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] 71 [ 70 ] [ Seychelles A La Digue, le Domaine de l’Union, ancienne cocoteraie reconvertie en parc touristique, entretient la mémoire de l’île, à deux pas d’une des plus belles plages du monde : anse Source d’Argent. Douceurs diguoises Reportage : Valérie Koch [ ]

Magazine Escales sept/oct 2010

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Magazine de bord de la compagnie Air Austral

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Seychelles

A La Digue, le Domaine de l’Union, ancienne cocoteraie reconvertie en parc touristique, entretient la mémoire de l’île, à deux pas d’une des plus belles plages du monde : anse Source d’Argent.

Douceurs diguoises

Reportage : Valérie Koch[ ]

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Parmi les 115 îles granitiques et coralliennes de l’archipel des Seychelles, trois seulement abritent l’essentiel des 88 000 habitants : Mahé, la plus grande et la plus peuplée, avec sa capitale Victoria, Praslin et La Digue, sauvage et magique, où l’on comptait encore les véhicules à moteur sur les doigts de la main il n’y a pas si longtemps.Une douceur de vivre incomparable sur une dizaine de kilomètres carrés, sillonnés par des chemins pavés ou sablonneux qui longent la végétation littorale (flamboyants, takamakas, filaos, raisins de mer, cocotiers) ou qui s’enfoncent dans une végétation plus dense de type équatorial.On y accède, par la mer, à La Passe, le petit port où accostent toute la journée voyageurs et marchandises, et où toutes les activités économiques et touristiques sont concentrées. Une fois sur place, valises déposées à l’hôtel ou pour plus d’authenticité, dans une des charmantes guest-houses de l’île, vous filerez explorer ce petit bout de paradis cerné de plages de sable blanc et ourlé de lagons turquoise. Et découvrir le Domaine de l’Union, qui abrite la fameuse plage d’anse Source d’Argent, objet de tous les fantasmes pour les amateurs de cartes postales idylliques.Ancienne plantation de cocotiers aujourd’hui reconvertie en un parc ouvert aux touristes, le Domaine de l’Union (Union Estate) propose plusieurs centre d’intérêts artisanaux. Vous les découvrirez à vélo, à pied ou en char à bœuf. Ou même à cheval, si le cœur vous en dit, puisqu’il existe un petit centre équestre. Optons pour le vélo, qui offre une certaine liberté. Les premiers tours de roues sur les pistes sablonneuses vous transportent dans une vaste et majestueuse cocoteraie, qui abrite également des plantations de vanille. Pour qui est habitué à voir les plants de cette célèbre orchidée enroulés autour de grands arbres et

enracinée dans la terre, ici, l’image est étonnante. Les pieds de vanille poussent dans le sable et sont entourés de bourres et de coques de noix de coco séchées. Leurs tuteurs sont de jeunes et frêles acacias. On se demanderait presque qui porte l’autre ! Ce sont les quelques résidents de la ferme agricole locale, installée dans le parc, qui en assurent l’entretien. Ainsi que celui des petits vergers et potagers alentours, qui alimentent le Domaine en produits frais.Quelques coups de pédales plus loin, l’enclos des tortues terrestres est aménagé au pied d’un immense amas granitique. Ces géantes, quasi centenaires pour certaines, mâchonnent tranquillement leurs végétaux avec un bec qui vous trancherait net un doigt imprudent. Prenez le temps de vous arrêter pour les observer, elles mettront leur carapace en branle et avanceront lentement mais sûrement vers le moindre signe d’alimentation promise. Côté mer, en bordure de plage et envahies par les herbes folles, se dressent quelques pierres tombales couvertes de mousses. Il s’agit du cimetière ancestral, dernière demeure des premiers propriétaires de l’île. Autre élément du passé, la vieille maison coloniale en bois du Domaine, aujourd’hui restaurée, et rendue célèbre pour avoir été le lieu de tournage du film érotique « Emmanuelle », se tient fièrement au milieu d’un espace engazonné. Au bout d’une allée de cocotiers, un grand hangar couvert de tôles ferme l’accès à la plage. Il est ouvert aux quatre vents, qui soufflent avec douceur sur cette partie de l’île et attend les visiteurs. Il recèle une immense et vieille coque de navire rouillée, qui se veut témoin de l’histoire de l’archipel liée à la piraterie, commune à toutes les îles de l’océan Indien. L’âge du navire n’est pas affiché et on peut douter de sa crédibilité,

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XXXmême si il arbore fièrement une inscription « Sey Pirates » et une tête de mort menaçante peinte sur sa proue. Pour autant, l’image est superbe et plutôt inattendue dans ce paysage exotique.À quelques encablures de là, l’usine de coprah, tiré de la noix de coco, rappelle elle aussi l’histoire de La Digue et de l’imposante plantation de cocotiers du Domaine, qui fît les beaux jours de l’île avant son développement touristique. L’usine consiste en un joli petit bâtiment en pierre sur pilotis, servant de pièce calorifère. Les noix coupées en deux y sèchent afin que la chair se détache seule de la coque. Un grand bâtiment de stockage et un moulin traditionnel, mû par un bœuf placide, complètent l’installation. Selon l’heure et la saison, vous pourrez assister en direct au travail de débourrage des noix par les employés du site.Depuis quelques mois, un projet intitulé « La Route du Patrimoine de La Digue », soutenu par la direction de l’Union Estate et La Digue Development Board, a été mis en place par la Fondation du Patrimoine des Seychelles. Il vise à valoriser les petites merveilles du Domaine de l’Union. Dans le cadre de ce projet et de la coopération régionale entre les Seychelles et l’île de la Réunion, l’ONG Chantiers Histoires et Architectures Médiévales (avec notamment sa délégation réunionnaise) doit entamer cette année un chantier école insertion, après avoir identifié l’ensemble des sites historiques de la Digue. Un peu plus loin, une pancarte annonce « Plage Source l’Argent».

Impossible de poursuivre à vélo, vous devez laisser les deux-roues dans le parking prévu à cet effet, et poursuivre à pied sur un petit sentier de sable qui serpente au milieu des magnifiques blocs de granite. Au fur et à mesure de la progression, le paysage devient véritablement magique et vous découvrez un littoral fabuleux, découpé en charmantes criques de sable blanc et bordé de chaos granitiques artistiquement disposés là par Dame Nature.Véritables sculptures façonnées par le temps et l’océan, ces majestueux blocs de granite à l’aspect lissé ont fait la réputation de l’archipel, et se déclinent en nuances de gris plus ou moins soutenues, et de beiges rosés. À leurs pieds, et aux vôtres, le sable blanc est doux, et les grandes palmes des cocotiers, dont le vert est saturé sous le soleil de midi, complètent l’image tropicale et confèrent au lieu une beauté unique.Le lagon caresse paresseusement la plage. L’eau y est turquoise, avec des variantes de bleus plus soutenus vers le large. Peu profond, il permet néanmoins des balades en canoë ou une découverte en palmes, masque et tuba. Quelques brasses pour s’éloigner du bord et trouver un peu plus d’un mètre cinquante d’eau, masque calé sur le nez, et voilà les premiers petits poissons de récif qui jouent à cache-cache avec quelques coraux branchus. Papillons, perroquets, chirurgiens, balistes Picasso, poissons coffres, les espèces habituelles des lagons de l’océan Indien sont bien là, ponctuant l’eau de flashs multicolores. Tout

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à coup, cachée derrière une dune de sable envahie d’algues, on distingue une étrange silhouette posée sur le fond sablonneux entre deux rochers. Il s’agit d’une nasse traditionnelle, servant à piéger les plus gros spécimens du lagon parmi les carangues, jobs (variété de bar), mulets ou autres rougets. De forme hexagonale ou en nœud papillon, et de belle dimension (environ 1m50 de diamètre), la nasse est fabriquée en fines tiges de coco ou de bambou, plus résistant. À l’intérieur, surprenante vision : la chair d’une noix de coco coupée en deux fait office d’appât. Pour un peu, on imaginerait qu’il s’agit plutôt d’un appât à touriste ! Mais finalement, impossible de nier son efficacité au vu des trois ou quatre mulets et perroquets qui tournent en rond, pris au piège du col en V. Cette forme de pêche se pratique d’une façon plutôt artisanale et ponctuelle dans les lagons des Seychelles, mais elle est aussi exploitée en pleine mer par les pêcheurs professionnels. Les casiers, en fer cette fois-ci, sont déposés le matin juste derrière la barrière de corail et relevés en début d’après-midi, avec leurs prises. La mer poissonneuse des Seychelles est encore généreuse envers l’homme, et les nombreuses variétés de poissons constituent la base incontournable de l’alimentation quotidienne locale.Site réputé s’il en est, anse Source d’Argent n’est pas surpeuplé pour autant et on trouve très facilement un coin de plage tranquille pour installer sa serviette de bain. Des vendeurs ambulants préparent sur place et à la demande de délicieux jus de fruits frais. À noter que crème solaire et casquette ou parasol (et bouteille d’eau potable) sont absolument indispensables pour supporter l’ardeur du soleil. L’archipel des Seychelles est situé à proximité immédiate de l’équateur géographique et les rayons du soleil y sont assez sévères.Comptant parmi les plus belles plages du monde, la perle de La Digue est un décor de choix pour de nombreuses prises de vues publicitaires. Et pour le simple mortel, elle est une véritable invitation au rêve et à la détente, un pur bonheur pour les yeux.

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Comment s’y rendre2 vols vers Mahé / Seychelles sont réalisés toutes les semaines le mardi et samedi, au départ de St Denis de la Réunion, des liaisons bateau et avion vous permettent ensuite de relier La Digue.

Au départ de la France Métropolitaine, de l’Océan Indien et du pacifique Sud, le hub de St Denis vous offre des correspondances sur le vol Réunion > Seychelles

Tarif Réunion - Seychelles : à partir de 425 euros TTC(1).(1) tarif TTC hors frais de service, en classe Loisirs, soumis à conditions et nombre de places limitées.

Renseignements et réservation :

De l’international, 0033 825 013 012 (coût d’un appel vers la France)

www.air-austral.com

monnAIeUn euros vaut entre 14 et 16 roupies seychelloises. Sur place, vous pouvez en général payer soit en euros, soit en roupies. Les prix sont souvent plus intéressants en euros. Trois ou quatre distributeurs permettent de retirer des espèces (certains n’acceptent que les cartes Visa). Bureau de change à La Passe.

LA dIGUe : Comment s’y rendreL’accès à La Digue depuis Mahé ou Praslin est au choix maritime (environ 30 mn) ou héliporté (environ 10 mn).

Deux compagnies de catamarans rapides (Inter Island Boats ou Praslin Express) qui assurent la desserte des trois îles toutes les demi-heures (environ 35 à 40 euros A/R). Il existe aussi des possibilités d’embarquer sur un des schooners (transport de passagers et/ou de marchandises) qui relient Mahé et La Digue une fois par jour (comptez environ trois heures de traversée). Pour cette option (moins coûteuse), se renseigner au port de Mahé.Plus onéreux, les vols en hélicoptère déposent leur passagers en bordure de plage, dans l’ouest de l’île.

Le domAIne de L’UnIonLe Domaine de l’Union est privé, l’entrée payante (5 euros ou 100 roupies seychelloises). À l’intérieur, vous circulez sur des petits chemins sablonneux. Plusieurs étals d’artisanat du coco et du corail (à anse Source d’Argent, les vendeurs sont habilités et ont un badge signalétique).

se dePLACerÀ vélo (c’est le mode le plus pratique et les loueurs sont légion), à pied, en charrette-bœuf (le plus dépaysant)…

A VoIr• La réserve naturelle, avec ses 330 mètres d’altitude pour le point culminant, où niche la rare et endémique veuve des Seychelles (Terpsiphone corvina).• La Passe, le petit port où accostent toute la journée voyageurs et marchandises, et où toutes les activités économiques et touristiques de l’île sont concentrées.• Les anciens chantiers navals, sur la côte sud-ouest.• Les plages sauvages de Grand Anse et Petite Anse.

Bonnes tABLesÀ anse Source d’Argent, le restaurant Lanbousir propose une cuisine seychelloise authentique.Plusieurs « take away » vous invitent à emporter des plats créoles en barquette. Certains proposent des espaces pour consommer sur place.Hôtels et guest-houses vous proposent également leurs tables.

ConseILs dIVersAvant une traversée, n’hésitez pas à vous renseigner à l’avance, certains bateaux sont parfois hors-service ou affrétés pour des tours-opérateurs, et les horaires sont adaptés en fonction.Marcher ou circuler à vélo demande une certaine énergie, donc prévoyez toujours de quoi vous hydrater pour la journée.À la Belle Petra, vous profiterez de la gentillesse de votre hôtesse et vous pourrez aussi programmer une escapade en bateau avec Hyacinthe, son mari, pêcheur.

N’hésitez pas à utiliser les services des skippers locaux, pour une journée de découverte des îlots voisins. Nevis Ernesta vous emmènera faire du snorkelling et nager avec les tortues.Pour vos connections Internet, il existe un cyber-café à la Passe.

LA dIGUe guide pratique[ ]Wild and enchanting, La Digue is the third largest island of the Seychelles. Its unequaled gentle way of living pervades the dozen square kilometers criss-crossed by tarred and dirt roads running along the shore line or penetrating deep into the lush dense equatorial forest. Schooners with tourists and cargo boats berth all day long at the quaint La Passe jetty. The nearby Domaine de L’Union (Union Estate) shelters its famous Source d’Argent (Silver spring) creek beach.The Union Estate, an old coconut plantation, has been converted into a tourist attraction with several centers of arts and crafts. Discover them by bicycle, on foot or by slow rolling ox cart. You can even visit them on horseback as there is a small riding club on the domain. The imposing estate also harbours vanilla plantations as well as modest vegetable gardens and orchards that supply it with fresh produce.Tortoises live in an enclosure at the foot of huge granite boulders. These gentle giants, some of which are nearly one hundred years old, peacefully chew their greens with a mouth that could easily snap off a finger. Pause and watch them. At the slightest promise of food they will get up, lifting their heavy armoured shell and slowly come to you.In the ancestral cemetery near the shore, moss covered tombstones indicate the last resting place of the first owners of the island. The old wooden colonial house of the Domain, today completely restored, became famous as the set for the erotic movie “Emmanuelle”.Copra, produced from coconut is still milled at La Digue. The old fashioned mill and the impressive coconut plantation

of the Domain are very much part of history and made the fortune of La Digue long before its tourism development. The factory is a rather small, pretty stone building on stilts in which the coconuts, cut in two, are set out to dry. A large store and a traditional mill, drawn by a placid ox, complete the installations. Depending on the time of day and the season you may be able to watch the de-husking of the coconut shells by the factory workers. A nearby sign indicates “Plage Source l’Argent”. A sandy trail winds through magnificent granite blocks. Like statues carved by time and sea, they lend the place a unique beauty.The waters of the lagoon lazily lap the sandy beach. Although the lagoon is rather shallow one can sail a canoe or go scuba diving. The bountiful sea around the Seychelles is still generous to man as fish is the basic daily fare of the islanders.Despite being very popular, the Source d’Argent Creek is not overrun by visitors and it is the perfect quiet spot to spread your beach towel. Beach vendors sell delicious freshly squeezed fruit juice. But beware of the hot sun, it is important to protect yourself. Bring sun lotion, a cap, an umbrella and a bottle of drinking water. As the Seychelles archipelago lies almost right on the Equator the sunrays are unforgiving.La Digue is also the preferred spot for numerous publicity shots. It is renowned the world over as the jewel among the most beautiful beaches. And for us, mere mortals, it is a mainly an invitation to dream and relax.It is pure bliss for the eyes.

The balmy island of La DigueXXXXX

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