PRÉSENTATION

Editions Lignes | « Lignes »

2005/2 n° 17 | pages 5 à 6 ISSN 0988-5226ISBN 2849380369

Article disponible en ligne à l'adresse :--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------http://www.cairn.info/revue-lignes-2005-2-page-5.htm--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Pour citer cet article :--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------« Présentation », Lignes 2005/2 (n° 17), p. 5-6.DOI 10.3917/lignes.017.0005--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

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Présentation

1970-1988 : douze volumes des Œuvres complètes aux Éditions Gallimard(avec Thadée Klossowski, Francis Marmande, Denis Hollier, entre autres maîtresd’œuvre) ; notons-le : c’est Michel Foucault qui présente cette édition de l’intégraleen ouverture du premier volume. 1967 : Jacques Derrida, L’Écriture et la différence(le chapitre, « De l’économie restreinte à l’économie générale »). 1972 : Vers unerévolution culturelle : Artaud, Bataille, colloque de Cerisy, dirigé par PhilippeSollers, ouvrage collectif (chez 10/18) qu’avait précédé, en 1963, le numéro spécialde la revue Critique, « Hommage à Georges Bataille » (avec Blanchot, Barthes,Leiris, Klossowski, Foucault, Queneau, etc.). 1983-1984 : l’« échange » MauriceBlanchot – Jean-Luc Nancy ( La Communauté inavouable, La Communautédésœuvrée) : 1987 ; une biographie (Michel Surya, Georges Bataille. La Mort àl’œuvre – chez Gallimard depuis 1992). 1997 : Choix de lettres, une corres-pondance (même éditeur). 2004 : un volume des Romans et récits en Pléiade, etc.Quelques titres parmi beaucoup d’autres, pour dater une postérité maintenantincontestable (d’autres devraient en effet être cités : de Georges Didi-Huberman,La Ressemblance informe par exemple).

Mais il aurait pu ne pas en être ainsi : en 1960, soit deux ans seulement avantsa mort, est publié un dictionnaire anthologique et critique (Les Écrivainsd’aujourd’hui. 1940-1960, dirigé par Bernard Pingaud), où le nom de GeorgesBataille n’apparaît pas même, quoique y paraissent les noms, pourtant rares encoreou difficiles, de Barthes, Beckett, Bonnefoy, du Bouchet, des Forêts, Cioran, Duras,Genet ; quoique chacun d’eux ait droit à une notice. Bataille non, pas même unemention. Il y a bien lieu de mesurer ce qui est venu après, et que ces quelques datesscandent ici, à sa juste valeur et de le tenir en quelque sorte comme une réparation.

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Réparation, non pas au sens savant ou sévère où Bataille lui-même l’employa(en 1936, dans Acéphale, pour dégager Nietzsche de l’interprétation fausse ouabusive qui tendait à faire de lui, pour le louer ou pour l’en accuser, un « pré-fasciste »). Non, une réparation au sens convenu, faible du terme : qui veut quejustice ait été après coup rendue à cette œuvre, qui n’y appelait pas pourtant (iln’y a rien qui lui soit plus étranger que quelque justice que ce soit) ; qui veut qu’ellesoit lue, elle qui aurait tout aussi bien pu ne pas l’être. Lue par les écrivains, parles philosophes. Lue et interprêtée.

Lue et interprêtée en tous les sens, dans le désordre, comme elle-même est faiteet va. Langue et pensée ensemble ; c’est-à-dire tenant que la philosophie est unelittérature encore et la littérature de la philosophie déjà ; ou inversement. Tenantque la littérature est une philosophie par surcroît et la philosophie une chance pourla littérature de recommencer autrement. C’est lue et interprétée en tous sens,obéissant au désordre auquel elle-même obéit, que peut être relancée la chance dece qu’elle met en jeu (quelque chose, pour la pensée, comme une déconstructionante litteram, et sauvage, c’est-à-dire qui ne chercherait pas à dissimuler la violencequi l’anime, la destruction qu’elle recherche).

Les études que réunit ce volume sont celles d’une nouvelle génération de lecteurset interprètes de Bataille. Français, pour une partie d’entre eux ; étrangers pourune autre (japonais, bulgare, italien, anglais – mais écrivant presque tous enfrançais). Leurs travaux sont publiés ici pour la première fois en France.

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1 - L'humain / Le vivant

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