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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier Madame Isabelle FREDERIC, responsable du service
international du Crédit Agricole de Marseille, pour m’avoir aiguiller sur ce
sujet complexe des accords de Bâle II.
Je remercie également Monsieur Jean-Hervé MESSERSCHMIDT,
responsable du pôle Gestion des Risques du Crédit Agricole, pour avoir
répondu à toutes mes questions. Je tenais à le remercier plus
particulièrement car il m’a aidé à orienter mes recherches ce qui m’a permis
d’apporter une réelle valeur ajoutée à ce mémoire ainsi qu’au Crédit
Agricole.
Par ailleurs, je tiens à remercier Monsieur Christian GIVAUDAN, directeur du
centre affaires du Crédit Agricole de Marseille, pour son soutient durant mes
six mois de stage.
Enfin, je tiens à remercier toute l’équipe du Centre Affaires de Marseille pour
leur coopération et leur aide durant ce stage, et plus particulièrement
Stéphanie BARNETCHE, Nicolas BOUMENDIL, Christine GIANI et Jérôme
MARRON sans qui la réalisation de ma mission aurait été impossible.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
SOMMAIRE
Introduction………………………………………………………………………...3
1ère partie : apports et enjeux des accords de Bâle II………………………3
1.1 Pilier 1 : émergence d’un nouveau ratio de solvabilité………………...3
1.1.1 Le principe du ratio de capital………………………………….…...3
1.1.2 Evaluation du risque de crédit………………………………………3
1.1.3 Prise en compte du risque opérationnel…………………………...3
1.1.4 Prise en compte du risque de marché……………………………..3
1.2 Pilier 2 : surveillance prudentielle accrue et indépendante……………3
1.2.1 Premier principe……………………………………………………...3
1.2.2 Second principe…………………………………………………..….3
1.2.3 Troisième principe……………………………………………………3
1.2.4 Quatrième principe…………………………………………………..3
1.3 Pilier 3 : discipline de marché et communication financière…………..1
1.3.1 Objectifs et principes généraux…………………………………….1
1.3.2 Publications recommandées………………………………………..1
2ème partie : impact de Bâle II sur l’activité bancaire……………………….2
2.1 Les critères de performance……………………………………………...2
2.1.1 Le rating interne………………………………………………………2
2.1.2 La méthode du RAROC……………………………………………..2
2.1.3 La création de valeur………………………………………………...3
2.2 La segmentation du marché bancaire…………………………………...2
2.2.1 La relation entre les secteurs finance et risque…………………..2
2.2.2 Les métiers gagnants………………………………………………12
2.2.3 Les métiers perdants……………………………………………….12
2.3 Les risques………………………………………………………………..12
2.3.1 Le rôle clé des agences de notation……………………………...12
2.3.2 Un effet procyclique……………...…………………………………23
2.3.3 Les conséquences sur les PME...………………………………...56
2.3.4 Une distorsion de la concurrence.………………………………..64
Conclusion………………………………………………………………………..70
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
INTRODUCTION
Le dispositif « Bâle II » publié par le Comité de Bâle en juin 2004 constitue
une réglementation prudentielle mieux adaptée à la diversité et à la
complexité des activités bancaires modernes, non seulement grâce à sa plus
grande sensibilité aux risques, mais aussi grâce à sa flexibilité.
La démarche suivie par le Comité a été basée sur un dialogue intense et
permanent avec l’ensemble de la profession bancaire, sur une longue série
de propositions et de consultations avec les autorités de tutelle, ainsi que sur
de nombreuses études empiriques. Le nouvel accord se veut plus sensible
aux risques grâce au rôle essentiel qu’il accorde aux systèmes de gestion
interne des risques des banques, reconnaissant ainsi les profondes
améliorations des méthodologies de gestion des risques qui ont été opérées
ces dernières années.
Les accords de Bâle II visent à renforcer la stabilité des établissements
bancaires en affinant l’adéquation de leurs fonds propres, qui constituent la
garantie ultime des déposants. Cette démarche, initiée il y a près de quinze
ans, vise à protéger les épargnants en assurant que les établissements
bancaires soient capables d’absorber d’éventuelles pertes financières liées à
des risques de crédit, de marché ou opérationnels.
Les accords de Bâle II sont le fruit d’une longue série de propositions de
consultations auprès des autorités de tutelle nationales et des
établissements bancaires. La première proposition de révision des accords
de1988 fut publiée par la Banque des Règlements Internationaux en juin
1999. Suite aux réactions transmises par les autorités des différents pays
membres, des propositions supplémentaires furent soumises en janvier 2001
et avril 2003, s’accompagnant d’une série de trois études d’impact réalisées
par les études bancaires sur leurs positions (ces études d’impact portent le
nom de QIS1, QIS2 et QIS3, par abréviation de l’appellation anglophone
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Quantitative Impact Study). Ces consultations et études ont permis
d’apporter de nombreuses améliorations aux recommandations initiales. Les
accords de Bâle II ont été approuvés par toutes les autorités des pays
membres avant leur publication.
Ces accords de Bâle II constituent les exigences minimales que les autorités
de tutelle nationales devront adopter dans leurs pays respectifs. Comme
pour les accords de 1988, les autorités nationales sont libres d’adopter des
exigences plus contraignantes. Les normes relatives aux approches les plus
avancées de mesure du risque de crédit et opérationnel pourront toutefois
être adoptées pour la fin de l’année.
L’objectif principal de la révision des accords de Bâle I de 1988 était de
renforcer la pérennité du système bancaire international tout en s’assurant
que la mesure des exigences en fonds propres ne devienne pas une source
d’inégalité compétitive entre les grands établissements bancaires
internationaux. Un des grands bénéfices des nouveaux accords de Bâle II
est qu’ils encouragent une gestion des risques plus élaborée de la part des
établissements en instaurant des exigences en fonds propres plus sensibles
aux risques auxquels ils sont exposés.
Plusieurs éléments clés des accords de 1988 restent d’application comme
l’obligation de maintenir un ratio de solvabilité de minimum 8%, la définition
des fonds propres éligibles et la structure de l’amendement de 1996 sur la
mesure des risques de marché. Les principales innovations des nouveaux
accords de Bâle II sont l’introduction d’exigences en fonds propres pour le
risque opérationnel, la possibilité d’utiliser des modèles internes pour la
mesure du risque de crédit, ainsi que l’introduction d’un deuxième pilier
définissant les principes de base de la surveillance prudentielle et d’un
troisième pilier favorisant la mise en place d’une discipline de marché.
Les accords de Bâle sont en effet structurés autour de trois piliers
complémentaires qui constituent les trois chapitres de notre première partie.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Le comité de Bâle sur le contrôle prudentiel bancaire, ou, plus simplement, le
Comité de Bâle, fut fondé à la fin de l’année 1974 par les gouverneurs des
banques centrales des pays du G10 (les comités du G10 sont les comités
établis par les gouverneurs des banques centrales des pays du G10, ou
groupe des dix, qui regroupe l’Allemagne, la Belgique, le Canada, les Etats –
Unis, la France, l’Italie, le japon, les Pays Bas, la suède et le Royaume Uni ).
Il est un des comités du G10 établis au sein de la Banque des Règlements
Internationaux.
Cependant, la composition démographique des institutions membres du
Comité s’étend au delà des pays du G10 (Outre les pays du G10, les
institutions membres du Comité de Bâle proviennent d’Espagne, du
Luxembourg et de Suisse) et, par conséquent, l’influence desrecommandations du Comité va, elle aussi, au delà des pays du G10. En
outre, les institutions membres ne comprennent pas uniquement les banques
centrales, et les recommandations ne se limitent dès lors pas seulement aux
domaines relevant de l’autorité de ces dernières, mais couvrent un spectre
large de sujets d’ordres financiers divers.
Sa fonction est d’assurer la coopération internationales dans les matières
liées au contrôle prudentiel bancaire, lequel peut être défini comme
l’ensemble des règles qu’une institution doit respecter lorsqu’elle s’engage
dans des activités bancaires.
Il est intéressant de noter que le comité de Bâle ne possède aucune autorité
formelle et que ses conclusions n’ont pas force de loi. L’approche suivie par
le Comité de Bâle est une approche de recommandations interprétées et
mises en œuvre de manière adéquate au niveau national par les autorités
compétentes.
L’une des principales fonctions du secteur bancaire, sur laquelle repose le
fonctionnement de nos économies, est la distribution du crédit. C’est une
activité naturellement risquée, qui appelle donc une gestion et une
prévention des différents types de risques auxquels la banque est
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
confrontée. Dans une économie globalisée et relativement concentrée, si l’on
veut éviter le risque de crise financière systémique, la coordination
internationale des dispositifs prudentiels est nécessaire.
C’est dans ce contexte, celui de la volatilité croissante des capitaux sur des
marchés financiers libéralisés, que se réuni le premier comité de Bâle, dans
la deuxième moitié des années 1980. Les recommandations énoncées par
ce comité en 1988 ont eu une influence certaine, puisqu’elles n’ont pas été
seulement appliquées par les banques centrales des 13 pays de l’OCDE
présents, mais aux banques d’une centaine de pays.
L’objectif principal de « Bâle I » était d’assurer une certaine stabilité
financière, en obligeant les banques à mieux se couvrir contre le risque ;
c’est dans ce but qu’a été conçu le Ratio Cooke, qui attribue un niveauminimum de capitaux propres, les fonds propres réglementaires, en fonction
du risque encouru par l’établissement.
Le comité de Bâle II, après plusieurs années de travail et de négociations, a
rendu public ses recommandations en juin 2004. Les objectifs de ce comité
étaient d’améliorer la finesse de la définition des fonds réglementaires, y
compris en utilisant les outils développés par les banques elles-mêmes
depuis Bâle I, tout en s’assurant que Bâle II n’engendre pas, au niveau
agrégé, un durcissement des dispositifs de contrôle prudentiel des banques.
En ce qui concerne l’UE, ses dispositions ne seront appliquées qu’à partir de
janvier 2007. Aussi, les effets des mesures issues de Bâle II n’ont pu être
déjà observés ; on peut toutefois essayer d’en prévoir la substance, et de se
demander si Bâle II va engendrer une rupture majeure dans la gestion
prudentielle des fonds propres des banques.
En janvier 2007, la réforme Bâle II a été instaurée dans de nombreux pays,
dont la France, et représente un bouleversement de la politique bancaire en
matière de risque de crédit ou de contrepartie et d’exigence en fonds
propres.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Cet événement suscite une polémique quant à sa mise en application
puisque les entreprises, selon leurs statuts, craignent de voir une
dégradation des relations banques-entreprises.
Le comité de Bâle II sur le contrôle interne, institué en 1975, regroupe les
autorités de surveillance prudentielle et les banques centrales des pays du
groupe des dix, appelé G : en réalité, il regroupe 13 pays aujourd’hui.
Il se compose des hauts représentants des autorités de contrôle bancaire et
des banques centrales des pays suivants : Allemagne, Belgique, Canada,
Espagne, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Luxembourg, Pays-Bas,Royaume-Uni, Suède et Suisse. Ce comité se réunit généralement à Bâle,
lieu où se trouve le secrétariat permanant de la Banque des Règlements
Internationaux.
Ce comité n’a pas de pouvoir réglementaire. Il doit son autorité à la qualité
de ses travaux, du processus de concertation qui débouche sur des
consensus, ou accords ou convergences, et du pouvoir ainsi que de la
volonté de ses membres d’appliquer par la suite dans leurs pays respectifs
les décisions prises.
Le comité de Bâle pour la supervision bancaire a promulgué en juin 2004 un
nouveau dispositif de convergence internationale pour la mesure des fonds
propres et normes de fonds propres appelé « International convergence of
capital measurement and capital standards ». Il remplace depuis 2006 le
ratio Cooke.
Les banques conduisent actuellement un chantier probablement aussi lourd
que celui de l’avènement de l’euro ou du passage à l’an 2000. Il concerne
l’accord international de Bâle définissant le capital minimal exigé des
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
banques pour faire face à leurs risques. Entamée il y a neuf ans, la réforme
Mc Donough doit finir d’être mise en place à la fin de cette année.
Ce nouveau ratio se substituera alors à un autre : le ratio Cooke du nom, là
également, du président de l’époque du Comité de Bâle qui est un comité
des banques centrales et des autorités de surveillance des 10 pays siégeant
auprès de la BRI.
Au fil des ans, ce ratio, qui avait été créé en 1988, a montré ces limites et
l’inadaptation des pondérations retenues face aux bouleversements qu’a
connus la sphère financière au cours des dernières années : explosion des
activités de marché, mise en place de nouvelles technologies accélérant la
circulation des capitaux et naissance de nouveaux instruments financiers.
Allocution de Christian Noyer
Gouverneur de la Banque de France
Président de la Commission Bancaire
AG de l’office de coordination bancaire et financière
27 Juin 2007
Grandes évolutions de notre environnement financier et réglementaire qui se
modifie de manière rapide.
Le secteur bancaire français a bénéficié d’un environnement particulièrement
porteur malgré l’aplatissement de la courbe des taux. Il lui a donc été
possible d’afficher une croissance significative du produit net bancaire, grâce
à la contribution de l’ensemble des lignes de métier. Cette augmentation,
conjuguée à un accroissement moindre des frais généraux et à la faiblesse
du coût du risque, a permis aux établissements de crédit d’enregistrer des
résultats très positifs, soit près de 40 milliards d’euros au titre de l’année
2006. Cependant, au-delà de cette performance, les établissements de crédit
doivent demeurer vigilants en maintenant des niveaux de fonds propres et
une tarification des risques adéquats.
A ce jour, plus de deux tiers des missions programmées sont achevées et
quelques missions, concernant des groupes dont l’activité hors France sera
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
traitée selon une approche standard, seront terminées d’ici fin 2007. Dans
l’ensemble, les grands groupes français ont pris suffisamment tôt la mesure
du projet pour respecter l’échéance du 1er janvier 2008 même si des
améliorations doivent encore être apportées.
La SGCB a reçu les demandes d’autorisation des groupes français ayant
une implantation dans d’autres pays européens et la Commission Bancaire,
sur la base des résultats des missions qui ont été effectuées sur place,
pourra donc se prononcer sur l’ensemble des actions correctrices
nécessaires. Ces demandes d’autorisation et plans d’actions correctrices
sont en cours de diffusion auprès des autorités étrangères concernées, qui
disposeront des six mois prévus pour formuler leur avis ou proposer des
conditions à l’autorisation demandée. Disposant des avis de ses homologuesainsi que des résultats des plans d’actions correctrices établis, la
Commission Bancaire sera donc en mesure, d’ici à la fin de l’année, de se
prononcer sur chaque demande d’autorisation.
Au-delà de la mise en œuvre de Bâle II, la question de la gouvernance est
d’une importance toute particulière s’agissant des établissements de crédit.
Une bonne gouvernance doit viser à mettre en place des procédures
permettant de diminuer les risques.
A cet égard, divers textes législatifs, tels la loi relative aux nouvelles
régulations économiques en 2001 ou la loi de sécurité financière en 2003,
ont inclus dans le droit positif plusieurs pratiques visant à améliorer la
gouvernance au sein des établissements de crédit. De même, d’importantes
avancées ont été faites ces dernières années en matière d’organisation et de
suivi du contrôle interne, notamment en ce qui concerne la fonction de
contrôle de la conformité des opérations engagées par les établissements
soumis au règlement n°97-02.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
L’étude des nouvelles normes instaurées pour la mesure des différents
risques bancaires et la réglementation prudentielle complémentaire fera ici
l’objet d’une première partie. Les objectifs de ce travail seront de se
familiariser avec la technicité accrue du texte édicté par le comité de Bâle et
d’en cerner toutes les dimensions. Si cette étude restera essentiellement
théorique, nous nous attacherons à mettre en relief les avancées du
nouveau texte en étudiant un après l’autre les trois piliers de nouvel accord
de Bâle.
Après cette première approche des règles prudentielles, nous essaierons de
cerner, dans une seconde partie, l’impact qu’elles amènent sur l’activité
bancaire. Nous nous concentrerons dans cette partie sur les processus etoutils internes développés au sein du Crédit Agricole pour le segment
Entreprises. Le but sera ici d’identifier les forces et faiblesses des pratiques
internes et de comprendre les conséquences de Bâle II sur les critères de
décisions pour l’octroi des facilités. Puis, nous observerons la nouvelle
segmentation du marché bancaire en dressant un panorama des activités qui
seront favorisées ou au contraire pénalisées par ce nouvel accord de Bâle.
Enfin dans une dernière section nous exposerons certains des risques
inhérents à l’entrée en vigueur de Bâle II.
1ère
PARTIE
10
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
APPORTS ET ENJEUX
DES ACCORDS DE BALE II
1ère PARTIE : APPORTS ET ENJEUX DES
ACCORDS DE BALE II
Aujourd’hui le pivot central de la réglementation prudentielle reste le ratio «
Cooke » instauré en 1988. En dépit des ajustements successifs qui lui ont
été apportés, prise en compte du risque de marché en 1996 et périmètre
d’application étendu aux produits dérivés en 1998, ce ratio continue
d’essuyer de nombreuses critiques.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Le ratio « Cooke » a été bâti sur un concept très simple : les banques
doivent respecter un ratio minimum de 8% entre leurs fonds propres et leurs
engagements pondérés. Le montant de capital réglementaire ainsi déterminé
est le garant de la solvabilité de l’établissement considéré.
Mais depuis la fin des années 1990, la méthode s’est avérée dépassée pour
de multiples raisons. Son calcul, par exemple, ne tient pas compte des
nouveaux instruments financiers ainsi que de l’ensemble des risques
encourus par les banques dans le cadre de leurs activités.
L’instauration d’un nouveau ratio plus en phase avec la réalité économique
était donc indispensable afin de mieux réguler l’activité bancaire. Le comitéde Bâle a travaillé durant plusieurs années sur les fondements d’un nouveau
ratio de solvabilité : le ratio « Mac Donough ».
Les principales innovations des nouveaux accords de Bâle II sont
l’introduction d’exigences en fonds propres pour le risque opérationnel, la
possibilité d’utiliser des modèles internes pour la mesure du risque de crédit,
ainsi que l’introduction d’un deuxième pilier définissant les principes de base
de la surveillance prudentielle et d’un troisième pilier favorisant la mise en
place d’une discipline de marché.
Nous allons donc présenter dans cette première partie les apports et enjeux
du nouvel accord de Bâle. Dans une première section, nous analyserons le
premier pilier qui est consacré au nouveau ratio de solvabilité. Puis, dans un
second temps, nous étudierons le second pilier qui traite de la surveillance
prudentielle. Et enfin, dans une troisième et dernière section nous nous
attarderons sur le troisième pilier des accords de Bâle II qui fait référence à
la discipline de marché.
1.1 Pilier 1 : émergence d’un nouveau ratio de solvabilité
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
1.1.1 Le principe du ratio de capital
Le ratio de capital est le fondement des normes prudentielles établies par le
Comité de Bâle depuis 1988. Il est l’indicateur permettant d’apprécier le
degré de solvabilité des établissements bancaires. Il est construit sur une
logique de calcul simple : les fonds propres réglementaires de la banque
doivent représenter au moins 8% de ses risques pondérés.
Capitaux réglementaires / Actifs moyens pondérés des risques ≥ 8%
A. Son numérateur
Les fonds propres 1 éligibles au capital réglementaire dans le cadre du
nouveau ratio de solvabilité « Mac Donough », seront sensiblement les
mêmes que ceux reconnus jusqu’à présent. La distinction entre les fonds
propres dits « durs » ou « tier 1 » et les fonds propres « assimilés » ou « tier
2 » est conservée :
• fonds propres «tier 1»: Capital et Réserves
• fonds propres «tier 2 » : Provisions Générales et Titres Subordonnés
Les fonds propres dits « tier 1» devront toujours représenter 4% du capital
réglementaire tandis que les fonds propres dits «tier 2 » seront intégrés dans
la base de calcul du ratio dans la limite de 100% des premiers cités.
B. Son dénominateur
Si le calcul du numérateur reste inchangé, celui du dénominateur connaîtra
de profondes modifications afin de combler les lacunes du ratio actuel. Il a
été décidé de passer d’une dotation forfaitaire par client à une approche
beaucoup plus fine du risque.
1 Voir Annexe : Définition des Fonds Propres Réglementaires
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Le calcul du dénominateur correspond à l’estimation des actifs moyens
pondérés des risques, celle-ci s’effectue à l’aide des cinq paramètres ci-
dessous :
• PD - Probabilité de défaut de la contrepartie : probabilité que le
débiteur ne veuille pas ou ne puisse pas remplir ses engagements
contractuels ;
• PCD - Perte en cas de défaut : il s’agit du pourcentage de perte que la
banque subirait par rapport au montant du crédit couvert au moment
du défaut ;
• ECD - Exposition en cas de défaut : montant du crédit qui est exposé
au moment du défaut ;
• EE - Echéance Effective : maturité de l’engagement donc du risque ;
• R - Facteur de corrélation : de l’actif au portefeuille de la banque.
L’apport majeur de Bâle II est la possibilité donnée aux banques de choisir
entre des méthodes de calculs distinctes, par familles de risque, pour
déterminer le montant d’actifs moyens pondérés des risques :
• Pour le risque de crédit les banques ont le choix entre : l’ApprocheStandard, l’Approche Fondation IRB 2 et l’Approche Avancée IRB ;
• Pour le risque opérationnel le choix s’établit entre : l’Approche
Indicateur de Base, l’Approche Standard et les Approches de Mesures
Avancées, AMA ;
• Pour le risque de marché : l’Approche Standard et l’Approche Modèle
Interne.
2 Approche IRB : Approche International Rating Based ou Approche Notation Interne
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
L’intégration de ces différents risques nous conduit à calculer un ratio de la
forme :
Fonds Propres réglementaires ≥
8%
Risque de Crédit + Risque Opérationnel + Risque de Marché
1.1.2 Evaluation du risque de crédit
Le risque de crédit est le risque qu’un débiteur fasse défaut ou que sa
situation économique se dégrade au point de dévaluer la créance que
l’établissement détient sur lui. Pour mesurer le risque de crédit, il faut
pondérer le montant total de la créance par la qualité du débiteur.
Le cadre régissant les exigences en fonds propres pour le risque de crédit
est largement modifié par les accords de Bâle II.
Pour le calcul de l’exposition au risque de crédit, deux types d’approches ont
été élaborées : une approche dite standard, similaire à celle utilisée dans le
calcul du ratio « Cooke », et une approche dite Internai Rating Based, IRB,
ou Notation Interne, NI.
Dans le cadre de l’approche dite IRB, les établissements financiers auront le
choix entre deux variantes, l’une dite simple et l’autre avancée. L’option pour
l’approche IRB sera soumise à l’agrément des autorités de contrôle sur la
base des critères déterminés par le Comité de Bâle.
A. L’approche standard
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Le principe général de l’approche standard est similaire à celui des accords
de 1988, en ce qu’il consiste à multiplier l’exposition par une pondération
représentant le risque de crédit du débiteur.
L’approche standard utilise des pondérations attribuées à la contrepartie.
Celles-ci sont réalisées par des organismes externes d’évaluation de crédit,
comme par exemple la COFACE en France, et par des agences de notation
(Moody’s, Standard & Poors…)
Par décision du 19 juin 2007 de la Commission Bancaire, la Banque de
France est désormais inscrite sur la liste des Organismes Externes
d’Evaluation du Crédit (OEEC).Cette décision de la Commission bancaire permet aux établissements de
crédit d’utiliser la cotation Banque de France pour évaluer les fonds propres
nécessaires à la couverture du risque de crédit « Entreprise », en approche
standard, dans le nouveau dispositif prudentiel dit Bâle II.
Cette reconnaissance atteste que la cotation Banque de France respecte
bien tous les critères, fixés au niveau international, d’un système performant
d’évaluation du risque de crédit : objectivité de la méthode et des résultats,
indépendance de l’organisme de notation, examen régulier des notes,
transparence et publicité, acceptation par le marché.
Outil de référence pour l’analyste d’entreprise, la cotation Banque de France
est accessible en temps réel, par la profession bancaire via FIBEN, le fichier
bancaire des entreprises (www.fiben.fr ). Elle répond ainsi aux besoins des
établissements de crédits tant pour l’analyse du risque avant prospection ou
prise de décision, que pour le suivi des risques existants ou la sélection des
créances pouvant garantir le refinancement monétaire et les systèmes de
paiement. Désormais, elle servira également à la détermination des fonds
propres nécessaires à la couverture globale du risque.
La Banque de France cote la quasi-totalité des grandes entreprises et des
PME qui relèvent d’une approche standard (emprunt supérieur à 1M€). La
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
cotation Banque de France participe ainsi à l’efficacité des dispositifs promus
par l’accord de Bâle II qui visent à encourager une analyse plus objective et
différenciée du risque de crédit, et à favoriser une plus grande transparence
des relations entre les banques et les entreprises.
D’un point de vue conceptuel cette approche reste identique à celle déjà en
vigueur pour le calcul du ratio « Cooke ». La banque attribue une
pondération pour risque à chacun de ses actifs et de ses positions hors bilan,
et produit une somme de valeurs pondérées.
Toutefois la distribution des coefficients de pondération a été révisée.
Précédemment fixées par catégorie d’emprunteur (souverain, banque,
entreprise, retail), les pondérations s’appuieront désormais sur les ratingspubliés par les grandes agences de notation.
Un actif pondéré risqué est la valeur de l’actif risqué affectée d’un coefficient
de pondération qui dépend de la nature du risque de l’actif. La matrice de
pondération standard, version 1988, comprenait 4 pondérations (0%, 20%,
50% et 100%). La nouvelle version utilise désormais un panel plus large de
pondérations : de 0% pour les Etats souverains, ce qui revient à dire que les
créances sur tes Etats souverains sont sans risque, à 150% pour les
contreparties les moins bien notées.
Pondération des risques pour l’approche standard
Source : Crédit Agricole
Comme l’indique le tableau ci-dessus, certains engagements de la banque
ne seront pris en compte que partiellement dans le calcul du ratio, car
considérés comme peu risqués ou pas risqués. Ainsi la pondération est
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
égale à 0% pour les facilités accordées aux souverains ayant un rating
compris entre AAA à AA-.
A l’inverse, d’autres types d’engagement considérés plus risqués par nature
se voient attribuer des pondérations pénalisantes, nous pouvons par
exemple citer les facilités octroyées aux entreprises dont le rating est
inférieur à BB-, 150% contre 100% aujourd’hui.
La différence majeure de ces nouvelles pondérations comparées à Bâle I est
donc la pondération de 150% pour les engagements les plus risqués contre
100% auparavant. Les crédits aux particuliers sont désormais favorisés avec
une pondération de 75% pour les prêts à la consommation et 40% pour les
prêts hypothécaires, contre 50% dans le ratio Cooke.
Cette approche standard révisée qui aboutit à une évaluation plus fine du
risque, par recours au rating, présente l’avantage d’être simple et accessible
à l’ensemble des banques.
Par construction, la viabilité de cette approche repose sur la qualité du travail
produit par les agences de notation. Celles-ci, afin d’assurer la pérennité du
système, devront donc satisfaire les critères qualitatifs suivants :
• Objectivité : une méthodologie rigoureuse de notation et une
actualisation permanente des notes ;
• Indépendance : elles devront travailler sans céder à tout type de
pressions économiques ou politiques ;
• Transparence: la méthodologie employée devra être publiée et
l’information détaillée.
La somme des Actifs Moyens Pondérés pour le risque de crédit sous cette
approche standard est donc :
AMP = PD interne * pondération
Avec:
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
- AMP : Actifs Moyens Pondérés
- PD interne : probabilité de défaut calculé à l’aide d’un outil interne validé
- Pondération avec la fonction de pondération
A. L’approche notation interne ou IRB
Sous cette approche interne, qui est l’une des grandes innovations du ratio
«Mac Donough », les banques auront recours à leurs outils internes
d’évaluation du risque de contrepartie. Toutefois comme nous l’avons déjà
mentionné, l’établissement devra au préalable avoir prouvé la fiabilité des
outils qui l’a développé et respecter le cahier des charges fourni par leComité de Bâle.
Cette méthode s’applique à des portefeuilles homogènes (grandes
entreprises, PME, particuliers, portefeuilles immobilier, crédits structurés...)
définis par les établissements et validés par l’autorité nationale.
L’option pour cette approche sera accordée par les instances de régulation
locales : en France, on retrouvera donc la Commission Bancaire.
L’approche interne pour le risque de crédit comporte deux niveaux : la
version simple et la version avancée. Quelque soit la version choisie, les
banques devront distinguer cinq types d’exposition au sein de leur
portefeuille de crédits :
• Portefeuille Corporate (Financements Spécialisés inclus)
• Portefeuille Souverains
• Portefeuille Banques
• Portefeuille Détail
• Portefeuille Actions
La version simple
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Les banques optant pour cette version devront estimer à l’aide de leurs
propres données et modèles, les Probabilités de Défaut (PD) associées à
chaque engagement. Tandis que les autres variables : Perte en Cas de
Défaut (PCD), Exposition en Cas de Défaut (ECD) et maturité continueront
d’être fournies par les autorités de contrôle compétentes.
Une large majorité des établissements bancaires est déjà dotée d’outils
permettant de déterminer la probabilité de défaut associée à chaque
engagement : il s’agit des outils de rating interne : le rating interne attribué
aux clients reflète le risque de défaillance que la banque estime porter sur
cette contrepartie.
Généralement ces ratings internes intègrent les facteurs suivants :
-Facteurs financiers : Capacité d’endettement, liquidités…
-Facteurs non financiers : Qualité du management, stratégie
-Facteurs liés à l’activité : Volatilité du secteur, tendance du marché
Dans un souci de transparence, les établissements proposent généralement
une échelle de correspondance entre leur échelle de rating et celles des
célèbres agences de notation anglo-saxonnes.
Une fois la PD de la contrepartie déterminée, les banques utiliseront ensuite
une fonction de Pondération dont les paramètres auront été fixés par le
régulateur et qui permettra de déterminer le capital réglementaire nécessaire
pour chaque engagement.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Résultats d’une fonction de pondération : Corporate, PCD 45%, 3 maturités
Source crédit Agricole
La somme des Actifs Moyens Pondérés pour le risque de crédit sous cette
approche standard est donc :
AMP = ECD * pondération
Avec:
- AMP : Actifs Moyens Pondérés
- ECD : Exposition en Cas de Défaut
- Pondération correspondant à la probabilité de défaut
La version avancée
Sous cette version qui est la plus complexe, les banques pourront utiliser des
modèles internes de gestion du risque dits complets. On parle de modèle
complet car les banques détermineront à partir de leurs propres instruments
les quatre principaux paramètres utilisés pour évaluer le risque de
contrepartie : PD, PCD, ECD et Maturité.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Toutefois pour aboutir au capital réglementaire nécessaire, les banques
feront encore appel aux fonctions de pondération fournies par le régulateur.
Ces fonctions de pondération qui déterminent le niveau de fonds propres
nécessaire, ont été calibrées de telle sorte que l’établissement ne fasse pas
défaut sur un type de crédit à un horizon donné (1 an) et pour un intervalle
de confiance fixé (99,9%).
La méthode est donc calquée sur le concept de «Value At Risk » déjà utilisé
pour l’estimation du risque de marché.
Ce type de méthode se rapproche aussi des modèles d’allocation de capital
économique déjà développés par les banques les plus sophistiquées.
A partir des estimations de Probabilité de Défaut, de Perte en Cas de Défaut
et d’Echéance Effective réalisées, l’établissement utilisera une fonction de
pondération prédéterminée pour obtenir le niveau de pondération adéquat.
Celui-ci sera ensuite multiplié par l’Exposition en Cas de défaut et le résultat
obtenu correspondra à l’exigence en Fonds Propres recherchée.
L’objectif du comité de Bâle est que le plus grand nombre de banque opte
pour l’approche interne du risque de crédit, car elle sous-entend au préalable
le développement d’outils de mesure du risque sophistiqués. Par conséquent
on peut supposer que les banques qui auront réussi ce projet seront aussi
les établissements les plus solides.
Bien entendu toutes les grandes banques internationales adopteront
l’approche Notation Interne avancée, car c’est celle qui permet de minimiser
les exigences en fonds propres.
B. Un accès plus large aux techniques de réduction du risque de
crédit
Le comité a profité de la mise en place du nouvel accord pour élargir le panel
de techniques de réduction du risque de crédit autorisées. Toutefois pour
être acceptées, les établissements auront dû faire preuve d’une gestion
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
opérationnelle satisfaisante de ces techniques. Nous citerons ici les plus
répandues :
• Les garanties
• Les collatéraux espèces, certificats de dépôt, or, parts d’OPCVM,
actions etc.
• La titrisation en « cash » ou « synthétique »
Ces instruments n’auront pas tout à fait le même impact selon que l’on soit
en approche standard ou interne, mais globalement elles concourent à la
réduction de la Perte en Cas de Défaut donc à l’exigence en capital
réglementaire.
1.1.3 La prise en compte du risque opérationnel
Au cours des dernières années, l’occurrence de plusieurs pertes
opérationnelles de grande envergure a fait prendre conscience au monde
financier de l’importance prépondérante que peuvent avoir des processus,
des systèmes ou des contrôles défaillant dans le profil de risque d’unbanque. Barings, Allied Irish ou Daiwa sont désormais autant de noms
associés à cet ensemble hétéroclite de risques qui comprend, entre autres,
la fraude, les dysfonctionnements des systèmes ou les manquements aux
obligations professionnelles envers des clients.
Le comité de Bâle, en tant qu’organe de surveillance bancaire, a pris
conscience de cette réalité et a décidé de donner une existence à partentière à ce risque jusqu’alors considéré comme un risque résiduel. L’accord
de Bâle II introduit donc une exigence de fonds propres pour la couverture
du risque opérationnel.
La définition donnée par le Comité de Bâle est la suivante : «Le risque
opérationnel se définit comme le risque de perte résultant de carences ou de
défauts attribuables à des procédures, du personnel, des systèmes internes
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
ou à des évènements extérieurs. La définition inclut le risque juridique, mais
exclut les risques stratégiques et d’atteinte à la réputation. »
Certes, le risque opérationnel ne constitue pas un nouveau risque en tant
que tel. Les fraudes, les erreurs de procédures et les risques physiques ont
toujours existé. Ils ont, pour la plupart, été reconnus et traités depuis de
nombreuses années. La gestion du risque opérationnel préexistait donc à
l’accord de Bâle II. Le mérite de ces accords est plutôt d’avoir créé un cadre
intégré afin d’analyser une myriade de risques et de pratiques présentes de
façon redondante et dispersée dans les institutions financières. L’accord de
Bâle II a regroupé, sous un même vocable et soumis aux mêmes règles, un
ensemble hétérogène de risques et de pratiques inégales permettant ainside structurer et d’uniformiser la gestion du risque opérationnel.
Bien qu’hétérogène par nature, le risque opérationnel doit donc être
désormais mesuré, quantifié et couvert par tous les établissements bancaires
et par les sociétés d’investissement de l’Union Européenne, et des autres
pays du G10, membres du comité de Bâle.
Trois méthodes de mesure du risque sont proposées :
• Une approche Indicateur de Base ou Basic Indicator Approach
• Une approche Standard ou Standardised Approach
• Une approche Mesures Avancées ou Advanced Measureinent
Approach
Comme leurs noms l’indiquent, elles ont une sophistication croissante qui
permet aux établissements de réduire l’exigence en fonds propres.
A. L’Approche Indicateur de Base
Sous cette approche simplifiée, la banque devra détenir en fonds propres au
moins 15% de son produit net bancaire moyen des trois dernières années
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
pour couvrir son exposition au risque opérationnel. Ce coefficient de 15%,
déterminé arbitrairement, est le même pour l’ensemble des établissements.
La formule est donc de la forme :
K = PNBmoy * 15%
Avec
K = Exigence de Fonds Propres
PNBmoy = Moyenne du Produit Net Bancaire sur les trois derniers exercices
Le capital réglementaire en couverture du risque opérationnel est donc égalà 15% du revenu annuel brut moyen de l’établissement bancaire sur les trois
dernières années.
B. L’Approche Standard
Tout comme l’approche de base, l’approche standard se base sur le revenu
brut annuel dégagé par l’institution. Elle le détaille cependant par ligne
d’activité et non plus pour l’ensemble de l’établissement.
Pour cette approche, l’activité bancaire a été découpée en huit lignes de
métiers et pour chacune un coefficient β i, représentant la pondération du
risque opérationnel, a été fixé:
source Crédit Agricole
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
K = Σ PNBi * β i
Avec
K = Exigences de Fonds Propres
PNBi = Produit Net Bancaire par lignes de métier (i= 1;... ,8)
Comme nous pouvons le constater ces pondérations s’échelonnent de 12%
à 18%, pour les activités les moins exposées (ex : banque de détail) aux plus
risqués (ex : activités de marché). Si ce découpage semble logique, il fautsurtout noter que l’intégration de ce risque dans l’assiette du capital
réglementaire ne sera pas neutre du fait de l’importance des pondérations
retenues par le régulateur.
Pour recourir à cette méthode les banques auront dû au préalable répondre
à certains critères qui intègrent notamment la qualité du système de gestion
du risque ainsi que le suivi des données de pertes en place.
La plupart des banques envisageaient jusqu’à présent les risques
opérationnels sous un angle informatique. Elles doivent désormais intégrer
d’autres éléments très importants, comme le fonctionnement de leurs back-
offices, ou la sécurité de leurs infrastructures en cas d’incendie ou
d’inondation. Il leur faut même prendre en compte les risques opérationnels
liés à des tiers comme La Poste ou France Télécom. Tous les
établissements bancaires ont donc mis en place des cellules de gestion du
risque opérationnel, chargées de la stratégie de gestion des risques, et de la
propagation d’une « culture de risque ». Les banques devront avoir sur leurs
risques un regard centralisé et une réflexion approfondie.
C. L’Approche Avancée
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Dans l’approche dite avancée, les banques n’utiliseront pas une approche
forfaitaire mais un modèle d’évaluation interne du risque opérationnel. La
méthodologie développée par l’établissement devra encore une fois avoir été
au préalable validée par les autorités de contrôle. L’agrément sera en
particulier conditionné à un test de « Value-at » pour un intervalle de
confiance de 99,9%.
En plus de cet aspect technique, un ensemble de critères qualitatifs et
quantitatifs devront être satisfaits :
• Qualitatifs : Fonction gestion du risque opérationnel indépendante ;
Implication des dirigeants ; Reporting régulier des expositions et des
pertes ; Programme régulier d’analyse des scénarios.• Quantitatifs : Systèmes et base de données cohérents avec la
définition du risque opérationnel ; Revue périodique des
méthodologies et paramètres ; Historique de données de 5 ans.
Le Comité octroie, sous cette approche, la possibilité aux banques de
recourir à des polices d’assurance afin de réduire les besoins en capital
réglementaire liés au risque opérationnel. Ce recours est toutefois limité à20% de l’exigence de fonds propres totale au titre du risque opérationnel.
1.1.4 La prise en compte du Risque de Marché
Les accords de Bâle I, tels qu’édictés en 1988, concernent uniquement les
exigences en fonds propres liées au risque de crédit auquel sont exposés les
établissement bancaires. Rien n’est mentionné quant aux risques de marché
qu’elles encourent, lesquels peuvent cependant être considérables.
Il fallut attendre la directive européenne de 1993 pour voir apparaître les
premières exigences de couverture en fonds propres pour ce type de risque.
Le comité publia ensuite, en janvier 1996, des recommandations visant à
intégrer la couverture du risque de marché dans le capital réglementaire des
établissements bancaires, sous la forme d’un amendement aux accords de
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Bâle I 3. Suite à cet amendement, la Commission européenne publia en 1998
une directive amendée appliquant les recommandations du comité.
Le risque de marché est le risque de perte ou de dévaluation sur les
positions prises suite à des variations des prix (cours, taux) sur le marché.
Ce risque s’applique aux instruments tels que les produits de taux
(obligations, dérivés de taux), les actions, le change, les matières premières.
Les exigences liées aux risques de marché sont, tout comme celles liées au
risque de crédit, évaluées sur une base consolidée au niveau mondial. Le
risque de marché est calculé sur la base du portefeuille de négociation de la
banque. Ce portefeuille correspond à l’ensemble des positions sur instruments financiers et produits de base, détenues par la banque à des fins
de négociation ou dans le but de couvrir d’autres éléments du dit portefeuille.
Ce portefeuille, servant de base au calcul du capital réglementaire, doit
répondre à un certain nombre de critères définis par le Comité : les plus
significatifs étant une stratégie de négociation explicite et une politique de
gestion active.
Le choix entre deux méthodes est laissé aux établissements bancaires pour
évaluer leurs risques de marché. La première méthode, appelée méthode
standard, prescrit la mesure des risques de marché inhérents aux quatre
types d’actifs couverts par l’amendement (taux d’intérêt, actions, cours de
change et commodities) et propose différentes mesures pour les risques liés
aux options. La seconde méthode, plus sophistiquée est basée sur
l’évaluation des risques de marché par les modèles internes de gestion de
risques de la banque. Pour pouvoir utiliser un système d’évaluation interne,
la banque doit satisfaire à une multitude de critères quantitatifs et qualitatifs
et doit obtenir au préalable l’autorisation explicite de son autorité de contrôle
national.
3
Amendement to the Capital Accord to Incorporate Market Risks, Basel Committee on BankingSupervision, janvier 1996
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
A. L’Approche Standard
Sous cette approche, les banques doivent procéder à l’évaluation
quotidienne des positions du portefeuille aux prix de marchés. Ces prix
peuvent correspondre aux cours boursiers ou cotations fournies par des
agents de renom. Les banques ont l’obligation de retenir le prix le plus
prudent entre prix acheteur et vendeur, excepté si l’établissement est un
teneur de marché important sur un actif spécifique et qu’il a la possibilité de
liquider sa position à un prix moyen. Ensuite des pondérations sont
appliquées par type d’émetteur et de produits.
B. L’Approche Modèle Interne
Comme pour le risque de crédit, l’approche interne donne la possibilité aux
banques de modéliser leur risque de marché grâce à un outil interne. Dans la
grande majorité des établissements cette modélisation est déjà largement
répandue et s’effectue à l’aide d’outils de « Value-At-Risk », traduit en
français par la valeur en risque.
Il s’agit, sur la base d’un historique de données de marché, d’évaluer la perte
maximale sur l’horizon de temps désiré pour un intervalle de confiance fixé,
typiquement 99%. Encore une fois le modèle de «Value-At-Risk» devra avoir
été préalablement validé par le régulateur. Cette validation repose sur un
processus de contrôle du modèle a posteriori (backtesting), afin d’établir la
présence ou non d’écarts significatifs.
Les positions détenues à des fins de négociation sont celles prises à court
ternie en vue de réaliser des gains potentiels ou de figer des positions
d’arbitrage.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Conclusion :
Si la présentation des mesures du risque de marché retenues par le Comité
n’était pas primordiale, car peu modifiées, il était nécessaire de s’intéresser
aux nouvelles méthodologies retenues pour le risque de crédit et à celles
instaurées pour la prise en compte du risque opérationnel. En effet, la
présentation des différentes méthodes a permis de percevoir la complexité
liée à ces pratiques. On comprend mieux ainsi le fait que les discussions
relatives à ces sujets ce soient étalées sur plusieurs années.
A titre indicatif, les exigences en capital réglementaire du premier pilier devrait se répartir comme suit :
Exigence en capital réglementaire
Risque de marché
Risque opérationnel
Risque de crédit
Source : Fédération Bancaire Française
1.2 Pilier 2 : surveillance prudentielle accrue et
indépendante
Avec le travail mené sur la révision du ratio de capital, le comité de Bâle a
saisi l’opportunité qui lui était donnée, pour réfléchir à une gouvernance
prudentielle globale. Si le respect du ratio « Mac Donough » atteste de la
solvabilité minimale exigée d’un établissement de crédit vis-à-vis des tiers, il
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
était important, après les différentes crises que le monde des affaires a
connues ces dernières années, d’édicter, pour une activité aussi sensible
que la banque, des principes de bonne gouvernance.
Le deuxième pilier examine les principes de base de la surveillance
prudentielle et formule plus précisément des recommandations quant à la
gestion des risques, la transparence des méthodes et la responsabilité des
contrôleurs internes et externes à l’établissement. En complément de
l’exigence en fonds propres formulée par le premier pilier, le deuxième pilier
vise à inciter les établissements bancaires à développer et à mettre en
œuvre de meilleures techniques de gestion des risques.
Bien que la direction de l’établissement bancaire soit prioritairement chargée
de veiller à ce que son établissement dispose de fonds propres suffisants
pour couvrir l’ensemble de ses risques, les autorités de contrôle sont
toutefois tenues d’intervenir si l’évaluation interne des risques et leur
couverture est jugée défaillante. Ainsi, le deuxième pilier souhaite et promeut
un dialogue actif entre les établissements bancaires et les autorités de
contrôle.
L’autorité de contrôle voit donc son rôle s’élargir par rapport au premier
accord de Bâle. Elle doit désormais s’assurer que :
• Les établissements bancaires ont un processus en place leur
permettant de mettre en relation leurs fonds propres et les risques
qu’ils encourent ;
• Les établissements bancaires opèrent à un niveau de fonds propres
supérieur au minimum réglementaire ;
• Des actions correctrices sont rapidement prises en cas de problème.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Quatre grands principes ont été dégagés par le Comité afin de définir les
attentes de l’accord de Bâle II en terme de surveillance prudentielle. Ces
principes tracent les grandes lignes d’une surveillance efficace se basant sur
les meilleures pratiques du marché.
1.2.1 Principe 1
Dans ce premier principe, les établissements bancaires devraient disposer
d’une procédure permettant d’évaluer l’adéquation globale de leurs fonds
propres par rapport à leur profil de risque ainsi que d’une stratégie
permettant de maintenir leur niveau de fonds propres.
Pour ce faire, le comité définit les cinq caractéristiques essentielles d’un
processus rigoureux :
• Surveillance par le Conseil d’administration et la direction
générale : les organes décisionnels de l’établissement bancaire
doivent appréhender la nature et l’ampleur des risques encourus,intégrer ces éléments dans leur plan stratégique tout en se fixant des
seuils de tolérance aux différents risques. On touche donc ici à la
notion de corporate governance puisque la direction générale et le
conseil d’administration devraient considérer la planification des fonds
propres comme un élément fondamental pour atteindre les objectifs
stratégiques fixés.
• Evaluation saine des risques : le comité entend par « saine » une
évaluation qui comporte l’identification et la mesure de tous les
risques importants rencontrés, le rapprochement entre fonds propres
et niveau des risques, une formulation des objectifs en termes
d’adéquation des fonds propres et niveau de risques et un processus
interne de contrôle, de vérification et d’audit visant à garantir l’intégrité
du processus global de gestion.
32
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
• Evaluation exhaustive des fonds propres : en dépit de la difficulté
de les quantifier avec précision, un établissement bancaire doit tenir
compte de tous les risques importants. Ceci va donc au delà des trois
risques touchés par le pilier 1 et inclut notamment le risque de taux
d’intérêt dans le portefeuille bancaire, le risque de liquidité ou encore
le risque de réputation.
• Surveillance et notification : la haute direction de l’établissement
bancaire doit être informé régulièrement sur l’exposition au risque et
les besoins éventuels en fonds propres lorsque le profil de risque
change. Ainsi la directive générale peut évaluer le niveau des risques,
leur tendance et l’effet éventuel sur les fonds propres : cela revientdonc à adopter une approche dynamique et prévisionnelle de la
gestion du risque.
• Analyse par le contrôle interne : un processus efficace d’évaluation
des fonds propres implique une surveillance par une unité
indépendante et, si nécessaire, des audits internes ou externes. De
plus, la banque devrait procéder à des examens périodiques de sonprocessus de gestion des risques afin de garantir son intégrité, sa
fiabilité et sa pertinence, notamment en examinant l’exhaustivité et
l’exactitude des données utilisées, la pertinence et la validité des
scénarii envisagés et des simulations de crise ainsi que la
concentration des risques.
1.2.2 Principe 2
Les autorités de contrôle devraient examiner et évaluer les mécanismes
internes d’appréciation du niveau de fonds propres et la stratégie des
établissements bancaires à cet égard ainsi que leur capacité à surveiller et
garantir le respect des ratios de fonds propres réglementaires. Si leurs
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
conclusions ne sont pas satisfaisantes, elles devraient prendre les mesures
prudentielles appropriées.
Ce principe concerne la surveillance prudentielle. Le comité demande aux
autorités de tutelle d’exercer une supervision sur la qualité de la gestion du
risque et du contrôle interne de l’établissement bancaire à travers une
combinaison d’inspection sur place, d’analyse sur pièces, d’entretiens,
d’examens des travaux d’auditeurs ou consultants externes et de
notifications périodiques.
Cette supervision touche principalement cinq dimensions :
• Examen de l’adéquation de l’évaluation du risque : l’autorité de
contrôle prudentiel doit s’assurer que l’ensemble des risques
importants auxquels est confronté l’établissement bancaire doit être
pris en considération. Il doit, en outre, évaluer à quel degré les
mesures internes d’exposition aux risquent servent à définir des
limites, juger des performances d’une branche d’activité et, plus
généralement, évaluer et contrôler les risques. Enfin, il doit juger dubien-fondé des hypothèses sous-jacentes à l’analyse de sensibilité.
• Evaluation de l’adéquation des fonds propres : en plus de
s’assurer une adéquation entre niveaux de fonds propres et cadre
opérationnel courant et un suivi de ce niveau par la direction générale,
les autorités de contrôle doivent également analyser les techniques et
les simulations de crise utilisées par l’établissement bancaire pour
prendre en compte les événements imprévus.
• Evaluation du cadre de contrôle : les autorités de contrôle devraient
étudier la qualité de l’information et des systèmes de notification de la
direction de la banque, les modalités d’agrégation des risques
d’entreprise et des activités, ainsi que les antécédents de la direction
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
face à l’émergence de nouveaux risques ou à la modification des
risques existants.
• Surveillance prudentielle du respect des normes minimales : les
critères minimaux définis dans le pilier 1 et qui sont requis pour la
prise en considération des méthodologies internes, des techniques
d’atténuation du risque de crédit ou les opérations de titrisation par
exemple, doivent être en permanence respectés. Il convient aux
autorités de contrôle de s’en assurer : il en est de même pour les
critères d’éligibilité aux méthodes standards.
• Réactions des autorités de contrôle : en cas de non respect descritères d’éligibilité ou si les autorités de contrôle ne sont pas
satisfaites de l’affectation des fonds propres effectuée par la banque,
certaines mesures devraient être envisagées.
1.2.3 Principe 3
Les autorités de contrôle devraient attendre des établissements bancaires
qu’ils maintiennent des fonds propres supérieurs aux ratios réglementaires et
devraient pouvoir exiger qu’ils détiennent des fonds propres au delà des
montants minimaux.
Les exigences minimales de fonds propres du premier pilier permettent à
l’autorité de supervision de s’assurer que l’établissement bancaire dispose
de suffisamment de capital pour satisfaire aux critères minimaux de solidité.
Les fonds propres du premier pilier sont donc clairement considérés par
l’accord de Bâle II comme valeur « plancher » sous laquelle l’établissement
bancaire est en danger par rapport aux risques encourus.
Le comité de Bâle estime que les établissements bancaires doivent détenir
des fonds propres supérieurs au minimum calculé dans le premier pilier. Il
recommande donc aux autorités de contrôle d’encourager les établissements
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
bancaires à détenir des fonds propres supérieurs aux ratios réglementaires,
et ce pour plusieurs raisons :
• La volonté d’obtenir une notation élevée de la part des agences de
notation , que ce soit pour des raisons stratégiques, commerciales ou
autres. En effet, certaines banques souhaitant obtenir une notation
AAA possèdent des fonds propres supérieurs au niveau
réglementaire ;
• Si un établissement bancaire maintient un ratio trop proche du
minimum réglementaire, les fluctuations du type d’activités et de leur
volume pourraient faire varier ce minimum et mettre l’établissementbancaire dans une position inconfortable, à savoir être en porte-à-faux
avec ses obligations réglementaires. Dans une telle situation, la
collecte de fonds propres additionnels peut s’avérer une tâche
onéreuse et la publicité négative entourant l’infraction commise peut
se révéler dommageable.
• Certains risques, spécifiques à tel ou tel établissement ou propres àune économie dans son ensemble, peuvent ne pas être pris en
considération dans le premier pilier.
1.2.4 Principe 4
Les autorités de contrôle devraient s’efforcer d’intervenir rapidement afin
d’empêcher que les fonds propres ne deviennent pas inférieurs aux niveaux
minimaux correspondant aux caractéristiques de risque ; elles devraient
imposer la mise en œuvre, à brève échéance, de mesures correctives si le
niveau de fonds propres n’est pas maintenu ou rétabli.
Les mesures que peuvent prendre les autorités de contrôle en cas de non-
respect par un établissement bancaire des exigences de l’accord de Bâle II
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
incluent une intensification de la surveillance de l’établissement bancaire ;
une restriction des versements de dividendes ; contraindre l’établissement
bancaire à préparer et à appliquer un programme satisfaisant de
rétablissement d’un niveau adéquat de fonds propres ou la collecte
immédiate de fonds propres supplémentaires
1.3 Pilier 3 : discipline de marché et communication
financière
1.3.1 Objectif et principe généraux
Le troisième et dernier pilier de la nouvelle réglementation prudentielle mise
en place par le comité Bâle II vise, comme son nom l’indique, à instaurer une
discipline de marché contraignant les établissements à gérer leur risque de
manière saine et prudente. Cette discipline de marché constitue un réel
complément au premier pilier définissant les exigences en fonds propres et
au deuxième pilier instaurant les règles de contrôle prudentiel.
Le comité de Bâle souhaite encourager une discipline de marché en
imposant aux établissements de fournir aux intervenants sur le marché des
informations leur permettant d’évaluer l’exposition aux risques de
l’établissement, la qualité de la gestion de ces risques et le respect des
exigences en fonds propres. Il faut entendre par discipline de marché le fait
que les intervenants sur le marché soient capables d’évaluer la gestion des
risques et la solvabilité d’un établissement et puissent le sanctionner en cas
d’information défavorable. Cette discipline encouragera les établissements à
gérer sainement leurs risques afin d’obtenir la confiance des investisseurs et
des clients et de maximiser leur valeur sur le marché.
Le comité estime que les recommandations du troisième pilier deviennent
particulièrement pertinentes avec les accords de Bâle II puisque ceux-ci
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
accordent davantage de latitude aux établissements dans la gestion de leurs
risques et la mesure de leurs exigences en fonds propres. Les accords de
Bâle II recommandent la publication d’une série de rapports réguliers mais le
comité souhaite que les autorités de contrôle prudentiel nationales traduisent
ces recommandations en exigences réglementaires, accompagnées de
sanctions en cas d’absence de publication. Le comité encourage en effet les
autorités prudentielles à adopter de réelles mesures correctives en cas de
non-respect des prescriptions du troisième pilier comme l’augmentation des
pondérations des risques ou la non-autorisation de l’utilisation des modèles
internes.
Les publications recommandées dans le troisième pilier ont pour butd’améliorer la transparence du système bancaire et doivent donc respecter
les critères généraux propres aux états financiers imposés dans les normes
comptables :
• L’exhaustivité
• La pertinence
• La ponctualité
• La fiabilité
• La comparabilité
• La matérialité
1.3.2 Publications recommandées
L’objectif de cette section n’est pas de dresser la liste exhaustive des
publications recommandées mais de passer en revue les grandes rubriques
d’informations établies par le comité.
Pour chaque rapportage, le comité distingue d’une part les informations
qualitatives consistant en une description des méthodes comptables et des
méthodes de mesure des risques et de calcul des exigences en fonds
propres, et d’autre part des informations quantitatives reprenant en chiffres
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
les différents indicateurs de risque et de solvabilité permettant au marché
d’évaluer et de comparer les établissements.
La politique de rapportage des informations doit faire l’objet d’une procédure
formelle approuvée par le comité de direction de l’établissement. Cette
procédure doit détailler la liste des rapportages requis ainsi que les contrôles
internes mis en place pour s’assurer que ces rapportages soient corrects et
produits avec la fréquence requise.
A. Champ d’application
Les recommandations du comité s’appliquent aux informations consolidéesau niveau du groupe. Le rapportage doit reprendre dans sa première partie
la structure du groupe avec une brève description des différentes entités et
des méthodes de consolidation comptables. La contribution du capital en
surplus des filiales assurances et les éventuels déficits en capital de toutes
les filiales doivent également être détaillés. Cette rubrique permet une
meilleure compréhension de la manière dont les différentes entités sont
traitées au sein des groupes bancaires.
B. Fonds propres
L’établissement doit publier au moins sur base annuelle la structure de ses
fonds propres et les termes et conditions des principaux instruments
financiers composant ses fonds propres. Les montants des tier1, tier2 et tier3
doivent apparaître clairement.
Il doit également publier les exigences en fonds propres pour couvrir les
différents types de risque. Pour le risque de crédit, il convient de détailler les
exigences associées aux différents portefeuilles de crédit en fonction de la
méthode de calcul des exigences (standardisée ou sur base des modèles
internes) et de la nature des expositions (risque souverain, entreprises,
hypothécaire, autres crédits aux particuliers, titrisation). Pour le risque de
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
marché et le risque opérationnel, il suffit de publier les exigences en fonds
propres calculées selon la méthode retenue par l’établissement.
C. Expositions aux risques
Cette rubrique reprend tous les rapportages relatifs aux risques auxquels
l’établissement est exposé ainsi que les rapportages décrivant les méthodes
utilisées par l’établissement pour identifier, mesurer et gérer ces risques.
Pour rappel, les principaux risques d’un établissement financier sont le
risque de crédit, les risques de marché du portefeuille de négociation, lerisque de taux d’intérêt et sur actions du portefeuille bancaire, le risque de
change et le risque opérationnel.
Pour chaque type de risque, l’établissement doit décrire sa politique de
gestion du risque en incluant les stratégies et les procédures, l’organisation
de la fonction management du risque, la couverture et la nature du système
de mesure des risques et les politiques de réduction et de couverture des
risques.
• Le risque de crédit
Les publications relatives au risque de crédit doivent fournir au marché une
série d’informations relatives à l’exposition au risque de crédit de la banque.
Il ne doit pas nécessairement s’agir des informations similaires à celles
destinées au régulateur.
Le premier volet doit reprendre la description générale de la politique de
gestion du risque de crédit et, si l’approche basée sur les notations internes
n’a pas encore été adoptée pour tous les portefeuilles, doit détailler les
méthodes de calcul des exigences retenues pour chaque portefeuille de
crédit. Ce volet doit également mentionner l’exposition brute totale de
l’établissement au risque de crédit, sans tenir compte de l’atténuation du
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
risque par des sûretés et des compensations, ainsi qu’une ventilation par
grand type d’exposition, par zone géographique, par secteur et par maturité
résiduelle. Si plusieurs méthodes de calcul des exigences ont été retenues, il
faut également indiquer l’exposition brute sujette aux différentes méthodes.
Le deuxième volet doit reprendre les informations relatives aux portefeuilles
sujets à l‘approche standardisée de mesure des risques et aux pondérations
prudentielles imposées dans l’approche de notations internes.
Le troisième volet doit présenter les informations relatives aux portefeuilles
sujets à l’approche de notations internes de mesure des risques. Ce volet est
particulièrement important puisque, conformément aux nouveaux accords deBâle II, les établissements sont autorisés à utiliser des estimations internes
pour calculer leur exposition. Ce volet doit donc permettre au marché
d’évaluer les exigences en fonds propres à la lumière des hypothèses
utilisées par l’établissement pour estimer cette exposition.
Le quatrième volet doit contenir les informations qualitatives et quantitatives
relatives aux techniques d’atténuation des risques utilisées pour réduire les
exigences en fonds propres pour le risque de crédit.
Enfin, le cinquième et dernier volet doit être consacré aux informations
relatives aux activités de titrisation de l’établissement et aux expositions qui
en découlent.
• Le risque de marché
Les publications relatives au risque de marché doivent permettre au marché
de connaître la méthode de calcul des exigences en fonds propres retenue
par l’établissement ainsi que les expositions et exigences associées relatives
aux différents types de risque de marché : le risque de taux d’intérêt et le
risque sur actions du portefeuille de négociation, le risque de change et le
risque sur produits de base des portefeuilles bancaires et de négociation de
l’établissement.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Le premier volet doit donc reprendre les portefeuilles d’instruments couverts
par l’approche standardisée de calcul des exigences et le détail des
exigences pour couvrir les différents types de risque.
Le deuxième volet est consacré aux publications relatives à l’utilisation des
modèles internes pour le calcul des exigences. Ce volet doit reprendre la
liste des positions couvertes par les modèles internes, une description des
modèles utilisés et une description du « stress testing » et du « back
testing » réalisés. Les informations quantitatives publiées sont les
statistiques sur la VaR calculée sur la période et une comparaison des VaR
estimées avec les pertes et profits effectivement observés.
• Le risque opérationnel
Cette rubrique doit reprendre toutes les informations qualitatives relatives
aux modèles de calcul des risques opérationnels. Le comité ne recommande
pas de publication d’informations quantitative pour ce type de risque.
• Le risque sur actions dans le portefeuille bancaire
Cette rubrique est consacrée au risque encouru sur les positions en actions
du portefeuille bancaire. Le risque sur actions du portefeuille de négociation
est publié dans la rubrique relative au risque de marché.
Le volet qualitatif doit reprendre une description des politiques de valorisation
et de comptabilisation des différentes positions, avec notamment une
différenciation des positions détenues dans le but d’enregistrer des plus-
values et les positions détenues à titre de participation stratégique.
Le volet quantitatif regroupe les montants des positions tels que valorisés au
bilan de l’établissement, les gains ou pertes réalisés an cas de vente ou de
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
liquidation, les pertes et gains non réalisés et enfin les exigences en fonds
propres pour couvrir ce type de risque.
• Le risque de taux d’intérêt du portefeuille bancaire
Cette dernière rubrique doit permettre aux intervenants du marché de
connaître l’exposition au risque de taux d’intérêt du portefeuille bancaire de
l’établissement. Le volet qualitatif doit reprendre une description du modèle
de gestion des taux et des principales hypothèses retenues concernantnotamment les remboursements anticipés sur les crédits et le comportement
des actifs et passifs ne comportant pas de maturité définie (compte à vue,
livrets d’épargne…)
Le volet quantitatif doit présenter les résultats sur la marge d’intérêt et le
capital économique de l’établissement suite à un choc simulé des taux
d’intérêt, conformément à la méthodologie préconisée par le comité dans sondocument sur le risque de taux d’intérêt du portefeuille bancaire.
CONCLUSION
Il est à noter que seule une mise en œuvre concomitante et équilibrée des
trois piliers constitue une application correcte de Bâle II susceptible de
produire à terme tous les effets positifs escomptés.
Les trois principales finalités de cette réforme consistent à aligner l’évaluation
de l’adéquation des fonds propres sur les principales composantes des
risques bancaires, à encourager les banques à renforcer leurs procédures de
mesure et de gestion du risque, et à renforcer l’égalité des conditions de
concurrence.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
En rénovant les exigences minimales de fonds propres, le Comité de Bâle
prévoit que les banques détermineront désormais leurs fonds propres au
regard de la nature et du volume des risques auxquels elles sont exposées.
En effet, la principale critique formulée à l’encontre du ratio Cooke provient
de l’absence de fondement économique des coefficients de pondération
appliqués aux actifs : ceux-ci sont fixés de façon arbitraire si bien qu’ils ne
reflètent pas correctement le risque de crédit réel encouru par les banques.
2ème
PARTIE
IMPACT DE BALE II
SUR L’ACTIVITE BANCAIRE
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
2ème PARTIE : IMPACT DE BALE II SUR
L’ACTIVITE BANCAIRE
Comme nous l’avons vu dans la première partie de ce travail, les approches
avancées de la mesure du risque sont celles qui permettront de minimiser la
consommation de capital réglementaire. Leurs mises en place, assujetties à
l’aval des autorités de contrôle, sont coûteuses et représentent un chantier
colossal pour les banques.
Au-delà de ces aspects matériels, les normes prudentielles qui régissent
l’activité bancaire ne se limitent pas au calcul semestriel des ratios
prudentiels pour le régulateur. Ces règles de bonne gestion nécessitentl’implication d’un grand nombre de collaborateurs chaque jour, directement
ou indirectement, à travers les tâches qu’ils exécutent ou les décisions qu’ils
prennent.
Dans cette seconde partie, nous allons alors étudier l’impact sur l’activité
bancaire de nouvel accord de Bâle.
La première section présentera donc les outils et les méthodes qui
participent au respect des normes prudentielles. Nous nous intéresserons
plus particulièrement à ceux utilisés au sein du Crédit Agricole pour l’aide au
montage des dossiers de financement et dont les normes prudentielles ont
servi de socle à leur élaboration. Puis, dans une seconde section, nous
observerons la nouvelle segmentation du marché bancaire pour cela nous
essaierons de dresser un panorama des activités qui seront favorisées ou au
contraire pénalisées par ce nouvel accord de Bâle. Enfin, dans une troisième
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
et dernière partie, nous aborderons les risques qui pourraient être inhérents
à la nouvelle réglementation prudentielle Bâle II. Nous étudierons plus
particulièrement, les conséquences néfastes que les normes pourraient avoir
sur la concurrence et l’économie.
2.1 Les critères de performance
Malgré une certaine ressemblance dans l’évaluation de contreparties,
chaque établissement bancaire a ses propres critères de performance pour
évaluer ses clients. Dans cette section traitant des critères de performances
nous nous focaliserons sur les pratiques du Crédit Agricole.
Le premier chapitre présentera les principes du rating interne et le système
adopté chez le Crédit Agricole. Puis, nous développerons dans le second
chapitre, les principes et apports de la méthode RAROC ainsi que sa
contribution dans les décisions des comités de crédit. Enfin, dans un
troisième et dernier chapitre, nous analyserons l’émergence de nouveaux
critères de décision, tel que la création de valeur, pour l’octroi des facilités.
Nous essaierons de déterminer de quelle façon les nouvelles normes
prudentielles concourent à la transformation des critères de performance.
2.1.1 Le rating interne
Le rating interne est une méthode généralisée dans le milieu bancaire qui apour objectif d’apprécier la capacité des contreparties à faire face à leurs
engagements financiers. Il synthétise en une note, un grand nombre de
facteurs déterminant la solvabilité des contreparties.
Traditionnellement, les systèmes de rating interne incorporent quatre types
de facteurs :
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
• Facteurs financiers : si le rating n’est pas uniquement basé sur des
critères financiers, ceux-ci ont bien sûr un rôle prépondérant. Ils
comprennent généralement la capacité de remboursement, la liquidité
et le ratio d’endettement.
• Facteurs internes : la plupart des banques essaient d’intégrer à leur
rating interne des variables comme la qualité du management, la
présence d’une stratégie claire et réaliste, la qualité de l’information
financière fournie...
• Facteurs sectoriels : il est également important d’évaluer les
paramètres conjoncturels du secteur d’activité dans lequel évolue la
firme afin d’en déduire sa volatilité et l’exposition de la contrepartie à
cette dernière.
• Facteurs macro-économiques : il s’agit là d’intégrer le risque pays, qui
reflète la solvabilité de l’état, la situation économique nationale et la
solidité de son système bancaire. Pour les entreprises internationales
on retient classiquement le pays dans lequel elles réalisent la part laplus conséquente de leurs cash-flows.
Le rating déterminé à partir de ces facteurs reflète donc la solvabilité de la
contrepartie pour un horizon donné. Cela signifie que pour chaque niveau de
rating les banques ont déterminé dans leur outil une probabilité de défaut
correspondante.
Cette correspondance est effectuée à partir de modèles statistiques et dedonnées que la banque a accumulé dans l’exercice de son activité. Ce sont
ces données que les autorités de contrôle nationales devront valider en
préalable à l’utilisation de l’approche IRB par un établissement.
A. La politique de notation Entreprises du Crédit Agricole
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Comme défini par le comité de Bâle, le risque de crédit est la combinaison :
du risque de défaut de la contrepartie, du risque de perte associé aux
engagements et du risque d’exposition au défaut sur ces mêmes
engagements.
Le Crédit Agricole a donc construit son dispositif de notation Entreprises sur
la base de ces trois paramètres :
• La note de contrepartie qui représente le risque de défaut de
l’emprunteur.
• Le taux de récupération globale, qui reflète pour chaque
engagement, la récupération espérée en cas de défaut.
• L’exposition au défaut (EAD), qui correspond pour chaque
engagement au montant dû lors de la survenance du défaut.
Une double notation est en réalité effectuée, une de l’emprunteur à travers la
note de contrepartie, et une de la facilité accordée par la détermination du
Taux de Récupération Globale (TRG).
Ces notations doivent être le résultat d’une opinion dûment étayée dans lescomités de crédit et basée sur un raisonnement analytique faisant intervenir
autant que possible les outils d’aide à la décision mis en place par le
département Management du Risque de la banque.
La Note de Contrepartie ou Rating Interne
Chaque entreprise cliente du Crédit Agricole se voit attribuer une note de
contrepartie, ou rating, lors de son entrée dans le portefeuille clients. A cette
fin, une échelle de notes unique pour l’ensemble des contreparties
Entreprises du groupe a été instaurée. Elle comporte dix catégories pour les
contreparties saines et deux pour celles en défaut.
Les contreparties ayant la même note doivent présenter le même risque de
défaut quelque soit leur taille, leur activité, leur nature juridique ou leur pays
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
d’affectation. Le respect de ce critère est extrêmement important pour
assurer la fiabilité de la démarche.
Comme vu précédemment, à chaque note est liée une probabilité de défaut
sur un horizon donné. Il est donc important d’avoir une définition précise du
défaut. Le Crédit Agricole considère la contrepartie en défaut si l’un des trois
évènements cités survient:
• Un risque probable ou certain de défaut, susceptible d’entraîner un
non recouvrement total des créances
• Existence d’un défaut de paiement non régularisé dans un délai de
trois, six ou neuf mois suivant le type de créance.
• Toute procédure contentieuse du type redressement ou liquidation
judiciaire
De part la maturité moyenne des engagements accordés aux clients, la
finalité de la note de contrepartie n’est pas d’estimer l’exposition à ces
évènements à un an mais sur le cycle d’activité, généralement entre 4 et 10
ans.
Pour cela l’ensemble des variables pouvant être raisonnablement anticipéeset susceptibles d’impacter la solvabilité doivent être estimées et intégrées
dans la note attribuée. Cette dimension est primordiale pour assurer la
pertinence du système mis en place.
Le TRG : Taux de Récupération Global
Pour l’institution d’un processus de notation global, la note de contrepartie
est complétée par l’évaluation des facilités accordées.
Lors de l’octroi d’un nouvel encours, il s’agit d’estimer la récupération
espérée en cas de défaut du client : elle peut donc être assimilée à la valeur
actualisée au moment du défaut de l’ensemble les cash-flows futurs que la
banque peut espérer recevoir (intérêts, capital, commissions, vente
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
d’actifs...). La valeur du taux de récupération globale, qui sera exprimée en
pourcentage de l’EAD dépendra donc:
Si présence d ‘une garantie4 :
• De la qualité des garanties réelles : le montant espérée dépendra de
la valeur économique des actifs remis en garantie ainsi que la volatilité
du prix de ces actifs.
• De la qualité des garanties personnelles : le montant espérée sera
fonction de la capacité pour la banque à mettre en jeu la garantie et
de son degré de couverture.
Si absence de garantie :
• De la position du Crédit Agricole par rapport aux autres créanciers,
des covenants structurels mis en place et de la valeur des actifs
détenus par la firme.
Avec le rating accordé aux contreparties, le Taux de Récupération Globaleest l’une des variables auxquelles le calcul du capital réglementaire est le
plus sensible. En effet un TRG significatif signifie qu’en cas de défaut du
client la banque essuierait une perte faible, le risque de crédit serait donc
résiduel. Cependant les activités pouvant prétendre à un TRG proche de
100% sont rares, nous citerons malgré tout le financement d’actif où le risque
portera alors sur la volatilité du prix de l’actif financé.
Dans un contexte de concurrence intense, où le niveau de marge d’intérêt
est déjà relativement faible, il est très probable que le niveau de garantie
global que détient un établissement sur son portefeuille soit un levier
considérable de sa performance.
B. L’intervention de l’analyste crédit
4 Voir annexe : Garanties du Crédit Agricole
50
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Comme indiqué précédemment, lors de l’entrée d’une entreprise dans le
portefeuille Crédit Agricole ou pour l’octroi d’une nouvelle facilité, il est
indispensable de procéder à la notation de la contrepartie (ou à sa révision).
Le rating attribué va être l’aboutissement d’un processus à plusieurs étapes
au cours duquel l’analyste crédit joue un rôle prépondérant.
• Etape 1: Toute entrée en relation est conditionnée à l’évaluation de la
santé financière de l’entreprise, à cet effet ces états financiers sont
saisis sous un modèle standard Crédit Agricole. A partir de ces états,
l’analyste crédit est chargé de faire une simulation de rating à l’aide de
l’outil ANADEFI5
.
• Etape 2 : Ensuite il réalise une étude du financement au travers de la
rédaction de la demande de financement. Le document doit contenir
une étude sectorielle, une analyse financière et une étude du
financement (valeur ajoutée pour la banque, perspectives de
développement de la relation). Cette analyse approfondie réalisée par
l’analyste crédit doit lui permettre d’argumenter le choix d’un rating quipeut-être différent de celui proposé par l’outil interne ANADEFI.
Cependant tout écart significatif doit être solidement argumenté.
• Etape 3 : Le dossier passe ensuite en comité de crédit où l’octroi de la
facilité et la décision concernant le rating sont négociés entre le
département des risques et le délégataire du dossier. En cas de
désaccord entre les parties, il est possible de solliciter l’arbitrage du
niveau de décision supérieur 6. La direction des risques étant la
garante de la cohérence des Notes des Contrepartie et des Taux de
Récupération Globale, c’est à elle que reviendra le choix final.
• Etape 4 : La note de contrepartie et le TRG feront ensuite l’objet d’une
révision dès que l’évolution du risque le nécessitera. Ils sont
5
Outil interne du Crédit Agricole permettant d’attribuer une note à un client6 Voir annexe : Les différents niveaux de délégation au sein du Crédit Agricole
51
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
réexaminés lors de chaque renouvellement de dossier et au minimum
une fois par an.
Si le système de notation interne est basé sur un outil d’aide à la décision, on
s’aperçoit que les différentes intervenants ont la possibilité de défendre un
rating différent. Dès lors que l’on s’écarte du rating déterminé à partir de
règles statistiques, il est évident qu’une part de subjectivité est introduite
dans le rating attribué. Afin d’assurer la cohérence et la qualité de son
système de notation, le Crédit Agricole a donc mis en place les démarches
de contrôle suivant :
• Benchmarking individuel et global : analyse comparative de la notation
Crédit Agricole avec d’autres benchmarks, notamment analyse desécarts avec les notes publiées par les agences externes ;
• Backtesting : analyse comparative des anticipations reflétées dans la
notation avec les données observées ex-post, issues de la Base des
Défauts Internes (BDI) pour contrôler la capacité prédictive du
système de notation ;
• Missions assurées par l‘Audit interne et l ‘Inspection Générale.
La détermination du rating interne est un préliminaire indispensable à
l’établissement d’une relation d’affaires avec les entreprises. Le rating interne
est la clé de voûte de la relation avec le client car elle conditionnera, la
tarification pratiquée, le niveau de capital réglementaire requis par Bâle Il et
permettra d’instaurer, entre les parties, une base de négociation saine.
2.1.2 La méthode du RAROC
Si la méthode RAROC est née aux Etats-Unis dans les années 1970, elle est
arrivée relativement tard en France puisque le Crédit Lyonnais l’a utilisée
pour la première fois en 1994 sur son segment des PME. Aujourd’hui les
atouts de cet outil sont unanimement reconnus et la très grande majorité des
banques françaises et internationales l’ont adoptée.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
A. Les principes fondateurs
L’objectif de l’outil est d’aider les banques dans la gestion de leur couple
risque/rentabilité. Il s’agit par conséquent de comparer les revenus générés
par la facilité accordée aux capitaux économiques requis pour couvrir le
risque de crédit attaché.
La formule du RAROC peut s’écrire de la manière suivante :
RAROC = (Revenus – Pertes attendues) / Capital Economique
Avec:
• Revenus nets : on comptabilise ici l’ensemble des revenus perçus par
la banque, c’est à dire les marges d’intérêts ainsi que toutes les
commissions, diminués des coûts.• Pertes Attendues (PA) : PA = PD * PCD * ECD où:
- PD = Probabilité de Défaut qui est déterminée par le rating attribué à la
contrepartie.
- PCD = Perte en Cas de Défaut qui correspond à la perte attendue en
tenant compte des garanties éventuelles liées à la facilité.
- ECD = Exposition en Cas de Défaut qui correspond au montant légalement
dû par le client s’il passe en défaut sur l’horizon considéré.
• Le résultat RAROC, exprimé en pourcentage, sera le revenu net de
l’opération (net du coût du risque).
On constate que les variables intervenant dans le calcul du RAROC
correspondent aux paramètres que les banques devront déterminer si elles
optent pour l’option IRB des normes Bâle II. Cette coïncidence fortuite est la
53
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
preuve que la réglementation prudentielle reconnaît la pertinence de la
méthode.
B. Utilisation du RAROC chez le Crédit Agricole
Lors de la préparation de la demande de financement, l’analyste crédit doit
joindre à son analyse financière le RAROC associé à chaque contrepartie.
La lecture des résultats de l’outil sera indispensable à la décision du Comité
de Crédit.
Calcul du RAROC
L’outil développé en interne chez le Crédit Agricole repose sur l’ensemble
des critères classiquement intégrés dans ce type de modèle : les données
suivantes doivent être saisies dans l’outil :
• Le rating interne attribué, qui déterminera la Probabilité de Défaut
retenue pour la simulation RAROC. Concernant les clients historiques,
on utilise le dernier rating validé tandis que pour les prospects on
mentionne celui donné par l’outil ANADEFI ;
• Le rating pays pour tenir compte de l’environnement macro-
économique ;
• Les caractéristiques de la facilité, le montant (distinction utilisé! non
utilisé), la marge appliquée, la présence ou non de commissions, la
maturité, le plan d’amortissement et les garanties liées à
l’engagement ;
• Le support éventuel d’un groupe ou d’un holding.
C. Interprétation des résultats
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Les résultats pourront être observés à différents niveaux, par facilité, par
contrepartie ou par groupe. L’objectif étant d’atteindre un RAROC positif, afin
qu’il y ait génération de revenus pour la banque. Il pourra être envisageable
d’accorder une facilité à des conditions désavantageuses (RAROC < O) si le
RAROC contrepartie ou groupe est lui positif. Cette lecture à plusieurs
niveaux permet de justifier une tarification spécifique.
L’alternative à une tarification spécifique est de compenser la dégradation du
risque de défaut par une meilleure garantie car, dans un contexte de
concurrence accrue, il n’est pas toujours évident de faire accepter des
hausses tarifaires même pour justifier un défaut de contrepartie.
D. Les Avantages de la méthode RAROC
• Le RAROC est un outil d’aide à la décision adapté à la gestion de la
double contrainte que doivent gérer les banques : faire fructifier le
portefeuille de crédit et gérer le couple rentabilité/risque en contrôlant
pour chaque transaction l’adéquation entre le niveau de risque et leniveau de rentabilité espéré.
• Le RAROC permet de mieux piloter la performance car on peut
déterminer les revenus nets du risque à tous les niveaux du groupe :
facilité, client, pays, zone géographique. Il peut permettre le cas
échéant de décider d’une réallocation des fonds propres si l’on
constate que tel pays, tel secteur ou tel type de facilité ne génère pas
de revenus du fait d’un coût du risque trop élevé.
• Le RAROC est un outil de management efficace puisqu’il permet de
faire accepter le contrôle et l’accroissement des contraintes sur les
métiers commerciaux tout en normalisant l’ exigence de performance.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
• Le RAROC, en étant basé sur les capitaux économiques, donc le
capital nécessaire pour absorber les pertes exceptionnelles, constitue
une première mesure de l’efficacité de l’utilisation des fonds propres
dans un objectif d’amélioration de la valeur actionnariale. A ce titre
l’outil est doté d’une dimension stratégique.
2.1.3 La création de valeur
Si le RAROC est un instrument très performant pour apprécier la rentabilitédes capitaux économiques et leur allocation, il reste un outil de gestion des
risques. il peut être considéré comme le premier socle d’une gestion intégrée
de la rentabilité, en aidant à l’allocation des fonds propres vers les activités
les plus rentables.
Aujourd’hui dans un contexte de globalisation du marché bancaire et de
concurrence accrue la maximisation du cours de bourse est un objectif primordial pour les établissements bancaires comme le Crédit Agricole. Il a
par conséquent fallu développer en interne des outils de gestion de l’activité
qui concourent à cet objectif.
A. La création de valeur : une priorité absolue pour les banques
Le Crédit Agricole a opté, comme la majorité de ses concurrents, pour la
transposition à son activité d’un instrument de mesure de la création de la
valeur de type EVA, Economic Value Adeed. Si la méthode est utilisée
depuis plusieurs années pour apprécier la création de valeur au niveau
macro, elle n’a été implantée que très récemment au niveau micro sous le
nom de CEVA (Contribution Economic Value Adeed).
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Rappel de la méthode EVA
La méthode EVA a pour finalité de mesurer la création de richesse
économique de l’entreprise découlant de son activité normale. Elle se
mesure par la différence entre le résultat économique et le coût du capital
investi, soit :
EVA = Résultat Economique – Coût du Capital Investi
Avec:
• Le Résultat Economique est égal au résultat d’exploitation net
d’amortissements et provisions d’impôts mais avant frais financiers• Le capital investi comprend les fonds propres et les dettes
L’entreprise reportera une EVA positive si :
• le résultat économique s’accroît sans avoir recours à des capitaux
supplémentaires ;
• les nouveaux capitaux sont investis dans des projets dont la rentabilitéest supérieure au coût du capital ;
• les activités dont la rentabilité est inférieure au coût du capital sont
cédées durant l’exercice.
La CEVA, un indicateur de création de valeur adapté à l’activité bancaire
Le modèle développé en interne chez le Crédit Agricole, baptisé CEVA, ne
correspond pas à la notion d’EVA stricto sensu. Pour de multiples raisons, il
était délicat d’implanter un modèle complet d’EVA au niveau micro.
Pour éviter la confusion l’indicateur a été rebaptisé CEVA, Contribution
Economic Value Adeed, et introduit comme une fonction supplémentaire du
logiciel RAROC car il est calculé à partir des mêmes variables.
La CEVA donne, en valeur absolue, la valeur créée par une facilité, un client
ou un groupe après coût du risque et coût du capital :
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
CEVA = Revenus – Pertes attendues – (Capital Economique * Coût du
Capital)
Avec:
• Contrairement au RAROC, le coût du capital est intégré dans le calcul
de la CEVA. Le coût du capital pour une banque est le coût des
capitaux propres dits durs soit la rentabilité attendue par les
actionnaires.
• Il faut aussi noter que contrairement à I’EVA calculée pour une
entreprise industrielle, le résultat financier est ici comptabilisé dans les
revenus : la marge d’intérêt étant l’une des composantes principalesdu PNB.
• La valeur ainsi calculée correspond à une CEVA brute, avant frais
généraux.
Interprétation des résultats
• CEVA > O, l’opération ou la relation contribue à absorber les
dépenses et marginalement à créer de la valeur.
• CEVA < O, l’opération ne génère pas de valeur, elle pourra être
éventuellement compenser par une CEVA positive au niveau
contrepartie ou groupe. Si une CEVA est négative au niveau groupe,
la relation est destructrice de valeur pour le Crédit Agricole.
B. La mesure de création de valeur et son apport pour le pilotage de
l’activité
Les avantages du calcul de la CEVA
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
• Le principal avantage de la CEVA sur le RAROC, c’est qu’exprimée
en valeur absolue, elle est plus facile à interpréter. Par exemple, le
RAROC ne tient pas compte de l’importance en volume du client ou
de l’opération. Le risque est qu’un RAROC très élevé mais sur une
assiette faible peut conduire à des décisions erronées, à l’inverse la
CEVA reflète bien la richesse créée.
• Le RAROC a le désavantage de prendre des valeurs extrêmes dès
lors qu’une partie importante des recettes sont générées par des
activités non consommatrices de risques de crédit (ex : pour les
produits dérivés ou les produits à forte commission). Certes il donnera
une image fidèle de la rentabilité mais pas de la richesse créée, laCEVA permet d’éviter cet écueil.
• La CEVA est un indicateur adéquat pour évaluer la performance du
Crédit Agricole, car dans une période où l’objectif est à la
maximisation des revenus pour un profil de risque stable, il peut être
interprété comme un «prix de revient ». En effet, la CEVA restitue les
recettes nettes du coût du risque de crédit, avant imputation desdépenses. Si l’on considère les dépenses comme fixes à l’intérieur
d’un exercice budgétaire, la CEVA mesurera l’impact marginal de
réaliser une nouvelle opération.
• La CEVA sera un instrument utile pour analyser plus finement les
relations commerciales et justifier des lignes peu rémunératrices si la
CEVA contrepartie ou groupe est elle positive.
La CEVA est donc un indicateur approprié pour un établissement tel que le
Crédit Agricole car elle permet de sensibiliser l’ensemble des décisionnaires
des comités de crédit à l’objectif de création de valeur. Cette notion qui était
trop souvent abstraite devient tangible et donc plus lisible.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Toutefois le système pourrait encore être amélioré en passant d’une CEVA
brute à une CEVA nette, mais pour cela il faudrait surmonter des difficultés
techniques non négligeables.
De plus, il est pour l’instant délicat de comparer les différents métiers de la
banque car ceux étant peu consommateurs de capitaux (ex: activités de
marché) affichent des performances amplement supérieures aux autres
branches. L’une des solutions serait peut être d’instaurer des seuils de CEVA
par métiers.
C. De la CEVA à la richesse créée pour l’actionnaire
La création de valeur pour l’actionnaire est habituellement mesurée à l’aide
de la MVA, Market Value Added :
MVA = Valeur de Marché – Capital apporté par les actionnaires
La MVA mesure la différence entre la valeur de marché d’une entreprise, sa
capitalisation boursière, et le capital qui a été apporté initialement par les
actionnaires.
Mais la MVA peut également être calculé à partir de l’EVA. Il s’agit alors
d’actualiser les flux futurs d’EVA pour déterminer la valeur que l’entreprise a
créée ou détruite avec le capital employé :
MVA = Somme actualisée des flux futurs d’EVA
Cette définition signifie que I’EVA, qui est une mesure interne de la création
de richesse, engendre la création ou la destruction de valeur de marché pour
l’actionnaire.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
C’est ce lien entre les deux notions qui permet d’affirmer que l’utilisation de la
CEVA comme critère d’octroi des engagements chez le Crédit Agricole
participe à la création de valeur pour l’actionnaire : objectif premier des
établissements bancaires aujourd’hui.
2.2 La segmentation du marché bancaire
Les nouvelles normes prudentielles Bâle II entreront en vigueur en décembre
2007 pour les grandes banques internationales mais dès 2006, un double
calcul « Cooke - Mac Donough » est effectué. Durant cette période de
transition, les établissements bancaires doivent s’attacher à déterminer les
impacts, en terme de stratégie et d’activité, du nouveau texte. Il est évident
que l’instauration de pondérations révisées ou de méthodes de calcul
inédites va avoir des conséquences significatives sur la rentabilité de
certaines lignes de métiers.
Les nouvelles méthodes d’évaluation des risques dans le cadre de Bâle II,
permettront une distinction beaucoup plus claire entre les activités
consommatrices de capital et les autres. Cette nouvelle donne devrait
logiquement entraîner une redistribution du portefeuille d’activités vers les
métiers les moins « gourmands » en capital. L’objectif sous-jacent étant bien
sûr de se focaliser sur les métiers à plus forte valeur ajoutée et répondre
ainsi aux exigences de rentabilité.
Nous allons diviser notre étude sur la segmentation du marché bancaire entrois parties. Nous examinerons dans un premier temps la nouvelle relation
qui va s’établir entre le secteur Finance et celui du Risque. Puis, nous
étudierons les métiers qui ressortirons gagnants de ce nouvel accord. Et
enfin, nous observerons les métiers perdants.
2.2.1 La relation entre les secteurs Finance et Risque
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
La mise en place de Bâle II a permis une cohabitation entre les filières
Finance et Risque. Autrefois, la filière Finance assurait le pilotage financier
de l’établissement de crédit tandis que la filière Risque était le gardien du
coût du risque de la Banque.
Aujourd’hui, ces deux filières se complètent et se retrouvent autour de trois
thèmes :
• Fournir des agrégats et garantir la fiabilité : on prend ici en compte les
modalités de calcul du nouveau ratio de solvabilité.
• Nouvelles stratégies de provisionnement : c’est-à-dire de définir la
politique en matière de provisionnement. Les établissements
envisagent de fonder leur dispositif de provisionnement IAS sur les
paramètres de risques issus des systèmes Bâle II. La filière Risque
devient un fournisseur d’informations essentiel à celle de Finance afin
d’estimer les montants à provisionner en normes IFRS.
• La stratégie en termes d’allocation de capital : c’est-à-dire analyser la
rentabilité ajustée des risques par métier ou entité avec les taux
forfaitaires Cooke, avec des taux internes ou encore à l’aide de
modèles économiques. La filière Risque va encore une fois constituer
un fournisseur d’informations primordial pour le pilotage financier de la
Banque.
Bâle II va privilégier la mise en place d’un dispositif assez fiable, validant et
permettant de garantir la production d’informations objectives en matière de
risques. Ceci permettra à la filière Risque d’être détenteur et fournisseur
d’informations obligatoires à la direction Finance pour établir ses indicateurs
de pilotage, ce qui impliquera :
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
• Des nouveaux modes opératoires : relations d’échanges entre ces
deux filières.
• Le développement d’une culture commune : s’adapter à l’autre.
• L’élaboration et l’appropriation partagées des analyses : avoir des
informations fiables.
2.2.2 Les métiers gagnants
Avec les nouvelles règles de calcul du ratio de capital, il est évident qu’une
distinction précise va s’opérer entre les différentes lignes de métiers. On aura
d’un côté celles qui bénéficient d’un allégement de fonds propres car
considérées comme moins exposées par le régulateur et celles qui au
contraire pâtiront de l’apparition de pondérations défavorables.
La Banque de Détail plébiscitée
Au rang des activités qui devraient suscitées la convoitise de tous les grands
groupes bancaires, on trouve bien sûr l’activité de détail. En faisant passer
logiquement la pondération des prêts hypothécaires de 50% à 40% en
approche standard, une économie significative de capitaux réglementaires
est réalisée. Si la diminution du coût de capital pour cette activité devrait être
répercutée en partie aux clients, il est évident qu’elle devrait surtout profiter à
la rentabilité de ce métier.
Il s’agit là d’un facteur explicatif de la volonté des banques de développer
leur activité de détail, surtout que la part des revenus issue des commissions
y est croissante. Pour un établissement comme le Crédit Agricole, le
développement du détail est un socle indispensable au développement des
activités plus consommatrices de capitaux réglementaires.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Le risque de credit crunch évité dans le financement des PME
Au début du processus de consultation, des craintes se sont exprimées
quant au financement de ces entités. En effet, les spécialistes étaient
nombreux à craindre un credit crunch. Cette question du financement des
PME était particulièrement sensible pour les banques : les charges en capital
auxquelles conduirait le nouveau calcul risqueraient de restreindre leur
marché du crédit.
En effet, les petites entreprises présentent a priori plus de risques que lesplus grosses, et pourraient être affectées de coefficients de pondération
supérieurs à 100%. Diverses dispositions ont finalement été admises pour
limiter les effets de l’estimation de leurs risques sur les coûts en fonds
propres. Compte tenu de ces aménagements, les crédits aux PME vont
finalement bénéficier en moyenne d’une baisse des exigences en fonds
propres prudentiels de 15%, d’après les dernières études d’impact. Selon
Danièle Nouy, secrétaire générale de la Commission bancaire, «les sages de
Bâle ont décidé de différencier le cas des petites PME, qui ont moins d’un
million d’euros de crédits bancaires, des autres PME. Les premières seront
traitées dans les créances de la banque de détail, avec des pondérations
réduites, quand les autres seront classées avec les grandes entreprises ».
La mutualisation au secours des PME
Cette diminution de l’appréciation du risque peut paraître étonnante. Dans la
pratique, les marges appliquées à une PME sont normalement plus élevées
que celles appliquées à une grande entreprise. En réalité, le Comité de Bâle
II a voulu tenir compte de manière indirecte de l’effet de la diversification.
Usuellement, le risque de contrepartie est soumis à deux aléas : un aléa
systématique lié aux fluctuations de l’environnement et un aléa
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
idiosyncrasique lié à la situation propre de la contrepartie. Une petite unité
(particulier, PME) est moins vulnérable au risque systématique, tout en ayant
une probabilité de défaut plus élevée qu’une grande unité. La défaillance
d’une petite unité a très peu d’impact sur l’environnement. Il est donc fondé
d’exiger moins de capital pour cette catégorie de contreparties, d’autant que
l’expérience d’un grand nombre d’opérations permet aux banques de mieux
sélectionner la clientèle et donc de limiter les risques. De plus, les pertes
moyennes sont supposées couvertes par les marges élevées des produits.
2.2.3 les métiers perdants
Si les normes Bâle II encouragent le développement des établissements de
crédit sur le marché de la banque de détail, d’autres activités risquent de
pâtir du changement de pondération avec des conséquences non
négligeables.
Les entreprises
Pour les « clients entreprises », l’émergence de pondérations supérieures à
100% va s’avérer pénalisante pour un grand nombre de contreparties. Les
groupes dotés d’une solidité financière éprouvée pourront certes bénéficier
d’une pondération inférieure à 100%, mais les marges de crédit étant faibles,
la rentabilité de ce type de relation pourra difficilement être accrue.
Néanmoins, les banques présentes sur le marché seront celles qui auront eu
les moyens de développer les approches les plus avancées pour les
différents risques. L’impact de Bâle II sera donc conditionné à la qualité du
portefeuille de chaque établissement.
Le principal risque réside dans le fait qu’une concurrence accrue sur les
entreprises de qualité, celle dotée d’un bon rating, n’entraîne une baisse
significative des marges détériorant ainsi la rentabilité de ces relations.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Le Financement des pays émergents
Au titre des activités les plus menacées, on peut citer les financements
octroyés aux économies des pays émergents, elles pâtiront de ratings pays
défavorables. Chez le Crédit Agricole, comme dans un grand nombre
d’établissements, un principe est posé selon lequel le rating d’une
contrepartie ne peut être meilleur que son rating pays. Il est indéniable qu’en
procédant ainsi, méthode voulue par le régulateur, on se coupe de certaines
contreparties de bonne qualité.
Cette politique impacte par conséquent les circuits de financement de ces
pays où les marchés vont alors se substituer aux prêteurs traditionnels. On
devrait par conséquent assister à un développement des marchés
obligataires émergents mais cette désintermédiation n’est pas sans risque.
En effet, le nombre d’investisseurs non bancaires pourrait s’accroître
significativement et, en l’absence de contraintes prudentielles, ils pourraient
adopter des comportements spéculatifs, fragilisant ainsi le système financier
de ces pays.
Les Financements Spécialisés, le cas du Financement de Projet
Ce type d’activité est une victime de la généralisation des critères d’octroi du
crédit. Avec des niveaux d’endettement extrêmement élevés pour les
entreprises concernées, rating désavantageux, les capitaux réglementaires
exigés par le régulateur atteindront des niveaux que même des marges
conséquentes auront des difficultés à compenser.
Le problème est d’évaluer ce type de structure spécifique comme des
entreprises classiques : le comité n’a pas pour l’instant prévu d’alternative.
On peut déplorer que les nouvelles normes soient un frein à cette activité,
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
qui très souvent concerne le financement d’infrastructures contribuant au
développement économique.
L’impact à court terme du nouvel accord est déjà tangible. Les premiers
impacts de la mise en place de la réforme se ressentent au sein du secteur
bancaire : il ressort que les activités de banque de détail seront les plus
avantagées par la réforme en terme d’économie de fonds propres, au
dépend des activités dite « corporate ».
Si les normes Bâle II ne devraient pas avoir d’impacts significatifs sur la
tarification des établissements bancaires, il est par contre indéniable qu’elles
poussent ces derniers à se concentrer sur les métiers les moinsconsommateurs de capital réglementaire. Le risque pour les banques est
alors que sous le poids d’une concurrence accrue les marges sur les métiers
retenus se réduisent de manière drastique, entraînant ainsi une érosion de
leur rentabilité.
2.3 Les risques
La troisième et dernière section de ce mémoire traite des risques qui
pourraient être inhérents à la nouvelle réglementation prudentielle Bâle II.
Nous étudierons plus particulièrement, les conséquences néfastes que les
normes pourraient avoir sur la concurrence et l’économie.
Pour ce faire, nous analyserons, dans un premier chapitre, le rôle que
peuvent avoir les grandes agences de notation qui sont mondialement
reconnues. Dans un second chapitre, nous essaierons d’analyser la
survenance d’effet procyclique. Puis, dans un troisième chapitre, nous
observerons les conséquences que peuvent avoir les nouveaux accords de
Bâle sur les PME. Et enfin, dans un quatrième chapitre, nous étudierons la
distorsion de concurrence que peut entraîner ces accords.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
2.3.1 Le rôle clé des agences de notation
Dans la nouvelle architecture des normes prudentielles, les agences de
notation occupent une place centrale. Au-delà de l’approche standard du
risque de crédit pour laquelle elles fournissent le rating, il est évident que les
ratings des trois grandes maisons (Standard&Poor’s, Moody’s et Fitch)
constitueront un benchmark dont les notations internes auront dû mal à
s’écarter. La volonté des banques de présenter une correspondance, dans
un souci de crédibilité et de transparence, entre leur échelle interne et celles
des grandes agences, en est l’illustration.
Le développement des notations internes ne devrait pas mettre fin à
l’hégémonie et à l’omnipotence des agences et ceci n’est pas sans risque.
En effet, ces acteurs privés sont en situation d’oligopole et, depuis de
nombreuses années, certains dénoncent un mimétisme de leurs méthodes et
de leurs notations.
Il est par exemple très rare de voir un groupe dégradé par une agence sans
qui ne le soit par les deux autres. Ce phénomène peut rapidement devenir
insoutenable pour l’entreprise en question et aggraver sa situation. Une
dégradation quasi-simultanée des trois grandes maisons provoquera une
crise de confiance chez les investisseurs et l’entreprise sera dans une
impasse pour trouver un soutien financier.
Par conséquent, des difficultés financières passagères peuvent être
accentuées par les agences de notation qui auront suscité la méfiance des
marchés vis-à-vis de cette contrepartie. Il est évident qu’une plus grande
pluralité dans les notations attribuées permettrait de freiner ce phénomène «
moutonnier » de la part des investisseurs et limiterait ainsi l’amplification des
difficultés de l’entreprise.
Bien sûr il ne s’agit pas de masquer la situation réelle des entreprises mais il
est envisageable qu’une notation puisse être supérieure aux autres sur la
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
base d’un critère qualitatif plus valorisé par une agence, tel qu’une meilleure
connaissance du secteur d’activité.
2.3.2 Un effet procyclique, risque de « credit crunch » ?
La limite principale de la réforme Bâle II se trouve dans le fait qu’elle traite
les différents risques comme un élément fixe et exogène aux activités de la
banque et qu’elle tend à uniformiser l’appréciation et la quantification de ces
risques. En fait, négliger le caractère endogène des risques est une faute à
ne pas commettre en temps de crises durant lesquelles les banques se
trouvent fortement exposées.
De nombreux travaux ont démontré l’existence d’un cycle du crédit corrélé
aux cycles économiques. Ce cycle se traduit, en période de récession, par
un accroissement des provisions et une contraction de l’offre de crédit. A
l’inverse, en période de croissance, le montant de provisions diminue et
l’offre de crédit s’accroît. La dimension procyclique de la nouvelle
réglementation prudentielle devient alors évidente : les banques vont être
incitées à réduire leurs engagements durant la récession, l’accentuant
d’autant par des comportements de rationnement du crédit, voire de
« tarissement» total de la production de nouveaux crédits (credit crunch) ; et
inversement pendant la phase d’expansion.
Par exemple, en période de récession économique, la situation financière
moyenne des entreprises va irrémédiablement se dégrader : le risque de
défaut étant accru, les ratings sont révisés à la baisse. Ce changement
entraîne comme on l’a vu dans la première partie, un besoin en fonds
propres supplémentaire pour les prêteurs.
Ce supplément de fonds propres devant être rémunéré, les taux pratiqués
vont augmenter et les conditions de financement des entreprises se
dégraderont au moment où elles en ont le plus besoin.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Cette augmentation du capital réglementaire pour les banques génère une
raréfaction du crédit pour les entreprises, « credit crunch », et l’activité
économique s’en trouve ainsi doublement pénalisée.
L’exemple ci-dessus démontre que le risque est réel. Cependant il convient
de modérer l’ampleur du phénomène pour plusieurs raisons :
• Aussi bien dans l’approche standard (ratings fournis par les agences
de notation) que dans l’approche interne (ratings déterminés par
l’établissement de crédit), l’objectif est de fournir une notation dite « à
travers le cycle » en intégrant des scénarios aussi bien haussiers que
baissiers. Si cette contrainte est correctement intégrée, l’amplitudemoyenne des changements de rating sera donc atténuée.
• Les banques ont à leur disposition des outils qui peuvent permettre de
réguler le besoin de fonds propres supplémentaire.
• Enfin, il est important de mentionner que le ratio « Tier 1» des grandes
banques internationales, excède largement l’exigence réglementaire(8,7% pour les banques françaises en 2006). Ces fonds propres
excédentaires permettent, le cas échéant, de compenser une
détérioration cyclique du portefeuille d’actifs.
Le comité de Bâle a également utilisé différents moyens pour réduire la pro
cyclicité :
• les banques conservent un niveau de fonds propres excédentaires
très élevé. Il est évident que le capital excédentaire peut jouer le rôle
de “capital tampon” qui agit de manière contracyclique : les banques
doivent constituer des matelas de sécurité (Pilier 2) ;
• Les banques utilisant la méthode IRB doivent simuler des conditions
de stress pour apprécier leurs besoins de fonds propres dans des
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
conditions économiques défavorables et en tirer les conséquences en
terme de capital ;
• Les banques sont invitées à mieux tenir compte de la volatilité des
conditions économiques en notant leurs emprunteurs.
Le comité estime par ailleurs que le nouveau système aboutira à des
décisions plus averties et donc plus nuancées, de la part des prêteurs.
S’il reste tout de même incorrecte d’avancer que le ratio n’est pas «
procyclique », il est évident qu’un système bancaire solide, objectif du comité
Bâle II, est plus à même d’absorber les chocs économiques et d’atténuer l’effet « procyclique ». Cette solidité bancaire reposera sur le niveau de fonds
propres, plus précisément l’excédent de fonds propres qui pourra servir de «
coussin de sécurité ».
De plus, avec une sensibilité aux risques accrue, le ratio «Mac Donough»
permettra, contrairement à son prédécesseur, d’éviter les hausses soudaines
de besoins en fonds propres. Ce sont en effet ces variations importantes etrapides de besoins qui génèrent un effet «procyclique », comme en atteste
les récentes crises asiatiques en 1997 ou en Argentine en 2000. Le fait
d’opter pour un ratio plus sensible au cycle économique est de ce fait un
choix pertinent.
2.3.3 Les conséquences sur les PME
Jusqu’en janvier 2007, suite à l’octroi d’un crédit bancaire, l’exigence du
capital bancaire à mobiliser obligatoirement était de 8% du montant du crédit
autorisé quelque soit la qualité de crédit de l’entreprise. Ceci signifie que les
petites et moyennes entreprises, PME, étaient d’une certaine manière
avantagées puisqu ‘elles étaient sur un pied d’égalité avec les grandes
entreprises, GE, alors qu’elles avaient en principe une qualité de crédit
inférieure.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
En effet, Bâle I traitait de la même façon, c’est à dire avec une pondération
de 100 % sur les crédits accordés aux entreprises, une PME et une grande
firme multinationale. Une situation qui peut sembler paradoxale, mais qui, en
l’état, affectait notablement les PME en durcissant les conditions d’obtention
d’un financement bancaire. En effet, Bâle I ne tenait pas compte de
l’hétérogénéité des PME, ce qui a conduit à une généralisation forcée.
L’adoption de l’accord est une des raisons qui a favorisé le durcissement des
normes de crédit. En particulier aux Etats-Unis, l’accord a entraîné une
baisse de la croissance, dans un contexte où les banques souffraient, en
1990, d’un « credit crunch ».
La nouvelle réforme pénalise les PME par rapport aux GE puisque la prime
pour perte moyenne de l’opération de crédit est fonction de la qualité de
crédit de l’entreprise et la PD, probabilité de défaut de la contrepartie, pour
les PME est normalement plus forte que pour les GE. Toutefois, la qualité de
crédit est fonction de la PD et de la corrélation, R. Celle-ci, la corrélation,
mesure la sensibilité des emprunteurs d’une même classe de risques à la
réalisation de facteurs de risque communs ou systématiques, qui sont
principalement des facteurs macroéconomiques. Or, on constate que R est
plus élevé pour les GE qui sont fortement soumises au risque systématique
lié à l’évolution du marché alors que les PME sont soumises au risque propre
à elle même et donc diversifiable.
Alors que la probabilité de défaut à tendance à désavantager les PME, la
corrélation R les avantage de telle sorte qu’il paraît difficile de déterminer
clairement l’effet décisif sur la qualité de crédit du client. On ne peut donc
pas réellement dire que les PME sont essentiellement pénalisées par la
nouvelle réforme d’autant plus que les faits montrent que leur probabilité de
défaut, PD, est souvent surestimé.
Toutefois, il a été mis en place un certain nombre de systèmes de
mutualisation des risques ainsi que des financements publics. Ces aides
permettent d’amorcer le financement de la création d’entreprises, de
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
l’innovation... (interventions en France de la Sofaris, de la Banque du
développement des petites et moyennes entreprises – OSEO BDPME...).
L’Etat favorise l’accès au financement et aux innovations aux PME et aux
Start-up notamment par l’intermédiaire du groupe OSEO.
Celui-ci a plusieurs objectifs :
• Mettre en relation les banques avec leur client
• Soutenir les banques en matière de financement et d’aide à la prise
de décision
• Prêter des fonds pour stimuler la création d’entreprises
• Participer au financement de la R&D, soit 50% des montants investis.
• Soutenir et suivre l’entreprise durant sa phase d’industrialisation et de
commercialisation.
Le crédit interentreprises est la source de financement à court terme qui naît
des échanges commerciaux entre entreprises. Cette source de financement
est beaucoup plus utilisée que le crédit bancaire et est utilisée selon les
secteurs. Par exemple, les entreprises bénéficiant d’une négociation à
l’égard de leurs partenaires commerciaux utiliseront beaucoup plus ce
financement, de même pour les entreprises commerciales. Le crédit
commercial peut être une source de financement très peu coûteuse voir
onéreuse. Son avantage se trouve par exemple dans la demande de crédits
fournisseurs grâce au paiement décalé.
Cependant, toute entreprise n’a pas forcément accès au crédit, c’est le cas
des entreprises ayant un faible niveau d’information et à risque financier élevé. Toutefois, le crédit commercial devient complémentaire du crédit
bancaire dans la mesure où la quantité de crédit interentreprises obtenue
auprès des fournisseurs est perçue comme un signal positif de la capacité de
remboursement. Par conséquent, le crédit interentreprises est un signal de la
qualité du débiteur qui pourra obtenir des financements bancaires
supplémentaires.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
2.3.4 Une distorsion de la concurrence
Comme nous l’avons vu dans la première partie de ce mémoire, il est
conseillé aux banques qui en ont les capacités d’opter pour les approches
les plus sophistiquées du risque car ce sont celles qui permettent les plus
grandes économies de fonds propres réglementaires.
Les méthodes avancées sont en moyenne celles qui engendrent les plus
grandes économies de capitaux réglementaires, mais ce sont aussi les plus
complexes et les plus coûteuses à mettre en place. Il est donc certain que,
dans un premier temps, seuls les plus grands établissements pourront lesadopter. Il s’agira là d’un avantage concurrentiel non négligeable, car les
capitaux ainsi libérés pourront être utilisés pour mener des stratégies
d’acquisition.
La réglementation Bâle II favorise donc une restructuration bancaire plus
poussée : l’avenir des banques de taille modeste semble alors menacé.
Pour se préparer au changement des règles prudentielles, les
établissements ont mis en place depuis quelques années déjà, des
organisations projets dédiées faisant intervenir des personnes d’horizons
très divers dans la banque : informatique, risques, contrôle interne… Toutes
ces forces mobilisées ont bien sûr un coût, le Crédit Agricole l’a chiffré à plus
d’une centaine de millions d’euros. Le nombre d’entreprises de consulting qui
se sont spécialisées ces dernières années sur Bâle II atteste également de
l’importance du chantier.
Les difficultés rencontrées et les investissements nécessaires pour Bâle II
sont bien sûr corrélés aux méthodes de mesure retenues. Le problème des
bases de données concerne les établissements qui ont fait le pari d’adopter
les approches avancées. L’obtention de l’agrément pour l’approche IRB sera
en effet conditionnée à la détention par la banque de bases de données
complètes et robustes.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
Tous les établissements intéressés par l’approche IRB estiment que de telles
bases de données sont exagérées et qu’il serait possible de restreindre les
exigences sans altérer la solidité des modèles développés. Car construire un
historique sur 7 ans de données pour les Perte en Cas de Défaut ou les
Expositions au Défaut a un coût significatif tant en moyen humain
qu’informatique que les différents établissements auraient aimé pouvoir
négocier.
Si les grandes banques internationales ont surmonté cet obstacle et qu’elles
sont déjà en approche IRB, on peut supposer qu’un nombre non négligeable
d’acteurs plus modestes ont dû renoncer du fait de cette lourde exigence debase de données. Ceci est alors peut être dommageable pour le système
bancaire dans son ensemble, car l’adoption, par le plus grand nombre
d’établissements, des mesures du risque les plus fines aurait un impact
positif.
L’approche utilisant les notations internes des banques se révèle alors
comme la plus avantageuse pour profiter pleinement des avantages de Bâle
Il. Cependant, la mise en place de cette méthode a un coût. Ce coût se
révèle aujourd’hui non négligeable, voir excessif, pour nombre
d’établissements de taille «modeste », alors que les grands établissements
calculent déjà leurs futurs bénéfices.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
CONCLUSION
La réforme Bâle II représente un enjeu majeur dans la politique bancaire.
Les enjeux sont considérables, puisqu’ils touchent à la fois au financement
de l’économie, à la santé des banques et à la sécurité des systèmes
financiers.
Bâle II est une réforme très récente et ses effets ne seront connus qu’à
posteriori, ce qui renforcera ou affaiblira la volonté de certains pays, qui n’ont
toujours pas adopté la réforme comme les Etats-Unis, à poursuivre le
mouvement Bâle II.
Le dispositif de Bâle II n’est pas conçu comme une norme rigide, mais
devrait continuer à évoluer, en adéquation avec les innovations permanentes
propres aux activités bancaires et financières.
L’importance croissante que l’industrie bancaire a accordé à la gestion des
risques, qu’ils soient de crédit, de marché et plus récemment opérationnels,
a permis aux autorités en charge du contrôle bancaire d’évoluer d’une
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
approche basée essentiellement sur l’évaluation de résultats financiers vers
un dispositif permettant une meilleure compréhension et évaluation des
processus internes de gestion.
A priori, les impacts connexes à la réforme seront peu perceptibles, les
influences sur la tarification bancaire ou sur le caractère procyclique de
l’économie étant jugés comme faibles. Par contre, une conséquence
remarquable de la réforme sera incontestablement de favoriser les activités
bancaires de type retail au dépend des activités corporate. En effet, en
bénéficiant d’un allègement des exigences en fonds propres sur ses
opérations, la banque de détail est assurément du côté des gagnants dunouvel accord.
Les effets sur la stratégie des banques vont se cumuler avec la pression
qu’exercent déjà les acteurs du marché, agences de notations et analystes
financiers. Les banques seront incitées à développer leurs activités de détail.
En définitive, la première version de Bâle avait eu pour effet, en instaurant un
prix uniforme du risque de crédit, de drainer les financements du monde
bancaire vers les marchés. La mise en place de Bâle Il devrait alors inverser
le mouvement.
Les nouvelles directives corrigent, du moins partiellement, les principales
faiblesses de Bâle I, tiennent compte de l’évolution des marchés financiers et
encouragent le développement de la gestion des risques. Parmi les forces de
Bâle II, on peut souligner, en particulier, le caractère positif de la flexibilité
avec laquelle les banques, grâce à toute une palette d’options, peuvent
calculer les exigences de fonds propres pour les risques de crédit en fonction
de leurs propres possibilités. Par ailleurs, le dialogue qui s’est instauré et qui
se poursuit entre les intervenants du marché, les régulateurs nationaux et le
comité de Bâle sur le contrôle bancaire dans le cadre de l’accord de Bâle II
joue également un rôle bénéfique. C’est lui qui a permis d’élaborer des
directives orientées sur la pratique.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
En préparation depuis juillet 1998, les normes Bâle II sont entrée en vigueur
en janvier 2007. En dépit de quelques insatisfactions avancées par certaines
banques, les nouvelles normes Bâle II constituent un progrès significatif par
rapport à la réglementation précédente. Toutes se félicitent du
rapprochement des notions de capital économique et capital réglementaire
ainsi que la reconnaissance des outils internes de gestion des risques. Les
établissements bancaires ont énormément investis ces dernières années sur
ces instruments, comme le RAROC par exemple, pour affiner la perception
du risque et le pilotage de l’activité.
Les difficultés rencontrées par les établissements pour leur mise enconformité avec Bâle II reposent plus sur la profondeur des bases de
données réclamées par le régulateur que sur la technicité des méthodes de
mesure du risque. Les coûts logistiques et informatiques liés à ces bases de
données devraient en irrémédiablement creuser le fossé entre les banques
capables de consentir ces investissements et les autres. Certains y voient là
le glas des banques de taille modeste, mais il ne semble pas raisonnable de
décrier des normes qui assureront plus de transparence dans les pratiques
bancaires et qui seront plus en phase avec la réalité économique des
établissements.
Si le nouveau texte ne devrait pas générer de changements majeurs dans la
relation des banques avec leurs clients à court terme, sur la tarification
notamment, on ne peut pas nier que les normes favorisent l’émergence d’un
modèle de banque unique : la banque universelle. C’est à dire des banques
qui sont présentes sur tous les métiers traditionnels : banque de détail,
banque privée et banque de financement et d’investissement. Les deux
premiers cités permettront la collecte de fonds importante avec des marges
confortables et une consommation de capital réglementaire réduite. Une
position consolidée sur ces métiers sera donc une base indispensable au
développement de l’activité de banque de financement et d’investissement
plus rémunératrice mais aussi plus risquée et plus exposée aux cycles
économiques. Les banques françaises ont alors fait le pari de cette stratégie
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
en essayant de compenser la taille restreinte du marché de détail
domestique par des acquisitions à l’étranger.
Finalement, l’impact des normes Bâle II sur l’activité bancaire en tant que
telle ne devrait pas être trop visible car les banques utilisent depuis de
nombreuses années la notion de capital économique dans leur gestion au
quotidien et dans la construction de leur stratégie moyen-long terme.
De plus toutes les grandes banques affichent déjà un niveau de fonds
propres réglementaires supérieur à la norme prudentielle afin de satisfaire
les exigences des investisseurs. Ces derniers attachent effectivement une
très grande importance à cet indicateur qui est le garant de la solvabilité del’établissement et de sa capacité à mener une stratégie de conquête
dynamique.
Compte tenu de ces réflexions, il faut considérer Bâle II comme une étape
importante menant à une réglementation plus efficace et mieux harmonisée
du système financier et non comme la conclusion d’un long processus.
L’amélioration et le développement de ces directives vont se poursuivre pour
déboucher un jour ou l’autre sur un accord de Bâle III. Il faut espérer qu’il
restera alors suffisamment de marge pour les réflexions fondamentales
portant notamment sur les objectifs recherchés et les outils les mieux
appropriés pour les atteindre, mais aussi sur un élargissement judicieux du
cercle des acteurs financiers impliqués et soumis à une réglementation en
dehors du système bancaire.
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
GLOSSAIRE
Agence de notation : Entreprise dont l’activité consiste à évaluer la fiabilité
des intervenants du marché et à leur attribuer des notes, dont le marché tient
compte pour fixer ses conditions de prêt.
Banque des Règlements internationaux, BRI : Organisation internationale
dont l’objectif est de promouvoir la coopération internationale au niveau
monétaire et financier. Installée à Bâle depuis sa création en 1930, la BRI est
une société anonyme ayant pour principaux actionnaires les grandes
banques centrales européennes. Celles-ci lui demandent souvent d’intervenir
en leur nom sur les marchés des changes. Elle constitue une cellule de
réflexion très écoutée en matière monétaire et consent des prêts d’urgence
aux pays débiteurs dont l’éventuelle défaillance mettrait en péril l’équilibre
financier mondial.
CAD : Capital Adequacy Directive. C’est une Directive Européenne
transposant au niveau réglementaire les recommandations du comité de
Bâle.
Capital économique : Il est déterminé à l’aide de modèles de calculs
internes. Le capital économique correspond au capital que la banque devrait
détenir pour atteindre le niveau de sécurité économique voulu. Il correspond
au montant des fonds propres estimés nécessaires pour absorber les pertes
exceptionnelles maximales que la banque pourrait subir dans le cours de ses
activités. Il reflète les risques propres à chaque métier et doit être calculé à
l’horizon correspondant à la période du temps nécessaire pour résoudre les
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Bâle II : impact sur l’activité bancaire
problèmes liés aux risques. Ce capital suffit donc à couvrir l’ensemble des
risques de crédit, de marché, de business et opérationnels. Son montant
absolu est calculé en fonction du rating auquel la banque aspire : rating qui
définit implicitement le seuil maximal au delà duquel les pertes possibles sont
d’une rareté et d’une ampleur telle qu’il est non économiquement viable de
s’en protéger.
Capital réglementaire : Déterminé par les exigences en vigueur en matière
de fonds propres, le capital réglementaire est le capital que la banque a
l’obligation de détenir. Depuis 1988, le comité de Bâle fixe les normes de
solvabilité que les établissements bancaires doivent respecter pour
poursuivre leurs activités et garantir leurs engagements à l’égard des tiers.Ces normes, reprises et adaptées par l’Union Européenne sous le nom de
CAD, Directive Européenne sur le Capital, définissent précisément le
montant minimum de fonds propres dont les établissements bancaires
doivent disposer en permanence en regard de leurs actifs et engagements.
Ce capital réglementaire est estimé au moyen de règles de calcul précises
déclinées par classe d’actifs et de contreparties.
Credit crunch : Effondrement du crédit redouté lorsque les banques, à la
suite des pertes importantes sur des marchés financiers, sont amenées à
refuser les emprunts sollicités par leurs clients.
Fonds propres : Au delà du capital social, les véritables fonds propres d’une
entreprise sont ceux qui résultent de la différence entre la valeur vénale de
ses actifs et la totalité de ses dettes.
Intermédiation : L’intermédiation financière est caractéristique d’une situation
de finance indirecte. Réalisée par les établissements financiers,
l’intermédiation sert d’écran entre les demandeurs et les pourvoyeurs de
capitaux.
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QIS 3 : Quantitative Impact Study for operational risk n°3. C’est l’étude
lancée par le comité de Bâle auprès des banques pour calibrer l’impact de la
méthode.
Ratio Cooke : Les banques ayant une activité internationale sont contraintes
de respecter le ratio Cooke par suite d’une décision des banques centrales
des grands pays industrialisés. Ce ratio stipule que leurs fonds propres
doivent respecter au moins 8% des engagements accordés.
Risque de crédit : Ce risque résulte de l’incertitude quant à la possibilité ou la
volonté des contreparties ou des clients de remplir leurs obligations. Il existe
donc un risque pour la banque dès lors qu’elle se met en situation d’attendreune entrée de fonds de la part d’un client ou d’une contrepartie de marché.
Risque de marché : Pour un titre, c’est le risque corrélé au marché. Il est dû
à l’évolution de l’ensemble de l’économie, de la fiscalité, des taux d’intérêt,
de l’inflation. Il affecte plus ou moins tous les titres financiers.
Risque opérationnel : C’est le risque de pertes lié à l’inadéquation des
processus internes ou à leur défaillance.
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BIBLIOGRAPHIE
TEXTE OFFICIEL :
Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres,
Banque des Règlements Internationaux, 2004.
OUVRAGES :
Pascal Dumontier et Denis Dupré, Pilotage bancaire : les normes IAS et la
réglementation Bâle II , édition Revue Banque.
Arnaud de Servigny, Le risque de crédit : nouveaux enjeux bancaires, édition
Dunod.
Bruno Colmant, Vincent Delfosse, Jean-Philippe Peters, Bruno Rauïs, Les
accords de Bâle II pour le secteur bancaire, édition Uitgeverij Larcier ,
collection Cahiers financiers.
Michel ROUACH et Gérard NAULLEAU, Le contrôle de gestion bancaire et
financier , édition Revue banque.
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MEMOIRES :
Fabrice SCHWACH, Impact stratégique de Bâle II sur les banques
européennes, ESSEC.
WEBGRAPHIE
SITES INTERNET :
www.afb.fr
www.banque-France.fr
www.fbf.fr
www.fitchratings.com
www.lesechos.fr
www.marches-financiers.com
www.vernimmen.fr
Intranet du Crédit Agricole
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TABLE DES ANNEXES
Calendrier
Fonds propres
Pays de l’OCDE
Garanties au Crédit Agricole
Délégations
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