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:: 2016 :: mySIH N°32 :: 37 GHT et Urbanisation SI :: ZOOM sents que les nôtres sur le marché. Il n’est pas possible d’atteindre un niveau de maturité en urbanisation SI en deux ou trois ans. Il faut de 10 à 15 ans pour y ar- river et des équipes R&D conséquentes. Historiquement, l’urbanisation s’est bâtie sur une technologie de plateforme régio- nale. Ces plateformes régionales, dé- ployées il y a un peu plus de 10 ans, sont - à des degrés divers - des plateformes d’agrégation qui ne produisent pas d’infor- mation. my SIH magazine :: Oui, mais qu’en est-il de la médecine de ville ? CB : Notre stratégie est d’exposer de ma- nière intelligente ce qui se passe au sein de l’hôpital sans polluer inutilement le pro- fessionnel de santé du cabinet de ville en exigeant – par exemple - une connexion systématique sur un portail spécifique. L’idée est de préparer le parcours du pa- tient et d’informer la médecine de ville. Par exemple, sur le territoire Océan Indien (Réunion-Mayotte), dans le cadre du projet OIIS, nous travaillons avec CEGEDIM où nous venons juste d’annoncer l’interopé- rabilité avec les logiciels médecine de ville dans un objectif de fluidité : l’information doit être initiée dans le logiciel du méde- cin de ville. Les applications Smartphone et autres portails ne sont que des outils complémentaires et il ne s’agit pas uni- quement d’un suivi du parcours Patient avec une simple composante sanitaire. my SIH magazine :: la collecte documentaire est une composante importante d’urbanisation. Quelle est la vision de Maincare Solutions sur le sujet ? CB : En ce qui concerne le collaboratif et le workflow documentaire, nous avons opté pour une différenciation des visions administrative et médicale. En ce qui concerne la partie administrative, nous avons décidé de passer un partenariat avec Ennov pour intégrer leur produit de GED en OEM et de l’adosser à nos appli- catifs de gestion économique et finan- cière, de gestion RH ou administrative/facturation (comme ce sera le cas sur les 39 hôpitaux de l’AP- HP). La vision médicale est différente. De notre point de vue, elle doit être intégrée au fonctionnement quotidien. C’est en ce sens que nous privilégions une notion d’entrepôt documentaire médical qui reste adossé au DPI mais qui est néanmoins re- monté au niveau territorial dans une lo- gique, encore une fois, de GHT en franchissant un nouveau palier grâce aux technologies IDO-in. My SIH magazine :: l’urbanisation c’est peut-être aussi une redistribution des cartes du côté des éditeurs ? CB : Effectivement, la logique de regrou- pement au niveau des éditeurs est inéluc- table. Ce qui est regrettable, c’est que cela risque de se passer dans la douleur. Il vaut mieux agréger des sociétés en pleine forme, de manière volontaire et pla- nifiée, plutôt que de reprendre des entités en difficulté avec, du côté client, un par- cours d’évolution imposé… En France, l’in- dustrie de l’Informatique de Santé est encore trop fragmentée. En regard de la dépense publique, il faudrait 4 à 5 groupes de plus de 100 millions d’euros pour être en capacité de répondre aux ob- jectifs d’une vision globale de la Santé. Du point de vue de Maincare Solutions, l’en- jeu est plus celui d’un SI territorial que d’un SI Hospitalier. Le SI de Santé 3.0 est en marche ! my SIH magazine :: quels sont les premiers retours de l’opération de rachat d’IDO- in en début d’année ? CB : S’attaquer directement à l’unification des différentes composantes d’un SI est complexe. Il faut par exemple plusieurs années pour articuler le DPI, le PMSI et la GAP de cinq établissements avec la même solution. IDO-in nous permet de passer par une étape préalable - plus pérenne - qui consiste à préparer les conditions d’échange et de partage sur le périmètre qu’il s’agisse de l’établissement ou du ter- ritoire. L’opération d’alignement des iden- tités est un préalable et ce n’est pas du ressort des DPI, ni des GAP . Sans une vé- ritable politique d’identitovigilance et fédé- ration des identités, le partage de dossiers médicaux est voué à l’échec. my SIH magazine :: Donc la logique de rachat d’IDO-in est liée à votre stratégie « GHT » ? CB : Oui, en grande partie. Nous n’aurons certainement pas toujours la même ap- proche pour les 135 schémas directeurs GHT. Chaque projet, chaque groupement fera l’objet d’une étude méthodologique spécifique. Il y a aujourd’hui des appels d’offres DPI structurés selon une logique « territoire » : multi-entités, vision globale et partage de référentiels. Dans beaucoup de régions il va falloir agréger une moyenne de cinq à six établissements. La plateforme IdéoLink Collaboration d’IDO-in nous permet d’organiser les conditions d’échange et de partage sécurisés dans un ordre logique : l’identité, les annuaires et l’entrepôt de documents pour l’ensem- ble des acteurs impliqués dans le par- cours du Patient. L’autre raison du rachat, c’est de pouvoir travailler sur les parcours de santé et la télémédecine avec une pla- teforme reconnue et au plus haut niveau technologique. my SIH magazine :: Oui mais… il n’est pas toujours facile d’agréger des technologies et, encore moins, des visions « métier » différentes ? CB : Effectivement, il s’agit de mettre en chantier de vrais projets d’intégration avec une forte composante d’interopérabilité. Dans certains cas, en parallèle et selon un timing spécifique, il y aura une dé- marche de convergence des applicatifs. C’est peut-être dans un ou deux ans ou certains groupements auront l’opportunité de démarrer dans des environnements na- tivement unifiés provenant d’un même édi- teur. On sent bien que la convergence des applicatifs lourds, en particulier le DPI, risque de prendre du temps ; que ce soit dans les groupements où nous sommes très présents via la GAP et le DPI ou dans des cas où nos solutions ne concernent qu’un établissement sur N dans un groupe. Notre stratégie est celle d’une ur- banisation globale. En particulier, dans un cas de figure avec une présence « mini- male » de nos solutions, la couche colla- borative IDO-in prend tout son sens. Nous sommes aujourd’hui les seuls en France à disposer d’un socle d’infrastructure aussi urbanisé. Certains concurrents com- mencent à s’intéresser aux composants techniques tel que, par exemple, l’identité ou les annuaires : IDO-In y est depuis 15 ans ! La plateforme IDO-in fonctionne déjà sur plusieurs dizaines de projets régio- naux : en Martinique, au Luxembourg ou encore à La Réunion et il s’agit de techno- logies largement éprouvées aujourd’hui. my SIH magazine :: En « Urbanisation SI » quel est donc votre principal concurrent ? CB : Nous n’avons pas de concurrent di- rect avec une logique aussi urbanisée que la nôtre. Il y a des approches ponctuelles sur certaines briques mais pas de concur- rent avec des environnements aussi pré- ZOOM :: GHT ET UrBANISATION SI Maincare Solutions : GHT et Urbanisation SI my SIH magazine a eu l’opportunité d’un entretien avec Mr Christophe BOUTIN – Président de Maincare Solutions : un moment privilégié pour mieux comprendre la logique de l’arrivée d’IDO-in dans le paysage et faire le point sur la vision de Maincare Solutions en regard des enjeux d’urbanisation des SI de Santé. 36 :: mySIH N°32 :: 2016 :: Comment expliquer le profil plus « Hôpital public » que « Clinique privée » de Maincare Solutions? Notre problématique est historique. Nous ne disposions pas à une certaine époque des produits adéquats pour attaquer le segment de marché du privé. Le besoin des groupes privés se situe au-delà de la vision applicative unitaire : il s’agit pour eux d’optimiser le parcours du patient. Aujourd’hui, avec le groupe IDO-in, nous disposons de solutions d’avant-garde en ce domaine. À titre d’exemple, le déploiement sur les différents établissements du groupe le Noble Age, autour d’une plateforme qui se projettera sur certains parcours, s’inscrit dans cette démarche. En résumé, le secteur privé va forcément nous intéresser, d’autant plus que le mouvement de consolidation dans ce secteur va exiger, d’un part, les mêmes contraintes au niveau des produits que nous déployons dans le secteur public et que, d’autre part, nous travaillons à l’évolution de notre offre produit pour répondre à une stratégie de groupe. IDO-IN, ALLIANCE INÉDITE D’IMAGINATION ET DE SAVOIR-FAIRE AU SERVICE DE LA RÉALISATION DE PROCESSUS INNOVANTS Le groupe IDO-in est éditeur et intégrateur de solutions DEPUIS PLUS DE 15 ANS

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:: 2016 :: mySIH N°32 :: 37

GHT et Urbanisation SI :: ZOOM

sents que les nôtres sur le marché. Iln’est pas possible d’atteindre un niveaude maturité en urbanisation SI en deux outrois ans. Il faut de 10 à 15 ans pour y ar-river et des équipes R&D conséquentes.Historiquement, l’urbanisation s’est bâtiesur une technologie de plateforme régio-nale. Ces plateformes régionales, dé-ployées il y a un peu plus de 10 ans, sont- à des degrés divers - des plateformesd’agrégation qui ne produisent pas d’infor-mation.

my SIH magazine :: Oui, maisqu’en est-il de la médecine deville ?

CB : Notre stratégie est d’exposer de ma-nière intelligente ce qui se passe au seinde l’hôpital sans polluer inutilement le pro-fessionnel de santé du cabinet de ville enexigeant – par exemple - une connexionsystématique sur un portail spécifique.L’idée est de préparer le parcours du pa-tient et d’informer la médecine de ville.Par exemple, sur le territoire Océan Indien(Réunion-Mayotte), dans le cadre du projetOIIS, nous travaillons avec CEGEDIM oùnous venons juste d’annoncer l’interopé-rabilité avec les logiciels médecine de villedans un objectif de fluidité : l’information

doit être initiée dans le logiciel du méde-cin de ville. Les applications Smartphoneet autres portails ne sont que des outilscomplémentaires et il ne s’agit pas uni-quement d’un suivi du parcours Patientavec une simple composante sanitaire.

my SIH magazine :: la collecte documentaire estune composante importanted’urbanisation. Quelle est lavision de Maincare Solutionssur le sujet ?

CB : En ce qui concerne le collaboratif etle workflow documentaire, nous avonsopté pour une différenciation des visionsadministrative et médicale. En ce quiconcerne la partie administrative, nousavons décidé de passer un partenariatavec Ennov pour intégrer leur produit deGED en OEM et de l’adosser à nos appli-catifs de gestion économique et finan-cière, de gestion RH ouadministrative/facturation (comme cesera le cas sur les 39 hôpitaux de l’AP-HP). La vision médicale est différente. Denotre point de vue, elle doit être intégréeau fonctionnement quotidien. C’est en cesens que nous privilégions une notiond’entrepôt documentaire médical qui reste

adossé au DPI mais qui est néanmoins re-monté au niveau territorial dans une lo-gique, encore une fois, de GHT enfranchissant un nouveau palier grâce auxtechnologies IDO-in.

My SIH magazine ::l’urbanisation c’est peut-êtreaussi une redistribution descartes du côté des éditeurs ?

CB : Effectivement, la logique de regrou-pement au niveau des éditeurs est inéluc-table. Ce qui est regrettable, c’est quecela risque de se passer dans la douleur.Il vaut mieux agréger des sociétés enpleine forme, de manière volontaire et pla-nifiée, plutôt que de reprendre des entitésen difficulté avec, du côté client, un par-cours d’évolution imposé… En France, l’in-dustrie de l’Informatique de Santé estencore trop fragmentée. En regard de ladépense publique, il faudrait 4 à 5groupes de plus de 100 millions d’eurospour être en capacité de répondre aux ob-jectifs d’une vision globale de la Santé. Dupoint de vue de Maincare Solutions, l’en-jeu est plus celui d’un SI territorial qued’un SI Hospitalier. Le SI de Santé 3.0 esten marche !

my SIH magazine :: quels sont les premiers retoursde l’opération de rachat d’IDO-in en début d’année ?

CB : S’attaquer directement à l’unificationdes différentes composantes d’un SI estcomplexe. Il faut par exemple plusieursannées pour articuler le DPI, le PMSI et laGAP de cinq établissements avec la mêmesolution. IDO-in nous permet de passerpar une étape préalable - plus pérenne -qui consiste à préparer les conditionsd’échange et de partage sur le périmètrequ’il s’agisse de l’établissement ou du ter-ritoire. L’opération d’alignement des iden-tités est un préalable et ce n’est pas duressort des DPI, ni des GAP. Sans une vé-ritable politique d’identitovigilance et fédé-ration des identités, le partage dedossiers médicaux est voué à l’échec.

my SIH magazine ::Donc la logique de rachatd’IDO-in est liée à votrestratégie « GHT » ?

CB : Oui, en grande partie. Nous n’auronscertainement pas toujours la même ap-proche pour les 135 schémas directeursGHT. Chaque projet, chaque groupementfera l’objet d’une étude méthodologiquespécifique. Il y a aujourd’hui des appelsd’offres DPI structurés selon une logique« territoire » : multi-entités, vision globaleet partage de référentiels. Dans beaucoupde régions il va falloir agréger unemoyenne de cinq à six établissements. Laplateforme IdéoLink Collaboration d’IDO-innous permet d’organiser les conditionsd’échange et de partage sécurisés dansun ordre logique : l’identité, les annuaireset l’entrepôt de documents pour l’ensem-ble des acteurs impliqués dans le par-

cours du Patient. L’autre raison du rachat,c’est de pouvoir travailler sur les parcoursde santé et la télémédecine avec une pla-teforme reconnue et au plus haut niveautechnologique.

my SIH magazine :: Oui mais…il n’est pas toujours faciled’agréger des technologies et,encore moins, des visions« métier » différentes ?

CB : Effectivement, il s’agit de mettre enchantier de vrais projets d’intégration avecune forte composante d’interopérabilité.Dans certains cas, en parallèle et selonun timing spécifique, il y aura une dé-marche de convergence des applicatifs.C’est peut-être dans un ou deux ans oucertains groupements auront l’opportunitéde démarrer dans des environnements na-tivement unifiés provenant d’un même édi-teur. On sent bien que la convergence desapplicatifs lourds, en particulier le DPI,risque de prendre du temps ; que ce soitdans les groupements où nous sommestrès présents via la GAP et le DPI ou dansdes cas où nos solutions ne concernent

qu’un établissement sur N dans ungroupe. Notre stratégie est celle d’une ur-banisation globale. En particulier, dans uncas de figure avec une présence « mini-male » de nos solutions, la couche colla-borative IDO-in prend tout son sens. Noussommes aujourd’hui les seuls en Franceà disposer d’un socle d’infrastructureaussi urbanisé. Certains concurrents com-mencent à s’intéresser aux composantstechniques tel que, par exemple, l’identitéou les annuaires : IDO-In y est depuis 15ans ! La plateforme IDO-in fonctionne déjàsur plusieurs dizaines de projets régio-naux : en Martinique, au Luxembourg ouencore à La Réunion et il s’agit de techno-logies largement éprouvées aujourd’hui.

my SIH magazine :: En « Urbanisation SI » quel est donc votre principalconcurrent ?

CB : Nous n’avons pas de concurrent di-rect avec une logique aussi urbanisée quela nôtre. Il y a des approches ponctuellessur certaines briques mais pas de concur-rent avec des environnements aussi pré-

ZOOM :: GHT ET UrbANISATION SI

Maincare Solutions : GHT et Urbanisation SI

my SIH magazine a eu l’opportunité d’un entretien avec Mr ChristopheBOUTIN – Président de Maincare Solutions : un moment privilégié pourmieux comprendre la logique de l’arrivée d’IDO-in dans le paysage etfaire le point sur la vision de Maincare Solutions en regard des enjeuxd’urbanisation des SI de Santé.

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Comment expliquer le profil plus « Hôpital public »que « Clinique privée » de Maincare Solutions?Notre problématique est historique. Nous ne disposions pas à une certaine époque des

produits adéquats pour attaquer le segment de marché du privé. Le besoin des groupesprivés se situe au-delà de la vision applicative unitaire : il s’agit pour eux d’optimiser leparcours du patient. Aujourd’hui, avec le groupe IDO-in, nous disposons de solutionsd’avant-garde en ce domaine. À titre d’exemple, le déploiement sur les différentsétablissements du groupe le Noble Age, autour d’une plateforme qui se projettera surcertains parcours, s’inscrit dans cette démarche. En résumé, le secteur privé va forcémentnous intéresser, d’autant plus que le mouvement de consolidation dans ce secteur vaexiger, d’un part, les mêmes contraintes au niveau des produits que nous déployonsdans le secteur public et que, d’autre part, nous travaillons à l’évolution de notre offreproduit pour répondre à une stratégie de groupe.

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