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UNE PUBLICATION DE LA FÉDÉRATION DES ÉTUDIANTS LIBÉRAUX I OCT - NOV 2015 news N° 6 LE MAGAZINE QUI DÉVOILE Brexit. La sortie est par là ! 5 La justice se réforme. 20 La Catalogne deviendra-t-elle le 29 e état membre ? 6 p. 12 Dossier Réfugiés p. 12

Libertines n°6

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un magazine de la Fédération des Etudiants Libéraux

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Page 1: Libertines n°6

UNE PUBLICATION DE LA FÉDÉRATION DES ÉTUDIANTS LIBÉRAUX I OCT - NOV 2015

newsN° 6

LE MAGAZINE QUI DÉVOILE

Brexit. La sortie est par là !5

La justice se réforme.20La Catalogne deviendra-t-elle le 29e état membre ?6

p. 12

Dossier Réfugiés

p. 12

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Avec le soutien

FlashbackVous le savez, la FEL n’est jamais à court d’activités. Conférences,

débats ou activités folkloriques, il y en a pour tous les goûts. Voici donc un petit aperçu de ce qui s’est déjà passé cette année...

Éditeur Responsable :François LamyRédaction :

Avenue de la Toison d’Or, 84 - 86 1060 Bruxelles

Rédacteur en chef :Gauthier VlassenbroeckComité rédactionnel :

Laura HidalgoBenjamin Cocriamont

Thomas CalsBàlint Gyévai

Emilie VerstraetenThomas CaulierFrançois LamyLouis TrouveroyLéopold Hecht

Direction artistique :Daphné Algrain

Interview : 5 questions à François Lamy

ACTU : Brexit : la sortie est par là !

ACTU : La Catalogne deviendra- t-elle le 29e État membre ?

Une nouvelle équipe à la FEL

POINT DE VUE

DOSSIER : RÉFUGIÉS

RÉTROSPECTIVE

CARTE BLANCHE

ACTU : La justice se réforme

ZOOM : Jeunes & Libres

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30 Septembre 2015Conférence sur les cours de citoyenneté

30 Septembre 2015Drink de rentrée du CEL-ICHEC

5 Octobre 2015Café politique de la FEL-LLN

6 Octobre 2015Midi politique du CEL St-Louis

Les membres de la FEL se sont réunis le temps d'un week-end afin de mettre sur pied une nouvelle campagne, le tout dans la bonne humeur.

L'équipe de LLN a invité Drieu Godefridi pour débattre des valeurs du libéralisme.

Cette nouvelle section a lancé l'année avec son drink de rentrée, l'occasion de se faire connaitre auprès des autres étudiants.

Richard Miller, Alain Maingain, Stéphanie Bettens et François Lamy ont débattu de l'évolution de l'EPA et de l'importance d'un cours de citoyenneté.

Les membres du CEL ont accueilli Georges-Louis Bouchez pour parler de son parcours de jeune politique mais aussi pour débattre de l'actualité.

11 Septembre 2015Journée d'accueil des nouveaux étudiantsLe CEL-ULB était sur le campus pour aller à la rencontre des étudiants afin de les sensibiliser aux changements provoqués par le Décret Paysage.

2 - 3 - 4 Octobre 2015Mise au vert

2Libertines - Oct � Nov 2015

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OCT - NOV

Fin juin 2015, j’ai eu la chance d’être élu à la présidence de cette très belle OJ qu’est la Fédération des Étudiants Libéraux. Je remercie tout naturellement les membres de la FEL pour la confiance qu’ils m’ont accordée. Promouvoir le libéralisme sur les campus, s’intéresser à l’actualité, réfléchir à la construction d’une société plus responsable, plus libérale et plus ouverte sur le monde est une chance

énorme.

Quel que soit le type d’engagement, mener à bien des projets, les faire vivre et les vivre est une expérience merveilleuse. Face aux défis sociétaux de demain, l’engagement étudiant est d’autant plus primordial surtout lorsque l’on sait que les jeunes d’aujourd’hui seront les

citoyens de demain.

Dans ce Libertines, vous pourrez y lire des articles engagés sur des thèmes d’actualité, écrits par et pour les étudiants. C’est aussi ça l’engagement !

Édito MOT DU PRÉSIDENT

Chers lecteurs, chères lectrices,

C’est avec grand plaisir que je reprends la rédaction de ce magazine, qui a été tenu l’année passée par Laura Hidalgo. En tentant de m’insérer dans le chemin qu’elle a tracé, j’espère pouvoir vous offrir une aussi bonne qualité d’informations et d’opinions. Afin de coller à l'actualité, nous avons décidé de publier un dossier concernant les réfugiés. Cette situation ne peut être passée sous silence car l’ampleur de ce phénomène dépasse de loin les proportions habituelles.

Ne l’oublions pas, être libéral, c’est défendre les libertés et l'une d'elles est la liberté de circuler. Nous prônons une approche intégrée et européenne de la politique d’asile car nous considérons que les États-Nations ne peuvent répondre seuls à ce problème. Ne nous enfermons pas dans nos frontières, et ayons une approche positive. Rejetons d’emblée les critiques qui pointent que cette population majoritairement musulmane viendrait bousculer une « Europe chrétienne ». L’Union européenne est fondée sur des principes d’ouverture aux cultures et de reconnaissance des différences. D’ailleurs, à titre d’exemple, le postulat d’une Europe chrétienne occulte les deux grands schismes qui ont concerné la chrétienté, à savoir la création d’un culte orthodoxe et celle d’un culte protestant. Peut-on alors encore prétendre à une homogénéité parfaite ? Être libéral, c’est aussi accepter la valeur ajoutée de chaque individu. Ne soyons pas aveugles et montrons-nous les plus ouverts possibles.

Rédacteur en chef Président de la FEL

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5 QUESTIONSÀ François Lamy

1QUELLE EST TA VISION DU LIBÉRALISME ?Pour moi, être libéral c’est avant tout promouvoir un idéal de liberté, de mérite, d’indépendance, de responsabilité et d’émancipation. Cette liberté a toutefois une limite, la liberté des autres. Grâce à la FEL, je peux aider à promouvoir ces valeurs qui me sont chères.

3UN DÉFI À RELEVER DURANT

TA PRÉSIDENCE ?Le premier défi que je devrai relever sera de perpétuer le

travail déjà entamé en exprimant l’engagement de toute l’équipe

avec le même sérieux que celui de mes prédécesseurs. Je souhaite

également maintenir une Fédération des Étudiants Libéraux unie,

solidaire, ouverte, écoutante et écoutée et surtout libérale dans ses

idées et ses actions.

2QUELS SONT LES PROJETS DE LA FEL POUR CETTE ANNÉE ? Cette année, l’étudiant sera au cœur de nos préoccupations puisque nous sortirons un manifeste pour promouvoir un enseignement de qualité tout en proposant des idées novatrices pour agir sur le terrain. Nous souhaitons également intensifier la rédaction de news et d’articles sur des sujets d’actualité afin d’exprimer nos idéaux et de sensibiliser les jeunes.

Président de la Fédération des Étudiants Libéraux Étudiant MA1 en Droit à l'UCL.

4QUEL EST TON

PARCOURS LIBÉRAL ?Vouloir être autonome, parler de

l’actualité, débattre d’idées ou écouter les autres ont toujours fait partie de mes préoccupations. Ces principes m’ont très vite porté vers

le libéralisme. Mon engagement ne s’est pourtant concrétisé

qu’en 2012 lorsque quelques amis et moi-même avons décidé de

relancer le Cercle des Étudiants Libéraux de Saint-Louis, une

véritable expérience ! Après deux ans de présidence au CEL, j’ai choisi

de m’investir en tant que vice-président au sein de la FEL en 2014 jusqu’à tout récemment où j’ai été

élu président.

5POURQUOI AVOIR CHOISI DE

T’INVESTIR À LA FEL ? Je suis un pragmatique idéaliste.

Pragmatique car je pense qu’il faut réellement tenir compte de tous les

critères et offrir des solutions réalistes aux problèmes, qu’ils soient sociétaux

ou économiques. Idéaliste car j’ai la conviction profonde que chacun d’entre

nous peut contribuer à améliorer la société. Je veux moi-même faire bouger

les choses et m’engager auprès des Étudiants Libéraux est une

opportunité d’agir concrètement.

Travailler en équipe autour d’un même projet est quelque chose de

fantastique et de formateur. Les nombreuses rencontres qui en découlent sont une expérience

humaine enrichissante sans oublier les amitiés forgées au

fil des jours.

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INTERVIEW

Libertines - Oct � Nov 2015

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Le Brexit, néologisme anglophone qui exprime la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, est de plus en plus à la mode,

surtout depuis la crise économique de 2008. Même si les britanniques ont toujours été un peu frileux quant à l’idée d’une intégration pleine et entière au système européen, il semble que jusqu'à présent, ils aient été prêts à jouer le jeu d’une intégration choisie. Rappelons que, s’ils font partie de l’Union européenne, ils ne font pas partie de la zone euro.

Les conservateurs, emmenés par David Cameron, sont en perte de vitesse. La Grande-Bretagne a fait la connaissance d’un nouveau parti, l’UKIP. Ouvertement nationaliste, raciste et anti-immigration, il siffle aux oreilles des conservateurs au pouvoir mais aussi à celles des travaillistes entraînés sur ce terrain glissant. Si ces arguments anti-européens commencent à faire beaucoup d’émules en Europe, ils en font énormément en Grande-Bretagne, régulièrement divisée sur la question d’une éventuelle sortie de l’Union européenne.

Cependant, si les règles contraignantes de l’Union en dérangent certains, ce n’est majoritairement pas le cas des patrons de grandes entreprises qui manifestent régulièrement leur volonté de rester ancrés au marché européen. Cet accès est en effet crucial pour la City, cœur économique et financier de la Grande-Bretagne, qui balance entre les États-Unis et le vieux continent. La facture pourrait s’avérer lourde pour les deux parties ; on parle ainsi de plusieurs dizaines de millions d’euros qui seraient perdus en cas de Brexit.

Sans compter qu’un Brexit pourrait avoir de lourdes conséquences politiques auprès de ses alliés européens et des États-Unis. L’Europe pourrait perdre son téléphone rouge avec Washinghton.

Tout cela explique pourquoi David Cameron axe pour l’instant son argumentaire sur l’idée d’une renégociation des traités plutôt qu’une sortie pure et simple de l'UE. En termes politiques, convaincre ses 27 partenaires d’accéder à sa requête semble relever de l’impossible. Surtout avant 2017, date à laquelle M. Cameron veut proposer le référendum à ses compatriotes. Renégocier les traités, c’est revenir à l’Europe des Nations et laisser la porte ouverte à une Europe à la carte dénuée de sens et irréaliste. Est-ce vraiment ce que nous voulons ?

Manque de croissance, décisions politiques difficiles, disparité des situations économiques des pays, politique étrangère européenne incohérente, autant de points qui font que l’Europe n’a plus la cote ces dernières années, notamment en Angleterre.

Brexit

LA SORTIE EST PAR LÀ !

Thomas Cals

50,70%50,70% DES PARTENAIRES COMMERCIAUX DU

ROYAUME-UNI PROVIENNENT DE L'UE.

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ACTU

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LE SAVAIS - TU ?

Ce 27 septembre l’Europe retenait son souffle. Les Catalans passaient aux urnes pour les élections régionales anticipées centrées sur la possible indépendance de la Catalogne. Les résultats ont provoqué des remous mais rien n'est joué et les questions persistent.

Celle-ci disparut ensuite pendant les trente-six années de dictature du Général Franco. Après sa mort, la nomination immédiate de Juan Carlos Ier comme Roi d’Espagne a permis un processus démocratique et la restauration d’institutions comme la Generalitat en 1977. Elle fut dotée d’un statut d’autonomie connu sous le nom « Estatut » et de compétences en matière d'éducation, de santé, etc.

Un combat contre la ConstitutionEn 2006, les négociations avec le gouvernement de José Luis Zapatero permettront au Parlement catalan d’accéder à une autonomie élargie mais ce statut sera rapidement cassé

L es deux listes indépendantistes catalanes ont remporté les élections régionales en obtenant

72 des 135 sièges au Parlement régional catalan, se procurant ainsi la majorité tant convoitée. Le Président catalan, indépendantiste, a gagné son pari en offrant une véritable légitimité au futur gouvernement. La liste indépendantiste « Junts pel Sì » (Ensemble pour le oui), coalition de partis de gauche et de droite, a obtenu 62 sièges. Les 10 sièges restants furent gagnés par le parti de gauche radicale « Candidature d’unité populaire » (CUP).

Au lendemain des élections régionales, le chef du Gouvernement espagnol, Mariano Rajoy (PP), avait d’ailleurs déclaré : « Tant que je serai président du Gouvernement, je ne discuterai jamais de l’unité de l’Espagne, de la souveraineté nationale ou de la liberté des Espagnols ».

Un peu d’histoireLorsque l’on se retourne sur l’histoire de la Catalogne, on constate que le nationalisme est apparu très tardivement. Il fut minoritaire jusqu’en 2010. Ce nationalisme n’a jamais eu recours à de forts éléments d’identification et le cœur de sa construction idéologique est basé sur la langue (le catalan). Le Statut de Núria de 1932 fut le premier à octroyer à la Catalogne une certaine autonomie. Un nouveau parlement et un nouveau gouvernement virent le jour sous le nom de " Generalitat".

« Junts pel Sí » a recueilli 47,8% des suffrages.

L’Espagne est la cinquième puissance économique de l’Europe.

En 2015, il y a déjà eu 6,7 millions de visiteurs en Catalogne ce qui signifie que près d’un touriste sur quatre de passage en Espagne se rend dans cette région.

Grâce à Barcelone, la Catalogne détient l'un des plus grands ports commerciaux de la Méditerranée.

Laura Hidalgo

6Libertines - Oct � Nov 2015

ACTU

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par le Tribunal constitutionnel pour cause d’inconstitutionnalité. Quatre ans plus tard, ce même tribunal annule le paragraphe reconnaissant la Catalogne comme une « nation » justifiant son acte par l’existence d’une seule et unique nation reconnue par la Constitution de 1978 : l’Espagne. C'est le départ des manifestations indépendantistes de la Catalogne. En 2014, le Président Artur Mas décide d’organiser une consultation sur l’indépendance de la Catalogne alors que celle-ci est interdite par la Constitution espagnole. Plus de 2,3 millions de Catalans y participeront malgré tout.

Une anxiété européenneSuite aux élections, l’Espagne ne peut cacher son inquiétude. Une scission pourrait plonger le pays dans une profonde crise politique et économique.

Cette inquiétude est suivie par les dirigeants européens qui craignent que cela ne donne des idées à d’autres régions aux sentiments

indépendantistes comme l’Écosse, la Corse, la Bretagne, le Pays Basque ou encore la Flandre. N'oublions pas qu’une prise d’indépendance retirerait la nationalité espagnole aux Catalans les faisant sortir de facto de l’Europe et de la zone euro. Les textes européens sont très clairs à ce sujet. David Cameron, Premier ministre du Royaume-Uni, l’a bien rappelé avant les élections : « Si une partie d'un État fait sécession de cet État, il ne fait plus partie de l'Union européenne et se place en bout de queue, derrière les autres pays candidats à l'adhésion à l'Union ».

Comment concilier particularismes régionaux et fédéralisme européen ? Il s’agit là d'un énième défi pour l'Union européenne.

LA CATALOGNE DEVIENDRA- T-ELLE LE 29e ÉTAT MEMBRE ?

La Catalogne est l’une des plus riches provinces de l’Espagne. Avec 16% de la population, les Catalans produisent environ 20% de la richesse du pays.

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ACTU

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#01 François Lamy Président MA1 en Droit – UCL

#02 Lionel Delatte Trésorier BA2 en Gestion de l’entreprise – ICHEC

#03 Cédric Pierre Vice-Président BA2 en Droit – Saint-Louis

#04 Bàlint Gyévai Délégué relations internationales BA3 en Sciences politiques – Saint-Louis

#05 Thomas Cals Secrétaire politique MA2 en Sciences politiques – ULB

UNE NOUVELLE ÉQUIPE

8Libertines - Oct � Nov 2015

PRÉSENTATION

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#06 Louis Trouveroy Vice-président MA1 en Ingénieur de gestion – UCL

#07 Thomas Caulier Secrétaire politique BA2 en Droit – Université de Namur

#08 Laura Hidalgo Secrétaire administrative BA2 en Droit – Saint-Louis

#09 Gauthier Vlassenbroeck Rédacteur en chef du Libertines BA2 en Droit – Saint-Louis

#10 Benjamin Cocriament Secrétaire Général & Premier Permanent

#11 Emilie Verstraeten Détachée Pédagogique

#12 Daphné Algrain Responsable communication & Graphiste

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PRÉSENTATION

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La décision de l'Europe de s'attaquer à

l'antisémitisme et à l'islamophobie.

LA FEL APPROUVE

LA FEL S’INTERROGE SUR L'intérêt d'une énième

grève des syndicats. Le texte proposé par la Ministre Milquet revenant

sur la neutralité et la liberté d'expression

des professeurs.

Le dessin du projet de campus

universitaire à Charleroi.

10Libertines - Oct � Nov 2015

POINT DE VUE

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LE COURS DE RIEN !

Il y a quelques mois, la Cour constitutionnelle annonçait la nouvelle, il faudra dorénavant

que les établissements scolaires de l’enseignement officiel proposent une alternative aux élèves qui ne souhaiteraient pas suivre les cours de religion ou de morale. C’est dans ce contexte qu’est apparu le très controversé « cours de rien » devenu entre temps le cours d’EPA (Encadrement Pédagogique Alternatif). Malheureusement, si le nom a évolué, le contenu n’a lui pas encore été très réfléchi. De nombreuses pistes sont évidemment proposées par le site dédié à l’EPA mais la matière reste floue et la réflexion sur la continuité absente. La Ministre Joëlle Milquet, en charge du dossier, doit offrir de réelles perspectives aux jeunes qui choisissent ce cours. Évitons de leur faire perdre un temps d’apprentissage précieux même si moins de 5% des parents de l'enseignement officiel auraient sollicité la dispense du cours de religion ou de morale pour leur enfant. Si un cours de citoyenneté voit petit à petit le jour, les Étudiants Libéraux se questionnent sur les différences d'enseignement de cette matière entre les réseaux : une heure fixe voire deux heures dans l'officiel et 30 heures intégrées de manière transversale dans le réseau libre. Nous nous interrogeons notamment sur l’efficacité d’apprendre la citoyenneté de manière transversale mais aussi sur la manière d’évaluer objectivement un cours sans cadre dont la réussite est pourtant obligatoire. S’il reste bien des embûches avant de voir le cours de citoyenneté intégré aux programmes, nous proposons à la Ministre Milquet de lui soumettre quelques idées afin de lui donner un petit coup de pouce...

LA FEL REJETTE

Le refus de M. Marcourt de retravailler

la mesure des 45 crédits présente

La décision du Tribunal de Commerce

de Bruxelles de rendre Uber illégal.

L'attitude de M. Di Rupo lorsqu'il

souhaite l'échec du Gouvernement

fédéral.

Les propos de Nadine Morano sur "la race blanche".

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mai

201

5.

Emilie Verstraeten

dans le Décret Paysage.

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POINT DE VUE

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DOSSIER  p.13 Une Europe

en deux temps ?

  p.14 L’État islamique

  p.16 Un parcours semé d'embûches

En cette année 2015, l’Union européenne fait face à une crise migratoire sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Cet afflux massif de migrants a provoqué des réactions de soutien mais a également suscité de vives tensions faisant place à des discours teintés de populisme.

Si l’agence Frontex estime le nombre de migrants entrés illégalement sur le territoire de l’UE à 283.000 en 2014, celle-ci table désormais sur un nombre allant de 500.000 à 1 million de migrants pour cette année.

Jusqu’à présent, les réfugiés choisissaient d’arriver en Europe par la Méditerranée et les îles italiennes mais l’été 2015 a vu se développer de nouvelles routes à travers notamment la Grèce et les Balkans.

À travers, ce dossier, nous avons voulu nous pencher sur cette situation.

RÉFUGIÉS

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Nous faisons actuellement face à l’un des plus grands défis que l’Union européenne n’ait jamais connu. Les flux migratoires subis par les pays situés en bordure de l’Union comme la Grèce, la Hongrie ou encore l’Italie sont sans précédent depuis plus de 70 ans.

C’est dans ce contexte que les Européens se doivent, d’une part au nom de l'ouverture qui s’inscrit dans nos valeurs fondamentales et d’autre part, au nom

de la solidarité européenne qui lie nos destins communs, d’agir pour accueillir ces personnes qui, pour un grand nombre, fuient la guerre et les persécutions.

Cette approche humaine d’ouverture s’est d’ailleurs récemment traduite par l’acceptation des Chefs d'État membres de la répartition de 120 000 migrants suivant une clé de répartition en quotas parmi ces pays. Ainsi, la Belgique devrait accueillir 4896 réfugiés en 2 ans.

Cependant, force est de constater qu’il existe une dichotomie de l’approche européenne. Il s’agit d’une différence de points de vue quant à l’attitude à adopter face à ces réfugiés. On observe une fracture entre les pays de l’ouest de l’Union qui plaident pour une ouverture des frontières et une attitude plus réservée à l’Est.

Ce déchirement s’explique par deux éléments principaux. À l’Est, il y a d’une part une approche de la Nation comme étant un tout organique et homogène. Cette vision considère que l’arrivée des migrants pourrait impacter sur l’identité de la Nation et cela suscite une certaine peur chez beaucoup de personnes. C’est ainsi que l’on a pu voir la Slovaquie exprimer sa volonté de limiter l’accueil aux réfugiés chrétiens ou encore la Hongrie construire un mur à sa frontière avec la Serbie. On est donc dans une vision totalement différente et qui viserait à chercher à intégrer les différentes cultures dans la société.

D’autre part, nous devons faire le constat d’un syndrome post-soviétique qui se traduit par un certain conservatisme au sein de ces pays de l’Est. En effet, les décennies passées sous le joug des Soviets ont créé une propension au conservatisme, comme en témoigne le refus du système de quotas par les 4 de Visegrad (Pologne, Slovaquie, Hongrie et République Tchèque). Ainsi, dans le contexte actuel, les changements et les nouvelles réalités amenés par les vagues migratoires provoquent souvent un repli et une crainte qui s’immiscent dans ces sociétés.

C’est malgré les tensions que nous, Européens, devons nous mobiliser en harmonie au nom de nos valeurs communes : « Unis dans la diversité » plus que jamais.

UNE EUROPE EN DEUX TEMPS ?

Bàlint Gyévai

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Libertines - Oct - Nov 2015

L ’État islamique trouve ses racines en 2006, en Irak, dans la foulée de l’intervention militaire américaine. Le chaos, la misère et l’instabilité

politique laissés après la destitution du régime de Saddam Hussein sont les principaux facteurs qui contribuent à la naissance et à la propagation d’un mouvement islamiste radical dont personne ne s’imaginait qu’il pourrait devenir un jour la première organisation terroriste mondiale.

D’abord renié par les communautés islamistes régionales, l’État islamique peine à se construire. Son émancipation s’ accélère ensuite brusquement en Irak et à travers la Syrie. Les politiques délétères de répression du Chef d’État syrien Al-Assad plonge effectivement la Syrie dans un processus de déliquescence inexorable. Les djihadistes de l’État islamique apparaissent donc comme une alternative à un pays en lambeaux où régne la misère et où nulle possibilité d’avenir ne semble être encore envisageable .

Le 29 juin 2014, un derviche nommé Abu Bakr-Al Baghdadi, un des pères fondateurs de l’État islamique, proclame un califat s’étendant sur la Syrie et l’Irak et s’arroge le titre de Calife,

descendant de Mahomet. Depuis, le groupe a mué en une véritable organisation terroriste, s’étendant à une allure frénétique à travers l’ancienne Mésopotamie.

On ne compte plus le nombre de villes tombées sous le joug de l’État islamique ( Mossoul,Raqqa,..) qui passent sous les fourches caudines, subissent les lois de la Sharia et le défoulement des djihadistes. On ne compte plus le nombre d’innocents flagellés, torturés, maltraités, brûlés vifs, lapidés au nom de l’Islam. On ne compte plus les oeuvres d’art, reliques et monuments anciens fracassés, dynamités, anéantis par la fougue nihiliste d’hommes se qualifiant des “ combattants d’Allah ”. On ne compte plus le nombre de jeunes désorientés, leurrés et harangués par un système efficace de propagande, allant de vidéos présentant l’État islamique sous les oripeaux d’un paradis terrestre, jusqu'aux boniments et autres discours perfides s’appuyant sur la gloire et l’honneur des destinataires, qui gonflent les rangs de l’organisation terroriste tous les mois.

Comment peut-on avoir été vidé de toute humanité au point de ne plus accorder de valeurs

Daesh, ISIS, l’État islamique... Tant de noms pour désigner ce concept obscur qui donne des frissons, effraie, voire terrorise le monde entier. Mais que savons-nous précisément de lui ? Comment ce monstre est-il né ? Comment ce mouvement s’est-il propagé aussi vite au Moyen-Orient ? Qu’est-ce qui fait sa force ? Quelle idéologie conduit des milliers d’êtres humains à commettre des exactions innommables contre l’humanité elle-même ?

L’ÉTAT ISLAMIQUE

Thomas Caulier

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à la vie humaine ? Comment peut-on oser parler et commettre des atrocités au nom d’une religion qui prône la tolérance et l’harmonie ?

Idéologie, objectifs poursuivis et ressourcesL’objectif majeur prétendument poursuivi est le rétablissement du Califat des Abassides, un califat qui s’étendrait d’Afrique du Nord jusqu’en Asie et semblable à celui qui avait été établi par les descendants du Prophète Mahomet. Ainsi, le Calife s’érige en véritable chantre de la cause musulmane et appelle tous ses “ frères musulmans ” à venir faire le djihad, se battre pour Allah afin de retrouver la Gloire perdue de l’Islam. Il prône le salafisme, une branche radicale et extrémiste de l’Islam. Il préconise une application radicale et péremptoire de la Sharia dans les territoires conquis. Il opère un clivage entre les fidèles ( ceux qui se soumettent

à l’État islamique ) et les autres, qu’il nomme les mécréants. L’identification d’un ennemi extérieur renforce la cohésion au sein du groupe et “ justifie ” une extérmination indiscriminée des mécréants réfractaires à la soumission au groupe lui-même.

L’État Islamique a, au cours de ces dernières années emmagasiné un patrimoine incommensurable qui est estimé à plus de deux milliards d’euros . Il est composé des taxes récoltées dans les territoires vaincus, de pillages, de reventes d’oeuvres et d'objets antiques, de ventes de pétrole et d'autres ressources saisies ainsi que du trafic d’armes.

Impact et réaction ailleurs dans le mondeOn observe avec effroi un flux de combattants venant des quatre coins du monde rejoindre l’Irak et la Syrie. Cela reflèterait-il l’échec des politiques d’intégration, ou sommes-nous juste impuissants face à l’ampleur du problème ? La peur et l’angoisse qu’inspirent les attaques terroristes fomentées par des djihadistes isolés agissant au nom de l’État islamique ont une malheureuse tendance à causer amalgames et préjugés, frappant ainsi la communauté musulmane d’ostracisme et attribuant les maux de l’extrémisme à l’Islam même.

À l’instigation des États-Unis, une coalition internationale s’est formée afin de tenter de répondre à la barbarie. Les frappes aériennes sont-elles aussi efficaces qu’on le dit ? Tuent-elles véritablement plus de djihadistes qu’elles ne tuent de civils ? Malheureusement, à l’heure actuelle, peu d’alternatives semblent envisageables. “ No boots on the ground ”, Obama donna d’emblée le ton. Une intervention à terre semble risquée et coûterait la vie à de nombreux militaires. Une solution politique, par le dialogue et le compromis, se heurterait à l’opiniâtreté du Calife. Sans compter les divergences d’opinions entre les grandes puissances elles-mêmes, qui peinent à se mettre d’accord seulement sur le modus operandi d’une potentielle intervention commune.

À l’heure où le monde se choque face à l’afflux considérable de réfugiés, acculés à la fuite à cause, notamment, de l’État islamique, les grandes puissances mondiales ne devraient-elles pas mettre de côté leurs divergences idéologiques et concentrer leur force sur une solution ?

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Syrie

Î le de Kos

Grèce

Macédoine

Serbie

Des immenses camps de réfugiés au Liban et en Turquie, seuls quelques-uns embarqueront sur des bateaux de fortune

depuis les côtes turques laissant même une partie de leur famille derrière eux. Ils débarquent alors sur les îles grecques, à quelques pas seulement des grands complexes hôteliers. Repérés par les gardes côtes, ils sont emmenés dans des centres de détention temporaire. Ils rejoignent ensuite Athènes puis les pays des Balkans. C’est alors une longue marche à pied vers le nord qui commence, tracée le long des lignes de chemin de fer et des routes souvent dangereuses entre la Macédoine et la Serbie. Certains réfugiés parviennent parfois à monter dans un van ou un train, espérant ainsi éviter les obstacles les plus dangereux. Bravant les contrôles, les murs et les barrières dans certains pays de l’est comme la Hongrie ou la Bulgarie, les réfugiés atteignent l’Autriche et l’Allemagne puis d'autres pays à l’ouest. Des milliers de personnes se retrouvent dans des gares et des centres villes pris au dépourvu et submergés par le flux incessant des nouveaux arrivants. Les conditions

5472, c’est le nouveau record du nombre de demandes d’asile au mois de septembre en Belgique. Venant principalement d’Afghanistan, d’Erythrée et de Syrie, ces réfugiés fuient la guerre ou la répression brutale des régimes de leur pays d’origine. Ils se lancent alors dans un périple très risqué qui durera plusieurs semaines depuis les côtes turques jusqu’aux pays d’Europe occidentale et du nord. Contrairement à ce que l’on peut croire, ces voyages sont relativement bien planifiés et les réfugiés se préparent longuement avant de quitter leur pays natal.

UN PARCOURS SEMÉ D'EMBÛCHES

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Allemagne

Hongrie

Autriche

France

Belgique

d’hygiène et de sécurité sont parfois déplorables et le travail des bénévoles et des centres d’accueil est immense.

Certains d’entre eux s’arrêtent chez nous. De la gare du Nord, dix minutes les séparent du Parc Maximilien où se situe l’Office des étrangers. L’attente pour l’enregistrement à cet Office est d’environ dix à quinze jours. Pendant ce délai, certains campaient au Parc et d’autres dans les Tours WTC. Faute de moyens plus importants et pour optimiser leur accueil, 250 demandes sont enregistrées par jour. C’est la première étape de leur reconnaissance en tant que réfugié.

Enregistrés, ils seront alors envoyés dans l’un des centres de demandeurs d’asile en attendant leur reconnaissance. Cette étape peut durer de trois à six mois. Là-bas, ils suivront des cours de français ou de néerlandais et bénéficieront d’un suivi psychologique. S’ils sont reconnus comme réfugiés, ils pourront prétendre à une protection nationale conformément aux textes internationaux

et principalement la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés.

À partir de ce moment-là, ils devront commencer en Flandre, à Bruxelles et en Wallonie le parcours d’intégration composé de trois grands volets : l’apprentissage de la langue, l’insertion socio-professionnelle et une certaine connaissance de la citoyenneté.

Quitter son pays n’est pas chose simple. C’est une décision difficile, longue et réfléchie. Ce n’est pas la recherche d’un environnement socio-économique plus favorisé mais l’exode, la fuite face à des circonstances politiques et conflictuelles désespérées. La Belgique est l’un des pays où le nombre de demandes d’asile a le plus augmenté ces derniers mois. Les structures d’accueil restent malgré tout limitées et les moments d’attente souvent interminables. Pourtant, comme tout pays européen, nous avons le devoir légal et surtout moral d'accueillir ces personnes en leur offrant la possibilité d’avoir un cadre de vie honorable et humain.

UN PARCOURS SEMÉ D'EMBÛCHES Louis Trouveroy et François Lamy

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LES MOIS D’AUTOMNE À LA FEL, C’EST QUOI ?

Une campagne, ça se prépare...

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RÉTROSPECTIVE

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LIBÉRALISME ?Nous sommes une Fédération d’Étudiants

Libéraux. Mais concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? Beaucoup de personnes se définissent en fonction d'une idéologie mais quand on leur demande d’aller plus loin, ils restent muets. Je vais ici faire le pari d’encadrer mes convictions dans une définition bien que le libéralisme soit un thème trop vaste pour s’expliquer en quelques lignes.

Le libéralisme, c’est avant tout privilégier l’humain. Nous, libéraux, misons sur les capacités de chacun à réussir. Résolument optimistes, nous considérons qu’il faut que la société, que l’État, donne les moyens à ceux qui veulent entreprendre et mettre leur créativité au service de la société et d’eux-mêmes.

Cela ne veut pas dire que nous considérons que l’État ne doit pas s’intéresser aux plus démunis. Celui-ci doit évidemment faire en sorte que les classes défavorisées puissent, elles aussi, s’élever et mettre leurs talents au service de la collectivité. Simplement, nous ne sommes pas favorables à une politique d’assistanat éternel. Il est évidemment difficile de distinguer ceux qui veulent faire des efforts pour s’élever et ceux qui préfèrent rester là où ils sont, mais pour dépasser cette dichotomie, nous misons sur la formation. Par une série de stages et par la formation continue, nous sommes certains que ceux qui désirent réussir le peuvent.

Être libéral, cela ne se traduit pas seulement au niveau économique. Être libéral, c’est aussi prôner une vision de l’humain maître de lui-même et de son existence. C’est prôner la liberté au sens large. Notre fédération s’inscrit d’ailleurs dans une tradition clairement europhile car cette construction a permis à chacun de disposer de plus de libertés. Nous espérons d’ailleurs que les différentes crises qui touchent aujourd’hui l’Europe lui permettront de sortir plus forte et plus coordonnée.

Je finirai par dire ceci : que vous soyez libéral, social-démocrate, conservateur,... n’ayez pas peur de vous-même. Chacun apporte une contribution unique à la société. C'est du débat que naîtra la société de demain.

GAUTHIERBLANCHE DELA CARTE Gauthier Vlassenbroeck

LES MOIS D’AUTOMNE À LA FEL, C’EST QUOI ?

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CARTE BLANCHE

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Recentrer la justice sur ses tâches essentielles pour booster son efficacité et diminuer ses coûts, c’est-là l’objectif premier du plan

du Ministre de la Justice, Koen Geens (CD&V). En matière civile, l’objectif est ainsi que les jugements soient rendus dans l’année. Diverses voies recours aujourd’hui ouvertes au justiciable sont ainsi appelées à perdre en importance, voire à s’estomper. En vue de soulager les tribunaux d’une partie de leur contentieux, des procédés alternatifs de règlement du litige, tels que la médiation, seront privilégiés. Il a d’ailleurs été décidé que l’avis du ministère public, souvent déterminant pour éclairer le juge, ne serait plus que facultatif dans les affaires communicables. Plus formellement, le principe de la décision collégiale tend à se voir remplacé par la règle du juge unique, sauf dans les cas où elle s’avère strictement nécessaire. La motivation des jugements sera simplifiée, et l’impact des vices de forme sur l’annulation du jugement sera désormais bien moindre. C’est donc ici l’impératif d’accélération de la procédure qui prévaut.

Le pénal remis à neufIndépendamment du civil, c’est bien au niveau

pénal que M. Geens frappe le plus fort en prévoyant d’emblée un « nouveau code de procédure pénale » et une réécriture du code pénal pour la fin de la législature. Les différentes mesures envisagées, parfois révolutionnaires, font figure de « mise à jour » du système pénal belge. L’objectif poursuivi ? Réadapter la justice belge aux exigences auxquelles elle devrait déjà satisfaire aujourd’hui, face à une société de plus en plus complexe.

Le premier éventail de réformes pénales vise la réduction du nombre de peines privatives de liberté. La peine de prison est considérée comme problématique, parce que c’est elle qui est la plus punitive et qu’elle empêche la réinsertion future du condamné. La surveillance électronique remplacera ainsi toutes les peines de moins d’un an de prison.

La libération conditionnelle renforcéeEn ce qui concerne la libération conditionnelle, elle deviendra systématique si la peine est inférieure à cinq ans. Dans le cas d’une peine supérieure, le tribunal d’application des peines aura toujours à se prononcer. Seule différence dans ce cas : la question d’une libération sous conditions se posera uniquement à la moitié de la peine là où,

Le 15 mars dernier, le ministre Koen Geens annonçait une réforme en profondeur de la justice. Celle-ci vise à moderniser et à améliorer l’institution avec des moyens toujours réduits, rigueur budgétaire oblige. Mais que faut-il réellement attendre de ces réformes ?

En Belgique, pour l’année 2000, 244.579 demandes en Justice de paix ont été introduites contre 454.923 en 2013.

LA JUSTICE SE RÉFORME

Léopold Hecht

ACTU

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jusqu’à présent, on pouvait l’envisager au tiers pour les délinquants non récidivistes, et aux deux tiers pour les autres. Dans le même esprit, la détention préventive sera réformée. La principale nouveauté en la matière est la limitation de la détention préventive dans le temps et l’introduction de délais fixes pour son application et sa prolongation. En outre, la surveillance électronique se substituera à la détention préventive pour les personnes passibles de peines d’emprisonnement d’un à trois ans.

Il ressort de l’esprit général du plan que le Ministre tend à instituer le ministère public comme principal pilier de ses réformes pénales. Le parquet se verra ainsi confier un nombre important de nouvelles compétences, notamment en matière de règlement de la procédure et de devoirs d’enquête.

Une « mini instruction » sous tensionsImpossible de passer le plan du Ministre en revue sans finir par aborder la « petite » réforme appliquée à l’instruction. Est prévu un élargissement non négligeable de la « mini instruction », une procédure par laquelle le ministère public est habilité à obtenir du juge d’instruction qu’il pose certains actes sans qu’une instruction soit réellement ouverte. Sont ainsi concernées par cet élargissement : la surveillance électronique, la perquisition, les écoutes électroniques… Ce projet est largement contesté par le corps des magistrats instructeurs qui pointent du doigt la mise en danger des libertés individuelles de chacun. Contrairement au juge d’instruction, le parquet n’est en effet pas obligé d’informer à charge et à décharge.

On l’aura compris, le plan est encore loin de convaincre l’ensemble des intéressés. Malgré tout, il s’en dégage des pistes de nature à aider notre justice à se moderniser et à faire face aux difficultés auxquelles elle est sans cesse confrontée. La polémique qu’il suscite provient du fait que ces bonnes intentions sont avancées au prix de ce que certains estiment être un recul du droit du justiciable.

8.168EN 2013,

LE PERSONNEL ADMINISTRATIF JUDICIAIRE

S'ÉLEVAIT À 8.168 PERSONNES.

121,75%EN 2014,

ON COMPTAIT 11.769 DÉTENUS EN BELGIQUE POUR UNE CAPACITÉ

D'ACCUEIL 9.592 PLACESSOIT 121,75% DE SURPOPULATION.

ACTU

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Zoom sur nos

oj

Jeunes & Libres est la Fédération des Organisations de Jeunesse libérales reconnue par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle a été constituée à Bruxelles en 1972, afin de coordonner les activités de tous les groupements, organisations, services de jeunesse qui se réclament de la doctrine libérale.

À l’époque, la fédération s’appelait C.O.J.L., Confédération des Organisations de Jeunesse libérales, devenue ensuite C.O.J.R., Confédération des Organisations de Jeunesse réformatrices. En 2009, l’asbl change définitivement de nom pour « Jeunes & Libres ».

La Fédération est composée de 7 organisations à vocation socio-culturelle ou politique : la Besace, Délipro Jeunesse, la Fédération des Étudiants Libéraux, les Jeunes MR, les Jeunes Mutualistes Libéraux, ReForm et Sida’sos.

Concrètement, les missions de la Fédération sont d'encourager le développement des organisations qui la composent, d'harmoniser leurs actions dans le respect des buts et des compétences de chaque organisation affiliée, d'en coordonner les efforts et de défendre les aspirations, d'assurer leur intercommunication, de coordonner l’action de l’ensemble de ses organisations avec les pouvoirs publics et enfin d'assurer un contact avec les organisations nationales et internationales qui peuvent l’aider à parfaire cet ensemble d’activités.

Cela signifie qu’au quotidien, les services que nous offrons à nos membres sont par exemple un accompagnement dans la rédaction de dossiers visant à obtenir des subventions, un soutien logistique pour tout événement, l’organisation de formations selon leurs besoins, la représentation des organisations auprès des différentes instances politiques ou commissions, l’organisation d’un team building annuel ouvert au personnel de nos O.J. pour renforcer les liens, …

Les O.J. membres peuvent donc venir vers nous dès qu’elles ont un besoin ou une question particulière. Nous tentons toujours de les aider et de trouver une solution !

JEUNES & LIBRES : UNE FÉDÉRATION, SEPT OJ

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Leur but est d’amener les jeunes à comprendre la société dans laquelle ils évoluent en leur donnant les clés pour affronter les défis du présent comme de l’avenir. Son siège social se trouve à Bruxelles mais elle possède également une antenne à Liège.

www.besace.be / [email protected]

Située à Luttre, Délipro propose diverses activités telles que de l’accompagnement scolaire, des ateliers créatifs et sportifs mais aussi de l’éducation aux médias ou des ateliers d’expression.

www.deliprojeunesse.be / [email protected]

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ZOOM

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}{ Vous savez déjà tout sur la FEL, nul besoin de les présenter davantage !

www.etudiantsliberaux.be / [email protected]

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Première jeunesse politique en Belgique, active en Wallonie, à Bruxelles et dans sa périphérie, elle rassemble des jeunes de tous horizons, âgés de 16 à 35 ans.Bien que travaillant en étroite collaboration avec le Mouvement Réformateur, les Jeunes MR en sont totalement indépendants ! S’ils partagent les mêmes valeurs, ils ne sont pas forcément d’accord sur tout.Leur objectif est, avant tout, d’intéresser les jeunes à la politique, de les sensibiliser aux projets libéraux et de faire évoluer ces idées en y portant un regard jeune et critique.

www.jeunesmr.be / [email protected]

Les Jeunes Mutualistes Libéraux proposent divers types d’activités en Belgique et à l’étranger.Parmi ces services, vous trouverez entre autres des séjours pour jeunes ouverts aux individus, groupes ou familles en été et en hiver, des formations pour devenir animateur de jeunes, des gardes d’enfants ou encore des assistances scolaires.Des campagnes de sensibilisation à la santé sont aussi au programme de leurs activités. Les jeunes présentant un handicap moteur ou mental ne sont pas oubliés.

www.jmlib.be / [email protected]

La mission principale de l’asbl ReForm est d’aider les jeunes à trouver leur place dans la société pour qu'ils en deviennent des acteurs à part entière. En toile de fond de leur action, il y a une approche citoyenne permettant l’apprentissage des droits et devoirs. Parmi leurs activités par an, vous trouverez des journées d’études pédagogiques, des stages de vacances, des projets de citoyenneté, des écoles des devoirs, des animations variées, des classes de dépaysement, des formations, du théâtre pour jeune public, des ateliers créatifs, des séjours culturels…ReForm est présente à Bruxelles et dans les provinces du Brabant wallon, Hainaut, Namur et Liège.

www.reform.be / [email protected]

Sida’sos a été créée pour des jeunes et par des jeunes. Sa mission est de sensibiliser les jeunes au virus du Sida (VIH) et aux infections sexuellement transmissibles (IST) afin de changer les mentalités et d’améliorer les comportements sur le long terme.Sida’sos est active dans les Universités et Hautes écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle organise également des campagnes de communication ainsi que des événements culturels et éducatifs.La force de cette association est le dialogue de jeunes à jeunes, via la création d’un réseau de volontaires.

www.sidasos.be / [email protected]

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ZOOM

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