélectriques et du positionnement par satellite, ils sont aujourd’hui un outil complémentaire. Les plus petits phares et feux de guidage qui jalonnent nos côtes continuent à jouer un rôle important pour orienter les navires à l’entrée des ports ou dans les zones de navigation dangereuses. La modernisation des phares dans leur fonction de signalisation maritime constitue l’un de nos grands chantiers. Nous faisons en sorte de les rendre plus économes en énergie, grâce à des ampoules de faible consommation énergétique ou des sources d’énergie renouvelables. Points hauts à terre comme en mer, les phares ont de nombreux atouts. Ils servent de support à des antennes-relais pour les réseaux radio des centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS). Ils contribuent à l’observation scientifique : on mesure par exemple l’impact des vagues sur la structure de l’édifice, permettant de calibrer les pylônes des futures éoliennes en mer. »
comprenant balises, tourelles,
amers, feux de port, bouées, tourelles, espars
et phares.
6 112ÉLÉMENTS DE
SIGNALISATION MARITIME
Le phare fait partie des établissements de signalisation maritime, à savoir les dispositifs visuels, sonores ou radioélectriques qui contribuent au positionnement des navires. Le phare est administrativement défini comme un établissement remplissant au moins trois des quatre critères suivants :• une fonction d'atterrissage • une hauteur au-dessus du sol de plus de 20 mètres • une portée supérieure à 20 milles • un ensemble bâti, en particulier des logements de gardiens.
Ceci est un phare
Phare de Contis (Landes) Feu de Port-Joinville (Vendée)
Ceci n’est pas un phare
La signalisation maritime en France
du patrimoine des phares, incluant les
maisons-phares (qui ne répondent pas à la définition
technique du phare), la plupart
en activité.
220 BÂTIMENTS
« Une richesse technologique et culturelle »
ÉCLAIRAGE de ... Vincent Denamur,
1 512FEUX
135 PHARES
QU'EST-CE QU'UN PHARE ?
4
Kéréon
Le Stiff
Augustin Fresnelet ses appareils lenticulaires
Édifié selon les plans d'Augustin Fresnel, il est un modèle de grand phare pour le programme national d'équipement des côtes.
Vauban fait construire une tour à feu sur l'île d'Ouessant pour surveiller les abords du port de Brest et y guider les navires de la Marine.
Cordouansignale depuis plus de 400 ans l'entrée de l'estuaire de la Gironde.Goulphar
Les Héaux de Bréhat
Les Baleines
La Pointe des Dames Eckmühl
Saint-Pol
Le Planier
Bien qu'on le nomme phare, il s'agit d'un feu.
Il est représentatif des maisons-phares,
nombreuses sur le littoral français.
Son site abrite la vieille tour des Baleines,
construite en 1682, et un musée installé dans l'ancienne école des gardiens de phare.
Construit sur un récif (les Épées de Tréguier),
c'est l'un des plus anciens phares français en mer.
1611169918221835
1840
1854
1867 1897
1916
1939
1947
D’HISTOIRE DES PHARES FRANÇAIS
SIÈCLES
5
xviie SIÈCLE
L’histoire moderne des phares de France commence dans l’estuaire de la Gironde, avec la construction de la tour monumentale de Cordouan.
xviiie SIÈCLE
Les routes maritimes menant aux grands ports du royaume voient ensuite apparaître les premières tours à feux éclairées par des feux de bois ou de charbon, puis des lampes plus sophistiquées brûlant de l’huile.
xixe SIÈCLE
Une Commission des phares, installée en 1811, propose en 1825 un plan natio-nal d’équipement des côtes. Les appareils lenticulaires du savant Augustin Fresnel (1788-1827) en sont le fer de lance technologique. Le grand phare devient un objet générique, dont un plan-type est proposé à Belle-Île avec le phare de Goulphar (1835).Dans les années 1860, ce programme est pratiquement achevé. Cependant, sous la pression des marins, de nombreux autres phares sont construits, en particulier les pittoresques maisons-phares ou des phares métalliques. À la fin du xixe siècle, les phares bénéficient d’innovations technologiques qui permettent d’accroître leur portée, comme l’électrification ou l’adoption des brûleurs à pétrole. De hautes tours dotées d’appareils modernes sont construites, à Penmarc’h (phare d’Eckmühl - 1897) et à l’île Vierge (1902).
xxe SIÈCLE
Les chantiers de l’Iroise - La Jument (1911) et Kéréon (1916) - constituent des morceaux de bravoure d’ingénierie maritime, au terme d’un siècle d’or des phares.Les importantes destructions de la Seconde Guerre mondiale relancent de manière tragique une ultime période de constitution du patrimoine bâti des phares, dont les projets sont confiés à des architectes.
Ces 10 phares sont localisés sur la carte p.14-15.
Kéréon est un phare-monument en mer d'Iroise, à l'intérieur richement décoré.
Ce phare bigouden doit son nom au maréchal d'Empire Davout, prince d'Eckmühl.
Dessiné par l'architecte Gustave Umbdenstock, ce feu à la silhouette originale est le symbole du port de Dunkerque.
Situé au large de Marseille et haut de 66 mètres, il est le dernier très grand phare construit en France.
Des associations signataires avec l’État de conventions d’occupation temporaire de certains phares portent des projets de mise en valeur et d’ouverture au public.
Les services des phares et balises du ministère de la Mer exploitent et maintiennent en capacité opérationnelle les établissements de signalisation maritime dont les phares et maisons-phares.
Les services du ministère de la Culture étudient et protègent (classent ou inscrivent) les phares, leurs dépendances et leurs objets mobiliers présentant un intérêt historique ou artistique au titre des monuments historiques, et assurent le contrôle scientifique et technique des travaux de restauration conduits sur ces biens.
Les collectivités territoriales (communes, intercommunalités, syndicats mixtes, départements, régions) interviennent dans
des projets de rénovation et de mise en valeur des phares emblématiques du littoral.
Le Conservatoire du littoral met en valeur les phares qui lui sont
affectés dans les espaces remarquables protégés de nos côtes (îles, caps). Il engage des travaux de rénovation, définit un projet de valorisation avec ses partenaires (collectivités territoriales, privés) et reçoit le cas échéant l’aide du mécénat.
Le parc naturel marin d’Iroise met en valeur les phares qui ont été construits dans son périmètre de compétence et anime, avec les phares et balises et la DRAC Bretagne, l’Observatoire des phares en mer de l’Iroise.
LES ACTEURS DU PATRIMOINE DES PHARES
U N H É R I T A G E T E C H N I Q U EE T H I S T O R I Q U E
MINISTÈREDE LA CULTURE
7
CÉLINE GITTON, technicienne en charge du contrôle de conformité à la subdivision des phares et balises de Brest.
« Au sein de l’équipe du centre d’exploitation et
d’intervention de la subdivision des phares et balises de Brest, je suis en charge du contrôle de conformité sur le littoral finistérien, de Pors-Poulhan à Loquirec. Cette mission de l’État consiste à s’assurer que toutes les aides à la navigation
correspondent aux dispositifs décrits dans le système de balisage maritime et sont en cohérence avec la base de données nationale relative aux aides à la navigation, Aladin, et avec les documents nautiques du Service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM). Je veille à ce que soient identiques ce qui a été décidé, ce qui figure sur les cartes des navigateurs et ce qu’ils voient en mer. Cette mission est d’autant
plus intéressante que, pour accomplir les tâches – recueil de données sur site, recherches documentaires, saisie et animation de la démarche – je suis amenée à travailler avec l’ensemble des agents de la subdivision : collègues du centre d’exploitation et d’intervention, marins de l’armement des phares et balises et agents des affaires nautiques. »
Jusqu’aux années 2000, et à l’exception de Cordouan classé dès 1862, peu de phares bénéficiaient d’une protection au titre des monuments historiques.
Après l'inventaire mené par les historiens Francis Dreyer et Jean-Christophe Fichou pour le compte des ministères de la Culture et de l'Équipement au début des années 2000, des mesures de protection significatives sont adoptées entre 2008 et 2012. Près de 100 phares sont désormais inscrits ou classés, sur tous les littoraux français. Cette campagne de protection au titre des monuments historiques témoigne de la diversité architecturale, technique et paysagère des phares de France : phares en mer, en ville, sur les caps et dans les îles ; phares de granite, de briques ou feux métalliques. La subdivision des phares et balises de Dunkerque, le bateau-feu Sandettié et des navires des phares et balises sont également protégés.
ININTERVIEWVIEW
« Je suis amenée à travailler avec l’ensemble des agents de la subdivision. »
En ville En mer
Sur un cap Sur une île
Des phares monuments historiques Saint-Mathieu (29) La Giraglia (2B) Calais (62) Les Héaux de Bréhat (22)
U N H É R I T A G E T E C H N I Q U EE T H I S T O R I Q U E
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2005-2019 Restauration des extérieurs et des boiseries de l’appartement de l’ingénieur.
2019-2021 Restauration de l’intérieur du fût, du vestibule, de l’appartement du roi et de la chapelle. Pour cette dernière, des études ont été menées pour définir un protocole de restauration adapté, respectant l’authenticité du bien et son intégrité dans le temps.
Des conditions extrêmesLes travaux se déroulent dans des conditions extrêmes. Au-delà de la technicité que repré-sente ce chantier, son contexte et son empla-cement isolé en pleine mer contribuent à en faire un chantier d’exception. Les ouvriers travaillent et logent sur place pendant les campagnes d’hiver. Les approvisionnements en matériels et matériaux sont acheminés pour la plupart en hélicoptère ou par navire.
8 ouvriers et 2 gardiens vivant tout l’hiver au phare.
Un co�t de 6 millions d'euros entre 2013 et 2021, pris en charge pour moitié par l’État et pour moitié par les collectivités parte-naires.
De nombreux corps de métiers d'art (menuiserie, taille de pierre, ferronnerie...).
Des tonnes de matériaux et matériels acheminés
Plus de 10 ans de travaux de res-tauration menés en sai-son hivernale pour per-mettre la poursuite de l’accueil des visiteurs d’avril à octobre.
par hélicoptère et par les moyens nautiques des phares et balises, depuis le port de Verdon-sur-Mer.
L'AVENIRNIRDESPHAPHARESRES
En chiffres En chiffres
Le chantier de Cordouan Le chantier de Cordouan
Mis en service en 1611 après 27 ans de travaux, le phare de Cordouan, dans l’estuaire
de la Gironde, est le plus ancien phare de France encore en activité, le premier
à avoir été classé au titre des monuments historiques et le seul phare en mer
ouvert à la visite : 23 000 visiteurs annuels y accèdent
en bateau au départ des ports de Royan et du Verdon-sur-mer et débarquent
à marée basse sur les bancs de sable autour du phare.
Battu par les vagues à marée haute et lessivé par les tempêtes, Cordouan subit
des conditions extrêmes qui imposent une politique d'entretien complexe.
Cordouan Cordouan
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Chef-d’œuvre du génie humain et symbole de l’histoire des phares dans le monde, le phare de Cordouan a été inscrit en juillet 2021 sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.
Conçu sous Henri IV à la gloire des rois de France et rehaussé à la Révolution, le phare de Cordouan éclaire depuis 1611 l’embou-chure de l’estuaire de la Gironde. Il est au-jourd’hui considéré comme une merveille d’architecture et un symbole de l’innovation technologique. Lors de l’exhaussement du
phare en 1790, Joseph Teulère y a réalisé un chef-d'œuvre absolu de l’architecture à la française et Augustin Fresnel y a testé en 1823 sa lentille à échelon, une technologie qui a révolutionné l’éclairage des côtes du monde.
Retour sur la candidatureLancée officiellement en 2016, la candida-ture pour une inscription sur la liste du Patri-moine mondial de l’Unesco a mobilisé tout un territoire dans une vision pérenne, respec-tueuse et ambitieuse du monument et de son environnement. Elle a été portée par le Syndicat mixte pour le développement de l'estuaire de la Gironde (regroupant les col-lectivités territoriales), qui est gestionnaire du site, en lien avec le ministère de la Mer et le ministère de la Culture. L'enjeu ? Faire parta-ger au monde entier la valeur symbolique, historique, technologique et architecturale de ce monument-phare emblématique.
67,5 mètres de haut.
250 watts de puissance pour l’ampoule.
7 mois d’ouver-ture aux visites d’avril à octobre.
23 000 visiteurs/an
301 marches
19,5 milles (plus de 31 km) de portée pour le secteur blanc, 15,6 milles (plus de 25 km) pour le secteur rouge et 15,2 milles (plus de 24 km) pour le secteur vert.
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Un monument emblématique Un monument emblématique
En chiffres En chiffres
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Ronan Floch, chef de la subdivi-sion des phares et balises à la direc-tion interrégionale de la mer Sud-At-lantique« Situé en mer, en position
centrale à l’entrée de l’estuaire de la Gironde, Cordouan est d’abord un phare d’atterrissage et de jalonnement pour les navires qui arrivent du large ou longent la côte. Il sert également de séparateur entre la passe du sud, empruntée par les navires de pêches, et celle du nord, utilisée par les navires de commerce se rendant dans l’un des sept terminaux du grand port maritime de Bordeaux. Ses secteurs colorés, vert et rouge, mettent en lumière des bancs dangereux pour la navigation. Cordouan regroupe à lui seul toutes les fonctions de sécurité maritime attachées à un phare. »
Pour découvrir le phare de Cordouan,
rendez-vous sur :
www.phare-de-cordouan.fr
2021 Inscription du phare de Cordouan au Patrimoine mondial de l'Unesco.
2019 La France porte officiellement la candidature de Cordouan.
2016 Lancement de la candidature officielle à l'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
1862 Classement au titre des monuments historiques.
1823 Augustin Fresnel teste pour la première fois sa lentille à échelons qui équipe aujourd'hui la plupart des phares du monde.
1790 Joseph Teulère le surélève. Le phare atteint 67,50 m, sa hauteur actuelle. Ce rehaussement et l'escalier de pierre sont une prouesse technique.
1611 Premier allumage du phare construit par Louis de Foix.
Témoignage Témoignage
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La rénovation du site a permis la mise en place d’un espace musée grand public avec des séquences didactiques, dans l’ancienne école des gardiens de phare, au pied de la vieille tour. À l'entrée du phare, une exposition des différents états des bâtiments du site au fil des siècles mesure le chemin parcouru en matière de signalisation maritime de la pointe des Baleines.
La vieille tour et le bâtiment qui abrite le musée ont été complètement restaurés. Les logements des gardiens ont été convertis en salles de réunion et des manifestations grand public ont lieu sur le site à l’image du festival Jazz au phare en été.
POUR EN SAVOIR PLUS :Le site est ouvert tous les jours, toute l’année.
[email protected]él : 05 46 29 18 23
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Raconter au public Raconter au public la grande aventure la grande aventure des phares des phares
Un projet global Un projet global et cohérent et cohérent
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Le phare des Baleines, au nord de l’île de Ré, s’inscrit
dans un ensemble architectural remarquable qui comprend des bâtiments
racontant la signalisation maritime et son évolution depuis le xviie siècle.
Le site accueille de très nombreux visiteurs : chaque année, près d’un million
de personnes passent les grilles de son parc et 180 000 visitent
le grand phare, le musée et la vieille tour.
Le phare des Baleines et celui des Baleineaux, en mer, sont mis en service en 1854. Ils remplacent la vieille tour des Baleines construite sous Vauban en 1682.C’est un site représentatif du programme de signali-sation maritime établi en 1825 par les ingénieurs des
phares et balises. L’ensemble des bâtiments et le parc n’ont pas subi de transformations majeures mais, en raison des agressions de la mer et de la vétusté de certains bâtiments, d’importants travaux de rénova-tion ont été nécessaires.
Un site emblématique Un site emblématique
Les Baleines Les Baleines
LES PHARES, LUMIÈRES DE NOS CÔTES
LE PHARE DE L’ÎLE VIERGE (Finistère), le plus haut phare de France et d’Europe (82,50m)
Penfret
TévennecSaint Mathieu
Ar-MenLa Vieille
Île Vierge
Les Baleines
Contis
Le Stiff
Goulphar
Héaux de Bréhat
La Pointe des Dames
Eckmühl
Kéréon
Grand Jardin
SAINT-PIERRE- ET-MIQUELON
GUADELOUPE
NOUVELLE-CALÉDONIE
GUYANE
LA RÉUNION
Amédée
Nord Atlantique - Manche ouest
102 phares et feux remarquablesdont 35 phares protégés au titre des monuments historiques, 24 phares en mer et 20 phares ouverts à la visite (205 000 visiteurs par an)
LE PHARE AMÉDÉE (Nouméa, Nouvelle-
Calédonie), le plus grand phare métallique de France
Outre-mer
17 phares et feux remarquablesdont 10 phares protégés au titre des monuments historiqueset 2 phares ouverts à la visite (25 000 visiteurs par an)
Bel-Air
Gatteville
La Jument
Cordouan
Sud-Atlantique
24 phares et feux remarquablesdont 19 phares protégés au titre des monuments historiqueset 11 phares ouverts à la visite (600 000 visiteurs par an)
LE PHARE DES BALEINES (île de Ré, Charente-Maritime),
le phare le plus visité (plus de 150 000 visiteurs par an)
Les principaux phares et feux du littoral de FranceMARTINIQUE
15
LES PHARES, LUMIÈRES DE NOS CÔTES
Retrouvez en p. 24 la liste des 44 phares ouverts au public
LE PHARE DE LA CANCHE (Le Touquet, Pas-de-Calais), un exemple de phare urbain
220 PHARES ET FEUXremarquablesdont :
62 MAISONS-PHARES
32 PHARES EN MER
105 protégésau titre des monuments historiques
44 ouverts à la visite
LE PHARE DE SAINT-GERVAIS (Fos-sur-Mer, Bouches-du-Rhône),
le phare le plus récent (1978)
La Canche
Saint-Gervais
Cap Béar
Le Planier
La Giraglia
Saint Pol
Manche est - mer du Nord 38 phares et feux remarquables dont 22 phares protégés au titre des monuments historiques et 8 phares ouverts à la visite (51 000 visiteurs par an)
Méditerranée
39 phares et feux remarquablesdont 19 phares protégés au titre des monuments historiqueset 3 phares ouverts à la visite ou lieu d'exposition (30 000 visiteurs par an ; 3 ouvertures à venir)
Calais
Les principaux phares et feux du littoral de France
En chiffres En chiffres
« Armée du rayon de
Fresnel [...], la France
se fit une ceinture de
ces puissantes flammes
qui entrecroisent leurs
lueurs [...] »
Jules Michelet, La Mer (1861), chapitre VIII "Les phares"
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Afin de préserver et de valoriser les mémoires matérielle et immatérielle des phares, l’association Phares de France vise à rassembler les compétences et à faire connaître au plus grand nombre les savoirs et les techniques. Basée à La Rochelle, cette association se préoccupe de l’avenir des phares, réfléchit à leur mise en valeur et à leur gestion, mais aussi à la législation. En regroupant des gestionnaires de phares, Phares de France met en avant ces acteurs en Europe et plus largement dans le monde. Il s’agit aussi d’améliorer les connaissances du public sur les phares par des rencontres, des expositions et d'autres événements.
Phares de France entend constituer un réseau d’échanges entre gestionnaires de phares pour partager expériences, savoir-faire et idées.
Phares-de-France-Logo.indd 4 27/09/2018 19:03
POUR EN SAVOIR PLUS :Association Phares de France
Musée maritime de La RochellePlace Bernard Moitessier17000, La RochelleSite : pharesdefrance.frContact : [email protected]
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L'association Phares de France L'association Phares de France
17
Le phare de Senetosa dresse son étonnante silhouette
double sur le Capu di Senetosa. Premier refuge littoral
de Corse, il accueille randonneurs et plaisanciers.
Mis en service le 15 mai 1892, Senetosa est le dernier phare construit en Corse après le naufrage en 1887 du Tasmania. Ce navire, parti de Bombay, a sombré sur les récifs des Moines de Bonifacio avec à son bord le maharadjah Sir Portab Singh, qui rejoignait le Jubilé de la reine Victoria. La Lloyd’s, compagnie d’assurance du maharadjah, a fait pression sur le gouvernement français pour qu’un phare signale ces écueils dangereux. Dans un contexte de rapprochement diplomatique entre le Royaume-Uni et la France, le service des phares et balises a été chargé de bâtir
au plus vite cet ouvrage. Gardienné jusqu’en 2008, il a été le premier phare transféré au Conservatoire du littoral en 2012. Le chantier de rénovation complet a pris fin en 2016. Le phare est aujourd’hui visitable et sert de refuge d’étape côtier sur le sentier du littoral, entre Tizzano et Campomoro.
EN SAVOIR PLUS Facebook @PharedeSenetosa
Senetosa Senetosa
Senetosa Senetosa
18
Le phare a fait l'objet d'un ravalement et d'une réfection des joints du mur de sou-tènement de la lanterne et de ceux de l’embase du phare. Un autre chantier a permis de moderniser la lanterne et son système d'alimentation, qui dataient de 1981. Le changement de lampe pour réduire sa portée (de 23 milles
à 21 milles, soit près de 34 km) et le passage d’une alimentation directe par groupe électrogène à une alimentation sur batterie cyclée ont permis de réduire par trois les besoins énergétiques du phare. Le recours à des hélicoptères a été néces-saire pour la dépose des ouvriers et des matériaux sur le phare.
La construction du phare d’Ar-Men, entre 1867 et 1881,
a été un chantier long, périlleux et maintes fois interrompu.
Lieu de travail extrêmement éprouvant pour les gardiens,
il a été surnommé l'Enfer des enfers.
Pour les phares en mer d’Iroise, battus par les vagues et souvent difficiles d’accès par mauvais temps, les opérations d’entretien et de maintenance assurées par les services des phares et balises peuvent être spectaculaires et nécessitent des moyens d’accès sécurisés. Depuis 2011, la subdivision des phares et balises de Brest a conduit plusieurs chantiers, notamment sur les phares de La Vieille et d’Ar-Men, ainsi qu’une campagne de sécurisation des grandes tourelles en mer d’Iroise.
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Ar-Men Ar-Men
Ar-Men Ar-Men
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La chute du mât de charge (ou mât Temperley) pendant la tempête de mars 2008 a nécessité la sécurisation de l’accès au phare : mise en place de garde-corps, reconstitution des marches d’accès et réparation du plateau.En 2013, une nouvelle phase de travaux a consisté à assurer l’étanchéité du chemin de ronde et la réfection des planchers. Les difficultés d’accès par la mer ont imposé le recours à des hélicoptères pour acheminer sur le site quatre
agents des phares et balises et les matériaux nécessaires aux chantiers. Ces travaux sur le phare ont visé à pérenniser la construction.
Ce phare, reconnaissable à sa forme de tour
médiévale, a été édifié entre 1882 et 1887
pour baliser le passage du raz de Sein avec
Tévennec. Le mât de charge qui permettait
la relève des gardiens et l’approvisionnement
a été emporté dans une tempête en 2008.
EN SAVOIR PLUS dirm.nord-atlantique-manche-ouest. developpement-durable.gouv.fr
rubrique Sécurité maritime > Signalisation maritime
La Vieille La Vieille
La Vieille La Vieille
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Situé à 587 km de l’équateur, il est ainsi soumis à un climat équatorial chaud et humide. Le phare de l’île Royale a été construit par le Service des travaux publics de la Guyane avec le concours des bagnards de l’administration pénitentiaire. Phare automatisé d’une hauteur totale de 28,7 mètres, son entretien est assuré par le service des phares et balises de Cayenne. L’énergie nécessaire à son fonctionnement est fournie par la centrale électrique de l’île.
Phare d’atterrissage mis en service le 14 juillet 1934, le phare de l’île Royale est situé au sommet ouest de l’île qui fait partie des îles du Salut à 8 milles nautiques de Kourou.
L'AVENIRNIRDESPHAPHARESRES
Le phare Le phare de l’île Royale de l’île Royale en Guyane en Guyane
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Situé sur la commune de Sainte-Suzanne, le Phare de Bel-Air a été mis en service le 15 octobre 1846. Il est le dernier et extraordinaire témoin du passé maritime de l’île de La Réunion.
POUR EN SAVOIR PLUS :Bastien Lumet
Mesurant près de 22 mètres de haut, il a été conçu pour l’atterrissage des navires venant d’Orient et évi-ter les naufrages sur les côtes dangereuses du nord-est de l'île. Il a été classé au titre des Monuments histo-riques le 18 juin 2012. Il abrite désormais l'office de
tourisme intercommunal de Sainte-Suzanne. L'ancien logement de fonction du gardien et la salle des ma-chines sont voués à devenir un lieu d'expositions et muséal. Le site du phare est géré par la communauté intercommunale du nord de la Réunion.
Phares Phares d'outre-mer d'outre-mer
Le phare de Bel-Air sur l'île de La Réunion Le phare de Bel-Air sur l'île de La Réunion
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LES PHARES DANS L’IMAGINAIRE
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Les qualités esthétiques et la richesse
symbolique des phares n’ont jamais
cessé d’impressionner les hommes et d’inspirer
les artistes : nombre de créateurs se sont
emparés de ce thème, sous ses différentes facettes,
tant dans les arts visuels que dans la littérature.
L’esthétique du phare
Édifice aux dimensions souvent imposantes, silhouette verticale qui tranche avec l’horizontalité du paysage maritime, le phare est fréquemment représenté dans les peintures modernes et contemporaines figurant des scènes maritimes.
tableau de Joseph Vernet (1714-1789), Marine, le midi ou le calme ; peinture de Râmine sur carte marine, La Hève.
Les phares sont aussi un objet photographique recherché, notamment les phares en mer : illustrant la lutte contre les éléments, en proie aux tempêtes et balayés par des vagues gigantesques, ils offrent au public un spectacle saisissant sous l’objectif de photographes qui se sont spécialisés sur le sujet.
Jean Guichard , phare de la Jument, photographié en janvier 2014.
Le personnage du gardien
Le phare est un espace clos, lieu de travail et de vie où le gardien est « assigné à résidence » pendant la durée de son service. L’isolement, le caractère répétitif des tâches à effectuer évoquent une vie monacale, hors du temps. Jean-Pierre Abraham dans son récit Armen (1967) a livré un récit méditatif sur son expérience de gardien de ce phare en mer entre 1961 et 1964.
Dans la fiction, le phare est un décor de choix pour des huis clos, avec le gardien pour personnage. Dans son album Armen (2008), le dessinateur Briac fait cohabiter dans le phare du même nom les deux gardiens et des hommes de la Marine allemande pendant la seconde guerre mondiale.
extrait de Armen de Briac, éditions Le Télégramme, 2008.
L’aventure, le fantastique
Derniers lieux habités à la limite des terres face à l’immensité d’une mer perçue comme inhospitalière et dangereuse, les phares ont inspiré de nombreux récits fantastiques ou d’aventures, comme Le Phare du bout du monde de Jules Verne. Dans ce roman paru en 1905, les trois gardiens de ce phare situé sur l’île des États en Argentine sont attaqués par des pirates.
illustration de Georges Roux pour la couverture du roman de Jules Verne, 1905.
L’imagerie populaire
Le phare est un symbole populaire de l’univers marin. Cartes postales, objets de décoration, supports publicitaires… ont exploité largement l’image du phare, qui connaît toujours un grand succès.
Publicité pour la pile Le phare, années 1950.
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MANCHE EST / MER DU NORD
BATEAU-FEU SANDETTIÉBATEAU-FEU SANDETTIÉ Dunkerque (59) museeportuaire.com CALAISCALAIS Calais (62) - pharedecalais.com CARTERETCARTERETBarneville-Carteret (50)otcdi.comGATTEVILLEGATTEVILLEGatteville le phare (50)phare-de-gatteville.fr GRAVELINESGRAVELINES Gravelines (59) tourisme-gravelines.fr LE TOUQUETLE TOUQUET Le Touquet (62) - letouquet.com OUISTREHAMOUISTREHAMOuistreham (14)caenlamer-tourisme.frRISBAN RISBAN Dunkerque (59) museeportuaire.com
NORD ATLANTIQUE / MANCHE OUEST
ARMANDÈCHE ET TOUR ARMANDÈCHE ET TOUR D'ARUNDEL D'ARUNDEL Les Sables-d'Olonne (85)BATZBATZÎle de Batz (29) - iledebatz.comCAP FRÉHELCAP FRÉHELPlévenon (22) - plevenon.fr CRÉAC’HCRÉAC’HOuessant (29) - pnr-armorique.fr GOULPHARGOULPHARBangor, Belle-Île-en-Mer (56)ccbi.fr ÎLE VIERGEÎLE VIERGEPlouguerneau (29)ecomusee-plouguerneau.frÎLE WRAC’HÎLE WRAC’HPlouguerneau (29)ippa-ile-wrach.bzh
ÎLE D'YEUÎLE D'YEUL'Île-d'Yeu (85)LA CROIXLA CROIX (en kayak)Loguivy de la mer (22)cc-paimpol-goelo.comLES POULAINSLES POULAINSSauzon, Belle-Île (56) - ccbi.fr PENMARC’H/ECKMÜHLPENMARC’H/ECKMÜHLPenmarch (29) - penmarch.frPENMEN PENMEN Île de Groix (56) - groix.frPETITE FOULEPETITE FOULEÎle d’Yeu (85) - ile-yeu.frPOINTE SAINT-GILDASPOINTE SAINT-GILDASPornic (44) - pornicagglo.frROSCOFFROSCOFFRoscoff (29) - roscoff.frSAINT-MATHIEUSAINT-MATHIEUPlougonvelin (29)Facebook @Phare.Saint.Mathieu SEINSEINÎle de Sein (29)mairie-iledesein.comSTIFFSTIFFOuessant (29) - ot-ouessant.frTRÉZIENTRÉZIENPlouazel (29) - tourismeplouarzel.fr
SUD-ATLANTIQUE
BIARRITZBIARRITZBiarritz (64) - biarritz.frCHASSIRONCHASSIRON Saint-Denis-d’Oléron (17) chassiron.netCAP FERRETCAP FERRET Lège-Cap-Ferret (33) phareducapferret.comCONTISCONTISSaint-Julien-en-Born (40)contis-tourisme.com CORDOUANCORDOUAN Le Verdon-sur-Mer (33) phare-de-cordouan.fr
LES BALEINESLES BALEINES Saint-Clément-des-Baleines (17)lepharedesbaleines.frLA COUBRELA COUBRE La Tremblade (17) la-tremblade.comLE RICHARDLE RICHARD Jau-Dignac-et-Loirac (33) phare-richard.comPATIRAS PATIRAS Pauillac (33) - refugedepatiras.comPOINTE DE GRAVEPOINTE DE GRAVE Le Verdon-sur-Mer (33) asso-cordouan.fr SAINT-GEORGES-DE-DIDONNESAINT-GEORGES-DE-DIDONNESaint-Georges-de-Didonne (17)saintgeorgesdedidonne.com
MÉDITERRANÉE
LA GACHOLLELA GACHOLLEArles (13) - reserve-camargue.org Organisation d'expositions par la réserve nationale de CamargueMÔLE SAINT-LOUISMÔLE SAINT-LOUISSète (34) - tourisme-sete.comSENETOSASENETOSASartène (2A) Facebook @PharedeSenetosa
Prochainement :CAP BEARCAP BEARPort Vendres (66) ESPIGUETTEESPIGUETTELe Grau du Roi (34) GAROUPEGAROUPEAntibes (06)
OUTRE-MER
AMÉDÉEAMÉDÉENouméa, Nouvelle-Calédonie (98)amedeeisland.comBEL AIRBEL AIR Sainte-Suzanne, La Réunion (97)lebeaupays.com
OUVERTA U P U B L I C
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À D É C O U V R I R
Le musée des Phares à Ouessant Depuis 1983, le musée des Phares et Balises est installé dans l’ancienne centrale électrique du phare du Créac'h, désaffectée dans les années 1970. Le parcours actuel, consacré à l’histoire de la signalisation maritime, va être enrichi et étoffé autour de l’aventure humaine des phares et de leur dimension imaginaire.
Le Centre national des phares Le musée d’Ouessant est l’assise d’un projet plus large de création d'une institution de référence sur le patrimoine et l’histoire des phares à l'horizon 2021 : le Centre national des phares. Le projet comprend l’aménagement d’un pôle de conservation et de restauration de la collection nationale et de deux lieux de valorisation des collections.
Le patrimoine des phares et balises est constitué de l'ensemble des éléments matériels et immatériels qui permettent de transmettre une histoire passionnante. Si les phares en constituent la partie la plus visible, d'autres lieux présentant des éléments du patrimoine mobilier méritent une visite.
L'ancien musée des Phares à Paris
Le bateau-feu Sandettié à Dunkerque
Le musée des Phares à Ouessant Le conservatoire des Bouées à Plouhinec
Le Musée portuaire de DunkerqueCréé dans les années 1980, ce musée s'est spécialisé dans les bateaux-feux, nombreux dans le Pas-de-calais. Le bateau-feu Sandettié y est conservé et est ouvert à la visite.
Le Musée national de la Marine à ParisIl conserve des pièces rares du patrimoine des phares comme les premières lentilles d'essai de Fresnel ou la maquette du bateau-feu Ruytingen.
La flotte du service des pharesPlusieurs anciens navires de la flotte du service des phares – dont le yacht-baliseur Clapotis, les baliseurs côtiers Martroger et Somme II, la vedette de ravitaillement Horaine – naviguent toujours sur les côtes de France. Ils sont la propriété de particuliers ou d’associations qui les ouvrent parfois à la visite.
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La France n'est pas le seul pays à posséder un riche patrimoine des phares. Ayant débuté autour de la Méditerranée dans l'Antiquité, la construction de phares est européenne au Moyen Âge et à l'époque moderne. Elle se développe sur tous les littoraux du monde aux xixe et xxe siècles, le long des routes maritimes et coloniales. De nombreux pays cherchent aujourd'hui à valoriser ce patrimoine.
E T À L ' É T R A N G E R ?
Norvège
Le paysage du littoral norvégien offre
de multiples aspects : mer ouverte, ré-
cifs, fjords profonds, archipels compo-
sés d’îles de toutes tailles… dans des
conditions climatiques qui font de cette
côte l'une des régions les plus rudes et
les plus difficiles pour la navigation.
Pour y sécuriser le trafic maritime,
200 grands phares ont été bâtis, la plu-
part entre 1830 et 1910. On trouve de
grands phares en fer, en pierre et en
béton, ainsi que des bâtiments en bois.
Tous les phares norvégiens sont au-
jourd’hui automatisés.
En 2008, la Norvège a été le premier
pays au monde à se doter d'un plan
national de protection des phares.
84 d'entre eux font désormais partie
des monuments historiques. La même
année, une coopération a débuté entre
l'administration des phares et balises et
quatre musées pour constituer une
collection et faire connaître l’histoire
des phares. Ce travail est coordonné
par le musée des phares de Norvège,
situé à Lindesnes, au sud du pays.
Maroc
Le phare fait partie des technologies
que l’Occident impose au monde dans
ses colonies et les détroits stratégiques
au cours du xixe siècle.
C'est le cas sur la côte marocaine du
détroit de Gibraltar, après le naufrage de
la frégate-école Doña Isabel au large de
Tanger en 1860, qui entraîne dans la mort
250 jeunes cadets de la Marine brési-
lienne. Au nom des nations chrétiennes
et aux frais du sultan, l'ingénieur et archi-
tecte français Léonce Reynaud est char-
gé de construire un feu à l’entrée du
détroit de Gibraltar, allumé en 1864.
Une cinquantaine d’années plus tard,
quand la France et l’Espagne instaurent
le protectorat, un réseau de 36 grands
phares est construit sur les côtes maro-
caines. Le grand phare de Casablanca, El
Hank (1920), dont Albert Laprade a
dessiné le couronnement et aménagé les
abords, est d’une qualité architecturale
remarquable. Le service des phares du
Maroc se réapproprie désormais cet
héritage en conduisant une politique de
préservation et de mise en valeur très
active.
Irlande
Le service des phares d'Irlande, les Com-
missioners of Irish Lights (CIL), créé en
1810, gère les 80 phares de République
d’Irlande et d'Irlande du Nord. Certains
d'entre eux portent des noms célèbres :
Fastnet, Skellig Michael, Bull Rock, Eagle
Island, Slyne Head... Tous sont automa-
tisés depuis 1997 et contrôlés depuis le
dépôt de Dun Laoghaire, établi à
quelques kilomètres au sud de Dublin.
Phare de Lindesnes
(Norvège)
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P O U R E N S A V O I R P L U S
LIVRES HISTOIRE DES PHARES
Phare de Kéréon 1916-2016. Un siècle dans le courant, éditions Snoeck, 2016.
Philippe (Bernard), Une aventure industrielle francaise : BBT 1862-1984, éditions du Palio, 2016.
Dreyer (Francis), Éclairer la mer. Les optiques de phares et leurs constructeurs, Presses universitaires de Rennes, 2015.
Goven (Jean-François) et Guigueno (Vincent) (dir.), Les phares, monuments historiques des côtes de France, éditions du Patrimoine, 2013.
Guigueno (Vincent), Les phares, Gallimard (Découvertes), 2012. TÉMOIGNAGES, MONOGRAPHIES LOCALES OU RÉGIONALES
Cozan (Louis), Un feu sur la mer. Mémoires d’un gardien de phare, Les oiseaux de papier, 2010.
Guichard (Jean) et Parc naturel marin d'Iroise, De mémoire de phares, Ouest-France, 2012.
Le Cunff (Louis), Feux de mer, L'Ancre de Marine, 2000 (1ère éd., 1954).
Peret (Jacques) Cordouan, sentinelle de l'estuaire, Geste, 2007
ROMANS Le Braz (Anatole), Le Gardien
du feu, La Digitale, 1993 (1re éd., 1900). Abraham (Jean-Pierre), Armen
Le Seuil, 1967. Rachilde, La Tour d’amour, Le Mercure
de France, 1994 (1re éd., 1899). Verne (Jules), Le Phare du bout du
monde, Gallimard, 2004 (1re éd., 1905).
BANDES DESSINÉES ET BEAUX LIVRES
Chabouté, Tout seul, Vent d’Ouest, 2008. Fichou (Jean-Christophe) et Guichard
(Jean), Phares en tempêtes, éditions Ouest-France, 2017.
Lepage (Emmanuel), Ar-Men, éditions Futuropolis, 2017.
Weber (Patrick) et Nicobyde, Sang de Sein, éditions Vents d'ouest, 2018.
Regards croisés en Bretagne,Collectif Breizhscapes, 2015.
Briac, Armen , éditions Le Télégramme, 2008.
Rubinstein (Bernard), Éclats de phares, Glénat, 2011.
SITES INTERNETMinistère de la Mermer.gouv.fr
Association Phares de Francepharesdefrance.fr
Nord Atlantique – Manche ouestdirm.nord-atlantique-manche-ouest.developpement-durable.gouv.frrubrique Sécurité maritime > Signalisation maritime - phares & balises
Manche est - mer du Nord dirm.memn.developpement-durable.gouv.frrubrique Balisage maritime > Les phares
Sud-Atlantique dirm.sud-atlantique.developpement-durable.gouv.frLa sécurité maritime > Signalisation maritime
Méditerranéedirm.mediterranee.developpement-durable.gouv.frRubrique Sécurité maritime -> Le service des phares et balises
Site du phare de Cordouan, candidat Unescophare-de-cordouan.fr Site du musée des Phares d’Ouessant pnr-armorique.frrubrique Visiter > Le réseau des musées et maisons à thèmes > Musée des phares et balises
Bibliothèque patrimoniale en ligne de l'École des ponts ParisTech consacrée à l'histoire des phareswww.bibliothequedesphares.fr
L'entretien des phares d'Irlande est fi-
nancé grâce aux droits de feux (light
dues) perçus sur les navires en escale.
Afin de pallier la vacance des logements
naguère occupés par les gardiens, les CIL
cherchent des usages alternatifs, accueil-
lant par exemple des ornithologues ou
bien proposant des phares à la location.
Cette activité a été confiée à l'Irish Land-
mark Trust.
Phare de Loop Head
(Irlande)
Phare du cap Spartel
(Maroc)
« Quand le ciel éteindra ses étoiles avares,
Pour éclairer l'espoir, l'homme a planté des phares
Sur les rocs, les écueils, la pointe des îlots ;
Dès que meurt le soleil, la côte illuminée
Déploie avec lenteur une large traînée
De sa lumière ardente à l'horizon des flots.
LES PHARES, patrimoine des côtes de Franceest une publication du ministère de la Mer | Édition octobre 2021Chefs de projet éditorial : O. Brosseau, A. Estable et S. Yousfi - Rédaction : V. Guigueno, S. Yousfi, S. Ferrand et O. Brosseau - Secrétaire de rédaction : I. Flégeo - Conception et réalisation graphique : F. Chevallier et H. Vanmalle - Crédits photos : p. 2 Fotolia (gravure) - p. 3 L. Mignaux/Terra (phare) ; D. Coutelier/Terra (feu) - p. 4-5 J.-B. Héron (dessins) ; bibliothèque de l’École nationale des ponts et chaussées (portrait de Fresnel - Cote ENPC 4°1217) ; A. Fux/ Musée national de la Marine (lentille de phare) - p. 6-7 Fotolia (Calais et Saint-Mathieu) ; L. Mignaux/Terra (Héaux de Bréhat) ; DRAC Corse (Giraglia) - p. 8 J. Gaumy/Magnum Photos (haut droit) ; A. Gilbert - p. 9 Taybott/Fotolia - p. 10 JBen - p. 11 Reflet du monde - p. 12 L. Mignaux/Terra - p. 13 J.-M. Chauvet - p.14 Fotolia (Amédée) ; DRAC Bretagne (Île Vierge) ; J.-M. Chauvet (Les Baleines) ; D. Grimberg / Phares de France - p. 15 DIRM MED - p. 18 DIRM NAMO - p. 19 DIRM NAMO (rappel le long du phare) ; L. Mignaux/Terra - p. 20 direction de la mer de la Guyane - p. 21 PhilnCo (en haut), direction de la mer sud de l'océan Indien (escalier et lentille), É. Léocadie - p. 22 P. Dantec/Musée national de la Marine (tableau de Vernet) ; Râmine (tableau la Hève) ; J. Guichard (La Jument) ; Briac (BD) ; collection B. Rubinstein (Illustration J. Verne, affiche publicitaire) ; Fotolia (phare décoratif) - p. 25 B.Desnos/musée du Créac’h ; collection particulière F. Dreyer (musée Trocadéro) ; V. Guigueno (Sandettié) ; DIRM NAMO (conservatoire des Bouées) - p. 26-27 Fotolia (Cap Spartel) ; R. Dybvik (Lindesnes) ; V. Guigueno (Loop Head).
Réf. : DICOM-DGITM-DAM/BRO/14103-4 - Octobre 2021 Impression : Imprimé en France sur papier 100 % recyclé et certifié écolabel européen - ecolabel.com
Si le ciel est peuplé d'étoiles inutiles,
À Noirmoutier, Penmarch ; à Barfleur, aux Sept-Iles ;
À l'avant de la terre, aux rochers d'Ouessant ;
Aux dunes de Saintonge, aux deux caps de la Hève,
Partout, à la même heure, une flamme se lève
Et jette dans la nuit un cercle éblouissant. »
André Lemoyne, « Les gardiens du feu » (extrait), Les charmeuses, 1864.
