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Magazine trimestriel de l’ALPABEM Printemps 2018 , volume 4 - numéro 11 - Dépôt légal 0840-5530 22 24 Cultiver son positivisme Un miracle inattendu 30 Le monde des émo- tions chez les hommes P.28 JEUX VIDÉO DIVERTISSEMENT OU DÉPENDANCE ?

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Magazine trimestriel de l’ALPABEM Printemps 2018 , volume 4 - numéro 11 - Dépôt légal 0840-5530

22 24Cultiver sonpositivisme

Un miracleinattendu 30 Le monde des émo-

tions chez leshommes

P.28

JEUX VIDÉODIVERTISSEMENT OU

DÉPENDANCE ?

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FORMATION ENTRAIDE RÉPITGroupe d’entraide 14

O X Y G È N ESOMMAIREA U M E N U D A N S C ET T E É D I T I O N

6La prescription du

malheur assuré

Je sais que le titre de cet articlen’est pas tout à fait vendeur etque, possiblement, vous ne lelirez pas, mais je prends tout demême le risque.

12Soutenir les loca-

taires

Chaque année, un La-vallois sur dix reçoit undiagnostic de troublede santé mentale.

8Voyage au pays du

TPL

Aimer et aider quelqu’unqui souffre d’un trouble dela personnalité limite (TPL)est un défi de taille, mais unobjectif réalisable.

20Le yoga

Pourquoi je vousparle de yoga au-

jourd’hui? Le yoga estune pratique qui ap-porte plusieurs béné-fices à la personne...

10Il était une fois...

L’inspiration de cettehistoire provient d’unefemme forte qui a re-trouvé un sens à savie, grâce à sa vulnéra-bilité.

26Nous sommes tousdes manipulateurs

Il existe une blague del’humoriste PatrickHuard qui dit quelorsque votre conjointevous demande...

CONSEIL  D’ADMINISTRATION 2017-2018Présidente Francine ROBILLARDVice-présidente Diane VILLENEUVETrésorier Omar HAMADESecrétaire Camille HÉBERTAdministrateur Gilles ROUSSEAUAdministrateur Yves THERRIENAdministrateur Carl VALADE

L’ÉQUIPEDirecteur général Patrice MACHABÉEConseiller clinique Yves LARDON (T.S)

Adjointe administrative Marie-Claude PROULXCoordo- Clés en main Valérie PELLERINChargée de projet aînés Jessica SOUCYIntervenants Audrey FORTIN

Annik LEFEBVREJorge MONTERROSOStéfanny TRUDEAU

Consultants externes Diane ASSELIN(pair aidant)Catherine BASTIEN (psychoéducatrice)Lynda NADEAU (pair aidant)Stéphanie PÉLOQUINSylvie ROUSSEL

RÉDACTEUR EN CHEFPatrice MACHABÉE

ÉQUIPE DE RÉDACTIONAudrey FORTINAnnik LEFEBVREPatrice MACHABÉEJorge MONTERROSOValérie PELLERINMarie-Claude PROULXFrancine ROBILLARDJessica SOUCYStéfanny TRUDEAU

MEMBRES HONORAIRESSuzanne BÉCHARDJean-Guy BLANCHETTEPierre CHAMBERLANDArnold DRAPEAUPierre COUSINEAUSuzanne DE LA DURANTAYEHélène FRÉCHETTERobert GIROUARDGloria HENRIQUEZFlore LAFRENIÈREDaniel MAJORCatherine LAZUREJean-Marc LÉGARÉArmand LEMIEUXDenyse PAQUETGilles PERREAULTLise PERREAULTFernando SEGUELGeorges ST-ARNAUD Monique STEVENSONFernande THOUINClaudette WOLFF

*En gras sont les membres honoraires décédés

INFOGRAPHIE ET MISE EN PAGEAlexandre Mc GRATH

CORRECTIONCamille HÉBERTDiane PLOUFFE ([email protected])

IMPRESSIONALPABEM

Oxygène, familles et santé mentaleVolume 4, numéro 11, Printemps 2018

Dépôt légalBibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du CanadaISBN 0840-5530

PIAP ARSA 15Schizophrénie 15Les ateliers Anna 15Méditation 16Aînés 16Bipolaire 16

Répit Anna 15Répit 18Soirées thématiques 19

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CONFÉRENCESSanté mentale

Chaque mois, nous vous présentons GRATUITEMENTune conférence sur la santé mentale

Coût : gratuit - Réservez au 450-688-0541Où :  Auditorium Réal-Dubord, Hôpital de la Cité-de-la-Santé

1755, boul. René-Laennec, Laval

Aussi disponible EN DIRECT sur le WEB: www.vpsolution.tv/alpabem

L'intelligence artificielle comme première ligne d'intervention ?Mardi le 20 mars - 19h

Imaginez si vous pouviez recevoir une aide efficace et personnalisée à vos problèmes desanté physique, psychologique et psychosociale en tout temps, 24 h sur 24 h. Imaginezmaintenant que la voix au bout du fil est celle d’une intelligence artificielle et que cettedernière a la capacité de vous accompagner et de contribuer à diminuer votre détresse etcela, en toute confidentialité? Venez rencontrer des gens qui conjuguent le futur au présent.

Conférencier : Louis-Raphaël, enseignant de formation et fondateur d’Ellipse Synergie

L'autisme : la vie malgré les défisMardi le 17 avril- 19h

Maman de deux enfants autistes, Johanne Leduc vient raconter son expérience et faire part deses réflexions. Selon elle, la vie peut être merveilleuse malgré le deuil et les nombreux défis qu’unparent d’enfant différent doit surmonter. Elle propose, autant pour les professionnels que pour lesfamilles, une vue de l’intérieur qui vous permettra de démystifier l’autisme ainsi que d’être mieuxoutillé pour cultiver au quotidien le bonheur au sein de la cellule familiale.

Conférencière : Johanne Leduc, auteure du récit autobiographique « La souffrance des envahis » ainsi que fondatrice et présidente du Salon de l’autisme TSA du Québec

La fatigue de compassionMardi le 15 mai - 19h

Toute personne aidante (intervenant ou famille d’un malade) fera indéniablement l’ex-périence de l’incertitude, de l’inquiétude et de l’impuissance. Ces sentiments sont à lafois sources d’opportunités et sources de souffrances. Or, comment se préserver avecacceptation et intégrité dans ce fragile équilibre que nous propose la compassion? Mieuxconnu sous le vocable de « L’usure de compassion en relation d’aide », notre conféren-cier nous propose une réflexion ouverte sur un aspect fondamental de la relation d’aide.

Conférencier : Sébastien Auger, conseiller clinique en santé mentale, consultant ensanté organisationnelle et chargé de cours

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LE MOT DU DIRECTEUR

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« Est-ce que c’est de la chance ? Lerésultat d’un travail acharné ? Lasynchronicité de la vie ? Un peu destrois ? Une chose est claire pourmoi, je n’en reviens tout simplementpas à quel point tout tombe enplace. » Voilà mes propos quej’avais avec M. Denis Nantel, notrerépondant chez Centraide, en débutd’année au sujet du résultat de notredémarche d’acquisition d’immeu-ble… Mon vieux rêve pour l’ALPABEM.

Denis (Nantel), avec qui j’adoreéchanger, me répond simplementque : « C’est Peut-être que c’est lerésultat d’un terreau bien préparé etfertile… »

En même temps, comment se fait-ilque l’immeuble que nous avions

dans le cœur soit disponible à cemoment précis et que le vendeursoit si sensible à notre cause qu’ildécide de ne pas le mettre sur lemarché ?

Pourquoi la ville de Laval accepte- t-elle d’étudier notre demande decautionnement (avec une autre fon-dation), alors que cela ne c’est jamais fait dans notre région ?

Pourquoi deux institutions finan-cières acceptent- t-elles de financernotre projet à 100%, alors qu’habituellement c’est plus de l’ordre de 65% ?

Pourquoi avons nous présentementsur le C.A de l’ALPABEM, troiscomptables de formation, ce qui jevous le confirme, est fort utile pour

notre projet d’acquisition ?

Des questions de cet ordre, j’en aiplein… Des réponses… très peu.

Mais les résultats sont là et effecti-vement cela se résume peut-être àcela : Depuis que nous concentronsnos efforts dans notre région, les bénéfices pour notre organisation etles familles que nous desservonsdépassent nos attentes.

Alors quand mes homologues mequestionnent sur la possibilité denous impliquer à nouveau au National cet automne suite à laconjoncture favorable qui se dessinecet été, ma réponse est : Est-ce quetu t’aies acheté des actions deBlackBerry quand la compagnie achangé de dirigeant ?

Patrice MachabéeDirecteur général

Quand le terreau est fertile

Marie-Claude ProulxLa nouvelle voix de l’ALPABEMJ’éprouve une grande joie et je suis honorée de me joindre à l'équipe de l'ALPABEM comme ad-jointe administrative. Je ferai tout en mon possible pour que chacun de vos appels, soit traitéavec respect et professionnalisme. La qualité d'écoute sera ma motivation afin d'assurer quechaque besoin pour chacune de vos rencontres soit comblé, rendant celles-ci agréables etconviviales.

Mon expérience de presque 20 ans comme adjointe, mon désir de toujours me perfectionner, seront à monsens un atout pour établir une relation synergique entre nous tous.

Depuis de nombreuses années je m'occupe avec l'aide d'organismes dédiés à la santé mentale de mon plusjeune frère. Cela m'a permis de développer un sens de la compassion et de compréhension pour toute per-sonne ayant besoin d'aide.

J'ai surtout réalisé qu’un soutien fait toute la différence. J'anticipe donc avec plaisir de vous rencontrer

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LE MOT DE LA PRÉSIDENTE

Francine RobillardPrésidente

Comme le chocolat noir, un petitmorceau, intense! Le mois est courtet au milieu il y a la Fête del’Amour, l’amour sous toutes sesformes. Amours passées et pré-sentes, et pas seulement l’amouramoureux de Roméo et Juliette.Amour amitiés, amour enfants etpetits-enfants, amour familial etmême amour défendu.

Est-ce parce que je suis plus nos-talgique? Est-ce parce que de plusen plus de souvenirs co-habitentdans ma boîte aux trésors? Est-ceparce que j’ai perdu un être cher àla Saint-Valentin? C’est probable-ment à cause de toutes ces raisonsque maintenant, quand j’ai une

pensée pour « mes disparus », jecompte autant d’alliés dans l’au-delà que sur terre. Un clan en haut,un clan ici.

Quand je suis à bout de solutionset que je manque d’énergie, j’aimecroire que le clan d’en haut peutêtre utile et ça me permet d’entrerdans une sorte de cocon. C’estdoux et rassurant de croire à la pré-sence de mes disparus. Ils ne sontpas absents, seulement invisibles,un contact entre ciel et terre. Leclan s’agrandit. Parfois je les alignetous et je leur parle tout bas et jeprends un petit morceau de choco-lat noir.

C’est un sujet délicat. Plusieursd’entre nous avons des êtres chersqui ont quitté la terre et avec les-quels nous avons des conversa-tions silencieuses et apaisantes. Jen’étais pas certaine de vouloir abor-der ce sujet. Mais comme la vie faitbien les choses, j’ai eu un signe. Enallant ventiler avec une amie la se-maine dernière, elle parlait d’une si-tuation qu’elle trouve difficile et à lafin elle a dit : « J’ai mis mon mari(décédé) là-dessus en lui disant ‘jene sais plus quoi faire’ ».

Je demande et je dis aussi merci

Février, un mois court mais intense

LIVRAISON DES PANIERS DE NOËLLIVRAISON DES PANIERS DE NOËLLe 19 décembre dernier, l’équipe de l’ALPABEM a livré les paniers de Noël à l’hôpital de la Cité-de-la-

Santé de Laval et à l’îlot, service de crise de Laval. Merci à nos bénévoles et à tous les donateurs!

Cité de la Santé: De gauche à droite : Rosa Dimeo, chef de service, Laure-HélèneGagné-Deland, ergothérapeute, Sophie Lévesque-Lavallée, travailleuse sociale, JulieSt-Amand, travailleuse sociale, Isabelle Pleyer, technicienne en éducation spécialisée,Chantal Deschênes, infirmière, Marie-Andrée Beaudin, infirmière, Serge Vachon, infir-mier, Diane Villeneuve, Vice-Présidente - ALPABEM, Claude Hébert, préposé, GinettePinsonneault, Bénévole - ALPABEM, Stéfanny Trudeau, intervenante - ALPABEM,France Ouellette, bénévole - ALPABEM

L’Îlot: De gauche à droite : Corinne Viau, adjointe clinique, Martin Métivier, trésorier(C.A.), Francyne Doré, vice-présidente (C.A.), Lise Groleau, présidente (C.A.), SylviePicard, directrice générale, Catherine Labarre, gestionnaire clinique, Ginette Pinson-neault, Bénévole - ALPABEM, Diane Villeneuve, Vice-Présidente - ALPABEM, FranceOuellette, bénévole - ALPABEM, Jessica Soucy, intervenante - ALPABEM

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Je sais que le titre de cetarticle n’est pas tout à faitvendeur et que, possible-ment, vous ne le lirez pas,

mais je prends tout de même lerisque.

Je vous garantis que, si vous sui-vez à la lettre les suggestionsproposées, vous serez malheu-reux. En partant, vous savezqu’avoir quelqu’un de malade àla maison n’est pas detout repos, sur-t o u t

s iv o u sn’avez pasles outils né-cessaires pourfaire face à la mu-sique. Lorsque noussommes dépourvus de tous

les outils, nous nous assurons dene pas faire gros feu. La situa-tion risque de nous échapper,alors…

Dites toujours oui, même quandça ne vous tente pas. Vousdevez consentir sans réserve àtoutes les demandes sans poserdes questions. Ac-cep-

tez toujours tout, même si ça nefait pas votre affaire et que celavous rend la personne la plusmalheureuse de l’univers. Endu-rez. Vous pouvez toujours ap-prendre à « ronger votre frein ».Et cela, même si vous savez trèsbien que vous méritez mieux queça. Dans votre ADN, il est écrit

que vous êtes nés pour unpetit pain, alors, taisez-vous et soyez belle (oubeau). Ne prenez pas

votre place. Passezen dernier. Ar-

rangez-vouspour que

tout lem o n d ev o u sm e t t ede côté.Il n’y arien de

bon pourvous dans la

vie. Vous êtes prison-nier chez les perdants et

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CHARGE MENTALE

La prescriptionDU MALHEUR ASSURÉ

Par Jorge Monterroso, intervenant

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vous ne pouvez pas vous sauver.

Tentez de plaire à tout le mondesans condition. Répondez auxbesoins de tous, sauf les vôtres.Vous devez tout faire afin deconserver, coûte que coûte, unenvironnement où règnent labonne entente et la compréhen-sion inconditionnelle, avec unsourire à toute épreuve. Gardezvos idées pour vous-même, carcela pourrait offenser quelqu’un.Vous n’avez pas à parler, car detoute façon votre opinion n’a pasde valeur. Vous devez enfouir, auplus profond de votre cœur, tousles irritants possibles et inimagi-nables. Vous devez travaillersans relâche à trouver de nou-velles façons de gagner l’affec-tion de tout le monde. Ne vousoccupez pas de votre santé phy-sique et mentale. Cela ne vautpas la peine, car la maladie estdéjà inscrite dans vos gènes etvous ne pouvez absolument rienfaire pour changer la donne. Met-tez donc votre vie complètementde côté et vivez celle des autres.Il faut souffrir pour être aimé.

Ne demandez pas d’aide de l’ex-térieur et n’essayez pas de gérerla situation vous-même commeun(e) grand(e). Ne parlez jamaisà personne de comment vousvous sentez, de l’enfer que vousvivez à la maison. Vous devez in-tégrer que parler de ses émo-tions et de ses sentiments est unsigne de faiblesse. La peur n’estque pour les faibles et les inquié-tudes ne sont pas nécessaires.

Vous devez croire en la magie et,qu’un jour, tout va rentrer dans

l’ordre. Un jour, vous aurez enfinla famille parfaite, le travail par-fait. Vous devez attendre assisque ce moment arrive. Le cielsera généreux avec vous. En at-tendant, portez votre peine en si-lence en vous convainquant quevous êtes le seul et unique qui vitl’enfer sur terre. Mais votre enferne durera pas trop longtemps,car le ciel en a décidé autrement.

Endurez les mauvais regards etles préjugés des gens et nefaites confiance à personne. En-durez votre malheur sans riendire. Endurez toutes les injus-tices de ce monde, car il n’y arien à faire et apprenez à vivreavec cela. Vous avez intérêt àapprendre à tolérer l’intolérable.Vous ne pouvez absolument rienchanger. Les dés sont pipés etvotre destin est déjà tout tracé.Vivre le malheur est une habi-tude nécessaire pour accéder auparadis. Encaisser les mauvaiscoups de la vie, jour après jour,en fait partie et vous y êtes déjàprédestiné. Vous ne méritez pasmieux.

Vous devez croire que ce qui estpetit va le demeurer et que celava durer. Ne rêvez surtout pas etprenez-vous en pitié. Vous êtesune pauvre victime et vous n’enêtes absolument pas responsa-ble. Vous n’avez le contrôle surrien, votre vie ne vous appartientpas, vous ne la dirigez pas etvous ne pouvez même pas choi-sir où votre destinée vous mè-nera.

Plaignez-vous à tout le mondedes malheurs qui vous arrivent.

Identifiez-vous comme la per-sonne la plus malheureuse de laplanète et assurez-vous que toutle monde le sache. Si vous avezla chance, publiez-les sur Twitteret Facebook. Portez votre mal-heur comme le plus lourd desfardeaux. Dévoilez à tout lemonde, avec conviction, votredifficulté à changer la situation.Mettez-vous à chercher profon-dément une bonne excuse pourconvaincre les plus incrédulesque vous n’avez pas la capacitéde vous sortir de là où vous êtes.

Devenez un adepte de la pro-crastination et remettez systéma-tiquement tout au lendemain. Nevous forcez jamais, ça ne donneabsolument rien, car, de toutefaçon, il n’y a rien à faire… Ça nevaut pas la peine…

Si vous n’êtes toujours pas mal-heureux recommencez depuis ledébut : « Dites toujours oui,même quand ça ne vous tentepas…

N’est-ce pas en apprivoisant sesdémons qu’on s’en libère ?

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«Aimer et aider quelqu’un quisouffre d’un trouble de la per-sonnalité limite (TPL) est undéfi de taille, mais un objectif

réalisable ». C’est d’ailleurs le titredonné à la formation sur le TPL of-ferte à l’ALPABEM. Cependant, avantd’atteindre cet objectif, plusieursétapes sont à franchir. Il n’est pas fa-cile d’être en relation avec une per-sonne souffrant d’un TPL. Pourcomprendre cette expérience unique,j’aime bien m’inspirer de l’histoired’Emily Perl Kingsley, une mère de 2garçons handicapés. Au départ, cettehistoire fait référence à une tout autreréalité, mais les sentiments dépeintspar son auteur ne sont pas inconnusdes proches de personnes atteintesde TPL. Je vous présente donc cettehistoire, suivie de mon interprétationaux couleurs du TPL.

« Le voyage en Hollande » d’EmilyPerl Kingsley

« On me demande souvent de décrirece que représente l’éducation d’unenfant avec une incapacité, de ma-nière à ce que les gens qui n’ont pasvécu cette expérience puissent lacomprendre et imaginer ce qu’elle re-présente. Cela ressemble un peu à cequi suit :

Attendre un enfant, c’est comme pla-

nifier un fabuleux voyage… en Italie.Vous achetez un grand nombre deguides de voyage et vous faites demerveilleux plans : le Colisée, leDavid de Michel-Ange, les gondolesde Venise. Vous apprenez quelquesphrases utiles en italien. Tout cela esttrès excitant!

Enfin, après des mois de préparationfébrile, le grand jour arrive. Vousfaites vos bagages et vous partez.Plusieurs heures plus tard, l’avion at-territ et le commandant de bord an-nonce : « Bienvenue en Hollande! »

« Hollande? » Dites-vous. « Que vou-

lez-vous dire par Hollande? J’ai prisun billet pour l’Italie. Je suis censéêtre en Italie. Toute ma vie, j’ai rêvéd’aller en Italie. » Mais, il y a eu unchangement dans le plan de vol. Vousavez atterri en Hollande et c’est làque vous devez rester.

On ne vous a cependant pas em-mené dans un endroit horrible, dé-goûtant, sale où il y a la peste, lafamine et des maladies. Ce n’estqu’un endroit différent.

Vous devez donc sortir de l’avion etvous procurer de nouveaux guides devoyage. Vous devez apprendre une

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TPL

Voyage au paysDU TPL

Par Annik Lefebvre, intervenante

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nouvelle langue. Vous ferez laconnaissance de tout un groupe denouvelles personnes, que vous n’au-riez jamais rencontrées autrement.

C’est seulement un endroit différent.C’est un rythme plus lent qu’en Italie,moins exubérant aussi. Quelquetemps après votre arrivée et avoir re-pris votre souffle, vous regardez au-tour de vous et commencez àremarquer que la Hollande possèdedes moulins à vent, que la Hollande ades tulipes… que la Hollande a mêmedes Rembrandt!

Mais tous ceux que vous connaissezvont en Italie ou en reviennent et ilsne cessent de répéter qu’ils ont fait unmerveilleux voyage. Pendant toutevotre vie, vous vous direz : « Oui,c’est là que je devais aller, c’est ceque j’avais planifié. »

Cette douleur ne s’en ira jamais, ja-mais, jamais… parce que la perte dece rêve est une perte significative.Mais si vous passez votre vie à déplo-rer de ne pas avoir atterri en Italie,vous pourriez ne jamais être en me-sure d’apprécier les choses très spé-ciales et très jolies… de la Hollande.»

Un voyage au pays du TPL

Se préparer pour un voyage en Italie,c’est un peu comme se projeter dansle futur avec un proche. Qu’il s’agissede votre enfant, de votre parent ou devotre conjoint(e), vous chérissez debelles attentes pour son futur, pourvotre relation, pour votre couple etpour votre famille.

Apprendre que votre proche souffred’un TPL, c’est en quelque sorte ap-prendre que vous avez atterri en Hol-lande plutôt qu’en Italie. Pour certainsd’entre vous, le choc se vivra à l’an-nonce du diagnostic. Pour d’autres,ce sera un peu plus tard, au momentoù vous réaliserez que toutes vos as-

pirations, que tout ce que vous aviezimaginé et espéré pour votre procheet vous ne sera pas tel que vousl’aviez idéalisé.

Cette révélation peut s’avérer doulou-reuse et entraîner toutes sortesd’émotions, comme la colère, la pro-testation, le déni et la peine. Certainsd’entre vous tenteront peut-être derenverser la vapeur ou de remettre enquestion le diagnostic, bref de retour-ner en Italie. Pour d’autres, même s’iln’y a pas de diagnostic qui leconfirme, les comportements de leurproche pourront réveiller la déceptionque le voyage en Italie ne se réaliseramalheureusement pas.

Accepter que votre proche présentedes traits d’un TPL signifie faire ledeuil de la relation telle qu’imaginéeavec lui. C’est renoncer au voyageque vous aviez rêvé de faire avec luien Italie et entreprendre celui en Hol-lande, sans cultiver de regrets. C’estaccepter que la Hollande ne sera ja-mais l’Italie et s’ouvrir aux beautés dece pays inconnu. C’est accepter deréviser vos attentes, vos plans et vosobjectifs.

Comprendre et vivre avec… la cul-ture du TPL

La Hollande, ce n’est pas l’Italie. Ettenter de changer la Hollande auxcouleurs de l’Italie est une cause per-due. Vivre avec un proche présentantdes traits d’un TPL est déstabilisant etpas de tout repos. Imaginez-vous es-sayant de déployer tous vos effortspour communiquer en italien avec uncitoyen qui parle uniquement le hol-landais. La clé pour améliorer la rela-tion avec votre proche atteint de TPLest de vous ouvrir à sa culture. Eneffet, les personnes qui souffrent dece trouble ont une façon différented’entrer en relation avec les autres.C’est comme s’ils avaient en quelquesorte un langage et un mode d’emploidifférent.

Vous informer sur le TPL, que ce soità travers des lectures ou les confé-rences et les formations offertes àl’ALPABEM, facilitera la communica-tion et améliorera la relation avecvotre proche atteint. Le TPL, c’est uneculture différente qu’il vaut la peine dedécouvrir. Ce n’est pas celle de l’Ita-lie, mais elle peut vous faire vivre desexpériences et des rencontres quin’auraient pas pu se produire autre-ment. Et lorsque vous arriverez à re-prendre votre souffle, si vousregardez bien, derrière le TPL, il s’ycache bien souvent toutes les beau-tés de cette culture, c’est-à-dire lesforces et les qualités que vous appré-ciez tant chez cette personne quivous est si chère.

Les gens autour de vous continuerontde vous vanter les beautés de l’Italie.Seulement, il ne tient qu’à vous dedécider si vous allez pleurer et regret-ter toute votre vie de ne pas avoir eula chance de visiter ce beau pays. «Aimer et aider quelqu’un qui souffred’un trouble de la personnalité limiteest un défi de taille, mais un objectifréalisable » et l’ALPABEM peut vousguider pour découvrir cette cultureparticulière, vous accompagner dansce voyage inattendu, et vous aider àvous reconstruire et à cheminer à tra-vers ce deuil.

Références

Emily Perl Kingsley, 1987, « Bienvenue enHollande »

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L’inspiration de cette histoireprovient d’une femme forte quia retrouvé un sens à sa vie,grâce à sa vulnérabilité.

Il était une fois une femme enthou-siaste qui rêvait d’avoir une famille oùl’amour fleurirait et où tous seraientheureux et en santé.

Il était une fois une femme heureused’avoir deux merveilleux enfants quicomblaient son cœur de tout ce qu’elleavait longtemps désiré.

Il était une fois une femme optimistequi voyait ses enfants grandir, nonsans difficultés, mais dans l’amour, lebonheur et la santé.

Il était une fois une femme inquiètedont l’adolescent avait des comporte-ments différents. Un adolescent qui nesemblait plus vivre d’amour, de bon-heur et de santé.

Il était une fois une femme déroutéequi tentait par tous les moyens possi-bles de sermonner son fils et de le faireentrer dans un cadre normal, malgréses comportements différents.

Il était une fois une femme déchiréed’apprendre que son fils avait une ma-ladie mentale sévère et persistante.Elle était triste, abattue et enragée quele ciel tombe sur la tête de son fils,maintenant devenu un jeune adulte.

Il était une fois une femme exténuéequi se battait corps et âme pourtenter d’obtenir des servicesadaptés aux besoins de son filssouffrant. Elle se battaitcontre vents et marées,même si son fils refusait dese faire aider.

Il était une fois unefemme révoltée quipleurait et pestaitcontre le sys-tème de santé quine prenait pas enconsidération les be-soins des famillesdont un des membresétait atteint de maladiementale.

Il était une fois unefemme accablée quisentait que le ciellui tombait aussisur la tête, et qui

malgré ses ef-forts pourg a r -der

l at ê t e

hors del’eau, sen-

tait qu’elle senoyait et que sa

propre santé dé-faillait.

Il était une fois unefemme sceptique qui

franchissait la porte del’ALPABEM. Une femme

qui souhaitait ardemment trou-ver de nouvelles méthodespour amener son fils à se faire

aider.

Il était une fois une femme désabuséequi se trouvait égoïste de demander del’aide alors que c’était son fils qui souf-frait.

Il était une fois une femme sensible quise permettait d’être vulnérable et d’ac-cepter de ne plus être seule

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RELATION D’AIDE

Il étaitUNE FOIS...

Par Stéfanny Trudeau, intervenante

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contre vents et marées parce qu’ellesouffrait aussi.

Il était une fois une femme apeurée àl’idée de laisser son fils se responsabi-liser. Une femme terrifiée à l’idée quesi son fils tombait et se blessait, elle neserait pas la première sur la ligne defront pour le secourir.

Il était une fois une femme déterminéequi affrontait ses peurs et qui laissaitson fils se débrouiller seul contre ventset marées.

Il était une fois une femme ambivalenterongée par ses nombreuses inquié-tudes, mais qui sentait que c’était lameilleure chose qu’elle

pouvait faire pour aider son fils.

Il était une fois une femme lucide quicomprenait qu’elle ne pouvait contrôlerson fils, mais qui était contente qu’il ac-cepte qu’elle l’accompagne dans sesdémarches.

Il était une fois une femme persévé-rante qui s’outillait le plus possible afinde mieux comprendre comment inter-agir avec son fils.

Il était une fois une femme soutenuequi réalisait qu’en cherchant de l’aidepour elle-même, elle donnait l’exempleà son fils qui acceptait maintenant dese faire aider.

Il était une fois une femme apaisée quise mettait en priorité, se respectait,s’écoutait et qui continuait d’accompa-gner son fils, selon ses capacités.

Il était une fois une femme satisfaite depouvoir enfin sourire sans se culpabili-ser, jouir de la vie sans se sentirégoïste et cultiver son bonheur, malgréles difficultés omniprésentes.

Il était une fois une femme radieuse quiavait retrouvé l’équilibre.

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Coût : gratuit - Réservez au 450-688-0541Où :  Auditorium Réal-Dubord, Hôpital de la Cité-de-la-Santé

1755, boul. René-Laennec, Laval

Aussi disponible EN DIRECT sur le WEB: www.vpsolution.tv/alpabem

Comment améliorer la collaboration entre la famille, le malade et l'équipe traitante?Mardi le 27 mars - 19h

Il arrive régulièrement que les proches aidants se sentent incompris et exclus lors des interactionsavec les professionnels de la santé. Ces derniers souhaitent obtenir de l’information et participeraux décisions relativement aux soins et aux services. En fait, ils aimeraient être reconnus commeles experts de leur proche. Existe-t-il un statut légal particulier pour les proches aidants? Existe-t-ildes stratégies qui favoriseraient l’échange d’informations? Est-il possible de maximiser l’efficacitédes soins en s’assurant que les besoins du malade et des proches soient entendus?

Conférencière : Mélanie Couture, chercheuse au CREGÉS et professeure associée au départe-ment de psychologie de l’Université de Sherbrooke.

Le TAC : comment aider sans nuireMardi le 15 mai - 19h

Il peut être déroutant d’entrer dans un logement sévèrement encombré comme celui appartenant à une personne ayant un trouble d’accumulation compulsive. Nos réactionspeuvent aller de l’étonnement jusqu’à la stupéfaction. Mais comment cette personne apu en arriver là? Chaque accumulateur a son vécu, ses raisons, ses histoires face auxobjets conservés. Nos conférencières vous guideront dans les pratiques recommandéesafin de mieux aider et surtout de ne pas nuire à la personne souffrant du TAC.

Conférencier : Natalia Koszegi, coordonnatrice clinique, auteure et psychologue auCentre d’études sur le TOC et les Tics à l’IUSMM &Thérèse Belisle, pair-aidante.

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Chaque année, un Laval-lois sur dix reçoit un diag-nostic de trouble de santémentale

En 2017, près de 45 000 personnesd’un an et plus ont reçu un diagnos-tic de trouble de santé mentale, soit11,1 % de la population. Les trou-bles anxio-dépressifs sont, de loin,les plus fréquents, représentant en-viron les deux tiers de l’ensembledes troubles mentaux. Les plus cou-rants sont les troubles anxieux, ladépression et les troubles liés àl’usage de drogues ou d’alcool. Uneproportion de Lavallois de 5500 à10 000 adultes en 2017, présentedes troubles mentaux qualifiés de

sévères, c'est‐à‐dire ceux associésà un haut niveau d’incapacité qui in-terfèrent de façon considérabledans les relations interpersonnelles,les compétences sociales de baseet la capacité fonctionnelle dans laproduction d’un travail. (Direction deSanté Publique : ASSS de Laval)

Instabilités résidentielles

De manière globale, les trajectoiresrésidentielles des personnes qui vi-vent avec un trouble sévère desanté mentale donnent à voir unesérie de ruptures qui traduisent unegrande instabilité résidentielle. Lesraisons qui justifient ces instabilitéssont multiples et rarement volon-

taires : hospitalisation, relation ten-due avec un coloc ou un membre dela famille, retrait d’urgence à causede problèmes d’insalubrité, ferme-ture d’un complexe d’appartementssupervisés, raisons financières, etc.De toute évidence, les personnesqui vivent avec un problème desanté mentale sont vulnérables surle plan résidentiel.

Soutien résidentiel axé sur le tra-vail de coopération des acteurs

Dans un contexte de crise résiden-tielle et de désorganisation impor-tante d’un locataire, le maintien en

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LOGEMENT

La collaboration des acteursPOUR SOUTENIR LES LOCATAIRES

Par Valérie Pellerin, coordonnatrice Clés en main Laval

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logement dépend de la capacité desdifférents acteurs à coopérer et àéchanger l’information pertinentedans la perspective d’un soutiendes personnes. Le rôle du coordon-nateur Clés en main est celui d’in-terface entre les différents acteurspublics et privés de la santé et del’habitation afin d’identifier les be-soins de la personne et, avec sonautorisation préalable, d’assurer unpartage d’information et une com-préhension globale de la situationauprès des différentes personnesconcernées.

Comme l’ont démontré les réponsesaux entretiens tenus après des lo-cataires que Clés en main accom-pagne, le soutien dans lacommunauté (à domicile) permet àl’intervenant de constater les condi-tions de vie précaires de ses clients.Il s’agit là d’éléments qu’un interve-nant travaillant de son bureau nepeut pas toujours valider.

Le programme Clés en main Lavals’adresse explicitement à ceux quirequièrent un suivi à domicile, à toutle moins la première année. Les in-tervenants qui accompagnent lespersonnes à domicile ont constam-ment le souci de préserver l’es-sence du programme, notamment lefait que le rétablissement figure

dans les principes directeurs du pro-jet les incite à prendre en compte leparcours de la personne.

Le logement subventionné permet,par exemple, aux personnes de sor-tir de milieux criminalisés, insalu-bres, d’avoir une intimité et de neplus simplement être reconnues parle biais de leur problématique desanté mentale. Le logement sub-ventionné vient alors reconnaître enquelque sorte le parcours des per-sonnes.

Il y a des personnes qui n’habitentpas nécessairement en logementautonome, qui proviennent de res-sources d’hébergement ou qui habi-tent chez un membre de la famille etpour qui c’est tout indiqué. On sou-haite alors que le logement subven-tionné agisse comme tremplin pourpermettre à la personne de passerà un autre niveau sur le plan de sonrétablissement.

Les intervenants qui accompagnentles locataires Clés en main Lavalsouhaitent que l’accès à un loge-ment subventionné permette auxpersonnes d’améliorer leurs condi-tions de vie, de mieux s’alimenter,d’avoir des divertissements, de nor-maliser leur situation, de diminuer lestress lié aux finances et qu’il contri-

bue par ailleurs à prévenir les hos-pitalisations. Ils espèrent que le lo-gement subventionné contribueconcrètement à l’intégration socialedes personnes et qu’elles puissentvivre comme les autres citoyens.

Les personnes vivent dans desquartiers difficiles, et le logementsubventionné leur permet de sortirde l’univers de la santé mentalepour intégrer une citoyenneté. (In-tervenant partenaire de Clés enmain Laval)

Certains, note un intervenant, au-ront toujours besoin d’un suivi mini-mal pour fonctionner, mais ilsdisposeront au moins d’un « chez-eux ».

Le lieu de vie des personnes influesur leur santé et leurs chances demener une vie épanouie. Au-delàdes conditions du logement auto-nome, l’habitation comprise dans saglobalité a une incidence sur le dé-veloppement et la santé des indivi-dus (Organisation mondiale de lasanté, 2009). Ainsi, l’appui qui estapporté aux personnes dans leur «chez eux », que ce soit celui de lacoordonnatrice, de l’intervenant oudu propriétaire du logement font unedifférence qui s’avère positive dansle quotidien des locataires.

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L’ALPABEM tient à remercier particulièrement Diane Plouffe et Camille Hébert pour son implication bénévole dans la correction destextes de notre magazine Oxygène.

MERCI !

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THÈME

Animé par M. Yves Lardon, travailleur social au Centre le Florèset conseiller clinique de l’ALPABEM, ce groupe s’adresse auxparents et amis de personnes atteintes de maladies mentales.Venez échanger et surtout prendre du temps pour vous lors deces soirées dont vous êtes l’acteur principal.

GROUPE D’ENTRAIDELes lundis de 19h à 21h, Salle Fernande Thouin à l’ALPABEMmars (5, 12 et 19), avril (9, 16 et 23), mai (7 et 14)

* Veuillez prendre note qu’il est obligatoire d’avoir rencontré unintervenant avant de participer à ce groupe

En cas d’urgence, contactez la division urgence sociale :450-662-4595 du lundi au vendredi de 8 h à 17 h 30

L’ALPABEM sera fermée le vendredi 30 mars et le lundi 2 avril pour le congéde Pâques ainsi que le lundi 21 mai pour le congé de la Fête des Patriotes.

FERMETURE DES BUREAUX

APPELEZ INFO-SANTÉLigne info-social (option 2)24H par jour, 7 jours sur 7

À LAVAL7 jours - 8h à 18hwww.211laval.ca

Conscients qu’il est difficile pour certains d’entre vous qui travail-lez dans la journée de vous libérer pour rencontrer un interve-nant, nous vous informons que vous pourrez rencontrer en touteconfidentialité un de nos intervenants de 18 h à 20 h à la Cité-de-la-Santé de Laval les mardis 13 mars, 10 avril et 8 mai 2018.

PRENEZ RENDEZ-VOUS DÈS MAINTENANT AU 450-688-0541

RENCONTRE EN SOIRÉELes mardis, de 18 h à 20 h13 mars, 10 avril et 8 mai

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Le Programme d’Information et d’Accueil aux Proches (PIAP) et la for-mation Apprendre à se Rapprocher Sans Agressivité (ARSA), d’unedurée de 9 semaines, a pour objectif de permettre aux membres de l’en-tourage de mieux reconnaître les symptômes reliés à la maladie mentaled’un proche, développer leurs sentiments de compétence et les outillerpour mieux gérer le stress causé par leur nouvelle réalité d’accompagna-teur. Le deuxième volet (ARSA) vise à mieux assurer sa sécurité et cellede son proche en identifiant les comportements agressifs et en prenantconscience de l’impact de ses propres comportements sur la relation.

Veuillez prendre note qu’il est obligatoire d’avoir rencontré un inter-venant avant de participer à ce groupe et d’être membre régulier

PROGRAMME MIXTE PIAP ARSACohorte 2 : Les jeudis 29 mars au 24 mai, de 13 h 30 à 16 hSalle Fernande Thouin à l’ALPABEM

Information et inscription450-688-0541*50$

Le paiement confirme l’inscription, *exclusif aux membres réguliers

Une série de rencontres de groupe qui s’adressent à des jeunes de 6 à 13ans qui sont touchés par la maladie mentale d’un proche. Par le biais del’art, de jeux et de la parole, l’expression des émotions vécues est favoriséeet l’enfant obtient des réponses aux questions qui le traversent, tout en réa-lisant qu’il n’est pas seul.

Huit rencontres de 2 heures sont prévues dans un local spécialement amé-nagé pour les ateliers. Les rencontres sont animées par deux intervenantesjeunesses. Le prochain groupe (10 à 13 ans) débutera au printemps2018. Les ateliers sont gratuits et une collation est fournie.Il est obligatoire d’inscrire votre enfant en communiquant avec Audrey Fortin au 450 688-0541.

LES ATELIERS ANNA

Nous vous informons que des activités de répit ludiques sont offertes aux parti-cipants ayant complété les Ateliers Anna. La prochaine activité sera un diner à lacabane à sucre Au milieu des champs de Mirabel, le samedi 31 mars. Le départdes bureaux de l’ALPABEM se fera à 11 h et le retour à 14 h 30. Une activitéaura également lieu chez Acrosport Barani le 23 mai prochain.

Il est obligatoire d’inscrire votre enfant au plus tard le 12 mars en communiquantavec Audrey Fortin au (450) 688-0541. Dans l’éventualité où le nombre de par-ticipants serait insuffisant, l’ALPABEM se réserve le droit d’annuler un groupesans préavis.

ACTIVITÉS DE RÉPIT DES ATELIERS ANNA

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Atelier présenté en 6 séances pour ceux et celles qui désirent appren-dre à trouver un équilibre durable même au coeur des tempêtes. Sivous êtes épuisé, tendu, éprouvez des signes d’anxiété ou tout sim-plement voulez vous retrouver. Au programme : enseignement,échange et pratique. Inspiré de la Mindfulness Therapy et de la psy-chosynthèse.

SANTÉ ET MÉDITATION (MINDFULNESS)Les jeudis 31 mai au 21 juinde 13h30 à 15h30

Information et inscription450-688-0541*50$

Le paiement confirme l’inscription, *exclusif aux membres réguliers

Ce programme psychoéducatif vise à informer et outiller les prochesaidants face à la santé mentale de leur proche ainsi que de prévenirla détresse psychologique et l'épuisement chez les proches aidants.Ces rencontres permettront d'amorcer une démarche de changementpour des relations aidant-aidés plus harmonieuses.

Veuillez prendre note qu’il est obligatoire d’avoir rencontré unintervenant avant de participer à ce groupe.

AÎNÉS ET SANTÉ MENTALE

* Information et inscription

450-688-0541*Exclusif aux proches aidants d’aînés

* Gratuit $

Cette formation s’adresse aux proches de personnes atteintes du trou-ble bipolaire. Le programme prévoit six (6) rencontres d’une durée de2h 30, au cours desquelles les membres de l’entourage d’une personneatteinte du trouble bipolaire développeront leurs connaissances surcette problématique, apprendront à reconnaître les signes de rechuteset identifieront des outils d’intervention adéquats lors des crises. Fina-lement, les participants apprendront à développer des stratégies de re-laxation pour eux, lors de situations difficiles.

Veuillez prendre note qu’il est obligatoire d’avoir rencontré unintervenant avant de participer à ce groupe

FORMATION BIPOLAIRELes vendredis 20 avril au 25 maide 13h30 à 15h30

* Information et inscription450-688-0541*60$

Le paiement confirme l’inscription, *exclusif aux membres réguliers

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Bonjour à toute l’équipe de l’ALPABEM et àson directeur M. Patrice Machabée.

Nous joignons à notre lettre une carte de remerciements de notre mariage.

Pourquoi cette carte à l’équipe et son direc-teur? Simplement parce que sans l’ALPA-BEM, son équipe dynamique et dévouée etson directeur, jamais ce mariage n’aurait eulieu.

L’équipe nous a permis de démystifier cequ’est la maladie mentale et, plus précisé-ment pour nous deux, le trouble de person-nalité limite. Sans les formations offertes parl’ALPABEM, il nous aurait été impossible defaire le point sur nos limites, ce que nous vou-lons comme changement et comment nousdevons, NOUS, modifier notre propre façonde faire afin d’atteindre nos objectifs.

Il faut dire qu’avant de connaître l’organisme,bien que nous nous aimions beaucoup, notrecouple était très fragilisé dû à notre façon defaire inadéquate face à la maladie. En tantque parents, nous ne sommes pas préparésà faire face à une problématique de maladiementale et encore moins lorsque noussommes une famille reconstitutée. Grâce àl’ALPABEM, nous avons pu démystifier la dymanique de notre couple et identifier quels changements nous devions mettre en place pour que tous et chacun, incluant nos proches atteints, puissent évoluer dans un environnement sain et constructif.

Nous envoyons une salutation plus spéciale à Annik Lefebvre, Yves Lardon et Céline pour leur appui, leur patienceet leur générosité dans le partage de leurs connaissances et expériences de vie.

Quoi de mieux qu’un petit mot d’encouragement pour débuter l’année du bon pied et de se ressourcer en énergiepositive.

Merci à toute l’équipe de nous avoir permis de réaliser ce rêve qui, sans vous, aurait été impossible à réaliser.

Diane Labrecque et Guy Caplette

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SORTIE À LA CABANE À SUCRESamedi le 31 mars à 12h

Venez donc vous sucrer le bec et découvrir la cabane à sucre “au milieu des champs”, situéeà Mirabel. Le repas sera servi à 12h, mais vous pouvez être sur place dès 11h. Encore cetteannée, le covoiturage sera favorisé. Merci de le mentionner lors de votre inscription si vousavez besoin de covoiturage ou si vous êtes disponibles pour transporter des membres.

Coût : 10$ - Membres réguliers - 25$ accompagnateur (apportez votre boisson)Où: 700 rang Saint-Vincent, Mirabel - J7N 2T6* le paiement confirme l’inscription, un seul accompagnateur par membre (la personne atteinten’est pas admise)

SORTIE À LA CABANE À SUCRE - Samedi le 31 mars

SIGNÉ MONTRÉAL, LE SPECTACLE MULTIMÉDIA ET EXPOSITION REINESD’ÉGYPTEVendredi le 11 mai à 12h15

Le musée Point-à-Callières (PAC) vous invite à redécouvrir Montréal dans un étonnantvoyage dans le temps à travers le spectacle multimédia signé Montréal. Par la suite, vousserez propulsé vers une des plus importantes civilisations de l’histoire, l’Égypte. À deuxjours de la fête des mères, vous y rencontrerez des femmes au destin captivant.

Coût : 5$ - Réservé aux membres réguliers

EXPOSITION REINES D’ÉGYPTE - Vendredi le 11 mai

JEU D’ÉVASIONSamedi le 21 avril dès 12h30

Vous aimez résoudre des énigmes et relever des défis? Vous aimez le travail d’équipe?Venez vivre une expérience hors du commun en tentant de vous évader en 60 minutesd’une salle fermée à clef à l’aide de vos partenaires de jeu. 60 minutes seront-elles suffi-santes pour relever le défi?

Coût : 10 $ Réservé aux membres réguliers (16 places disponibles)Où : SCape Laval, 220 Promenade du Centropolis, Laval

JEU D’ÉVASION - Samedi 21 avril 12h30

2018

Sentiment d’appartenance, plaisir etcréativité sont à l’ordre du jour pourvous ce printemps

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EN PRIMEURCe printemps

LA SURPROTECTIONLundi le 26 mars 19h

Vous surprenez-vous de constater que vous êtes toujours en train de lui dire ce qu’il doit faireou ne pas faire? Acceptez-vous de faire des choses qui le concernent du fait qu’il est malade?Vous sentez-vous responsable de ce qui lui arrive? Protéger ou surprotéger. Jusqu’où peut-onaller sans causer de préjudice à personne? Devons-nous répondre à tous ses besoins?Coût : Gratuit - Membres réguliersOù: Bureau de l’ALPABEM

Présentateur : Jorge Monterroso, intervenant

LA SURPROTECTION - Lundi 26 mars 19h

MALADIE MENTALE, UNE SUCCESSION DE DEUIL ?Lundi 30 avril 19h

La révélation, que notre proche puisse souffrir d’un trouble de santé mentale, peut s’avérerdouloureuse et entraîner toutes sortes d’émotions, comme la colère, la protestation, le déniet la peine. Accepter la maladie mentale d’un proche implique d’avancer à travers une suc-cession de deuils et d’apprivoiser une nouvelle réalité.

Coût : Gratuit - Membres réguliersOù: Bureau de l’ALPABEM, présentatrice : Annik Lefebvre, intervenante

UNE SUCCESSION DE DEUILS ? - Lundi le 30 avril 19h

INITIATION À L’EXPRESSION ÉMOTIVE PAR L’ARTLundi 28 mai 19h

Vous serez amené à amorcer une réflexion personnelle et par la suite à laisser libre cours àvotre imagination pour l’exprimer à travers une forme d’art. Aucune habileté artistique n’estrequise, simplement une ouverture d’esprit. L’art, sous toutes ses formes, a pour but deprendre contact avec son monde intérieur afin de faire émerger ses émotions, ses senti-ments et de les laisser s’exprimer par un médium créatif.

Coût : Gratuit - Membres réguliersOù: Bureau de l’ALPABEM, présentatrice : Audrey Fortin, intervenante

INITIATION À L’EXPRESSION PAR LES ARTS - LUNDI 28 MAI 19H

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Pourquoi je vous parle de yogaaujourd’hui? Le yoga est unepratique qui apporte plusieurs bénéfices

chez les personnes âgées. Elle permetde se recentrer sur l’essentiel, sur sa respiration et sur lemoment présent. Elle aide également àdiminuer les blessures, la douleurchronique et les troubles du som-meil. Elle améliore la santé phy-sique en augmentant la flexibilité, le tonusmusculaire, la circulation, la santécardiovasculaire, le niveau d’énergieet j’en passe. La pratique du yoga aégalement des impacts bénéfiques surla santé mentale, tels que la réductiondu stress, la réduction de l’humeur dé-pressive, par la libération d’endor-phines, et une meilleure gestion desémotions. Elle nous force aussi à pren-dre du temps pour soi, ce que lesproches aidants ont souvent de la diffi-culté à faire. En somme, il y a plusieursbonnes raisons qui justifient la pratiquedu yoga.

Les types de pratique du yoga

Saviez-vous qu’il existe plusieurs typesde pratiques du yoga? En voiciquelques-unes qui sont populaires auQuébec. La plus commune est le hatha,d’où sont tiré les postures classiquescomme le chien tête en bas, l’arbre oule guerrier. Le vinyasa se rapproche dela danse avec des mouvements plus

fluides et synchronisés avec la respi-ration. Le bikram se pratique dansune pièce chauffée à 40°C. Le yinaide la flexibilité en maintenant les

postures pendant 5 minutes. Finale-ment il y a le yoga restauratif qui aidele corps à se détendre à travers dedoux étirements maintenus pendant 5 à10 minutes.

Il y a également des types de yoga quisortent de l’ordinaire, comme le yogaaérien, qui se pratique à l’aide d’une oudeux bandes de tissu et où on exécuteles postures dans les airs, oul’acroyoga, qui se pratique en duo. Les cinq fondements

Comme l’a démontréSivananda, mé-decin et maîtreyogi, la pratiquedu yoga pourrait

SANTÉ PHYSIQUE

La santé mentale À TRAVERS LE YOGA

Par Jessica Soucy, intervenante

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également se définir en cinq fonde-ments, soit la respiration, la relaxation,les bons exercices, la bonne alimenta-tion et la méditation/pensée positive.Ces cinq fondements sont interreliés etsont essentiels à une bonne santé men-tale et physique. Le yoga est donc plusqu’une activité physique.

La pratique mentale

Le yoga est une pratique physique,mais également mentale. C’est l’occa-sion d’établir ses limites et de les res-pecter ainsi que de s’accepter tel quenous sommes, avec nos défauts et nosqualités. C’est également l’occasiond’apprendre à être égocentrique. Cen’est pas toujours négatif de l’être etc’est parfois nécessaire, parce qu’avantd’aimer ou de s’occuper d’une autrepersonne, il faut être capable de le fairepour soi. À travers le yoga se trouvel’apprentissage de l’acceptation de soi,de ses limites et du niveau auquel noussommes. Il est bon de vouloir s’amélio-rer et donner le meilleur de soi, sanstoutefois aller au-delà de ses capacitéset se causer du tort, tant physiquementque psychologiquement. Il n’est jamaistrop tard pour tenter de devenir la meil-leure version de soi.

Tout est une question d’équilibre

Que ce soit pour l’alimentation, la conci-liation travail-famille ou le yoga, il estimportant de garder un bon équilibre.Le yoga est une pratique parfaite pour

tester notre équilibre et illustrer leschangements dans notre vie. Parexemple, lorsqu’une posture est exécu-tée dans un sens, elle doit ensuite l’êtredans l’autre sens. De plus, chaque pra-tique se termine dans un moment dedétente en posture couchée, savasana,afin de détendre notre corps et de le re-mercier de l’effort qu’il a fourni.

Adapté à tous

La pratique du yoga peut être adaptéeà tous. Par exemple, pour les per-sonnes actives qui aiment bouger etfaire un effort physique, le power yoga,le vinyasa ou le bikram sont conseillés.Par contre, les personnes ayant desrestrictions physiques peuvent se tour-ner vers le hatha sur chaise, le Iyengarou le yoga restauratif.

Le yoga a prouvé ses bienfaits à traversles siècles et, aujourd’hui, il peut être unbon complément à la médecineconventionnelle pour aider les gens àrester en forme et retrouver leur vitalité.Plusieurs bienfaits ont été observés auniveau physique. Certains effets sontaussi particulièrement bénéfiques pourles aînés, soit une amélioration del’équilibre, de la souplesse et de la pos-ture, ainsi qu’un soulagement des rhu-matismes et de l’arthrite.

Un moment pour prendre soin de soi

Lors d’une séance de yoga, l’attentionest centrée sur les mouvements, la res-

piration et les pensées. Une bulle seforme autour de soi et il n’y a plus deplace pour la comparaison ou pour lacompétition. La pratique est dirigée parsoi et pour soi.

Tout est une question de perception

Être bon ne veut pas nécessairementdire d’être capable de marcher sur lesmains ou de faire le grand écart. La no-tion de réussite est personnelle à cha-cun. C’est également un des principesqui gagne à être adopté dans notre viequotidienne.

En conclusion, le yoga peut autant êtrevu comme une activité pour certainqu’un mode de vie pour d’autres. L’im-portant est de retirer les éléments dontnous avons besoin ainsi que l’énergieet le positif que la pratique nous ap-porte.

Sources :

https://www.doyogawithme.com/types-of-yoga

http://yogatout.com/les-bases-du-yoga/

Nous souhaitons à toutes les mères de l’ALPABEM une belleFête des mères le dimanche 13 mai prochain !

BONNE FÊTE DES MÈRES

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Si certains d’entre noussemblent avoir unegrande facilité à tou-jours voir le bon côté

des choses, c’est tout aussi vraipour l’inverse. En effet, plusieurspersonnes se distinguent parune tendance à s’attendre aupire; à mettre l’accent sur cequ’ils n’ont pas ou ce qui ne fonc-tionne pas; voire, à nier lesbonnes choses qui peuvent leurarriver. Bien entendu, il y a éga-lement des gens habiles qui jon-glent facilement avec les deuxcôtés de la médaille. Mais en tantque pessimistes endurcis, com-ment pouvons-nous parvenir àchanger notre fusil d’épaule?

Il existe certains trucs pour chas-ser le négativisme, par exem-ple : nous écrire des petitsmots positifs sur despost-it, nous regarderdans le miroir en nousdisant que noussommes beaux, bons et

capables, pratiquer la visualisa-tion, nous entourer de gens posi-tifs, être reconnaissants… Maisbien que le « comment » devenirpositif semble pertinent, le «pourquoi » nous désirons chan-ger l’est encore plus. Il faudradonc nous armer de patience etfranchir les étapes du change-ment.

1. Prendre conscience de la si-tuation

Si nous n’avons pasconscience d’êtrepess im is tes ,nous pou-v o n s

tourner longtemps en rond. Sitoutefois nous savons que nousdevrions changer notre façon depenser, mais que nous n’avonsni la motivation, ni l’énergie, ni lecourage de le faire, alors mêmele mode d’emploi le plus détaillépour y parvenir ne nous mènerapas très loin. Il faut prendre

SANTÉ

CultiverSON POSITIVISME

Par Audrey Fortin, intervenante

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conscience de la situation et sedonner le temps de réfléchir ànos raisons personnelles de mo-difier ce comportement afin quele changement souhaité seconsolide et se maintienne àlong terme.

Avoir continuellement un nuagegris au-dessus de la tête peut, àla longue, devenir déprimant,lourd, voire souffrant, autant pournous que pour notre entourage.Cela peut donc devenir le moteurde notre changement. Le fait dechanger une habitude que nousavons depuis longtemps de-mande du temps, de la patience,de la persévérance et beaucoupd’indulgence envers soi. Bienque nous désirions tous atteindrela ligne d’arrivée avant mêmeque le signal du départ ne soitdonné, il y a toutefois quelquesétapes à franchir avant de pou-voir savourer la victoire.

2. Freiner nos pensées néga-tives

Même si nous avons décidé dechanger et que nous sommespassés par-dessus nos résis-tances, le désir à lui seul ne suffitpas tout le temps. Au début, nospensées négatives reviendrontrapidement (« chassez le natu-rel, il revient au galop »). Puisqueles pensées négatives sontpresque devenues un automa-tisme, il faudra faire un effortconscient pour les freiner, voireles arrêter. Toutefois, le début decette étape sera caractérisé par« l’après-coup ». C’est-à-dire quenous penserons à ne pas le faire,mais seulement après avoir fait

le comportement non désiré. Il vasans dire, cette phase peut êtrelongue et c’est tout à fait normal.Il ne faut donc pas nous décou-rager.

3. Forcer les pensées posi-tives

Plus nous prendrons consciencede nos pensées négatives et desmoments où elles surviennent,plus nous pourrons les freiner etmoins elles se manifesterontsouvent. Même si c’est difficileau début, les efforts déployésnous permettront de relativiserles choses et de transformer nospensées négatives en penséespositives. Par exemple : « Ça nevaut pas la peine, de toutefaçon… STOP! », « Ben nonvoyons, qu’est-ce que j’ai à per-dre, je peux bien essayer! » À cestade, rien ne se fait naturelle-ment. Nous devons y penser etparfois même forcer un peu lanote, mais nous nous surpre-nons à voir que nous sommescapables de faire les choses dif-féremment. Beaucoup d’entraî-nement, d’encouragement et desoutien seront nécessaires àcette étape.

4. Persévérer et nous féliciter

À ce stade-ci, nous avons éli-miné nos pensées négatives.Notre pessimisme a graduelle-ment fait place à une attitudepositive. Les pensées positivesnous viennent spontanément etfreiner les pensées négatives nenous demande plus un effortconscient. Nous le faisons sansy penser et sans nous en aper-

cevoir. Et lorsque nous en pre-nons finalement conscience, unsentiment de fierté et de compé-tence nous envahit.

Comme dans bien des choses, iln’y a malheureusement pas derecette miracle ni de baguettemagique. Nous attendre à desrésultats rapides ne nous amè-nera que de la déception, du dé-couragement et un manque demotivation. Le temps et la pa-tience doivent donc devenir nosalliés. Rien ne nous empêche denous faciliter la tâche au moyende petits trucs et de nous entou-rer de personnes positives.

Il nous faudra tout de même fran-chir les étapes du changement,c’est-à-dire : prendre consciencede la situation, réfléchir aux rai-sons qui nous amènent à vouloirchanger, freiner nos pensées né-gatives, nous ajuster, nous exer-cer à penser plus positivement etnous féliciter. Voir les petits pasque nous faisons sera beaucoupplus encourageant que de conti-nuellement nous concentrer surle résultat final. Voilà la recette,pas de brillants ni de confettis,mais beaucoup d’indulgence etde persévérance!

Référence :

http://www.parentsvouscomptez.ca

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Oui, c’est encore moi avecdes histoires, et celle quisuit est tout à fait spéciale.C’est la première fois, je

crois, que je pige dans le répertoired’Alpabem pour vous raconterquelque chose. C’est également lapremière fois que j’entends une sibelle histoire. Je brule d’envie de vousla raconter.

Il s’agit d’un épisode dans la vie d’unemaman comme tant d’autres qui vien-nent nous rencontrer à l’Alpabem.Cette dame je la connais depuis uncertain temps. Récemment, elle m’adit en entrant dans mon bureauqu'elle avait reçu une excellente nou-velle dans le temps des Fêtes. Sa filleaînée lui avait envoyé une belle cartede Noël. Elle me rappelle que cettedernière souffre d’une déficiencedans la partie frontale du cerveau etque les médecins avaient remarquéqu'elle présentait tous les symptômesdu syndrome de Gilles de La Tourette.

La mère me raconte son désespoirlorsqu’elle a appris le diagnostic qui amené sa fille à la déchéance. Elleparle vraiment d'une descente auxenfers. Sa fille consommait drogueset alcool et madame devait souventaller la ramasser aux quatre coins dela ville. Elle n'a cependant jamaisremis en question l'amour qu'elle lui

portait. Elle lui disait souvent que sonamour était inconditionnel et que, peuimporte ses agissements, elle l’aime-rait toujours. La dame lui avait quandmême bien expliqué qu’elle désap-prouvait certains de ses comporte-ments, mais que son amour lui nechangerait pas.

Le temps a passé, sa fille a grandi etpris de la maturité, puis un jour elle adécidé d’aller vivre ailleurs. Son dé-part a causé beaucoup d’angoisse àla mère. Toutefois, sa fille a toujourscontinué son traitement. Son équipetraitante a un jour remarqué une évo-lution dans son état et lui a alors pro-posé un poste à l'hôpital même.

Comble du bonheur, les psychiatresl'ont aussi invitée à participer à unprogramme de recherche. Elle a étésensibilisée aux aspects de sa mala-die et elle a fait tellement de progrèsque l’équipe traitante lui a annoncéqu’elle n'en présente plus de symp-tômes. Des psychiatres l'ont invitée àen parler publiquement, car elle est lapreuve vivante des résultats du traite-ment de cette maladie. Elle a été in-vitée à repasser gratuitement tous lestests afin que les médecins puissentconstater l'évolution de son état.

Sa mère se dit très heureuse. Telle-ment heureuse que même un gain au

6/49 ne serait pas comparable à ceque la vie vient de lui offrir. Elle nepouvait souhaiter meilleur cadeau deNoël. Selon les médecins, le fort lienaffectif entre elle et sa fille a grande-ment favorisé sa guérison.

Une battante infatigable

La mère se considère comme unebattante et elle n'a jamais baissé lesbras. Elle a toujours cru en la capacitéde ses enfants, malgré les aléas de lavie. Elle rapporte que cette nouvelle aaussi eu un effet bénéfique sur saplus jeune fille qui a arrêté de fumerà la suite de cette extraordinaire nou-velle.

N’est-ce pas merveilleux ?

Cette histoire me fait penser à laleçon du bambou chinois ou japonais,je ne sais plus trop de quelle origine.Peut-être la connaissez-vous ?

Il semble que lorsqu’un cultivateurchevronné se lance dans la culture dubambou, il doit être extrêmement pa-tient. En effet, même avec tout le né-cessaire pour assurer la bonnecroissance de la semence du bam-bou, d’un bon engrais et d’un arro-

HISTOIRE DE MAMAN

Un miracleINATTENDU

Par Jorge Monterroso, intervenant

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sage régulier, le processus est trèslong. Il faut être assidu et continuer àlui donner de soins pendant des an-nées, même si on ne voit aucun pro-grès.

Savez-vous pourquoi ?

La croissance de la semence du bam-bou prend énormément de temps. Ilfaut compter environ cinq à sept an-nées avant de voir un bourgeon sortirde terre. Des soins constants et régu-liers sont nécessaires afin que la se-mence produise des racines trèsfortes et ce, avant même l’apparitiond’un bourgeon. Le plus surprenant,c’est que lorsque le bourgeon appa-raît, en six semaines environ on peutvoir pousser une branche qui attein-dra entre 25 à 30 pieds de long. Unebranche solide que les tornades nerisquent pas de casser, car ses ra-cines très fortes lui permettront de ré-sister.

Surprenant, n’est-ce-pas ?

Un simple cultivateur risquerait de sedécourager rapidement, car arroser,ensemencer pendant des années,sans rien voir sortir de terre, amène-rait facilement ce dernier à croire quela semence est stérile et qu’il ne sertà rien d’insister. Il risque tout simple-ment d’abandonner, donc pas debambou !

Moi, je trouve qu’on peut tirer énor-mément d’enseignement de cette pe-tite histoire de bambou. La premièreleçon est la patience (persévérance).Ce qui manque grandement à uneépoque où nous sommes habitués àl’immédiateté. On est de plus en plushabitués à avoir tout, tout de suite,maintenant, sans effort. Un clic et toutest fait. C’est long cinq ou sept ansd’attente avant de voir des résultats.

Vous et moi savons très bien quepour avoir quelque chose dans la vie,

ça prend du temps, ça prend aussi dela préparation, des efforts, de laconstance et de la persévérance. Iln’y a rien qui nous tombe du ciel, àpart la pluie et la neige. Il faut être pa-tient dans la vie.

Il y a le fameux proverbe : « Tout vientà point à qui sait attendre » quiénonce parfaitement ce qui est ra-conté dans cette histoire de bambou.Toutefois, je vous avoue que je n’aimoi-même pas beaucoup de pa-tience. Je sais que j’ai intérêt à la dé-velopper. Je perds patience dans letrafic, lorsqu’il y a une tortue devantmoi qui roule à 30 km/h dans unezone de 70. J’en arrache ! Je n’exa-gère pas. Je change de file souventpour arriver plus vite à destination. Jefais la même chose lorsque je suis àl’épicerie. Je cherche toujours lacaisse où il y a le moins de mondepour passer plus vite. Je respire…, jesais que je dois travailler ma patienceou, si vous voulez, contrôler ma frus-tration, car ça ne se passe pascomme je veux. J’ai intérêt à choisiret à me placer dans la file d’attente laplus longue si je veux développer mapatience ou ma tolérance à la frustra-tion. Il faut s’exercer dans la vie. Unpeu comme lorsque nous voulons de-venir plus en forme physiquement. «Prenez-vous l’escalier mécanique oumontez-vous à pied, marche parmarche ? Cherchez-vous aussi la fa-cilité ? » On laisse faire le bambou,donc.

Revenons à nos moutons, ce n’estpas parce que nous ne voyons rienqui pousse qu’il ne se passe rien. Lesrésultats ne sont pas toujours aussiimmédiats qu’on le voudrait. Moi, j’aicomme l’impression que, parfois, cer-tains parents qui viennent ici à l’Alpa-bem aimeraient partir d’ici avec milleet un outils et tout régler dès leur re-tour à la maison. Trouver une formuleinstantanée qui résoudrait les difficul-tés rencontrées à la maison. Un

genre de clé passe-partout qui ouvretoutes les portes. Je vous avoue quesi elle existe, j’aimerais la trouver pourvous la donner.

Il arrive que, lorsque ça ne marchepas comme on veut, on soit déçu, dé-primé, qu’on vive de l’impuissance,qu’on se remette en question et qu’onait le goût d’abandonner, car on nevoit pas le fruit de notre labeur tout desuite. C’est presque exactement cequi se passe avec notre bambou et cequi arrive dans nos vies. Ça prend dela persévérance. Il faut être constantdans nos efforts pour arriver à nos ob-jectifs. Il y a des actions que nous de-vons répéter tous les jours. Tôt autard, le fruit de nos efforts va se ma-nifester.

Ce n’est pas parce que nous nevoyons rien qu’il ne se passe rien.Parfois, nous devons être patientsavant d’avoir un aperçu du travail en-tamé. Comme vous le savez aussi,tous les enfants sont différents, il y ena qui ont un autre rythme. Ils n’évo-luent pas tous de la même manière.Saviez-vous que même Einstein n’acommencé à parler qu’à l’âge de troisans, et qu’il était considéré comme «attardé » lorsqu’il était jeune ?

Donc, il faut faire confiance dans lescapacités profondes de l’être humain.Imaginez que votre personne atteinteest comme un enfant bambou. Soyezpatients et continuez le travail desoins et de petites attentions quevous avez entamé, même si ça faitlongtemps…

La persévérance et la détermination,c’est payant !

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Il existe une blague de l’humoristePatrick Huard qui dit que lorsquevotre conjointe vous demande : «Chéri, est-ce que tu trouves que j’ai

engraissé? » eh bien, vous êtes dans lam…, ou pour rester poli, vous êtes dansle trouble. Pourquoi? Tout simplement,parce que peu importe ce que vous ré-pondrez, vous serez dans le pétrin! Pa-trick Huard a bien fait rire les gens aveccette blague, mais il ne se doutait pasqu’elle pourrait servir un jour à illustrerce qu’est un jeu relationnel.

Qu’est-ce qu’un jeu relationnel?

Cette blague en est un exemple ty-pique. Il s’agit de stratégies, commedes gestes, des paroles et des attitudescomportant des messages piégés quenous répétons de manière inconscienteet automatique. Ces stratégies ont pourbut de déstabiliser, d’influencer, parfoismême de manipuler l’autre, afin d’at-teindre un objectif personnel ou d’as-souvir un besoin. Elles nous permettentde ne pas réellement communiquer àl’autre ce que nous ressentons ou cequi nous habite, par peur de déplaire,de heurter l’autre, de ses réactions, desouffrir à cause d’un changement ouencore de voir sa relation s’effriter ou sebriser.

Une forme de manipulation incons-ciente

C’est donc une forme inconsciente demanipulation ayant pour but d’obtenirun bénéfice de la relation, mais de ma-nière détournée. Ce peut être pour ob-tenir des signes de reconnaissance,préserver le lien avec l’autre, prendre lepouvoir, éviter de prendre ses respon-sabilités, régler les conflits (mais mal-heureusement d’une mauvaisemanière) ou, sous l’influence de cer-taines peurs, pour éviter d’affirmer sesbesoins.

Quatre caractéristiques d’un jeu re-lationnel

La première est la distorsion entre lemessage explicite entendu (ex. : «Chéri, est-ce que tu trouves que j’ai en-graissé? ») et le message implicitesous-entendu (ex. : « Chéri, j’ai pris dupoids. Je me sens moche. J’ai besoind’être rassurée. J’ai peur que tu te dés-intéresses de moi.»). Ainsi, par peur decréer un conflit ou d’entacher la relation,nous évitons de dire ce que nous pen-sons, ce que nous ressentons, ce quenous voulons et ce que nous ne vou-lons pas.

MANIPULATION

Nous sommes tousDES MANIPULATEURS

Par Annik Lefebvre, intervenante

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La deuxième concerne le non-engage-ment dans la responsabilité que nousavons envers nous-mêmes de trouverune façon de communiquer aux autresnotre réalité et d’agir en fonction decelle-ci. Autrement dit, plutôt que deprendre la responsabilité de nos acteset de nous affirmer, nous pouvons cher-cher un moyen de nous défiler. Nouspouvons avoir tendance à nous justifier,à nier les faits, à les atténuer et à les re-lativiser. Nous pouvons aussi rejeter laresponsabilité sur l’autre, qu’il soit pré-sent ou non.

La troisième est en lien avec les pres-sions psychologiques exercées sur l’au-tre, par peur de perdre quelque chosedans la relation, comme le contrôle,l’amour, la reconnaissance, ou encorepour s’assurer d’obtenir ce que nousvoulons. Différentes stratégies peuventêtre utilisées, telles que le chantageémotif, la culpabilisation, les reproches,mettre l’autre devant le fait accompli,jouer à la victime pour l’obliger à faireles choses à notre place, imposer sonaide (même à ceux qui n’en veulentpas), imposer ses directives, etc.

La dernière fait référence aux projets ouaux attentes implicites que nous entre-tenons. Les peurs énumérées précé-demment font en sorte que nouspouvons nourrir des projets ou des at-tentes vis-à-vis de l’autre, dans le butd’être sécurisés, mais sans jamais le luidire. Ainsi, si nous réussissons à trou-ver des moyens pour le convaincre des’engager dans nos projets ou de ré-pondre aux attentes que nous projetonssur lui, nos peurs se retrouvent atté-nuées et nous nous sentons rassurés.

Tout le monde pratique les jeux rela-tionnels

Cela ne fait pas de nous de mauvaisespersonnes. Nous cherchons tout sim-plement des stratégies pour garder oureprendre le contrôle d’une situation ouencore parce que nos comportementssont dictés par nos peurs. Il va sansdire que la blague de Patrick Huard,

que bien des gens ont déjà vécue, res-semble grandement à un jeu relation-nel. La question, qui au départ peutsembler bien anodine, donne l’impres-sion de se retrouver sous pression de-vant un piège. Puisque la personne necommunique pas clairement sa réalité,ses besoins et ses attentes et que nousne sommes pas tous des experts pourdécrypter les codes secrets, eh bien…on se retrouve dans la m…!

Les personnes qui souffrent de TPL,experts en jeux relationnels

En effet, leurs façons d’entrer en rela-tion avec les autres sont souvent ina-daptées. Lorsque les proches nemettent pas leurs limites et alimententles jeux plutôt que de les court-circuiter,les personnes souffrant de TPL pensentque leurs comportements sont appro-priés et les répètent, car alors elles ob-tiennent ce qu’elles veulent. Aussi,puisque le TPL se caractérise par unmanque de flexibilité, une forme de ri-gidité et une difficulté à faire preuved’adaptation, il leur est plus difficile(mais pas impossible) d’adopter desstratégies différentes et de changerleurs comportements.

Stop ou encore?

Il faut savoir que, si nous avons l’im-pression d’être manipulés, c’est proba-blement que nous nous laissonsmanipuler, puisqu’il faut être deux (ouplus) pour qu’un jeu relationnel s’ins-talle. Comment y mettre fin? En tentantde déjouer les quatre caractéristiques :1- En essayant de décoder le messageimplicite que l’autre veut nous commu-niquer ou, à l’inverse, en identifiant eten exprimant à l’autre un message clairet dépourvu de sous-entendus. 2- Enprenant la responsabilité d’exprimernos besoins de façon transparente etintègre et d’assumer que nous sommesresponsables de ce que nous disons etde ce que nous faisons. 3- En prenantconscience de nos peurs et de la ma-nière dont elles influencent nos façonsd’agir et d’entrer en relation. 4- En ten-

tant de décoder les projets et les at-tentes de l’autre ou encore les nôtres.

Ainsi, c’est en prenant conscience denos réactions, de notre attitude, de noscomportements et de nos propres stra-tégies, en réponse à un jeu relationnel,que nous pouvons réussir à les repéreret à les déjouer. L’important est de nepas mordre à l’appât et de rester calmeet positif. De plus, il importe de prendrela distance émotive nécessaire pourpouvoir agir, au lieu de réagir impulsi-vement sous le coup des émotions. Ilest aussi encouragé d’être à l’écoute denos besoins et de nos émotions, afin depouvoir mieux les exprimer par la suite.Au-delà de toute chose, pour mettre finà un jeu relationnel, il faut savoir mettreses limites.

En conclusion, les jeux relationnels sontune forme inconsciente de manipulationayant pour but d’obtenir un bénéfice dela relation, mais de manière détournée.En ce sens, nous sommes tous, enquelque sorte, des manipulateurs. Et ilest vrai que ceux qui souffrent de TPLsemblent l’être plus que les autres. Unpeu comme si ces stratégies deve-naient leur mode d’emploi pour entreren relation, mais aussi parce que leurrigidité fait en sorte qu’ils ont de la diffi-culté à adapter leurs stratégies. Il n’endemeure pas moins qu’il faut être aumoins deux pour qu’un tel jeu s’installe.C’est donc en apprenant à les dés-amorcer et à mettre nos limites que lesentiment d’être manipulé peut se dis-siper.

Références

https://www.soleil-levant.org/2013/11/rela-tions-jeux-pouvoir-jean-jacques-creve-coeur/

http://la-voie-du-couple.com/jeux-psycholo-giques-origine-des-problemes-de-couple/

h t t p s : / / c o a c h i n g - m a n a g e m e n t -toulouse.com/les-jeux-psychologiques-en-entreprise/

http://www.portailrh.org/gestionnaire/fiche.aspx?p=461302

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Est-ce que les jeux vidéo favori-sent ou maintiennent les trou-bles obsessifs compulsifs(TOC) ? Voilà la question que je

me suis posée après avoir été témoin del’intensité avec laquelle mon conjoint joueà des jeux vidéo. Mon conjoint ne souffrepas de TOC, mais à le voir jouer, je peuximaginer la frustration d’une personne quien souffre.

Mon questionnement a émergédu fait que pour compléter unniveau et recevoir le maxi-mum de récompenses, il faut

fouiller de fond en comble des univers vir-tuels, des tableaux de jeu et de nom-breux recoins. Parfois, il faut exécuterune séquence de mouvements précis,placer, aligner, renverser et défaire pourfinalement obtenir un prix. En voyantl’acharnement de mon conjoint, je réaliseà quel point il n’y a pas de satisfactionpour le joueur tant que tout n’est pas par-fait. Non, mais c’est tout sauf reposant !

Et ce n’est pas fini…

Avez-vous déjà joué à Super Mario Bros? Si oui, vous comprendrez la frustrationet l’impatience que l’on ressent lorsquel’on termine un monde et que l’on se faitdire « Merci Mario ! Mais notre Princesseest dans un autre château ! » Ce n’estque le début de l’aventure. J’en ai aussi

déduit que le lâcher-prise est difficilementpossible et acceptable sachant que dansla plupart des jeux, pour obtenir une ré-compense ou finir la partie, il faut avoirune fiche complète et parfaite. Pourquoicesser de chercher des trésors si j’en aidéjà trouvé 98 sur 100 ? Et si j’avais man-qué un bout de dialogue qui m’aiderait àterminer ma quête ? Et si je n’avais pasrepéré un petit indice ? L’acharnementmène souvent à la frustration.

En plus d’exécuter des tableaux parfaits,

il faut aussi être équipé des dernièresnouveautés technologiques afin de pou-voir « mieux jouer ». Il faut acheter lesbons accessoires, les bons câbles, lesbonnes manettes de jeu, de bons écou-teurs…, l’obsession peut durer long-temps.

Passe-temps ou dépendance

Voyons la nuance entre un passe-tempset une dépendance. Une dépendancevient altérer le fonctionnement d’une per-

JEUX VIDÉO

Jeux vidéoDIVERTISSEMENT OU DÉPENDANCE?

Par Stéfanny Trudeau, intervenante

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sonne tant dans la vie quotidienne, pro-fessionnelle ou relationnelle, jusqu’aupoint où la frustration obscurcit touteforme de plaisir. En contrepartie, unpasse-temps est une activité qui nousprocure du plaisir et du divertissementlors de moments de loisirs. D’ailleurs, iln’existe pas de statistique précise à cesujet, mais les gens ayant une dépen-dance aux jeux vidéo seraient une mino-rité. La grande majorité des gens ont unerelation saine ainsi qu’un bon contrôlelorsque vient le temps de jouer aux jeuxvidéo.

Jusqu’à présent, mes suppositions rela-tivement au fait que les jeux vidéo peu-vent favoriser ou développer des TOCsortaient de mes observations. Parcontre, au cours de mes recherches, monhypothèse s’est avérée véridique. Selonune étude de l’Université de Bergen, lapsychologue clinicienne Cecilie Shou An-dreassen souligne que : « l'engagementexcessif dans les jeux vidéo peut servirde mécanisme d'évitement pour tenter desoulager les sentiments désagréables etcalmer les corps agités ». Il s’avère quechez les personnes souffrant du troubledéficit de l’attention avec ou sans hyper-activité (TDA(H), de dépression ou detrouble obsessionnel-compulsif (TOC),cette dépendance aux jeux vidéo pourraitêtre un symptôme de leur mal-être psy-chologique.

TOC ou méthode de jeu

Il va sans dire que ce n’est pas tous lesjoueurs qui ont développé des TOC àforce de jouer. Selon l’Institut national desanté mentale, la maladie du trouble ob-sessionnel-compulsif implique générale-ment le couplage de pensées négatives,de peurs et d’anxiété avec les rituels des-tinés à les atténuer. Si ces rituels ne sontpas exécutés, par exemple, de ne pasfouiller un monde virtuel de fond en com-ble, cela pourrait conduire à de forts sen-timents d’anxiété. Par contre, si certainsjoueurs ont des caprices du genre « jedois jouer avec Mario, il me porte chance» ou « si je choisis telle méthode detransport, c'est plus efficace », ces atti-tudes ne sont pas nécessairement desTOC. Elles peuvent tout simplement êtredes caprices de joueurs ! La nuance se-

rait au terme de la souffrance et de la dé-tresse qui découlent ces comportements.

L’homme joueur

Toujours selon l’étude d’Andreassen, ladépendance aux jeux vidéo est plus fré-quente chez les jeunes hommes, et par-ticulièrement parmi ceux qui ne sont pasdans une relation amoureuse. De plus,elle renchérit en indiquant que leshommes semblent généralement troisfois plus enclins à devenir dépendantsaux jeux (en ligne et vidéo), aux jeux d'ar-gent et à la cyberpornographie, compa-rativement aux femmes qui auraientdavantage tendance à développer unedépendance aux réseaux sociaux, auxmessages textes et aux achats en ligne.Cette tendance serait expliquée par le faitque le cerveau masculin répond mieuxaux stimuli que procurent les jeux vidéo.En ce sens, il a été démontré que la par-tie du cerveau qui active la zone de ré-compense chez les hommes estassociée à la notion de territorialité desjeux vidéo (exemple : découvrir unmonde de fond en comble). Intéressant,non ?

Êtes-vous dépendant ?

Afin de déterminer si une dépendance sedessine ou si elle est déjà ancrée, veuil-lez répondre par OUI ou NON à cesquestions :

• Pensez-vous à jouer aux jeux vidéotoute la journée ?

• Passez-vous de plus en plus detemps à jouer aux jeux vidéo ?

• Jouez-vous à des jeux pour oublier lavraie vie ?

• Votre entourage a-t-il essayé sanssuccès de réduire votre temps de jeu?

• Vous sentez-vous mal lorsque vousne parvenez pas à jouer ?

• Vous disputez-vous avec votre entou-rage concernant le temps que vouspassez à jouer aux jeux vidéo ?

• Négligez-vous d'autres activités im-portantes (école, travail, sport) pourjouer aux jeux vidéo ?

Si vous obtenez un pointage d’au moinsquatre (4) OUI sur sept (7), il est suggéréqu’une dépendance aux jeux vidéo estprésente.

Équilibre

Certains diront que les jeux vidéo peu-vent favoriser l’isolement, renforcer desmanies, causer des problèmes de dépen-dance, causer des dérapages personnelset professionnels, encourager un mau-vais sommeil et empêcher les gens d’al-ler chercher de l’aide. Par contre, ilspeuvent aussi créer des liens à traversles joueurs du monde entier, apaiser lestensions psychologiques en tant que di-vertissement et développer les réflexeset la logique. L’important serait de trouverl’équilibre entre le monde virtuel et lemonde réel afin de ne pas remplacer lemonde qui nous entoure par une lubie.

Références :

http://www.brookhavenhospital.com/new-research-says-gaming-addiction-may-be-a-sign-of-ocd-adhd/

https://blogs.psychcentral.com/overco-ming-ocd/2016/05/is-video-game-addic-tion-a-problem-with-ocd/

http://www.psychiatrictimes.com/adhd/adhd-associated-video-game-addiction

http://www.cnn.com/2008/HEALTH/daily-dose/11/20/video.game.brain/index.html

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ÉMOTIONS MASCULINES

Le monde des émotions...CHEZ LES HOMMES !

Par Audrey Fortin, intervenante

Bien que certaines per-sonnes puissent parfois endouter, les hommes viventeux aussi, comme les

femmes, toute une gamme d’émo-tions. Certes, ils ne les vivront et neles exprimeront peut-être pas de lamême façon que la gent féminine,mais cela peut trouver son explica-tion dans les exigences reliées à lamasculinité. Les quoi, me direz-vous ?

Traditionnellement, l’homme, « levrai », devait répondre à certainscritères afin de correspondre au rôlemasculin attendu par la société.Conséquemment, leur réalité et leurfaçon d’agir se voyaient teintées parce code de la masculinité. Bien quede nos jours, notre adhésion à cesnormes soit moins rigide qu’àl’époque, l’idée que nous nous fai-sons de l’homme, « du vrai », de-meure assez semblable à celle dupassé. Alors, à quoi ressemble-t-il,cet homme ?

L’homme, « le vrai » ou le code dela masculinité

L’homme cache habituellement savie privée, du moins il n’en fait pas

état publiquement « Ce qui sepasse à maison, reste à maison ».Personnellement, je crois toutefoisque ce critère est de moins enmoins vrai pour les jeunes hommes,cependant, ces derniers choisissentsoigneusement leurs confidents.L’homme, « le vrai », sent le besoinde conserver le contrôle en toutescirconstances « Pas de panique,chérie, je contrôle la situation ». Il aaussi tendance à sexualiser l’inti-mité, c’est-à-dire qu’il donne un ca-ractère sexuel à toutrapprochement, qu’il soit intellec-tuel, émotionnel ou physique.

L’homme, « le vrai », aime montrersa force. « Donne-moi ce pot deconfiture, je vais te l’ouvrir, moi !» Ilaime aussi exprimer sa fierté et par-ler de ses bons coups. Il est invinci-ble, rien n’est à son épreuve saufune grosse grippe d’homme ;). Il estindépendant, il n’a pas besoin del’aide des autres pour trouver dessolutions. Il est également stoïque,c’est-à-dire qu’il ne montre pas tropses émotions et n’en parle pas vrai-ment non plus, car il veut évitertoute chicane. De toute façon, il pré-fère agir et faire. « Pas besoin delire les instructions, je vais te monter

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ce meuble-là dans le temps de ledire ». L’homme, « le vrai », a éga-lement tendance à nier sa douleuret sa souffrance. « Ce que je ne voispas, n’existe pas ; ce que je ne saispas, ne me tue pas ». Il persiste in-définiment : « Pas besoin de de-mander mon chemin, je me replace,là, ben oui, c’est ça, je sais où onest… » Et il a tendance à tout savoiret à tout connaître.

Les deux côtés de la médaille

Vous êtes-vous reconnu ou avez-vous reconnu l’un de vos proches ?Probablement que oui, peut-êtrepas dans tous les aspects, maisdans quelques-uns sûrement. Et iln’y a rien de mal à cela, ce sont detrès belles qualités. Elles peuventtoutefois se transformer en de fâ-cheux défauts. En effet, une adhé-sion rigide à ce code de lamasculinité peut mener l’homme àdissimuler ses problèmes aux au-tres, ce qui peut avoir un impact né-gatif sur sa santé mentale. Puisqu’iln’ira pas chercher d’aide ou de sou-tiens sociaux, sa détresse augmen-tera, ainsi que certainscomportements jugés non appro-priés, tels que l’impatience, l’irritabi-lité, l’hostilité, la colère, l’agressivitéet cela peut parfois le menerjusqu’au suicide. Le danger pourl’entourage de ces hommes est dene pas se rendre compte que der-rière ces comportements, il y a unesouffrance. Nous avons tendance àaccueillir plus facilement la peine, latristesse ou l’émotion exprimée parles femmes, car cela correspondaux critères de la féminité.

Cependant, accueillir la colère ne sefait pas toujours aussi naturelle-ment. Pourtant, sous la colère secache souvent de la tristesse, de laculpabilité, de la peur et de la

honte… Si nous n’accueillons pasles manifestations de la colère chezles hommes, tout comme nous ac-cueillons les larmes des femmes,nous ne pourrons pas avoir accèsau reste.

Comment être aidant ?

Outre accueillir leur colère, com-ment pouvons-nous parvenir àconvaincre les hommes de partagerleurs émotions ? En acceptant,d’une part, qu’ils soient ainsi et enne cherchant pas à les changer àtout prix. Toutefois, il faut prendresoin de ménager leur fierté, c’est-à-dire mettre l’accent sur leurs forces,leurs compétences, leurs bonscoups. Ils seront ensuite plus sus-ceptibles de nous parler de leurs dif-ficultés.

Il sera également important demiser sur le futur, sur les change-ments désirés et ne pas chercher àtoujours vouloir connaître le « pour-quoi du comment ». Les hommes,en général, et plus particulièrementceux qui adhèrent au code de lamasculinité, aiment les chosesconcrètes, contrairement au mondedes émotions. Parler du contexteentourant l’émotion semble parfoisplus facile pour eux.

C’est-à-dire que parler des compor-tements ou des signes physiquesressentis leur apparaît plus concretque de mettre un nom sur l’émotionen tant que telle. « Je suis devenutout crispé, puis j’ai eu l’impressionde perdre mon souffle, tu sais ceque je veux dire. » Ils ne nommerontpeut-être pas explicitement le senti-ment de peur, mais ils l’expliquerontà leur façon. Rien ne nous empêchede lire entre les lignes et d’allerconfirmer auprès d’eux notre im-pression.

Pas de soucis, CHOC est là

Si malgré tout, vous avez des in-quiétudes au sujet d’un homme devotre entourage ou si vous êtes unhomme qui a besoin d’aide, l’orga-nisme CHOC (Carrefour d’HOmmesen Changement) offre des servicesspécialisés et adaptés auxhommes. Que ce soit pour apaiserune souffrance ou pour cesser descomportements de violence,l’équipe de CHOC peut vous aiderou sera en mesure de vous référervers un endroit mieux adapté à vosbesoins. Gardez à l’esprit que sivous ne dites pas aux autres ce quevous vivez, ils ne peuvent pas le de-viner et ne pourront pas non plusvous aider. Osez parler !

Un merci particulier à Daniel Beau-lieu de l’organisme CHOC pourl’inspiration de cet article.

Références

http://www.organismechoc.com/

http://alpabem.qc.ca/conferences/confe-rences-en-rediffusion/etre-homme-proche-aidant/

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