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C M J N 128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 - N°882 DU VENDREDI 9 AU JEUDI 15 OCTOBRE 2009 Pour défendre notre région, les emplois et le pouvoir d’achat, pour l’avenir de nos enfants, les communistes du Nord et du Pas-de-Calais appellent à manifester le samedi 17 octobre - 15 h - Lille - Place de la République CEGELEC DOUVRIN LA DÉGRADATION DU CLIMAT SOCIAL ENTRAÎNE UNE DÉTRESSE MORALE PAGE 3 Plus de deux millions de Français disent NON à la privatisation de La Poste. Le gouvernement ne peut plus faire la sourde oreille PAGES 6 et 7 page 1:page 1 8/10/09 9:25 Page 1

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128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 € - N°882 DU VENDREDI 9 AU JEUDI 15 OCTOBRE 2009

Pour défendre notre région, les emplois et le pouvoird’achat, pour l’avenir de nos enfants, les communistesdu Nord et du Pas-de-Calais appellent à manifester le

samedi 17 octobre - 15 h - Lille - Place de la République

CEGELEC DOUVRINLA DÉGRADATION

DU CLIMAT SOCIAL ENTRAÎNEUNE DÉTRESSE MORALE

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Plus de deux millionsde Français disent NON

à la privatisation de La Poste.Le gouvernement ne peut plus

faire la sourde oreillePAGES 6 et 7

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Événement

OO UIUI, hélas ! C'étaitbien en France.Les mineursétaient en grèvedepuis le4 octobre 1948.

C'était une grève des plus revendi-catives, une grève légale décidéemassivement et démocratique-ment par un référendum.Qu'on en juge : sur un effectif de259.204 mineurs, 243.702 expri-més soit 94,01% des inscrits. Pourla grève : 218.616 contre 25.086.Donc pour la grève, 89,70% desexprimés.Avec les revendications sur lessalaires, la sécurité, l'applicationde la loi sur les nationalisations,l'augmentation des retraites il yavait en premier lieu posée par leréférendum lʼabrogation de la cir-culaire Lacoste du 13 septembre1947, et des décrets du 18 sep-tembre 1948 du même ministreLacoste.Ces circulaires et décrets étaienttotalement illégaux, en violation dustatut du mineur, voté à l'unanimi-té par l'Assemblée nationale enjuin 1946.La grève était un droit légal selonle statut du mineur et garantie parla Constitution. Nul ne pouvait s'yopposer. C'est pourtant ce que fitJules Moch, ministre de l'Intérieur.

Alors que se déroulaient les dis-cussions avec le ministre Lacoste(elles se sont poursuivies jusquedans la soirée du 5 octobre), JulesMoch dans la nuit du 3 au4 octobre envoyait les CRS occu-per les bassins de Gardanne et deLorraine.Jules Moch avait choisi la force, laviolence préméditée, organisée.Et très vite, au 4ème jour de la grèvele 7 octobre 1948 à Merlebach ondéplorait la mort de Jansek.Tué par une balle perdue ? Non,tué par une balle tirée à distance.Sans sommation ? Non. Tué parune balle tirée après sommation ?Non, non, non ! Mais sauvage-ment massacré à coups decrosses par des C.R.S. déchaî-nés.Mais pourquoi une telle sauvage-rie ? On n'allait pas tarder à lesavoir, à Creutzwald c'est un sous-lieutenant des CRS, de Clermontqui déclare qu'on les avaitenvoyés en Lorraine en leur disantque la population était hitlérienne.Il n'y a pas de mots pour qualifier àsa juste valeur ce mensongeignoble, écoeurant meurtrier.Il faut se replacer dans le contextede l'époque. On était en 1948 unpeu plus de trois ans après la finde cette terrible guerre. Ellesétaient encore ouvertes dans les

familles, les places causées parl'occupant hitlérien. Il était encorevivace le souvenir des atrocitéssubies, vivace le souvenir dessouffrances des emprisonnés, destorturés, massacrés, fusillés,guillotinés, vivace le calvaire desdéportés et toujours sous nosyeux les survivants des camps dela mort.Je me demande parfois ce quej'aurais fait à l'époque si j'avais étéparmi ces CRS. Aurais-je étéentraîné par cette hystérie collecti-ve vengeresse en pensant à mononcle Maurice battu à mort, à monneveu Joseph fusillé à 22 ans ?Aurais-je frappé avec en tête cesstrophes du chant des partisans.«Demain, l'ennemi connaîtra leprix du sang et des larmes». Je nesais pas quelle aurait été maconduite. Ce que je sais, si j'avaisparticipé à cela c'est lorsque j'au-rais appris la vérité dévoilée àCreutzwald, j'aurais démissionnécomme l'a d'ailleurs fait l'ex-com-mandant F.T.P.F. Rippert.Démissionner facile à dire ? Non,je l'avais déjà fait en 1941, démis-sionnant de l'enseignement pourprotester contre une injusticequ'on ne voulait pas réparer.Dans un récent courrier à MadameLagarde, ministre de l'économie,de l'industrie et de l'emploi j'ai rap-

pelé que j'avais pris conscience dela véritable nature des interven-tions policières, brutales, meur-trières lorsque j'ai appris que le15 décembre 2005 une personna-lité du monde juridique, le procu-reur général de la Cour d'assisesde Douai, au procès de LionelDumont avait déclaré s'adressantà l'accusé : «Monsieur, vouloirimposer ses idées par la force celas'appelle du terrorisme».C'est par la force que Jules Mochvoulait briser la grève, par la peur,semant la terreur avec des brutali-tés amenant la mort atroce deJansek. Par la force, par la mortpour imposer ces circulaires etdécrets illégaux de Lacoste.Le conseil des prud'hommes deCarvin, le 3 juin 1948, avait décla-ré illégale la circulaire Lacoste du13 septembre 1947 supprimant lesalaire garanti.Et Lacoste avait été condamné àrembourser les mineurs du puits10 de Leforest qui s'étaient mis engrève.Et c'est pour faire appliquer par laforce cette circulaire illégalecondamnée par un tribunal de laRépublique qu'on avait tuéJansek !Oui, c'était bien du terrorisme etl'utilisation de l'appareil d'État, faitque c'est bien un terrorisme d'État.

Les mineurs ont résisté à ce terro-risme comme on se doit de résis-ter à tous les terrorismes. Ils l'ontpayé bien cher. Et pourtant, la loid'amnistie avec toutes ses possibi-lités y compris la réparation sur labase de la reconstitution de carriè-re ne leur est pas appliquée. Ellel'a été dans toutes les branchesnationalisées, y compris au per-sonnel civil du ministère de laDéfense.Les survivants licenciés restentexclus de la loi d'amnistie.L'article 13 de cette loi indiquequ'en sont exclus «les faits consti-tuant des manquements à la probi-té, aux bonnes moeurs ou à l'hon-neur». C'était le cas des générauxfactieux ayant porté les armescontre la France en Algérie.Un an après le 23 novembre 1982,ces putschistes étaient réhabilitésavec réintégration dans les cadresau titre de la deuxième section,une reconstitution de carrière.Et les mineurs licenciés desgrèves de 1948-52, les rares survi-vants, attendent toujours le décretd'application de la loi d'amnistie.Ils continuent de payer leur com-bat pour la légalité, leur résistanceau terrorisme d'état de l'époque. Ilserait temps que cesse cette injus-tice.

Norbert Gilmez

IL Y A 61 ANS, LE 7 OCTOBRE 1948 À MERLEBACH

PREMIER BILAN SANGLANT DU TERRORISMED'ÉTAT CONTRE LES MINEURS EN GRÈVE

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LL AA spéculation sur lesaliments est inadmis-sible. La catastrophenʼest pas très loin.Pourtant, les compé-tences et les moyens

ne manquentpas, ils sontbannis par laférocité ducapitalisme.La sécuritéal imentaire,elle, nʼest pasassurée.Alléger lescharges desexploitations,permettre depasser lacrise et jeterles bases dela régulation

des marchés européens pour queles crises conjoncturelles nesoient pas le quotidien des agricul-teurs, voilà des revendicationsfondamentales.La mobilisation syndicale des pro-

ducteurs de lait reste forte et sʼex-primera, une nouvelle fois, lors dela journée nationale dʼaction du 16octobre à l'appel de plusieurs syn-dicats agricoles. Pour la région, lamanifestation se déroulera à Lille.Lʼagriculture française ne peut enaucun cas être une monnaiedʼéchange.Cette libéralisation a été accen-tuée par les programmes dʼajuste-ment structurel du Fonds monétai-re international et de la Banquemondiale. Ils ont conduit à unabaissement des tarifs douaniersdes pays pauvres, souvent bienau-delà des exigences de lʼOMC,et une suppression des outils derégulation dont disposaient cesgouvernements.En période de chute brutale desprix, cela aboutit, dans un contex-te de mise en concurrence des

agricultures du monde, à unesélection des systèmes de pro-duction les plus productifs et les

plus subventionnés, au détrimentdes productions paysannes.

P.P.

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Social

PASSIONNANTE RENCONTRE D'ALAIN BOCQUETAVEC LES LECTEURS DU LIVRE «UNMARX ET ÇA REPART !» À CALAIS

AAPRÈSPRÈS une brève rencontreau siège de la section duPCF, en milieu d'après-midi,

avec les médias locaux, AlainBocquet partait rejoindre DelphineWatiez à la librairie «Actes sud»dans les locaux du Channel, scènenationale, pour y dédicacer une

quarantaine d'exemplaires de sonlivre «Un Marx et ça repart !» C'étaitmardi 29 septembre dernier à17h30 juste avant une rencontreavec ses lecteurs programmée, elle,à 18h30.Près de 150 personnes se sontalors retrouvées, toujours au

«Channel» mais cette fois pourdeux heures de débat dans le cadretrès «soirée cabaret» du bar duChannel. Delphine Watiez, journa-liste indépendante, écrit très bien.Les biographies agréables à lireparce que bien écrites ne sont passi nombreuses, celle-ci l'est incon-

testablement. On y découvre unhomme du peuple, avec ses quali-tés et ses défauts, son sens de lamesure et ses excès mais bien loinde la «Peapolisation» en vogue ! Cedébat fut l'occasion d'explicationsen toute franchise sur un ensemblede questions politiques touchant à

la crise, au Marxisme, à l'union et lerassemblement, le passé et l'avenirdu PCF. Finalement aussi unmoment de formation politique dansun espace et une ambiance trèsconviviable. Une belle initiative pourCalais et qui sera à suivre ailleursdans le département.

LLESES organisations syndicalesde retraités CFDT, CFE-CGC,CGT, UNSA et la FGR-FP se

sont réunies et ont fait le point surle contexte général marqué par ledéveloppement du chômage et parlʼaffaiblissement de la protectionsociale dont sont bénéficiaires lesretraités comme les salariés.Elles affirment que les retraités,comme les salariés, nʼont pas àsubir les conséquences dʼune crisedont ils ne sont pas responsables.Unanimement elles demandent augouvernement de répondre auxrevendications prioritaires desretraités :� le maintien de leur pouvoirdʼachat largement affecté par leshausses de prix enregistrées en2008 et la suppression de la reva-

lorisation des pensions pendant le1er trimestre 2009 ;� un effort particulier envers lesretraités ayant les revenus les plusmodestes ;� lʼannonce officielle de lʼabandondu projet de décret gouvernemen-tal libéralisant et augmentant lecoût de lʼhébergement dans lesmaisons de retraite publiques et àbut non lucratif et donc du reste àcharge, créant des disparités entrepersonnes hébergées et consoli-dant les inégalités territoriales ;� la publication rapide de mesuresconcrètes mettant fin aux dépasse-ments abusifs des honorairesmédicaux, à la mise en place effec-tive et généralisée de perma-nences de soins de qualité ;� une répartition équilibrée des

professionnels de santé sur tout leterritoire ;� lʼamélioration des réponses à lahauteur des besoins des per-sonnes en situation de perte dʼau-tonomie à leur domicile et en éta-blissement sur la base dʼune orga-nisation nationale collective et soli-daire.Les organisations syndicales ontdécidé de poursuivre leurdémarche unitaire afin dʼobtenirdes réponses concrètes auxbesoins réels des retraités etdemandent au ministre des affairessociales une entrevue pour expo-ser leurs revendications com-munes. Elles appellent les retraitésà se mobiliser lors de la journéecommune dʼaction prévue le16 octobre prochain.

LES RASSEMBLEMENTS DU PAS-DE-CALAIS :LENS : le vendredi 16 octobre, à 10 H, (rendez-vous devant l'Hôtel-de-ville)

BOULOGNE-SUR-MER : le vendredi 16 octobre, 10H, (rendez-vous devant la sous-préfecture)

DANS UN CONTEXTE DE REFUS DE LA CRISELE 16 OCTOBRE, JOURNÉE D’ACTION DES RETRAITÉS

LES PRODUCTEURS DE LAIT DU PAS-DE-CALAIS :"INADMISSIBLE SPÉCULATION"

Le conseil des ministres de lʼAgriculture de lʼUnion européenne du 5 octobre dernier nʼa pasapporté de réponses concrètes aux attentes immédiates du producteur de lait. La réalité desmarchés à la vie dure...

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Social

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LL ESES enseignants-chercheurs des uni-versités de Lille et duLittoral ne sont pasen phase avec leurministre de tutelle sur

leur statut, un statut qui, promulguépar Sarkozy, est dans le droit fildʼune politique libérale. Le décretconcerne la modification du statutdes enseignants-chercheurs. Lebut est donc dʼouvrir la voie à unemodulation des services dʼensei-gnement qui vise à reconnaître et àvaloriser toutes les activités et lesmissions des enseignants-cher-cheurs ; tutorat, suivi de stages,formation à distance, tâches admi-nistratives. Quand on parle dʼauto-nomie pour les universités, il sʼagitdʼanalyser le degré dʼindépendan-ce dont elles peuvent se prévaloirface au ministère de lʼEducationnationale. Curieuse conception dela démocratie que dʼengager àmarche forcée lʼautonomie des uni-versités. Sous prétexte dʼautono-mie, la sélection est amplifiée avecune compétition entre établisse-ments et un enseignement et unerecherche à plusieurs vitesses. Lesprérogatives des présidents sontainsi renforcées pour recourir à desrecrutements répondant en prioritéà des objectifs de rentabilité sou-mis aux besoins des stratégiesdʼentreprises. Le recrutement decontractuels au détriment desemplois statutaires, la politiquesalariale au "mérite" ajoutés à lagestion immobilière, à la chargedes établissements constituent lesaspects essentiels dʼune loicontraire à une véritable démocra-tisation.

Pour le service public

Au-delà de lʼiniquité, il sʼagit dʼunproblème de dignité de lʼindividu,du jeune, de lʼétudiant enrecherche dʼemploi ; la soumissiondes salariés à lʼemployeur doit êtrebalayée avec force. Se défendre,les salariés et les futurs salariésont compris quʼil fallait à tout prixse battre collectivement contre laprécarité et le chômage. La conver-gence avec les autres syndicatsdʼenseignants mais pas seulementest sur les rails. Le Medef parlesans arrêt de la croissance, maisquʼest-ce que ça veut dire lorsque

thématiques étroites (profession-nalisation, orientation, apprentis-sage) en excluant systématique-ment les organisations syndicales.

SocialLʼaide sociale aux étudiants doitêtre intégrée dans un Plan social,en concertation avec les organisa-tions syndicales étudiantes aveclʼensemble de la communauté uni-versitaire. Cette aide universelleserait calculée en fonction de lasituation propre de lʼétudiant pourlui permettre de mener à bien unprojet de formation et de qualifica-tion quelle que soit sa situationsociale ou familiale. Lʼenjeu desdix années à venir est dʼaugmen-ter massivement le nombre dʼétu-diants en formation initiale etcontinue pour aller vers trois mil-lions dʼétudiants afin dʼatteindreles 50% de lʼensemble une classedʼâge obtenant un diplôme de lʼen-seignement supérieur et accroîtreainsi la qualification de lʼensembledes générations. Lʼoppositioncatégorique dʼune majorité dʼen-seignants au décret, toutes disci-plines et opinions politiquesconfondues grandit de jour enjour. Pas de normalisation par lebas, les enseignants des universi-tés de Lille et du Littoral dénon-cent “une logique de défiance àleur égard et lʼassimilation de lʼac-tivité noble quʼest lʼenseignementà une sanction”. Les assembléesgénérales se multiplient. Cʼest leclientélisme assuré ; pour éviterde voir le nombre dʼheures decours doubler dʼune année àlʼautre, il faudra être docile etaccepter toutes les décisions.Cʼest un coup porté à lʼindépen-dance des enseignants. La coordi-nation nationale des personnelsde lʼenseignement supérieur et dela recherche sʼorganise. Quelleautonomie ? Certes, des subven-tions sont accordées aux universi-tés mais dans le même temps, lesuniversitaires sont suspectés dene pas accomplir correctementleur double tâche dʼenseignementet de recherche. Faire dépendre leservice dʼenseignement de cri-tères dʼévaluation de la recherche,cʼest risquer dʼassimiler lʼactivitéquʼest lʼenseignement à une sanc-tion.

Pierre Pirierros

le chômage gangrène toute lasociété. Pérenniser le droit au tra-vail, voilà une des résultantes dela lutte du premier semestre der-nier. Chaque université est tentéede mettre en place des politiquesde sélection, dʼaugmentation deses ressources, d'où l'augmenta-tion des frais de scolarité.Le Snesup indique que le travailde réflexion et une prise deconscience de la majorité du corpsenseignant sont le prolongementdu refus de tout projet libéral. Lamise en commun des expérienceset lʼapport à la lutte desenseignants-chercheurs sontdéterminants. En fonction de lanature des activités de lʼensei-

gnant, le nombre dʼheures decours pourra être modulé à lahausse ou à la baisse. Ce décretsʼappliquera de manière régle-mentaire et pourra varier dʼuneuniversité à lʼautre. Il y va de lapérennité du service public de l'en-seignement supérieur en France,un service public qui ne plaît pasdu tout à l'Europe de Bruxelles.

Pour une réelledémocratisation

Ce qui se passe à lʼuniversitérecouvre énormément de notionsrevendicatives comme une réelledémocratisation, un nouveaurayonnement de l'enseignementsupérieur et de la recherche, un

passage aux actes dans une pro-grammation budgétaire ambitieu-se pour la jeunesse et le pays.D'autres perspectives écono-miques et sociales ? Cela est poséavec acuité alors que le maintiend'un chômage de masse toucheparticulièrement la jeunesse.Aujourdʼhui, plus que jamais.Des centaines de débats mêlantétudiants, universitaires, salariés,militants syndicaux, alimentent lesargumentations portées dans lesmanifestations récentes et lesassemblées générales de cettesemaine. Le débat national de lamission Université-emploi lancépar le gouvernement est organiséà la hache en fixant à l'avance des

RENTRÉE UNIVERSITAIRE (LILLE, ARTOIS, LITTORAL)

QUELLE AUTONOMIE ?Les effets de la loi LRU (libertés et responsabilités des universités), votée en août 2007,continuent à faire des dégâts. Modification du statut des enseignants-chercheurs,mastérisation des concours, non remplacement des départs à la retraite, démantèlement desorganismes de recherche. Pour les enseignants, la coupe est pleine. Que représenteaujourdʼhui un diplôme ? Il répond à dʼimmenses attentes, à dʼimmenses efforts.En posant ses revendications et propositions sur une série de sujets (garanties sociales,réformes indispensables, responsabilité, avenir de la démocratie), le Snesup contribue à ceque de véritables alternatives soient au cœur du débat public.

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Services publics

LL ANCÉEANCÉE au début dumois de juillet à lʼinitia-tive du Comité natio-nal contre la privatisa-tion de La Poste, orga-nisation unitaire fédé-

rant partis politiques (PCF, PG,Verts, PS, NPA, Alternatifs, etc.),syndicats (CGT, SUD, FSU, FO,CFTC), associations et collectifs dedéfense des services publics, lʼévé-nement a tout dʼabord contraint parle fait médias dominants et gouver-nement à prendre en compte lʼexi-gence dʼun débat que les représen-tants de lʼEtat entendaient éviter.Ensuite, il a imposé dans lʼopinionlʼidée que seul un référendum,expression de la souverainetépopulaire, pouvait trancher la ques-tion de lʼavenir de lʼentreprisepublique postale. Le fait, cʼest laparticipation de 2 123 717 per-sonnes à cette consultation. Le fait,cʼest le «non» massif – 98,51% -exprimé en réponse à la question :«Le gouvernement veut changer lestatut de La Poste pour la privatiser,êtes-vous dʼaccord avec ce pro-jet ?»

Plus de deux millionsde votants

Dans les 10 000 bureaux de voteimplantés sur lʼensemble du territoi-re français, ce «non» sʼest toujoursdécliné massivement et partoutavec une participation importantecompte tenu du caractère non offi-ciel de la votation – une moyennede 5% des électeurs inscrits pourla France entière.A titre dʼexemple, Seine-Maritime,

Haute-Garonne et Seine-Saint-Denis, départements à populationjeune et ouvrière qui avaient battudes records dʼabstention aux élec-tions européennes, totalisaient225 000 votants, soit presque 10%des électeurs inscrits. En région Ile-de-France, ils étaient en tout293 332 à voter. Dans le Nord etles Bouches-du-Rhone respective-ment 77 480 et 153 045 votants.En Bretagne, ce sont près de133 000 personnes qui ont partici-pé à la votation. Une réussitesaluée à gauche. Un «résultatsans appel» pour le PCF. PourCécile Duflot, secrétaire nationaledes Verts, un “coup de semonceassez significatif“. Une “mobilisa-tion historique“ pour le PS. «Unmagnifique succès» pour le NPA.

Arguments chocsMais le caractère massif de la vota-tion et lʼabsence dʼambiguité de

son résultat nʼont pas empêché les«ténors» de la majorité présiden-tielle de monter au créneau sur lascène médiatique en répétant enchœur des «arguments chocs»aussi pertinents que chancelants.Deux couplets accompagnés durefrain : «Non, le gouvernement neveut pas privatiser La Poste» for-maient le gros du texte de leurritournelle. Le premier portait sur lethème de la non transparence duvote, le deuxième sur sa non repré-sentativité. Luc Chatel, porte-paroledu gouvernement, a ainsi, parexemple, qualifié de «tartufferie» lavotation citoyenne et lui a porté unfatal coup en déclarant : “si vousfaites voter vingt fois la même per-sonne, ça ne veut pas dire grand-chose.» Même son de cloche chezFrédéric Lefebvre, porte parole delʼUMP, qui a évoqué “des témoi-gnages qui nous arrivent chaquejour sur les conditions staliniennes

du vote avec des gens qui se sontamusés à voter 22 fois, juste pourvoir“ ajoutant : “on me dit que Louisde Funès et Marlon Brando ontvoté“. Nul doute que les sincères«témoignages» en question prove-naient directement du QuartierGénéral de lʼUMP et que les facé-tieux voteurs de troubles déguisésen citoyen lambda dépéchés sursite pour la bonne farce cotisent,«juste pour voir», à ladite organisa-tion bien connue pour le caractèretransparent et démocratique de sonorganisation interne. Quant à lʼin-énarable Raffarin, actuel sénateurde la Vienne, en déclarant tout dego : “Même sʼil y a deux millions depersonnes“ qui ont participé à lavotation “ce nʼest pas le peuple. Adeux millions, ce nʼest pas unemajorité de Français“, il a tranché.Mais la lapalissade du Sphinx duHaut-Poitou ne prouve cependantquʼune chose, cʼest que lʼancien

premier ministre nʼa définitivement«pas changé». Pas plus dʼailleursque Marine Le Pen, vice-présidentedu FN, qui a dénoncé la votationcitoyenne en la qualifiant de “leurreinstitutionnel“ et dʼ”escroquerie poli-tique“.

La mobilisation continueSi lʼassurance de lʼEtat UMPconcernant la votation et lʼefficacitéde sa «communication» ne doit pasêtre évaluée à la seule apparencede Matamore de ses défenseurs –comme le montre la campagne depublicité gouvernementale lancéemardi et titrée “La Poste, vous lʼai-mez, nous lʼaidons à se moderni-ser“ -, sa détermination à passer enforce ne doit pas être sous estimée.Un point mis en avant par les repré-sentants du Comité national contrela privatisation de La Poste.Visant à mettre en échec le projetgouvernemental, le comité nationala appelé dès lundi ses comitéslocaux à «rencontrer immédiate-ment les sénateurs et les députésde leur département et circonscrip-tion pour exiger du gouvernementle retrait du projet de loi» ainsi quʼàmettre «immédiatement en débatdans les comités locaux avec lapopulation des suites à donner à lavotation : forum citoyen, journéenationale de manifestations, et nou-velle votation.» En ligne de mire,lʼexamen parlementaire du projetde loi gouvernemental qui doit sʼen-gager au Sénat au début du moisde novembre.

Jérôme Skalski

UN «NON» MASSIF AU PROJET GOUVERNEMENTALDE PRIVATISATION DE LA POSTE

Organisée du 28 septembre au 3 octobre, la votation citoyenne sur lʼavenir de La Poste aplus que réalisé les objectifs que se donnaient ses organisateurs.

«P«PLUSLUS de 2 millions de personnes viennentde participer à la votation citoyenne surlʼavenir de la Poste. Cette mobilisation est

un immense succès ! Son résultat est sans appel : lesfrançais ne veulent pas que la Poste soit privatisée.Le gouvernement semble avoir eu connaissance desrésultats puisque depuis samedi soir se multiplient desréactions honteuses, des réactions qui insultent la démo-cratie à lʼimage de celle du porte-parole de lʼUMP,Frédéric Lefebvre, parlant de tricherie.Maintenant le gouvernement doit prendre la mesure de

lʼexigence populaire exprimée. Stop aux jeux de dupes.Stop aux arguties juridiques ! Le PCF renouvelle sademande au président de la République et au premierministre dʼorganisation dʼun référendum. Ils ont tous lespouvoirs de le faire. En attendant que cette mesure soitprise, le projet de loi doit être sans délai retiré de lʼagen-da parlementaire. Les communistes continuent à semobiliser pour porter cette exigence. Ils appellent dès àprésent la population à sʼinvestir dans toutes les initiativesque proposera le comité national contre la privatisation deLa Poste.»

UN RÉFÉRENDUM S’IMPOSE !Dans un communiqué publié mardi, le PCF en appelle, suite au résultat de la votation citoyenne surl’avenir de La Poste, à l’organisation d’un référendum et au retrait du projet de loi gouvernemental del’agenda parlementaire.

à Arras

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Services publics

QUELQUES POINTS FORTSDE LA VOTATION CITOYENNE

DDESES dizaines de bureaux deposte et dʼimportants centresde tri étaient fermés vendredi

en Belgique en raison dʼun mouve-ment de grève des postiers, qui pro-testent contre un projet de la direc-tion de recourir à des “facteurs dequartier”. Pour réaliser des écono-mies et faire face à la libéralisationtotale programmée pour son secteuren 2011, la Poste belge a annoncé àla mi-septembre quʼelle comptaitconfier à des chômeurs, étudiantsfemmes au foyer ou retraités unepartie de la distribution de simpleslettres, dans la zone où ils habitent.Ces nouveaux “facteurs de quartier”,rebaptisés “facteurs low-cost” ou “àbas prix” par les syndicats, ne tra-vailleraient que trois heures par jourmaximum, pour un salaire horairebrut de 8,43 euros, jugé insuffisantpar les syndicats bien que supérieurau minimum légal. “Nous pouvonsdiscuter de la mise en place de ceprojet qui prévoit que La Poste enga-ge, à terme, quelque 8.000 facteursde quartier, mais nous nʼavons pasun millier de solutions. Il sʼagit dʼunchangement essentiel à notre sur-vie”, a dit en début de semaine le

patron de La Poste, Johnny Thijs.“La libéralisation du marché (danslʼUnion européenne) sera effective le1er janvier 2011. Et il nʼy a aucundoute sur le fait que nos concurrentsferont appel à des collaborateursquʼils payeront au salaire minimum”,a-t-il poursuivi. Parti spontanémenten début de semaine de quelquesbureaux pilotes désignés pour testerle système, le mouvement de grèvesʼest progressivement étendu.Vendredi, quelque 70 bureauxétaient fortement perturbés, voiretotalement à lʼarrêt, principalementen Wallonie (sud) et à Bruxelles,selon le syndicat socialiste FGTB.Legrand centre de tri de Bruxelles Xétait à lʼarrêt, ce qui empêchait la dis-tribution du courrier dans la capitaleet dans les provinces voisines duBrabant wallon et du Brabant fla-mand. Les centres de tri de Liège(sud-est) et de Charleroi (sud)étaient également perturbés, maisdans une moindre mesure, selon lamême source. Le mouvement deprotestation nʼa jusquʼici pas touchéla Flandre (nord). Une réunion entreles syndicats et la direction est pré-vue le 6 octobre.

LES POSTIERS BELGES EN GRÈVECONTRE LA CRÉATION DE FACTEURS

“AU RABAIS”

À Arras À Béthune

À Lens

À Houdain

À Montigny

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DépartementSOLIDARITÉ POUR LA DIGNITÉ HUMAINE

Samedi dernier, une marche s'est déroulée entre Lens et Angres pour dénoncer le sortréservé aux migrants.

ÉÉluslus communistes etsocialistes, syndica-listes, militants asso-ciatifs ont participésamedi après-midi àun rassemblement

face à la gare de Lens et à unemarche qui les a conduit jusqueAngres.Maryse Coupin, maire de cetteville, aux côtés des personnesconcernées depuis le début, a prisla parole pour expliquer la situa-tion et ses conséquences.«Angres a la chance ou la mal-chance ça dépend du point de vueoù on se place, d'avoir une aire derepos sur la A26, à une enclaburede Calais et d'un possible embar-quement vers la terre promise,l'Angleterre, c'est un enjeu impor-tant pour les filières de clandestinset les passeurs qui en tirent desrevenus importants, exploitant

sans état d'âme les clandestinsqui fuient la misère, la torture, laguerre.Nous avons accueilli des migrantsKossovars, Irakiens, Ethiopiens.Aujourd'hui, des migrants vietna-miens transitent chez nous dansl'espoir de monter dans un camionpour l'Angleterre, à Norrent Fontesce sont des migrants Érythréens,de tels campements se retrouventtout au long du littoral, Calais,Dunkerque, Loon-Plage, Grande-Synthe, Cherbourg...», souligneMaryse Coupin. Elle dénonce aus-sitôt les différentes opérationsmenées dernièrement par leministre Éric Besson, à grand ren-fort de publicité médiatique nerègle en rien le problème, il ne faitque le déplacer.«Si les solutions doivent être trou-vées au niveau européen, il n'enreste pas moins que chaque état-

membre se doit de garantir le droitdes migrants en s'assurant queceux qui veulent demander la pro-tection du statut de réfugié aientaccès à une procédure équitableet complète de demande d'asile. Iln'en reste pas moins que chaqueÉtat-membre, dont la France, doitveiller à ce qu'un hébergementadéquat leur soit assuré commel'a d'ailleurs rappelé le haut com-missariat de l'ONU», considère lamaire de Angres.«Les migrants vietnamiens sontrevenus à Angres tout comme lesmigrants arrêtés à grand renfortde publicité dans la jungle deCalais, sont revenus les uns aprèsles autres à Calais, en centre ville,sauf que, aujourd'hui, ils n'ont plusde lieux où s'abriter alors que l'hi-ver arrive.Et les autorités sont biencontentes de pouvoir s'appuyer à

nouveau sur les bénévoles, deFraternité migrants, de terre d'er-rance, de Salam et des autres, denouveau sur la brèche pour leurapporter eau et nourriture, de quoi

s'abriter et se vêtir» ,souligneMaryse Coupin.Elle fait savoir qu'il ne peut y avoird'état d'âme dès lors qu'il s'agitd'urgence humanitaire.

SOLIDARITÉ AVEC LES CINQ DE CUBAIls étaient une trentaine de personnes à se rassembler en faveur de la libération des cinqpatriotes cubains, de 18 à 19 heures, vendredi 2 octobre, place du théâtre à Arras. Rendez-vous militant qui sʼest pousuivi par une soirée festive organisée par le comité du Pas-de-Calais de France-Cuba au centre Chico Mendes de Beaurains.

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Calais

L’actualité de la semaine selon Babouse

UUNENE soixantaine de militantsétaient samedi dernier entre10h et 10h30 aux Portes

des bureaux de poste du FortNieulay, place d'Alsace, BeauMarais, Place de Rheins, sur lesmarchés de la place Crèvecoeur etde la place d'Arras et aux abordsdu supermarché match. En moinsd'une 1/2 heure, sous la pluie, ilsont récolté plus de 2000 signa-tures transmises au collectif dépar-temental.

EN MOINS D'UNE HEURE,PLUS DE 2000 CALAISIENS SE PRONONCENTCONTRE LA PRIVATISATION DE LA POSTE

Lettre aux salariés de Cuno

DD ÈSÈS le 1er octobre, Jacky Hénin, député européen, a faitpasser aux salariés de l'entreprise, chemin du contreHalage à Les Attaques le message suivant :

«J'ai appris, avec consternation, la nouvelle de la fermeture devotre entreprise programmée pour le second trimestre 2010.Face à cette terrible décision, je tiens à vous manifester tout monsoutien et vous faire part que mes pensées accompagnent l'en-semble des salariés de votre entreprise ainsi que leurs familles.Une fois de plus, comme des centaines d'autres sur le calaisis, cesont eux qui paient la note et subissent les errances d'un systèmecapitaliste inéquitable et déshumanisé.Je dois dire que si j'ai été abasourdi par cette annonce, je ne suispourtant pas étonné. En effet, la crise que nous traversons actuelle-ment découle de l'irresponsabilité de la cupidité et de la mauvaisevolonté de dirigeants de grands groupes capitalistes, qui bien sou-vent utilisent la conjoncture actuelle comme prétexte pour restructu-rer, licencier, délocaliser. Aujourd'hui, vous êtes victimes d'un systè-me qui n'a que faire d'hommes et de femmes qui ne demandentuniquement qu'à vivre décemment du fruit de leur travail.Pourtant, après avoir donné le meilleur d'eux-mêmes et fait pros-pérer l'entreprise, ils sont en droit d'attendre un autre type deremerciement. Dans cette période difficile que vous traversez, jevous encourage à ne pas baisser les bras et à rester unis. Il va desoi, que toute ma sympathie vous accompagne et que je me tiensà votre disposition pour vous aider dans les démarches que vousseriez amenés à entreprendre.»

CHASSE MÉDIATIQUEAUX MIGRANTS

LLAA destruction des lieux où les migrants «vivaient» à Calais se pour-suit et le Ministre ex-PS Besson en est à sa 3ème visite médiatiquedepuis la «jungle» rasée et toujours en compagnie de la maire

UMP. Ici les maisons des «Éclusiers» (propriété de la région) abattuesavant même que l'appel d'offres de destruction soit lancé par la commis-sion ad hoc mais sur pression du préfet !

�� Sea France doit licencier ditMme Bouchart...C'est elle qui le dit ! Concernant lasituation de Seafrance, sur DailyMotion, vous pourrez constater devous-même que le maire deCalais a une analyse particulièrede la situation : «Seafrance doitlicencier le moins possible tout desuite». Ben oui, pourquoi faireautrement si on peut licencier ?�� Alors ces «frais» de bouffepayés par les contribuables...Courriers — Cette semaine,Jacky Hénin a écrit au présidentde la CAC, au maire de Calais et àla présidente de Calais Promotion.Objet des courriers ? Simplement

leur demander de pouvoir, dans lerespect de la loi, consulter les fac-tures réglées par la CAC au CapCalaisis pour la période allant du1er avril 2008 au 30 juin 2009concernant les dépenses de res-taurants. Les factures liées auxprestations assurées par des trai-teurs pour les différentes cérémo-nies. Les frais d'hébergement ayantdonné lieu à paiement par la com-munauté soit au titre des facturesréglées directement par la com-munauté soit au titre des fraisexposés par les élus. Par ailleurs,«Je souhaite pouvoir consulter lescontrats de travail de l'ensembledes personnels exerçant leur acti-

vité au cabinet du maire...J'aimerais consulter, le caséchéant, les dépenses de restau-rants ainsi que les factures liéesaux prestations assurées par destraiteurs pour toute manifestationorganisée par Calais Promotionainsi qu'à toutes dépenses expo-sées par Calais Promotion pour lapromotion du territoire» (expoYann Arthus Bertrand à Lille etParis...).Histoire de les mettre en forme etpourquoi pas si nécessaire devous informer sur...�� Réunion de la cellule Fabien-Casteur ce vendredi 9 octobre à18h au siège.

Bus manif Lillesamedi 17 octobreDépart Mairie 13h15

S'inscrire d'urgence auprèsdes responsables de cellule.Point au comité de sectiondu 12 octobre.

`Réunion

à Brêmes-les-ArdresJean-Claude Danglot, séna-teur et Thierry Poussière,maire de Brêmes-les-Ardresont le plaisir de vous inviter àune réunion d'informationsur le changement de sta-tut de la «Poste» et sur leprojet de réforme des col-lectivités locales qui auralieu :le jeudi 22 octobre à 18h30salle Socio-culturelle ruede la Chapelle à Brêmes-les-Ardres.

Soit dit en passant

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Europe

Liberté 62 n°882 - Le 9 Octobre 2009- 12 -

CC EE retournement detendance réjouit lesdirigeants européensqu'ils soient de droiteou socialistes.

Font exception Lech Kaczcynski, le pré-sident polonais qui a déclaré qu'il signe-rait le traité ratifié par le Parlement polo-nais si le oui l'emportait en Irlande etVaclav Klaus, le président tchèque quicompte faire de la résistance.«Merci l'Irlande» s'est exclamé J.M.Barroso reconduit dans ses fonctions deprésident de la commission européenneet qui s'est rendu en Irlande pour fairecampagne pour le oui.«Aujourd'hui est une bonne journéepour l'Europe» a estimé FrédrickReinfeldt, premier suédois et présidenten exercice de l'union européenne.«L'Allemagne est très heureuse» selonAngela Merkel.Le premier ministre portugais, le socia-liste José Socralès après le vote irlandaisestime que «le traité de Lisbonne vientdonner une nouvelle force et un nouvelélan à l'Europe. Il créera de nouvellesconditions institutionnelles pour qu'ellessoient à la hauteur des exigences et desdéfis de ce temps nouveau».N. Sarkozy qui revendique la paternitédu traité de Lisbonne (avec AngelaMerkel néanmoins) a déclaré dans uncommuniqué : «Ce vote qui couronneles efforts accomplis notamment lors dela présidence française pour apporterune réponse aux préoccupationsqu'avaient exprimées les Irlandais estune grande satisfaction pour tous leseuropéens».Les dirigeants européens ont, en effet, dequoi se réjouir : le plan qu'il avait élabo-ré le 18 juin 2008 a atteint son but : faireratifier le traité par les huit pays qui nel'avaient pas encore fait pour isoler lesIrlandais et obliger ces derniers à voterune seconde fois, comme cela avait déjàété fait pour la ratification du traité deNice en 2002.Et qu'importe les moyens utilisés. La finjustifie les moyens pour que l'Unioneuropéenne poursuive sa marche enavant, afin de satisfaire les marchésfinanciers et de sauver le capitalisme.

De juin 2008 à octobre 2009 :le non se transforme en oui

Apparemment, au plan politique, le pay-sage n'avait guère changé puisque lesforces du camp des non, celles du campdes oui sont restées lesmêmes. On auraitmême pu penser que le discrédit quifrappe le gouvernement de Brian Cowenaurait favorisé le camp des non.Du côté des non, on trouve le Sill Fein,parti nationaliste de gauche qui militepour la réunification de l'île. Il est le seulparti représenté au Parlement qui militepour le non.Militaient également pour le non :� le parti socialiste, représenté auParlement européen (1 député) qui esti-me que le traité de Lisbonne vise àdétruire les services publics et à élargirencore les privatisations.� le collectif pour le non qui regroupeune quinzaine d'organisations dont leparti communiste irlandais.� «Le mouvement du peuple» qui veutapprofondir la souveraineté nationale etla démocratie sociale et s'oppose ainsi à

la supranationalité de l'union européen-ne,� Libertas, un mouvement de droitesouverainiste fondé par l'homme d'af-faires Declan Ganley,� une organisation catholique s'oppo-sant au droit à l'avortement.Le camp du oui était plus engagé dansles institutions puisque l'on y trouve lestrois grands partis représentés auParlement : le Fine Gael, le parti conser-vateur du premier ministre, le FeneGoal, parti du centre, parti d'opposition,le traité travailliste, ainsi que les Vertsmembres de la coalition gouvernemen-tale, certaines associations.Surtout la confédération patronale qui adépensé 150.000 euros pour la cam-pagne du oui. L'association des agricul-teurs irlandais a également appelé àvoter, arguant qu'un vote négatif condui-rait la commission deBruxelles à suppri-mer les subventions aux paysans irlan-dais.Enfin, l'église catholique, toute puissan-te, avait appelé également au oui.Les syndicats étaient partagés : le siptu,le plus important était pour le oui alorsque Unité militait pour le non expliquantque voter contre le traité de Lisbonne,c'est aussi voter contre Nama, l'agencenationale qui distribue les 54 milliardsd'euros débloqués par l'État auxbanques.La situation économique de l'Irlande aété déterminante dans l'issue des deuxréférendums.En 2008, la crise avait déjà fait seseffets : crise immobilière alors que 77%des Irlandais se sont endettés pour ache-ter leur logement, crise financière quiincite les investisseurs étrangers à retirerleurs capitaux, crise du chômage.Les années antérieures, on vantait l'éco-nomie du «tigre celtique», l'Irlande paysrural essentiellement en 1973 (date del'adhésion à l'UE) s'était modernisée :transfert de 60 milliards au nom de laPAC et des politiques régionales, les ser-vices s'étaient développés ainsi que l'in-dustrie de haute technologie.Cette prospérité avait aussi ses laisséspour compte : les 16% qui vivaient dansla pauvreté, les ouvriers mal payés.2008, l'Irlande est touchée par un brutalretournement économique dû en partie àla conjonction des crises américaines etanglaises, deux pays qui, par leurs inves-tissements, jouaient un rôle central dansl'économie, les investisseurs étant attiréspar une fiscalité basse sur les entrepriseset une main d'œuvre bon marché.En 2007, le chômage n'était que 5,5%,au printemps 2008, il grimpe à 12,5%.Or les salariés, les agriculteurs, certainescouches moyennes rendent les poli-tiques de l'Union européenne respon-sables de cette situation, et donc ont reje-té le traité de Lisbonne qui justifiait cespolitiques.Entre le printemps 2008 et l'automne2009, la situation s'est encore aggravée :le PIB a reculé de 7%, le chômage adoublé. Les délocalisations qui avaientdéjà commencé (Philips en Pologne) sepoursuivent. La plus importante déloca-lisation est celle de l'usine Dell enPologne.Des usines ferment ou réduisent leurseffectifs.Durant la campagne électorale, les parti-sans du oui ont expliqué que la situationaurait été encore plus grave si la com-

mission européenne n'avait pas aidél'Irlande qui aurait connu le même sortque l'Islande qui ne trouve de salut quedans la demande d'adhésion à l'Unioneuropéenne.

Les Irlandais ont-ils obtenuun plan B ?

Certains journalistes expliquent que lechangement du vote des Irlandais vientdes assurances qu'ils ont reçues del'Union européenne.Au Conseil européen de juin 2008,Brian Cowen, le premier ministre irlan-dais avait été chargé d'expliquer les rai-sons du vote négatif et de donner lessolutions pour sortir de la crise.Les raisons de l'opposition noniste don-nées au Conseil avaient seulement lesraisons données par la droite : le change-ment de la fiscalité irlandaise (or le trai-té de Lisbonne ne prévoit nullementl'harmonisation fiscale, bien au contrairepuisqu'il se prononce pour la concurren-ce) le droit à l'avortement (or là dessus,la charte des droits fondamentaux estplus qu'ambigüe) la suppression ducommissaire irlandais.S'y ajoute la demande de respect de laneutralité irlandaise en matière de poli-tique de la défense. Or, ni la Suède, nil'Autriche également neutres n'ont étéinquiétées.En fait, le fameux planB, que n'ont obte-nu ni les Français, ni les Néerlandais,c'est à dire des concessions dérogatoires,est un leurre, hormis la promesse demaintien du commissaire irlandais (onverra avec le temps...).En revanche, les partisans du non dénon-cent les soutiens financiers exorbitantsde la Commission européenne, des par-tis politiques européens (affiches, pres-se).Ils dénoncent également le détourne-ment de l'argent public par le gouverne-ment pour la propagande du oui : unebrochure prétendant expliquer demaniè-re simple le traité de Lisbonne.Enfin, ils dénoncent l'argent dépensé parles grandes sociétés pour la campagnedu oui. Ainsi la compagnie aérienneRyanour, compagnie de bas coûts adépensé 500.000 euros pour le oui, demême Intel.Des promesses éhontées ont été faites :ainsi J.M. Barroso a promis une subven-tion de 14,5 milliards d'euros aux 2000salariés de l'usine américaine Dell, délo-calisant en Pologne.Les partisans du oui ont joué sur la peuret l'intimidation : aggravation de la crisesans l'aide européenne, expulsion del'UE en cas de victoire du non, fuiteaccrue des investisseurs étrangers.Ce chantage que le collectif du nondénonce comme «une voie frauduleuseet non démocratique» a réussi, d'autantque ne manqueraient à la signature dutraité que deux pays, la Pologne et laRépublique tchèque dont le Parlementavait déjà voté la ratification.Le non l'a donc emporté avec 67,1%avec un taux de participation sensible-ment le même qu'en 2008, 59%. Seulesdeux circonscriptions dans le Nord ouestdu pays sur les 46 ont voté majoritaire-ment non.Le vote non, comme en 2008, est enco-re essentiellement un vote de classepuisque les partisans du non se trouventen grande partie dans la classe ouvrière,

mais une partie d'entr'eux touchés par lechômage et la baisse du pouvoir d'achat,a changé de camp. Dublin, qui avait voténon, a voté oui.

Le traité de Lisbonnen'a pas encore triomphé

N. Sarkozy et d'autres chefs d'État pres-sent les présidents polonais et tchèquesde signer rapidement le traité pour quecelui-ci puisse être appliqué dès le1er janvier 2010.Mais si Lech Kaczynski signera proba-blement le traité dans les prochainsjours, il n'en est pas de même pourVaclav Klaus.En effet, 17 sénateurs libéraux du partidu président tchèque ont déposé unrecours devant la Cour constitutionnellepour savoir si l'union européenne est«une organisation internationale» ou«un super État».La cour constitutionnelle a un délai de 3à 6 mars pour se prononcer. VaclavKlaus attend donc le verdict de la courconstitutionnelle.Par ailleurs, le leader des conservateursen Grande Bretagne David Cameron aréitéré samedi sa promesse d'organiserun référendum et de continuer à luttercontre le traité de Lisbonnemalgré le ouiirlandais : «Tant que le traité sera exami-né ou débattu quelque part en Europe,nous continuerons de nous battre ausujet du référendum et si c'est toujours lecas lors des prochaines élections légis-latives, nous organiserons un référen-dum et je demanderai au peuple britan-nique de voter non à ce traité».Les prochaines législatives sont prévuesau plus tard en juin 2010. Les conserva-teurs britanniques ont quitté le Partipopulaire européen après les euro-péennes de juin 2009, pour former ungroupe eurosceptique «anti-fédéraliste».

Cette double opposition tchèque et bri-tannique n'est-elle qu'un coup média-tique pour une campagne électorale oubien une opposition sérieuse ?En tous cas, les autres dirigeants euro-péens ne semblent pas s'en émouvoir.

Les grandes manœuvresont commencé

En fait, les dirigeants européens agissentcomme si le traité était entré en applica-tion.Deux sujets les intéressent : le choix duprésident du conseil européen choisipour 2 ans et demi et celui du chef de ladiplomatie et de la politique de défenseeuropéenne.Pour le titre de président du conseil, lenom de Tony Blair l'ancien premierministre britannique a été avancé et ilmène d'ailleurs une active campagnepour être choisi.Mais d'autres candidats sont proposés :le français François Fillon, le néerlan-dais Peter Balkenande, actuel premierministre, le président luxembourgeoisJean-Claude Junker, l'ancien premierministre espagnol socialiste FélipeGonzalès, l'autrichien, ancien premierministre Wolfgang Schüssel, l'irlandaiseMary Robinson, et Paavo Lipporen, pre-mier ministre finlandais.Pour diriger le PESC (politique euro-péenne de sécurité commune) AngelaMerkel proposerait son ex-ministre del'Intérieur Wolfgang schanble (celui-ciavait proposé en 1994 une Europe à2 vitesses).Unité de l'union européenne ? Maisaussi diversité des intérêts. Les diri-geants européens s'entendent surtoutpour écarter les peuples des choix démo-cratiques et pour maintenir un ordre éco-nomique et social dépassé.

LE OUI IRLANDAIS AU TRAITÉ DE LISBONNE

LE SOULAGEMENTDES DIRIGEANTS EUROPÉENS

Le 13 juin 2008, le peuple irlandais avec 53,4 des voix repoussait le traité de Lisbonne,lors d'un référendum rendu obligatoire de par la constitution irlandaise. Le 2 octobre 2009,lors d'un second référendum 67,1% des votants ont approuvé ce même traité.

Au Conseil euro-péen de juin 2008,Brian Cowen, lePremier ministreirlandais avait étéchargé d'expliquerles raisons du votenégatif et de don-ner les solutionspour sortir de lacrise.

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Liberté 62 n°882 - Le 9 Octobre 2009 - 17 -

Patrimoine

LL AA CommissionRégionale duPatrimoine etdes Sites aexaminé lʼen-semble des pro-

tections proposées : 53 dos-siers (soit environ 70 édifices).Protéger et valoriser les tracesde la vie des mineurs depuis ladécouverte du charbon jusquʼàla fin de lʼexploitation, au coursdes XIXe et XXe siècles, était

lʼambition de cette campagne.La plupart des édifices et sitessont alors devenus «édificesinscrits au titre des monumentshistoriques».Sur les 53 dossiers présentés,six ont été proposés au classe-ment.La plus haute instance en termede protection en France aconfirmé les propositions declassement de la commissionrégionale.

Il sʼagit de :�� ancienne fosse Mathilde àDenain,�� ancien site minier de la fosseDelloye, Centre HistoriqueMinier à Lewarde,�� site du 11-19 à Loos-en-Gohelle, �� bâtiment et machine dʼextrac-tion de lʼancienne fosse n°2 àOignies,�� église Sainte-Barbe à LaSentinelle,

�� ancien site minier de la fosseArenberg à Wallers.

Parmi les grands ensembles delʼexploitation minière, les sitesde Wallers, Oignies et Loos-en-Gohelle voient ainsi leur protec-tion étendue et renforcée par leclassement. Le Centre Historique Minier deLewarde, jusque là non protégé,a été classé globalement. La commission a voulu distin-

guer les deux autres sites, pourlesquels il nʼy a pas dʼéquiva-lent connu.Ils font partie des débuts delʼexploitation charbonnière etont été réutilisés dès leXIXe siècle pour une autre fonc-tion : lʼancienne fosse Mathildeà Denain (transformée enlogements) et lʼancien puitsde La Sentinelle (près deValenciennes) transformé enéglise.

SIX ÉDIFICES DU BASSIN MINIER CLASSÉSAU TITRE DES MONUMENTS HISTORIQUES

La commission nationale des monuments historiques a émis un avis favorable au classementde six édifices du patrimoine minier du Nord – Pas-de-Calais.

Bâtiment et machine d’extraction de l’ancienne fosse n°2 à Oignies.

Ancien site minier de la fosse Arenberg à Wallers.

Ancien site minier de la fosse Delloye, Centre Historique Minier à Lewarde. Église Sainte-Barbe à La Sentinelle.Site du 11-19 à Loos-en-Gohelle.

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