Memoire Master II MBOUGA

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  • 7/26/2019 Memoire Master II MBOUGA

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    UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

    ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ETMEDECINE VETERINAIRES (EISMV)

    Anne 2011 N16

    MEMOIRE DE MASTER II PRODUCTION ANIMALES ET DEVELOPPEMENT DURABLEOPTION : Economie et Politiques dElevage

    Prsent et soutenu publiquement le 21.Dcembre 2011 15H l'EISMV

    Par

    Fidle Constant SIKANGUENG MBOUGA

    N le 23 Mai 1979 Moume (CAMEROUN)

    MEMBRES DU JURY

    PRESIDENT :

    M. Louis Joseph PANGUIProfesseur lEISMV de Dakar

    DIRECTEURS DE MEMOIRE :M. Djiby DIAChercheur lISRA BAME

    MEMBRES :

    M. Germain Jrme SAWADOGOProfesseur lEISMV de Dakar

    M. Bhen Sikina TOGUEBAYEProfesseur la FST (UCAD)

    M. Assane MOUSSAProfesseur lEISMV de Dakar

    CO-DIRECTEUR : M. Adrien MANKORAssistant lE.I.S.M.V. de Dakar

    ETUDE DE LA COMMERCIALISATION DU POULETLOCAL SUR LAXE LOUGA DAKAR AU SENEGAL :Acteurs, marchs, circuits et systmesde transport

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    DEDICACES

    A lternel DIEU, Je voudrais dun cur sincre te dire merci pour ce moment dejoie. Merci pour toutes les tapes de la vie que tu mas permis de franchir. Tu tais

    toujours l prsent mme quand le dsespoir tait l. Louange toi mon Dieu.A mes parents gniteurs papa MBOUGA Simon et maman NOUDJEU Rita,vous mavez donn la vie, vous avez su alimenter ma motivation et mon ardeur russir par la source inpuisable de vos conseils. Votre protection et votre soutienindfectible mon gard ont contribu mon ducation et ma formation. QueDieu fasse que vous ayez encore une longue Vie.

    A papa SAYAP Michelet mamanDEUGOUE Elisabeth, je manque de motspour extrioriser ma gratitude. Vous avez prouv travers ma modeste personnequun vrai pre ou une vraie mre nest pas toujours le gniteur. Jai grandi dans

    vos bras, merci par ce que vous navez fait point de diffrence entre moi et mescousins et frres. Je suis aujourdhui le fruit de vos efforts. Merci papa et mamanSAYAP, que le seigneur vous rcompense pour cela et quil vous donne encorelongue vie.

    A mes frres et surs de la famille MBOUGA: Clmence, Sylviane, Prudence,Fabrice, Charlie, Christian, Joel.A mes frres et surs de la famille Sayap : Franck, Hermann, Gilchrist, Elyse,Sonia, Rita, Gorethi.

    A tous mes cousins et cousines : Chantal, Carole, Madoudou, Kvine, Sandra,Lindsey, Lidwine, Alexandra, mami nou, Constant, Emile, et toutes mesnombreuses petites nices nes pendant ces temps dabsence.

    A mon frre Dr Jean Marc MFEUSSOM, merci pour ton aide, tes conseils et tesencouragements. Tu as t et tu restes pour moi un exemple suivre dans le travail.

    A mon Amour Annick Rassa Ebengo, juste pour te dire tout le bien que je pensede toi ; merci par ce que tu me rends fort devant les preuves. Que Dieu nous aides concrtiser nos projets.

    A Luc-Hardy tu as t le premier mappeler papa, merci mon fils, je taime.

    A mes prdcesseurs : Dr Sandeu Maurice Marcel, Dr Miguiri Kalandi, DrTno Gabriel, Kerbai Said Eroume.

    A Kerbai SAID EROUME je te remercie cher ami pour ton srieux et ta grandefraternit, que Dieu te bnisse.

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    A mes amis et collgues DrBello Hamann, Dr Walter Ossbinous sommes lesfrres de galre, merci pour votre grande amiti et votre soutien, collgues.

    A lEglise St Joseph de Mdina qui reste mon principal lieu de recueillement dansla prire depuis mon arriver Dakar.

    A mes compatriotes membres de la Communaut des Etudiants VtrinairesCamerounais du Vto (CAVESTAS) en particulier : Carole, Franck,Mouhamed,Mazrapour leur soutien et leur esprit de fraternit et de solidarit.

    A toute la communaut congolaise du Vto,merci pour votre grande fraternit etpour la confiance que vous me faites. Vive la CEMAC.

    A ma trs chre patrie le Cameroun.

    A mon pays daccueil le Sngal.

    REMERCIEMENTS

    A toi Dieu Pre Tout Puissant et Misricordieux, merci pour tous tes bienfaitssans oublier la sant, la force et le courage sans lesquels ce travail naurait pas eulieu.

    Au Projet FNRAA-Volaille, travers son coordonnateur le Professeur Ayao

    Missohou et travers Dr Djiby Dia, pour mavoir donn lopportunit de raliserce mmoire.

    Au Docteur Adrien Mankor, pour tout lencadrement dont vous mavez faitbnficier dans le cadre de ce travail, mais aussi pour la simplicit, les conseils etlabord facile qui vous caractrisent.

    Au Docteur Djiby Dia, pour laccueil, laccompagnement et lencadrement tout aulong de ce travail. Trouvez ici mes remerciements et ma profonde reconnaissance.

    A MonsieurMoussa Sall : Merci pour lencadrement et lappui que vous maviezaccords tout au long de ce travail et pour votre simplicit.

    Aux Enseignants de lEISMV et tous les intervenants du master PADDoption EPE, merci infiniment pour les enseignements reus, mais aussi pour lesens particulier que vous avez voulu donner notre formation, rassurez-vous quenous en ferons bon usage.

    A tout le personnel de lISRA-BAME : Merciinfiniment pour laccueil dans vosstructures et lensemble des stagiaires : Waound, Yacine merci pour votre

    assistance et votre amiti.

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    A NOS MAITRES ET JUGES

    A notre matre et prsident de jury, Louis Joseph PANGUI,

    Professeur lEISMV de DakarVous avez accept avec spontanit de prsider ce jury de mmoire malgr votrecalendrier trs charg. Vos qualits scientifiques et intellectuelles ne sont plus dmontrer. Veuillez trouver ici lexpression de notre profonde gratitude.

    A notre matre et juge, Monsieur Bhen Sikina TOGUEBAYE,Professeur la Facult des sciences et Techniques de lUniversitCheikh Anta Diop de Dakar

    Nous sommes trs sensibles cet honneur que vous nous faites en acceptant de

    siger dans ce jury. Vos normes qualits dhomme de science suscitent respectet admiration. Veuillez croire en notre trs haute et profonde considration.

    A notre matre et juge, Monsieur Germain Jrme SAWADOGO,Professeur lEISMV de DakarVous nous faites un trs grand honneur en acceptant de juger ce modeste travail.Vos qualits scientifiques et pdagogiques nous ont toujours beaucoup marqu.Veuillez trouver ici lexpression de notre respect et profonde gratitude.

    A notre matre et juge, Monsieur Assane MOUSSA, Professeur lEISMVde DakarCest un plaisir renouvel pour nous de vous voir juger ce modeste travail. Votrerigueur et votre application dans le travail nous ont toujours fascin. Veuillezcroire en notre profonde considration.

    A notre matre et Directeur de recherche, Monsieur Djiby DIA, Chercheur lISRA BAMEVotre rigueur, vos comptences dans la recherche et vos qualits humaines ont

    donn ce travail son cachet scientifique. Nous vous exprimons ici le faibletmoignage de notre reconnaissance et profonde considration. Hommage trsrespectueux.

    A notre matre, juge et Co-directeur de recherche, Monsieur AdrienMANKOR, Assistant lEISMV de DakarVous nous avez suivis sans faille tout au long de ce travail. La disponibilit et lesens particulier que vous avez voulu donner ce travail ont beaucoup contribu sa valeur scientifique. Merci pour votre simplicit et vos conseils.

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    RESUMELa prsente tude a pour but danalyser le systme dapprovisionnement et decommercialisation de la rgion de Dakar en poulet local. Une enqut a tralise auprs de 300 acteurs de la commercialisation dans 20 marchs de

    Louga et de Dakar. Au total, six (6) types dacteurs ont t identifis dans lecircuit de commercialisation. Il sagit du producteur, de lintermdiaire I, delintermdiaire II, du grossiste, du dtaillant et du consommateur.

    Les commerants sont pour la majorit des personnes dont lge est comprisentre 30 et 72 ans, de lethnie Wolof, originaires pour la plupart de la rgion deLouga. La rgion de louga de part sa constitution ethnique majoritairementWolof, linfluence des Peuhls dans la production des poulets, et la grandequantit de poulets collecte, est la principale rgion qui approvisionne Dakar.

    Dans les circuits dapprovisionnement, lintermdiaire I parcourt les villages etcollecte en moyenne 19 11 poulets. Lintermdiaire II achte en moyenne 32 19 poulets 1819 220 FCFA lunit et se charge de ravitailler le grossiste 2118 256 FCFA. Les grossistes ruraux sont les principaux approvisionneursdu dpartement de Dakar. Ils constituent 1 3 filets contenant chacun enmoyenne 17354 poulets 2100F 390 FCFA lunit. Une fois Dakar, ilslivrent les poulets aux grossistes urbains et peuvent revendre aussi auxdtaillants ou directement aux consommateurs. Les grossistes urbains

    entretiennent un rseau de redistribution bas sur des revendeurs dtaillantsambulants et non ambulants. Les dtaillants quant eux, achtent en petitsnombres de 25 6 poulets 2315 263 FCFA et revendent aux consommateursconstitus par les mnages et les restaurants 2844 725FCFA.

    Il nexiste pas de moyen de transport spcifique. Le principal moyen est letransport en commun. 90% de grossistes utilisent le transport en commun pouracheminer les volailles sur Dakar. Les diffrentes charges moyennes mensuelleslies lactivit sont les frais de gardiennage, les frais de location delemplacement, les frais dalimentation et de vaccination, les frais demunicipalit.Chaque acteur fait un bnfice mensuel et le producteur reste le principal

    bnficiaire de lactivit avec un bnfice net moyen de 299.207 FCFA parmois.

    Mots cls : Poulet local, Commercialisation, Dpartement de Dakar, Rgion deLouga, Sngal

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    ABSTRACT

    This study aims to analyze the system of supply and marketing of the region ofDakar in local chicken. A survey was conducted among 300 players in themarket in 20 markets Louga and Dakar. A total of six (6) types of actors have

    been identified in the marketing channel. This is the producer of theintermediate I, intermediate II, wholesaler, retailer and consumer.Merchants are for the majority of people whose age is between 30 and 72 yearsof ethnic Wolof, originating mostly from the region of Louga.In supply chains, I traveled through the villages and collect an average of 19 11 chickens. The intermediate II buys an average of 32 19 1819 220chickens FCFA unit and is responsible for the wholesaler to supply 2118 256FCFA. Wholesalers are the main purveyors rural department of Dakar. They are1-3 nets each containing on average 173 54 chickens 2100Fcfa unit. Once in

    Dakar, they deliver the chickens to wholesalers and urban can also sell toretailers or directly to consumers. Urban wholesalers maintain a system ofredistribution based on retail dealers and not street vendors. Retailers in turn,

    buy in small numbers of 25 6 2315 263 chickens FCFA and resell toconsumers made by households and restaurants in 2844 725FCFA.There are no specific means of transport. The primary means is the publictransit. 90% of wholesalers use public transit to transport poultry in Dakar. Thevarious charges related to the mean monthly activity are the costs of keeping thecost of renting the location, the cost of feeding and vaccination, costs

    municipality.Each player makes a monthly profit and the producer is the main beneficiary ofthe activity with an average net profit of 299.207 FCFA per month.

    Keywords: Chicken Local Marketing, Department of Dakar, Louga Region,Senegal

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    LISTE DES ABREVIATIONS

    OCDE : Organisation de coopration et de Dveloppement Economique

    E.I.S.M.V.: Ecole Inter-Etats des Sciences et Mdecine Vtrinaires

    FAO: United Nations Organisation for Food and Agriculture

    UEMOA:Union Economique et Montaire Ouest Africain

    BAME : Bureau dAnalyses Macro-Economiques

    CNA : Centre National avicole

    DIREL : Direction de lElevagePIB : Produit Intrieur Brut

    ISRA : Institut Sngalais de Recherches Agricoles

    FCFA :Franc de la Communaut Financire Africaine

    SPSS: Statistical Package for the Social Sciences

    M.R.AMinistre des Ressources AnimalesD.G.P.A :Direction Gnrale des Productions Animales

    MYF: Mdina Yoro Foula

    ONG : Organisation Non Gouvernementale

    ONU : Organisation des Nations Unies

    CILSS : Comit Inter-tats de Lutte contre la Scheresse au Sahel

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    Liste des tableaux

    Tableau 1 : Evolution des effectifs du cheptel national de la volaille locale de2000 2009 (en millions) ...................................................................................... 5

    Tableau 2 : Evolution des prix du kg de poulet local au Sngal entre 2006 et2009 ....................................................................................................................... 6

    Tableau 3: Revenus moyens par mois tir de laviculture traditionnelle dans largion de Kolda ..................................................................................................... 7

    Tableau 4: Marchs et nombre dacteurs enquts Louga ............................... 11

    Tableau 5: Diffrents marchs enquts Dakar et nombre dacteurs ............... 12

    Tableau 6: Effectif enqut par type dacteurs ................................................... 13

    Tableau 7: Rpartition des acteurs de lchantillon en fonction de lorigine ..... 14

    Tableau 8: Rpartition des acteurs de lchantillon en fonction de lEthnie ...... 14

    Tableau 9: Rpartition de lchantillon selon lge ............................................ 15

    Tableau 10: Rpartition de lchantillon selon la situation matrimoniale (%) ... 16

    Tableau 11: Rpartition de lchantillon selon le niveau dinstruction .............. 16

    Tableau 12: Effectif collect, vendu par acteur et mortalit moyenne ............... 22

    Tableau 13: Prix moyens pratiqus par type dacteur lachat et la vente ...... 22

    Tableau 14: Moyens de transport et diffrents cots par dplacement ............... 24

    Tableau 15: Diffrentes charges mensuelles lies lactivit (FCFA) ............... 25

    Tableau 16: Compte dexploitation chez le grossiste ......................................... 25

    Tableau 17: Compte dexploitation chez lintermdiaire I ................................. 26

    Tableau 18 : compte dexploitation chez lintermdiaire II ................................ 26

    Tableau 19 : Compte dexploitation chez le dtaillant ....................................... 26

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    Liste des figures

    Figure 1: Circuit de commercialisation des volailles familiales au Sngal ........ 8

    Figure 2: Carte administrative de la rgion de Louga ......................................... 11

    Figure 3 : Circuit dapprovisionnement et de commercialisation du poulet localsur laxe Louga-Dakar ......................................................................................... 17

    Figure 4 : grossistes rural et intermdiaire II dans le march de Louga ............. 19

    Figure 5 : Dtaillants non ambulants sur le march ............................................ 20

    Figure 6 : Transport poulet local ......................................................................... 23

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    TABLEDESMATIERES

    INTRODUCTION.......................................................................................................................................1

    PREMIEREPARTIE:GENERALITESSURLAVICULTURE TRADITIONNELLE...........................2

    CHAPITREI:

    APERCU

    SUR

    LA

    FILIERE

    AVICOLE

    TRADITIONNELLE

    ..................................................

    2

    I.1LesproductionsavicolesenAfriqueauSubsaharienne..............................................................2

    I.2Systmesdaviculturestraditionnelles........................................................................................2

    I.3Importancedelaviculturetraditionnelle...................................................................................2

    I.3.1. Importancesocioculturelleetreligieuse................................................................................2

    I.3.2 Importanceconomique.......................................................................................................3

    I.3.3Importance

    nutritionnelle

    .....................................................................................................

    3

    I.4. Lescontraintesdelaviculturetraditionnelle..............................................................................4

    I.4.1 Contraintesalimentaires.......................................................................................................4

    I.4.2 Contrainteszootechniques...................................................................................................4

    I.4.3 Contraintessanitaires...........................................................................................................4

    I.4.4 Contraintescommerciales.....................................................................................................4

    CHAPITREII:COMMERCIALISATIONDELAVOLAILLELOCALE...............................................................5

    II.1Evolutionduchepteletdesprix.................................................................................................5

    II.1.1EvolutionducheptelavicoletraditionnelauSngal.........................................................5

    II.1.2 Evolutiondesprixdevolaillestraditionnelles......................................................................6

    II.2Contributiondelavolaillelocalelamliorationdurevenudesmnages..............................6

    II.3Analysedelacommercialisation................................................................................................7

    II.3.1CircuitsdecommercialisationsetlesdiffrentsacteursauSngal..................................8

    II.3.2 Rlesdesacteursenfonctiondessexes..............................................................................9

    II.4 Systmedetransport................................................................................................................10

    DEUXIEMEPARTIE:ETUDEDUSYSTEMEDAPPROVISIONNEMENTETDECOMMERCIALISATIONDU

    POULETLOCALSURLAXELOUGADAKAR............................................................................................10

    CHAPITREI:METHODOLOGIEDERECHERCHE.....................................................................................10

    I.1Echantillonnage

    ..........................................................................................................................

    10

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    I.2 Zonesdtude.............................................................................................................................10

    I.2.1Zonedapprovisionnement:RgiondeLouga.......................................................................11

    I.2.2Zonedecommercialisation:RgiondeDakar...................................................................11

    I.3Droulement

    de

    l'enqute

    .........................................................................................................

    12

    I.3.1 Enquteexploratoire...........................................................................................................12

    I.3.2 Enqutetransversale...........................................................................................................12

    CHAPITREII:RESULTATS,DISCUSSIONSETRECOMMANDATIONS......................................................13

    II.1 RESULTATSETDISCUSSION........................................................................................................13

    II.1.1Diffrentstypesdacteursdelactivitcommerciale........................................................13

    II.1.2Caractristiquessociodmographiquesdelchantillon..................................................14

    II.1.2.1Structuredelchantillonenfonctiondelorigine.........................................................14

    II.1.3 Circuitdecommercialisationetrledesacteursdanslactivitcommerciale..................16

    II.1.3.1Circuitdecommercialisation..........................................................................................16

    II.2 Analysedusystmedapprovisionnementetdevente............................................................21

    II.2.1 Analysedusystmedapprovisionnement........................................................................21

    II.2.2 Analysedusystmedevente.................................................................................................22

    II.3 AnalysedusystmedetransportsurlaxeLougaDakar..........................................................23

    II.3.1Moyensdetransportsemprunts.....................................................................................23

    II.3.2 Circuitsetconditionsdetransport.....................................................................................24

    II.4 Chargeslieslactivit............................................................................................................25

    II.7 ANALYSEDELARENTABILITECOMMERCIALE...........................................................................25

    II.8RECOMMANDATIONS...............................................................................................................27

    II.8.1Auxproducteurs................................................................................................................27

    II.8.2Auxcommerants..............................................................................................................27

    II.8.3 Aupouvoirpublicetprivs...............................................................................................27

    II.8.4Auxchercheurs..................................................................................................................27

    CONCLUSION

    .........................................................................................................................................

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    BIBLIOGRAPHIE......................................................................................................................................29

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    INTRODUCTION

    Au Sngal, en plus des ruminants, le secteur avicole, prdomin par le systmetraditionnel en plein essor. Le cheptel avicole national a t estim 34.840millions en 2009, dont 22.302 millions de ttes pour laviculture traditionnelle.

    Ce qui reprsente prs de 70% du cheptel avicole national (DIREL, 2009). Cesystme traditionnel occupe une place importante dans les activits et le

    patrimoine des paysans, do son importance capitale sur le plan socio-conomique et sur le plan stratgique de lutte contre la pauvret (TRAORE, 2006).La vente des volailles permet au paysan de boucler le cycle annuel del`conomie familiale en priode de transition o les greniers sont vides, afind`acheter des crales pour nourrir sa famille (GBAGUIDI, 2001).Bien qutant un sous-secteur qui ne bnficie pas suffisamment dappui delEtat, la production avicole traditionnelle contribue la scurit alimentaire au

    Sngal. Ce type dlevage permet donc lexploitant pauvre davoir un revenu,luttant ainsi contre le chmage des jeunes et contribuant la promotion desfemmes (GUEYE, 2000).Les tudes ralises par (Buldgen et al. 1992 ; Ly et al., 1999 ; Missohou etal., 2002) ont montr qu part la faible productivit qui la caractrise,laviculture joue un rle important dans la cration des revenus et constitue unesource de protines animales facilement mobilisables. Mais, toutefois, son essorreste faible. Ltude de TENO, (2010) sur la commercialisation du poulet local Dakar a montr que lapprovisionnement de Dakar en poulet local reste

    insuffisant. Cette tude a mis en vidence des problmes ventuels lis lacollecte des sujets dans les zones de production et aux conditions de transport.La mme tude a montr que les rgions de Louga, de This et de Diourbel sontles principales zones de production de poulet local qui alimentent le march deDakar.Lintrt de notre tude est de remonter la sous-filire afin de fournir desinformations conomiques sur les aspects relatifs lorganisation delapprovisionnement et la commercialisation sur laxe Louga-Dakar ceci, travers lidentificationdes acteurs, des circuits et marchs, des types de transportet les diffrents prix chaque niveau de la commercialisation .

    Lobjectif global est danalyser le march dapprovisionnement et decommercialisation du poulet local au Sngal sur laxe Louga-Dakar. Il sagit

    plus spcifiquement didentifier et de caractriser les diffrents marchs etcircuits de commercialisation, didentifier et de caractriser les acteurs, lesmoyens de transport, de reconstituer les circuits dacheminement du poulet local Dakar et de calculer et analyser la rentabilit commerciale de cette activit.

    Ce travail comporte deux grandes parties. Une premire partie consacre unesynthse des travaux dj effectus sur laviculture traditionnelle. Une deuxime

    partie qui prsente la mthodologie de travail, les rsultats obtenus sur le terrainet une discussion de ces rsultats, enfin des recommandations.

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    PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LAVICULTURETRADITIONNELLE.

    CHAPITRE I : APERCU SUR LA FILIERE AVICOLETRADITIONNELLE

    I.1 Les productions avicoles en Afrique au Subsaharienne

    Laviculture africaine repose dans sa plus grande majorit sur des systmestraditionnels. En Afrique au Sud du Sahara, 85% des mnages lvent desvolailles, dont la proprit dpend des femmes 70 % (GUEYE etal, 1999).Danscette partie de lAfrique, lAfrique du Sud reste le plus grand producteur devolaille et dtient 60% de la production. Le Nigria est le plus grand producteur

    pour lAfrique de lOuest. Dans ce pays, l'aviculture traditionnelle reprsenteapproximativement 94% de l'levage avicole total. Toutefois, il est noter une

    dsorganisation de la filire qui limite le dveloppement des levages modernes.En thiopie, la volaille rurale concourt 99% de la production nationale totalede viande de poulet et dufs. Le Burkina Faso, la Cte dIvoire et le Sngal

    pour lUnion Economique et Montaire de lAfrique de lOuest (UEMOA), et leCameroun pour lAfrique centrale sont les principaux producteurs de volaille(TADELLE, etal. 2000).

    I.2 Systmes davicultures traditionnelles

    Selon la FAO, on distingue 03 systmes daviculture traditionnelles, savoir :

    -le systme dlevage en plein air ou de la basse-cour non-amlior : ici lesanimaux sont en divagation, il ny a pas de distribution rgulire deau oudaliment ;- Le systme dlevage en basse-cour amliore : dans ce systme, il y a unedistribution rgulire deau et daliment complmentaire, un abri amlior, et unsuivi sanitaire permanent des volailles.- Le systme dlevage semi-intensif : cest un systme dlevage en basse-courmais, avec des races gntiquement amliores et des rations quilibres (FAO,2004).Une enqute mene par MANDIAMY, (2002) au niveau de 150 mnages

    priurbains de Dakar a rvl que les systmes dlevage pratiqus ont t lessuivants : levage en plein air dans 84,6% de mnages et levage en basse-couramlior dans 15,4% de mnages.

    I.3 Importance de laviculture traditionnelleLaviculture traditionnelle prsente une grande importance sur plusieurs plans,notamment sur le plan socio-culturel et religieux, nutritionnel, socioconomique.

    I.3.1. - Importance socio-culturelle et religieuse

    Le systme dit traditionnel, pratiqu surtout en milieu rural, joue un rle socialde premier plan. Selon la forme et la couleur du plumage, un sujet peut tre

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    destin au sacrifice, loffrande ou tre abattu pour la rception dun hte.Ainsi, en milieu peuhl du Fouladou (en Haute Casamance), le sacrifice duncoq de couleur blanchesymbolise lamiti, la sincrit et la considration vis--vis de son hte.En pays mandingue, le premierrepas que la femme prend aprslaccouchement est base de poulet(SAVANE, 1996).La volaille familiale est troitement lie la vie religieuse et socioculturelle. Lescoqs sont utiliss comme sacrifices aux divinits. De plus, les volailles peuventavoir des fonctions mystiques. Dans certaines communauts locales, il est pensquun mauvais sort peut tre dvi vers les volailles et les petits ruminants(GUEYE, 2002). La volaille locale intervient aussi dans certaines pratiquesculturelles telles que la dot ou les crmonies funbres.

    I.3.2 - Importance conomiqueLaviculture traditionnelle constitue une importante composante de lconomiedes mnages. La possession de volailles assure des degrs variablesdexploitation durable et de stabilit conomique pour des millions de petits

    producteurs gnralement dmunis (GUEYE, 2002). Cest une activitfinancirement rentable car mme si la productivit reste modeste, quelquesvolailles vivantes et les ufs constituent pratiquement un bnfice net pour lesaviculteurs cause des cots de production trs faibles (GUEYE, 2000 ; BUZA etMWAMUHEHE, 2001). Une enqute mene dans 150 mnages en zone

    priurbaine de Dakar (GUEYE, 2002)a rvl que largent gnr par laviculturetraditionnelle est utilise comme suit :Riz 45,3%, th/caf 10,7%, sucre 10%,manuel scolaire 4,7%, pargne communautaire (tontine) 9,4%, habillement 30%,huile 21,3%, savon/mdicament 10%, autres besoins 12%. Ainsi, la volaille

    traditionnelle est un bon moyen de lutte contre la pauvret surtout chez lescouches sociales les plus vulnrables. Une autre enqute ralise par (MISSOHOUET DIEYE, 2003) Kolda a montr la forte contribution de cette activit auxrevenus des mnages.La volaille traditionnelle est galement un moyen daccumulation de capital.Elle est employe dans le systme de troc par les socits o la circulationmontaire est limite. En Gambie, 5 poules adultes peuvent tre changes pourun mouton et 25 poules adultes pour une tte de buf (GUEYE, 1998). Dans lesud du Sngal, les agriculteurs changent souvent de 5 8 poulets adultes

    contre une chvre (Ly et al., 1999). Dans les rgions rurales de l'Ouganda, unepoule unique est l'quivalent d'une barre de savon, dun kilogramme de sel etdun litre de paraffine de cuisson. Les changes entre les leveurs sont possibles.Ainsi, 5 8 poulets locaux contre une chvre font lobjet des changes(MUKIIBI-MUKA, 1992).Le taux de troc peut varier en fonction de diffrentsfacteurs tels que des circonstances socio-conomiques des mnages, le niveau del'offre par rapport la demande, l'emplacement gographique, les conditionsclimatiques et haut risque ou la survenance de la maladie(GUEYE, 2000).

    I.3.3 - Importance nutritionnelle

    Sur le plan nutritionnel, laviculture traditionnelle reste une alternative pourrduire le dficit protino-calorique (BULDGEN etal.,1992).En effet, ses produits

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    sont plus facilement mobilisables comparativement ceux des ruminants ou desporcs qui font parfois lobjet dinterdits. De plus, la production avicole typerural (viande et ufs) constitue une importante source de protines doriginesanimales, permettant de prvenir certaines maladies dorigine nutritionnelletelles que le marasme et le kwashiorckor chez les enfants ainsi que dautresaffections aigus ou chroniques chez les adultes (BRES et al. 1991). SelonTRAORE, (2005), sur la priphrique de Dakar, laviculture traditionnelle, bienqutant une source importante de protines dorigine animale pour les

    populations, contribue peu la formation des revenus.

    I.4. - Les contraintes de laviculture traditionnelle

    Laviculture traditionnelle fait face de nombreuses contraintes qui sontalimentaires, zootechniques, sanitaires et les contraintes commerciales.

    I.4.1 - Contraintes alimentaires

    Lalimentation de la volaille locale est insuffisante en quantit et en qualit car,sa teneur en matires protiques est faible et surtout pendant la saison sche(GOROMELA et al., 2006). Les volailles se promnent toute la journe larecherche de nourriture et lalimentation est essentiellement constitue deverdure, dinsectes, de grains ou de son de crales que lanimal picore auniveau de la concession (BOYE, 1990 ; SONAIYA et SWAN,2004).

    I.4.2 - Contraintes zootechniquesSur le plan zootechnique, la race locale qui est dominante en aviculturetraditionnelle, est de faible productivit. Son poids moyen 1 an est de 1,8 kg

    chez les mles et de 1,35 kg chez les femelles, ceci se justifiant par la faiblecomplmentation alimentaire en dessous des besoins nutritionnels des oiseaux(BULDGEN etal.,1992).Lge lentre en ponte est de 25 semaines et le nombredufs par couve est de 8 9 pour une production annuelle de 40 ufs (SALL,1990; BULDGEN etal.,1992 ;MISSOHOU etal.,2002).

    I.4.3 - Contraintes sanitairesLlevage traditionnel de poules paie un lourd tribu aux maladies qui dciment

    parfois tout le troupeau dans certaines exploitations. Par ailleurs, du fait dumanque dassistance vtrinaire, de la divagation permanente des animaux, cet

    levage est en proie non seulement des pizooties et aux maladies de toutesorte dont la plus ravageuse reste la newcastle (GUEYE, 1998). Elle constituegalement un vritable vhicule de maladies. De plus les normes de bioscuritne sont pas respectes (FAO, 2000).

    I.4.4 - Contraintes commercialesLes tudes de Ly et al. (1999) montrent que laviculture traditionnelle est uneactivit trs fortes potentialits et quune rduction des pertes pourraitcontribuer une amlioration de sa contribution la fourniture de protines etde revenus aux populations. TENO, (2009),rvle que dans la rgion de Dakar, il

    y a une absence dorganisation des commerants sur le march. La provenance

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    des animaux, les marchs, les circuits de transport, de commercialisation dans lepays sont encore mal connus do une dsorganisation de la filire.

    CHAPITRE II : COMMERCIALISATION DE LA VOLAILLE LOCALE

    Ce chapitre aborde lvolution des marchs de volailles locales, du cheptel et

    des prix pratiqus dans cette activit. Par ailleurs, ce chapitre traite aussi delaviculture traditionnelle comme source de richesse du pauvre et enfin, donnedes indications sur le systme de commercialisation et de transport.

    II.1 Evolution du cheptel et des prix

    Le cheptel et les prix des volailles locales en Afrique de lOuest et du Centre ontsubit quelques fluctuations.

    II.1.1 Evolution du cheptel avicole traditionnel au SngalAu Sngal, avant linterdiction des importations de cuisses de pouletscongeles, laviculture traditionnelle en 2004 reprsentait prs de 80% ducheptel avicole national (DIREL, 2005).Depuis linterdiction des importations, onnote un repli, non lie une quelconque baisse de production de la part delaviculture traditionnelle dans le cheptel avicole national. En effet, lapplicationde lembargo sanitaire a, depuis 2005 permis le dveloppement de laviculturemoderne. Selon les donnes statistiques du Centre National dAviculture (CNA),72% des mnages au Sngal possdent des volailles. Le cheptel de la volailletraditionnelle au Sngal est pass de 18900 ttes en 2000 22302 millions dettes en 2009 contre 12538 millions de ttes de volaille industrielle la mme

    anne, soit une diffrence de 9764 millions de ttes en faveur du cheptel avicoletraditionnel national en 2009 (DIREL, 2010). Ce rapport statistique prsent ci-dessous prsent, ne fait pas une distinction entre les diffrentes espces devolailles au niveau villageois. On peut estimer que plus de 90% des effectifssont des poulets (DIREL, 2009).Tableau 1 : Evolution des effectifs du cheptel national de la volaille locale de 2000 2009(en millions)

    Source : DIREL, 2010

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    Le cheptel avicole traditionnel Sngalais est moins dvelopp compar ceuxde certains pays grands producteurs de volailles en Afrique, lexemple duCameroun o leffectif en 2006 tait dj de 25 000 000 poulets locaux(NGATCHOU et TELEU, 2006)et du Burkina Faso o la mme anne, elletait de 26644518 ttes (MRA, 2008).

    II.1.2 - Evolution des prix de volailles traditionnellesLe rapport statistique de la CNA prsent dans lhistogramme ci-dessous,renseigne sur lvolution des prix du kg du poulet local entre 2006 et 2009 auSngal.Tableau 2 : Evolution des prix du kg de poulet local au Sngal entre 2006 et 2009

    Source : DIREL, 2010

    Le prix du poulet traditionnel a vari de faon croissante entre 2006 et 2009 soitune diffrence de 338 FCFA entre ces deux annes. Selon TENO (2010),dans le

    dpartement de Dakar, le consommateur achte un gros poulet en moyenne 2960 FCFA. Au Burkina Faso, le prix moyen du poulet local sur les marchs aupremier trimestre 2010 est de 1752 FCFA (M.R.A/D.G.P.A, 2010) soit unediffrence de 1208 FCFA entre le prix du poulet pratiqu en 2010 au Sngal etcelui du Burkina Faso la mme anne. Cette diffrence de prix est influence

    par le niveau de la production et de la disponibilit aux consommateurs car,selon KONDOBO, (2007)cit dans le document revue du secteur avicole-BurkinaFaso, 2007, contrairement ce qui se passe dans certaines villes d'Afrique del'Ouest (Dakar et Abidjan) o la production industrielle de poulets de chair est

    en plein essor, la filire volaille burkinab reste largement influence par lemode de production traditionnel, le secteur urbain ne pourvoyant que 0,8 %seulement des effectifs totaux levs.

    II.2 Contribution de la volaille locale lamlioration du revenu desmnages

    Du fait de ses nombreuses potentialits, l'aviculture traditionnelle peutcontribuer amliorer la scurit alimentaire et rduire la pauvret au Sngal.Cette contribution des volailles et deleurs produits dans les revenus montaires

    des mnages est en gnral difficile valuer. Nanmoins, une tude menedans la rgion de Kolda par SALL, (2010) montre que dans cette rgion,

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    laviculture traditionnelle est pratique par les femmes ges en moyenne de 40ans, faiblement scolarises. Avec lappui des ONG et des structures dedveloppement tatiques, ces femmes sont organises en groupement bienstructur au sein dun mme village ou entre villages voisins. Bien quayant desconditions de vie prcaires, ces femmes pratiquantes de laviculturetraditionnelle disposent de revenus faibles. A travers ces revenus, les femmesarrivent faire face certaines charges primordiales surtout en rapport avec les

    besoins familiaux et de plus en plus celles lies la scolarisation des jeunesfilles et garons.Tableau 3: Revenus moyens par mois tir de laviculture traditionnelle dansla rgion de Kolda

    Dpartement Kolda MYF Vlingara

    Revenus moyens

    en FCFA

    24813,913573,8 12571,418122,2 14479,216462,2

    Source : SALL etal.,2010 MYF= Mdina Yoro Foula

    Les calculs de CHITUKURO ET FOSTER (1997)ont rvl qu'un troupeau de 5poulets adultes (2 mles et 3 femelles) permet aux femmes dans le centre de laTanzanie d'avoir un revenu quivalent 38 $ US en un an, soit 9,5% de lamoyenne annuelle. Ainsi, laviculture traditionnelle est une activit trs forte

    potentialit et une rduction des pertes pourrait contribuer une amlioration desa contribution la fourniture de protines et de revenus aux populationsAfricaines en gnral.

    II.3 Analyse de la commercialisation

    II.3.1 Systme de commercialisation au Sngal et comptitivitAu Sngal, les travaux portant sur la commercialisation des animaux ontsurtout t mens chez les ruminants et en aviculture moderne (DOUMBIA 2002).Dans la filire traditionnelle, une enqute ponctuelle ralise Kolda(MISSOHOU etDIEYE, 2003)a montr la forte contribution de cette activit auxrevenus des mnages. Elle soppose, cependant, une tude longitudinale

    mene dans la zone priurbaine de Dakar dans laquelle, laviculturetraditionnelle constitue une importante source de protines dorigine animale

    pour les populations mais contribue peu la formation des revenus (TRAORE,2006 ). Les tudes de LY et al., (1999) montrent pour autant que laviculturetraditionnelle est une activit trs fortes potentialits et quune rduction des

    pertes pourrait contribuer une forte amlioration de sa contribution lafourniture de protines et de revenus aux populations. Les tudes de DUTEURTREet al., (2004) montrent une segmentation importante du march traduisant une

    valorisation du poulet local dont les prix augmentent en dpit de la chute desprix de la viande de volaille importe.

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    II.3.1 Circuits de commercialisations et les diffrents acteurs au SngalLes informations conomiques sur lorganisation de la sous-filire avicoletraditionnelle au Sngal et les acteurs sont trs insuffisamment connues. Selonle COTAVI, (sit par BA, 2010), le circuit de commercialisation de la sous-filire avicole traditionnelle au Sngal est trs complexe. Telle que montr dans

    le schma ci-dessous, les zones focales de la commercialisation des volailleslocales sont les marchs hebdomadaires et des marchs primaires. De cesmarchs, les volailles passent par les marchs intermdiaires et convergent versles grands marchs urbains terminaux. Dans ces circuits on trouve diffrentstypes dacteurs dont les rles ne sont pas bien dfinis : les producteurs, lescollecteurs primaires et secondaires, les grossistes et les dtaillants. SelonTENO (2010), Louga est la principale rgion qui approvisionne Dakar en pouletlocal.

    Figure 1: Circuit de commercialisation des volailles familiales au SngalSource :COTAVI, 2010

    II.3.3.1.1 Cas du Burkina Faso

    Au Burkina Faso, KONDOBO (2007) ont dcrit deux types de circuits decommercialisation :

    - un circuit traditionnel interne

    Producteurs Marchs rimaires villa eois Marchs hebdomadaires

    Collecteurs primaires Collecteurs secondaires

    Marchs intermdiaires

    Collecteurs Secondaires

    Grands marchs urbains terminaux

    Grossistes

    Dtaillants/BANA-BANA

    Mnages

    Etablissementsderestaurationscollectives

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    Ce circuit permet d'assurer la commercialisation rapide d'un grand nombre devolailles provenant des zones rurales. Ce circuit comprend cinq acteurs qui luisont propres, savoir les producteurs, les grossistes urbains, les collecteursvillageois, les revendeurs urbains, les dtaillants et deux autres acteurs qu'il

    partage avec la sous filire aviculture urbaine moderne que constituent lesmnages et les restaurants-bars et htels.Les collecteurs villageois parcourent les villages et les marchs ruraux pouracheter les poulets auprs des producteurs et les revendent aux grossistes.Chaque grossiste a ses collecteurs-livreurs. A lentre des villes, se trouvent lesrevendeurs urbains qui rencontrent les grossistes et prennent le produit pour lerevendre aux dtaillants, aux htels-bars-restaurants et aux grilleurs. C'estseulement dans le cas o le produit n'est pas entirement achet par lesrevendeurs urbains que le grossiste peut lui mme le vendre aux grilleurs et auxrestaurateurs.

    - un circuit dexportation

    Ce circuit permet des changes avec les autres pays de la sous rgion tels que laCte dIvoire et le mali.En plus des acteurs propres de ce circuit, deux autres types dacteurs que lasous-filire traditionnelle partage avec la sous-filire aviculture moderne ont tdcrits : il sagit des mnages et des restaurants-bars et htels. En plus de tousces acteurs, KOMPAORE, (1988) a dcouvert dans le mme circuit un siximeacteur qui est le dtaillant enfant.

    II.3.2 - Rles des acteurs en fonction des sexes

    Dans le Sud Sngal, LY etal. (1999)signale que la vente de poulets relve de lacomptence du chef de mnage dans 79,1% des mnages, les femmes tantresponsable de cette activit que dans 5,8% des mnages. Les hommes et lesenfants (garons) sont plus impliqus dans la commercialisation de la volailletraditionnelle. Ltude de NDAYISENGA, (2010) dans la rgion de Saint Louis amontr que dans cette activit, 82% des femmes sont des productrices, lesactivits de commercialisation nintressant que les hommes.

    Une enqute mene en Gambie par BONFOH, (1997) auprs de 110 mnages amontr que la commercialisation des poulets 53,8% des cas est sous la

    responsabilit des enfants, 13% par les hommes, par les femmes dans 5% decas et par toute la famille dans une proportion de 28,2%. En Tanzanie, une tudede march concernant les acheteurs de poulet dans 102 villages a montr que leshommes dominent la fois dans la vente et l'achat de poulets dans les marchsde village. 76% sont des hommes, 15% des femmes et 9% d'enfants (KITALYI,1998). Au Nord du Bnin, la dcision sur la vente des poulets du mnage revient lhomme, que le cheptel appartienne lhomme ou sa femme. Cest lui dedcider du sujet vendre et de soccuper galement de la vente. Contrairementau Nord, au Sud du Bnin, cest la femme qui peut dcider du moment de vente

    et du sujet vendre (SODJINOU etal.,

    2006)

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    II.4 - Systme de transport

    Ltude de TENO (2010) montre que les moyens de transport utiliss par lescommerants pour se ravitailler en poulet du pays sont les moyens de transportcommun et le plus utilis est le car Ndiaga Ndiaye dans 64,3% lamajorit deces cars provenant de la rgion de Louga.

    Au Burkina, diffrents moyens de transport des volailles existent. Ouagadougou, le producteur vient sur les marchs soit pied, soit bicyclette.Pour sapprovisionner, les rtisseurs et les grilleurs se dplacent mobylettedans un rayon de 30 km. De mme, les collecteurs se dplacent bicyclette ou vlomoteur, ceux-ci attachent les sujets par les pattes, en grand nombre (jusqu'120 poulets sur une motocyclette) leur guidon et parcourent des distances de30 100 km. Dautre part, les volailles sont entasses dans des cageots sur letoit des automobiles ou des camions pour de longs voyages. Au cours de cesvoyages, elles ne sont ni alimentes ni abreuves (OUEDRAOGO et ZOUNDI,1999).Les volailles destines l'exportation sont conditionnes dans les cages.Prvus pour 70 volailles, ces cages peuvent en contenir prs de 150. Elles sont

    places sur les toits des camions ou empiles les unes sur les autres sur leswagons pour leur expdition vers la Cte-d'Ivoire. Les transports occasionnentdes pertes de 10 20 % environ et quelquefois 40 % en temps de chaleur(KAMPETE, 2002).

    DEUXIEME PARTIE : ETUDE DU SYSTEMEDAPPROVISIONNEMENT ET DE COMMERCIALISATION DU

    POULET LOCAL SUR LAXE LOUGA-DAKAR.Cette partie de ltude est consacre aux travaux de terrain. Ces travaux se sontdrouls dans les rgions de Louga et de Dakar. Elle est structure en deuxchapitres. Le premier prsente la mthodologie de recherche. Le deuxime

    prsente les rsultats obtenus, la discussion des rsultats et les recommandations.

    CHAPITRE I : METHODOLOGIE DE RECHERCHE

    Ce chapitre prsente lchantillonnage, les diffrentes zones dtude, les

    caractristiques socio-conomiques de ces zones, les marchs enquts et ledroulement de lenqute.I.1 - Echantillonnage

    Un chantillon de 300 acteurs a t enqut dans lensemble Louga et Dakar.Le choix des marchs, fait de faon alatoire et raisonne. Le choix du nombre decommerants sest galement fait de faon alatoire. Ltude sappuie sur unchantillonnage alatoire avec un objectif dinterroger le maximum dacteurs dansun march ou point de vente.

    I.2 - Zones dtude

    Ltude sur le terrain sest droule dans les rgions de Dakar et de Louga. Lechoix de ces deux rgions se justifie par le fait que Louga constitue le principal

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    ple dapprovisionnement en volaille et Dakar le principal ple de demande enproduits alimentaires au Sngal.I.2.1 Zone dapprovisionnement : Rgion de LougaLe systme dapprovisionnement a t tudi dans la rgion de Louga. Cettergion sur le plan administratif comprend trois dpartements (Louga, Lingure,

    Kbmer), onze arrondissements et 46 collectivitslocales (Figure 1).

    Figure 2: Carte administrative de la rgion de Louga

    I.2.1.1 - Diffrents marchs enquts dans la rgion de LougaDans la rgion de Louga, lenqute a t mene dans huit marchs et 190 acteursde la commercialisation (Tableau IV).Tableau 4: Marchs et nombre dacteurs enquts Louga

    Source : Nos enqutes, 2011Ces marchs sont des marchs officiels et se tiennent hebdomadairement sauf le

    march central de la ville de Louga qui se tient journalirement.I.2.2 Zone de commercialisation : Rgion de DakarLtude de la commercialisation a concern douze marchs journaliers de largion de Dakar. Dix de ces marchs sont des marchs officiels, un marchinformel (march de Wakhinane) et un point de vente (point de vente BlaiseSenghor). Lenqute a concern aussi 71 consommateurs qui rsident dans ledpartement de Dakar.

    Dpartement Marchs Jour de march Nombre dacteurs

    Louga

    Thiamne Jeudi 24Keur Momar Sarr Vendredi 25Louga Tous les jours 28Goye Mbeuth Lundi 20

    KbmerSagatta gueth Mardi 26Ndande Vendredi 19Darou Mousty Samedi 26

    Lingure Dahra Dimanche 22Total 8 marchs / 190

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    Tableau 5: Diffrents marchs enquts Dakar et nombre dacteurs

    Noms de march Localisation Nombre dacteurs

    March Castor Castor 2March Fass Fass 2March de Gueule tape Gueule tape 2March Tilne Mdina 4Place Blaise Diagne Centenaire 3

    March de Rufisque Rufisque 2March de Keur Massar Keur massar 4March de Pikine Pikine 3March de Thiaroye Thiaroye 5March de Gudiawaye Gudiawaye 2March Wakhinane Colobane 8March de Yoff Yoff 2Total des marchs = 12 / 39 commerantsConsommateurs Dpartement de Dakar 71 consommateursTotal enqut dans la rgion de Dakar 110 acteurs

    Source : Nos enqutes, 2011

    I.3 - Droulement de l'enqute

    Lenqute sest droule en deux grandes phases : une phase denquteexploratoire et une phase denqute transversale.

    I.3.1 - Enqute exploratoireCette phase consiste faire des entretiens auprs des personnes ressources aumoyen dun guide dentretien. Au cours de cette phase dite de pr-enqute, une

    prise de contact avec les diffrents chercheurs travaillant dans le domaine delaviculture traditionnelle a t faite ainsi que certaines personnes responsables

    dans des structures publiques comme la Direction de lElevage, le CentreAvicole de Mbao, lISRA, lE.I.S.M.V. et toutes autres personnes suffisammentinformes au sujet de laviculture traditionnelle. Ceci a permis de raliser unquestionnaire, de rpertorier les marchs lavance et davoir une ide sur lesdiffrents circuits rgionaux o ont lieu lapprovisionnement et davoir une idesur les moyens de transports utiliss. Le questionnaire ralis a t test auprsde cinq acteurs dans les marchs et corrig en vue dune enqute transversale.

    I.3.2 - Enqute transversaleElle constitue la partie denqute qui se fait sur les lieux o lactivit se droule

    c'est--dire Louga et Dakar. Elle est base sur les rsultats de lenquteexploratoire. Les questionnaires sont spcifiques chaque catgorie dacteur.

    I.3.2.1 - Organisation du questionnaireEn fonction des informations recueillies lors des entretiens et enqutes

    prliminaires, un questionnaire comprenant sept sections correspondant chaque type dacteur a t labor. Les questions sont adresses au producteur, lintermdiaire villageois I, lintermdiaire villageois II, au grossiste, autransporteur, au commerant dtaillant, et au consommateur.

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    I.3.2.2 - Recueil, traitement et analyse des donnesLes donnes ont t recueillies auprs de 300 personnes issues de la rgion deDakar et de la rgion de Louga. Ce recueil de donnes sest fait au moyen desfiches denqutes. Des ressources humaines (dont un traducteur) ont tutilises. Le traitement et lanalyse statistique des donnes ont t raliss surles logiciels Sphinx, SPSS et Excel.

    CHAPITRE II : RESULTATS, DISCUSSIONS ETRECOMMANDATIONS

    Dans ce chapitre, sont prsents et discuts les rsultats de lanalyse du systmedapprovisionnement dans la rgion de Louga et la commercialisation Dakar.Des recommandations sont par la suite formules sur la base de ces rsultats.

    II.1- RESULTATS ET DISCUSSION

    Les rsultats sont prsents et discuts en mme temps selon les donnesrecueillies et traites. Ici, sont prsents les diffrents types dacteurs, lescaractristiques sociodmographiques de lchantillon, la description delactivit commerciale et lanalyse financire.

    II.1.1 Diffrents types dacteurs de lactivit commercialeSix types dacteurs ont t rencontrs dans le circuit dapprovisionnement et decommercialisation. Selon, les pourcentages, il sagit des producteurs (6,33%),des intermdiaires I (25%) et intermdiaires II (25,33%), des grossistes ruraux eturbains (13%), des dtaillants (6,67%) et des consommateurs (23,67%). Par la

    suite, on a les consommateurs reprsentant 23,67% de leffectif (Tableau VI).Tableau 6: Effectif enqut par type dacteurs

    Types dacteurs Nombre Pourcentage (%)

    Producteur 19 6,33Intermdiaire I. 75 25

    Intermdiaire II 76 25,33

    Grossiste 39 13Dtaillant 20 6,67

    Consommateur 71 23,67Total 300 100

    Source: Enqutes, 2011

    La typologie des acteurs de la commercialisation au Sngal ressemble celledcrite dans plusieurs pays Africains, notamment au Burkina Faso par(KOMPAORE, 1998 ; OUEDRAOGO et ZOUNDI, 1999). Les intermdiaires sont les

    plus nombreux dans le circuit et reprsentent 50,22% de lensemble; ceci a pourconsquence lallongement du circuit qui influence sur le cot du produit auxconsommateurs. Dans les diffrents marchs enquts, les grossistes nereprsentent que 13% de lchantillon; ceci est un lment qui explique les

    rsultats de (TENO, 2010) qui trouve que le dpartement de Dakar estinsuffisamment approvisionn en poulets locaux.

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    II.1.2 Caractristiques sociodmographiques de lchantillon

    La structure de lchantillon en fonction de lorigine, lethnie, le sexe, lge, leniveau dinstruction et la situation matrimoniale sont dcrits. Cescaractristiques permettent de connaitre la nature des acteurs sur le march.

    II.1.2.1 Structure de lchantillon en fonction de lorigine

    Lensemble des acteurs de lchantillon sont majoritairement originaires deLouga. Tous les producteurs rencontrs sont originaires de Louga. Lesintermdiaires I reprsentent 96,1% de lchantillon,les intermdiaires II 94,7%,les grossistes 65%. Quant aux dtaillants, nos analyses rvlent que 20% sontoriginaires de Louga, 55% de Dakar, et 25% de This(Tableau VII).

    Tableau 7: Rpartition des acteurs delchantillon en fonction de lorigine

    Source :Nos enqutes, 2011Au vue des ces rsultats, nous pouvons dire que la majorit des acteurs delapprovisionnement en poulets locaux sont originaires de Louga et confirmentceux obtenus par TENO (2010) qui trouve que Dakar est approvisionne 67,6%

    par les commerants originaires de Louga. La diffrence est que nous avonscatgoris les acteurs et on se rend compte qu Dakar, les dtaillants sontdorigines diverses dont 55% sont de Dakar, 20% de Louga, 20% de This etune minorit originaire de Fatick.II.1.2.2 Structure de lchantillon en fonction de lethnieLensemble des acteurs est reprsent par trois ethnies (wolof, Srer, Peulh).Parmi les diffrents groupes dacteurs reprsents dans le tableau 8, les Wolofssont largement majoritaire. Cette ethnie est reprsente par 84,4%dintermdiaires I, 81,5% dintermdiaires II, 95% de grossistes. La plupart des

    producteurs interrogs sont des Peuhls et reprsentent 68,5% de lchantilloncontre 31,6% de Srers. Les dtaillants sont reprsents par deux groupesethniques, les Wolofs 70% et les Srers 30% (Tableau VIII).Tableau 8: Rpartition des acteurs de lchantillon en fonction de lEthnie

    Source : Nos enqutes, 2011

    Acteurs Nombre Origine (%)

    Louga Dakar This Fatick Touba

    Producteur 19 100 0 0 0 0Intermdiaire I 75 96,1 3,9 0 0 0

    Intermdiaire II 76 94,7 3,9 0 0 1,3

    Grossiste 39 65 30 5 0 0Dtaillant 20 20 55 20 5 0

    Acteurs Nombre Ethnie (%)Wolof Srer Peulh

    Producteur 19 31,6 0 68,5Intermdiaire I 76 84,4 11,7 3,9Intermdiaire II 75 81,5 14,3 4,2Grossiste 39 95 5 0Dtaillant 20 70 30 0

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    Ces rsultats confirment quau Sngal, cette activit est pratiqueessentiellement par les Wolofs. Ceci peut tre du au fait que la structureethnique de la rgion de Louga en gnrale et surtout du dpartement deKbmer est majoritairement constitue des Wolofs. Les rsultats des travaux deDIEYE et al. (2010) obtenus dans la rgion de Kolda ont montr que lesintermdiaires dans la commercialisation du poulet local taient en majorit leshommes de lethnie Wolof connus aussi sous le nom de Dioula. De mme,TENO (2010), trouve dans ses travaux Dakar que les 2/3 des commerants deson chantillon sont dethnie wolof soit 85,3% de lensemble des commerants.Un autre constat est que les plus grands producteurs Louga sont les Peulh, or,chez ces derniers, le taux dautoconsommation calcul 5% est trs bas, cesderniers prfrant consommer du lait de vache et sont aussi vgtariens. Ladominance du groupement ethnique Peulhs dans la production du poulet local etla majorit des acteurs tant des wolofs pourra tre lune des raisonsfondamentales expliquant pourquoi la rgion de Louga est la plus grande zone

    de production avicole locale au Sngal.II.1.2.3 Structure de lchantillon en fonction du sexeLenqute rvle que la production du poulet local dans la rgion de Louga estune activit mene dans la grande majorit par les femmes dethnie Peuhl,

    propritaire 72%, les hommes ne reprsentant que 28% de lchantillon. Dansla rgion de Saint louis, la proportion de femmes dans lactivit reprsente 82%donc, est plus leve(NDAYISENGA, 2010).Dans plusieurs marchs du Sngal,seuls les hommes sont impliqus dans la commercialisation pourtant, lesfemmes sont reconnues gnralement comme des spcialistes du marketing.

    Ceci peut tre du limplication des femmes dans la vente des produits depremire ncessit comme le sel, le sucre, le savon et lhuile et aussi ellesdoivent soccuper du mnage.II.1.2.4 Structure de lchantillon en fonction de lgeParmi les diffrents acteurs, les intermdiaires II sont les plus gs et leurmoyenne dge est de 5611 ans. Par contre, les plus jeunes sont lesintermdiaires I avec une moyenne dge de 3312,5 ans. Entre les deux classesdges, on a les grossistes et les dtaillants dont les moyennes dges sontrespectivement de 47 7,8 ans et de 49 13 ans.

    Tableau 9: Rpartition de lchantillon selon lge

    Source : Nos enqutes, 2011La commercialisation du poulet local est une activit qui regroupe trs peu de

    jeunes. Sur le march, on a limpression que cest une activit rserve aux

    personnes adultes. Lge moyen des diffrents acteurs de notre chantillon est48 14 ans, et pouvant atteindre 72 ans. La prsence des jeunes dans le circuit

    Acteurs Moyenne dgeProducteur 43 9 ansIntermdiaire I 3312,5ansIntermdiaire II 5611ansGrossiste 47 7,8ansDtaillant 49 13ans

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    peut sexpliquer par le volume dactivits car, ceux-ci peuvent parcourir lesvillages ou les diffrents marchs pour rassembler le maximum de volailles. Laforte prsence des personnes ges dans le circuit est la preuve que la plupart onthrit cela de leurs grands parents.II.1.2.5 Structure de lchantillon en fonction de la situation matrimonialeDans lchantillon, on remarque quil y a trs peu de clibataires, la majorittant marie (Tableau X).Tableau 10: Rpartition de lchantillon selon la situation matrimoniale (%)

    Source : Nos enqutes, 2011

    Ces acteurs sont pour la plupart des responsables de famille et sont maris donc,font face de nombreuses charges familiales. Cette activit pourra donccontribuer laugmentation du revenu des mnages.

    II.1.2.6 Structure de lchantillon en fonctiondu niveau dinstruction

    Trois niveaux dinstruction ont t identifis. Les non instruits et ceux de niveauprimaire sont les plus nombreux. Quelques acteurs du niveau secondaire sontprsents dans le circuit. Parmi les non instruits, les producteurs reprsentent78,9%, suivis des dtaillants 53% et des intermdiaires I et II avec des

    proportions respectives de 57,7% et de 59,3%. Les grossistes, 70% ont atteintle niveau primaire suivis des intermdiaires I reprsentant 40,7%. (Tableau XI).

    Tableau 11: Rpartition de lchantillon selon le niveau dinstruction

    Source : MBOUGA, 2011Si le circuit de commercialisation continu dexister nos jours, cest grce la

    prsence de la majorit non instruite et ge car, ce sont eux qui sintresse cette activit. Sans eux, la sous filire avicole traditionnelle serait inexistant.

    II.1.3 - Circuit de commercialisation et rle des acteurs dans lactivitcommerciale.

    II.1.3.1 Circuit de commercialisation

    Acteurs Mari Clibataire

    Producteur 95 5

    Intermdiaire I 65,8 34,2

    Intermdiaire II 85,5 9,2 et 5,3 veufs

    Grossiste 90,8 9,2

    Dtaillant 80 20

    Acteurs Niveau dinstruction (%)Non instruit Primaire Secondaire I

    Producteur 78,9 15,8 5,3Intermdiaire I 57,7 40,7 1,6Intermdiaire II 59 ,3 36,8 3,9Grossiste 30 70 0Dtaillant 65 35 0

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    Le circuit commercial du poulet local entre Louga et Dakar se prsente commesuit :

    Figure 3 : Circuit dapprovisionnement et de commercialisation du poulet local sur laxe Louga-DakarSource: MBOUGA, 2011Lintermdiaire villageois collecte auprs des producteurs les poulets quil cde lintermdiaire II. Plus souvent, ce dernier est un oncle ou un cousin defamille. Sur le march, lintermdiaire II a lavantage de se ravitailler chez

    plusieurs collecteurs villageois et mme directement chez les producteurs. Legrossiste rural vient sur le march et sapprovisionne auprs des intermdiaires I

    et II et aussi chez les producteurs. Suite un arrangement, le grossiste rural livreau grossiste urbain de Dakar le nombre des poulets dont il a besoin. A Dakar,cest le grossiste urbain se chargent de la redistribution des poulets auxdtaillants et aux consommateurs. Ils sont la fois grossistes et dtaillants. Lesdtaillants quant eux sont soit ambulants, soit non ambulants et vend auxconsommateurs de toutes catgories.Il existe chaque niveau de la commercialisation une relation entre les diffrentsacteurs. Entre les intermdiaires, il existe des relations de proximitgographique et de parent; entre les grossistes, des relations de confiance et

    souvent de parent. Le nombre dintermdiaires dans le circuit sngalais estlev. Le poulet local, pour arriver aux consommateurs de Dakar, passe par

    plusieurs intermdiaires, chacun son niveau voulant se faire un bnfice doson prix lev Dakar.II.1.3.2 Rles des acteurs dans lactivit commercialeSix (6) types dacteurs sont dcrits dans le circuit entre Louga et Dakar

    II.1.3.2.1 Les producteurs

    La production des poulets locaux est une activit principale dans la rgion deLouga. Aprs avoir stock une bonne partie de leur production rserve la

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    consommation familiale lors des ftes et aussi pour les dons, 75% deproducteurs prfrent aller eux-mmes sur les marchs hebdomadaires pourvendre leurs produits et expliquent que cest pour avoir un meilleur profit.Dautres sont en contact direct avec les intermdiaires I qui viennent chercherles volailles domicile.Comme principale activit, 68,4% sont des leveurs, 26,3% des agriculteurs et5,3% des commerants. Pour les raisons dexercer cette activit, 65% de

    producteurs interrogs soutiennent quils exercent cette activit parce quelleleur permet de faire face aux charges et dpenses familiales, 20% lont hrit des

    parents et 15% la pratiquent par passion.

    II.1.3.2.2 Les intermdiaires I ou simples collecteursLes intermdiaires I sont des jeunes hommes qui ont une bonne connaissance duterrain et des producteurs. Ces derniers font au moins une fois par semaine letour des diffrents villages avec pour objectif de rassembler le maximum de

    volailles pour ensuite les cder lintermdiaire II. 80% des collecteurs agissentpour leur propre compte. Ils disposent de leur propre capital et parcourent lesvillages et les autres marchs pour rassembler les volailles quils vont cder lintermdiaire II.Le collecteur peut tre au service de lintermdiaire II. Dansce cas, il reoit de l'argent de lintermdiaire II, regroupe des poulets en petitslots et les transfre lintermdiaire II moyennant une commission. Selon lesrsultats de cette tude, 20% agissent de faon indirecte.Les lieux dapprovisionnement sont diffrents dun intermdiaire lautre. Lagrande majorit (73,7%) sapprovisionne dans les levages familiaux et sur les

    voies de passage des marchands et 27,3% dans les diffrents marchs. Pour lafrquence, 57,9% se ravitaillent 2 3 fois par semaine ; 38,2% une fois parsemaine, et 4,9% tous les jours.

    II.1.3.2.3 Les intermdiaires II ou Banas banasDsign encore sous le nom de "Bana bana, les intermdiaires II sont danslensemble des hommes, en majorit des adultes gs de 45 72 ans, installsdans les diffrents marchs. Ceux-ci soccupent du groupage de volailles. Ilssont en troite relation avec les grossistes et les intermdiaires I et sediffrencient de ces derniers par leurs effectifs plus importants de poulets. Les

    intermdiaires II sont les principaux agents qui approvisionnent les grossistes.Ils jouent galement le rle de dtaillant rural.

    Concernant les raisons dexercer lactivit, 92% rpondent que cest une activitqui leur permet lachat des vivres et dassurer les dpenses familiales, 8% onthrit cette activit de leurs parents.

    II.1.3.2.4 Les grossistesAu total, 20 grossistes ruraux, tous des hommes ont t rencontr Dakarcomme Louga. Ceux-ci travaillent sur des effectifs allant de 100 300

    volailles approvisionnement. Leur principal rle est de faire venir les volaillesde la rgion de Louga o elles sont abondantes et bon march pour alimenter le

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    dpartement de Dakar o elles sont relativement chres, ceci dans le butdquilibrer les disponibilits du march de Dakar en fonction de la demande.Lensemble des grossistes interrogs sapprovisionnent dans les marchshebdomadaires de la rgion de Louga. Des rendez-vous de livraison sont pris les

    jours du march entre les intermdiaires du village et environnants et lesgrossistes. Ces derniers peuvent aussi sapprovisionner chez les producteurs quiviennent vendre dans les marchs. Dans 55% des cas, lapprovisionnement alieu deux fois par semaine. Dans ce cas, le grossiste fait deux voyages parsemaine et la collecte se fait sur deux trois jours. Il fait le tour de quelquesmarchs hebdomadaires de la rgion. Dans 40% des cas, la collecte se fait unefois par semaine. Une minorit (5% des cas) fait trois voyages par semaine.

    Figure 4 : grossistes rural et intermdiaire II dans le march de LougaSource : Enqute, 2011

    Les grossistes ruraux se relaient dans le circuit dapprovisionnement. Onretrouve 2 3 grossistes par march. Ces derniers expliquent que cetteorganisation leurs permet de ne pas se retrouver tous en mme temps dans les

    mmes marchs hebdomadaires. Il existe donc dans le circuitdapprovisionnement une troite relation entre les diffrents grossistes.Lensemble des volailles collectes en rgion est totalement livr dans diffrentsmarchs de Dakar au bout dune journe dans 55% des cas et au bout de 2 3

    jours dans 45 % des cas. Les marchs Thiaroye, Tilne et Colobane constituentles grands points terminaux dacheminement des produits.A Dakar, 19 grossistes urbains ont t enquts. A la diffrence des grossistesruraux, les grossistes urbains ne voyagent pas pour lapprovisionnement enrgion mais, possdent des emplacements fixes dans les marchs avec des petits

    hangars de stockage des volailles. Ceux-ci rencontrent les grossistes ruraux lentre du march et achtent les volailles soit crdit dans 70% des cas, soit aucomptant dans 30% des cas pour ensuite les revendre aux dtaillants, et auxconsommateurs (mnages, restaurants, sacrificateurs).80% de grossistes de lchantillon rsidant Dakar sont originaires de Louga cequi contredit les rsultats de TENO (2010) pour qui, seulement 32,4% desgrossistes qui ravitaillent Dakar proviennent la rgion de Louga. Cettediffrence est d au fait que nous avons tudi les grossistes la fois dans largion de Dakar et de Louga alors que cet auteur sest limit Dakar.

    II.1.3.2.5 Les dtaillants

    Rencontre sur le

    march

    hebdomadaire

    entre

    lintermdiaire II(BABAKAR

    gauche) et le

    grossiste MORE

    LO droite

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    Les dtaillants sont les acteurs que lon retrouve plus prcisment au niveau desdiffrents marchs de Dakar, ceux-ci ont pour principaux fournisseurs lesgrossistes urbains et ruraux. Ils vendent diverses catgories de consommateurs.Dans cette catgorie dacteurs, deux types de dtaillants ont t identifis :

    - Lesdtaillants non ambulantsqui forment un groupe trs reprsent lafois Louga et Dakar et constituent 70% du nombre total des dtaillants. Cesderniers sinstallent en petits groupes de 2 4 personnes un endroit prcis dumarch et talent les poulets mme le sol.

    -Figure 5 : Dtaillants non ambulants sur le march

    Source : Nos enqutes, 2011- Les dtaillants ambulants sont ceux qui sapprovisionnent chez les

    grossistes urbains. Ils achtent au comptant ou crdit 4 5 volailles etparcourent tout le march et les zones environnantes pour vendre leurs produitsau hasard des rencontres. Ce groupe reprsente 30% de lensemble des

    dtaillants.Les dtaillants que lon trouve Dakar se ravitaillent principalementchez les grossistes urbains dans 70% des cas et dans 30% de cas chez lesgrossistes ruraux. La frquence de ravitaillement dpend du rythmedcoulement des volailles sur le march. Ainsi, la frquence moyenne deravitaillement par semaine est de trois fois pour les dtaillants ambulants et dedeux fois pour les non ambulants.

    - II.1.3.2.6 Les consommateursLes consommateurs sont repartis en deux groupes : les mnages qui reprsentent70% de lchantillon et constitus de personnes de toutes catgories sociales,

    dorigines et de revenus trs diversifis. Les restaurants reprsentant 30% delchantillon. Le faible taux de consommation dans les restaurants de Dakar peuttre d aux habitudes alimentaires car, les poulets de chairs modernes sont les

    plus priss. Ce rsultat peut tre biais par ce que nous navons parcouru que 10restaurants Dakar. Parmi les consommateurs interrogs, 63,4% rpondentquils sapprovisionnent au niveau des marchs officiels, 19,5% des cas auniveau des marchs informels, 17,1% des cas au niveau des points de vente(Place Blaise Senghor). La plupart de ces consommateurs prfrentsapprovisionner dans les marchs hebdomadaires des villages essentiellement loccasion des divers dplacements, des ftes religieuses ou crmoniestraditionnelles.

    Groupe de quatre

    dtaillants non

    ambulants sur une

    place du march

    Tilne Dakar,

    les poulets au sol

    en attente des

    acheteurs

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    Si le consommateur prfre acheter dans les marchs hebdomadaires, cest cause du cot car, un mme poulet achet Louga 1800 FCFA peut coter2750FCFA Dakar soit diffrence assez large de 950FCFA entre les prix.Acheter un poulet local au retour dun voyage au village a une portesymbolique assez grande pour la consommation traditionnelle africaine.

    II.1.3.3 Les raisons de consommer le poulet localA la question de savoir pourquoi les consommateurs de diffrentes classessociales prfrent le poulet local, trois grands groupes de rponses ont trecueillies : 65% rpondent que cest cause de la fermet de la chair, sasapidit et son got ; 25% affirment que cest surtout pour des raisons de santcar, llevage traditionnel se fait avec de laliment naturel; 10% rpondent quecest pour conserver les valeurs traditionnelles de lalimentation.La FAO, (2004) aborde le sujet de la consommation dans le mme sens que lesconsommateurs de notre chantillon savoir que la viande de poulet local estdpourvue des produit chimiques, et est plus savoureuse et plus succulente quecelle du poulet de chair. Mais, nous ne pouvons pas affirmer que cette viande estsaine car, en dehors de toutes ces qualits cites, les consommateurs ne cernentni les autres composantes de la qualit hyginique de la viande, ni la matrise etle respect des normes dhygine dabattage. Selon NDIAYE (2002), le fait quelabattage soit fait par un personnel non qualifi peut entrainer unedissmination des germes au cours des oprations.

    II.2 - Analyse du systme dapprovisionnement et de venteCette analyse permet de faire ressortir les quantits collectes, les quantitsvendues et les taux de mortalit et les modes de rglement.

    II.2.1 - Analyse du systme dapprovisionnement

    Parmi les diffrents acteurs, ce sont les grossistes qui collectent le plus grandnombre de poulets, en moyenne 17354 poulets par grossiste et parapprovisionnement, soit un minimum de 100 et un maximum de 300 poulets.Les grossistes ruraux prfrent plus souvent acheter par lot de 3 4 poulets.Aprs marchandage, ils achtent le lot un prix moyen de 2000 FCFA quelquesoit la taille et le sexe. Les intermdiaires II quant eux collectent 32 19

    poulets et peuvent en vendre 29 11 poulets en moyenne. Parmi les petits

    collecteurs, on retrouve les intermdiaires I qui collectent 19 11 poulets etpeuvent en vendre 17 6 poulets par march et les dtaillants (ceux qui achtentle moins de poulets soit 25 6 poulets). Le producteur ne vend en moyenne quetrois poulets par march par ce quune partie de la production est rserve lautoconsommation et aussi cause de laugmentation des mortalits (pour une

    bande de 20 poulets, le nombre moyen de mortalits est de 09 morts la fin ducycle de production).Les mortalits sont plus leves chez les grossistes qui, pour un voyage on peutcompter en moyenne 12 3 morts par filet. Les moyennes les plus basses sont

    enregistres chez les collecteurs villageois (2 1,5 morts) et les dtaillants (21)morts (tableau XII).

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    Tableau 12: Effectif collect, vendu par acteur et mortalit moyenne

    Source : Nos enqutes, 2011Du producteur jusquau dtaillant, on se rend compte dune certaine variation dunombre de volailles achet et du nombre vendu.

    Selon les rsultats de notre tude, les 39 grossistes interrogs font chacun 8voyages par mois et peuvent ravitailler Dakar de 53976 ttes de poulets par moissoit 647712 ttes par an pour les 39 grossistes interrogs dans la rgion deLouga alors que la production nationale qui tait de 22302000 ttes en 2009(CNA, 2010). Ceci explique pourquoi Louga est le principal ple

    dapprovisionnement en poulet local au Sngal. Mais, la quantit produite Louga reste infrieure au 1 102 629 ttes produites dans la rgion de lExtrme-Nord du Cameroun ou au 3 538 510 ttes produites dans le Centre-Est duBurkina Faso (MRA, 2006). Nous pouvons croire que si Dakar nest passuffisamment approvisionn en poulets locaux, cela est d au niveau de

    production trs bas dans dautres rgions du Sngal qui ne permet pas desatisfaire la demande.

    II.2.2 - Analyse du systme de venteLes prix moyens enregistrs par unit lachat et la vente du poulet local sont

    prsents dans le tableau XIII. Le producteur propose son poulet 1960 239FCFA. Aprs marchandage, lintermdiaire I lachte 1695 296 FCFA pourle revendre sur le march en moyenne 1986 303 FCFA. Suivant le rythmedes changes, lintermdiaire II achte 1986 303 FCFA lunit et revend soitau grossiste, soit au consommateur au prix de 2118 256 FCFA. Le grossistequant lui, collecte les volailles sur les marchs hebdomadaires un prix moyende 2100 390 FCFA pour les revendre 2355 250 FCFA au grossiste urbainde Dakar ou directement aux dtaillants et aux consommateurs. Le dtaillantachte 2315 263 FCFA pour proposer au consommateur 2844 725Fcfa

    lunit. Les dtaillants de notre chantillon affirment quils achtent le poulet surle march de Dakar en moyenne 2736 212,2 FCFA.Tableau 13: Prix moyens pratiqus par type dacteur lachat et la vente

    Source: Nos enqutes, 2011

    Acteurs Effectif moyen Moyenne de mortalit Effectif moyen venduProducteur 20 14 9 2 3 2Intermdiaire I 19 11 2 1,5 17 6Intermdiaire II 32 19 3 2 29 11Grossiste 173 57 12 3 161 28

    Dtaillant 25 6 21 23 5

    Acteurs Prix moyen dapprovisionnement Prix moyen propos la venteProducteur / 1960 239 FCFAIntermdiaire I 1695 296 FCFA 1986 303 FCFAIntermdiaire II 1819 220 FCFA 2118 256 FCFAGrossiste 2100 390 FCFA 2355 250 FCFADtaillant 2315 263 FCFA 2844 725FCFAConsommateur 2736 212,2 FCFA /

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    Nous constatons chaque niveau de la commercialisation une forte variation desprix lachat et la vente entre les diffrents acteurs. Un poulet achet auproducteur 1960 FCFA peut tre revendu au consommateur 2736 FCFA soitune diffrence de prix de 776 FCFA. Plus la chane de commercialisation estlongue, plus les prix augmentent. A chaque niveau, chaque acteur recherche un

    profit. Un consommateur qui achte un poulet sur le march de Louga 2118FCFA alors qu Dakar il lachterait 2736 212,2 FCFA soit une diffrencede 618 FCFA. Cette diffrence de prix est du au fait que le produit qui quitte du

    producteur au consommateur passe par plusieurs intermdiaires. Il y aallongement du cycle de commercialisation.

    II.2.3 - Mode de rglementLe mode de rglement dpend des relations de confiance qui existent entre lesdiffrents acteurs. Selon les rsultats obtenus, les rglements se font crditdans 69,5% et au comptant dans 30,5% des cas entre les intermdiaires ; au

    comptant dans 60,2% des cas et crdit dans 39,8% des cas entre les grossistesurbains et ruraux; comptant dans 73% des cas et crdit dans 27% des cas entregrossistes et dtaillants.

    II.3 - Analyse du systme de transport sur laxe Louga-Dakar

    Tout au long de lenqute, 4 transporteurs de mtier ont t interrogs ainsi queles grossistes sur les moyens de transport et les circuits de transport.

    II.3.1 Moyens de transports empruntsDans lensemble, les transporteurs affirment quil nexiste pas de transportspcialis pour les poulets locaux. Les moyens de transport quils utilisent pouracheminer leurs produits Dakar sont les transports communs. Selon nosenqutes, 75% de transport se font par les cars de marque Hiace, communmentappel car Ndiaga Ndiaye . Chaque transporteur fait en moyenne 3 rotations

    par semaine et parcourt les marchs hebdomadaires la recherche des clients.

    Figure 6 : Transport poulet localSource : Nos enqutes, 2011

    Par voyage, ils embarquent en moyenne 6 filets contenant 113 26 volailles parfilet. Le prix moyen dun filet est fix 2250 FCFA. Dautres moyens trs peu

    Lechauffeurducar

    Ndiaga ndiaye et legrossiste MOR LOchargeant les filets de

    poulets sur le portebagage

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    utiliss existent tels que les voitures de marque Mercedes (sept places), et lesbus (Tableau XIV).Tableau 14: Moyens de transport et diffrents cots par dplacement

    Source : Nos enqutes, 2011Les moyens de transport utiliss pour lacheminement des volailles sontdiffrents dun pays lautre, cest le cas du Burkina Faso o les motocycletteset les bicyclettes sont les moyens les plus utiliss do le nom commun poulet

    bicyclette (OUEDRAOGO et ZOUNDI, 1999).

    II.3.2 - Circuits et conditions de transportLes routes dans leur ensemble forment un rseau cohrent et hirarchis. Lestransporteurs qui convergent vers Dakar affirment quils peuvent emprunterdivers axes suivant les localits o ils se trouvent.Laxe Louga - kbmr This - Dakar est le plus emprunt pourlacheminement des volailles sur Dakar soit un total de 258 km parcourir. Ladure normale du voyage est de 5 heures de temps. Laxe Dahra-Touba -Kbmr This - Dakar est emprunt pour les transports en provenance dumarch de Dahra soit environ 350 Km de route parcourir en 6h.Pour rejoindre Dakar et mme les autres centres urbains, les poulets sontentasss dans des grands filets contenant en moyenne 113 sujets et placs sur le

    porte bagage des cars Ndiaga Ndiaye ainsi que dautres baguages. Le circuitde transport est trs long et les conditions prcaires de stockage sont trs

    pnibles pour les volailles. Depuis les lieux de collecte jusqu'aux lieux decommercialisation, les poulets sont soumis l'action du soleil, de la pluie, du

    choc et du vent et tous ces facteurs sont responsables de pertes assez lourdes.

    Le nombre moyen de mortalits au cours du voyage est de 12 3 morts par filet,le minimum de mortalit enregistr est de 5 morts pour un maximum de 25morts par filet par voyage. Laugmentation de la mortalit est due plusieursfacteurs tels que les conditions de transport et de stockage, ltouffement desvolailles, les maladies, la chaleur ou les vents. Ceci est la preuve quil y a un rel

    problme des moyens de transport. Plus la distance parcourir du lieudapprovisionnement au lieu de livraison est longue, plus le nombre de mortalit est

    lev. Laugmentation du nombre de morts entraine une hausse des prix de vente.

    Acteurs Moyen de transport % Cot (FCFA)Producteur Charrette 30 250100

    La marche 70 100

    Intermdiaire I Charrette 52 250 .150Car Ndiaga ndiaye 29,3 1200 630Moyen personnel (charrette) 3,9 200La marche 14,8 100

    Intermdiaire II Charrette 50 400 .150Moyen de transport personnel 33,9 200La marche 13 ,2 100

    Grossiste Car Ndiaga ndiaye ou bus 80 10575 2450Voiture Mercedes (7places) 30 2000975

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    Les pertes enregistres sont la charge du grossiste sauf en cas des mortalitsdue au mauvais rangement de bagages, dans ce cas, lerreur est impute auchauffeur et ce dernier lassume.

    II.4 - Charges lies lactivitA ct des frais de transport, existent dautres frais lis lactivit que sont les

    frais dalimentation et de vaccination, de location, de perception municipale etles frais de gardiennage (Tableaux XV).Tableau 15: Diffrentes charges mensuelles lies lactivit (FCFA)

    Fraisde vaccinset dalimentation

    Frais delocation

    Frais de Perceptionmunicipale

    Frais degardiennage

    Cots moyende transport

    Producteur 16100/cycle 0 0 0 300Intermdiaire I 13980 0 0 0 3390Intermdiaire II 10500 1500 3000 1500 1500

    Grossiste 22050 1500 3000 2000 25200Dtaillant 6000 1000 3000 1000 4630

    Cots moyens 15827 1375 3000 1456 10706

    Source : Nos enqutes, 2011II.7 - ANALYSE DE LA RENTABILITE COMMERCIALE

    Lanalyse de la rentabilit se fait travers les comptes dexploitation. Lesmarges brutes et marges nettes par poulet vendu sont calcules chez chaqueacteur. La marge brute se dfinit comme tant la diffrence entre le prix unitairemoyen la vente et le prix unitaire moyen lachat. La marge nette est ladiffrence entre la marge brute par poulet vendu et le total des chargesdexploitation. Ces diffrentes marges permettront de connaitre ce que chaque

    commerant du poulet local pourrait gagner en moyenne par mois, connaissantle nombre dapprovisionnement par mois et le nombre moyen de poulets vendus.Tableau 16: Compte dexploitation chez le grossiste

    Charges Valeurs moyennes Produits Valeurs moyennes

    Achat de poulet 2100 Vente des poulets 2355

    Marge Brute = (produits charges) 255Frais de location 1,08

    Alimentation des animaux 15,93

    Frais de perception municipale 2,16

    Frais de gardiennage 1,44

    Frais de transport 18,20Total charges par poulet vendu 38,81 Marge brute 255

    Marge nette par poulet vendu (Marge brut charges dexploitations) 216,19 FCFA

    Source : Nos enqutes, 2011Par poulet vendu, les diffrentes charges slvent 38,81 FCFA, la marge bruteunitaire tant de 255FCFA et la marge nette unitaire de 216,19 FCFA. Legrossiste fait 2 voyages par semaine soit 8 voyages par mois, revient Dakaravec 173 poulets par voyage soit 1384 poulets par mois. Le bnfice mensuel dugrossiste (1384 x 216,19 FCFA) est de 299.207 FCFA par mois.

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    Tableau 17: Compte dexploitation chez lintermdiaire ICharges Valeurs moyennes Produits Valeurs moyennes

    Achat de poulet 1695 Vente des poulets 1986

    Marge Brute= (produits charges) 1986-1695 = 291Frais dalimentation 68,52

    Frais de transport 16,61

    Total charges par poulet vendu 85,13 Marge brute 291Marge nette par poulet vendu (Marge brut charges dexploitations) 205,87

    Source : Nos enqutes, 2011Par mois, lintermdiaire I vend en moyenne 204 poulets. Il a une marge brutede 291FCFA par poulet et aprs avoir pay les diffrentes charges, son bnficenet peut slev 205,87FCFA par poulet soit 42000 FCFA par mois.Tableau 18 : compte dexploitation chez lintermdiaire II

    Charges Valeurs moyennes Produits Valeurs moyennesAchat de poulet 1819 Vente des poulets 2118

    Marge Brute (produits charges) 299

    Frais de location 4,31Frais alimentation des animaux 30,17

    Frais de perception municipale 0,62

    Frais de gardiennage 4,31

    Frais de transport 4,31

    Total charges par poulet vendu 43,72 Marge brute 299Marge nette par poulet vendu (Marge brut charges dexploitations) 255,28

    Source : Nos enqutes, 2011Lintermdiaire II vend en moyenne 348 poulets par mois, fait une marge brute

    de 299FCFA et une marge nette de 255,28FCFA par poulet, soit un bnficetotal de 88837,44FCFA par mois.Tableau 19 : Compte dexploitation chez le dtaillant

    Charges Valeurs moyennes Produits Valeurs moyennes

    Achat de poulet 2315 Vente des poulets 2844

    Marge Brute = (produits charges) 529Frais de location 5,43

    Alimentation des animaux 32,60Frais de perception municipale 16,30

    Frais de gardiennage 5,43

    Frais de transport 25,30Total charges par poulet vendu 85,06 Marge brute 529

    Marge nette par poulet vendu (Marge brut charges dexploitations) 443,94

    Source : Nos enqutes, 2011Par poulet vendu, les diffrentes charges chez le dtaillant slvent 85,06FCFA, la marge brute unitaire tant de 529FCFA et la marge nette unitaire estde 443,94 FCFA. Le dtaillant achte 8 fois par mois 23 poulets parapprovisionnement soit 184 poulets par mois. Le bnfice mensuel du dtaillant(184 x 443,94 FCFA) est de 81684,96 FCFA par mois.

    Le producteur quant lui peut vendre par march 3 poulets, donc 12 poulets parmois un prix unitaire moyen de 1960 FCFA, les frais de nutrition et de

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    vaccination slevant 16100 FCFA/cycle soit 2683,33FCFA par mois pour uncycle de 6 mois (1960x12 =23520-2683,33 = 20836,67 FCFA/ mois). La margenette moyenne par mois chez le producteur est de 20836,67 FCFA/ mois.La rentabilit de la commercialisation du poulet local dpend du type dacteur etdes quantits vendues. Daprs lanalyse de la rentabilit, nous constatons quechaque acteur fait son niveau un bnfice. Cette activit est plus rentable pourle grossiste qui a une marge bnficiaire de 299.207 FCFA par mois. Les

    producteurs obtiennent une faible part des marges soit 20836,67 FCFA/mois.Ceci est du la prsence dans le circuit de plusieurs intermdiaires, do lancessit de sorganiser pour que chaque acteur tire profit du march.

    II.8 RECOMMANDATIONSLes diffrentes recommandations formules seront adresses lendroit des

    pouvoirs publics et des acteurs de la commercialisation.

    II.8.1 Aux producteursLes producteurs doivent forms des groupements dintrts conomiques (GIE)et crer des marchs primaires pour la vente des volailles. Ceci leurs donnera

    plus de contrle sur les prix, la rduction des charges, laugmentation desmarges bnficiaires par la vente directe aux grossistes et limination desintermdiaires.

    II.8.2 Aux commerantsLes commerants des poulets locaux devront pour une meilleure gestion de leuractivit et la dfense de leurs intrts se regrouper en organisation structure etreconnue. Ils doivent plaider auprs de lEtat afin que leurs soit assurlencadrement technique ncessaire pour la rorganisation des circuitscommerciaux. Cette rorganisation des circuits pourra favoriser la mise en placedes moyens de transport spcialiss avec un systme de ven