8
La lettre hebdomadaire de Boursier.com Performances du mardi au mardi Les derniers jours de l’année auront été riches en épilogues à de trop longs feuille- tons : Brexit, relance budgétaire américaine, vaccination de masse… Tout semble dé- sormais se précipiter, même si les effets de ces annonces ne se feront sentir que dans le courant de l’année 2021, à com- mencer bien entendu par la campagne de vaccination pour tenter de venir à bout de l’épidémie de Covid-19. Le scénario retenu par les marchés est une sortie de crise sanitaire à l’horizon de l’été prochain « si tout va bien ». Concer- nant la relance budgétaire américaine de 900 Mds$, Donald Trump s’est fait prier jusqu’au bout, comme il l’a fait en vue de sa propre sortie qui sera effective au 20 janvier prochain, « sauf coup de théâtre »… Enfin, l’entrée en vigueur de l’accord « post-Brexit » ratifié sur le fil la semaine passée ne sera pas si simple dans de nombreux domaines d’activité, sans oublier le fait que le secteur financier n’est pas concerné par ce « deal ». Or, si la pêche a occupé les négociateurs jusqu’au bout, faut-il rappeler que cette filière représente moins de 0,1 % du PIB britannique et un peu plus de 10.000 emplois. En comparaison, la finance pèse 15 % de l’économie de sa Gracieuse Majes- té et représente 1,5 million d’emplois directs outre-Manche ! Or, à partir du 1er janvier prochain, la City de Londres perdra son passeport européen, sésame indispensable pour pouvoir opérer au sein de l'UE. Un dossier brûlant renvoyé à 2021, un de plus… Didier Hameau Confidentiel p.2 Pas si vite ? Les marchés p.3 Sprint final ! La cote à la loupe p.7 Un dossier décoté de qualité Portefeuille p.8 Fin d’année sereine CAC 40 + 3,03 % 5.616 points Dow Jones + 0,74 % 30.439 points Nasdaq + 0,82 % 12.846 points Nikkei + 4,28 % 27.568 points L’opportunité de la semaine p.4 & 5 Bourse : quelles pistes suivre en 2021 ? Au sein du SBF120, nous ciblons les dossiers promis à un bel avenir à moyen terme... Avec le démarrage des campagnes de vaccination dans le monde, la crise sanitaire va progressivement s‘atténuer d’ici l’été prochain. Cela va sans-doute conduire à un net rebond de l’activité économique, alors que l’effet de base est favorable. La reprise des ventes associée aux mesures de réduction des coûts suscite aussi l’es- poir d’une forte amélioration des résultats des entreprises. Même si les marchés actions ont déjà anticipé une partie de ce phénomène, il reste encore du grain à moudre sur certains gros dossiers ! L’édito : Sur le fil… 29 décembre 2020 - n°1269

L’opportunité de la semaine p.4 & 5 Bourse : quelles

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Page 1: L’opportunité de la semaine p.4 & 5 Bourse : quelles

La lettre hebdomadaire de Boursier.com

Performances du mardi au mardi

Les derniers jours

de l’année auront été

riches en épilogues à

de trop longs feuille-

tons : Brexit, relance

budgétaire américaine,

vaccination de masse… Tout semble dé-

sormais se précipiter, même si les effets

de ces annonces ne se feront sentir que

dans le courant de l’année 2021, à com-

mencer bien entendu par la campagne

de vaccination pour tenter de venir à bout

de l’épidémie de Covid-19.

Le scénario retenu par les marchés est

une sortie de crise sanitaire à l’horizon de

l’été prochain « si tout va bien ». Concer-

nant la relance budgétaire américaine de

900 Mds$, Donald Trump s’est fait prier

jusqu’au bout, comme il l’a fait en vue

de sa propre sortie qui sera effective

au 20 janvier prochain, « sauf coup

de théâtre »…

Enfin, l’entrée en vigueur de l’accord «

post-Brexit » ratifié sur le fil la semaine

passée ne sera pas si simple dans de

nombreux domaines d’activité, sans

oublier le fait que le secteur financier n’est

pas concerné par ce « deal ».

Or, si la pêche a occupé les négociateurs

jusqu’au bout, faut-il rappeler que cette

filière représente moins de 0,1 % du PIB

britannique et un peu plus de

10.000 emplois.

En comparaison, la finance pèse 15 %

de l’économie de sa Gracieuse Majes-

té et représente 1,5 million d’emplois

directs outre-Manche ! Or, à partir du

1er janvier prochain, la City de Londres

perdra son passeport européen,

sésame indispensable pour pouvoir

opérer au sein de l'UE. Un dossier

brûlant renvoyé à 2021, un de plus…

Didier Hameau

Confidentiel p.2 ▪ Pas si vite ?

Les marchés p.3 ▪ Sprint final !

La cote à la loupe p.7 ▪ Un dossier décoté de qualité

Portefeuille p.8 ▪ Fin d’année sereine

CAC 40 + 3,03 %5.616 points

Dow Jones + 0,74 %

30.439 points

Nasdaq + 0,82 %

12.846 points

Nikkei+ 4,28 %27.568 points

L’opportunité de la semaine p.4 & 5

Bourse : quelles pistes suivre en 2021 ? Au sein du SBF120, nous ciblons les dossiers promis à un bel avenir à moyen terme...

Avec le démarrage des campagnes de vaccination dans le monde, la crise sanitaire va

progressivement s‘atténuer d’ici l’été prochain. Cela va sans-doute conduire à un net

rebond de l’activité économique, alors que l’effet de base est favorable.

La reprise des ventes associée aux mesures de réduction des coûts suscite aussi l’es-

poir d’une forte amélioration des résultats des entreprises. Même si les marchés actions

ont déjà anticipé une partie de ce phénomène, il reste encore du grain à moudre sur

certains gros dossiers !

L’édito : Sur le fil…

29 décembre 2020 - n°1269

Page 2: L’opportunité de la semaine p.4 & 5 Bourse : quelles

CONFIDENTIEL

EN DIRECT DES BROKERS

Airbus Jefferies a abaissé sa recommandation de "achat" à "conserver" sur le dossier avec un objectif de 90 euros dans son viseur. Le courtier a ainsi dégradé le titre du géant de l'aéronautique en estimant qu'il faudra du temps au groupe pour se remettre complètement de la pandémie de Covid-19, dans un contexte de forte concurrence avec son rival Boeing et d'efforts supplémentaires à fournir pour réduire les émissions de CO2 des avions… Jefferies prévoit 818 livraisons d'appareils commerciaux sur l'année 2024, en dessous des 863 de l'année fiscale 2019, avec une augmentation significative des livraisons de gros-porteurs qui ne devrait avoir lieu qu'au cours de 2025. S'il considère que l'histoire d'Airbus est toujours séduisante à long terme, les exercices 2024 et 2025 sont "trop éloignés", ce qui laisse des ratios d'évaluation à moyen terme "adéquats mais pas assez convaincants" pour stimuler la performance du titre à court terme.

Saint-Gobain Après une séquence de baisse en raison de l'exposition du groupe à Celotex, dont les matériaux d'isolation ont été utilisés dans la tour Grenfell à Londres qui a brûlé en juin 2017, le titre s’est stabilisé. L'enquête, qui a été

suspendue jusqu'au 11 janvier, se penche notamment sur le rôle présumé de Celotex, dont Saint-Gobain est partenaire, et Kingspan, qui produisent tous les deux des matériaux isolants qui ont été utilisés dans la construction du bâtiment, explique le broker Jefferies. L'impact financier sur les entreprises concernées devrait cependant être limité, l'enquête en cours n'étant pas judiciaire et ne pouvant aboutir qu'à des recommandations, mais pas à des sanctions, précise le broker. .

Safran Oddo BHF a refait le tour du dossier : Certains éléments peuvent laisser penser que le consensus de place est encore un peu optimiste sur l'exercice 2021, ainsi que sur son rythme de redressement… Compte tenu de sa valorisation relativement élevée en bourse, le titre nécessite un flux de nouvelles soutenu pour pouvoir se projeter en 2023 avec plus de confiance. Le broker est donc "neutre" avec une cible de 128 euros. Si le modèle est particu-lièrement robuste, alors que Safran bénéficiera d'un outil industriel optimisé afin de réduire le point mort, le broker préfère attendre le point d'inflexion coté réservations chez les compagnies aériennes, principal catalyseur pour une accélération de l'après-vente...

Les bonnes nouvelles sont-elles déjà dans les cours ? A la Banque Postale, on estime que « même si la liquidité diminue naturellement en fin d’année en Bourse, les marchés restent attirés par la lueur de l’espoir d’un retour à la normale au cours de l’année 2021. Tous les ingrédients semblent être en effet présents pour voir au-delà des incertitudes engendrées par la progression de l’épidémie de Covid-19. Les vaccins devraient permettre le retour à une activité normale graduellement, les politiques économiques resteraient très accommodantes globalement, ce qui justifiera un rebond marqué des profits des entreprises, alors que les taux d’intérêt resteraient très bas... On peut toujours penser, au risque de voir un rebond plus prononcé qu’attendu de l’inflation, ou à un chemin plus lent vers l’immunité collective contre l’épidémie de Covid-19, mais peut être que le principal risque pour le marché est celui d’un consensus qui a déjà intégré dans les prix tant de bonnes nouvelles »… L’établissement estime en attendant que les mesures de confinement ont pour l’instant peu d’effet sur la progression de l’épidémie : « Les dernières statistiques sanitaires montrent que l’on est très loin de renverser la tendance sur l’évolution de l’épidémie dans la plupart des pays qui ont vu un fort rebond sur ces dernières semaines. Au Royaume-Uni, la progression reste très inquiétante dans les zones les plus touchées, notamment dans le sud du pays, en particulier à Londres. On comprend donc l’inquiétude des autorités britanniques qui tentent de restreindre davantage les mesures de confinement déjà en place » soulignent les analystes.

CONFIDENTIEL

LE VOLUME ANORMAL DE LA SEMAINE

La famille Perrier vient de réduire légère-ment sa participation dans la société cotée Gerard Perrier en cédant 1,7 % du capital au prix unitaire de 63 euros. Elle demeure néanmoins l’actionnaire majoritaire de cette ETI présente dans les automatismes indus-triels et les équipements électriques… Aidé par une situation bilantielle de premier ordre, Gérard Perrier présente un bel historique de

croissance rentable. En favorisant la dy-namique interne plutôt que les acquisi-tions, la prise de risque est limitée. Les gérants apprécient cette manière de pro-céder, comme en témoigne la progres-sion régulière du cours de bourse de Gérard Perrier. En dépit du Covid-19, le titre évolue aujourd’hui sur des sommets historiques !

4,4 M€

La lettre hebdomadaire de Boursier.com

Bodoni Std

2Confidentiel CONFIDENTIEL

Page 3: L’opportunité de la semaine p.4 & 5 Bourse : quelles

Sprint final Après son envolée spectaculaire du mois de novembre de 20 %, le Cac 40 a pris le temps de

souffler début décembre pour mieux repartir de l’avant à l’occasion des dernières séances de

l’année... Il faut dire que le calendrier s’est décanté sur le fil de manière spectaculaire, entre

l’accord post-Brexit signé aux forceps, le plan de relance budgétaire américain obtenu de haute

lutte et le lancement de la vaccination de masse des deux côtés de l’Atlantique… Résultat, un

rebond de 3% sur la semaine écoulée et un retour du CAC 40 au-dessus des 5.600 pts pour

bien terminer l’année !

CONFIDENTIELNOTRE ANALYSE

Le mouvement de consolidation après le rebond de 20 % du mois de novembre a tourné court cette semaine dans un marché en manque de volume mais assez solide pour prendre à contre-pied les vendeurs. La convergence de bonnes nouvelles (lancement de la vaccination anti-covid, plan de relance US validé, accord post-Brexit) a tiré le marché vers le haut, lequel reste borné par les mêmes repères techniques depuis plusieurs semaines, dans la zone des 5.400 pts à la baisse et vers les 5.800 pts à la hausse. Le retour des volumes début janvier permettra d’y voir plus clair rapidement…

Ils nous l’ont dit...CONFIDENTIEL

Larry Abensur, PDG DE BIOSYNEX,a estimé sur Boursier.com que l'exer-cice 2021 sera de nouveau fortement marqué par l’épidémie de Covid-19. « Notre forte croissance devrait conti-nuer au premier semestre, avant que les ventes ne se tassent logiquement au fur et à mesure de l'avancée de l'année. Mais Biosynex aura changé de dimension entre temps : nous aurons effectué des investissements technologiques sur les tests rapides automatisés, en immunologie comme en PCR... Notre base de clientèle de pharmacie aura explosé, de même pour les laboratoires. Notre notoriété a aussi été dopée et notre image est excellente car la société a été énormément mise en avant... Les tests rapides, eux-mêmes, ont acquis une vraie notoriété. On peut donc comprendre qu'un retour à la normale des ventes se fera sur des niveaux plus élevés que ceux de l'avant Covid ».

Darren Lui, PRESIDENT D'APTORUM GROUP, a déclaré sur Boursier.com que l'Europe constitue un axe majeur du plan stratégique de développement du portefeuille de produits. La France a un écosystème bien établi avec la présence de sociétés pharmaceutiques majeures, offrant de potentielles collaborations futures… Le siège social d’Aptorum étant situé à Londres, il était stratégique d'établir une présence en Europe par le biais de la cotation Fastpath effectuée sur Euronext. « A ce titre, nous sommes d'ailleurs la première société pharmaceutique cotée américaine à réaliser une cotation sur Euronext. Notre objectif est d'initier rapidement en Europe des essais cliniques et d'engager les processus réglementaires associés pour une part des produits de notre portefeuille, en complément de la stratégie de développement que nous menons actuellement aux Etats-Unis, afin de répondre à des besoins médicaux non satisfaits en Europe ».

Rémi Baert, PDG DE KUMULUS VAPE,a expliqué à Boursier.com être « dans les clous pour tendre vers les 22 millions d’euros, un objectif désormais très ambitieux et révisé en hausse de 10% puisque nous visions auparavant 20 millions d’euros. Nous allons clore l'année 2020 avec une croissance de plus de 100 % » ... « Nous avons simplement suivi la procédure dans ce cas de figure, avant d'annoncer l'investissement, au capital de la société, de fonds FCPI pour 2,5 millions d’euros. Cette opération renforce nos fonds propres et nous permet d'envisager la suite de façon sereine. C'est une étape dans le cadre de nos développements, avec de la croissance externe, nous l'espérons, en 2021. En outre, cela préfigure le transfert du titre sur Euronext Growth, que nous espérons pour le deuxième trimestre 2021. Pour l'envisager, cette opération financière devait être réalisée ! ».

Cac 40En points

Janv. Frév. Mars Avril Mai Juill. Août Sept. Oct.Juin Nov. Déc3.500

4.000

4.500

5.000

5.500

6.000

5.611,65

3Les marchésCONFIDENTIEL

Page 4: L’opportunité de la semaine p.4 & 5 Bourse : quelles

La faiblesse des multiples

d’Orange est peu en

rapport avec la qualité

de fondamentaux de

l’opérateur télécoms. Dans

l’Hexagone, les derniers

résultats d’Orange font

apparaître une conquête

commerciale satisfaisante

dans la fibre et le mobile.

La société de Stéphane

Richard se distingue en

Afrique et au Moyen-Orient

où la dynamique est à

nouveau bien orientée après

avoir été perturbée lors

du premier semestre par

les restrictions sanitaires.

Orange compte plus de

30 millions d’abonnés

mobiles dans ces régions

contre 20 millions en

France... Le groupe

songe d'ailleurs à isoler

ce périmètre pour le

coter séparément sur les

marchés financiers. Une

telle opération aurait le

mérite de mettre en lumière

la valeur de cet actif.

Dans ses projections 2020,

Orange table sur un Ebitda

en très léger repli à - 1 %.

Pour ce qui est du bilan,

la dette nette se maintient

à deux fois l’Ebitda, ce qui

correspond à un effet de

levier peu élevé. Avec un

PE situé autour de 10 et

un rendement avoisinant

les 7 %, la valeur est

attractive. La baisse du titre

Orange de 25 % depuis

un an semble excessive,

ce qui nous conduit à être

positif sur le numéro un

français de la téléphonie.

On visera un retour sur les

12 euros à moyen terme.

Une croissance au plus haut depuis 20 ans chez CarrefourCarrefour pourrait bien

constituer une des belles

surprises boursières du

prochain millésime. Le titre

fait du surplace depuis le

printemps dernier malgré la

franche reprise des marchés

actions sur la période et des

réalisations satisfaisantes.

Sur la période juillet-

septembre 2020, la

croissance organique du

distributeur s’est établie à

+ 8,4 %, soit le meilleur score

observé depuis 20 ans ! Les

nombreuses initiatives prises

par Alexandre Bompard,

comme le repositionnement

de l’offre sur l’alimentaire,

la promesse de « prix bas

toute l’année » ou l’accent

mis sur la satisfaction clients

apportent aujourd’hui des

résultats très concrets.

L’essor du bio et de la vente

en ligne fournit également

une contribution non

négligeable à l’accélération

du tempo des ventes…

Carrefour connaît une

évolution très satisfaisante

en Amérique Latine où la

croissance interne s’élève

à + 28 % au troisième

trimestre. Le format « Cash

and Carry » qui permet

d’acheter en gros et à bas

prix plaît beaucoup aux

brésiliens. Après s’être

désengagé de la Chine,

M. Bompard pourrait

poursuivre le recentrage du

périmètre en cédant les actifs

situés à Taiwan. En voie

d’amélioration, la profitabilité

de Carrefour bénéficie de

l’augmentation du chiffre

d’affaires, mais aussi de

la réduction du point mort.

Selon nos estimations, le

résultat net 2020 se paye

une dizaine de fois, ce qui

semble très raisonnable.

Pour comparer, l’américain

Walmart affiche en effet un

PE 2020 de près de 30…

Des mesures de relance chez DanoneDepuis la fin 2019, Danone

n’a plus la faveur des

analystes. Si les produits

laitiers se tiennent bien dans

le contexte actuel, la nutrition

infantile souffre d’une base

de comparaison élevée. Mais

ce sont les eaux minérales

qui payent le plus lourd tribut

à la crise sanitaire avec la

chute des déplacements et

la baisse de la restauration

« hors foyer ». Dans un

climat morose, la marge

opérationnelle courante

de Danone devrait se

situer autour de 14 %

en 2020, contre

15,1 % précédemment. Par

ailleurs, l’acquisition à prix

fort de WhiteWave dans

les produits végétaux en

2017 s’est soldée par un

gonflement de la dette de

Danone, ce qui constitue

aujourd’hui un handicap

aux yeux des analystes.

Bourse : Quelles pistes suivre en 2021 ?Si notre sélection comprend de gros dossiers incontournables, elle ne comporte aucun représentant des métiers les plus impactés par la pandémie comme l’hôtellerie ou le transport aérien. Compte tenu de l’ampleur du choc, le retour à la normale risque en effet de se faire attendre malgré le programme de vaccination qui vient d’être lancé...

Le retour de la croissance n’est pas pris en compte par le niveau actuel de l’action Orange. Carrefour n’est pas cher payé non plus, au vu de l’évolution récente de ses fondamentaux. Le plan présenté pour relancer la dynamique de Danone devrait améliorer la perception de la valeur à moyen terme. Scor s’appuie sur un modèle pertinent de long terme, tandis que la reprise des initiatives chez Rubis va probablement s’accompagner d’un retour des acheteurs en bourse. Enfin, le niveau des 10 euros offre un point d’entrée spéculatif sur Solutions 30.

CONFIDENTIEL NOTRE CONSEIL

En €Danone

Déc. 2019 Déc. 2020

45505560

7065

54,60

La lettre hebdomadaire de Boursier.com

Bodoni Std

4L’opportunité de la semaineCONFIDENTIEL

Page 5: L’opportunité de la semaine p.4 & 5 Bourse : quelles

Le PDG Emmanuel Faber

veut rassurer en renouant

prochainement avec une

croissance rentable. Il vient

ainsi de présenter un vaste

plan qui repose sur des

mesures d’économies, une

simplification de la structure,

une montée en puissance

du digital... Le périmètre

pourrait évoluer avec une

cession envisageable des

filiales offrant un potentiel

de croissance limité. Si le

millésime 2021 de Danone

devrait être consacré à

l’exécution de ce plan

stratégique, l’amélioration

significative des résultats

n’est pas attendue avant

2022. Nous choisissons

malgré tout de jouer dès

maintenant le retour à

meilleure fortune, dans la

mesure où les ratios du

groupe agroalimentaire

français sont peu élevés.

Sur la base des attentes

2021, le PER de Danone se

situe à moins de 15, contre

23 du côté de Nestlé.

Un bilan flatteur pour Scor !Alors que Denis Kessler

s’apprête à quitter la

présidence de Scor, son

bilan est élogieux... Depuis

2005, l’entreprise affiche une

croissance moyenne de

14,6 % par an grâce à

l’introduction de solutions

innovantes, l’évolution

favorable des prix, un focus

sur le segment porteur de la

réassurance dommages...

En parallèle, Denis Kessler

a restauré les comptes

de la société en étant très

vigilant sur la maîtrise des

risques. Malheureusement,

le Covid-19 est venu

perturber ce tableau

flatteur : A la fin septembre,

le résultat net de Scor est

revenu à 135 M€, contre

401 M€ sur la même période

de 2019. Le nouveau PDG

Benoît Ribaudeau-Dumas

va devoir se retrousser les

manches pour tranquilliser

les opérateurs.

Les sinistres liés à la

pandémie vont naturellement

diminuer avec le temps,

ce qui l’aidera dans sa

tâche... Avec un actif net

de 33,51 euros par action,

la décote du dossier est

désormais de 20 %. Etant

donné la capacité de Scor

à dégager des résultats

bénéficiaires dans toutes les

configurations de marché,

cette ristourne n’a pas lieu

d’être. La pertinence de

son modèle permet à Scor

LES SIX VALEURS EN CHIFFRES

CODE TITRESCHIFFRE

D'AFFAIRES 2019(EN M€)

RESULTAT NET 2019

(EN M€)

PE 2019(EN NOMBRE

DE FOIS)

COURS AU 29-12-2020

(EN €)

DIVIDENDE 2019

(EN €)

RENDEMENT ACTUEL(EN %)

CA Carrefour 80.672 1.129 10,1 14,35 0,23 1,6

BN Danone 25.287 1.929 18,5 54,62 2,1 3,8

ORA Orange 42.238 3.226 9,6 9,89 0,5 5,1

RUI Rubis 5.534 313 12,3 38,04 1,75 4,6

SCR Scor 16.341 422 11,8 26,70 0 0

S30 Solutions 30 682 38 29,1 10,67 0 0

Source : FactSet

Carrefour : sur la bonne route !

Cac 40 et CarrefourCac 40, en points (échelle de droite)Carrefour, en euros (échelle de gauche)

Janv. 2016 Déc. 2017Déc. 2016 Déc. 2018 Déc. 2019

7.000

6.000

5.000

4.000

3.000

5.611,65

14,23

26

24

22

20

18

16

14

12

En €Scor

Déc. 2019 Déc. 2020

15

20

25

30

35

26,54

L’opportunité de la semaineCONFIDENTIEL 5

Page 6: L’opportunité de la semaine p.4 & 5 Bourse : quelles

d’absorber sereinement

les catastrophes naturelles

qui émaillent l’actualité...

Enfin, on rappellera qu’en

2018, Covea était prêt à

offrir 43 € par action pour

mettre la main sur Scor.

Face à l’opposition des

dirigeants du réassureur,

Covea a finalement renoncé

à lancer une offre, mais cette

initiative montre bien tout

l’intérêt de ce dossier Scor.

On exploitera le repli de

30 % de l’action du

numéro 4 mondial

de la réassurance sur

les 12 derniers mois

pour initier une ligne.

Solide rendementAvec de nombreux

arguments en sa faveur,

Rubis offre un bon couple

risque/rendement…

Contrairement à ce que

pourrait laisser croire une

lecture un peu hâtive de

son activité, Rubis dépend

peu de l’évolution des prix

du baril de pétrole. Très

présente dans la distribution

de produits pétrolier aux

Antilles et en Afrique, la

société profite d’un contexte

démographique favorable

dans ces géographies.

En accueillant le fonds

d‘investissement I Squared

Capital comme actionnaire

minoritaire de sa filiale

de stockage, Rubis s’est

intégralement désendetté.

Les gérants Jacques Riou

et Gilles Gobin peuvent à

nouveau s’adonner à un de

leur passe-temps

favori : reprendre à bon

compte auprès des majors

pétroliers leurs actifs situés

en aval de la filière dont

ils souhaitent se délester.

En moyenne, le résultat

net de Rubis connaît une

progression annuelle à

deux chiffres. De son côté,

le retour aux actionnaires

est flatteur avec un

coupon qui progresse à

chaque exercice. Sur la

base du dernier coupon,

le rendement s’est

élevé à près de 5 %.

En dépit du décrochage

des cours de l’or noir

sur la période, la marge

opérationnelle courante

de Rubis a légèrement

augmenté sur le premier

semestre. Dans ce contexte,

la sanction infligée à

l’action Rubis avec un

repli de l’ordre de 30 %

sur les 12 derniers mois

est selon nous exagérée.

Solutions 30 : Muddy Waters à la manœuvre Après Casino, le hedge fund Muddy Waters s’est trouvé

une nouvelle cible avec Solutions 30. La société de

Gianbeppi Fortis est accusée d’entretenir des liens

avec des personnes condamnées, d’avoir une structure

opaque, d’effectuer des « transactions étranges », etc...

Même si certains font un rapprochement avec l’affaire

Wirecard, Solutions 30 nous semble injustement attaqué.

Les critiques portent sur des points de détail

qui ne doivent pas occulter l’essentiel.

Ceux qui vendent à découvert le titre font probablement

fausse route étant donné la dynamique de croissance de

Solutions 30 qui repose sur le déploiement de la fibre,

de la 5G, des bornes de recharge pour les véhicules

électriques... Malgré l’impact de la crise sanitaire,

les revenus de la société ont augmenté de 19,1 %

à fin septembre avec une accélération sur le T3.

CONFIDENTIEL L’INFO EN PLUS

Achevé le rédiger le mardi 29 décembre 2020

Christophe Voisin

En €Rubis

Déc. 2019 Déc. 2020

20

30

40

50

38,02

La lettre hebdomadaire de Boursier.com

Bodoni Std

6L’opportunité de la semaineCONFIDENTIEL

Page 7: L’opportunité de la semaine p.4 & 5 Bourse : quelles

Immobilière DassaultFort d'un patrimoine de bonne qualité,

le groupe Immobilière Dassault a limité

la casse en Bourse, comparé à cer-

taines grandes foncières qui se sont

effondrées dès le premier confinement

du printemps. Le titre accuse un repli

de 12 % sur l’année qui se termine, pas

de quoi rougir dans un secteur totale-

ment chamboulé ! Sur le terrain aussi,

les revenus locatifs sur les 9 premiers

mois de l'exercice 2020, ont baissé très

modérément de 3,5 % à 15 M€... Cette

variation résulte, d'une part, des effets

positifs des relocations et des paliers de

loyers, ce qui a contrebalancé l'impact

négatif de l’épidémie de COVID-19 qui

a continué de peser au 4e trimestre.

Au 3e trimestre, les revenus

locatifs ont baissé de 14,9 % par rapport

au 3e trimestre 2019. Au 30 septembre

dernier, le taux d'occupation de l'en-

semble du groupe Immobilière Dassault

était de 91 %, stable par rapport au

trimestre précédent. La vacance locative

volontaire concerne les immeubles en

restructuration... Au cours du 3e trimestre,

Immobilière Dassault a signé un nou-

veau bail sur l'immeuble 23 avenue des

Champs-Elysées à effet du 1er février

2021, d'une durée ferme de 12 ans, et

assorti d'une promesse de renouvellement

sur une période de 9 ans. Il fait suite à la

signature d'une promesse de cession de

bail par Abercrombie & Fitch, précédent

locataire de l'immeuble. Ce bail autorise

la réalisation de travaux avec demande

de permis de construire, à la charge du

preneur. L'ouverture des locaux devrait

intervenir dès l'achèvement des travaux...

Dans les comptes, le résultat opérationnel

du groupe s’est inscrit à 56,6 M€ au

30 juin, contre 15,4 M€ un an plus tôt, sous

l'effet de l'appréciation du patrimoine im-

mobilier qui a généré un impact positif sur

le résultat de 48,8 M€. La valeur hors droits

du patrimoine était ainsi de 763,5 M€, soit

une hausse de 6,9 %. Sur la base des

capitaux propres consolidés part groupe,

l'actif net réévalué hors droits ressort à

465,3 M€. L'ANR Ajusté représentait ainsi

au 30 juin 69,59 euros par action, soit

une hausse de 11 % par rapport à son

niveau de décembre 2019, tandis que

le patrimoine d'Immobilière Dassault

est concentré dans le centre de Paris

avec des adresses de premier ordre.

La société détient le passage Jouffroy

où se trouve le Musée Grévin, et un

ensemble d’immeubles prestigieux situé

en bas des Champs-Elysées ou encore

un bâtiment construit fin 19e donnant

directement sur le Parc Monceau... Bien

situés et offrant de belles prestations,

ces locaux sont loués à des entreprises

bénéficiant d’excellentes signatures. Les

revenus du groupe profitent ainsi d'une

très bonne visibilité, d'autant plus que le

taux de vacance reste faible. On pourra

se placer dans les cours actuels ou se

renforcer sous les 60 euros.

Retour sur ...CONFIDENTIEL

Pour retrouver l’intégralité du N°1247 sur le dossier SCBSM

connectez-vous sur l’accueil Abonnés http://www.boursier.com/privileges

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SCBSM, recommandé le 7 juillet 2020Conseillé en juillet dernier (Lettre N°1247), SCBSM a repris depuis près de 20 % en Bourse. Parmi les

petites foncières cotée à Paris, le dossier a su tirer son épingle du jeu grâce à son plan de transforma-

tion et au franchissement du seuil de 80 % de son patrimoine immobilier situé au coeur de la capitale.

En effet, SCBSM vient de procéder à l'acquisition d'un nouvel actif parisien situé dans le quartier de

l'Opéra et à la cession de plusieurs actifs dans l'agglomération de Mulhouse et en Ile-de-France. L'actif

parisien est composé de 2.600 m2 environ de bureaux, à rénover et recommercialiser, sur lesquels près

de la moitié est d'ores et déjà louée ou a été prise à bail. L'acquisition a été financée par endettement et

par la trésorerie de l'entreprise, renforcée par le produit net de remboursement d'emprunts des cessions

des actifs de province pour 3 M€. Depuis juin 2011, la stratégie d'accroissement du portefeuille parisien

et d'arbitrage d'actifs en province a été menée avec succès et se poursuivra au cours des prochaines

années... Au cours des 8 dernières années, SCBSM a ainsi fait progresser la valeur totale de son

patrimoine d'un peu plus de 270 M€ à près de 400 M€ et la part des actifs parisiens de 16 % à 80 %.

SCBSM poursuivra au cours des prochains exercices sa stratégie d'arbitrage des actifs de

province, sans désormais s'interdire la mise en oeuvre d'une optimisation du patrimoine

parisien. Valorisé 112 M€ par la bourse, on pourra prendre au moins partiellement quelques

profits après le réajustement récent du dossier, tout en conservant le solde de la position.

La lettre OPPORTUNITÉS est éditée par Investir Publications, SAS au

capital de 4.177.350 €, 10 boulevard de Grenelle 75015 Paris RCS

351660808 - Commission Paritaire : n°1220 W 90105 - ISSN 1245-4621

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En €Immobilière Dassault

Déc. 2019 Déc. 2020

59,60

50

60

70

80

90

7La cote à la loupeCONFIDENTIEL

Page 8: L’opportunité de la semaine p.4 & 5 Bourse : quelles

DÉFENSIF

CODE TITRES NB COURS D’ACHAT COURS VALO.

BSD Bourse Direct 2.000 1,07 2,90 5.800

CBOT CBO Territoria 1.000 3,62 3,59 3.590

CRLA CRCAM Languedoc CCI 100 50,61 59,01 5.901

IDIP IDI 60 30,13 42,20 2.532

IMDA Immobilière Dassault 80 62,98 59,60 4.768

NRG NRJ Group 800 7,78 5,94 4.752

SFBS Sofibus Patrimoine 10 76,60 306 3.060

TVLY Tivoly 200 14,30 16,80 3.360

FP Total 50 31,19 35,82 1.791

Liquidités 45.753,75

Total 81.307,75

ÉQUILIBRÉ

CODE TITRES NB COURS D’ACHAT COURS VALO.

ATA Atari 5.000 0,39 0,36 1.807,50

CAT31 Crédit agricole Toulouse 10 87,32 97,50 975

ES Esso 200 31,83 12,45 2.490

INF Infotel 40 31,80 42 1.680

MMB Lagardère 150 13,75 20,36 3.054

ALLAN Lanson-BCC 200 25,60 21,20 4.240

PSB PSB Industries 300 20,61 16,80 5.040

NL0014604332 PUT Warrant Cac 40 1.000 1,42 0,19 195

Liquidités 26.350

Total 45.831,50

Champagne !En hausse de 1 %, notre gestion

Equilibrée a profité du nouveau

rebond de Lanson de 9 % après

l’accord « post-Brexit » qui constitue

une bonne nouvelle pour le secteur

du champagne comparé à un

« no deal » qui était particulièrement

redouté par les producteurs. PSB

Industries a aussi repris

3 % et Lagardère 2 %,

toujours aussi spéculatif...

Bourse Direct s’envole de 150 % sur l’annéeEn hausse de 0,8 %, notre portefeuille

Défensif a bénéficié de la progression

de Total (+ 4 %) et de NRJ Group (+

4 % aussi) cette semaine. Tivoly reste

soutenu en hausse de 3 % et Bourse

Direct s’adjuge encore 2 % pour

terminer l’année proche des 3 euros,

ce qui correspond à une performance

record de 150 % sur l’exercice écoulé !

PF CAC 40

Cette semaine + 1 % + 3 %

Depuis 2001 + 207 % + 2 %

PF CAC 40

Cette semaine + 0,8 % + 3 %

Depuis 1991 + 441 % + 228 %

DYNAMIQUE

PF CAC 40

Cette semaine – 0,40 % + 3 %

Depuis 2015 + 45 % + 14 %

Pause au sommetProche de ses meilleurs niveaux

pour terminer l’année (+ 45 %), notre

gestion Dynamique a soufflé, en léger

retrait de 0,4 % sur la semaine. Très

resserré autour de 5 lignes, le porte-

feuille a vu peu d’évolution parmi les

valeurs qui le composent : SQLI a

malgré tout repris 3 %, Chargeurs et

AST Groupe ont progressé de 1 %.

A l’inverse, Catering a reperdu 2 %.

CODE TITRES NB COURS D’ACHAT COURS VALO.

ASP AST Groupe 500 4,03 4,08 2.040

CTRG Catering Intern. Services 300 10,21 10,30 3.090

CRI Chargeurs 200 14,53 18,18 3.636

RBO Roche-Bobois 100 16,75 19,40 1.940

SQI SQLI 150 19,89 19,75 2.9627,50

Liquidités 8.075

Total 21.743,50

La lettre hebdomadaire de Boursier.com

Bodoni Std

8Les portefeuillesCONFIDENTIEL