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JOURNAL DE CAMPAGNE Des assises sous le signe de l’optimisme 09 MOTS CROISÉS LA MÉCANIQUE VUE DES DEUX CÔTÉS DU RHIN 10 Les métaux au cœur de la révolution des matériaux Le magazine des chefs d’entreprise mécaniciens n ° 25 MARS 2013 MARCHÉS Bâtiment : un moteur de l’économie 19

MécaSphère n°25 - Mars 2013

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JOURNAL DE CAMPAGNE

Des assises sous le signe de l’optimisme 09

MOTS CROISÉS LA MÉCANIQUE VUE DES DEUX CÔTÉS DU RHIN 10

Les métaux au cœur de la révolution

des matériaux

Le magazine des chefs d’entreprise mécaniciens

n° 25MARS2013

MARCHÉS

Bâtiment : un moteur de l’économie 19

2 // MÉCASPHÈRE // MARS 2013 MARS 2013 // MÉCASPHÈRE // 3

POCLAIN HYDRAULICS 1-2Q_MECASPHERE 26/02/13 11:13 Page1

« Créer des liens entre nous »Bruno Machet, président de Mécafuture

D epuis ma prise de fonction en t a nt que président de Mécafuture, j’ai rendu visite à

cinq pôles de notre plate-forme méca-nicienne. Je compte poursuivre ce tour et rencontrer les présidents et les membres des bureaux des pôles res-tants (EMC2, Élastopole, PNB, Gospi), car mon objectif premier est de créer des liens entre nous. Pour beaucoup Mécafuture reste une entité un peu abstraite. Les échanges vont nous per-mettre de lui donner une réalité plus concrète.

Créer des liens commence toujours par mieux se connaître. Je suis frappé par notre diversité et notre richesse. Diversité et richesse des territoires, des partenaires impliqués dans les pôles, des projets. Mécafuture doit permettre de faire profiter à tous des idées innovantes développées au sein de notre réseau. C’est l’une des forces essentielles de notre plate-forme.

Créer des liens, communiquer les uns avec les autres doit également nous ouvrir à des échanges sur nos dévelop-pements concernant des thématiques communes. Là encore, je suis frappé de constater que nous travaillons sur des thèmes de recherche transverses. Nous pourrions mutualiser ces tra-vaux, mieux les coordonner autour de projets collaboratifs, non seulement pour avancer plus vite, mais aussi pour éviter de nous trouver en situation de concurrence sur des appels à projet. Je pense notamment à deux thèmes : la fabrication additive et les matériaux composites.

Dans le même esprit, nous poursui-vrons bien sûr le travail mené en amont avec le Cetim autour de la normalisa-tion et des appels à projet européens, afin d’y améliorer la participation des entreprises de nos pôles.

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Ce numéro de MécaSphère est édité par la FIM SALON

Innovation et attractivité des métiers au cœur d’Industrie 2013 ____________ 04

MÉTIERSSemaine de l’industrie : FIM et Cetim à la rencontre des jeunes _______________ 04

RÉGIONSRhône-Alpes : première région française de sous-traitance _____ 04-05

TROIS QUESTIONS À…Renaud Buronfosse, directeur des études stratégiques de la FIM « L’investissement devrait rebondir en 2013 » _____________________________________ 05

RÉGIONS"Économia" : quand donneurs d’ordre et fournisseurs se donnent rendez-vous ________________________________________ 06

N’oublions pas que Mécafuture est le relais hexagonal de Manufuture, la plate-forme technologique euro-péenne. Je souhaite que nous gagnions en efficacité en travaillant en amont sur les thématiques de recherche que nous souhaitons engager au niveau européen et en développant nos réseaux en Europe et dans le monde.

CMGM

TribuneSommaire

DOSSIER ___________________ 13-18

Les métaux au cœur de la révolution des matériauxet ses partenaires

« Je suis frappé par notre diversité et notre richesse. Diversité et richesse des territoires, des partenaires impliqués dans les pôles, des projets. Mécafuture doit permettre de faire profiter à tous des idées innovantes développées au sein de notre réseau. »

INTERNATIONALLe panorama 2013 de Coface __ 06-08

DÉCRYPTAGECICE : comment ça marche ? ________ 08

JOURNAL DE CAMPAGNE

Des assises sous le signe de l’optimisme ______________________________ 09

MOTS CROISÉSLa mécanique vue des deux côtés du Rhin. Interview croisée de Jérôme Frantz, président de la FIM et de Hartmut Rauen, membre du comité de direction du VDMA ___________ 10-11

MARCHÉSBâtiment : un moteur de l’économie ____________________________ 19

FINANCEMENTArnault Brédif, un chef d’entreprise convaincant _______________________________ 20

TECHNOLOGIEInnover ensemble __________________ 20-21

NORMALISATIONQuand norme et réglementation deviennent complémentaires _______ 21

MÉTIERS

Systèmes électroniques embarqués : un nouveau diplôme proposé par SUPii Mécavenir __________________________ 22

AGENDASalon/Sites /Ouvrage ___________________ 23

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GL Events pour guider, les parents d’élèves, les professeurs principaux, les conseillers d’orien-tation et les enseignants de découverte profes-sionnelle des académies de Lyon et Grenoble. Il s’agit de leur montrer concrètement les pièces fabriquées par l’industrie et leur utilisation dans les produits de haute technologie que les jeunes connaissent bien : téléphone por-table, tablette numérique… Au minimum, un parcours quotidien permettra de découvrir les compétences et produits d’entreprises expo-santes. Ces dernières mobiliseront leur service ressources humaines pour expliquer leur his-toire et leur savoir-faire. La FIM accueillera les participants sur l’espace qu’elle partage avec le Symop et le Cetim. Elle assurera la promo-tion de la mécanique et de ses métiers tout en diffusant les outils qu’elle a développés pour présenter la mécanique aux jeunes.

ANIMATION AUTOUR D’UNE MAQUETTE D’HÉLICOPTÈREAutre point fort qui devrait attirer les jeunes, Eurocopter, invité d’honneur du salon, propo-sera, en partenariat avec le Symop, une anima-tion autour d’une maquette d’hélicoptère et des pièces mécaniques qui la composent. L’équipe des ressources humaines du groupe sera pré-sente sur le stand. En effet, Eurocopter devrait embaucher 700 personnes en 2013. Rappelons que la FIM, le Cetim et le Symop seront réunis sur un même espace. Une par-ticipation collective pour porter des messages communs autour d’un slogan : « Industries mécaniques : vecteurs de votre compétitivité ». Rendez-vous individuels avec les experts de la FIM, moments d’échanges et de convivialité rythmeront le salon.

l’Europe du Nord et l’Europe du Sud ; la proxi-mité d’importants marchés ; une population jeune et active bien formée ; un fort potentiel de recherche et d’innovation. Ainsi, les industries mécaniques y disposent de 4 grands centres techniques* et sont impliquées dans 4 des 15 pôles de compéti-tivité que compte la région : Plastipolis, Axe-lera, Arve Industries et ViaMéca. Au sein des pôles de compétitivité rassem-blés sur la plate-forme Mécafuture, les PME peuvent structurer leur approche et obtenir des financements tels que le F2i (fonds de dotation pour l’innovation industrielle) créé par l’UIMM, la FIM et la FIEEC**. »

FAVORISER LES PARTENARIATS AVEC LES DONNEURS D’ORDRELa région Rhône-Alpes est la première région française pour la sous-traitance industrielle, avec notamment la plus forte concentration mondiale de l’industrie du décolletage dans la Vallée de l’Arve (Haute-Savoie) : 300 entre-prises fédérées au sein du pôle Arve Industries.La FIM cherche à favoriser les partenariats avec les donneurs d’ordre. « Il faut changer de vocabulaire, estime Céline Hugot, présidente du Conseil régional FIM Rhône-Alpes. En Allemagne, on ne dit pas sous-traitant mais Zusammenarbeit (Travailler ensemble). Colla-borer très en amont des projets pour élaborer un design commun facilite l’innovation et per-met souvent d’optimiser les coûts et les délais de réalisation. »La FIM Rhône-Alpes a engagé plusieurs actions en ce sens :• Un groupement de marchés avec Equip’Agro

le réseau des fournisseurs du marché agro-alimentaire de la région, en partenariat avec Expansion 42, l’Agence du Développement

Économique de la Loire et Alimentec. • Une convention d’affaires organisée en

novembre 2012 à Saint-Étienne par le pôle de compétitivité mécanique ViaMéca, en étroite coopération avec la FIM et le Cetim pour favoriser l’accès des mécaniciens au marché nucléaire tel qu’ITER.

• Le programme Stratégie PME Acamas. • La découverte de grands comptes (Sanofi

Pasteur, Bosch Rexroth…) à l’occasion des conseils régionaux de la FIM.

RENDRE L’INDUSTRIE "SEXY"Autre axe fort de la politique de la FIM dans la région : l’attractivité des métiers et la for-mation. Comme le souligne Céline Hugot, « le nerf de la guerre, c’est bien de donner envie aux jeunes de s’engager dans l’industrie. Il faut donc la rendre " sexy " pour recruter. »Entre autres initiatives, « au sein du Conseil régional Rhône-Alpes, j’anime personnellement un groupe de travail qui réfléchit sur la gestion

des ressources humaines de la mécanique et l’amélioration de l’image de nos métiers », note Yves Fiorda, vice-président de la FIM en charge de la formation et de l’action régionale.

CHIFFRES CLÉS• Superficie de 43 698 km2

• 6 222 045 habitants• 24 000 étudiants• 2ème région française et 6ème région de l’Union européenne en matière de PIB (187

milliards d’euros)• Taux de chômage : 8,6 % (9,6 % de moyenne nationale)• 12,5 % du potentiel industriel national• 20 % de la mécanique française

*Le Centre technique des industries mécaniques à Saint-Étienne, le Centre technique de l’industrie du décolletage en Haute-Savoie, l’Institut de Soudure à Saint-Priest et le Centre technique des industries thermiques et aérauliques à Lyon.**Fédération des industries électriques, électroniques et de communication.

MécaSphère : Globalement comment jugez-vous l’année 2012 pour la mécanique ? Renaud Buronfosse : Les industries méca-niques s’en sortent plutôt bien puisque leur chiffre d’affaires progresse de 2,8 %, alors que le PIB de notre pays est resté stable. Ce qui leur permet de retrouver le niveau de 2007. Mais il ne faut pas se voiler la face, cette croissance résulte surtout du bon pre-mier semestre. Au second, à l’exception de quelques rares secteurs, les prises de com-mandes se sont réduites.À l’international, c’est un peu le même sché-ma. Les entreprises mécaniciennes ont glo-balement progressé de 2,9 % par rapport à 2011, mais on constate un léger décrochage au dernier trimestre, lié au ralentissement de l’économie mondiale.

M. : Comment se situe la mécanique française dans le monde ? R. B. : Nous restons au 6ème rang mondial derrière la Chine, les États-Unis, le Japon, l’Allemagne et l’Italie. Globalement la méca-nique française a connu une croissance

supérieure à la moyenne européenne. Ce qui nous pénalise, ce sont les exportations qui progressent moins vite que celles de l’Allemagne, mais qui ont rejoint le niveau de l’Italie.

M. : Comment se présente l’année 2013 ?R. B. : Dans une économie française dont les prévisions de croissance sont de plus en plus basses, voire négatives, l’activité des industries mécaniques devrait rester au même niveau que celui de l’année précé-dente. Mais la situation n’est pas uniforme. Certains secteurs devraient continuer de soutenir les entreprises de mécanique. Je pense à l’aéronautique, l’énergie, le ferro-viaire et l’agriculture.Enfin, malgré des contraintes fortes de financement, l’investissement devrait rebondir en 2013 (+ 3 %), ce qui augure d’une meilleure année 2014 pour la méca-nique.

e TROIS QUESTIONS À

RENAUD BURONFOSSE, directeur des études stratégiques de la FIM

« L’investissement devrait rebondir en 2013 »

SALON

Innovation et attractivité des métiers au cœur d’Industrie 2013Du 16 au 19 avril 2013, 20 000 visiteurs sont attendus sur le salon Industrie à Eurexpo Lyon. Le salon est une occasion de présenter la richesse des métiers de la mécanique notamment aux jeunes.

Innovation et formation : depuis 2011, le salon Industrie porte ces deux valeurs qui témoignent de la vitalité de l’industrie. L’édi-tion 2013 poursuit sur cette lancée, avec 850 exposants, soit 15 % de plus qu’en 2011 et une centaine d’innovations présentées.« Nous souhaitons mettre encore plus l’accent sur l’attractivité des métiers industriels, en sensibilisant les jeunes très en amont, insiste Sébastien Gilet, directeur du salon. Nous vou-lons donner aux jeunes de 3ème et aux lycéens l’envie de s’orienter vers la mécanique et sus-citer de la fierté chez les parents de ceux qui suivent cette voie, comme en Allemagne. »

UN PARCOURS QUOTIDIENPour ce faire, une sensibilisation a été faite auprès des collèges et des lycées de la région. En partenariat avec la FIM, le Symop, l’Onisep et Ingénieurs et Scientifiques de France, des parcours sur le salon seront organisés par

! Parmi les thématiques phares du salon Industrie Lyon 2013 : la formation.

! Céline Hugot, présidente du Conseil régional FIM Rhône-Alpes.

MÉTIERS

Semaine de l’industrie : FIM et Cetim à la rencontre des jeunesPlonger les jeunes collégiens et lycéens dans l’univers de la mécanique : la FIM et le Cetim renouvellent leur action en régions, à l’occasion de la 3ème édition de la Semaine de l’industrie du 18 au 24 mars. Le principe : faire intervenir un délégué régional du Cetim et un industriel mécanicien dans une classe pour présenter aux jeunes les métiers de la mécanique au travers du quiz pédagogique et ludique « La mécanique au cœur de la vie » lancé par les deux partenaires en 2012. Cet outil pédagogique présente la mécanique au travers de cinq thématiques : emploi, sec-teurs, métiers, produits et environnement. Il rassemble plus de 30 questions et de nom-breuses interviews et vidéos de portraits de métiers pour comprendre leur richesse et les technologies proposées par cette industrie. Huit régions sont concernées : Champagne-Ardennes, Picardie, Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes, Limousin, Auvergne, Normandie et Franche-Comté. En 2012, l’opération avait touché 1 000 collégiens et lycéens et per-mis de renforcer ou de créer des liens avec le monde éducatif en régions.

RÉGIONS

Rhône-Alpes : première région française de sous-traitanceFavoriser les partenariats avec les donneurs d’ordre. La FIM Rhône-Alpes a engagé des actions pour renforcer la position des sous-traitants dans cette première région mécanicienne de France.

22 050 entreprises, 102 000 salariés, 18 milliards d’euros de chiffre d’affaires dont 47 % à l’exportation : Rhône-Alpes est la pre-mière région mécanicienne de France. Il faut dire que la région dispose de sérieux atouts : son positionnement stratégique entre

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RÉGIONS

"Économia " : quand donneurs d’ordre et fournisseurs se donnent rendez-vousQuinze rendez-vous en moyenne avec des grands donneurs d’ordre en deux jours. Organisé par les CCI de Franche-Comté et d’Alsace, en partenariat avec les comités mécaniques des deux régions, "Économia" s’impose comme un rendez-vous d’affaires important de la sous-traitance industrielle.

Les 22 et 23 mai prochains, à l’Axone de Montbéliard, les CCI de Franche-Comté et d’Alsace proposent la 8ème édition d’"Économia", les rendez-vous d’affaires des solutions de sous-traitance industrielle. Objectif de cette convention d’affaires orga-nisée en partenariat avec les comités méca-niques des deux régions : mettre en relation une centaine de grands donneurs d’ordre avec des fournisseurs capables de répondre à leurs attentes. « Les rendez-vous sont tous qualifiés, insiste Nadine Lods-Mercier, chef de projet à la CCI de Franche-Comté. Nous recherchons sur le territoire des profils de fournisseurs correspondant aux demandes des donneurs d’ordre. »

PLUS DE 10 000 RENDEZ-VOUS ORGANISÉSDepuis 1998, plus de 10 000 rendez-vous ont été organisés. Pour les donneurs d’ordre (acheteurs, responsables de bureaux d’études, de maintenance…), "Économia" est un moyen de gagner du temps. Pour les fournisseurs, et notamment les plus petits, c’est une occasion inespérée de prendre un premier contact avec des entreprises leaders de leur secteur. Zodiac, Bosch, General Electric, Alstom, CEA, Bom-bardier, Safran, PSA…, "Économia" attire du beau monde. « Encore faut-il assurer un suivi commercial, observe Nadine Lods-Mercier. Les retombées ne sont pas toujours immédiates. »Nouveauté de cette édition 2013, elle est organisée dans le cadre de FilAuto 2015, un projet ambitieux financé et soutenu par le Pro-gramme d’Investissement d’Avenir, destiné à doper la compétitivité des entreprises de la filière automobile en Alsace et Franche-Comté.

« Ce qui ne veut pas dire que tout tournera autour de l’automobile, prévient Nadine Lods- Mercier. Nous attendons des donneurs d’ordre de tous les secteurs industriels : aéronautique, médical, énergie, agroalimentaire, ferroviaire, matériels agricoles, instruments de mesure… » De tous les secteurs, mais aussi de plusieurs pays européens avec, en 2013, un accent mis sur la Suisse et l’Allemagne.

CONTACTInscriptions en ligne : [email protected]@franche-comte.cci.fr

INTERNATIONAL

Le panorama 2013 de CofaceUne zone euro toujours en récession, les BRIC* qui retrouvent le chemin d’une croissance soutenue, la bonne surprise de l’Indonésie et des Philippines. Retour sur les faits marquants du colloque Risque Pays 2013 organisé par Coface le 22 janvier dernier.

La poursuite de la détérioration de l’acti-vité au premier semestre, une éventuelle amélioration au second. C’est ainsi que Coface

prévoit l’année 2013 dans la zone euro. Même si la crise financière semble résolue, la crise économique persiste avec la poursuite de la récession (- 0,1 %). Dans ce contexte, les entreprises demeurent très fragiles. « L’aug-mentation des impayés est un signe qui ne trompe pas, constate Julien Marcilly, éco-nomiste à Coface. Nous n’envisageons pas d’amélioration dans ce domaine au premier semestre 2013. »Les politiques de restriction budgétaire et la consommation des ménages en berne ont une conséquence directe sur la demande. Si le patrimoine et le taux d’épargne des ménages restent relativement élevés, la montée du chô-mage et les incertitudes pèsent sur la consom-mation. Mais la situation dans la zone Euro n’est pas uniforme. Coface anticipe une récession marquée en Italie et en Espagne au point de déclasser leur évaluation. L’Allemagne devrait connaître la croissance et la France subir une récession de - 0,2 %.

BRIC : RETOUR D’UNE CROISSANCE SOUTENUE« Les BRIC vont bénéficier de l’effet des poli-tiques monétaire et budgétaire expansion-nistes mises en œuvre en 2012, estime Julien Marcilly. Ces États disposent de marges de manœuvre car leurs dettes publiques sont moins importantes que celles des pays déve-loppés. » À cela s’ajoute la dynamique de leur marché intérieur portée par la hausse des revenus et le développement continu de la classe moyenne. La Chine devrait croître de 8,5 %. Le Brésil pourrait retrouver une croissance l l l

! "Économia" organise des rendez-vous qualifiés pour les grands donneurs d’ordre.

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Quelles sont les activités principales de votre entreprise ? Sur le site de Forbach, nous avons une fonderie d’aluminiumainsi qu’une fabrication de rotors et de stators pour nos moteurs électriques. A Haguenau, nous usinons des pièces mécaniques qui entrent dans la fabrication de nos motoréducteurs.Tous ces composants sont ensuite assemblés sur commandedans l’usine logistique pour la fabrication de motoréducteurs.Parallèlement, nos centres de montage rapide, appelés « DriveTechnology Center », assurent la commercialisation de nos produits, le support technique, mais aussi la formation de nosclients, la maintenance de nos produits et l’activité de montagerapide. Nos clients bénéficient d’un service 24h/24 pour répondre à leurs besoins d’assistance technique ou de fourniture de matériels de jour comme de nuit, dans les plusbrefs délais.

Quelle est la différence entre l’usine logistique et les centresde montage rapide ?Notre usine logistique répond au besoin du marché dans desdélais standards qui sont de l’ordre de 2 à 3 semaines. Mais ilarrive que nos clients aient besoin de délais spécifiques : noussommes alors à même de leur fournir des motoréducteurs dansla semaine, voire sous 48h ou même dans la journée, selon lesbesoins identifiés. On peut donc dire que nos centres de montage rapide sont là pour assurer du délai court et nos usinesdu délai classique.

Quels sont les points forts de SEW-USOCOME ?Nous sommes particulièrement attachés à l’efficacité de notreservice client. Nous souhaitons non seulement fournir des pro-duits de qualité, et nous sommes d’ailleurs reconnus pour cela,mais le panel de nos services et notre respect des délais impartisfont aussi l’unanimité auprès de nos clients. Ainsi, aujourd’hui,grâce à la qualité de nos services et de nos produits, et au respect des délais, nous sommes le numéro un, de manièreindiscutable, tant sur le plan national qu’international.

Que pouvez-vous nous dire sur votre systèmed’entrainement mécatronique « Movigear® » ?MOVIGEAR® est une unité d’entraînement totalement intégrée,combinant de manière innovante le réducteur mécanique, lemoteur électrique et le variateur électronique qui procure à cesystème d’un genre totalement nouveau, outre des fonctionnalités

de vitesse variable, toutes les fonctions d’automatismes et dedialogue réseau indispensables au « Motion Control » moderne.L'électronique, elle aussi, profite pleinement de cette intégration,qui rationalise et réduit au strict minimum les connexions avecle moteur et confère au MOVIGEAR® un label d'excellencepour son niveau de compatibilité électromagnétique. Côté alimentation, les concepteurs du MOVIGEAR® ont aussi jouél'atout de l'intégration en choisissant de véhiculer la puissanceet les signaux de commande dans un seul et même conducteur(protocole SNI). C'est plus simple pour les concepteurs et beaucoupplus rapide pour la mise en œuvre. Ajoutez à cela que, de parleur conception optimisée et la technologie synchrone, ces unitésmécatroniques ont une consommation électrique nettement inférieure et l'on comprend tout l'intérêt que présente leconcept MOVIGEAR® à une époque où l'impact des coûts énergétiques devient crucial dans le choix des équipements productifs des entreprises.

Avez-vous des projets d’extension ?Nous avons effectivement deux nouveaux projets d’implantationsur le territoire français. L’un, en Alsace, à Brumath, où nousavons acquis un terrain de 12 ha et sur lequel nous allons bâtirune usine d’environ 30.000 m², représentant un investissement de40.000 millions d’euros. Ce site, dédié au montage de motoréducteurssera opérationnel dès 2014. L’autre projet concerne la construc-tion d’un nouveau Drive Technology Center en région lyonnaise,où nous venons d’acquérir à cet effet un terrain de 9500 m².L’inauguration est prévue pour début 2015.n

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Leader mondial sur le marché des systèmes d’entraînement, SEW-USOCOMEest la filiale française d’un groupe familial d’origine allemande, implantée enFrance depuis 1959. Largement représentée au niveau international, ellecompte aujourd’hui, en France, deux usines de fabrication, basées respecti-vement à Haguenau (67) et Forbach (57), et une usine dite « logistique », dé-diée à l’assemblage de ses produits à Haguenau. De plus, cinq centres demontage rapide établis en régions renforcent sa présence au plus proche deses clients. Services, produits, délais, management, rien n’est laissé au hasarddans cette entreprise, dont la philosophie est d’« être à la fois très proche deses clients tout en parlant un langage mondial ».

SEW-USOCOME : une réflexionmondiale pour une action locale

Jean-Claude REVERDELLDirecteur CommercialSEW-USOCOME

Le groupe SEW en chiffres : CA de 2,4 milliards pour l’année 2011-2012

• Au niveau international :- 14 000 salariés- 15 usines de production- 76 centres de montage- implantation dans 45 pays

• Au niveau national :- 1900 salariés- 2 usines de production- 1 usine logistique- 5 Drive Technology Centers

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8 // MÉCASPHÈRE // MARS 2013

robuste de 3,4 % (contre 1,1 % en 2012), grâce à sa politique de baisse des taux d’intérêt et de relance budgétaire. Le secteur manufacturier (notamment l’auto-mobile) souffre toujours du niveau élevé de la devise brésilienne qui freine les exporta-tions. En décembre dernier, l’Inde a engagé des réformes pour libéraliser le secteur de la distribution, ce qui devait permettre l’arri-vée de capitaux étrangers. Sa croissance devrait légèrement progresser de 5,5 à 6 %. Mais sur ce pays pèsent encore le poids de la dette publique et un climat peu propice aux réformes.

Enfin, la croissance en Russie devrait être modérée, passant de 3,5 % en 2012 à 3 % cette année. Le pays reste trop dépendant du pétrole et doit engager une politique de diver-sification économique.

DE NOUVEAUX ÉMERGENTSCoface a identifié deux nouveaux émergents qui présentent de belles perspectives : l’Indo-nésie voit son évaluation améliorée, tandis que celle des Philippines est placée sous sur-veillance positive. Ces deux pays sont très peu soumis au ralentissement économique mon-dial, car la part des exportations dans leur PIB est très faible. Ce n’est pas le cas des pays émergents les plus exposés à la zone Euro. Ainsi, la Tchéquie et la Slovénie voient leur évaluation placée sous surveillance négative.

* Brésil, Russie, Inde, Chine

CICE : comment ça marche ?Tout ce qu’il faut savoir sur le Crédit impôt compétitivité et emploi par la direction des affaires fiscales de la FIM.

Qu’est ce que le CICE ? En vigueur depuis le 1er janvier 2013, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) vise à améliorer la compé-titivité des entreprises. Il s’agit d’un avan-tage fiscal qui concerne les entreprises employant des salariés, sous la forme d’une réduction de l’impôt à acquitter en 2014 au titre de l’exercice 2013.

Qui est concerné ?Sont concernées toutes les entreprises employant des salariés dont la rémuné-ration est inférieure ou égale à 2,5 fois le SMIC, y compris celles dont le bénéfice est exonéré transitoirement (zones franches urbaines, zones de revitalisation rurale, entreprises nouvelles, jeunes entreprises innovantes…).

Comment le calculer ?Le taux du crédit d’impôt est de 4 % pour les rémunérations versées en 2013 et de 6 % à compter de 2014.Il porte sur les rémunérations versées aux salariés au cours d’une année civile pour les salaires qui n’excèdent pas 2,5 fois le SMIC. Il est calculé sur la base de la durée légale de travail, augmentée le cas échéant des heures complémentaires mais sans tenir compte des majorations.Pour les salariés qui ne sont pas à temps plein ou qui ne sont pas employés sur toute l’année, la durée de travail prévue au contrat est prise en compte pour le calcul.L’assiette du CICE porte sur les rémunéra-tions qui servent au calcul des cotisations patronales de sécurité sociale (salaires de base, primes, indemnités de congés payés, avantages en nature…).Les rémunérations éligibles doivent être des dépenses déductibles du résultat imposable à l’IS (Impôt sur les sociétés) ou à l’IR (Impôt sur le revenu) dans les condi-tions de droit commun.

Comment le déclarer ?Le CICE se déclare d’abord au fil de l’eau sur la déclaration URSSAF. Pour le reste

son mécanisme est très proche de celui du CIR.

Comment l’imputer ?Le crédit d’impôt sera imputé l’année n+1 sur l’IS dû par l’entreprise au titre de l’an-née des dépenses (année n) et, en cas d’ex-cédent, il sera imputable sur l’impôt dû au titre des trois années suivantes et le solde éventuel sera restituable à la fin de cette période (n+4).Par exception, l’excédent de crédit d’im-pôt sera restituable en n+1 pour les PME selon la définition communautaire (PME autonomes répondant à certaines condi-tions), les jeunes entreprises innovantes, les entreprises en difficulté et les entre-prises nouvelles.

Comment le préfinancer ?En 2013, l’entreprise peut céder sa créance en germe de CICE à un établissement de crédit. Elle ne pourra alors imputer sur son impôt que la partie de la créance non cédée.

PLUS D’INFOS

Le ministère de l’Économie et des Finances a mis en ligne un simulateur de calcul du CICE : • http://www.economie.gouv.fr/ma-competitivite/simulateur-credit-dimpot-pour-competitivite-et-lemploi

Le résumé du ministère :• http://www.economie.gouv.fr/ma-competitivite/quest-que-credit-dimpot-pour-competitivite-et-lemploi

Le projet d’instruction :• http://bofip.impots.gouv.fr/bofip/8437-PGP.html

e DÉCRYPTAGE

« Les BRIC vont bénéficier de l’effet des politiques monétaire et budgétaire expansionnistes mises en œuvre en 2012. Ces États disposent de marges de manœuvre car leurs dettes publiques sont moins importantes que celles des pays développés. »Julien Marcilly, économiste à Coface

Le 6 février, les 1ères Assises So Mécanique ont rassemblé plus

de 400 personnes à la CCI de Paris. Une belle démonstration du

dynamisme et de l’enthousiasme des mécaniciens.

Des assises sous le signe de l’optimisme

MICRO TROTTOIR

Nicolas Godefroy, Actemium-Vinci

Énergies« Ces assises témoignent d’un vrai optimisme

qui contraste avec le discours ambiant. Savoir

cultiver l’optimisme et le partager : c’est l’une des

clés du succès pour tout entrepreneur. »

Gérard Binoche, ancien pdg de Kremlin

« Je suis fondamentalement mécanicien, je passe

ma vie dans la mécanique. La France a la chance

d’avoir une industrie mécanique vigoureuse

malgré les vicissitudes. La journée d’aujourd’hui

en témoigne. »

Sandrine Germain, gérante de CST, Bois,

Fibre, Aciers« Le débat de la 2ème table ronde sur la

coopération entre grandes entreprises et TPE

m’a intéressé. Je viens de créer mon entreprise

après 18 mois d’incubation. J’ai déposé deux

brevets sur un système qui permet de réaliser des

constructions en bois et en acier, une technologie

qui existe en Chine depuis la nuit des temps. »

Jean-Jacques Laurent, pdg d’André Laurent

« Ces assises ont permis de faire passer des

messages très dynamiques. Elles m’ont confirmé

dans mes choix stratégiques puisque j’ai

basé le développement de mon entreprise sur

Les tables rondes• « Territoires et international », avec Michel

Dancette, directeur de la RSE et de l’innovation

chez Fives, Jean-Yves Gilet, directeur du FSI

(Fonds stratégique d’investissement) et Sylvie

Guinard, pdg de Thimonnier.

• « Innovation et créativité » avec Laurent

Carraro, directeur général de l’ENSAM (École

nationale supérieure d’arts et métiers),

Bertrand Neuschwander, directeur général

adjoint du groupe SEB et Bernard Sahla,

directeur de la recherche et développement du

groupe EDF.

« Nous sommes des passionnés et nous

voulons transmettre notre passion. Je

suis persuadé que nous sommes, nous

mécaniciens, l’avenir du monde. » C’est

par ces mots que Jérôme Frantz, président

de la FIM, a conclu les premières Assises So

Mécanique qui ont rassemblé plus de 400

personnes à la CCI de Paris.

Ce mercredi 6 février 2013, il flottait

comme un parfum d’optimisme, voire

d’enthousiasme, que les propos de Jérôme

Frantz traduisent bien : il faut transmettre

aux générations futures la passion qui fait

la qualité internationalement reconnue des

produits et des machines de la mécanique

française ; la mécanique est au cœur des

enjeux démographiques et environnemen-

taux de la planète.L’après-midi a été marquée par l’inter-

vention d’Arnaud Montebourg, ministre

du Redressement productif qui a rendu

hommage aux PME mécaniciennes « ces

invisibles qui font l’histoire et la géogra-

phie d’une industrie qui ne demande qu’à

croître et à embellir ».

Le ministre a également évoqué la ques-

tion de la compétitivité des entreprises,

soulevée auparavant par Pierre Gattaz, le

président du GFI (Groupe des fédérations

industrielles). Deux tables rondes (voir ci-contre) ont per-

mis d’aborder deux facteurs essentiels de

compétitivité : le développement à l’inter-

national et l’innovation.

Enfin, l’écrivain et responsable des activi-

tés innovation et créativité au CEA, Miguel

Aubouy, a littéralement captivé l’auditoire

en dressant, tout en finesse, un fascinant

portrait de l’innovateur. De son côté, le phi-

losophe, Raphaël Enthoven s’est interrogé

sur la désuétude imméritée de la méca-

nique, pour conclure : « Être mécanicien,

c’est essentiellement être créateur. Et si la

mécanique était un art vivant ? ».

l’innovation et la croissance à l’exportation qui

représente un tiers de mon chiffre d’affaires. »

Josselin Petiot, ingénieur maintenance

chez EDF« Je suis un passionné de mécanique, je ne

peux pas vivre sans, et j’aimerais faire partie

de ce monde. J’ai trouvé ces Assises très riches

culturellement. Compétitivité, reconquête

industrielle, innovation… tous les grands thèmes

qui concernent l’industrie ont été abordés. Je suis

venu ici chercher du sens, je n’ai pas été déçu. »

Visionnez les vidéos des Assises sur :

www.bienplusqu1industrie.com

Coface évalue comment le comportement de paiement des entreprises est influencé par les perspectives économiques, financières et politiques du pays, ainsi que par l’environnement des affaires. Les évaluations Coface portent sur 158 pays et sont disponibles sur www.coface.fr.

Qu’est-ce que l’évaluation Coface ?

MARS 2013 // MÉCASPHÈRE // 9

n Des intervenants de qualité se sont succédés à la tribune de ces 1ères Assises de la

mécanique qui ont rassemblé plus de 400 personnes. De gauche à droite : Jérôme Frantz,

président de la FIM, Raphaël Enthoven, philosophe, Pierre Gattaz, président du directoire

de Radiall et président du GFI, Miguel Aubouy, responsable des activités innovation et

créativité au CEA et écrivain, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif.

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10 // MÉCASPHÈRE // MARS 2013 MARS 2013 // MÉCASPHÈRE // 11

La mécanique vue des deux côtés du Rhin

MécaSphère : Quelles sont les perspectives économiques en 2013 pour vos industries mécaniques respectives ?Hartmut Rauen : Nous tablons sur une poursuite de la croissance de la production de l’ordre de 2 %. Jusqu’en novembre 2012, les commandes ont affiché un recul de 4 % en glissement annuel. Ce n’est qu’à partir de septembre et octobre, que la tendance s’est inversée avec une progression par rapport à l’année passée. Mais différents indicateurs montrent que le climat est plus favorable depuis quelques mois. En outre, selon différentes prévisions, le PIB de la plupart des pays clients de la construction mécanique et

d’équipements allemande devrait de nouveau progresser en 2013. Si la conjoncture mondiale devait continuer à se dégrader au cours des prochains mois, cela ne devrait pas avoir d’impact sur la construction mécanique et d’équipements en Allemagne.Alors que l’on mise sur une stagnation au niveau local, les perspectives pour les activités à l’étranger sont plus positives. La majorité des marchés américains – notamment celui des États-Unis – devrait afficher des performances positives. La fédération VDMA table aussi, en termes d’expor-tations allemandes de machines, sur de bons résultats dans un grand nombre de pays asiatiques et en Chine.

Jérôme Frantz : La mécanique f rançaise a connu un ralen-tissement au cours du dernier trimestre 2012. En particulier la transformation des métaux qui a subi la baisse d’activité dans l’au-tomobile liée à des phénomènes de stockage et restockage qui perturbent cette f ilière travail-lant en f lux tendu. À l’inverse,

la demande de l’aéronautique n’arrive pas à être satisfaite, faute d’acteurs et de compétences suf f isants. Nos mécaniciens doivent apprendre à travailler pour plusieurs secteurs. En 2013, i l existe un r isque de tassement de l’activité, car les incertitudes économiques conduisent nombre d’industriels à reporter des projets. Mais si la conf iance revient, nous pour-rions assister à un retournement de conjoncture. À l’international, nous devons être à l’écoute de nos collègues du V DM A qui é voquent un ralentissement en Allemagne. De même, les diff icultés de la zone Euro pourraient avoir des conséquences sur les pays émer-gents, même s’il est diff icile de savoir quand la mécanique serait impactée. Les États-Unis continuent à se rééquiper, ce qui profite à la machine-outil française. Les BRIC présentent un bon taux d’activité notamment l’Inde et la Chine. Et il ne faut pas oublier certains pays qui explosent comme le Mexique. Mais la période reste incertaine. Je n’ai jamais connu une telle instabilité.

M. : Quelles sont les actions ou mesures que devrait prendre la Commission européenne pour favoriser le développement de la mécanique et permettre à la technologie européenne de garder une longueur d’avance ?J.F. : N’oublions jamais que l’addi-tion des 5 premières économies

Mots croisés

LES PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES, les actions de l’Union européenne en faveur de l’industrie, et les actions pour attirer les jeunes vers l’industrie : échanges de points de vue entre Hartmut Rauen, membre du comité de direction du VDMA (Fédération allemande de la construction mécanique et d’équipements) et Jérôme Frantz, président de la FIM.

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mécaniciennes européennes représente autant que la méca-nique américaine et japonaise réunie. Dans certains secteurs de l’industrie, les grands donneurs d’ordre sont allemands, dans d’autres, ils sont français. Nous devons donc t irer les consé-quences de cette imbrication de nos industries et être capables de porter les mêmes messages auprès de l’Union européenne. Cela commence à se faire.Nous attendons de l’Union euro-péenne qu’elle mette un terme aux distorsions de concurrence, liées notamment aux différences de taxation des produits à l’im-portation. Il est indispensable de mettre en œuvre un principe de réciprocité entre les pays avec lesquels nos échanges sont les plus importants. Il n’est pas acceptable que nos industriels soient écartés d’appels d’offres publ ics dans cer ta ins pays, alors que les entreprises de ces pays ont le droit de concourir en Europe.

H.R. : I l est pr imordial que la Commission européenne soutienne l’industrie en Europe. Le communiqué politique de la Commission visant, d’ici 2020, à augmenter de 20 % la part de l’industrie dans la valeur ajoutée brute en Europe est un signal positif. Pour atteindre cet objectif, des efforts seront nécessaires aux niveaux national et européen. Mais attention, cela ne doit pas être synonyme d’intervention supplémentaire de l’État ! L’augmentation des subventions ou le cloisonne-ment du marché européen serait complètement inadapté. L’Union européenne doit avant tout renforcer la compétitivité globale et l’innovation des entreprises européennes, ce qui nécessite de réduire les contraintes adminis-

tratives et de renforcer le marché intérieur.

M. : Quelles sont les actions mises en œuvre par vos industries pour attirer les jeunes talents dans la mécanique ?H.R. : En Allemagne, nous béné-ficions d’un système de formation "double" : en plus de leur forma-tion, les jeunes acquièrent une ex pér ience professionnel le dans des entreprises du secteur de la mécanique par exemple. Cela permet aussi de réduire les déscolarisations et d’augmenter le niveau d’intégration dans la vie professionnelle. Ce système explique notamment le faible taux de chômage chez les jeunes en Allemagne.Le secteur de la construction de machines et d’équipements propose aux jeunes des manières très différentes de se familiariser avec les technologies. Très jeunes, les enfants peuvent découvrir le monde du travail en jouant au train à l’école. Il existe une colla-boration entre les apprentis et les maternelles qui permet de sensi-biliser les enfants à la technique. Les entreprises ont pour habitude de collaborer avec les établisse-ment scolaires (maternelles et primaires). Pendant leurs études ou forma-tions professionnelles, les jeunes peuvent échanger avec des indus-triels sur des salons spécialisés comme la Foire de Hanovre, Agri-technica, Bauma, etc. Les offres du secteur de la cons-truction en matière de formation supérieure vont des thèses de "bachelor" et master aux stages jusqu’aux bourses d’études et formations doubles. Ce système permet aux entreprises de fidéliser les jeunes avant de les embaucher dès qu’ils sont diplômés. En outre, les entreprises mettent en place des contrats d’apprentissage avec

Cette année encore à la Foire de Hanovre du 8 au 12 avril, la FIM portera les couleurs de la mécanique française sur le pavillon français organisé par Ubifrance (Pavillon Sous-traitance - Hall 4). Cette participation au plus grand forum technologique de l’industrie dans le monde s’inscrit dans le programme ambitieux que la FIM s’est fixé pour 2013 : accompagner les entreprises

françaises mécaniciennes dans toutes les grandes manifestations du secteur en France et à l’international, en leur proposant des actions ciblées et adaptées à leurs spécificités. Plus de 110 actions collectives sélectionnées par la FIM et ses syndicats figurent au programme d’Ubifrance avec qui une convention a été signée.

La FIM sur le pavillon français de Hanovre

les grandes écoles et favorisent l’expérience pratique pendant les études. Les candidats ont ainsi la possibi-lité de travailler et d’approfondir un thème défini par l’entreprise et de commencer une carrière paral lèlement à leur cursus universitaire.

J.F. : En France, l’industr ie souf fre d’un déf icit d’image. La campagne "La mécanique en France, bien plus qu’une industrie" vise à la changer, en commençant par convaincre les mécaniciens eux-mêmes de leur talent. Cette campagne s’étale sur trois ans et nous espérons qu’elle contribuera à attirer des jeunes vers nos métiers. Nous voulons leur montrer que la mécanique est à la base de tous les défis du monde de demain : la croissance démographique, la lutte contre

le réchauffement climatique, la protection de l’environnement. En ce sens, elle invente le monde de demain et offre des perspec-tives de carrières aux jeunes. Parallèlement, nous sommes présents sur des salons, comme I ndu s t r ie, su r lequel nou s sommes partenaires de parcours spécif iques organisés pour les enseignants, les parents d’élèves et les consei l lers d’or ienta-tion. Au cours de la Semaine de l’Industrie, nous intervenons avec le Cetim dans les établisse-ments scolaires pour présenter la mécanique en régions. Plus géné-ralement, nous avons établi des partenariats avec les acteurs du monde éducatif tels que l’Onisep (Office national d’information sur les enseignements et les profes-sions). Faire partager sa passion est un travail de longue haleine.

« N’oublions jamais que l’addition des 5 premières économies mécaniciennes européennes représente autant que la mécanique américaine. » Jérôme Frantz, président de la FIM

« L’Union européenne doit avant tout renforcer la compétitivité globale et l’innovation des entreprises européennes. » Hartmut Rauen, membre du comité de direction du VDMA

MARS 2013 // MÉCASPHÈRE // 1312 // MÉCASPHÈRE // MARS 2013

Les métaux comptent parmi les principales matières premières utilisées par les mécaniciens. Leur utilisation se trouve confrontée à de profondes mutations. Mutations économiques, ils deviennent des produits de plus en plus spéculatifs sur des marchés dominés par la Chine. Mutations environnementales avec la montée du recyclage et le développement de matériaux de substitution pour réduire le poids des produits, notamment dans l’automobile et l’aéronautique. Voyage au cœur des métaux.

U n avion contient 65 à 75 % de métaux. L’acier reste le matériau le plus utilisé dans l’automo-bile et représente plus de la moitié de son poids.

Quant à l’inox, son coût peut constituer une part pré-pondérante du prix de revient des produits d’art de la table. Trois exemples qui montrent la place importante que les métaux occupent dans l’industrie mécanique. À elle seule, leur transformation représente près d’un tiers de l’activité du secteur.

Pour Claire de Langeron, déléguée générale de la Fedem (Fédération des minerais, minéraux industriels et métaux non ferreux), « la consommation de métaux continuera de croître sous l’effet, de l’industrialisation et de l’urbanisation des pays émergents ; et de la mon-tée des nouvelles technologies nécessitant l’usage de nouveaux métaux dans les pays développés ».

L’économie des métaux

DOSSIER // Les métaux au cœur de la révolution des matériaux

MATIÈRES PREMIÈRES ESSENTIELLES des mécaniciens, les métaux s’échangent sur un marché mondial très dépendant du développement industriel, de l’urbanisation et des nouvelles technologies. Quand ce n’est pas un seul pays – la Chine – qui détermine les cours. Des outils existent pour mieux maîtriser les fluctuations de prix.

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14 // MÉCASPHÈRE // MARS 2013 MARS 2013 // MÉCASPHÈRE // 15

DOSSIER

sur la proximité. « La variation très forte des cours des métaux au cours des dix dernières années a calmé les éventuelles ardeurs spéculatives des distributeurs », note Michel Julien-Vauzelle. Mais la fluctuation du prix des métaux n’est pas sans poser des problèmes aux ache-teurs des industries mécaniques. Pour les aider, la FIM publie chaque mois les indices Mecastar : 30 indices de matières utilisées dans la mécanique, de la fonte héma-tite à la tôle magnétique en passant par le cuivre électro-lytique en cathode ou la tôle à froid inox en feuille. « Ces indices sont calculés en interrogeant un panel d’une cen-taine d’industriels représentatifs de la mécanique (sous-traitants, fabricants d’articles de cuisine, de biens d’équi-pement, transformateurs de métaux…), explique Renaud Buronfosse, directeur des études stratégiques de la FIM. Ils nous remontent leurs variations de prix auprès des producteurs ou chez les distributeurs. »Pour enrichir sa base d’indices matières, la FIM travaille avec Dow Jones Metal, un institut spécialisé dans le prix des métaux sur le marché allemand, en l’occurrence, l’aluminium, le chrome, le nickel et le fil machine. Les deux partenaires échangent chaque mois leurs données.Ces indices donnent une meilleure visibilité des mar-chés aux acheteurs. Ils servent également aux éventuelles clauses d’indexation des contrats, qui permettent de faire varier le prix d’un produit en fonction de l’évolution de certains paramètres, dont les matériaux. La loi laisse

• Production mondiale : 1,550 milliard de tonnes (+ 1 % par rapport à 2011), dont près de la moitié par la Chine.• Production européenne : 170 millions de tonnes (- 5 % par rapport à 2011, - 20 % par rapport au niveau moyen de 2003 à 2007).

• Production française : 15,6 millions de tonnes (- 1 % par rapport à 2011, - 20 % par rapport au niveau moyen de 2003 à 2007), dont 40 % vendues en France, 50 % en Europe, le reste dans les pays tiers.(Source FFA)

e ACIER : LES CHIFFRES 2012

E Il existe deux circuits d’approvisionnement : directement auprès du producteur ou par l’intermédiaire de distributeurs. Ici : disques de matière première pour réaliser des bidons formés par filage ou par emboutissage.

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Une couverture à terme sur les métaux

Nickel 10 tonnes Platine 200 onces

Étain 25 tonnes Or 300 onces

Cuivre, Aluminium, Zinc, Plomb

50 tonnes Palladium 500 onces

Acier rond 65 tonnes Argent 20 000 onces

Comment se couvrir contre les risques de fluctuation des cours des métaux ? Le Crédit Coopératif propose une solution simple : le swap de gré à gré. Ce contrat permet d’acheter ou de vendre à terme la matière première sans livraison physique, sans dépôt de garantie, ni appel de marge, ni prime à verser.Exemple : une PMI signe en janvier 2013 un contrat. Elle doit livrer à un client l’équivalent de 50 tonnes de cuivre sous forme de câbles électriques aux mois de mars et avril 2013. Le prix est fixé sur la base de 6 050 euros la tonne de cuivre. Mais la PMI ne s’approvisionnera que le 15 février. Pour se couvrir contre une éventuelle hausse du prix du cuivre, au moment de la signature du contrat, la PMI appelle la salle des marchés du Crédit Coopératif

pour mettre en place un swap. Elle achète les 50 tonnes de cuivre à 6 015 euros la tonne, avec comme terme le 15 février. À partir de ce moment, la PMI ne risque plus rien. Elle a bloqué le niveau de marge à 35 euros la tonne.Le 15 février, si le cuivre est monté à 6 100 euros la tonne, la PMI achète le métal à ce prix, la banque paie la différence entre 6 100 et 6 015 euros.Si le cuivre a baissé à 5 980 euros la tonne, c’est l’entreprise qui paie la différence à la banque. À la hausse comme à la baisse, la marge initiale de 35 euros la tonne est conservée.Cette couverture n’est possible que pour des quantités minimum.

CONTACT Nicolas Prost (Crédit Coopératif) 01 47 24 81 79

une totale liberté aux entreprises de convenir de telles clauses, pourvu que les indices retenus soient en rap-port avec l’activité des parties ou l’objet du contrat.

LA CHINE DÉTERMINE LE PRIX DE L’ACIERAinsi, il existe une corrélation directe entre la consom-mation d’acier et le développement de l’industrie et de l’urbanisation d’un pays. Témoin : la Chine. Voilà dix ans, elle ne consommait que 15 % de la production mondiale d’aciers. Aujourd’hui ce taux s’élève à 45 % et presque la moitié de la production mondiale provient de ce pays. A contrario, la consommation de la France a reculé de 13,8 millions de tonnes en 2011 à 12,8 millions de tonnes en 2012, signe d’un ralentissement industriel. Comme pour toutes les matières premières, le marché des métaux est international. La plupart des métaux non ferreux est cotée à Londres au London Metal Exchange. Quant à l’acier qui s’apparente désormais à une com-modité (produit de base), « les volumes d’échanges ont crû significativement à partir de 2003, souligne Bernard Creton, délégué général de la FFA (Fédération française de l’acier). En effet, c’est à partir de cette date que la Chine

Les industriels n’ont parfois pas le choix des métaux à utiliser : la réglementation les leur impose. C’est le cas dans l’agroalimentaire, sécurité sanitaire oblige. C’est également le cas pour les équipements sous pression. En effet, le matériau conditionne la sûreté de l’équipement, car il est à la base de sa fabrication. La réglementation

européenne évoque de façon très précise le type de métaux qui peut être utilisé dont des aciers, des alliages d’aluminium, de cuivre… Pour choisir d’autres nuances non prévues par les normes, il faut une AEM (Approbation européenne de matériaux), c’est-à-dire une autorisation spécifique accordée par des organismes notifiés dont le Cetim.

Quand la réglementation impose ses matériaux

MécaSphère : Le marché des métaux est-il spéculatif ?Philippe Chalmin : La plupart des métaux non ferreux sont cotés sur le marché à terme de Londres, le London Metal Exchange. À partir du moment où les prix sont instables, tous les acteurs peuvent être spéculateurs. La nouveauté, c’est que l’acier est devenu une commodité et donc un produit de spéculation, alors que pendant longtemps ce marché était contrôlé par les producteurs. Ces derniers ont aujourd’hui une influence moindre.

M. : Pour quelles raisons ?P. C. : Les raisons sont multiples : l’éclatement de l’URSS qui était l’un des principaux producteurs mondiaux de fer et de manganèse ; la mondialisation

des échanges et surtout la montée de la Chine. Ce pays est le premier importateur et consommateur mondial de minerai de fer : il joue donc un rôle déterminant sur la fixation des prix. Ceci dit, les influences sont multiples, car le marché de l’acier est très segmenté.

M. : Quelles sont les conséquences pour les industriels ?P. C. : Sauf à transmettre toute variation des cours des métaux et de l’acier sur les prix de leurs produits, les industriels doivent considérer ces achats de matières premières comme un risque et le gérer comme tel. Dans ce contexte instable, vous imaginez bien que la fonction d’acheteur prend une très grande importance.

« L’acier devient un produit de spéculation »

e TROIS QUESTIONS ÀPHILIPPE CHALMIN, professeur à l’université Paris-Dauphine, président de CyclOpe, institut de recherche européen sur les matières premières

! Pour aider ses adhérents à négocier les prix des métaux, la FIM publie les indices Mecastar. Ici : timons de chariots de magasinage.

a commencé à importer de l’acier et du minerai de fer. Aujourd’hui, on peut dire que c’est elle qui détermine leurs prix. » Si l’Empire du milieu réduit ses importa-tions, le prix baisse et inversement. Pour autant, d’autres facteurs interviennent sur le cours des métaux, et pas seulement le niveau des stocks des uns et des autres. Par exemple, une grève dans une mine peut avoir une influence directe sur le cours du nickel, utilisé pour fabriquer l’inox, des alliages pour les moteurs d’avion ou des sels de nickel qui entrent dans la composi-tion des téléphones portables.

DEUX CIRCUITS DE DISTRIBUTIONQui vend à qui ? Il existe deux circuits de distribution. Les producteurs vendent directement aux industriels les plus gourmands, par exemple les grands de l’automo-bile ou de l’aéronautique. De leurs côtés, les distributeurs sont des négociants qui achètent, stockent, revendent en adaptant la livraison à la demande du client. « De plus en plus, ils augmentent la valeur ajoutée des pro-duits livrés, explique Michel Julien-Vauzelle directeur général de la FFDM (Fédération française de la distri-bution des métaux). Il peut s’agir de parachèvements de toutes sortes, tels que la découpe, le grenaillage, la peinture, voire l’assemblage. » Un monde de la distribu-tion où se côtoient les filiales des grands sidérurgistes (Arcelor Mittal, Thyssen Krupp…) et des PME qui jouent

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16 // MÉCASPHÈRE // MARS 2013 MARS 2013 // MÉCASPHÈRE // 17

DOSSIER

déchets et produits en fin de vie qui contiennent des métaux et constituent une source majeure de matières premières pour les industries de transformation. À condition que les opérations de collecte, de récupé-ration et de prétraitement soient performantes et viennent alimenter prioritairement nos filières indus-trielles françaises et européennes ».

RECYCLAGE : UN VECTEUR DE DÉVELOPPEMENT POUR LA MÉCANIQUELe recyclage répond donc à un enjeu stratégique d’ap-provisionnement, mais également à celui de la protec-tion de l’environnement, qui vaut pour les métaux non ferreux comme pour les ferreux. « Le recyclage est un vecteur de développement pour la mécanique, estime Pierre-Marie Gaillot, responsable business développe-ment et mécanique verte au Cetim. En effet, les méca-niciens disposent des compétences pour développer les technologies qui permettent de séparer les différents matériaux constitutifs d’un produit en fin de vie, afin de mieux le recycler. » C’est l’un des axes de travail du programme OpenGreenMind du Cetim, qui vise à sti-muler le développement d’une nouvelle offre mécani-cienne nationale sur les filières vertes.Principale difficulté, « lorsqu’il s’agit d’un métal à haute valeur ajoutée, il est difficile de retrouver ses caractéristiques originelles, car il faut gérer les impure-tés, explique Pierre-Marie Gaillot. C’est toute la ques-tion de la qualité du recyclage. » Par exemple, certains aciers très techniques peuvent être réutilisés comme fers à béton, faute d’une collecte et d’un pré-traitement adéquats. Un luxe quand on connaît le prix de la tonne de ces aciers à forte valeur ajoutée ! Pour améliorer la qualité du recyclage, certains producteurs mettent en place des filières de récupéra-

tion de leurs propres produits en fin de vie, à l’image du groupe SEB qui s’est lancé dans un projet de collecte et de recyclage de l’aluminium. Restent les ferrailles qui représentent 40 % de la matière première de la production mondiale d’acier. Elles sont fondues dans des aciéries électriques, une filière plus économique que celle des hauts fourneaux. Chaque tonne d’acier recyclée économise plus d’une tonne de minerai de fer, 630 kg de charbon, 55 kg de calcaire et 287 litres de pétrole, selon le BIR (Bureau of International Recycling). L’utilisation de ferrailles permettrait ainsi d’économiser 74 % d’énergie et de diminuer de 58 % les émissions de CO2 par rapport à la fabrication classique.L’utilisation des ferrailles pourrait être plus élevée si la présence de métaux résiduels ne conduisait pas à dur-cir l’acier ou à générer des défauts de surface. Pourtant, un référentiel européen définit les exigences requises pour recycler les ferrailles. Des normes sont à l’étude pour cadrer l’activité.

UNE CURE D’AMAIGRISSEMENTAutre enjeu environnemental porté par les métaux : la réduction de la consommation d’énergie et donc l’empreinte carbone. « L’industrie s’impose une cure d’amaigrissement, indique Dominique Ghiglione, responsable recherche et développement pour les maté-riaux métalliques et procédés de fabrication au Cetim. Dès qu’une pièce ou un sous-ensemble doit être

« Nous achetons des quantités importantes d’inox qui compte pour beaucoup dans le prix de revient de nos produits, à un seul fournisseur qualifié, en l’occurrence Aperam, la branche inox d’ArcelorMittal. Nous établissons un planning d’approvisionnement sur 9 mois, ce qui permet de garantir et de cadencer les livraisons. Le prix de l’inox est conditionné par le cours du nickel qui fluctue beaucoup. Moyennant un engagement important sur les quantités, nous pourrions réserver le prix à un instant T. Ce serait prendre un très grand risque car, depuis 2007, ce sont les spéculateurs qui fixent le cours et non l’offre et la demande. En 2006, le nickel se

négociait 9 000 dollars la tonne, le cours est monté à 54 000 dollars/tonne en mai 2007 ! Aujourd’hui, il est redescendu à 17 600 dollars/tonne.Le Cetim avait lancé un programme de réduction des quantités de nickel dans l’inox, voire de substitution. Nous avons essayé d’utiliser les matériaux qualifiés par le Cetim, mais nous nous sommes heurtés à des problèmes d’esthétique et de brillance. Pour nous industriels, c’est un changement important. Nous devons surveiller les cours comme le lait sur le feu, car nous ne pouvons pas demander au consommateur de payer systématiquement les variations de prix matière. »

« Nous devons surveiller les cours comme le lait sur le feu »EMMANUEL BRUGGER, directeur général de Cristel, spécialisé dans les arts de la table

Point de vue

REACH pourrait concerner un certain nombre de matériaux. Dans le cadre de ce règlement, l’INERIS a rédigé des fiches de données toxicologiques et environnementales. « En l’état actuel, il s’agit plutôt d’un signal d’alerte : toutes les substances inscrites sur les listes n’ont pas vocation à nécessiter autorisation pour usage, indique Annick Pichard, conseillère pour les affaires réglementaires européennes et internationales à l’INERIS. La dangerosité des métaux étudiés concerne l’exposition des salariés, car une fois introduits dans la composition d’un produit, ils sont inoffensifs. »

Parmi les métaux concernés, le plomb, certains dérivés de l’étain et le chrome 6. Ce dernier est considéré comme cancérigène et toxique pour les fonctions de reproduction. Il fait l’objet d’un débat pour savoir s’il doit être inscrit sur la liste des substances candidates. « La question se pose essentiellement pour les industries de traitement de surfaces qui travaillent pour l’aéronautique et l’automobile, explique Annick Pichard. Avec en toile de fond, le risque de délocalisation hors d’Europe de cette activité pour échapper à la demande d’autorisation. »

INERIS : évaluer les risques d’exposition

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SÉCURISER LES APPROVISIONNEMENTS ET PROTÉGER L’ENVIRONNEMENT. Le travail et les recherches sur les métaux répondent à ces deux enjeux majeurs. Avec à la clé : une nouvelle révolution industrielle qui se profile.

Quels enjeux pour demain ?

L e lithium pour les batteries de véhicules élec-triques, l’indium pour les écrans plats ou les pan-neaux solaires, des terres rares comme le néo-

dyme et le dysprosium pour les aimants, le titane pour des applications aéronautiques ou médicales… autant de métaux qui entrent dans des produits de haute tech-nologie et pour lesquels la demande augmente. Diffi-cilement substituables, ces métaux dits stratégiques proviennent d’un nombre restreint d’entreprises ou de pays. Ce qui génère des tensions sur leur approvision-nement et leur prix.

SÉCURISER L’APPROVISIONNEMENTEn janvier 2011, le gouvernement crée le Comes (Comi-té pour les métaux stratégiques). Sa mission : aider le ministre chargé des matières premières à élaborer et mettre en œuvre une politique de gestion de ces métaux, pour renforcer la sécurité d’approvisionne-ment nécessaire à la compétitivité de l’économie fran-çaise. Il est composé de représentants de différents ministères et des établissements publics concernés, des fédérations professionnelles et de certaines entre-prises liées au secteur minier. La FIM y est représen-tée par Jérôme Frantz, son président, et par Renaud

Buronfosse, directeur des études stratégiques. Dans le cadre des travaux du Comes, la DGCIS a déve-loppé un outil d’analyse de la vulnérabilité des entre-prises aux matières premières minérales stratégiques*, en collaboration avec les fédérations professionnelles. Cet outil a été testé par des grands groupes et des PME. Il permet à toute entreprise de déterminer les métaux pour lesquels elle est exposée, de comprendre les rai-sons de cette exposition afin de développer des straté-gies de sécurisation concertées, entre secteurs et entre industries de taille très différentes.« Le problème de l’approvisionnement n’est pas lié à la disponibilité physique des ressources, mais à une question d’accès à ces matières primaires et issues du recyclage à un coût compétitif et dans des condi-tions de partenariat équilibrées avec les pays déten-teurs de ces ressources parfois tentés par un nationa-lisme minier excessif », témoigne Claire de Langeron, déléguée générale de la Fedem (Fédération des mine-rais, minéraux industriels et métaux non ferreux) qui plaide pour la mise en place d’une véritable diploma-tie des matières premières. Face à ces difficultés, trois pistes sont explorées par le Comes : dresser le bilan de la situation mondiale pour examiner les gisements les plus intéressants dans le monde et prospecter notam-ment les fonds marins ; favoriser l’extraction des res-sources nationales en revisitant le code minier pour qu’il soit opérationnel ; et le recyclage en exploitant ce que Claire de Langeron appelle « les mines urbaines valorisables, c’est-à-dire, les gisements européens de

! Les gisements de produits en fin de vie qui contiennent des métaux constituent une source majeure d’approvisionnement.Ici : grillage servant à la fabrication de clôtures.

« Chaque année nous achetons 20 000 tonnes d’inox et 1 500 tonnes d’aciers carbone. La part de matière dans le prix de revient varie de quelques pourcents pour les applications domestiques et soins du linge pour atteindre plus de 50 % pour les articles de ménage.Pour l’inox, nous négocions directement avec les producteurs sur une durée de six mois à un an, le prix étant constitué d’une partie fixe et d’une part variable ajustée chaque mois en fonction de l’évolution des cours.

Pour l’acier au carbone, nous passons par des distributeurs. Avec les distributeurs affiliés, les prix sont négociés sur six à douze mois ; avec les autres distributeurs, ils sont révisables par trimestre avec une formule de révision selon index marché. Notre stratégie est claire : nous ne spéculons pas sur la matière, nous assurons juste un stock de sécurité. Nous attribuons des parts de marché à des fournisseurs, le gestionnaire d’approvisionnement ensuite achète en fonction de ses besoins au prorata des parts de marché défini. »

« Nous ne spéculons pas sur la matière »JEAN-LOUIS LALBA, acheteur marché matières métalliques du groupe SEB

Point de vue

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MARS 2013 // MÉCASPHÈRE // 1918 // MÉCASPHÈRE // MARS 2013

DOSSIER

Bâtiment : un moteur de l’économie

« Quand le bâtiment va, tout va ! » Lancée par Martin Nadaud député de la Creuse le 7 mai 1850 à la tribune de la Chambre des députés, cette phrase tra-duit bien l’importance de ce sec-teur d’activité sur l’économie fran-çaise. 347 000 entreprises, près d’ 1,2 million de salariés, 129 mil-liards d’euros de chiffre d’affaires hors taxe*, le bâtiment équivaut à la moitié de l’activité industrielle française. Il compte pour 11 % du chiffre d’affaires de la mécanique au travers de la fourniture d’équi-pements (compteurs, robinetterie, protection incendie, traitement de l’air, conduits de fumée…), d’outils (machines de second œuvre, outils de coupe) ou d’engins de chantier. « L’importance de cette activité nous a conduits à créer un groupe-ment de marché », explique Francis Martin, directeur du développe-ment de la FIM. En l’occurrence, FIM Cobat rassemble huit syndi-cats (voir encadré). Selon ces der-niers, la construction et le bâtiment représentent entre 20 et 50 % du chiffre d’affaires de leurs entre-prises adhérentes.

UNE ACTIVITÉ PORTEUSE D’AVENIRPremière caractéristique de ce marché, « même si le secteur glo-bal du bâtiment pourrait enregis-trer un recul de 3 % en 2013, l’acti-vité se maintient notamment parce qu’elle est portée par des orienta-tions politiques fortes », souligne Serge Recoules, délégué général de la FFMI (Fédération française du matériel d’incendie) et animateur du groupement de marché. Parmi ces orientations : la lutte contre le réchauffement clima-tique, la transition énergétique incluant les actions visant à la

sobriété énergétique. Avec 43 % de l’énergie nationale consommée, le bâtiment se trouve placé en pre-mière ligne sur le front de la réduc-tion des émissions de gaz à effet de serre. Le Grenelle de l’environ-nement a fixé des objectifs ambi-tieux en termes de réglementa-tion thermique sur les bâtiments neufs. Dévoilé à l’occasion de la Conférence sur l’Environnement le 15 septembre dernier, le plan de rénovation thermique concerne, lui, l’ancien. Son objectif : rénover un million de logements par an avec une isolation de qualité finan-cée non par les habitants mais par des investisseurs qui se rémunére-raient sur les économies d’énergie générées. « L’éco-construction et

la rénovation des logements dyna-miseront le marché, souligne Serge Recoules. Les équipementiers de FIM Cobat y jouent un rôle impor-tant. Par exemple, la sobriété éner-gétique passe aussi par l’installa-tion de compteurs individuels dans les logements collectifs. »Autre orientation qui porte le mar-ché, le programme d’accessibi-lité des bâtiments. Ainsi, dans le domaine de la sécurité incen-

die, les entreprises de la FFMI tra-vaillent sur l’alerte et l’évacuation des personnes handicapées ou à mobilité réduite. Enfin, les plans de construction de logements sociaux favorisent également le développe-ment du marché qui ne se limite pas au résidentiel, même si en période de crise la construction de bureaux, de centres commerciaux ou de bases logistiques ralentit.

UNE SURVEILLANCE ÉTROITE DES MARCHÉSSeconde caractéristique de ce mar-ché : l’importance des labels et de la réglementation. Le Règlement euro-péen RPC fixe ainsi les exigences que doivent satisfaire les produits de construction pour atteindre les performances attendues. L’observa-tion de non-conformités et le coût de la non-qualité rendent la politique de surveillance des marchés particuliè-rement importante. C’est pourquoi, « nous nous sommes rapprochés de la FFB (Fédération française du bâti-ment) qui mène des actions contre les non-conformités et la contrefa-çon et a mis en place un observatoire contre les trafics illicites des maté-riaux et équipements de la construc-tion », insiste Serge Recoules. * Source : Fédération française du bâtiment

Marchés

AVEC 129 MILLIARDS D’EUROS DE CHIFFRE D’AFFAIRES, le bâtiment équivaut à la moitié de l’activité industrielle. Un secteur clé de l’économie française pour lequel la mécanique travaille beaucoup. Avec FIM Cobat, les mécaniciens disposent aujourd’hui d’un groupement de marché.

11 % DU CHIFFRE D’AFFAIRES DE LA MÉCANIQUE SONT RÉALISÉS DANS LE SECTEUR DU BÂTIMENT

FIM Cobat est un groupement de marché de la FIM qui rassemble huit syndicats : Affix, Cisma, FFMI, FIM-AC, Profluid, Syndicat de la mesure, Uniq, Unitam. C’est un lieu d’échanges d’informations, de définition de positions communes, de contacts avec les donneurs d’ordre, de promotion des métiers…

Le groupement de marché participe ainsi au COS (Comité d’orientation stratégique construction et urbanisme) et au groupe de réflexion et d’orientation de la directive produits de construction. En 2013, deux actions importantes sont programmées : le 10 avril 2013 un colloque sur la

commande publique en matière de logement ; du 4 au 8 novembre 2013, la participation à Batimat/Interclima, les salons international de la construction et de l’efficacité énergétique des bâtiments. La FIM et les syndicats du groupement de marché devraient notamment y animer des conférences.

FIM Cobat : le programme 2013

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monté sur un élément en mouvement, l’allège-ment est recherché. D’ailleurs, les alliages légers et de titane constituent une des technologies prioritaires en mécanique à l’horizon 2015. » Cela concerne évi-demment l’aéronautique ou l’automobile, mais aussi le secteur de la manutention, par exemple. Alléger les matériaux des engins de levage permet d’augmenter les portées, sans alourdir le contre-poids. Le Cetim Certec travaille sur la substitution de l’acier par l’aluminium. Une substitution qui se heurte à trois freins majeurs : le coût, les problèmes de maintenance nés des déformations de l’aluminium ; et la nécessité de créer des alliages pour augmenter sa résistance méca-nique. D’autres métaux, tels que le titane et le magné-sium sont déjà utilisés dans l’aéronautique notam-ment. Et, en travaillant les nuances des aciers, il devient possible de leur donner les mêmes performances avec moins de matière. Mais, les composites apparaissent comme l’alterna-tive majeure au métal. Leur utilisation est très avancée dans l’aéronautique. Dans le cadre de l’IRT (Institut de recherche technologique) Jules Vernes à Nantes et en collaboration avec le pôle EMC2, le Cetim étudie com-ment produire des composites aux cadences proches de celles de l’industrie automobile, en s’intéressant en particulier aux assemblages multimatériaux pour fabriquer des pièces de structure. Alléger d’accord, mais sans augmenter le coût du pro-duit final. Telle est l’exigence du marché. Résultat : « Tout est affaire de compromis entre l’amélioration de la performance du matériau et son coût, insiste Olivier Bonnet, directeur général du pôle de compétitivi-té Matéralia qui porte 200 projets. Travailler sur les matériaux conduit à revoir la conception même des

« La part matière représente 25 à 30 % de notre chiffre d’affaires. Elle est d’autant plus importante que c’est elle qui peut faire la différence par rapport à nos concurrents et notamment les fabricants des pays à bas coût.Nous achetons du fil pour frappe à froid auprès des producteurs européens.Après une période de stabilité des prix de l’acier, au cours de laquelle ces derniers se négociaient à l’année, nous avons connu des variations très importantes, notamment à

partir de 2008. Résultat : les négociations se font désormais au trimestre, au mieux au semestre. Et nous ne pouvons pas acheter de grande quantité quand les prix sont bas, car tout stock matière bloque la trésorerie.Ces fluctuations ont eu un impact sur les relations avec nos clients, en particulier les grands donneurs d’ordre. Nous avons négocié avec eux des hausses de prix qui ont été inférieures à celles des matières. Ce qui a eu un impact sur notre marge. »

« La part matière peut faire la différence avec nos concurrents »JEAN-PAUL MAZOYER, pdg de BVS (Boulonneries et Visseries de Sable) et de Bitche Fixations

Point de vue

Créée en 1994, Mercurial est un groupement d’achats pour la métallurgie, la plasturgie et la menuiserie industrielle, qui compte à ce jour 160 entreprises adhérentes pour 260 sites industriels. Sa cible : des PME de 30 à 600 personnes pour lesquelles elle négocie des conditions d’achats optimisées, sur l’ensemble des postes achats d’une PME. Dans le cadre de son développement national,

Mercurial a passé des accords de partenariat avec notamment des syndicats professionnels, membre de la Fédération des Industries Mécaniques. De plus, de nombreux adhérents de ce groupement font partie du CDM Pays-de-la-Loire (Comité de développement de la métallurgie).

En savoir plus : www.mercurial.fr

e MUTUALISER LES ACHATS

! Les alliages permettent de bénéficier des propriétés particulières de chaque métal.Ici : Centrifugeuse de tribofinition des pièces en laiton.

produits. Par exemple, il faut repenser complètement le schéma actuel de l’automobile qui reste fondé sur des acquis industriels datant d’une centaine d’années. » Du travail sur les matériaux pourrait naître une nouvelle révolution industrielle aussi importante que celles de la machine à vapeur ou de l’informatique.

* Cet outil est téléchargeable sur le site : http://www.dgcis.redressement-productif.gouv.fr/secteurs-professionnels/industrie/chimie/metaux-strategiques

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Arnault Brédif, un chef d’entreprise convaincant

À 38 ans, Arnault Brédif a décidé de donner un coup de fouet à son entreprise. « Pour avancer, il faut investir. Comme ma société gagnait de l’argent, j’ai cherché des oppor-tunités. »Basée à Amboise (Indre-et-Loire), Outillage Progress est spécialisée dans la fonderie sous pression des pièces en zamak et compte 38 salariés. Les deux tiers de ses 4 millions d’euros de chiffre d’af-faires proviennent de son activi-té de sous-traitance, le tiers res-tant, de la fabrication d’articles de quincaillerie.

60 % DU CHIFFRE D’AFFAIRES DANS L’ACTIVITÉ QUINCAILLERIE« Chacun connaît les difficultés que rencontrent les sous-trai-tants avec les grands donneurs d’ordre, explique Arnault Brédif. J’ai donc décidé de rééquilibrer mon activité vers la fabrication de produits propres, qui se révèle plus rentable. » Le jeune chef d’entreprise qui s’est lancé dans l’aventure avec ses parents en 2001, décide donc d’acheter un de ses clients historiques, Socona, le leader français des entrebailleurs de portes et fenêtres, qui réalise 2 millions d’euros de chiffre d’af-faires et emploie 11 personnes. Situé à côté d’Outillage Progress, il dispose d’un circuit de distri-buteurs, ce qui va permettre de développer l’activité quincaillerie

qui, à terme, devrait représenter 60 % du chiffre d’affaires de l’en-treprise.Pour f inancer les 1,5 million d’euros d’invest i ssement, Arnaud Bredif a eu recours à un prêt participatif Croissance PMI proposé conjointement par le Crédit Coopératif et l’UIMM Centre. Le remboursement de ces quasi fonds propres ne commen-cera que dans 18 mois.Outillage Process fait partie des cinq dossiers traités par l’UIMM Centre depuis un an et demi. « Ce projet entre parfaitement dans nos critères, souligne Stephan Chaligné, secrétaire général de l’UIMM de la région Centre. Il concerne le développe-ment d’une PME, il est solide et il est porté par un chef d’entre-prise convaincu et convaincant qui propose un business plan crédible. » Un chef d’entreprise de forma-tion commerciale qui semble aller toujours de l’avant : « Pour l’instant, je vais consolider mon activité produit, indique-t-il. Si les affaires me sourient pour-quoi pas une nouvelle croissance externe ? ».

Financement Technologie

Mutualiser la veille techno-logique, partager les risques liés à la recherche et développe-ment, développer une offre col-lective plus solide : l’innovation collaborative est la raison d’être des pôles de compétitivité. L’en-jeu est aujourd’hui de l’étendre à des projets inter-pôles par le biais de Mécafuture, pour faire colla-borer des entreprises de régions différentes. « EMC2 est spécia-lisé dans la mise en œuvre de grandes structures composites ou hybrides soumises à de fortes contraintes, illustre Laurent Manach, directeur général du pôle. Les compétences en plas-turgie ou dans le domaine des métaux dont nous avons besoin, nous pouvons les trouver au tra-vers de Mécafuture chez nos partenaires de Plastipolis ou de Matéralia. Il s’agit d’identifier ensemble les verrous technolo-giques et de nous organiser pour les lever. »

RÉPONDRE COLLECTIVEMENT AUX DONNEURS D’ORDRECette mise en commun des com-pétences permet aux entreprises

L’UNION FAIT LA FORCE. Avec Mécafuture, l’innovation collaborative peut s’étendre à des projets entre les pôles de compétitivité. Un moyen de mutualiser les risques et de s’ouvrir des marchés.

Innover ensemble

ARNAULT BRÉDIF A DÉCIDÉ DE RÉÉQUILIBRER L’ACTIVITÉ DE SA FONDERIE, jusqu’à présent tournée vers la sous-traitance, en augmentant la part de la fabrication de produits de quincaillerie. Pour cela il a acheté un client, en profitant des financements de Croissance PMI.

Quand norme et réglementation deviennent complémentaires

Normalisation

COMMENT ARTICULER NORME ET RÉGLEMENTATION ? La question se pose surtout depuis que la « Nouvelle approche » en matière réglementaire est prônée par l’Union européenne et depuis que les pouvoirs publics peuvent rendre une norme obligatoire. Le Groupe Interministériel aux Normes a conçu un guide relatif à la bonne utilisation des normes dans la réglementation.

D’un côté la norme écrite par les professionnels déten-teurs de l’état de l’art. De l’autre côté, la réglementation qui relève des pouvoirs publics. Comment conjuguer efficacement ces deux outils pour réguler l’économie de manière adaptée ?

LE PRINCIPE DE LA « NOUVELLE APPROCHE »« Les relations entre les deux se révèlent à la fois simples et ambi-guës, estime Arnaud Lafont, chef du bureau de la normalisation et de l’accréditation au minis-tère du Redressement productif. Simple, parce qu’historiquement les pouvoirs publics se sont très souvent appuyés sur la normali-sation pour rédiger la réglemen-tation.» Au milieu des années 80, le principe de « Nouvelle approche » institué par l’Union européenne, marque même un tournant. Son principe : simplifier les textes réglementaires en les cantonnant aux exigences réga-liennes pérennes, et s’appuyer sur des normes conçues par les industriels, leur respect valant présomption de conformité à la réglementation. Les deux dis-positifs deviennent complémen-taires : la normalisation apporte une base pour la réglementation technique et offre un mode de preuve pour la présomption de conformité.Encore faut-il que la norme réponde toujours à ses trois prin-cipes de base : être d’application volontaire, les pouvoirs publics pouvant par exception rendre

produit. Or, les pouvoirs publics ne peuvent contraindre les citoyens à acheter des nouveaux produits pour une simple ques-tion de confort.Actuellement, seulement 1 % des 30 000 normes en vigueur est obligatoire, 10 % valent pré-somption de conformité. « Il est important de sensibiliser les dif-férents acteurs à ces notions de normes et de réglementations, insiste Arnaud Lafont. Du côté de l’administration, nous devons mieux suivre les évolutions nor-matives et soigner le cahier des charges de la norme attendue. Par exemple, l’expression « selon les normes en vigueur » ne veut rien dire car elle est trop sujette à interprétation. » À l’inverse, la commission de normalisation doit aussi être informée des révi-sions de la réglementation pou-vant affecter telle ou telle norme.Pour faciliter les échanges, le Groupe Interministériel aux Normes a conçu un guide relatif à la bonne utilisation des normes dans la réglementation*. Objec-tif : faire comprendre le sens et la portée d’une norme citée dans un texte réglementaire. Il s’adresse aussi bien aux rédacteurs de textes réglementaires qu’à ceux des normes. Tant il est vrai que les deux ont tout intérêt à travail-ler en bonne intelligence.

*Disponible sur Internet : http://www.dgcis.redressement-productif.gouv.fr/files/files/guides/guide_juin09.pdf

10 % DES NORMES VALENT PRÉSOMPTION DE CONFORMITÉ

une norme d’application obliga-toire ; être homologuée par Afnor sauf veto des pouvoirs publics ; se conformer à la loi et à la régle-mentation.C’est là que peut se glisser l’am-biguïté. « Lorsqu’une norme devient d’application obligatoire ou lorsqu’elle vaut conformi-té à la réglementation, la confu-sion entre les deux peut exister », insiste Arnaud Lafont. Avec en toile de fond la question de l’évo-lution de la norme : s’applique-t-elle à la réglementation ?

10 % DES NORMES VALENT PRÉSOMPTION DE CONFORMITÉCette question mérite d’être posée, car les rôles du norma-lisateur sont différents de ceux de « réglementeur » : l’une des missions du premier consiste à faciliter les échanges, tandis que le second doit garantir sécurité, santé, protection de l’environ-nement et loyauté des transac-tions. Une évolution de norme peut répondre à des visées com-merciales, par exemple amélio-rer le confort d’utilisation d’un

de s’engager dans des projets tout en limitant les risques liés à l’an-ticipation des marchés de demain et aux choix technologiques. Des projets qui leur ouvrent des perspectives de développement localement et à l’international, et la capacité de répondre col-lectivement aux demandes des grands donneurs d’ordre. Ce que

pratiquent fort bien les mécani-ciens allemands : ils se groupent pour atteindre une taille critique suffisante qui rassure les don-neurs d’ordre. Mais les freins ne manquent pas, à commencer par la peur des entre-preneurs de se voir dépossédés de leurs choix stratégiques. « L’in-novation collaborative trace des voies, propose des orientations, sans remettre en cause la souve-raineté et l’autonomie de l’entre-prise », souligne Laurent Manach. Autre frein : la concurrence qui peut exister entre les acteurs d’un projet. Enfin, pour s’engager, l’en-treprise doit adopter un position-nement résolument innovant, ce qui suppose parfois des remises en cause importantes. « Avec Mécafuture, nous allons mutualiser des outils utilisés par les pôles, indique Laurent Manach : veille technologique, feuilles de route, communica-tion au niveau européen… Nous allons également beaucoup échanger sur les projets en cours et mener des actions communes à l’international. » Objectif : orga-niser des partenariats technolo-giques avec des clusters étrangers en s’appuyant sur les contrats de filière récemment mis en place et Ubifrance. Les travaux ain-si menés au sein de Mécafuture permettront également d’appor-ter une réponse au souhait émis par les ministères et les instances nationales de soutien à l’innova-tion d’assurer une cohérence des développements sur l’ensemble du territoire français.

« Il s’agit d’identifier ensemble les verrous technologiques et de nous organiser pour les lever. »Laurent Manach, directeur général d’EMC2

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CONTACT Gérard Sebbag (CMGM)01 47 17 67 [email protected]

n Usinage à grand vitesse : un thème de recherche collaborative qui intéresse plusieurs pôles.

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Systèmes électroniques embarqués : un nouveau diplôme proposé par SUPii Mécavenir

À la rent rée 2013, SUPi i Mécavenir et l’Inst itut des Sciences et Techniques des Yve-lines (ISTY, voir encadré), école d’ingénieurs interne de l’Univer-sité de Versailles Saint-Quentin, proposent un nouveau diplôme d’ingénieur par apprentissage, spécialité « Systèmes électro-niques embarqués » habilité par la Commission des Titres d’Ingé-nieur, en partenariat avec l’Ins-titut des Techniques d’Ingénieur de l’Industrie d’Île-de-France (UIMM). Objectif de ce diplôme : former des ingénieurs spécialistes en « sys-tèmes embarqués » capables de concevoir, réaliser et installer des équipements et sous-systèmes embarqués en exploitant les possi-bilités de l’informatique en temps réel et des télécommunications, pour répondre aux besoins des industries technologiques.À ces compétences techniques s’ajoutent une dimension plus généraliste et managériale : le jeune diplômé pourra appréhender l’activité industrielle dans toutes

ses dimensions (technique, tech-nologique, économique et sociale) et développer des capacités à diri-ger et à communiquer aussi bien en interne qu’en externe, à coor-donner et gérer simultanément des hommes et des techniques innovantes.L’industrie en développement des « systèmes embarqués » regroupe des PME/PMI, des grands indus-triels, des grands laboratoires de recherche, dans des secteurs d’activités très variés : transports,

aéronautique, automobile, ferro-viaire, naval, défense, aérospatial, énergie, médical, télécoms, l’élec-tronique grand public… Elle repré-sente l’un des domaines d’excel-lence en France, reconnue au plan international et elle doit partici-per à l’évolution industrielle et à la croissance dans notre pays.

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EN BREF

La FIM sur les rails Du 19 mars au 17 avril, la FIM participera au train « Industrie & Innovation » lancé par le ministère du Redressement productif, à l’occasion de la 3ème édition de la Semaine de l’industrie au travers de la voiture réservée par l’UIMM. Le train exposition s’arrêtera dans une vingtaine de villes pour présenter le dynamisme et la performance de l’industrie sous ses aspects innovation, formation et création d’emplois.

Métiers

TÉLÉPHONES PORTABLES, CONSOLES DE JEUX, CARTES À PUCES, AUTOMOBILES, AVIONS, SYSTÈMES MÉDICAUX…, les « systèmes embarqués » sont présents dans notre quotidien. SUPii Mécavenir crée un nouveau diplôme autour de ces systèmes au cœur d’enjeux économiques et sociétaux tels l’innovation, la maîtrise de l’énergie, la protection de l’environnement, le bien-être des personnes…

CONTACT Nelson Guerreiro (SUPii Mécavenir) [email protected]

Nouvelle école d’Ingénieurs partenaire de SUPii Mécavenir, qui vient s’ajouter aux 5 autres diplômes d’ingénieurs.En 2012, SUPii Mécavenir et l’ISTY, école d’ingénieurs interne de l’Université de Versailles Saint-Quentin, ont mis en place un premier partenariat dans le cadre d’un nouveau diplôme d’ingénieur dans le domaine du génie industriel, délivré par l’école d’Ingénieurs du Conservatoire National des Arts et Métiers. Ce partenariat est conforté par l’ouverture en septembre 2013 de la nouvelle filière ingénieur « Systèmes électroniques embarqués » qui sera répartie sur les Pôles Universitaires Technologiques de Mantes-en-Yvelines et Vélizy, pour répondre aux besoins actuels et futurs des entreprises, notamment celles du tissu industriel de Seine Aval et qui s’inscrit également dans la perspective du « Grand Paris » .Ce partenariat repose sur une complémentarité : l’ISTY enseigne les sciences fondamentales de la spécialité, pendant que SUPii Mécavenir dispense les process et les techniques d’ingénieur et apporte une véritable pédagogie de l’alternance.

ISTY : un nouveau partenaire

Objectif de ce diplôme : former des ingénieurs spécialistes en « systèmes embarqués »

Agenda SALON

16-19 avril 2013 Industrie Lyon 2013 (Eurexpo Lyon)Du 16 au 19 avril 2013, Eurexpo Lyon se transformera en véritable usine en fonctionnement ! Plus de 850 exposants et 20 000 visiteurs sont attendus sur le salon Industrie Lyon 2013. Parmi les 10 secteurs représentés, la sous-traitance fait son entrée officielle cette année. Les visiteurs trouveront réponse à toutes leurs attentes pour innover, concevoir et produire. Industrie Lyon met en place des animations phares : les espaces Formation, Financement, INside Industrie et Vision Industrielle et les Trophées de l’Innovation. Le salon Industrie rassemble chaque année sur le territoire français, produits, équipements, systèmes et services en réponse aux besoins spécifiques des industriels et donneurs d’ordre.Créez votre badge d’accès gratuit sur www.industrie-expo.fr

SITES

Une photothèque dédiée à la mécaniqueDans le cadre de la campagne de communication "La mécanique en France, bien plus qu’une industrie" et afin d’augmenter la visibilité du secteur, la FIM lance une photothèque dédiée. La cible de cette banque d’images : les professionnels des médias à la recherche de visuels adaptés pour illustrer leurs articles sur l’industrie et notamment la

mécanique. Cette photothèque réunit les visuels des entreprises adhérentes de syndicats membres de la FIM classés par secteurs d’activité ou par thématiques (production, pièces et équipements, formation, tests et maintenance, innovation…). Les industriels qui le souhaitent peuvent faire parvenir leurs photos à [email protected]. Les journalistes intéressés peuvent se connecter sur le site : www.bienplusqu1industrie.com/phototheque-de-la-fim

lesmetiersdelamecanique.net est en ligne !

La FIM lance un site dédié à ceux qui souhaitent découvrir la mécanique et/ou la promouvoir auprès des jeunes.Le site offre deux entrées : • "Découvrir" pour les internautes qui souhaitent trouver des informations sur la mécanique et ses métiers, ses formations, les besoins de recrutement des entreprises du secteur… • "Promouvoir" qui propose aux industriels, aux enseignants et aux centres d’orientation de télécharger les outils développés par la FIM pour promouvoir la mécanique : présentation powerpoint "Les défis de l’industrie mécanique", quiz "La mécanique au cœur de la vie", vidéo "Au cœur de toutes les industries… La mécanique".Le site donne une large place aux témoignages dans la rubrique

"Portraits". Les internautes peuvent y découvrir les métiers de la mécanique au travers de l’expérience de jeunes, d’apprentis, de chefs d’entreprise, de salariés…www.lesmetiersdelamecanique.net

OUVRAGE

« Nos maîtres-mots pour convaincre : Agile & indispensable »

Le tome 11 des avis émis par et pour les industriels des Pays-de-La-Loire est paru. Publié par le Comité de Développement de la Métallurgie

(CDM), cet ouvrage rassemble quelques pistes opérationnelles livrées par les industriels du CDM pour aider les dirigeants de la région à intégrer les concepts clés de l’environnement dans lequel ils évoluent.Le document est téléchargeable gratuitement sur : http://cdm.reseaulia.com

Les lundis de la mécaniqueCes rencontres gratuites présentent aux industriels de chaque région l’essentiel des résultats des travaux d’intérêt collectif du Cetim, à recueillir leur avis et à prendre en compte leurs demandes. Ces lundis bénéficient toujours d’un partenariat fort avec les organisations professionnelles et les acteurs locaux de la vie industrielle. Prochains thèmes abordés : le collage, le diagnostic vibratoire, l’écoconception…

Pour obtenir les dates et lieux des réunions, rendez-vous sur www.cetim.fr.

L’édition de Pollutec Lyon qui s’est tenue du 27 au 30 novembre 2012 a confirmé le dynamisme des filières éco-industrielles et leur rôle majeur dans le processus de transition écologique. Pas moins de 2 318 exposants dont 29,1 % d’internationaux et 62 868 visiteurs professionnels venus de 105 pays étaient présents.Le Crédit Coopératif, l’INERIS et Ubifrance exposaient sur le salon. Pour sa part, la FIM partageait un stand collectif avec plusieurs professions (Artema, Cisma, FIM-Énergétique, Profluid*), le Cetim, l’UNM et le Cetiat. Les partenaires du stand ont animé une douzaine de conférences sur le Forum

Industrie durable, l’un des thèmes à l’honneur en 2012. Abordés sous l’angle du concret, du pratique et du retour d’expériences autour de la thématique de l’écoperformance des procédés, celles-ci ont accueilli près de 300 personnes. Rendez-vous en 2013 du 3 au 6 décembre pour Pollutec Horizons à Paris-Nord Villepinte !

*Artema – Association des roulements, des transmissions, de l’étanchéité et de la mécatronique associée, Cisma – Syndicat des équipements pour construction, infrastructures, sidérurgie et manutention, FIM-Énergétique – Association syndicale des équipements énergétiques, Profluid – Association française des pompes et agitateurs, des compresseurs et de la robinetterie.

Bilan du salon Pollutec

39-41 rue Louis Blanc 92400 CourbevoieTél. : +33 (0)1 47 17 60 27Fax : +33 (0)1 47 17 64 37E-mail : [email protected]

Éditeur : PROMECA

Président et directeur de la publication : Fabien CHIZELLE

Rédacteur en chef : Isabelle DOUVRY

Rédaction : Alain LAMOUR

Tirage : 21 500 exemplaires

Conseil éditorial et création graphique : Sophie REINAULD et Clémentine ROCOLLE

Crédit photo couverture : Photo Cetim

RÉGIE PUBLICITAIRE E.R.I Tél. : +33 (0)1 55 12 31 20

IMPRESSION

CALLIGRAPHY PRINT Châteaubourg- CS 82171 35538 Noyal-sur-Vilaine

N° ISSN : 1957-2921 Papier certifié PEFC

Encre à base d’huile végétale Label imprim’vert

10-31-1614

Innover, Concevoir, Produireles solutions de demain

16-19 AVRIL 2013 - EUREXPO LYON

B.P. 223B.P. 223F-47305 Villeneuve-sur-Lot CedexF-47305 Villeneuve-sur-Lot CedexFRANCEFRANCE

T +33 (0)5 53 36 78 78T +33 (0)5 53 36 78 78F +33 (0)5 53 36 78 79F +33 (0)5 53 36 78 [email protected]@gl-events.com

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