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Magazine Arts Martiaux Budo International 290 1 Juin 2015

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Le magazine international dédié aux Arts Martiaux traditionnels, sports de combat et self-défense. Téléchargement gratuit. Édition Online 290 – 1 Juin - Année XXIV

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out le monde, dans cette vie, tôt ou tard, atteintson niveau d’inefficacité. Et pas seulement unefois ! Personne ne sait tout, mais même si unetelle chose était possible, l’instrument quigouverne cette arme, la pensée, regardetoujours les choses à travers le prisme des

lunettes qu’il porte.Les anciens sages disent que nous sommes des bulles

d’énergie, des puissances autonomes, des accumulateursde forces et de tensions, qui interagissent avecl’environnement. Les informations qui nous parviennent,elles-mêmes chargées, passent à travers le prisme descouches qui constituent notre bulle et avant de sortir, ellesse retrouvent devant la même barrière de distorsion.

Dans la réception et l’émission de l’information, on peuttrouver des polarisations et des mutations, la plus grandepartie de ces modifications se produisent, pour le meilleuret pour le pire, dans le traitement, car nous effectuons touscette opération, en fonction de notre nature et des modèlesque nous avons assimilés.

Nous voyons une pomme et nous savons ce que c’est,parce que nous l’avons déjà goûtée. Le système remplitautomatiquement votre bouche de salive, car il se souvientd’une information positive… même si elle est acide… C’estune simple métaphore de notre incapacité à traiter leschoses avec un contrôle complet…

Nous faisons ce que nous pouvons ! Et ce n’est pas peude choses dans un monde fou, si éloigné de la simplicitédu biologique, de l’ordre naturel, insérés dans des sociétéset des systèmes tellement éloignés de notre origine etsoumis à des pressions immenses comme jamais l’hommene l’a vécu auparavant.

Les processus complexes se basent sur d’innombrablessous-routines simples. Nous pouvons intervenirconsciemment dans l’analyse des processus complexes,appliquer notre jugement et notre compréhension à toutcela, mais la plus grande partie du travail se fait «automatiquement » en se basant sur de petites choses quenous tenons pour acquises. S’il n’en était pas ainsi, nousdevrions toujours tout traiter et cela provoquerait une usureinfinie.

Le côté négatif du contrôle est le fantasme de toute-puissance. Cela engendre toujours de la frustration et,finalement, si nous ne modifions pas nos revendications,la dépression.Le côté positif de ce processus est la déception,

l’antichambre de la sagesse. Comme des taureaux dans « les arènes » de la vie, nous combattons des « capes »(également appelées « des leurres » en langage taurin),pour découvrir que derrière chacune d’elles, il n’y a rien. Ladéception est naturelle et positive, elle nous permet demûrir, de lâcher du lest, de grandir spirituellement. Mais

quand on est prétentieux à l’extrême, elle fait l’effet d’unrouleau compresseur qui détruit tout, positif ou négatif.

La pensée est un outil merveilleux, mais il n’a pas étéconstruit pour avoir le contrôle complet de tout ; un telexploit est impossible. La lucidité est un trésor rare, maistoujours limitée par la nature, l’apprentissage et laprédisposition momentanée du porteur de ce flambeau.Comme dans le tir à l’arc, nous devons viser le ciel pouratteindre la cible, mais toute flèche qui part de notre arcsera influencée par la force de gravité, le vent et milleautres facteurs. Toujours réussir dans la vie est impossible,ne vous torturez pas pour ça. Non seulement c’est inutile,mais encore c’est négatif, stérile et cela démolit ce qu’iltouche, nous laissant voir seulement les mauvaises chosesde la vie, et la vie devenue ainsi insipide perd l’huileindispensable qui en fait un mécanisme possible del’évolution, de transformation et de changement.

La lucidité est une tentative, ce n’est pas un état continuet inaltérable. Elle est la cible vers laquelle pointe l’arc ;volontairement vers le haut... oui, mais conscient qu’à cemoment-là, il est plus que probable que nous perdions devue l’objectif. Il y a dès lors dans tout cela, un acted’abandon, un saut dans le vide, un acte de foi, enespérant la flèche atteigne la cible.

L’individu contrôleur n’est pas lucide, car il ignorel’influence de son individualité et finit par tout interprétererronément, sectionnant la jugulaire de la vérité dans sapropre prétention. Une telle prétention n’est qu’arrogancedéguisée en tentative. La lucidité exige de l’humilité, elletient compte de l’inefficacité, de l’inévitable erreur et, parconséquent, elle ne culpabilise personne. La compassionen tant que véritable charité commence par soi-même.

Les défauts qui rendent humains sont paradoxalementceux qui nous rendent si efficaces et polyvalents ; assumerla beauté de l’imparfait fait partie de la compassion poursoi-même. Le contrôleur, esclave dans son propre bourbier,ne voit que les erreurs de son entourage, qu’il s’efforce parconséquent à transformer à sa guise. Il va sans dire qu’ildevient un dictateur, un accusateur terrible, que mêmedans ses propres erreurs qu’il acceptera de reconnaître, ilverra l’ombre des autres comme ultimes responsables.Ainsi, même si son esprit pourrait être puissant ou sonanalyse, intelligente, son positionnement personnell’amènera inévitablement à se tromper.

Nous ne pouvons pas être à la fois lucides et contrôleurs.Cela ne signifie pas que nous n’essayions pas d’établir unordre dans notre vie ! Comme l’a dit Sun Tsu, celui qui faitde nombreux projets a plus de chance de gagner que celuiqui n’en fait que quelques-uns. Mais ce même auteuraffirme également que « s’il y a quelque chose de mieuxque d’avoir un bon plan, c’est bien d’être capable dechanger. »

« Les pattes des canards sont courtes, mais si vousessayez de les allonger, ce sera douloureux. Les pattes desgrues sont longues, mais si vous les raccourcissez, ce seraégalement douloureux. Ainsi, ce qui est naturellement longne doit pas être raccourci et ce qui est naturellement court

n’a pas besoin d’être allongé. Ainsi, il ne sera pasnécessaire de soulager les peines. Vouloir tout réglementer,

c’est porter atteinte à la la nature. »Zhuangzi

« J’ai commis le pire des péchés qu’on peut commettre.Je n’ai pas été heureux. »Jorge Luis Borges

T

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L’effort intelligent, soutenu dans le temps, est magnifiqueet nécessaire, mais si vous demandez la lune, on ne vous ladonnera pas. Au contraire, vous deviendrez des êtrestristes, frustrés, mécontents inutilement.

Il n’est jamais trop tard pour inverser le processus,parce que notre programme est si efficace qu’il inclutcette variable. Pour redémarrer le système, il faut aller audébut, à l’enfant qui est là quelque part, derrière tous cesmachins que la pensée a mis sur lui.

Le paradoxe de la connaissance, c’est qu’il lui fautl’oubli, l’abandon, la fluidité pour devenir sagesse ; lavéritable huile qui enveloppe tout ce processus est un étatd’esprit tempéré, subtilement animé, joyeux comme lesourire d’un vieillard, car celui-ci, dans son contraire, reflètebeaucoup plus l’enfant que nous avons pu préserver ennous… et avec lui son innocence, sa capacité à s’admirer, à sesurprendre, à fureter.

Nous nous tromperons, nous nous retrouverons dans desimpasses. Et alors ? C’est normal ! Nous ne sommes pasparfaits ! Redémarrez le programme.

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Alfredo Tucci est directeur généralBUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO.E-mail : [email protected]

https://www.facebook.com/alfredo.tucci.5

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Reportage

La majorité des karatékas ont toujours pensé quela tombe du Maître Gichin Funakoshi se trouvait autemple Engaku-ji, à Kamakura. Très peu savent quece qui se trouve là n’est qu’un monumentcommémoratif en l’honneur du maître et pas satombe. Où se trouve donc la véritable tombe deGichin Funakoshi ? Comment est-elle ? Qui laconnaît ?

Coïncidant avec le 50e anniversaire de lamort du Maître, le 26 avril 1957, et aprèsde longues recherches, notrecollaborateur Salvador Herraïz a trouvéle véritable endroit où repose pourtoujours Gichin Funakoshi et le montreen exclusive pour les lecteurs de BudoInternational. En outre, et àl’occasion de cet anniversaire, ilraconte en détail les événements quientourèrent les dernières années dela vie d’O’Sensei. Un article uniquepour un maître unique.

Les dernières années et la tombe perdue :L’énigme est-elle enfin résolue ?

Salvador Herráiz. 7e dan de KaratéTexte et photos :

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Karaté

ichin Funakoshi eutune vie intense,surtout à partir de sonarrivée à Tokyo en1922, mais il fut très

triste à la fin de sa vie. Nous allonsvoyager dans le temps jusqu’àl’époque où la chance commença àlui tourner le dos. L’éclatement de laDeuxième Guerre mondialereprésenta un véritable choc pour lapopulation japonaise civi le. LeKaraté en général et Funakoshi enparticulier souffrirent la perte denombreux amis et élèves. Maisdans le cas de Funakoshi, lesépreuves n’avaient fait quecommencer.Gichin Funakoshi vivait le bonheur

de son rêve, son dojo Shotokan,érigé en grande partie grâce auxdonations obtenues par son amiKichinosuke Saigo, petit-fils dulégendaire Takamori (que leslecteurs reconnaîtront car nous enavons parlé dans un autre article deBudo). Le 29 juillet 1939, le dojoShotokan fut enfin inauguré. WadoUemura et Yoshiaki Hayashi, bonsamis et excellents karatékas,devinrent, avec Gigo Funakoshi, lesinstructeurs principaux du

Shotokan. Hayashi était très bon etsa haute stature rendait sa grandetechnique spectaculaire. Le dojoétait essentiellement fabriqué enbois et avait un petit patio àl’entrée, où l’on avait installé deuxmakiwaras. De là, on pouvaitaccéder au dojo proprement dit etau domicile qui se trouvait en face.Mais le temps du bonheur était surle point de prendre fin.Le 10 mars 1945 (beaucoup

pensent que ce fut le 29 avril) seproduisit la grande attaque deTokyo. À partir de minuit,commencèrent à arriver 280bombardiers B29 qui avaientdécollé de Guam avec plus de 1600tonnes de bombes qui furentlâchées sur Tokyo, provoquant ladévastation presque complète de laville et plus de 100.000 morts. Ledojo Shotokan et la maison deFunakoshi adjacente furentcomplètement détruits, seule futsauvée du feu la pancarte «Shotokan » en métal qui dominaitl’entrée.Le dojo se trouvait dans le

quartier de Zoshigaya, au nord deTokyo. I l est actuellementimpossible de situer l’endroit

exacte. J’ai essayé de le faire etmalgré d’intenses recherches, aucours desquelles j’ai même reçul’aide d’un groupe complet de lapolice de Tokyo assigné au quartieren question, il me fut impossibled’identifier l’endroit exact. Je suisseulement parvenu à limiter la zone.Il s’agit de petites ruelles, trèsobscures la nuit, près de la grandeartère Mejiro et collées au petittemple de Kishibojin. Maispersonne, ni les plus âgés duquartier, ne connaît plus l’endroitexact, qui bien sûr auracomplètement changé après 60ans. Après la catastrophe, le Maître

s ’en a l la v iv re avec son f i l sYoshitaka, laissant un mot sur cequ’il restait de porte indiquant sanouvelle adresse. Les cours pourles rares karatékas de cet teépoque qu i cont inuèrent depratiquer le Karaté furent donnés,après la destruction du dojo, àl’école primaire Takasa Sai Hachi,qui était fermée car on en avaitévacué les élèves vers les régionsrura les . En réa l i té , i l n ’y eutjamais plus de 4 élèves suivantles cours.

G

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Reportage

La tombe familiale à Shuri.Tombe de la famille Funakoshi à Shuri, Okinawa, 1941. De gauche à droite : femme non identifiée (qui pourrait être Tsuru, la fille aînée de

Gichin, ou Katsu, la première épouse de Yoshio, fils de Gichin), Uto (deuxième fille de Gichin), Gozei (épouse de Gichin), et de l’autre côtéGichin Funakoshi, Yoshio (deuxième fils de Gichin), Giji (oncle de Gichin), Gichin (cousin de Gichin), Shitzuku (fille aînée de Yoshio) avec devantYoshihiko (neveu de Gichin) et, tout à fait à droite, Hatsuko (fille aînée de l’oncle Gichin).

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Funakoshi mettait tout son espoiren ce qui concerne le Karaté enYoshitaka (Gigo), bien qu’il sût queson fils ne pouvait pas vivre trèslongtemps. Gigo était né en 1906 età l’âge de 7 ans, on lui avaitdiagnostiqué une tuberculose qui,d’après les médecins, ne luipermettrait pas de dépasser les 20ans… et il en avait déjà 39 ! Gigoétait le premier assistant de sonpère depuis la mort prématurée deTakeshi Shimoda en 1934.Gigo travaillait comme technicien

de rayons X pour le Ministère de lasanté à l’Université impériale, bienque son hobby ait toujours été laphotographie. Grâce à cela, nousdisposons aujourd’hui denombreuses photographies de luiavec Egami et Hironishi, des photosqu’i l prenait pour la plupartpersonnellement et grâceauxquelles nous pouvons voir

d’excellentes postures comme cellede Manji Uke. Ce bloc final du kataPinan Godan, très caractéristique,portait ce nom, Manji Uke, « blocen svastika », car i l avait uneesthétique très semblable à lafameuse croix gammée. Gigo, que l’on appelait au dojo

Waka Sensei (son père était RoSensei), mesurait 155 cm et pesait55 kg. C’était un très bontechnicien, mais il n’était pas trèsintéressé par le combat l ibre,d’après ce que racontèrentplusieurs de ses contemporains.Nei Chu So, un élève de GogenYamagushi de l’école Goju, luiinfligea une défaite sonnante aucours d’un échange entre les deuxdojos.Cette même année 1945,

Yoshitaka Funakoshi (Gigo)succomba à la maladie qui leharcelait depuis longtemps. Il fut

hospital isé avec des poumonsfonctionnant à peine et on ne saitpas très bien si c’était dû à latuberculose ou à une leucémie. Ilmourut chez lui comme il lesouhaitait. On était en novembre1945 (à peine trois mois après la finde la terrible Guerre), dans lequartier Yodobashi de Tokyo, àOchiai, un endroit appelé GreenCourt. Hironishi, Yoshiaki Hayashi etWado Uemura, les premiers 4e Danoctroyés par Funakoshi, assistèrentaux funérail les ainsi que lesproches, les autres n’ayant pu sedéplacer depuis Okinawa. À cemoment-là, cela représentait laplupart des siens, car d’autrespionniers comme Hironori Ohtsukaavaient suivi une autre ligne.Il se rendit alors à Oita, dans l’île

de Kyushu, où se trouvait sonépouse Gozei depuis qu’elle avaitété évacuée d’Okinawa, avant la

Reportage

Monument en l’honneur de Gichin Funakoshi à Engaku-ji, Kamakura. Devant et à gauche on voit la pierre sur laquelleNobuhide Ohama mentionne les mérites de Funakoshi.

Salvador Herraiz au monument à Funakoshi à Engaku-ji de Kamakura signalant le poème du Maître.

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célèbre bataille sanglante au coursde laquelle des mil l iers depersonnes périrent, entre autresquelques karatékas importants.Gozei, son épouse, était une femmebonne, économe et travailleuse, quijamais ne s’était plainte des rêvesles plus fous de Funakoshi. Quandelle était épuisée de tant travailler,Gozei avait coutume de sortir et depratiquer un kata. Cela luipermettait de reprendre des forces.Gichin avait épousé Gozei en 1888.Mais alors que Gigo était mort il y apeu, un autre coup allait secouerl’âme de Gichin. En août 1947, uneattaque d’asthme emporta Gozei.On lui rendit à Oita des funéraillesrespectueuses, ce qui n’était pas dutout fréquent pour les gens quin’étaient pas de l’endroit. En réalité,ce dut être la première fois que l’onfaisait une telle exception, les gensde l’endroit s’étant pris debeaucoup d’affection pour l’épousede Gichin. Peu après, Gichinemporta ses cendres pour lesamener à Tokyo (où elles

n’arrivèrent pas, car elles furentdéposées dans la tombe perduedont nous vous parlerons). Au coursdu voyage en train avec les cendresde Gozein, Funakoshi reçut lescondoléances de ses élèves et amisqui se rendaient dans les gares paroù le train passait, ce qui l’émutprofondément, reconnut-il.Après la mort de Gozei, le Maître

s’en alla vivre avec son fils aînéYoshihide (Giei) qui vivait àHayashicho, dans le quartier deKoishikawa à Tokyo (où se trouvaitle Meiseijuku où Gichin avaitcommencé à enseigner le Karaté).Yoshihide avait accompagné sonpère dans son aventure à Tokyo oùil dirigea pendant longtemps uneteinturerie. Il y forma une famille eteut un fils, Ichiro (plus tard, généralde l’armée) et deux filles, Sanae etKuniko. Son frère, Yoshio, resta àOkinawa et y poursuivit sa vie. Il semaria deux fois (avec Katsu et avecEshi) et eut rien moins que quatrefilles et trois fils. Le troisième fils deFunakoshi, Yoshitaka (Gigo), dont

nous avons déjà parlé, épousaFujiko dont il eut un fils appeléYukio. Gichin eut également deuxfilles, Tsuru et Uto.Ayant souffert tant de revers,

Gichin Funakoshi avait intérêt pourla vie. Il était devenu distrait, affligéet fatigué.Quand Harada, aujourd’hui maître

de Shotokai, demanda à Funakoshi(avec la recommandationd’Hironishi) de lui enseigner laKaraté, le Maître accepta etcommença à lui donner cours dansla maison de son fils Giei. Pendantles cours, Gichin passait la plupartdu temps assis en position deSeiza.Mais Funakoshi, petit à petit,

commença à renaître de sescendres. I l retrouva un peu lesourire et redevint amical etmoqueur comme il l’avait toujoursété. Peu à peu, il se mit à participeraux activités de Karaté et às’occuper de ses affaires. Il eut en1950 une réunion intéressante àOsaka avec le maître Kenwa

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Reportage

1. Gichin Funakoshi avecson fils Giei et son petit-filsIchiro (fils de Giei) au coursd’un acte au Kenkojuko Dojo,le 30 novembre 1955.

2. Gichin Funakoshi avecl’une de ses fil les et safamille.

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Mabuni (accompagné de sonimportant élève Ryusho Sakagamiet de Ken Sakio, actuel présidentémérite de Shito Kai, 9e Dan JKF). Ilsemblerait que la raison de laréunion fut le désir de Funakoshi devoir ses bons élèves Isao Obata etMasatoshi Nakayama étudier avecMabuni les katas Gojushiho etNijushiho. D’après Ohtsuka, « Funakoshi était un grandpersonnage. I l ne buvait pasd’alcool, ne fumait pas et nemanquait pas de respect envers lesfemmes. C’était le genre depersonnes qui ne se faisait pasd’ennemi, mais il n’était pas un bonorganisateur. Il manquait d’habiletéen tant que leader et avait besoind’aide pour certaines choses,comme un enfant. »On savait que Gichin Funakoshi

se rendait souvent en train àKamakura. La raison, moinsconnue, c’est qu’i l étudiait, autemple d’Engaku-ji, le zen, sonautre passion avec le Karaté.Lorsque Funakoshi avait cesséd’enseigner le Karaté (jusqu’à ceque plus tard un élève le sortît de sapause), il s’était réfugié dans le zen. Engaku-ji signifie « temple de

l’illumination complète », un nomqui provenait du fait qu’au cours desa construction, on avait découvertun miroir rond en pierre au dosduquel étaient gravés lesidéogrammes chinois « Engaku »(prononciation japonaise),représentant la « réalisation parfaite». Cela se produisit en 1282. Onattribue la responsabilité de saconstruction au maître chinois WuHseng Tsu Yuan, connu au Japoncomme Magaku Soguen. Safondation fut parrainée par leshogun Hojo Tokimune encommémoration de la défaite del’invasion mongole qui avait eu lieu

deux années auparavant. Engaku-ji,le plus grand des cinq grandstemples zen, est un centre de zazenimportant depuis l’ère Meij i etdeviendra plus tard le centred’enseignement du fameux MaîtreTaisen T. Suzuki. Le bouddhismezen (venant de Chine, comme nousle savons) a été introduit au Japon àla fin du XIIe siècle. Sa simplicitéétait remarquable et les guerrierssamouraïs de Kamakura s’yintéressèrent, tout comme les gensdu peuple.Kamakura est l’une des villes les

plus vénérées au Japon. On dit quec’est la capitale du zen et sesnombreux temples émaillent le beaupaysage de collines qui entoure laville. Pendant un siècle et demi,entre 1192 et 1333, Kamakura fut lacapitale du premier shogunat,quand Minamoto no Yoritomo endécida ainsi. En plus d’une capitalepolitique, il s’agissait égalementd’une capitale culturelle et demagnifiques temples d’ascendancezen furent construits. En réalité,Kamakura est le siège de 19sanctuaires shintoïstes et de rienmoins que 65 temples bouddhistes.Pour en citer quelques-uns, il y a lestemples Hase Dera, Myohon-ji,Sugimoto Dera (le plus ancien deKamakura, fondé en 734), Koncho-ji, Hochi-ji, Jomyo-ji, Jufuku-ji (toustrès importants pour le bouddhismezen), le sanctuaire Hachiman Gu, leGrand Bouddha, une statuemajestueuse de 13 mètres dehaut… Mais, bien sûr, le temple quinous intéresse le plus est le templed’Engaku-ji, situé au nord de la ville,où l’on a toujours dit que se trouvaitla tombe du Maître GichinFunakoshi. Le tremblement de terrede Kanto en 1932, qui par ailleursdétruisit les planches du livre deFunakoshi, détruisit également une

partie de ce temple, mais sans lefaire disparaître pour autant, carEngaku-ji conserve aujourd’huiencore dans son enceinte 17 de sesplus de 40 temples secondaires. Funakoshi était très influencé par

la doctrine zen et par sa disciplineaustère essentielle, le Shugyo, etcela se reflète dans certainsaspects du Karaté. Le numéro 5,par exemple, représenté dansplusieurs aspects de son art martialcomme la conservation des cinqPinnan d’Itosu, les cinq niveaux deDan uti l isé, etc., provenait del’importance de ce numéro dans lezen. Les périodes del’enseignement de Bouddha sont aunombre de cinq et les cinq niveauxde maturité que les rel igionsorientales différencient et, plusconcrètement, les cinq niveaux deconnaissances que considèrent lezen (le bouddhisme en général) et leshinto sont des éléments évidentsqui influencèrent Funakoshi danscertaines de ses décisions. Lebouddhisme zen Soto possède cinqdegrés d’illumination établis par lemaître chinois Tung Shan LiangChieh (Tozan Ryokai en japonais) etla secte Shingon, bien connue pourses pratiques avec le feu et l’eau(marcher sur des braises et méditersous une cascade), est une sectebouddhiste avec cinq initiations. Demême, dans le yoga d’origineindienne, il existe cinq degrés.Funakoshi était déjà attiré par le

zen lorsqu’il vivait à Okinawa. Dansle parc d’Okunoyama, tout près del’actuel Budokan d’Okinawa, setrouve le seul bâtiment de la régionet il s’agit d’un temple zen. GichinFunakoshi avait coutume de s’ypromener. L’influence du zen surFunakoshi provenait également deYamaoka Tessu (1826-1888) quiutilisait déjà l’expression « le vent

Reportage

3. Asahisa Shugen (gauche), Kichinosuke Saigo (centre) et GichinFunakoshi (droite) au temple Engaku-ji de Kamakura.4. Gichin et son groupe de démonstration qui montra le Karaté

devant le Prince Hiro Hito au cours de sa visite à Okinawa. 5. Yoshitaka Funakoshi.6. Yoshitaka, Gichin et l’épouse de celui-ci, Fujiko.7. Ken Sakio (leader actuel du Shito Kai), Kenwa Mabuni et Gichin. Funakoshi au stade d’Osaka. Derrière, Ryusho Sakagami et Isao

Obata. Bien que, sur cette photo, il n’apparaisse pas, MasatoshiNakayama était également présent.

8. Wado Uemura, Yoshiaki Hayashi et Yoshitaka Funakoshi, les troisgrands amis et techniciens du Shotokan.

9. Gichin à côté de Yoshitaka (qui a sur ses genoux son fils Yukio).10. Funérailles de Yoshitaka Funakoshi. Devant, nous pouvons voir

son frère Giei (avec des lunettes), sa mère Gozei, son père GichinFunakoshi, son fils Yukio tenant son portrait, son épouse Fujiko et sessœurs. Derrières d’autres parents et amis, parmi lesquels setrouvaient ses très grands amis Wado Uemura et Yoshiaki Hayashi,deuxième à gauche tout en haut.

11. Emilio Bruno et Isao Obata au monument à Funakoshi àEngaku-ji, Kamakura.

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dans les pins » dans ses cours àl’école Itto Ryu (« une épée »).Pour lui, l’expression symbolisait « éviter le Ki de l’adversaire ».À Okinawa, i l existe un autre

Engaku-ji. I l s’agit du templeprincipal de la secte bouddhisteRinzai. Il fut construit par le roi ShoShin (deuxième dynastie Sho) enhommage à ses ancêtres etspécialement à son père, leprécédent roi Sho En, enterré là.Cet autre temple homonyme futconstruit entre 1492 et 1495. En1933, l’endroit fut déclaré Trésornational. Au cours de la DeuxièmeGuerre mondiale, durant la batailled’Okinawa, une grande partie de cetemple fut détruite. En 1968, onreconstruisit ce qu’il fallait et en1972, le temple fut déclaré Endroithistorique national par legouvernement japonais et Bienculturel par la préfecture d’Okinawa.Funakoshi avait également coutumede s’y rendre souvent.Funakoshi al lait depuis de

nombreuses années (des tempsplus heureux) au temple Engaku-ji,mais la fréquence de ses visitesaugmenta après la disparition duShotokan et la mort de Gigo et deGozei. On raconte même que c’estlà, à Engaku-ji, que Funakoshi auraitdécidé de changer le kanji Todopour celui du Karaté. I l adoraitbavarder avec l’abbé du temple,Furukawa Gyodo. À Engaku-ji,Funakoshi réfléchit beaucoup sur leKaratédo et le Budo en général,trouvant beaucoup de réponse àtravers le zen. Funakoshi parvint àtranquilliser son esprit dans le zend’Engaku-ji. Dans les moments degrande tristesse, Funakoshi trouvala paix dans cet endroit qu’il adoraitet commença à accroître lafréquence de ces voyages quifinirent par être quotidiens.Funakoshi maintint presque secrètesa pratique du zen à Engaku-ji.Cette facette de lui n’était pas trèsconnue lorsqu’il était en vie. On ladécouvrit lorsqu’un moine quiétudiait dans le temple révéla que leMaître Funakoshi avait coutume des’y rendre tous les jours pour s’yasseoir et méditer. Jusqu’alors, lezen paraissait être seulement unpasse-temps pour Funakoshi et nonune passion à laquelle il consacrait

tant de temps. Funakoshi se fitégalement de bons amis parmi lesmoines zen.Shigeru Egami fut f idèle à

Funakoshi jusqu’à la fin, il fut trèsproche de lui les derniers temps.L’incident qui avait eu l ieu desannées avant entre eux au dojoShotokan était complètementoublié. Egami s’était alors opposé àce que Funakoshi octroie la ceinturenoire à un jeune de 17 ans qui étaitle fils de Shimizu, l’un des premiersélèves que Funakoshi avait eu auMeiseijuku. Il semblerait que Gichin,offensé, fut sur le point de frapperEgami. Yoshitaka l’évita ens’interposant, ce qui lui valut queson père l’envoyât voler. Gichin étaitquelqu’un de très joyeux qui ne sefâchait ou ne s’attristait presquejamais. Ce fut là une exception. Shigeru Egami s’occupa

personnellement d’accompagner etd’aider au maximum Gichin aucours de ses derniers jours. Il estvrai, qu’à part la famille proche,presque personne ne s’occupa ducélèbre maître. De fait, quand lamaladie d’estomac d’Egamis’aggrava et qu’il fut opéré, aucunautre karatéka de niveau ne leremplaça. Dommage ! Fin mars etau cours du mois d’avri l 1957,Gichin avait tellement peu d’énergiequ’il se sentait incapable de bouger.Il est mort le 26 avril 1957 à 8h45exactement. Au moment de samort, Egami se trouvait près de luiau bord de son lit.Les funérail les de Gichin

Funakoshi ne se passèrentmalheureusement pas commel’auraient souhaité tous lespassionnés et élèves de l’artd’Okinawa qu’il introduisit au Japonet de là, dans le reste du monde. Aucours de la préparation desfunérail les affleurèrent lesdésaccords entre les deux grandsgroupes de sa lignée, la JKA et laShotokai.Pour Giei, son père n’avait aucun

rôle représentatif à la JKA, il nevoyait donc pas pourquoi celle-cidevait se charger d’organiser unacte aussi important. La JKA avaitété officiellement constituée le 1emai 1949 et le 1e avri l 1955,Funakoshi avait assisté àl’inauguration du premier dojo de la

JKA au Kataoka Center à Yotsuya.L’organisation Shotokai existaitdéjà, mais à l’occasion desfunérailles du Maître, elle prit plusd’importance et avec elle, Hironishi,Egami et Yanagisawa. L’organisation Shotokai se

caractérise, entre autres, par le faitde n’avoir jamais octroyé un gradesupérieur au 5e Dan, par respectpour ce que Funakoshi avaitindiqué. Harada, Oshima etHironishi avaient ce grade. Egami,

Reportage

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en revanche, était 4e Dan car iln’avait pas accepté le 5e Dan quela JKA lui avait offert durant lacourte période pendant laquelle ilavait fait part ie de cetteorganisation. Hironichi était pluslongtemps à la JKA, mais il avaitégalement fini par l’abandonner.Hironichi, quant à lui, enseignait leKaraté à l’Université de Chuo, unclub qui, bien qu’appartenant àl’école Wado Ryu, était passé auShotokan en 1940.

Le fait est que les deux groupes,dirigés dans le cas de la JKA parMasatoshi Nakayama et dans le casdu Shotokai par MotonobuHironishi, Shigeru Egami et sonélève Yanagisawa, ne pensaient pasla même chose en ce qui concerneles katas Taikyoku. Bienqu’aujourd’hui encore ces katasélémentaires soient acceptés etpratiqués par la plupart des groupesde Karaté issus de Funakoshi, àcette époque i ls n’étaient pas

acceptés par la JKA que NakayamaSensei dirigeait déjà dans lapratique (avec le temps, ils serontacceptés… mais ce sera trop tard).La JKA était appuyée par les

universités de Keio, Takushoku etHosei et le Shotokai par celles deSeijo, Gakushuin, Noko, Chuo etSensehu. L’université de Wasedaétait un cas particulier. Elle était eneffet prise entre deux feux car ellen’avait pas appuyé officiellementl’organisation des funérailles, mais

Plaque gravée avec tous les noms de la famille Funakoshi dont les restes se trouvent là, ensemble.

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son responsable des sports, M. Ohama, à niveau personnel etpar amitié pour Funakoshi, s’étaitoccupé de coordonner les actes. Finalement, les funérail les de

Gichin, célébrées le 10 mai, furentorganisées par Yoshihide Funakoshiet par Shigeru Egami et MotonobuHirohishi, autrement dit le fils aînéde Funakoshi et les leaders duShotokai.Au cours des funérail les, on

pendit presque tous les drapeauxdes dojos de l’école de Funakoshi,mais pas tous. En effet, la JKA,l’université de Takushok, l’universitéde Keio et l’université d’Hosei nepermirent pas que leur drapeau soitprésent en signe de protestationcontre, d’après eux, l’insensibilitédu Shotokai. Pour ces derniers,cette action fut considérée commeune insulte et un manque derespect à la mémoire du maîtreFunakoshi et à sa famil le,représentée spécialement au coursdes actes par son fi ls aînéYoshihide. Le Shotokai demanda àNakayama Sensei et à la JKA deprésenter des excuses.Peu après, une tentative de

réconciliation eut lieu, mais elleéchoua. Nakayama alla voirHironishi pour l’inviter à faire partiede la JKA, mais Hironishi n’était prêtà considérer la proposition que siNakayama présentait préalablementses excuses à la famille Funakoshipour son attitude durant lesfunérailles et s’il acceptait les katasTaikyoku en tant que partie légitimedu Karaté de Funakoshi. MaisNakayama voulait le processusinverse, c’est-à-dire qu’Hironishiintègre d’abord la JKA et ensuite,une fois à l’ intérieur, qu’i lcommunique ses idées et sespropositions. I l n’y eut pasd’accord, les choses restèrent là oùelles en étaient, mais en plus, lesrelations entre les deux groupesempirèrent, car les partisans duShotokai, surtout, ne pardonnaientpas l’affront de la JKA au cours desfunérailles du Maître. De fait, leleader du club de Karaté de lapuissante université de Chuo, nonseulement refusa de s’unir à la JKAquand elle le lui demanda (commele firent beaucoup de groupes),mais encore ne voulut rien savoir decette organisation qu’il qualifia degroupe stupide.Étant donné la manière d’être de

Gichin Funakoshi, conciliatrice,humble et sensée, les temps

immédiatement postérieurs à samort ne furent pas les plusconformes à son esprit, ses désirs et à ce qu’il méritait. Queldommage !Le 21 juin de cette même année

1957, fut organisée une grandecérémonie pour commémorer la viede Gichin. Elle eut lieu au stadeRyogoku et 20.000 personnes yprirent part. Kishinosuke Saigo et lefils de Jigoro Kano, Risei, réalisèrentleurs offrandes en souvenir deFunakoshi, puis les clubs de plus de20 universités et les leaders duWado, Goju et Shito Ryu offrirentdes démonstrations de Karaté.Kanazawa et Mikami f irent uncombat qui, comme on le sait, allaitse répéter peu après dans unecompétition sportive. Gozo Shioda,maître d’Aïkido, participa égalementà cet hommage.Pour les karatékas intéressés par

l’histoire et la philosophie duKaraté, le plus intéressantd’Engaku-ji, ce n’est pas leShariden (pavillon des reliques),dans le petit temple de Shozokuin(par ailleurs d’une grande beauté),c’est le monument à la mémoire duMaître Gichin Funakoshi que l’onconstruira plusieurs années après.Kamakura, considérée comme

une ville depuis relativement peu detemps (1939), est en réalité un petitbourg, comparée aux autres, etcompte environ 170.000 habitantspour une superficie de 40 km2. J’aibeaucoup aimé la vi l le. Je l’aidécouverte lors de ce voyage, je n’yétais en effet jamais allé. J’y aimême découvert un vieux magasinplein d’armes orientales, certainesassez anciennes, et j’en ai emportéquelques-unes chez moi. Je nevous raconterai pas toutes lespéripéties par lesquelles j’ai dûpasser pour qu’on ne me lesréquisitionne pas.Le monument à la mémoire de

Gichin Funakoshi fut érigé parl’organisation Shotokai le 1décembre 1968. Sa conception futle fait de Kenjo Ogata et inclut descalligraphies de Funakoshi lui-mêmeet d’Asahisa Soguen (1891-1979),l’abbé du temple. L’une desinscriptions est mondialementconnue : « Karaté ni sente nashi »(Il n’y a pas de première attaque enKaraté). À côté de ce précepte deFunakoshi, on a également gravé lepoème que Gichin écrivit, au coursde son voyage en bateau à Tokyopour la démonstration à

Ochanomizu en 1922, et qui dit ceci :« Sur une île de la Mer du Sud, aété transmis un art exquis. C’est leKaraté. À ma grande peine, l’art esten décadence et sa transmissionfragile. Qui s’engagera à la tâchemonumentale de restauration et deressuscitation ? Je dois moi-mêmeentreprendre cette tâche, qui doncsinon ? Je le jure devant le cielbleu. ». Quand en 1916, puis en1922, il se rendit à Tokyo avec sonrêve en tête, c’était (malgréquelques retours sporadiques) pourun voyage sans retour.Évidemment, d’autres maîtres de

Karaté très importants ont existédans l’histoire. Et avec,probablement, un plus grand niveautechnique que Funakoshi. I l l ’a lui-même reconnu et faitcomprendre à travers certains acteset Shinken Taira, Hironori Ohtsukaou encore Kenwa Mabuni l’ontégalement laissé entendre àcertaines occasions. Mais il fautreconnaître que c’est Funakoshi quia fait le plus pour la connaissancegénérale et le développementmondial de notre art martial, toutcomme c’est lui sans doute quil’imprégna de l’auréole mystique quidoit l’accompagner.À côté de la partie principale du

monument à Engaku-ji, une autrepierre gravée contient uneinscription de Nobuhide Ohama quilui rend hommage dans les termessuivants : « Gichin Funakoshi,Sensei de Karaté-do, né le 10 juin1970 à Shuri, Okinawa. À l’âge de11 ans, il commença à étudier le ToTe Jutsu sous la direction d’AnkoAzato et d’Anko Itosu. I l le f itdi l igemment et en 1912 devintprésident de l’Okinawan Shobukai.En 1922, il s’installa à Tokyo etdevint un professeur professionnelde Karaté-Do. Il consacra sa vieentière au développement duKaraté-Do. Il vécut 88 ans et laissace monde le 26 avri l 1957.Réinterprétant le To Jutsu, le Senseidéveloppa le Karaté-Do sans luifaire perdre sa philosophie originale.Tout comme le Bugei ( les artsmartiaux classiques), le Karatécherche le Mu, l’illumination, pourse purifier et obtenir une penséevide, transformant le Jutsu en Do. Àtravers ses fameuses paroles « Karaté ni sente nahshi » (Il n’y apas de première attaque en Karaté)et « Karaté wa kunshi no bugei »(Le Karaté est l’art martial des gensintelligents), le Sensei nous a aidé à

En haut : Salvador Herraiz à côté de la véritable tombe de Gichin Funakoshi. En bas : Salvador Herraiz et le moine Mochizuki, gardien dans l’ombre des restes de Gichin Funakoshi.

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mieux comprendre le terme deJutsu. Dans un effort pourcommémorer sa vertu et sa grandecontribution au Karaté-Do moderneen tant que pionnier, nous, sesloyaux élèves, organisons leShotokai et érigeons ce monumentà Engaku-ji. « Kenzen Ichi » (Lepoing et le zen sont la même chose,ils sont un).La paix que l’on respire à Engaku-

ji est évidemment impressionnanteet invite à la pratique d’un Karatédifférent. La famil le Asai, duShotokan, avait coutume de direqu’elle aimait se retrouver entre lesarbres de Kamakura. Pour eux, leChi de l’esprit entrait dans le troncdes arbres et y restait pendant lanuit. Actuellement, certainsinstructeurs âgés de la JKA ontcoutume de prendre part à unecérémonie annuelle au cours delaquelle on réalise devant lemonument des techniques deKaraté, des lectures et desdiscours, avec l’aide des élèvesinvités.Ma croyance, et celle de

beaucoup, que cette enceinte deKamakura était celle qui contenait latombe et les cendres du MaîtreGichin Funakoshi, fut détruite, il y aquelques années, lorsque j’apprisque sa vraie tombe n’était connuepar presque personne et qu’ellen’était donc pas visitée par respect(indépendamment des écoles) pourcelui qui fut le principal père del’évolution géographique de Karaté,

de l’île principale d’Okinawa danstout le Japon et ensuite enOccident. Le véritable endroit oùrepose le Maître Gichin Funakoshiest tout autre, très différent et setrouve à plusieurs kilomètres dedistance.Mes recherches, très

compliquées malgré certainespistes du maître Harada, mepoussèrent à délimiter la zone petità petit. Je me souviens que j’aimême utilisé une fois une équipe dela police japonaise pour exploser lazone « suspecte » et que cette

équipe m’aida le mieux possible. LeBureau des relations internationalesde Yokohama me donna égalementun coup de main que j’ai beaucoupapprécié. Et un ami de l’ambassadedu Japon m’aida également, maismalgré sa bonne volonté, sesrésultats furent erronés. Finalement, mes recherches me

conduisirent à un autre endroit, trèsdifférent. Les autorités du templeconfirmèrent, après avec vérifiéqu’en réalité, je le savais déjà, quela tombe de la famille Funakoshi setrouvait sur ses terres. Il ne restaitplus qu’à trouver le temple, cardans cette région du Japon il existedes dizaines et des dizaines detemples, beaucoup d’entre eux toutpetits et méconnus, y compris pourles habitants de la région. Je mesuis souvenu que le Maître FumioDemura était de Yokohama et je luiai donc demandé de m’aider,mais… dans ce cas, ce lui futimpossible, me dit-i l , du faitprécisément de la grande quantitéde petits temples dans la région. Jen’allais cependant pas me rendrepour autant… Cela m’a toujoursparu un thème intéressant, corrigerl’erreur historique qui existait depuisles années 50 sur l’endroit oùrepose le Maître Funakoshi.Bien que, comme le savent les

lecteurs, j’appartienne à l’écoleWado Ryu, à laquelletechniquement je me consacre(mais les influences logiques desautres écoles me paraissent

Karaté

NOM PARENTÉ AVEC GICHIN DATE DE LA MORT ÂGE

Shoto Gichin Funakoshi 26 avril 1957 89 ansGozei Esposa de Gichin 4 août 1947 71 ansYoshihide (Giei) Hijo mayor de Gichin 2 mars 1961 71 ansFuku Esposa de Giei 10 novembre 1968Ichiro Hijo de Giei 10 août 1996 66 ansDaisuke Hijo de Ichiro 10 novembre 1968 2 aansAkiko * Esposa de Ichiro

*Akiko Funakoshi, l’épouse d’Ishiro Funakoshi vit toujours actuellement, maisson nom est gravé sur la tombe où elle reposera après sa mort à côté de sonépoux et de son jeune enfant.

TOMBE VÉRITABLE DE GICHIN FUNAKOSHI

« Mais pour enrevenir à mes

recherches, aprèsavoir réduit les

possibilités à deuxendroits séparésde 30 kilomètres,

j’ai finalementtrouvé de ce que je

cherchais. J’avais enfin mis ledoigt sur l’endroit

exact. ! »

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enrichissantes pour moi et mesélèves), le Maître Funakoshi m’atoujours paru être quelqu’un à quinous devons tous beaucoup. Il abeaucoup souffert dans la vie etfaire connaître le Karaté était sonrêve, un rêve qu’il réalisa au-delà dece qu’il aurait pu imaginer. Il ne fautpas oublier d’autre part, queFunakoshi fut l’un des trois experts(et même le premier d’entre eux) quienseigna le Karaté au créateur duWado Ruy, Hironori Ohtsuka. Lesdeux autres furent Choki Motobu etKenwa Mabuni. J’éprouve pour tousles trois un grand respect (ainsi quepour les anciens maîtres deKaraté… et pour presque toutes lespersonnes).La relation de Gichin avec ces

maîtres était inégale. Il avait unrespect évident et admirait Mabuni(il envoya son fils Yoshitaka étudieravec lui) et une admirationtechnique et une bonne amitié avecOhtsuka (qui diminua en partie avecla jalousie de Yoshitaka). AvecMotobu, la chose était différente.Bien qu’une relation discrètementcorrecte existât entre les deux,Choki Motobu manifestait uneantipathie évidente pour Funakoshi.Il y avait deux raisons principales àcela : l’une, l’opinion contraire quetous deux avaient en ce quiconcerne la pratique du combat

libre et l’efficacité des techniques etl’autre, le fait que dans un article dumagazine Kingu en septembre1925, à propos des exploits de ruede Motobu, les responsables setrompèrent et utilisèrent le visage deFunakoshi pour l’un des dessinsd’illustration.Mais pour en revenir à mes

recherches, après avoir réduit lespossibilités à deux endroits séparésde 30 kilomètres, j’ai finalementtrouvé de ce que je cherchais.J’avais enfin mis le doigt surl’endroit exact. On accède au temple en grimpant

une pente courte, mais trèsescarpée, après avoir abandonné laroute parcourue à pied depuis lepetit village où nous a déposé letrain. À gauche des bâtiments dutemple, il y a un petit cimetière dontune partie grimpe sur la colline. Enface de lui et en haut, face àquelques tombes, un bosquet debambou d’une grande beauté nousmontre les troncs que cette planteest capable de développer en trèspeu de temps si les conditions sontappropriées. Au début, j’ai essayé de trouver la

tombe par moi-même, maisfinalement, j’ai eu besoin de toutel’aide possible. Le moine chargé dutemple et de son cimetière m’areçu, accompagné de son épouse.

I l s’agit de Benshu et ShokouMochizuki. Il m’a généreusementaidé et a traduit pour moi tous lesnoms gravés sur la pierre tombale(tous des proches de la famille deGichin). En réalité, je connaissaisdéjà ces noms, mais sa traductionm’a permis de les confirmer. Les cendres de Funakoshi avaient

enfin été unies à celle de sonépouse Gozei. Après avoir été tantd’années séparés par la distancegéographique et les circonstances,ils étaient enfin réunis dans unpaisible petit cimetière, à l’intérieurdes terres d’un temple bouddhisteretiré. Presque pas de fleurs, ni devisites… Funakoshi repose bien loinde la célébrité, dans une tombeperdue, cachée, secrète et intime.L’endroit de la tombe fut choisi pourla grande amitié qui unissaitFunakoshi à celui qui occupe latombe contiguë.Le couple Moshizuki a une école

de bouddhisme dans le temple qu’ildirige. Ils m’ont raconté, enchantéset très fiers, que l’un des grands-pères du couple était ami de Gichin.Ils nous ont comblé d’attention etparaissaient n’avoir pas envie denous voir partir le moment venu. Ilme fut également diff ici le dem’éloigner de cet endroit.Quand j’étais sur le point de

découvrir la véritable tombe de

Reportage

DESCENDANTS DE GICHIN FUNAKOSHIGICHIN

GOZEI

SANAE

AKIKO

KUNIKO YOSHIKAZU MICHIO YUKIO

KITAGAWA

YOSHIYUKI

NAKAGAWA OZAWA NIKIMORITA KAZUKO Adoptado

YOSHIHIDE (GIEI)

FUKU

NOBUKO ATSUYA DAISUKE KENJI

YOSHIO

ESHI

UTO

HIRASHIKI

YOSHITAKA (GIGO)

FUJIKO

TSURU

MORITA

iCHIRO

SAKAI

KATSU

SHITZUKU SADAKO KIMIKO HIDEKO

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Fuankoshi, j’avais en tête l’idée de partager et de faireconnaître l’endroit exact, car cela pouvait intéresserbeaucoup de personnes de la lignée de Funakoshi.Mais une fois dans cet endroit sacré, mes idéess’éclaircirent et j’ai senti que Funakoshi était bientranquille ici, dans ce havre de paix, éloigné de touteagitation importune et qu’il valait peut-être mieux nepas révéler l’endroit exact. Si certains souhaitaientvraiment visiter l’endroit, je pourrais en privé leurdonner les indications opportunes, mais… sans unfolklore hors de propos.Il m’a toujours paru juste de rendre hommage aux

grands maîtres disparus (je l’ai également fait quand ils

étaient en vie pour ceux que j’ai connus). J’ai connu laplupart des importants maîtres de Karaté encorevivants, dans leurs dojos, chez eux, dans leurambiance, mais les tombes peuvent également êtreintéressantes, car ce sont des endroits où, si l’on aassez de sensibilité, on peut sentir l’esprit de seshabitants et fusionner avec leur énergie. Je mesouviens avoir passé, il y a 20 ans, de longs momentssur la tombe du Maître Hironori Ohtsuka. Il y en eutd’autres ensuite (Nakayama Masatoshi, OyamaMasutatsu, Sasakawa Ryoichi…) que je présenteraipeut-être un jour aux lecteurs. Napoléon disait : « Il estbon d’ouvrir parfois les tombes pour converser avec les

Karaté

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morts. » Et cela ne veut bien sûr pas dire que je neprête pas aux vivants l’attention qu’ils méritent. Je dois dire que mon objectif n’est pas d’écrire des

articles, des livres, etc. Mon principal objectif, c’estd’explorer les profondeurs et les curiosités du Karaté,comme un complément intéressant pour ma pratique.Ensuite, je partage ces recherches avec d’autres quecela pourrait intéresser. Ce n’est pas le but ultime, maisune conséquence postérieure secondaire. Je ne fais pasces recherches pour écrire, je le fais pour le plaisir deconnaître les choses en profondeur. Ensuite, pour queces recherches soient plus profitables… je les partage. Que les lecteurs ne m’en veuillent pas de ne pas

révéler l’endroit exact de la véritable tombe de

Funakoshi Sensei. Il semble que le désir de la famillesoit de ne pas en faire un endroit trop visité. Mon amiYumiko m’expliqua que les Japonais croient, parfoispeut-être avec raison, que les visiteurs ne vont pasrespecter suffisamment l’endroit du repos éternel, ils serésistent donc à révéler celui de certains personnages.Je crois que ce problème cependant ici n’existerait pasétant donné le peu d’intérêt que ces thèmes suscitentchez les karatékas actuels, y compris les maîtres et leshauts grades, mais quoi qu’il en soit, je respecteraicette manière de penser. J’aimerais terminer avec unephrase de Thomas Campbell qui dit : « Vivre dans lescœurs que nous laissons derrière nous, c’est ne pasmourir. »

Reportage

En haut : En-tête de la tombe de Gichin Funakoshi. En bas : Mochizuki, le moine du petit temple bouddhiste où repose en réalité Gichin Funakoshi.

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aste sujet donc, sinon gageure, que de vous présenteret de vous donner envie d’apprendre la Self Féminineissue du Self Pro Krav ou SPK. Mon intention n’estpas de l’aborder d’un point de vue philosophique,psychologique ou conjoncturel mais de rester dans leréalisme des agressions communes dont peuvent faire

l’objet les femmes. Force est de constater, dans un souci de véritéet sans aucune discrimination, qu’il existe une différence notoireentre les qualités physiques des hommes et des femmes. Cettedifférenciation joue-t-elle en défaveur du genre féminin ? Certes,ces dernières sont moins machistes et donc plus conscientes deleurs possibilités ainsi que de leurs limites. En d’autres mots plusréalistes face au danger. Par ailleurs, pour se sortir d’une agressionviolente, elles ont moins de scrupules pour riposter sur les zonesgénitales de l’homme, pour gifler ou pour mordre. Atout ouhandicap, la question ne se pose plus au moment de l’agression ettoute théorie en la matière est superflue. Soyons donc seulementréalistes face au danger de la rue et de la brutalité des agressions.En général, les femmes ne se font pas agresser de la même

façon qu’un homme car les motivations sont souvent différentes.Les agresseurs s’en prennent beaucoup plus à sa personne en tant

SELF DEFENSE ANTI AGRESSION POURLES FEMMES

METHODE NOVATRICE DU SELF PRO KRAV

« De plus en plus de femmes cherchent àsavoir se défendre »La crainte et la peur constituent-elles le

ferment de la self défense ? N’est-ce qu’unphénomène passager à vocation seulementcommerciale ? Est-ce encore, tout comme ledisent certains penseurs de salon, que lesentiment d’ insécurité crée cetteappréhension de l’agression. Autrement ditles affres de la société et son cortègemédiatique ne sont-ils pas à l’origine de cettegangrène d’auto défense ? Qui détient lavérité si vérité existe en la matière. De toutefaçon, soyons très pragmatique et traitons cemal, plus ou moins présent chez nombre defemmes qui en subissent des effetssecondaires (insomnies, peur de rester seuleschez elles, de sortir le soir ou de se rendredans certains lieux, nausées, manque deconfiance, et la liste est encore longue).

V

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qu’objet de désir et de convoitise pensant qu’ils sont ensupériorité physique pour y parvenir. La femme n’est pasaussi faible que l’on peut le penser et elle est sans douteplus déterminée qu’un homme. De plus, elle disposed’atouts physiques inhérents à son sexe qu’elle doit savoirutiliser s’il faut se sortir d’une situation périlleuse. Il ne leurreste plus qu’un entraînement réaliste, à base de mises ensituation, pour les préparer à se sortir d’un mauvais pas.Mais il faut être honnête en

vous prévenant que laméthode n’est pas unerecette miracle, genrebotte de Nevers, et quegrâce à elle, lesfemmes vont devenirinvincibles. Rienn’est jamais sûr,même si l’on estun expert ou unchampion ensports decombat, car onne peutp r é v o i r

l’ impondérable ni dominer les aléas. Restons doncmodeste, car la fuite, sans perdre l’honneur, restera lapremière et l’ultime solution à privilégier mais, lorsque cetteoptique sera impossible, la méthode pourra alors être utile.Pour le Capitaine Jacques Levinet, fondateur du Self Pro

Krav, module féminin, et auteur d’un livre sur la méthode,que se passe-t-il lorsqu’une agression est imminente ?

Cette phase est capitale pour la marche à suivre. Sajuste appréciation déterminera le succès ou

l’échec de la mise en pratique de notreméthode. Mais comment arrive-t-on àjauger une situation de stress ? Il fautexercer notre esprit à unegymnastique cérébrale relativementsimple en se posant les questionssuivantes pour gérer la crise :Pourquoi ? Quand ? Où ? Comment? Combien ?

Motif de l’agressionL’agresseur exige de

l’argent ? Si le danger deperdre la vie est important,

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mieux vaut céder tout en prenant la peine de recueillir le maximum d’indices de description pouvant le confondreultérieurement. S’il s’agit d’une agression sexuelle, votre honneur, mais jamais votre vie, vaudront la peine que vous ne vouslaissiez pas faire. Enfin, en cas d’acte de violence gratuite, le degré de dangerosité vous ferapencher dans l’action ou la fuite si les risques de séquelles sont trop grands.

Moment de l’agressionLa scène peut se passer de jour, auquel cas la visibilité vous

permettra de mieux identifier le ou les agresseur(s) (physique,nombre, etc.), ainsi que les issues de sortie opportunes. Aucontraire, si elle se déroule la nuit, inutile de dire que vousn’aurez pas autant d’informations que dans le premiercas, mais le timbre de voix de l’agresseur sera unélément non négligeable. Les conditionsatmosphériques plus ou moins difficiles (pluie, neige,vent, chaleur) jouent également un rôle du fait, parexemple, d’une chaussée glissante ou d’une chaleurétouffante, notamment en cas de course poursuite. Nousdéveloppons des entraînements dans la semi pénombre oudans une situation

Self-défense

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de fatigue pour s’habituer à cescirconstances particulières.

Lieu de l’agressionSi la scène se passe en milieu ouvert

(voie publique), il vous sera peut-êtrepossible, mais sans aucune certitudecar la lâcheté est de mise dans ces cas,de compter sur l’entourage immédiatpar des cris dûs à l’extériorisation devotre rébellion. En revanche, si lescénario se déroule en milieu fermé(appartement, endroit privé), vousdevrez uniquement compter sur votreforce intérieure et votre lucidité pourvous sortir de ce mauvais pas. La scènepeut également se dérouler dans unendroit sensible (cité, stade,manifestation) ou dans une zone àrisque (grande surface, zonecommerciale). Dans ces cas-là, lemouvement de foule et la multitude desagresseurs seront à prendre en compte.Ce genre de situation exige plus deméfiance et de flair, la bravoure n’étantpas l’apanage des témoins des délits.

Atmosphère de l’agressionIl faut s’habituer à la configuration

environnementale du l ieu del’agression. Un endroit désert vousobligera à avoir une vue ample à 360°pour vous appuyer sur un élémentanodin (sable, eau, bout de bois,pierre, chaise…) qui pourrait vousaider à riposter. La foule, à défaut devous épauler, peut vous abriter et voussoustraire à l’assaillant. La prise encompte de la dangerosité apparentedu ou des agresseurs (armes à feu ouarmes blanches) constitue aussi unedes clés du « Comment ? ». Enfin,les issues de secours seront toujoursvotre principale préoccupation pourentreprendre une fuite.

Auteurs de l’agressionLe nombre d’attaquants est

déterminant pour se positionner àdéfaut de pouvoir s’enfuir. Vous devrezvous placer toujours aux extrémités dugroupe pour entamer une premièreriposte pour faciliter votre fuite dès

que possible. Savoir décrire son ouses assaillants est aussi un volet del’entraînement du Self Pro KravFéminin, fort utile pour retrouver le oules auteur(s) du délit et commencer àréparer votre préjudice moral etphysique. Le schéma type de nosexercices commence par ladétermination du sexe, du typeethnique, de l’âge apparent, de lataille, de la corpulence, de la couleur etde la coupe de cheveux, des signesparticuliers (crâne rasé, barbe,moustache, démarche), des vêtementset de leur couleur, du port de lunettesde vue ou de soleil, du timbre et del’accent de la voix, ainsi que d’unlangage particulier. À cela, i l fautajouter la direction et le moyen de fuitedu ou des agresseurs. Pour le fondateur du Self Pro Krav

ou SPK, l’agression commencesouvent par une phase brutaled’insultes ou de commandements. Undialogue inévitable s’instaure alors.C’est ce rapport que nous mettons enplace, dans nos cours pour habituerles femmes à cette problématique quis’articule autour des points suivants :respiration, langage, mensonge,intonation de la voix.

La respirationSans une respiration maîtrisée, pas

d’action possible. On ne respire pas defaçon naturelle dans les cas deviolence. Notre discipline privilégie larespiration abdominale, qui permet decentraliser son inspiration dans larégion du ventre, afin de gérer sonstress et de ramener l’énergie vers lesol. La finalité est de « coller au sol »et de puiser l’énergie tellurique, au lieude venti ler l ’air par les poumons(respiration pulmonaire) ce quiprovoque une perte d’équilibre et deréactions.

Le conseil de l'expertVoici la respiration à adopter en cas

d’agression : inspiration longuepulmonaire par le nez bouche fermée,blocage abdominal de l’air boucheouverte, expiration lente abdominalepar la bouche lors de la phasedialogue, expiration sèche par labouche sur le temps de la riposte,relâchement et reprise de l’inspirationpulmonaire, pour une venti lationmaximale, une fois le danger éloignéou pendant la fuite. L’entraînementpermet d’y arriver progressivement, et

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les résultats sont spectaculaires, notamment au niveau de laconfiance. A contrario, une mauvaise respiration réduit lechamp visuel de la victime : c’est l’« effet tunnel », bienconnu des professionnels. On ne maîtrise plus son corps,on ne saisit plus les opportunités de la fuite ou de la riposte,on focalise son esprit. Le résultat est un immobilismeannihilant toute volonté d’agir. Notre méthode aideconsidérablement les femmes, en général plus douées queles hommes pour les changements de rythme respiratoire.Une mauvaise respiration est donc synonyme de visionrétrécie, de déséquilibre et d’impuissance. Une crise affolele souffle et induit l’affolement.

***Des stages réguliers pour les femmes et des formationsfédérales pour devenir instructeur sont assurés par l’expertau sein de la Fédération International de Self Défense et dePolice Training Jacques LEVINET (AJL).

***Un coaching personnalisé et une formation en ligne enplusieurs langues par le Capitaine Jacques Levinet estégalement disponible sur demande.

[email protected] web – www.selfdefensepourlesfemmes.com

Tél. +33.467.075.044

Self-défense

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Le DVD «Krav Maga Recherche etDéveloppement» est né de la volonté de 4spécialistes du Krav Maga et des sports decombats, Christian Wilmouth et FaustinoHernandez, Dan Zahdour et Jérôme

Lidoyne. Ces derniers sont à ce jour à latête de plusieurs clubs et d’un

groupe d’une vingtained’instructeurs et moniteurs

multi-disciplines allant duKrav Maga au MMA. CeDVD n’a pas pour but demettre en avant, ni unenouvelle méthode ni uncourant spécifique deKrav Maga. Il s’agitjuste là, de présenterun programme de KravMaga axé sur

l’importance du«contenu» et le partage

de nos e

REF.:KMRED1

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Lorsque je marchais la nuit dans les rues, ma main dans la main demon père, et que je voyais passer le fameux « sereno »*, un hommequi donnait une sensation de sécurité et de tranquillité, c’était uneautre époque. Actuellement, malheureusement, nous avons évoluévers des jours plus conflictuels et il serait imprudent de se promenerla nuit dans beaucoup de nos villes. Et maintenant, alors que nousavons besoin des arts martiaux plus que jamais, ils deviennent desarts inefficaces ! Quand nous entrons dans un dojo pour apprendreun art martial, nous n’avons aucun intérêt à apprendre une manière depenser que nous ne sommes pas allé chercher. Pourquoi nousefforçons-nous de pénétrer la culture japonaise quand les Japonaiseux mêmes veulent ressembler aux Européens et aux Américains ?En Occident, on vit bien et nous devons être conscients de cela. Laculture orientale tout comme la culture occidentale a ses pours et sescontres et l’Aïkido aussi bien sûr.

Vous êtes-vous demandé un jour combienl’Humanité avait évolué au cours de l’histoire ?Qu’en serait-il de nous sans cette évolution ?Serions-nous toujours en train de sauter debranche en branche, étonnés par le feu ? Sansévolution, la vie n’existerait pas. Et je me suisposé une autre question. Pourquoi l’Aïkido nepourrait-il pas évoluer ? Éclaboussé par l’opinionde nombreux « experts », l ’art martiald’O’Sensei toujours été catalogué de « traditionnel », quand, contrairement à ce quel’on dit, le traditionnel ne serait même pas leDaito Ryu de Sokaku Takeda, car il provientd’arts martiaux japonais très anciens, quand l’artmartial était utilisé pour survivre, tout comme ceque pratiquait et voulait Ueshiba en son meilleurmoment : « un art pour la guerre ».

Aïkido

Alfonso Longueira 8e dan Aïkidowww.aikido-longueira.com© www.budointernational.com

Texte :

Photos :

Tradition et évolution dansl’Aïkido

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Longueira Ryu

« L’Aïkido est un artmartial très efficace

pour la défense, la nôtre et celle de

ceux qui nousentourent, mais pourque cette défense

soit possible, nous devons le

pratiquercorrectement. »

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Aïkido

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La mauvaise réputation qui a gagné l’Aïkido a poussé les gens à chercherd’autres arts martiaux devant l’inefficacité qui l’a envenimé durant toutes cesannées. Un art de la paix, oui, mais je dirai à tous les « puristes » et « traditionalistes » que, tel que le dit sagement la tradition : « Si tu veux lapaix, prépare la guerre ». Et c’est ce que je prédis dans mon Aïkido et ceque nous devrions tous pratiquer si nous voulons que cet art martial évolueet qu’il le fasse comme il faut, contrairement à ce se passe en Espagne(même si c’est partout pareil), où l’on essaye de nier cette évolution (bien qu’il

en existe une, mais qui n’est pas correcte). Car on ne peutappeler évolution le fait de voir un 1er, un 2e ou un 3e dandonner cours sans la direction d’aucun maître, autrementdit sans que le maître ne se rende à son dojo au moinsdeux ou trois fois par semaine au lieu de déclarersuivre l’un ou l’autre maître, alors que ce qu’il fait,c’est simplement se rendre une fois par an à unstage de ce maître tout en se croyant capablede donner cours et prétendant, pour avoirparticiper à un stage, être les disciples dumaître dont il est le délégué. Que croit-ildonc ce maître ? Que durant le reste del’année, quand il ne participe pas auxstages, O’Sensei, d’où qu’il se trouve, luienvoie sa sagesse simplement parce qu’ilse considère comme un maître. Nousrevenons à la même chose, l’Aïkidos’apprend par la pratique, comme disaitO’Sensei, et pas en dormant, commele font certains.

Longueira Ryu

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Longueira Ryu

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Puisque nous parlons d’évolution, nous devons parlerobligatoirement de l’efficacité de l’Aïkido, qui a évolué aucours du temps et pas précisément vers un art martial.

À propos de l’efficacité de l’AïkidoL’Aïkido est un art martial très efficace pour la défense,

la nôtre et celle de ceux qui nous entourent, mais pourque cette défense soit possible, nous devons le pratiquercorrectement. Pourquoi quarante mouvements quand unseul suffit ? À part une totale perte de temps, nousprolongeons notre vulnérabilité en négligeant d’autresagresseurs possibles. Et pas seulement cela, nouspermettons en plus la récupération de l’équilibre de notreadversaire et nous lui laissons la possibilité d’attaquer denouveau.On dit que l’Aïkido est un art martial qui est utilisé pour

dissuader l’adversaire. Je suis tout à fait d’accord ! Maispour cela, nous devons employer un Aïkido décisif etefficace. Mais, bien sûr, ça dépend si on s’inscrit à uncours d’Aïkido pour apprendre un art martial et à nousdéfendre avec lui ou si nous cherchons plutôt unegymnastique. Prenant comme priorité le raccourcissement des

techniques, la chose suivante qui se pratiquenormalement dans le reste des arts martiaux, sauf enAïkido, est l’usage d’attaques réelles, afin de pouvoirainsi être prêts pour des situations « délicates ». À quoicela sert-i l de mémoriser que l’Aïkido permet dedissuader l’adversaire si nous ne savons pas commentpeut nous attaquer un individu fou furieux et prêt à tout ?Apprenez et pratiquez donc en donnant tout ce que dontvous êtes capables et toujours en vous souvenant quevous êtes en train de pratiquer un art martial et que sivous devez souffrir un dommage quelconque, mieux vaut

Aïkido

« Pourquoi quarante

mouvements quand un seul suffit ? »

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que ce soit au dojo, où vous pouvez voir ce dont vous êtes capables et corriger vos erreurs, que dans larue où un mauvais coup ou une arme peuvent être la dernière chose que vous voyiez. Préparez-vouspour n’importe quelle situation, n’importe quelle réaction de l’adversaire, entraînez-vous durement, pasbrutalement, mais sans craindre la douleur qui est en fin de compte un concept hypocondriaque.Comme l’efficacité est un concept un peu « abstrait », les différents points de vue qui peuvent surgirchez différentes personnes ont donc permis que l’Aïkido d’O’Sensei ait évolué vers différents stylesd’Aïkido suivant les goûts de chaque personne.

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Longueira Ryu

...”yo creo (a diferencia de

que la Aikikai) queel resto de estilosde Aikido no dejande ser diferentesversiones (segúnsus fundadores)de un mismo

Arte”

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À propos des différentsstyles d’Aïkido

En voyant le développement del’Aïkido de ces dernières années, nousdevons être en partie reconnaissantsenvers les grands maîtres qui se sontformés à l’école d’O’Sensei. Les élèvesd’O’Sensei essayèrent de préserverl’efficacité de l’Aïkido. Comme le fitUeshiba lui-même avec le Daito Ryu,ils cherchèrent une autre manière depratiquer et créèrent un style propre.C’est le cas de maîtres comme GozoShioda ou Minoru Mochizuki, qui ontcréé leur propre méthode. Elles ont étécataloguées comme n’étant pas del’Aïkido par intérêt de l’Aïkikai quiannonça que seul l’était celle qui étaitpratiqué à l’Aïkikai. Bien sûr, chacunest libre de faire ce qui lui plaît, ycompris discréditer de grands élèvesd’Ueshiba dont tout le monde sait quesans eux, l’Aïkido n’aurait pas franchiles frontières japonaises. Et bien sûr, ilssont également libres de ne pas parlerd’autres grands maîtres qui tombèrentdans l’oubli à la suite de « l’hérésie »,comme dit le « haut commandement», comme c’est le cas de Tadashi Abeque j’admire beaucoup. C’est unhomme avec des principes, d’aprèsmoi, un véritable samouraï, un hommequi n’hésita pas à tout abandonnerpour suivre ses idéaux, les conceptsque lui avaient enseignés son maîtreadoré (comme il disait) et pour lesquelsil était entré à l’école d’O’Sensei.Comme tout le monde est libre de

croire et d’agir, je crois, contrairement à ce que dit l’Aïkikaiqui affirme que c’est un autre art martial, que le reste desstyles d’Aïkido ne sont rien d’autres que différentesversions de leur fondateur respectif d’un même art martialet que, malgré leurs différences techniques, ils ont tous deschoses en commun : promouvoir la pratique de l’artmartial, en particulier de l’Aïkido, d’une vie saine, etrecourir à la violence seulement lorsqu’il n’y a pas d’autreissue. Chaque style d’Aïkido possède une étincelle demaestria de chacun des élèves d’O’Sensei et montre lavision qu’ils avaient de l’Aïkido quand ils entrèrent pour lapremière fois au dojo d’Ueshiba. Les perdre et les mépriserserait dès lors une perte de culture. Un acte détestable, enfin de compte, et qui fait preuve d’un seul intérêt : l’argent,indigne de « l’art martial de la paix » que prédiquent leursprédicateurs.

Aïkido

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Cela dit, pourquoi tant de rivalité entre les styles ? L’undit que le sien est le meilleur, l’autre que celui du voisinn’est pas de l’Aïkido… Pourquoi ? Ne voyons-nous doncpas que plus il y a de variété, plus il y a de possibilité dechoix d’un style qui s’accorde le plus avec nos habiletésphysiques, nos goûts ou nos préférences ? Pourquoi unetelle rivalité quand, généalogiquement nous remontonstous aux enseignements d’O’Sensei ? Qu’est-ce que çapeu bien faire que Koichi Tohei veille plus développer le Kiou que Minoru Mochizuki s’incline vers un Aïkido plus dur? Ils viennent tous d’une même école, l’école d’O’Sensei.Sans oublier que ceux qui critiquent sont ceux qui ont leplus profité des enseignements de ces visionnaires del’Aïkido, car lorsque ceux qui maintenant gouvernent et secroient importants n’étaient rien, ces grands maîtresétaient l’Aïkikai.Beaucoup d’entre nous devraient apprendre de nos

voisins les karatékas, qui, dans une même organisationréunissent tous les styles de Karaté existants et font, detous, la même promotion, permettant que ce soit lapersonne qui entre pour la première fois dans un dojo quichoisisse le type de Karaté qui l’intéresse. Est-ce que

nous ne nous rendons pas compte que du fait de cesinfluences, nous ne pouvons pas choisir un style d’Aïkidolibrement et briller de la même manière que sur un terrainqui nous plaît ? C’est un choix que j’ai toujours permis àmes élèves, ainsi que de participer à tous les stagespossibles des différentes disciplines. Et je ne m’inquiètepas que l’élève en question change de style (je l’aitoujours fait sans piège ni tromperie) car s’il le faisait, ilaurait ma bénédiction. Je prendrais congé en buvant unverre avec lui et je me réjouirais humblement que cettepersonne soit heureuse, car c’est ainsi que devraient agirtous ceux qui se déclarent des maîtres.Cette complicité entre les styles n’est pas une nouvelle

formule pour faire pousser les cheveux que j’auraisdécouverte, ni quelque chose de nouveau qui aide àpromouvoir l’Aïkido. La complicité entre les styles est unechose qu’aurait désirée O’Sensei lui-même, même si celadérange, comme le montre une scène que connaissentbien ceux de l’Aïkido Yoshinkan et qu’essayent d’oublierceux de l’Aïkikai, quand au cours d’une démonstrationd’Aïkido et d’autres disciplines, coïncidèrent O’Sensei(représentant l’Aïkido) et Gozo Shioda (pour le Yoshinkan

Aïkido

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Dojo). Au début de la démonstration,Ueshiba s’assit seul, en tant quefondateur de l’Aïkido, et Gozo Shiodaà l’endroit des élèves avancés. MaisO’Sensei, malgré les différents quel’on affirmait qu’ils avaient, l’appelalorsqu’i l le vit pour qu’i l viennes’asseoir à côté de lui en tant quecréateur du Yoshinkan Aïkido, salueret commencer la soirée. C’est quandmême incroyable que l’humilité dufondateur l’incitait à vouloir que lesdifférents styles d’Aïkido viventensemble et qu’avec notreprépotence, nous osons le refuser. Iln’y a pas plus aveugle que celui quine veut pas voir ! Même O’Senseivoulait laisser comme successeurMinoru Mochizuki au lieu de son filsKissomaru. Qui affirme qu’Ueshibane voulait pas la dureté ? Tirons nospropres conclusions.Sans autres préambules sur ce

thème, courage, ne vous enflammezpas avec de la pratique de premier

maître que vous voyez, cherchez etétudiez celle qui vous convient lemieux. Et quand vous l’aurez trouvée,continuez de pratiquer également avecd’autres, apprenez de leur perspectiveet adressez-vous au maître que vousavez choisi pour qu’il vous donne latouche finale, tout comme je l’ai faitavec mon mentor, Igor Correa (élèvede Minoru Mochizuki et Tadashi Abe).Si votre maître ne vous le permet pas,continuez de chercher, c’est unmauvais maître.Pour terminer, je vous dirai de vous

entraîner le plus possible, de suivrevos propres idéaux. Ne laissezpersonne s’interposer, même s’ils’agit de tel ou tel maître. Libérez-vous des formes ou des styles,veuillez à approfondir ce que vousétudiez et à ne pas promouvoir l’unou l’autre maître. Veuil lez àpromouvoir l’Aïkido en général.Souvenez-vous, lorsque vous

pratiquez, des grands maîtres qui ont

tout donné pour qu’aujourd’hui nouspuissions pratiquer l ’Aïkido etessayez de le pratiquer avecaffection et courage comme ils lefirent. Comme le dit un jour MinoruMochizuki, « les arts martiauxjaponais ne sont pas seulement lepatrimoine des Japonais, mais detoute l ’Humanité ». Je vousencourage donc à la pratique, àsuivre votre voie, à l ’évolutionchaque jour et j’espère que notrepratique de l’Aïkido pourra nousréunir en tant qu’élève ou professeur,bien qu’en toute humil ité, dansn’importe quel dojo du monde. Àbientôt.

* N.d.T.: Personnage maintenantdisparu, le “sereno” fut très populaireen son temps (années 50 et 60). Ilétait chargé de veiller durant la nuitsur une partie de la ville. Il annonçaitégalement l’heure et possédait lesclés de tous les immeubles.

Longueira Ryu

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Aïkido

“¿Qué más daque Koichi

Tohei quisiesedesarrollar masel ''ki'' o MinoruMochizuki se

inclinase por unAikido más duro?Todos han salidode una mismaescuela,

que era laescuela deO'Sensei”

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Ref. 11210Armure Kendo. Japon.

Ref. 11220Armure Kendo. Japon.

Ref. 11160Hakama Japon noir

Ref. 11170Hakama Japon bleu nuit

Ref. 11140Keikogi.

Giacca Blu Marine

Ref. 11109Hakama Noire. Polyester-Rayon

Ref. 11152Veste Aikido blanche.

Coton

10171KyokushinkaiCompétition. Écru. Coton

Ref. 10816Kimono Tai Chi . Gris

Ref. 10630Kung Fu passepoilé blanc

Ref. 10610Kung Fu boutons Blancs.

Coton

Ref. 10650/51/52Veste de Kung Fu Bleu

Ref. 10671Pantalon de Kung Fu Noir.

Coton

Ref. 10632Kung Fu. Satin Noir.

Liseret rouge

Ref. 10620Kung Fu Wu Shu. Coton

Ref. 10820Kimono Tai Chi.

Entraînement. NoirRef. 10830

Kimono Tai Chi.Entraînement.

Blanc

Ref. 10821Pantalon Tai Chi Noir

Ref. 10815Kimono Tai Chi.

Beige

Ref. 11150Veste d'Aikido blanche

Ref. 10611Veste de Kung Fu noire. Boutons

Noirs.

KOBUDO

Ref. 10870Kimono Tai-chi avec broderie. Blanc

Ref. 10175Ref. 10190

Ref. 10920Kimono Ninja. Noir.

Avec renfort

Ref. 10910

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Ref. 11153Giacca Aikido. Bianca.

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NINJA/PENJACK SILAT

Ref. 10840Kimono Tai Chi.

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Ref. 11145Veste Kendo. Toile spéciale

Japon

Ref. 11141Keikogi.

Ref. 10612Veste Kung fu Blanche.

Boutons Blancs

Ref. 10831Pantalon Tai Chi Blanc

YOSEIKAN/SHIDOKAN

Ref. 11800

Ref. 10640Kung Fu rouge/noir.

Coton

KUNG-FURef. 11231

Tenugui (foulard)

TAICHI

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Ref. 11234Ceinture "Obi" Iaido.

Noir ou Blanc.320cm x 8cm.

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Marco De Cesaris© www.budointernational.com

Texte :Photos :

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Les coups des coudes et des genoux sont un véritablecauchemar pour n’importe quel combattant qui affronteun boxeur thaï. L’entraînement pour perfectionner cettearme est une inversion magnifique pour notre arsenaldéfensif offensif. Malgré son importance, personne n’a,jusqu’à présent, jamais réalisé un travail spécifique avecdes propositions pratiques et concrètes pour développer lapuissance et trouver la correction technique qui permetted’en faire usage sans dégât et sans nous exposer àl’adversaire. Marco De Cesaris est un chroniqueur et collaborateur

fréquent de ce magazine. Il est difficile de le présenter sanstomber dans les évidences et répétitions logiques, mais pourceux qui ne le connaîtraient pas encore, sachez que De Cesarisest l’un des rares Arjan reconnus et respectés en Thaïlande. LeGouvernement et les universités de ce pays ont sollicitéson conseil et ses enseignements à plusieurs occasions.De Cesaris a dirigé la récupération du Muay Borantraditionnel et l’a fait connaître en Occident à traversses livres, ses vidéos et ses cours dans le mondeentier. Maintenant tout le monde parle du MuayBoran ! Il y a seulement dix ans, on s’interrogeaitencore sur son existence… Ces choses arrivent !…Mais dans ce cas, le pionnier a reçu lareconnaissance qu’il mérite et le respect de lacommunauté. Que celui que cela dérange aillevoir ailleurs ! Une fois de plus, De Cesarisprésente un nouveau DVD pour les nombreuxpassionnés d’arts martiaux thaïlandais.

Alfredo Tucci

Les coudes : l’arme définitive

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Les coups de coude, l’arme définitive du Muay BoranLe coup de coude est l’arme la plus redoutée par

tous les professionnels des arts martiaux et dessports de combat. Pour beaucoup, c’est unetechnique trop dangereuse pour être utilisée sur lering dans les combats sportifs et on ne devraitl ’étudier que pour un usage en situation de self-défense. En réalité, les coups de coude sontune véritable « marque de fabrique » pour le MuayThaï. De fait, depuis toujours, les boxeurs thaïs

apprennent à utiliser efficacement les coups decoude en combat et grâce à la pratique continue,ils apprennent à se défendre efficacement de cesattaques, indiscutablement féroces.De fait, le coude, s’il est utilisé correctement, agit

comme un couteau, grâce à sa « pointe aiguisée »formée par l’avant-bras fermement plié sur le bras.Ce « couteau » est très pratique pour effectuerdes attaques qui provoquent facilement descoupures profondes au visage ou à la tête del’adversaire. Mais bien que cet effet soit, pour

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beaucoup, le plus impressionnant, en réalité, les coudesd’un expert de Muay Thaï sont destinés à exécuter denombreuses autres actions aussi bien en attaque qu’en défense.Les coups de coude, de fait, sont entraînés pour

couper, pour perforer les zones osseuses les plussensibles (comme les tempes ou le sternum), pour

rompre (en attaquant les articulations ou les côtes), pourendommager les muscles (des bras et des jambes) etmême pour attaquer les organes intérieurs (reins ou foiepour donner deux exemples classiques).En phase défensive également, les coudes ainsi que

les avant-bras sont capables de créer autour de l’expertde Muay un véritable bouclier protecteur, très résistant

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et diff ici le à dépasser. Avecl’entraînement spécifique desformes Mae Mai traditionnelles, lepratiquant apprend à faire face àtoutes sortes d’attaques de poings,de genoux, de jambes et à denombreuses saisies du cou, desextrémités et du tronc.Pour une étude approfondie, il est

important d’apprendre à classer lescoups de coude suivant la

trajectoire du coup, son usage et ladistance entre celui qui frappe et la cible.Traditionnellement, dans les styles

orthodoxes du Muay ancestral, lestechniques de coude se divisaienten cinq catégories (remarque :beaucoup de techniques quiappartiennent aux cinq typologiespeuvent également être réalisées ensautant) :

• Sok Wiang Lai : Dans cettecatégorie de coups de coude,l’eff icacité des techniques estobtenue grâce à un swing ou coupde coupe rapide et explosif.L’énergie se canalise sur l’épaule etde là se transmet rapidement aubras pour exécuter le coup avec lapointe du coude. L’effet de ce typede techniques, correctementexécutées, est la production de

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lacérations profondes sur le visage del’adversaire. La technique typique de cettecatégorie est Sok Dti ou la coupe diagonale.• Sok Prate : Avec ces coups, en revanche, on

essaye de pénétrer la cible avec un mouvementde tout le corps. Le bras est placé pour formerune typologie d’angles précise entre l’avant-braset le corps et ensuite toute la masse corporelleest violemment projetée vers la cible. L’exemplele plus approprié pour représenter les coups decoude appartenant à cette catégorie est celui dechevalier médiéval qui place sa lance endirection de l’adversaire et ensuite lance tout lepoids de son corps et celui de son cheval contrel’ennemi. La technique typique de ce groupe estSok Pung, le coude pénétrant.• Sok Ti Lom : Dans ce groupe, on classe

habituellement les techniques qui permettent defrapper vers le bas. Dans de nombreusessituations, la manière la plus efficace d’attaquerl’adversaire avec les coudes consiste à lancernotre arme de haut en bas, en utilisant pouraugmenter la puissance du coup une soudaineflexion des genoux (l’exécution n’est pas sifacile). Dans certains cas, il peut être nécessaired’utiliser une partie du corps de l’adversairecomme appui pour effectuer un saut, pourgagner de la hauteur et effectuer un coup encoreplus dévastateur. L’exemple d’école le plus utilisépour décrire les coups de coude de cettecatégorie est Sok Sahb, le coup de coude qui écrase.

« En phase défensiveégalement, les coudesainsi que les avant-brassont capables de créerautour de l’expert deMuay un véritablebouclier protecteur,très résistant et

difficile à dépasser. »

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• Sok Soey Kum : Quand la distance estparticulièrement réduite et l’adversaire assezmalin pour nous saisir, les combattants les plusexperts maintiennent la garde haute, plientlégèrement les genoux et frappent vers le hautavec le coude, dans un rapide coup de fouet.Les coups de ce genre appartiennent à lacatégorie que nous sommes en traind’analyser. Comme il est très difficile dedévelopper de la puissance avec cesmouvements, il est fondamental d’apprendre àutiliser tout le corps dans l’exécution du coupde coude, partant du mouvement des jambes,continuant avec une poussée des hanches etla contraction rapide des muscles du dos pourarriver ensuite à l’ intervention de lamusculature de l’épaule, dernier maillon de lachaîne cinétique du coup. L’exemple typiqueest Sok Gnad, la coupe verticale.• Sok Glab Lang : La dernière catégorie de

coups de coude est étudiée pour frapper unadversaire qui s’approche de nous par derrière

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ou pour envoyer un coup vers l’avant enprofitant de la rotation du corps. Dans lesdeux cas, la rotation rapide des hanches etl’intervention de la puissante musculature dudos classent les coups de cette catégorieparmi les armes les plus dévastatrices del’arsenal du combattant de Muay Thaï. Lestrajectoires et les angles d’exécution de cetype de coups de coude peuvent variersuivant la position de l’exécuteur par rapportà l’adversaire, la cible choisie, la distanceentre les deux combattants et les actions quiprécèdent le coup lui-même. L’exemple leplus connu de coups de coude de ce typeest Sok Glab, le coude vers l’arrière.Pour entraîner correctement les coups de

coude, la première étape consiste à exécuter

« Pour une étudeapprofondie, il est

important d’apprendreà classer les coups de

coude suivant latrajectoire du coup,son usage et la

distance entre celui quifrappe et la cible. »

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ces techniques à chaque séanced’entraînement et en particulier aucours du Dtoi Lom, le shadowboxing, moment idéal pourperfectionner l’exécution des coupsen mouvement. Dans l’Antiquité, enThaïlande, on complétait cettephase fondamentale avec lapratique des coups de coude dansl’eau (dans une rivière) pourdévelopper harmonieusement toutela musculature du tronc et des bras

qui intervient dans l’exécution desdifférents coups de coude.La deuxième étape est

l’entraînement avec le maître qui,uti l isant les paos (thaï pads oupattes d’ours), apprendra à l’élèvel’exécution des attaques contre unecible mobile. Attaques, défenses etcontre-attaques doivent se fondreharmonieusement et de manièrediscontinue. L’entraîneur devra pourcela faire en sorte que le pratiquant

développe un choix juste du temps,ainsi que le sens de la distance pourparvenir à serrer l’adversaire en lesaisissant et en le frappant le plusefficacement possible.Le complément indispensable au

cours de cette étape de lapréparation est la pratique descoups au sac lourd, nécessaire pourmettre le coude en condition etsurtout pour augmenter la puissancedes coups en distance très courte. Il

« Le coup de coude estl’arme la plus redoutée partous les professionnels desarts martiaux et des sports

de combat. »

« Les coups de coudesont une véritable marque

de fabrique pour le Muay Thaï. »

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convient de faire remarquer que,traditionnellement, la mise encondition des coudes étaiteffectuée en frappant de manièrerépétée une noix de coco, jusqu’àla rompre en deux avec la pointedu coude.Finalement, l ’application

contrôlée des coups de coudedevra toujours être faite avec uneprécaution extrême au cours desséances de combat au corps àcorps et, pour les techniques lesplus dangereuses, ens’entraînant avec un partenaire

aux formes de Mae Mai. Aveccette structure d’entraînement,qui est en même temps uneforme consolidée de compétitionde Muay Boran, il est possible deperfectionner un grand nombred’actions rarement exécutées aucombat (et leurs défensesparticulières), ce qui augmenterarapidement le bagage techniquede chaque pratiquant de l’artsiamois, un bagage que vousaurez vraiment envie decompléter du point de vuepurement martial.

« Pour entraîner correctement lescoups de coude, la première étapeconsiste à exécuter ces techniquesà chaque séance d’entraînement et

en particulier au cours du Dtoi Lom, le shadow boxing. »

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De Cesaris est l’un des rares Arjanreconnus et respectés en Thaïlande.Le Gouvernement et les universitésde ce pays ont sollicité son conseilet ses enseignements à plusieursoccasions. De Cesaris a dirigé larécupération du Muay Borantraditionnel et l’a fait connaître enOccident à travers ses livres, sesvidéos et ses cours dans le mondeentier.

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I l est clair que certaines choseschangent. Au cours des dernières années,le monde du W ing Chun a subi deschangements importants dans tous lesaspects. Au fond, c’est assez normal, sil’on étudie l’étonnante croissance du stylequant au nombre de pratiquants etd’écoles dans le monde. Il nous fautconsidérer un détail que je mentionne dansmon premier l ivre (Alto Nivel. BudoInternational). Vers 1965, il n’y avait pasplus de cinquante pratiquants de WingChun dans le monde entier. Si l ’onconsidère qu’aujourd’hui (seulement 60ans plus tard) les passionnés et lespratiquants de ce style sont plus d’undemi-mil l ion dans le monde, on peutfacilement penser qu’une telle croissanceest due à un phénomène jamais vuauparavant dans l ’histoire des artsmartiaux. Cette croissance étonnantedans le monde entier peut répondre àplusieurs raisons que nous pourrionsanalyser dans un article de ces prochainsmois. Mais dans ce mois-ci, j’aimeraisréfléchir à une question que certains de mes amis me posent souvent.Assistons-nous à une nouvelle ère du WingTsun ?

Une nouvelleère pour leWing Tsun ?

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xaminons cette question et essayons dedonner une explication à propos decertains points qui peuvent être vraimentintéressants pour les amateurs du style.Pendant des années et après l’arrivée du

style en Europe, un vif débat a existé entreles pratiquants des écoles plus traditionnelles et ceuxqui préconisent une évolution pour adapter le systèmeaux temps actuels. Ce débat situait les uns tellementloin des autres dans leurs positions et leurs motivationsque l’on pourrait dire sans crainte de se tromper qu’ils’agissait de styles différents. J’ai eu l’occasiond’entendre des discussions tellement fortes qu’ellessurprendraient plus d’un dans la défense dans leurposition ou leur opinion sur les questions techniques oud’entraînement et qui sortent du domaine du rationnel.Tous prétendent posséder le vrai Wing Chun. J’ai écritun article à ce sujet, dans lequel j’essayais de présenterles deux points de vue afin de mieux comprendre lesdeux positions. Ce n’est pas toujours facile, mais jeconsidère l’empathie comme une des qualités les plusimportantes des êtres humains et qui permettrait derésoudre de nombreux problèmes de notre style et, biensûr, de la société en général.Pendant 18 ans, j’ai fait partie d’une institution qui a

favorisé la pratique du Wing Chun à la recherche del’efficacité au combat et dans les applications àl’autodéfense. J’ai toujours été intéressé par ce sujetet je dois avouer que pendant de nombreusesannées, c’est à cela que j’ai consacré tous mesefforts. Parfois, j’interrogeais mes professeurs etmentors à l’association à propos de certains aspectsdu style qui n’avaient pas à voir exactement avecl’efficacité du style et ses applications de self-défense. Je me réfère à des éléments tels que lastratégie, la phi losophie et l ’ inf luence de laconnaissance de la culture chinoise traditionnelle

E

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Wing Tsun

Photo 1 : Interview du sifuPatrick Leung à la VingTsunAtletic Association, avec lastatue de Yip Man dans le fond.Photo 2 : Interview du grand

maître Yip Chun. Fils du grandmaître Yip Man.Photo 3 : Interviewant le Sifu

Wayne Yung à la High Tech HongKong University.Photo 4 : Visite au grand maître

Cham Kim Man (disciple directde grand maître Wong ShunLeung).Photo 5 : Interview du grand

maître Cham Kim Man.

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dans le sty le, des éléments qui ont inf luencél’évolution du système. J’ai toujours reçu la mêmeréponse : Ça n’a aucune importance parce que ce nesont pas des éléments qui te rendront plus efficaces !Pendant longtemps, j’ai cru sans mettre en doute lesparoles de mes maîtres. Il ne peut en être autrement,

un élève doit croire les paroles de ses « parents/maîtres », et ne pas douter decelles-ci.Mais en vérité, ce n’est pas toujours bon. Au

bout de quelques années, après avoir connudifférents points de vue, d’autres institutions etdes centaines de maîtres, je suis parvenu àdes conclusions importantes :1. Personne (pas même mes excellents

professeurs) ne possède la vérité absolue !2. Chacun a une petite partie de la vérité.3. S’efforcer de défendre une position ou

une opinion, nous empêche de connaître deséléments très importants d’autres personnesqui étudient l’art avec la même intensité etpassion que soi.4. Si nous perdons l’humilité et le respect

pour les autres écoles et pratiquants, noussommes condamnés à la disparition d’un styleexceptionnel.5. Le WingTsun Kuen est un style de boxe

chinoise et donc une partie importante de laculture chinoise. Toute tentative de séparerle style d’éléments telles que la philosophiechinoise, la médecine et l’histoire du peuplechinois, condamne le style à devenir unsubst i tut de système d’auto-défense,

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Wing Tsun

Photo 1 : Après avoir été reçu parle Grand Maître Yip Chun (fils aîné dugrand maître Yip Man).Photo 2 : Sifu Chan Che Man

corrigeant la position Wu Sao, lors del’entrevue qui eut lieu chez lui.Photo 3 : Visite de la délégation du

Département de WingTsun FELUCHAà l’école de feu le grand maître LeungSheung.Photo 4 : Vue d’ensemble de la baie

de Hong Kong, depuis l’avenue desStars.

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Visite à la Ving TsunAthletic Association(fondée par feu le grandmaître Yip Man).

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Wing Tsun

comme des centaines d’autres qui apparaissent chaqueannée.6. La tradition et la modernité ne s’affrontent pas lorsque

nous parlons de WingTsun. Au contraire, ces deuxéléments sont destinés à s’unir dans le juste équilibre duYin et du Yang.

7. Quoi que vous fassiez, quoi que vous dites ou quoique vous pratiquiez, il y aura toujours quelqu’un pour vouscritiquer… Par conséquent, il est préférable de ne pas fairetrop attention aux critiques.Suite à ces conclusions, je me suis proposé, depuis ma

situation de pratiquant « évolutionniste », de me rendre

Sifu Salvador Sanchezprésentant ses respectsdevant la tombe du grandmaître Yip Man.

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Taows Academy

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Wing Tsun

aux origines du style pour connaître les maîtres de Wing Chun Kuen lesplus importants aujourd’hui, surtout ceux qui ont eu plus ou moinsdirectement des contacts avec le grand maître Yip Man. Avec un grouped’amis et de collègues du département de WingTsun de la Fédérationespagnol de Lutte, nous avons organisé un voyage pour aller voir,rencontrer et connaître de première main ces maîtres. De retour de cevoyage, je ne peux que le qualifier d’exceptionnel.Bien que je l’avais entendu à plusieurs reprises qu’il n’y avait pas trop

de choses intéressantes pour le Wing Tsun à Hong Kong et que c’était enEurope et aux États-Unis que l’on pouvait trouver le plus haut niveau… Jepréférais voir de mes propres yeux et entendre directement certains deces témoignages… et ce que j’ai rencontré, ce sont des personnes uniespar la même passion : le Wing Chun ! Des gens travailleurs, honnêtes,

Photo 1 : Au siège du Wing Tsun Leung Kum Tong en présence dugrand maître Cham Che Man.Photo 2 : Lors du passage obligatoire par l’avenue des Stars,

devant la statue du légendaire Bruce Lee.Photo 3 : La délégation du département de Wing Tsun la FELODA

présentant ses respects devant la tombe du GM Yip Man.Photo 4 :Interview du Sifu Crish Collins dans son académie «

Collins Action ».Photo 5 : Au dîner avec Sifu Gary Wong et le grand maître Cham

Kim Man.

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Taows Academy

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humbles et accueillants. Des pratiquants et des maîtres généreux qui conservent leur pratique et leur dévotion pour cestyle comme le plus grand des trésors. Ce style qu’ils héritèrent de leurs maîtres et qu’ils transmettent à leurs élèvescomme un véritable trésor de la culture chinoise. Des gens au bon cœur, qui sont unis par une passion pour cet art ancestral.Je suis pleinement convaincu qu’une nouvelle ère est possible pour le WingTsun. À partir du mois prochain, dans cette

colonne du WingTsun, seront publiées les interviews que j’ai eu l’honneur de pouvoir réaliser à des maîtres comme SifuYip Chun, Sifu Chan Che Man, Sifu Crish Collins, Sifu Chan Kim Man, Sifu Patrik Leung ou Sifu Wayne Yung, où nouspourrons voir à nouveau que ce qui nous unit est infiniment plus grand que ce qui nous sépare ! Pour vérifier cela, nousavons seulement besoin des clés qui ouvriront les portes de cette nouvelle ère pour le Wing Chun. Ces clés sont simpleset ont des noms très familiers : humilité, empathie et le plus important de tous, respect.Le moment est venu d’essayer de les mettre en pratique. Nous reviendrons pour conserver cette connexion avec

l’origine, qui n’aurait jamais dû se perdre.À partir du mois prochain, dans cette colonne !

Sifu Salvador Sanchez

Wing Tsun

« À partir du mois prochain, dans cette colonne duWingTsun , seront publiées les interviews que j’ai eul’honneur de pouvoir réaliser à des maîtres comme

Sifu Yip Chun, Sifu Chan Che Man, Sifu Crish Collins, Sifu Chan Kim Man, Sifu Patrik Leung

ou Sifu Wayne Yung. »

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Tous les DVDs produits par Budo Internationalsont scellés au moyen d’une étiquetteholographique distinctive et sont réalisés sursupport DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICXou similaires). De même, l’impression des jaquettesainsi que les sérigraphies suivent les plus strictesexigences de qualité. Si ce DVD ne remplit pas cescritères et/ou si la jaquette ou la sérigraphie necoïncide pas avec celle que nous vous montrons ici,il s’agit d’une copie pirate.

REF.: • KYUSHO 22REF.: • KYUSHO 22

Le « Programme de contrôle tactique du Kyusho » (KTCP), a étéconçu pour contrôler l'escalade des conflits à travers la recherchelégale, médicale, du déploiement tactique, des essais sur le terrainet la coordination. Ce programme est spécialement destiné, bienque pas exclusivement, aux forces de l'ordre, au personnel de lasécurité et des urgences, aux gardes côtes, aux militaires, aux

organismes gouvernementaux, aux escortes et auxgardes du corps. Ce module de base se

compose d'un ensemble de 12 objectifsprincipaux intégrés dans quatremodules de contrôle de l'escaladede la force. Il existe denombreuses structures faiblesdans le corps humain quipeuvent être utilisées par unagent pour obtenirsimplement le contrôled'un individu, plusefficaces que l'utilisationconventionnelle de laforce tel que l’indique leprotocole. Au-delà dustade de l'ordre verbal,dans une situationd'escalade du conflit, parces points (vitaux) deKyusho, l'agent peut utiliserdes systèmes internes decontrôle physique, tels queles nerfs, la structure des

tendons et les réflexes nerveuxnaturels du corps. Il n’exige pas

une grande force ni un contrôlemoteur ou visuel complexe… soumis à

l'échec dans les situations d'adrénalineélevée. Cette information est dédiée aux

membres courageux et résistants des agences dumonde entier… Merci pour ce que vous faites !

Budo international.comCOMMANDES :

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Le Kihon Waza (techniques de base) est la partiela plus importante de l'entraînement de tout

art martial. Dans ce DVD, le maîtreSueyoshi Akeshi nous montre divers

types d'entraînement du Kihonavec Bokken, Katana et à

mains nues. Il explique danstous les détails chaquetechnique afin que lepratiquant ait une idée plusclaire de chaquemouvement et de lamanière dont le corps doitcorrespondre au travail dechaque Kihon. Toutes lestechniques ont commebase commune l'absence

de Kime (force) afin que lecorps puisse se développer

en accord avec la techniquedu Battojutsu et, bien que cela

puisse paraître étrange àpremière vue, tout le corps doit

être détendu pour atteindre unecapacité de réponse rapide et précise.

Toutes les techniques de base sont effectuées à lavitesse réelle puis sont expliquées afin que lepratiquant puisse atteindre un niveau adéquat.L'absence de poids dans les pieds, la détente ducorps, le fait de laisser tomber le centre de gravité,sont des éléments importants sur lesquels le maîtreinsiste et qui permettent d'obtenir un bon niveautechnique et une relation directe entre la techniquede base et l'application réelle.

REF.: • IAIDO7 REF.: • IAIDO7

Tous les DVDs produits par BudoInternational sont scell�s au moyen dÕune�tiquette holographique distinctive et sontr�al is�s sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires).De m�me, lÕimpression des jaquettes ainsique les s�rigraphies suivent les plusstrictes exigences de qualit�. Si ce DVD neremplit pas ces crit�res et/ou si la jaquetteou la s�rigraphie ne co�ncide pas aveccelle que nous vous montrons ici, il sÕagitdÕune copie pirate.

Budo international.comCOMMANDES :

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Au début de ma carrière dans les artsmartiaux, je partageai avec les gens de monentourage l’idée de ce que cela signifiait être unvrai grand maître de Kung Fu. L’image étaitcelle d’un maître vieux et sage avec une longuebarbe qui, assis en méditation au sommet d’unemontagne, attendait l’élève élu. Au cours de maformation de Kung-Fu, j’ai progressivementcessé de croire à cette image et j’ai eu mespremiers doutes quant à cette théorie. Commeon le sait, après avoir cherchéintensivement un vrai maître, je me suisdécidé pour Chiu Chi Ling, une légende duKung Fu, 10e grade en Hung Gar KungFu et déjà connu internationalement etrespecté en tant que grand maître àl’époque. Il a complètement corrigémon idée d’un maître quand il a dit :« Quand vous êtes bon dansquelque chose, et que cela a à voiravec d’autres personnes, alorsc’est seulement une question detemps avant que tout le monde nevous remarque et ne vousconnaisse. »

Kung Fu

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« Je suis trèsreconnaissant et heureuxde voir que notre art,

notre école et ce que nousréalisons ensemble touchepositivement et de plus enplus de des personnes

extérieures. Une chose que mon professeurChiu Chi Ling parvient à faire lui

aussi tous les jours. »

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Kung Fu

n grand maître solitaire au sommet d’une montagne ? Si c’étaiteffectivement un vrai maître, les élèves afflueraient vers lui en masseafin d’apprendre de lui. Et je pensai alors : donc, finalement, il n’y apas de maître solitaire ou de monastère secret ? Ma réponse à cettequestion aujourd’hui c’est : non, il n’y en a pas. Il n’y en a plus. Et cen’est pas comme si je n’avais pas recherché ! Ce fait décevra

peut-être certains lecteurs, comme dirait mon Sifu : « Bienvenue ! »Si vous cherchez le véritable art de Shaolin, que lecteurs se rassurent. Il y a

encore de véritable maîtres de Shaolin Kung Fu, comme mon propre maître. Il suffitde chercher avec des critères légèrement différents. Comme je l’ai dit avant, si vousêtes vraiment bon dans quelque chose, c’est alors seulement une question de

U

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temps avant que les gens ne vous découvrent. C’est aussicomme ça que je suis tombé sur mon Sifu.

Lorsque je me suis rendu compte de l’envergure de monmaître dans le monde des arts martiaux et de l’héritage qu’ilpossédait, mon propre chemin est devenu clair. C’était celaque je voulais. Je voulais devenir un vrai maître. J’ai passétoute ma vie non seulement à transmettre l’art réel et vrai dumonastère de Shaolin dans le monde occidental, mais aussià le diffuser dans le monde occidental, à travers la lignée

ancestrale de mon Sifu, la lignée de lafamille Chiu.

Au début, ce fut très difficile.Lentement mais sûrement

cependant, c’est devenu unsuccès. On a commencé à meconnaître, en Asie d’abord,puis dans le reste du monde.Et les déclarations de monmaître étaient soudainement,

non seulement en conformitéavec ses nombreuses

récompenses, certificats et sapropre vie, mais avec les miens

aussi.La nouvelle de ma succession à

Chiu Chi Ling et le travail de ma vie sepropagèrent, comme je l’ai dit, dans un premiertemps principalement en Asie. Et je suis bien sûrégalement très heureux des derniers événements, carils ont eu lieu ici en Suisse. Tout récemment, au « Masters Hall of Fame and Honor » à Bâle, j’ai reçule prix de « Grand Maître et Fondateur de 2015 », unerécompense honorable qui m’a été donnée par le

« Conseil des arts martiaux européen ».C’est un grand honneur pour moi, parce quec’est arrivé ici, là où la plupart de mes élèves

pratiquent et où notre bon travail commence àprendre racine. Je suis très reconnaissant etheureux de voir que notre art, notre école et

Kung Fu

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Kung Fu

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ce que nous réalisons ensemble touchepositivement et de plus en plus des personnesextérieures. Une chose que mon professeurChiu Chi Ling parvient à faire lui aussi tous les jours.

Le message clé à recevoir ici est peut-êtrequ’il est ne faut jamais abandonner. L’importantici c’est d’avoir un but, un chemin clair, unestratégie judicieuse, une volonté de fer et de ladiscipline. Tout le reste est une question detemps. Oh et bien sûr trouver le vrai maître deKung Fu. Les principaux facteurs à considéreret que j’ai déjà mentionnés dans une certainemesure sont : Est-il connu (surtout parmi lespratiquants de Kung Fu)? Pour sescompétences aussi ? A-t-il lui aussi appris avecun vrai maître ?

Ce sont probablement les critères les plusimportants. En outre, une autre conditionprofonde et essentielle doit être remplie, il fautêtre en bonne santé et s’approcher un peu plusde ses objectifs chaque jour. C’est une choseque j’ai le plaisir d’entendre venant de mesélèves et qui, à son tour, me motive à resterdans cette voie et à rendre notre art et l’écolede Kung-Fu Martin Sewer accessible à autantde personnes que possible.

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Tous les DVDs produits par BudoInternational sont scellés au moyend’une étiquette holographiquedistinctive et sont réalisés sursupport DVD-5, format MPEG-2(jamais VCD, DICX ou similaires). Demême, l’impression des jaquettesainsi que les sérigraphies suiventles plus strictes exigences dequalité. Si ce DVD ne remplit pasces critères et/ou si la jaquette ou lasérigraphie ne coïncide pas aveccelle que nous vous montrons ici, ils’agit d’une copie pirate.

REF.: • LEVIREF.: • LEVI8

Budo international.comCOMMANDES :

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La plupart des pratiquants d’arts martiaux sont passionnés par leurart. Ils s’entrainent durement et ce, en faisant abstraction des douleursphysiques ressenties et des contraintes liées à la nécessité de s’entrainerquotidiennement ou du moins très sérieusement afin de progresser.Tout pratiquant sait de quoi je parle. Chaque jour on ressent ce désir,

ce besoin de s’entrainer afin d’être bien dans notre corps et notre esprit.L’entrainement nous est vital car lorsque nous ne pouvons pas nousentrainer, on ne se sent pas bien. Notre corps a besoin de ces exercices(condition physique, étirements, techniques…). Chaque jour nous permetde nous dépasser, de progresser, de repousser nos limites.Cette hygiène de vie permet pour beaucoup de jeunes de ne pas sombrer

dans la délinquance car ils apprennent à respecter leur corps.

Jeet Kune Do

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D’autre part, du fait qu’i ls donnent tout àl’entrainement, ils n’ont pas envie de sortir et trainerdans les rues ou de commettre quelques forfaits quece soit.En effet dans les salles on apprend le respect

d’autrui, des lieux qui nous accueillent, du matérielfourni, et de nous même. A travers la souffrance ondépasse nos limites et notre progression nousprouve que notre travail n’est jamais vain. De plus

nous prenons conscience que même si parfois laprogression varie d’un individu à l’autre, nousprogressons tous à force d’un travail acharné etrégulier. Cela permet aux jeunes de comprendre quele travail paie toujours et qu’il ne faut jamais baisserles bras même si le succès n’est pas au rendez vousimmédiatement.C’est alors une excellente école de vie, c’est de là

que nait la passion des arts martiaux car cette école

Jeet Kune Do

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nous élève et nous permet d’apprendre à nous connaitre vraiment. Nous sommesface à nous même et on ne peut pas se mentir, seul notre travail nous feraprogresser. Il est impossible de masquer nos faiblesses et nos forces, car lors desentrainements on découvre nos limites que nous essayons de repousser à chaquefois plus loin.

C’est pour cela que nous sommes tous encore présents dans les salles carnous avons compris que grâce à notre travail, nous allons pouvoir encore

progresser et apprendre à nous connaitre parfaitement. De plus, nosseules limites sont celles que nous nous serons fixés.

En effet, le corps humain est une machine formidable qui saitévoluer et s’adapter à ce qu’on lui demande. Il faut biensûr s’entrainer progressivement et intelligemment. Nousserons découragés si nous sommes trop exigeants et

ambitieux dès le début. Beaucoup de gens qui arrivent dansles salles de jeet kune Do veulent devenir Sifu Dan Inosantoou Sijo Bruce Lee. Cela est bien entendu impossible carchaque être est différent et de ce fait nous ne pourrons jamaisêtre une autre personne que nous même.Il est aussi évident qu’en fonction de notre âge, notre

condition physique, notre souplesse, nos disponibilités… notreentrainement et notre progression ne seront pas similaires. Lorsque jeparle de disponibilités, j’entends les contraintes liées à notre vie privée(activité physique vie familiale ….).Néanmoins, il faut savoir qu’un vrai passionné d’arts martiaux trouvera

toujours du temps pour s’entrainer et ce, sans sacrifier sa vie personnelle.Mais je constate depuis plusieurs années, que certains “pseudopratiquants” veulent progresser sans s’entrainer sérieusement et setrouvent des excuses sans arrêt afin de ne pas venir à la salle. Ces mêmespersonnes rendent responsables leur entraineur de leur échec. Il esttotalement utopique de vouloir progresser sans s’en donner les moyens etde rejeter la faute de nos échecs sur les autres. Car nous sommes les seuls àpouvoir réaliser nos objectifs et les professeurs ne sont que des guides quivont donner des outils afin de réaliser nos buts.

De plus sans passion, je pense qu’il est impossible de réussir car pours’accrocher et dépasser les obstacles il faut avoir “le feu sacré”.Malheureusement, les arts martiaux sont devenus un outi l deconsommation et beaucoup de gens pensent qu’en s’inscrivant dansune salle, les résultats sont garantis grâce à l’argent qu’ils viennentd’investir.Or l’inscription n’est que le premier pas dans notre parcours. On peut

se dire “je me suis inscrit donc je veux m’entrainer” mais le véritabletravail commence à ce moment précis. Aller à la salle régulièrement,accepter nos échecs les premiers temps, ne pas se comparer auxautres mais à nous mêmes (au début au moins).

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Notre pire ennemi dans notre progression c’est nous.Personne ne pourra transpirer pour nous. Il faut que cettetranspiration nous soit bénéfique.Un nouveau facteur est intervenu dans notre monde de

passionnés d’arts martiaux, c’est le désir de chacund’enseigner et de se déclarer expert. Je viens des artsmartiaux traditionnels et jamais je n’irai réclamer oudemander un grade ou d’enseigner si mon professeur neme le propose pas. Seuls mes professeurs meconnaissent et savent si je suis prêt ou non. Ce sont euxqui vont décider quand je mériterai l’honneur d’enseigner.J’ai été “élevé “ dans cette tradition de mérite et derespect de mes pères. Mais à présent tout est dû, pourbeaucoup tout s’achète.Quand on veut comme moi aider les gens dans leur vie

à travers les arts martiaux, on a tendance à vouloirvaloriser les pratiquants et ce, même si parfois, ils ne sontpas totalement prêts. Dans le jkd quand on est certifiéinstructeur cela signifie que l’on débute notre vie martialeet c’est donc à partir de ce moment que les chosessérieuses commencent. Il est toutefois très triste deconstater que beaucoup de pratiquants certifiés cessentde s’entrainer et se proclament experts, maîtres, grandsmaîtres…Seuls nos pères peuvent nous décerner des titres, on

ne peut en aucun cas s’attribuer des titres quelconquestout seul. L’auto congratulation est aisée mais est entotale contradiction avec les valeurs martiales et lapassion martiale.J’ai assisté à cela depuis que j’ai commencé à

enseigner les arts martiaux du Jun Fan Gung fu /JKD, etarts martiaux Philippins. Beaucoup de gens sont venus

me rencontrer et pour certains, leur première demande est“quand est ce que je serai instructeur?”. Ma réponse atoujours été et est toujours : “cela ne dépend pas de moimais de votre travail”. Je suis néanmoins choqué par cesdemandes car tout se mérite et la plus belle desrécompenses vient de manière inattendue pas de manièreprogrammée. Il faut à mon sens, d’abord “souffrir et nous découvrir,

avant d’envisager de transmettre. Notre enseignement esttoujours lié à notre parcours, or comment transmettre lapassion martiale si on n’est pas passionné soi même?On ne peut pas demander à des gens de faire des

choses que l’on ne peut pas faire soi-même (pompes,accélération…).Bien sur avec l’âge on va être moins productif mais

quand j’entends certains de mes élèves qui enseignent,se plaindre de douleurs ou de ne pas pouvoir s’entrainer àcause de leur vie personnelle alors qu’ils ont à peine 40,50 ans ou autre, cela me surprend car si on ne peut pass’entrainer convenablement pourquoi ne pas être honnêteenvers soi même et arrêter d’enseigner? Cela permettra àces personnes de pouvoir à nouveau peut être,redécouvrir la passion des arts martiaux qui estcertainement enfouie au plus profond d’eux. C’est ce quej’appelle l’honnêteté et l’humilité.Mais il est tellement plus simple de se proclamer

experts, maîtres… afin de se mettre hors de portée du“‘commun des mortels” et de se faire aduler par des gensque l’on trompe et qui nous font confiance. Peut être qu’ilserait bon de nous regarder objectivement et de voir sinous avons toujours cette passion dévorante qui nouspousse sans arrêt plus haut.

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Tous les DVDs produits par Budo Internationalsont scellés au moyen d’une étiquetteholographique distinctive et sont réalisés sursupport DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICXou similaires). De même, l’impression des jaquettesainsi que les sérigraphies suivent les plus strictesexigences de qualité. Si ce DVD ne remplit pas cescritères et/ou si la jaquette ou la sérigraphie necoïncide pas avec celle que nous vous montrons ici,il s’agit d’une copie pirate.

REF.: • TAOWS-2REF.: • TAOWS-2

Le Wing Tsun est un excellent style de boxe chinoise, quipermet de consacrer toute une vie à la pratique et à la

croissance intégrale du pratiquant. Les idées, latechnique, la philosophie… tout cela fait partie

d'un art ancestral et devrait être étudié etcompris comme un tout. Le Sifu SalvadorSánchez centre son deuxième DVD sur lemannequin de bois et comment celui-ciinfluence toute la pratique du WingTsun. Comme dans le système actuella forme est apprise dans les derniersniveaux du style, les nombreuxpratiquants qui abandonnent n'ontpas la possibilité de connaître sesidées, ses tactiques et sesstratégies et ne peuvent dès lorspas les intégrer dans leur pratique.Pour la TAOWS Academy, il est trèsimportant que le pratiquantcomprenne ce qu'il fait dans tous sesaspects. Nous poursuivrons pour cela,dans ce DVD, le même schéma quedans un cours, un stage ou une

formation. Notre schéma est en 6 étapes: la première, c’est l’idée à développer, ce

que nous voulons obtenir. La deuxième, cesont les formes (Siu-Nim-Tao, Chum Kiu, Biu

Jee, mannequin de bois) selon les niveaux. Latroisième, ce sont les déplacements, la mobilité. Le

quatrième pilier est le Chi Sao/Chi Gerk, l’adhérence, l'âmede notre système. Le cinquième élément est la non-adhérence ou lenon-contact, savoir comment faire pour entrer en contact avecl’adversaire en toute sécurité. Enfin, la sixième section est la Sparring, lecombat ou Lat-Sao. Bruce Lee disait qu’on apprenait à combattre encombattant, et c’est la chose plus juste qu’ait jamais dite un artistemartial. Comment faisons-nous en sorte que le Wing Chun soit un artmartial efficace et respecté ? En pratiquant des exercices qui nousrapprochent progressivement du combat, jusqu'à ce que chacun denous puisse, en tant que combattant, tirer le meilleur parti de cemerveilleux système de combat.

Budo international.comCOMMANDES :

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Une fois révisés et ajustés les concepts et les méthodologiesd'une école qui provient d'une méthode de combat réel, la ZenNihon Toyama-Ryu Iai-Do Renmei (ZNTIR) s'efforceactuellement de maintenir cette tradition vivante et de

conserver les formes originales à travers un système quiunifie le corps, la pensée et l'esprit de manière

réaliste et efficace. Ce DVD a été créé à lademande des pratiquants de la filiale

espagnole de la Zen Nihon Toyama-RyuIaido Renmei (ZNTIR - Spain Branch)

afin de faire connaître au mondeentier un style de combat avec une

vraie épée, créé au XXème siècledernier, mais dont les racinesplongent dans les anciennestechniques guerrières du Japonféodal. Il vous présente lastructure de base de laméthodologie qui estappliquée dans le style, depuisles exercices d'échauffementet de préparation codifiés, enpassant par les exercices decoupe, les gardes, les katas de

l'école, le travail avec unpartenaire et l'initiation au

Tameshigiri, les exercices de coupesur une cible réelle, la pierre

angulaire sur laquelle se base leToyama-Ryu. Nous espérons que la

connaissance de l'existence d'un stylecomme le Toyama-Ryu Batto-Jutsu soit un

stimulant envers ce style traditionnel, trèsdifférent des disciplines de combat actuelles et qu'il

attire ceux qui désirent aller plus loin dans leurs pratiquesmartiales. Ce DVD sera utile à tous ceux que le sabre japonaisintéressent, amateurs ou professionnels, pour appuyer leurapprentissage ou comme objet de consultation.

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Tous les DVDs produits par Budo International sontscell�s au moyen dÕune �tiquette holographique distinctiveet sont r�al is�s sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De m�me,lÕimpression des jaquettes ainsi que les s�rigraphiessuivent les plus strictes exigences de qualit�. Si ce DVD neremplit pas ces crit �res et/ou si la jaquette ou las�rigraphie ne co�ncide pas avec celle que nous vousmontrons ici, il sÕagit dÕune copie pirate.

Budo international.comCOMMANDES :

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La mécanique corporelle

J’ai un grand projet de formation enKeysi, je donne beaucoup d’importance à lamanière de transmettre les principes, carceux-ci sont unis à un code de valeurs. Cecode nous enseigne que la simplicité et lacordialité ne sont pas synonymes defaiblesse. Si nous voulons découvrir lesvaleurs présentes chez les autres, nousdevons d’abord connaître les nôtres etcela veut dire connaître notre corps, notreesprit et notre état émotionnel. C’estparce qu’il se consacre à reconnaissancede notre moi que le Keysi grandit et quede nombreux professionnels participentaux programmes de formation.

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a partie physique et technique, nousla développons à travers lamécanique corporelle. C’est notre « champ de culture ». Enreconnaissant notre mécaniquecorporelle, nous reconnaissons nos

compétences et nos faiblesses physiques.Le corps humain est une carte que nous

devons étudier et déchiffrer. En Keysi, nousvous donnons une carte et la carte vouspermettra de connaître les premières étapes.Mais la deuxième étape, et la plus importante,c’est de mettre de côté la technique et d’entrerdans le territoire de l’inspiration, un lieu oùl’instinct s’accélère et où nous découvrons qu’ily a quelque chose au-delà de la maîtrise dutemps, de l’espace et de la matière, où nousdécouvrirons nos possibilités réelles. Celaimplique de reconnaître nos forces et nosfaiblesses.

• « Les forces », le développement desaptitudes naturelles, nous donne une image despossibilités de notre potentiel physique.• « Les faiblesses », c’est une fausse image

de nous-mêmes, de ce que nous pensons êtrenos limites.

La technique - forces et fai-blessesLe point fondamental de la technique dans le

Keysi c’est le fait qu’elle peut être transmise,nous pouvons apprendre la technique l’un del’autre, elle est reproductible, transformable etperfectible dans tous les domaines et elles’améliore à la fois dans le temps et avec lepratique. À mesure que nous reconnaissonsnotre mécanique corporelle, celle-ci acquerrasa propre personnalité, l ’adaptant auxnécessités, pour atteindre un haut niveau de réponse.C’est là que nous apprenons à analyser et à

étudier, découvrant et améliorant nos pointsforts. Et nous découvrons en conséquenceaussi nos faiblesses. C’est un travail dur et cen’est qu’à force de cohérence et de continuité

que nous les transformerons en forces. Lamécanique corporelle est un moyen d’atteindreles objectifs suivant : obtenir la capacitémaximale d’action/réaction aux différentsniveaux de risque impliqués dans uneconfrontation.La technique du Keysi consiste en la

répétition de certaines actions pour atteindreces objectifs. Cette technique est basée surun pil ier fondamental d’essais etd’erreurs, et ainsi, sur base d’essais,de milliers de répétitions et d’uneanalyse des erreurs, on a uneconséquence qui est ce qui va nouspermettre d’atteindre la procédureappropriée aux besoins de chaquepersonne.

L’esprit et l’état émotionnelLes pensées dans le Keysi ne sont pas

classiques, ni basés sur l’accumulation detechniques ou de règles fixes d’action. Latechnique et l’ information sontnécessaires pour avoir uneconnaissance réelle de notrephysique, mais pour avoir uneréponse immédiate dans unesituation réelle, nous avons besoinde l’instinct.Notre corps-esprit et les

émotions sont comme unepyramide à trois faces. Pouratteindre un niveau élevé deréponse, il ne faut pas seulementapprendre la technique. Si lephysique est le véhicule avec lequelnous pouvons faire en sorte d’avoirune réponse explosive, l’esprit estle conducteur capable d’analyser lasituation et de faire la connexionentre le physique et l’émotionnel.C’est la connexion entre les deuxqui va déterminer la capacitéd’action/réaction neuronaleentre l’état émotionnel etl’action physique.

L

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« Les penséesdans le Keysi ne

sont pasclassiques, nibasés sur

l’accumulation detechniques ou de

règles fixesd’action.

La technique etl’information

sont nécessairespour avoir uneconnaissanceréelle de notrephysique, maispour avoir une

réponseimmédiate dansune situationréelle, nous

avons besoin del’instinct. »

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L’état émotionnel pourarriver à l’instinct

L’instinct a été socialement dompté,mais il ne pourra jamais être éradiqué.Grâce à l’instinct, l’homme évolue etsurvit. Ce domptage limite nos espritset nous pousse à chercher nosréférences dans la limitation.En analysant la technique, j’ai

remarqué qu’elle nous permettait dedévelopper une action dans un tempsmoindre et avec moins de dépensesd’énergie, rendant le mouvementplus efficace lors de l’action, maisj’ai aussi remarqué que latechnique était l’extérieur, ce quenous montrons physiquement etque cela, appliqué à une situationréelle, n’était pas fonctionnel.C’est là que je réajuste ce

concept technique et que jel’adapte à mes principes, à larecherche de ce qui est pour moi leplus important, l’instinct. Grâce à latechnique, vous pouvez développerune grande habileté. La techniquepeut être enseignée, l’instinct non !L’instinct naît avec chaquepersonne et il faut réveiller l’astuce

primaire, c’est un processus mental etémotionnel.La technique et les connaissances

sont nécessaires pour avoir uncontrôle réel de notre physique, maispour avoir une réponse immédiatedans une situation réelle, nous devonsreconnaître notre état émotionnel. LeKeysi travail le pour réveil ler etreconnaître l’état émotionnel, en créantdes situations où, à travers l’analyse etl’action, nous développons unemanière d’agir dans la rue.

Si la technique, les connaissances etla théorie consistent à savoir quelquechose, l’instinct consiste à le faire.L’instinct nous permet de faire deschoses quand d’autres en sont encoreà se demander si ça pourraitfonctionner… Quand on y arrive, onsait et on sent.C’est un processus en constante

évolution, évaluation et adaptation desclés du Keysi et ce sont ces clés quien font le défi technique et intellectuelqu’il est.

« Si latechnique,

lesconnaissanceset la théorieconsistent àsavoir quelquechose, l’instinctconsiste à le

faire. L’instinctnous permet defaire des chosesquand d’autresen sont encoreà se demandersi ça pourraitfonctionner… »

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Toujours avec comme toile de fond l’Ochikara, « la grande force » (appelée e-bunto dans la langue vernaculairedes Shizen), sagesse secrète des Miryoku, les anciens chamans japonais, l'auteur nous plonge dans un monde devéritables réflexions, capables de toucher et le cœur et la tête du lecteur, nous situant continuellement face àl'abîme de l'invisible, véritable dernière frontière de la conscience personnelle et collective.

Le spirituel non pas comme religion, mais comme étude de l'invisible, fut la manière d’approcher le mystère desMiryoku, dans le contexte d'une culture à la fois riche et inconnue à l’étude de laquelle l’auteur s’est intensémentconsacré.

Alfredo Tucci, rédacteur en chef de Budo International et auteur d'un grand nombre de titres sur le chemin duguerrier au cours de ces 30 dernières années, offre un ensemble de réflexions extraordinaires et profondes, quipeuvent être lues indistinctement, sans suivre aucun ordre particulier. Chacune d’entre elles ouvre une fenêtre parlaquelle regarder les sujets les plus variés, sous un angle inattendu, parfois saupoudré d'humour, parfois de force etde grandeur. L’auteur nous confronte à des questions éternelles, avec l'air de quelqu'un qui vient d'arriver et nepartage pas les lieux communs sur lesquels tout le monde est d'accord.

Nous pouvons affirmer avec certitude qu’aucun lecteur ne restera indifférent à ce livre, telle est la force etl'intensité de son contenu. Dire cela, c'est en beaucoup dire dans un monde plein de troupeaux de moutons,d’idéologies intéressées, de manipulateurs, d’intérêts parasites et de médiocrité. C’est donc un texte pour lesgrandes âmes et les personnes intelligentes, prêtes à regarder la vie et le mystère avec la liberté des esprits curieuxet scrutateurs de l'occulte, sans dogmes, sans morales passagères, sans subterfuges.

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ous devons d’abord admettre que les femmes sontnettement plus souvent victimes de la violence deshommes. Mais les attaques sur les femmes sonttrès différentes des attaques contre d’autreshommes, provoquées par un excès detestostérone ou d’alcool. Alors que deux hommes

commencent par s’insulter l’un l’autre avant de se lancer descoups de pied et des coups de poing, pour aller ensuite endistance courte, un homme essayera toujours de saisirimmédiatement une femme de toutes ses forces et del’immobiliser. Comme la plupart des femmes ne sont pasconscientes de leur capacité naturelle de combat, cette stratégiesera trop souvent couronnée de succès, et elle intimidera etparalysera la victime. Une fois là, l’attaquant peut facilementpoursuivre son objectif sans craindre aucune résistance.Pour toutes ces raisons, le Weng Chun Kung Fu représente un

grand système parmi les arts martiaux et donne aux femmesexactement ce dont elles ont besoin plus pour leur entraînement àl’auto-défense :

Weng Chun Kung-FuUn art martial également pour les filles etles femmes ?

Texte : Maître Sifu Philipp Hackert, Weng Chun Kung FuPhotos : Anjali Lal, combattante de Weng Chun, et Philipp

Hackert, maître Sifu

Pourquoi se poser la question de savoir si unart martial répond aux besoins des filles etdes femmes en matière d’auto-défense ?N’avons-nous pas appris qu’il y avait pas dutout de différences entre les sexes ? Nerevient-on pas à l ’époque des préjugésmachistes ?Je ne pense pas. Au cours de mes

15 dernières années d’enseignement du WengChun Kung Fu dans ma propre école et dansde nombreux cours d’auto-défense, j ’a itoujours trouvé que les femmes avaient desexigences différentes en ce qui concerne lesarts martiaux.

N

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La distance de chi sao en Weng Chun Kung-Fu :Pratiquer le Weng Chun Kung Fu signifie passer beaucoup de temps à pratiquer

l’auto-défense dans la distance de chi sao (là où les avant-bras touchent presqueles avant-bras d’un attaquant et où la plupart des attaques contre les femmes ontlieu). Grâce à d’innombrables séries d’exercices ingénieux et pratiques, vousapprendrez à votre corps à sentir immédiatement l’attaque et à l’utiliser pour votrepropre jeu. Ainsi, l’attaquant provoquera à travers sa propre action une série detechniques de défense foudroyantes, qui fonctionneront par réflexe et ôteront toutechance de la résistance ! Toute tentative d’obtenir plus de contrôle de la part del’attaquant à travers la force brute provoquera immédiatement une nouvelle contre-attaque (« diriger le tigre »).Comme ni la hauteur, ni le poids, ni la puissance ne sont d’une grande

importance dans la distance du chi sao, le défenseur ici peut jouer au mieux lacarte de la supériorité technique pour contrer avec succès !

Puissance interneLorsqu’ils développèrent le Weng Chun Kung-Fu, nos ancêtres ne pensèrent pas

à utiliser la vitesse ou la puissance musculaire brute, au contraire, ils essayèrent de

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mettre au point des méthodes et des stratégiespermettant de gagner un combat contre un adversaireplus fort et plus rapide !Ces méthodes incluent l’utilisation de tout le poids

du corps dans chaque action, de sorte que vos braset les jambes ne fonctionnent pas séparément devotre corps, mais entièrement connecté avec tout lecorps contre l’attaquant. Cela permet même à unepersonne plus légère et plus petite de développer unpouvoir énorme au combat !En outre, un combattant de Weng Chun utilisera de

façon permanente l’effet de levier et l’élan de sonattaque contre l’agresseur, ce qui signifie égalementla maximisation de la force.Est également très important le contrôle de

l’espace (« dragon ») : dans le Weng Chun Kung-Fuvous apprenez à vous tenir toujours intuitivementdans l’angle qui vous permet de contre-attaquerdirectement toute nouvelle tentative d’attaque.Si vous utilisez la puissance, ce sera la puissance

du pont « Che », souvent appelée « puissance dupouce » : votre poids explosera en distance courtecontre un point vital de l’agresseur ! Pour cela, vousn’avez pas besoin de gros muscles, mais del’entraînement correct, et le meilleur choix pour celaserait sans aucun doute le mannequin de bois oun’importe quel type de pad.Une autre façon de produire de la puissance

interne, c’est de lâcher des combinaisons rapides defrappes, coups de pied, projections et étranglements

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qui frappent l’attaquant à grande vitesse et engendre une panique pure.

Le pont « Da »Le pont « Da » dans le Weng Chun Kung Fu vous apprend à

frapper le « bon point » avec « la bonne arme ».Par exemple, lorsque l’attaque consiste en une saisie

inconvenante de la femme, celle-ci aura le choix entre diversesclés de doigt, de poignet, de bras et d’épaule qui indiqueront trèsclairement qu’elle est totalement capable et prête à blesser lesligaments et les articulations de son agresseur.Mais si l’attaque est plus grave et brutale comme une saisie très

puissante, l’étouffement ou arracher les cheveux, l’entraînementdu Weng Chun Kung Fu lui offreri une variété de méchantestechniques tels que les coups de pied à l’entrejambe ou contre legenou, les coups de pied ou les coups de coude à la tête, lescoups de poing ou des doigts contre des cibles molles comme lesorganes internes, la gorge ou des yeux !Dans le cas de tels d’urgence, les clés et les projections ne

seront pas exécutées lentement et avec précaution, comme audojo, mais de manière explosive et à grande vitesse pour arrêterl’attaque, ici et maintenant !

Une bonne ambiance dans le dojoSi je devais choisir un dojo pour apprendre à me défendre, je

regarderais le pourcentage de femmes qui pratiquent dans cetteécole ! Je pense que les femmes sont plus sensibles que les

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hommes à des choses comme une ambiance conviviale,respectueuse et aimable, et à d’importants éléments externescomme l’ordre ou de la propreté dans une école d’arts martiaux ainsiqu’à la façon dont les élèves se traitent mutuellement.Toutes ces choses sont d’une grande importance dans toutes les

écoles de Weng Chun originaires du Shaolin du Sud.Chaque dojo est considéré comme une salle de Weng Chun du

temple (« Weng Chun Dim ») de Shaolin du Sud où le Weng Chun sedéveloppa, autrement dit il est toujours traité avec grand respect.Cela se maintient dans la relation entre les élèves et les professeurs :nous nous considérons comme un grand collectif de pratiquants deWeng Chun, comme la Sangha des moines de Shaolin du Sud.L’objectif de chacun des élèves et des professeurs doit être des’aider mutuellement à grandir constamment grâce à l’entraînementdu Weng Chun Kung Fu.La mauvaise compétition, opprimer les autres par l’utilisation de la

force puissance ou plus de connaissances ou encore blesserquelqu’un par négligence est une violation grave des règles !

SparringPour vraiment atteindre le niveau où vous serez capables de vous

défendre dans une situation très stressante, vous devez pratiquerégalement le combat libre ! Là, le pratiquant de Weng Chun apprendà improviser, à utiliser librement et spontanément contre toutessortes d’attaques toutes les connaissances qu’il a pratiquées desmilliers de fois !En outre, vous serez confrontés à des sentiments négatifs comme

la peur, la cupidité et la confusion (« Tam, Pa, Mong »), que vousdevrez apprendre à mieux gérer à chaque fois. Mais vous vousexercerez également à aimer attaquer (« Bok »), à prendre plaisir àcontrôler (« Fok »), à être rusés (« Jau ») et à être fluide dans vosattaques (« Lau »), de plus en plus.Mais tout comme l’entraînement technique doit être facile et

protéger toujours le compagnon de pratique, de même le sparringdoit être un échange joyeux de techniques, sans crainte d’essayer denouvelles choses pour apprendre et grandir ensemble !Pour ceux qui veulent aller au-delà, il y a de grandes compétitions

de Sanda, K1, Thaiboxing ou MMA, par exemple, où l’on peut défierun adversaire dans un combat full-contact loyal.

Avec le système du Weng Chun Kung-Fu, nos ancêtres ontdéveloppé le style parfait pour la self-défense féminine. Mais il y abeaucoup d’autres styles d’arts martiaux qui poursuivent ce but.L’objectif le plus important de nous tous doit être que beaucoup plusde filles et de femmes soient capables de se défendre en s’entraînantet en apprenant les arts martiaux !

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HARAGEÏ RYU

TECHNIQUE DE KENJUTSUL’ART DU CENTRE

FRANCIS DE HEBLES : PASSEUR DE MEMOIRE

J’ai appris cette école de KENJUTSU dans les années1964 avec deux maîtres japonais qui étaient venus enFrance après la guerre du Pacifique. J’ai appris avec euxpendant plus de dix ans. Après plus de 50 ans de pratique,l’âge venant, il me semble qu’il est temps de faire connaîtrecette école à un plus grand nombre de pratiquants. Avecl ’ impulsion de Jacques LEVINET, Phi l ippe CONTAL(photoreporter) et Sarah MUTTONI (plongeuse), je mepermets de vous présenter 1 Kata (un contre sept). Lesmaîtres mots : espace-temps.

CONTEXTE HISTORIQUE AU JAPON

1568-1600 Période Momoyama

Le Japon de cette époque était dirigé par Oda Nobunaga originaire d’Owari. Ilnomma un shogun à la cité de Momoyama, au Sud de Tokyo, d’où le nom de cetteère. En 1575, une bataille l’oppose à son ennemi Takeda Katsuyori. Il l’écrasenotamment grâce à l’utilisation d’arquebuses.Cela va entraîner la modification et l’alourdissement des armures. A cette époque

les armuriers raccourcirent les tachis en les remontant en Katana. Ils étaient donc pluscourts et leur courbure plus régulière ce qui favorisait un mouvement unique dégainé-trancher.Toyotomi Hideyoshi, menant une politique d’unification du Japon, fit passer en 1588

une loi n’autorisant le port d’une arme qu’à la classe des samouraïs. Certains semirent à la recherche d’un nouveau seigneur, mais beaucoup se « reconvertirent »dans des activités moins honorifiques.En 1600, Tokugawa Leyasu fit passer des lois très strictes concernant l’activité des

Samouraïs. Il établit une tenue spécifique pour les samouraïs en service : Habits,coiffure, armures, mon (logo) pour identifier le seigneur servi.

Kenjutsu

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Kenjutsu

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1600-1868 Période EdoCette période s’ouvre avec la

bataille de Sekigahara en 1600, quivoit s’opposer les deux grandscourants politiques du Japon. C’estTokugawa Ieyasu qui en sortiravainqueur. Il établit son pouvoir dansla ville d’Edo (future Tokyo). Cettefamille gardera le shogunat jusqu’en1867.Pour solidifier son pouvoir, Ieyasu fit

passer des lois très strictes concernantl’activité des samouraïs et lesdéplacements dans les provinces. Ilétablit aussi la tenue des samouraïs enservice : habits, coiffure et « mon »pour identifier le seigneur servi. LesSamouraïs restaient les seuls à pouvoirporter le daisho (les deux sabres).Le Japon connaissait une période

de paix et les samouraïs étaient priésde continuer à s’entrainer à l’art de laguerre. I ls ouvrirent les premiersdojos. Le combat au sabre seformalisa petit à petit. Le Kenjutsu deces écoles est basé sur le postulatd’un duel à un contre un, qui se réfèreau code d’honneur des castes nobles.Mais cette méthode est inopérantelors de vrais combats de rue.

HARAGEÏ RYU (l’art du centre)La conséquence directe de ces

entrainements est une défaite

cuisante lors de la batail le deSekigahara, et les seigneurs vaincusont vu leur clan dissout. De fait ungrand nombre de samouraïs sontdevenus des «rônins» en perdant leurmaître. C’est très probablement dans ce

contexte de fort mélange, puisquedes samouraïs de tout le pays étaientprésents, que quatre rôninsd’horizons différents se sontrencontré et ont échangé diversesformes de combat au sabre. Ils segroupèrent pour obtenir des contratset augmenter leurs chances d’êtrevictorieux. Chacun apporta aux autresses connaissances et ses astucesmartiales. Leur pratique des armes futd’abord conventionnelle en utilisantles armes de leur rang et d’unemanière convenue. Mais rapidement,les méthodes des voyous n’étant pascelles des combattants de haut rang,nos quatre rônins firent évoluer leurpratique.C’est ainsi que les Rônins établirent

des spécificités dont la principaleconsiste à pratiquer desenchaînements de coups surplusieurs attaques simultanées.L’enseignement de l’école

comprend donc la pratique des armescomme dans tous les autres ryus,mais en plus, une part importante estconsacrée à la stratégie. En effet, le

pratiquant doit prendre et conserverl’initiative sur ses adversaires. Il y troisgrandes phases.L’ouverture qui crée l’assaut, la

rencontre qui est l’opposition pure desdeux mouvements de sabre visant àdétruire l’adversaire et la sortie, qui estune phase transitoire destinée à la foisà maintenir le pratiquant en sécurité,et à créer l’ouverture suivante pourmotiver l’assaut par réaction del’adversaire suivant.On peut considérer le pratiquant «

type » de l’époque des fondateurs del’école comme étant un samouraïavec des connaissances martialesassez complètes et un vécu déjà bienfourni qui lui a occasionné quelquesblessures au physique comme aumental. Il a le goût pour une certaineforme de convivialité qui l’amène à secoucher fort tard et se lever fortfatigué, ce qui n’est pas vraimentidéal pour un duel au petit matin. Pourpalier à ce manque de souplesse etde vivacité ; i l uti l ise tous lessubterfuges et tous les recours à saportée. Il utilise donc son sabre toutautant que celui de ses adversaires,mais aussi ses poings, ses pieds, soncouteau et même le corps d’unpremier ennemi comme bouclier ouen projection.Les rônins lui donnèrent le nom de

Harageï.

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HARA est le centre de la vie. Lecentre de gravité humain.GEÏ est la notion d’art, d’activité.HARAGEÏ est donc l’art du centre.

Mon de l’écoleCe logo symbolise le rônin (point

central) agressé par 3 attaquants(points à l’extrémité des branches).Ce point central autour duquel toutest spirale et aspiration dans uneaction déclenchée et maîtrisée par lepratiquant.

Académie d’artsmartiaux HARAGEÏ RYU.L’école des Samouraïs

Le KENJUTSU (l ittéralement «technique du sabre ») est l'art dusabre du samouraï. Il appartient aux

anciens arts martiaux japonais etentre dans la catégorie des bujutsu,techniques guerrières du Japonféodal, et il est seulement enseignédans les anciennes écoles. LeKenjutsu est l'ancêtre du Kendo et il aégalement été d'une importancefondamentale dans la genèse del'Aïkido.La pratique du Kenjutsu permet

également d'appréhender différentesdistances face à un ou plusieursadversaires (maai), de travailler uneposture correcte (shisei) et de vaincrel'appréhension des armes. L'étude du kenjutsu dans notre ryu

se fait alternativement entre destechniques avec le bokken ou le sabreet des techniques à mains nues, lesdeux étant indissociables l'une del'autre.

L’école est devenue une des plusefficaces au sabre et très redoutable àmains nues. C’est un des derniersRyu (école) qui pratique destechniques de sabre sur 7 guerriersqui l’attaquent en même temps. Onétudie la pratique du YARI, duNAGINATA, l’ IAI JUTSU et leBATTODO. On utilise le BOKKEN et leKATANA.Pour l ’ exper t i n te r na t iona l

Jacques Levinet, Président de laFédération Internationale de SelfDéfense et de Police Training AJLà laque l l e es t a f f i l i ée l ’Eco leHarage ï , l e Sense i F ranc is DEHEBLES est unique au monde enson genre en sa qualité de dernierreprésentant de l’Haragei Ryu etunique passeur de la philosophiede cette Ecole.

Kenjutsu

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REF.: • FUSHIH-2REF.: • FUSHIH-2

Ce nouveau travail de Fu-Shih Kenpo du SokeRaul Gutierrez se centre sur les formestraditionnelles de style, leurs applications et la selfdéfense. Nous étudierons particulièrement la forme« Le Tigre se défend » avec ses applicationstechniques correspondantes, la forme « Dents de

Tigre » et le travail libre avec armes.Ensuite, le maître explique de manière

détaillée une vaste gamme detechniques avancées d’auto-

défense, indiquant pourquoicertains mouvements

sont effectués, lesavertissements à prendreen considération, lesangles possibles et lesvariantes qui peuventêtre appliquées danschaque groupetechnique. Le DVD estcomplété par unesérie de techniquesde combat pour lacompétition et untravail de préparationphysique, où le SokeGutierrez explique

comment préparer nosarmes, les bras et les

jambes, pour l’auto-défense et le combat.

Indiscutablement, une formede travail dont la richesse se

base sur l’échange et lacoordination avec d’autres styles,

et l’apprentissage du respect de nosdifférentes provenances martiales.

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