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C M J N ISSN • 2230-133X www.enqueteplus.com MANŒUVRES AUTOUR DES TERRES DE FEU SERIGNE SALIOU MBACKÉ 100 F SAMEDI 30 DIMANCHE 31 LUNDI 1 e AVRIL 2013 NUMÉRO 542 INTERDITS ENCORE DE SORTIE DU TERRITOIRE NATIONAL Karim et Cie demandent à la CEDEAO de sévir contre le Sénégal P. 4 LUTTE - PAPA SOW / BAYE MANDIONE Un lundi de Pâques bien chaud P. 12 CLAUDY SIAR “Aïda Samb a un truc…” La Dic casse un réseau d’escrocs à col blanc P. 5 La famille de Serigne Saliou enfonce Modou Lô et un Mbacké-Mbacké Le Dg de Dangote Industries Sénégal grugé sur 40 millions Cfa P. 7 Serigne Moustapha Saliou Mbacké Le milliardaire Aliko Dangote

MANŒUVRES AUTOUR DES TERRES DE FEU …°542_GAB EnQu…Fortune prêtée à Karim Wade : Macky Sall avoue que lui-même ne pouvait “pas croire, avant de voir les informations”

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I S S N • 2 2 3 0 - 1 3 3 X

www.enqueteplus.com

MANŒUVRES AUTOUR DES TERRES DE FEU SERIGNE SALIOU MBACKÉ

100 F

SAMEDI 30 DIMANCHE 31LUNDI 1e AVRIL 2013

NUMÉRO 542

INTERDITS ENCORE DE SORTIE DUTERRITOIRE NATIONALKarim et Cie demandentà la CEDEAO de sévircontre le Sénégal P. 4

LUTTE - PAPA SOW / BAYE MANDIONEUn lundi de Pâques bien chaudP. 12

CLAUDY SIAR“Aïda Samb a un truc…”

La Dic casse un réseaud’escrocs à col blanc

P. 5

La famille de Serigne Saliou enfonce Modou Lô et un Mbacké-MbackéLe Dg de Dangote Industries Sénégal grugé sur 40 millions Cfa

P. 7

Serigne Moustapha Saliou Mbacké Le milliardaire Aliko Dangote

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Fortune prêtée à Karim Wade :Macky Sall avoue que lui-même nepouvait “pas croire, avant de voirles informations”Restons avec le président Macky

Sall qui s'est confié hier, sur RFI,après son audience à Washington auxÉtats-Unis, avec Barack Obama, encompagnie des présidents de laSierra Leone et du Malawi ainsi quedu Premier ministre du Cap-Vert. Aujournaliste Raphaël Reynes qui luidemande si la fortune prêtée à KarimWade (environ 694 milliards F Cfa)n'est pas “un chiffre un peu fantai-siste”, M. Sall a répondu : “Moi-même je ne pouvais pas croire, avantde voir les informations relatives à unpatrimoine supposé appartenir àMonsieur Wade.” Le successeurd'Abdoulaye Wade a auparavantdéclaré qu'il n'allait pas passer sontemps à traquer les biens mal acquis.“Ça a été une des dimensions de mapolitique, la préservation des res-sources publiques, face aux spolia-tions que les pays africains connais-sent, et le Sénégal n’a pas étéépargné”, a-t-il dit, ajoutant que sonrégime est “en train de le consolideret de lutter surtout contre l’impunité,parce que l’État de droit suppose quetout le monde soit égal devant la loi”.Relancé sur le cas Karim au secoursduquel Dubaï Ports World a apportéun démenti à propos de la propriétéde Dubaï Port Sénégal, Macky Sall aesquivé. Surtout que la question sem-blait être un piège : “Est-ce que çafait partie des choses qui font quecette enquête va finalement peut-êtreêtre abandonnée ?”. “Attendez queles choses se passent. Ça se passe àDakar. Ça ne se passe pas àWashington, ça ne se passe pas àDubaï. D’abord, ce n’est pas moi quifais la justice. Il faut que ce soit clair.Le Sénégal est un État de droit !”, arépliqué M. Sall, évitant ainsi de don-ner du grain à moudre aux libéraux

qui l'accusent de tirer les ficellesjudiciaires sur les enquêtes sur l'enri-chissement illicite (voir par ailleursen page 4). Sur l'insistance du jour-naliste qui lui fait savoir qu'il est legarant quand même de cesenquêtes ; “vous êtes le garant decette justice ?” Macky Sall rectifie :“Je suis le garant de la bonne admi-nistration de la justice ! En tant queprésident de la République, je ne faispas la justice. La justice, elle est ren-due par les magistrats. Et ils sontindépendants. Le Sénégal, encoreune fois, de ce point de vue, n’a deleçons à recevoir de personne !”

Coalition politique : Et BSS renaît (?) Coucou, revoilà Bennoo Siggil

Senegaal (BSS). Alors que d'aucunspensaient morte et enterrée cettecoalition qui avait soutenu la candi-dature à la présidentielle 2012 deMoustapha Niasse - devenu depuisprésident de l'Assemblée nationale –voilà qu'elle renaît (?). En tout cas,selon une annonce parvenue hier àEnQuête, BSS tient réunion et tra-vaux ce samedi à partir de 9h, auCafé de Rome (centre-ville de Dakar,pub gratuite), sous la présidence deMoustapha Niasse. Les animateursde BSS envisagent d'entretenir lapresse et donc, l'opinion, de la teneurde leur raout.

Agriculture : Le japon offre 6 000 Td'engrais aux paysans défavorisésdu SénégalDans le cadre du projet de sécurité

alimentaire, le Japon a offert 6 000tonnes d’engrais aux agriculteursdéfavorisés du Sénégal. C'est ce quiressort d'un communiqué du minis-tère de l'Agriculture reçu hier àEnQuête. Selon le document, depuisjanvier dernier, les deux pays ont pro-cédé à la signature d’un accord relatifau don d’engrais pour un montant

d’environ 2 milliards 300 millions deF Cfa. Recevant ce don, le ministèrede l'Agriculture a dit que cet appuis’inscrit en droite ligne de “la volontépolitique du gouvernement sénéga-lais d’aider les producteurs défavori-sés à assurer une plus grande sécuritéalimentaire”. A ce propos, indiquentles autorités sénégalaises, l’urée,objet du don, va servir à “accroître laproduction du riz de contre-saison dela campagne agricole 2012/2013dans les régions de Saint-Louis et deMatam (vallée du fleuve Sénégal) etd’hivernage 2013 dans les régions deFatick et Kaolack”.

Sermon contre l'homosexualité :l'Imam Masamba Diop de JAMRAmenacé de mort“Dina ñu jaar ak yaw fi ñu jaar ak

Latif Guèye” (Nous te ferons subir lemême sort que Latif Guèye, ancienresponsable de JAMRA, mort dans unaccident de la route). C'est la menaceque l'Imam Masamba Diop, secré-taire exécutif de JAMRA, a dit avoirreçu “à 13 heures et onze minutes,ce vendredi 29 mars 2013”, souligneun communiqué reçu hier. Le docu-ment explique qu'à l'origine de cesmenaces, l'appel lancé parMassamba Diop demandant particu-lièrement à ses collègues Imams,Oulémas et prédicateurs de consacrerleurs sermons de ce vendredi àdénoncer un “projet de plaidoyer, fai-sant la promotion de la dépénalisa-tion de l’homosexualité, destiné auParlement sénégalais”. Selon letexte, “se réfugiant lâchement der-rière un téléphone, des voix ano-nymes se sont encore appliquées àabreuver copieusement d’injuresImam Massamba Diop”. Pour parer àtoute éventualité, JAMRA informeavoir “aussitôt” saisi son avocat, maî-tre Abdou Dialy Kane, pour qu’uneplainte en bonne et due forme soitdéposée “sans délai” auprès des

autorités compétentes, “afin que lesréquisitions d’usage de la Policeauprès de la Sonatel permettentd’identifier rapidement ces lâches,qui répugnent toujours d’aller aufront à visage découvert”. En outre,l'ONG demande à l’État du Sénégalde veiller à la sécurité de tous sescitoyens.

Découverte macabre à Mbeubeuss :Le corps sans vie d’un nouveau-nétrouvé sous les orduresDes habitués de la décharge de

Mbeubeuss dans la banlieue daka-roise, à Malika, y ont découvert, hieren début de matinée, le corps d’unbébé de sexe féminin mort enveloppédans un tissu et caché dans unevalise. Selon nos informations, la vic-time y a été acheminée par uncamion d’ordures en provenance dela commune de Wakhinane Nimzatt(département de Guédiawaye). De filen aiguille, les éléments de la policede Malika alertés ont suivi les tracesdu véhicule, et sont parvenus à met-tre la main sur l’auteur présumé.Selon nos sources, il s'agirait d'unejeune femme du nom de S. D., 27ans, divorcée et qui vit avec sa tante.Aux dernières nouvelles, elle serait engarde-à-vue au commissariat depolice pour les besoins de l’enquête.Quand au corps sans vie, il a étéacheminé à l’hôpital Aristide leDantec par les sapeurs-pompiers deGuédiawaye.

Affaire Cheikh Yérim Seck : Un triodroit-de-l'hommiste réclame “lalumière”Du soutien pour le journaliste

Cheikh Yérim Seck qui s'est plaint desévices corporels de la part de gardesdans son ex-lieu de détention duCamp pénal. La Rencontre africainepour la défense des droits del’Homme (Raddho), la Ligue sénéga-laise des droits humains (LSDH) etAmnesty International/Sénégal“expriment leur indignation etcondamnent les violences physiquesportées sur Cheikh Yérim Seck le 2janvier 2013 dans sa cellule au campPénal de Liberté”, selon un commu-niqué conjoint reçu hier. D'après lessignataires du document, “les inves-tigations menées confirment l’alter-cation entre des gardes pénitentiaireset Cheikh Yérim Seck suite à la fouillede la chambre et à la découverte d’unappareil téléphonique et un certificatmédical en date du 07 janvier 2013qui atteste les violences subies. Demême, il est confirmé que des privi-lèges ont été octroyés à Cheikh YérimSeck et qu’avec l’arrivée de MonsieurDjadji Ndiaye [régisseur] le 21 janvier2013, ceux-ci ont été suspendus”.Selon les trois organisations, cetteaffaire “n’est que la partie visible desconditions de vie des détenus auSénégal. Manifestement, les détenusvivent dans des conditions avilis-

santes par rapport à la détention, àl’alimentation, à l’hygiène et à lasanté des détenus qui sont en deçàde l’ensemble des règles minima desNations-Unies pour le traitement desdétenus”. Aussi exigent-elles l’ouver-ture d’une “enquête impartiale surles allégations de mauvais traite-ments à l’endroit de Cheikh YérimSeck afin que les responsabilitéssoient clairement situées”.

Afrique du Sud : Mandela fait des"progrès constants"Dans communiqué publié ven-

dredi 29 mars, la présidence de larépublique sud-africaine a indiquéque que Nelson Mandela est “debonne humeur” et qu'il a “mangéun petit déjeuner complet cematin”. Selon les médecins, “il faitdes progrès constants. Il reste soustraitement et en observation à l'hô-pital.” L’ancien président NelsonMandela, âgé de 94 ans, a été hos-pitalisé, mercredi 27 mars au soir,pour une rechute de son infectionpulmonaire. Le pays vit au ralenti,vendredi 29 mars, au début d'unlong week-end de Pâques de quatrejours, correspondant au début desvacances scolaires d'automne. Iln'y avait pas de journaux, le ven-dredi saint étant férié en Afrique duSud. Les autorités insistent pourque les médias “respectent la vieprivée” du grand homme et n'ontpas précisé dans quel établisse-ment il a été admis. Les autoritéss'étaient montrées rassurantes,plus tôt vendredi matin, malgrél’absence de nouveau bulletin desanté, “Je n’ai pas encore de nou-velles fraîches”, avait indiqué àl’AFP, Mac Maharaj, porte-parolede la présidence, précisant que soncommuniqué d’hier, à 17 heures,restait valable. “Il a été à l’hôpitalpour un contrôle. Il est là-bas etréagit très bien au traitement. C’estune bonne nouvelle. Et bien sûr, ila des inquiétudes mais il faut gar-der à l’esprit que Madiba n’est plusdepuis longtemps un jeunehomme”, a déclaré à la BBC le pré-sident Jacob Zuma, en utilisant lenom de clan de l’icône de la luttecontre l’apartheid, que les Sud-Africains ont affectueusementadopté. Jackson Mthembu, porte-parole du Congrès national africain(ANC), le parti de Mandela, s’estmontré également rassurant à laradio publique SAfm. Il espère quele héros national pourra retrouversa famille pour Pâques.

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numéro 542 • samedi 30 dimanche 31 lundi 1e avril 2013www.enqueteplus.com

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Mars 1993 - Mars 201320 ans déjà

Daouda Bathiely à colo-bane, frères et sœurs,vous prient d’avoir une Pensée pieuse pour lerepos de l’âme de leur

regrettée mère

Adja Djamilatou NiangFatiha et 11 Likhlass

SOUVENIR30 mars 2012 - 30 mars 2013

Adja Ndèye CoumbaNgom “TATA NDEYO”

Qu’Allah le Tout-

Puissant lui accorde

sa miséricorde

et son pardon !

Prions pour elle.

SOUVENIR

L e président Macky Sall tempère face à l'indigna-tion suscitée parmi ses partisans par la sortie del'ancien Premier ministre Idrissa Seck. Lequel a,

le 25 mars, date anniversaire de la deuxième alternancepolitique, critiqué la gestion gouvernementale du paysen dressant un bilan pas du avantageux de la premièreannée du régime de Sall. En réaction hier sur les ondesde RFM, Macky Sall concède au président du parti allié,Rewmi, la liberté de critique de sa gestion. “C'est le prin-cipe” en démocratie”, a-t-il dit. D'après le chef de L'État,ce qui lui “importe”, c'est qu'au terme de son mandat,les Sénégalais apprécient positivement son bilan. Ilspeuvent donc déchanter, ceux qui s'attendaient à unesurenchère politique. Du moins publiquement.

SORTIE D'IDY SECK CONTRE LE GOUVERNEMENT

Macky Sall tempère et renvoie à la fin de son mandat

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afrique / Monde

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4politique

DAOUDA GBAYA

Visés par les enquêtes sur la traquedes biens supposés mal acquis,les dignitaires de l’ancien régime

concernés ne sont pas au bout de leurspeines. Les anciens ministres Oumar Sarr,Madické Niang, Karim Wade, SamuelSarr, qui ont tenté hier d'embarquer, ''àdestination d’un pays de la sous région -(Côte d’ivoire, selon nos sources)'', ont étéinterdits de sortie du territoire encore unefois par la police des frontières. Ce que leParti démocratique sénégalais (PDS) a

tenu à d'autant dénoncer que les ''frères''membres étaient ''munis de leurs cartesd’embarquement''.''Macky Sall vient encore une fois de

démontrer tout le mépris qu’il a de la jus-tice et sa volonté de s’opposer par la vio-lence à l’exercice par des citoyens deslibertés fondamentales'', déclare les libé-raux dans un communiqué parvenu àEnQuête. ''Pourtant, rappellent-ils, l’arrêtdéfinitif en date du 22 février 2013 de laCour de Justice de la CEDEAO (notifié àl’État du Sénégal le 18 mars 2013),rendu contradictoirement et en dernier

ressort en présence de l’agent judiciairede l’État et des avocats de l’État du Séné-gal, a annulé comme étant illégale et parconséquent nulle et de nul effet ladécision du procureur spécial portantinterdiction de sortie du territoire signifiéeà des responsables de notre parti''. Auxyeux des libéraux, c'est là ''une violationmanifeste des droits de l’Homme et unnet recul de l’État de droit''. Selon les anciens gérants du pays, les

mis en cause dans les enquêtes ''se sontvu reprocher de posséder des biens àl’étranger'' et ne peuvent ''s’y rendre pour

apporter la preuve de l’inexistence de telsbiens''. Le PDS se dit d’autant plusremonté contre le pouvoir que ce serait ''lePrésident Macky Sall, (…) personnelle-ment et directement qui intervient dansles enquêtes en procédant par règlementsde comptes politiques'', en se rendant auÉtats-Unis avec le procureur spécial prèsla Cour de répression de l'enrichissementillicite, Alioune Ndao.

Les lieutenants d'Abdoulaye Wadeindexent ainsi des ''pratiques'' qui lespoussent à ''demander la suspensiondu Sénégal de la Cedeao pour refusd’appliquer une décision de justice ren-due par la haute juridiction commu-nautaire''. Ils disent prendre aussi àtémoin ''toutes les organisations desdroits de l’Homme ainsi que la sociétécivile''.

PAPE MOUSSA GUÈYE

Fort de l'appui de la coalition “Rup-ture” en 2009 lors de son électionà la tête de la mairie de Rufisque,

Badara Mamaya Sène risque de se pré-senter très affaibli aux joutes municipalesde 2014, dans un an. Pour cause, l'en-tente s'est aujourd'hui disloquée, à en

croire le député du département deRufisque, Souleymane Ndoye, membrefondateur du parti Arc (Alliance pour laRépublique et la citoyenneté) du maire.M. Ndoye a tourné le dos à M. Sène pourrallier l'Alliance pour la République (APR)au pouvoir.“La coalition Rupture n'existe plus que

de nom”, dit le parlementaire, ajoutant

qu'”elle ne s'est pas réunie depuis prati-quement deux ans”. Selon lui, “cela estpeut-être dû à des problèmes liés à la ges-tion du maire. Mais, je dis que la coalitionRupture en tant que telle, qui avait portél'actuel maire au pouvoir institutionnel àRufisque, n'existe plus”. L'ancien compa-gnon de Badara Mamaya Sène fait remar-quer aussi que “l'éclatement de Ruptureest sans doute dû à des problèmes devision entre les différentes composantesde la coalition. En ce qui me concerne,c'est parce que nous n'avons plus la mêmevision que nous nous sommes retirés”.De l'avis d'Ousmane Samb, coordon-

nateur de l'Alliance des forces de progrès(AFP) et de Benno Siggil Senegaal, par ail-leurs président du conseil régional, lacoalition qui avait porté Badara MamayaSène s'est fissurée depuis fort longtemps.Il l'explique par ce que le ''programmecommun'' à la base de son existence ''n'apas été appliqué”. Même discours chezle leader de la coalition Vision Rufisque,

le docteur Oumar Cissé qui a tiré depuislongtemps la sonnette d'alarme pour direque Rupture est une coquille vide, criti-quant une ''gestion partisane, solitaire etgabegique du maire, accompagnée detentatives de musellement''.La coalition Rupture était composée de

l'Arc, formation politique de BadaraMamaya Sène qui était fort de 22 conseil-lers, de la coalition Vision Rufisque (5conseillers), ainsi que Benno Siggil Sene-gaal (10 conseillers) et 4 autres du campde l'ancien édile Mbaye Jacques Diop. Entout, 41 conseillers sur un conseil muni-cipal de 66 membres.

“Léthargie mais pas dislocation”Du côté de l'Arc, on ne veut pas

entendre parler de dislocation de la coali-tion qui a porté leur leader au poste demaire de Rufisque. Asse Mamoune Sèye,porte-parole de l'Arc, soutient qu'il “estplus objectif de dire qu'elle ne fonctionnepas (…) Une structure peut exister et être

dans une léthargie”. D'après M. Sèye, “cequi est évident, nous avions bien travailléet avions, comme toutes les coalitions,grandi et fissuré. Ce sont des divergencesqui ne sont pas conformes à l'idéal desuns. Ainsi, l'esprit de la coalition a com-mencé à avoir des problèmes aveccertaines composantes. Ce sont des pro-blèmes qui existent entre elles mais pasau niveau de la structure globale”. Il admetque les divergences existent depuis plusd'un an alors que “les membres avaientrédigé la charte de bonne gouvernance etdes plans d'action”. De l'avis du porte-parole du maire de Rufisque, malgré cequi se passe dans la coalition Rupture,“des gens, de manière informelle, sont ensoutien constant au maire”. En tout cas, avec cette crise de la coali-

tion Rupture, la guerre entre MbayeJacques Diop et les différents autresouverte, le maire de Rufisque semble seulcontre tous. Et il n'est pas à l'abri d'unemotion de destitution.

E n 75 minutes d'entretien télévisésuivi par huit millions deFrançais, le président s'est posé

en garant des résultats de sa politique,maintenant “le cap”, privilégiant la pre-mière personne -”Je suis lucide”, “J'ai lecuir solide”, “Je suis en ordre de bataille,je suis le chef de cette bataille”. Il n'ajamais prononcé le nom du Premierministre, Jean-Marc Ayrault, ni d'un seulmembre du gouvernement. Le présidentfrançais s'est notamment engagé plus quejamais sur l'inversion de la courbe du chô-mage à la fin de l'année, qui n'est désor-mais plus un objectif mais une obligationde résultat dont il sera seul comptabledevant l'opinion le moment venu.Or, le volontarisme mâtiné de

pédagogie exprimé par le président s'est

heurté vendredi à une nouvelle salve demauvais chiffres annonçant un dérapagedu déficit public, après ceux de la crois-sance atone, du pouvoir d'achat en berneet d'un chômage au zénith.Pour un conseiller de l'Elysée, le fait

d'avoir personnalisé la prestation n'étaitpas délibéré, l'absence de mention desmembres du gouvernement traduisant“simplement le fait que le président était,lui, très présent, très concerné”.

“Cristallisation des attentes”“Il y avait quand même une grosse

attente de sa parole. Il voulait expliquer,rendre compte, convaincre”, a-t-il ajouté.“C'est vrai que ça personnalise davantagele propos mais de toutes les façons on vitdans un dans un système où la personna-

lisation et la cristallisation des attentes surle président est très forte désormais”. Lecôté très technique de certaines démons-trations, de même que des formulescomme “boîte à outils” contre le chômageont été jugées malheureuses par la droiteet des éditorialistes.Le président a soufflé le chaud et le

froid sur les patrons, promettant d'un cotéun “choc de simplification” desdémarches administratives, et mettant,de l'autre, à contribution les entreprisespour la taxe des 75% visant les plusriches. L'entourage du président avouaitvendredi qu'il aurait aimé le voir parlermoins d'économie et plus de sécurité. “Lapartie économique et sociale était un peutrop 'techno', mais en même temps cesont des sujets techniques où il fautdonner des précisions sinon on vousreproche d'être flou”, commente unproche conseiller.Là où le camp présidentiel a souligné

un souci de renouer avec le pays, le prési-dent de l'UMP, Jean-François Copé, a vuun “décalage terrible” entre le chef de

l'Etat et l'état du pays, évoquant sur RTLune “rupture profonde” entre FrançoisHollande et ses concitoyens. Craignantpour sa part la “spirale d'une France à l'ar-rêt”, l'ancien ministre centriste Jean-LouisBorloo est allé jusqu'à évoquer “unchemin vers une éventuelle dissolution”de l'Assemblée nationale, à l'automneprochain.L'extrême gauche est restée sur sa

faim, tel le communiste Pierre Laurentdéplorant un président “totalementdéconnecté des urgences sociales”.

Sur le terrainSi son entourage assure que l'interview

télévisée n'était pas faite pour lessondages, l'heure reste grave pourFrançois Hollande dont la cote de popu-larité oscille autour de 30%, un recordsous la Ve République à ce moment dumandat. Selon une enquête Mediaprimspour le site d'informations Atlantico, 60%des personnes interrogées disent ne pasavoir trouvé le chef de l’État convaincant.Dans ce sombre tableau, la seule

éclaircie est venue vendredi du côté de lareprésentation syndicale. En vertu du nou-veau tableau publié, la CGT et FO, les pluscritiques à l'égard du gouvernement, nepourront imposer seuls des accords. Laméthode de concertation voulue parl'équipe socialiste pourra donc se poursui-vre en 2013, notamment sur les retraites,sujet explosif qui a vu les Français descen-dre par millions dans les rues cesdernières années.François Hollande s'est d'ores et déjà

engagé dans la discussion en se prononçantpour un allongement de la durée de cotisa-tion, au risque de braquer les syndicats.Toujours en première ligne, le présidentdevrait parler plus souvent dans les médiasdans un proche avenir. Sur le terrain, Fran-çois Hollande compte aussi sur les 37membres du gouvernement, à qui il ademandé lors du dernier conseil des minis-tres de se déplacer davantage. Les préfetssont invités à mettre en place au plus viteles dispositifs pour l'emploi et engager dèsfin avril le “choc de simplification” admi-nistratif promis à la télévision.

INTERDITS DE SORTIE DU TERRITOIRE UNE DEUXIÈME FOIS

Karim et Cie demandent la suspension du Sénégal de la CedeaoEt de deux… Les autorités du pays ont encore opposé un refus de sortie du territoire aux digni-taires de l’ancien régime visés par la traque des biens mal acquis. En réaction, le Parti démocratiquesénégalais (PDS) demande la suspension du Sénégal de la Cedeao.

RUFISQUE - RIFIFI DANS LA COALITION “RUPTURE”

Badara Mamaya Sène, un maire en sursisLa coalition Rupture, qui a porté Badara Mamaya Sène à la tête dela mairie de Rufisque, s'est disloquée. Une situation inconfortablequi risque de l'affaiblir à un an des élections municipales du 26mars 2014. D'ores et déjà, d'aucuns lui prédisent une fin de règneprématurée à la tête de l'institution municipale.

FRANCE

François Hollande, la solitudedu “chef de bataille”

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numéro 542 • samedi 30 dimanche 31 lundi 1e avril 2013www.enqueteplus.com

5Société

DÉPÉNALISATION DES DÉLITSDE L’HOMOSEXUALITÉL’ONG Jamrademande à MackySall de se prononcer

Le Président de l’ONG JamraImam Massamba Diop a appeléhier le président de la Répu-blique Macky Sall à se prononcersur la question de la dépénali-sation de l’homosexualité.

“Les lobbies homosexuelsont peaufiné un docu-ment qu’ils doivent

remettre entre les mains del’Assemblée nationale et qui militepour la légalisation de l’homo-sexualité au Sénégal (…).J’interpelle le président de laRépublique Macky Sall pour luidemander d’éclairer la lanterne desSénégalais sur l’affaire des homo-sexuels. Si le Sénégal est pour, qu’onnous le dise. Nous voulons savoir laposition exacte du chef de l’Etat.Lorsqu’Abdoulaye Wade était là, ily avait une pétition qui circulaitpour la légalisation de l’homo-sexualité dans le monde. Il avait ditqu’il n'allait jamais signer une tellechose”. Cette déclaration a été faitehier à Pikine par Imam MassambaDiop, président de l’ONGJAMRA, lors de son prêche du ven-dredi. “Si véritablement le projet deloi est déposé au niveau del’Assemblée nationale, je demande àce que tous les Sénégalais descen-dent à l’hémicycle, comme nousl’avons fait le 23 juin, pour barrer laroute à ces détracteurs et dire non àla légalisation de l’homosexualité”,a martelé l'imam. Il estime que leSénégal est un pays phare et qu'ilsuffit qu’il signe cette pétition pourque tous les autres pays de la sous-région lui emboîtent le pas. “Desdéputés sénégalais se sont pronon-cés pour dire qu’ils ne voterontjamais un tel projet de loi. Je m’enréjouis. Mais, je leur dis d’être pru-dent, car les lobbies homosexuelsdétiennent les cordons de la bourseet ils n’hésitent pas à mettre beau-coup de milliards pour obtenir gainde cause”, a poursuivi ImamMassamba Diop.

Concernant les menaces et intimi-dations qu'il a reçus, Imam Diop ditqu’il va poursuivre son combat. “Je necrains absolument rien. Je marchesans garde du corps. Je n’en ai mêmepas besoin. Ils m’ont menacé à plu-sieurs reprises, en déclarant qu’ils vontme faire la même chose que ce quiétait arrivé à Abdou Latif Guèye.Mais, je ne suis pas un homme qui s’af-fole. Je n’ai pas déposé de plainte,peut-être que j’en discuterai avec mesavocats”, a-t-il conclu.

CHEIKH THAM

GASTON COLY

L es nouveaux développe-ments du feuilleton judi-ciaire entre Dangote et les

héritiers de feu Serigne SaliouMbacké se jouent à la police, plusprécisément à la Division des inves-tigations criminelles (DIC). Selonnos informations, un certain ModouLô a été placé sous mandat dedépôt, en même temps qu'un mara-

bout Mbacké-Mbacké très en vuesur la place de Touba. Ils ont étéarrêtés sur la base d'une plaintedéposée par le directeur général deDangote en personne, SerigneAramine Mbacké.À l'origine de ces arrestations,

une histoire de médiation, qui n'enest pas une, selon nos informations.Affaire pour laquelle le Directeurgénéral de Dangote IndustriesSénégal a déboursé la rondelettesomme de 40 millions de F Cfa quidevait représenter l’acompte dansune opération de conciliation esti-mée à 250 millions de francs Cfa,au total. Il était question d’‘’apai-ser’’ la famille et trouver de ce faitune solution à l’amiable. Mais envérité, tout cela ressemble bien àune opération d’escroquerie et d’ex-torsion de fonds. Selon les échosqui nous parviennent de Touba,l’audition de Serigne Awa BallaMbacké, administrateur de MinameExport, a été déterminante. Ce der-nier aurait fait à la police de bienprécieuses révélations…

Le chambellan de SerigneMoustapha Saliou MbackéentenduIl faut dire que le prévenu Modou

Lô est de ces personnes qui gravi-tent autour des familles marabou-tiques. Les nombreux Mbacké-Mbacké, entendus dans le cadre de

cette enquête, ont du reste déclaréne pas le connaître. Là où Modou Lôdéclare avoir rencontré le Khalife deserigne Saliou, Touba dégage entouche. Ce qui a valu à MoussaSamb, le ''bëkk néék'' (chambellan)de Serigne Moustapha SaliouMbacké, d'être entendu pour lecompte de son guide. SerigneAramine Mbacké, lui-même, a étéentendu par les enquêteurs de laDIC. Car, l'argent déboursé n'ajamais atterri entre les mains deshéritiers de feu Serigne SaliouMbacké, malgré les dénégations deModou Lô.

Une si longue procédure…Il faut rappeler que la justice

sénégalaise a déjà tranché enfaveur des héritiers de feu SerigneSaliou, dans le procès qui les aopposés à la première fortuned'Afrique. Dans son délibéré, lacour d'Appel avait ordonné l'expul-sion de Dangote des terres de Poutet le paiement de 800 millions dedommages constituant uneastreinte d'un million par jour faitedepuis 2010. Une décision d'expul-sion sous astreinte, à laquelle lemilliardaire nigérian s'est apparem-ment accommodé, puisqu'il n'ajamais quitté les terres de Pout. Aumême moment, les travaux deconstruction de sa cimenterie sepoursuivent. Face à cet état de fait,

des personnes soucieuses de profi-ter de cette conjoncture bien favo-rable, ont voulu se faire du beurre.D'où cette supposée médiation quia conduit le boss de la filiale séné-galaise de la multinationale decimenterie, Serigne AramineMbacké, à débourser 40 millions defrancs Cfa, en attendant d’autreschèques. En effet, dès le 30 juin 2010, les

héritiers de feu Serigne Saliouavaient servi à Dangote une assi-gnation en expulsion devant leTribunal de Thiès. Parce que, septmois après le rappel à Dieu deSerigne Saliou, survenu le 28décembre 2007, une lettre datéede juillet 2008 octroyait une por-tion de 124 hectares à la sociétéDangote, sur les 942 hectareslégués par le défunt khalife à seshéritiers, dans cette forêt de Pout.Après l'audience du 15 juillet2010, la cimenterie fut condam-née, le 26 août 2010, par uneordonnance en référé, à l’arrêtimmédiat des travaux entamés surles 124 hectares qu’elle occupedans l'emprise de feu SerigneSaliou Mbacké.Toutefois, en juin 2011, les héri-

tiers furent déboutés par le Tribunalrégional de Thiès de toutes leursdemandes. Se fondant sur l'article19 du Code du domaine de l’État, letribunal légalisait l'empiétementsur les terres attribuées à feuSerigne Saliou Mbacké, en stipu-lant que le défunt khalife aurait dûprocéder à l'immatriculation des942 hectares qui lui avaient étéattribuées par les autorités éta-tiques. Ce qui n'avait pas été fait.Finalement, les héritiers eurent rai-son devant la cour d'Appel. C’est sans doute ces contrecoups

subis au niveau judiciaire qui fontaujourd’hui que la cimenterie,après avoir relativement réussi àpacifier les villageois vivant dans lazone, a initié des opérations demédiations souterraines. Au risquede se faire gruger, comme c’est lecas, avec…Modou Lô et son pré-sumé complice.

MANŒUVRES AUTOUR DES TERRES DE FEU SERIGNE SALIOU MBACKÉ

La Dic casse un réseaud’escrocs à col blancL'affaire Dangote est décidément un feuilleton qui refuse le dernier clap. À chaque fois que l’épi-logue semble se dessiner, c’est plutôt à un rebondissement qu’on assiste. Et quel rebondissementcette fois-ci ! Un commerçant très influent à Touba, Modou Lô et un marabout ‘’Mbacké-Mbacké’’ont été placés sous mandat de dépôt, suite à une plainte déposée par le Directeur général de Dan-gote Sénégal, Serigne Aramine Mbacké, pour escroquerie et abus de confiance, à la Division des in-vestigations criminelles (DIC).

GASTON COLY

Après avoir dénoncé les mauvaistraitements subis en prison etaccusé le magistrat Boubou Diouf

Tall et le régisseur Diadji Ndiaye d'en êtreles instigateurs, Cheikh Yérim Seck adécidé de passer à la vitesse supérieure.Hier, ses avocats ont déposé une plaintepour coups et blessures volontaires, vio-lence et voie de fait, actes de tortures,auprès du Parquet de Dakar. Elle vise lesdeux gardes pénitentiaires Adama Bâ etMoustapha Ndiaye qui, dit-il, l'ont agresséet blessé, le 2 janvier 2013 et le magistratBoubou Diouf Tall, Directeur de l'observa-toire national des lieux de privation deliberté et père de son accusatrice Ndèye

Aïssatou Tall. Le journaliste, à travers une correspon-

dance postée sur son site d'informationsDakaractu.com, a dénoncé, il y aquelques jours, le traitement inhumainqui lui est infligé en prison. “Le 02 janvier2013, a-t-il écrit, j'ai été agressé par deuxgardes pénitentiaires qui m'ont défoncédeux dents de la gencive supérieure. Cetteagression (attestée par le certificatmédical ci-joint qui établit 30 jours d'in-capacité) m'a causé de graves dégâts à lavue et au cerveau. Le stomatologue del'hôpital Principal qui me traite, mesoumet chaque semaine à des interven-tions lourdes pour me tirer d'affaire”. Àl'origine de ces brimades, un téléphoneportable trouvé dans la chambre 3 où le

journaliste, condamné à deux ans pourviol, purge sa peine. “Ce portable, pour-suivait le journaliste, appartient à un despensionnaires de la chambre clairementidentifié et qui n'a rien à voir avec moi.” Poursuivant ses révélations, Yérim écri-

vait que c'est le magistrat “Boubou DioufTall, Directeur de l'observatoire nationaldes lieux de privation de liberté, père deson accusatrice Ndèye Aïssatou Tall” qui“arme” le bras vengeur du régisseur qui adécidé de le “muter vers une chambresurpeuplée”. Il “cherche, poursuivait-il,à tout prix à me nuire. Sa volonté de memuter vers une chambre surpeuplée m'ex-pose à un grave danger”. “Je prends à témoin le président de la

République, Macky Sall, les organisationsde défense des droits de l'Homme (Rad-dho, Amnesty International, HumanRights Watch...) ainsi que l'opinion natio-nale et internationale. Je me sens d'autantplus en danger que Boubou Diouf Tallconfie urbi et orbi qu'il va me "détruire."

Fidèle à sa réputation de gros manipula-teur, le père de Ndèye Aïssatou Tall adéclaré dans une interview ne me vouloiraucun mal pour mieux masquer le calvairequ'il me fait endurer en prison”, faisaitsavoir le journaliste. Cette révélation avait précipité son

transfert à la prison du Cap Manuel, enmême temps que son confrère TamsirJupiter Ndiaye.

AFFAIRE YÉRIM SECK

Le journaliste porte plainte contreBoubou Diouf Tall et “ses” bourreaux

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FATOU SY

L e grand Magal de Touba de2009 restera à jamais gravédans la mémoire de Fatou

Diouf. Car neuf mois après l’événe-ment religieux et depuis lors, cettedomestique est en prison. Lors dece Magal, Fatou Diouf a entretenudes relations sexuelles avec un cer-tain Aliou Dame. Enceinte, la jeunefille avait décidé de cacher sa gros-sesse à son amant occasionnel et àsa famille, et même à sa patronne.Un jour qu'elle lui demandait pour-quoi son ventre était gros, elle luiavait répondu : “Ce n’est rien. Ilfaut voir les autres membres de mafamille, ils ont tous le ventrebedonnant”. Ainsi, la domestique a pu cacher

sa grossesse jusqu’au jour de sonaccouchement, le 31 août 2010.Lorsque l’heure de la délivrance estarrivée, Fatou Diouf s’est enferméedans les toilettes où elle a mis aumonde une fille. Ensuite, elle a misle bébé dans un sac. A sa sortie destoilettes, mal en point et un filet desang coulant de ses cuisses, ladomestique a été interpellée par sapatronne. Elle a répondu qu’ils’agissait de ses menstrues.Comme l’état de son employée nes’améliorait guère, Mme AminataDièye, infirmière de son état, l'a“renvoyée” chez ses parents. FatouDiouf sera évacuée au centre de

santé Nabil Choucair et retenuepour des soins. C’est en cherchantle téléphone de la patiente queSaliou Kama, oncle de l’accusée, adécouvert le cadavre dans unsachet.

L'accusée craque et avoueDevant les éléments de la police

des Parcelles Assainies, puis faceau magistrat instructeur, la domes-tique a nié les faits. Devant la Cour,elle a réitéré ses dénégations. Elle aaffirmé n’être pas au courant de sagrossesse. “J’avais mal au ventre.Croyant que j’avais une diarrhée, jeme suis rendue dans les toilettespour me soulager. A ma grande sur-prise, le bébé est sorti”, a persisté àdire l’accusée. “Mais, arrêtez dementir ! Vous ne pouvez pas nousfaire croire que vous n’avez rien res-senti durant les neuf mois car lebébé bougeait”, lui a lancé le prési-dent Koliba Dansokho. “Je n’aijamais rien ressenti. De temps àautre, j’avais juste des douleursabdominales et j’en parlais à mapatronne qui me donnait des médi-caments”, a répondu l’accusée,sans se démonter. Acculée par lesjuges, elle a fini par avouer qu’ellesavait son état et qu’elle a caché sagrossesse à son entourage.Toutefois, elle a nié avoir tué sonbébé. “Quand il sortait, je l’ai tirépar la tête, mais il n’a pas crié”, a-t-elle laissé entendre. Conforté par

le certificat de genre de mort attes-tant que le bébé est né vivant, l’avo-cat général Amadou Seydi a requis5 ans de travaux forcés contre ladomestique. Me Abdoul Aziz Djigo alui déclaré qu'il n’existe pas de

preuve pour condamner sa cliente.Il a demandé l’acquittement. LaCour a suivi le parquet général. Enprison depuis le 8 septembre 2010,Fatou Diouf y demeurera jusqu'en2015.

HUBERT SAGNA(Correspondant, Ziguinchor)

I l ne passe pratiquement pas unjour sans qu’une affaire de tra-fic international de cocaïne ou

de détention et de culture de chan-vre indien ne “pollue” l’atmosphèrede la Cour d’Assises de Ziguinchor.En effet, depuis l’ouverture de cettepremière session 2013, la cour n’aconnu que des affaires y ayant trait,mise à part l’affaire ChérifSamsidine Néma Aïdara qui aretenu l’attention de tous et de deuxautres affaires relatives à un meurtreet à une tentative d’assassinat ayantentraîné une amputation. Le prési-dent de la Cour, Emmanuel Corréaet ses assesseurs ne s’en tirerontpas de sitôt, puisque 12, parmi les

20 affaires inscrites au rôle, traitentde trafic international de drogue, dedétention et trafic de chanvre, deculture de chanvre indien et de tra-fic illicite de cocaïne. En face d’eux,se trouvent essentiellement desNigérians qui ignoraient que laBrigade régionale de lutte contre lesstupéfiants de Ziguinchor dispo-saient de moyens conséquents etd’une expertise avérée en lamatière. Leur modus operandi (ava-ler des boulettes de cocaïne) aconduit à leur perte. La Cour tout comme le Parquet

et la défense retiendront queZiguinchor et toute la région natu-relle de la Casamance constituentbel et bien une zone de transit dedrogue en tout genre, vers laGambie et d’autres horizons. Etque la Guinée Bissau, du fait de ladéliquescence de son État, a finid’accueillir sur ses terres des nar-cotrafiquants sur lesquels il est dif-ficile de mettre la main. Des délin-quants rompus à la tâche qui sefont appeler tout simplementAladji, Joe ou encore Dalaboss.

A minata Dièye, entendue entant que témoin dans l’affaired’infanticide jugée hier,

aurait mieux fait de ne pas venir! Celadit, on pourra arguer que personnen’est non plus jamais mort de contra-riété… Mais n’importe qui, à la placede la dame, aurait été mort de honte. C’est, en effet le Président des

Assises, en personne, qui s’est chargéde publiquement remonter les bre-telles à la dame, en la traitant nom-mément d’”égoïste” et d’”auteurd’un comportement irresponsable”.

Ces qualificatifs pas trèsreluisants auraient été gagnés, àcause de son attitude, au momentdes faits. Notamment en abandon-nant l’accusée à son sort alors qu’elles’est elle-même présentée commeune infirmière d’État : “Vous avez dela chance que la Cour ne vous pour-suive pas pour non assistance à per-sonne en danger !”, a tonné le juge àson encontre.Quelle honte !

S. BENGELOUN

numéro 542 • samedi 30 dimanche 31 lundi 1e avril 2013

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www.enqueteplus.com

CMJN

aSSiSeS 2013

Une rondouillardequi trompe sonmonde

Fatou Diouf, qui répondaithier du crime d’infanticidedevant les juges d’Assises, est

une jeune femme de teint très noir etde forte corpulence. Deux attributsphysiques qui l’ont, sans nul doute,aidé à dissimuler sa 1ère grossessejusqu’à ce qu’elle y mette un terme, le16 février 2012, en brisant la nuquedu bébé qu’elle venait alors de mettretout juste au monde.

Née en 1992, à Kaolack, deparents appartenant à l’ethnie sérère,Fatou Diouf n’était pourtant en rienprédestinée à commettre cet acted’une violence macabre. Se décrivantcomme casanière et timide, elle ditn’avoir, sa vie durant, presque jamaiséchappé au regard des membres de safamille. À 15 ans, elle a quitté le foyerde ses parents pour aller retrouverson oncle à Dakar, chez qui ellelogeait.

Travailleuse acharnée, celle qui ditn’avoir jamais fréquenté ni école nidaara n’en a pas moins réussi à fairecarrière. Puisque, durant 6 ans, elle aété ménagère à temps plein, sansjamais être au chômage, malgré laconcurrence du milieu dakarois.

Fatou Diouf dit ne jamais avoirnon plus pris de congé, à partquelques jours à l’occasion de laTabaski et du Magal de Touba… Desdernières vacances qui, semblerait-il,aurait occasionné sa grossesse,puisque c’est pendant son séjourdans la ville sainte mouride qu’elleaurait contracté sa grossesse avecl'aide d'un certain Aliou Dame,qu’elle dit être son parent.

De cette relation sexuelle naîtra, 9mois plus tard, une petite fille quimalheureusement mourra aussitôtdans les conditions tragiques que l’onconnaît…

SOPHIANE BENGELOUN

PROFIL DE L’ACCUSÉS

AMBIANCEUne avalanche de remontrances au témoin

DAKAR - POUR INFANTICIDE

Fatou Diouf écopedu tarif habituelLa Cour d’assises de Dakar a condamné, la dame Fatou Diouf à cinq ans de travaux forcés pour le crime d’infanticide.

“Dieu a dit que…”

Quel érudit, ce Matar Ba ! Lorsde l’enquête de personnalitéconduite par les juges, il a

bluffé tout le monde de par sa bonneconnaissance du Livre saint musul-man. En effet, interrogé sur le sujet, il a

précisément décrit l’étendue de samaîtrise du Coran (de la sourate al-Baqara à an-Nass) et a même gratifiél’assistance d’un ou deux versets,obtenant même un compliment desjuges.Enfin, et c’est cela le plus beau,

Matar Ba ne se contente pas de bête-ment réciter ce qu’il sait : il le com-prend ! Cherchant gentiment à le pié-ger, les magistrats lui ont, à unmoment donné, demandéd’expliquer le sens d’une des souratesqu’il a récitées à la barre, ce qu’il n’apas tardé à faire, allant même jusqu’àagrémenter la théorie d’uneillustration par un cas pratique.Un bel exemple pour ses co-accu-

sés! S. BENGELOUN

Mot du jourZIGUINCHOR

La cour, le parquet et la défense “ivres” de chanvre indien et de cocaïne

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numéro 542 • samedi 30 dimanche 31 lundi 1e avril 2013www.enqueteplus.com

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PAR BIGUÉ BOB

Quel est l'objet de votre séjour à Dakar ?Je suis à Dakar pour le Prix

Découvertes RFI/ France 24 de 2012.C'est ici, dans la capitale sénégalaise, quenous allons honorer le lauréat originairede Namibie et qui s'appelle Elemotho. Leconcert du samedi 30 mars (Ndlr : Ele-motho se produit aujourd'hui à l'Institutculturel français de Dakar) est très impor-tant. Il y a toujours deux temps dans lePrix Découvertes une fois que le lauréat aété sélectionné. Il y a le concert en Afriqueet le concert à Paris. Ce dernier aura lieule 3 avril. Après, il sera en tournée, et dansplusieurs médias du monde.

Pourquoi le choix du Sénégal,cette année, pour la remise de ceprix ?Nous sommes là parce que le Sénégal

est un pays important pour le Prix Décou-vertes RFI. Dès 1981, un artiste sénéga-lais (Ndlr : Abou Sy) a été récompensé etbon nombre d'artistes du Sénégal (Ndlr :Naby en 2009, Awadi en 2003 et AbdouGuité Seck avec le groupe Wock en2000) ont reçu ce prestigieux prix qui lesa plus qu'aidés dans leur carrière. Aussi,il y a l'opportunité d'être dans cette dyna-mique de Tandem [Dakar-Paris ce jeudi28 mars], dynamique culturelle. Et parce qu'il est et ce qu'il représente, le PrixDécouvertes RFI s'inscrit dans cettedynamique très logique de cette manifes-tation. J'ai envie de dire : “C'est un bontandem”.

Quels sont les artistes sénégalaisdont vous aimez la musique ?Il y a beaucoup de chanteurs

sénégalais dont j'aime la musique. Volon-tairement, je ne vais pas citer les grandsnoms. On les aime tous. Ce que je regardele plus, ce sont les jeunes générations,comment elles fonctionnent. Moi, je suisfan de Aïda Samb, je suis fan de cettefille. Elle a un truc ! Voilà, j'ai une passionpour ce qu'elle fait. J'aime beaucoupNumukunda Cissokho, par exemple.Pape Diouf est quelqu'un dont je suisproche. N'oubliez pas que son groupes'appelle “Génération consciente”. C'estquelqu'un de généreux. Il est importantd'avoir des artistes généreux. Beaucoupde gens ne le sont pas. Moi, je juge unartiste sur ce qu'il est sur scène et ce qu'ilest en tant qu'être humain. Je trouve quequelqu'un comme Pape Diouf estquelqu'un de bien.

Et que pensez-vous du mbalax ?C'est compliqué de parler d'une

musique. A la limite, on dit si on l'aime oupas. Alors moi j'aime le mbalax. Après, ily a des individualités. Il y a des gens quitravaillent, certains me semblent plustalentueux que d'autres. Moi, je suiscomme n'importe quelle personne du

public, je réagis en fonction de ce quej'entends, de l'émotion que suscitel'artiste à travers ses chansons. J'ai envied’écouter un artiste parce que j'aime sestextes ou parce que ça me fait danser, etc.Je suis à la fois un mélomane et uneéponge. Je suis quelqu'un qui a un regardcritique et puis il y a le professionnel. Jene juge pas plus sévèrement la musiqueque le public. J'essaie à la fois d'êtreindulgent sur certaines choses et par surd'autres. Je ne suis pas indulgent en cequi concerne la composition ou les textes.Je suis indulgent par exemple quand jen'ai pas le son le plus extraordinaire. Jevais faire avec parce que je sais parfois lesconditions dans lesquelles l'artiste peutenregistrer. Je crois qu'il y a une vraiecréation qui continue dans le mbalax.Ceux qui disent le contraire, je les appelleles grincheux et les conservateurs.Certains disent que le mbalax était mieuxmais cela ne veut rien dire. Une musiqueest consommée au présent, elle est vécueau présent. Il y a de jeunes artistes quiarrivent et qui rencontrent un public de lamême génération. Les vieux critiquentces jeunes-là en disant que c'était mieuxavant.

Où en êtes-vous aujourd'hui avecl'organisation d'Africastar ?

Africastar a connu dans sa deuxièmesaison des déboires ; que cela soit à Dakarou en Côte d'Ivoire. La première saison aété exceptionnelle au Gabon. Là, avec cequi reste des équipes, on est en train detout reconstruire. Le Africastarque vousavez connu ne sera pas pareil au prochainAfricastar.On a vu qu'un peu partout enAfrique, tout le monde a voulu faire depetits Africastar. Beaucoup avec degrandes déconfitures, parce qu'ils ontcompris que ce n'était pas facile à faire.Nous, le problème qu'on a eu était d'ordrefinancier. D'autres qui avaient les moyensn'ont pas eu de programmes qui plaisentvraiment au public. Nous, nous y étionsarrivés. Le prochain Africastar sera tota-lement différent. Il n'y aura pas que de lamusique. Ce sera vraiment quelquechose de différent. On va renouveler legenre et donner envie à beaucoup decopier Africastar.

Quelles sont les nouveautés dansla nouvelle formule d'Africastar ?Je ne veux pas en parler parce qu'on

pourrait se faire devancer par d'autres.Mais ce sera un vrai programme de diver-tissement qui va surprendre les téléspec-tateurs. La prochaine saison est pour2014. On aura des candidats de haut,des candidats officiels et d'autres typesde candidats. On sera dans plusieursdomaines.

Quel pays va accueillir la prochaine saison ?On est en discussion. Ce sera peut-être

un pays d'Afrique de l'Ouest ou un pays

d'Afrique centrale. C'est un pays d’Afriquecentrale qui est plus qu'intéressé auterme des dernières négociations.

Lequel ?Alors ça, je ne vous le dirai pas (rire).

Malheureusement, tant que ce n'est passigné, je ne peux pas en parler. Les négo-ciations sont très très avancées. Onpourra en parler en juin. Volontairement,on n'en parlera pas avant.

Parlez-nous maintenant de votreengagement pour l'égalité enFrance. Qu'est-ce qui explique ce militantisme ?C'est le pays dans lequel je suis né.

Malheureusement, au regard de son his-toire, c'est-à-dire un passé esclavagiste etcolonialiste, la France n'a pas su offrir unevraie égalité de traitement à ses enfantsnon blancs. Lorsque vous naissez les yeuxouverts sur ces réalités-là, vous pouvezvous mentir à vous-même et ne pasrentrer dans ces combats-là. Ou vouspouvez vous dire : “Moi, je n'ai qu'une vieet elle doit me servir à faire ce que je croisêtre juste.” C'est pourquoi j'ai acceptéd'être délégué interministériel pour l'éga-lité des chances des Français d'Outre-mer. Ce n'était pas un ralliement politiquepuisque je l'ai dit au moment où j'ai étédélégué et je l'ai toujours dit : je n'appar-tenais à aucun parti. Je ne suis ni du partimajoritaire de la Droite (UMP) ni du partimajoritaire de la Gauche (PS) qui estaujourd’hui au pouvoir.

Il se dit que vous étiez de la GaucheOui, parce qu'on a toujours dit que les

idées révolutionnaires sont de Gauche.Sauf que pour moi, avec le temps et maculture politique, ça ne voulait plus riendire. Je fais très attention car je ne veuxpas me laisser enfermer. Je suis commen'importe quel citoyen du monde qui vitdans une démocratie et qui, à un momentdonné, a voté pour un homme ou unefemme. Et qui, à un autre moment, parcequ'il a été déçu, a voté pour quelqu'un

d'autre. Je peux être comme tout lemonde sauf qu'en termes d'idées poli-tiques, personne ne sait si je suisquelqu'un qui vote à Gauche, à Droite ouqui ne vote pas. Je suis quelqu'un quiveut voir son pays, la France, changer decomportement, évoluer dans le regardqu'il a sur l'autre et accepter pleinement,totalement son histoire et sa diversité.

Vous avez été très critiqué aprèsvotre nomination comme déléguéinterministériel. Comment l'avez-vous vécu ?J'ai été critiqué parce que j'ai accepté.

Et c'étaient mes amis. Des gens que jecomptais parmi mes amis et qui ne lesont plus aujourd'hui. Il y avait beaucoupde jalousie. En étant délégué interminis-tériel, j'ai appris que certains, quim'avaient critiqué, avaient supplié un jourdes gens de l’Élysée (Présidencefrançaise) pour obtenir un poste. Moi, jen'ai rien demandé, on est venu me cher-cher. J'ai fini par accepter parce que j'aivu qu'il y avait du sens. Il faut qu'on arrêtede critiquer le système et le pouvoir ; etlorsqu'on vous propose d'entrer dans lesystème, on dit non parce qu'on a peurpour son image. Aujourd'hui, c'est génialqu'on fasse cette interview maintenant,avec le recul. On a dit que je soutiendraisNicolas Sarkozy sur la campagne prési-dentielle. Je ne l'ai pas soutenu. On a ditque ma radio serait au service de NicolasSarkozy, ce qui n'a pas été fait. Les gensde l'UMP (Union pour la majorité prési-dentielle) m'ont contacté et m'ont dit :“Oui, tu as dit que ta radio ne serait pasau service d'un parti mais il y a plus degens de Gauche qui passent sur ta radioque de gens de Droite.” A aucunmoment, dans mes actions, je n'ai dit quec'est pour Nicolas Sarkozy. Dès le départ,j'ai posé mes trois conditions : “Je ne veuxpas faire de campagne, ma radio ne serapas engagée dans la campagne et je veuxchoisir ma feuille de route.” Je peux vousdire que tout cela a été respecté. Ce qu'ilfaut regarder aujourd'hui, ce sont mesactions.

Justement, quel bilan en tirez-vous ?Je vais vous dire une chose. Beaucoup

de gens, qui ne comprenaient pas pour-quoi j'ai accepté ce poste, m'ont dit :“Écoute Claudy, on a regardé ce que tu asfait, on t'a suivi et, respect. Parce que tuas été le même. Tu as dit les choses defaçon très dure.” Vous savez, lorsque vousdites “Délégué interministériel pour l'éga-lité des chances des Français d'Outre-merau sein de l'appareil d’État français” etque vous écrivez des rapports en disantque la France traite l'Outre-mer commeles confettis de son ancienne empirecoloniale... je ne connais aucun hautfonctionnaire qui se soit permis ce genrede choses. Moi, je l'ai fait. J'ai expliquéles inégalités de traitement. J'ai permisde régler les téléphonies mobiles. J'ai per-mis de régler beaucoup de choses parceque j'étais pragmatique. Je disais ce quin'allait pas. J'ai fait ce que je devais faire.Je ne me suis pas renié. J'étais le mêmeavant d'entrer dans la fonction, dans lafonction et après la fonction. Et commeon dit : “Les jaloux vont maigrir.”

Vous avez confié dans une inter-view avoir été influencé par votremaman. Comment ?

Ma mère s'est sacrifiée pour sesenfants. Elle travaillait la nuit à l'hôpitalSaint Antoine et la journée à la cliniquedes Martinais en banlieue parisienne.Elle a sacrifié sa santé pour élever sesenfants. Ma mère est partie le 17 mars2001 à l'âge de 69 ans. Elle était hémi-plégique. Elle avait fait deux arrêts car-diaux vasculaires et était sous dialyse.Elle était physiquement, extrêmementdiminuée. Elle était une femme excep-tionnelle. Elle nous disait : “Les sacri-fices que je suis en train de faire, vousn'aurez pas à les faire pour vosenfants.” Lorsque j'ai refusé au départd'être Délégué, j'ai beaucoup pensé àma mère. Elle ne voulait pas que jetouche à la politique. Elle me disait queje suis fragile et trop sensible pour allerdans ces combats car la politique estun monde trop méchant et trop mau-vais. Lorsque j'ai accepté, j'ai aussipensé à ma mère. Je me suis dit que lescoups vont pleuvoir et je verrai bien sije suis capable de les supporter.

Et avez-vous supporté ?Des coups j'en ai pris. Il y a eu des

moments qui ont été difficiles. On a ditdes choses sur moi qui étaient évidem-ment éminemment fausses. Je nepensais pas que l'on soit peu mature faceà la chose politique pour comprendre quenous devons être à l'intérieur comme àl'extérieur. Nous devons comprendre pourarriver à résoudre les problèmes. C'estCheikh Anta Diop qui disait que nousdevons ensemble bâtir une autre civilisa-tion que de sombrer dans la barbarie. Lemonde dans lequel nous vivons est celuide la barbarie même s'il y a le verni de labonne éducation.

Vous ne vous dites pas que n'eûtété votre militantisme, vous gagne-riez beaucoup plus ?Certainement. Beaucoup de mes amis

m'ont dit : “Ouais, tu ne te rends pascompte mais si tu étais moins militant, ceserait plus simple.” Moi j'ai toujours biengagné ma vie. J'ai toujours fait en sorted'avoir les moyens de ma politique. Il y ades choses certainement que j'ai loupées.Mais ce n'est pas grave. Je ne transige passur certaines choses.

Chanteur, animateur, producteuret patron de radio, commentfaites-vous pour allier toutes cescasquettes ?Je suis un boulimique de travail et c'est

la seule façon pour moi d’échapper à lapossibilité qu'économiquement on fassetaire le militant que je suis. J'ai toujourseu plusieurs cordes à mon arc. Je travailleénormément. Je suis très fatigué.

Vous travaillez beaucoup, vousêtes fatigué mais vous paraissezplus jeune que votre âge. C'estquoi votre secret ?Il paraît que je ne fais pas mon âge.

Mais je sens que j'ai cet âge-là. Je n'ai pasd'excès, je ne bois pas, je ne fume pas, jene me drogue pas. J'ai plutôt une bonnesanté. Si j'avais eu trop d'excès, je neserais pas dans cet état-là. J'ai lesentiment d'avoir 30 ans, ça c'est un pro-blème (rire). J'ai toujours le sentimentd'être un grand adolescent. C'estpourquoi je pense que, quand je vois ledanger, je ne recule pas. Parce qu'il ne mefait pas peur.

EN PRIVÉ AVEC CLAUDY SIAR

“Aïda Samb a un truc...”Animateur, producteur, patron de radio et chanteur, Claudy Siar est l'un des meilleurs de sa généra-tion. Ce dénicheur de talents musicaux force le respect et l'admiration par son flow oral mais aussipour son engagement dans le combat pour l'égalité des chances des Français d'Outre-mer dans laRépublique de Marianne. En séjour à Dakar jusqu'à dimanche, il s'est confié à EnQuête.

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numéro 542 • samedi 30 dimanche 31 lundi 1e avril 2013

SERVICES/LOISIRS

www.enqueteplus.com

C'est l'histoire de deux gars vrai-ment affreux, sales, bêtes et mé-chants. De vraies pestes qui nepensent qu'à faire des ennuis auxautres habitants du village ! Maispar contre, ils vont à la messe tousles dimanches et ne sont pas ra-dins quand vient l'heure de laquête car ils espèrent ainsi se ra-cheter de tous leurs péchés contreleurs concitoyens.Un beau jour, un des deux frèresvient à mourir. La veille des funé-railles, le frère resté vivant vientvoir le curé et lui dit :- Je vais vous faire un chèque d'unbeau montant qui vous permet-tra de finir la réfection du clo-cher... Mais il y a une condition;Pendant l'office, il vous faudradire explicitement que mon frère“était un saint”. Si vous êtes d'ac-cord, signez en bas de ce contratet vous aurez le chèque...Le curé lui dit :- C'est d'accord...Il signe le contrat et part encaisserle chèque le jour même. Le lende-main, au cours de la cérémonie, lecuré fait l'éloge funèbre et com-mence par ces mots :- Cet homme était habité par lediable. Il trompait sa femme, onl'a soupçonné d'avoir allumé plu-sieurs incendies dans le village, ilétait violent... Et le laïus continuequelques minutes, jusqu'à ce quele curé conclue :-... Mais comparé à son frère, cethomme était un saint...

HumourMOTS FLÉCHÉS • N°566FORCE 2)

MOTS MELÉS • N°389

SUDOKU N°391

citatio

ns

Pluie soudaine

Les choses vont de travers parceque “Qu'il repose en paix” devraits'appliquer aux vivants, et non auxmorts. - GÉRALD JAMPOLSKY

Envoyez vos blagues à [email protected]

Numéros Utiles

SECURITEGendarmerie Nationale :800 00 20 20Police secours : 17Sapeurs Pompiers : 18

TELEPHONERenseignements Annuaire :1212Service Dérangements :1213Service Clients : 1441

EAU - SDEService dépannage & Renseignements800 00 11 11(appel gratuit)

ONASEgoûts, collecteursNUMERO ORANGE (appel gratuit)

81 800 10 12

SENELECService Dépannage : 33 867 66 66

TRANSPORTSSociété nationale de Chemins de Fer du Sénégal(SNCS): 33 823 31 40Aéroport Léopold S. Senghorde Yoff : 33 869 22 01 / 02Port Autonome de Dakar(24H/24) : 33 849 45.45Heure non ouvrableCapitainerie : 33 849 79 09Pilotage : 33 849 79 07

URGENCESS.U.M.A : 33 824 24 18SUMA-MEDECIN : 33 864 05 6133 824 60 30S.O.S MEDECINS : 33 889 15 15

HOPITAUXPrincipal : 33 839 50 50Le Dantec : 33 889 38 00Abass Ndao : 33 849 78 00Fann : 33 869 18 18HOGGY (ex-CTO) : 33 827 74 68 / 33 825 08 19

HEURES DE MESSE• Cathédrale : 7H• Martyrs de l'Ouganda :

6H30-18H30

• Saint Joseph :

6h30 - 18h30

HEURES DE PRIERES MUSULMANES• Fadiar : 06:05Tisbar : 14:15• Takussan : 17:00• Timis : 19:30• Guéwé : 20:30

Prières

La pub nous traque, nous matraque,nous a à l'usure, finit toujours parobtenir qu'on lui dise “oui” justepour avoir la paix. - JEAN DION

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SERVICES/LOISIRS

horoscopeBélierUne personne proche de vous qui vousdéclare ses desseins paraît sincère.Vous êtes quelque peu sceptique etvous avez du mal à croire ses affirma-tions. La raison l'emportera et vous re-prendrez confiance, ce qui vous conduità une opération financière intéressante.

TaureauVous avez des doutes au sujet de laréalisation d'un projet qui vous tient àcœur. Rassurez-vous car vous gagnerezgrâce à votre détermination. La formephysique est là et vous fournirez tousles efforts pour réaliser vos ambitions.Bien-être physique détermine le moral.

GémeauxCe sera un virage décisif qu'il faudranégocier avec beaucoup de prudence.Les chances sont grandes de voir enfinse réaliser des aspirations aussi ambi-tieuses que celles que vous nourrissezdepuis si longtemps. Vous aurez labelle récompense que vous méritez.

CancerLes temps changeront très vite aucours de la journée. Attention vousêtes dans une période de transition.Cela doit se répercuter sur votre envi-ronnement amical ou familial. Montrezde l'énergie autour de vous en réorga-nisant vos fréquentations. N'hésitezpas à transformer votre organisationpersonnelle et votre emploi du temps.

LionFaites attention à tout ce qui pourra sedire autour de vous. Tenez compte decertains indices particuliers que vous dé-couvrirez afin de pouvoir augmenter vosressources financières. Vous vous révé-lerez habile dans vos transactions si vousfaites preuve d'une prudence avisée.

ViergeLe moral est déterminant. Vous allezvous prendre en main et vous vous sen-tirez devenir très fort. Vous allez voussentir invincible et vous pourrez entre-prendre ce que vous avez maintes foisrepoussé jusque-là. Vous vous sentezpousser des ailes et vous irez de l'avant.

BalanceVous pouvez vraiment progresser enamour car votre énergie est constam-ment à son maximum en ce moment.Des débouchés précis se font chaquejour. Vous parviendrez à une conclusionheureuse dans une affaire difficile.

ScorpionVous allez pouvoir discuter de certainsproblèmes embarrassants qui vous tra-cassent depuis longtemps. Les per-sonnes concernées par ce différentrejoignent vos idées. En dernier ressortvous obtenez la victoire que vous es-comptiez. La partie se joue sur le fil durasoir.

SagittaireUne meilleure communication s'établitentre vous et une personne qui vousest chère. Votre patience vous permetd'attendre la concrétisation d'une ami-tié naissante. Vous connaîtrez lachance de pouvoir dire sincèrementtout ce que vous pensez réellement.

CapricorneSaisissez avec beaucoup de détermi-nation l'étonnante opportunité qui vase présenter à vous. Le problème per-sonnel qui peut vous distraire en cemoment pourrait bien disparaître trèsvite. Gardez vos distances et regardezles choses de haut, vous aurez besoinde vous concentrer pour réussir.

VerseauC'est maintenant que vous devriezconsolider une amitié naissante avecla personne dont vous appréciez lesgrandes qualités. Vous savez que letemps passe très vite aussi profitezd'un instant de répit pour reprendrecontact et lui confirmer vos sentimentsà son égard.

PoissonsVotre opinion personnelle sur un sujetsans grand intérêt pourrait choquervotre entourage. Modérez vos passionset révisez votre position intransigeantepour éviter un conflit latent. Vos ta-lents de conciliateur vous feront par-venir à une conclusion bienheureuse.

MOT FLÉCHÉ N°565

Solutions SUDOKU N°391 MOT MÉLÉ EXPRESS N°70

MOTS FLÉCHÉS • N°567(FORCE 3)

MOTS MELÉS • 388

Manteau à capuchon

BURNOUS

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10ÉCO / SOCIAL

PIERRE BIRAME DIOH

U n recul économique. C'està cette conclusionqu'aboutissent des simu-

lations récentes faite par laDirection de la prévision et desétudes économiques (DPEE) sur lesAccords de partenariat économique(APE). L’étude publiée il y aquelques jours, et réalisée sur labase d’un modèle dit d’équilibregénéral calculable (MEGC) dyna-mique, repose sur la dernière offre

d’accès au marché de l’Afrique del’Ouest formulée par la CEDEAO.De l'avis des experts, les APE

conduiraient ainsi à une baisse dela demande des facteurs de pro-duction (travail et capital) et du revenu des ménages. “L’investis-sement évoluerait à la baisse, avecdes pertes qui se chiffreraient à0,7% en 2016 et à 1,1% en 2038.Cette diminution s’explique par lerepli de la demande de capital dontl’effet domine celui de la baisse duprix de l’investissement”, dénote le

document. Sur le plan sectoriel, il faut noter

qu’il existe deux produits dont l’ac-tivité devrait diminuer malgré lerecul des importations. En l’occur-rence, il s’agit des produits agricul-ture industrielle et viande et pois-son. L’explication est que les deuxbranches correspondantes “sontrespectivement les principaux four-nisseurs en consommations inter-médiaires des branches huileries etservices, lesquelles devraient êtrelésées par la survenue de l’APE”,

souligne le texte. Les relations commerciales du

Sénégal avec l’UE restent très dés-équilibrées. Le déficit commercialayant presque doublé en moinsd’une décennie. Dès lors, l’UEconstituant le premier fournisseurdu Sénégal, “la mise en place del’APE renforcerait sa prépondé-rance dans les échanges extérieurssénégalais, limitant ainsi les straté-gies de diversification des parte-naires commerciaux”, relève letexte. L’étude trouve aussi que la

branche du raffinage de pétrole, lesBTP, les services et le secteur pri-maire seraient les plus exposés àun repli de leur activité. De même l’entrée en vigueur des

APE devrait se traduire par unebaisse régulière du PIB, à partir de“2016 (-0,39%) et la perteannuelle passerait à 0,8% en2038”, signalent les experts.Le bien-être global devrait aussi

se détériorer en raison de pertes fis-cales relativement importantes.

DAOUDA GBAYA

C ontrairement à ce qui a étéannoncé dans la presse, lebras de fer, opposant depuis

quelque temps la délégation généraleà la protection sociale (DGPS) et leministrère de la Santé sur la Couverturemaladie universelle (CMU), est loin deconnaître son épilogue. Ce projet, quiporte sur 5 milliards, est soumis pourl’instant à l’arbitrage du Premier minis-tre qui devrait recevoir, selon nos infor-mations, la DGPS le 5 avril prochain“pour une séance de travail”.Convaincus que “la CMU est du

domaine de la protection sociale et nonde la santé”, les responsables de laDGPS se disent “très en avance” surce projet. D’ailleurs, le comité tech-nique préparatoire s’est réuni avant-hier dans les locaux de la Délégation,en présence de plusieurs partenairesdont l’Organisation mondiale de lasanté (OMS), le Programme desNations-unies pour le développement(PNUD), le Bureau international du tra-vail (BIT), pour donner corps à la CMU.Celle-ci comprend plusieurs aspects :le volet obligatoire géré par le ministère

en charge du Travail avec les IPM (Ins-titut de prévoyance maladie), la Caissede sécurité sociale et l’IPRES, le voletvolontaire avec, d’une part, lesmutuelles sociales que le ministère dela Santé et de l’Action sociale gère avecla Délégation générale, et les différentssecteurs comme les mutuelles profes-sionnelles ; d’autre part, l’assuranceprivée qui est en train de faire des pro-positions destinées à toutes lescouches de la société en matière demicro assurance santé. Enfin, il y a levolet gratuité qui concerne le systèmed’assistance destiné aux groupes vul-nérables et aux personnes démuniesavec le ministère en charge de laFamille, la Délégation générale quigère la solidarité nationale et la minis-tère de la Santé pour ses programmesde gratuité des soins.Pour conduire à bien cette mission,

quatre groupes de travail ont étéconstitués (groupe Assurance maladievolontaire, groupe assurance maladieobligatoire, groupe politique de gratuité,groupe disponibilité offre de soin). Ilsdevront produire un “document opéra-tionnel consolidé de la CMU avec un pland’action pour l’année 2013”.

DJIDI DIARRA (stagiaire)

S elon l'Organisation mondialede la santé (OMS), l'épilepsieconstitue un des problèmes

majeurs de santé publique dans lecadre des maladies chroniques nontransmissibles. Aussi, a-t-elle étépendant longtemps considérée dans

la société africaine comme une mala-die surnaturelle due à des mauvaisesprits. Pourtant, le Dr Diop a faitsavoir hier que “l'épilepsie est toutd'abord une maladie du cerveau. Elletouche toutes les races, toutes lesethnies et toutes les couches socio-professionnels”.Selon une étude de l'OMS, 70 mil-

lions de personnes souffrent de cetteaffection cérébrale dans le monde. Et12 à 15 millions résideraient enAfrique où 65 à 80% des patients nesont pas traités. Les raisons sont liéesaux différentes interprétations cultu-relles qui font de l'épilepsie unemaladie de “génie” et provoquent dessituations de stigmatisation, de dis-crimination et de rejet des malades.Lors de sa présentation, le Dr Diop

a expliqué que l'épilepsie est toutd'abord une maladie des enfants. Enoutre, l'épilepsie est la conséquenced'une certaine souffrance au niveaudu cerveau due à des maladiesdiverses. Un paludisme, une forte fiè-vre, une hypertension, un diabète,une tumeur, ou encore des infectionsdiverses peuvent provoquer une crise

d'épilepsie. Cependant, il ajoute quetoutes les crises ne constituent pasforcément des crises d'épilepsie.Souvent, il s'agit de crises psychoso-matique, hystérique, d'angoisse. Parailleurs, il déplore l'accès difficile auxstructures de soins par les popula-tions. Toutefois, Dr Diop rassure que

l'épilepsie n'est pas une maladiecontagieuse et qu'elle peut être soi-gnée. “Plus tôt l'individu se fait soi-gner, plus il a la chance d'être guéritotalement”. Mais, il précise quecela ne pourra se faire que si c'estune épilepsie sans aucune causedramatique, c'est-à-dire qui nerelève d'aucune cause génétiquesévère, de malformation ou delésion cérébrale.

IMPACT DES ACCORDS DE PARTENARIAT ÉCONOMIQUE

Le Sénégal risque le reculéconomique, si... Une étude récente la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) a montré que la signature des Accords de partenariat économique (APE) entraînerait une récession de l'activitééconomique au Sénégal.

CONVENTION POUR LA CRÉATION D'EMPLOI

Le Tourisme et lesSports font causecommune

Le ministre des SportsMbagnick Ndiaye (à droite)et son homologue du

Tourisme et des Loisirs, YoussouNdour (à gauche) , ont paraphé hierun protocole d’accord qui va lier lesdeux départements. La signature s’estdéroulée hier en présence des deuxministres, du président du comité degestion de la lutte, Alioune Sarr et dureprésentant du comité nationalolympique et sportif sénégalais(CNOSS), Ibrahima Wade. Avec cetaccord, le sport et le tourisme vontfaire bloc commun pour mieux ven-dre la destination Sénégal et générerdes emplois pour la jeunesse.

Selon le ministre des Sports,Mbagnick Ndiaye, “son ministère estun élément de promotion touris-tique”. Avec cette convention, les deuxministères vont essayer de faire la pro-motion de deux sports chers auSénégal que sont la lutte et la régate.“Le sport est porteur d’emplois et estaussi un secteur porteur de richesse.Dans cette collaboration, il faut voirce que nous avons de particulier, dessports spécifiques à la sous régionpour attirer les touristes au Sénégal”,affirme le ministre du Tourisme.

En outre, souligne Youssou Ndour,dans ce nouveau partenariat entre lesdeux ministères, la lutte sera la locomo-tive. “Le Sénégal a toujours eu desfigures sportives qui ont vendu sa desti-nation. Il faut que notre sport puisseattirer les étrangers”, ajoute, l’ex roi dumbalax. Ainsi, pour faire la promotionde la lutte sénégalaise qui s’exporte deplus en plus à l’étranger, les ministèresdu Sport et du Tourisme comptentorganiser, dès la fin de cette saison, ungrand événement qui va regrouper toutce beau monde, lutteurs, amateurs,promoteurs qui tournent autour de lalutte. “Il nous faut montrer à la fin de lasaison que c‘est la lutte qui gagne etencourager les bons comportements”,ajoute Youssou Ndour. Les deux minis-tères ambitionnent d’organiser plu-sieurs manifestations sportives au coursde cette année. Des séances de régates àMbour, à Saint-Louis et Dakar en plusdu drapeau du chef de l’Etat, sontannoncées par le ministre des sports,M. Mbagnick Ndiaye.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

GESTION DU PROJET COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE

Le PM départage Mansour Fayeet Eva Marie Coll Seck le 5 avril Le Premier ministre Abdoul Mbaye devrait recevoir, la semaineprochaine, Mansour Faye, délégué général de la protection social(DGPS) et son équipe. Il s'agira d'arbitrer entre eux et le ministèrede la Santé et de l'Action sociale, à propos du projet litigieux deCouverture maladie universelle (CMU).

ÉPILEPSIE ASSIMILÉE DU SURNATUREL

65 à 80% des patients non traités en Afrique Le Dr Amadou Gallo Diop a tenu hier une conférence sur l'état del'épileptologie pour sensibiliser les Sénégalais sur cette maladie.

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SportS

REAL

Une manifestation pro-Mourinho Non, tous les supporters du Real Madridne se sont pas faits à l'idée d'un départ del'entraîneur José Mourinho en fin de sai-son. Plusieurs d'entre eux ont mêmelancé un projet pas banal : une manifesta-tion pro-Mourinho le 6 avril prochaindans les rues de la capitale espagnole !Plus de 4 500 supporters auraient déjàrépondu à l'appel lancé sur Internet. Passûr que cela empêche le départ du SpecialOne, annoncé avec de plus en plus d'in-sistance du côté de Chelsea.

PSG

Mourinho donne Òdes conseils pour le BarçaLe Paris Saint-Germain affrontera le FCBarcelone en quarts de finale aller de laLigue des Champions, mardi prochain.Selon les informations de L'Equipe, leclub de la capitale aurait reçu des conseilsde José Mourinho. L'entraîneur du RealMadrid aurait fourni un montage vidéode ses deux dernières victoires face auBarça en expliquant les failles du systèmeblaugrana. Autant dire que le SpecialOne souhaite voir tomber le club cata-lan...

BARÇAAbidal est dans le groupe !Près de 400 jours après son derniermatch, Eric Abidal fait partie du groupedu FC Barcelone qui se déplacera samedisoir sur le terrain du Celta Vigo.L'information a été divulguée par soncoéquipier Javier Mascherano, surTwitter. Transplanté du foie en avril der-nier, le défenseur international françaisavait rejoué le 19 mars lors d'un matchamical entre l'équipe réserve du Barça etIstres (0-0). Agé de 33 ans, l'ancienLyonnais avait déjà repris l'entraînementavec ses partenaires fin décembre et avaitreçu le feu vert médical de ses médecinsen février dernier. “Ça montre une forcede caractère assez incroyable, a réagiLilian Thuram sur RTL. Ce qui est inté-ressant aussi, quand on dit que Barcelonec'est plus qu'un club, on le voit avecAbidal. Je pense que peut-être il y auraiteu beaucoup d'équipes qui n'auraient pasréagi comme ils l'ont fait avec EricAbidal…” L'ancien joueur de Lyon et deLille pourrait aussi faire partie du groupecatalan qui devra affronter le PSG mardiprochain. Rappelons que le latéralgauche Jordi Alba est incertain. Ce der-nier a d'ailleurs été laissé au repos par leBarça, tout comme Xavi et Pedro. VictorValdés, lui, est suspendu. Puyol etAdriano sont à l'infirmerie. Du coup, lesjeunes Oriol et Deulofeu ont été convo-qués.

BRÉSILZagallo accidentéMario Zagallo a été légèrement blessésuite à un accident de la route dans la nuitde jeudi à vendredi. L'ancien sélection-neur du Brésil, âgé de 81 ans, a perdu lecontrôle de son véhicule et a percuté unpoteau. Il a été conduit à l'hôpital mais apu rejoindre son domicile dans la jour-née de vendredi.

HAND

Karabatic, suspensionannuléeLe jury d'appel de la FFHB a annulé, ven-dredi, la suspension de Nikola Karabatic,Issam Tej et Dragan Gajic. L'instance adistingué les cas de sept joueurs montpel-liérains à l'époque des faits selon qu'ilsont ou non reconnu avoir directementparié contre leur club sur le score - la mi-temps. Karabatic avait été suspendu poursix matches par les membres de la com-mission disciplinaire de la LNH. Lejoueur a nié être impliqué dans cetteaffaire et a continué de soutenir que c'estson amie qui a parié sans l'en avertir, uti-lisant à son insu son propre mobile. Lafédération a donc décidé de faire preuvede mansuétude envers ces trois joueurs,en attendant les résultats de l'instructionpénale en cours au TGI de Montpellier.

France - 30e J.HierParis-SG-Montpellier 1-0Samedi16h Troyes-Saint-Etienne19h Bordeaux-LorientRennes-NancyAC Ajaccio-ToulouseValenciennes-BastiaEvian TG-ReimsDimanche12h Nice-Marseille15h Brest-Lille19h Lyon-Sochaux

Angleterre - 31e J.Samedi12h45 Sunderland-Man U15h Man. City-NewcastleSouthampton-ChelseaSwansea-TottenhamArsenal-ReadingWest Ham-West BromWigan-Norwich17h30 Everton-Stoke CityDimanche 12h30 Aston Villa-LiverpoolLundi19h Fulham-QPR

Espagne - 29 e J.Samedi15h Vallecano-Malaga17h Celta Vigo-Barcelone19h Saragosse-Real Madrid21h Levante-FC SévilleDimanche10h Valladolid-Osasuna15h Majorque-La Corogne17h Espanyol-Sociedad19h Atl. Madrid-ValenceLundi18h Athletic Bilbao-Granada20h Betis Séville-Getafe

Italie - 30e J.Samedi14h Inter Milan-JuventusCagliari-FiorentinaPalerme-AS RomaLazio Rome-CataneUdinese-BologneAtalanta-SampdoriaParme-PescaraGenoa-Sienne17h30 Chievo-AC Milan20h Torino-Naples

Allemagne - 27e J.Samedi14h30 Stuttgart-DortmundFortuna-LeverkusenSchalke-HoffenheimMayence-Werder BrêmeFribourg-M'GladbachAugsbourg-HanovreBayern-HambourgDimanche13h30 Wolfsburg-Nuremberg15h30 Greuther Fürth-Francfort

ADAMA COLY

Cissé chez les CitizensS amedi, le buteur des Magpies de

Newcastle n'était que remplaçant ensélection, lors du nul (1-1) concédé parle Sénégal face à l'Angola, sur la routede Brésil 2014. Mais Papiss Cissé apris sa situation avec philosophie.“C’est le football ! Aujourd’hui, c’est

moi ; demain ce sera un autre. C’est àmoi de me battre pour redevenirtitulaire (…). Donc, Papiss va retournerdans son club pour essayer de marqueret avoir la confiance du coach”, a réagil'attaquant des Lions au lendemain decette contre-performance. Cela tombebien, puisque l'ancien Messin défie lechampion en titre de Premier Leagueanglaise, Manchester City. À lui deconfirmer ses propos lors de cette 31ejournée.

Demba Ba pour relever la têteIl n'a pas été épargné par les critiques

le week-end dernier. Auteur d'une piètreprestation, Demba Ba avait manqué éga-lement un penalty contre les Palancasnegras. Après cet épisode à Conakry où leSénégal avait joué son match, l'avant-cen-tre de Chelsea retrouve la Premier Leagueavec un déplacement à Southampton(31e j.). Pourra-t-il relever la tête après sonéchec de samedi passé ?

Kouli Diop attendu face au FC SévilleIl fait partie des rares satisfactions,

samedi dernier au stade du 28 septembrede Conakry. Titularisé à la surprisegénérale, Pape Kouli Diop a livré unmatch presque parfait. Combatif aumilieu de terrain des Lions, l'ancien joueurdu Racing Santander a marqué des pointsen sélection. Une semaine après sonexcellente prestation, Kouli Diop va attirerles attentions ce samedi face au FCSéville, 29e journée de Liga espagnole.

FOOT - TROIS LIONS À SUIVRE

Le nouveau combat de PapissAprès le nul (1-1) concédé samedi dernier face à l'Angola en éliminatoires du Mondial 2014, les Lionsretrouvent leurs clubs respectifs. En Angleterre, Papiss Cissé (Newcastle) défie Manchester City, DembaBa (Chelsea) se rend à Southampton. En Espagne, Pape Kouli Diop (Levante) attend FC Séville.

REVUE TOUT TERRAIN

Qui est le patron des BrooklynNets ? Beaucoup pensentJay-Z, mais à tort car il n’est

actionnaire qu’à hauteur de 0,15%du capital. Pourtant, à y regarder deplus près, la superstar du hip-hop estun personnage central dans le déve-loppement du club. “Son influenceest tellement grande qu’elle pourraitpresque faire passer le propriétaireMikhail Prokhorov pour un simplemécène”, estime le journaliste duNew York Times David Halbfinger.Natif de Bedford-Stuyvesant, quartierpauvre à quelques encablures duBarclays Center, Shawn Carter aliasJay-Z est impliqué dans le projetdepuis 2003. Il avait été approchépar l’ancien propriétaire Bruce Ratnerdans l’optique d’installer les Nets àBrooklyn, orphelin de sport depuis ledépart des Dodgers en 1957. L’artiste

avait alors accepté d'investir un mil-lion de dollars. “Ratner avait besoind’une caution morale, d’un allié depoids. Avec Jay-Z, il a tapé dans lemille”, estime John Frenson, duBrooklyn Paper.

“Il m'arrive d'avoir des étoilespleins les yeux lorsque jeregagne le banc et que je passedevant lui”VRP de luxe, le rappeur est, aux

côtés du meneur Deron Williams, latête de gondole de la franchise dansun rapport gagnant-gagnant. Il aconçu le logo, dessiné les maillots -quitte à obtenir une dérogation pourutiliser un fond noir - et celui floqué dunuméro 4 à son nom est le plus vendu.“C’est le meilleur “homme-sandwich”possible pour le développement et lacommunication de la franchise, il uti-

lise au mieux son image pour aider leclub”, affirme Frenson. Mais le roi duhip-hop, qui avait aussi pensé à inves-tir dans le club de football d'Arsenal,n’est pas seulement visible lorsqu’ilassiste aux rencontres avec sonépouse, Beyoncé. À chaque match,les musiques d’ambiances sontpresque exclusivement des sons pro-duits par Carter, l’hymne du club a étécomposé par l’un de ses meilleursamis (John Forté) et il gère le clubhouse du Barclays Center, le 40/40.En coulisses, il serait également

impliqué dans le recrutement desjoueurs. Ami proche de nombreusesstars de la ligue, notamment deLeBron James, Jay-Z a convaincuDeron Williams de prolonger soncontrat l’été dernier tout en insistantpour que le club signe Joe Johnson. Saprésence permet au club de bénéficierd’une meilleure aura et selon l’agentAaron Goodwin, “au-delà du déména-gement à Brooklyn, les joueurs sonttrès sensibles à son discours. Grâce àlui, les Nets seront sûrement un clubtrès attractif dans les années àvenir”. Du conseil d’administrationaux fans, en passant par les joueurs,tout le monde semble favorable àl'omniprésence de Jay-Z, qui avaitaccompagné le pivot Brook Lopez auAll Star Game à Houston. “Quand jele vois et qu’il me serre la main, jen’arrive pas à réaliser complètementqu’il est l’un des dirigeants duclub”, en sourit Lopez. Quant autrès réservé Gerald Wallace, il avoueêtre de temps en temps troublé parla présence de l’une de ses idolessur le bord du terrain : “l m’arrived’avoir des étoiles pleins les yeuxlorsque je regagne le banc et que jepasse devant lui”.

(LEQUIPE.FR)

NBA

Un VRP nommé Jay-ZTout au long de la saison, l'Équipe.fr vous fait vivre de l'intérieur la pre-mière saison des Brooklyn Nets. Pour ce cinquième épisode, coup deprojecteur sur le rôle de la superstar du hip-hop Jay-Z au sein du club.

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CMJN

SportS

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KHADY FAYE

Baye Mandione veut laver l'af-front que lui a fait subir le“Tigre” de Fass, Gris

Bordeaux. Et pour ce faire, il lui fau-dra terrasser le lieutenant de celui-ci,qui n'est autre que Papa Sow. LePuma de Fass à aussi à cœur de suivreles traces de son mentor et de battre

Baye Mandione, pour espérer unerevanche contre Modou Lô de l'écurieRock Énergie, une défaite qui lui estresté en travers de la gorge.Saliou Bâ est un jeune entraîneur et

manager de l'écurie Zap de l'An2000. Selon lui, “C'est un combatdifficile à pronostiquer. Et ils ne sontpas assez fous pour lutter comme ilsl'ont dit lors de leur face-à-face”.“Papa Sow a intérêt à favoriser lecombat rapproché pour s'en sortir et àne pas laisser Baye Mandione l'accu-ler”, estime-t-il.S'agissant des forces et fai-

blesses des deux lutteurs, Saliou Bâtrouve que le leader de l'écurieThiaroye Gëm sa bopp est auda-cieux. “Baye Mandione est fort dansles bagarres à distance et il n'a peur

de rien. Il marche toujours sur sesadversaires. Sa faiblesse principale,c'est qu'il laisse souvent ses flancsouverts. Une chose à ne pas fairedevant un lutteur comme Papa Sow,car celui-ci a l'habitude de terrasserses adversaires en passant par leursflancs”. En ce qui concerne PapaSow, Saliou Bâ le juge offensif. “Ilest fort en attaque et a une trèsbonne force de frappe. En outre, ilest très futé. Sa faiblesse est sansdoute sa petite taille, qui a beau-coup retardé sa carrière de lutteur.Les lutteurs qui sont de petite taillesont souvent handicapés par rap-port aux autres qui sont plus grandset plus costauds. Le mieux pour luiserait d'attaquer son adversaire, deprendre les devants et de faire uncombat rapproché”, dit le manager.Le combat qui se tiendra au stadeDemba Diop s'annonce tout chaudcar les deux lutteurs ne se crai-gnent. Ils se sont d'ailleurs promisl'enfer lors de leur face-à-face. Lepromoteur Aziz Ndiaye a promis deficeler, dès le lendemain, un autrecombat pour le vainqueur. Ce quiaiguise encore le duel.

M ame Balla n'a pas fait le poidsface à Zarco. Même les ama-teurs venus nombreux au sta-

dium Iba Mar Diop ont pu constater la dif-férence de taille et de poids entre les deuxlutteurs. On aurait dit que Zarco n'allaitfaire de Mame Balla qu'une petite bou-chée. Mais au coup de sifflet de l'arbitredonné vers 19h 15, Mame Balla adopteune tactique qui s'avère payante. Enjouant la carte de la prudence et à

distance respectable, les deux protago-nistes s'adonnent à des balancements debras, et à des déplacements latéraux. L'ar-bitre interrompt une première fois le com-bat et donne un avertissement verbal auxdeux lutteurs pour passivité. Malgré cettesanction, le combat reprend dans lemême rythme, et contraint l'arbitre à êtreplus sévère en infligeant un avertissementà chaque lutteur. Ce qui a semblé galva-niser les lutteurs. Car juste après cela, les

deux lutteurs entament un corps-à-corps.Dans ce duel sans merci, Mame Balla,pourtant moins fort physiquement,semble dominer son adversaire et tenteun croc-en-jambes. Mais tous ses pro-jets ont été enrayés par Zarco, qui finitpar le “déposer sur une chaise”,comme on le dit dans le jargon de lalutte. Le combat a duré moins de 5minutes. Ainsi, le pensionnaire del'écurie Pikine Mbollo essuie une

seconde défaite d'affilée, après avoirété battu par Papis Général. Alors queZarco poursuit sa marche victorieuse.Dans les combats préliminaires,

Bougane Guèye Dany de l'école de lutteNdiaga Sarr a battu Rapide de l'écurieNgoudiane. Armée de l'écurie BèneBarack a surpris Wouly de l'écurie Baol.Youssou Ndour de l'école de lutte BallaGaye a pris le dessus sur Baye Ndiagade l'école de lutte Sakku Xam Xam. Etpour finir, Feu Rouge de l'école de lutteBosco Sow est venu à bout de CheikhKane de l'école de lutte Papa Kane.

K. FAYE

LOUIS GEORGES DIATTA (STAGIAIRE)

Quand deux voisins s'affrontent,cela vaut le déplacement. Et lenord-ouest de Dakar risque de

chauffer ce lundi, à l'occasion de la 12ejournée de Ligue 1. Quatrième avec 17points, l'Olympique de Ngor reçoit son“frère” lébou, l'Union sportive de Ouakam(Uso). Face au promu, le champion duSénégal 2011 (11e, 13 pts) tentera derelever la tête après l'affront (4-0) subicontre l'As Douanes, lors de la journée pré-cédente.Diambars aussi ira en opération rachat

face à l'Association sportive de la sucrière(Assur) de Richard-Toll. Après unexcellent début, le leader (21 pts) a enre-gistré deux défaites consécutives. Ils ontd'abord perdu (1-0) contre Jaraaf enchampionnat avant de sombrer (3-0) àZiguinchor face au Casa Sport en 8e definale de la Coupe de la Ligue, jeudi passé.Sous la menace de Pikine (2e) et Jaraaf (3e

pts), qui comptent le même nombre depoints (18), les Académiciens sont dansl'obligation de gagner pour conforter leur

avance. Assur (8e, 14 pts), de son côté, esten quête de succès pour remonter sur lepodium. Premiers lors des 3 premièresjournées de la Ligue 1 avec autant de vic-toires, les Richard-Tollois ne cessent des'enfoncer dans le classement. Les Nor-distes ont enregistré 4 victoires, dont 3 àdomicile.

Casa pour sortir de la zone rougeAprès quarante-cinq jours hors de

ses bases, le Casa Sport a retrouvé sonpublic, jeudi dernier. En guise de com-munion, les Ziguinchorois se sont bril-lamment qualifiés pour les quarts definale de la Coupe de la Ligue face àDimbars (3-0). Ce lundi, les hommesdu coach Ibou Diarra reçoivent le DakarUniversité Club (DUC). Face aux Étu-diants (6e, 14 pts), sans victoire depuis4 journées, le Casa pourra compter surson capital confiance pour essayer desortir de la zone rouge. C'est égalementune occasion pour rassurer leurs sup-porters avant d'aller défier le Stademalien en 16e de finale retour de la

Ligue des champions.Avec deux matches en moins, le

champion en titre (10 pts) pointe à la13e place. Le dernier match de Ligue1 du Casa à Ziguinchor date du 3 févrierlors de la 4e journée, avec un succès (2-1) contre Guédiawaye FC (GFC).

PROGRAMME Lundi17h Diambars - AssurLinguère - Touré Kunda

Casa Sport - DUCStade Alassane Djigo17h Port - Us GoréeStade de Ngor17h Ol. Ngor - Us OuakamStade Amadou Barry17h GFC - Niary TallyMardiStade Demba Diop16h30 As Douanes - Jaraaf18h30 Yeggo - As Pikine

LUTTE - PAPA SOW / BAYE MANDIONE

Un lundi de Pâques chaudAprès l'avant goût donné lors de leur face-à-face, Papa Sow de Fass et Baye Mandione de l'écurieThiaroye Gëm Sa Bopp s'affrontent ce lundi. Saliou Bâ, entraîneur et manager de l'écurie Zap, nous décortique ce combat très attendu par les férus de lutte.

COMBAT D’HIER

Zarco plus fort que Mame Balla

LIGUE 1- 12e JOURNÉE

Ngor-Uso, bataille de voisins

L es internationaux sénégalais,Mbaye Leye (Zulte Waregem)et Cheikhou Kouyaté, ont été

nominés parmi les cinq meilleursjoueurs africains ou d’origine africainedu championnat belge d’élite. Ce tro-phée appelé Soulier d’ébène, qui fêtecette année sa 22e édition, récom-pense le meilleur footballeur africain(ou d’origine africaine) évoluant enBelgique, selon le site spécialisé foo-tafrica365 visité à l’APS.Mbaye Leye, appelé par Lamine

Ndiaye lors des éliminatoires com-

binées de la CAN et du Mondial2010, n’est plus convoqué en sélec-tion nationale depuis. L’attaquantsénégalais réussit un bon champion-nat avec Zulte Waregem qui fait partiedes grandes surprises de la saison2012-2013 de football en Belgique.D’ailleurs, le petit poucet prendrapart au play-off du championnatd’élite belge qui commence cesamedi.Pour sa part, Cheikhou Kouyaté,

est devenu un footballeur régulierchez les Lions depuis sa première

sélection en amical contre l’Afriquedu Sud en février 2012 (0-0). Lenatif de Khar Yalla (quartier deDakar) a réussi à s’imposer dans legroupe de performance et il a étél’un des cadres de la sélectionolympique qui a pris part aux Jeuxolympiques de Londres en 2012.Kouyaté, qui n’a pas joué contrel’Angola, a été appelé par AlainGiresse dans le groupe des 23 pourla 3e journée des éliminatoires de laCoupe du monde 2014.

(APS)

BELGIQUECheikhou Kouyaté et Mbaye Leye parmi les cinq meilleurs africains

SAINT-ETIENNE

Sans Bayal face à TroyesDans le cadre de la 30e journée deLigue 1, Saint-Etienne se déplace àTroyes ce samedi à 16h. Gêné par desdouleurs aux adducteurs, le défenseursénégalais Mustapha Bayal Sall seraabsent pour cette rencontre. Mais lesVerts peuvent compter sur l’attaquant gabonais Pierre-EmerickAubameyang retenu par jouer cematch.

MÉMORIAL CLAUDIO SASSIÉtoile Lusitana bat Benfica de Lisbonne (3-1)L’équipe mixte (cadets et juniors) del’académie Étoile Lusitana a battujeudi, 3-1, le Benfica de Lisbonne(Portugal) lors de son premier matchau tournoi “Mémorial Claudio Sassi”de Modène (Italie), a annoncé le cen-tre de formation sénégalais à l’APS.Huit équipes réparties en deux poulesde quatre prennent part à ce tournoicouru par les scouts et les recruteursdes plus grandes équipes européennes,a ajouté la même source. L’ÉtoileLusitana, mise sur pied par la volontédes dirigeants sénégalais et portugaisau début des années 2000, a permis àtrois jeunes footballeurs sénégalais designer des contrats professionnels. Enplus du défenseur, Ibrahima Mbaye(Inter de Milan), les frères Camara,Pape Abdou (Valenciennes, France) etPape Demba (FC Sochaux, France)sont les deux anciens pensionnairesqui évoluent en Europe. L’académiesénégalaise a déplacé une délégationcomposée de 18 joueurs et trois enca-dreurs pour ce tournoi prévu du 28mars au 3 avril.

RUGBY - TOP 10 SÉNÉGALLes enjeux de la dernière journéeDernière journée du Top 10 Sénégal ceweek-end, les enjeux sont énormes avecles playoffs et playdows. Une journéede championnat de en deux temps,samedi 30 et dimanche 31 mars qui vadéterminer la suite du championnatpour de nombreuses équipes. Qui endemi-finale avec les Jambars ? Qui enplayoffs ? Qui en playdows ? Réponsesdès ce week-end !

SamediStade BA de Ouakam15h Caïmans -S'en-Fout-le-Score17h Tigres de Ouakam - Yoff Stade de Ndar, Saint-Louis15h Saint-Louis - Requins DimancheStade de la BA, Bel-Air15h ASFA - Yeumbeul 17h Jambars - Guédiawaye

BREVES

Baye Mandione (à gauche) et Papa Sow