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MÉDIATION CULTURELLE / Dossier pédagogique / Classes postobligatoires

MÉDIATION CULTURELLE / Dossier pédagogique / … · 2014-08-19 · Classes primaires et secondaires : 45 min / 60 CHF ... Ray et Matisse et expliquer en quoi ce rapprochement peut

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MÉDIATION CULTURELLE / Dossier pédagogique / Classes postobligatoires

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Table des matières

1. Avant-propos 3

2. Le Festival Images en quelques mots 3

3. Visites guidées et ateliers 5

4. Plan - Visite guidée pour les classes postobligatoires 6

5. Projets artistiques et propositions d’activités 7

6. Bibliographie 16

Annexes - Expérience en lien avec l’oeuvre de Lia Giraud 19

Annexes - Articles 20

Informations pratiques

Contacts et informationsFondation Vevey ville d’imagesPlace de la Gare, 3 – CP 443CH – 1800 VeveyT +41 (0)21 922 48 54E-mail : [email protected]

TarifsEntrée libre pour toutes les expositions

Visite guidée pour les classesClasses primaires et secondaires : 45 min / 60 CHFClasses du post-obligatoire : 1h30 / 120 CHF

Formule « visite + atelier » pour les classesClasses primaires et secondaire : 1h30 / 90 CHFClasses du post-obligatoire : 1h30 / 150 CHF

Place de pique-nique en cas de pluie : sous la Grenette (Grande place)

Elèves en mobilité réduite : s’annoncer lors de l’inscription

Pour toutes autres informations se référer au site Internet du Festival : www.images.ch

Conception et rédaction : Cécilia Bovet et Séverin Bondi

Graphisme : Christiane Steiner, Mary & Jo

Le programme de médiation culturelle du Festival Images 2014 est soutenu par la Fondation Brentano.

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1. Avant-proposLe Festival Images expose des installations dans l’espace public. Cela permet une accessibilité aux œuvres pour le plus grand nombre où l’image vient à la rencontre du spectateur et crée une véritable interaction. Afin d’aller encore plus loin dans cette démarche, il met l’accent sur un programme de médiation culturelle, chaque année plus élaboré, qui donne la possibilité de créer des liens entre son public, les artistes et les œuvres.

Après avoir présenté aux enseignant-e-s de manière concise le Festival Images, ce dossier rassemble les informations nécessaires pour que l’enseignant-e mène une visite avec une classe, ou qu’il fasse appel à un guide formé par l’équipe du Festival. Finalement, il propose des outils de base qui permettront d’aborder le Festival, les artistes et leurs œuvres en classe avant et après la visite. Pour ce faire, après chaque présentation d’artiste, une activité est proposée permettant d’introduire ou de reprendre en classe un ou plusieurs projets artistiques, vu ou à voir au Festival. De plus, en fin de dossier une bibliographie et des annexes permettent d’approfondir certains sujets et de les développer en classe.

2. Le Festival Images en quelques motsLe Festival d’arts visuels Images est le premier festival de photographie en plein air de Suisse et le principal festival du genre en Europe. Il produit tous les deux ans des expositions de photographie monumentale inédites dans les rues de Vevey. Il propose aussi de nombreuses expositions dans divers lieux de la région dédiés à l’image et présente les lauréats du concours qu’il organise: le Grand Prix international de photographie.Entièrement gratuit, le Festival Images prend le label politico-administratif de « Vevey ville d’images » au pied de la lettre. Il transforme pour trois semaines Vevey en un véritable musée à ciel ouvert et est une plateforme de qualité pour les artistes suisses et internationaux.

John Baldessari, Figure (with Vertical Lines), photomontage

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L’accès à l’art

En exposant des installations en plein air, c’est l’image qui va à la rencontre du spectateur, inversant ainsi l’itinéraire habituel. En effet, chacun peut découvrir des images sur le chemin de l’école, en allant faire les courses, en courant prendre son train, et développer ainsi une réflexion, créer la discussion ou simplement générer une émotion. En amenant la photographie dans la rue, il privilégie l’interaction et promet à ses visiteurs de vivre une véritable expérience photographique à grande échelle !

La programmation en plein air

Le fait d’exposer dans l’espace public entraîne les questions suivantes : peut-on tout montrer lorsqu’on expose des images dans la rue ? Y a-t-il des sujets tabous ? Quelles opinions peut-on espérer ou craindre des publics de cultures, d’instruction, de religion, d’éducation ou de niveau social différents ? Que fait-on de ces réactions ?

L’adéquation entre l’œuvre et le lieu

En exposant en plein air, il faut accorder une grande importance au choix des espaces qui vont accueillir les expositions afin de trouver une adéquation entre l’image et le lieu. Il s’agit donc de revisiter la ville et de porter une attention nouvelle aux façades et à l’environnement. Que ce soit en extérieur ou en intérieur, le Festival Images propose de nombreuses exclusivités, en produisant l’essentiel de ses projets « sur-mesure », en étroite collaboration avec les artistes.Chaque exposition est une tentative de montrer ces images sous un angle nouveau, dans un lieu et un format inattendus et pour un public aussi imprévisible que varié.

Les questions techniques et d’organisation

Le Festival Images 2014 en quelques chiffres :

• 68 projets artistiques présentés dont :• 28 en plein air• 18 en intérieur• 4 projets internationaux (Berlin, Buenos Aires, Johannesburg et Kobe)• 6 projets primés par le Grand Prix international de photographie de Vevey• 10 événements parallèles• 2 projets spéciaux• 19 pays représentés• 500 m2 de bâches pour une œuvre d’Arno Rafael Minkkinen sur la façade de la BCV

Pour installer des images géantes sur les bâtiments de la ville, les organisateurs font face à un parcours semé d’embûches : convaincre l’artiste d’exposer son œuvre dans un contexte nouveau et inhabituel, obtenir les autorisations, trouver les matériaux adéquats et le moyen de présenter les œuvres tout en respectant l’architecture et la vie du bâtiment, réserver des infrastructures pour installer des formats monumentaux et enfin rassembler le personnel technique nécessaire au travail d’installation puis envisager des moyens de nettoyage à l’issue du Festival.

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3. Visites guidées et ateliers

A. Grenette Daniel Gordon

B. Salle del Castillo Lia Giraud

C. Bas de la place du Marché Daniel Schlaepfer

D. Local d’Art Contemporain (LAC) Abir Abdullah

E. Hôtel des Trois Couronnes Dinah Fried

F. Dépendance de l’Hôtel des Trois Couronnes Cristina De Middel

G. Théâtre de l’Oriental Atomik Magik Circus

H. Eglise Sainte-Claire Erik Kessels

I. Façade de l’Ancienne prison de Vevey John Baldessari

Parcours de 1h30 avec un guide

Sur inscription : http://www.images.ch/2014/fr/festival/informations-pratiques/ecoles/ ou par email à [email protected] : du 13 septembre au 5 octobre 2014Lieu de rendez-vous : sous la Grenette, Place du Marché, VeveyDurée: 1h30Prix : 120 CHF

Formule « visite guidée + atelier d’écriture »

Sur inscription : http://www.images.ch/2014/fr/festival/informations-pratiques/ecoles/ ou par email à [email protected] : du 13 septembre au 5 octobre 2014Lieu de rendez-vous : sous la Grenette, Place du Marché, VeveyLieu de l’atelier : Espace médiation, 51 rue d’Italie, (plan J)Durée : 1h30 (30 minutes de visite commentée (parcours spécifique) suivies de 60 minutes d’atelier d’écriture)Prix : 150 CHF

En collaboration avec deux membres du collectif Caractères mobiles (Mathias Howald et Benjamin Pécoud, auteurs et enseignants dans le postobligatoire), nous proposons aux classes de gymnase un parcours spécial qui combine visite des expositions et atelier d’écriture. En effet, nombreux sont les projets présentés qui comportent une dimension littéraire ou qui permettent de faire des liens avec l’écriture. Pour appréhender le travail de différents artistes présentés au Festival (Erik Kessels, Cristina De Middel, Hans Eijkelboom, Alex Prager…) et pour travailler sur des thématiques qui leur sont chères (identité, réalité & utopie, points de vue, etc.) nous déclinerons ces propositions artistiques en autant de propositions d’écriture pour les élèves/gymnasiens.

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4. Plan - Visite guidée pour les classes postobligatoires

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5. Projets artistiques et propositions d’activitésDaniel Gordon

Mots-clés : portrait – nature morte – collage – histoire de l’art

Daniel Gordon (né en 1980 à Boston) vit et travaille à Brooklyn. Ses travaux ont déjà été présentés entre autres au MoMA (Museum of Modern Art, New York). Pour la série Still Lifes, Portraits and Parts, il a développé une technique basée sur la réutilisation d’images trouvées sur Internet. Après les avoir imprimées, il se les réapproprie en les coupant et en les assemblant sous la forme de tableaux tridimensionnels. Ces compositions représentant des natures mortes ou des portraits. Une fois terminées, il les photographie à l’aide d’un appareil grand format. Il les démantèle ensuite pour recréer de nouvelles œuvres à partir des mêmes éléments. Son approche est une manière artisanale de plagier les outils informatiques contemporains permettant de constituer des images de toute pièce. Mais cette démarche puise également dans les courants picturaux classiques et modernes de l’histoire de l’art. En effet les « tableaux photographiques » de Gordon semblent relever tout à la fois des motifs chers à Matisse ou Cézanne, des fragmentations du sujet caractéristiques de Picasso, des couleurs vives des peintures de David Hockney ou encore des collages surréalistes de Man Ray.

Après la visite, trouver pour chaque photographie une œuvre ressemblante chez Picasso, Man Ray et Matisse et expliquer en quoi ce rapprochement peut être fait (nature morte, portrait, structure, couleurs, formes, perspectives, photomontage, collage)

Lia Giraud (France)

Mots-clés : biologie – processus photographique – photosynthèse – arts plastiques

Lia Giraud est née à Paris en 1985 et est diplômée de l’ENSAD (Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs). A l’heure où les images sont de nature digitale, Lia Giraud propose avec son projet

Culture #1 d’expérimenter la notion d’ « images biologiques ». A mi-chemin entre la recherche scientifique et artistique, le procédé qu’elle a élaboré fait réagir des algues composées de micro-organismes capables de capter la lumière et de former des images selon un principe similaire à la photographie classique. Fixées sur un milieu nutritif spécifique et exposées à la lumière, elles s’agglutinent par affinités biologiques pour reproduire une copie mouvante et cellulaire du cliché. Ces simulacres de négatifs connaissent ensuite diverses évolutions questionnant le concept d’image-fixe généralement associé à la photographie, pour produire des images vivantes.

Daniel Gordon, Still Lifes, Portraits and Parts

Lia Giraud, Culture #1

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Travailler sur la notion de l’expérimentation en sciences du vivant avec une expérience qui met en jeu lumière, pigments, algues, alcool et pots de yaourts.

Les algues transforment la lumière en énergie à l’aide de pigments photosynthétiques, facilement visualisables par une expérience toute simple. Combien de pigments composent le vert des algues ? Comparer avec des épinards, des feuilles d’arbres, de menthe, et tout végétal qui vous inspire. Les résultats varieront selon l’expérimentateur, l’objet étudié, le protocole choisi, la qualité de la photo prise pour en rendre compte, etc. Dès lors, comment travailler avec du vivant et produire des connaissances fiables ? De façon plus générale, comment définir la fiabilité d’un savoir, et est-il possible de la garantir ?

Une fiche descriptive de l’expérience se trouve en annexe p.19.

Activité proposée par Séverine Trouilloud, médiatrice scientifique à l’Eprouvette, laboratoire public de l’Université de Lausanne.

Daniel Schlaepfer

Mots-clés : Histoire et historiographie suisse et vaudoise

Daniel Schlaepfer est un artiste vaudois qui travaille principalement avec la lumière. Ses réalisations mettent souvent en éveil les sens du spectateur, entre perceptions, illusions et mutations perpétuelles. En 1991, à l’occasion du 700ème anniversaire de la Confédération helvétique, le canton de Vaud commande à un collectif d’artistes une installation originale pour raconter son histoire. Le producteur Robert Boner, le réalisateur Yves Yersin, le scénariste Claude Muret et le sculpteur Daniel Schlaepfer vont imaginer un itinéraire pédestre autour du Lac des Quatre-Cantons. Le visiteur y découvre des « boîtes magiques ». Ces structures en béton présentent chacune trois à quatre scènes de l’histoire vaudoise à visionner à travers une fente ; un principe proche de l’automate et des boîtes à images de la fin du XIXe siècle, très répandues dans les fêtes foraines. A l’intérieur, à la manière d’un diorama, se trouve un procédé mêlant robotique, lentilles et petits miroirs créant des images en relief qui paraissent aujourd’hui sorties d’un autre âge. 23 ans plus tard, le Festival Images a restauré quelques-unes de ces incroyables Boîtes magiques et les présente au bas de la Place du Marché, face au Lac Léman, rappelant ainsi la situation géographique de leur première exposition.

Mise à disposition (voir annexe) de 2 articles (24 Heures et Gazette de Lausanne) issus du dossier presse de l’exposition réalisée en 1991 qui proposent une comparaison intéressante entre le regard d’hier et d’aujourd’hui sur la Suisse et son histoire ainsi que sur la presse écrite

helvétique. Cela peut servir d’introduction à l’historiographie.

Expliquer cette citation de Schlaepfer, en essayant de reconnaître les scènes de l’histoire vaudoise dans les boîtes :

«En faisant halte tous les 5 kilomètres le long de cette ligne on a voulu, à partir du lieu-dit ainsi désigné, capter l’esprit du lieu, l’égrégore du Pays de Vaud »

Site Internet de l’artiste http://dschlaepfer.com/index2.php?chap=1&id_article=1

Daniel Schlaepfer, Boîtes magiques

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Abir Abdullah (Bangladesh) Mots-clés : Histoire – géographie – philosophie – marxisme – esclavage salarié – aliénation du travail – mondialisation – commerce équitable

Abir Abdullah (1971) est un photographe bangladais qui travaille sur les conséquences des accidents liés à l’industrie du textile. A Dacca, le feu est une menace omniprésente pour cette mégapole qui compte de nombreux ateliers de confection. Les bâtiments dans lesquels se trouvent ces ouvriers du textile ne respectent que rarement les normes de sécurité. Ces mauvaises conditions de travail sont apparues au grand jour lors de l’effondrement du Rana Plaza en avril 2013 qui a provoqué plus de 1100 morts. Engagé contre l’exploitation de la main d’œuvre bangladaise par les grandes marques occidentales, Abir Abdullah met en lumière l’insécurité constante dans laquelle vivent ces trois millions de travailleurs dont les salaires négligeables assurent au client occidental un prix de vente minime. Dans sa série Deadly Cost of Cheap Clothing, qui documente l’incendie de l’usine de Tazreen, il travaille sans concession en photographiant notamment les sacs des corps sans vie sortis des décombres. Très concerné par ces événements, Abdullah lutte contre l’étouffement médiatique de ces accidents, trop vite oubliés après le drame de Rana Plaza.

Travailler sur la façon dont les médias occidentaux relayent les accidents de ce type, et montrer en quoi les photographies d’Abir Abdullah proposent un traitement différent.Quel est le rôle du photographe ? Pour qui travaille-t-il ? Quel message veut-il transmettre?

La durée de vie des actualités exigées par les médias s’oppose à l’engagement de l’artiste contre l’oubli de ces catastrophes, il montre aussi les conséquences (corps mutilé, deuil) et ne se sert pas de textes pour compléter le support visuel.

Article de l’Humanité du 30 avril 2013 :http://www.humanite.fr/monde/bangladesh-la-griffe-des-marques-sur-les-usines-de-530727

Article du Monde du 13 mai 2013 :http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/05/13/bangladesh-hausse-des-salaires-et-droits-syndicaux-pour-apaiser-l-industrie-textile_3176220_3234.html

Abir Abdullah, Deadly Cost of Cheap Clothing

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A travers les conditions de travail des ouvriers au Bangladesh, expliciter les notions d’esclavage salarié et d’aliénation du travail

définies par Karl Marx notamment.

Denis Collin (professeur de philosophie français) propose une explication du terme « aliénation du travail », apparu dans un extrait des Manuscrits de 1844 de Karl Marx :http://denis-collin.viabloga.com/news/en-quoi-consiste-l-alienation-du-travail

Enjeux et conséquences de la mondialisation et commerce équitable :

Etudier ce texte de l’organisation internationale Oxfam (Oxford Commitee for Famine Relief (1942) est une confédération d’ONG luttant sur les terrains politique, économique et humanitaire contre la pauvreté et l’injustice dans le monde) qui analyse les causes de ce type

de catastrophe : http://www.oxfammagasinsdumonde.be/2014/03/le-commerce-equitable-au- service-du-droit-des-travailleurs/

Dinah Fried

Mots-clés : littérature classique – photographie – repas

Dinah Fried (née en 1981) est une graphiste et directrice artistique basée à New York. Dans son livre Fictitious Dishes : An Album of Literature’s Most Memorable Meals (Plats de fiction: un album des repas les plus mémorables de la littérature) Dinah Fried a soigneusement mis en scène plus de 50 repas décrits dans les plus belles pages de la littérature classique, en interprétant le texte original. Elle publie le paragraphe concerné, et en regard, sur l’autre page, elle présente son cliché de table dressée. C’est l’occasion de confronter visuellement à notre mémoire les madeleines de Proust, le gâteau de Savoy de Madame Bovary ou le cocktail Gin-ananas de Lolita. Le Festival Images propose de découvrir cette série au cœur de l’Hôtel des Trois Couronnes.

A la manière de l’artiste Dinah Fried, demander aux élèves de repérer un ou plusieurs plats présents dans un livre lu en classe et de composer des photographies de ces plats en choisissant une situation qui l’évoque particulièrement.

Cristina De Middel (Espagne) Mots-clés : photographie et texte – propagande socialiste – Mao Tsetoung – dadaïsme

Née en 1975, Cristina De Middel a étudié les Beaux-Arts à Valence et la photographie à Barcelone et Oklahoma City. En respectant une approche de type documentaire, Cristina De Middel met l’accent sur la capacité de la photographie à jouer avec les limites entre réalité et fiction. Le titre de sa série Party vient de la langue anglaise qui utilise le même mot pour désigner un parti politique et une fête. De Middel propose une réinterprétation des citations du Président Mao Tsetoung – soit le livre le plus vendu au monde après la Bible, plus connu sous son appellation de Petit Livre rouge. Dans sa réédition à la manière d’un fac-similé, l’artiste a caviardé au Tipp-Ex une partie des phrases originales, laissant apparaître sur chaque page une succession de mots créant un sens inattendu. Pour accompagner cette vision personnelle et iconoclaste, elle a inséré dans chaque page du livre une photographie qu’elle a réalisée pour refléter la nouvelle version du texte : une manière bienveillante de présenter une Chine contemporaine, avec ses paradoxes et loin des clichés usuels.

Dinah Fried, Fictitious Dishes : An Album of Literature’s Most Memorable Meals

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Rechercher des raprochements entre le travail de Cristina De Middel et le mouvement Dada. Chercher des informations sur ce mouvement artistique et montrer en quoi et si des rapprochements sont possibles : réaction contre l’état du monde, déconstruction des langages,

recours à l’absurde et à l’humour, on peut le voir notamment dans les citations suivantes de The Party : people can talk much nonsense (p. 212), the real heroes are ignorant (p. 118), or intellectuals tend to be thinking (p. 292).

Etudier le Petit Livre Rouge et ses symboles :Quel en est le contenu ? Comment était-il diffusé ? L’étude du livre était obligatoire dans les écoles primaires et secondaires et sur le lieu de travail en Chine. Qu’en est-il maintenant ? Que

symbolise-t-il en Occident ? Et dans la Chine d’aujourd’hui ?D’après les réponses de Cristina De Middel, le petit livre rouge est plus respecté en Occident aujourd’hui qu’en Chine (par exemple, on ne le trouve que dans des boutiques pour touristes).

Interview de Cristina De Middel dans le magazine Dazed (en anglais) :http://www.dazeddigital.com/photography/article/19033/1/photographer-cristina-de-middel-reworks-mao-little-red-book-for-party

Atomik Magik Circus (Suisse)

Mots-clés : Guerre froide – anticommunisme en Suisse – Art brut – projet participatif

Né à Lausanne en 1958, l’artiste François Burland est inclassable, réalisant aussi bien des figures au stylo bille que des jouets à partir de matériaux de récupération. Nadja Kilchhofer et Romain Mader forment un duo de photographes tous deux diplômés en 2012 de l’ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne. Ensemble, ils collaborent au projet Atomik Magik Circus. En 2011, Burland construit un sous-marin géant d’inspiration russe de dix-huit mètres de long, pesant une tonne et répondant au nom d’Atomik Submarine. Ce colosse est l’amorce d’une exploration plus en profondeur de cette thématique fictionnelle, en imaginant un cimetière de sculptures-jouets imprégnées du climat de la guerre froide. L’ensemble Atomik Magik Circus se constitue autour d’une « escadrille de drôles d’engins » revisités par l’artiste à la lumière des esthétiques soviétiques du siècle passé tout en s’inspirant autant de Jules Verne que de Tintin. Les photographes Mader et Kilchhofer font partie intégrante du processus créatif, en renforçant la dimension narrative par une série d’images mélangeant références artistiques, sauts générationnels et histoires de supers héros.

Cristina De Middel, Party

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Les trois artistes du collectif Atomik Magik Circus seront présents pendant la durée du Festival : possibilité de finir la visite par une rencontre avec eux. Préparer une interview des artistes en imaginant des questions à leur poser..

A travers cette installation, étudier le contexte de la guerre froide et de la conquête spatiale. En parlant de sa fascination pour l’esthétique soviétique, François Burland parle souvent de son enfance et du climat anticommuniste en Suisse (voir annexe : article « Anticommunisme » du Dictionnaire historique de la Suisse), en racontant ces anecdotes :

«Je suis un enfant de la Guerre froide, explique François Burland. La peur des Russes était omniprésente. A l’école, on se prêtait régulièrement à des exercices d’évacuation dans les abris antiatomiques. Comme j’aimais bien le rouge, j’étais persuadé d’avoir attrapé la maladie du communisme. Je craignais que cela ne se sache et que mes parents ne m’aiment plus...» Migros Magazine, 19 mai 2014

http://www.migrosmagazine.ch/societe/portrait/article/francois-burland-a-la-conquete-de-l-espace

«Je me promenais dans la campagne de Gruyère en préparant l’exposition que j’aurai en octobre au Musée gruérien de Bulle où je montrerai notamment des dessins et des broderies. J’étais dans ce pays idyllique, explique François Burland, dans ces montagnes vertes, dans ce paradis. Je me suis dit: ces montagnes sont trouées de partout comme un fromage, on peut y mettre des trains, des avions. On y a creusé des abris antiatomiques. Pour faire ces trous, on engageait des types de l’Est et ça me faisait rire. Je suis parti sur ce délire de la peur du communisme qu’on avait à l’époque de la Guerre froide. Je me suis dit que je pourrais construire une énorme bombe en boîtes de conserve et la mettre dans ces montagnes dont on craint tellement qu’elles changent. J’ai voulu construire un beau jouet.»

Le Temps, 23 avril 2011http://www.letemps.ch/Page/Uuid/e789a282-6d1f-11e0-af89-0519c99d3a12|0

Atomik Magik Circus

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Exploitation possible autour de la nature participative du projet. Ce projet a été réalisé avec l’aide de deux jeunes requérants d’asile MNA (mineurs non accompagnés) que François Burland a pris sous son aile : article dans Le Temps, 31 mai 2014.http://www.letemps.ch/Page/Uuid/1e18a1be-e83c-11e3-9d82-5453eb56d7d0/Seuls_%C3%A0_13_ans_de_lAfrique_%C3%A0_la_Suisse

A travers la figure de François Burland, introduire la notion d’Art brut. Michel Thévoz, ancien conservateur de la Collection de l’Art Brut à Lausanne, a conféré une juste reconnaissance au travail de François Burland en inscrivant en 1984 les oeuvres de l’artiste dans la section Neuve Invention : Site Internet de la Collection de l’Art brut, http://www.artbrut.ch/fr/21006/definitions-art-brut

Erik Kessels (Pays-Bas)

Mots-clés : images et Internet – accès public à l’intimité – photographie vernaculaire

Erik Kessels est un publicitaire non conformiste à la tête d’une importante agence hollandaise. Mais il est surtout connu du public en tant que collectionneur, éditeur à succès et commissaire d’expositions. Il enseigne à la Gerrit Rietveld Academy ainsi qu’à l’Académie d’Architecture d’Amsterdam. Kessels fait figure de pionnier par une nouvelle approche de la photographie vernaculaire et s’intéresse particulièrement à la qualité et à la quantité de séries d’images trouvées et produites par des anonymes.« Nous sommes aujourd’hui soumis à une surabondance d’images », explique Erik Kessels définissant ainsi la problématique qui se trouve à la base de son projet 24hrs in Photos. Dans l’Eglise Sainte-Claire de Vevey, l’installation se présente sous forme d’une montagne de photographies amassées en vrac. Ce dispositif matérialise aléatoirement le flux d’une seule journée de téléchargement de fichiers postés sur Flickr, site Internet de partage de photos. 24hrs in Photos permet d’expérimenter physiquement ce que représente toute cette matière visuelle que l’on consomme par écran interposé. Quelques 350’000 tirages sont à portée de main des visiteurs. En emportant l’un de ces clichés avec eux, les festivaliers se rendent compte de l’infinie diversité qualitative de ce qui est téléchargé : poses ratées, portraits d’animaux, scènes banales, intérieurs privés, selfies, tout semble aujourd’hui bon à être rendu public via Internet.

Erik Kessels, 24 hrs in Photos

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Atelier d’écriture : nous proposons aux élèves de visiter l’exposition et de décliner ce travail sous forme littéraire, dans un atelier animé par deux auteurs et enseignants (voir page 5)

Comment est-ce que le privé est rendu public : quelle image ou reflet veut-on diffuser de nous-mêmes ? Qu’est-ce que cela change de rendre public son histoire, pour soi, pour les autres (alors qu’avant, tout restait privé) ? Comment est-ce que cela a évolué par rapport à l’utilisation des photos des générations précédentes ? Quelle est l’influence d’Internet dans la mise en public de photos privées ? Que deviennent nos photographies une fois postées sur Internet ? A qui appartiennent-elles ? Quel contrôle avons-nous sur notre image sur la toile ?

Enquête d’«Envoyé spécial» (35 min.) diffusée le 29 novembre 2012 sur France 2 qui s’intéresse aux traces laissées sur Internet : http://www.youtube.com/watch?v=9AAktvPYHzQ

Propositions de discussions après la visite et/ou l’atelier :

La façon qu’a Kessels de représenter la quantité : quelles impressions cette installation provoque-t-elle ? Arrivez-vous à vous rendre compte de ce que représentent physiquement 350’000 images ? Métaphore de la noyade, dans une mer de photos, mais aussi idée de décharge de photos « jetées », des souvenirs sur lesquels le public est amené à marcher ? Qu’est-ce que cela vous évoque ? Qu’est-ce qu’un leurre ?

Introduction au concept de « photographie vernaculaire »

Cette installation permet d’expliciter ce concept émergeant en photographie qui consiste à utiliser des photos trouvées (sur Internet, des pellicules, des cartes postales, etc) et de les ré-exploiter dans une œuvre originale.

Avant la visite : Examiner cet citation de Kessels à propos de son travail :

« (…) un examen minutieux et approfondi de ces albums photo révèle incidemment autre chose que la quête de perfection ou de normalité. C’est dans leurs failles que se cache la beauté ».

Martin Parr est un grand collectionneur de photographies et serait à l’origine de la diffusion de ce terme. Discuter cette citation de Serge Plantureux, tirée du site internet photographie.com.

« Je crois que dans l’esprit de Martin Parr, c’est démontrer que des photographies qui ne sont pas, à priori, artistiques, le sont quand même. Des photographies qui existaient avant que les photographes aient envie de les montrer, de les afficher sur les murs (…). Mais il y a une mauvaise connotation dans le terme vernaculaire. Le vernaculaire c’est le contraire de jet set. »

Article : Qu’est ce que la photographie vernaculaire ? http://www.photographie.com/archive/publication/102459

John Baldessari (Etats-Unis)

Mots clés : art contemporain – art conceptuel – adéquation entre images et lieux – travail de programmateur

John Baldessari (né en 1931) est l’un des artistes majeurs de l’art contemporain international. Depuis le début des années 1960, il remet inlassablement en question les conventions esthétiques traditionnelles, en recourant avec humour à la vidéo, à la peinture, à l’écriture, au cinéma, à la photographie ou encore à des installations dans l’espace public. Artiste conceptuel, Baldessari est connu pour sa manière de se réapproprier des images trouvées. Ses œuvres tendent à démontrer le potentiel narratif infini d’une image et le pouvoir évocateur du langage. Figure (with Vertical Lines) fait partie de la série Printed Matter Photography Portfolio III : Stills, réalisée en 1999. Elle représente un homme debout qui fait face aux spectateurs. Dans le cadre, de singulières lignes verticales couvrent le sujet. Cette image, présentée sous la forme d’une installation sur la façade de l’ancienne prison de la ville de Vevey, raconte soudain une histoire nouvelle et inattendue.

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Aborder la figure de John Baldessari en montrant le court-métrage qui le présente, narré par Tom Waits et commandité par le LACMA (Los Angeles County Museum of Art) :http://www.youtube.com/watch?v=eU7V4GyEuXA

Questionner le travail de programmateur d’un festival comme Images : le choix des espaces qui accueillent les expositions a une grande importance afin de trouver une adéquation entre l’image et le lieu. Le Festival propose d’ailleurs de nombreuses exclusivités produites en collaboration avec les artistes.

Demander aux élèves de préparer des questions qu’ils pourront poser au guide sur l’organisation du Festival : combien de personnes y travaillent ? Qu’est-ce qu’ils font exactement ? Comment fait-on pour produire des expositions photographiques ? Combien de temps cela prend ? Quelles sont les contraintes à prendre en compte ? Etc.

Par groupes, proposer aux élèves de chercher à établir des liens entre les œuvres et les lieux visités pendant le parcours et d’argumenter les choix des programmateurs du Festival Images.

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6. BibliographieAbir Abdullah

Site Internet de l’artiste : http://www.abirphoto.com

Article de l’Humanité du 30 avril 2013 :http://www.humanite.fr/monde/bangladesh-la-griffe-des-marques-sur-les-usines-de-530727

Article du Monde du 13 mai 2013 :http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/05/13/bangladesh-hausse-des-salaires-et-droits-syndicaux-pour-apaiser-l-industrie-textile_3176220_3234.html

Article Wikipédia sur l’effondrement du Rana Plaza :http://fr.wikipedia.org/wiki/Effondrement_du_Rana_Plaza

Article Wikipédia sur l’esclavage salarié :http://fr.wikipedia.org/wiki/Esclavage_salari%C3%A9

Déclaration de l’Organisation internationale du travail, (OIT) sur la justice sociale pour une mondialisation équitable (10 juin 2008):http://www.ilo.org/global/topics/decent-work/WCMS_099767/lang--fr/index.htm

Dossier pédagogique sur l’esclavage : http://education.francetv.fr/dossier/l-esclavage-comprendre-son-histoire-o30836

Site Internet de Denis Collin (professeur de philosophie français) http://denis-collin.viabloga.com/news/en-quoi-consiste-l-alienation-du-travail

Texte de l’organisation internationale Oxfam (Oxford Commitee for Famine Relief (1942) sur le commerce équitable :http://www.oxfammagasinsdumonde.be/2014/03/le-commerce-equitable-au-service-du-droit-des-travailleurs/

Du sang sur mes fringues : reportage radio (réécoutable) diffusé dans l’émission Là-bas si j’y suis le 30 avril 2013, réalisé en 2006 mais remonté suite à la catastrophe.

Collin, Denis, Le Cauchemar de Marx : Le capitalisme est-il une histoire sans fin?, Paris : Max Milo Éditions, 2009.

Dhôtel, Gérard, L’ esclavage ancien et moderne : Milan, 2004.

Giard, Mathilde, L’esclavage - De l’Antiquité à nos jours : Flammarion, 2013.

Atomik Magik Circus

Sites Internet des artistes :http://esf.ch/burland/http://stereotyp.es/http://www.nadjakilchhofer.ch/

Références sur l’ Anticommunisme en Suisse :http://www.chronos-verlag.ch/php/book_latest-new.php?book=978-3-0340-0925-6&type=Inhalt_Sammelband

Bibliographie sur l’anticommunisme en Suisse:http://icp.ge.ch/dip/fc/IMG/pdf/anticommunisme_suisse-se_lection.pdf

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Chronologie succinte de l’anticommunisme en Suisse : http://archives.swissinfo.ch/article.php?work=case8

Article de Migros Magazine, 19 mai 2014 : http://www.migrosmagazine.ch/societe/portrait/article/francois-burland-a-la-conquete-de-l-espace.

Article du Temps, 23 avril 2011 : http://www.letemps.ch/Page/Uuid/e789a282-6d1f-11e0-af89-0519c99d3a12|0

Article du Temps, 31 mai 2014:http://www.letemps.ch/Page/Uuid/1e18a1be-e83c-11e3-9d82-5453eb56d7d0/Seuls_%C3%A0_13_ans_de_lAfrique_%C3%A0_la_Suisse

Site Internet de la Collection de l’Art Brut :http://www.artbrut.ch/fr/21006/definitions-art-brut

Portrait de l’artiste :http://www.italic.ch/content/francois-burland

John Baldessari

Site Internet de l’artiste : http://www.baldessari.org/ Court-métrage présentant l’artiste, narré par Tom Waits et commandité par le LACMA (Los Angeles County Museum of Art) :http://www.youtube.com/watch?v=eU7V4GyEuXA

Baldessari, John, Miracle Chips: Steidl Publishers, 2009.

Cristina De Middel

Site Internet de l’artiste : http://www.lademiddel.com/

Article sur The Party dans Photobook Review (en anglais): http://cphmag.com/de-middel-party/http://www.wired.com/2014/07/a-clever-parody-that-somehow-makes-mao-zedong-funny/

Définition du mouvement dada du Larousse :http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/mouvement_dada/115416

Interview de Cristina de Middel dans le magazine Dazed (en anglais) :http://www.dazeddigital.com/photography/article/19033/1/photographer-cristina-de-middel-reworks-mao-little-red-book-for-party

De Middel, Cristina, Party. Quotations from Chairman Mao TseTung : Archive of Modern Conflict, 2014.

Dufour, Jean-François, La Chine aujourd’hui: Milan, 1996.

Mao Tsé Toung, le pouvoir du dernier empereur, DVD : Les dossiers secrets de l’Histoire, 2006.

Dinah Fried

Site Internet de l’artiste : http://dinahfried.com/

Fried, Dinah, Fictitious Dishes: An Album of Literature’s Most Memorable Meals: Harper Collins, 2014.

Lia Giraud

Site Internet de l’artiste : http://www.liagiraud.com/

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Daniel Gordon

Site Internet de l’artiste : http://danielgordonstudio.com/

Erik Kessels

Site Internet de l’artiste : http://www.kesselskramerpublishing.com/

Article sur la photographie vernaculaire sur le site Photographie.comhttp://www.photographie.com/archive/publication/102459

Enquête d’«Envoyé spécial» (35 min.) diffusée le 29 novembre 2012 sur France 2 qui s’intéresse aux traces laissées sur Internet : http://www.youtube.com/watch?v=9AAktvPYHzQ

Kessels, Erik, Mother Nature: RVB Books, 2014.

Kessels, Erik & Clark, Fred, In almost every picture 11-Fred and Valérie: Kesselskramer Publishing, 2012.

Daniel Schlaepfer

Site Internet de l’artiste : http://dschlaepfer.com/index2.php?actu=1

Schlaepfer, Daniel, Lumen & Lux: Infolio, 2012

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Annexes : Expérience en lien avec l’oeuvre de Lia GiraudTravailler sur la notion de l’expérimentation en sciences du vivant avec une expérience qui met en jeu lumière, pigments, algues, alcool et pots de yaourts.

Les algues transforment la lumière en énergie à l’aide de pigments photosynthétiques, facilement visualisables par une expérience toute simple. Combien de pigments composent le vert des algues ? Comparer avec des épinards, des feuilles d’arbres, de menthe, et tout végétal qui vous inspire. Les résultats varieront selon l’expérimentateur, l’objet étudié, le protocole choisi, la qualité de la photo prise pour en rendre compte, etc. Dès lors, comment travailler avec du vivant et produire des connaissances fiables ? De façon plus générale, comment définir la fiabilité d’un savoir, et est-il possible de la garantir ?

Matériel :

Papier buvard blanc CiseauxMortierAcétone (attention, irritant et inflammable)CrayonOptionnel : pipettePot de yaourts en verreEthanol 90% (attention, inflammable)

AlguesEpinardMentheFeuilles d’arbres vertes, ou aux couleurs automnalesTout végétal qui vous inspire…

Protocole :

1. Couper une bande de papier buvard de 2.5 cm de long et 10 cm de haut environ. Couper une extrémité en pointe.2. Placer les algues dans le mortier et les broyer avec un peu d’acétone jusqu’à former un peu de jus. Alternative : Broyer directement sur le papier les algues avec une pièce de monnaie. Laisser sécher.3. Poser une goutte de jus (autant que possible sans gros morceaux) sur le papier, un peu au dessus de fin de la pointe. Attendre que cela sèche. Poser entre 1 et 7 gouttes au même emplacement, selon l’intensité des couleurs que l’on désire. Bien attendre que cela sèche entre chaque goutte, cela prend très peu de temps.4. Laisser sécher le papier.5. Mettre un fond d’alcool à 90°C dans le pot en yaourt en verre. Alternative : utiliser de l’acétone (migration plus rapide mais produit irritant)6. Placer le papier dans le pot en verre, pointe dans l’alcool.7. Regarder l’alcool monter dans le papier buvard, et séparer progressivement les pigments de couleurs différentes, servant à faire la photosynthèse (la migration peut prendre jusqu’à 30 minutes)8. Comparer avec le tableau pour connaître quels sont les pigments présents dans votre échantillon. Comparer ses résultats entre élèves, et entre échantillons.

PIGMENTS COULEUR POSITION

Caroténoïdes

Carotène Orange Très haute

Xanthophylle Jaune, orange Milieu à basse

Chlorophylle

Chlorophylle a Bleu-vert Haute

Chlorophylle b Jaune-vert Juste dessous la chlorophylle a

Chlorophylle c Vert clair Très basse

Publication: Gazette de Lausanne; Date: Mai 16, 1991; Section: None; Page: 20

Article - VOIE SUISSE La magie vaudoise opère http://www.letempsarchives.ch/Repository/getFiles.asp?Style=OliveXLib:LowLevelEntityToSaveGifMSIE_LETEMPS...

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23/03/2009AnticommunismeSi l'anticommunisme est indissociable du communisme, le couple qu'ils forment suggère une fausse symétrie.Le Communisme renvoie à une vision du monde et à un programme assez clairement définis et s'incarne,surtout au XXe s., dans de nombreuses organisations politiques bien structurées. L'anticommunisme est plusvague, tant dans son idéologie que dans ses buts et il ne ressent pas toujours le besoin de s'organiser. Il veutse défendre contre le communisme et représente donc une réaction, qui n'est toutefois pas nécessairementproportionnelle à la force de son adversaire. Car il n'est pas seulement la manière de voir de la droitebourgeoise qui considère que des valeurs fondamentales comme la famille, l'Etat, la propriété privée, lareligion et la patrie sont menacées. Il s'agit aussi, au-delà du camp bourgeois, jusque chez les socialistes etles syndicalistes, d'une attitude, d'une vision du monde qui surestime systématiquement le danger, car ellerepose sur une image du complot communiste qui relève du mythe politique.

Les bourgeois étaient anticommunistes pour des raisons idéologiques alors que les socialistes et lessyndicalistes critiquaient les communistes suisses et soviétiques pour leurs méthodes, mais tous réagirentpar des mesures d'interdiction et d'exclusion contre un mouvement où ils voyaient un grand danger politique.Les militants anticommunistes de droite organisèrent en outre, surtout dans les années qui suivirent la Grèvegénérale de 1918, des gardes bourgeoises armées.

Du côté bourgeois, on utilisa même consciemment la peur, largement irrationnelle, de la subversioncommuniste pour façonner une image forte de l'ennemi, qui favorisa la stabilité interne et qui servit d'appuidans d'autres luttes politiques, par exemple contre les socialistes. Pour discréditer l'adversaire, on le taxait decommuniste. En pratiquant ainsi l'amalgame entre toutes les oppositions de gauche, on disposait d'uninstrument d'intimidation et de marginalisation contre l'ensemble du Mouvement ouvrier. Néanmoins, quandcela semblait nécessaire, en particulier à l'époque de la Guerre froide, l'anticommunisme n'empêchait pas lesens des nuances et certains socialistes et syndicalistes considérés comme suffisamment intégréséchappaient à la stigmatisation. Mais l'Etat démocratique refusait toute légitimité aux idées communistes;considérées comme illégales, elles étaient criminalisées quasiment à titre préventif. Cette tactique à l'égarddes socialistes suisses ne fut pas sans résultats ( Parti socialiste). Déjà dans les années 1920 et 1930, etsurtout dans les années 1950, ceux-ci prirent clairement et parfois violemment position contre lecommunisme. La concurrence qui régnait entre les personnes et les théories rendit alors l'anticommunismeplus virulent et plus passionnel. Les Syndicats exclurent ainsi les communistes après la Première Guerremondiale et, après 1945, ils interdirent aux membres du Parti du travail l'accès aux fonctions syndicales.

L'anticommunisme est donc une notion complexe, variable selon le contexte. Mais dès le début il eut deseffets concrets sur le plan pénal et dans le cadre des mesures pour la protection de l'Etat. Sa premièremanifestation en Suisse date de 1843, alors que le mot "communisme" était encore tout neuf: Johann CasparBluntschli, conseiller d'Etat zurichois, fit emprisonner Wilhelm Weitling, socialiste messianiste, et condamnases idées "communistes". Et des radicaux de gauche, comme Johann Rudolf Schneider, conseiller d'Etatbernois, ou le conseiller fédéral Henri Druey furent traités de communistes par des conservateurs. Uneinstance centrale de surveillance policière fut créée en 1889: le Ministère public de la Confédération.

Dans les décennies suivantes, l'image de l'ennemi évolua. Jusqu'à la Première Guerre mondiale, l'ordre établisemblait menacé surtout par l'Anarchisme. Après la Révolution russe d'octobre 1917 et jusqu'aux années1930 les craintes prirent l'aspect de l'antibolchévisme, puis de l'anticommunisme jusqu'à la chute du Mur deBerlin en 1989. L'angoisse périodiquement ravivée se cristallisait sur l'évocation d'un danger aigu ou sournois,venu de l'Est, sous la forme soit d'une invasion étrangère, soit d'une subversion ourdie à l'intérieur, maispilotée de l'extérieur. La virulence de l'anticommunisme dépendait moins, en général, d'une menace réelleque d'événements politiques hautement symboliques propres à nourrir les craintes: elle fut à son combleaprès la grève générale de 1918, référence première et inlassablement évoquée même par les historiens, à laveille et au début de la Deuxième Guerre mondiale, après le coup d'Etat communiste de 1948 enTchécoslovaquie, après la répression du soulèvement de 1956 en Hongrie, enfin (mais plus faiblement) en

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1968, après l'intervention soviétique contre le Printemps de Prague et après les révoltes gauchistes,d'inspiration partiellement communiste.

La lutte contre le communisme fut aussi bien le fait de l'Etat que de particuliers de la droite bourgeoise. Lepremier prit des mesures légales et policières, les seconds ne se contentèrent pas d'activités de propagandeet parfois paramilitaires (gardes bourgeoises), mais organisèrent parallèlement aux mesures officielles unesurveillance privée, plus ou moins intense selon la conjoncture, et créèrent des services de renseignementspolitiques. Etat et particuliers se partageaient les tâches de facto, mais ils communiquaient régulièrement.Ainsi la Fédération patriotique suisse fondée en 1919 par Eugen Bircher échangea, jusqu'à sa dissolution en1947, des informations avec la police politique, par des voies directes et indirectes. Il y eut aussi une étroitecollaboration entre la Police fédérale et le Service suisse d'information, organisme neutre créé en 1948,successeur d'Armée et Foyer. Un scandale éclata en 1976 quand on apprit que le bureau d'information dirigépar le radical zurichois Ernst Cincera fournissait aux autorités et aux entreprises privées des renseignementssur les individus "subversifs", communistes ou gens "de gauche", c'est-à-dire tous ceux qui remettaient enquestion le statu quo politique. L'anticommunisme organisé eut parfois, surtout dans l'entre-deux-guerres, unprolongement international: la Fédération patriotique suisse, l'Entente internationale contre la IIIeInternationale, mieux connue sous le nom de Ligue Aubert (Théodore Aubert l'avait fondée en 1924), etl'Action nationale suisse contre le communisme dirigée par l'ancien conseiller fédéral Jean-Marie Musy eurentainsi des liens avec le Troisième Reich.

Les nombreux groupes anticommunistes apparus après 1918 eurent des activités difficiles à saisir, car ilsétaient peu stables et travaillaient souvent dans l'ombre, mais ils rencontrèrent un certain succès, quiapparaît au moins au niveau légal. L'interdiction des organisations communistes, qu'ils exigeaient depuislongtemps, fut prononcée dans certains cantons (Neuchâtel et Genève en 1937, Vaud en 1938) et dans laConfédération en 1940. Ils obtinrent ce résultat non seulement parce que leurs leaders jouissaient de bonnespositions sociales et politiques, mais aussi parce que les convictions anticommunistes étaient largementrépandues jusqu'au sommet de l'Etat, comme en témoignent les tentatives réitérées d'introduire une loi surl'ordre public. Autre exemple typique, celui du conseiller fédéral Jean-Marie Musy, très actif dans ce domaine,qui fit adopter l'interdiction d'engager des communistes dans l'administration fédérale (1932). Une directiveémise en 1950 et abrogée en 1990 prévoyait de licencier les employés fédéraux membres d'une organisationcommuniste. L'affaire des fiches, en 1989, donna la mesure des craintes éprouvées devant la subversioncommuniste et en montra les conséquences dans le domaine de la protection de l'Etat, quand le public appritgrâce au rapport de la Commission d'enquête parlementaire (CEP) que non seulement le ministère publicavait établi des centaines de milliers de dossiers, mais aussi qu'environ 10 000 citoyens "dangereux" auraientété internés en cas de crise ou de guerre.

Bibliographie– J.C. Bluntschli, Les communistes en Suisse: d'après les papiers saisis chez Weitling, 1843– M. Müller, Die Entwicklung der Bundespolizei und ihre heutige Organisation, 1949– Gruner, Arbeiter– I. Zellweger, Die strafrechtlichen Beschränkungen der politischen Meinungsäusserungsfreiheit, 1975– J. Frischknecht et al., Die unheimlichen Patrioten, 1979– H.B. Kunz, Weltrevolution und Völkerbund, 1981– J. Haefelin, Wilhelm Weitling, 1986– Gruner, Arbeiterschaft– J.-D. Blanc et al., Schnüffelstaat Schweiz, 1990– U.P. Engeler, Grosser Bruder Schweiz, 1990– H.U. Jost et al., Cent ans de police politique en Suisse, 1992– G. Kreis, Staatsschutz in der Schweiz, 1993– B. Studer, Sous l'œil de Moscou, 1996

Auteur(e): Brigitte Studer / PM