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Vanina Vanini Stendhal Livret pédagogique HACHETTE Éducation Établi par Isabelle de LISLE, agrégée de Lettres modernes, professeur en collège et en lycée.

Livret pédagogique - BIBLIO - HACHETTE · Vanina Vanini Stendhal Livret pédagogique HACHETTE Éducation Établi par Isabelle de LISLE, agrégée de Lettres modernes, professeur

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Vanina Vanini

Stendhal

L i v r e t p é d a g o g i q u e

HACHETTEÉducation

Établi par Isabelle de LISLE,agrégée de Lettres modernes,

professeur en collège et en lycée.

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122-4 etL.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usageprivé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que « lesanalyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration, « toute repré-sentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteurou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ».Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisa-tion de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue desGrands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par lesarticles 425 et suivants du Code pénal.

© Hachette Livre, 2006.43, quai de Grenelle, 75905 PARIS Cedex 15.ISBN : 978-2-01-169203-7

Conception graphique

Couverture et intérieur : Médiamax

Mise en page

Médiamax

Illustration

Harvey Stevenson

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R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S 4

I r e p a r t i e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

I I e p a r t i e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

I I I e p a r t i e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 3

I V e p a r t i e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 8

V e p a r t i e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 4

R e t o u r s u r l ’ œ u v r e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 0

P R O P O S I T I O N D E S É Q U E N C E D I D A C T I Q U E 3 1

E X P L O I TAT I O N D U G R O U P E M E N T D E T E X T E S 3 3

P I S T E S D E R E C H E R C H E S D O C U M E N TA I R E S 3 5

B I B L I O G R A P H I E C O M P L É M E N TA I R E 3 7

S O M M A I R E

Les indications de pages accompagnant le découpage en cinq parties de la nouvelle renvoient aux questionnaires du livre de l’élève.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. L’action se déroule à Rome au début du XIXe siècle.

2. Les personnages présents appartiennent à la haute noblesse : « duc » (l. 2),« la noble Angleterre » (l. 8), « rois » (l. 16), « princesse » (l. 24), « souverains »(l. 30), « prince » (l. 36).

3. Chaque personnage est assorti d’un adjectif qualificatif particulier :– l’adjectif « singulier » désigne Vanina Vanini dans « un orgueil singulier » (l. 14) ;– l’adjectif « amoureux » qualifie le jeune prince Livio dans « Livio Savelli quisemblait fort amoureux » (l. 34) ;– l’adjectif « romanesque » caractérise le jeune carbonaro fugitif dans « un excèsd’audace romanesque » (l. 43) ;– l’adjectif « riche » désigne le père de Vanina, le prince don Asdrubale Vanini,dans « un homme riche » (l. 57).

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE : LE CADRE DE L’ACTION

4. Le temps qui domine dans le premier paragraphe est l’imparfait. Sa valeurdurative permet d’installer un arrière-plan à l’action principale.

5. Trois autres temps de l’indicatif sont présents dans le premier paragraphe :– « peuvent » (l. 5) est un présent de vérité générale ;– « avait été réuni » (l. 6) est au plus-que-parfait passif ; il exprime une actionantérieure à l’action principale ;– « entra » (l. 13) est au passé simple ; il exprime une action limitée dans letemps. L’arrivée de Vanina vient rompre l’impression d’atemporalité suggéréepar l’imparfait. C’est le début du récit proprement dit. Après l’exposition dela situation initiale à l’imparfait, l’élément déclencheur est au passé simple.

I R E PA R T I E (pp. 7 à 11)

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6. Dans le champ lexical du luxe, on peut relever : « bal », « nouveau palais »(l. 3), « luxe » (l. 5), « magnifique », « embellissement » (l. 6).

7. Les deux adjectifs qualificatifs au superlatif relatif sont : « de plus magnifique »(l. 5-6) et « les plus belles femmes de Rome » (l. 10). L’emploi du superlatif permet de souligner le luxe déployé et le caractère exceptionnel du cadreposé. Cette évocation méliorative du bal n’est pas sans rappeler l’univers merveilleux et hyperbolique des contes.

8. Vanina est évoquée d’abord par une expression au singulier : « une jeunefille » (l. 11). L’unicité du personnage sera explicitée ensuite par l’emploi del’adjectif « singulier » (« un orgueil singulier », l. 14) ; elle est soulignée par lepluriel qui réunit les personnages présents : « tous les regards » (l. 13).On relève aussi des pluriels pour qualifier la jeune fille : « l’éclat de ses yeux etses cheveux d’ébène » (l. 11-12) ; ils soulignent la présence de Vanina.En outre, l’arrivée de Vanina est retardée par la subordonnée relative « quel’éclat […] Romaine » (l. 11-12) qui vient caractériser le groupe liminaire : ce qui écarte le sujet (« jeune fille », l. 11) du verbe (« entra », l. 13) constitue un procédé d’attente : l’arrivée de Vanina est théâtralisée.

◆ ÉTUDIER LES PERSONNAGES

9. Les différentes expressions plurielles qui désignent les personnages présentssont : « les beautés blondes et réservées de la noble Angleterre » (l. 7-8), « les plusbelles femmes de Rome » (l. 10), « tous les regards » (l. 13), « les étrangers » (l. 15),« les hommes » (l. 21), « tant de femmes remarquables » (l. 22), « les étrangers et lesjeunes Romains » (l. 26-27), « deux ou trois souverains d’Allemagne » (l. 30-31),« quelques Anglais » (l. 32).Ces expressions nombreuses sont prolongées par d’autres formes d’expressiondu collectif comme la construction impersonnelle (« il fut question », l. 22-23),la tournure passive (« fut proclamée », l. 26) et le pronom personnel indéfini « on » (« on racontait », l. 48).L’expression du collectif vise à souligner, par contraste, la singularité de Vanina.

10. Certains personnages, au singulier, qui joueront un rôle important dansla suite de l’histoire, se détachent dès l’incipit. Il s’agit bien entendu de Vaninadont l’entrée est remarquée (« une jeune fille que l’éclat […] », l. 11), de sonpère, le prince don Asdrubale Vanini (« conduite par son père », l. 13), du « jeuneLivio Savelli » (l. 34) et du « jeune carbonaro » (l. 41).

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11. La présentation de Vanina s’effectue en cinq étapes.– L’entrée : la beauté singulière de la jeune fille est mise en relief.– La reine du bal : cette proclamation vient concrétiser la singularité esquis-sée lors de l’arrivée de la jeune fille.– Vanina et les jeunes gens : d’abord Vanina danse par obligation (« le princedon Asdrubale Vanini avait voulu […] » (l. 29) ; ses sentiments sont en rupturepar rapport à ce que représentent les danseurs. En effet, on relève à deuxreprises un contraste : « quelques Anglais fort beaux et fort nobles » (l. 32)/« leurair empesé l’ennuya » (l. 32-33), « le jeune homme le plus brillant de Rome » (l. 35)/« C’était un désavantage aux yeux de Vanina » (l. 38-39).– Le dialogue : la réplique de Vanina (l. 53 à 55) vient confirmer ce que lelecteur avait pressenti. Vanina reprend une expression du Mariage de Figaro deBeaumarchais pour dénoncer le milieu aristocratique auquel elle appartient.– Le point de vue du père : « elle a déjà dix-neuf ans, et a refusé les partis les plusbrillants » (l. 65-66). L’attitude critique de Vanina est située dans le temps etexplicitée (« son mépris pour les Romains », l. 67).

12. Le portrait physique et moral de Vanina est éclaté dans l’incipit. Conduitde manière progressive (voir question précédente), il permet cependant dedégager les traits essentiels du personnage éponyme.– Le portrait physique : comme dans les contes, Vanina est d’une beautéexceptionnelle ; elle sera proclamée « reine du bal » (l. 26). Lorsqu’elle entre,« tous les regards » (l. 13) se tournent, ce qui rappelle la scène du bal dans La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette. Mais Stendhal (loin deMadame de La Fayette) insiste sur l’aspect sombre (« ébène », l. 12, « cheveuxnoirs », l. 25) et lumineux (« éclat », l. 11, « œil de feu », l. 25) de la jeune fille.Ce portrait est celui d’une héroïne passionnée, d’un orgueil qui est celui deson rang, « un orgueil singulier » (l. 14).

– Le portrait moral : si Vanina affiche un orgueil correspondant à son statutde princesse, elle n’en éprouve pas moins un profond mépris pour la noblesseromaine, comme en témoigne l’allusion au Mariage de Figaro. La jeune filleaccorde de l’importance aux qualités intellectuelles ; c’est ce qui ressort dupassage dans lequel Vanina désapprouve l’absence de goût pour la lecture deLivio Savelli, « le jeune homme le plus brillant de Rome » (l. 35) : « C’était undésavantage aux yeux de Vanina » (l. 38-39). Jeune fille romanesque, Vaninaadmire l’évasion du jeune carbonaro.

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◆ ÉTUDIER UN INCIPIT

13. L’incipit de Vanina Vanini répond aux questions que le lecteur est en droitde se poser au début de toute fiction.– « Où ? » : l’histoire se déroule à Rome dans un milieu social élevé.– « Quand ? » : la première phrase inscrit la fiction dans une décennie (« 182* »,l. 1) et l’anecdote du jeune carbonaro pose un cadre historique.– « Qui ? » : le personnage éponyme apparaît dès que le cadre est posé et sonapparition fait se tourner la tête des invités. Bien que l’héroïne ne soit désignée que par l’expression « une jeune fille » (l. 11), le lecteur a comprisqu’il s’agissait du personnage principal. On la découvre singulière et passion-née et l’on devine que la nouvelle racontera une histoire d’amour. Le jeunecarbonaro est présenté comme un homme d’action, faisant preuve d’une « audace romanesque » (l. 43).

14. Les hyperboles, lors de l’évocation du bal ou lors de la description fragmentaire de Vanina, signalent la fiction. Mais cette fiction s’inscrit dans uncadre historique défini. Il s’agit tout d’abord du contexte italien des carbo-nari mais aussi, en arrière-plan, d’une représentation de l’aristocratie et desvaleurs révolutionnaires (l’allusion au Mariage de Figaro). C’est pourquoi l’onpeut dire que la nouvelle appartient au genre de la chronique. On rappelleraque Vanina Vanini est souvent publié dans un recueil posthume intituléChroniques italiennes.

15. L’histoire du jeune carbonaro sera déterminante dans la nouvelle puis-qu’il s’agit du point de départ de la passion fatale de Vanina. Pourtant,Stendhal la qualifie d’« anecdote » (l. 48). C’est qu’ici l’auteur adopte le pointde vue des invités du bal ; le substantif « anecdote » est d’ailleurs le COD d’un verbe introduit par un indéfini qui représente le collectif du bal (« onracontait », l. 48). Pour les nobles invités du duc de B***, cette histoire estsecondaire car loin de leurs préoccupations. En revanche, Vanina, en opposi-tion à son milieu et attirée par le romanesque, accorde de l’importance à cette« anecdote ». On peut aussi sentir le regard critique de Stendhal qui appliqueun terme léger à une histoire dans laquelle des vies sont en jeu.En outre, cette « anecdote » constitue un second élément déclencheur dans lerécit, le premier étant l’apparition de Vanina.

16. L’incipit, qui croise discours narratif, descriptif et explicatif, a recours audialogue et les deux répliques prononcées se détachent nettement. « Le jeune

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homme le plus brillant de Rome » (l. 35), « ébloui des grâces et des succès de Vanina »(l. 49) est « presque fou d’amour » (l. 51). Le « qui donc pourrait vous plaire ? »(l. 52) laisse présager les efforts du jeune homme pour gagner la main deVanina. La réponse de la jeune fille a également une fonction d’annonce : lelecteur, en effet, suppose que Vanina va aimer le jeune carbonaro. L’incipit dela nouvelle – c’est la loi des courts récits – a une fonction programmatique.Stendhal, jouant sur les habitudes du lecteur, annonce ce qui va se passer defaçon implicite.

◆ LIRE L’IMAGE

17. Le luxe se devine tout d’abord dans le décor même de la salle où sedéroule le bal. L’arrière-plan est constitué de lustres et de rideaux luxueux. Le bal réunit de nombreux danseurs et le nombre est une indication quant àl’importance de l’événement mondain. Les robes des femmes, les coiffures etles bijoux sont aussi, bien entendu, des indices à retenir.

18. Stendhal situe la première scène de sa nouvelle chez le duc de B***, à l’occasion d’un bal. « Le concours était immense » (l. 7) : la scène filmée parLuchino Visconti exprime aussi le luxe par le biais du nombre de danseurs. Labeauté des femmes et de leurs toilettes est mise en avant dans la descriptionde Stendhal comme dans le film. Le bal sert de cadre à une intrigue amou-reuse qui n’évoluera pas comme on pourrait s’y attendre, mais se finira toutde même par un mariage : celui de Vanina Vanini et de Livio Savelli. Dans lanouvelle de Stendhal, la jeune fille est remarquée pour la couleur ébène de sescheveux et elle est désignée comme la reine du bal. Le prince Livio Savelli estprésenté comme « le jeune homme le plus brillant de Rome » (l. 35). Dans le filmLe Guépard, dans une démarche qui rappelle celle de Stendhal, le cadrage placeau centre le couple formé par Claudia Cardinale et Alain Delon.

◆ À VOS PLUMES

19. On attend des élèves qu’ils prennent en compte les contraintes du sujet :situation d’énonciation, éléments donnés dans la nouvelle. On valorisera lescopies qui sauront exprimer le regard aristocratique (un des invités du bal)sur l’aventure du carbonaro et qui donneront des détails pertinents éclairantles pistes esquissées par Stendhal (« à l’aide d’un déguisement », l. 42-43, « audace romanesque », l. 43…).

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20. Il s’agit d’un sujet d’imitation qui suppose que la composition de l’inci-pit de Vanina Vanini ait été soigneusement observée. On veillera à ce que lesélèves aient bien noté les caractéristiques de la chronique et l’on valoriserales copies qui donneront une image intéressante de la société de leur temps.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Les réponses exactes sont : b) – e) – f ) – g) – i).

◆ ÉTUDIER LE TRAITEMENT DU TEMPS

2. Les indices temporels qui indiquent la chronologie des événements sont :« le lendemain du bal » (l. 68), « un jour » (l. 109), « le lendemain » (l. 113), « chaque jour » (l. 123), « un soir » (l. 124), « le lendemain » (l. 164), « le lende-main » (l. 177), « à la nuit » (l. 221), « les jours suivants » (l. 224), « une fois, versminuit » (l. 226-227), « une semaine ne s’était pas écoulée » (l. 242), « un soir »(l. 247), « quelques jours après » (l. 257), « bientôt » (l. 276).

Certains indices temporels comme « le lendemain » permettent de situer lesévénements précisément dans le temps. D’autres indicateurs sont imprécis etse contentent de détacher un événement dans une chronologie indéfinie :c’est le cas des indices introduits par l’article « un » (« un soir », « une fois »,à l’exception de l’indice « une semaine », l. 242).

3. Les indices temporels qui indiquent une ellipse sont : « une semaine nes’était pas écoulée » (l. 242) et « quelques jours après » (l. 257). On acceptera éga-lement « bientôt » (l. 276).

4. Le récit effectué par le carbonaro constitue un retour en arrière : « on asurpris notre vente […] m’en faisait sortir dans sa voiture » (l. 195 à 214). Missirilliraconte ce qui s’est passé depuis son arrestation jusqu’à son arrivée au palaisdu duc don Asdrubale Vanini.

5. L’analepse est introduite par un discours rapporté. Missirilli raconte ce quis’est passé depuis son arrestation jusqu’à son arrivée au palais du duc donAsdrubale Vanini.

I I E PA R T I E (pp. 15 à 25)

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◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

(L. 190 À 208)6. Dans le paragraphe, les différentes marques de la première personne et leurclasse grammaticale sont : « je » (l. 190), pronom personnel sujet ; « me »(l. 190), pronom personnel complément ; « m’ » (l. 191), pronom personnelcomplément « me », forme élidée ; « moi » (l. 194), pronom personnel complément, forme tonique ; « j’ » (l. 195), pronom personnel sujet « je »,forme élidée ; « mon » (l. 193), déterminant possessif ; « notre » (l. 195), déter-minant possessif ; « mes » (l. 205), déterminant possessif.

7. Le récit à la première personne implique un dédoublement du « je » : un« je » narrateur d’une part, celui qui conduit le récit, et un « je » personnagequi est un acteur de l’histoire racontée. Le « je » de « je sens » (l. 190) désignele narrateur ; c’est le « je » de l’énonciation. Le « je » de « je sortais » (l. 199)désigne le personnage ; l’action est antérieure au moment de l’énonciation.

8. Le présent peut avoir différentes valeurs.– Présent de l’énonciation : « je sens » (l. 190), « j’ai dix-neuf ans » (l. 193), « je vous assure » (l. 201).– Présent de vérité générale (gnomique) : « il est indigne de moi » (l. 191-192),« je m’appelle » (l. 192), « mon père est » (l. 193), « je suis » (l. 194).– Présent de narration : « je monte » (l. 205), « j’entends » (l. 206), « je saute »,« je tombe » (l. 207).

9. La forme passive est : « j’ai été amené, enchaîné » (l. 195). Le complémentd’agent est absent et cette tournure est à rapprocher de l’emploi du « on »(voir question suivante). La construction passive fait de Missirilli une victimequi subit une action dans laquelle le sujet se dissimule.

10. Le pronom personnel « on » (l. 195) est un indéfini qui peut avoir diffé-rentes valeurs. Dans le texte, son emploi vise à gommer le personnage dési-gné. Dans la proposition « on a surpris notre vente » (l. 195), le « on » désigneceux qui ont dénoncé les carbonari ; il peut s’agir des carabiniers ou bien detraîtres, comme cela se produira avec Vanina dans la suite du récit. Le second« on » (« on m’a habillé en femme », l. 198-199) désigne un carbonaro qui aideMissirilli à s’échapper. L’indéfini ajoute au mystère.

11. Nature des différentes propositions de la dernière phrase (l. 203 à 208).– « Poursuivi la nuit dans les rues de Rome après cette imprudence, blessé de coups

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de baïonnette, perdant déjà mes forces, je monte dans une maison » : propositionprincipale ;– « dont la porte était ouverte » : proposition subordonnée relative ;– « j’entends les soldats » : proposition principale ;– « qui montent après moi » : proposition subordonnée relative ;– « je saute dans un jardin » : proposition indépendante ;– « je tombe à quelques pas d’une femme » : proposition principale ;– « qui se promenait » : proposition subordonnée relative.

12. S’il existe des liens de subordination dans la dernière phrase, on remarquecependant que les trois principales et l’indépendante ne sont pas cordonnéesentre elles. Cette asyndète donne un rythme rapide à l’action ; le présent denarration qui est employé à ce moment-là concourt à donner à la scèneracontée son rythme enlevé.

◆ ÉTUDIER LA COMPLEXITÉ DU SENTIMENT AMOUREUX

13. Expression de la passion dans le passage suivant : « Vanina venait toutes lesnuits coller sa joue contre les vitres du jeune carbonaro » (l. 229 à 276) ; « Si je luiparle […] je suis perdue » (l. 231) ; « l’amitié qu’elle avait prise pour ce jeune homme »(l. 234) ; « une intimité si douce » (l. 235-236).Expression du devoir : « Non, jamais je ne dois le revoir ! » (l. 231-232) ; « cetterésolution arrêtée » (l. 233) ; « il fallait donc l’oublier » (l. 236).

14. Pietro Missirilli, après avoir avoué son identité de carbonaro à Vanina (l. 186 à 188), adopte une attitude irréprochable. Lorsque la jeune fille estabsente, son amour transparaît : « Les yeux de Pietro ne quittaient pas la fenêtrede la terrasse par laquelle Vanina avait coutume d’entrer » (l. 224 à 226). Mais lors-qu’elle vient le voir, il s’applique à « cacher son amour » (l. 251). Il ne veut pas« s’écarter de la dignité convenable à un homme » (l. 251-252) et son attitude netrahit pas sa passion : « amitié noble et dévouée, mais fort peu tendre » (l. 254-255),« qui lui parlait comme si vingt personnes eussent été présentes » (l. 272-273).Si Missirilli ne manifeste pas son amour, c’est qu’il ne veut pas perdre Vanina.Il a en effet conscience de leur différence de condition sociale (« songeant àsa naissance obscure », l. 265-266). Déjà la révélation de sa véritable identité afait que la jeune fille n’est pas revenue le voir pendant quelques jours. Ne pas« s’écarter de la dignité convenable à un homme » (l. 251-252) est aussi le signed’une noblesse morale qui lui permet de rejoindre Vanina l’aristocrate.

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15. L’attitude de Missirilli autorise les visites de Vanina et favorise la progression de la passion. C’est même l’absence de déclaration de la part deMissirilli qui pousse Vanina à avouer son amour. « Bien loin d’être occupée àmettre un frein aux transports du jeune carbonaro, Vanina se demandait si elle aimaitseule » (l. 259 à 261). On a l’impression que plus Missirilli se montre distantplus Vanina est envahie par sa passion. C’est ce qu’expriment l’avant-dernièrephrase du passage et le contraste entre l’intention (« se bien promettre d’être aveclui encore plus froide et plus sévère qu’à l’ordinaire », l. 274-275) et l’action (« ellelui dit qu’elle l’aimait », l. 275-276).

16. Trois expressions montrent que Vanina ne peut résister à sa passion : « Vanina était effrayée du changement qui avait eu lieu dans ses idées » (l. 237-238) ;« cette jeune fille, jusque-là si fière, sentit amèrement toute l’étendue de sa folie »(l. 261-262) ; elle « ne put prendre sur elle de cesser de voir le jeune malade »(l. 263-264) ; « se bien promettre d’être avec lui encore plus froide et plus sévère »(l. 274-275).

17. Le tragique est un registre qui touche le lecteur (ou, au théâtre, le spec-tateur) en présentant un personnage déchiré entre deux exigences tout aussiabsolues et tout aussi contradictoires, un personnage prisonnier d’un destinauquel il ne peut échapper.Dans les réponses précédentes, on a vu que Vanina était déchirée entre sa pas-sion et ses devoirs de femme de la noblesse. On a vu également que ses effortspour résister à sa passion et se conformer aux exigences de son rang étaientinutiles. « L’orgueil de la princesse combattit pied à pied » (l. 268) ; le combat estserré, mais l’issue est inéluctable : « Bientôt elle n’eut plus rien à lui refuser »(l. 276). En ce sens, on peut dire que, à ce moment-là du récit, Vanina se présente comme une héroïne tragique.

◆ LIRE L’IMAGE

18. Tiziano Vecellio ou Vecelli, dit Titien, est un peintre italien du XVIe siècle(1490-1576).

19. Les cheveux de la jeune fille sont laissés libres et le geste de la main meten valeur la chevelure. L’inclinaison de la tête et le regard rêveur contribuentà donner un air alangui au personnage. L’éclairage met en lumière le bustequi est en partie dénudé et l’on note que le vêtement a glissé, dégageant ainsiune épaule. Les lignes courbes dominent, qu’il s’agisse du visage, des épaules,du bras ou de la robe.

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20. L’Homme au gant est un homme du XVIe siècle et son costume ne sauraitêtre celui de Pietro. Mais l’on peut imaginer que le personnage de Stendhalressemble au jeune homme de Titien en raison de la finesse de ses traits. Il nefaut pas oublier que le carbonaro parvient, au début de l’histoire, à se fairepasser pour une jeune fille…

◆ À VOS PLUMES !21. Le sujet demande aux élèves de composer un monologue intérieur quiprenne en compte les données du texte : l’aveu de Missirilli, la différence decondition sociale. Le monologue doit montrer un personnage amoureux etconscient de l’impossibilité de son amour. On valorisera les copies qui sau-ront alterner réflexion et évocation de Vanina.

22. Le monologue délibératif suppose que le personnage soit déchiré entredeux tentations : l’exigence du rang social et la passion. Il s’agira, d’une part,d’exprimer cette contradiction douloureuse et tragique, et, d’autre part, d’envisager une attitude à adopter : ne plus voir le carbonaro, s’adresser à sonpère, voir le carbonaro sans accepter d’entendre son éventuel aveu, avouer sonamour et y renoncer…

23. On attend que les élèves réinvestissent les connaissances acquises en com-posant eux-mêmes une situation tragique. On valorisera les copies qui aurontsu exprimer de différentes manières (dialogue, monologue intérieur…) lecaractère insoluble de la contradiction et la fatalité qui pèse sur le destin dupersonnage.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. a) Après sa guérison, Missirilli est hanté par un mot de Bonaparte qui lerappelle à son devoir de carbonaro.b) Pietro veut quitter Rome pour gagner la Romagne.c) Vanina se promet d’obtenir l’autorisation de don Asdrubale (son père) quantà son mariage avec Missirilli.d) Vanina promet de retrouver Pietro au château de San Nicolò.

I I I E PA R T I E (pp. 29 à 44)

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e) À Rome, Vanina pense que si Pietro devait choisir entre elle et sa patrie,cette dernière (sa patrie) aurait sa préférence.f) En Romagne, les carbonari se réunissent dans un ermitage au milieu desbois.g) Missirilli est élu chef d’une vente.h) Alors que la conspiration se prépare, Vanina propose à Missirilli de passervingt-quatre heures au château de San Nicolò.i) En utilisant les services d’une de ses anciennes femmes de chambre, Vaninadénonce la vente au cardinal-légat.j) Dans le mot qu’il laisse à Vanina, Pietro annonce qu’il va se constituer prisonnier et demande à Vanina de le venger.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

(L. 504 À 519)

2. Relevé des participes passés et explication de leur accord :– « quittée » (l. 505), emploi avec l’auxiliaire « avoir » ; accord avec « l’ » (mispour « Vanina »), COD placé avant le verbe ;– « arrivée » (l. 506), emploi sans auxiliaire ; accord avec « elle » ;– « composée » (l. 510), emploi avec l’auxiliaire « être » ; accord avec le sujet « cette vente » ;– « écrit » (l. 512), emploi avec l’auxiliaire « avoir » ; pas d’accord car le CODest placé après le verbe ;– « omis » (l. 513), emploi avec l’auxiliaire « être » ; accord avec le sujet « lenom » ;– « écrit » (l. 516), emploi avec l’auxiliaire « être » ; accord avec le sujet « cequi ».

3. Mode, temps et valeur des verbes suivants :– « porte » (l. 515), présent de l’impératif ; valeur d’ordre ;– « lise » (l. 515), présent du subjonctif ; valeur d’ordre ;– « rende » (l. 516), présent du subjonctif ; valeur d’ordre.

4. Compléments de chacun des trois verbes analysés dans la question précédente :– « porte » (l. 515), « ce livre » (COD du verbe « porter »), « au cardinal-légat »(COS du verbe « porter ») ;– « lise » (l. 515), « ce qui est écrit » (COD du verbe « lire ») ;

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– « rende » (l. 516), « te » (COS du verbe « rendre »), « le livre » (COD duverbe « rendre »).

5. Dans la seconde phrase de la réplique de Vanina, les propositions subor-données « si jamais le légat prononce ton nom » (l. 516-517) et « si tu fais lire aulégat la page » (l. 518) sont introduites par la conjonction de subordination « si » ; ce sont des subordonnées conjonctives circonstancielles de conditionou subordonnées hypothétiques.La proposition introduite par le pronom relatif « que », dans « que je viensd’écrire » (l. 518-519), est une subordonnée relative qui vient déterminer lenom « page ».

6. Les propositions hypothétiques montrent, d’une part, que Vanina maîtrisetous les possibles de la situation (« mort », l. 517, « vie », l. 518) et, d’autre part,que Vanina exerce sur la servante une pression, une sorte de chantage : « si[…] ta mort est certaine » (l. 516-517).La subordonnée relative nous rappelle que Vanina est une femme d’action(sujet « je ») qui agit dans l’instant (« je viens », l. 518).

◆ ÉTUDIER LE PREMIER MALENTENDU (L. 292 À 318)

7. Bonaparte, auquel Stendhal voue une grande admiration, incarne ici lesidées révolutionnaires et l’aspiration à la liberté. Le mot de Napoléon quihante Pietro oppose l’amour et l’action en faveur de la liberté. Appliqué auxBressans, il peut tout aussi bien caractériser le nouveau mode de vie du carbonaro. Épris de liberté et d’action, il se contente pourtant d’en parler à Vanina en vivant dans une confortable oisiveté. C’est cette prise deconscience de sa situation qui le pousse à quitter Rome pour rejoindre lescarbonari en Romagne.

8. Trois pronoms personnels désignent Pietro : « t’ » dans « je t’attendrai » (l. 305) ; « vous » dans « où irez-vous ? » (l. 307) ; « vous » dans « vous accepterez » (l. 310).Vanina passe du tutoiement au vouvoiement pour exprimer qu’elle est affec-tée par la décision de Missirilli. Le vouvoiement est une marque de distanceet on a l’impression que Vanina rappelle ainsi son haut rang social ; cetteimpression est confirmée lorsque la jeune fille propose à Missirilli son aidesous forme d’armes et d’argent. À plusieurs reprises, Vanina utilisera le pouvoir de l’argent et de son rang pour parvenir à ses fins.

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9. La conclusion que l’on peut tirer de la dernière phrase du passage estdouble. D’une part, Missirilli maintient sa décision de partir, ce qui annoncela priorité qu’il accordera dans la suite du récit à son combat politique.D’autre part, Vanina a pu obtenir qu’il reporte son départ, ce qui exprime sonascendant sur le jeune homme. Cette dernière phrase révèle ainsi la tensionlatente qui provoquera la catastrophe finale.

◆ ÉTUDIER LA SCÈNE DE DEMANDE EN MARIAGE

(L. 317 À 357)

10. La scène de demande en mariage est une scène archétypale du romand’amour. Stendhal traite ce topos littéraire de manière originale. D’abord, c’estla jeune fille qui formule la demande et non le jeune homme, et cette inver-sion est soulignée par le fait que Vanina se fait forte d’obtenir l’accord de sonpère (« je me charge d’obtenir le consentement de mon père », l. 328-329).On note également un renversement de situation juste après la demande. Laréaction de Pietro est conforme à la tradition (si l’on excepte l’inversionhomme/femme) : « Pietro se jeta à ses pieds » (l. 330) ; « je vous aime avec passion » (l. 331). En même temps, Vanina affiche son bonheur : « Vanina étaitrayonnante de joie » (l. 330). L’archétype est mis à mal par Pietro : la conjonc-tion « mais » (« mais je suis un pauvre serviteur de la patrie », l. 331-332) introduit une rupture. Pietro refuse la demande de Vanina dans une formulesolennelle qui s’inspire de la formule habituelle prononcée lors du mariage : « Vanina, je te refuse » (l. 335).Paradoxalement, ce refus, au lieu de séparer les amants, les réunit plus fortementencore. En effet, Vanina se jette dans les bras de Pietro pour lui dire : « Jamaistu ne m’as semblé aussi aimable » (l. 346). Et le jeune homme prononce ces parolessurprenantes après son refus : « Là, je passerai ma vie avec toi ! » (l. 357).

11. Pour appuyer sa demande en mariage, Vanina utilise le projet politique deMissirilli en lui proposant de l’argent : « je viens vous offrir ma main et deux centmille livres de rente » (l. 327-328). Et l’on peut lire dans la réplique précédente :« un prince romain, par exemple, qui pourrait disposer de beaucoup d’argent, serait enétat de rendre les plus grands services à la cause de la liberté » (l. 320 à 323). Toutse passe comme si Vanina, ayant compris que Missirilli ne renoncerait jamaisà ses projets pour elle, tente de se l’approprier malgré tout grâce à cette

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proposition. À plusieurs reprises, dans la nouvelle, Vanina utilise son argentdans l’espoir de surmonter les difficultés qui se présentent. C’est le casnotamment de la dernière scène du récit.

12. Missirilli oppose à la demande de Vanina l’argument de l’honneur : « Pourobtenir le consentement de don Asdrubale, il faudra jouer un triste rôle pendant plusieurs années » (l. 333 à 335).

13. Le premier sentiment que Vanina éprouve après que Missirilli a manifestésa passion (« Pietro se jeta à ses pieds », l. 330) est la joie : « Vanina était rayon-nante de joie » (l. 330).Lorsque Missirilli refuse sa main, Vanina est tout d’abord choquée : « Vaninarestait glacée. Ce refus de sa main avait étonné son orgueil » (l. 343-344). Cette surprise (Vanina est habituée à ce que se réalisent ses désirs) est vite suivied’un nouvel élan amoureux : « mais bientôt elle se jeta dans les bras de Missirilli »(l. 344-345). Paradoxalement, le refus du carbonaro au nom de son honneurréunit les deux amants dans « un instant d’amour parfait » (l. 351).

◆ LIRE L’IMAGE

14. Deux caractéristiques importantes sont communes aux histoires deRoméo et Juliette et de Vanina Vanini : l’amour passion et l’interdiction. Eneffet, dans les deux cas, les jeunes gens s’aiment de manière absolue, ce quipourra aller jusqu’à la mort dans le cas des amants de Vérone et jusqu’à la trahison chez Stendhal. L’amour passion est, dans la tradition littéraire, vouéà l’échec : dans les deux histoires, un interdit pèse, la haine qui divise les deuxfamilles ou la distance sociale.

15. La gravure exprime l’interdiction qui pèse sur l’amour des deux jeunesgens. En effet, Roméo n’est pas autorisé à approcher Juliette et il a dûemprunter une échelle de corde pour parvenir jusqu’à son balcon. Son atti-tude (assis sur la balustrade) rappelle la distance qui sépare les deux amants,comme celle qui sépare Vanina de Pietro.

◆ À VOS PLUMES !16. On attend des élèves qu’ils tiennent compte des contraintes formelles dugenre épistolaire mais aussi des données du récit de Stendhal : un personnage,à ce moment-là, déchiré entre sa cause patriotique et son amour pour Vanina.

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17. Ce sujet présente plusieurs contraintes, tant sur le plan de la forme quesur celui du contenu.En ce qui concerne le contenu, on demande aux élèves de croiser discoursnarratif et discours explicatif (analyse des événements et des sentiments).En ce qui concerne la forme, le récit est un compte rendu oral destiné àVanina. Il doit être inséré dans le cadre d’un dialogue. Le langage familier estproscrit, mais on valorisera les devoirs qui auront su exprimer l’oralité du discours et la condition sociale du narrateur.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Les réponses exactes sont : b) – d) – g) – h) – i).

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

(L. 692 À 699)

2. Différents temps sont utilisés pour raconter la rencontre rapide de Vaninaet de son amant, la veille de l’arrivée de ce dernier à Rome. On relève del’imparfait, du passé simple et du présent de l’indicatif. On fera remarquer aupassage que « était enchaîné » (l. 696-697) est un imparfait passif et non unplus-que-parfait.

3. L’alternance de l’imparfait et du passé simple est caractéristique du récit,l’imparfait exprimant les actions de second plan et le passé simple les actionsde premier plan. Le présent employé dans le passage (« c’est », l. 693, « fait »,l. 694, « transfère », l. 695) a une valeur de vérité générale. Il permet de poserde manière sûre le cadre historique de l’intrigue. Ainsi la fiction, tissée à l’imparfait et au passé simple, s’inscrit dans un temps historique évoqué,quant à lui, au présent gnomique. Le jeu des temps dans ce passage est doncbien significatif de la chronique, genre qui permet à la fiction de s’enracinerdans une trame historique.

4. Différents compléments circonstanciels et leur nature :– « la veille du jour où Missirilli devait arriver à Rome » (l. 692), CC de temps ;

I V E PA R T I E (pp. 48 à 60)

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– « à Rome » (l. 692), CC de lieu ;– « pour aller à Città-Castellana » (l. 693), CC de but (on peut aussi accepterque ce complément soit considéré comme un complément du nom prétexte) ;– « dans la prison de cette ville » (l. 694), CC de lieu ;– « de la Romagne » (l. 695), CC de lieu (origine) ;– « à Rome » (l. 695), CC de lieu (destination) ;– « le matin » (l. 696), CC de temps ;– « comme il sortait de la prison » (l. 696), CC de temps ;– « de la prison » (l. 696), CC de lieu ;– « sur une charrette » (l. 697), CC de lieu.L’abondance des compléments circonstanciels témoigne du souci de préci-sion de Stendhal.

5. Différentes propositions dans les deux dernières phrases du passage (l. 695à 699).Première phrase (l. 695 à 698) :– « Elle vit Missirilli le matin », proposition principale ;– « comme il sortait de la prison », proposition subordonnée conjonctive cir-constancielle de temps ;– « il était enchaîné seul sur une charrette », proposition indépendante ;– « il lui parut fort pâle, mais nullement découragé », proposition indépendante.Deuxième phrase (l. 698-699) :– « Une vieille femme lui jeta un bouquet de violettes », proposition indépendante ;– « Missirilli sourit en la remerciant », proposition indépendante.

6. Les virgules et points-virgules sont nombreux dans ce même passage etl’on note une forte présence des propositions indépendantes (voir questionprécédente). Cette écriture en asyndète donne l’impression d’un tableau parpetites touches légères. Les actions sont simplement posées, comme esquis-sées, et c’est au lecteur de bâtir sa propre histoire en assurant le lien entre lesdifférentes scènes. Stendhal joue sur l’implicite et implique de cette manièreson lecteur.

7. L’identité de la « vieille femme » (l. 698) présente sur le passage de Missirillin’est pas dévoilée et Stendhal emploie l’article indéfini « une » (« une vieillefemme ») pour souligner cet anonymat et laisser au lecteur le soin d’imaginerson identité. Ajoutons que le « bouquet de violettes » (l. 699) est à l’image decette volonté de discrétion (de la part de la femme ? de la part de Stendhal ?).Il peut s’agir d’une femme gagnée à la cause des carbonari et souhaitant

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encourager ainsi Missirilli. Cette femme peut aussi être Vanina elle-même.On sait que le déguisement est un procédé courant chez Stendhal, à com-mencer par le choix d’un pseudonyme. Missirilli se déguise en jeune fille audébut du récit, Vanina se fait passer pour un valet afin d’entrer dans le bureaudu ministre de la police ; elle peut tout aussi bien se déguiser en « vieille femme »pour approcher son amant sans être reconnue. Un garçon en fille, une aristocrate en valet, une jeune fille en vieille femme : le jeu des contrairesaccrédite notre hypothèse concernant l’identité de la femme au bouquet deviolettes. Mais il ne s’agit surtout pas de donner une réponse définitive, detraduire, en somme.Ce qui est caractéristique de l’écriture stendhalienne, ce sont justement cestouches légères, ces pistes esquissées, ce retrait du narrateur qui laisse au lec-teur un rôle important. La part de l’implicite, déjà relevée dans la questionprécédente, est également une des caractéristiques de la nouvelle.

◆ ÉTUDIER LA REPRÉSENTATION DE LA SOCIÉTÉ ITALIENNE

8. À plusieurs reprises, on devine une critique d’une justice qui ne peut assu-rer son indépendance.On peut noter d’abord une insinuation concernant une immunité queconférerait à Vanina son statut de fiancée du neveu du ministre de la police :« Comme il était neveu de monsignor Savelli-Catanzara, gouverneur de Rome etministre de la police, elle supposait que les espions n’oseraient la suivre » (l. 611 à 614).On relève ensuite : « Le procès des Carbonari ne fut pas long […] les deux carabiniers dont nous avons parlé » (l. 707 à 725).

9. Dans ce même passage, on voit en premier lieu que la justice dépend dupolitique. En effet, c’est le parti ultra qui décide de la composition de la com-mission habilitée à juger les carbonari. Mais c’est le ministre de la police quitranche. Les juges ont beau condamner les carbonari à la mort après torture,le ministre, lui, commue la peine « en quelques années de prison » (l. 720), saufpour Missirilli qu’il juge dangereux. Le jugement devant un tribunal n’estdonc qu’un simulacre puisque la décision n’appartient pas aux membres dela commission. De plus, on note que la décision du ministre est présentéecomme personnelle : « dont la fortune était faite » (l. 717), « n’avait nul besoin depoing coupé » (l. 718-719), « le ministre voyait dans ce jeune homme » (l. 721-722).

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Relevons également : « Le surlendemain […] contre l’usage » (l. 822 à 830). En dernier ressort, c’est le pape qui fixe le sort des carbonari. On le voit bien,juste avant le passage délimité, lorsque le ministre de la police, convaincu parVanina, se trouve « assez embarrassé de la démarche qu’il avait à faire » (l. 823).L’expression « voyant que le pape avait pris son parti » (l. 828) montre bien quec’est au pape qu’appartient la décision finale : « il faut sauver cet homme »(l. 827), dit-il. Et les objections d’un ministre, satisfait de ne pas avoir àdéfendre le carbonaro comme le lui a demandé Vanina, n’y pourront rienchanger. Ce passage est amusant en raison de l’attitude du ministre qui peutse permettre de défendre la position de la commission puisqu’il sait que lepape va sauver Missirilli. On remarque qu’une fois de plus la justice est liéeau pouvoir et qu’elle se fait en fonction d’un sentiment personnel : « cette idéem’empêche de dormir : il faut sauver cet homme » (l. 826-827). Mensonge, dissimulation et manipulation sont aussi des éléments que Stendhal dénonceimplicitement.Enfin, on pourra relever : « Vanina avait pensé […] fournis par l’État » (l. 831 à 835). Il s’agit là du risque d’empoisonnement qu’encourt Missirilli. Le tribunal réuni n’a aucun pouvoir puisque c’est le ministre et, surtout, le papequi décident. Mais les farouches opposants à la cause des carbonari peuventaussi court-circuiter la voie officielle et appliquer eux-mêmes leur sentenceen empoisonnant le prisonnier.Si le ministre accepte d’aider Vanina, ce n’est pas parce qu’il est convaincu dela justesse de la cause du carbonaro. À aucun moment de l’entrevue entre legouverneur et la jeune fille, la question du fait politique ou de la justice d’unetelle intervention n’est abordée.D’abord on remarque que s’installe entre les deux personnages une conni-vence sociale qui favorise l’accord du ministre : « une visite faite par la jeuneprincesse Savelli à son oncle le gouverneur de Rome » (l. 792-793).Ensuite, à plusieurs reprises Stendhal souligne la démarche de séduction utilisée par Vanina. La jeune fille adopte avec le ministre de la police la même attitude qu’avec Livio : séduire pour utiliser à ses fins. « Le ministrequitta l’air fâché : la beauté de Vanina contribua sans doute à ce changement rapide »(l. 775-776). D’une part, « le goût de monseigneur Catanzara pour les jolies femmes » (l. 777-778) est notoire ; d’autre part, Vanina sait jouer de soncharme et, comme pour Livio, promettre des récompenses. En effet, jouantsur le lien familial (oncle de Livio) qui l’unit presque au ministre, elle proposeun baiser : « et pour vous y engager, mon cher oncle, si vous m’accordez la vie du

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protégé de mon amie, je vous donnerai un baiser » (l. 785 à 787). Et plus loin : « Notre marché est fait ! s’écria Vanina, et la preuve, c’est qu’en voici la récompense,dit-elle en l’embrassant » (l. 812 à 814).Mais si monseigneur Catanzara accepte d’aider Vanina, ce n’est pas seulementpour des raisons sociales et familiales ou parce qu’il succombe au charme dela jeune fille, c’est aussi parce qu’il y trouve son intérêt : « D’ailleurs, je suisjeune encore quoique peut-être je vous paraisse bien vieux, et je puis vivre à uneépoque où le sang versé aujourd’hui fera tache » (l. 816 à 819). Le gouverneurmontre ici qu’il agit dans son propre intérêt ; en effet, si l’Histoire donne raison à la cause défendue par les carbonari, il ne souhaite pas être de ceuxqui ont fait couler le sang des partisans de la liberté italienne.

◆ ÉTUDIER UN PERSONNAGE : VANINA VANINI

10. Pour parvenir à ses fins, c’est-à-dire sauver son amant, Vanina est prête àtous les stratagèmes, notamment celui de la séduction. Sachant que LivioSavelli est le neveu du ministre de la police et gouverneur de Rome, elleaccepte de s’afficher comme sa fiancée. « Vanina pensa qu’en lui faisant d’abordtourner la tête, elle en ferait un agent commode » (l. 610-611). La méthode estconstituée d’une alternance de gestes amoureux et de durs rejets. Ainsi, « aprèsavoir fort bien traité, pendant quelques jours, l’aimable don Livio, Vanina lui annonçaque jamais il ne serait son époux » (l. 615 à 617). Au jeune homme de prouverqu’il est à la hauteur de la belle Vanina. « Au sortir du palais du gouverneur deRome, Vanina permit à don Livio de l’embrasser. – Vous vous tirez bien, lui dit-elle,des épreuves auxquelles je veux vous soumettre » (l. 651 à 655). Et plus loin : « – Vous devenez un homme, répondit Vanina ; faites-moi cadeau de votre portrait »(l. 690-691).Pour obtenir du ministre de la police une promesse d’intervenir pour com-muer la condamnation à mort de son amant en peine de prison, Vaninaemploie également toute sa séduction. Elle promet un baiser et l’accordeeffectivement en récompense.

11. Les éléments relevés pour répondre à la question précédente nous montrent que Vanina est un personnage réfléchi et calculateur. Si, parexemple, elle accepte d’épouser Livio Savelli, ce n’est pas parce que c’est « lejeune homme le plus élégant » (l. 606), c’est parce qu’elle pense qu’il va lui êtreutile dans son projet. De même, lorsqu’elle choisit comme confesseur

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M. l’abbé Cari, c’est parce qu’elle sait qu’il se mettra à son service si néces-saire. Elle le fait nommer « aumônier du château Saint-Ange » (l. 703), ce quilui permettra de protéger Missirilli d’un éventuel empoisonnement lorsqu’ilsera emprisonné dans la forteresse : « Dès la veille, Missirilli avait reçu de l’abbéCari, son confesseur, quelques petits paquets de biscuits de mer, avec l’avis de ne pastoucher aux aliments fournis par l’État » (l. 833 à 835). Et c’est encore l’abbéCari qui obtiendra du geôlier l’autorisation de laisser quelques instants seulsVanina et Missirilli.

12. Certes, Vanina est un personnage calculateur et réfléchi. Elle est capablede développer toute une stratégie pour parvenir à ses fins en utilisant notam-ment son pouvoir de séduction. Mais cette attitude froide est entièrement auservice de la passion qui la gouverne et c’est ce que l’on comprend à plusieurs reprises. D’abord, lorsqu’elle découvre simplement le nom deMissirilli sur une feuille, elle est « sur le point de se trouver mal » (l. 651).Ensuite, elle a du mal à accepter que ses efforts pour sauver son amant nesoient pas immédiatement suivis d’effet : « La lenteur des événements la tuait »(l. 677-678). Et un peu plus loin, lorsqu’il est question d’une tentative roma-nesque d’évasion, on lit : « Quelque déraisonnable que fût cette idée, elle était surle point de la mettre à exécution, lorsque le hasard eut pitié d’elle » (l. 681 à 683).Dans cette dernière phrase, le mot « hasard » suggère toute la souffrance dela jeune fille en proie à sa passion.

◆ LIRE L’IMAGE

13. La profondeur de champ, donnée par l’ouverture lumineuse sur uneseconde pièce, donne de l’ampleur à l’espace. Le nombre de personnesréunies autour de la table s’ajoute à cette impression pour nous montrer qu’ils’agit d’un dîner dans une famille aisée. Le mobilier et les rideaux dénotentce luxe ainsi que les costumes des personnages et les mets présentés sur la table en abondance.

14. Les personnages représentés sourient et semblent passer une soiréeagréable. Les plaisirs sont ceux de la table, au premier plan, mais aussi de laconversation et de la galanterie, comme semblent l’indiquer les regards croi-sés des hommes et des femmes ainsi que l’inclinaison sensuelle des visagesféminins.

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◆ À VOS PLUMES !15. Le sujet proposé suppose, d’une part, que l’élève prenne en compte lesdonnées du texte, notamment le caractère autoritaire et calculateur de lajeune fille, et, d’autre part, qu’il sache construire une scène en alternant récitet paroles rapportées. On valorisera les copies qui auront su varier les typesde discours rapportés et bâtir une réelle progression.

16. Cet autre sujet est un exercice de transposition. La passion amoureusedevient ici passion pour un sport. Il s’agit de mettre en relief le double aspectde la personnalité du personnage principal en s’appuyant sur ce qui a été vuà propos de Vanina Vanini. Comme chez Stendhal, un point de vue neutre est attendu.

17. Cet exercice, à mener conjointement avec le sujet précédent, permet desouligner l’importance du point de vue dans un récit. Il invite aussi les élèvesà adopter une attitude critique vis-à-vis d’un comportement (la passion et la manipulation) dangereux.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Vanina reste entre douze et quinze heures à attendre Missirilli dans la chapelle. En effet, elle arrive le matin. À quatre heures, elle entend le pas deschevaux. Missirilli se tient à côté d’elle un peu après minuit.

2. Le geôlier reste dans la chapelle mais n’assiste pas à l’entretien des deuxamants. Il intervient à la fin lorsque Missirilli se met à frapper Vanina avec seschaînes.

3. Missirilli est entièrement dévoué à la cause des carbonari et son amourpour Vanina n’est qu’un souvenir. Il lui demande de l’oublier et de se marier.

4. Missirilli accepte les cadeaux de Vanina, non par amour, mais parce que lesdiamants et les limes peuvent lui être utiles pour s’évader et rejoindre les carbonari. Lorsqu’il apprend que Vanina a dénoncé sa vente, il jette le présentcar il ne peut pardonner cette trahison. Que Vanina ait agi ainsi par amour luiimporte peu car sa cause est tout ce qui compte désormais pour lui.

V E PA R T I E (pp. 64 à 69)

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◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE : LES PAROLES RAPPORTÉES

5. Les verbes introducteurs dans les propositions incises du dialogue sont : « dire » (« dit-il », l. 890 et 947, « dit-elle », l. 908), « reprendre » (« reprit Vanina »,l. 953) et « s’écrier » (« s’écria », l. 962).

6. Le discours direct est signalé par des guillemets lorsqu’il s’agit de rappor-ter de manière isolée une pensée : « Du moins il vit, se dit-elle les larmes auxyeux, ils ne l’ont pas encore empoisonné ! » (l. 862 à 865) ; « qui les lui a donnéesces chaînes ? » (l. 885).Dans le dialogue entre Missirilli et Vanina, ce sont les tirets qui introduisentles répliques. Lorsque Stendhal utilise une introduction extérieure auxrépliques, les deux points annoncent la parole rapportée. « Il ajouta d’un air unpeu ému lui-même : – Si j’aimais […] » (l. 919 à 921).

7. Au début du passage, Stendhal entre dans la conscience de son personnageet rapporte ses réflexions de manière indirecte libre : « Missirilli l’aimait-ilassez pour lui pardonner ? Elle avait dénoncé sa vente, mais elle lui avait sauvé lavie » (l. 851 à 853) ; « si elle avait péché, c’était par excès d’amour » (l. 855-856).Stendhal a également recours au discours narrativisé pour évoquer les effortsde Vanina et aussi sa trahison sans répéter ce qui a été dit dans la nouvelleauparavant : « alors elle lui raconta toutes ses démarches depuis le moment oùMissirilli avait quitté le château de San Nicolò, pour aller se rendre au légat » (l. 955à 957) ; « alors elle lui dit sa trahison » (l. 961).

8. Stendhal varie les procédés et alterne récit et dialogue pour donner toutesa souplesse à la scène et créer ainsi une impression de naturel. Le fait queStendhal varie également le mode d’insertion du discours direct dans latrame narrative contribue aussi à donner vie à la scène.

9. Stendhal entre dans la pensée de son personnage à de nombreux momentsdu récit. Il s’agit d’une focalisation omnisciente. Pour exprimer les pensées deVanina, il emploie principalement le discours narratif. On lit, par exemple : « elle crut un instant que Missirilli savait son crime, tant son accueil fut glacé » (l. 887à 889) ou bien « sa douleur, qu’elle croyait au comble, en fut encore augmentée »(l. 916-917). Le discours direct permet aussi de rapporter les réflexions dupersonnage ; c’est ce qui se produit à deux reprises, comme le signalent lespropositions incises « se dit-elle les larmes aux yeux » (l. 864) et « pensa-t-elle »(l. 885). Le discours indirect libre (voir question 7) insère les pensées du

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personnage dans le récit et le maintien de l’intonation permet au lecteurd’être particulièrement sensible à la souffrance de la jeune fille.

◆ ÉTUDIER UN PERSONNAGE : VANINA VANINI

10. Relevé du champ lexical de la souffrance : « les pensées qui l’agitèrent »(l. 850), « cette âme bourrelée » (l. 853-854), « les larmes aux yeux » (l. 864), « la soirée fut cruelle » (l. 865), « ses noires pensées » (l. 872), « tomba à demi évanouie » (l. 874-875), « à cette douleur en succéda une autre plus poignante » (l. 886-887),« elle fondit en larmes » (l. 906-907), « sa douleur, qu’elle croyait au comble, en futencore augmentée » (l. 916-917), « Vanina semblait sur le point d’être étouffée par sessanglots » (l. 918-919), « Vanina ne pouvait parler » (l. 925-926), « Vanina étaitatterrée » (l. 942).

11. En attendant l’arrivée de son amant, Vanina est déchirée par des senti-ments contradictoires : d’une part, elle craint que Missirilli ne veuille pas luipardonner et, d’autre part, elle espère qu’il acceptera de partir avec elle (« Vanina espérait qu’il voudrait consentir à quitter l’Italie avec elle », l. 854-855).

Ensuite, lorsqu’elle retrouve Missirilli, sa souffrance s’intensifie. En effet, ellequi attendait beaucoup de ces retrouvailles n’éprouve aucun plaisir à embras-ser son amant : « elle ne sentit que ses chaînes froides et pointues » (l. 884-885), « son accueil fut glacé » (l. 888-889). Le sentiment d’intense souffrance se précise petit à petit. Il ne s’agit pas seulement des chaînes mais aussi de l’attitude de Missirilli. Vanina remarque bien un changement chez le carbo-naro et Stendhal emploie le mot « surprise » (l. 903) pour qualifier la réactionde la jeune fille. Au début, Vanina met ce changement sur le compte des mauvais traitements subis par Pietro en prison : « les geôliers avaient tant promisqu’ils te traiteraient avec bonté » (l. 908-909). Puis elle comprend que ce « chan-gement étonnant qu’elle remarquait chez son amant était tout moral » (l. 913 à 915).La souffrance de la jeune fille devient telle qu’elle ne peut plus parler, ce quiest repris un peu plus loin par le participe « atterrée » (l. 942).À la fin de l’entretien, deux sentiments se succèdent : l’« orgueil » (l. 944) etla colère (« reprit Vanina furieuse », l. 953). Dans le dernier paragraphe, le participe passé « anéantie » (l. 969) reprend le participe « atterrée » (l. 942) déjàappliqué à Vanina.

12. C’est tout d’abord parce que Vanina est une riche princesse qu’elle a puorganiser sa rencontre avec Missirilli dans la chapelle. On apprend aussi

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qu’elle est venue avec des diamants et des limes destinés à permettre à sonamant de s’évader. À plusieurs reprises, au cours de la nouvelle, elle offre del’argent à Missirilli et semble de cette manière acheter le jeune homme. Lorsde la scène finale, l’attitude de Vanina n’a pas changé : c’est par orgueil qu’elletend sa fortune à son amant et il est important de noter qu’à ce moment-làl’argent se substitue à la parole (« sans répondre à Missirilli, elle les lui offrit », l. 945-946), comme si le pouvoir que lui conférait sa fortune la dispensait decommuniquer d’une autre manière.

◆ ÉTUDIER LE DÉNOUEMENT

13. Stendhal ne donne pas explicitement les raisons qui poussent Vanina àraconter à Pietro sa dénonciation. Au début du passage, lorsque Vanina sedemande si son amant pourra lui pardonner, on peut penser qu’elle a l’intention de lui révéler la vérité. Un peu plus loin, Vanina est incapable deparler : « évidemment Vanina ne pouvait parler : elle l’essayait enfin » (l. 925-926) ;on se demande si cette incapacité ne porte pas aussi sur le projet de révéla-tion. Mais à la fin du passage, c’est sous la colère que Vanina agit ; il s’agitpour elle de montrer la puissance de sa passion : « Non, reprit Vanina furieuse,je veux que tu saches ce que j’ai fait, guidée par l’amour que j’avais pour toi » (l. 953-954).

14. L’accueil glacé de Missirilli qui témoigne de la disparition de la passiondu jeune homme (l’amour est évoqué au passé) l’amène, après le récit de ladénonciation, à rejeter violemment la jeune fille. Il cherche à l’assommer etjette au loin les limes et les diamants qu’elle venait de lui offrir pour per-mettre son évasion. La répétition de l’apostrophe « monstre » (l. 962 et 966)ainsi que la proposition finale « je ne veux rien te devoir » (l. 966) exprimentce refus inéluctable de Missirilli. « Il s’éloigna rapidement » (l. 968) : cette pro-position se charge d’une signification qui dépasse le simple fait de quitter lachapelle ; le lecteur comprend que le jeune carbonaro quitte définitivementVanina Vanini.

15. Le récit de la dénonciation précipite le dénouement, mais le lecteur avaitcompris dès l’arrivée du jeune homme dans la chapelle que l’histoired’amour était terminée. D’abord, Vanina est frappée par l’accueil glacé que luiréserve Missirilli et elle comprend qu’il ne s’agit ni des chaînes ni du mauvais traitement subi en prison. Les paroles du jeune homme sont claires : « oublions les illusions qui jadis nous ont égarés » (l. 893-894), « si j’aimais quelque

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chose sur la terre, ce serait vous, Vanina » (l. 921-922), « je suis mort pour vous :adieu » (l. 951-952). L’amour est soit considéré comme une illusion, soitcomme une hypothèse irréalisable ; il est rejeté dans le passé et le présents’exprime en terme de mort.

16. Dans le dernier paragraphe, on relève deux temps différents, le passésimple et le présent. Le passé simple est le temps de la narration ; le présentest, ici, un temps de l’énonciation ; on a l’impression que le temps de la nouvelle rejoint le temps de l’écriture, ce qui garantit la vérité historique (lejournal) du récit.

17. Dans la deuxième phrase du dernier paragraphe, le « et » (l. 969) qui suitle point-virgule voile une ellipse temporelle qui marque l’anéantissement deVanina. La jeune fille, qui se résumait à sa passion pour Missirilli, n’est plusrien, et l’effacement que constitue l’ellipse le suggère. Ce saut marque aussile retour au temps de l’écriture ; cette esquisse d’épilogue est fréquente dansla nouvelle ; on la retrouve par exemple dans La Vénus d’Ille de Mérimée avecl’emploi d’un passé composé (« ont gelé », dans la dernière phrase de cetteœuvre) et d’une phrase également brève et chargée d’implicite.

18. Nature des propositions utilisées dans le dernier paragraphe de la nouvelle (l. 969-970).– « Vanina resta anéantie » : proposition indépendante ;– « Elle revint à Rome » : proposition indépendante ;– « et le journal annonce » : proposition principale ;– « qu’elle vient d’épouser le prince don Livio Savelli » : proposition subordonnéeconjonctive complétive.La syntaxe est simple ; la parataxe est suivie par une coordination lourde desous-entendus (le « et » revêt presque une valeur consécutive) et, commesouvent, l’implicite caractérise le style de Stendhal.

19. L’impression de neutralité qui garantit la vérité du récit repose sur l’absence de termes modalisateurs. Stendhal ne nous donne pas son opinionsur l’issue des événements et renonce au point de vue omniscient, ce qui souligne l’anéantissement de Vanina : la jeune fille est tellement anéantie qu’ilest inutile d’entrer dans sa conscience.Par ailleurs, l’emploi du mot « journal » (l. 969) et le fait que Stendhal donneau jeune Livio son titre complet (« le prince don Livio Savelli », l. 970) accen-tuent cette impression de distanciation et de neutralité finales. La mise à distance repose aussi sur le recours au discours indirect à la toute fin du récit.

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20. Le jeu sur l’implicite sollicite le lecteur et le texte lui-même induit unequestion personnelle après plusieurs questions d’analyse objective. On attireral’attention des élèves sur le fait que la question est double : elle porte sur l’histoire d’amour mais aussi sur la manière d’écrire de Stendhal. Plusieurspistes de réflexion pourront être approfondies :– l’importance de l’implicite ; Stendhal fait appel au lecteur (voir questions 16à 19) ;– l’impression de vérité et le naturel ;– une histoire d’amour qui se termine mal et dont l’échec était inscrit dès le départ ;– l’anéantissement de Vanina : le quotidien (le mariage arrangé avec LivioSavelli) peut remplacer la mort.

◆ LIRE L’IMAGE

21. De nombreux éléments, dans cette eau-forte de Piranèse, expriment lasouffrance des prisonniers. En premier lieu, le ciel apparaît comme un loin-tain lumineux et inaccessible : c’est l’ombre qui domine en prison. En secondlieu, l’aspect dégagé du ciel contraste également avec l’impression de confu-sion qui provient notamment de l’abondance de détails et de personnages.Différentes tortures sont évoquées : roue, cordes, dents acérées… Les prison-niers sont très nombreux et la promiscuité est un aspect de leur souffrance ;leurs bras tendus expriment d’ailleurs cette douleur.

◆ À VOS PLUMES !22. Le sujet suppose que l’élève réinvestisse ce qu’il a observé dans le texteen matière de technique narrative et qu’il modifie l’enchaînement des évé-nements qui aboutissent au dénouement. Le pardon de Missirilli n’entraînepas nécessairement un dénouement heureux. On peut aussi considérer, dansla tradition de l’amour passion, que l’histoire ne peut s’achever par unmariage comme dans les contes. Mais il est aussi possible de développer lerêve de Vanina : s’enfuir hors d’Italie avec Missirilli.

23. « Vanina resta anéantie. Elle revint à Rome » (l. 969). Ayant perdu tout espoirde regagner l’amour de Missirilli qui était sa seule raison de vivre, Vanina n’estplus rien. Le monologue doit bien évidemment prendre en compte cetteréduction à néant de la jeune fille, et sans doute la réflexion porte-t-elle sur

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les différentes manières de n’être rien, les souvenirs heureux de sa passion,certains échos de la dernière scène du récit, une indifférence à tout ce quin’est pas le carbonaro perdu.

24. Il s’agit de prendre en compte les données de la nouvelle, telles que laviolence de Missirilli et l’anéantissement de Vanina, mais aussi le caractère dujeune Livio déjà connu du lecteur. Les contraintes formelles du sujet permettent un réinvestissement de ce qui a été observé quant aux techniquesnarratives, lors de l’étude de la scène finale.

1. Les propositions exactes sont : c) – d) – e) – f) – h) – i) – j) – l) – n) – q) –s) – t).

2. Dans l’ordre : a) don Asdrubale Vanini – b) don Livio Savelli – c) comtesseVitteleschi – d) abbé Cari – e) monsignor Catanzara.

3. Dans l’ordre : a) – h) – c) – i) – d) – f) – e) – g) – j).

4. Dans l’ordre chronologique, les réponses sont : a2 – c4 – d1 – b5 – e3.

R E TO U R S U R L’ Œ U V R E

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R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

P R O P O S I T I O ND E S É Q U E N C E D I D A C T I Q U E

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PARTIESÉTUDIER

LA LANGUETECHNIQUE LITTÉRAIRE

EXPRESSION ÉCRITE

Ire partie

– Évocationdu décor : tempsdes verbes etvocabulaire.

– Étude despersonnages :découverteprogressivedes différentscaractères.– Marquesd’un incipit.

– Compositiondu récit orald’un personnage,qui doit prendreen compte les données du genre du conte.– Rédactiond’un incipit.

IIe partie

– Écrire un récità la premièrepersonne :les pronomset les temps.– Propositionset effet de style.

– Monologueintérieur.– Monologueintérieurdélibératif.– Compositiond’un récitreprenantla situationmise en placedans le texte.

IIIe partie

– Accord duparticipe passé.– Expressionde l’autorité :modes utiliséset syntaxe.

– Deux scènesd’une intrigueamoureuse :le malentenduet la demandeen mariage.

– Rédactiond’une lettreexprimantla complexitédu sentimentamoureux.– Compositiond’un récitdéveloppantune scèneesquisséedans le texte.

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P R O P O S I T I O N D E S É Q U E N C E D I D A C T I Q U E

PARTIESÉTUDIER

LA LANGUETECHNIQUE LITTÉRAIRE

EXPRESSION ÉCRITE

IVe partie

– Expressiondu temps.– Propositionset effet de style.

– Étude d’unpersonnagecomplexe.– Argumentationindirecte et critique sociale.

– Compositiond’un récitdéveloppantune scèneesquisséedans le texte.– Récit centrésur le caractèrecomplexe d’unpersonnage.

Ve partie

– Parolesrapportées.

– Étude d’unpersonnagecomplexe.– Dénouement.

– Compositiond’une scèneincluant des parolesrapportées.– Prolongementdu dénouement :le monologueintérieur.– Rédactiond’un dénouementdifférent.

E X P L O I T A T I O ND U G R O U P E M E N T D E T E X T E S

La scène de première rencontre amoureuse est un des lieux communs de lalittérature romanesque et il est intéressant d’en étudier à la fois les traitsrécurrents et les variantes d’une œuvre à l’autre. Certains textes peuventservir de point d’appui pour une meilleure compréhension de la nouvelle deStendhal.

◆ UNE AIDE POUR L’ÉTUDE DE VANINA VANINI

Le texte de Stendhal extrait du traité intitulé De l’amour (1822) n’appartientpas au genre romanesque. Il présente une analyse théorique de la naissancedu sentiment amoureux : Stendhal y présente les différentes phases de la cris-tallisation. Cette analyse peut servir de support pour une lecture de VaninaVanini et l’on pourra montrer aux élèves comment la difficulté démultiplie lapassion. C’est ce qui se passe, par exemple, lorsque Pietro, après avoir avouéson identité à Vanina, feint l’indifférence à son égard.La scène du bal extraite du roman de Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves (1678), invite à une étude comparée avec les premières pages de lanouvelle de Stendhal. On pourra observer avec les élèves les points communs(notamment les hyperboles) et les différences (Vanina ne tombe pas amou-reuse du prince avec lequel elle danse).

◆ UNE ÉTUDE COMPARÉE DE LA SCÈNE

DE PREMIÈRE RENCONTRE

Différentes pistes pourront être envisagées.• La notion de coup de foudre : l’expression de la surprise. Dans le romand’Aragon, Aurélien (1944), la surprise est poussée à son comble puisqueAurélien ne comprend pas ce qui peut l’attirer chez Bérénice.• La passion : le vocabulaire hyperbolique.• La passion : l’impression d’une reconnaissance mutuelle. Les deux êtres promis à s’aimer semblent être destinés l’un à l’autre. La passion est parfois

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annoncée avant même de naître. C’est le cas dans Vanina Vanini lors du bal etdu récit de l’anecdote de l’évasion du carbonaro. Le lecteur devine que lajeune fille va aimer ce carbonaro en fuite.• La présence de la société : le bal est un cadre courant pour la scène de pre-mière rencontre, comme si l’amour naissait sous les yeux des autres et que lasociété – ses règles et ses interdits – était une donnée importante de l’intrigueamoureuse.• Le triangle : il est fréquent que la passion soit posée dès le début commeinterdite car la femme aimée est mariée. L’amour se décline souvent à trois ;c’est le cas, par exemple, dans La Princesse de Clèves ou dans Vanina Vanini. Et c’est aussi ce qui fait l’originalité de la scène du bal dans le roman deMarguerite Duras, Le Ravissement de Lol V. Stein (1964).

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E X P L O I T A T I O N D U G R O U P E M E N T D E T E X T E S

P I S T E S D E R E C H E R C H E SC O M P L É M E N T A I R E S

Vanina Vanini est une nouvelle représentative de la période romantique maisaussi de l’écriture spécifique de Stendhal et de l’art du récit bref. Plusieurspistes de recherches complémentaires pourront être explorées à l’occasion dela lecture du texte.

◆ UNE PERSPECTIVE HISTORIQUE

Souvent classée dans les Chroniques italiennes malgré sa date d’écriture (1829),Vanina Vanini est un récit qui s’inscrit dans l’histoire de son époque. Onpourra inviter les élèves, dans une perspective interdisciplinaire, à mener desrecherches historiques.

• Les étapes de l’unité italienne et les artistes qui l’ont évoquéeDe manière plus générale, on pourra mener une réflexion sur les processusd’unification ou, au contraire, de morcellement, dans l’histoire européenne.

• La légende napoléonienneIl est possible, toujours dans une perspective décloisonnée de l’enseignementau collège, de mener une recherche historique sur la période de l’Empire. En association avec le professeur d’arts plastiques, il est intéressant d’étudierles représentations de Napoléon dans la peinture et dans la sculpture. On peutse tourner aussi vers la littérature.

◆ UNE PERSPECTIVE D’HISTOIRE LIT TÉRAIRE

• StendhalIl est possible de s’intéresser à la vie de Stendhal et à son œuvre, notammentà ses deux romans les plus connus.

• Le romantismeLe mal-être de Vanina qui s’ennuie et son aspiration à un idéal sont deux traitsde la génération romantique. On pourra proposer aux élèves des recherchessur le mal du siècle et sur l’aspiration à l’idéal dans les œuvres romantiques.On se tournera vers la littérature, bien entendu, mais aussi vers la peinture.

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◆ UN THÈME : L’AMOUR PASSION

En approfondissant les pistes données par le groupement de textes centré surla scène de la première rencontre dans la littérature, on pourra étudier l’ex-pression de la passion amoureuse dans l’art. L’étude de Denis de Rougemont,L’Amour et l’Occident, constitue un point de départ intéressant et nous inviteà remonter à la période médiévale, ce qui sera l’occasion de revenir sur ceque les élèves ont pu découvrir en classe de cinquième.

◆ UNE FORME : LE RÉCIT BREF

Une étude sur les spécificités de la nouvelle comparée au roman permet demettre en avant les effets de resserrement et d’attente caractéristiques de lanouvelle. La nouvelle fantastique peut constituer une orientation complé-mentaire intéressante.

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P I S T E S D E R E C H E R C H E S C O M P L É M E N T A I R E S

B I B L I O G R A P H I EC O M P L É M E N T A I R E

– Yves Ansel, Philippe Berthier, Michael Nerlich, Dictionnaire de Stendhal, collection « Dictionnaires-références », n° 9, Honoré Champion, 2003.– Maurice Bardèche, Stendhal romancier, La Table ronde, 1947.– Michel Crouzet, Chroniques italiennes de Stendhal, Armand Colin, 1960.– Michel Crouzet, La Poétique de Stendhal, collection « Nouvelle bibliothèquescientifique », Flammarion, 1983.– Michel Crouzet, Stendhal ou Monsieur moi-même, collection « Biographieshistoriques », Flammarion, 1999.– Michel Crouzet, Stendhal en tout genre : essais sur la poétique du Moi, collection « Romantisme et modernités », n° 80, Honoré Champion, 2004.– Madeleine Di Meglio, Chroniques italiennes : Stendhal, collection « Parcoursde lecture », Bertrand-Lacoste, 1992.– Jean Prévost, La Création chez Stendhal : essai sur le métier d’écrire et la psychologie de l’écrivain, collection « Folio essais », n° 285, Gallimard, réédition1996.– Jean-Pierre Richard, Littérature et sensation : Stendhal, Flaubert, collection « Points. Essais », n° 8, Éditions du Seuil, réédition 1990.– Brigitte Samaan, Stendhal : Chroniques italiennes, collection « Résonances »,Ellipses, 2001.

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