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Samedi 22 Avril 1865. Paraissant le Samedi. •15. LITTÉRAIRE, SCIENTIFIQUE, MARITIME, COMMERCIALE, Fondée et publiée au profit des Pauvres. : 5 Mois 5 fr. » c. Un Numéro » 30 Directeur-Gérant : Em. YIDAL. Pour ce qui concerne d'Administration, la Rédaction, les Abonnements et les Insertions, s'adressor au Bureau du Journal, rue d'Antibes, 2, au 1 er Étage.—.(Affranchir.) ÎKSERÏIOKS. Annonces 25 cent, la ligne. Réclames 50 , le ai Avril Il'Imp'é'ralrice âe Russie a daigné accorder nu. •Cercle Nautique de Cannes une superbe coupe en argent , sortie de la maison Odiot et destinée 'aUx Régates qui seront eourues le 24 avril. " ïie Comité ,par l'organe de son Président, a prié M. le Comte. Schouvaloff, Grand Maître de Ta'Gour, de faire agréer à Sa Majesté l'Impératrice l'expression de sa profonde reconnaissance pour t e superbe (Ion qui sans contredit sera accueilli -comme une marque de hSole -faveur (le l'auguste -donatrice. '''•' v; '' '•' C'est un puissant encouragement pour le Cercle "Mautique de Cannes dont les débuts celte année ont dépassé toutes les espérances. Cannes, du reste, n'a plus rien à envier à ses "voisines. Sa vogue est définitivement assunée et l'élite de l'aristocratie Européenne qui y est venue résider cette année a imprimé à celle charmante station d'hiver le cachet indélébile de distinction qui.seul fait le succès et qui seul le maintient. ' { ' : E. VIDAL. MONSIEUR LE DIRECTEUR, Voici la continuation de mon travail sur les jnoyens d'obtenir la propreté fie la ville : :DES ËGOUTS. D'honorables médecins, at- laohant à nies pauvres petites phrases de grandes ailes fantastiques, ont craint qu'elles ne fissent lie tour de l'Europe et ne détournassent les étrangers de venir à Cannes. Cette ombrageuse eOllici'tudepour leur riche clientèle n'empêchera point mes doctes critiques, je J'espère, de de- mander avec moi l'exécution prochaine d'nn jron_syslème d'égouls. Toutefois, ne voulant pas .altirci r !ur~mS~vtL.iiS"tcteriietMtnroux 'le la faculté, je .parlerai très-modérémfent de l'état dans lequel on voit à Cannes cet élément de la santé publique. Les égouts étant les intestins d'une ville, c'est Victor Hugo qui le dit, — je me contenterai de signaler l'embarras intes- tinal chronique de.notre cité. Au sujet de nos fontaines, j'ai proposé d'appliquer largement à FEUILLETON DE U REVUE DE CANNES LES CERCLES -MJ - (Suite.) MONACO. tfo 1 procession est d'un gdflt fdprbuftesifue. Pour les lecleurs qui aiment la précision dans les 'détails, je citerai ce qu'en dit, dans son Guide des. stations d'HLoer, le docteur Lnbamki d'après •je manus'crtl de M. Bosco. « Le sait du Vendredi-Satan", : les rues étroites de Monaco, qui ont quelque ressemblance avec celles de Jérusalem, s'illuminent, et : le roulement d'un tambour, voilé d'un crêpe noir, annonce le départ du cortège. Le contenter, a cheval, ouvre la marche. Le Christ, qui te suit, est vêtu d'une tnniqire ronge et est précédé d'un ange qui lui présente le calice d'amertume. Viennent ensuile Saint-Pierre, armé de son épée, deu\ autres dis- ciples vêtus de blanc, avec des ceintures cramoi- stes, et un enfant, portant au bout d'un long bà- t«n tin coq de carton. Judas fait également par- tie du -cortège. Son aube est blanche aussi, mais sa ceinture le distingue ; elle est noire. Une troupe do Juifs et de Romains forme le gros du cor- tège; les uns et les autres sont armés de halle- bardes/de sabrés, ou, i défaut, de bâtons ; les princes 'des prêtres se distinguent par la mitre orientale. Le roi llérode porto un manteau rou- l'appareil gastrique de Cannes le remède de TJiafoirus; c'est là je crois, de la bonne méde- cine urbaine; je vais essayer aujourd'hui de montrer comment pourra être cachée sous terre et facilitée la circulation de nos impuretés. Il n'y a que onze égouts à Cannes, dont trois aa travers du Quai du Port, sept traversant au dessous de la Promenade de la Marine, et un autre omplacé à la suite de la rue de la Vapeur. C'est peu. Et encore deux seuls de ces égouls traversent la ville à peu près dans toute sa profondeur, c'est-à-dire avec un parcours de moins de 150 mètres; le onzième ne fait que traverser le boulevard de la Croisette dans sa largeur; cinq autres sont tout juste d'une lon- gueur égale à la largeur de la Marine et de la rue du Porl, ouvrant, dès leur rencontre avec les rues transversales, leurs bouches trop peu masquées. 11 y a 20 ans, tous, un excepté, n'avaient qu'une dizaine de mètres de longueur. Depuis cette époque on les a avancés de 30 mètres environ au midi de l'ancien Cours, et on leur a fait traverser la largeur de la Route Impériale. •Il ne s'est pas écoulé un grand nombre d'années depuis que notre pays était un village,' qu'on quittait le jour pour la campagne, l'air pnr chassait aisément do nos poumons les miasmes des rues. Aujourd'hui notre popula- tion ouvrière est considérable; elle s'est agglo- mérée surtout dans l'ancienne ville; elle y a peu d'air et point de soleil; elle y subit l'aspect continuel, l'odeur et les émanations des rigoles noires qui coulent lentement dans nos vieilles rues. En conséquence, je ne crois pas être té- méraire en soutenant que ce qu'il y a de plus urgent à réformer c'est un tel état de choses. Heureusement une partie du vieux Cannes, la haute ville (Sxiquet) est bâtie dans une posi- tion élevée, ses rues sont très en ponte et y habitent encore bon nombre de gens cultivant la terre,, ce métier si noble et si sain au corps et a l'diue. La salubrité relative de ce quartier fait que l'absence d'égouls y est moins lâcheuse que dans la basse ville. Comme on ne peut espé- rer voir s'établir en même temps loue ceux qui sont nécessaires, il est évident que le Suquet ge parsemé d'étoiles ; et sur sa tête est placée une couronne d'or, qu'abrite un parasol' porté par des esclaves. Un second Christ, les mains liées derrière le dos, est conduit p.ir le peuple. Puis un troisième csl attaché à une colonne et re- çoit la flagellation. Pendant que Ponce-Pilate se lave les mains, apparaît un quatrième Christ en- core, en maillot de nankin, un roseau à la main et une couronne d'épines sur la têle; puis un cinquième, enfin, ployé sous la croix, tandis qu'im groupe d'enfants porte le marteau, les clous elles tenailles, l'éponge, le fiel et le vinaigre Derrière ce dernier Christ, viennent : Marie , mère de Jésus ; Marie , soeur de Cléopbas , et Madeleine, toutes trois en grand deuil. Ces Irois rôles sont très enviés, dit-on; la croyance popu- laire veut qu'une des trois Maries soit épouse dans l'année.. [ , Vient après iout cela Un catafalque de parade éclairé par des cierges, et porté par six notables de la ville. La musique joue; le peuple menace le Christ, les trois Maries pleurent ; sans compter {ce que je n'ai pas eu l'occasion do vérifier par moi- même) David qui danse devant l'arche, Mnlclms qui montre son oreille coupée, et Adam et Eve en costume d'avant le péché Vêtus de feuil- IJge. » .:'-'''*"' •' Ce complé-re'ridji 'ma parafa' tissez exact. H, faut ajouter que cette mascarade défile avec le plus grand sérieux, et que tous les aclc-urs du drame ont l'air pénétré de l'importance de leur rôle. Tlérode brillant comme une dorade, conserve dans sa barbe, pendant deux heures, le sang-froid le plus majestueux; et les divers Christs qui se suc- devra se passer encore un peu de temps do conduits souterrains pour ses eaux salies. Dans les rues nouvelles il n'y a pas plus d'é- gouls qu'il n'y a de pente hien ménagée. aussi il impoile de dresser un hon plan du système d'égouts dont ces rues ont besoin, et dû l'exécuter progressivement. Toutefois, ces rues plus larges que les anciennes, ne soutirent pas autant que celles-ci du séjour prolongé des miasmes qui s'échappent d'eaux sans écoule- ment. Il est aussi juste d'observer que l'ouver- ture de ces rues nouvelles a été la conséquence de la prospérité croissante de notre pays; que ceux qui les ont ouvertes et y ont bâti des maisons ne l'ont fait que pour en retirer de grands bénéfices et qu'en retour de ces bénéfices leur devoir et leur première obliga- tion étaient do pourvoir complètement à la salubrité de leurs rues. Ils seraient donc déraisonnables s'ils prétendaient obtenir l'éta- blissemont d'égouts publics avant ceux qui ont le double privilège de l'ancienneté et d'un be- soin plus grand. Cependant si ces rues nou- velles peuvent attendre, l'intérêt publie veut que ce ne soit pas très longtemps. Au centre de Cannes, entre la rue Vassal et la roule de Grasse, là où les rues étroites, le sol bas et l'agglomération de la population ren- dent vraiment dangereux l'écoulement trop in- complet des résidus delà ville, il y a nécessité urgente et impérieuse de compléter les égouts. Il faut au plustôt prolonger, jusqu'au chemin de fer, les cinq conduits souterrains actuelle- ment existants qui ne dépassent pas la rue du Port. A ceux-ci et aux deux autres, celuiqu'on appelle le Poussiat et celui qui longe la route de Grasse), il faut établir des radiers en béton, ouvrir de dislance en dislance de petits orifices grillés pour servir de déversoirs aux rues, mé- nager une pente régulière et suffisante, et donner le plus d'eau possible. Cela entraînera, il est vrai, l'exhaussement du sol de quelques-unes de ces rues; mais cet exhaussement, combiné avec le repavage im- médiat, sera la satisfaclion d'un besoin noumoins urgent de l'ancienne ville. Les égouts du Suquet, à établir après l'achè- cèdent ne seraient pas déplacés dans les tableaux de Jtfrdai'fli. H est vrai qtro ce n'est pas faire d'eus unéloge excessif. Jordaëns n'a aucune des qua- lités spiritualités qui constituent le peintre religieux;: sa peinture sent ta chair fraîche et ses. tableaux sont des étarc. H y « la aussi, des Turcs héris- sés, des Mamelouks rutilants armés de cimeterres effroyables et faisant, en avant et au-dessus de la tête de chacun des Christs qu'ils sont chargés d'escorter, des moulinets mirifiques et des S fa- buleux. Ajoutez h ce cortège vêtu de couleurs impossibles, les éclairs des torches, le trépigne- ment de lu foule qui court cfl et là, le grince- ment des cuivres qui détonnent, le roulomonUles tamboups voilés de noir, l'élroilcsso des rues voilées d'ombre jusqu'au moment où la tète du cortège apparaît et vous pourrez -vous figurer, <iu peu s'en faut, l'elfet produit sur les ossislanls. Cet effet'«si burlesque, d'accord: cl .pourtant il. a son étrangelé. C'est dans la cour du château que la céré- monie prend fin. On m'a dit que là un des Chrits était hissé en croix, et que les derniers aclc-s du drame :du Calvaire s'accomplissaient en apparence.. Je n'ai pas assisté à oe dénouement, je ne puis donc rien attester. 'On m'a dit aussi (fue Je Prince reccvail le corlègc, debout sur les imorches de .son grand escalier. Si le tait est réel, c'est que sans doute le Prince ne voit en tout ceci que rintenlian.-Or, l'intention n'est assurément pas mauvaise, ,.oti' juger d'après la physionomie des acteurs, fente répète, ils le prennent an sérieux. : '•'• De plus, on assure que si l'autorité 'essayait vement de ceux dont je viens de parler, pour- ront être de petite dimension à cause de leur pente nécessairement rapide. Pour l'établissement de ceux des nouvelles rues, il sera bien juste de demander la contri- bution des propriétaires intéressés. Leurs mai- sons et leurs terrains, ont une valeur assez con- sidérable, pour leur rendre légère la charge de cette participation à une dépense, profitable avant tout à leurs immeubles. Le mauvais vou- loir peu probable de quelques-uns serait au besoin facilement surmonléparlaforcc delà loi. Entre-temps, si d'intelligents propriétaires voulaient continuer la voûte qui recouvre une partie du ruisseau du Châtaignier, et lo trans- former ainsi tout entier en grand égout, tra- vailler à une amélioration du mémo genre sur les torrents de la Faux et du Riou, ils auraient certainement tout droit de faire appel à l'aide pécuniaire de ceux, que la vue du lit de ces ruisseaux, encombrés de tant de vilains débris, choque et dégoûte, et de .réclamer l'appui et les ressources de l'Administration. J'ai entendu parler d'un égout collecteur, qui traverserait toute la ville de l'est à l'ouest, re- cevant les résidus de tous les autres et les por- tant assez loin au delà du Port. Si l'exécution d'un, tel projet était possible, ce serait un ad- mirable avantage public à obtenir. Mais com- ment espérer que ce soit possible! Le niveau actuel de la rue du Port ne peut, il me semble, être exhaussé; cl c'esl le long de celte rue, au dessous par conséquent do ce niveau actuel, qu'un tel égout collecteur devrait être établi. Comment à partir d'un point, si peu au dessus du niveau de la mer, pourrait-on mener à nno grande distance un tel conduit souterrain avec, une pente suffisante à l'écoulement? Notre port est d'ailleurs et sera probablement, ton- jours ouvert entièrement; il n'y a nul in- convénient à laisser les égouts y aboutir. REPAVAGE DES. RUES. Petits pavés de nos rues ! Mon respect pour votre vieillesse, la crainte que j'ai de vous heurter, les moyens aigus que vous avez de vous défendre contre les irrévérencieux qui tentent do:vous fouler aux pieds, me défendent de vous attaquer. d'empêcher cette proccssïonfTfTT aurait danger d'émeute; • . '" En n'y opposant ipas son vélo, le Prince ne fait ;quc s'incliner devant la majesté du peuple.. Monégasque. Le succès du Turc est .grand à Monaco, le soir i de la i'ète. Juifs cl Romains s'Iuliillent en Turcs, la moitié de l.i ville »rcud le turban. O conta, gion de ht force! Forl comme un Turc, a-l'nn dit autrefois, aux époques sans doute où les 0s- nianlis-débor(laient,aux époques de Charles Martel et.idfiiSQbiosfei';-. et-celle tradition s'est conservée,. Semez pour le peuple des fêles . travesties, il pousse: (les TUEÇS. I/liommû a unarrière goût :po.iir ce qui l'a enrayé dans son enfance. Le Tui;c est un- tvpe donl nous ne sommes pas encore débarras- sés ; et il n'est ; pss .jusgir'ù Molière qui voulajit étonner l'imaginalio.Uj,de M. Jourdain, n'ait rêvé de le dégriser en grand Mamamouchi. - Ponrlaj'll, ces pauvres Turcs en sont à leur dé- clin. Ne se sont-ils pas chargés oux-nu'ines de leur .déclifeutce en se eoilfanUui tarbouch,, cl eu adoptant nos jaquettes, singulier amalgame cl qui réagira sur Monaco '? Le jour où il n'y jura .plus de Turcs, il n'y aura plus de mascarade,; et,le jour où. lu mascarade disparaîtra de ce monxhj, adieu {a .prooession de Monaco ! Ainsi tout s enchaîne dans les. .choses humaines. , ]( , La rn.uiUéltfil AS.seiavancée quand le corlêgp/se dispersa. C'était une de ces nuits I;imineuscé 1 ;qji.i, i si souvent, au Midi, sont plus belles que la "j'ôfir- néo qui' les pnlcèthv. -0n n dit .-gjilaiftgicnt (le l'Angleterre <p,io c'était' un nid d'émentV;d.« peuplé d' cygnes; o:\ peut

LITTÉRAIRE, SCIENTIFIQUE, MARITIME, COMMERCIALE,

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Page 1: LITTÉRAIRE, SCIENTIFIQUE, MARITIME, COMMERCIALE,

Samedi 22 Avril 1865. Paraissant le Samedi. •15.

LITTÉRAIRE, SCIENTIFIQUE, MARITIME, COMMERCIALE,Fondée et publiée au profit des Pauvres.

:5 Mois 5 fr. » c.

Un Numéro » 30

Directeur-Gérant : Em. YIDAL.Pour ce qui concerne d'Administration, la Rédaction, les Abonnements

et les Insertions, s'adressor au Bureau du Journal, rue d'Antibes, 2,au 1er Étage.—.(Affranchir.)

ÎKSERÏIOKS.Annonces 25 cent, la ligne.

Réclames 50 —

, le ai Avril

Il'Imp'é'ralrice âe Russie a daigné accorder nu.•Cercle Nautique de Cannes une superbe coupeen argent , sortie de la maison Odiot et destinée'aUx Régates qui seront eourues le 24 avril." ïie Comité ,par l'organe de son Président, aprié M. le Comte. Schouvaloff, Grand Maître de

Ta'Gour, de faire agréer à Sa Majesté l'Impératricel'expression de sa profonde reconnaissance pourt e superbe (Ion qui sans contredit sera accueilli-comme une marque de hSole -faveur (le l'auguste-donatrice. '''•' v;'' '•'

C'est un puissant encouragement pour le Cercle"Mautique de Cannes dont les débuts celte année ontdépassé toutes les espérances.

Cannes, du reste, n'a plus rien à envier à ses"voisines. Sa vogue est définitivement assunée etl'élite de l'aristocratie Européenne qui y est venuerésider cette année a imprimé à celle charmantestation d'hiver le cachet indélébile de distinctionqui.seul fait le succès et qui seul le maintient.

' { • ' : E. VIDAL.

MONSIEUR LE DIRECTEUR,

Voici la continuation de mon travail sur lesjnoyens d'obtenir la propreté fie la ville :

:DES ËGOUTS. — D'honorables médecins, at-laohant à nies pauvres petites phrases de grandesailes fantastiques, ont craint qu'elles ne fissentlie tour de l'Europe et ne détournassent lesétrangers de venir à Cannes. Cette ombrageuseeOllici'tudepour leur riche clientèle n'empêcherapoint mes doctes critiques, je J'espère, de de-mander avec moi l'exécution prochaine d'nn

jron_syslème d'égouls. Toutefois, ne voulantpas .altircir!ur~mS~vtL.iiS"tcteriietMtnroux 'lela faculté, je .parlerai très-modérémfent de l'étatdans lequel on voit à Cannes cet élément dela santé publique. Les égouts étant les intestinsd'une ville, — c'est Victor Hugo qui le dit, —je me contenterai de signaler l'embarras intes-tinal chronique de.notre cité. Au sujet de nosfontaines, j 'ai proposé d'appliquer largement à

FEUILLETON DE U REVUE DE CANNES

LES CERCLES-MJ -

(Suite.)

MONACO.tfo1 procession est d'un gdflt fdprbuftesifue.

Pour les lecleurs qui aiment la précision dans les'détails, je citerai ce qu'en dit, dans son Guidedes. stations d'HLoer, le docteur Lnbamki d'après•je manus'crtl de M. Bosco.

« Le sait du Vendredi-Satan", :les rues étroitesde Monaco, qui ont quelque ressemblance aveccelles de Jérusalem, s'illuminent, et :le roulementd'un tambour, voilé d'un crêpe noir, annonce ledépart du cortège. Le contenter, a cheval, ouvrela marche. Le Christ, qui te suit, est vêtu d'unetnniqire ronge et est précédé d'un ange qui luiprésente le calice d'amertume. Viennent ensuileSaint-Pierre, armé de son épée, deu\ autres dis-ciples vêtus de blanc, avec des ceintures cramoi-stes, et un enfant, portant au bout d'un long bà-t«n tin coq de carton. Judas fait également par-tie du -cortège. Son aube est blanche aussi, maissa ceinture le distingue ; elle est noire. Une troupedo Juifs et de Romains forme le gros du cor-tège; les uns et les autres sont armés de halle-bardes/de sabrés, ou, i défaut, de bâtons ; lesprinces 'des prêtres se distinguent par la mitreorientale. Le roi llérode porto un manteau rou-

l'appareil gastrique de Cannes le remède deTJiafoirus; c'est là je crois, de la bonne méde-cine urbaine; je vais essayer aujourd'hui demontrer comment pourra être cachée sous terreet facilitée la circulation de nos impuretés.

Il n'y a que onze égouts à Cannes, dont troisaa travers du Quai du Port, sept traversant audessous de la Promenade de la Marine, et unautre omplacé à la suite de la rue de la Vapeur.C'est peu. Et encore deux seuls de ces égoulstraversent la ville à peu près dans toute saprofondeur, c'est-à-dire avec un parcours demoins de 150 mètres; le onzième ne fait quetraverser le boulevard de la Croisette dans salargeur; cinq autres sont tout juste d'une lon-gueur égale à la largeur de la Marine et de larue du Porl, ouvrant, dès leur rencontre avecles rues transversales, leurs bouches trop peumasquées. 11 y a 20 ans, tous, un excepté,n'avaient qu'une dizaine de mètres de longueur.Depuis cette époque on les a avancés de30 mètres environ au midi de l'ancien Cours,et on leur a fait traverser la largeur de laRoute Impériale.

•Il ne s'est pas écoulé un grand nombred'années depuis que notre pays était un village,'qu'on quittait le jour pour la campagne, oùl'air pnr chassait aisément do nos poumons lesmiasmes des rues. Aujourd'hui notre popula-tion ouvrière est considérable; elle s'est agglo-mérée surtout dans l'ancienne ville; elle y apeu d'air et point de soleil; elle y subit l'aspectcontinuel, l'odeur et les émanations des rigolesnoires qui coulent lentement dans nos vieillesrues. En conséquence, je ne crois pas être té-méraire en soutenant que ce qu'il y a de plusurgent à réformer c'est un tel état de choses.

Heureusement une partie du vieux Cannes,la haute ville (Sxiquet) est bâtie dans une posi-tion élevée, ses rues sont très en ponte et yhabitent encore bon nombre de gens cultivantla terre,, ce métier si noble et si sain au corpset a l'diue. La salubrité relative de ce quartierfait que l'absence d'égouls y est moins lâcheuseque dans la basse ville. Comme on ne peut espé-rer voir s'établir en même temps loue ceux quisont nécessaires, il est évident que le Suquet

ge parsemé d'étoiles ; et sur sa tête est placéeune couronne d'or, qu'abrite un parasol' portépar des esclaves. Un second Christ, les mains liéesderrière le dos, est conduit p.ir le peuple. Puisun troisième csl attaché à une colonne et re-çoit la flagellation. Pendant que Ponce-Pilate selave les mains, apparaît un quatrième Christ en-core, en maillot de nankin, un roseau à la mainet une couronne d'épines sur la têle; puis uncinquième, enfin, ployé sous la croix, tandis qu'imgroupe d'enfants porte le marteau, les clous ellestenailles, l'éponge, le fiel et le vinaigre

Derrière ce dernier Christ, viennent : Marie ,mère de Jésus ; Marie , sœur de Cléopbas , etMadeleine, toutes trois en grand deuil. Ces Iroisrôles sont très enviés, dit-on; la croyance popu-laire veut qu'une des trois Maries soit épouse dansl'année.. [ ,

Vient après iout cela Un catafalque de paradeéclairé par des cierges, et porté par six notablesde la ville. La musique joue; le peuple menacele Christ, les trois Maries pleurent ; sans compter {ceque je n'ai pas eu l'occasion do vérifier par moi-même) David qui danse devant l'arche, Mnlclmsqui montre son oreille coupée, et Adam et Eveen costume d'avant le péché Vêtus de feuil-IJge. » . : ' - ' ' ' * " ' •'

Ce complé-re'ridji 'ma parafa' tissez exact. H, fautajouter que cette mascarade défile avec le plusgrand sérieux, et que tous les aclc-urs du drameont l'air pénétré de l'importance de leur rôle.

Tlérode brillant comme une dorade, conservedans sa barbe, pendant deux heures, le sang-froid leplus majestueux; et les divers Christs qui se suc-

devra se passer encore un peu de temps doconduits souterrains pour ses eaux salies.

Dans les rues nouvelles il n'y a pas plus d'é-gouls qu'il n'y a de pente hien ménagée. Làaussi il impoile de dresser un hon plan dusystème d'égouts dont ces rues ont besoin, etdû l'exécuter progressivement. Toutefois, cesrues plus larges que les anciennes, ne soutirentpas autant que celles-ci du séjour prolongé desmiasmes qui s'échappent d'eaux sans écoule-ment. Il est aussi juste d'observer que l'ouver-ture de ces rues nouvelles a été la conséquencede la prospérité croissante de notre pays; queceux qui les ont ouvertes et y ont bâti desmaisons ne l'ont fait que pour en retirer degrands bénéfices et qu'en retour de cesbénéfices leur devoir et leur première obliga-tion étaient do pourvoir complètement à lasalubrité de leurs rues. Ils seraient doncdéraisonnables s'ils prétendaient obtenir l'éta-blissemont d'égouts publics avant ceux qui ontle double privilège de l'ancienneté et d'un be-soin plus grand. Cependant si ces rues nou-velles peuvent attendre, l'intérêt publie veutque ce ne soit pas très longtemps.

Au centre de Cannes, entre la rue Vassal etla roule de Grasse, là où les rues étroites, lesol bas et l'agglomération de la population ren-dent vraiment dangereux l'écoulement trop in-complet des résidus delà ville, il y a nécessitéurgente et impérieuse de compléter les égouts.Il faut au plustôt prolonger, jusqu'au cheminde fer, les cinq conduits souterrains actuelle-ment existants qui ne dépassent pas la rue duPort. A ceux-ci et aux deux autres, (à celuiqu'onappelle le Poussiat et celui qui longe la routede Grasse), il faut établir des radiers en béton,ouvrir de dislance en dislance de petits orificesgrillés pour servir de déversoirs aux rues, mé-nager une pente régulière et suffisante, etdonner le plus d'eau possible.

Cela entraînera, il est vrai, l'exhaussementdu sol de quelques-unes de ces rues; mais cetexhaussement, combiné avec le repavage im-médiat, sera la satisfaclion d'un besoin noumoinsurgent de l'ancienne ville.

Les égouts du Suquet, à établir après l'achè-

cèdent ne seraient pas déplacés dans les tableauxde Jtfrdai'fli. H est vrai qtro ce n'est pas faired'eus un éloge excessif. Jordaëns n'a aucune des qua-lités spiritualités qui constituent le peintre religieux;:sa peinture sent ta chair fraîche et ses. tableauxsont des étarc. H y « la aussi, des Turcs héris-sés, des Mamelouks rutilants armés de cimeterreseffroyables et faisant, en avant et au-dessus dela tête de chacun des Christs qu'ils sont chargésd'escorter, des moulinets mirifiques et des S fa-buleux. Ajoutez h ce cortège vêtu de couleursimpossibles, les éclairs des torches, le trépigne-ment de lu foule qui court cfl et là, le grince-ment des cuivres qui détonnent, le roulomonUlestamboups voilés de noir, l'élroilcsso des ruesvoilées d'ombre jusqu'au moment où la tète ducortège apparaît et vous pourrez -vous figurer, <iupeu s'en faut, l'elfet produit sur les ossislanls.

Cet effet'«si burlesque, d'accord: cl .pourtant il.a son étrangelé.

C'est dans la cour du château que la céré-monie prend fin. On m'a dit que là un des Chritsétait hissé en croix, et que les derniers aclc-s dudrame :du Calvaire s'accomplissaient en apparence..Je n'ai pas assisté à oe dénouement, je ne puisdonc rien attester.

'On m'a dit aussi (fue Je Prince reccvail lecorlègc, debout sur les imorches • de .son grandescalier. Si le tait est réel, c'est que sans doutele Prince ne voit en tout ceci que rintenlian.-Or,l'intention n'est assurément pas mauvaise, ià ,.oti'juger d'après la physionomie des acteurs, fenterépète, ils le prennent an sérieux. : '•'•

De plus, on assure que si l'autorité 'essayait

vement de ceux dont je viens de parler, pour-ront être de petite dimension à cause de leurpente nécessairement rapide.

Pour l'établissement de ceux des nouvellesrues, il sera bien juste de demander la contri-bution des propriétaires intéressés. Leurs mai-sons et leurs terrains, ont une valeur assez con-sidérable, pour leur rendre légère la charge decette participation à une dépense, profitableavant tout à leurs immeubles. Le mauvais vou-loir peu probable de quelques-uns serait aubesoin facilement surmonléparlaforcc delà loi.

Entre-temps, si d'intelligents propriétairesvoulaient continuer la voûte qui recouvre unepartie du ruisseau du Châtaignier, et lo trans-former ainsi tout entier en grand égout, tra-vailler à une amélioration du mémo genre surles torrents de la Faux et du Riou, ils auraientcertainement tout droit de faire appel à l'aidepécuniaire de ceux, que la vue du lit de cesruisseaux, encombrés de tant de vilains débris,choque et dégoûte, et de .réclamer l'appui etles ressources de l'Administration.

J'ai entendu parler d'un égout collecteur, quitraverserait toute la ville de l'est à l'ouest, re-cevant les résidus de tous les autres et les por-tant assez loin au delà du Port. Si l'exécutiond'un, tel projet était possible, ce serait un ad-mirable avantage public à obtenir. Mais com-ment espérer que ce soit possible! Le niveauactuel de la rue du Port ne peut, il me semble,être exhaussé; cl c'esl le long de celte rue, audessous par conséquent do ce niveau actuel,qu'un tel égout collecteur devrait être établi.Comment à partir d'un point, si peu au dessusdu niveau de la mer, pourrait-on mener à nnogrande distance un tel conduit souterrain avec,une pente suffisante à l'écoulement? Notreport est d'ailleurs et sera probablement, ton-jours ouvert entièrement; il n'y a nul in-convénient à laisser les égouts y aboutir.

REPAVAGE DES. RUES. — Petits pavés de nosrues ! Mon respect pour votre vieillesse, lacrainte que j 'ai de vous heurter, les moyensaigus que vous avez de vous défendre contreles irrévérencieux qui tentent do:vous fouleraux pieds, me défendent de vous attaquer.

d'empêcher cette proccssïonfTfTT aurait dangerd'émeute; • . '"

En n'y opposant ipas son vélo, le Prince nefait ;quc s'incliner devant la majesté du peuple..Monégasque.

Le succès du Turc est .grand à Monaco, le soiri de la i'ète. Juifs cl Romains s'Iuliillent en Turcs,

la moitié de l.i ville »rcud le turban. O conta,gion de ht force! Forl comme un Turc, a-l'nndit autrefois, aux époques sans doute où les 0s-nianlis-débor(laient,aux époques de Charles Martelet.idfiiSQbiosfei';-. et-celle tradition s'est conservée,.Semez pour le peuple des fêles . travesties, ilpousse: (les TUEÇS. I/liommû a unarrière goût :po.iirce qui l'a enrayé dans son enfance. Le Tui;c est un-tvpe donl nous ne sommes pas encore débarras-sés ; et il n'est ;pss .jusgir'ù Molière qui voulajitétonner l'imaginalio.Uj,de M. Jourdain, n'ait rêvéde le dégriser en grand Mamamouchi.- Ponrlaj'll, ces pauvres Turcs en sont à leur dé-

clin. Ne se sont-ils pas chargés oux-nu'ines deleur .déclifeutce en se eoilfanUui tarbouch,, cl euadoptant nos jaquettes, singulier amalgame cl quiréagira sur Monaco '? Le jour où il n'y jura .plusde Turcs, il n'y aura plus de mascarade,; et,le jouroù. lu mascarade disparaîtra de ce monxhj, adieu{a .prooession de Monaco ! Ainsi tout s enchaînedans les. .choses humaines. ,](,

• La rn.uiUéltfil AS.seiavancée quand le corlêgp/sedispersa. C'était une de ces nuits I;imineuscé1;qji.i,isi souvent, au Midi, sont plus belles que la "j'ôfir-néo qui' les pnlcèthv.

-0n n dit .-gjilaiftgicnt (le l'Angleterre <p,io c'était'un nid d'émentV;d.« peuplé d' cygnes; o:\ peut