-2-ED]TO

Mauvaj-se Graine approche de son premieranni-versaire et de sa formure "finie". Effectivement, à

partir du mois prochai-n, MG se tournera vers une politiquemaintes fois pratiquée, à savoi-r consacrer un numéro à unauteur, ou groupe d'auteurs réunis sous un thème rescaractérisant, dif f érent pour chaque pubJ_icati-on. De plus,dans La mesure du possibre, les textes littéraires serontpubliés en bilingue (angrais-français) ce qui nous avait étéconseirlé depuis un moment et à prusieurs reprises par nosl-ecteurs.

Restera à arrêter le format final de larevue que nous vous demanderons de choi_sir. Le n"r2, en juin,sera égarement accompagné d'un recuei] anthologique d, unebonne vingtaine de textes, sérectionnés parmi tous ceuxpubliés depuis l_e n'1 et des plus représentatifs; Morgane ermoi-même sommes à I,oeuvre.--Pour ce n'11, nous nous arrêtons sur re dernier ouvrage paruaux édi-tions Echo optique, A coRps D'AME de Claire MENANTEAU,

qui a réerlement eu un fort impact sur la rédaction. euant àla parore, nous la donnons à un fantôme: un ancien ami devotre humble revuiste dont les débuts rédactionnel_s _ etréactionnaires - se sont évéil-lés de façon clandestine dans1'enceinte d'un lycée privé cathori_que normand, au travers de

La revue "NEhJ LoeuE" - vous noterez .l-' humour! -.sul-fureux souvenirs en queJ-que sorte.

Ivlerci à tous nos amis, tous ceux

lisent et soutiennent, dommage pour res autres! Bons

du Lancashire.

Quelques

qu]. nous

baisers

hlalter RUHLMANN -

/

-:'-

LESAVI S SUR PARUT I ONS

A CORPS D'AME. CLAIRE MENANTEAU.

EDTTToNS ECHO OPTTQUE. 6OFF.

Honnêtement, j'avais été un peu déçu parcertaines des dernières publications de

cet éditeur, en fait associationéditrice de po ési_e, composée de quatref ans de l_a poésie sensible, sensée,

textuel_Ie et contemporaine. Avec A CORPS

D'AME, je retrouve l_'esprit plênier quiIes caractérise.Cfaire MENANTEAU nous emporte avec elledans des escapades entre elfe et ellemême. Ses tapis vol_ants sont les mots etIa façon dont el_Le fes arrangenr, un peu

à la manière d'un bouquet de fLeur.C'est une femme qui explose en une

multitude de passions, de doutes, de

raisons, de certitudes, nous offrant sa

profondeur, et puis ce n' est pas une

surprise d' apprendre que Cl_aire

appartient au monde de la musique.

On sent comme un ma]aise face à 1' autreet face au temps qui emporte tout surson passage et laisse à ses vj_ctimes

des souvenirs à ranger dans un coin de

leur cerveau.

A CORPS D'AME, c'est I , éternel f émini-n

des années i-990, lisez ce recueil- qui

nous aide à mieux comprendre La Femme.

-l

NOTESPLEIN FARD, de Patrick MARCADET; 15FF et,@OUVERTE' dE JYI-I9"-PURRI, PréfACé PU'-è'.LDErt SALEM , 27 F'F.ou 7 FS. EDITIONS pRESS-srÀrvcEs. '-LUcrL bA,-trt"l , 2/ FF'

Ces deux recueils sont deux pe_cell-e de 1' homme, à Iaattendrissant. Je reconnai_s enqualité. Un beau travail éditotvafent d'être lues.

***LIBELLE n"65, mai 1-997 . 7 , rue Juf es Dumien , 75020 pARIS.FRANCE.Toujours svmpathique de recevoir cette revue, au sein delîE:ï:l:

sè iencontre une multitude- -àiauteurs de tous fes

:l**

trrm. L997 . 97 , galerie de\NCE.'zic, dans un numéro tout aussi:tenus pour leur originalité,lue je sal_ue.

**+

) sans doute par Ie fameux)s B0 - si j 'ai bonne mémoireet son poème "En marge". Bref! Terps1"no." et Mauvaise Grainene sont pas sur le même sentier rltterâire, mais à force detolérance mutuerr"_g! réciproque, on devrait s,entendre. Etpuis Marie-Andrée BALBASTRË "=-i-""à^^t"in" si =v*pâiÀïque. . .

AXoLorL n" 12, printemps 1gg7. MTREMONT B, 1oo9 pullySWITZERLAND.certes plus hérvétlque, une revue qui change de texture.c'est un plaisir de-retrouver Jean cËrll, res BURRI mère etfils- Excelrents textes anti-poésie de Danier THûLER quej'invite à me contacter, et dans Mc s'ii fe désire. une bonnerevue de 10 ans et 9 mois; pourvu qu,elle dure!A PARAITRE:-LA PUNTTION de Jur-ien BURRI, aux éditlons caractèresde 1'arbalète 75005 PARIS. FRANCE.

-TRouBADouR N,NCHALANT de !ùarter RUHLMANN aux éditions 'RESS

STANCES, 40, GabTieI FAURE, 33320 EYSINES. FRANCE.

-Le premier recueil anthor-ogique de 1a revue MAUVAïsE GRATNEqui fêtera ses un an Ie mois prochain.

**?t

ES, Marjan, 166, rue de la Burgonce

hommage aufeuiLlet.

l-ivre des

7, rue

Gi Ibert

C-DES DEUX S79OOO NIORT.. FRAI'ICE.

LE COIN DE CALIOPPESUATRE TEXTES DE CLAIRE MENANTEAU

EXTRAITS DE A CORPS D'AME

éd' ECHO OPTTQUE, 1,997.

Hal-te au miroir où se fanent Ies yeux!

Jonquille peau d' automne

Indécence du tainOù se perd f image.

Eteindre la magj-e

Pour ételndre en rêvant

L' opaque transparence.

***

Essence d'homme

Envoûtement subtil_.

Sensibl_e

Je vise I'amour

Sur Ie chemin f]éché

Un cupidon embaume.

Et son parfum

TeI un chanvre de lie.Corps de

UESAT

Tendu

Avant l_'éIan ultime

L'Extrême du Sentir.

6

I1 bûcheronne l-e coeur

avec ses mots acérés, ses paroles_

haches.

Je suis Ia branche

brisée

vermoulue de ses mensonges d'homme.

I1 bûcheronne Ie coeur.

Et il rit sans doute

des sèves sanguines qu'i1 fait couler.. -

7

L'amour a des murmures de souffrance

Aux ombres des mots tue.

D'émotives langueurs

Abrègent mon bonheur.

II faut vaincre 1'Absence

Attendre sous l-e linSeule

La proche rés-urgence

Du ruisseau de ses mains

-B-

l'êclat de ton visage

fardé jusqu'à _l_'outrance

c'est I'absence d'aimersous Ie masque des mots.

L'ABSENCE

L'ombre de tes

m'est un regard

le rouge de tes

un gouffre sans

faux-cifs

fuyant

fèvres

obj et

PATRICK MARCADET

extrait de pLEIN FARD

éd" PRESS-STANCES, 1.997.

-9-

C'est dans les temps morts que je vis le plus.

Vidées de reur ivresse, des bouteilr-es meurent

remplies de messages de détresse.

Quand ra soritude est trop forte, ir sort et frappeà la porte.

Enreglstrer re silence de ra nuit et f'écouterpendant l_e jour.

Las d'être emprisonnés, des boutons se pendent.

un homme plongé dans la pruie reçoit de la part de

cette pruie une poussée éga1e à cell-e de son enviede rentrer chez lui.

MAX LAIRE

a'

-t-0 -

PARBLEU!...

BLEU, le voile de la mariée

afin que sauve soit Ia morale

comme si I'oeuf de la vie fécondé

devait écIore qu'après contrat signé...

BLEU, Ie sourire du gosse perdu

dans son nuage de rêve idéalpuisque sans repère, doit s'identifierà I'image-reflet de I'homme manqué...

BLEU, comme f 'éjaculation continuede mon stylo plume,

en fuyant, sur la f euil_l_e vierqe. . .

BLEU, comme 1e papillon tatoué

à 1'épaule du micheton en recherche

sur 1e quai poisseux entre deux tôl_es. . .

BLEU, comme le baiser que tes lèvresont déposé sur ma joue endormj_e

contre ton cou sur I'épaulette marine...

REGIS GATHIER

-l-1-

LE MAL EST EN MOI

El-l-e dit que le mal est en el_Ie,que I'océan I'a priseet laissée gisantesur Ia terre des Hommes.

EIle dit aussi, je ne vous aime plus.C'est un rêve qu'elle traverse,1'Ombre descend doucementrecouvre sa douleur.

ElIe sent ses chairs s'écartelerSa peau blanche se tamiser de son sang.Une ivresse si douloureusequ'elle craint de s'y abandonner.

ElIe craint aussi de perdre son regarddans tout ce b1eu,ce silence attentif.si aimant.

ElIe se souvient de sa soifDes corps incendiés parses mai-ns de femme,

ses rites obscurs.

Elle hurle, ce n'était pas moi.C'était i1 y a J-ongtemps,j'épuisai ma sol-itude.

EILe voudrait faire halte.ElIe s'imagine lavéede toute sa l-assitude.

-1,2-

EII-e auralt alors Ie vi-saged'une Viergeet les lèvres tremblantescomme au premier baiser.

EII-e serait si bel-Ie,s1 égarée,si vulnérab1e.si...si proche de Sa respiration.

Alors je boirai sans honteIa sueur de son frontJe couverai sa fièvreau creux de mes poèmes.

Et j e di-rai , Ie mal est en moiL'océan m'a prise,les Hommes m'ont l-aissé,gisante,De I'autre côtê du ciel.

ARIANE KVELD JAKS

-IJ-

SAMEDI SO]R

J'ai 1e bluesle bl_ues noir

de I'enferEpinglé au coeur

un sang coule chaudmêfé aux l_armes amères

Réveille-toipetit

J'aj_ pJ-us envieje veux dormir

'ai l-e bluesle blues rouge

de fl-ammebrûlant Ia chair

roussie à volontéEt qui en reveut encore

Réveil.le-toipetit

J'ai plus envieje veux dormir

J'ai l-e bluesIe blues amerde la mort

Ia gorge éreintée1a voix éteinte et lassedes sil-ences de l_a terre

RéveilLe-toipetit

J'ai plus envieJe veux dormir

KAMEL CRACHEDI

-14-

Regarde-moi

Si tu envisages de me revoirAvant que Ie piano noj_r des beaux espoirsMe tombe fichtrement dessus.

Déçu certes quand tu t,éloignes boudeur-

Tarte à l-a crème des sentiments

Lancée dans ]e mill_e de l_'Abandon

Hier, centre du plaisir sans raison.

Alors regarde-moi

Si tu envisages de me revoirAu lieu même où nos ombres de compagnie

Ne sont qu'éphémères puis Adieu, cette fois-rà, décrochées.

DIMITRI KOTZAMANIDIS

/

-15-LA PAROLE A

ZTG_ZAG

CORRESPONDANCESCher enfant,

Ton départ n'a pas suscité en moi re choc psychorogique vouruTon absence forçée a occasionné une sorte de trouble nerveuxà caractère indigeste.Cependant, ces maux ont aujourd'hui disparu dans lesténébreux de 1'oubli.En Normandie, 1a température semble affectionner res"montagnes russes". En effet, cerre-ci - seLon son humeur (replus souvent morose) - voyage de -l- en -2 pour atteindrecomme par miracle les +6"c vers L4 heures 30.Mals Laissons icj- les bassesses du crimat normand pourjubiler sur les hauteurs érotiques de cette fin de semaine.Evoquons le charme discret de Jeannine Bénicourt, r'encéphaleIe plus réduit du canton. Hier soir, vers l-B heures,J-'hystérique s'est introduite dans Ie p-M.U. Iocal. tel unmamouth percutant un paisible troupeau de chèvresséropositives à la recherche d,'un bouche trou protecteur. sonhareine chaude aux senteurs estivares, sa jupe incorore auxfranges bacl-ées, ses bottines breues recouvertes d' une fineperricule d'eau de bidet, ses cheveux courrs aux accidentsfréquents provoquèrent f'hilarité générare au sein d'un barjusqu' ici endormi. Celui-ci composé d'un échantirlon duprolêtariat villageois jurait par ses infrastructures aveccette assembfée de notabres ouvriers à l-a recherche de leurparadis perdu dans Le fond de leur verre de pastis.Ailleurs , la Yougosl_avie et I 'U. R. S. S. ne sont plus . KarfMarx, butinant ra terre dans son trou inachevé, rumine encoreI'une de ces phrases stupides dont je tairai ici re sens reprus contestable. Serbes et croates s' accouprent sur deschamps de batairres lmprovisés, copurant de mille feuxsur redésert de f incompréhension. Le divorce entre Zaqreb etBergrade a provoqué une annexion moral-e de ra croaiie parI'Europe occidental-e. Ce qui est frappant, c'est que cesguerres tribares se situent à 350 km de notre pays: r'Afriquedevient donc un modère; res chars ont remplacé res ]anCescependant. La C. E. T . , nouvelle définition de I 'U. R. S. S.marque fa fin du total-itarisme Gorbatchevien et res débutsHielsinien; 1es constituti_ons ne changent pas... Russie etukraine se frictionnent mais ne remettent pas en cause ratrès prochaine guerre mondiale.

bien peu de .no="=l' :i::1.'T,t"Tr1'"5:ttiÎ;"^::Tïu'3ï"'i3fermeture progressive des MacDo et autres euick's. Arors enattendant ra mort bai-sons gaiement sur re fauteuir de nosproblèmes psychiques et physiologiques, écartons l_esobstacles de la vie en désintêgrant ra puanteur humaine qulnous étouffe, crions notre haine sur fes ruines même de notresociété irlusoire qui sème sa démence sur res bases de sapuissance stérile. Pour fj-nir cette rettre, je vais t'offrir,un poème stupide, insensé, dans ]e seul but de combler cettepage vierge à tout propos.

J'irai naviguer sur des champs de IégoA Ia recherche d'un morceau de pelleSymbole de Ia terre et des patates à I'eauIVfe de qnttno of do n.alonnn ôn

^-ntelle.

CIEUX

æ=( fin de la page f5 )

Je ne t'embrasse

Ce texte est paru7993.

I1o-.

dans leZtg-Zag -

"journal" clandestin New Loque, en

LE MOIS PROCHAIN DANS MAUVAISE GRAINE:

MORGANE RENCONTRE BRUNO TOMERA AU TRAVERS DE LEURS TEXTESPUBLlES EN BILTNGUE.

ET PUIS.. ' CE PETIT CADEAU QUE NOUS VOIIS OFFRONS:

ANTHOLOG]QUE REGROUPANT LA CREME DE MAUVAISE GRAINEN'1 .

UN RECUEIL

DEPUIS LE

l'lauvaise Graine, l-evue mensuelre de rittérature. n

1e97. LS.S.N.: 1365_5418. Dépôt légal: juin 1997.spéciare ' Directeur de ra publlcation: walterAssrsté de Moi-gane et Frédéric M.qIRE.

(C) MAUVA]SE GRAINE. JUIN lgg7. 5, GEORGE STREET.

MANCHESTER. Iq25 9WS. GREAT_BRITAIN.

11 j ui-n

Imprimeri e

RI]HLMANN "

PRESTÛ\1ICH