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Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS Par KARINE MAHEUX T.S. 03 382 271 Essai synthèse sous la supervision de Mme Nadia L’Espérance Présenté dans le cadre de la Maîtrise en intervention en toxicomanie Université de Sherbrooke Faculté de médecine et des sciences de la santé © 12 septembre 2014 L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

Les pratiques d'intervention précoce en dépendance auprès des

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Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents

en contexte de première ligne, dont en CSSS

Par

KARINE MAHEUX T.S.

03 382 271

Essai synthèse sous la supervision de Mme Nadia L’Espérance

Présenté dans le cadre de la Maîtrise en intervention en toxicomanie

Université de Sherbrooke

Faculté de médecine et des sciences de la santé

© 12 septembre 2014

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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RÉSUMÉ

Au Québec, les interventions précoces en dépendance sont une pratique en développement au

sein des différents organismes œuvrant auprès des adolescents en difficulté et de leurs parents,

mais elles comportent leur part de défis. Le présent essai synthèse tentera, par une recension

des écrits, de dresser un portrait des pratiques d’intervention précoce reconnues en

dépendance auprès des jeunes âgés de 12-18 ans dans un contexte de première ligne,

particulièrement dans les Centres de santé et des services sociaux (CSSS). Les résultats ont

permis de dégager des composantes essentielles des modèles d’intervention pour les jeunes

ainsi que l’importance des activités de repérage et de détection. Il semble avoir consensus à

l’effet que le choix de pratique doit être adapté selon le groupe de jeunes ciblé, aux types de

consommateur en fonction du stade de changement. Les approches motivationnelles et en

cognitivo-comportementales sont prometteuses. À la lumière des informations colligées,

quelques recommandations ont été émises entre autres dans l’applicabilité des différents

modèles dans un contexte de CSSS.

MOTS-CLÉS

Intervention précoce, dépendance, adolescent, soins primaires

KEY WORD

Early intervention or brief intervention, substance abuse, teenagers, primary care

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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TABLE DES MATIÈRES

Résumé ....................................................................................................................................... ii

Remerciements ........................................................................................................................... v

Liste des acronymes .................................................................................................................. vi

Liste des tableaux ..................................................................................................................... vii

Introduction ................................................................................................................................ 1

1. Objectif de l’essai synthèse ................................................................................................... 1

1.1. Préoccupations liées à la pratique professionnelle ....................................................... 1

1.2. État de situation concernant l’intervention précoce chez les jeunes ............................ 3

1.2.1. Bref portrait de la consommation des substances psychoactives chez les

adolescents ..................................................................................................... 3

1.2.2. Pertinence de l’intervention précoce auprès des adolescents ........................ 5

1.2.3. Contexte d’intervention en CSSS .................................................................. 6

1.3. Objectif de l’essai synthèse ............................................................................................ 7

2. Méthodologie ......................................................................................................................... 8

2.1. Moyen : Description et justification ............................................................................. 8

2.2. Déroulement des activités ............................................................................................ 8

2.2.1. Étape 1 : Élaboration de la fiche de lecture ................................................... 8

2.2.2. Étape 2 : Recherche documentaire et l’accès aux sources ............................. 9

2.2.3. Étape 3 : Critères d’inclusion et d’exclusion des articles trouvés et retenus 10

2.2.4. Étape 4 : Méthode d’analyse des articles ..................................................... 10

3. Analyse des informations colligées ..................................................................................... 11

3.1. L’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents ................................. 11

3.1.1. Principales composantes communes des modèles d’intervention précoce .. 11

3.1.2. Intervention précoce en troubles concomitants auprès des adolescents ...... 13

3.2. Dépistage, Repérage et Détection .............................................................................. 14

3.2.1. Méthodes de dépistage par usage des marques biologiques ........................ 14

3.2.2. Repérage et Détection .................................................................................. 15

3.2.2.1. Instruments de repérage et de détection ................................................ 16

3.3. Description des modèles d’intervention précoce ....................................................... 17

3.3.1. Modèles d’intervention brève en fonction du stade de l’usage .................... 18

3.3.2. Modèles inspirés ou similaires au SBIRT .................................................... 20

3.3.2.1. Modèle de l’American Academy of Pediatrics et les autres modèles qui

s’apparentent ......................................................................................... 21

3.3.2.2. Programme Vire au Vert ....................................................................... 22

3.3.3. Modèles basés sur les approches motivationnelles ...................................... 23

3.3.3.1. Modèle transthéorique du changement ................................................. 23

3.3.3.2. Intervention motivationnelle brève (IMB) ........................................... 24

3.3.3.3. Entretien motivationnel (EM) ............................................................... 26

3.3.4. Modèles basés sur les approches cognitivo-comportementales ................... 27

3.3.4.1. Modèle de prévention de rechute de Marlatt (1985) ............................. 29

3.3.4.2. Habiletés et stratégies de coping ........................................................... 29

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4. Discussion ............................................................................................................................ 31

4.1. Analyse critique des principaux constats observés ...................................................... 31

4.2. Recommandations ........................................................................................................ 34

4.2.1. Liées aux activités de repérage et de détection ............................................ 34

4.2.2. Liées aux modèles d’intervention précoce auprès des adolescents ............. 35

4.2.3. Liées à l’implication des parents dans les interventions précoces ............... 35

4.2.4. Liées aux stratégies d’intervention précoce basées sur Internet .................. 36

4.3. Retombées possibles de l’essai ..................................................................................... 37

Liste des références .................................................................................................................. 38

Annexe A : Modèle de fiche de lecture .................................................................................... 49

Annexe B : Facteurs de risque et signaux d’alarme à considérer pour le repérage des jeunes à

risque d’avoir des problèmes de consommation aux SPA .................................... 50

Annexe C : Traduction française de l’outil CRAFFT .............................................................. 51

Annexe D : Les objectifs d’intervention en fonction des stades de l’usage des SPA chez les

adolescents inspirés du DSM-IV-TR..................................................................... 52

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier toutes les personnes suivantes pour leur soutien et leur contribution à

plusieurs égards dans la réalisation de mon essai synthèse.

Premièrement, merci à Mme Marianne Saint-Jacques pour m’avoir appuyée au tout début de

ma démarche. Merci également à ma directrice d’essai synthèse, Mme Nadia L’Espérance,

qui a su me diriger d’une main de maître jusqu’au bout de l’accomplissement de mon projet.

Toutes les deux m’avez apporté un grand appui dans la réalisation des travaux, vous m’avez

encouragée à poursuivre malgré les embûches et je vous remercie pour votre disponibilité.

Merci également à Mme Karine Bertrand et M. Jorges Florès Aranda pour les commentaires

dans le cadre des séminaires me permettant de soutenir l’avancement des travaux.

Merci au CSSS Drummond, que ce soit mes collègues ou mon employeur, pour les diverses

mesures d’appui et de soutien en regard de mon projet d’essai synthèse.

Finalement, merci à mon conjoint ainsi qu’à mes proches pour leur soutien, leurs

encouragements, leur grande patience et leur compréhension durant toute la durée de la

réalisation de l’essai synthèse.

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LISTE DES ACRONYMES

AAP American Academy Pediatric

AEOR Accueil – évaluation – orientation - référence

ASSS Agence de la santé et des services sociaux

AUDIT Alcohol Use Disorders Identification Test

BIM Brief interview motivationnel

BNI Brief Negociated Interview

CCLAT Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies

CLSC Centre local des services communautaires

CSSS Centre de santé et des services sociaux

CRD Centre de réadaptation en dépendance

CRAFT Car - Relax - Alone - Forget - Family/friends - Trouble

DEP-ADO Dépistage de consommation problématique d’alcool et des drogues chez

les adolescents et les adolescentes

DSM-IV-TR Diagnostic and Statistical of Mental Disorder IV-TR

EM Entretien motivationnel

EQSJS Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire

IMB Intervention motivationnelle brève

ISQ Institut de la Statistique du Québec

MSSS Ministère de la Santé et des Services sociaux

NIAAA National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism

NIDA National Institute on Drug Abuse

SBIRT Screening, Brief intervention, Referral, Treatment

SPA Substance psychoactive

TCC Thérapie cognitivo-comportementale

RISQ Groupe de recherche et d’intervention sur les substances psychoactives

du Québec

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Consommation d’alcool, de drogues et de polyconsommation chez les jeunes

du secondaire au cours d’une période de douze mois précédent l’EQSJS 2010-

2011 ....................................................................................................................... 3

Tableau 2 : Brève synthèse des conséquences associées à l’usage des SPA sur la santé

physique, psychologique et psychosociale .............................................................. 4

Tableau 3 : Mots-clés identifiés en fonction des concepts-clés de l’objectif de l’essai

synthèse ................................................................................................................... 9

Tableau 4 : Brèves descriptions des composantes d’un modèle d’intervention précoce

adaptées aux adolescents ....................................................................................... 12

Tableau 5 : Descriptions des balises d’interventions brèves en troubles concomitants chez

les jeunes ............................................................................................................... 13

Tableau 6 : Brèves descriptions des termes de dépistage, de repérage et de détection ............ 14

Tableau 7 : Pistes d’intervention du modèle SBIRT selon le degré du risque associé à la

consommation chez les jeunes selon l’AAP .......................................................... 21

Tableau 8 : Brèves descriptions et particularités des modèles similaires au SBIRT ............... 22

Tableau 9 : Stades de changement du modèle transthéorique en fonction des stratégies

d’intervention ........................................................................................................ 24

Tableau 10 : Les six éléments du FRAMES ............................................................................ 25

Tableau 11 : Brèves descriptions des stratégies d’intervention en cognitivo-

comportemental ..................................................................................................... 28

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

INTRODUCTION

Depuis la hiérarchisation des services en dépendance et les nouvelles responsabilités

octroyées par le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) (2006) aux services du

réseau de la santé et des services sociaux en dépendance 1ere

ligne, l’intervention précoce

auprès des jeunes est une pratique en développement. Depuis les dernières années, quelques

programmes de ce type ont été développés au Québec majoritairement au sein du milieu

scolaire ou des Centres Jeunesses, mais peu d’initiatives au sein des Centres de santé et des

services sociaux (CSSS) : les groupes de réflexion sur les drogues du CJM-IU, le programme

Pif jaune dans la région du Bas-Saint-Laurent (milieu scolaire et centre jeunesse) et le

programme Apte du Centre Québécois de lutte aux toxicomanies (milieu scolaire), le

programme Déclic et Intermède dans les Laurentides (milieu scolaire). Au sein des CSSS, à

notre connaissance, un seul programme a été répertorié soit le programme Vire au vert du

CSSS Drummond. Dans le cadre de cet essai synthèse, je me suis intéressée aux pratiques

d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents 12-18 ans pouvant s’appliquer

dans un contexte de première ligne, mais particulièrement dans les CSSS, afin d’approfondir

mes connaissances sur ces pratiques ainsi que pour répondre à certaines préoccupations

professionnelles en explorant la littérature existante sur le sujet. Le présent ouvrage se divise

en quatre parties distinctes soit la présentation de l’objectif de cet essai, le moyen identifié

pour y répondre, une analyse critique des informations colligées et finalement, la discussion

concernant les constats, les recommandations ainsi que les retombés possibles.

1. L’OBJECTIF DE L’ESSAI SYNTHÈSE

1.1. PRÉOCCUPATIONS LIÉES À LA PRATIQUE PROFESSIONNELLE

Depuis 2006, mon parcours professionnel m’a amenée à œuvrer au sein de quelques CSSS et

d’un Centre de réadaptation en dépendance (CRD). En 2010-2012, dans le cadre de mes

fonctions comme intervenante désignée en dépendances au sein du CSSS Drummond, je me

suis intéressée à la clientèle jeunesse lors des travaux visant le développement d’une offre de

service en intervention précoce en dépendance pour les adolescents, soit le programme Vire

au vert implanté dans l’organisation en 2012. Ce type de pratique comprend un ensemble

d’interventions réalisées auprès des jeunes ayant des comportements à risque ou

problématiques associés à leur consommation de substances psychoactives (SPA) (Santé

Canada, 2008), soit des activités de repérage, de détection, d’intervention brève et de

référence (Saint-Jacques et coll., 2009; Santé Canada, 2008). Mon expérience m’a permis

d’observer certains enjeux reliés à ces pratiques auprès des adolescents en contexte de CSSS.

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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L’un de ces enjeux est, bien que le MSSS (2006) recommande la réalisation systématique des

activités de repérage et de détection, elles semblent être utilisées aléatoirement et non

uniformément dans une finalité plus curative que préventive lorsqu’il y a des inquiétudes par

rapport à l’usage de SPA chez un jeune. Au-delà des difficultés reliées à ces activités au sein

des CSSS, il semble que la hiérarchisation des services et la trajectoire de service du MSSS

(2006) ne sont pas toujours appliquées telles que proposées, et ce, malgré les efforts visant

l’amélioration du cheminement des jeunes vers les services appropriés. Malgré un mécanisme

d’accès bien défini en toxicomanie pour la région (CRD Domrémy Mauricie/Centre-du-

Québec, 2008), les jeunes ne sont pas toujours référés vers les services appropriés. Les CRD

reçoivent peu de références des CSSS (Tremblay et coll., 2014), les jeunes correspondant aux

services de 1ere

ligne sont encore dirigés vers les services en dépendance (la 2e ligne) et la 2

e

ligne réfère peu vers la 1ere

ligne. Il est d’ailleurs recommandé de poursuivre les mesures

d’intervention précoce (détection, intervention brève et référence) pour favoriser les

références vers la 2e ligne par de la formation des professionnels en 1re ligne (Tremblay et

coll., 2014)

Malgré la présence d’une offre de services d’intervention précoce pour les jeunes au CSSS

Drummond, le programme actuel est sous-utilisé et il a davantage été adressé aux services

psychosociaux généraux alors qu’initialement, il était prévu de rejoindre également la

clientèle d’autres services du CSSS, soit en santé mentale et de réadaptation pour les troubles

de comportements. Bien qu’il y ait eu plus d’interventions lorsqu’un intervenant y a été

désigné, cette sous-utilisation pourrait s’expliquer par la difficulté dans le recrutement, la

méconnaissance du service, le manque de connaissances au regard de la dépendance et

l’inconfort des intervenants à intervenir auprès de cette problématique, le roulement du

personnel et des gestionnaires, des mesures d’appui (formations, promotion du service, etc.) et

des ressources (financières, humaines, matériels) très restreintes pour l’implantation. Il y a

lieu de se questionner si le programme doit être mieux adapté pour répondre aux besoins plus

spécifiques de certains groupes de jeunes en difficulté. De plus, notre expérience nous amène

à observer que le jeune à risque se présente différemment de leurs pairs ayant une

consommation problématique, car leur besoin d’aide et leur malaise quant à leurs habitudes

nous apparaissent moins présents. Ils semblent avoir un meilleur sentiment d’efficacité

personnelle pour atteindre leurs objectifs. Finalement, à notre connaissance, il n’y a pas eu

d’étude québécoise réalisée pour identifier les enjeux d’implantation de ce type de pratique

auprès des jeunes en contexte CSSS.

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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1.2. ÉTAT DE SITUATION CONCERNANT L’INTERVENTION PRÉCOCE CHEZ LES JEUNES

1.2.1. Bref portrait de la consommation des substances psychoactives chez les

adolescents

Au Québec, l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011 (EQSJS)

dresse un portrait détaillé des habitudes de consommation chez les jeunes (Laprise et coll.,

2012). Selon cette enquête, 60 % des élèves du secondaire auraient consommé de l’alcool à au

moins une occasion au cours de l’année précédant l’enquête comparativement à 27 % pour la

consommation des drogues. Le cannabis, soit 25 %, en fait la drogue la plus consommée. La

proportion des élèves du secondaire qui consomment de l’alcool ou une drogue et qui ont une

polyconsommation augmente selon l’année d’étude (Tableau 1). Ce constat est similaire à

d’autres enquêtes au Canada (Young et coll., 2011; Adalf, Begin et Sawka, 2005) et aux

États-Unis (National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism [NIAAA], 2007). Ceci étant

dit, il apparaît indiqué d’adapter les pratiques préventives en fonction de l’âge de l’adolescent

(Young et coll., 2011; Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie

[CCLAT], 2007).

Tableau 1

Consommation d’alcool, de drogues et de polyconsommation chez les jeunes du secondaire au cours

d’une période de douze mois précédant l’EQSJS 2010-2011

Notes. Laprise et coll., 2012

Par ailleurs, les jeunes seraient plus susceptibles que les adultes à avoir des comportements à

risques associés à leur consommation et à en subir des méfaits (Adlaf et coll., 2005). Le but

de l’intervention précoce est de ralentir l’évolution et de réduire ou d’éliminer ses

conséquences associées aux SPA qui peuvent perturber le développement éducationnel, social

et professionnel des jeunes. (Santé Canada, 2008; Kirby et Keon, 2004). La majorité des

jeunes du secondaire n’aurait pas une consommation à risque ou problématique, mais 5 %

correspondent à un « feu jaune »1 (une problématique en émergence probable) et 5 % à un

« feu rouge » (problématique évidente). La proportion d’élèves « feu jaune » et « feu rouge »

1 Degrés de sévérité de la consommation aux SPA des adolescents selon l’outil DEP-ADO (Germain et coll.,

2013) utilisé dans le cadre de l’enquête de l'EQSJS (2012)

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Sec. 1 Sec. 2 Sec. 3 Sec. 4 Sec. 5

Alcool

Drogues

Polyconsommation

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augmente selon l’année d’étude et les garçons seraient plus nombreux que les filles à se

retrouver dans ces deux catégories (Laprise et coll., 2012). Considérant la hiérarchisation des

services en dépendance, il est recommandé que les services offerts soient adaptés selon le type

de consommateur (MSSS, 2006), c’est-à-dire des services d’intervention précoce en 1ere

ligne

pour un degré de « feu jaune » et des services spécialisés pour un degré de « feu rouge »

(Germain et coll., 2013).

Parmi les comportements à risque, une consommation régulière et prolongée ainsi qu’un

usage excessif augmente les risques de vivre des conséquences associées (Young et coll.,

2012; Paglia-B et Adlaf, 2007). Chez les adolescents de 15-19 ans, il y aurait une hausse de

l’usage excessif d’alcool (+ 5 consommations par occasion) passant de 23,2 % à 25,5 % entre

2000-2001 à 2009-2010 (Institut de la Statistique du Québec [ISQ], 2014). Il y a d’autres

comportements qui sont considérés à risque : prendre place dans un véhicule dont le

conducteur est sous l’effet d’une substance SPA (incluant le jeune lui-même) (Young et coll.,

2012; Gagnon et Rocheford, 2010; Paglia-B et Adlaf, 2007), avoir des conduites sexuelles à

risque (Gagnon et Rocheford, 2010; Paglia-B et Adlaf, 2007) et prendre part à des pratiques

d’injection des drogues (Roy et coll., 2007). Tel que l’illustre la synthèse de ces auteurs

(Tableau 2), les conséquences associées à l’usage des SPA chez les jeunes sont nombreuses

sur le plan physique, psychologique et psychosocial (Gagnon et Rocheford, 2010).

Tableau 2

Brève synthèse des conséquences associées à l’usage des SPA sur la santé physique, psychologique et

psychosociale

Conséquences sur la santé physique Conséquences

psychologiques Conséquences psychosociales

Problèmes associés à l’état

d’intoxication (court ou long

terme) et aux symptômes de

sevrage.

Transmission des ITSS, avoir

des grossesses non désirées

Subir des traumatismes (blessure

ou décès suite à un accident)

Atteintes neurologiques

Problèmes émotionnels

et de santé mentale.

Problèmes de

comportements, dont les

gestes délinquants.

Problèmes de violence (abus

physique et sexuel)

Problèmes judiciaires

Difficultés scolaires (ex.

absentéisme et décrochage scolaire)

Problèmes relationnels avec

l’entourage (famille, amis et

amoureux)

Dépenses excessives et/ou pertes

d’argents.

Notes. Tirée des auteurs (Laprise et coll.; 2012, Gagnon et Rocheford, 2010; Bertrand et coll., 2006; Paglia-B et

Adlaf, 2007)

De plus, l’usage des SPA à un âge précoce augmenterait le risque d’avoir une problématique

de consommation à long terme soit à l’âge adulte (Young et coll., 2011; Buchmann et coll.,

2010; Santé Canada, 2008; Paglia-B et Adlaf, 2007) et elle est préoccupante à cet âge compte

tenu des enjeux développementaux (Bertrand et coll., 2006). D’ailleurs, l’intervention précoce

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pourrait permettre de diminuer la consommation au cours de l’adolescence et de réduire

l’incidence de développer un problème de consommation à l’âge adulte (D’Amico et coll.,

2008). Concernant l’âge d’initiation, la proportion des élèves du secondaire à s’initier à

l’alcool avant l’âge de 12 ans serait de 10 % comparativement à 1,6 % pour les drogues. La

proportion d’élèves initiés à l’alcool augmente avec l’âge (21 % avant l’âge de 13 ans à 82 %

avant l’âge de 17 ans) et c’est le même constat pour les drogues (4,9 % avant l’âge de 13 ans à

46,4 % avant l’âge de 17 ans) (Laprise et coll., 2012). Considérant ce constat, les stratégies à

privilégier sont de retarder l’initiation aux SPA chez les plus jeunes (Young et coll., 2011;

CCLAT, 2007) et d’adopter des comportements de consommation sécuritaires pour les

adolescents plus âgés (Young et coll., 2011).

1.2.2. Pertinence de l’intervention précoce auprès des adolescents

Les interventions précoces auprès des adultes sont reconnues dans les soins primaires (Babor

et coll., 2007), mais elles sont moins documentées chez les adolescents (Saint-Jacques et coll.,

2009). C’est un sujet assez récent dans la littérature car nous retrouvons des références que

depuis les années 1990 pour les adultes (Babor et coll., 2007) et un peu plus tard pour les

jeunes. Néanmoins, Santé Canada (2008) recommande cette pratique auprès des adolescents

ayant des habitudes de consommation à risque ou problématique, particulièrement auprès de

groupes plus vulnérables (ceux ayant des problèmes de santé mentale ou judiciaire,

d’itinérance ou les jeunes de la rue et ceux faisant l’usage de substances inhalées ou

injectées). Les interventions précoces doivent être adaptées à la clientèle jeunesse, c’est-à-dire

aux caractéristiques et aux besoins uniques d’un groupe d’individus spécifiques (groupe

d’âge, genre, ethnie, etc.) (National Institute on Drug Abuse [NIDA], 2003).

Les interventions précoces auprès des adolescents permettraient d’atténuer les problématiques

de comorbidité (problèmes judiciaires et santé mentale) qu’entraînent les problèmes de

consommation au SPA (Koposov et coll., 2005; Taylor et Anthony, 2011). Elles pourraient

réduire les comportements agressifs, l’usage inapproprié de l’alcool ainsi que de

conséquences associées (Walton et coll., 2010). En plus de maîtriser les symptômes ou

d’améliorer le pronostic dans le cas de problème de santé mentale et de toxicomanie (Kirby et

Keon, 2004), elles seraient une stratégie pour prévenir les méfaits de la consommation de

SPA sur le développement du cerveau du jeune à long terme et prévenir les troubles de santé

mentale (Ludman et Yücel, 2008). Pour les jeunes ayant des comportements à haut risque

associés à leur consommation de SPA (ex. l’usage de drogue injectable), une intervention

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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précoce pourrait diminuer le risque d’apparition ou d’aggravation d’une consommation

problématique (Streesma et coll., 2005). Ce type de pratique aurait le potentiel de favoriser la

transition vers l’âge adulte pour ceux ayant des problèmes émotionnels et comportementaux

qui éprouvent des plus grands risques à développer une problématique de consommation au

SPA et autres problèmes concomitants (Taylor et Anthony, 2011).

Finalement, la plupart des adolescents ne demandent pas d’aide pour leur consommation de

SPA (D’Amico et coll., 2008), car ils appréhendent la stigmatisation (Pirskanen, Laukkanen

et Pietilä, 2007; Pirskanen et coll., 2006; Corrigan, 2004), ils sont préoccupés par la

confidentialité (Hook, et coll., 2007) ou ils craignent de se confier à l’intervenant (D’Amico,

2005). Le défi est de rejoindre cette clientèle à haut risque pour qui les programmes réguliers

de prévention universelle dans les écoles ou autres organismes ont peu d’impact (Masterman

et Kelly, 2003) puisqu’ils sont moins susceptibles d’être à l’école ou en milieu de travail

comme leurs pairs de la population générale (Wagner et coll., 2006).

1.2.3. Contexte d’intervention en CSSS

Depuis une décennie, le MSSS voit la pertinence d’intervenir de façon précoce, intensive et

en continuité, en amont des problèmes et des situations à risque auprès des jeunes en difficulté

et de leurs familles afin d’éviter l’aggravation et la récurrence des problèmes particulièrement

dans les CSSS. En continuité avec les Stratégies d’action pour les jeunes en difficulté et leur

famille (MSSS, 2002), le MSSS considère toujours cette pratique comme un enjeu dans ses

orientations dans son Plan d’action interministériel en toxicomanie 2007-2012 (MSSS, 2006),

prolongé jusqu’en 2015, son offre de service du Programme-services Jeunes en

difficulté 2007-2012 (MSSS, 2009), également prolongée jusqu’en 2015, et son Plan

stratégique du MSSS en 2010-2015 (MSSS, 2010). Les services offerts dans les CSSS offrent

du soutien aux parents ainsi qu’aux jeunes afin de favoriser leur bien-être et leur

développement (MSSS, 2002). Depuis la « Loi 25 » en 2003, plusieurs CSSS ont également

une mission hospitalière et des services en santé mentale 2e ligne (pédopsychiatrie) en plus

des services de 1ere

ligne (mission Centre local des services communautaires [CLSC]). Ceci

implique un contexte organisationnel où l’ensemble des services offerts pour les jeunes en

difficultés est dans la même organisation et souvent regroupé sous la même direction.

La mission des CSSS est axée sur une responsabilité populationnelle où une multitude de

besoins des jeunes en difficulté et de leurs familles sont répondus, soit pour des problèmes

psychosociaux, de santé mentale, des troubles de comportement ou de santé physique. Le

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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programme-services qui leur est offert comprend des services de soutien aux parents, des

services psychosociaux généraux (accueil-évaluation-orientation-référence [AEOR], l’équipe

de crises 24/7, suivi psychosocial), des services de réadaptation entre autres pour les troubles

de comportement (MSSS, 2009) ainsi que des services en santé mentale (1ere

ligne et 2e ligne).

D’autres services plus généraux peuvent également desservir cette clientèle entre autres en

santé publique (ex. santé sexuelle) et en santé physique (ex. urgence). Plusieurs professionnels

(travailleurs sociaux, psychoéducateurs, psychologues, éducateurs spécialisés, médecins,

infirmiers, etc.) y œuvrent. Les interventions sont réalisées au sein du milieu familial, du

milieu de vie des jeunes (milieu scolaire ou autre) ou au CSSS (CLSC ou Centre hospitalier).

Elles peuvent être brèves, intensives, de court, à moyen ou à long terme.

Finalement, les interfaces entre les différents programmes à l’interne du CSSS ainsi que les

collaborations, les mécanismes d’accès, d’arrimage et de références avec les autres

organismes sont importants afin de coordonner et d’offrir une continuité dans les offres de

services pour les jeunes en difficultés et leurs familles (MSSS, 2009). En considérant que

c’est une problématique parmi tant d’autres, que les intervenants n’ont pas d’expertise par

rapport à celle-ci et que les jeunes rencontrés ont différents profils de consommation, les défis

sont nombreux et complexes afin de développer et d’implanter un modèle d’intervention

précoce auprès des adolescents en difficultés au sein des CSSS. Il apparaît donc justifié

d’adapter les modèles d’intervention précoce en dépendance selon le contexte d’intervention

(Saint-Jacques et coll., 2009) des différents programmes offerts en contexte des CSSS.

1.3. OBJECTIF DE L’ESSAI SYNTHÈSE

En résumé, l’impact de l’usage des SPA sur le développement des adolescents demeure

préoccupant et les interventions précoces ont la propriété d’agir en amont des problèmes afin

de prévenir ou de freiner l’évolution vers une problématique plus sévère. Dans les CSSS,

plusieurs jeunes en difficultés pourraient en bénéficier, mais le contexte d’intervention et

organisationnel a ses particularités selon les différents services qui importent d’en tenir

compte dans le choix de pratique. La consultation de la documentation s’impose pour mieux

connaître les pratiques d’intervention précoce les plus appropriées pour les adolescents dans

un contexte de première ligne tel que les CSSS. En regard de tous ces éléments, l’objectif de

cet essai synthèse se définit comme ceci : dresser un portrait des différentes pratiques

d’intervention précoce reconnues en dépendance auprès des jeunes âgées de 12-18 ans dans un

contexte d’intervention de première ligne, tels que les CSSS.

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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2. MÉTHODOLOGIE

2.1. MOYEN : DESCRIPTION ET JUSTIFICATION

Pour répondre à cet objectif, la recension des écrits a été le moyen choisi, car en plus de

mettre en lumière la façon dont la thématique a été étudiée (Dumas, Shurpin, et Gallo, 1995),

elle permet de faire un inventaire et un examen critique des publications en lien avec le sujet

(Fortin, 2006) soit les pratiques d’intervention précoce chez les jeunes en contexte de

première ligne. En faisant une recherche documentaire sur la littérature existante en se

référant soit à des guides de pratique (ex. Santé Canada, 2008), des recensions des écrits (ex

Saint-Jacques et coll., 2009) ou à de la littérature grise, il est possible de faire l’état des

connaissances actuelles, des lacunes et de la contribution éventuelle de la recherche (Fortin,

2006) au développement de cette pratique. Ainsi, il est possible de faire une analyse critique

de l’ensemble des publications (Fortin, 2006) se rapportant au sujet de cet essai synthèse dans

le but d’émettre des recommandations ainsi que des pistes d’action et d’amélioration.

2.2. DÉROULEMENT DES ACTIVITÉS

Lors de la recension des écrits, plusieurs étapes ont été réalisées. Cette section donnera un

aperçu du déroulement des activités, soit l’élaboration de la fiche de lecture, les stratégies

utilisées pour la recherche documentaire et l’accès aux sources d’information, les critères

d’inclusion et d’exclusion ainsi que la méthode d’analyse des documents sélectionnés.

2.2.1. Étape 1 : Élaboration de la fiche de lecture

Afin de se souvenir des informations et des résultats des études (forces, limites,

méthodologie), la prise de notes est essentielle au cours des lectures. Quoique la grille de la

fiche de lecture soit un outil en soi, la façon de la compléter devient une méthode appropriée

pour répondre aux besoins d’une recension des écrits (Fortin, 2006), car elle peut offrir un

support à la lecture critique des documents dans le but de mettre en relation ou en

comparaison les différentes sources d’informations entre autres lors de l’analyse de

l’information dans une recension des écrits (Fortin, 2006; Malinovsky et coll., 2000). Bien

qu’il existe différents types de fiche de lecture (Tremblay et Perrier, 2006; Dionne, 1998), le

modèle choisit a été inspiré de Dionne (1998) et de Tremblay et Perrier (2006), celui proposé

par le programme d’études de la maîtrise en intervention en toxicomanie de l’Université de

Sherbrooke ainsi que le modèle sur le site de l’Université de Montréal à l’adresse :

http://guides.bib.umontreal.ca/disciplines/312-Methodologie-de-redaction-d-un-travailunivers

itaire? tab=1355 (consulté août 2013). Essentiellement, la fiche de lecture (Annexe A)

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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incluait : (1) le sujet de l’article ou du document de référence; (2) la référence

bibliographique; (3) les mots-clés (thesaurus); (4) un résumé en lien avec l’objectif de l’essai;

(5) une courte description de la méthodologie; (6) la critique de l’auteur s’il y a lieu; (7) la

critique personnelle (forces, limites, pertinence des propos et crédibilité des conclusions) en

lien avec l’objectif de l’essai; (8) la stratégie de recherche documentaire utilisée. Les fiches

ont été complétées avec le logiciel Microsoft Word, mais un journal de lecture a également

été utilisé en complément pour noter les réflexions.

2.2.2. Étape 2 : Recherche documentaire et l’accès aux sources

Considérant que les stratégies de recherche documentaire sont importantes pour trouver les

documents pertinents en lien avec un sujet d’étude, Fortin (2006) et Boisvert (2003) proposent

quelques étapes qui ont été utilisées dans cet essai : (1) dégager les concepts à partir de

l’objectif; (2) choisir les mots-clés; (3) appliquer les opérateurs booléens; (4) procéder à la

recherche à l’aide du serveur en ligne (banque de données); (5) procéder à la recherche des

références à la suite de la consultation des listes de référence des articles retenus; (6) au

besoin, rechercher à l’aide d’autres sources de référence. Il est à mentionner que les services

documentaires (formation de groupe) du Carrefour de l’information du campus de Longueuil

de l’Université de Sherbrooke ont été un bon appui à la recherche documentaire.

Les concepts qui ont été dégagés de l’objectif de l’essai synthèse sont : intervention précoce,

dépendances, jeunes âgées de 12-18 ans et contexte d’intervention de première ligne. Comme

le tableau suivant l’illustre, les mots-clés ont été définis à partir de ces concepts en

déterminant les synonymes en français et les termes équivalents en anglais. Afin d’avoir plus

d’articles, le choix d’inscrire les mots-clés « jeunes » dans le descriptif au lieu de l’option de

préciser l’âge de la population cible, a semblé être le meilleur choix.

Tableau 3

Mots-clés identifiés en fonction des concepts-clés de l’objectif de l’essai synthèse

Intervention précoce : (En français) autotraitement, détection, intervention brève et prévention secondaire,

(en anglais) brief intervention, early intervention, secondary prevention, self help

treatment, screening.

Dépendance : (En français) abus, toxicomanie, trouble lié à l’utilisation de substances, utilisation

de substance (En anglais) alcohol use ou drug use, dependence, drug ou alcohol

abusing, hazardous use, misuse, substances abusing, substances use disorder

Jeune âgée de 12-18 ans : (En français) adolescent (En anglais) adolescent, teenager, young

Contexte d’intervention de première ligne : (En français) première ligne, soin primaire (En anglais) primary

care, primary health care

Après avoir appliqué les opérateurs booléens, une recherche dans le thésaurus des bases de

données choisies, soit Medline et PsychInfo, a été réalisée en ligne via le Service de

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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bibliothèque et des archives de l’Université de Sherbrooke. Pour la gestion de références

bibliographies, l’usage de RefWorks a été utilisé afin de créer une base de données

personnelle, d’importer des références et de formater automatiquement les articles et les

bibliographies. Pour compléter la recherche documentaire, d’autres stratégies ont été utilisées.

En consultant les listes de références des articles consultés, la méthode boule de neige a

permis de repérer d’autres documents pertinents. D’autres sources de référence ont été

utilisées : des sites internet d’intérêt (Centre québécois de documentation en toxicomanie du

CRD de Montréal – Institut Universitaire), des moteurs de recherche en ligne (Google

Scholar) ou des périodiques scientifiques en ligne (Drogues, santé et Société), le catalogue

Crésus du service de bibliothèque et des archives de l’Université de Sherbrooke.

2.2.3. Étape 3 : Critères d’inclusion et d’exclusion des articles trouvés et retenus

Afin de réduire le champ de recherche en étant plus précis dans la collecte d’information, des

critères d’inclusion et d’exclusion ont été établis (Fortin, 2006). Les critères d’inclusion sont :

(1) les pratiques d’intervention précoce (prévention secondaire); (2) la consommation de

substances psychoactives; (3) la population âgée entre 12 et 18 ans; (4) le contexte de soins en

première ligne. Les critères d’exclusion sont : (1) les pratiques correspondant à la prévention

universelle (primaire); (2) les pratiques correspondant aux services spécialisés; (3) la

population plus jeune que 12 ans ou plus vieille que 18 ans; (4) les problématiques reliées aux

habitudes de jeux de hasard et d’argent. Au terme de cette recherche documentaire, il y a eu

109 documents de références consultés pour cet essai synthèse.

2.2.4. Étape 4 : Méthode d’analyse des articles

À partir des références sélectionnées, une lecture critique a été réalisée afin de répondre à

certaines préoccupations professionnelles lors de chaque lecture plus approfondie (Wallace et

Wray, 2006) et de mettre en relation les différentes informations pertinentes concernant les

interventions précoces en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne.

Pour y arriver, les fiches de lecture ainsi que le journal de lecture ont été les outils de support

(Malinovsky et coll., 2000). Dans un premier temps, une critique interne des documents de

référence a été réalisée par sous-groupe thématique en portant attention au contenu de manière

individuelle. Par la suite, une critique externe a été réalisée en comparant les informations

colligées afin d’établir des relations entre les concepts, les constats et les méthodes utilisées

par les différents auteurs. Le but était de faire ressortir les concordances et les oppositions en

tenant compte de l’objectif de cet essai synthèse (Fortin, 2006; Dionne, 1998).

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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3. ANALYSE DES INFORMATIONS COLLIGÉES

3.1. L’INTERVENTION PRÉCOCE EN DÉPENDANCE AUPRÈS DES ADOLESCENTS

3.1.1. Principales composantes communes des modèles d’intervention précoce

Les interventions précoces sont l’ensemble des mesures prises auprès d’un groupe d’individus

ayant des comportements de consommation à risque afin de prévenir ou atténuer les

conséquences associés (Santé Canada, 2008). De façon générale, autant chez les adultes que

chez les jeunes, les interventions précoces et brèves comportent quelques rencontres. Certains

auteurs parlent d’une à quatre ou cinq rencontres (Bien et coll., 1993; Saint-Jacques et coll.,

2009) et elles sont de courtes durées allant de quelques minutes à une heure (Levy et Knight,

2008). D’autres proposent que certains modèles se composent jusqu’à 12 rencontres (Levy et

coll., 2002). Ils ont en commun que les interventions sont circonscrites dans le temps (Saint-

Jacques et coll., 2009) et administrées sur une courte période de temps (Levy et coll., 2002).

En plus de réduire les risques associés à l’usage des SPA, les interventions brèves réalisées

répondent à trois préoccupations : (1) la clarté du message et du conseil du praticien; (2)

l’acceptation du contenu par le praticien et l’usager; (3) applicabilité d’une pratique

« systématique » dans les conditions d’exercice d’un organisme en soins primaires (Batel et

Michaud, 2002). Les interventions brèves auprès des jeunes peuvent être simples, comme

donner un bref avis ou une brochure sur les ressources d’aide, faire l’exercice de balance

décisionnelle ou intervenir sur des habiletés personnelles et sociales (résolution de conflits,

gestion de la colère, gestion de l’influence des pairs, etc.) (Walton et coll., 2010) ainsi qu’à

établir un contrat avec lui à s’engager à modifier ses habitudes de consommation à haut risque

par des comportements sécuritaires (Levy et coll., 2002). Toutefois, certaines sont complexes

et nécessitent une maîtrise des approches et des bases en intervention (Levy et Knight, 2008).

Malgré cette variété, cinq composantes élémentaires aux modèles d’intervention précoce

(Fleming et Manwell, 1999) sont applicables pour les adolescents (Levy et coll., 2002). Une

sixième (les références) serait pertinente d’être ajoutée, car plusieurs auteurs mentionnent

l’importance de transmettre de l’information sur les ressources d’aide (Saint-Jacques et coll.,

2009) ou de diriger le jeune vers les services appropriés (Mitchell et coll., 2013; Pilowsky et

Wu, 2013; Yuma-Guerrero et coll., 2012). Ces composantes sont abordées par d’autres

auteurs dans la documentation auprès des jeunes. Entre autres, l’alliance thérapeutique

(Cordaro et coll., 2012; Pirskanen et coll., 2007) et l’alliance de travail (Cordoro et coll.,

2012) seraient un des éléments importants. Le Tableau 4 présente de brèves descriptions des

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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différentes composantes de Fleming et Menwell (1999) adaptées pour les adolescents (Levy et

coll., 2002) basés sur une synthèse de différents auteurs.

Tableau 4

Brèves descriptions des composantes d’un modèle d’intervention précoce adaptées aux adolescents

Composantes d’un

modèle

d’intervention

précoce

Brèves descriptions de différentes composantes adaptées aux adolescents

Évaluation de la

consommation et

rétroaction des

résultats

Assurer une surveillance proactive des habitudes de consommation des SPA dès le

premier contact (Corbaro et coll., 2012). Évaluation des habitudes de consommation par

une activité de repérage et de détection. Rétroaction de l’intervenant en regard aux

résultats en regard des habitudes de consommation de SPA du jeune. Sensibilisation

relativement aux comportements à risque ou conséquences associés à sa consommation.

Négociation et le

choix des objectifs

avec le jeune

Une attitude empathique, ouverte, non confortante est à privilégier afin de favoriser

l’alliance thérapeutique (Pirskanen et coll., 2007). Favoriser l’alliance de travail en

élaborant un objectif personnalisé au jeune où les deux partis sont en accord, la

clarification des idées fausses et l’adaptation des stratégies de modifications des

comportements selon les besoins et les préférences du jeune (Cordaro et coll., 2012).

Utilisation de

techniques de

modification du

comportement

Identification et gestion des comportements et des situations à haut risque associés aux

habitudes de consommation du jeune. Conseils face d’adoption de comportements

sécuritaires quant aux habitudes de consommation. Développement des stratégies

d’adaptation adéquates aux situations de vie difficile (Cordaro et coll., 2012) par le

développement d’habiletés personnelles et sociales (résolution de conflits, gestion de la

colère, gestion de l’influence des pairs). Exploration du réseau de soutien pour l’aider

dans le processus.

Bibliothérapie

dirigée

Offrir au jeune du matériel de soutien pour atteindre ses objectifs tels qu’un guide de

stratégies d’autotraitement (manuels/cahiers/guides d’exercices), des programmes

informatiques, des lectures dirigées et des exercices laissés aux jeunes, etc.

Mesure de suivi et

renforcement

Revoir ultérieurement le jeune en suivi afin de réévaluer la problématique, d’ajuster

l’objectif et la rétroaction, faire nouvelle intervention ainsi qu’une référence vers une

ressource d’aide au besoin (Walton et coll., 2010; Pirskanen et coll., 2007). Cela peut

être une relance téléphonique, un nouveau rendez-vous ou une visite ponctuelle ainsi

qu’un suivi plus rapproché au besoin.

Références

Transmission d’informations sur les ressources d’aide disponibles aux individus pouvant

avoir besoin d’aide (Saint-Jacques et coll., 2009). Références formelles aux ressources

d’aide. Mesure d’accompagnement vers les ressources.

Fleming et Manwell, 1999; Levy et coll., 2002

Enfin, les interventions précoces devraient être réalisées au sein des systèmes sociaux

influents du jeune (famille, école, pairs) (Liddle et coll., 2004) afin de favoriser les facteurs de

protection et de résilience (Santé Canada, 2008). Quoiqu’initialement développées pour les

adultes, la plupart des interventions ont été adaptées aux adolescents, et ce, dans différents

milieux de pratique (Santé Canada, 2008) entre autres les services d’urgence (Monti et coll.,

1999; Walton et coll., 2010) et les cabinets de médecin (Tevyaw et Monti, 2004; Knight et

coll., 2010) ou le milieu scolaire (D’Amico et coll., 2004; Winters et coll., 2007; Winters et

Leitten, 2007; Winters et coll., 2012). Cette flexibilité est importante étant donné que les

jeunes peuvent demander de l’aide dans plusieurs organismes (Santé Canada, 2008) et

plusieurs professionnels les appliquent (Tevyaw et Monti, 2004).

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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3.1.2. Intervention précoce en troubles concomitants auprès des adolescents

Concernant les troubles concomitants (santé mentale, problèmes de comportements et

dépendance) chez les adolescents, les études sont limitées sur l’adaptation des modèles

d’interventions précoces. Dans une récente recension des écrits, des balises sont identifiées en

privilégiant une approche qui tient compte de la multitude des problèmes associés à la santé

mentale et à l’usage de SPA, mais également du développement des compétences et de

l’influence des pairs (Taylor et Anthony, 2011). Dans le cadre des interventions précoce, le

fait d’avoir des connaissances en neurobiologie a sa pertinence afin de mieux comprendre et

d’expliquer l’interaction entre l’usage des SPA et les problèmes de santé mentale (Ludman et

Yücel, 2008). L’usage des SPA aurait un impact sur le développement du cerveau chez les

jeunes en les prédisposant à des risques accrus à développer des problèmes de comorbidités

(Vaccarino, 2007). Des interventions brèves sont proposés pour les ceux étant prédisposés ou

ayant déjà développé des problèmes de santé mentale et qui n’ont pas développé d’usage

inappropriés aux SPA. Le Tableau 5 présente une synthèse des balises d’interventions

proposées par ces auteurs. Cependant, des programmes plus élaborés seraient nécessaires

pour ceux qui ont un usage inapproprié des SPA (Ludman et Yücel, 2008).

Tableau 5

Descriptions des balises d’interventions brèves en troubles concomitants chez les jeunes Balises

d’interventions

Descriptions des balises d’interventions

Gestion des

problèmes de santé

mentale

(1) Éducation sur les choix sécuritaires pour la gestion des symptômes du problème de

santé mentale (Taylor et Anthony, 2011);

(2) Éducation sur les risques spécifiques associés aux problèmes de santé mentale

(comorbidité, interactions médicamenteuses, traitement pour la santé mentale

compromis) (Taylor et Anthony, 2011);

(3) Éducation sur l’interaction entre l’usage des SPA et les problèmes de santé mentale

d’un point de vue neurobiologique (Ludman et Yücel, 2008).

Éducation et gestion

des conduites à

risque quant à la

consommation

(4) Pour les non consommateurs, privilégier des stratégies enfin de retarder l’âge

d’initiation aux SPA (Ludman et Yücel, 2008).

(5) Pour les consommateurs, éducation sur les risques plus accrus et aux

conséquences/problèmes associés à l’usage des SPA (Ludman et Yücel, 2008).

(6) Identification des limites de l’utilisation des SPA (Taylor et Anthony, 2011);

(7) Élaboration des lignes directives simples afin d’adopter des comportements de

consommation sécuritaires (Taylor et Anthony, 2011; Ludman et Yücel, 2008).

Développement des

compétences

(8) Enseignement sur les activités productives afin d’augmenter les obligations

comportementales (Taylor et Anthony, 2011).

(9) Pratique de planification et de jugement (Taylor et Anthony, 2011).

Gestion de

l’influence des pairs

(10) Identification des risques associés à un réseau de pairs non aidants et identification

de son réseau de soutien (Taylor et Anthony, 2011).

Enfin, la prochaine section aborde, de façon non exhaustive, les différents aspects de

l’intervention précoce, soit les activités de repérage et de détection ainsi que la description de

différents modèles d’intervention précoce et leur efficacité auprès de la clientèle jeunesse.

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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3.2. DÉPISTAGE, REPÉRAGE ET DÉTECTION

Dans la littérature anglaise, le screening se définit par un processus appliqué auprès d’une

population cible qui permet d’identifier un individu à risque de vivre ou qui vit des

conséquences associées à sa consommation et qui guide les décisions du clinicien quant aux

interventions à réaliser (Committe on Substance Abuse, 2011). Dans la littérature française,

les termes utilisés (repérage, détection, dépistage) se définissent un peu autrement. Le

Tableau 6 présente de brèves descriptions de ces différents termes.

Tableau 6

Brèves descriptions des termes de dépistage, de repérage et de détection

3.2.1. Méthodes de dépistage par usage des marqueurs biologiques

Dans le cadre d’intervention psychosociale, l’usage des méthodes de dépistage par usage des

marqueurs biologiques est une pratique controversée. La fenêtre de dépistage est variable et

assez courte selon le produit. Il est difficile de déterminer si c’est un épisode isolé de

consommation et de connaître l’historique de la consommation. Une erreur dans la

manipulation, l’analyse des échantillons et l’interprétation des résultats est possible; il peut

avoir de faux positifs ou de faux négatifs (Babor et coll., 2007; Winters et Kaminer, 2008).

Dans le milieu légal et médical, cette pratique est plus courante pour dépister si un individu

est sous l’influence d’une substance psychoactive (Babor et coll., 2007), mais souvent à

d’autres fins que le repérage des cas en vue d’une pratique préventive. Ce moyen est reconnu

pour identifier les comportements de dissimulation des individus en état d’intoxication lors

• Consensus au sein du MSSS (2009) pour réserver ce terme aux soins physiques. • Fait référence aux dépistages par les marqueurs biologiques (haleine, urine, sang) et les

observations cliniques. • Employé en médecine et milieu légal. • Pratique controversée en intervention psychosociale.

Dépistage

(Babor et coll., 2007; Winters et

Kaminer, 2008)

• Permet d’identifier les individus plus à risque de vivre des conséquences néfastes reliées à leur consommation de substances psychoactives (Saint-Jacques et coll., 2009)

• Grande variété de méthodes : questionnaire, suspicion sur l’apparence, modification du comportement, état d’ivresse et d’intoxication observé, signe de symptômes de sevrage ou de pathologies associées, autodéclaration, inquiétudes de l’entourage.

• Ne nécessite pas de formation des différents intervenants afin de réaliser l’activité.

Repérage

(Farrell , 1993;

Ali et coll.,

2011; Vitaro et coll.,

2000)

• Permet d’identifier le niveau de risque associé aux habitudes de SPA d’un individu (Saint-Jacques et coll., 2009)

• Aide à la prise de décision quant à l’intervention à privilégier selon le degré de gravité ou de risque associé à la consommation ainsi qu’à

• Permet à déterminer la ressource d’aide la plus appropriée au besoin. • Utiliser majoritairement par les services de la 1

re ligne, mais également par la 2

e ligne.

• Activités réalisées à l’aide de questionnaire standardisé, validé et reconnu. • Peu nécessiter une formation et une connaissance de base en intervention. • Ne peut remplacer une évaluation spécialisée.

Détection

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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d’autres moyens de détection (autodéclaration ou questionnaire) (Allen et coll., 2003),

particulièrement dans le milieu légal pour dépister l’usage des SPA chez les gens interceptés

pour un délit (ex. conduites avec facultés affaiblies) ou dans une mesure de contrôle sous la

requête de la Cour et dans le cadre de protection de la jeunesse. En plus, pour ce motif, le

milieu médical l’utilise pour d’autres fins : (1) confirmer l’intoxication après une

autodéclaration du client se présentant avec malaise de santé (ex. client en psychose toxique)

(Winters et Kaminer, 2008); (2) dépister l’état d’intoxication en traumatologie ou dans des

situations où le client n’est pas en mesure de divulguer l’information; (3) établir un diagnostic

différentiel en vue de déterminer le traitement et d’évaluer si l’état d’intoxication ou de

sevrage pourrait nuire au traitement; et finalement (4) sensibiliser le client à ses habitudes de

consommation et l’orienter, au besoin, vers les services d’aide (Allen et coll., 2003).

3.2.2. Repérage et détection

Les activités de repérage et de détection sont les premières interventions réalisées dans le

cadre des interventions précoces (Santé Canada, 2008; Levy et coll., 2002; Winters et

Kaminer, 2008), car les interventions brèves s’en suivent. C’est une activité que plusieurs

professionnels de différents milieux de pratique sont en position de réaliser (Burke,

O’Sullivan et Vaughan, 2005; Maio et coll., 2000). Au Québec, cette pratique est importante

auprès des jeunes en difficultés (MSSS, 2006) particulièrement dans les services de la 1ere

ligne en dépendance (le réseau de la santé et des services sociaux, les milieux scolaires et les

ressources communautaires) (Saint-Jacques et coll., 2009; MSSS, 2006).

Il est possible d’identifier les jeunes à risque à partir d’observation clinique (ou d’instruments

de repérage) basée sur des facteurs de risques personnels, familiaux, scolaires et sociaux

(Farrell, 1993) et des signaux d’alarme par des manifestations associées aux problèmes d’abus

(Ali et coll., 2011) (Annexe B). Le but est de diminuer les facteurs de risques et d’augmenter

les facteurs de protection pour prévenir le développement ou l’aggravation des problèmes de

consommation (Vitaro et coll., 2000). Le praticien doit être habile à analyser les facteurs de

risque et les signaux d’alarme ainsi que les faire correspondre aux stades de développement

du jeune (Vitaro et coll., 2000). Bien qu’il existe des modèles qui intègrent ces éléments

(Vitaro et coll., 2000), cela nécessite des connaissances et des habiletés en interventions.

Les jeunes ayant une consommation à risque ne sont pas toujours « visibles » et faciles à

repérer à partir d’observation clinique. Ils peuvent ne pas avoir développé de conséquence

associée ou ils ont une apparence habituelle sans changement de leur comportement; ils sont

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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« asymptomatiques ». Selon Polen et coll. (2008), un mauvais usage de la détection auprès de

cette clientèle, souvent d’apparence « asymptomatique », dans les soins primaires peut avoir

un impact sur les interventions brèves qui s’en suivent. Si elle est réalisée de façon

opportuniste et aléatoire, elle serait moins efficace que si elle était réalisée systématiquement,

car elle confirme seulement la clientèle déjà « symptomatique » et la clientèle

« asymptomatique » n’est pas identifiée. Bien que Polen et coll. (2008) concluent qu’ils

n’existent pas suffisamment de preuves pour recommander ou non la détection systématique à

cause du manque d’étude sur cette activité auprès d’une clientèle « asymptomatique » dans les

services de la 1ere

ligne, le MSSS (2009) recommande qu’elles soient systématiques auprès

des clientèles vulnérables dont les jeunes en difficulté.

Afin de favoriser l’usage de ces activités auprès des adolescents, l’intégration de protocoles

serait pertinente dans le cadre des services de la première ligne (Levy, Vaughan et Knight,

2002). Entre autres, il est recommandé de les réaliser dès le premier contact avec les jeunes

(Santé Canada, 2008; Erickson et Butters, 2005). Afin d’introduire les outils de repérage et de

détection, des questions préalables, non formelles et directives permettent de créer une

ouverture à explorer les habitudes de consommation du jeune (Knight et coll., 2010; Levy et

Knight, 2008). Ces activités n’ont pas lieu seulement lors d’une évaluation initiale, mais

également à quelques reprises de façon périodique afin de réévaluer si les habitudes de

consommation du jeune ont évolué et si cela nécessite d’ajuster et de modifier le plan de

traitement (Winters et Kaminer, 2008). Concernant la présence des parents ou des tuteurs,

certains favorisent leur absence afin d’assurer une confidentialité et un climat de confiance

avec le jeune tandis que d’autres préconisent de les inclure afin qu’ils soient informés de la

situation et de les impliquer dans le processus (Burke et coll., 2005). En plus de l’enjeu de la

confidentialité auquelle les jeunes sont plus sensibles, plusieurs autres barrières à la détection

sont connues auprès des adolescents : le manque de formation pour gérer les cas positif, une

méconnaissance et un manque de familiarité avec les outils de repérage et de détection;

l’insuffisance du temps pour la passation, le manque de ressources et la difficulté à trier les

cas selon les problèmes concomitants (Hook et coll., 2007).

3.2.2.1. Instruments de repérage et de détection

Dans la littérature anglaise, il existe plusieurs outils de screening pour les adolescents : pour

l’alcool (Alcohol Use Disorders Identification Test [AUDIT], CAGE et TWEAK), pour les

drogues (Drug Alcohol Brief Intervention Team [DABIT]) ou pour les deux (CRAFT, RAFT,

SSI-AOD et DAP-4). Il existe des outils pour identifier les facteurs de risques associés à la

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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consommation tels que l’outil Personnality Based Intervention (Pilowsky et Wu, 2013; Yuma-

Guerrero et coll., 2012). Tous ces instruments n’ont pas la même valeur psychométrique

(Winters, 2003; Pilowsky et Wu, 2013) et ils ne permettent pas tous de cibler les interventions

selon les types de consommateurs chez les jeunes (Winters, 2003). L’outil CRAFT (Annexe

C) est le plus intéressant, car il a une bonne sensibilité et une bonne spécificité, avec un temps

de passation en quelques minutes et une interprétation du résultat avec un degré de risque

permettant d’adapter les interventions (Pilowsky et Wu, 2013, Yuma-Guerrero et coll., 2012).

Il a été validé et conçu pour évaluer les problèmes d’usage d’alcool et des drogues chez les

jeunes (Knight et coll., 2003; Knight et coll., 1999). L’outil Audit a obtenu des résultats

similaires au CRAFT, mais s’adresse seulement à l’usage de l’alcool (Pilowsky et Wu, 2013;

Yuma-Guerrero et coll., 2012).

Au Québec, la Grille de dépistage de la consommation problématique d’alcool et de drogues

chez les adolescents (DEP-ADO) est un outil de détection qui a été créé pour répondre aux

besoins à différents milieux de pratiques de la 1ere

ligne (CSSS-CLSC, milieux scolaires,

organismes communautaires, Centre Jeunesse) (Landry et coll., 2004). Il permet d’évaluer les

habitudes de consommation d’alcool et de drogues des adolescents et d’identifier les jeunes

présentant une consommation problématique ou à risque (Germain et coll., 2013). Les qualités

psychométriques de la DEP-ADO sont suffisamment satisfaisantes sur le plan de la validité et

de la fidélité auprès des jeunes de 14 à 17 ans (Landry et coll., 2004) et l’outil est jugé

pertinent auprès des 12-13 ans. Le temps de passation de l’outil est d’environ 15 minutes et le

temps de correction est de 2 minutes environ. Par ailleurs, bien que le CRAFT a l’avantage

d’être plus court, de prendre moins de temps pour la passation et de couvrir une période de

durée de vie, la DEP-ADO aurait une sensibilité et spécificité très intéressante et elle

permettrait de mieux identifier les jeunes ayant eu une consommation à risque ou

problématique au cours de la dernière année (Bernard et coll., 2005). Somme toute, au

Québec, la DEP-ADO apparaît être l’outil de détection le plus répandu des habitudes de

consommation d’alcool et de drogues chez les jeunes (Tremblay et coll., 2014).

3.3. DESCRIPTION DES MODÈLES D’INTERVENTION PRÉCOCE

Cette section vous présentera quelques modèles d’intervention précoce auprès des jeunes qui

comportent une ou plusieurs composantes (repérage et détection, intervention brève et

processus de référence) : modèle d’intervention brève en fonction des stades de l’usage,

modèle SBIRT, les modèles basés sur les approches motivationnelles et sur les approches

cognitivo-comportementales.

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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3.3.1. Modèles d’intervention brève en fonction du stade de l’usage

Les interventions brèves en fonction du stade de l’usage ont été développées et validées

initialement pour des consommateurs à risque (Batel et Michaud, 2002; Saunders et coll.,

2004), mais elles peuvent s’adresser à différents types de jeunes consommateurs (Committe

on Substance Abuse, 2011; Santé Canada, 2008; Levy et coll., 2002; Pirkanen et coll., 2007;

Knight et coll., 1999). Elles peuvent s’inscrire dans une philosophie de réduction du risque

(Batel et Michaud, 2002; Saunders et coll., 2004). Santé Canada (2008) recommande

d’inclure l’exploration des stades de l’usage afin de situer le jeune en regard de ses habitudes

de consommation. Il existe quelques modèles d’intervention brève basés sur les stades de

l’usage chez les adolescents.

Lors de la détection, Knight et coll. (1999) propose une analyse selon six stades de

l’usage (abstinence, expérimentation, usage régulier, usage problématique, abus et

dépendance) afin d’y adapter les interventions. Pour l’abstinence, des pistes de renforcement

positif sont suggérées. Pour l’expérimentation/usage régulier, les stratégies de réduction du

risque sont souhaitables. Pour l’usage problématique/abus, une intervention brève et une

approche motivationnelle (intervention motivationnelle brève) sont privilégiées. Pour la

dépendance, l’approche motivationnelle et la référence vers les services spécialisés sont

proposées (Knight et coll., 1999; Levy et coll., 2002).

Pirskanen et coll. (2007) présentent un modèle implanté en milieu scolaire auprès des jeunes

de 14-18 ans et qui utilise un outil de détection (ADSUME) afin de dégager quatre stades de

l’usage aux SPA (stade d’abstinence/usage expérimentale, usage régulier, usage risqué et

usage problématique). Ce modèle évite stigmatiser le jeune à un problème d’abus ou de

dépendance. L’intervenant a un rôle de conseiller qui soutient sa capacité de résilience en

favorisant les facteurs de protection. Les auteurs proposent une rétroaction positive au premier

stade, une brève intervention précoce au deuxième stade, une brève intervention et une

mesure de coopération/suivi auprès du jeune au troisième stade et finalement, des mesures de

soutien supplémentaire et de référence pour un traitement au quatrième stade. Les

interventions se définissent par sept éléments : (1) créer une alliance thérapeutique

confidentielle; (2) faire une rétroaction à la suite des résultats sans le stigmatiser; (3) trouver

un consensus avec lui quant aux préoccupations quant à ses habitudes de consommation; (4)

rechercher un consensus sur l’objectif pour modifier ses comportements; (5) identifier ses

attitudes, ses motivations et ses connaissances relativement à sa consommation; (6) modifier

les croyances erronées et réaliser une activité d’éducation sur les risques associés; (7)

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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identifier les situations de vie, les ressources personnelles et le réseau de soutien disponibles

pour y faire face. Ce modèle se distingue par ses mesures de liaison avec d’autres

professionnels et l’implication des parents (Pirskanen et coll., 2007; Pirskanen et coll., 2006).

Quoique similaire au stade d’usage de Knight et coll. (1999), l’American Academy Pediatric

(AAP) utilise un modèle où les stades d’usage sont inspirés du Diagnostic and Statistical of

Mental Disorders (DSM-IV-TR). Les interventions y sont davantage définies (Annexe D),

mais ils s’adressent surtout aux médecins en cabinet et consultation externe. L’approche est

beaucoup plus directive où une cessation ou une réduction de la consommation chez les

jeunes est préconisée (Committe on Substance Abuse, 2011). La confidentialité est requise,

sauf dans les situations où le développement et la sécurité du jeune ou celle d’autrui sont

compromis particulièrement aux stades d’usage problématique, d’abus et dépendance (Knight

et coll., 2010) où l’implication des parents ou des autres professionnels dans le processus est

importante (Committee on Substance Abuse, 2011; Knight et coll., 2010). Lorsque la

divulgation des informations est nécessaire, il est proposé d’en discuter avec le jeune avant de

procéder à l’intervention ou à une violation de confidentialité (Knight et coll., 2010).

Bien que ces interventions brèves soient pertinentes et applicables auprès de jeune

correspondant à différents stades d’usage de consommation de SPA (Winters et coll., 2012;

Committe on Substance Abuse, 2011; Santé Canada, 2008; Pirskanen et coll., 2007; Knight et

coll., 1999), les traitements spécialisés ne peuvent être substitués à celles-ci (Moyer et coll.,

2002). Elles ne sont pas considérées comme une thérapie et une forme de traitement (NIAAA,

1999) et il est préférable de le référer vers les services appropriés lorsque le jeune

expérimente des problèmes associés à la consommation afin d’effectuer une évaluation plus

élaborée et de lui offrir un traitement correspondant aux besoins identifiés (Pilowsky et Wu,

2013). Dans ces cas, le modèle de l’AAP et celui de Pirskanen et coll. (2007) mentionne

l’importance d’impliquer les parents pour l’appuyer dans ses objectifs ainsi que d’autres

professionnels afin de mieux répondre aux besoins plus spécifiques du jeune sont avec son

consentement. Des mesures de suivis sont également privilégiées. Considérant que les jeunes

dans les services de 1ere

ligne ont différents profils de consommation, ces modèles sont

intéressants car ils montrent la progression de l’intensité de l’intervention à leur offrir en

fonction de leur stade de consommation. De plus, ce sont tous des interventions brèves qui

peuvent être réalisés en une seule séance de rencontre et qui peut très bien s’intégrer dans

différents contextes d’intervention en CSSS.

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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3.3.2. Modèles inspirés ou similaires au SBIRT

Le modèle d’intervention SBIRT est une approche globale et intégrée de prestation des

services d’intervention précoce et de traitement qui a pris naissance dans les années 1990, à la

suite d’une concertation entre l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les États-Unis.

L’initiative visait à développer une base commune de détection et d’intervention brève pour

les services de la première ligne. L’acronyme SBIRT signifie « Screening », « Brief

Intervention » et « Referral to treatment » (Babor et coll., 2007). Dans ce type de modèle, une

même séquence d’intervention est spécifique et privilégiée auprès des jeunes. Une activité de

détection (avec questionnaire) est réalisée pour identifier les jeunes ayant des habitudes de

consommation à risque ou problématiques et des interventions brèves s’en suivent et sont

adaptées selon le stade de l’usage de SPA. Une référence vers les services appropriés est

effectuée si nécessaire (Committte on Susbtance Abuse, 2011). Pour la clientèle jeunesse, il

existe des modèles similaires ou qui sont inspirés du modèle original, soit le modèle de

l’AAP, le modèle Brief Negotiated interview (BNW), le modèle de l’AAP adapté selon l’étape

de développement des jeunes et le modèle Stepped Care (Pilowsky et Wu, 2013). Un modèle

québécois s’est également inspiré du modèle SBIRT : le programme Vire au vert.

Les différences qu’on retrouve dans les modèles SBIRT sont nombreuses compte tenu de la

variété des choix de l’outil de détection, du type d’intervention brève privilégiée et du mode

d’administration de ces activités. Il a été utilisé par différents prestataires de services auprès

des jeunes (milieu scolaire, services sociaux, urgence des hôpitaux, cabinet de médecin, etc.),

et par différents professionnels de la santé (intervenants sociaux, infirmiers, médecin, etc.)

(Pilowsky et Wu, 2013; Yuma-Guerrero et coll., 2012). Il a été adressé à des adolescents de

plusieurs groupes d’âges de 11 et 22 ans (Mitchell et coll., 2013). En plus de l’hétérogénéité

dans la population cible à laquelle les modèles s’adressent (Mitchell et coll., 2013), cette

variété dans les composantes et dans les milieux de pratique apporte un grand défi afin de

comparer les différents modèles sur le plan scientifique (Mitchell et coll., 2013; Pilowsky et

Wu, 2013; Yuma-Guerrero et coll., 2012).

Des résultats d’études suggèrent que les interventions brèves peuvent être efficaces auprès des

adolescents, malgré plusieurs lacunes identifiées laissant croire que les modèles n’ont pas été

évalués adéquatement auprès de cette population (Saint-Jacques et coll., 2009; Mitchell et

coll., 2013; Pilowsky et Wu, 2013). Le modèle a été étudié auprès des adolescents ayant une

consommation d’alcool à risque dans un contexte de soins de courte durée (ex. soins

d’urgence), mais seulement quatre des sept études répertoriées ont conclu à des résultats

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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significatifs. À long terme, la majorité de ces modèles n’ont pas suffisamment démontré leurs

efficacités (Mitchell et coll., 2013) et ils n’ont pas évalué la faisabilité (coûts et bénéfices)

pour l’implanter dans différents contextes de prestations de services en première ligne

(Pilowsky et Wu, 2013). Il n’y a pas d’étude qui clarifie à quel groupe d’âges chez les jeunes

à qui le modèle SBIRT serait le plus bénéfique (Yuma-Guerrero et coll., 2012). Finalement, il

y a peu d’études qui se sont intéressées sur les composantes (RT) du modèle SBIRT chez la

clientèle des adolescents (Mitchell et coll., 2013). Il y a consensus quant à la nécessité de

réaliser d’autres études pour évaluer l’efficacité et les conditions d’implantation de ce type de

modèles dans les soins primaires (Mitchell et coll., 2013; Pilowsky et Wu, 2013; Yuma-

Guerrero et coll., 2012; Clark et Moss, 2010). Notons que le modèle similaire au SBIRT

informatisé a été adapté pour les adolescents dans certains milieux (milieux scolaires) et cela

semble être prometteur (Curtis, McLellan et Gabellini, 2014).

Enfin, le SBIRT demeure un modèle utilisé auprès des adolescents et il a fait l’objet de

plusieurs adaptations. Voici un bref descriptif du modèle de l’AAP ainsi que d’autres modèles

similaires ou qui s’apparentent au modèle SBIRT.

3.3.2.1. Modèle de l’American Academy of Pediatrics (AAP) et les autres modèles

qui s’apparentent

AAP propose un modèle d’intervention adapté du SBIRT pour la clientèle jeunesse. Comme

illustré par le tableau suivant, ce modèle propose des interventions spécifiques en fonction du

degré de risque associé à la consommation après la passation de l’outil de détection CRAFT

(Committte on Susbtance Abuse, 2011; Pilowsky et Wu, 2013).

Tableau 7

Pistes d’intervention selon le degré du risque associé à la consommation chez les jeunes selon l’AAP Niveaux de

risque Pistes d’intervention à privilégier

Risques

faibles

Donner au jeune un bref avis professionnel quant au score de la détection. Encouragement et

renforcement positif face aux décisions éclairés et aux choix sécuritaires et judicieux du jeunes

concernant ses habitudes de consommation. Promotion d’un plan d’action sécuritaire face aux

habitudes de consommation. Par exemple, cela peut être un engagement du jeune à prendre

des mesures pour éviter de conduire avec les facultés affaiblies.

Risques

modérés

Donner au jeune un avis professionnel clair concernant les risques associés à sa consommation

ainsi que éducation sur les risques et conséquences associés aux problèmes de consommation.

Une approche psychoéducative sera à privilégier pour reconnaître les forces et les qualités

personnelles du jeune.

Risques

sévères

Considérant le haut risque associé à la consommation, une évaluation plus approfondie ou

spécialisée sera nécessaire. Proposer au jeune de parler à quelqu’un de sa consommation

considérant des risques associés. Il privilégie la participation des parents, avec ou sans le

consentement du jeune considérant la présence de la problématique de la consommation.

L’usage de l’entretien motivationnel pour soutenir le changement du jeune à aller chercher les

services ou à modifier ses habitudes de consommation.

(Committte on Susbtance Abuse, 2011; Pilowsky et Wu, 2013)

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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L’AAP recommande de demeurer attentif aux comportements de consommation à haut risque

tels que l’hospitalisation liée à l’usage des SPA, l’usage des sédatifs (alcool, barbiturique,

benzodiazépine et opiacés) ou drogues par voie intraveineuse, des forts épisodes de

consommation et des activités potentiellement dangereuses sous l’influence de SPA. Dans ces

cas, un avis professionnel est émis auprès du jeune quant aux risques de sa consommation et il

est encouragé à modifier ses habitudes de consommation. Un suivi est proposé afin de mettre

en place un plan de sécurité. Si le jeune ne s’y s’engage pas ou banalise le risque, le

professionnel pourra envisager d’entreprendre des mesures de protection si le développement

ou la sécurité est compromis. La levée de la confidentialité pourra être requise et l’implication

des parents ou d’autres professionnels pourraient s’avérer essentiels (Committte on Susbtance

Abuse, 2011). Voici de brèves descriptions et des particularités des autres modèles qui

s’apparentent au SBIRT s’adressant aux adolescents.

Tableau 8

Brèves descriptions et particularités des modèles similaires au SBIRT

Modèles Brèves descriptions et particularités

Modèle de l’AAP

adapté par étapes du

développement

(Clark et Moss, 2010;

Pilowsky et Wu, 2013)

L’intervention privilégiée est de modifier les conduites à haut risque selon les étapes de

développement :

Pour les 12-14 ans : Privilégier l’abstinence afin de retarder l’initiation aux SPA.

Pour les 15-17 ans : Intervenir sur l’usage inapproprié des SPA (les forts épisodes de

consommation) qui comporte plus de risques associés.

Brief Negociated

Interview

(Committte on Susbtance

Abuse, 2011; Pilowsky et Wu, 2013)

Intervention brève basée sur les principes de l’entretien motivationnel (EM) :

Donner une rétroaction à la suite de la détection, énumérer les problèmes associés à

sa consommation déclarés par le jeune et l’encourager à modifier ses

comportements.

On évite d’exiger une cessation de la consommation qui peut provoquer de la

résistance et le renforcement positif est privilégié afin de favoriser que le jeune

envisage à modifier ses habitudes de consommation.

Stepped Care

Modèle initialement développé pour les consommateurs d’amphétamine en Australie

(Baker et coll., 2005). Un Canadien a proposé cette méthode avec les consommateurs

d’alcool (Breslin et coll., 1997). Similaire au modèle de l’AAP, car l’intervention est

adaptée en fonction du type de consommateur. Modèle basé sur l’EM et l’approche

cognitivo-comportementale (TCC) :

Quatre étapes dans les soins : (1) évaluation structurée de la consommation et remise

de matériel d’autoassistance et suivi de la consommation; (2) 2 séances d’EM avec

TCC pour les personnes avec des problèmes de consommation simple; (3) 4 séances

d’EM avec TCC pour les personnes présentant une problématique de comorbidité

santé mentale et consommation; (4) Pharmacothérapie et psychothérapie à long

terme si les approches précédentes ne fonctionnent pas et ne sont pas suffisantes.

L’efficacité n’a pas été reconnue auprès d’autres substances ou auprès de la clientèle

jeunesse. (Pilowsky et Wu, 2013)

3.3.2.2. Le programme Vire au vert

Au Québec, il existe un modèle d’intervention précoce qui s’inspire du modèle SBIRT en

contexte CSSS, soit le programme Vire au vert qui a été développé en 2011 par le CSSS

Drummond en partenariat avec le CRD Domrémy-de-la-Mauricie-Centre-du-Québec. Il a été

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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implanté en 2011 dans les services du CSSS Drummond – CLSC. Il s’adresse aux jeunes âgés

de 12-17 ans et il est basé sur une approche intégrée soit l’intervention motivationnelle brève

(IMB) et de l’approche cognitivo-comportementale. Le programme comprend six rencontres

en individuel avec un intervenant psychosocial. Premièrement, une activité de détection est

réalisée afin de cibler l’intervention à réaliser à l’aide de l’outil DEP-ADO. Elle est suivie

d’une IMB où le jeune est orienté selon le degré de risques associés à sa consommation.

Lorsque le jeune correspond à un problème émergent de consommation (« Feu jaune »), il est

admissible à des rencontres supplémentaires afin de développer les habiletés sociales et les

stratégies de coping productives. L’implication des parents ou une personne de soutien

(facultatif) est proposée au jeune pour favoriser le soutien à ses objectifs. Un suivi est réalisé

au terme des rencontres afin de faire un bilan des acquis, de réévaluer la consommation,

d’aborder le maintien des acquis et la prévention de la rechute. Dans le cas où la situation se

serait aggravée, il est proposé d’accompagner le jeune vers les services appropriés (Maheux et

coll., 2012; Maheux et coll., 2014). Actuellement, il n’y a pas eu d’évaluation sur l’efficacité

du programme, mais le programme fait l’objet d’une évaluation d’implantation.

En résumé, les modèles d’intervention s’apparentant au SBIRT sont intéressants, car ils ont

plusieurs composantes essentielles recherchées en intervention précoce. Cependant, quoique

les auteurs militent en faveur de ce type de modèles auprès des adolescents, ils n’ont pas

prouvé leur efficacité dans le cadre des services de première ligne. On retient qu’ils sont

adaptés selon le type de consommateurs et ils s’inspirent d’une approche motivationnelle ou

une approche cognitivo-comportementale qui sont abordées dans les prochaines sections.

3.3.3. Modèles basés sur les approches motivationnelles

Les approches motivationnelles sont préconisées en intervention précoce auprès des jeunes

(Santé Canada, 2008; Babor et coll., 2007; Levy et coll., 2002; Saint-Jacques et coll., 2009),

car ils seraient réceptifs à ce type d’approche et ils réagiraient de façon favorable (D’Amico et

coll., 2005; Masterman et Kelly, 2003). Compte tenu de la difficulté des adolescents à prendre

conscience des risques à long terme, il est important d’adapter les interventions dans une

perspective à court terme (Flanzer, 2005). Le modèle transthéorique du changement,

l’intervention motivationnelle brève et l’entretien motivationnel sont abordés ci-dessous.

3.3.3.1. Modèle transthéorique du changement

Santé Canada (2008) recommande d’inclure à la détection l’exploration de la « réceptivité au

changement » afin de choisir les pistes d’intervention auprès du jeune en se basant sur les

stades de changement du modèle transthéorique de Procheska et Diclemente. Dans ce modèle,

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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l’individu doit franchir différentes étapes afin de réussir un changement par rapport à ses

habitudes de consommation, soit : la précontemplation, la contemplation, la préparation,

l’action, le maintien et la rechute (Procheska et Diclemente, 1982; Procheska et Diclemente,

1992). L’avantage de ce modèle est qu’il n’oblige pas le jeune à reconnaître un problème ou

un risque de consommation (Tevyaw et Monti, 2004). Les stratégies d’intervention peuvent

être adaptées en fonction de chaque étape de changement (Tableau 9).

Tableau 9

Stades de changement du modèle transthéorique en fonction des stratégies d’intervention

Stades de changement Stratégies d’intervention

Précontemplation Conscientiser le jeune quant aux risques et les conséquences associés à ses

habitudes de consommation; semer le doute.

Contemplation

Explorer l’ambivalence avec le jeune des avantages et des inconvénients d’un

changement par rapport au statu quo; faire évoquer les motifs favorables aux

changements; renforcer le sentiment d’auto-efficacité du jeune.

Préparation/Détermination

Accompagner le jeune à déterminer les actions et les moyens pour réaliser les

changements souhaités; établir un plan, des objectifs et des ressources disponibles;

mettre en place des moyens d’auto-observation, d’autorenforcement et de

récompense; encourager le jeune à commencer certains changements afin

d’explorer les stratégies.

Action

Encourager le jeune à mettre en action les stratégies et les acquis identifiés

préalablement; l’aider à maintenir sa motivation relativement aux changements

souhaités; ajuster les stratégies aux besoins.

Maintien

Renforcer le sentiment d’auto-efficacité personnel par rapport aux changements

apportés; guider le jeune à développer des stratégies pour éviter une rechute soit un

retour vers ses anciennes habitudes de consommation.

Rechute

Soutenir le jeune à reprendre le processus de changement en se rapportant à ses

expériences du passé; éviter la démoralisation; contribuer au processus

d’apprentissage.

(Procheska et Diclemente, 1992; Rossignol, 2004; Burke et coll., 2005)

Le modèle d’intervention de Procheska et Diclemente constitue entre autres une base

importante d’intervention pour d’autres modèles d’intervention de l’approche motivationnelle,

dont l’intervention motivationnelle brève et l’entretien motivationnel. Dans un contexte

d’intervention précoce, ce modèle permet aux individus de cheminer dans le continuum du

changement tel que décrit par Procheska et Diclemente (Levy, Vaughan et Knight, 2002).

3.3.3.2. Intervention motivationnelle brève (IMB)

Le modèle d’intervention motivationnelle brève (IMB) a été développé dans les années 1990

pour les problèmes de consommation d’alcool par Miller et Sanchez (1993) à la suite d’une

recension d’écrits des stratégies efficaces afin de créer un modèle d’intervention brève

applicable dans les services de la première ligne (Bien, Miller et Tonigan, 1993). Ils ont

dégagé six éléments qu’ils ont regroupés sous l’acronyme FRAMES (Tableau 10). L’IMB

serrait plus efficace que l’absence d’intervention (Bien et coll., 1993; Fleming et coll., 1997)

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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et souvent plus efficace qu’une plus vaste intervention (NIAAA, 1999; Bien et coll., 1993).

De nombreuses études, dont une méta-analyse de 32 études (Bien et coll., 1993), ont

démontré qu’elle peut aider à court terme les adultes non dépendants à diminuer leur

consommation d’alcool et elle peut favoriser l’individu à avoir recours à d’autres traitements

(Bien et coll., 1993; NIAAA, 1999).

Tableau 10

Les six éléments du FRAMES

Composantes Définition

Feedback

Donner de l’information au jeune par rapport à ses habitudes de consommation actuelle,

soit les causes, les risques et les conséquences associés. Cette activité peut être réalisée à la

suite d’une activité de détection et d’évaluation.

Responsability

Responsabiliser le jeune par rapport à ses habitudes de consommation et nommer aux

jeunes que le choix d’apporter un changement à ses habitudes lui appartient. La

reconnaissance du contrôle personnel a été reconnue pour motiver un changement de

comportement.

Advice

Donner un avis clair et explicite verbal ou écrit concernant les risques et les conséquences

associés à sa consommation ainsi que proposer de modifier ses comportements pour en

réduire l’impact. Le praticien peut énoncer les lignes directives pour adopter des habitudes

de consommation à faible risque.

Menu

Offrir un menu d’options et de ressources aux jeunes afin de lui permettre de choisir ses

propres stratégies pour modifier ses comportements et ses habitudes de consommation. Le

jeune doit lui-même faire ses propres choix en regard de ses habitudes. L’intervenant joue

un rôle de guide et d’accompagnateur pour l’établissement des stratégies à mettre en place. Le praticien peut guider le jeune à l’aide de matériel d’autoassistance ou en lui proposant

différentes options pour atteindre ses objectifs.

Empathy Privilégier une approche chaleureuse, réflexive, empathique, non jugeant et compréhensif.

Éviter d’être critique, agressif, autoritaire, confrontant et coercitif.

Seft-Efficacity

Favoriser le sentiment d’auto-efficacité personnelle à mettre en action le changement

souhaité et identifié par le jeune; susciter et renforcer les déclarations d’automotivation du

jeune; mettre l’accent sur les forces personnelles et les réussites antérieures; mettre en

valeur les ressources personnelles du jeune pour l’atteinte de ses objectifs et valoriser une

attitude optimiste quant à la capacité d’apporter les changements de comportements.

(Bien et coll., 1993; NIAAA, 1999; Levy et coll., 2002)

En plus de favoriser l’autonomie, les six stratégies d’intervention du FRAMES sont utilisées

dans n’importe quel ordre et il est important de mettre l’accent sur les affirmations positives à

la fin de l’entretien afin que le jeune demeure sur une impression positive de sa rencontre

(Levy et coll., 2002). Afin d’assurer l’efficacité de l’IMB, il est important d’établir des

objectifs précis et spécifiques relativement aux habitudes de consommation du jeune, avoir un

suivi pour évaluer l’évolution de la situation et il est proposé d’utiliser un calendrier (NIAAA,

1999). Lorsque l’IMB a été jumelée à un manuel d’autoassistance avec des instructions pour

modifier les comportements de consommation, il y a eu de meilleurs résultats que seulement

ceux ayant reçu du matériel et des conseils généraux (Spivak, Sanchez-Craig et Davila, 1994).

D’ailleurs, l’approche cognitivo-comportementale est souvent combinée avec l’IMB (Batel et

Michaud, 2002). L’IMB serait prometteuse pour réduire ou diminuer la consommation

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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problématique de SPA chez les adolescents (Cordaro et coll., 2012; Deas, 2008; Monti, Colby

et O’Leary, 2001).

3.3.3.3. L’entretien motivationnel (EM)

Selon Tevyaw et Monti (2004), ce serait dans ce cadre d’IMB que l’EM a été développé par

Miller et Rollnick dans les années 1990. Effectivement, l’EM a été développé initialement

afin d’offrir une intervention brève aux individus nécessitant des traitements en vue de les

préparer à recevoir le service en augmentant leur motivation et leur adhésion. C’est à la suite

des études que l’approche a été considérée comme une méthode en soi dans le traitement en

dépendance (Miller et Rollnick, 2006). Aujourd’hui, l’EM est reconnu dans le traitement en

toxicomanie (Tremblay et coll., 2010; Landry et coll., 2010; Tevyaw et Monti, 2004). C’est

une méthode directive et centrée sur le client dont l’objectif est d’augmenter la motivation

intrinsèque au changement et la résolution de l’ambivalence (Miller et Rollnick, 2006). Elle

comporte des éléments clés, soit l’empathie, le non-jugement, l’écoute réflexive, développer

la divergence, rouler avec la résistance, éviter l’argumentation et soutenir le sentiment d’auto-

efficacité personnelle (Tevyaw et Monti, 2004).

Quoique moins étudié auprès des adolescents dans un contexte d’intervention précoce (Santé

Canada, 2008), l’usage de l’EM semble être prometteur dans les services de 1ere

ligne (Yuma-

Guerrero et coll., 2012; Santé Canada, 2008; Knight et coll., 2005; Levy et coll., 2002).

D’ailleurs, l’EM a été utilisé auprès des jeunes dans différents milieux de pratique de

première ligne entre autres dans les services de l’urgence (Walton et coll., 2010; Tait et coll.,

2004; Helmkamp et coll., 2003; Monti et coll., 1999) et en milieu scolaire (Winters et coll.,

2007; Winters et Leitten, 2007). Plusieurs modèles d’intervention précoce auprès des

adolescents consommateurs de SPA s’inspirent de l’EM, par exemple le modèle de l’AAP

(Committte on Susbtance Abuse, 2011). Cette approche serait viable auprès des adolescents

ayant des comportements à haut risque (D’Amico et coll., 2008), car elle permettrait de

diminuer leur consommation aux SPA (Jensen et coll., 2011; Naar-King et Suarez, 2011;

D’Amico et coll., 2008; Knight et coll., 2005; Tevyaw et Monti, 2004; Tait et Hulse, 2003;

Breslin et coll., 2002). Elle est également reconnue auprès des jeunes présentant une

ambivalence et étant réfractaire au changement (Tevyaw et Monti, 2004). Elle aurait le

potentiel de diminuer les risques reliés aux comportements à risque (Knight et coll., 2005)

ainsi que les conséquences négatives associées à l’usage des SPA (Winters et coll., 2007;

Tevyaw et Monti, 2004; Masternam et Kelly, 2003; Breslin et coll., 2002), à augmenter leur

confiance à gérer les situations à haut risque (Breslin et coll., 2002) et à augmenter leur

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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engagement aux traitements (Tevyaw et Monti, 2004; Masternam et Kelly, 2003; Breslin et

coll., 2002). Pour ceux nécessitant des services spécialisés, l’EM peut être utilisé comme

intervention brève en court terme en jouant un rôle de levier et de soutien à la motivation au

changement afin de favoriser le recours ultérieurement aux services (Breslin et coll., 2002) et

en permettant de diminuer l’utilisation et la gravité du problème d’abus ou de dépendance

(Martin et Copeland, 2008).

En résumé, les approches motivationnelles sont intéressantes à être utilisées dans les services

de 1ere

ligne tels que les CSSS considérant que les jeunes en difficulté peuvent se retrouver

dans différents stades de changement. Ces approches respectent le rythme du jeune et elles

privilégient la collaboration avec celui au lieu de la confrontation. Elles apportent également

des pistes et des méthodes d’intervention afin d’aborder les résistances et l’ambivalence aux

changements. Ce qui est utile en 1ere

ligne compte tenu que ce ne sont pas tous les jeunes qui

sont prêts à se mobiliser à modifier leurs habitudes de consommation qu’elles soient à risque

ou problématiques. Cependant, l’EM est plus complexe et comporte quelques séances

comparativement au modèle transthéorique du changement et l’IMB qui sont des

interventions simple et plus brèves. L’EM nécessite davantage de formation et de supervision.

Actuellement, la pertinence de ces approches dans les différents programmes du CSSS est

davantage reconnue et de plus en plus d’intervenants sont formés.

Finalement, certains auteurs recommandent l’usage d’approches intégrées dans le traitement

en toxicomanie (Jensen et coll., 2011; Dennis et coll., 2004; Waldron et Kaminer, 2004) telles

que la combinaison d’une approche motivationnelle et en cognitivo-comportementale (Dennis

et coll., 2004). Par exemple, l’EM soutient la motivation aux changements alors que

l’approche cognitivo-comportementale permet d’articuler comment réaliser les changements

de comportements (Miller et Rollnick, 2006). En intervention précoce, une approche intégrée

des deux approches serait également pertinente pour les adolescents (Santé Canada, 2008;

Winters et Leitten, 2007; Levy et coll., 2002). La section suivante donnera un aperçu de

l’application des approches en cognitivo-comportemental en contexte d’intervention précoce.

3.3.4. Modèles basés sur les approches cognitivo-comportementales

Les approches cognitivo-comportementales dans le traitement auprès des adolescents ayant

des problèmes d’abus ou de dépendances au SPA sont bien documentées et reconnues pour

leur efficacité (Santé Canada, 2001; Waldron et Kaminer, 2004; Waldron et Turner, 2008;

Landry et coll., 2010). Bien que les interventions brèves en cognitivo-comportemental ont été

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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moins étudiées auprès des adolescents en contexte d’intervention précoce dans les soins

primaires, elles seraient pertinentes et prometteuses (Ögel et Coskun, 2011; Santé Canada,

2008; Winters et Leitten, 2007; Stewart et coll., 2005; Levy et coll., 2002). Notons que la

majorité des stratégies sont tirées des pratiques dans le traitement auprès des utilisateurs ayant

une consommation problématique au SPA (Copeland et coll., 2001; Ögel et Coskun, 2011).

Par ailleurs, son application en dépendance peut être variée (Waldron et Kaminer, 2004;

Waldron et Turner, 2008), les interventions auprès des adolescents sont similaires à celles de

la population adulte, mais il y a des particularités à considérer : l’influence des pairs ainsi que

la participation des membres de la famille et du milieu scolaire dans le cadre des interventions

(Waldron et Kaminer, 2004). Les stratégies d’intervention brève en cognitivo-comportemental

sont également variées selon les modèles, mais certaines stratégies sont privilégiées entre

autres celles visant la modification des comportements de consommation, la gestion des

situations à haut risque et le développement des habiletés d’adaptation aux situations de vie

difficiles (Copeland et coll., 2001; Ögel et Coskun, 2011). Le Tableau 11 présente une

synthèse et de brèves descriptions de ces stratégies utilisées en intervention précoce.

Tableau 11

Brèves descriptions des stratégies d’intervention en cognitivo-comportemental

Stratégies d’intervention

en intervention précoce Brèves descriptions des stratégies d’intervention

Modification des pensées

et des croyances

(1) Éducation sur les comportements à risque et les conséquences (positives ou

négatives) associées à la consommation (Copeland et coll., 2001);

(2) Identification et modification des schémas de pensées erronées en lien avec la

consommation (Waldron et Kaminer, 2004; Waldron et Turner, 2008);

Modification des

conduites à risque de

consommation

(3) Identification des fonctions de la consommation (déclencheurs) et des situations

à haut risque (Copeland et coll., 2001; Ögel et Coskun, 2011; Waldron et

Kaminer, 2004; Waldron et Turner, 2008; Winters et Leitten, 2007);

(4) Éducation sur les stratégies d’autocontrôle pour la gestion des situations à haut

risque (stratégies de coping) (Copeland et coll., 2001; Waldron et Kaminer,

2004; Waldron et Turner, 2008; Winters et Leitten, 2007);

(5) Promotion et adoption des activités plus saines remplaçant les habitudes de

consommation (Copeland et coll., 2001);

Développement des

habiletés d’adaptation

aux situations de vie

(6) Développement d’habiletés d’adaptation personnelles (hygiène de sommeil,

technique de relaxation, affirmation de soi et communication, gestion des

émotions, résolution de problème) et sociales (gestion de la pression sociale à

consommer) (Copeland et coll., 2001; Ögel et Coskun, 2011; Waldron et

Kaminer, 2004; Waldron et Turner, 2008);

Maintien des acquis et

prévention de la reprise

des conduites à risque

(7) Stratégies afin de prévenir un retour aux habitudes de consommation à risque et

afin d’établir un plan d’urgence s’il y a un dérapage ou une rechute (Copeland

et coll., 2001; Ögel et Coskun, 2011; Waldron et Kaminer, 2004).

En général, ces interventions sont directives, structurées et parfois assemblées dans un guide

pour participant. En intervention précoce, il existe quelques guides d’autotraitement pour les

adultes (Copeland et coll., 2001), ainsi que pour les adolescents (Winters et Leitten, 2007).

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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Certains les utilisent en formule autonome ou semi-autonome avec l’accompagnement en

court terme en individuel ou en groupe. Les moyens et les techniques utilisés sont : (1) des

exercices d’auto-surveillance et d’auto-observation des comportements de consommation à

l’aide de feuilles de calcul ou calendrier de consommation associé (Copeland et coll., 2001;

Waldron et Turner, 2008); (2) des exercices d’ancrage avec aide-mémoire pour reconstruction

des occasions de consommation pour une période d’intérêt (Waldron et Turner, 2008); (3) des

jeux de rôles ou de modelage (mise en situation) en entrevue ainsi que des devoirs

thérapeutiques prescrits pour le monitorage (« monitorage ») des pensées reliées à la

consommation et l’entrainement des habiletés personnelles et sociales (Copeland et coll.,

2001; Waldron et Kaminer, 2004). Dépendamment du niveau de développement cognitif et la

capacité d’introspection du jeune, on peut envisager des stratégies cognitives et

comportementales, mais il est préférable de demeurer dans le court terme avec des objectifs

clairs et concrets qui sont révisés régulièrement lors du suivi (Tremblay et coll., 2010).

3.3.4.1. Modèle de prévention de rechute de Marlatt (1985)

Basé sur l’approche cognitivo-comportementale, le modèle de prévention de la rechute

traditionnelle de Marlatt et Gordon (2005), qui découle de l’apprentissage social de Bandura

(1977), est reconnu dans le traitement en dépendance auprès des adolescents et des adultes

(Landry et coll., 2010; Santé Canada, 2001). Malgré l’existence d’autres modèles, celui-ci est

le plus étudié et il a démontré son efficacité auprès des individus qui ont des problèmes de

consommation (Irvin et coll., 1999). En intervention précoce, ce modèle est utilisé pour

construire les interventions brèves, soit l’identification et la gestion des situations à haut

risque et la prévention à la reprise des anciennes habitudes de consommation à risque (Ögel et

Coskun, 2011; Waldron et Kaminer, 2004; Copeland et coll., 2001). En plus de renforcer le

sentiment d’efficacité personnelle de l’individu à mieux gérer les situations à risque, on

souhaite développer des stratégies d’adaptation pour éviter la rechute (Witkiewitz et Marlatt,

2004). Un plan d’urgence est intéressant en cas de perte de contrôle et de rechute afin de faire

un arrêt d’agir ainsi que prévenir à un retour aux comportements à risque (Copeland et coll.,

2001; Ögel et Coskun, 2011; Waldron et Kaminer, 2004).

3.3.4.2. Habiletés et stratégies de coping

L’approche cognitivo-comportementale basée sur les habiletés de « coping » également

appelé, « stratégies d’ajustement au stress », a été élaborée par Lazarus et Launier en 1978

afin de désigner l’ensemble des processus qu’une personne a recours pour s’adapter à une

situation difficile afin de retrouver un équilibre et un bien-être personnel. On fait référence à

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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l’ensemble des pensées, des sentiments et des comportements utilisés par l’individu soit pour

maîtriser, réduire et tolérer un événement de stress perçu comme menaçant auquel il est

confronté et qui dépasse ses ressources personnelles (croyances, lieu de contrôle, traits de

personnalité). Notons que des facteurs environnementaux (caractéristiques du contexte et

soutien social) peuvent influencer soit positivement ou négativement la perception du

potentiel de la menace de l’événement (Paulhan, 1992).

Frydenberg et Lewis ont élaboré trois catégories de comportements de coping : les stratégies

productives pour résoudre le problème, les stratégies non productives et la référence aux

autres pour la recherche de soutien. Au total, dix-huit stratégies ont été développées se

répartissant en trois catégories (Frydenberg et Lewis, 2000). Les programmes basés sur ces

stratégies ont prouvé leur efficacité chez les jeunes, car ils ont pour effet d’augmenter l’usage

des stratégies productives et la diminution des stratégies non productives (Frydenberg, Eacott

et Clark, 2008; Frydenberg et Brandon, 2008; Frydenberg, 2004) ainsi qu’une meilleure

habileté à résoudre les problèmes (Hamdan-Mansour, Puskar et Sereika, 2005; Siqueira et

coll., 2001) ou de rechercher de l’information pour les résoudre (Wills et coll., 2001).

Au sujet de la consommation des SPA lors des situations de vie difficiles, c’est une stratégie

non productive (Aldridge et Roesch, 2008), car elle peut être un moyen de réduire la tension

interne afin de rechercher un bien-être (effet temporaire) sans que cela favorise la résolution

du problème (Frydenberg et Lewis, 2000). Cette pratique est utilisée auprès des individus

ayant des problèmes de consommation au SPA, dont les adolescents, afin de favoriser

l’utilisation des stratégies productives pour s’adapter aux situations de vie difficile, au lieu

d’avoir recours à la consommation. Ce type d’intervention aurait le potentiel de jouer un rôle

protecteur auprès de la consommation de SPA chez les jeunes à risque (Conrod, Castellanos-

Ryan et Strang, 2010). Les adolescents qui utilisent les stratégies de coping productives

rapportent moins de consommation d’alcool (Brady et coll., 2009).

Pour conclure, bien que les approches motivationnelles nous permettent de faire cheminer les

jeunes dans le continuum de changement, les approches cognitivo-comportementales sont

intéressantes dans les pratiques d’intervention précoce pour articuler et opérer les stratégies de

modification cognitive et/ou comportementale en lien avec les conduites à risque chez les

jeunes consommateurs. Le modèle de prévention de rechute de Marlatt est intéressant afin de

prévenir un retour vers les comportements à risque et le maintien des acquis. Les habiletés et

les stratégies de coping se distinguent des deux autres approches en permettant au jeune de

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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développer des mécanismes d’adaptation plus productifs quant aux situations de vie difficiles

pouvant l’amener vers des comportements de consommation inappropriés. Ces approches

demeurent intéressantes à être utilisé dans les services de 1ere

ligne en CSSS, mais elles

nécessitent la maîtrise de certaines connaissances de la part des intervenants. Elle peut

nécessiter quelques séances et la formation du personnel est nécessaire.

4. DISCUSSION

4.1. ANALYSE CRITIQUE DES PRINCIPAUX CONSTATS OBSERVÉS

En se référant à l’objectif de cet essai synthèse, soit de dresser un portrait des différentes

pratiques d’intervention précoce reconnues en dépendance auprès des jeunes âgées de 12-18

ans dans un contexte d’intervention de première ligne, tels que les CSSS, quelques constats se

dégagent des informations colligées de cette recension d’écrits.

Premièrement, bien que les interventions précoces auprès des adolescents soient un domaine

récent qui est moins étudié que chez les adultes (Santé Canada, 2008; Saint-Jacques et coll.,

2009), les auteurs militent en faveur de sa pertinence pour ceux ayant une consommation à

risque ou problématique. Les informations colligées ont permis de mieux connaître les

composantes communes et les caractéristiques des interventions précoces (Fleming et

Manwell, 1999) qui s’appliquent auprès des adolescents (Levy et coll., 2002). Cela a permis

d’identifier certains modèles s’apparentant au SBIRT (Babor et coll., 2007). Quoique les

modèles d’intervention précoce puissent être très variés, ils doivent être adaptés aux

caractéristiques du groupe de jeunes ciblés. Il est pertinent de les adapter à certaines

problématiques (émotionnels et en santé mentale, comportementaux) (Taylor et coll., 2011),

car les conduites à risque sont spécifiques. Cette pratique n’est pas une thérapie et ne peut pas

remplacer les traitements pour les problèmes d’abus ou de dépendance. Quoique ce soit la

composante la moins documentée, il est important d’effectuer une référence lorsque requise.

On retient que les activités de repérage et de détection sont la première étape de toutes les

interventions précoces (Santé Canada, 2008; MSSS, 2009; Levy et coll., 2002; Winters et

Kaminer, 2008). Plusieurs modèles, dont SBIRT (Pilowsky et Wu, 2013; Mitchell et coll.,

2013; Committte on Susbtance Abuse, 2011; Yuma-Guerrero et coll., 2012), l’intègrent

comme une composante en soit (Fleming et Manwell, 1999; Levy et coll., 2002). Si elles sont

appliquées de manière aléatoire, il est plus difficile d’identifier les individus à risque qui sont

moins visibles (Polen et coll., 2008) et cela peut avoir une incidence sur l’efficacité des

interventions brèves. Quoique le MSSS (2006) recommande qu’elle soit réalisée de façon

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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systématique, on constate que la pratique est aléatoire et non-uniforme dans les CSSS et que

la hiérarchisation des services n’est pas respectée. Ceci a des répercussions sur les services

offerts aux jeunes en difficultés en 1ere

ligne ou en 2e ligne.

Dans les CSSS, les jeunes fréquentant les services présentent différents profils de

consommation et différents stades de changement. Les interventions précoces sont pertinentes

aux jeunes de différents profils (Winters et coll., 2012; Committe on Substance Abuse, 2011;

Santé Canada, 2008; Pirskanen et coll., 2007; Knight et coll., 1999). D’ailleurs, certains outils

de repérage (CRAFT) et de détection (DEP-ADO) nous permettent d’adapter les interventions

en fonction du type de consommateur comparativement à un autre mode de repérage

(observations cliniques) ou de dépistage (marqueurs biologique). Ils guident l’intervenant

dans ses décisions et ses interventions. En plus d’être l’outil le plus utilisé au Québec

(Tremblay et coll., 2014), la DEP-ADO permet de mieux identifier le type de consommateur

que d’autres outils tel que le CRAFT (Bernard et coll., 2005).

Quoique les modèles d’intervention précoce auprès des jeunes soient applicables en contexte

CSSS, il est difficile d’en dégager un plus qu’un autre, car il n’y a pas de consensus quant à

celui à privilégier. Ils n’ont pas prouvé leur efficacité à court terme (Pilowsky et Wu, 2013) et

à long terme (Mitchell et coll., 2013). Plusieurs auteurs mentionnent le manque d’études de

validation des différents modèles d’intervention précoce auprès des jeunes. Plusieurs éléments

viennent complexifier leur comparaison et les études, soit la grande variété des composantes

des modèles, une population hétérogène (groupe d’âge ciblé, type de consommateurs,

caractéristiques et besoins, etc.) et des milieux de pratique différents, la difficulté de recruter

les jeunes pour la recherche. Cependant, l’approche motivationnelle et l’approche cognitivo-

comportementale sont prometteuses (Santé Canada, 2008; Winters et Leitten, 2007; Levy et

coll., 2002). D’ailleurs, depuis les dernières années, les intervenants du CSSS ont accès à de

la formation sur ces approches, car elles sont également utilisées pour d’autres

problématiques, dont en santé mentale. Au-delà de l’approche utilisée, l’alliance

thérapeutique avec le jeune serait un ingrédient-clé de réussite.

Notons que certaines activités d’intervention précoce peuvent être réalisées dans une seule

séance (repérage/détection, certaines interventions brèves, référence/mesure de suivi), car

elles sont brèves et nécessitent peu de temps d’intervention du praticien. Ces interventions

sont souvent moins complexes et elles peuvent être appliquées par un ensemble d’intervenants

au sein du CSSS. Cependant, d’autres méthodes d’interventions basés sur les approches

motivationnelles et en cognitivo-comportementale sont plus complexes à être réaliser et

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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nécessite une certaine maîtrise des connaissances. Au CSSS Drummond, notre expérience à

implanter un modèle d’intervention précoce auprès des jeunes (malgré un guide d’animation)

nous amène à constater qu’il est plus favorable qu’un modèle plus complexe soit appliqué par

un intervenant désigné qui en développe l’expertise et qui est le référant pour les autres

intervenants que plutôt d’impliquer l’ensemble des intervenants à l’utiliser.

De plus, dans les CSSS, il est courant que l’intervention s’adresse au milieu familial (parents

ou tuteurs, fratrie). Malgré les avis partagés, l’implication des parents serait pertinente dans

un modèle d’intervention précoce (Liddle et coll., 2004; Santé Canada, 2008) et même,

indiquée pour les jeunes ayant des problèmes de consommation en émergence ou à haut

risque (Committte on Susbtance Abuse, 2011; Winters et Leitten, 2007; Pirskanen et coll.,

2007; Pirskanen et coll., 2006). Bien que ce soit insuffisant pour développer les compétences

parentales (surveillance parentale et comportement de soutien) (Winters et coll., 2012), une

séance supplémentaire incluant le parent et le jeune apporterait de meilleurs résultats que

seulement une intervention brève auprès du jeune (Winters et Leitten, 2007). Cela favorise les

comportements de recherche d’aide pour répondre aux besoins des membres de la famille en

plus de renforcer les objectifs du jeune (Winters et coll., 2012; Ali et coll., 2011; Winters et

Leitten, 2007). Notons que chez les plus jeunes, l’implication des parents a plus d’impacts que

pour les plus âgées, car ils sont plus dépendants de leur opinion quant à l’affiliation avec les

pairs, à leurs choix face aux activités récréatives et sociales ainsi que l’attachement aux

activités scolaires (Winters et coll., 2012; Henderson et coll., 2009). D’autre part, certains

auteurs privilégient leur absence afin d’assurer la confidentialité et de favoriser l’alliance

thérapeutique. Au Québec, sur le plan légal, les jeunes âgés de moins de 14 ans doivent avoir

le consentement parental pour l’accès aux soins et aux services et les professionnels ont une

obligation d’entreprendre des mesures de protection si la sécurité et le développement du

jeune ou celle d’autrui sont compromis. Ce qui pourrait nécessiter un bris de confidentialité.

Bien que les études soient limitées, les stratégies basées sur Internet seraient une avenue

prometteuse à investiguer auprès des adolescents (Buti et coll., 2013; Schwinn, Schinke et Di

Noia, 2010; Santé Canada, 2008; D’Amico et coll., 2006; O’Leary Tevyaw et Monti, 2004),

car elle leur assure la confidentialité (Buti et coll., 2013) et leur permet de cheminer à leur

rythme (Schwinn et coll., 2010). Elles assurent que le contenu soit normalisé et conforme à la

théorie laissant moins de disparité dans l’intervention (Schwinn et coll., 2010). Une récente

enquête de l’ISQ (2014) démontre que les jeunes âgés de 16-24 ans utilisent Internet

davantage que la population générale pour différents usages. En se référant à notre expérience

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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en CSSS, aux obstacles d’implantation vécus, les stratégies basées sur Internet apportent ces

avantages pour contrer certaines barrières dans les services de première ligne (Curtis et coll.,

2014; Hook et coll., 2007), soit un faible coût (Buti et coll., 2013; Shwinn et coll., 2010) ou

aucune nouvelle charge de travail pour les intervenants (Curtis et coll., 2014; Hook et coll.,

2007). En plus d’être bref, interactif, flexible et adaptable aux interventions précoces dans

différents contextes d’intervention, les stratégies basées sur Internet peuvent être offert en

formule autonome ou combinées à d’autres méthodes d’intervention plus traditionnelle

(Curtis et coll., 2014). Cette méthode semble ouvrir une fenêtre vers de nouvelles pratiques.

4.2. RECOMMANDATIONS

4.2.1. Liées aux activités de repérage et de détection

Tout d’abord en considérant que selon les constats de cet essai synthèse, les activités de

repérage et de détection ont un impact sur les interventions brèves. Les interventions précoces

sont pertinentes auprès des adolescents se retrouvant à différents stades d’usage et de

motivation. Certains outils de repérage et de détection nous permettent d’adapter les

interventions en fonction du type de consommateur et ils guident les intervenants dans leurs

décisions et orientations. Considérant que selon les informations colligées dans la

documentation, le repérage et la détection sont la première étape de toutes les interventions

précoces (Santé Canada, 2008; MSSS, 2009; Levy et coll., 2002; Winters et Kaminer, 2008)

et ils sont une composante essentielle (Fleming et Manwell, 1999; Levy et coll., 2002) dans

plusieurs modèles d’intervention précoce, dont le SBIRT (Pilowsky et Wu, 2013; Mitchell et

coll., 2013; Yuma-Guerrero et coll., 2012; Committte on Susbtance Abuse, 2011; Babor et

coll., 2007;). Si elles sont appliquées de façon aléatoire, il est plus difficile d’identifier les

individus à risque (Polen et coll., 2008). Considérant que dans les services des CSSS, le

repérage et la détection sont aléatoires, opportunistes, plus curatifs que préventifs et non

uniformes auprès des jeunes en difficultés malgré la recommandation du MSSS (2006)

qu’elles soient systématiques. Selon notre expérience en CSSS, il est difficile de cibler les

jeunes ayant une consommation à risque et leur proposer des services appropriés. De plus,

dans les services en 1ere

ligne, les jeunes ont différents profils de consommation et qu’il est

important d’en tenir compte dès l’évaluation initiale et en continu lors du suivi pour y adapter

les interventions et l’orientation vers les services appropriés.

Je recommande que les différentes instances (ASSS et CSSS) élaborent des stratégies pour

encourager les activités de repérage et de détection systématique auprès des jeunes en

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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difficultés afin de soutenir les activités d’interventions précoces au sein des services du

CSSS soit par l’accès à de la formation continue.

4.2.2. Liées aux modèles d’intervention précoce auprès des adolescents

Considérant que les constats de cet essai ne permettent pas de recommander un modèle en

particulier étant donné qu’il a peu d’étude sur les interventions précoces en dépendance

auprès des jeunes et sur l’efficacité des modèles existants. Considérant que selon la

documentation, les modèles d’intervention doivent correspondre aux caractéristiques et aux

spécificités du groupe d’adolescents cibles (Santé Canada, 2008; NIDA, 2003) ainsi qu’au

contexte d’intervention d’un milieu de pratique donné (Batel et Michaud, 2002; Taylor et

Anthony, 2011). Il est pertinent d’adapter les interventions précoces aux besoins plus

spécifiques des jeunes ayant des problèmes émotionnels ou de santé mentale,

comportementales (Taylor et Anthony, 2011). Les composantes communes des différents

modèles d’intervention (Fleming et Manwell, 1999; Levy et coll., 2002) nous éclairent quant

aux éléments recherchés dans ce type de pratique. Les approches motivationnelles et les

approches cognitivo-comportementales seraient les plus prometteuses (Santé Canada, 2008;

Winters et Leitten, 2007; Levy et coll., 2002). Considérant que dans les services des CSSS,

les jeunes en difficultés peuvent présenter différentes difficultés et les services offerts ont des

contextes d’intervention variés. Depuis les dernières années, les mesures d’appui au

développement des interventions précoces en CSSS se sont adressées à la clientèle adulte

(périnatalité, services psychosociaux généraux et santé mentale adulte), dont la formation de

base en dépendance de première ligne du MSSS (2009).

Je recommande de poursuivre les recherches afin d’identifier les meilleures pratiques en

intervention précoce correspondant aux besoins des jeunes en difficultés et aux différents

contextes d’intervention en CSSS, soit en accordant une attention aux pratiques les plus

prometteuses et aux composantes recherchées des modèles d’intervention précoce.

4.2.3. Liées à l’implication des parents dans les interventions précoces

Considérant que selon les constats de cet essai, malgré des avis partagés concernant

l’implication des parents dans les interventions précoces, il semble être pertinent de les

impliquer dans le cadre des interventions précoces. Considérant que selon la documentation,

la participation des parents serait un ingrédient-clé de l’intervention précoce (Henderson et

coll., 2009; Burke et coll., 2005). L’implication des parents est recommandée particulièrement

pour les adolescents ayant des problèmes de consommation en émergence ou à haut risque

(Committte on Susbtance Abuse, 2011; Winters et Leitten, 2007; Pirskanen et coll., 2007;

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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Pirskanen et coll., 2006). Une seule séance avec le parent supplémentaire à l’intervention

précoce apporterait de meilleurs résultats que seulement des interventions auprès du jeune

(Winters et Leitten, 2007). Considérant que dans les services des CSSS, il est courant que

l’intervention s’adresse également au milieu familial (parents ou tuteurs, fratrie) pour des

motifs de consultation très variés. Sur le plan légal, au Québec, les jeunes âgées de moins de

14 ans doivent avoir le consentement parental pour l’accès aux soins et aux services et que les

praticiens ont l’obligation de prendre des mesures de protection si la sécurité et le

développement du jeune sont compromis.

Je recommande d’intégrer des mesures de soutien également pour les milieux familiaux

(parents ou tuteurs, fratrie) en difficulté aux interventions précoces réalisées auprès des

jeunes. En fonction de la nature et des besoins identifiés, ces services peuvent être offerts à

même les services du CSSS ou nécessiter une référence vers une autre ressource d’aide. Dans

les cas où les jeunes ont des comportements à haut risque pouvant compromettre sa sécurité

ou son développement, l’implication des parents et d’autres professionnels pourrait être

indiquée, mais idéalement avec la collaboration du jeune. Hormis ces cas, le consentement et

la confidentialité doivent être respectés si le jeune a 14 ans et plus.

4.2.4. Liées aux stratégies d’intervention précoce basées sur Internet

Considérant que selon les constats de cet essai, bien que les études soient limitées, les

stratégies basées sur Internet seraient une avenue prometteuse à investiguer particulièrement

auprès des adolescents. Les essais de jumeler les pratiques traditionnelles avec des stratégies

basées sur Internet en intervention précoce auprès des adolescents, entre autres en milieu

hospitalier (urgence) ou en milieu scolaire. Considérant que selon la documentation, les

jeunes âgées de 16-24 ans utilisent Internet davantage que la population générale pour

différents usages (ISQ, 2014). Ce type de stratégies facilite l’accès à l’information (Monahan

et Colthurst, 2001), assure la confidentialité aux adolescents (Buti et coll., 2013) et leur

permet de cheminer à leur rythme (Schwinn et coll., 2010). De plus, les stratégies basées sur

Internet auraient pour avantage de contrer plusieurs barrières reliées à l’implantation des

interventions précoces dans les services de première ligne (Curtis et coll., 2014; Hook et coll.,

2007). En considérant notre expérience au sein du CSSS Drummond quant aux obstacles qui

ont été vécus lors de l’implantation d’un programme d’intervention précoce. Entre autres, il y

a les contraintes reliées à la réalisation des interventions (manque de connaissance, manque de

temps à l’intervention, augmentation de la charge de travail, etc.). Sans oublier les mesures

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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d’appuis (accès à la formation, promotion des services) et les ressources disponibles

(humaines, matérielles et financières) limitées à l’implantation.

Je recommande que d’autres recherches soient poursuivies pour évaluer la faisabilité pour

implanter les stratégies d’intervention précoce basées sur Internet auprès des adolescents

en contexte de services de 1ere

ligne au Québec.

4.3. RETOMBÉES POSSIBLE DE L’ESSAI

Les informations colligées dans le cadre de cet essai et les recommandations pourront soutenir

le développement des interventions précoces auprès des adolescents en contexte de soins de

première ligne, particulièrement dans les CSSS, de par les différents modèles d’intervention

précoce recensés ainsi que l’importance d’uniformiser les pratiques de repérage et de

détection. Ceci nous apporte une meilleure connaissance sur ces pratiques et met en lumière la

grande variété des interventions qui peuvent être réalisées en première ligne dans différents

contextes d’intervention. L’expérience du CSSS Drummond amène à constater que les

activités plus brèves et simples peuvent être partagées par l’ensemble des intervenants alors

que celles qui sont plus complexes peuvent être offertes par un intervenant désigné.

À la suite de cet essai, il serait intéressant de transmettre l’état de connaissances actuelles de

ces pratiques aux différents acteurs du milieu local en proposant soit une formation ou bien

différentes présentations. À une plus grande échelle, la diffusion de cet essai pourrait

également soutenir les efforts de déploiement des interventions précoces auprès des

adolescents en sensibilisant aux particularités de cette pratique et des enjeux d’implantation

dans le contexte d’intervention et organisationnel en CSSS, soit en partageant l’expérience du

CSSS Drummond. L’accès à de la formation continue sur l’ensemble des activités

d’intervention précoce en dépendance adaptées aux jeunes en difficulté semble être une piste

importante pour appuyer l’implantation de ces pratiques.

Au-delà de la connaissance des différents modèles d’intervention précoce auprès des

adolescents, il faut souligner l’importance de mettre en place différentes mesures pour

favoriser et appuyer l’implantation des pratiques d’interventions précoces auprès des

adolescents en contexte CSSS, qui sont actuellement très limitées et restreintes. Des efforts

devront être poursuivis pour uniformiser les pratiques en matière d’activités de repérage et de

détection auprès des adolescents en difficulté au sein du CSSS, ainsi que des politiques

internes encadrant la pratique afin de respecter la hiérarchisation des services en dépendance.

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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49

ANNEXE A

Modèle de fiche de lecture

Titre

Référence

Type de

documents

Mots-Clés

Résumé

Définition

Méthodologie

Échantillon

Temps de mesure

Devis

Variable

Hypothèse

Outils utilisés

Résultats

Critique de

l’auteur

Critique

personnelle

Forces

Limites

Pertinences et lien avec l’essai

Stratégies de

recherche

documentaire

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

50

ANNEXE B

Facteurs de risque et signaux d’alarme à considérer pour

le repérage des jeunes à risque d’avoir des problèmes de consommation aux SPA

Facteurs de risques personnels Facteurs de risques familiaux Facteurs de risque sociaux et

environnementaux

Historique de comportements

négatifs ou agressifs à un âge

précoce;

Historique d’abus physique ou

sexuel;

Être un garçon;

Avoir des difficultés

émotionnelles, sociales et scolaires;

Problème de comportements

impulsifs;

Instabilité émotionnelle;

Recherche de sensations fortes;

Perception erronée que SPA ne

comporte pas de risques.

Supervision parentale inadéquate;

Communication pauvre;

Tensions et conflits au sein de la

famille;

Absence ou discipline parentale

trop sévère;

Éclatement de la famille;

Historique de consommation chez

les parents.

Milieu à faible statut

socioéconomique et d’éducation,

Vivre dans un milieu criminalisé et

de consommation,

Milieu où il y a facilité d’usage des

SPA,

Historique des problèmes de santé

mentale

Signaux d’alarmes sur le plan

personnel

Signaux d’alarme sur le plan

familial

Signaux d’alarme sur le plan

social et environnemental

Jeune présentant des signes

observables d’intoxication ou de

sevrage au SPA;

Développement de comportements

inhabituels associés à

l’intoxication, aux symptômes de

sevrage ou pour camoufler ses

habitudes de consommation.

Problèmes d’instabilité

émotionnelle inhabituelle

(irritabilité, agressivité) ou

d’humeur associés à l’intoxication

ou symptôme de sevrage.

Problèmes à l’école (absentéisme,

difficultés scolaires, diminution de

la motivation et de l’intérêt, etc.)

Apparition de problèmes

financiers;

Adoption de comportements à haut

risque, délinquants et antisociaux.

Négligence de l’hygiène et

l’apparence personnelle.

Jeune consommateur qui démontre

des comportements de retraits

quant aux liens habituels familiaux,

soit des retraits des activités, des

loisirs et un désinvestissement dans

la routine familiale;

Conflits plus fréquents avec les

membres de la famille en lien avec

changements de comportements

associés à ses habitudes de

consommation;

Découverte de SPA ou de matériel

de consommation par les membres

de la famille.

Jeune contrevient davantage aux

règles familiaux;

Inquiétudes grandissantes des

membres de la famille.

Changements progressifs ou

soudains du réseau d’amis au profit

d’amis consommateurs;

Changements progressifs ou

soudains de ses intérêts par rapport

à ses activités de loisirs et sociales

au profit de la consommation.

Manque de respect aux figures

d’autorités à l’école ou dans la

communauté.

Découverte de SPA ou de matériel

de consommation par l’entourage,

le personnel du milieu scolaire.

Problèmes associés à ses habitudes

de consommation deviennent plus

visibles pour l’entourage;

Inquiétudes grandissantes chez les

autres personnes du réseau social,

soit le personnel de l’école.

(Ali et coll., 2011)

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

51

ANNEXE C

Traduction française de l’outil CRAFFT

(Tirée du CeASAR2)

Traduction française du Questionnaire CRAFT OUI NON

C

(Car)

Êtes-vous déjà monté(e) dans un véhicule (AUTO, moto, scooter) dont

le conducteur (y compris vous-même) conduisait sous l’effet de l’alcool

ou de drogue(s)?

R

(Relax)

Prenez-vous de l’alcool ou de la drogue pour vous DÉTENDRE, pour

être mieux dans votre peau ou pour vous sentir mieux accepté (e)?

A

(Alone)

Prenez-vous de l’alcool et de la drogue quand vous êtes SEUL(e)?

F

(Forget)

Vous arrive-t-il d’OUBLIER des choses que vous avez faites sous

l’emprise de l’alcool ou de drogues?

F

(Family/friends)

Est-ce que votre FAMILLE et vos AMIS vous disent que vous devriez

réduire votre consommation d’alcool ou de drogue ?

T

(Trouble)

Avez-vous déjà eu des ENNUIS lorsque vous étiez sous l’emprise de

l’alcool ou de drogues ?

Interprétation des résultats:

Un score de ≥ 2 correspond à un usage de substances psychoactives à haut risque, soit

potentiellement problématique.

2 Center for Adolescent Substance Abuse Research (Childen’s Hôpital Boston, 2009)

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke

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ANNEXE D

Les objectifs d’intervention en fonction des stades de l’usage

des SPA chez les adolescents inspirés du DSM-IV-TR

Stades de l’usage de SPA Objectifs d’intervention

Abstinence Empêcher ou retarder l’initiation à la consommation de SPA par le renforcement

positif et stratégies d’éducation des parents. Offrir des conseils préventifs,

Expérimentation

Promouvoir les capacités et les forces du jeune; encourager l’abstinence et l’arrêt de

la consommation par un avis professionnel; ou utiliser des stratégies d’éducation sur

les risques et apporter des conseils pour réduire les risques soit des comportements

sécuritaires.

Consommation limitée et

modérée, non problématique

Promouvoir les capacités et les forces du jeune; encourager l’arrêt de la

consommation par un avis professionnel; ou utiliser des stratégies d’éducation sur les

risques et apporter des conseils pour réduire les risques soit l’adoption des

comportements sécuritaires.

Consommation problématique

Effectuer une intervention brève en favorisant des stratégies motivationnelles pour

renforcer la motivation du jeune à modifier ses comportements ainsi qu’effectuer une

référence au besoin.

Intervention brève consiste à :

(1) Rétroaction ou avis professionnel quant aux risques et conséquences

négatives de la consommation.

(2) Éducation quant à certaines habitudes de consommation plus à risque de

conséquences à court terme

(3) Recommandation de cesser complètement sa consommation pour une

période de temps déterminé (Temps d’arrêt).

(4) Négociation dans le cas où l’adolescent a poursuivi sa consommation afin

de susciter une volonté de modifier ses habitudes de consommation.

(5) Accord entre le praticien et l’adolescent sur un objectif concret et

spécifique afin d’engager le jeune à modifier ses comportements à risque

(Contrat écrit et signé par les parties)

(6) Favoriser un suivi auprès du jeune en fixant un autre rendez-vous afin de

réévaluer la situation, faire un suivi sur l’évolution de la situation et référer

au besoin;

Envisager une rupture de confidentialité dans certains cas où développement ou

sécurité compromit.

Abus

Même intervention brève, qu’au stade précédent, en renforçant la motivation pour

faire des changements de comportement et explorer l’ambivalence et le

déclenchement préparation à l’action. Référer pour une évaluation et un traitement

spécialisé. Encourager le jeune à solliciter la participation de ces parents.

Envisager la rupture de confidentialité dans certains cas où développement ou

sécurité compromit.

Dépendance

Même intervention brève, que les deux stades précédentes, mais avoir une approche

plus directive afin de faciliter l’acceptation à la référence à des services spécialisés.

Encourager le jeune à impliquer et solliciter la participation de ces parents.

Envisager la levée de la confidentialité dans certains cas où développement ou

sécurité compromit.

Abstinence secondaire Renforcement positif, soutien et suivi auprès du jeune.

(Committee on Substance Abuse, 2011, p. 1331; Knight et coll., 2010)

L'essai synthèse demeure un exercice académique. Le lecteur doit mettre les résultats en contexte avec l’ensemble de la documentation clinique et scientifique disponible et il demeure responsable de leur utilisation. Pour citer cet essai: Maheux, K. (2014). Les pratiques d’intervention précoce en dépendance auprès des adolescents en contexte de première ligne, dont en CSSS. Essai synthèse inédit, Maîtrise en intervention en toxicomanie. Université de Sherbrooke