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Gouesnac'h Passage du 19 ème siècle au 20 ème à GOUESNAC’H Préambule: Anecdote ou Histoire ? Dans son dernier fascicule. Foen Izella a annoncé sa participation au phénomène « An 2000 », sous la forme d’un état des lieux dans les communes du Pays Fouesnantais aux alentours de l'année 1900, présenté sous l’angle de l'anecdote. Cette façon de voir les choses appelle de notre part deux remarques préalables. Au fait, qu'est-ce que l'anecdote ? Le Petit Larousse la défini comme: « la relation d'un fait piquant, curieux ou peu connu, définition à laquelle il conviendrait d'ajouter: « sous une forme le plus souvent humoristique », mais en évitant de retenir les commérages et médisances. D’autre Part, l'anecdote relève de la petite histoire plutôt que de l'Histoire, dont elle peut cependant éclairer le déroulement. Aussi, dans nos investigations et dans le souci de retrouver, sous l'anecdote, la trame historique, nous avons pris la liberté de déborder, parfois assez largement, la limite des dix années qui nous était impartie de 1895 à 1905. Situation administrative de Gouesnac'h à l'époque Au tournant du siècle, la commune est administrée par un Conseil Municipal de douze membres, dont la dernière élection remonte au 3 mai 1896, composé de MM.de la SABLIERE CLEMENT , QUINQUIS, HELIAS, CHRISTIEN, COSQUERlC, NEDELEC Corentin, NEDELEC François, de LEGGE, FLOCR LE CAIN et HEYDON. Le Maire et son adjoint, respectivement Georges de la SABLIERE et Maurice RELIAS, sont élus le 17 mai à l'unanimité. M. de la SABLIERE, décédé le 19 décembre 1898 en cours de mandat, sera remplacé au poste de Maire le 29 janvier 1899 par Paul de LEGGE, élu au bénéfice de l'âge après trois tours de scrutin à égalité de voix avec Noël COSQUERIC ; ce dernier lui succèdera lors du renouvellement du Conseil en 1900, son adjoint étant Corentin QUINQUIS. Lors de renouvellement de l’Assemblée le 1er mai 1904, Noël COSQUERIC se verra confirmé dans ses fonctions de Maire et Yves BOULIS succèdera à Corentin QUINQUIS au poste d'adjoint. 1/15

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Gouesnac'h

Passage du 19 ème siècle au 20 ème à GOUESNAC’H Préambule: Anecdote ou Histoire ?

Dans son dernier fascicule. Foen Izella a annoncé sa participation au phénomène « An 2000 », sous la forme d’un état des lieux dans les communes du Pays Fouesnantais aux alentours de l'année 1900, présenté sous l’angle de l'anecdote. Cette façon de voir les choses appelle de notre part deux remarques préalables.

Au fait, qu'est-ce que l'anecdote ? Le Petit Larousse la défini comme: « la relation d'un fait piquant, curieux ou peu connu, définition à laquelle il conviendrait d'ajouter: « sous une forme le plus souvent humoristique », mais en évitant de retenir les commérages et médisances.

D’autre Part, l'anecdote relève de la petite histoire plutôt que de l'Histoire, dont elle peut cependant éclairer le déroulement. Aussi, dans nos investigations et dans le souci de retrouver, sous l'anecdote, la trame historique, nous avons pris la liberté de déborder, parfois assez largement, la limite des dix années qui nous était impartie de 1895 à 1905. Situation administrative de Gouesnac'h à l'époque

Au tournant du siècle, la commune est administrée par un Conseil Municipal de douze membres, dont la dernière élection remonte au 3 mai 1896, composé de MM.de la SABLIERE CLEMENT , QUINQUIS, HELIAS, CHRISTIEN, COSQUERlC, NEDELEC Corentin, NEDELEC François, de LEGGE, FLOCR LE CAIN et HEYDON. Le Maire et son adjoint, respectivement Georges de la SABLIERE et Maurice RELIAS, sont élus le 17 mai à l'unanimité.

M. de la SABLIERE, décédé le 19 décembre 1898 en cours de mandat, sera remplacé au poste de Maire le 29 janvier 1899 par Paul de LEGGE, élu au bénéfice de l'âge après trois tours de scrutin à égalité de voix avec Noël COSQUERIC ; ce dernier lui succèdera lors du renouvellement du Conseil en 1900, son adjoint étant Corentin QUINQUIS.

Lors de renouvellement de l’Assemblée le 1er mai 1904, Noël COSQUERIC se verra confirmé dans ses fonctions de Maire et Yves BOULIS succèdera à Corentin QUINQUIS au poste d'adjoint.

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Comme on peut s'en douter, budget, écoles, chemins et assistance sont les domaines où l'Assemblée intervient le plus fréquemment, sans que soient négligés d'autres thèmes que nous aborderons également. Ressources financières inexistantes

Le train de vie de la commune est extrêmement réduit faute de ressources financières : en 1886, le budget primitif chiffre les recettes à 3618 frs et les dépenses à 3839 frs, d'où un déficit de 221 frs ; en 1900, le budget est plus équilibré mais aussi peu consistant: 3205 frs de recettes et 3030 frs de dépenses, soit un excédent de 175 frs.

Mais Gouesnac'h n'est pas seule dans ce cas, la situation est identique dans les plus petites des communes environnantes. Ces finances ne peuvent que freiner l'action des édiles dans la gestion des affaires et les mettre, souvent, dans l'obligation de solliciter l'aide du Préfet et de la Commission Départementale.

En matière d'anecdote, nous relevons que le Conseil Municipal ne peut donner suite à une circulaire préfectorale de 1885 invitant les Municipalités à commémorer le 14 juillet et à distribuer à cette occasion des secours aux indigents (séance de 12 juillet 1885). En 1889 encore, année du centenaire de la Révolution et malgré l'insistance du Préfet, aucun crédit ne peut être dégagé (3 mai 1889). Les Gouesnachais seront vraisemblablement privés de ces festivités encore longtemps.

Notons également qu'en 1894, l'appel du Maire de Lyon invitant les communes de France à contribuer à l'édification d'un monument commémorant « l'horrible attentat du 24 juin » commis dans sa ville (assassinat du Président de la République Sadi CARNOT) n'est pas entendu; le Conseil se contente de « s'associer au deuil qui a frappé la France » (26 août)

Profitons de cette incursion dans le domaine des finances pour relever les félicitations et les remerciements adressés par le Conseil à M. LEPINARD, Receveur municipal, « pour la façon intelligente et dévouée dont il gère les intérêts de la commune et pour l'amabilité et la compétence montrées à l'égard des contribuables ». Gestion des écoles

A la fin du 19è siècle, la commune a la charge de deux écoles l'une de filles, l'autre de garçons. En 1900, près de vingt ans après les lois Jules Ferry qui rendaient l'enseignement primaire gratuit, obligatoire et laïque, la scolarisation est pratiquement assurée, du moins en ce qui concerne la gratuité et l' obligation; en effet, la laïcisation de l' école des filles ne sera effective qu'après la construction d'un nouveau bâtiment à édifier dans le jardin de l'école des garçons, propriété de la commune « pour ménager les deniers des contribuables » (24 novembre 1907), solution préférée à l'acquisition d'une parcelle de terrain. Jusque-là en raison de la situation financière et de « l'esprit éminemment catholique de la population » (6 septembre 1906), l'Assemblée avait manifesté, à l'unanimité, son opposition à la laïcisation.

L'intention n'est nullement d'écrire l'histoire de l'équipement scolaire à Gouesnac'h qui mériterait, à elle seule, une étude approfondie; situons simplement les choses en rappelant que l'école des filles, l' ancienne, était construite sur une portion de terrain appartenant à Mme de la SABLIERE, louée par la commune pour un franc par an (bail 3, 6,9) à la Fabrique gestionnaire, du moins tant que l'école serait dirigée par les religieuses de Kermaria (séance du 7 octobre 1900).

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Quant à l'école des 2arcons, la gestion en est assurée complètement par le Conseil Municipal propriétaire du bâtiment et du terrain. Là aussi, l'état des finances fera que les travaux, de quelque nature qu'ils soient, seront presque toujours décidés dans l'urgence ainsi que le laissent apparaître les exemples ci-après qui n'épuisent pas le sujet :

- 24 novembre 1891 : le Conseil constate l'état de délabrement de la toiture et propose que les travaux soient faits en régie. Pour assurer le financement un secours est demandé à la Préfecture qui allouera quelque temps après la somme de 40 frs - 3 avril 1892 : l'institutrice demande une table supplémentaire pour tenir compte de l'augmentation de l'effectif. Auguste CAPP, menuisier au Moulin du Pont, se chargera du travail pour 25 frs ; un secours est demandé à la Préfecture. - 14 février 1893 : mise en état du poêle qui n'est pas pourvu de tuyau ; subvention demandée pour couvrir la dépense de 25 frs. - 27 mai 1901 : le Conseil demande la création d'un poste d'instituteur adjoint et l'aménagement d'un second local, la classe actuelle comptant 74 élèves, alors qu'elle ne peut en contenir que 40: « les enfants, trop serrés, ne peuvent travailler avec fruit» ; situation insupportable par temps de fortes chaleurs ~ l'inscription de nouveaux élèves est refusée. Les classes surchargées d'aujourd'hui ne sont donc pas une nouveauté. - 1 er décembre 1901 : l’entreprise Corporeau de Bénodet soumet un devis de 3630 frs pour la construction d'une nouvelle classe. La participation du Conseil Départemental de l'Instruction Publique est demandée. - 12 janvier 1902: à l'occasion de cet agrandissement le Préfet suggère qu'il soit procédé au déplacement des cabinets d'aisance ; là encore la réalisation est ajournée ~ les élèves devront donc attendre l'amélioration de leur confort.

Et les adultes dans l'affaire ? Si l'instruction est dispensée aux enfants, les adultes, dont très peu sont alphabétisés,

restent à l’écart de la réforme Ferry. fi est bien question, à deux reprises, sur la proposition des instituteurs publics, de créer des cours d'adultes (1885 et 1901) mais faute d'inscriptions en nombre suffisant ce projet est abandonné.

Notons à cette occasion qu'une fraction du Conseil Municipal n'a reçu aucune instruction; certaines délibérations portent la mention « Signé par le Maire pour les Conseillers illettrés » (18 mai 1884 notamment - cinq sur douze présents).

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Entretien

L’entretien de ces chemins demeure une source importante de dépenses pour la collectivité, en raison de la longueur du réseau, de la mauvaise qualité du sol (sable, cailloux) et de nombreux charrois pondéreux (transports agricoles, ports des pierres extraites des carrières ouvertes en divers endroits de la commune: Créach- Veil, Penvaréna, Lesquidic, etc)

Pour remédier à cela, le Conseil Municipal avait demandé, dès 1883, qu'un droit fixe soit mis sur les carrières à la suite de quoi certains entrepreneurs avaient proposé des compensations pour les dégradations occasionnées par leurs véhicules: offre de briser et transporter 18 M3 de pierres au profit de la commune présentée par l'entreprise MICHEL, versement d'une somme de 50 frs chacun par les carriers TANTER et COURTOIS pour la réparation du chemin n° 4, propositions que l' Agent Voyer conseillait d'accepter. Par contre, d'autres artisans étaient beaucoup moins conciliants et menaçaient de ne plus tirer de pierres si la taxe leur était appliquée (24 janvier 1886).

Une autre solution fut exposée par le Maire au Conseil du 11 février 1900 qui avait à délibérer sur l'entretien du chemin n° 5 très fréquenté pour le transport des engrais marins débarqués dans l'anse de Pors-Keraign et dont le charroi était devenu impossible au sortir de la grève: « les habitants, dans l’intérêt de l’agriculture, veulent bien faire quelques sacrifices, mais ne peuvent faire tout le nécessaire. Une liste de souscription a reçu de nombreuses adhésions », auxquelles viendrait s'ajouter le crédit de 127 frs prévu au budget, le tout complété par une subvention à demander au Département pour mener les travaux à bonne fin.

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Améliorations Il faut non seulement entretenir, mais aussi améliorer: élargir les passages dangereux,

rectifier les virages trop accentués ou même achever l'aménagement du réseau. C'est ainsi que le chemin n° 2 vers Pors-Guen, « le plus important au point de vue de la circulation », nécessiterait une dépense de 1 000 frs pour son achèvement; de l'avis de l' Agent Voyer la participation de la commune devrait être de 600 frs pour obtenir l'aide de la Commission Départementale; selon la formule habituelle, faute de ressources suffisantes, la question est ajournée (4 juin 1905).

En raison de ses difficultés financières, l'Assemblée Municipale proteste énergiquement, à bon droit semble-t-il, lorsqu'une participation de 260 frs lui est demandée par le Département pour l’entretien du Chemin de Grande Communication n° 34 de Quimper à Bénodet, « considérant qu'il ne traverse pas la commune et que la part de Gouesnac'h est supérieure à celle des communes voisines desservies directement ». Une réduction de 100 frs est donc demandée (13 mai 1894). Liaisons avec Quimper

L’importance des liaisons commerciales (livraisons de cidre, de légumes et autres produits fermiers, présences sur les marchés) et administratives avec le chef-lieu (siège de la Préfecture et du Tribunal) fait que Gouesnac'h s'intéresse particulièrement aux liaisons routières avec la capitale.

C’est ainsi que la commune qui entretient, tant bien que mal, le chemin n° 1 vers Quimper dont elle est propriétaire jusqu'à Lesquidic, demande à sa voisine Pleuven d'assurer la viabilité de la section Lesquidic-Côte de Moulin du Pont qui relève de sa juridiction qui est devenue impraticable du fait des nombreux charrois dont il a été question par ailleurs et qui créent ornières et nids de poules (19 novembre 1908). Là aussi les réalisations se font attendre: quelque temps après le Conseil constatera en effet: « d'ici peu les habitants de Gouesnac'h ne pourront plus se rendre à Quimper » (13 juin 1909).

Sur l'axe n° 34 une autre amélioration est vivement souhaitée par l'ensemble des Conseillers qui insistent auprès du Préfet pour obtenir du Conseil Général « la rectification du tournant donnant accès de la route de Fouesnant aux Allées de Locmaria, tournant très brusque se continuant par un boyau bordé de constructions qui ne permettent pas à deux voitures de se croiser (12 août 1906).Ce tournant existe toujours mais des aménagements en ont amélioré le parcours. Halte à la vitesse des autos !

Au début du siècle, la circulation automobile devait être plus que fluide, ce qui incitait déjà les conducteurs à appuyer un peu trop sur l'accélérateur ; notre Assemblée communale, en effet, « demande à l'unanimité que les chauffeurs d'automobiles soient contraints à mieux suivre le règlement en matière de vitesse sur les chemins vicinaux » (28 août 1910), ce qui laisserait entendre que des accidents s'étaient produits peu de temps auparavant: chiens et poules écrasés, ruminants bousculés et, pourquoi pas, accidents de personnes.

Pour ce qui est de la circulation hippomobile, il n'en est question, dans la salle du Conseil, que pour demander le retrait d'un arrêté préfectoral sur « les charrettes et chevaux conduits en main, dont l'exécution est impossible dans nos campagnes » (25 août 1907) ; le contexte de cette décision préfectorale n'est pas autrement précisé.

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Quelques années plus tard un autre arrêté préfectoral interdisant de conduire les attelages à droite (là encore sans autre précision) fomentera des protestations pour un retour à l'ancienne formule (28 août 1910).

Abandonnons un moment les archives municipales pour dire quelques mots sur l'application des règlements de police en matière d'attelage qui fait l'objet d'assez fréquents procès-verbaux de la gendarmerie dont la suite relève du Tribunal de simple police et non plus de l'autorité municipale. C'est le cas, notamment, de la fermière de Penancréac'h verbalisée le 25 février 1892 pour conduite d'une voiture sans lanterne. Encore faut-il qu'une fois en place ces lanternes soient, de nuit, allumées (Procès-verbal du 17 mars 1892). La maréchaussée constate divers types d'infractions: défaut de plaque de propriétaire, conduite en état d'ivresse, abandon d'attelage sur la voie publique (surtout à proximité des cafés et auberges qui attirent de nuit une clientèle importante).

Un cantonnier efficace

Pour la petite histoire notons que l’efficacité du cantonnier COADOU est reconnue par le Conseil qui lui accorde une augmentation de traitement de 5 frs par mois en récompense de « son activité dans l’entretien des chemins vicinaux de la commune qui sont les mieux entretenus du canton » (22 novembre 1903) ; quelque temps après, son accession à la seconde classe de son grade sera proposée (12 juin 1908). Santé publique et Assistance

La rage est encore crainte. donc surveillée

La rage était une maladie encore fréquente et crainte à la fin du 19ème siècle; plusieurs cas étaient signalés en différents points du Département; il convenait que la population soit avertie du danger et de la nécessité d'exercer une surveillance sur les chiens, vecteurs du virus de la maladie; c'est pourquoi, par arrêté du 6 mars 1894, le Maire de Gouesnac'h réglemente la circulation des chiens, plusieurs cas de rage bovine s' étant déclarés et un chien soupçonné d'être porteur de la maladie ayant parcouru la commune les jours précédents.

La divagation des chiens était d'autant plus surveillée que ces animaux causaient, au moment de la moisson, des dégâts dans les champs de sarrasin, céréale particulièrement fragile, par leurs allées et venues; les chiens non pourvus de collier personnalisé, pouvaient être abattus sur place lorsqu'ils étaient pris en flagrant délit (arrêté municipal du 13 août 1888).

Ces « promenades » incontrôlées sont encore d'actualité; chacun se souvient sans doute des dévastations de poulaillers et des tueries chez les dindes causées ces dernières années par des chiens errants. La pollution Après ces digressions, revenons à la santé publique pour évoquer la pollution dont on commence timidement à s’inquiéter.

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Pendant longtemps, l’état de la science et de la technique n’avait pas permis de l'analyser, de définir les méthodes conduisant à l'identification qualitative et quantitative des substances toxiques.

A Gouesnac'h, l'une des premières initiatives en ce domaine paraît avoir été prise en 1913 par le Recteur CAVELLAT qui fait contrôler la salubrité de l'eau du puits du presbytère; l'analyse révéla des traces de matières ammoniacales, une forte dose de chlore, ainsi qu'une dose moyenne de nitrate et d'acide sulfurique; l'eau, sans doute souillée par des infiltrations provenant du cimetière proche, fut déclarée non potable.

Vers la Sécurité Sociale ... C'est au moment du passage au 20è siècle que se met en place une législation d'assistance aux malades indigents (Assistance médicale gratuite en 1893, aide aux vieillards et infirmes en 1905).

Jusque là, il appartenait à la commune d'apporter une solution aux cas qui lui étaient soumis; mais les crédits budgétaires disponibles n'étaient pas toujours suffisants; aussi, les aides extérieures étaient-elles les bienvenues !

En 1886, un secours de 100 frs accordé par le Préfet pour le Bureau de charité sem utilisé pour l'achat de médicaments destinés aux indigents, dont la répartition sera faite par la pharmacie des sreurs (21 février 1886).

Quelque temps après M. de KERRET prend à sa charge un lit d'hospice pour 150 journées (11 novembre 1888). En 1893, cette aide étant depuis longtemps distribuée, MM. de la SABLIERE et de LEGGE prennent le relais en offrant respectivement les sommes de 100 et 50 frs ( 1 er octobre 1893 ).

Certains de ces malades indigents sont traités à l'hôpital, d'autres à l'asile; à noter que la journée d'entretien à l'asile, de 1 fr pour un homme n'est que de 92 cts pour une femme (3 novembre 1884) ; pourquoi ? Déjà le machisme ?

Il arrive que les demandes d'aide ne soient pas toujours solidement fondées: le Conseil municipal refuse de pourvoir à l'entretien d'un aliéné interné qui peut être rendu à sa famille « sa folie n'étant pas furieuse » (23 août 1886) ; un « indigent » qui possède des économies et sans charge de famille « peut payer » (28 août 1887).

Assistance aux enfants ...

Le Préfet ayant invité le Conseil à délibérer sur l'établissement éventuel d'une consultation de nourrissons, celui-ci refuse cette innovation qui ne concernerait que deux enfants « qui demeurent à une distance trop grande de la Mairie » (23 février 1908).

Par ailleurs, le Préfet, qui a constaté que les décédés de la commune étaient presque toujours de jeunes enfants (mais cette situation n'était pas propre à Gouesnac'h), rappelle que la lutte contre la mortalité infantile peut être organisée; en raison du manque de crédits là encore, la question est ajournée (25 août 1912)

... et aux militaires

Il ne s'agit pas d'assistance à la personne, mais plutôt à l'exploitation agricole; il convient de replacer la question dans son contexte.

Après la guerre de 1870, la durée du service militaire actif avait été portée à cinq ans, ce qui avait pour conséquence de maintenir simultanément sous les drapeaux un nombre considérable d'appelés. Pour atténuer la rigidité d'un tel système, on avait imaginé un tirage au sort dont les bons numéros ne faisaient qu'un an de service;

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la notion de soutien de famille apportait un adoucissement supplémentaire en accordant quelques dispenses qui permettaient à certains jeunes de rester dans leurs foyers pour assurer la continuité de l'exploitation familiale qui aurait été perturbée par leur départ. L'Assemblée communale était ainsi appelée à donner son avis sur les demandes présentées par les intéressés eux-mêmes ou par leurs ascendants; en voici deux exemples choisis parmi de nombreux autres: François Marie C. dont la mère est âgée et impotente, le frère aîné réformé par le Conseil de révision et trois frères plus âgés incorporés précédemment (13 mai 1894) ; avis favorable donné également à la demande de Jean-Marie M. déjà incorporé à Lorient et dont le retour est vivement souhaité; ses parents ont, en effet, la charge de nombreux enfants et ses deux frères aînés, indigents, ne peuvent accorder aucune aide à la famille (19 mai 1902). L'église et ses dépendances

L'église

A la fin du 19è siècle, le Conseil Municipal se fait l'écho de plaintes émises par quelques administrés sur l'exiguïté de l'église paroissiale dont l'agrandissement leur paraît nécessaire; dans l'état actuel des choses les paroissiens de Gouesnac'h, du moins ceux qui résident à proximité des communes voisines ne peuvent y accomplir leur devoir religieux : Combrit et Plomelin ne sont accessibles qu'en traversant l'Odet dont le passage peut être dangereux ; Clohars et Pleuven sont distantes de plus de deux lieues des frontières de Gouesnac'h (5 août 1888).

Ce projet d'agrandissement était dans l'air depuis un bon moment; déjà en 1749 une délibération du Général de la paroisse constatait que l’église, trop petite et menaçant ruine, devait être réparée et agrandie. Il peut paraître curieux qu'aucun des protagonistes de 1888 n'ait invoqué, pour demander l'extension, l'accroissement de la population passée, en quelques décennies, de 800 à plus de 1000 habitants.

Cette fois-ci le projet pris corps et l' Abbé ABGRALL, architecte diocésain, saisi par le Conseil de Fabrique, présenta une étude qui proposait d'avancer de deux mètres vers l’extérieur le mur de la façade nord et ceci dans une première étape, ce qui fut réalisé. Peu après, les mêmes dispositions furent prises côté sud si bien qu'en 1899 tout était terminé. Il va sans dire que l’Assemblée communale avait été informée de la mise en place de ces projets, puisque les budgets annuels du Conseil de Fabrique étaient normalement soumis à son approbation.

A l'occasion de l'extension de l'église, le Conseil avait souhaité la nomination d'un vicaire pour aider le Recteur dans l'exercice de son Ministère; l'état des finances ne permettant pas la prise en charge du traitement de cet adjoint, dont la base était de trois cents mensuels, le budget de l'Etat fut sollicité (11 février 1900) ; l'accord du Ministre des Cultes tardant à venir, le vicaire sera rémunéré par les propriétaires de la commune jusqu'en 1904, année où fut officiellement créé un vicariat à Gouesnac'h.

Enfin une horloge !

Ainsi que le rapporte un Recteur de l' époque, «l’année 1893 allait faire faire à Gouesnac'h un pas vers le progrès }} : un legs fait par une paroissienne, Melle BLOT, au Conseil de Fabrique, permettait de disposer d'une somme de 600 frs pour l'acquisition d'une horloge. Un marché fut passé par M. de LEGGE, Président de ce Conseil, avec un horloger de

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QUIMPER, M. GUIBOURG. La mise en place fut terminée en juin 1894, après qu'une quête ait été organisée pour parfaire le legs insuffisant.

Quelques années après, on reparlera de cette horloge au Conseil Municipal qui votera des crédits de 10 frs pour l' entretien confié à Isidore MAHEC, tisserand au bourg (21 novembre 1909) et de 50 frs alloués à M. LOUBATIE, horloger à QUIMPER, pour sa réparation (20 février 1910).

Presbytère irréparable ...

Au tournant du siècle, l'état du presbytère, dont l’entretien avait été négligé, est lamentable: le bâtiment est considéré comme irréparable. Dans les discussions engagées entre la cure et la mairie pour la location de l'édifice dans le cadre des dispositions de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat (1905), le Recteur de l'époque, l'Abbé Abel ROBINAUD, fait observer que « la construction, très ancienne, tombe en ruines; les planchers et boiseries sont pourris, le mur de clôture en partie écroulé et la cour est devenue banale du fait de son puits qui fournit l'eau aux habitants du quartier du bourg (19 nov. 1908)

… avec son puits pollué

A Gouesnac'h, l’eau était partout, apparente (ruisselets. fontaines,) ou souterraines (puits, sources) ; certes, ce n'était pas encore « l'eau sur l'évier », mais les besoins des foyers étaient, en général, assurés à l' exception du quartier du bourg desservi uniquement par le puits du presbytère qui se révélait insuffisant, d'autant plus qu'il tarissait dans les périodes de grande sécheresse et fournissait, comme on l' a vu précédemment, une eau dont la qualité était douteuse à cause de la proximité du cimetière (l er septembre 1909).

Pour remédier à cette situation, Thomas HEYDON, boulanger au bourg, offrit de céder gratuitement à la commune dans la partie nord-ouest de sa cour, un emplacement où pourrait être construit un nouveau puits ; une souscription fut ouverte auprès des habitants du quartier. Le puits fut construit et les travaux (229 frs 55) furent soldés (24 décembre 1899). Quelques mois après, le Conseil acceptait la proposition du Maire de faire remise de leur participation aux souscripteurs ci-après : Mme de la SABLIERE 50 frs, M. le Général POTTIER 20 frs, M. Thomas HEYDON 50 frs, Mme Vve LE MEUR 25 frs, M. Isidore MAHEC 10 frs, M. Alain COSQUERIC 10 frs et M. de CAMBOURG 64 frs 55.

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Le cimetière…

Si les édiles gèrent le « confort » des vivants et leur environnement, ils s'intéressent aussi aux défunts dans le lieu de leur repos éternel.

Aux confins des deux derniers siècles quelques événements et prises de position sont à relever.

Le Conseil a notamment décidé la vente des arbres du cimetière qui est encore aménagé autour de l’église; mais l'enquête prescrite par le Préfet a recueilli la protestation du Conseil de Fabrique qui revendique la propriété du lieu. La vente n'en suit pas moins son cours, la commune étant présumée propriétaire jusqu'à ce que les tribunaux statuent (3 nov. 1889). La vente devra d'ailleurs être reportée faute d'enchérisseurs.

Au cours de la même séance, il est délibéré sur les prix des concessions: 50 frs le m. pour les perpétuelles, 15 frs pour les trentenaires et 5 frs pour les temporaires. Les sommes perçues devaient être affectées à l'agrandissement du cimetière.

Les concessions perpétuelles seront clôturées par une grille en fer (13 juillet 1890). Bien que le cliché soit ancien et manque un peu de netteté, la vue de l'ancien cimetière insérée dans le présent article permet « d'apercevoir » deux concessions perpétuelles entourées de leur grille et de se rendre compte des dimensions de l' église avant son agrandissement; la délimitation de l' extension est nettement visible sur la façade qui encadre le clocher.

Pierre tombale portant un calice, donc la tombe D’un ancien recteur. Vraisemblablement celle de Corentin Caugant, en fonction pendant la Révolution.

Dans les années 1879-80, deux personnalités goM. de TOULGOET, avaient bénéficié d'une concessraison qu'ils s'étaient engagés à faire poser une grilremplacer la barrière existante complètement délabrée.

Vingt ans après, cet engagement n'ayant pasd'inviter les intéressés à respecter leur engagement avperdraient leur droit. Disons à leur décharge que l'un commune pour d'autres localités où ils étaient propriéta

uesnachaises, M. LECAIN, Maire et ion à perpétuité à titre gratuit pour la le en fer à l'entrée du cimetière pour été tenu, il était demandé au Préfet ant la fin de l'année, faute de quoi ils

et l'autre avaient, entre temps, quitté la ires (27 mai 1901).

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Arrivée timide du « confort moderne » La mise en place d'une horloge en 1893, évoquée ci-dessus, avait été appréciée comme

un élément de progrès pour les habitants. Des innovations encore plus utiles leur permettront, au cours du 20è siècle, de disposer d'un ensemble de services dont nos contemporains ne savent plus se passer: téléphone, électricité, eau courante, etc. . .

Le téléphone

Le Conseil municipal n'évoque la question qu'en 1911 pour dire qu'il n'en comprend pas l'intérêt, « les frais n'étant pas en rapport avec les services à en attendre » (20 juin). Il faudra patienter trois ans pour que ce jugement un peu rapide soit révisé, après que le Maire, M. de CAMBOURG, eut insisté sur l'utilité incontestable de cette invention pour la collectivité: « Gouesnac'h est éloignée de partout, les communications sont difficiles. En laissant de côté la question commerciale à laquelle le téléphone rend tant de services, il y a la question d'ordre privée. En cas d'accident, de maladie subite ou de tous autres cas graves . . .on est bien aise d'avoir à sa disposition ce moyen de communication rapide » (4 oct. 1914) Aucune décision ne semble cependant avoir été prise, sans doute du fait de la guerre. C'est seulement le 22 mars 1919 qu'il y aura un vote en faveur de l'établissement du téléphone avec installation d'une cabine, à l'usage du public, chez Alain QUEMERE, commerçant au bourg, qui donne son acceptation.

Dans la foulée Isidore MAHEC sera désigné comme messager chargé de porter aux administrés les appels et télégrammes les concernant. Les pourparlers avec l'Administration des Postes pour l'aménagement d'un réseau sur l'ensemble de la commune seront repris en 1920:

Après le téléphone disons un mot des services postaux qui relèvent de la même Administration ; ils ne soulèvent pas de critiques majeures ; toutefois, le Maire eut l'occasion de faire une remarque sur l'itinéraire suivi par le facteur pour la distribution du courrier, regrettant que les plis destinés au Maire lui soient remis à son domicile en fin de matinée et parfois plus tard, ce qui ne va pas sans présenter quelque inconvénient; il est arrivé, en effet, qu'une convocation invitant l'un de ses administrés à se présenter au Tribunal à Quimper à 12 heures, soit remise par le facteur en fin de tournée, empêchant ainsi le destinataire de prendre les dispositions nécessaires. (9 mars 1890).

Electricité, eau courante

Leur utilisation dans la vie de tous les jours interviendra bien plus tard dans le siècle ; il n'en est donc parlé ici que pour fixer des repères.

On ne parle vraiment de l'électricité que vers 1928, après qu'un syndicat intercommunal pour l'installation et J'exploitation d'un réseau d'énergie électrique eût été créé.

Ce n'est, toutefois, qu'après la seconde guerre mondiale que la totalité de nos quartiers sera électrifiée, précédant de peu l'achèvement du réseau d'eau potable conduisant « l'eau de la ville » chez l'habitant.

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De l’économie locale…

Dans sa gestion des affaires de la commune le Conseil est conduit à examiner des questions intéressant les agriculteurs et artisans locaux, avec le souci de faciliter leur activité et d'améliorer ainsi l'économie de proximité.

Par exemple, le nommé MARCHAND, forgeron-charron au Bourg, est autorisé à chauffer ses fers de roue sur le relais communal près de la croix, à condition de le faire de très grand matin et de prendre la responsabilité des accidents éventuels (21 août 1892).

Une autorisation est également accordée au sieur JOURDREN de clôturer provisoirement par une palissade en planches un coin de la place de l’église attenant à sa crèche, de 25 m2, pour laisser ses cochons en liberté, moyennant une redevance annuelle de un franc (12 février 1911).

Le bon cidre de Gouesnac 'h

Presque toutes les fermes du pays, pour ne pas dire toutes, possédaient des parcelles plantées de pommiers à cidre, inscrites souvent dans la toponymie cadastrale sous l'appellation de « liors » réservée aux petits enclos. Ces pommiers existaient en variétés nombreuses telles que, orthographiées à la française, les feo blei, feo ru, feo guen et feo bris, qui constituaient les espèces les plus courantes; les producteurs avisés y ajoutaient, entre autre, des douce Blochic et des belein, qui donnaient au mélange ce goût si particulier qui faisait la réputation du « bon cidre de Gouesnac'h ».

Les plantations étant importantes, la production l'était aussi; les fermiers producteurs de cidre devaient se déplacer fréquemment, à Fouesnant d'une part, distante de trois lieues, pour procéder, auprès des services fiscaux, aux déclarations prescrites par la réglementation (production et transport), d'autre part à Quimper et Bénodet notamment, pour livrer leurs barriques aux hôtels et débits de boissons qui constituaient une clientèle fidèle. A noter que dans les avis publicitaires de l’époque portés à la connaissance des clients éventuels, il est dit que « vin blanc, vin rouge et sont servis à discrétion à chaque repas ».

Pour simplifier la vie des agriculteurs le Conseil proposait qu'un registre soit mis sur place à leur disposition, au bureau de tabac du bourg (5 août 1888).

Autres interventionsPour une meilleure administration, le déplacement du poste d'octroi de Locmaria à

l'entrée de Quimper est demandé: « les cultivateurs sont obligés de laisser leur véhicule pour aller faire leur déclaration, ce qui peut entraîner des contraventions et aussi des accidents sur une route très fréquentée par les autos » ; le Bureau d'octroi « serait mieux placé en face de la cheminée de la Grande Maison où la place ne manque pas » (20 novembre 1910).

Dans la même année, le registre des délibérations porte l'avis favorable du Conseil à la création, envisagée par la Municipalité de Fouesnant, d'un dépôt d'étalons, sans qu'il soit donné de plus amples informations sur le projet (5 juin 1910).

Le gêmon Si, aujourd'hui, les algues marines sont utilisées en cuisine dans une tentative de varier

les plaisirs gustatifs, elles l'ont été pendant longtemps seulement comme matière première pour obtenir de la soude, et comme amendement apporté aux terres agricoles. On distinguait le goêmon de coupe réservé aux applications industrielles et le goêmon d'épave arraché par les tempêtes et marées aux fonds marins, ce dernier composé surtout d'algues brunes du type laminaire tel qu'on peut le voir déposé bien rangé à la limite du flot sur les plages de Mousterlin, Bénodet et autres bords de mer.

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Cet engrais était particulièrement recherché et, déjà sous l'Ancien Régime, sa cueillette était assez strictement réglementée. Il en était encore de même à la Belle Epoque puisque les registres des délibérations ont gardé la trace des arrêtés des Maires de l'époque dont celui de 19 septembre 1886 qui stipulait que la récolte du goémon ne pouvait se faire sur le rivage de Gouesnac'h que sur une période limitée, du 13 octobre au 30 novembre inclus et seulement entre le lever et le coucher du soleil, dimanches et jours fériés compris. Ces règles seront rappelées, chaque année, à la population. ... à l'économie régionale.

Foires et marchés

D'une manière générale, la commune de Gouesnac'h est appelée à donner un avis lorsque des collectivités voisines ou plus éloignées (par exemple Trégunc, Peumerit, Pouldavid) souhaitent apporter des modifications au calendrier de leurs foires et marchés. C'est ainsi, qu'il sera donné un avis favorable à la création d'une foire à Fouesnant le mercredi suivant le troisième dimanche de juillet (13 mai 1894). Avis favorable également pour la création de trois foires nouvelles à Trégunc (ler novembre 1895). Par contre, le Conseil manifeste son désintérêt pour l'institution d'une seconde foire le troisième jeudi de chaque mois à Pont-l' Abbé sans que le motif en soit précisé (6 février 1894).

Les grands projets Les collectivités locales ne sont pas sollicitées uniquement pour des initiatives, somme toute secondaires, mais aussi pour des projets d'intérêt économique intéressant toute la région.

Les projets de cette nature ne sont pas tellement fréquents. Aussi peut-il être autorisé de se reporter aux années 1880 pour évoquer l'établissement d'une ligne de chemins de fer destinée à relier le centre Bretagne au Département du Finistère. Les communes intéressées dont Gouesnac'h fait partie, sont appelées à donner leur sentiment sur le projet, plusieurs options étant ouvertes: faut-il privilégier Quimper ou Brest ?

Gouesnac'h souhaite donner la préférence à une liaison avec le sud Finistère, la région brestoise étant déjà favorisée par la ligne Rennes-Paris ; « notre région présente, en effet, des éléments de trafic sans équivalent dans le reste du département: présence du port de Bénodet, fertilité exceptionnelle du canton de Fouesnant »; en conséquence, la préférence est donnée au tracé Carhaix-Quimper (22 mai 1882).

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La réalisation de ce projet devait permettre, dans le cadre d'un plan d'ensemble, le désenclavement de la Bretagne intérieure ; la voie ferrée devait favoriser la circulation des personnes et des marchandises qui se faisait difficilement sur le réseau routier dont la viabilité était très médiocre. A cette même époque était également envisagée l'éventualité d'une ligne d'intérêt général Quimperlé-Carhaix. Les études restèrent longtemps en suspens et furent finalement abandonnées lorsque le développement des transports routiers fut rendu possible.

Dernière remarque: la mise au point de ces plans permit aux nouvelles instances départementales et aux communes d'intervenir, cela sans doute pour la première fois, dans le domaine de l'économie et des grands travaux. Pensez donc! l'avis des instances de Gouesnac'h était sollicité sur un projet de cette importance. N'abandonnons pas le sujet des chemins de fer sans noter les réclamations formulées déjà à cette époque contre la Compagnie d'Orléans qui exploitait le réseau ferroviaire, quant aux horaires et aux vitesses: l'Assemblée communale émettait le voeu que soient améliorées les relations entre Paris et les divers terminus bretons (Quimper, Brest, Nantes notamment) en accélérant les vitesses et en rationalisant les horaires (10 mai 1905).

Pour en terminer avec les problèmes de circulation, il est noté que notre commune s'était, en son temps, associée au voeu émis par Pont l'Abbé pour l'aménagement d'un bac charretier entre Sainte-Marine et Bénodet dans le but de favoriser les échanges commerciaux avec le canton de Fouesnant.

Déjà des aides économiques L'époque connaît déjà les catastrophes naturelles et les aides accordées par l'Etat aux acteurs de la vie économique; l'exemple en est une lettre du Préfet qui fait savoir qu'un secours a été alloué aux cultivateurs victimes de la sécheresse et la dotation de Gouesnac'h fixée à 47 frs 60, somme répartie par l' Assemblée municipale de la façon suivante: MM. CORNEC de Kerjoly 5 frs, GOAR1N de Poultoussec 5 frs, COSQUERIC de Kerguéon 5 frs, QUILFEN de Kerham 5 frs, CARADEC de Kerhalvez 5 frs, MERRIEN de Roboliou 4 frs, MILLOUR Moulin du Lenn 4 frs, CAPP de Keranner 5 frs, CHRISTIEN de Boutiguéry 5 frs et Mme LE DEON de Prat an Guip 4 frs 60 (6 février 1894)

Les marins pêcheurs, sans doute à la suite d'une période de tempête, avaient bénéficié peu après d'une aide analogue (18 janvier 1903).

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Quelle conclusion est-il possible de tirer de cet état des lieux ?

La première remarque qui vient à l'esprit concerne le déroulement des événements dans le calme; on s’achemine en douceur vers le futur , sans bouleversements comme ceux apparus dans le sillage de la grande Révolution du siècle précédent et sans les changements dans nos conditions de vie que laissent présager le passage à l'Euro et la mise en place de la mondialisation de l'économie.

Laissons à nos successeurs, si tant est qu'ils s'intéressent encore à la consultation des Archives, le soin d'analyser la situation d'aujourd'hui au moment du passage à l'an 2100.

Seconde remarque: si certains des aspects de la vie d'alors ne sont plus d'actualité, d'autres ont fait leur apparition et n'ont fait que croître et embellir dans notre monde actuel (vitesse, pollution, etc. . . ) ; nous en avons découvert quelques uns au cours de ces lignes. D' autre part, on aura certainement remarqué que les autorités locales ont encore la liberté d'organiser l'environnement et la vie sociale de leurs administrés, ce qui a été favorisé par la décentralisation administrative dont elles ont bénéficié depuis lors.

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Enfin, les quelques aspects de la vie sociale, au début de 20ème siècle, vus à travers les travaux de l' Assemblée municipale, n' épuisent pas le sujet. En effet, pour avoir une vue complète de la situation des populations à cette époque, il conviendrait de tenir compte de l' évolution des mentalités et de I 'histoire de la vie privée, sans doute plus propices à l' anecdote que les considérations purement administratives. Mais ceci est une toute autre affaire dont il ne serait pas sans intérêt d'entreprendre l'étude.

Jean Varenne

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