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Morice Julien Enseignant : J.J. Barreau N° étudiant : 20504026 MARC AUGE – NON – LIEUX Introduction à une anthropologie de la surmodernité – édition le Seuil – 1992. Dans son ouvrage, Marc Augé affirme que le monde contemporain se caractérise par un certain nombre d’excès dont la finalité est celle de la surmodernité. En effet, une surabondance événementielle, spatiale et une individualisation naissante et à l’origine de profondes mutations dans notre société. Dans cet état de surmodernité se prolifèrent des espaces qui ne peuvent se définir ni comme identitaires, ni comme relationnels, ni comme historiques : se sont les non-lieux. Ils sont constitués par l’ensemble de nos installations de circulation, par nos moyens de transport, par nos centres commerciaux et par nos camps de transit. Les conséquences de la prolifération de ces derniers sont multiples car elles concernent à la fois l’individu dans son ego et dans son rapport avec la société. Ces non-lieux sont si profondément ancrés dans notre société que l’on peut considérer que l’individu moderne vit à temps partiel hors du territoire. Dans non-lieux, la question du corporel est omniprésente. En guise de prologue Marc Auger nous décrit la journée type d’un individu hypermoderne dont les habitudes et les gestes quotidiens n’ont rien en commun avec ses ancêtres. La notion de disjonction prend ici toute sa dimension car la nature semble totalement absente. C’est en analysant ensuite les causes de la surmodernité et en caractérisant les non- lieux, notions précédemment définies, qu’il nous transporte dans un nouvel univers des gestes et des habitudes dans lequel les avancés technologiques, qu’elle soient liées à la technique, telle que l’invention de l’automobile, ou à la communication, ont révolutionné nos attitudes corporelles. L’émergence de ces non-lieux introduit, selon Marc Auger la notion standardisation corporelle généralisée à l’échelle mondiale. Cela se résume à faire comme les autres pour être soi.

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MARC AUGE – NON – LIEUX – Introduction à une anthropologie de la surmodernité – édition le Seuil – 1992. Morice Julien Si non – lieux aurait pu être victime d’un des excès qui caractérise la surmodernité, à savoir l’accélération temporelle, il n’en est rien. Cet ouvrage de 1992 a même récemment servit de base à des recherches sur la surmodernité auxquelles Nicole Aubert, auteur de l’individu hypermoderne, Jean-Claude Kaufmann, sociologue, et M.Gaucher, ont participé.

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Morice Julien Enseignant : J.J. Barreau

N° étudiant : 20504026

MARC AUGE – NON – LIEUX – Introduction à une anthropologie de la

surmodernité – édition le Seuil – 1992.

Dans son ouvrage, Marc Augé affirme que le monde contemporain se caractérise par un

certain nombre d’excès dont la finalité est celle de la surmodernité. En effet, une

surabondance événementielle, spatiale et une individualisation naissante et à l’origine

de profondes mutations dans notre société.

Dans cet état de surmodernité se prolifèrent des espaces qui ne peuvent se définir ni

comme identitaires, ni comme relationnels, ni comme historiques : se sont les non-lieux.

Ils sont constitués par l’ensemble de nos installations de circulation, par nos moyens de

transport, par nos centres commerciaux et par nos camps de transit.

Les conséquences de la prolifération de ces derniers sont multiples car elles concernent

à la fois l’individu dans son ego et dans son rapport avec la société. Ces non-lieux sont

si profondément ancrés dans notre société que l’on peut considérer que l’individu

moderne vit à temps partiel hors du territoire.

Dans non-lieux, la question du corporel est omniprésente. En guise de prologue Marc

Auger nous décrit la journée type d’un individu hypermoderne dont les habitudes et les

gestes quotidiens n’ont rien en commun avec ses ancêtres. La notion de disjonction

prend ici toute sa dimension car la nature semble totalement absente.

C’est en analysant ensuite les causes de la surmodernité et en caractérisant les non-

lieux, notions précédemment définies, qu’il nous transporte dans un nouvel univers des

gestes et des habitudes dans lequel les avancés technologiques, qu’elle soient liées à la

technique, telle que l’invention de l’automobile, ou à la communication, ont

révolutionné nos attitudes corporelles. L’émergence de ces non-lieux introduit, selon

Marc Auger la notion standardisation corporelle généralisée à l’échelle mondiale. Cela

se résume à faire comme les autres pour être soi.

Si non – lieux aurait pu être victime d’un des excès qui caractérise la surmodernité, à

savoir l’accélération temporelle, il n’en est rien. Cet ouvrage de 1992 a même

récemment servit de base à des recherches sur la surmodernité auxquelles Nicole

Aubert, auteur de l’individu hypermoderne, Jean-Claude Kaufmann, sociologue, et

M.Gaucher, ont participé.

Si Marc Auger affirme que la surmodernité, est la cause de profondes mutations sur le

plan corporel, il omet cependant d’en dater le commencement. Il faut se référer aux

études de Jean-claude Kaufmann qui constate que ses grandes mutations ont commencé

à partir des années 60 avec l’émergence de l’individu au centre de soi.

A l’instar de Nicole Aubert, l’auteur constate la raréfaction des rituels religieux qui ont

longtemps conditionné nos attitudes corporelles. Cependant il n’en énonce pas les

causes, directement liées selon Nicole Aubert à l’existence d’un Dieu qui en quelque

sorte fait partie de soi, d’un Dieu prêt à l’emploi, qui finalement se passe d’artifice.

Enfin si dans non-lieux on constate une utilisation exponentielle des nouvelles

technologies de communication, on regrette qu’il n’ait pas développé cet aspect

notamment dans son analyse de la solitude, car elles conditionnent pourtant nos actions

au quotidien. Nous pouvons cependant nous référer à M.Gaucher qui pense que

l’individu moderne n’existe que dans la mesure où il est « branché », techniquement

parlant. Cela implique un bouleversement sans précédant dans ses habitudes gestuelles.

Malgré la nécessité de réactualiser les recherches de Marc Auger, il est indéniable que

son ouvrage non – lieux constitue une remarquable introduction à l’anthropologie de la

surmodernité. La porté de cet écrit, est immense y compris bien sûr, mais de manière

souvent implicite, en terme d’anthropologie corporelle.

A notre échelle on ne peut que constater cette mutation dans notre complexion

corporelle. Je pense, cependant que cette dernière est surtout conditionnée par les

nouvelles formes de communication à savoir la publicité, les médias, ainsi qu’à la

démocratisation de nouvelles technologies dans ce domaine qui bouleversent notre

lexique gestuel.