90
_______________________________________________________________________________________ ENSP, Rue Lamfadal Cherkaoui, Madinat Al Irfane, Rabat Tél. : 05.37.68.31.62 Fax 05.37.68.31.61 BP : 6329 Rabat Cycle de Spécialisation en Santé Publique et en Management de la Santé Filière : Santé de Famille - Santé Communautaire Promotion 2015-2017 Mémoire de Fin d’Etude EFFET D’UNE INTERVENTION BASEE SUR L’EDUCATION THERAPEUTIQUE ET L’APPROCHE CENTREE SUR LE PATIENT SUR L’EQUILIBRE GLYCEMIQUE DES PATIENTS DIABETIQUES TYPE 2 AU NIVEAU DU CSU HAMMAN ELFETOIKI A LA PREFECTURE DE KENITRA ELABORE PAR : Dr. Karima ATTAR ENCADRE PAR : Pr. Ahmed IDRISSI JUILLET 2017 ROYAUME DU MAROC Ministère de la Santé Ecole Nationale de Santé Publique كة المغربيةممل الⵜⴰⴳⵍⴷⵉⵜ ⵍⵎⵖⵔⵉⴱ الصحة وزارةⵜⴰⵎⴰⵡⴰⵙⵜ ⵜⴷⵓⵙⵉ صحة العموميةل المدرسة الوطنية لⵜⵉⵏⵎⵍⵜⴰⵏⴰⵎⵓⵔⵜⵏⵜⴷⵓⵙⵉⵜⴰⴳⴷⵓⴷⴰⵏⵜ

Mémoire de Fin d’E - Banque de données en santé …fulltext.bdsp.ehesp.fr/Ensp-Maroc/Memoires/Csspms/Sfsc/2017/10093… · Promotion 2015-2017 Mémoire de Fin d’Etude ... ROYAUME

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_______________________________________________________________________________________ ENSP, Rue Lamfadal Cherkaoui, Madinat Al Irfane, Rabat

Tél. : 05.37.68.31.62 – Fax 05.37.68.31.61 – BP : 6329 Rabat

Cycle de Spécialisation en Santé Publique et en Management de la Santé

Filière : Santé de Famille - Santé Communautaire

Promotion 2015-2017

Mémoire de Fin d’Etude

EFFET D’UNE INTERVENTION BASEE SUR L’EDUCATION

THERAPEUTIQUE ET L’APPROCHE CENTREE SUR LE

PATIENT SUR L’EQUILIBRE GLYCEMIQUE DES PATIENTS

DIABETIQUES TYPE 2 AU NIVEAU

DU CSU HAMMAN ELFETOIKI

A LA PREFECTURE DE KENITRA

ELABORE PAR : Dr. Karima ATTAR

ENCADRE PAR : Pr. Ahmed IDRISSI

JUILLET 2017

ROYAUME DU MAROC

Ministère de la Santé

Ecole Nationale de Santé Publique

المملكة المغربيةⵜⴰⴳⵍⴷⵉⵜ ⵏ ⵍⵎⵖⵔⵉⴱ

وزارة الصحةⵜⴰⵎⴰⵡⴰⵙⵜ ⵏ ⵜⴷⵓⵙⵉ

المدرسة الوطنية للصحة العموميةⵜⵉⵏⵎⵍⵜⴰⵏⴰⵎⵓⵔⵜⵏⵜⴷⵓⵙⵉⵜⴰⴳⴷⵓⴷⴰⵏⵜ

2

I

REMERCIEMENTS

A notre Directeur : Professeur Abdelmounim BELALIA

Permettez-moi de vous exprimer ma gratitude pour tous vos efforts octroyés

dans le but de mener à bien notre formation.

A notre enseignant et encadrant : Professeur Ahmed IDRISSI

Je tiens grandement à vous remercier pour votre grande disponibilité et vos

précieux conseils. Vous m’avez toujours aidé à trouver des solutions pour

bien avancé vers la réalisation de ce mémoire.

A notre maître de stage : Docteur Mohammed ELHARRAG

Je vous remercie tout particulièrement pour votre aide au choix de ce thème,

pour votre collaboration, votre appui et votre soutien pour accomplir ce

travail dans les meilleures conditions. Merci d’avoir guidé nos premiers pas

de stage d’intégration.

A tout le personnel du CSU HAMMAN EL FETOIKI

En guise de reconnaissance, je tiens à témoigner mes sincères remerciements

à toute personne du centre de santé Hamman ELFETOIKI, vous avez

contribués au bon déroulement de mon stage de fin d’étude et à

l’élaboration de ce modeste travail.

Mes remerciements s’adressent aussi

A l’animatrice du programme des maladies chroniques ainsi que la

diététicienne du centre de référence de la province de Kenitra pour votre

contribution effective à la réalisation de cette étude.

A tous nos enseignants de l’ENSP

II

RESUME

Introduction : Le diabète est une véritable épidémie du nouveau millénaire. L’OMS

estime que le nombre des diabétiques est de 422 millions (Avril 2014) et il devrait

devenir l’une des principales causes d’incapacité et de décès dans le monde d’ici les

vingt-cinq prochaines années. C’est une affection de longue durée, stable ou évolutive

qui exige une amélioration de la qualité de la prise en charge des diabétiques, tout en

visant la relation «Médecin-Patient » dont le but est d’améliorer la qualité de vie de ces

patients. Notre étude a pour objectif, d’étudier l’efficacité et l’effet de l’instauration de

certaines pratiques médicales, dans la prise en charge du diabète type 2 dans le CSU

Hamman ELFETOIKI à la Préfecture de Kenitra. Ces pratiques se basent sur deux

approches, la premiere consiste à améliorer l’organisation des prestations offertes

concernant la prise en charge du diabète en tant que maladie chronique, tout en assurant

la continuité et la personnalisation des soins et l’amélioration des compétences

professionnelles fondées sur la collaboration, le partage de l’information et la

coordination des prestations. La deuxième approche est basée sur l'introduction du

concept de soins centrés sur le patient par un médecin de famille.

Méthodes : Nous avons réalisé une étude interventionnelle évaluative (avant /après), de

nature mixte basée sur deux volets. Le premier est quantitatif, destiné à tous les patients

diabétiques inclus dans l’étude (n =169), en utilisant un questionnaire préétabli pour la

collecte des données avant et après l’intervention. La collecte a duré chaque fois six

semaines avec un intervalle de 3 mois. Le deuxième volet est qualitatif dont l’outil

principal est l’observation participative et les entretiens avec les deux médecins

généralistes exerçants au niveau du centre et aussi avec les patients diabétiques.

Résultats : Les résultats de notre étude se prononcent positifs en faveur de notre

intervention basée essentiellement sur le programme d’éducation thérapeutique. On peut

citer parmi les principaux résultats : 155 est l’effectif final des patients diabétiques que

nous avons pu récupérer durant la deuxième collecte parmi les 169 inclus au cours de la

première collecte, tous des diabétiques type 2 dont 73.5% sont de sexe féminin et 26.5%

de sexe masculin (sexe ratio H/F = 0.35). Les extrêmes d’âge des patients oscillent entre

30 et 90 ans avec une moyenne d’âge de 60.81 ans +/- 10.50, la durée d’évolution du

diabète est d’une moyenne de 8.2 +/- 6.4 ans avec des extrêmes allant de 1 ans à 27 ans.

Chez ces patients nous avons noté une amélioration du profil glycémique marqué par :

la moyenne de l’hémoglobine glyquée qui est passée de 8% ± 1.42 à 7.3% ± 1.17 (p <

0.001), ainsi que la fréquence de l’hémoglobine glyquée considérée satisfaisante a

nettement augmenté passant de 22.6% à 38.7%. Concernant le profil lipidique on

constate une baisse significative de la moyenne du cholestérol total qui est passée de

2g/l ± 0.47 à 1.85g/l ± 0.32 (p < 0.001). En outre le profil clinique de ces patient a

connu aussi une amélioration significative par la baisse de l’IMC qui est passé de 28.5 ±

4.37 à 27.9 ± 4.31 (p < 0.001) ainsi que la baisse de la tension systolique qui est passé

de 145 ± 19.1 à 136 ± 19.6 (p < 0.001) et aussi la tension diastolique qui est passé de 79

± 11.1 à 72 ± 10.4 (p < 0.001).

Conclusion : Le développement des programmes d’éducation thérapeutique au Maroc

est à ses débuts, le ministère de la santé doit accorder plus d’intérêt à ces activités

éducatives en faveur des patients diabétiques en vue d’améliorer la qualité de leur prise

en charge au niveau des ESSP. L’intégration de la médecine de famille dans les ESSP

est une opportunité très prometteuse, pour le système national de santé.

Mots clés : Diabète type 2, première ligne, médecin de famille, éducation thérapeutique,

approche centrée sur le patient.

III

ABSTRACT Introduction: Diabetes is a real epidemic of the new millennium. The World Health

Organisation estimates that the number of diabetics is 422 million (April 2014) and that

it may become one of the principal causes of disability and death around the world

within the next twenty-five years. A long-lasting, stable or evolutionary affection

requires an improvement in the quality of the medical care of the diabetics, and aiming

for a relationship "Doctor-Patient" which goal is to ameliorate the quality of life of the

patients.

Our study aims to study the effectiveness and the effect of the introduction of certain

Medical practices, in the medical care of diabetes type 2 in the Urban Health Center

Hamman ELFETOIKI (UHC HF) of the Prefecture of Kenitra

These practices are based on two approaches; the first is to improve the organization of

the services offered regarding the medical care of diabetes as a chronic disease, while

ensuring the continuity and the personalization of care and the improvement of

professional skills based on collaboration, information sharing and coordination of

services. The second approach is based on the introduction of the concept of treatment

centered on the patient by a family doctor.

Methods: We performed an interventional evaluative study (before / after), based on

two components. The first is quantitative, destined to all the diabetic patients included

in the study (n = 169), using a pre-established survey for data collection before and after

the intervention. The collection lasted every time six weeks with an interval of 3

months. The second component is qualitative, whose main tool is the participatory

observation and interviews with the two general doctors practicing in the center and also

with diabetic patients.

Results: The results of our study are positive in favor of our intervention based

essentially on the therapeutic education program.

Among these results, 155 is the final figure of the diabetic patients we were able to

recover during the second collection among the 169 included in the first collection, all

type 2 diabetics, 73.5% of whom are female and 26.5% male (sex ratio H / F = 0.35).

Patients' age extremes vary between 30 and 90 years with an average age of 60.81 ±

10.50, the duration of diabetes is an average of 8.2 +/- 6.4 years with extremes ranging

from 1 to 27 years. In these patients, we observed an improvement in the glycemic

profile marked by: the mean of the glycated hemoglobin, which increased from 8% ±

1.42 to 7.3% ± 1.17 (p <0.001), as well as the frequency of the glycated hemoglobin

considered satisfactorily increased from 22.6% to 38.7%. For the lipid profile, the mean

total cholesterol decreased from 2g / l ± 0.47 to 1.85g / l ± 0.32 (p <0.001). In addition,

the clinical profile of these patients also improved significantly with a decrease in BMI

from 28.5 ± 4.37 to 27.9 ± 4.31 (p <0.001) and a decrease in systolic blood pressure

from 145 ± 19.1 to 136 ± 19.6 (p <0.001) and diastolic blood pressure increased from

79 ± 11.1 to 72 ± 10.4 (p <0.001).

Conclusion: The development of therapeutic education programs in Morocco is in its

early stages, the Ministry of Health must give more attention to these educational

activities in favor of diabetic patients with a view to improving the quality of their care

in Morocco. Level of Primary Health Care Facilities (PHCF). The integration of family

medicine into PHCF is a very favorable opportunity for the Moroccan health system

IV

ملخص

422 انسكش يشظ ػذد أ انؼبنخ انصذخ يظخ رقذس. انجذذح األنفخ ثبء انسكش يشض: مقدمة

ف انؼبنى أذبء جغ ف انفبح نإلػبقخ انشئسخ األسجبة ي ادذح رصجخ أ انزقغ ي ،(2014 أثشم )يه

زطهت فب رذسج أ يسزقش يشض انطم انذ ػه زا. انقجهخ انؼشش انخس انساد غع

نؤالء انذبح ػخ رذس إن" يشط- غجت "انؼالقخ رذف د ف انسكش، نشظ انشػبخ ػخ رذس

.انشظ

ف انشكض 2انع ي انسكش داء إداسح ف انطجخ انبسسبد ثؼط إدخبل رأصش فؼبنخ نذساسخ دساسزب رذف

رظى نزذس األل ج، ػه انبسسبد ز رسزذ. انقطشح انصذ انذعش دب انفطاك ثذبفظخ

رذس انشخصخ انشػبخ االسزشاسخ ظب يغ يضي، يشض ثأ انسكش يشظ انقذيخ نشػبخ انخذيبد

يفو إدخبل ػه انضب انج سزذ. انفائذ انزسق انؼهيبد رجبدل ػه انزؼب انقبئخ انخ انبساد

انؼبئهخ غجت قجم ي انشط ػه رشكض انز انشػبخ

األل . ، راد غجؼخ يخزهفخ رشركض ػه ػصش(ثؼذ/قجم)أجشب دساسخ رذخهخ رؼزذ ػه انزقى : الطريقة

169ك ثذش صى اسزخذاو اسزجب يذذد سهفب نجغ انجببد ػذ جغ انشظ انهز شهى انجذش جهغ ػذدى

أسبثغ يفصنخ ثضالصخ 6يشط زا االسزجب ػهب ث قجم ثؼذ انزذخم قذ دايذ يذح جغ انؼهيبد ف كم يشح

انؼصش انضب ػ ؼزذ ػه انالدظخ، انشبسكخ انقبثالد انز أجشذ يغ األغجبء انؼبيه . أشش

. ثبنشكض انصذ دب انفطاك أعب يغ يشظ انسكش انززجؼ ف فس انشكض

زبئج دساسزب إجبثخ، ف رؼضص يب قب ث ي رذخم انز سزذ ف انقبو األل ػه انزؼهى انؼالج : النتائج

انؼذد انبئ نشظ انسكش انهز رى فذصى 155: ك رهخص أى انزبئج فب ه. نشظ انسكش

كم انشظ انز شهزى انذساسخ ى دبيه نشض انسكش ع . يشط169نهشح انضبخ ثؼذ انزذخم ي ث

سخ 60.81ػبس األ يغ يزسػ سخ90 30 أػبسى رزشاح يب ث ركس،% 26.5إبس 2 73.5 %

ػذ . سخ27 سخ، رزشاح ز انذح يب ث سخ 6,4 +/- 8,2يزسػ يذح يشض انسكش . 10,50+/-

1.42/- +%8 انز يش ي HbA1cؤالء انشظ الدظب رذس سجخ انسكش ف انذو رضد ثبخفبض يؼذل

انز رؼزجش يشظخ ػشفذ اسرفبع يهذظ فقذ HbA1cكب أ سجخ انئخ ي . (p⟨0.001 )1.17 ±%7.3إن

كجش ف يؼذل انكنسزشل ي اخفبض ف انذو فبك انذ ثبنسجخ نسجخ أيب. %38.7 إن %22.6ي يشد

2g/l ± 0.47 1.85 إنg/l ثبنسجخ نهزؼشف انسشش نؤالء انشظ الدع بك رذس ثبنسجخ نؤشش كزهخ

فعال ػ . (p⟨0.001 )4.31 ± 27.9 إن 4.37 ± 28.5 ي ثذش يش فقذ ػشف رذس يهذظ (IMC)انجسى

أعب ظغػ انذو (p⟨0.001 )19.6 ±136 ان 19.1 ± 145اخفبض ف ظغػ انذو االقجبظ انز يش ي

(. p⟨0.001 )10.4 ± 72 إن 11.2 ± 79االجسبغ انز رذس ي

ي يضذا رن أ انصذخ ػه صاسح يذب، ف انغشة ف انؼالجخ انزؼهخ انجشايج رطش إ: الخالصة

انؤسسبد يسز ف ثى انخبصخ انشػبخ ػخ نزذس انسكش نشظ انزؼهخ األشطخ نز االزبو

نهظبو جذ يالئخ فشصخ ػه يسز ز انؤسسبد األسشح غت كب ا ديج. انؼالجخ انصذخ االنخ

.انغشث انصذ

ػه انزشكض انزؼهى انؼالج يج انؼبئهخ، غجت األل، انسز ،2 انع ي انسكش يشض: البحث كلمات

.انشط

V

TABLES DES MATIERES

INTRODUCTION .............................................................................................. 1

ETATS DES CONNAISSANCES – REVUE DE LA LITTERATURE

I. Le diabète ........................................................................................................... 4

A. Historique ............................................................................................................ 4

B. Définitions proposée par l’ADA et l’OMS ........................................................ 4

II. La qualité de la prise en charge des diabétiques par les médecins de première

ligne .................................................................................................................... 8

III. Rôle du MG / MF de première ligne dans la PEC du diabète type 2 .................. 10

IV. Concepts de la médecine de famille .................................................................... 11

V. Education thérapeutique (ET) .............................................................................. 13

A. Définition de ET .................................................................................................. 13

B. Historique de l’ET ............................................................................................... 13

C. Quelques définitions ........................................................................................... 14

D. Concepts relatifs à l’ET ....................................................................................... 15

1. Les principaux fondements de l’ET ............................................................. 15

2. Objectifs de l’ET ......................................................................................... 16

3. Durée de l’impact de l’éducation thérapeutique ........................................... 17

4. Critères de l’évaluation de l’impact de l’ET ................................................ 18

MATERIELS ET METHODES .................................................................... 19

I. Présentation du site de l’étude ............................................................................ 19

II. Objectifs de l’étude .............................................................................................. 22

III. Design de l’étude ................................................................................................. 22

IV. Modèle conceptuel de l’étude .............................................................................. 22

A. Premier concept : Educations des patients diabétiques ....................................... 23

B. Deuxième concept : Approche centrée sur le patient (ACP) ............................... 23

V. Population cible et échantillonnage .................................................................... 26

A. Définition de la population cible ......................................................................... 26

1. Critères d’inclusion ..................................................................................... 26

2. Critères d’exclusion ..................................................................................... 27

B. Méthode d’échantillonnage et taille de l’échantillon ......................................... 27

VI. Définition des variables (données à collecter) ..................................................... 27

VII. Outils de collecte de données ............................................................................. 28

A. Le questionnaire .................................................................................................. 28

B. Observation directe de la consultation diabétique .............................................. 28

C. Consultation des documents ................................................................................ 28

D. Les entretiens ...................................................................................................... 28

VIII. Plan d’analyse des données ................................................................................ 29

IX. Considérations éthiques ...................................................................................... 29

VI

RESULTATS ....................................................................................................... 30

I. Résultats qualitatifs ............................................................................................. 30

A. L’observation directe du processus de PEC des patients diabétiques ................. 30

1. Au niveau de la Préfecture de Kenitra .......................................................... 30

2. An niveau du CSU HF .................................................................................. 30

B. Résultats d’entretiens avec le personnel médical et paramédical ........................ 31

C. Résultats du focus groupe avec les diabétiques ................................................... 32

1. Dimensions liées aux connaissances générales sur le diabète ...................... 33

2. Dimensions liées aux prestations offertes par le CSU HF et au personnel .. 34

3. Dimensions résumant les besoins et attentes des patients diabétiques ......... 35

D. Résumé d’analyse qualitative (méthode SWOT) ............................................... 35

II. Démarche interventionnelle ................................................................................. 35

A. Le programme d’ET ............................................................................................ 35

B. L’organisation des prestations et l’ACP .............................................................. 38

III. Résultats quantitatifs ........................................................................................... 38

A. Nombre de séances d’ET .................................................................................... 39

B. Caractéristiques de la population étudiée ............................................................ 39

1. Profil glycémique, lipidique et clinique des patients ........................................ 41

2. Facteurs de risques cardiovasculaires .............................................................. 43

3. Les complications ............................................................................................. 44

4. Type de traitement ............................................................................................ 45

C. Efficacité et impact du programme d’éducation thérapeutique ........................... 46

1. L’impact sur le profil glycémique ..................................................................... 46

2. L’impact sur le profil lipidique ........................................................................ 47

3. L’impact sur le profil clinique ........................................................................... 48

4. L’impact sur l’assiduité et la motivation des patients ...................................... 48

D. L’analyse secondaire ........................................................................................... 49

DISCUSSION ....................................................................................................... 51

RECOMMANDATIONS ................................................................................. 55

CONCLUSION.................................................................................................... 57

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................ 58

ANNEXES ............................................................................................................. 63

VII

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU I : Répartition de la population de desserte du CSU HF par rayon

démographique .............................................................................................................. 21

TABLEAU II : Evolution des performances du PNPCD au cours des 5 dernières

années ............................................................................................................................. 21

TABLEAU III : Nombre de séances d’ET dont a bénéficié l’ensemble de la population

........................................................................................................................................ 39

TABLEAU IV : Age et durée de la maladie des patients ............................................. 39

TABLEAU V : Profil glycémique, lipidique et clinique des patients lors de la première

consultation ..................................................................................................................... 41

TABLEAU VI : Nombre et proportion de patients avec un contrôle glycémique,

lipidique et clinique insuffisant lors de la première consultation. .................................. 42

TABLEAU VII : Répartition des FDR cardio-vasculaires. .......................................... 43

TABLEAU VIII : Répartition des différentes complications. ...................................... 45

TABLEAU IX : Répartition de la population selon le type de mesures thérapeutiques

en cours. .......................................................................................................................... 45

TABLEAU X : Moyenne du taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) et de la glycémie à

jeun (GàJ) avant et après l’intervention de l’ET............................................................. 46

TABLEAU XI : La fréquence d’HbA1c satisfaisante avant et après l’ET. .................. 46

Tableau XII : Le taux du cholestérol total avant et après l’ET. .................................... 47

Tableau XIII : La moyenne de l’IMC et de la tension artérielle systolique et diastolique

avant et après l’ET. ......................................................................................................... 48

Tableau XIV : Pourcentage des diabétiques qui pratiquaient une activité physique (AP)

et les mesures diététiques (MHD) avant et après l’ET. .................................................. 49

.

VIII

LISTE DES FIGURES

FIGURE N°1 : Anomalies de la glycorégulation - Types étiologiques et stades ......... 7

FIGURE N° 2 : Méthode clinique centrée sur le patient (The patient – centred clinical

Method. A model for the doctor patient interaction in family medicine. ....................... 26

IX

LISTE D’ABREVIATION ET SIGLES

ADA American Diabetes Association.

ACP Approche centrée sur le patient.

ADO Antidiabétiques oraux

ALD Affection longue durée.

AMO Assurance maladie obligatoire.

ANAM Agence Nationale de l’Assurance Maladie

AP Activité physique.

CDTMR Centre de dépistage de la tuberculose et des maladies respiratoires.

CHP Centre hospitalier provincial.

CNOPS Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale.

CNSS Caisse Nationale de Sécurité Sociale.

CSU Centre de Santé Urbain.

CSU HF Centre de Santé Urbain Hammane ELFETOIKI.

CT Cholestérol total.

DELM Direction de l’Epidémiologie et de Lutte contre les Maladies.

DNID Diabète non insulino-dépendant

DID Diabète insulino-dépendant

DU Diplôme universitaire

ET Education thérapeutique.

ESSP Etablissements de soins de santé primaires.

FDR Facteurs de risque

Gàj Glycémie à jeun.

HAS Haute autorité de santé

HbA1c Hémoglobine glyquée

HCP Haut-commissariat du plan.

HTA Hypertension artérielle.

IDF International Diabetes Federation.

IEC Information – Education – Communication.

LDL- c Cholestérol LDL (Low densité lipoproteine)

X

MF Médecine de famille.

MG Médecin Généraliste.

MHD Mesures hygiéno-diététiques.

MNT Maladies non transmissibles.

OMS Organisation mondiale de la santé.

PF Planification familiale.

PNPCD Programme National de Prévention et de Contrôle du Diabète.

PSGA Programme de surveillance de grossesse et d’accouchement.

RAMED Régime d’assistance médicale.

RDV Rendez-vous.

SIDA Syndrome d’immunodéficience acquise.

SMI Santé maternelle et infantile.

SRES Service du réseau des établissements sanitaires

TAD Tension artérielle diastolique.

TAS Tension artérielle systolique.

1

INTRODUCTION

Les maladies non transmissibles (MNT), également appelées maladies chroniques, ne se

transmettent pas d’une personne à l’autre. Elles sont de longues durées et évoluent en

générale lentement. Les quatre principaux types de MNT sont les maladies cardio-

vasculaires, les cancers, les maladies respiratoires chroniques et le diabète. Toutes ces

pathologies ont en commun quatre facteurs de risque : le tabagisme, la sédentarité,

l’usage nocif de l’alcool et la mauvaise alimentation [17].

Chaque année plus de 36 millions de personnes décèdent à cause du diabète, dont 80%

se produisent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire [17]. Dans les pays en voie

de développement la charge des MNT vient s’ajouter à la charge élevée des maladies

transmissibles, constituant une double charge pour le système de santé et un facteur

aggravant de paupérisation des populations [19]. Selon les projections actuelles, d’ici

2030 les MNT y deviendront la cause la plus courante de mortalité [17].

Le diabète est considéré comme une maladie chronique, invalidante et couteuse qui

s’accompagne de graves complications, fait courir de graves risques aux familles, aux

états membres et au monde entier et entrave sérieusement la réalisation des objectifs de

développement convenus sur le plan international, notamment les objectifs du

millénaire pour le développement [9].

Le diabète a atteint les proportions de ce que l’on qualifie d’épidémie. Toutes les 7

secondes 1 personne meurt du diabète. C’est plus que le SIDA et la malaria réunis [14].

Selon les dernières estimations de l’OMS (Avril 2016), le nombre des personnes

atteintes de diabète est passé de 108 millions en 1980 à 422 millions en 2014 avec une

prévalence mondiale chez les adultes de plus de 18 ans qui est passé de 4.7% en 1980 à

8.5% en 2014. Cette prévalence est plus importante dans les pays à revenu faible ou

intermédiaire. En 2012, on a estimé que 1.5 million de décès étaient directement dus au

diabète et que 2.2 millions de décès supplémentaires devaient être attribués à

l’hyperglycémie qui survient avant l’âge de 70 ans [16]. L’OMS prévoit qu’en 2030, le

diabète sera la septième cause de décès dans le monde.

Le Maroc est confronté lui aussi à une augmentation du nombre de personne atteinte de

diabète. La prévalence du diabète est passée de 2.26% en 1976 à 6.6% en 2000 chez les

2

personnes âgées de 20 ans et plus, soit environ 1.300.000 diabétiques. Actuellement le

nombre des diabétiques atteint environ les 2.121.056 [12].

Cette prévalence varie selon :

Le milieu : elle est plus fréquente en milieu urbain (9%) qu’en milieu rural

(4.4%).

L’âge : avec un maximum chez la tranche d’âge comprise entre 55-65 ans

(18%).

Alors qu’elle est la même aussi bien chez les hommes que chez les femmes [10].

D’autre part, la projection de l’OMS estime qu’actuellement la prévalence du diabète au

Maroc est de 9.9% chez les personnes de 25 ans et plus (9.8% homme et 10.0%

femmes) soit une estimation de 2 millions de diabétiques [17], dont 50% d’entre eux

méconnaissent leur maladie. 625000 diabétiques sont pris en charge au niveau des

structures du ministère de la santé dont 60% sont des bénéficiaires du RAMED [13].

Selon le rapport annuel global établi par l’ANAM au titre de l’année 2014, 49.3% des

dépenses totales sont générées par les affections de longue durée (ALD) et le diabète

représente 10.2% de ces dépenses. Le diabète est la première ALD des assurés de la

CNOPS et de la CNSS avec 40% des assurés CNOPS (soit un nombre de 55085 ;

rapport 2014) et 29% des assurés CNSS (soit un nombre de 60013).

Face à cette situation le ministère de la santé a inscrit la prise en charge des diabétiques

parmi les priorités de la stratégie du ministère de la santé 2012-2016 et aussi dans la

stratégie multisectorielle de prévention et de contrôle des MNT 2015-2025. Le plan

national de prévention et de contrôle du diabète (PNPCD) 2010-2015, a pour objectif

général de réduire la morbidité et la mortalité prématurée due au diabète. Il s’articule

autour de six principaux axes à savoir :

Axe 1 : Renforcement de la prévention primaire.

Axe 2 : Amélioration de la qualité de la prise en charge du diabète et de ses

complications.

Axe 3 : Mise en place d’une stratégie de communication.

Axe 4 : Mise en place d’un système de suivi et d’évaluation.

Axe 5 : développement d’une stratégie de partenariat.

Axe 6 : promotion et développement de la recherche.

3

Cette démarche adoptée en vue d’élaborer ce plan, vise l’utilisation des outils de

management moderne, le développement de la politique d’approches en l’occurrence

l’approche participative, l’approche de proximité et l’approche intégrée, le

développement de leadership et la bonne gouvernance [11].

La mise en œuvre de cette stratégie ministérielle a imposé de retenir en amont trois

valeurs et qui sont :

L’offre de soins est identique pour tous les citoyens : Equité.

La prise en charge est assurée pour tous les citoyens : Solidarité.

La prise en charge globale et intégrée : Qualité.

4

PREMIERE PARTIE : ETATS DES CONNAISSANCES – REVUE

DE LA LITTERATURE

I. Le diabète :

A. Historique :

Les premiers signes du diabète ont été décrits il y a plus de 3000 ans en Egypte, par un

scribe qui avait noté sur un papyrus que certaines personnes se mettaient subitement à

boire et à uriner abondamment. Une centaine d'années avant notre ère, le nom de

diabète fut pour la première fois prononcé par un médecin grec (Arretée de Cappadoce).

Le terme de diabète qui vient du Grec diabetes, «passer à travers», était destiné à

caractériser des personnes ayant une maladie dramatique qui entrainait une mort rapide

chez des sujets jeunes. Ainsi était décrite 100 ans avant Jésus-Christ (J.-C.) une maladie

qui est connue aujourd'hui comme étant le diabète de type 1. Ce n'est que 1500 ans

après J.-C. qu'un médecin européen (Paracelsus) mit en évidence dans les urines des

diabétiques une substance qui se présentait comme une poudre blanche. A cette époque,

cette substance qui était du glucose fut confondue avec du sel. Cent ans plus tard (1600

après J.-C.), on découvrit que les urines des diabétiques avaient un gout sucré. Le terme

de diabète sucré (diabetes mellitus) fut utilisé pour la première fois. Il a fallu une

centaine d'années supplémentaires (1700 ans après J.-C.) pour que Thomas Cawley

découvre que la substance présente en abondance dans l'urine des diabétiques était un

sucre. En 1800 après J.-C., Langerhans découvre en Allemagne les ilots pancréatiques

qui porteront ultérieurement son nom. Au moment de la découverte de ces petites

structures tissulaires dont la masse totale ne dépasse pas 2 g, soit l'équivalent du volume

d'un demi-dé à coudre, Langerhans n'en identifia pas la fonction. Ce n'est que plusieurs

décennies plus tard que Von Mering et Minkowski démontrèrent que l'exérèse totale du

pancréas entrainait le diabète. En 1902, Eugene Opie découvre que les diabétiques sont

porteurs d'une dégénérescence des ilots pancréatiques. A partir de cette date, le rythme

des découvertes ne cesse de s'accélérer. [33]

B. Définitions proposée par l’ADA et l’OMS [34] :

1. Définition du diabète sucré :

Le diabète sucré est un groupe de maladies métaboliques, caractérisées par une

hyperglycémie chronique résultant d’un défaut de la sécrétion de l’insuline ou de

l’action de l’insuline ou de ces deux anomalies associées. L’hyperglycémie chronique

5

est associée à terme avec des complications organiques spécifiques touchant

particulièrement les yeux, les reins, les nerfs, le cœur et les vaisseaux.

2. Classification étiologique des diabètes sucrés

La classification étiologique des diabètes sucrés proposée par l’ADA et l’OMS

(FIGURE N°1). Cette classification actualise en fonction des données scientifiques

récentes, celle du National Diabetes Data Group [35].

Les termes de diabète de type 1 et de type 2 (chiffres arabes) remplacent les termes DID

et DNID :

a) Le diabète de type 1 :

Il correspond à la destruction de la cellule b aboutissant habituellement à une carence

absolue en insuline. Il est divisé en 2 sous types :

+ Le diabète de type 1 auto-immun au cours duquel la destruction des cellules b par

un processus auto-immun est authentifiée par la présence d’anticorps anti-cellules

d’îlots, anti-insuline, anti-glutamate décarboxylase (GAD), anti-tyrosine phosphatase

IA-2 et IA 2 b. Cette forme est fortement associée aux gènes DQA et DQB du système

HLA et influencée par les gènes DRB. Ici, la destruction des cellules b peut être rapide

(enfants et adolescents) ou plus lente (adultes). D’autres affections auto-immunes

peuvent être associées (maladie de Basedow, thyroïdite de Hashimoto, maladie

d’Addison, vitiligo, maladie de Biermer). Survenant généralement chez le sujet jeune

(enfants, adolescents), le diabète de type auto-immun peut apparaître à tous les âges, y

compris après 70 ans.

+ Le diabète de type 1 idiopathique correspond à une minorité de sujets. Certains

présentent une insulinopénie permanente avec céto-acidose d’origine inconnue ; cette

forme à forte composante héréditaire est plus fréquente chez les sujets d’origine

africaine ou asiatique. Chez les Africains, une forme voisine se caractérise par une céto-

acidose révélatrice après laquelle l’insulinothérapie n’est pas indispensable.

b) Le diabète de type 2 :

Il correspond à l’ancienne terminologie de diabète non insulinodépendant et associe une

insulino-résistance dominante avec insulinopénie relative, ou une diminution

prédominante de l’insulino-sécrétion associée ou non à une insulino-résistance. Il est

par ailleurs rappelé le rôle majeur de l’obésité et de la graisse abdominale dans la

6

genèse de l’insulino-résistance, la prédisposition familiale probablement d’origine

génétique, le risque élevé de complications macro et micro-vasculaires, l’augmentation

du risque de développer un diabète de type 2 avec l’âge, l’obésité, la sédentarité et sa

survenue plus fréquente chez les femmes ayant présenté un diabète gestationnel et les

sujets hypertendus ou dyslipidémiques.

c) Les diabètes de type MODY

Ont été à juste titre séparés du diabète de type 2 et individualisés grâce à leurs

caractéristiques génétiques et moléculaires. La catégorie des diabètes de la malnutrition

est supprimée, la pancréatopathie fibro-calculeuse est classée parmi les diabètes

pancréatiques.

d) Le diabète gestationnel :

L’absence de consensus demeure. L’ADA persiste à recommander hyperglycémie

provoquée par voie orale à 100 g de glucose selon O’Sullivan après dépistage à l’aide

d’une charge de 50 g. L’OMS recommande une hyperglycémie provoquée par voie

orale classique à 75 g de glucose avec prélèvements à jeun et à 2 h. Chez les patientes

qui présentent des niveaux glycémiques de type diabète ou intolérance au glucose, on

portera le diagnostic de diabète sucré gestationnel. Une hyperglycémie provoquée par

voie orale de contrôle devra être pratiquée 6 semaines au moins après l’accouchement.

Un dépistage sélectif du diabète gestationnel est recommandé plutôt qu’une recherche

systématique.

7

3. Critères diagnostiques de diabète sucré :

Le diagnostic de diabète peut être établi de trois façons différentes, qui, en l’absence

d’une hyperglycémie évidente devront être confirmées par une deuxième mesure :

Symptômes de diabète (polyurie, polydipsie, amaigrissement inexpliqué,

somnolence voire coma) et glycémie quelle que soit l’heure ≥ 2,00 g/L (11,1

mmol/L),

Glycémie à jeun ≥ 1,26 g/L (7,00 mmol/L),

Glycémie 2 h après une charge de 75 g de glucose lors d’une hyperglycémie

provoquée par voie orale ≥ 2,00 g/L (11,1 mmol/L).

En 2003, la limite supérieure de la normalité fut ramenée à 1 g/L, valeur qui est toujours

en vigueur en 2013 [36]. En 2009 un comité d'experts internationaux dirigé par David

FIGURE N°1 : Anomalies de la glycorégulation - Types étiologiques et stades

8

Nathan entreprit de définir le diabète sucré non plus sur la glycémie mais sur l'HbA1c

[37]. Les propositions de ce comité d'experts furent définitivement validées en 2010

puis régulièrement reconduites jusqu'à aujourd'hui. Dans ces conditions, l'HbA1c, qui

était considérée exclusivement comme un élément de surveillance du diabète sucre, est

devenue un critère de diagnostic qui doit être rajouté à ceux qui étaient déjà en vigueur.

En outre, l'ADA a identifié à partir du dosage de l'HbA1c une nouvelle catégorie de

personnes dites « à haut risque de devenir diabétiques ». Ce groupe englobe tous les

sujets dont l'HbA1c est comprise entre 5,7, et 6,4 %. [33]

II. La qualité de la prise en charge des diabétiques par les médecins

de première ligne :

Depuis la fin des années 1980, la plupart des pays ont montré leur intérêt pour évaluer la

performance des systèmes de santé et pour les méthodes d’amélioration continue de la

qualité, en particulier en Amérique du nord [23-25]. Des mécanismes comme

l’accréditation et/ ou la certification des organisations de santé, et des mesures visant à

l’amélioration de la qualité en santé ont été développés. [26]

La prise en charge du diabète a évolué depuis une vingtaine d’années sur plusieurs

plans, des recommandations de prise en charge ont été élaboré et diffusées à la

communauté médicale, depuis la déclaration de Saint Vincent en 1989 jusqu’à la

dernière recommandation de la HAS de Mars 2013. Ces recommandations ont pour

objectifs d’améliorer la prévention secondaire et tertiaire et de normaliser les prises en

charge. [22]

Au Maroc, une prise en charge spécialisée exclusive par les structures de deuxième

ligne est impossible vue leur rareté et le nombre réduit de médecins spécialistes dans

notre pays. De plus des études ont montré que la prise en charge du diabète par les

structures de la première ligne peut égaler celle de la deuxième ligne, à condition que

les médecins généralistes (MG) portent un intérêt spécial pour le diabète et que les soins

soient bien organisés. [28,29]

Il est certain que le diabète constitue un important enjeu de santé publique au Maroc, et

représente un défi auquel les MG sont confrontés dans leurs pratiques quotidiennes [30].

Une étude d’observation transversale, considérée comme la première au Maroc a

exploré les obstacles à une bonne prise en charge des diabétiques du secteur public de la

9

province de Khouribga, menée de décembre 2010 à Mars 2011. Le résultat de cette

étude a démontré que les principales barrières auxquelles sont confrontés les MG dans

leur prise en charge des patients diabétiques, sont représentés par le manque de

formation continue et l’insuffisance des moyens diagnostiques et thérapeutiques dans

les centres de santé. [27]

Cependant, de nombreux d’autres facteurs peuvent expliquer les difficultés de la prise

en charge du diabète type 2. Certains de ces facteurs sont bien connus, comme

l’observance thérapeutique dans un contexte de maladie souvent asymptomatique,

l’importance de la participation du patient dans sa propre prise en charge et le fait que la

plupart des traitements n’atteignent pas un objectif cardinal dans la prise en charge de

ces patients. [31]

Le problème est que le médecin soigne des problèmes non douloureuses qui sont

souvent la résultante d’une vie de plaisirs compensatoires avec pour but la prévention de

complication encore souvent inexistantes. [31]

Le suivi programmé est complexe aussi bien pour les patients, qui doivent consulter

régulièrement, faire des analyses biologiques tous les 3 mois et, de plus, suivre «un style

de vie » : suivre leur diététique, pratiquer leur activité physique et prendre leurs

médicaments, mais elle est aussi difficile pour les médecins traitants qui doivent gérer

une multitude d’informations et tenir à jour le dossier du patient. [22]

La diététique et l’activité physique sont difficiles à mettre en œuvre pour les patients, se

sont les deux premiers traitements du diabète type 2. Ni l’un ni l’autre ne peuvent se

prescrire, puisqu’ils portent sur des comportements. Pour permettre au patient de

s’approprier de nouveaux comportements de santé, l’éducation thérapeutique s’est

imposée. Elle peut être réalisée en consultation sous la forme d’une ET séquentielle, et /

ou être pratiquée en groupe. [22]

Cette approche à un impact plus important, le succès de cette intervention est

probablement lié à plusieurs facteurs, mais un de ces facteurs est certainement le temps

limité que consacre le MG à la prise en charge du patient diabétique. D’une part la

durée de la consultation est souvent inférieur à 20 min, et parfois largement inférieur, et

d’autre part le suivi se résume très souvent à une consultation tous les trois mois.

L’approche en question est une intervention par une équipe faite par le médecin et la

diététicienne ou l’infermière spécialisée. [31]

10

Dans cette approche nous sortons des pratiques prescriptives pour entrer dans des

décisions partagées avec le patient, qui va lui demander des efforts et un soutien

continu. C’est aussi du temps pour le médecin, souvent pour lui une « nouvelle

pratique » centrée sur le patient et la décision partagée. [22]

Dans ce contexte, l’ET a déjà montré sa contribution à la réduction des complications à

court et à long terme, ainsi que son impact positif sur les couts de la santé et de la

qualité de vie des patients [8]. Plusieurs études ont montré que les diabétiques de type 2

ayant bénéficié d’une éducation thérapeutique non seulement connaissent mieux leur

maladie, mais aussi savaient mieux se traiter, étaient mieux équilibrés faisaient moins

de complications et étaient moins longtemps et moins souvent hospitalisés [1]. D’autre

part cette démarche ne va pas seulement améliorer la qualité de vie des patients, mais

réduira aussi les coûts de leur prise en charge pour le secteur de santé et les services

sociaux (206 millions de Dollars US au Maroc et 367 milliard de Dollars US dans le

monde en 2010, soit 12% des dépenses en santé au niveau mondial) [32].

Aujourd’hui, le défi n’est plus seulement médical, mais il est également pédagogique.

L’OMS considère qu’une participation accrue des usagers à la gestion de leur santé,

constitue un objectif majeur pour la prochaine décennie, [15] afin que les malades

chroniques puissent vivre de manière optimale leur vie avec leur maladie [8].

III. Rôle du MG / médecin de famille de première ligne dans la prise

en charge du diabète type 2 :

La conceptualisation de la «médecine de famille» (MF) s’est développée à partir des

années 1960-1970 dans les pays développés, dans le cadre d’un processus de

construction d’identité professionnelle par les médecins exerçant la médecine générale.

L’accent était placé sur la nécessité d’adapter aux particularités de chaque individu les

réponses que la médecine pouvait apporter à leurs problèmes de santé. Et pour ce faire

le médecin de famille paraissait le mieux placé, du fait de son insertion communautaire

et de sa relation inscrite dans la durée avec ses patients. [21]

Le concept de médecine de famille apparaît comme une initiative prometteuse pour

améliorer l’organisation des soins de santé primaires [38]. Cependant, les services de

1ere

ligne dans les pays en développement sont confrontés à la nécessité d’améliorer la

qualité et l’acceptabilité des soins [21]. La capacité des prestataires de 1ere

ligne, à

répondre de façon efficace et acceptable aux problèmes de leurs patients est au cœur de

11

la recherche de qualité. Cette capacité est faite non seulement de compétences

biomédicales, mais aussi d’aptitude à établir une relation de confiance avec le patient, et

à adapter les réponses aux singularités de chaque cas particuliers [21].

Dans la situation du suivi d’un patient diabétique, le diagnostic sera expliqué, mais

comment est-il compris et intégré par le patient ? Les modifications de traitement et la

prévention des complications font-elles sens pour lui ? La prise en charge du diabète

implique d’autant plus le patient que celui-ci devient un partenaire prépondérant dans la

réussite de ce soin, « apparemment» prodigué par le médecin. Dans ce contexte le MG

fera appel à un autre type de compétences et d’outils aidant à l’accompagnement des

patients sur le long cours. La pratique d’une médecine centrée sur le patient

indispensable aux soins aigus prend ici tout son sens dans une approche globale centrée

sur la personne. Ainsi, des compétences spécifiques seront nécessaires, se référant au

domaine de la pédagogie et s’inspirant de modèles psycho-sociaux [2].

Les médecins de première ligne, jouent un rôle primordial pour assurer une prise en

charge de qualité des malades diabétiques, en se référant à des modèles de soins et des

données probantes pertinentes telles que des recommandations de bonne pratique. Le

médecin de famille est prédestiné à endosser le rôle de spécialiste et de « coordinateur »

pour les maladies chroniques et la multi-morbidité [3]. La référence au spécialiste se

justifie pour les cas difficiles ou parfois pour les nouveaux patients diagnostiqués [6].

IV. Concepts de la médecine de famille :

Selon la définition de la WONCA (World Organization of National Colleges Academies

and Academic Associations of General Practionners / Family Physicians en 2002), les

concepts de la médecine de famille sont rassemblées en six compétences

fondamentales :

La gestion des soins de santé primaire.

Les soins centrés sur la personne.

L’aptitude spécifique à la résolution des problèmes.

L’approche globale.

L’orientation communautaire.

L’adoption d’un modèle holistique.

12

A. La gestion des soins de santé primaire :

Gérer le premier contact avec le patient.

Coordonner les soins avec d’autres professionnels des soins primaires ou d’autres

spécialistes afin de fournir des soins efficaces et appropriés, en assumant un rôle de

défenseur du patient quand cela est nécessaire.

B. Les soins centrés sur la personne.

Adopter une approche centrée sur la personne lors de la prise en charge des patients

et de leurs problèmes.

Utiliser la consultation pour créer une relation efficace entre le médecin et le patient.

Assurer la continuité des soins selon les besoins du patient.

C. L’aptitude spécifique à la résolution des problèmes.

Utiliser le processus spécifique de prise de décision (analyse décisionnelle)

déterminée par la prévalence et l’incidence des maladies en soins primaires.

Gérer des situations au stade précoce et indifférencié, et intervenir dans l’urgence

quand cela est nécessaire.

D. L’approche globale.

Gérer simultanément les problèmes aigues et chroniques du patient.

Promouvoir l’éducation pour la santé en appliquant de manière appropriée des

stratégies de promotion de la santé et de prévention des maladies.

E. L’orientation communautaire.

Réconcilier les besoins en soins médicaux des patients individuels avec les besoins

en soins médicaux de la communauté dans laquelle ils vivent et cela en équilibre

avec les ressources disponibles.

F. L’adoption d’un modèle holistique.

Utiliser un modèle biopsychosocial qui prend en considération les dimensions

culturelles et existentielles.

Ces six compétences fondamentales impliquent trois dimensions spécifiques à savoir :

Le contextuel : utiliser le contexte de la personne, la famille, la communauté et la

culture. Le comportemental : basée sur les capacités professionnelles du médecin, ses

13

valeurs et son éthique. Le scientifique : adopter une approche critique basée sur la

recherche et maintenir cette approche par une formation continue et une amélioration de

la qualité. D’autre part ces compétences font appel à trois champs d’activité : La

démarche clinique, la communication avec le patient et la gestion du centre de

santé.

V. Education thérapeutique (ET)

A. Définition de ET :

La définition retenue de l’ET est celle du rapport de l’OMS-Europe, publiée en 1996,

Therapeutic Patient Education – Continuing Education Programmes for Health Care

Providers in the field of Chronic Disease, traduit en français en 1998. L’éducation du

patient ou ET est définie comme suit : « Elle vise à aider les patients à acquérir ou

maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une

maladie chronique. Elle fait partie intégrante et de façon permanente de la prise en

charge du patient. Elle comprend des activités organisées, y compris un soutien

psychosocial, conçues pour rendre les patients conscients et informés de leur maladie,

des soins, de l’organisation et des procédures hospitalières, et des comportements liés à

la santé et à la maladie. Ceci a pour but de les aider (ainsi que leurs familles) à

comprendre leur maladie et leur traitement, collaborer ensemble et assumer leurs

responsabilités dans leur propre prise en charge, dans le but de les aider à maintenir et

améliorer leur qualité de vie»[39].

B. Historique de l’ET :

L’éducation pour la santé, en tant que discipline générale s’est successivement déclinée

en prévention primaire (éviter la maladie), puis en prévention secondaire (groupes à

risques, populations cibles) et prévention tertiaire (gestion de la maladie, prévention des

complications). L’éducation du patient s’inscrit dans l’émergence successive de ces

trois secteurs de prévention et se caractérise par le fait qu’elle suppose être étroitement

liée au soin. [40] Joslin dans les années 20 a été le premier à démontrer l’importance de

l’éducation des patients. Dans les années 60-70, L.MILLER et M.BALINT, la première

en médecine et le deuxième en psychologie ont contribué à la mise en place des bases

scientifiques de l’éducation thérapeutique. [4]

Les premières tentatives d’éducation des patients ont vu le jour au sein des structures

hospitalières. Importé et inspiré d’expériences nord-américaines, ce tournant

14

organisationnel et épistémologique a gagné peu à peu certains pays d’Europe, jouissant

de reconnaissances financières diverses de la part des instances gouvernementales [40],

ainsi que des organisations importantes se sont fondées en Europe, DESG (Diabètes

Education Study Group) et aux Etats-Unis, AADE (American Association Of Diabètes

Educators) [4]. Le secteur du diabète a joué un rôle pilote dans l’expérimentation de

cette innovation [40], Parmi toutes les maladies chroniques, le diabète est celle pour

laquelle l’éducation thérapeutique (ET) a été jusqu’à présent la plus développée,

formalisée et évaluée [18].

C. Quelques définitions :

1. L'éducation pour la santé : [41]

C’est le processus par lequel les personnes ou les groupes de personnes apprennent les

facteurs favorisants la promotion, l'entretien ou la restauration de la santé.

L'OMS, en 1998, déclarait : « L'éducation pour la santé comprend la création délibérée

de possibilités d'apprendre grâce à une forme de communication visant à améliorer les

compétences en matière de santé, ce qui comprend l'amélioration des connaissances et

la transmission d'aptitudes utiles dans la vie, qui favorisent la santé des individus et des

communautés ». Cette définition comporte plusieurs éléments :

L’aspect délibéré est important, il suppose des actions proactives vers les

personnes qui en ont le plus besoin et qui sont souvent les « dernières » à faire

appel.

Il faut adapter la forme de la communication aux groupes visés.

Il s’agit d’accroître la compétence en matière de santé, d’acquérir des réflexes de

santé positifs, tant au niveau communautaire, cela doit devenir un domaine

d’appropriation, qu’au niveau de l’individu qui acquiert une certaine maîtrise le

concernant dans ce domaine.

2. L'éducation du patient à sa maladie : [42]

Concerne les comportements liés à la maladie, au traitement et à la prévention des

complications et des rechutes. Elle s'intéresse notamment à l'impact que la maladie peut

avoir sur d'autres aspects de la vie. Les rencontres avec d'autres patients, les groupes

d'entraide, l'aide d'éducateurs sont souvent indispensables à ce type d'éducation.

15

3. Les programmes d’apprentissage : [42]

Ils ont pour objet l’appropriation par les patients des gestes techniques permettant

l’utilisation d’un médicament le nécessitant.

D. Concepts relatifs à l’ET :

1. Les principaux fondements de l’ET :

Les premiers pratiquants de l’éducation du patient ont commencé par diffuser des

savoirs médicaux centrés sur la maladie avant de se rendre compte qu’il s’agissait

surtout, pour les patients concernés, d’être entraînés à gérer leur état de santé. [40]

Les difficultés auxquelles le praticien éducateur en santé se heurte, permettent de

considérer d’emblée que l’éducation à la santé et l’ET questionnent plusieurs

dimensions. La première est d’ordre épistémologique : est-il légitime et concevable de

rapprocher les sciences médicales et les sciences humaines et sociales en sachant qu’il

s’agit là de deux grands champs scientifiques qui mobilisent chacun des concepts, des

méthodes, des types d’analyses et des façons de produire du sens fort différentes ? La

seconde est d’ordre praxéologique : comment réussir à intégrer la complexité de ce qui

est en jeu, tant du côté des savoirs que du côté des apprenants et des contextes dans

lesquels ces derniers sont appelés à agir ? Enfin, d’un point de vue éthique et

déontologique, comment réussir à conseiller sans imposer, à prévenir sans faire peur, à

accepter que l’apprenant fasse un choix différent de celui que l’éducateur avait

escompté ou aurait aimé voir se réaliser ?

L’action d’éducation ou de formation met à minima en jeu un triangle composé d’un

formateur, d’un apprenant et de savoirs, mais il ne faut pas oublier pour autant qu’un tel

triangle pédagogique s’inscrit lui-même dans plusieurs cercles concentriques

contextuels qui exercent une influence importante sur les modalités de la rencontre entre

les savoirs, les apprenants et les formateurs. Dans cette relation triangulaire certaines

conditions doivent être réunies pour que la transmission soit efficace : le formateur et

les apprenants doivent avoir à peu près la même façon de produire du sens, de se poser

les questions, de pratiquer le langage et de produire du raisonnement. La fonction de

transmission comporte toujours un déni implicite de la place du sujet dans sa propre

éducation, ce qui conduit le formateur à un échec professionnel et social quand il est

englué dans une relation de transmission adossée à une logique strictement disciplinaire.

Le changement de paradigme qu’impose le passage de la transmission à la construction

des savoirs oblige dès lors à prendre en compte plusieurs dimensions : les

16

représentations individuelles, la conception et l’agencement de dispositifs

d’apprentissage, la dimension contextuelle de l’apprentissage et la perception que le

malade peut avoir des atouts ou des contraintes de son environnement. La perspective

n’est plus de penser la personne malade chronique comme quelqu’un qui doit seulement

devenir «compliant», mais comme une personne qui a bénéficié de socialisations

différentes de celle du soignant, qui a des projets et des valeurs différentes tout en

faisant l’expérience singulière de la gestion de sa maladie chronique au quotidien.

Enfin, tout comme l’éducation à la santé, l’éducation thérapeutique ne peut pas être

envisagée à travers la seule construction de connaissances : c’est aussi et surtout

pouvoir construire des compétences psychosociales qui vont permettre d’agir de façon

opportune en situation. L’enjeu consiste alors à développer chez l’individu, qu’il soit en

bonne santé ou malade, des capacités d’action qui permettront d’être efficace dans des

situations complexes qui relèvent tout autant de dimensions sociales, culturelles,

économiques et cognitives que du domaine médical.[43]

2. Objectifs de l’ET :

Ces dernières années, des unités spécialisées dans le diabète ont exploré de nouvelles

pratiques. Composées d'éducateurs thérapeutiques de disciplines différentes (médecin,

infirmière, psychologue, diététicienne, etc.), elles sont influencées par la psychanalyse,

la psychologie humaniste et comportementale. Elles ont mis en place une éducation où

le vécu et le ressenti du malade sont une source de connaissance et d’apprentissage pour

lui et pour le personnel médical. Ces derniers explorent avec le patient ses

comportements de santé et ceux liés à sa maladie, ainsi que leurs facteurs d'influence

(représentations de la santé et de la maladie, pouvoir sur la santé, sentiment d'efficacité,

sens de la maladie et de la santé...). Sa mise en œuvre a permis de comprendre que la

qualité de la relation et l'implication du thérapeute en sont les clés de succès. De plus,

au-delà de l'impact bénéfique pour le patient, elle permet de répondre aux vécus

d’échec, d’impuissance, de frustration et aux renoncements qui menaient parfois les

soignants jusqu’à l’épuisement professionnel. [50]

Autrement dit, l’un des principaux fondements du programme d’ET est le principe selon

lequel le traitement efficace d’une maladie exige de la part du patient certains

comportements et certaines habiletés, attitudes et perceptions. Ces habiletés font du

patient une sorte d’expert en traitement de sa maladie, d’où les expressions « patient-

17

partenaire », ou «patient-expert». Le programme d'ET réussi à transformer un patient

« ordinaire» en un « patient averti », bien éduqué. Le « patient-expert » est de plus un

patient dont l’expérience peut être transmise aux autres patients, aux professionnels et

aux décideurs. Le patient-expert est alors au même titre que le soignant, un acteur de

l’éducation thérapeutique, en étant lui-même « éducateur » pour ses pairs. En France les

Diplômes Universitaires (DU) en éducation thérapeutique leur sont ouverts. Ainsi, ces

patient-experts contribuent à former les patients-débutants, mais aussi les soignants.

Dans leurs processus de formation des programmes d’éducation thérapeutique, les

autorités de santé encouragent les patients à devenir experts. Non seulement parce qu’ils

« consomment » moins mais aussi parce qu’ils participent à la recherche médicale. [50]

3. Durée de l’impact de l’éducation thérapeutique :

La durée de l’intervention éducative décrite dans les études est le plus souvent limitée à

quelques heures, moins de 10 heures en général. L’évaluation de l’impact de

l’intervention est le plus souvent faite à 12 mois. Quelques études ne l’ont fait qu’à 6

mois [45] et d’autres la durée n’a pas dépassé 3 mois [46]. Très peu d’études, par

contre, poursuivent cette évaluation au-delà des 12 mois [47]. Pourtant, les méta-

analyses soulignent la diminution de l’impact de l’ET au fil du temps, en particulier sur

le taux d’HbA1c [44].

La deuxième réflexion au sujet de l’effet à long terme de l’ET concerne la nécessité de

tenir compte de sa dynamique fluctuante dans le temps. Ainsi, dans leur étude, Sarkadi

et al. ont montré que l’effet significatif de l’intervention à 6 mois avait été suivi d’un

rebond du taux d’HbA1c à 12 mois, puis à nouveau d’une diminution significative de ce

paramètre à 24 mois [44].

Enfin, l’effet de l’intervention éducative s’estompe probablement avec le temps. Se

pose alors la question du renforcement de cette première intervention. Peu d’études

proposent un renforcement [48,49] ; de plus, seule l’une d’entre elle évalue son

bénéfice.

Lozano et al. [48] ont montré qu’au bout d’un an, le niveau de connaissance diminue

alors que glycémie à jeun et HbA1c augmentent. Un renforcement de l’ET effectué à ce

moment-là s’accompagne, à nouveau, comme après la première intervention, d’une

amélioration des connaissances dont le score est meilleur qu’après la première session

d’ET et d’une nouvelle baisse significative de l’HbA1c.

18

4. Critères de l’évaluation de l’impact de l’ET :

Dans la littérature le critère d’évaluation principal est l’évaluation de l’équilibre

glycémique, l’hémoglobine glyquée (HbA1c) parfois associé à la glycémie à jeun. Les

autres critères biocliniques le plus souvent étudiés sont : le poids, l’indice de masse

corporelle (IMC), la pression artérielle et le profil lipidique. En ce qui concerne

l’intervention éducative elle-même, le critère principal le plus souvent retenu est

l’acquisition de connaissances cognitives.

Beaucoup plus rarement sont analysés, la qualité de vie, l’empowerment, le degré de

satisfaction des patients et les compétences acquises comme l’autoprise en charge et

l’autocontrôle glycémique, l’instauration de l’équilibre alimentaire, les soins de pieds,

les comportements de « bonne santé ». [44]

19

DEUXIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODES

I. Présentation du site de l’étude

La province de Kenitra est d’une superficie de 3253 km2 et compte une population

totale de 1904112 habitants dont 44.43% en milieu rural. Elle est située au nord-ouest

du pays sur la rive de l’oued Sebou et représentait le chef-lieu de l’ancienne région

Gharb-Chrarda-Beni-Hassen. En 2015 elle a été fusionnée avec l'ancienne région

de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër pour former la nouvelle région de Rabat-Salé-Kenitra.

L’infrastructure sanitaire de base du secteur public de la province de Kenitra comprend,

01 CHP d’une capacité litière de 414 lits (soit un lit / 4599 Habitants), 55 ESSP (22

urbains, 19 ruraux et 14 dispensaires), un cabinet de soins dentaires, 01 laboratoire des

maladies parasitaires, 01 CDTMR, et 01centre d’hémodialyse.

L’effectif total du personnel médical des ESSP est comme suit : 78 médecins

généralistes, 03 médecins spécialistes et 09 chirurgiens-dentistes.

L’effectif total du personnel médical du réseau hospitalier est composé de 47 médecins

généralistes, 86 médecins spécialistes (absence d’endocrinologue dans toute la

province) et 06 pharmaciens.

Le territoire de desserte du CSU HF s’étend sur une surface de 20 Km, il compte une

population de plus 28366 Habitants, avec 16 quartiers qui font partie du District Urbain

d’Ouled-Oujih : quatrième annexe administrative.

Le centre est d’une superficie générale de à peu près 1000 m², il a été inauguré en 1986,

Il comprend un jardin et une clôture murale avec un grand portail. Ses locaux sont

étendus sur une surface de 255 m² ;

A. Ressources humaines :

1. Effectif par catégorie :

Les ressources humaines du centre sont présentées par deux médecins généralistes, 9

infirmiers polyvalents, un infirmier chef et pour la sous traitance on peut compter un

agent de sécurité et une femme de ménage.

20

2. Organigramme de service / poste de travail :

Les 2 médecins généralistes assurent la consultation médicale,

l’infirmier chef,

3 infirmières pour le SMI et le PSGA,

2 infirmières assurent la PF,

une infirmière assure la gestion de la pharmacie et une deuxième pour la gestion

des médicaments des maladies chroniques,

une infirmière pour la santé scolaire,

et 1 infirmier pour la salle de soins.

B. Indicateurs de desserte* :

Habitants / ESSP : un centre pour une population totale de 28336.

Habitant / médecin : 14168

Habitant / infirmier : 2833.6

Naissances attendues : 368

C. Les données sociodémographiques :

La population est d’un moyen niveau socioéconomique, plus de 54% des habitants du

quartier occupent les branches d’activité suivantes : fonctionnaires dans le secteur de

l’éducation, la santé et les forces auxiliaires ; 23% exercent dans le commerce. Le reste

occupe des métiers dans différents secteurs comme forêt et pêche, l’eau et l’électricité,

le transport, etc.

Le taux du chômage** : 22.7%

Le taux de pauvreté** : 9%

Le taux d’analphabétisme** : 16.55%

Le taux de scolarisation ** : 97.5%

Le taux de prévalence des personnes en situation d’handicape** : 4.8%

L’indice synthétique de fécondité** : 1.9%

La taille moyenne des ménages** : 4.6

La langue prédominante** : Darija : 99.5%

La répartition de population en fonction de l’âge** : la population des jeunes :

64.4%.

Taux d’accroissement démographique** : 1.35%.

21

Taux de mortalité générale*** : 5.04 pour 1000 habitants.

Le flux migratoire** : il y a une forte migration (32.6% du milieu rural et 64.4 %

du milieu urbain).

Nombre des ramédistes en situation de pauvreté*** : 210

Nombre des ramédistes en situation de vulnérabilité*** : 41

D. Répartition de la population par rayon démographique* :

TABLEAU I : Répartition de la population de desserte du CSU HF par rayon

démographique

Population

totale

Inférieur à 3

Km 3-6 Km Plus de 6 Km

28366 28366 0 0

E. Evolution des performances du PNPCD au cours des 5 dernières années :

TABLEAU II : Evolution des performances du PNPCD au cours des 5 dernières années

les indicateurs 2012 2013 2014 2015 2016

Nombre total des diabétiques 488 552 642 749 834

Population totale de 20 ans et plus 16410 16701 16991 17290 17298

Prévalence des patients

diabétiques (≥20 ans) suivis au

centre %

2.6 2.9 3.4 4 4

Nombre de nouvelles

complications dépistées 45 40 54 53 46

Taux de réalisation de dépistage

du diabète % 114 76 83 81 144

* : Source Système d’Information.

** : Source le HCP.

*** : Source la Commune.

22

II. Objectifs de l’étude :

A. Objectif général :

Evaluer l’impact d’une intervention basée sur l’adoption des principes et de

l’expertise du médecin de famille dans la prise en charge du diabète type 2.

B. Objectifs spécifiques :

Analyser la prise en charge des patients diabétiques au niveau du CSU HF.

Implanter un paquet d’activités conformément aux concepts de la médecine de

famille en vue d’améliorer la prise en charge des patients diabétiques.

Evaluer l’effet de ces mesures d’amélioration sur un échantillon de patients

diabétiques suivis au niveau du CSU HF.

III. Design de l’étude :

Il s’agit d’une étude interventionnelle évaluative, où nous avons procédé à l’analyse de

l’impact de l’instauration d’un ensemble de pratiques médicales dans la prise en charge

de nos patients diabétiques type 2 dans le CSU HF.

Elle est de type mixte, basée sur deux volets. Le premier est quantitatif, utilisant un

questionnaire préétabli, destinés aux patients diabétiques inclus dans l’étude. Le

deuxième volet est qualitatif dont l’outil principal est l’observation participative et les

entretiens avec les deux médecins généralistes exerçants au niveau du centre et aussi

avec les patients diabétiques.

IV. Modèle conceptuel de l’étude :

Notre étude a pour objectif, d’étudier l’efficacité et l’effet de l’instauration de certaines

pratiques médicales, dans la prise en charge du diabète type 2 dans le CSU Hamman

ELFETOIKI à la Préfecture de Kenitra. Ces pratiques se basent sur deux approches, la

premier consiste à améliorer l’organisation des prestations offertes concernant la prise

en charge du diabète en tant que maladie chronique, tout en assurant la continuité et la

personnalisation des soins et l’amélioration des compétences professionnelles fondées

sur la collaboration, le partage de l’information et la coordination des prestations. La

deuxième approche est basée sur l'introduction du concept de soins centrés sur le patient

par un médecin de famille.

23

A. Premier concept : Educations des patients diabétiques

L’éducation thérapeutique du patient est incontournable dans le traitement du diabète.

Elle est nécessaire à la motivation et à l’acquisition, par le patient, de connaissances, de

compétences et d’attitudes appropriées pour faire face à la maladie. L’éducation est

thérapeutique si elle apporte un bénéfice supplémentaire lorsqu’on la compare à

d’autres types d’intervention. Les études démontrent l’efficacité de l’éducation dans le

diabète type 2 sur l’équilibre glycémique. On connaît peu de chose sur les mécanismes

qui expliquent cet effet, d’où le besoin d’études selon une méthodologie spécifique des

interventions complexes. [44]

Elaborée en groupe, une carte conceptuelle constitue un véritable outil ou support des

interactions entre apprenant et éducateur [20]. Cette élaboration en groupe [8] s’appuie

sur les connaissances antérieures des apprenants, favorise la discussion, la confrontation

de points de vue et la négociation de significations des connaissances et de leurs

relations. En activant leurs connaissances antérieures, l’éducation peut ainsi faire

ressortir les conceptions erronées ainsi que les problèmes de compréhension des

membres des groupes.

B. Deuxième concept : Approche centrée sur le patient (ACP)

L’ACP nouveau paradigme médical. Né de la psychologie humaniste de Carl Rogers

dans les années 1930 aux Etats-Unis avec une notion plus large d’approche de soins

centrés sur la personne, elle a continué à évoluer et porter l’intérêt de plusieurs

chercheurs. À partir des années 1950, l’ACP apparait dans les sciences

psychanalytiques en s’appuyant sur l’étude des modes de relation entre médecin et

patient. L’intérêt porté au statut social et au mode de vie du patient a permis

l’émergence du concept biopsychosocial grâce à Angel en 1977. L’entrée en médecine

générale de l’approche de soins centrée sur le patient a eu lieu plus tard dans les années

1980 grâce au médecin généraliste Sud-Africain J.Levenstein et de son équipe de

médecins Canadiens dans une période d’émancipation du patient et de prise

d’autonomie. Ainsi le cadre paternaliste du médecin a laissé place peu à peu à une mise

en avant du patient en tant que sujet autonome acteur de ses soins. [51]

Le modèle biomédical et l’approche biopsychosociale sont des modèles que l’on

oppose souvent l’un à l’autre, de nombreuses études ont montré les limites du modèle

biomédical en soulignant son inefficacité dans certaines situations cliniques. Même chez

24

les patients souffrant de troubles médicaux organiques, l’état de santé est fortement

influencé par des facteurs extérieurs tels que l’humeur, la capacité d’adaptation et le

soutien social. [51]

Cette inadéquation critique entre les besoins de santé psychosociale des personnes et

l’intervention médicale habituelle conduit à « la frustration, l’inefficacité et le

gaspillage » des ressources de soins de santé. [52] [53]

Dès 1927, le docteur Francis Peadody, médecin, professeur et humanitaire Américain

émet l’idée dans the care of the patient [54], qu’un nombre important de patients

souffrent de troubles dont les causes organiques ne peuvent être déterminés, et constate

déjà que si « le traitement d’une maladie doit être complètement impersonnel », au

contraire « le traitement d’un patient doit être tout à fait personnel ».

L’ACP permet de comprendre l’être humain dans ces trois dimensions équivalentes

biologique, psychologique, et sociale. C’est une approche qui permet d’analyser les

attitudes, les croyances, les attentes, les comportements, les facteurs émotionnels et

relationnel du patient [55]. Elle permet une valorisation du patient et reflète le

développement d’une notion nouvelle, celle d’empowerment, née au début du XXème

siècle aux Etats- Unis qui est «l’octroi de plus de pouvoir aux individus ou aux groupes

pour agir sur les conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques qu’ils

subissent ».

L’évolution des maladies chroniques, la relativisation des pratiques anatomo-cliniques

et l’intérêt de plus en plus marqué pour le statut social du patient et son mode de vie ont

également eu un rôle crucial dans l’émergence de cette approche. C’est finalement

l’intérêt des auteurs portés aux relations Médecins-Patients dans une société évolutive

qui a favorisé son essor en médecine générale. [51]

Une maladie chronique comme le diabète impose une surveillance à long terme et

suppose un rapport étroit entre Patient-Médecin. En effet, le malade ne délègue plus au

médecin les initiatives, mais il intervient dans le processus de décision. D’où le terme

«Décision Médicale Partagée » vient de l’expression Anglaise « Shared-decision-

Making- Model » développé dans les années 1990.

La prise de décision partagée se définit comme un processus, nécessitant la participation

conjointe du patient et de son médecin et constitue une stratégie optimale d’application

25

des connaissances dans les consultations cliniques. C’est un processus décisionnel avec

consensus sur l’option choisi en prenant en considération «Agenda Patient / Agenda-

Malade» [56] et doit reposer sur des données scientifiques solides et mettre en évidence

les risques et les bénéfices de toutes les options disponibles, y compris «celle de ne rien

faire ». [51] (voir figure n°2)

Sur la durée, une relation de confiance s’établit entre Médecin-Patient, faite de respect,

dialogue, bonne écoute, négociation et empathie. De cette manière le schéma de la

consultation de médecine générale, rencontre opportuniste avec un patient pour résoudre

un problème dans le temps de la consultation, change pour devenir une ponctuation

dans un continuum. [22]

Or, c’est précisément cette capacité d’adaptation des réponses aux circonstances

particulières qui est une des raisons d’être d’une première ligne forte. [18]

La figure n°2 résume le déroulement d’une ACP au cours d’une consultation :

l’entrevue entre patient et médecin commence par l’accueil et l’identification du patient.

Secondairement cette démarche permet au médecin d’explorer la maladie et son vécu

par le malade, sa famille et son entourage de telle manière le médecin incite son patient

à parler de son problème principal ainsi que des autres problèmes actifs.

Ceci nous permet de comprendre que chacun le médecin ou le patient puisse avoir son

propre agenda. Celui du premier, lui permet de poser un diagnostic de la maladie et de

trouver des solutions tout en gérant son temps efficacement. L’agenda du patient est fait

de sentiments de peur, de craintes sur les conséquences de sa maladie sur sa vie privée.

D’où l’intérêt d’adopter un modèle holistique biopsychosocial par le médecin

permettant de repérer ces sentiments dominants, clarifier les attentes et les inquiétudes

principales, établir les priorités en tenant compte de la priorité du patient et de

l’importance biomédicale des problèmes sans oublier de prendre en considérations les

ressources disponibles. A la fin le contrat final permet de demander l’accord du patient

tout en trouvant un terrain d’entente. Le résultat souhaitable c’est l’intégration du

patient à sa prise en charge.

26

FIGURE N° 2 : Méthode clinique centrée sur le patient (The patient – centred clinical

Method. A model for the doctor patient interaction in family medicine).

PATIENT PRESENTS

CUES OF UNWELLNESS

DOCTOR SEARCHES

TWO PARALLEL AGENDA

DOCTOR’S AGENDA PATIENTS AGENDA

History Expectations

Physical Examination Feelings

Laboratory Invetigation Fears

DIFFERENTIAL UNDERSTANDING

DIAGNOSIS ILLNESS

EXPERIENCE

INTEGRATION

V. Population cible et échantillonnage :

A. Définition de la population cible :

La population cible de l’étude est représentée par les patients diabétiques type 2, suivis

au niveau du centre.

1. Critères d’inclusion :

Tout patient diabétique type 2 avec une ancienneté dépassant trois mois, ou

nouvellement dépisté si la prise en charge exclu le traitement médicamenteux et sera

mis seulement sur les mesures hygiéno-diététiques. Ces patients sont suivi uniquement

et régulièrement au niveau de notre centre de santé.

27

2. Critères d’exclusion :

Ont été exclus de cette étude :

Les patients diabétiques type 1,

Les patients nouvellement dépistés au moment de l’étude et qui seront mis sous

traitements médicamenteux (ADO ou insuline),

Les patients chez qui, il y aura une modification dans le traitement soit par

intensification dans les doses ou dans le rythme.

B. Méthode d’échantillonnage et taille de l’échantillon :

Dans notre étude nous avions procédé à une méthode d’échantillonnage de type

accidentel : les patients étaient choisis, au fur et à mesure qu’ils se présentaient à la

consultation selon un RDV préfixé. Vu que nous étions limités par le temps, nous avons

recruté 169 patients : Considérant que le nombre des consultants qui est en moyenne de

15 (± 2 à 3) / jour et que la consultation des diabétiques couvre deux journées / semaine,

donc la collecte des données qui était basée sur le questionnaire avait durée 6 semaines.

Les diabétiques inclus dans cette étude ont été réévalués après une période de 3 mois, la

réévaluation a duré encore une fois 6 semaines et nous avons pu récupérer 155 patients

diabétiques qui est la taille "n" de notre échantillon d’étude.

VI. Définition des variables (données à collecter) :

Chez tous les patients, nous allons étudier les variables suivantes :

Sociodémographiques : Age, sexe, niveau socio-économique, la couverture

médicale, niveau d’instruction et le statut marital.

Cliniques : à l’anamnèse nous recherchons les facteurs de risque, le type du

diabète, l’ancienneté, les aspects thérapeutiques et les complications

dégénératives du diabète ; à l’examen clinique nous allons procéder à la prise du

poids, de la taille et le tour de taille ainsi que le calcule de masse corporelle.

Biologiques : le taux d’hémoglobine glyquée (HBA1C), la glycémie à jeun et les

paramètres lipidiques.

Les mesures hygiéno-diététiques (MHD) et l’activité physiques.

28

VII. Outils de collecte de données :

A. Le questionnaire : (voir annexe n°1)

Le questionnaire utilisé pour la collecte des données, est destiné aux malades

diabétiques, conçu à la lumière de la littérature et utilisant des phrases simples et

compréhensibles évitant les termes qui risquent de poser toute ambiguïté pour les

malades. Il comprend deux partis, la première comprend 43 questions et qui est utilisée

pendant la phase initiale de la collecte des données. La deuxième comprend 16

questions destinées à la phase finale de collecte des données après l’intervention

éducative (en principe 3 mois). Ce questionnaire est accompli de manière à appréhender

les variables dépendantes expliquées, qui vont nous permettre de faire l’évaluation de

notre démarche d’amélioration de la qualité de la prise en charge de nos patients

diabétiques.

J’ai veillé à réaliser moi-même la collecte de ces données (le questionnaire), chez tous

les patients de notre échantillon tout en utilisant le même matériel médicotechnique

(tensiomètre, pèse-personne, mètre-ruban, toise…), les mêmes locaux et selon les

mêmes procédures afin d’éviter les biais de collecte.

B. Observation directe de la consultation diabétique :

Il s’agit d’une observation directe de la consultation réservée uniquement aux patients

diabétiques et aussi l’observation des séances d’ET (voir annexes n°2). C’est une

observation qui était au début passive (neutre) et qu’est devenu secondairement

participative à 100% tout en participant aux différentes activités et démarches

d’amélioration.

C. Consultation des documents :

Au cours de la collecte des données on a eu besoin de consulter le dossier du patient

pour complément des données.

D. Les entretiens :

Les entretiens ont été réalisés selon des guides préétablis avec les deux médecins

généralistes du CSU HF (voir annexes n°3).

D’autre part vue que notre démarche a une orientation communautaire utilisant l’ACP,

les attentes et les besoins des patients diabétiques ont été identifiés par la réalisation

29

d’une méthode qualitative, pour collecter différentes opinions qu’est le focus groupe.

Des guides préétablis ont étaient utilisés dans le but est de cibler les sujets à discuter

(voir annexe n°4).

VIII. Plan d’analyse des données :

L’analyse quantitative : pour l’analyse des données quantitatives collectées par

le questionnaire, nous avons utilisé l’outil informatique « Epi info7».

L’analyse qualitative : pour les informations collectées au cours des entrevues,

nous avons eu recours à l’outil «Analyse du contenu».

IX. Considérations éthiques :

Tout d’abord avant de commencer à mener cette étude, une autorisation a été demandée

au médecin chef du SRES.

Concernant les patient diabétiques participant à notre étude, un consentement préétabli

leurs a été présenté et éclairé, tout en leurs assurant la confidentialité et le respect de

l’anonymat. Ce consentement doit être signé, la participation est pleinement volontaire.

Le traitement des données est fait sur la base des codes attribués à chaque questionnaire

et dont la correspondance est placée au niveau du masque de saisie, protégée et

accessible uniquement à l’enquêteur.

30

TROIXIEME PARTIE : RESULTATS

I. Résultats qualitatifs

A. L’observation directe du processus de prise en charge des patients

diabétiques

1. Diagnostics organisationnel de la prise en charge du diabète à la

préfecture de Kenitra (Voir annexe n° 5)

2. Au niveau du centre de santé Hamman ELFETOIKI (CSU HF) :

Le CSU HF desserte une population totale de 28366 avec un nombre total des

diabétiques de 834 (données de 2016). La population desservie se situe à moins de 3

Km, le centre de santé est accessible à toute la population tant sur le plan physique que

temporel. L’organisation de la prise en charge des patients diabétiques est caractérisée

par :

Absence d’une unité d’accueil.

Les salles d’attente sont disponibles et équipées (bancs, télévision et DVD pour

l’IEC).

Le circuit des patients diabétiques est clair vu que les consultations des

diabétiques s’effectuent deux jours par semaine et séparément des consultations

curatives.

Le planning des consultations diabétiques est affiché, diffusé et respecté par la

majorité des patients diabétiques.

Les RDV sont fixés périodiquement sur une durée de 3 mois avec toujours une

possibilité de recours au centre en cas de besoin.

Tous les patients dépistés sont suivis au niveau du centre à condition qu’il fasse

parti du territoire de desserte.

Le processus de prise en charge est bien mis au point dans ses aspects

techniques, organisationnels et fonctionnels.

Les dossiers et registres des malades sont bien entretenus.

Tous les malades arrivent avec leurs bilans demandés au préalable notamment

l’hémoglobine glyquée.

31

La durée du circuit du patient est en moyenne de 2 heures alors que le temps de

contact avec le médecin est de 20mn en moyenne.

La consultation se fait dans des conditions respectant l’intimité du patient.

Toutes les ordonnances sont lisibles et expliquées aux malades.

Présence de matériel minimum de base (tensiomètre, glucomètre)

L’utilisation de traitements standards est la règle : la majorité des ordonnances

respectent les arbres décisionnels.

La référence ne pose pas de problèmes alors que la contre référence fait défaut et

doit être instaurée en coordination avec les autres niveaux de la délégation, afin

d’assurer un système de soins continu.

Absence d’un médecin endocrinologue au niveau du centre de santé de référence

provinciale : la consultation est assurée par un médecin généraliste (diplôme en

diabétologie en cours).

La dotation en insuline est régulière alors que les ADO connaissent souvent des

ruptures de stock.

Les fongibles ne sont pas disponibles (bandelettes urinaires, sanguines …).

Les conditions de stockage des médicaments antidiabétiques oraux sont

satisfaisantes, celles des insulines répondent aux normes (réfrigérateurs

disponibles, chaine de froid respectée).

Les registres de traçabilité des médicaments antidiabétiques sont à jour, bien

entretenus.

Absence d’un planning d’éducation thérapeutique malgré (la présence de

matériel pédagogique nécessaire et médecin formé en technique d’ET)

Manque de local dédié à l’ET permettant le déroulement de la séance éducative

dans les meilleures conditions.

L’ET des patients diabétique se fait de maniéré individuelle, il n’y a pas

d’objectifs ni de méthodes éducatives utilisés.

La totalité des patients n’adhèrent à aucune association de diabétique.

B. Résultats d’entretiens avec le personnel médical et paramédical

Après le départ en retraite de deux médecins, le CSU HF a connu une pénurie en

médecin. Avec la présence de seulement deux médecins actuellement au centre et seule

le médecin chef du centre qui est formé dans la prise en charge des diabétiques ainsi

32

qu’en ET, on trouve une surcharge du travail et un surencombrement des patients

diabétiques ce qui peut nuire parfois à la qualité de la prise en charge de ces patients.

Malgré la présence de support pédagogique pour la pratique de l’ET, le seule médecin

du centre qui est formé en ET se plaint de manque de temps ainsi que de l’absence de

salle dédiée à cette activité. Ceci représente les deux principales causes entravant la

pratique de l’ET.

D’autre part le sous-système d’information du programme de la prise en charge du

diabète est très alourdi occupant ainsi 30% du temps réservé à la consultation et

représentant une surcharge supplémentaire pour le médecin.

Recommandations des deux médecins :

Création d’une unité d’accueil et d’orientation au niveau du centre.

Prévoir l’affectation d’un autre médecin pour lutter contre la charge du travail.

Formation du deuxième médecin généraliste en diabétologie et en éducation

thérapeutique pour pouvoir partager les taches avec son collègue.

Formation des infirmiers dans l’éducation thérapeutique pour délégation des

taches.

Réaménagement d’une salle dédiée au programme d’ET.

Révision du sous-système d’information du programme de diabète.

Promouvoir la réorganisation du circuit du malade diabétique au sein du

centre et entre réseaux.

Amélioration de la coordination entre les différents réseaux d’établissement

sanitaire et entre filières.

C. Résultats du focus groupe avec les diabétiques

Cette étape d’analyse est un processus d’évaluation dont le but est d’identifier les

principaux problèmes, besoins et attentes de la population des diabétiques. Pour aborder

cette étape, nous avons eu recours à une méthode de collecte de données qu’est « le

focus groupe ». Au cours de cette analyse nous avons toujours choisi un groupe

homogène et surtout du même sexe pour permettre aux participants de s’exprimer

librement. Le nombre total variait en général entre 7 à 8 personnes (adapté à l’espace de

la salle où les entretiens se déroulaient). Les questions étaient toujours ouvertes semi

directives pour encourager la communication de façon spontanée et aussi pour contrôler

33

et renforcer l’interaction souple avec les participants. Le recrutement des interviewés

était purement volontaire, tout en leur assurant la confidentialité. Le guide d’entretien a

était construit à la lumière de la revue de la littérature. Le nombre des entretiens est

arrêté à l’atteinte de la saturation des données (nous avons pu réaliser 10 focus groupe).

Lors de cette démarche participative, nous avons senti son appréciation de la part des

participants, qui l’ont considéré comme un pas positif qui vise à apporter un soutien

collectif et solidaire à leurs problèmes de santé, à leur diabète et à leurs besoins

communs. Ils ont compris que c’est une initiative participative, qui a comme but de les

engager, en tant que partenaires actifs à décider avec les responsables et les

professionnels de santé dans l’amélioration de leurs états de santé. D’autre part cette

étape nous a permis de mettre la main sur le niveau de connaissances des patients

diabétiques du centre et d’avoir une idée sur le degré d’adhésion de ces patients à leur

prise en charge.

La transcription intégrale des entretiens des focus groupe réalisés avec les patients

diabétiques, nous a permis de recueillir un ensemble de données que nous avons

procéder à coder, à résumer et à classer. Nous présentons ces résultats selon les

dimensions suivantes :

1. Dimensions liées aux connaissances générales sur le diabète :

La découverte du diabète était majoritairement suite à un bilan demandé par son

médecin traitant (découverte fortuite), pour quelques d’autres c’était suite à des signes

cliniques du diabète et pour deux patients c’était suite à une complication qui était pour

une patiente un coma acido-cétosique et une deuxième patiente a déclaré que son

diabète a été découvert suite à des infections cervico-vaginales à répétitions.

Pour les facteurs de risque du diabète presque tous les participants ont cité le stress, les

problèmes familiaux, l’hérédité génétique et les habitudes alimentaires sucrées. Mais

jamais la sédentarité et l’obésité.

La majorité des patients diabétiques ayant participé au focus groupe connaissent le

caractère chronique du diabète ainsi que les principales complications secondaires à leur

maladie à savoir les complications oculaires, rénales et les amputations des pieds. Un

faible nombre de ces patients déclare avoir arrêté leur traitement quand le taux de la

glycémie devient égal ou inférieur à la normale.

34

Les signes révélateurs de l’hyperglycémie et de l’hypoglycémie sont connus par la

plupart des participants.

Autre que la glycémie et l’hémoglobine glyqué tous les participants ignorent l’intérêt et

la rythmicité des autres bilans tel le fond d’œil et les autres bilans biologiques.

Tous les participants n’ont aucune idée sur les objectifs de la surveillance médicale de

leur maladie.

La majorité des patients ont des connaissances modestes sur le régime alimentaire à

suivre à part «qu’il faut éviter tout ce qui est sucré» et se plaignent de n’avoir jamais

bénéficié d’ET de groupe d’autant plus qu’ils en ont déjà entendu parler par leur paires

ou leur proche.

Aucun de ces participants n’est adhéré à une association des diabétiques.

2. Dimensions liées aux prestations offertes par le CSU HF et au personnel :

La majorité des participants au focus groupe n’ont jamais bénéficié de séance d’ET en

groupe, ni par le médecin ni par la diététicienne. Tous, ils réclament un grand besoin

d’être informé sur le régime alimentaire du diabétique notamment par une diététicienne.

Tous les patients confirment qu’ils bénéficient de quelques conseils lors de la

consultation de manière individuelle mais ils gardent toujours de grandes lacunes en

matière d’autogestion de leur maladie.

D’autre part les patients participants à ce focus groupe se plaignent du temps d’attente

qu’ils mettent à chaque fois qu’ils viennent pour la visite médicale (vue qu’il n’y a

qu’un seule médecin qui gère le grand nombre de diabétiques attachés au centre), ainsi

de la rupture très fréquente en médicaments notamment les antidiabétiques oraux

(ADO).

Pour les patients Ramédiste et de bas niveau socio-économique recommandent que le

bilan glycémique (hémoglobine glyquée) soit réalisé gratuitement et au niveau de leur

centre de santé.

Par contre tous ont confirmé l’engagement des professionnels de CSUHF basé sur la

continuité des services, la disponibilité, et le respect mutuel.

35

Tous les participants aux focus groupe ont manifesté leur enthousiasme et leur besoin à

des séances d’ET, mais ils insistent que cette initiative doit être instauré d’une manière

régulière au niveau du centre pour répondre à leur besoin en matière d’autogestion de

leur diabète.

3. Dimensions résumant les besoins et attentes des patients diabétiques :

Les recommandations des patients diabétiques ayant participés au focus groupe se

résument dans les points suivants :

L’instauration des séances d’ET le plutôt possible avec la pérennisation de cette

initiative.

Lutte contre la rupture fréquente des ADO.

La gratuité du contrôle glycémique (Hémoglobine glyquée).

Le besoin d’une association des diabétiques, proche de leur centre, pour leur

soutien et leur appui.

D. Résumé d’analyse qualitative (méthode SWOT) :

(Voir annexes n°6)

II. Démarche interventionnelle :

La particularité de notre recherche, vise l’amélioration de la qualité de la prise en charge

des patients diabétiques au niveau de notre site d’étude. Pour cela nous avons opté pour

deux approches, la premier consiste à améliorer l’organisation des prestations offertes

concernant la prise en charge du diabète en tant que maladie chronique, tout en assurant

la continuité et la personnalisation des soins et l’amélioration des compétences

professionnelles fondées sur la collaboration, le partage de l’information et la

coordination des prestations. La deuxième approche est basée sur l'introduction du

concept de soins centrés sur le patient par un médecin de famille.

A. Le programme d’ET :

L’intégration d’un programme d’ET est destiné aux patients diabétiques type 2 ainsi

qu’à leurs accompagnants s’ils le désirent, (notamment le cas des patients âgés et /ou

parfois analphabètes ou quand le problème de dialecte se pose comme chez des patients

d’origine Rifains ou T’mazightes. Notre programme vise à faire acquérir aux patients,

diverses compétences permettant de comprendre et de prendre en charge le traitement,

la maladie et les complications.

36

Les séances d’ET sont organisées à raison de trois fois par semaine, soit par le médecin

soit par la diététicienne qui est nouvellement affectée au niveau de notre centre de santé

(suite à un plaidoyer fait auprès de la délégation). L’objectif de ce programme peut être

résumé dans les points suivants :

Comprendre le diabète et ses complications ;

Comment peut-on prévenir ces complications ;

L’intérêt d’une bonne observance thérapeutique ;

L’intérêt d’une auto-surveillance glycémique ;

Sensibiliser sur l’importance de l’activité physique régulière ;

Adopter pour de bonnes mesures hygiéno-diététiques.

Fixer des objectifs de la surveillance médicale du diabète dont le but d’une

bonne observance thérapeutique : connaitre et comprendre ces objectifs selon un

agenda Patient / Médecin.

Notre démarche d’ET, est basée sur une approche pédagogique active et donnant sens à

un apprentissage. Le premier outil pédagogique est une évaluation des connaissances

des patients sur leur maladie, au début de la séance (le pré-test) et après la séance (le

post-test). Et comme deuxième outil pédagogique, c’est l’utilisation des «cartes de

conversation sur le diabète» outil certifié par l’International Diabetes Federation (IDF).

Les thèmes de ces séances d’ET se sont concentrés en général sur les mesures hygiéno-

diététiques, en vue de conserver un mode de vie sain basé sur :

Une alimentation équilibrée tout en détaillant les différents groupes alimentaires,

le nombre de repas et de collations, leurs répartition dans la journée, l’horaire et

leurs composition.

Expliquer l’intérêt d’une activité physique qui représente un volet essentiel du

traitement du diabète au même titre que l’alimentation et le traitement. Il faut

préciser les types de l’activité physique recommandés, la durée, la fréquence ainsi

que les limites.

les mesures hygiéno-diététiques, basées sur une hygiène corporelle, hygiène des

pieds, la santé bucco-dentaires, éviction du tabac et du stress et enfin une bonne

qualité du sommeil.

La durée de la séance varie en moyenne entre 60 à 90 min en fonction des questions et

des interactions de chaque groupe. Lors de ces séances d’ET, des objectifs sont fixés. Ils

s’intéressent à trois profils, à savoir, le profil glycémique, le profil lipidique et le profil

37

clinique. Dans notre étude nous nous sommes basée sur les recommandations de bonnes

pratiques médicales élaborées par le Ministère de la Santé (MS) en 2007 [58]. Ce même

guide, ses principales sources ont été les publications des recommandations de

l’American Diabetes Association (ADA), de l’International Diabetes Federation (IDF),

du consensus d’experts européens de l’European Association for the Study of Diabetes

(EASD), les conférences de consensus, les essais cliniques, les méta-analyses, les

analyses de décisions et les revues de synthèse, publiés en langue française ou anglaise

de 1998 à 2012.

Commençant par notre objectif prioritaire et qui est le control glycémique, il faut avoir :

Une HbA1C inférieure à 7 %.

Une glycémie capillaire avant les repas entre 0,7 et 1,3 g/l.

Une glycémie capillaire postprandiale < 1,8 g/l.

En parallèles à nos objectifs glycémiques, le contrôle des FDR s’impose et ceci dans la

cadre de limiter les complications macro et micro-vasculaires.

Pour le profil lipidique nous avons fixé :

Un taux de CT< 2 g/l.

Un taux de LDL-c < 1 g/l

Les objectifs tensionnels sont fixés à (selon les recommandations de l’ADA 2016) :

TAS < 140 mm Hg.

TAD < 85 mm Hg.

Le troisième FDR à contrôler chez les diabétiques, est le risque de surpoids qui selon

l’OMS est définit par un indice de masse corporel (IMC) ≥ 25 Kg/m². Pour cela nous

avons fixé :

IMC < 25 Kg/m²

Tour de taille (TT) < 80 cm chez la femme et < 94 cm chez l’homme (conférence

de consensus européenne 2005)

L’application de ces recommandations ne rejette pas les orientations de soin qui

reposent sur les essais thérapeutiques disponibles aux caractéristiques du patient : son

âge, la durée de son diabète, ses comorbidités, le risque d’effets secondaires, en

particulier celui des hypoglycémies, mais aussi les préférences du patient et les

ambitions que l’on peut avoir pour lui, après avoir partagé l’information et avant de

prendre la décision de soin qui aura été convenue avec lui. [59]

38

B. L’organisation des prestations et l’ACP :

Les visites médicales sont organisées selon des RDV préfixés tous les trois mois pour

chaque malade. Chaque patient doit se présenter au centre le jour de son RDV avec les

résultats du bilan prescrit lors de la dernière visite mené de son carnet de santé. La

présence du malade est obligatoire, ceci permet de prendre en charge le patient dans ses

trois dimensions biologique, psychologique et sociale.

Dans notre démarche nous avons fait appel à l’expertise du médecin de famille formé en

communication, expérimenté en dispensation des soins et surtout conscient des besoins

de sa communauté. Lors de chaque contact, l’entrevu avec le patient doit être bien

structuré, le médecin doit chercher un terrain d’entente entre lui et son patient tout en se

basant sur efficacité, souplesse et satisfaction.

Les résultats des examens cliniques et biologiques sont notés sur le dossier médical

individuel du diabétique ainsi que sur le carnet du malade. En fin de journée, le dossier

médical sera archivé par le major du centre jusqu’à la prochaine visite. La date du RDV

est notée aussi bien sur le dossier médical que sur le carnet du patient tout en lui

expliquant la date de sa prochaine visite. Pour les patients manquant leur RDV, on a pris

l’initiative de les rappeler par un appel téléphonique pour qu’ils puissent se rattraper en

fixant un nouveau RDV pour la semaine d’après.

Les séances d’ET en groupe sont organisées en début de journée par le médecin ou la

diététicienne dans les deux journées réservées à la consultation des diabétiques.

III. Résultats quantitatifs

Durant cette étude, qui a duré 6 mois repartie en deux phases avant et après notre

intervention, nous avons pu recruter 169 patients durant la première phase, tous ces

patients ont consenti à ce que leurs informations soient utilisées pour cette évaluation.

Le résultat de notre étude va porter sur 155 patients que nous avons pu récupérer durant

la deuxième phase de collecte des données ce qui correspond à la taille "n" de notre

échantillon.

L’analyse des données, a été effectuée sur le logiciel «Epi Info version 7». Cette analyse

est faite en trois étapes. L’analyse descriptive uni-variée (moyenne et pourcentage) et la

comparaison des moyennes et des fréquences avant et après l’intervention de l’ET,

constituent les deux premières étapes. Pour la comparaison des moyennes nous avons

39

utilisés le «t-test» pour la comparaison des fréquences nous avons utilisés le test

de «Chi-deux de Mac Nemar» avec un seuil de signification statistique fixé à 5%. La

troisième étape c’est l’analyse secondaire faite par l’analyse « régression logistique »,

où nous avons procédé à l’étude bi-variée de la variable dépendante avec toutes les

autres variables indépendantes.

A. Nombre de séances d’ET :

TABLEAU III : Nombre de séances d’ET dont a bénéficié l’ensemble de la population

Nombre de Séance Fréquence Pourcentage Pourcentage Cum

1 101 65,2% 65,2%

2 35 22,6% 87,7%

3 8 5,2% 92,9%

4 4 2,6% 95,5%

5 3 1,9% 97,4%

6 4 2,6% 100,0%

Total 155 100,0% 100,0%

Plus de 30% de ces patients ont bénéficiés de plus d’une séance d’ET.

B. Caractéristiques de la population étudiée :

La population étudiée est de 155 patients, tous sont des diabétiques type 2.

L’échantillon est constitué de plus de femme (73.5%) que d’homme (26.5%) avec un

sexe ratio H/F = 0.35. Les extrêmes d’âge des patients oscillent de 30 à 90 ans avec une

moyenne d’âge de 60.81 ans +/- 10.50, la durée d’évolution du diabète est d’une

moyenne de 8.2 +/- 6.4 ans avec des extrêmes allant de 1 ans à 27 ans.

TABLEAU IV : Age et durée de la maladie des patients.

Observation Moyenne Ecart type Médiane Min - Max

Age 155 60 10.5 60 30 - 90

Durée de la maladie (ans) 155 6 6.4 7 1 - 27

40

Concernant les caractéristiques sociodémographiques, 44.5% des patients n’ont jamais

été scolarisés, plus de 50% sont scolarisés avec des niveaux différents et seule 3.2% ont

des diplômes universitaires.

Pour la couverture médicale, 62% ont l’AMO, 16% sont des Ramédistes alors que 22%

sont sans couverture médicale.

41

Pour le niveau socio-économique, on trouve que 49% sont d’un niveau socio-

économique moyen, 41.3% ont un niveau socio-économique bas et seulement 9.7% sont

d’un bon niveau socio-économique.

1. Profil glycémique, lipidique et clinique des patients :

Dans le TABLEAU V, nous présentons les moyennes des différentes valeurs concernant

le profil glycémique, lipidique et clinique des patients lors de la première consultation,

avec la médiane ainsi que les valeurs maximales et minimales.

TABLEAU V : Profil glycémique, lipidique et clinique des patients lors de la première

consultation

Observation Moyenne (Ecart-type) Min - Max

Hémoglobine glyquée 155 8 (1.4) 5.4 - 12.6

Glycémie à jeun 155 1.7 (0.60) 1 - 3.7

Cholestérol total 144* 2 (0.47) 1.2 - 3.7

Poids 155 74 (12.11) 47 - 117

IMC 155 28.5 (4.3) 19.3 - 41.4

Tension systolique 155 145 (19.13) 103 - 220

Tension diastolique 155 78 (12.47) 58 - 140

* Le nombre d’observation du cholestérol total indiqué ici correspond au nombre de patients

pour lesquels les données sont disponibles.

42

Lors de la première consultation, on constate que 77.4% des patients ont une

hémoglobine glyquée insuffisante, alors que seulement 22.6% de ces patients ont un

diabète équilibré. Concernant les valeurs de la glycémie à jeun nous retrouvons 84.5%

des patients ont des valeurs glycémiques insuffisantes et seulement 15.5% ont des

valeurs glycémiques suffisantes.

Concernant le contrôle lipidique, 56.8% des patients avaient un taux du cholestérol total

dépassant la valeur limite.

Pour l’IMC, plus de 3 sur 4 sont en surpoids ou obèses, 58.7% des diabétiques avaient

une tension systolique qui correspond à un contrôle insuffisant et 29.7% avaient une

tension diastolique dépassant les valeurs limites.

TABLEAU VI : Nombre et proportion de patients avec un contrôle glycémique,

lipidique et clinique insuffisant lors de la première consultation.

Observation Pourcentage

Taux d’HbA1c 120 77.4%

Glycémie à jeun 131 84.5%

Cholestérol total 67 43.2%

IMC 121 78.1%

Tension systolique 91 58.7%

Tension diastolique 46 29.7%

43

2. Facteurs de risques cardiovasculaires :

Plus de trois quart de la population étudiée a au moins un FDR 77%. 36% de ces

patients diabétiques ont un FDR, 29.7% ont deux FDR, 11.6% ont trois FDR et

seulement 22.6% n’ont aucun FDR.

Le TABLEAU VII illustre que plus que la moitié souffre d’HTA, un tiers a une

dyslipidémie, plus de trois quart ont un surpoids (dont 37.4% sont obèses) et concernant

le tabac 1% des hommes sont tabagiques et aucun cas chez le sexe féminin.

TABLEAU VII : Répartition des FDR cardio-vasculaires

Observation Pourcentage

Hypertension artérielle 86 55.5%

Dyslipidémie 54 34.8%

Surpoids 121 78.1%

Obésité 58 37.4%

Tabac 4 2.6%

44

3. Les complications :

Plus de un tiers des patients dans l’échantillon ont au moins une complication

secondaire au diabète 38.7%, alors que 61.3% de ces patients n’ont aucune

complication.

Sur le TABLEAU VIII, on remarque bien que la distribution de ces complications est en

faveur de la rétinopathie diabétique 18.7%, suivie des neuropathies dont souffrent

14.2% des patients et en troisième position on retrouve les cardiopathies avec une

fréquence de 11%. La néphropathie et les artériopathies ne représentent que de faibles

pourcentages et qui sont respectivement 3.9% et 2.6% et, finalement, la moitié de la

population masculine présentent une impuissance sexuelle.

45

TABLEAU VIII : Répartition des différentes complications

Observations Pourcentage

Rétinopathie 29 18.7%

Neuropathie 22 14.2%

Cardiopathie 17 11%

Néphropathie 6 3.9%

Artériopathie 4 2.6%

Impuissance sexuelle 20 5%

4. Type de traitement :

Dans notre échantillon ou peut catégoriser les patients diabétiques en quatre groupe, un

groupe qui est sous mesures hygiéno-diététiques (MHD) et ils ne prennent aucun

traitement médicamenteux (5.2%). Un deuxième groupe de diabétiques qui sont sous

antidiabétiques oraux ADO (61.9%), le troisième groupe qui est sous insulinothérapie

(18%) et enfin le quatrième groupe qui prend à la fois et les ADO et l’insuline (21.3%).

TABLEAU IX : Répartition de la population selon le type de mesures thérapeutiques en

cours.

Observations Pourcentage

MHD 8 5.2%

ADO 96 61.9%

Insuline seule 18 11.6%

ADO + Insuline 33 21.3%

46

C. Efficacité et impact du programme d’éducation thérapeutique :

1. L’impact sur le profil glycémique :

Suite à l’instauration d’un programme d’ET en faveur de nos patients diabétiques type 2

qui a duré trois mois, on peut constater qu’il y a une nette amélioration dans le profil

glycémique de ces patients. Le TBLEAU X montre que la moyenne de l’hémoglobine

glyquée est passée de 8% ± 1.42 à 7.3% ± 1.17, cette différence est statistiquement

significative. De même la moyenne de la glycémie à jeun est passée de 1.79 ± 0.60

avant notre intervention à 1.45 ± 0.49 après l’intervention, cette différence est aussi

significative.

TABLEAU X : Moyenne du taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) et de la glycémie à

jeun (Gàj) avant et après l’intervention de l’ET.

Avant ET

(n=155)

Après ET

(n=155) p-value

Moyenne de l’HbA1c (Ecart type) 8 (1.42) 7.3 (1.17) <0.001

Moyenne de la Gàj (Ecart type) 1.79 (0.60) 1.45 (0.49) <0.001

Lorsqu’on observe la fréquence de l’hémoglobine glyquée considérée satisfaisante

avant et après l’intervention de l’ET, on constate qu’elle a nettement augmenté passant

de 22.6% à 38.7%. Cette différence est statistiquement significative.

TABLEAU XI : La fréquence d’HbA1c satisfaisante avant et après l’ET.

HbA1c satisfaisante Avant ET

(n=155)

Après ET

(n=155) p-value

Observations 35 60 -

% 22.6 38.7 <0.001

47

Si nous voulons observer le changement chez chaque patient diabétique de notre

échantillon, nous allons constater que la grande majorité des patient présentaient un taux

d’HbA1c moins élevé après qu’avant l’ET (76.1%), 16.1% des patient présentaient un

taux plus élevé, et que 7.7% avaient le même taux d’HbA1C. A rappeler que cette

comparaison a été faite après une durée de 3 mois.

De même pour la glycémie à jeun, l’évolution s’est faite d’une manière parallèle à celle

de l’hémoglobine glyquée. Nous constatons que 72.3% des patients présentaient une

glycémie à jeun plus basse après l’ET, 11% gardaient la même valeur et 16.8% avaient

une valeur plus élevée.

2. L’impact sur le profil lipidique :

Concernant le profil lipidique, on ne disposait de bilan lipidique que chez 144 patients

diabétiques de notre échantillon étudié, alors que 11 patients n’ont pas eu l’occasion

pour faire leur bilan. Pour les patients chez qui les valeurs lipidiques étaient connues, on

constate que la moyenne du cholestérol total est passait de 2 ± 0.47 à 1.85 ± 0.32 après

un durée de 3 mois. Cette différence est aussi statistiquement significative.

Tableau XII : Le taux du cholestérol total avant et après l’ET

Avant ET Après ET

p-value (Obs. = 144) (Obs. = 144)

Moyenne du cholestérol total (Ecart type) 2 (0.47) 1.85 (0.32) <0.001

48

3. L’impact sur le profil clinique :

Le tableau XIII montre l’évolution du profil clinque de l’ensemble des patients

diabétique après l’intervention de l’ET, ceci après une durée de trois mois. Nous

constatons, bien que la moyenne de l’IMC ait légèrement diminuée, cette différence est

statistiquement significative. De même pour les moyennes de la tension systolique et

diastolique ont aussi significativement diminués.

Tableau XIII : la moyenne de l’IMC et de la tension artérielle systolique et diastolique

avant et après l’ET

Avant ET

(n=155)

Après ET

(n=155) p-value

Moyenne de l’IMC (Ecart type) 28.5 (4.37) 27.9 (4.31) <0.001

Moyenne de la tension systolique (Ecart type) 145 (19.1) 136 (19.6) <0.001

Moyenne de la tension diastolique (Ecart type) 79 (11.1) 72 (10.42) <0.001

4. L’impact sur l’assiduité et la motivation des patients :

Avant l’intervention de l’ET, on constate que 81.9% des patients ne pratiquaient pas une

activité physique (AP) contre seulement 18.1 % qui faisaient une AP régulière. Après

l’ET, la fréquence des patients ne pratiquant pas une AP s’est abaissé à 31%, en faveur

des patients pratiquant une AP dont la fréquence a nettement augmenté pour atteindre

69%. Cette différence est statistiquement significative.

Pour l’application des mesures hygiéno-diététiques (MHD), on constate que seulement

21.3% des patient diabétiques appliquaient ces mesures avant, contre 85.2% après l’ET.

On remarque bien que cette fréquence a augmentée d’une manière très significative.

Elle est aussi statistiquement significative.

49

Tableau XIV : Pourcentage des diabétiques qui pratiquaient une activité physique (AP)

et les mesures diététiques (MHD) avant et après l’ET.

Avant ET

(n=155)

Après ET

(n=155) p-value

AP

Observations 28 107 -

% 18.1 69 <0.001

MHD

Observations 33 132 -

% 21.3 85.2 <0.001

D. L’analyse secondaire :

Au cours de cette étape nous avons procédé, à étudier la stratification des effets de notre

intervention sur l’amélioration de l’équilibre glycémique : HbA1c (variable

dépendante), en fonction des variables indépendantes explicatives. Ces dernières sont

d’une part des facteurs sociodémographiques tel que le genre, l’âge, le statut marital, le

niveau-socioéconomique, le niveau culturel, la durée d’évolution du diabète, le type de

couverture médicale, la situation professionnelle et d’autre part le degré de motivation à

adhérer à ses soins ainsi que le degré d’application d’un mode de vie sain ( AP et

MHD). Dans cette analyse, nous avons écarté les patients chez qui le taux d’HbA1c est

resté fixe entre avant et après l’administration de notre démarche interventionnelle et

qui sont au nombre de 12 patients.

Les 143 patients diabétiques chez qui a porté cette analyse, nous avons pu montrer

l’existence d’une association statistiquement significative entre d’une part

l’amélioration de l’équilibre glycémique et d’autre part le degré de motivation,

l’application d’AP et l’application des MHD, puisque le p-value est inférieur à 0.001.

Pour les autres facteurs sociodémographiques, le test d’analyse n’a pas montré

d’association significative.

50

Tableau XV : Etude de l’équilibre glycémique en fonction des facteurs sociodémographiques,

la motivation et du degré d’application d’un mode de vie sain (AP et MHD).

AMELIRATION DE L'EQUILIBRE GLYCEMIQUE (N = 143)

n (%) Odds Ratio IC 95% Valeur-P

Sexe (M/F) 1,17 0,43 - 3,21 0,74

Masculin (n = 38) 32 (27,1%)

Féminin (n = 105) 87(73,1%)

Classe durée 1,23 0,79 - 1,92 0,34

<5 ans (n = 56) 45 (37,8%)

[5-10[(n = 38) 32 (26,9%)

[10-20[(n = 34) 29 (24,4%)

≥20 (n = 15) 13 (10,9%)

Classe d’âge 1,37 0,26 - 7,06 0,7

< 20 ans (n =0) 0

[20-45] (n = 9) 7 (5,9%)

≥ 45 ans (n = 134) 111 (94,1%)

Niveau socio-économique 0,93 0,38 - 2,26 0,88

Bas (n = 59) 49 (41,2%)

Moyen (n = 84) 70 (58,8%)

Niveau culturel 1,06 0,44 - 2,55 0,88

Analphabète (n = 61) 50 (42%)

Scolarisé* (n = 82) 69 (58%)

Type de Couverture Médicale (CM) 1,75 0,67 - 4,52 0,24

Avec CM (n = 110) 93 (78,8%)

Sans CM (n = 33) 25 (21,2%)

Statut marital 0,54 0,19 - 1,57 0,26

Marié (n = 101) 81 (68,6%)

Non marié** (n = 42) 37 (31,4%)

Situation professionnelle 0,99 0,4 - 2,54 0,98

Avec revenu : en activité, retraité. (n = 46) 38 (32,2%)

Sans revenu : chômage. (n = 97) 80 (67,8%)

Motivation 7,16 2,78 - 18,40 < 0,001

OUI (n = 117) 99 (83,2%)

NON (n = 26) 20 (16,8%)

Nombre de séance bénéficié en ET 1,17 0,46 - 2,94 0,73

Une seule séance (n = 93) 76 (64,4%)

> à une séance (n = 50) 42 (35,6%)

Appliquer l'AP 7,16 2,78 - 18,40 < 0,001

OUI (n = 117) 99 (83,2%)

NON (n = 26) 20 (16,8%)

Appliquer les MHD 0,32 0,17 - 0,60 0,0004

OUI (n = 66) 66 (55,5%)

Pas régulièrement (n = 40) 40 (33,6%)

Pas du tout (n = 13) 13 (10,9%)

* : Primaire, collège, lycée, DU ; ** : Divorcé, veuf, célibataire ; *** : En activité, retraité.

51

DISCUSSION

Notre étude a été entamée, dans l’intérêt de démontrer l’efficacité de l’éducation

thérapeutique, comme un volet primordial dans la prise en charge des patients

diabétiques. Cependant ce travail n’a pas été épargné de quelques insuffisances dont on

peut citer l’absence d’un groupe de comparaison et la non évaluation de tous les patients

diabétiques, inclus dans l’étude, après l’intervention thérapeutique dont la principale

cause était le facteur " temps très limité". Néanmoins l’étude a des points forts qui

résident dans l’homogénéité de l’échantillon d’étude ne comprenant que des

diabétiques type 2 ainsi que le déroulement de l’étude dans un seule site de tel sorte que

tout le groupe a bénéficié de la même intervention et dans les mêmes conditions.

Ainsi, les résultats de cette étude basée sur l’instauration du programme d’ET dans le

CSU HF, a démontré que cette démarche était bénéfique pour l’équilibre glycémique

des diabétiques, marqué par l’amélioration de la moyenne de l’hémoglobine glyquée qui

est passée de 8% ± 1.42 à 7.3% ± 1.17 après une durée de trois mois. La proportion des

patients diabétiques ayant une hémoglobine satisfaisante < à 7%, est passée de 22.6%

avant le programme d’ET à 38.7% après, ceci concorde avec les résultats de plusieurs

études sur le sujet.

LEMOZY-CADROY [59], a montré dans une étude d’évaluation prospective d’un

programme d’ET, après une durée d’un an, une amélioration du taux de l’hémoglobine

glyquée qui est passé de 8.6% ±1.5 à 7.7% ± 0.9.

NORRIS et al. [60] ont montré que l’éducation à l’autogestion du diabète type 2 a

permis une baisse de l’hémoglobine glyquée après trois mois de suivi.

En Tunisie, JENHANI [45] suite à une étude basée sur l’ET, réalisée chez des patients

qui ont été suivis en ambulatoire par des omnipraticiens de la santé publique selon des

rendez-vous préalablement fixés, a montré une nette baisse dans la moyenne de

l’HbA1c qui est passée de 8.8% ± 1.23 à 7.6% ± 1.43.

HORNSTEN a mené deux études randomisées [61,62], une à un an et une autre à cinq

ans. Il a pu démontrer à l’issue de ces deux études l’efficacité de l’ET.

Récemment, AMENDEZO [47] a montré, dans une étude randomisée basée sur des

programmes d’éducation concernant le mode de vie et les contrôles glycémiques chez

les patients diabétiques, une amélioration de l’équilibre glycémiques dans les deux

52

groupes d’intervention et de contrôle, mais avec une différence statistiquement

significative en faveur du groupe d’intervention.

Plusieurs autres études ont montré l’efficacité de l’ET en tant que technique

d’optimalisation de la qualité de la prise en charge des diabétiques. Et plusieurs autres

études aussi ont pu démontrer l’efficacité et l’efficience de l’éducation en groupe en

comparaison avec l’éducation individuelle sur l’équilibre glycémique et pour le contrôle

des FDR cardio-vasculaires. [63,64]

Dans notre intervention nous avons pu employer cette approche d’ET en groupe, en

impliquant tous les patients diabétiques. Cela n’était pas possible qu’à travers une

écoute active et empathie, afin de pouvoir aider ces patients à faire face aux différents

aspects de leur problèmes de santé, leurs peurs, leurs croyances, leurs représentations.

Dans l’ACP, il est tout aussi possible de s’occuper du vécu de la maladie que de la

maladie elle-même et par la suite il est possible d’améliorer la satisfaction du patient et

son niveau d’observance. Nous avons pu mener au cours de la réalisation de notre étude

et précisément lors de la deuxième rencontre, une petite évaluation sur la satisfaction de

nos patients diabétiques. Tous ces patients recrutés ont pu manifester leur enthousiasme

vis-à-vis de cette intervention à 100%.

L’importance de l’amélioration de l’équilibre glycémique est hautement significative au

long cours. Des études ont démontrés que chaque réduction de 1% dans le taux

d’hémoglobine sur 10 ans est associée à une réduction du risque de décès par le diabète

de 21%, une diminution de 14% du risque d’infarctus du myocarde et enfin une

diminution de 37% de risque de complications micro-vasculaires. [65,66]

Dans l’analyse secondaire des données de cette étude, nous avons pu démontrer

l’existence d’une association statistiquement significative entre d’une part

l’amélioration de l’équilibre glycémique et d’autre part : la motivation à adhérer aux

soins, l’application de l’activité physique et le degré d’application des MHD. Cette

association concorde avec les données de la littérature. [68-70]

La particularité de notre étude est qu’elle a été basée d’une part, sur une éducation en

groupe, de proximité, en ambulatoire et intégrée dans le programme de la prise en

charge du diabète. D’autre part les intervenants sont les médecins du centre et aussi une

diététicienne très qualifiée en éducation thérapeutique. Elle a joué un rôle très important

au sein des programmes d’enseignement à l’autocontrôle, que ce soit en consultation

53

individuelle ou en groupe. Elle a aussi assuré une prise en charge individualisée en

donnant des conseils nutritionnels tenant compte des croyances personnelles et

culturelles, des préférences, du mode de vie, de la volonté et de sa capacité au

changement.

Coppell KJ et al. ont prouvé dans une étude randomisée, l’efficacité de l’implication des

diététiciens dans le suivi du patient diabétique en améliorant de nombreux résultats dans

le cas de diabète de type 2. L'éducation et le soin de groupe, apportés par des

diététiciens formés sont associés à des résultats d’HbA1c (7.6 % contre 8.4 %, p < 0.05)

significativement plus bas, une résistance à l’insuline diminuée (Homéostasie Modèle

indice d’évaluation 6. 9 contre 9.2, p < 0.05) et une meilleure qualité de la vie (65

contre 78.4, p < 0.001), que ceux obtenus par une équipe médicalement et

pédagogiquement qualifiée.[67]

Selon cette étude, il existe une association entre l’amélioration de l’équilibre

glycémique et la motivation. En effet l’ET propose des moyens psychopédagogiques

«propres à motiver le patient» pour que celui-ci se prenne en charge et modifie son

comportement sur le long terme. Plutôt que de parler de motivation, il serait préférable

de parler de «désir de changement». L’engagement du patient va être d'autant plus

grand qu’il trouve le savoir à apprendre «utile» pour sa maladie, son traitement ou sa

qualité de vie. Le patient va changer de comportement s'il est touché sur le plan affectif.

En d'autres termes s'il se sent concerné, s'il y trouve un plaisir, un sens, et s'il a

confiance en ses soignants. [68]

D’autre part, au cours de cette analyse secondaire nous avons pu prouver l’existante

d’une association entre l’équilibre glycémique et un mode de vie sain incluant l’AP et la

nutrition. Au cours de notre intervention éducative, nous avons mené un rôle de

coaching pour promouvoir la santé et un mode de vie sain dans le but de soutenir ces

patients diabétiques tout en les responsabilisant à faire des choix alimentaires sains,

mener un style de vie actif et atteindre leurs objectifs personnels et médicaux à court et

long terme.

BOULE et al. [69], ont démontré dans une étude randomisé sur deux groupes témoin et

d’intervention de patients diabétiques type 2, l’effet de l’activité physique, pour une

durée de 8 semaines, sur l’amélioration du diabète. Le résultat de son méta-analyse était

significatif avec une moyenne d’HbA1c de 7.65% contre 8.31% en faveur du groupe

54

d’intervention. Boris Hansel [70], dans une étude très récente, a démontré que le e-

coaching nutritionnel, comparé à la prise en charge habituelle est plus efficace sur un

score diététique reflétant la qualité de l’alimentation sur l’HbA1c.

55

RECOMMANDATIONS

Considérant l’absence de la généralisation, des mesures d’implantation des activités

d’ET au niveau de tous les centres de santé nous recommandons l’initiation de ces

mesures dans les meilleurs délais permettant :

La mise en place d’un programme d’ET au niveau de tous les ESSP.

La publication des guides référentiels thématiques avec les outils

nécessaires «cartes de conversation sur le diabète».

La formation des professionnels de santé et des personnes relais sur le sujet.

Développer des pôles d’expertise en éducation thérapeutique selon les mesures

suivantes :

Communiquer autour de l’éducation thérapeutique avec les patients et les

professionnels de santé.

Faire connaître l’efficacité des interventions, développer la qualité des outils

et des méthodes disponibles.

Identifier et mobiliser les acteurs d’éducation.

Développer et favoriser la participation des associations de patients

diabétiques au processus d’ET par la formation de patients volontaires.

Développer des programmes structurés avec des objectifs spécifiques entre les

professionnels de santé, les patients diabétiques et leurs familles ainsi que

l’association des patients diabétiques.

Renforcer d’avantage la formation des médecins en matières d’ET en

introduisant et en sensibilisant très tôt les étudiants à la PEC des pathologies

chroniques notamment le diabète en incluant le thème ¨d’éducation

thérapeutique¨ dans la Pratique Médicale.

Veiller à l’évaluation de ce programme à moyen et à long terme pour mettre en

évidence son impact spécifiquement sur la santé des patients et généralement sur le

système de la santé.

Assurer l’institutionnalisation et de façon formelle de ce programme d'ET au niveau

de tous les ESSP.

Instaurer un programme de formation continue, en faveur des médecins généralistes

des ESSP en matière de prise en charge du diabète, selon les recommandations de

bonne pratique médicale (RBPM).

56

Organisation de l’offre de soin par l’institutionnalisation d’une seule filière des

soins «HTA-Diabète», vue que 65.5% des diabétiques sont hypertendus et que

13.9% des hypertendus sont diabétiques.

Informatiser le système d'information au niveau des ESSP.

Doter les ESSP en mini-analyseur biochimique pour assurer le suivi des patients

diabétiques et leur adhésion aux soins.

Veiller au respect du délai d'approvisionnement des ESSP, en médicaments

antidiabétiques.

Lutter contre la faible prévalence des diabétiques suivis au niveau des ESSP, par

l’organisation des campagnes de communication sociales en visant à faire

sensibiliser la population générale à la problématique du diabète en utilisant de

larges canaux médiatiques.

Améliorer la coordination entre les deux réseaux par des mécanismes de

communication efficaces (référence-contre-référence).

Considérant les déterminants socio-économiques et culturels (analphabétisme, la

pauvreté, la couverture médicale…) qui peuvent représentés une barrière pour

accomplir l’amélioration de la prise en charge des patients diabétiques, nous

recommandons qu’il est opportun au Système de Santé Marocain de vaincre certains

défis en matière de financement : la dépense globale de santé est faible, soit

uniquement 5% du PIB (ce qui reste inférieur à celle des pays au développement

économique similaire à notre pays).

57

CONCLUSION

La prise en charge optimale des patients diabétiques requiert des compétences multiples.

Autre que leur savoir médical et leur savoir-faire clinique, les professionnels de santé

doivent faire appel à leur compétences multiples et particulièrement en matière de

communication, d’éducation et d’aide psychologique tout en incluant une connaissance

des patients et de leur familles, dans le contexte de leur collectivité. Le médecin

généraliste doit comprendre l’expérience de la maladie telle qu’elle est vécue par le

patient. L’éducation thérapeutique des patients diabétiques est une opportunité pour le

professionnel de santé pour faire émerger toutes ces capacités avec expertise.

De nombreux pays ont adopté la démarche d’éducation thérapeutique dans la prise en

charge des maladies chroniques, car la mise en œuvre de tels programmes est non

seulement bénéfique pour l’amélioration de la qualité de vie des patients mais aussi

permet de réduire les coûts de leur prise en charge pour le secteur de santé et les

services sociaux. Pour le système de santé [7], cette démarche permet de réduire les

dysfonctionnements, la surconsommation des soins et le recours à l’hospitalisation. Le

bénéfice est certainement une maitrise des couts mais aussi une contribution importante

pour contenir la croissance des dépenses de santé.

Devant les résultats favorables de notre étude, nous invitons le ministère de la santé à

accorder plus d’intérêt aux activités éducatives et promotionnelles dans les ESSP.

D’autres intervenants, à savoir les professionnels de santé et leurs instances, les patients,

leurs proches et leurs associations, ainsi que les caisses d’assurances maladie doivent

conjuguer leurs efforts dans le but de l’institutionnalisation de ce programme et sa

pérennisation.

Au cours de notre recherche, nous avons ressentis l’engagement des responsables de la

délégation de la santé à la préfecture de Kenitra ainsi que le soutien et

l’accompagnement de l’ensemble des professionnels médicaux qui ont participé pour

accomplir ce travail d’équipe. Ceci donne une impression encourageante pour la réussite

de tels projets dans l’avenir.

Le progrès relatif à cette intervention doit être accompagné d’un monitoring à moyen et

à long terme pour tester son impact particulièrement sur la qualité de vie des patients

diabétiques et généralement sur le système de santé. Chose qui invite éventuellement à

d’autres études évaluatives dans l’avenir.

58

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63

ANNEXES

Annexe n° 1 : Questionnaire des patients diabétiques :

A. Questionnaire initial des patients diabétiques :

1. NOM ET PRENOM :….

2. Code :

3. Sexe : Masculin : 1 Féminin : 2

4. Age : ≤20 : 1 entre 20 et 45 ans : 2 Plus de 45 : 3

5. Taille :….

6. Statut marital :

Célibataire : 1 marié(e) :2 Divorcé (e) :3 Veuf (ve) :4

7. Situation professionnelle :

En activité : 1 Retraité(e) : 2 Au chômage : 3 Sans activité : 4

8. Couverture médicale : Oui : 1 Non : 2

9. Type de couverture médicale :

CNOPS : CNSS : RAMED : FAR :

10. Niveau culturel :

Illettré : 1 Primaire : 2 collèges : 3 lycée : 4 Diplôme universitaire : 5

11. Hypertension artérielle : Oui : 1 Non : 2

12. Dyslipidémie : Oui : 1 Non : 2

13. Tabac : Oui : 1 Non : 2

14. Alcool : Oui : 1 Non : 2

Facteur de risque

IDENTIFICATION

64

15. Type de diabète :

Diabète type 1 : 1 Diabète type 2 : 2 Diabète gestationnel : 3

16. Depuis quand vous êtes diabétique :

≤ 5ans : 1 ]5-10ANS] : 2 ]10-20 ans] : 3 plus de 20 ans : 4

17. Au cours de quelles circonstances a-t-on découvert votre diabète :

Parce que vous aviez tout le temps soif, et / ou tout le temps envie d’uriner et /

ou maigrir : 1

Parce que vous avez un malaise ou un coma : 2

Parce que vous avez un problème au niveau du cœur, des artères, des reins, des

nerfs ou des yeux : 3.

Au cours ou après une grossesse : 4

Si c’est au cours d’une grossesse votre diabète a-t-il persisté après ?

Oui : a Non : b Ne sait pas : c

Sur une analyse de sang ou d’urine effectuée suite à une autre symptomatologie

évocatrice : 5

En médecine du travail : 6

18. Avez-vous un lecteur de glycémie ?

Oui : 1 Non : 2

19. Réalisez-vous vous-même les contrôles de votre glycémie ?

Oui : 1 Non : 2

20. Information sur les complications majeures :

a. Avez-vous des problèmes des yeux à cause de votre diabète ?

Oui Non

b. Avez-vous déjà reçu un traitement par le laser pour les yeux ?

Oui Non

c. Avez-vous fait un infarctus du myocarde, une crise cardiaque, de l’angor ou de

l’angine de poitrine ?

Oui Non

d. Avez-vous eu une intervention sur les artères du cœur (pontage coronarien ou

angioplastie coronaire, ou encore dilatation coronaire) ?

Oui Non

e. Avez-vous une néphropathie ? Oui Non

f. Etes-vous actuellement en dialyse ou avez-vous eu une greffe de rein ?

Oui Non

g. Avez-vous eu une plaie du pied ayant duré plus d’un mois ?

Oui Non

h. Problèmes de santé lies à votre diabète notamment des troubles neurologiques :

Oui Non

i. Avez-vous fait une (des) hypoglycémie(s) sévère(s), c’est- à- dire au cours de

laquelle vous avez eu besoin de l’aide d’une autre personne pour vous

« resucrer »au cours des 12 derniers mois ?

Oui : Non :

j. Depuis le début de votre diabète, avez-vous consulté pour des troubles sexuels

(Impuissance sexuelle) ? Oui : Non :

Information sur le diabète

65

21. Quel type de traitement suivez-vous ? ADO : 1 Insuline : 2 MHD : 3

22. Vous arrive-t-il d’oublier de prendre vos médicaments ? OUI : Non :

23. Vous arrive-t-il d'être en panne d'un ou de plusieurs médicament ?

Oui Non

24. Vous arrive-t-il de prendre vos médicaments avec retard par rapport à l'heure

habituelle ? Oui Non

25. Connaissez-vous des plantes traditionnelles pour traiter votre diabète ?

Oui Non

26. Si oui vous les utiliser comme traitement ? Oui Non :

Précisez ce traitement….

27. Pensez-vous que ces plantes médicinales sont plus efficaces que le traitement

pharmaceutique : Oui Non

28. Pour votre traitement pharmaceutique, quel est son niveau de facilité/difficulté

pour son suivi :

Très facile : 1 plutôt facile : 2 difficile : 3

29. Si vous avez un traitement par insuline, quel est le nombre d’injections que vous

devez réaliser ?

Une injection/jour : 1

Deux injections/jour : 2

Plus de deux injections/ jour : 3

Je n’ai pas de traitement par insuline : 4

30. Au cours des 12 derniers mois, avez-vous consulté un(e) diététicien(ne) ?

Oui Non

31. Vous a-t-on déjà donné par écrit un régime alimentaire ou des conseils pour votre

alimentation à cause de votre diabète ? Oui Non

32. Appliquez- vous les conseils expliquées sur l’écrit qu’on vous a communiqué ?

Oui Non

Information sur le traitement

Information sur la diététique

66

33. Pratiquez-vous une activité physique ? Oui Non

34. Si oui à quelle fréquence pratiquez-vous cette activité : Tous les jours : 1

Quelques fois /semaine : 2

Quelques fois/mois : 3

De temps en temps : 4

35. Avez – vous déjà bénéficié de séances d’ET en groupe avec votre médecin ou avec

la diététicienne ?

Oui Non

2.14

2.15

2.16

36. Dans l'ensemble, pensez-vous que votre santé est :

Excellente : 1 Bonne : 2 Mauvaise : 3

37. Au cours de ces 4 dernières semaines, y a-t-il eu des moments où votre état de

santé, physique ou émotionnel, vous a gêné(e) dans votre vie sociale et vos relations

avec les autres, votre famille, vos amis, vos connaissances ?

En permanence : 1 Souvent : 2 Quelquefois : 3 Rarement : 4 Jamais : 5

38. Dans le cadre de votre diabète, vous vous sentez soutenu et écouté beaucoup plus

par :

Votre médecin traitant : 1

Votre médecin endocrinologue : 2

Votre diététicien : 3

Une association de patients diabétiques : 4

Votre famille et entourage : 5 :

39. Quelles sont les difficultés rencontrées par rapport aux éléments ci-dessous dans la

pec de votre diabète ?

Comprendre le diabète : 1

Modifier le comportement alimentaire ; 2

Prendre l’insuline ou les ADO : 3

Gérer des situations imprévues (ex de malaise) : 4

Pratiquer une activité physique : 5

Accepter le diabète en tant que maladie : 6

Visiter régulièrement le médecin : 7

Conserver la motivation pour adapter le mode de vie au diabète : 8

Gérer seule les activités quotidiennes : 9

Information sur l’activité physique

Bien être

Soutien et information

Information sur l’ETP

67

40. Estimez-vous que votre diabète est :

Bien équilibré : 1 Moyennement équilibré : 2 Mal équilibré : 3

41. Examen clinique initial :

Poids :

Tour de taille :

IMC = P/T² :

Tension artérielle :

Examen des pieds (Monofilament) :

42. Profil glycémique initial

Hémoglobine glyquée (HBA1c) :

Glycémie à jeun :

43. Profil lipidique initial :

Cholestérol-Total :

HDL :

LDL :

B. Questionnaire final des patients diabétiques :

1. Poids :

2. Tour de taille :

3. IMC = P/T² :

4. Tension artérielle :

5. Examen des pieds (Monofilament) :

Estimation du contrôle de diabète

Profil clinique :

Données initiales de l’examen clinique et bilan biologique

68

6. Hémoglobine glyquée (HBA1c) :

7. Glycémie à jeun :

8. Cholestérol-Total :

9. HDL :

10. LDL :

11. Activité physique : Oui : Non :

12. Si oui à quelle fréquence :

Tous les jours : 1

Quelques fois /semaine : 2

Pas du tout : 3

13. Respectez-vous votre diététique alimentaire :

Oui : 1

Pas régulièrement : 2

Pas du tout : 3

Au cours de ces trois derniers mois, pensez-vous qu’il y a amélioration de votre état psychique :

Pas d’amélioration : 0

Il y a amélioration : 1

14. Recherche d’une éventuelle nouvelle complication

15. Nombre de séance d’ET auxquelles vous avez participez ? ..........

Profil Glycémique

Profil lipidique

Changement de mode de vie

Complications

Education thérapeutique :

Etat psychique et émotionnel

69

16. Votre avis sur l’intervention éducative dont vous avez bénéficiez ainsi que sur

les thèmes abordés :

Pas du tout satisfait : 0

Satisfait : 1

Degré de satisfaction des patients :

70

Annexe n° 2 : Guide d’observation

Objectif : Analyser les conditions de déroulement de la consultation du

diabète.

1- Existence d’un calendrier propre à la consultation des diabétiques :

Journées.

Horaires.

Durée.

2- Existence ou non d’un circuit pour les diabétiques :

Passe par la file d’attente.

Suit un circuit particulier.

3- L’accueil des diabétiques :

Orientation.

Respect de l’intimité.

4-Attente du patient :

Expliquer.

Lieu et conditions.

Temps d’attente.

5-Examen du patient diabétique :

Examen clinique : Examen général, des pieds, de la peau, des muqueuses, des

pouls périphériques, avec recherche des complications.

Examen para clinique : Recherche d’une albuminurie, et d’une acétonurie.

Examen para clinique périodique : Dosage de glycémie, hémoglobine glyquée,

micro albuminurie, fond d’œil, ….

6-Traitement du malade :

Explication de la décision.

Négociation de l’ordonnance : traitement, posologie, durée.

Registre du rendez-vous.

Temps de contact.

Référence et contre référence.

7-Existance d’auto surveillance glycémique :

glycémie capillaire

tension artérielle ou autre.

8-Existence ou non de diagnostic éducatif au niveau de la consultation.

9-Existence ou non d’objectifs éducatifs au niveau de la consultation.

10-Existence ou non d’outils et de supports éducatifs utilisés au niveau de la salle de

consultation.

Type de matériel.

Thèmes traités : mode de vie sain, activités physiques, diététique, etc…

71

11-Existance ou non de séances d’ETP individuelles ou de groupe (thèmes, fréquence,

durée, salle adaptée ….)

12- Temps de contact avec le patient diabétique. :

Écoute active.

Communication.

Conseils.

Explications.

13- Existence ou non de méthodes d’évaluation des acquisitions des connaissances des

diabétiques.

14-Système d’information :

Registre des diabétiques

Dossier de malade

Supports d’information

72

Annexe °3 : Guide d’entretien avec les professionnels de santé

1- Quelles sont vos connaissances concernant la maladie diabétique ? :

Signes cliniques – diagnostic

Complications

Traitements

Suivi

2- Avez-vous reçus une formation en diabétologie et en éducation des diabétiques ?

3- Quelle est l’utilité de l’éducation thérapeutique des patients dans l’amélioration de la

prise en charge des diabétiques ?

4- Existe-t-elle ou non une organisation et un environnement spécifiques pour réaliser

L’éducation des diabétiques ?

5- Existe-t-il ou non des objectifs éducatifs défini pour les patients ?

6- Existent-ils des méthodes pédagogiques spécifiques à la pratique de l’action

éducative. ?

Lesquels ?

Qu’ils sont les supports utilisés ?

7- Existe-t-il du matériel éducatif pour la mise à jour des connaissances médicales sur le

diabète ?

8-Quel est le temps que vous consacrez aux patients diabétiques en termes d’éducation ?

9-Est-ce que vous préconisez des séances éducatives de groupes ?

10-Quels sont les facteurs qui influencent l’éducation thérapeutique ?

11-Quels sont les difficultés rencontrées lors des consultations des diabétiques ?

12-Existe-t-elle ou non une évaluation des acquisitions des malades en termes

d’éducation ?

13-Quelles sont vos suggestions pour améliorer la prise en charge des diabétiques ?

73

Annexe n°4 : Focus groupe

Objectif : Connaître le niveau de connaissance des malades diabétiques en

matière d’auto gestion et d’éducation, leurs attentes et leurs besoins.

Item 1 : connaissances sur le diabète 1-Comment ont été la découverte et l’historique de la maladie ? :

Début de la maladie

Les premiers signes révélateurs.

Le dépistage de la maladie.

2- Quelles sont vos connaissances sur votre maladie ?

Signes cliniques, signes de l’hypoglycémie, signe de hyperglycémie.

Traitements poursuivis (antidiabétiques oraux, insuline et / ou antihypertenseurs

: posologie etc.)

Complications (œil, rein, cœur, etc...).

Soins du pied diabétique (examen, état des phanères, lésions des pieds)

3- Comment se fait l’auto surveillance glycémique ? :

Pratique de la glycémie capillaire et de la glycémie de laboratoire

Objectifs glycémiques

Pratique de la prise de la tension artérielle.

Objectifs tensionnels

Tenue de carnet de surveillance.

4- Quelles sont vos connaissances sur le régime diététique et quels sont les conseils qui

vous sont donnés par les prestataires de soins ?

5- Existe-il ou non des objectifs éducatifs qui sont développés avec le médecin traitant

lors de vos consultations de suivi ?

6- Quelles sont les méthodes éducatives, les outils pédagogiques et les supports

éducatifs utilisés ?

7- Vous avez bénéficié de séances éducatives en groupes ou individuel auparavant ?

8- Quelles sont les notions que vous avez acquises sur l’hygiène de vie, l’activité

physique et l’auto gestion de votre maladie ?

9-Quels sont les changements produits dans votre vie sur le plan personnel, sociale et

professionnelle ?

10- En tant que patients diabétiques adhérez-vous ou non à une association de

diabétiques ?

11-Quelles sont vos attentes, vos besoins et les difficultés rencontrées dans l’auto -

gestion de votre maladie ?

12-Quelles sont vos suggestions en matière d’éducation pour améliorer votre état de

santé ?

74

Item2 : organisation de la PEC : 1- Journée spécialisée

2- Carnet du diabétique.

3- Conditions d’accueil

4- Délai d’attente, informations

5- Relation équipe soignante : médecin /patient : respect, empathie.

6- Disponibilité des médicaments.

7- Périodicité des consultations.

8- Fréquence de recours au système de soins.

Item3 : attentes /besoins : 1-Besoins et attentes des ESSP et du système de santé en générale : (gratuité, empathie,

bon accueil, temps de l’écoute, examen complet….)

2-Facteurs motivant l’utilisation des ESSP

3-Facteurs empêchant l’utilisation des ESSP (barrières organisationnelles, barrières

financières, barrières géographique, ….).

75

Annexe °5 : Diagnostics organisationnel de la prise en charge du

diabète à la préfecture de Kenitra

Niveau Structure sanitaire Activités

Pri

ma

ire

S

eco

nd

air

e

Te

rtia

ire

-ESSP.

-Equipe mobile

-Cabinet médical

privé

(Généraliste).

-Unité provinciale.

-Structures

consultations

spécialisées.

-Cabinets

spécialisés privés

-Hôpital local.

-CHP.

-Clinique privée

-CHR

-CHU

-Promotion du mode de vie sain.

-Dépistage sujet à haut risque.

-Traitement initial et suivi.

-Education thérapeutique et counseling.

-Référence des complications ou des cas

nécessitant un avis spécialisé.

-Consultation spécialisée.

-Bilan complémentaire selon cas.

-Dépistage des complications + Contre référence

des complications.

-Hospitalisation.

-Bilan complémentaire des complications.

-PEC des complications ou des cas chirurgicaux.

-Hospitalisation.

-PEC des autres complications.

-PEC des cas néoplasiques confirmés

(chirurgie+ Radio chimio...)

76

Annexe °6 : Tableau résumant le résultat de l’analyse qualitative au

CSU HF : méthode SWOT

Forces

Faiblesses

- Centre accessible.

- Le médecin chef du centre est bien formé sur

la PEC du diabète (selon les RBPM) ainsi

qu’on ET des diabétiques.

- Le circuit du patient diabétique est bien

définit.

- Dossiers des malades bien entretenus et bien

archivés.

- Bonne gestion des ressources humaines.

- Personnel très qualifiés en général.

- Personnel paramédical largement suffisant

en nombre.

- Présence d’unité de diabétologie au centre de

référence provincial.

- Présence d’un hôpital provincial.

- Absence d’unité d’accueil et d’orientation.

- Absence de salle dédiée à l’ET.

- Pénurie en médecin

- Rupture de médicaments (ADO)

- Absence d’un système de RDV efficace.

- Les locaux du centre ne répondent pas aux

normes d’un CSU 1er niveau.

- Plateau technique très pauvre, nécessitant un

renforcement en équipement de base et en

matériel médicotechnique.

- Absence de formation continue dans la PEC

diabète d’une manière suffisante.

- Le deuxième médecin du centre n’a jamais

bénéficié d’une formation dans la PEC du

diabète ni en ET.

- Absence de médecin endocrinologue dans

toute la province.

- RDV très loin pour l’analyse d’HbA1c au

niveau du centre de référence ainsi qu’au

niveau du laboratoire provincial.

- Absence de coordination entre les ESSP et

les autres filières de soin ainsi absence de

contre référence.

77

Opportunités

Menaces

- Population d’un bon niveau

socioéconomique.

- Couverture médicale intéressant plus de 54%

de la population.

- Taux de scolarité très élevé.

- Faible taux d’analphabétisme.

- Faible taux de pauvreté, de vulnérabilité.

- Tissu associatif très développé.

- Absence d’une association pour les

diabétiques en lien avec le centre.

- Augmentation rapide en nombre de la

population générale (Présence de quartiers en

extension).

Curriculum vitae

Identifications personnelles : Mme ATTAR Karima. (ép. ELBOUDALI), mariée mère d’un seule enfant.

Née le : 02/01/1975 à Kenitra.

Adresse : Angle rues Ghandi et Loubnane, Résidence Fatine «C», 1400 Kenitra.

CIN : G304126.

GSM : 0633777306. Email : [email protected].

Situation administrative : Participant à la 1ére promotion de la filière santé de famille santé communautaire du

cycle de spécialisation en santé publique et en management de la santé / années 2015-

2017 à l’Ecole Nationale de Santé Publique (ENSP).

Médecin généraliste grade principal.

Cursus des études et Formations / Diplômes obtenus : Doctorat en médecine à la faculté de médecine et de pharmacie Rabat en 2002.

Expériences professionnelles / Parcours des postes occupés : Médecin chef du centre de santé communal Snada : Préfecture EL Hoceima en 2009.

Médecin chef du centre de santé communal My Abd Elkader : Préfecture Sidi Kacem

en 2010.

Médecin à la CS Had-Kort : Centre de santé urbain 2éme niveau avec unité

d’accouchement et urgence de proximité en 2013.

Travaux et Formations effectués / Séminaires et stages :

Formation sur la prise en charge intégrée de l’enfant malade en Octobre 2009.

Formation en matière du diagnostic précoce du cancer chez l’enfant.

Formation en soins néonataux et d’urgence obstétricale en Décembre 2013.

Formation et expérience en Education Thérapeutique des malades diabétiques.

Participation à des caravanes médicales multidisciplinaires.

Organisation et participation à des équipes mobiles dans les zones difficiles dans la

Préfecture d’El Hoceima.

Connaissances générales / Domaines de compétences : Gestion des ESSP, Planification sanitaire.

Maîtrise de l’outil informatique (Word, Excel, Power point et Epi-info).

Communication interpersonnelle.

Centres d’intérêts / Activités ou loisirs : Lecture, Cuisine, Informatique., Sport.

Autre : Bénévolat :

Campagne de sensibilisation et de dépistage MST-SIDA.

Campagne de sensibilisation et de dépistage du Cancer du sein et du col utérin.

Campagne de sensibilisation des jeunes adolescents aux établissements scolaires

contre l’utilisation de la drogue, le tabac et MST-SIDA.