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L e Manipulateur d’imagerie médicale et de radiothérapie mensuel n°200 - juillet-août 2011 Revue de l’Association française du personnel paramédical d’électroradiologie Numéro 200 Dossier Le manipulateur est un soignant Si l’AFPPE nous était contée… 200 numéros plus tard 34 32

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LeManipulateurd’imagerie médicale et de radiothérapie

mensuel n°200 - juillet-août 2011

Revue de l’Association française du personnel paramédical d’électroradiologie

Numéro 200

Dossier

Le manipulateurest un soignant

Si l’AFPPEnous étaitcontée…

200numérosplus tard

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32

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édito

3Le Manipulateur n°200

Numéro 200 !L’occasion de faire une rétrospectivemais aussi de parler d’avenir

Nous voici arrivés au numéro 200! Depuis mai 1966, sans interruption, et uniquement bâtie par des bénévoles,l’aventure de la revue Le Manipulateur se poursuit sans relâche et dans l’enthousiasme.Intimement liée à la vie de l’AFPPE, qui a lentement et solidement assis la position du manipulateur dans le pay-sage de la santé depuis soixante-trois ans, elle a pris un nouvel élan en 2009.Un grand merci à tous ceux qui ont contribué, pendant ces quarante-cinq ans, à son existence et à sa diffusion, ainsiqu’à la fidélité de nos lecteurs.Si après toutes ces années, nous sommes toujours aussi déterminés à faire paraître notre revue, devenue mensuelle,c’est avant tout grâce à vous. En effet, elle est aujourd’hui lue par plus de 3000 abonnés chaque mois. C’est cettereconnaissance qui, mois après mois, nous motive à partager avec vous notre analyse de l’actualité, les nombreuxtravaux de l’Association ainsi que les expériences des professionnels qui vous proposent des articles techniques dehaute volée lui apportant un caractère scientifique inégalé.

Pour célébrer notre numéro 200, une rétrospective rend hommage à ceux qui portent depuis de nombreusesannées haut et fort l’image de l’AFPPE et met en avant des jeunes manipulateurs à travers leurs portraits.Pour fêter l’événement, la rédaction a décidé un tirage exceptionnel à 5000 exemplaires qui seront diffusés large-ment aux étudiants, branche montante de la profession, afin de leur permettre de mesurer l’importance des événe-ments actuels qui préparent leur avenir.

“Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir mais de le rendre possible”, disait Antoine de Saint-Exu-péry. Votre Association a pour vous, dans ses tiroirs, de nombreux projets porteurs d’espoir, non pas seulementidéalistes ou philosophiques, mais bien concrets, utiles à notre profession et assez ambitieux pour mobiliser les éner-gies :- Le grand chantier sur la réingénierie de la formation, prémices de réformes de fond comme le passage de laformation au cycle LMD, annonce une reconnaissance pour le manipulateur au niveau licence.- L’aboutissement d’un “accord-cadre de collaboration dans le domaine de l’imagerie médicale et de la ra-diothérapie” signé entre l’ASN et l’AFPPE, renforce le rôle de garant de la radioprotection du manipulateur.- L’échographie et la coopération entre le manipulateur et le radiologue, un article sur la coopération entre pro-fessionnels de santé, ainsi que des prémices de révision de nos règles d’exercices professionnelles pour lesquellesnous travaillons à la mise en conformité avec la réalité du terrain, sont les autres thèmes qui enrichissent le contenude cette revue.

La vie interne de l’Association est toujours aussi riche en réunions mensuelles et en journées de formation natio-nales et régionales ouvertes à l’ensemble des manipulateurs. L’actualité est à l’inscription aux journées “manipu-lateurs” des JFR’2011 avec de nombreuses nouveautés. Rendez-vous sur le site www.afppe.com.En cette période estivale propice à la détente, l’AFPPE n’a pas de répit et travaille activement à la refonte de sonsystème d’information pour pouvoir vous proposer l’ouverture du site, nouvelle version, au mois d’octobre.

Merci à nos fidèles adhérents ; soyez nombreux à venir nous rejoindre pour nous aider à promouvoir votre profes-sion. Je vous souhaite à tous une bonne lecture et un bel été.

Josette Dubois, trésorière et vice-présidente chargée

des relations avec les régions et de la vie interne de l’AFPPE

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Réponse d’Hugues Pennec, responsable de la commission Réglementation et Imagerie médico-légale

Le manipulateur doit se référer au Code de la santé publique, 4e partie : Professions de santé - Livre III : Auxiliairesmédicaux - Titre V: Profession de manipulateur d’électroradiologie médicale.L’article R.4351-2 - alinéa c) stipule que le manipulateur “... sous la responsabilité et la surveillance d’un médecinen mesure d’en contrôler l’exécution et d’intervenir immédiatement…” est habilité à l’administration orale,rectale, en injections intramusculaires, sous-cutanée et dans les veines superficielles ou dans les montagesd’accès vasculaires implantables des substances, y compris des composés radioactifs, nécessaires à l’obtentiond’une image.L’article R.4351-3 précise dans le cadre de l’exécution des actes mentionnés à l’article R.4351-2, que lemanipulateur d’électroradiologie médicale :“4º Participe à la surveillance clinique du patient au cours des investigations et traitements et à la continuitédes soins ;5º Participe à l’exécution des soins nécessités par l’acte réalisé ;”

Dans le cadre de ces dispositions, et si cela s’avère nécessaire pour assurer la prise en charge du patient, il estpossible d’envisager la réalisation de ces actes par les manipulateurs, mais sous certaines conditions.Cette formation ne semble en effet pas être enseignée dans le cadre de la formation initiale, aussi il appartientau cadre du service de mettre en place une formation en lien avec les services d’oncologie pour former les MER.Il convient que cette formation soit formalisée par un document écrit reprenant les objectifs à atteindre (matériel,technique, asepsie…). À l’issue de cette formation, ce document doit attester la compétence du MER, aprèsvalidation par un médecin et une IDE référente.À l’issue de cette démarche, il est nécessaire de rédiger une procédure, validée par le cadre et le chef de serviced’imagerie, qui formalise la réalisation de ces actes par les MER formés.

Textes de référence :- Décret n°97-1057 du 19 novembre 1997 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession demanipulateur d’électroradiologie médicale - Article R.4351-2 et Article R.4351-3www.legifrance.gouv.fr

les “bonus”

< Thème de la question - réponse : Pose d’une aiguille de Huber

Question posée:Le cadre d’un service d’imagerie médicale souhaite savoir si un manipulateur peut procéder à la mise en placed’une aiguille de Huber dans une chambre implantable afin d’y injecter un produit de contraste et constateque la réalisation de ce geste n’est pas enseignée en formation initiale.

Nous rappelons aux adhérents abonnés à jour dupaiement de leur cotisation pour l’année en cours,qu’ils peuvent retrouver et consulter gratuitement larevue Le Manipulateur d’imagerie médicale et deradiothérapie en ligne sur le site www.afppe.com.

< La revue électronique sur www.afppe.com

4 Le Manipulateur n°200

L’article paru dans la revue n°199 intituléChefs de pôles d’imagerie médicale : Réunionnationale vous a été proposé par Nelly Denot etRobert Valette suite à leur présence en tantqu’observateurs, au nom de l’AFPPE, à cetteréunion organisée par le syndicat desradiologues hospitaliers.

< Complément d’information

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5Le Manipulateur n°200

sommaire

DEPuiS 1966,rEvuE DE L’ASSoCiATioN FrANçAiSE

Du PErSoNNEL PArAméDiCALD’éLECTrorADioLogiE

Siège social : 47 avenue Verdier - 92120 MontrougeTéléphone : 0149121320 - Fax : 0149121325Internet : www.afppe.comAssociation nationale déclarée conformémentà la loi 1901 sous le n°ASS 29.731

Courriel : [email protected]

Directeur de la publication : Roger HussonRédactrices en chef : Roxane Sacuto - Cathy Thibaut

Comité de rédaction- Actions - Infos de l’AFPPE: Josette Dubois- Technique et profession : Véronique Bazile -Sylvie Duret - Valérie Foloppe - Antoine Jardel -Béatrice Lemaire - Olivier Marie-Anne -Sophie Oliveres - Marcellin Raffy -Véronique Sans - Corinne Varin- Régions et commissions :Christian Depenweiller - Brigitte Jean-Pierre- Les “bonus” : Claire Costes - Marc Chaput -Dominique Ducout - Hugues Pennec -Laurent Van Offel

Publication mensuelleTirage : 5000 exemplairesÉditeur délégué : Eding57 avenue du Plessis - 92350 Le Plessis RobinsonTél. : 0607676269Secrétaire de rédaction : Émilie CharlannesImprimerie : Dridé49 rue des Frères Lumières - 93334 Neuilly-sur-MarneTél. : 0143098888Dépôt légal : 3e trimestre 2008n°ISSN: 1763-8674Commission paritaire : n°0315 G 87333

L’AFPPE rappelle que les opinions exprimées dans lesarticles publiés dans la revue Le Manipulateurn’engagent que leurs auteurs et n’assume aucuneresponsabilité quant aux erreurs ou omissions quipourraient se produire.La reproduction totale ou partielle des articles et desinformations publiés dans la revue Le Manipulateur eststrictement interdite, sauf autorisation préalable et écritedu président national de l’AFPPE ou, par délégation, durédacteur en chef.

LeManipulateurd’imagerie médicale et de radiothérapie

25e Journées francophones d’IRM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 6L’Alliance pour l’IRM s’adresse aux manipulateursmembres de l’EFRS et aux manipulateurs experts . . . . . . . . . . . p 7La réingénierie de la formation de manipulateurd’électroradiologie médicale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 8Coopération ASN - AFPPE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 9Colloque FHF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 10Législation professionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 11Les prochains rendez-vous AFPPE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 42Bulletin d’adhésion et d’abonnement à l’AFPPE . . . . . . . . . . . . . p 42

technique et profession

actions - infos de l’AFPPE

L’édito3

Dossier :Le manipulateur est un soignant12

- La bientraitance en milieu sanitaire… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 13- La prise en charge de la souffrance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 18- La certification des établissements de santé . . . . . . . . . . . . . . . p 21- Évolution du rôle soignantdu manipulateur d’électroradiologie médicale . . . . . . . . . . . . . p 24

Fiche technique: L’ASRT, qu’est-ce que c’est? . . . . . . . . . . . . . . . p 30Groupe permanent d’experts en radioprotection . . . . . . . . . . . . . p 31Brèves du mois… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 11-20-23

Liste des annonceursMACSF II couvertureFujifilm III couverture

Konica Minolta IV couvertureMedical Professionals page 41

les “bonus”

Question - Réponse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 4200 numéros plus tard… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 32Prix Serge Mourgues décerné à des travaux étudiants . . . . . . . . p 40Premier PHRIP porté par un manipulateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 40Offres d’emploi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 42

Portraits :Si l’AFPPE nous était contée…34

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actions - infos de l’AFPPE

Le Manipulateur n°200

En cérémonie d’ouverture, Christian Sans (président del’AFPPE Midi-Pyrénées) a présenté l’organisation de ces jour-nées et remercié l’ensemble des partenaires qui “nous ont sui-vis et sans qui cette manifestation n’aurait pas pu se faire”. Leprofesseur Nicolas Sans (responsable médical du pôle ima-gerie au CHU de Toulouse) a rappelé l’importance du rôle dumanipulateur comme étant un collaborateur indispensablepour le médecin.Le président de l’AFPPE, Roger Husson, a exprimé l’intérêt decette manifestation pour la profession et la formation de cha-cun. Enfin, Daniel Vetter (président de la commission IRM del’AFPPE) s’est félicité du nombre de participants et de la mo-tivation des manipulateurs pour se former et participer à ces25e Journées francophones.

La participation des médecins du centre hospitalier universi-taire de Toulouse avec des communications de qualité tellesque l’IRM en pathologie neuro-vasculaire, l’IRM fœtale ou en-core la pathologie des CAI (conduit auditif interne), a permis

à chaque participant de trouver un intérêt pour ses proprespratiques professionnelles.

Lors de ces journées, les sociétés partenaires ont présenté dessujets intéressants sur l’évolution de certaines techniques oude leurs produits et nous ont fait partager les dernières inno-vations dans leur domaine.

Le samedi après-midi a été consacré aux communications desmanipulateurs. La qualité des présentations de l’ensembledes intervenants a contribué au réel succès de ces journées.La diversité des thèmes abordés a fait la richesse de l’événe-ment comme par exemple Le voyage au cœur de l’espace K,L’imagerie en tenseur de diffusion du nerf médial ou encoreL’IRM au service de la parole. Tous ont su mettre en avant l’im-portance du rôle du manipulateur pour la réalisation de ces

25e Journées francophones d’irmToulouse, au mois de mai…

À l’occasion de leur 25e anniversaire, les Journéesfrancophones d’IRM se sont arrêtées sur les bords de laGaronne, au Palais des Congrès Pierre Baudis, au cœurde la ville rose !Manipulateurs, médecins et sociétés se sont succédépour proposer aux participants d’assister à une trentainede communications ; l’occasion pour l’ensemble descongressistes de partager, d’échanger et d’apprendredans un climat de convivialité.

“Plus de 1000personnes ont assistéles 14 et 15 mai 2011aux 25e Journéesfrancophonesd’IRM de l’AFPPEà Toulouse ! ”

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actions - infos de l’AFPPE

7Le Manipulateur n°200

< L’Alliance pour l’irm s’adresse aux manipulateurs membres de l’EFrSet aux manipulateurs experts

L’EFRS (European federation of radiographer societies) est membre de l’Alliance pour l’IRM qui a été très activedans le processus de révision de la Directive 2004/40/CE sur les champs magnétiques.

Aujourd’hui (juin 2011), nous avons reçu des informations positives au secrétariat de l’Alliance pour l’IRM: lacommission européenne adopte la proposition de réviser la Directive européenne sur les agents physiques(2204/40/EC) sur les champs électromagnétiques (CEM). L’Alliance pour l’IRM accueille favorablement l’exemptionpour l’IRM de limites d’exposition contraignantes.

Lire l’intégralité du message sur www.afppe.com

< remise des prix

< Prix Gilles Bouley (récompensant lacommunication jugée la plus scientifique etdécerné par la commission IRM) : De technicien à technicien :Voyage au cœur de l’espace KNicolas Chevrey - CHUV Lausanne Suisse

< Communications (vote des participants) :- 1er prix : STAT SENSOR,retour vers le futur de l’injectionHesna Sadiki, Thomas Boero - IRM GIE Créteil

- 2e prix : De technicien à technicien :Voyage au cœur de l’espace KNicolas Chevrey - CHUV Lausanne Suisse

- 3e prix : L’élasto-IRM: un nouvel outil diagnosticSamir Lounis - SCM IRM Lyon Villeurbanne

< Posters (vote des participants) :- 1er prix : Poster n°6Où, avec quoi et pourquoi le balisage en IRMBrigitte Boudard, Marie-Bénédicte Caux,Sabine Fabre, Gaëlle Gebleux, Aline Voiland,Dr Fabrice Garibaldi, Dr Nathalie Mazet,Dr Muriel Viala-Trentini et Pr Rouanet de LavitClinique Beausoleil - Montpellier

- 2e prix : Poster n°12Au secours un pacemaker à l’IRMSéverine Chardon, Sonia BekhtiGIE IRM Lyon Nord

- 3e prix : Poster n°10L’uro-IRM chez l’enfantVirginie Delettre, Dr Nathalie Mejean, KarineVarbedian - CHU Hôpital d’enfants - Dijon

examens. Quinze posters ont été exposés tout au long duweek-end et soumis au vote des congressistes.Aux termes de ce week-end, réussi à tous points de vue, desrécompenses ont été remises aux meilleures communica-tions et aux meilleurs posters (cf. encadré ci-contre).

Avant de clôturer cette manifestation, Daniel Vetter et ChristianSans ont remercié l’ensemble des participants pour être venusaussi nombreux, les différents intervenants ainsi que toutel’équipe organisatrice pour tout leur investissement!Rendez-vous l’année prochaine à Lille pour les 26e Journéesfrancophones d’IRM de l’AFPPE.

L’équipe organisatrice tient à remercier les différentes socié-tés pour leur soutien: Bayer, Bracco, Editoo Limited, Fuji, GEHealthcare, Guerbet, McKesson, Medical Professionals, Me-dical Training Solutions, Medrad, Nova Medical, Philips, To-shiba, Varay Laborix ainsi que le centre hospitalier universi-taire de Toulouse et la région Midi-Pyrénées.

Christian Sans

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actions - infos de l’AFPPE

Le Manipulateur n°200

Après un bref rappel de la démarche de réingénierie et de sesenjeux, Madame Lenoir-Salfati (DGOS) a informé les partici-pants de la décision prise de reporter la mise en œuvre de laréforme à la rentrée de septembre 2012. Trois points princi-paux ont été évoqués pour expliquer ce report :< le référentiel de formation;< la problématique des conventionnements avec l’université ;< la dualité actuelle de la formation avec deux diplômes: DE-MER et DTSIMRT.

< Le référentiel de formation

Après présentation au Haut Conseil des professions paramé-dicales, les projets de textes ont été soumis à la validation duministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.Les représentants de la DGESIP, Claude Jolly et François Cou-raud, tout en soulignant la qualité du référentiel de formationsur son aspect formation professionnelle, ont précisé que,s’agissant d’une formation à caractère universitaire, ils sou-haitaient voir apporter quelques ajustements de nature à fa-voriser la poursuite d’études supérieures au-delà de la licence:master et doctorat. Ces ajustements portent principalementsur l’enseignement des bases de biologie cellulaire et molé-culaire. Mais il ne s’agit là que d’ajustements qui ne justifientpas à eux seuls le report de la date de mise en œuvre.

< La problématique des conventionnementsavec l’université

Suite à l’expérience de mise en place du référentiel de for-mation infirmière, la DGOS et la DGESIP affirment la nécessitéde finaliser les conventions entre les structures de formationet les universités avant la mise en œuvre du nouveau réfé-rentiel. C’est pour les représentants institutionnels une condi-tion d’attribution du grade de licence au titulaire du diplôme

d’État. La DGESIP souligne par ailleurs que dans le cadre deces conventions les structures de formation seront soumisesaux procédures d’évaluation par l’Agence d’évaluation de larecherche et de l’enseignement supérieur. Rappelant que la re-connaissance du grade de licence serait donnée globalementau diplôme d’État et non au cas par cas pour chaque structurede formation, la DGESIP souhaite disposer d’informations surles différents opérateurs.À cette fin, un questionnaire descriptif des structures dans leurorganisation et leur fonctionnement actuels va être diffusé àtous les responsables de structures.Par ailleurs, si pour les instituts de formations préparant au DEles modalités de conventionnement sont connues et expéri-mentées pour les formations IDE, il n’en est pas de même pourles sections DTS au sein des lycées.

< La dualité actuelle de la formationavec deux diplômes : DEmEr et DTSimrT

Il ressort de cette réunion que ce troisième point est celui quimotive, pour l’essentiel, le report de la mise en œuvre du pro-jet de formation.En effet, Madame Lenoir-Salfati (DGOS) a tenu à préciser quepour la DGOS il était impératif que les deux filières actuellesde formation mettent en œuvre simultanément la réforme.Elle a rappelé qu’il n’était pas envisageable que dans le cadrede l’application du protocole de la fonction publique hospita-lière, certains manipulateurs bénéficient dans le cadre de la re-connaissance du grade de licence pour le DEMER d’une pos-sibilité de reclassement et que les titulaires du DTS ne puissenten bénéficier. Le travail entre les différentes structures minis-térielles est en cours.Une réunion sur ces sujets est programmée le 5 juillet pro-chain entre le ministère de l’Enseignement supérieur, le mi-nistère de l’Éducation nationale et la conférence des prési-dents d’université.

où en est-on ?La réingénierie de la formation de manipulateurd’électroradiologie médicale

Le lundi 27 juin la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) et la Direction générale de l’enseignement supérieuret l’insertion professionnelle (DGESIP) ont organisé une réunion d’information sur les modalités de mise en œuvrede la réingénierie de la formation de manipulateur d’électroradiologie médicale. Étaient conviés à cette réunion,les représentants des structures de formation (DE et DTS) et les membres des groupes de production et de supervision.

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9Le Manipulateur n°200

< L’ASN et l’AFPPE formalisent leur coopérationdans le domaine de l’imagerie médicaleet de la radiothérapie

Jean-Christophe Niel, directeur général de l’Autorité de sûreté nucléaire(ASN) et Roger Husson, président de l’Association française dupersonnel paramédical d’électroradiologie (AFPPE), ont signé le 27 juin2011 un accord-cadre de collaboration dans le domaine de l’imageriemédicale et de la radiothérapie.L’AFPPE et l’ASN ont décidé de formaliser leur coopération, afin dedévelopper des synergies facilitant l’exercice de leurs missionsrespectives, de réaliser des actions communes et/ou complémentairesdans le domaine de l’imagerie médicale et de la radiothérapie.

L’accord-cadre (à lire sur www.afppe.net) définit une collaboration qui s’articule autour d’actions coordonnéesdont les grands axes concernent :< l’élaboration de la réglementation relative à la radioprotection : l’AFPPE participe au groupe de travail chargéd’établir des propositions pour l’élaboration de la décision technique de l’ASN relative à la conception,l’exploitation et la maintenance des installations de médecine nucléaire ;

< l’élaboration d’outils d’aide à la mise en œuvre de la réglementation : l’AFFPE participera à la révision du guidede l’ASN présentant les principales dispositions réglementaires de radioprotection applicables en radiologiemédicale ;

< la participation aux journées scientifiques des manipulateurs en électroradiologie médicale notamment par larédaction d’articles dans le numéro spécial de la revue Le Manipulateur d’imagerie médicale et de radiothérapie,en mars 2011;

< la participation à la réingéniérie de la formation des manipulateurs en électroradiologie ;< le retour d’expérience sur les événements significatifs en radioprotection dans le domaine de la radiothérapie :le premier numéro du bulletin semestriel La sécurité du patient élaboré conjointement par l’ASN et les sociétéssavantes impliquées en radiothérapie (SFRO, SFPM, AFPPE), est paru en mars 2011.

Parmi ces actions, l’ASN et l’AFPPE en collaboration avec la SFR ont rappelé les conditions d’exercice de laradiologie à domicile en insistant sur les obligations et les responsabilités des médecins et des manipulateurs enélectroradiologie médicale.La responsabilité de la déclaration de cette activité et la justification de l’acte incombent au seul médecin, lemanipulateur en électroradiologie médicale exerçant sous la responsabilité et la surveillance de ce dernier.

< Conclusion

Madame Lenoir-Salfati (DGOS) précise le calendrier pour la fi-nalisation des travaux:< Septembre 2011 : réunion du groupe de production pour va-lidation des ajustements pour le référentiel de formation.

< Octobre 2011 : présentation pour validation du référentiel deformation modifié au ministère de l’Enseignement supérieuret de la Recherche.

< Décembre 2011 : validation des modalités d’application dunouveau référentiel aux actuelles sections DTS.

< Septembre 2012 : mise en œuvre de la réforme pour l’en-semble des structures de formation dans le cadre de la pré-paration d’un diplôme unique, le diplôme d’État, reconnu auniveau du grade de licence.

Philippe Glorieux

Représentant l’AFPPE au sein du groupe de production

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actions - infos de l’AFPPE

Le Manipulateur n°200

Les interventions de la HAS (Haute Autorité de santé), des ARS(Agences régionales de santé) des Pays de la Loire et deHaute-Normandie, ont permis de faire un point d’étape del’avancée des coopérations, deux ans après la publication dela loi HPST. La représentante de la HAS a indiqué qu’une di-zaine de protocoles ont été instruits à ce jour, avec un avis fa-vorable donné à seulement deux d’entre eux, les autres ayantété réorientés vers les ARS concernées pour modification.Plus d’une vingtaine de protocoles serait en cours de prépa-ration dans les régions.

Les différentes interventions ont mis en évidence la com-plexité pour les équipes de traduire, au travers de la grille pro-posée par la HAS, les actes dérogatoires dont le protocole faitl’objet : l’organisation mise en place, ainsi que la procédure degestion des risques et les indicateurs de suivi. Ces difficultésentraînent souvent de nombreux allers et retours entre les dif-férentes parties avant que la HAS valide le document, ce quiexplique le nombre restreint de protocoles finalisés à ce jour.

Malgré tout, les retours d’expérience des différentes équipesont démontré l’étendue et l’intérêt des coopérations propo-

sées, ainsi que la motivation des professionnels engagés danscette démarche. Parmi les présentations de projet, il faut sou-ligner celui de la Communauté hospitalière de territoire CHUNancy et CHR Metz Thionville, en matière de coopération en-tre médecins radiologues, médecins de médecine nucléaire etmanipulateurs. Ce projet décline les accords intervenus au ni-veau national entre les représentants des instances médicaleset ceux de l’AFPPE et du Comité d’harmonisation.

En dernière partie de journée, l’intervention de Monsieur He-nart, député de Meurthe-et-Moselle, auteur d’un rapport quiconclut à la nécessité de faire émerger de nouveaux métiersde santé (professions intermédiaires), a apporté de nouvellesperspectives. En effet, la mise en place des protocoles decoopérations va permettre d’identifier les activités médicales“délégables” aux paramédicaux.Certaines de ces activités nécessiteront un élargissement descompétences des professionnels par un complément de for-mation, donnant ainsi naissance à de nouveaux métiers telque celui de “praticien de soins”.

Fabien Voix et Jean-Maurice Pugin

Colloque FHFLa coopération entre professionnels de santé

Le 21 juin dernier, la Fédération hospitalière de France (FHF) a organisé un colloque sur le thème des coopérationsentre les professionnels de santé.Cette manifestation a permis de rappeler la genèse des coopérations depuis le premier rapport Berlan sur la démographiedes professions de santé en 2002, jusqu’à l’article 51 de la loi Hôpital Patient Santé Territoire (HPST) de juillet 2009.

Professionnels de santé

1- Recevabilitédu protocole

3- Publication de l’arrêtéd’autorisation (si avisfavorable de la HAS)

2- Expertise (délaienviron 2 mois)

ARS

HAS

PROTOCOLE

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11Le Manipulateur n°200

< Brèves “Actualités” recueilliespar olivier marie-Anne

Sécurité en radiothérapieSi la sécurité des appareilsde radiothérapie et lesprotocoles de traitementss’améliorent, il ne faut pasoublier le rôle prépondérantde la communication entresoignant et patient.Récemment, un patientatteint d’un cancer dupoumon gauche a subitrente-neuf séancesd’irradiation avant d’oser interroger le personnelsur la position de l’appareil au niveau de sonpoumon droit…

Télémédecine et AVCLe projet “Télé-AVC Artois-Hainaut” permet dediagnostiquer l’AVC par télémédecine entre lestrois établissements de santé publics concernésdu Nord Pas-de-Calais qui organisent une gardealternée des neurologues et radiologues au seinde leurs unités neuro-vasculaires.Complétant le réseau fonctionnel de télé-imageriede la région, ce dispositif a été rendu plusperformant grâce à l’acquisition de diversmatériels : console de saisie et de consultation dudossier “Télé-AVC”, caméra haute définitionpilotable à distance pour le neurologue de garde,micro et casque audio afin d’avoir en temps réelune surveillance du patient mais aussi desexamens d’imagerie.

L’irradiation per opératoire dans le cancer du sein

La participation financière de l’Agence régionalede santé Bretagne, à hauteur de 500000 euros, apermis au CHU de Brest de se doter d’unéquipement Intrabeam®. Cet appareil permet dedélivrer une irradiation en per opératoire et deréduire significativement la durée du traitement.Brest est le premier CHU de France à proposercette alternative au traitement classique deradiothérapie externe pour le sein. Ainsi, certainespatientes traitées en une seule séance en find’intervention d’ablation de la tumeur évitent lesséances répétitives sur cinq à six semaines.

LégislationprofessionnelleLa Direction générale de l’offre de soins a organisé le 24 juindernier une réunion pour débattre du projet de modificationdu Code de la santé publique, Titre V “Profession de mani-pulateur d’électroradiologie médicale” - Chapitre 1 “Exer-cice de la profession”, de manière à y introduire la prépara-tion des médicaments radiopharmaceutiques.Cette question avait, en effet, été soulevée dans le cadre dela réingénierie de la formation des manipulateurs et néces-sitait une mise en conformité du texte afin d’être en cohé-rence avec la réalité de l’exercice.

Les représentants des médecins de médecine nucléaire,des radiopharmaciens, des organisations syndicales, del’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) ainsi que l’AFTMN (As-sociation française des techniciens en médecine nucléaire)et l’AFPPE ont donc été réunis afin d’envisager les disposi-tions permettant de répondre à cette problématique. La né-cessité d’inscrire cette activité dans la liste des actes auto-risés aux manipulateurs a très rapidement fait consensus.

Conformément à l’article L.5126-5 du Code de la santé pu-blique qui stipule que:“Les pharmaciens exerçant au sein d’une pharmacie àusage intérieur doivent exercer personnellement leur pro-fession. Ils peuvent se faire aider par des personnes auto-risées au sens du titre IV du livre II de la partie IV ainsi quepar d’autres catégories de personnels spécialisés… Cespersonnes sont placées sous l’autorité technique du phar-macien chargé de la gérance”*, il a été admis d’inscriredans le décret d’actes en plus de “mise sous une forme ap-propriée à leur administration des substances, y comprisdes composés radioactifs…”, dans un chapitre indépendantde la responsabilité médicale, les termes de “préparationdes médicaments radiopharmaceutiques”. Cette modifica-tion de notre législation professionnelle est une reconnais-sance des réelles activités dévolues aux manipulateursexerçant dans les services de médecine nucléaire.

Cette avancée dans la reconnaissance de l’activité du ma-nipulateur est un premier pas dans notre combat pour unemodification des textes législatifs régissant notre professionet qui ne traduisent pas la réalité de la pratique.

Fabien Voix

* Extrait de l’article L.5126-5 du Code de la santé publique.

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Accueil du malade et son information sur ledéroulement du traitement ; identification desbesoins somatiques ; surveillance clinique au coursdes investigations et traitements ; continuitédes soins ; réalisation des actes conservatoiresnécessaires ; transmission des informations surle déroulement des soins ; application des règlesrelatives à la gestion des stocks et des déchets, desrègles d’hygiène tant en ce qui concerne le patientque son environnement ; élaboration de programmesd’assurance qualité ; application des protocolesde contrôle de qualité et actions de santé publique;travaux pour “tendre à la bientraitance” basés surla remise en cause continue des pratiques et posturesprofessionnelles.

De qui parlons-nous? De soignants bien sûr ;et en particulier des manipulateurs enélectroradiologie médicale, professionnels quiassocient aux soins (au soin…) des compétencesmédicotechniques particulières.

Cette profession, je l’ai vue beaucoup évolueren trente-cinq ans, grâce à l’investissement continudes anciens et des associations dont l’AFPPE, grâceà l’évolution des formations initiales et continues :nous sommes passés d’aides au radiologue,plus ou moins diplômés et formés, à un corpsde professionnels de haut niveau alliant compétencetechnique et aptitude au soin. La réingénierieen cours des études de MER consacrera encore pluscette profession, la portant au niveau universitaireet lui ouvrant des passerelles vers les autres métiersdu soin, du management, de la formation etde la gestion compétente dont notre monde sanitairea tant besoin.L’investissement de ces professionnels de l’imageriemédicale, dont témoigne ce numéro spécialde la revue Le Manipulateur, dans les actions visantà tendre à la bientraitance, à améliorer la qualitédu service rendu aux personnes soignées et à leursproches, consacre leur rôle éminent de soignants.

La bientraitance repose sur le respect ; le respectdû aux personnes soignées certes, mais aussi celuidû à ses collègues, à l’encadrement, aux médecins,à tous ceux qui concourent au soin. Nos métiers n’ontque trop souffert des querelles, jalousies, attitudesméprisantes ou condescendantes et autres critiques.Le progrès en imagerie naîtra certes des avancéestechniques mais surtout d’une réflexion sur notreexercice du soin et d’une saine collaborationentre les différents professionnels associés à la priseen charge des personnes qui se confientaux soignants que nous sommes, dans le respectdes compétences de chacun.

Dossier Le manipulateurest un soignant

< La fierté d’être soignantDocteur Michel Schmitt, Chef du pôle “Imagerie”Hôpital Albert Schweitzer - Colmar

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La bientraitance en milieu sanitaire…Réflexions sur le soinLes risques particuliers du milieu médico-technique

Docteur Michel SchmittChef du pôle “Imagerie” - Hôpital Albert Schweitzer - ColmarRapporteur de la mission ministérielle 2010-2011 : La bientraitance en établissements de santé

Loin d’une réflexion philosophique stérile, un travail sur la bientraitance et, sur ce qui n’est pas son contraire,la maltraitance, doit trouver sa place dans la vie du soignant, dont le manipulateur en imagerie, trop souvent obnubilépar le quotidien, la technique, les difficultés diagnostiques, la gestion, les problèmes démographiques, socio-économiqueset médico-légaux.La bientraitance n’est ni un truc de “nunuche”, de “bonne femme”, de “catho”, ni un retour caché au paternalismesoignant des siècles passés.

Son rôle médicotechnique ne dispense pas le soignant de lanécessaire remise en cause qui doit faire réfléchir au “sens”du soin, de l’engagement professionnel et des valeurséthiques, à la valeur de l’humain.Le secteur médicosocial a abordé ce travail sur soi depuis unetrentaine d’années. Le champ médical, chirurgical, obstétricalet plus encore les activités médicotechniques en sont restésquasiment absents. Et pourtant…, l’activité de soin ne peut selimiter aux mesures d’efficience et de performance écono-mique. La Haute Autorité de santé s’est engagée dans cettevoie, dans le fil du rapport de C. Compagnon et V. Ghadi surLa maltraitance ordinaire.Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, a déclaré lorsdu discours d’inauguration d’Hôpital Expo en mai 2010: “Jeveux promouvoir la bientraitance, c’est-à-dire la manièredont chacun est pris en charge, dans sa singularité, au mo-ment de sa vie où il est vulnérable, dépendant de l’autre pourses besoins les plus élémentaires. Je veux faire de la bien-traitance un axe fort de ma politique.”

La qualité de l’accueil, le respect de la dignité et de l’huma-nité des personnes qui se confient aux soignants, doivent res-ter la priorité et s’inscrire dans une action durable, même siles plateaux médicaux, en particulier d’imagerie, sont au-jourd’hui avant tout vantés pour leur technicité.L’imagerie pose d’ailleurs des problèmes particuliers liés tantà la brièveté des séjours, qu’à l’inquiétude de la personne soi-gnée souvent mal perçue par le soignant (peur du diagnostic,des appareils, de la douleur), qu’au rempart qu’érige la tech-nologie entre les professionnels et les patients.

< Prévenir les maltraitances

Comment progresser en matière de prévention si l’on refused’admettre la maltraitance, si l’on considère que “cela” nepeut arriver chez soi? Comment avancer, comment prévenirsi l’on considère et érige en principe que le maltraitant ne peutêtre que “l’autre”?Reconnaissons-le d’emblée, en toute simplicité, sans donnerdans le catastrophisme, la mise à l’index ou la repentance né-gative et stérile : nous sommes tous, d’une certaine façon,maltraitant au cours de nos activités de soin. Assumons cetteréalité et travaillons pour faire changer les choses.

Éric Fiat écrit : “Pendant très longtemps, la maltraitance a éténiée, déniée, méconnue, et voilà que nous sommes sortis denotre somnolence par la crise du scandale! Face au malheur,l’une des tentations du cœur humain est de rationaliser etd’attribuer la faute à un seul coupable dont le châtimentmettrait fin au malheur. Un service est si mal organisé quec’est toujours le même qui “fait les nuits” au point qu’il en estépuisé; un service où celui qui n’en peut plus confie son épui-sement sans jamais être entendu n’a-t-il pas quelque res-ponsabilité dans la violence du violent? Qu’on n’attende ce-pendant pas de ces considérations éthiques qu’elles soientun remède souverain à la maltraitance. L’irrespect, la souf-france, la violence ne sont pas solubles dans l’éthique, pasplus que dans le juridique, quand bien même son rôle seraitessentiel. On n’en finira donc jamais totalement avec la mal-traitance. Mais que cela ne nous décourage pas d’essayer defaire un peu mieux.”

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Définitions

La maltraitance, anciennement définie comme l’ensemble“des mauvais traitements infligés à des personnes dépen-dantes, sans défense, par des proches (parents, famille) oudes personnes chargées de s’en occuper” dont les soignants,se décline en sept catégories : violences physiques, psycho-logiques, financières ou matérielles, médicamenteuses, vio-lation des droits civiques, négligence active et négligencepassive.Il est aujourd’hui des façons plus pragmatiques de déclinerces maltraitances que l’on qualifie volontiers de “banales, lé-gères, communes ou d’ordinaires”, comme si existaient desmalheurs moins importants que d’autres :< la banalisation, l’indifférence du soignant face à une per-sonne soignée qui se sent devenir “transparente” dans la“machine” de soin, avant de disparaître ;

< l’ennui et l’inoccupation;< l’absence ou le refus de communication de la part de soi-gnants ;

< l’absence de prise en compte de l’asymétrie de la relationsoignant/soigné (il existe bel et bien un syndrome de la“blouse blanche”!), de la peur (de l’examen, de la douleuréventuelle, du diagnostic, de l’attente…), de la gêne ou dusentiment d’infériorité vécus par les personnes soignées etleurs proches ;

< l’isolement des proches de la personne accueillie qui nesont pas toujours considérés par le “système” soignant ;

< la “non-sécurité” ressentie par la personne soignée lors dela réalisation de certains actes et procédures ;

< la réalisation d’actes non motivés, inutiles, qui ne modifie-ront ni la prise en charge thérapeutique ni le pronostic ;

< le bruit, l’excès de lumière, le froid, les va-et-vient dans lescouloirs et salles d’attente, les autres nuisances ;

< l’absence de convivialité des locaux;< les attentes non motivées (du rendez-vous, de l’examen, dela communication des résultats…) avec l’incompréhensionet l’angoisse qui en résultent ;

< et, plus simplement, l’absence de présence humaine et debienveillance…

La loi du 2 janvier 2002 élargit le concept initial, précisant que“la maltraitance pouvait être acte ou omission, portant at-teinte à la vie, à l’intégrité physique ou psychique d’une per-sonne”. Elle introduit la notion de “maltraitance institution-nelle” résultant du déni du droit des usagers.La loi place l’usager au centre du dispositif, veillant à ce qu’ildevienne le plus autonome possible : le “soigné” est un êtrehumain, acteur de sa prise en charge, et non un “patient” quisupporte et endure. La notion d’accompagnement se substi-tue ainsi à la “prise en charge” qui met davantage l’accent surle soin, geste technique, la passivité de la personne soignéeet l’assistanat.

Éric Fiat écrit encore: “La maltraitance est l’inverse du respectet celui-ci est le tribut qu’il faut payer à autrui en tant que per-sonne c’est-à-dire en tant que sujet moral. Voilà pourquoi touthomme doit être respecté. Et c’est précisément parce qu’il estbien des manières de manquer de respect à autrui qu’il estparfois difficile de détecter la maltraitance! Elle ne se mesurepas toujours à la taille d’un hématome et la négligencecomme l’accaparement, l’abandon comme l’acharnementthérapeutique, le mépris comme le non-respect de la pu-deur relèvent également de la maltraitance.”L’usager du système de santé est d’abord et avant tout un êtrehumain et un citoyen dont il faut respecter la dignité et lesdroits.

Facteurs de risque

“La maltraitance n’est pas l’affaire des seuls pervers, lesquelsprévoient, ritualisent, orchestrent, organisent la maltraitanceet en tirent plaisir. Parviendrait-on à chasser de nos institu-tions tous les pervers qu’on n’en aurait pas pour autant finiavec la maltraitance. Elle peut être le fait de chacun d’entrenous, à l’occasion d’une grande fatigue, d’une mauvaise hu-meur, du sentiment qu’on est soi-même maltraité. Le mal-traitant est d’abord quelqu’un qui se croit maltraité : voilà cequ’il faut comprendre ; comprendre mais non point légitimer.Faire comprendre au bourreau qu’on n’ignore pas qu’il a étévictime et cependant lui dire que sa malchance ne lui donneaucun droit à la méchanceté.” (E. Fiat)Outre la déviance “pathologique” d’un individu, des facteursde risque de maltraitance “ordinaire” peuvent être dépistés,généralement liés à des problèmes organisationnels et ins-titutionnels qui génèrent une souffrance chez le soignant,tels :< le manque de communication entre membres du person-nel, entre les soignants et leur hiérarchie ;

< l’absence de culture institutionnelle sur l’attention à porterà la personne soignée et à ses collègues, sur l’empathie,l’ouverture d’esprit et l’écoute ;

< la non-définition des postures éthiques et des valeurs fon-damentales de l’institution, (cabinet “libéral”, service oupôle hospitalier), comme le respect dû à l’autre en tant quepersonne humaine ;

< un sentiment de solitude, de mal-être, de “burn out” ne pré-parant pas le soignant à être disponible pour le “soigné”;

< l’épuisement physique et moral résultant d’un travailcontinu auprès de personnes dépendantes ou de cas pa-thologiques lourds…

< le manque de recul du soignant sur son quotidien, lemanque d’information, les incertitudes sur l’avenir profes-sionnel ;

< l’absence de reconnaissance et de valorisation des profes-sionnels ;

< l’autarcie de certaines structures de soin.

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Un soignant qui ne se sent pas reconnu, valorisé, bientraitén’adhérera que difficilement à une démarche pour tendre à labientraitance; sauf s’il comprend que cette démarche peut re-donner un “sens” à son engagement professionnel.Le silence du soignant, souvent lié à la peur (de l’institution,de la hiérarchie, des collègues…) mais aussi à la crainte de setromper ou, plus simplement de prendre ses responsabilités,contribue à la pérennité de la maltraitance.“La maltraitance, ça se voit, ça s’entend, ça se sent, ça setouche. Mais entre voir et dire, entre entendre et interpeller,entre toucher et dénoncer, il y a un fossé où la peur fait sonlit et engendre le silence. La peur de dénoncer la maltraitanceexiste bel et bien!” (J.-Y. Gelinier)

Prévention de la maltraitance

L’éthique professionnelle la plus élémentaire, les valeurs hu-maines animant chaque soignant l’obligent à intégrer, auquotidien, le risque de maltraitance ; ses pratiques profes-sionnelles doivent être analysées et remises en cause avec,grâce à un travail de groupe associant les personnes soi-gnées et leurs représentants :< définition des valeurs communes, partagées, de postureséthiques, discutées et appropriées par la communauté soi-gnante ;

< définition des conduites inacceptables car maltraitantes ;< travail sur le respect de l’humain, de l’intimité, de la pudeur,des valeurs et croyances ;

< réflexion sur la nécessaire non-dépersonnalisation de lapersonne accueillie : elle ne doit pas être assimilée à un caspathologique, à un numéro, à un organe voire à un objet depublication ;

< prise de conscience du caractère avilissant, réducteur, decertaines situations (nudité physique ou psychologique,alitement, impossibilité de se mouvoir, dépendance, hy-giène, prothèses) mettant, de fait, les patients en situationd’infériorité ;

< culture de la parole, de l’échange et donc de l’écoute ;< définition claire de la hiérarchie et des fonctions ;< mise en place d’une politique de valorisation et de forma-tion visant à expliquer de façon adaptée, rassurer, écouter,aller voir, informer, développer son empathie, gérer la peuret le temps (en particulier lors des soins aux personnesâgées), sécuriser, connaître les personnes soignées et leurspathologies, faire participer et associer, ne pas isoler ;

< volonté d’ouverture de la structure : accueil de stagiaires,étudiants, travail avec les représentants des usagers : lamaltraitance fait son nid de l’autarcie et de l’isolement!

< prévention de l’incompréhension entre soignants et per-sonnes soignées et inversement ;

< réflexion sur l’instauration d’un climat de respect réci-proque entre soignant et soigné, garant de la nécessaireconfiance ;

< groupes de parole avec intervenant extérieur neutre, sansreprésentant des usagers afin d’éviter toute dérive du type“posture attendue” et permettre aux professionnels d’ex-primer librement leur vécu.

< Tendre à la bientraitance

La dynamique vers la bientraitance doit faire partie de toutedémarche-qualité.Elle figure au premier plan du programme de l’Agence na-tionale de l’évaluation et la qualité des établissements et ser-vices sociaux et médico-sociaux (ANESM): “La bientraitancene se réduit ni à l’absence de maltraitance, ni à la préventionde la maltraitance. La bientraitance, démarche volontariste,situe les intentions et les actes des professionnels dans unhorizon d’amélioration continue des pratiques, tout enconservant une empreinte de vigilance incontournable, car ilexiste une profonde résonance entre maltraitance et bien-traitance.”

< Définitions

Le concept de bientraitance naît dans un champ de réflexionmarqué par plusieurs étapes :< La bienfaisance, telle que définie dans le rapport Belmont(1979), répond à deux règles fondamentales: ne pas faire detort, maximiser les avantages et réduire autant que faire sepeut les dommages pouvant résulter d’un acte.

< La bienveillance mène à aborder l’autre, plus fragile, avecune attitude positive et le souci de faire le “bien” pour lui.

< La sollicitude, développée par Paul Ricœur (1990), consisteà adopter envers l’autre une “attitude visant à rétablir unéquilibre plutôt qu’à accentuer un déséquilibre”.

< Le “care” anglo-saxon vise à valoriser le “prendre soin” plu-tôt que le “guérir technicien”.

“La bientraitance est une culture inspirant les actions indivi-duelles et les relations collectives au sein d’un établisse-ment ou d’un service. Elle vise à promouvoir le bien-être del’usager en gardant présent à l’esprit le risque de maltrai-tance.” Mouvement d’individualisation et de personnalisationpermanente de la prestation, la bientraitance ne peut en tantque telle, recevoir de définition définitive. Elle relève non dela pratique professionnelle mais de questionnementséthiques dans le cadre d’une recherche collective de sens. Elleest l’enjeu d’une société toute entière, un enjeu d’humanitéfondé sur le principe de l’égale dignité de tous les êtres hu-mains.Et… si la voie vers la bientraitance n’était finalement quel’humanisation des structures et des organisations, dans ledomaine du soin certes mais plus largement dans toute miseen relation d’un prestataire avec un usager?

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La bientraitance procède:< de la maîtrise préalable des gestes techniques liés à la pro-fession: le savoir-faire est une condition nécessaire de labientraitance ;

< de la culture, comprise et partagée par tous, du respect dela personne, de son histoire, de sa dignité et de sa singu-larité, de son humanité, quels que soient son état patholo-gique et sa déchéance apparente ;

< d’un savoir être, d’une manière d’être des professionnelsqui, allant au-delà de la bonne réalisation technique d’actesplus ou moins sophistiqués, visent à être soucieux de l’au-tre, à réagir à ses besoins et demandes, tout en respectantses choix et ses refus dans la limite des règles de sécuritépour la personne accueillie et pour l’équipe soignante : la“posture professionnelle” doit être définie. Cette démarchedoit respecter des règles institutionnelles claires, visant àgarantir la sécurité pour tous ;

< d’une valorisation de l’autonomie et de l’expression desusagers, personnes accueillies certes, mais aussi familles,proches, accompagnants et correspondants ;

< d’une interaction permanente entre la pensée et l’action, demanière à éviter la dépersonnalisation, l’indifférence (certessi souvent protectrice…), l’inadéquation de la posture et desactes avec l’état de santé de la personne accueillie, lesréactions de violence ;

< d’une démarche continue d’adaptation, d’analyse et de re-mise en cause des pratiques professionnelles ;

< de la motivation et de la valorisation des agents.

< Conclusion

Une réflexion sur le sens du soin doit être menée.L’article du Grand Larousse, dans son édition de 1977, est in-téressant car révélateur de l’ambiguïté de la notion de soin,du rôle de soignant, distinguant :< le soin : “attention, application à faire quelque chose”,“sollicitude active envers quelqu’un, marques d’attache-ment”, “charge, fonction, devoir de veiller à la conserva-tion, à la prospérité d’une chose”;

< et “les soins” : “ensemble des moyens hygiéniques, diété-tiques et thérapeutiques mis en œuvre pour conserver ourétablir la santé”, “soins infirmiers qui peuvent être effec-tués par un auxiliaire médical : aide au malade pour lesgestes courants de la vie, qu’il ne peut effectuer lui-même,la surveillance en cas d’altération de la conscience, l’ap-plication des traitements prescrits par le médecin”, “soinsmédicaux : tous les actes effectués par le médecin, aussibien diagnostic que prescription ou intervention”;

< curieusement, il faut en venir aux “petits soins” pour lire“attentions délicates” ;

< puis rapidement à la langue classique où l’on évoque la sy-nonymie avec les “assiduités galantes” (!) et l’attention, ladiligence, l’exactitude, la minutie, la sollicitude et la vigi-lance.

Contrairement au soin, “les soins” ne seraient donc que“techniques”…En matière de santé de l’homme, la seule réponse “tech-nique”, limitant les soins à une procédure, à un geste pra-tique, à un protocole, n’est pas la bonne, même si elle est“rassurante” pour le professionnel qui se voit réconforté parun champ d’exercice défini, borné, mesurable, quantifiable etopposable.Les soins médicaux, proches en cela du “care” anglo-saxon,ne doivent en effet pas s’envisager sans respect de l’hommesoigné dans sa globalité, son humanité, avec ses valeurs etcroyances, son histoire, sa religion et/ou sa morale, sa familleet sa vie sociale.Cet aspect “humain” des soins nécessite bien plus d’enga-gement et de remise en cause de la part du soignant, de ré-flexion sur son exercice, de définition et de discussion de sesvaleurs. Il ne laisse cependant aucune place aux conduitesmaltraitantes, inacceptables en ce qu’elles constituent de né-gation de l’humanité et des valeurs éthiques fondamentalesdu soignant.Cette prise de conscience est difficile. Elle nécessite travail sursoi et recul, formation et adaptation, engagement collectifdans une dynamique qualité qui doit aller du conceptuel àl’opérationnel.Elle valorise notre humanité par un retour aux valeurs fon-damentales de l’être humain.Elle est la noblesse de notre fonction de soignant…

Notre profession ne peut rester hors cette démarche qui,touchant aux valeurs morales de l’homme, dépasse de loin lemonde du soin : toute activité, mettant en relation presta-taires et usagers, se doit de mener ce travail de réflexion etd’amélioration des prestations.Il ne s’agit pas d’une philosophie d’aubaine ou de circons-tance : quel domaine, qu’il soit de ressort administratif, in-dustriel, associatif ou familial, du secteur marchand ou deproduction pourrait en effet rester en retrait?

“La santé est un état de bien-êtretotal physique, social et mentalde la personne.Elle n’est pas seulement absencede maladie ou d’infirmité ”(Organisation mondiale de la santé)

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Mais si tout prestataire a des devoirs, il a aussi des droits dontcelui au respect. L’usager pour sa part, s’il a des droits évi-dents, n’a pas tous les droits : le respect des règles de civilitése fait difficilement à sens unique.Le champ de réflexion est encore vaste, qui pourrait débou-cher sur une Charte de l’usager…

< Quelques références bibliographiques

- Recommandations de bonnes pratiques professionnelles :La bientraitance : définition et repères pour la mise enœuvreAgence nationale de l’évaluation et de la qualité desétablissements et services sociaux et médico-sociaux(ANESM) www.anesm.sante.gouv.fr 2008

- Prévention et traitement de la maltraitance et promotionde la bientraitance : Éléments d’appréciation d’outilsAdaptation des critères de qualité de l’INPES “Référentielde bonnes pratiques. Outil d’intervention en éducationpour la santé ; critères de qualité”Agence nationale de l’évaluation et de la qualité desétablissements et services sociaux et médico-sociaux(ANESM) www.anesm.sante.gouv.fr 2008, 8 p.

- Référentiel relatif aux conduites violentes dans lesétablissements accueillant des adolescentsAgence nationale de l’évaluation et de la qualité desétablissements et services sociaux et médico-sociaux(ANESM) www.anesm.sante.gouv.fr 2008

- Guide Pratique: Bientraitance / Maltraitance à l’usagedes établissements et institutions. Que faire face à larévélation d’une situation de maltraitance?Fédération hospitalière de France - 2008, 75 p.

- Les personnes âgées en institution : le droit du citoyenest-il respecté?J. Le Gall - In “Gérontologie et Société”Fond. nationale de gérontologieISBN, 2008, 268 p., 143-151

- Maltraitance, Bientraitance : prévenir les violencesinstitutionnellesModule interprofessionnel de santé publiqueÉcole nationale de la santé publique2005, 26 p. (hors annexes)

- La démarche qualité : outil de restructurationM. Schmitt, V. BilgerLes cahiers de l’Actif, 1997, 256/257, 37-66.

- À la recherche de la qualité : la qualité est l’affaire de tousC. Schmid - Les cahiers de l’Actif, 1997, 256/257, 29-36.

- www.has-sante.fr/.../etude-de-claire-compagnon-et-veronique-ghadi-la-maltraitance-ordinaire-dans-les-etablissements-de-sante

- Promouvoir la bientraitance dans les établissementsde santé - Rapport de la mission ministérielleMichèle Bressand, Martine Chriqqui Reineckeet Michel SchmittLa Documentation française, 537 p ; 2011.www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports

- Prévenir la maltraitance et tendre à la bientraitanceM. Schmitt - Imaging Management, 2011, 1, 28-33.

Le dessin humoristiquede Laurent van offel !

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La prise en charge de la souffrancedans un service d’imagerie médicale

A. Macherich, S.Vidal, M.Vizzari, M. SchmittPôle “Imagerie” - Hôpital Albert Schweitzer - Colmar

Et si c’était moi dans ce lit, sur ce brancard ou dans cette salle d’attente?Tout soignant s’étant un jour posé cette question aimerait pouvoir accueillir les personnes soignées dans une ambiance calme,détendue et disposer de suffisamment de temps pour communiquer, expliquer les examens et répondre aux interrogations.Malheureusement la réalité est souvent toute autre.Inquiets, ne sachant pas ce qui les attend, les patients et leurs proches sont souvent bousculés, stressés, nerveux.Notre temps de soignant étant compté, loin de les rassurer, nous les bousculons, les pressons, ne les écoutons pas.Ou au contraire, nous les laissons patienter sans information avant, pendant et après leur examen.Ce qui est source d’angoisse et de stress supplémentaire pour les personnes accueillies, mais aussi de souffrance,tant pour le soigné que pour le soignant, qui peut ne plus trouver de satisfaction dans son métier.

“ Il nous faut prendre en compte et gérer la souffrance du soignantet du soigné si nous voulons prétendre être un jour bientraitants ”

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C’est dans le cadre d’une démarche sur la bientraitance quenous avons mené une réflexion sur la souffrance. L’une nepeut en effet être dissociée de l’autre.Un personnel en souffrance, non reconnu, non valorisé, nepourra pas s’investir dans une démarche pour tendre à labientraitance.

< La souffrance de la personne accueilliepeut être morale ou physique

Souffrances morales

L’ignorance des conditions d’examen, des machines, la peurde souffrir, la crainte de la “piqûre”, l’angoisse du diagnostic(trop souvent méconnue par les soignants), sont les princi-pales causes de stress chez le patient qui se sent toujours ensituation d’infériorité dans cet univers si particulier qu’estl’hôpital : la relation soignant-soigné est toujours asymé-trique ! Il y a un syndrome de la “blouse blanche” par lequelle patient se sent de fait inférieur au soignant. La personnesoignée, ses proches, se sentent parfois devenir transpa-rents, oubliés, incompris…Pour tenter de réduire ce mal-être (qui peut compromettrel’adhésion aux soins et la nécessaire relation de confiance) etcorriger le déséquilibre entre soigné et soignant, chaqueagent de notre service s’engage par exemple :< à se présenter en indiquant son nom, sa fonction et la mis-sion que l’on a à remplir au sein de l’hôpital ;

< en cas de retard, informer la personne soignée et sesproches de la durée d’attente prévisible et de la cause de ceretard : le temps de la personne soignée et aussi précieuxque le temps du soignant : ce n’est pas parce que l’on estmalade que l’on a plus d’obligation sociale, d’enfants àchercher à l’école, de courses à faire ou d’amis à voir !

< à préserver la pudeur, physique et psychologique de lapersonne accueillie : proposer une voire deux blouses enfonction de la corpulence du patient pour que les per-sonnes puissent se couvrir, veiller à la confidentialité des lo-caux où les personnes sont accueillies et interrogées…

< à proposer un placebo au patient stressé, claustrophobe ouà utiliser des techniques de respiration dérivées de la so-phrologie pour détendre le patient afin qu’il puisse pour-suivre l’examen;

< à appeler le patient le jour suivant son examen pour s’en-quérir de son état, après des soins ou examens invasifs ;

< à organiser des conditions dignes d’annonce des diagnos-tics ; certes pour le cancer, mais l’annonce d’une sclérose enplaques chez une jeune femme, d’une stérilité, d’une mortfœtale, d’une PCE (Polyarthrite chronique évolutive) ou d’undiabète sont lourdes de répercussions pour la personnesoignée et son entourage. L’annonce marque la véritable en-trée dans la maladie : le symptôme devient maladie!

Souffrances physiques

Une personne en fin de vie, une personne âgée avec des dou-leurs chroniques, un polytraumatisé, un patient cancéreuxmétastatique souffre souvent du fait de sa pathologie ou deson état. Les douleurs ressenties peuvent en outre être pro-voquées par l’équipe soignante lors de la pose d’une voie vei-neuse, d’une mammographie ou d’une biopsie par exemple.Ainsi, les professionnels du service s’engagent à :< prendre en compte la douleur ressentie de la personnesoignée, celle qu’elle exprime, sans la juger, sans tenir despropos comme: “mais non cela ne fait pas mal”, “per-sonne ne s’est jamais plaint”, “ne soyez pas si douillette!”Chaque personne a un ressenti particulier, qui doit êtrerespecté par le soignant ;

< prévenir la personne soignée, ne pas minimiser et ne ja-mais mentir sur les douleurs que le patient pourrait res-sentir durant l’examen;

< réduire le temps d’inconfort en installant le patient le plusconfortablement possible, et uniquement au moment où legeste programmé peut effectivement être réalisé ;

< déléguer à une collègue en cas de difficulté à réaliser ungeste technique (pose de voie veineuse par exemple) : il n’ya aucune honte à “passer la main” en cas de problème!

< proposer la mise en œuvre de procédures d’analgésie(Meopa, prémédications dermiques, anesthésies localesou régionales par exemple).

Oui, le patient souffre moralement et physiquement!Mais qu’en est-il du soignant? Ne se sent-il pas parfois mal-traité ou non valorisé? Comment un soignant pourrait-il aiderautrui si lui-même souffre?

< La souffrance du soignantest un vrai problème de santé publique

Il faudrait ne pas se “rendre compte” des choses qui nous en-tourent…Le “burn out” ou syndrome d’épuisement professionnel estcommun à toutes les professions de santé, manifestationd’une expérience psychique ou physique négative liée à unstress émotionnel causé par un travail auquel le soignantn’arrive plus à s’adapter.

Souffrances liées à l’organisationnel

Le “burn out” n’est pas uniquement lié, comme on l’évoquetrop souvent, aux seuls problèmes d’effectifs et de moyens,mais souvent à des manquements organisationnels et insti-tutionnels : mauvaise organisation, défauts d’encadrement,mésentente entre collègues non pris en compte par la hié-rarchie, absence d’objectifs clairs (pour le soignant et pour

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l’équipe), manque de temps et d’espaces d’échange, absenced’un organigramme clair (qui fait quoi? à qui m’adresser encas de problème?), non-connaissance des buts et des règlesde l’institution (à quoi sert mon travail? vers quoi allons-nous? quel est mon avenir dans la structure? pourquoi mepousse-t-on dehors?), sentiment que l’hôpital se réduit à unlieu où l’on ne soigne que l’efficience médico-économique.Le tout accentué par une mauvaise communication.

Pour tenter de réduire ce mal-être du soignant, nous avonsmis en place dans notre service un groupe de travail, réunis-sant un nombre égal de professionnels et de personnes soi-gnées :< les valeurs communes du soignant ont été définies etécrites, les conduites inacceptables listées afin de créer unesprit d’équipe et de redonner un sens à l’activité de soin ;

< des réunions hebdomadaires d’échanges ouverts ont étémises en place afin de pouvoir soulever tous problèmesrencontrés ;

< des moments conviviaux sont aménagés en dehors du ser-vice afin de favoriser l’entente du personnel (repas, sor-ties…) ;

< des séances de sophrologie et d’échange pour les profes-sionnels.

Cependant, voir le “burn out” des soignants comme seuleconséquence de problèmes institutionnels et organisation-nels serait trop restrictif. Des relations humaines de qualitéavec les patients, entre les membres de l’équipe et avec la hié-rarchie, ont toute leur importance.

Souffrances liées aux relationsavec les personnes soignées et leurs proches

< Les patients, leurs proches peuvent être anxieux, apeurésmais aussi agressifs, du fait de leurs pathologies certes,mais aussi du non-respect volontaire des règles de civilité :

il est important de ne jamais nous mettre en position d’in-fériorité face à un patient agressif pour pouvoir garder lecontrôle de la situation et de faire appel, selon des procé-dures prédéfinies, à un collègue ou un supérieur dès que lasituation devient difficile à gérer.En tout état de cause, nous devons toujours respect et soinau patient, quels que soient leurs comportements… Noussommes cependant en droit de souhaiter que ce respectsoit symétrique et que les règles élémentaires de politesseà notre encontre soient respectées.

< Nous sommes en première ligne confrontés à la maladie,à son diagnostic et donc à sa découverte, à son suivi, à lafinitude de la personne ce qui nous met face à notre proprevécu, à notre famille. Le fréquent sentiment d’inutilité denos actions face à l’avancée de la maladie, notre mal êtreface à la détresse des personnes malades, de leurs prochespèsent lourdement sur notre vécu.

Pour arriver à évacuer le stress lié à ces situations, à pouvoirparler des difficultés liées à la maladie, à notre exercice, desgroupes de parole doivent être mis en place et encouragés.Une vigilance toute particulière doit unir les soignants qui doi-vent être attentifs les uns aux autres, être disponibles àl’écoute des collègues en souffrance.

< Conclusion

La souffrance affecte tant la personne accueillie que le soi-gnant. La prise en charge de la souffrance en milieu de soinpasse par différents moyens, les uns pharmacologiques, lesautres organisationnels ou institutionnels, mais surtout parune prise de conscience individuelle de chacun des interve-nants.Il nous faut prendre en compte et gérer la souffrance du soi-gnant et du soigné si nous voulons prétendre être un jourbientraitants.

< Brève “Actualités” recueillie par olivier marie-Anne

Yoga et cancer du sein…L’étude menée par l’université du Texas à Houston a permis de suivre une cohorte defemmes au cours de leur traitement par radiothérapie du cancer du sein. Les patientesont été réparties en trois groupes : l’un faisant du yoga, l’autre faisant du stretching etle dernier n’ayant pas d’activité sportive. Six mois après le traitement, le groupe defemmes pratiquant le yoga fait état d’une moins grande fatigue et d’une améliorationsensible de l’état général par rapport aux autres groupes. Le yoga procurerait ainsi lesbienfaits d’une activité sportive tout en y associant les bénéfices psychologiques.

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La certificationdes établissements de santéQuelques raisons pour motiver les soignantssur le chemin vers la bientraitance

Magali Vizzari - Cadre de Santé - ManipulateurPôle “Imagerie” - Hôpital Albert Schweitzer - Colmar

Présente dans le paysage sanitaire français depuis une dizaine d’années, la certification rythme la vie des soignantset des établissements notamment par le biais de la procédure d’évaluation. Le risque serait cependant grand de réduirela certification à cette seule évaluation organisée tous les quatre ans. Au-delà de la notation des établissements, c’est en effettoute une politique d’amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins que la Haute Autorité de santé tented’implanter.Démarche qualité, la certification doit, pour vivre au quotidien, s’appuyer sur l’adhésion de l’ensemble des professionnelsdu soin : afin de créer une véritable émulation, il est important que les personnels connaissent les enjeux, les objectifset comprennent la place que chacun d’eux tient dans cette dynamique.

Depuis la loi du 4 mars 20021, le patient et son entourageconnaissent (en principe!) leurs droits en tant qu’acteurs àpart entière dans la stratégie de soin. La loi introduit une exi-gence nouvelle : le contrôle du niveau de qualité du systèmede santé français.

La Haute Autorité de santé (HAS) a été créée en 2004 pour ré-pondre à cette exigence.La certification des établissements de santé remplace l’an-cienne accréditation: leurs buts sont cependant très proches,la régulation des établissements de santé se faisant par uncontrôle qui s’appuie sur la qualité.La certification est expliquée par l’article L.6113-3 du Code desanté publique: c’est une “appréciation indépendante sur laqualité d’un établissement ou, le cas échéant, d’un ou de plu-sieurs services ou activités d’un établissement, à l’aide d’in-dicateurs, de critères et de référentiels portant sur les procé-dures, les bonnes pratiques cliniques et les résultats desdifférents services et activités de l’établissement”.2 La di-mension majeure de la certification est d’être une évaluationexterne de la qualité basée sur des normes, portant à la foissur des procédures mises en place et leurs résultats.

La HAS construit la procédure de certification sous formed’une démarche qualité, couplée à une évaluation régulière-ment renouvelée : on ne peut en effet tendre à la qualité que

grâce à un questionnement continu sur les pratiques et pos-tures professionnelles du soignant ainsi que sur les activitésréalisées dans nos établissements3, après une évaluation ar-rêtant un état des lieux ; une politique d’amélioration peutalors être engagée, qui sera réinterrogée et remise en causede façon constante.L’enjeu de la certification n’est donc pas la note que va obte-nir un établissement ou un service lors de la visite des expertsvisiteurs, mais la dynamique que celle-ci crée entre les diffé-rentes itérations. Pour qu’elle vive dans les établissements desanté, la certification doit reposer sur l’action partagée et laparticipation active de tous les acteurs du soin: l’ensemble dela communauté soignante doit adhérer à l’action. Les acteursdoivent comprendre la nécessité d’évaluer leur action desoin. Pour que l’adhésion des soignants soit complète etconsentie, elle ne peut se passer de l’appropriation de la mé-thode d’évaluation.

Avant de lancer une démarche évaluative, il est importantd’en définir des objectifs clairs, connus et validés par tous lesacteurs de soin. La HAS s’est fixé trois objectifs pour orienterla certification :< amélioration de la qualité et de la sécurité des soins ;< promotion des démarches d’évaluation et d’amélioration ;< renforcement de la confiance du public par la communica-tion des résultats.

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La Haute Autorité de santé place sa réflexion au niveau de lacollectivité et non de l’individu: elle recherche un impact surl’ensemble de la population, alors que les soignants pour-raient avoir tendance à limiter leur réflexion à leurs activitésquotidiennes de terrain, à leur seul établissement. Néan-moins, le but de la HAS comme celui des soignants, estd’améliorer l’état de santé de la population, d’accroître la sa-tisfaction des patients en assurant un niveau minimum de sé-curité, de garantir une prise en charge de qualité des per-sonnes soignées dans le respect des règles d’hygiène, dedévelopper la bientraitance. Cela passe par la place centraleréservée au patient dans la chaîne du soin, de son arrivéedans l’établissement jusqu’après son départ.

Un des freins majeurs au développement d’une culture de laqualité est la non-connaissance par les acteurs des butspoursuivis : comment faire adhérer les professionnels desanté à une démarche s’ils n’en connaissent pas les tenantset les aboutissants?Par la réflexion qu’elle initie, la certification joue un rôle toutà fait légitime dans la vie des soignants : en effet, chaque jour,grâce à la dynamique initiée et sans souvent nous en rendrecompte, nous remettons en cause nos pratiques, nous inter-rogeons notre posture professionnelle. La certification est àla base de ces réflexions, devenant une condition utile à toutedémarche pour tendre à la bientraitance, tant de fois évoquéepar ailleurs : le manuel d’évaluation explore les différentes fa-cettes de nos activités, favorisant ainsi le questionnement desmembres de l’équipe soignante, mettant en évidence un dys-fonctionnement qui peut échapper à des professionnels troppris par leur quotidien.

Il ne faudrait cependant pas croire que la certification donneréponse à toutes nos questions. Elle ne peut pas tout évalueret certaines actions sont du ressort du seul professionnel.Mais elle permet à chaque soignant de s’engager, de partici-per activement à la vie de son établissement, d’œuvrerconcrètement à l’amélioration de l’accueil et de la prise encharge des personnes soignées et de leurs proches, en leuroffrant des conditions respectueuses de la dignité de chacuntout en préservant au mieux leur sécurité.

Devenir membre actif de la certification fait entrer le soi-gnant dans l’univers de la qualité.Cela ne se fait pas en plus du travail quotidien mais en pa-rallèle. La participation aux groupes de travail ne suffit pas àmarquer l’engagement du professionnel dans la qualité, maisles réflexions et remises en cause que la certification et pluslargement la culture de la qualité, lui amènent chaque jour. Siles avantages de la démarche n’étaient pas connus, elle pour-rait effrayer, paraître chronophage dans nos établissementsoù, sous l’effet des trop nombreuses contraintes socio-éco-nomiques et démographiques, le temps est compté.En outre, la HAS a épuré le référentiel V2010 (3e version de lacertification) pour permettre sa meilleure appréhension parl’ensemble des professionnels : les critères ne sont plus aussistricts et une place est laissée à l’expression singulière desservices de soin et aux processus innovants que chacun peutinitier.

La V2010 donne une place particulière à la bientraitance et aurespect des droits du patient.4

Inclure la bientraitance dans le manuel de certification est unexemple d’évolution de la démarche pour se rapprocher dessoignants et de leur quotidien: la bientraitance est notion nou-velle qui émerge depuis peu dans le secteur sanitaire. En seréférant à sa définition actuelle5, elle porte notamment :< Sur la remise en cause de la pratique du soin et le ques-tionnement perpétuel sur la posture professionnelle dusoignant.

< Tout en favorisant les réflexions sur l’amélioration du bien-être du soignant au travail, ses motivations, le “sens” quiest donné à son investissement professionnel : vouloir pé-renniser une action pour tendre à la bientraitance serait vainsi le soignant ne se sentait pas lui-même reconnu, valorisé,respecté… en un mot bientraité!

“ Il est primordial d’associer tousles membres de la communautésoignante à une politiquede changement et de remiseen cause des pratiques ”

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Ce sont là des buts que se fixe la certification : l’ensemble dela démarche est centré sur l’aspect “savoir-faire” de la bien-traitance ; pour accompagner les soignants dans leurs ques-tionnements, une référence du manuel de certification est dé-diée à la bientraitance et aux droits des patients. Alors, mêmesi elle ne couvre pas l’ensemble des dimensions de la bien-traitance, la certification met en avant son rôle de démarchequalité pour engager une réflexion collective sur la bientrai-tance : chacun pourra ensuite développer une réflexion indi-viduelle et évaluer sa pratique professionnelle pour la re-mettre en cause, la corriger et l’améliorer.

La qualité de soin n’est pas une notion figée.La certification ne se veut pas comme étant le “bon exemple”à suivre pour atteindre la qualité mais comme l’instigatriced’une réflexion propre à chaque soignant, dans chaque éta-blissement, pour atteindre un niveau optimal de qualité et desécurité des soins dans son contexte particulier. Chaque ac-teur du soin, quelle que soit sa fonction, est un rouage decette mécanique: si un maillon se grippe, c’est l’ensemble dela chaîne qui est affecté ; l’image du “maillon faible” engageet responsabilise chacun d’entre nous.Il est primordial d’associer tous les membres de la commu-nauté soignante à une politique de changement et de remiseen cause des pratiques. Il faut les encourager à s’engagerdans cette démarche pour que qualité rime avec profession-nalité : la certification n’est pas à côté mais imbriquée dansl’activité et la vie des établissements de santé.

Au final, ce qui nous anime tous au quotidien est identiqueà ce que recherche la Haute Autorité de santé : le respect dela dignité et de la sécurité du patient, sa satisfaction dont té-moigne le sourire qu’il nous rend à la fin d’un soin, une évo-lution continue pour tendre à la bientraitance.

1 Loi n°2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades

et à la qualité des systèmes de santé.

2 De Gaillande Ludovic. La démarche de Donabédian, un fil

conducteur dans la conception des manuels de certification V1,

V2, V3? Soins Cadres. Juin 2008, supplément au n°66. p.S23.

3 M. Vizzari, Dr M. Schmitt, B. Pellet. Vers la qualité… vers une

optimisation de la gestion d’un service d’imagerie médicale.

Communication Journées françaises de radiologie. Paris.

16 octobre 2009.

4 Magali Vizzari, Christine Peyron. Certification des établissements

de santé et bientraitance : balbutiements d’un mariage de raison.

Mémoire mastère “Management et formation dans les

établissements de santé”. Université de Bourgogne.

UFR Science économique et de gestion. 2011, 103 p.

5 M. Bressand, M. Chriqui-Reinecke, M. Schmitt. Rapport de la

mission ministérielle : promouvoir la bientraitance dans les

établissements de santé. 2011, 56 p.

< Brèves “Actualités” recueilliespar olivier marie-Anne

Nouvelle technique de diagnostic précocedes tumeurs

L’imagerie est souvent utilisée en recherchemédicale chez les animaux de petites tailles.Les limites de la physique technologique sontrepoussées afin de garantir sensibilité etrésolution pour ces “patients” d’une vingtainede grammes seulement. Une versionminiaturisée d’imageurs de nouvellegénération a vu le jour. Cette innovation estbasée sur l’utilisation de photons lumineux,capables de faire les mêmes examens chez lasouris que chez l’homme.Cette technique de fluorescence dans leproche infrarouge (longue d’onde de 800microns) permet de faire des investigationsjusqu’à une profondeur de 5 cm. L’imagerésulte de la stimulation d’un colorantfluorescent (endogène ou injecté par voieintraveineuse) qui réémet une lumière d’unelongueur d’onde légèrement différente.L’application permet par exemple, pour lecancer du sein, de mettre en évidence laformation de vaisseaux sanguins(angiogénèse) autour d’une tumeur de moinsd’un millimètre de diamètre. À ces mesures,les mammographies actuelles sont incapablesde faire la différence avec un simple kyste ouune calcification. Les perspectives derecherche sont grandes : cancer du colon, dupoumon, de l’ovaire et du cerveau.

L’E-thérapie et les réseaux sociauxSi Facebook est un réseau social bien connudes plus jeunes, il ne faut pas oublier les plusde 65 ans, plus de 700000 personnes, qui ont,elles aussi, un compte sur ce réseau social. Cechiffre a déjà doublé en un an. Une équipe du“Centre des émotions” de la Pitié-Salpêtrière(Paris, AP-HP) développe des interfaces quipermettent aux personnes âgées prises encharge dans leur service de bénéficier deséquences de thérapie à distance. L’assistancede logiciels informatiques permet aux patientsde retrouver ou préserver un bonfonctionnement de leur cerveau.

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L’affirmation du rôle soignantdu manipulateurd’électroradiologie médicaleau travers de l’histoire du métieret de l’évolution du cadre législatif et réglementaire

Philippe GlorieuxDirecteur des soins, ancien directeur de l’IFMEM de la Pitié Salpêtrière

Des manipulateurs formés au cours du conflit de 1914-1918 aux manipulateurs du XXIe siècle, le métier a toujours évoluénon seulement en fonction des technologies utilisées mais aussi dans son positionnement et la conception de son exercice.Technicien ou soignant, tout au long de notre histoire la profession a progressivement su faire reconnaître au travers des texteslégislatifs et réglementaires la prégnance de la fonction “soignante” du métier. L’aboutissement prochain du projetde réingénierie de la formation est une étape importante dans cette évolution, mais elle n’est pas une fin en soi.Elle est la porte ouverte à d’autres évolutions de notre métier.

La finalisation du projet de réingénierie de la formation demanipulateur d’électroradiologie médicale est l’aboutisse-ment d’une longue maturation du métier et du cadre législa-tif et réglementaire. Il s’agit d’une étape importante dansl’évolution de notre profession, étape qui est pour nous, pro-fessionnels, l’occasion de jeter un regard en arrière et d’ob-server au travers des modifications du cadre législatif et ré-glementaire l’évolution de notre métier et particulièrementla reconnaissance de sa fonction soignante.

< Les origines du métier et les premierstextes réglementaires (1895-1960)

Je n’aborderai que très succinctement l’origine de la radio-logie et l’apparition des premiers manipulateurs, vous ren-voyant à l’excellent article Une histoire des manipulateurs enélectroradiologie médicale publié par Jean-Jacques Flaux etThierry Munier dans le numéro spécial de notre revue consa-cré en 1995 au centenaire de la radiologie.Après la découverte de rayons X par W.-C. Roentgen en 1895,la technique d’investigation radiologique s’est particulière-ment développée pendant la guerre de 1914-1918. Pour ré-pondre aux besoins, des formations de “manipulateurs” ont

été mises en place, d’une part à l’initiative du sous-secrétariatd’État au service de santé des armées et d’autre part au seinde l’institut du radium par Marie Curie. Dès ces premières for-mations, on observe la dualité technique / soin au niveau desrecrutements : des hommes mobilisés disposant d’une for-mation technique (ingénieurs, électriciens, chimistes) ouscientifique pour le service de santé des armées et des infir-mières pour la formation organisée par Marie Curie.Ces formations de courte durée (deux mois), mises en placedans l’urgence de cette période de guerre étaient très centréessur la formation technique: électricité, rayonnements X, tech-nologie, développement photographique avec pour la for-mation dispensée par Marie Curie des cours d’anatomie.Si l’on en croit la définition des responsabilités du manipula-teur donnée par Marie Curie et citée par Jean-Jacques Flauxet Thierry Munier dans leur article, le profil professionnel dumanipulateur dans ce contexte est plutôt celui d’un technicienque d’un soignant : “Le manipulateur est l’aide qui fait fonc-tionner les appareils pour le médecin radiologiste : c’est luiqui entretient l’appareillage en bon état, développe lesplaques, manipule le porte-ampoule, répare les défauts del’installation électrique.”1

À l’issue du conflit, le développement des unités de radiolo-gie dans les hôpitaux publics va conduire les structures hos-

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pitalières à organiser des formations destinées aux infir-mières : notions de radiologie dans le programme de forma-tion initiale des infirmières de l’Assistance publique de Parisen 1920 et formation complémentaire en radiologie pour lesinfirmières diplômées aux hospices civils de Lyon en 1922.La première formation hospitalière structurée est mise enplace par l’Assistance publique de Paris en 1925 au sein del’école de radiologie de la Pitié Salpêtrière. Cette formationdure un an et est proposée aux meilleures élèves infirmièresdiplômées dans le cadre d’une spécialisation. Cette formationpassera à deux ans en 1944. Entre les deux guerres ce pro-cessus de spécialisation des infirmières dans les hôpitaux pu-blics va s’étendre aux grandes structures hospitalières : Lyon,Strasbourg, Marseille…Parallèlement à ces formations hospitalières, une formationd’un an délivrant le diplôme d’ “aides radiologistes” est ou-verte à l’école d’enseignement technique féminin à Paris. Parla suite, plusieurs autres formations, hors recrutement infir-mier, verront le jour : formation enseignement technique àStrasbourg préparant un diplôme d’ “assistante techniquemédicale” (1941) et formation d’ “assistantes techniques” àl’institut d’Arsonval (1942), formant des secrétaires et mani-pulatrices pour les cabinets privés.Pendant cette période, les seuls textes officiels faisant état dustatut de manipulateurs sont ceux régissant les personnelsdes hôpitaux publics. Un décret de 19432 reconnaît les “ma-nipulateurs radiographes” comme une spécialisation infir-mière et les classe dans la catégorie des soignants. L’appel-lation va évoluer et devenir “manipulateurs radiologistes” en19493, puis “manipulateur de radiologie” en 19554. Parallèle-ment à cet emploi de manipulateur “soignant” qui manipuleles appareils à rayons X, le décret de 1949 fait état des “aidesradiologistes” qui sont, entre autres tâches, chargés du dé-veloppement des clichés.Au cours de cette période, il faut noter l’absence de cadre lé-gislatif et réglementaire de portée générale touchant à l’exer-cice et la formation des manipulateurs de radiologie. Cette si-tuation va se prolonger jusqu’à la fin des années 50.

< La fin de la spécialisationet l’autonomisation du métier (1960-1980)

C’est en 1962 que, dans les statuts du personnel des hôpitauxpublics, les manipulateurs sont sortis du cadre des infirmiersspécialisés5. Dans cette logique l’école de la radiologie de laSalpêtrière (Assistance publique de Paris) ouvre sa formationaux bacheliers avec un cycle de formation en deux ans touten maintenant la formation d’un an destinée aux infirmières.En 1964, l’Éducation nationale propose une formation entrois ans à partir de la classe de seconde et validée par le Bre-vet de technicien en électroradiologie médicale6. La même an-née un premier décret7 précise les fonctions des manipula-

teurs dans les hôpitaux publics : “Article 13 : Les manipula-teurs d’électroradiologie, sous le contrôle des chefs de ser-vice d’électroradiologie, sont chargés de l’encadrement dupersonnel. Ils doivent faire preuve d’une compétence éten-due dans la mise au point et l’utilisation des appareils de leurspécialité ; ils sont chargés de l’entretien du matériel, ils par-ticipent à l’exécution de tous les travaux, et notamment audéveloppement des clichés, à la mise en place des maladeset à la préparation des appareils. Ils peuvent être chargés dela manipulation des substances radioactives.”Ce texte qui limite la responsabilité soignante du manipula-teur à “la mise en place des malades”, confirme le profil“technicien” du manipulateur.En 1967, le ministère chargé de la Santé crée le DEMER (Di-plôme d’État de manipulateur d’électroradiologie8) donnantainsi un cadre réglementaire national aux formations misesen place par les hôpitaux publics. Le programme de formationpréparant au diplôme est réparti sur deux ans après le bac-calauréat. Il faut souligner que le programme prévu pour la 1re

année est, en dehors des notions de base de physique etd’électroradiologie, pour l’essentiel centré sur les sciencesmédicales et de soins : médecine, chirurgie, hygiène, tech-niques de soins, pédiatrie, donnant ainsi une prégnance“soins” relativement importante à la formation.La création par le ministère de la Santé d’un DE (Diplômed’État) pour les manipulateurs, à l’instar des infirmiers (1938)et des masseurs kinésithérapeutes (1946), vient reconnaître defait l’appartenance du métier aux professions paramédicales.Malgré tout, cette évolution ne se retrouve pas dans les dé-crets statutaires successifs des manipulateurs de l’hospitali-sation publique qui donnent une définition très restrictive del’exercice du métier. Celui de 19689 reprend presque à l’iden-tique le texte de 1964 : “Les manipulateurs d’électroradiolo-gie médicale, assurent sous les directives et le contrôle deschefs de service, des assistants d’électroradiologie, des sur-veillants-chefs et surveillants des services, l’entretien du ma-tériel, l’exécution de tous les travaux et notamment le déve-loppement des clichés, la mise en place des malades et lapréparation des substances radioactives.”Reconnaissant en partie la réalité des fonctions assurées parles manipulateurs, le décret de 197310 élargit de façon im-portante le champ de compétence des manipulateurs en lesautorisant à “manipuler des appareils d’électroradiologie,les générateurs électriques de rayonnements ionisants, lessubstances radioactives et les appareils en contenant, utilisésà des fins médicales de diagnostic et de traitement ainsi quetous les accessoires correspondants” et “à effectuer des cli-chés de pratique courante”. Par contre, concernant les res-ponsabilités vis-à-vis du patient, le décret en reste à “l’aideaux malades et leur mise en place”.Suite à la création du diplôme d’État par le ministère encharge de la Santé, le ministère de l’Éducation nationaletransforme le Brevet de technicien en électroradiologie mé-

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dicale en Brevet de technicien supérieur d’électroradiologiemédicale11 sanctionnant une formation de deux ans après lebaccalauréat.Cette période s’achève avec la structuration de la formationdes manipulateurs en deux filières de durées et de niveauxéquivalents, l’une sous l’égide du ministère en charge de laSanté, l’autre sous celle du ministère de l’Éducation nationale,situation qui perdure jusqu’à ce jour dans l’attente des né-gociations en cours sur la fusion des deux diplômes dans lecadre de la réingénierie. Mais l’absence de réglementation del’exercice tout au long de cette période a abouti à une diver-sification des modalités de recrutement tout particulièrementdans le secteur privé.

< L’encadrement réglementaire de l’exerciceet le passage à trois ans de la formation(1980-1995)

Le développement des techniques d’investigations et de trai-tement au cours des années 70 et 80 a contribué à enrichir etdiversifier l’exercice du métier de manipulateur d’électrora-diologie médicale, creusant ainsi un écart entre la réalité del’exercice et le cadre réglementaire existant pour les mani-pulateurs des hôpitaux publics.C’est dans ce contexte que l’Association française des per-sonnels paramédicaux d’électroradiologie (AFPPE) a militépour la mise en place d’un véritable cadre réglementaireconcernant l’exercice du métier et s’imposant tant dans le sec-teur public que dans le secteur privé.La pression de la profession et l’investissement de l’AFPPEont abouti en 1984 à la publication du décret fixant les caté-gories de personnes habilitées à effectuer certains actesd’électroradiologie médicale12. Ce texte réglementaire de por-tée générale (public et privé) reconnaît les deux diplômes, DE-MER et BTS, comme autorisant l’exercice du métier, tout enprévoyant des mesures transitoires permettant de régularisercertaines situations antérieures à la publication du texte avecnotamment la mise en place du processus de vérificationdes connaissances. Ce décret est le premier qui, pour notreprofession, établit une liste d’actes autorisés et définit les do-maines d’exercice imagerie médicale et explorations fonc-tionnelles, radiothérapie et électrologie. Sans revenir surl’ensemble du texte, il faut souligner la place qui, pour la pre-mière fois, est donnée à la composante “soin” du métier.Au-delà de “l’aide aux malades et leur mise en place” men-tionnées en 1973, le décret mentionne les actes autoriséssuivant :“1) En imagerie médicale et exploration fonctionnelle :a) La mise en place et la surveillance du patient, le réglage et

le déclenchement des appareils ;b) Les administrations orales et rectales et les injections in-

tramusculaires, sous-cutanées et dans les veines superfi-

cielles des membres, des substances, y compris des com-posés radioactifs, nécessaires à l’obtention d’une image,sous l’observation directe du médecin ;

…/…e) La réalisation de prélèvements de sang veineux et capil-

laire en vue de dosage par radio-analyse.”Cette étape importante pour la profession étant franchie,l’AFPPE et le CHCFMEM (Comité d’harmonisation des centresde formation de manipulateur d’électroradiologie médicale),créé en 1989, se sont ensuite investis pour faire évoluer la for-mation des manipulateurs, DE et BTS, formations devenuesinadaptées compte tenu de l’évolution des techniques d’in-vestigation et de traitement. C’est ainsi que le programme deformation préparant au DE est mis à jour en 199013 en passantà une durée de trois ans. En 1992, dans la même dynamique,le BTS évolue en DTSIMRT (Diplôme de technicien supérieurd’imagerie médicale et de radiologie thérapeutique)14, préparélui aussi en trois ans.

< L’intégration de la profession de manipulateurd’électroradiologie médicale dans le Codede la santé publique (1995-2004)

Suite à la pression et aux actions de l’AFPPE, une étape im-portante est franchie en 199515 avec l’intégration de la pro-fession de manipulateur d’électroradiologie médicale dans leCode de la santé publique (CSP). Les manipulateurs sontainsi reconnus comme “auxiliaires médicaux”. Cette loi fixele cadre d’exercice de la profession, les conditions autorisantà porter le titre de manipulateur, institue un exercice illégal etrend obligatoire l’inscription sur les listes départementales (fi-chiers ADELI - Automatisation des listes).

Ce volet législatif est complété en 1997 par un décret d’acteset d’exercice16 qui, en dehors de la mise à jour des actes au-torisés dans les différents domaines d’exercice, définit dansson article 3, pour la première fois, le champ de responsabi-lité du manipulateur dans la prise en charge du patient :“Art. 3. - En outre, dans le cadre de l’exécution des actes men-tionnés à l’article 2 ci-dessus, le manipulateur d’électrora-diologie médicale :a) Participe à l’accueil du patient et l’informe du déroule-

ment de l’examen ou du traitement ;b) Participe à l’identification des besoins somatiques du pa-

tient en rapport avec les techniques utilisées ;c) Met en place le patient, conformément aux exigences dela technique utilisée, en tenant compte de son état cli-nique ;

d) Participe à la surveillance clinique du patient au cours desinvestigations et traitements et à la continuité des soins ;

e) Participe à l’exécution des soins nécessités par l’acte réa-lisé ;

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f) Accomplit, en cas d’urgence, les actes conservatoires né-cessaires jusqu’à l’intervention du médecin ;

g) Participe à la transmission écrite de toutes les informationsrelatives au déroulement des examens et traitements ;

…/…j) Participe à l’application des règles d’hygiène et de radio-protection, tant en ce qui concerne le patient que son en-vironnement ;

k) Participe à l’élaboration des programmes d’assurance dela qualité et à l’application des protocoles de contrôle dequalité.”

Au-delà des besoins somatiques et de la situation clinique dupatient, l’article 5 de ce décret intègre la nécessaire prise encompte des facteurs humains de la personne soignée :“Art. 5. - Le manipulateur d’électroradiologie médicale adaptesa pratique professionnelle à l’évolution des sciences etdes techniques.Dans l’exercice de son activité, il tient compte des caracté-ristiques psychologiques et sociales de la personnalité dechaque patient, à tous les âges de la vie.”

Par ailleurs l’article 6 affirme la responsabilité du manipula-teur en matière d’éducation, prévention, recherche et forma-tion :“Art. 6. - Selon les secteurs d’activité où il exerce et les be-soins rencontrés, le manipulateur d’électroradiologie mé-dicale propose et organise différentes actions, notammentd’éducation, de recherche, de prévention, de dépistage, deformation et d’encadrement, ou y participe.”

Ce nouveau cadre réglementaire, dans la logique de l’inté-gration au CSP de la profession de manipulateur d’électrora-diologie médicale, reconnaît ainsi, de façon explicite, la réa-lité de l’exercice et le rôle “soignant” du métier en inscrivantsa pratique dans la démarche clinique: identification des be-soins somatiques et psychosociologiques, surveillance cli-nique, exécution des soins nécessités par l’acte réalisé, conti-nuité des soins et réalisation des soins d’urgence…Le décret de 1997 sera modifié en 200017 en intégrant dans lesactes autorisés les injections au niveau des “cathéters cen-traux des substances, y compris des composés radioactifs,nécessaires à l’obtention d’une image ou, en ce qui concernela médecine nucléaire, à la réalisation d’un acte thérapeu-tique”. Il faudra attendre 200418 pour que les décrets concer-nant la profession de manipulateur d’électroradiologie mé-dicale soient intégrés dans la partie réglementaire du CSP àl’instar de l’ensemble des professions paramédicales réper-toriées dans la partie législative du Code.L’intégration de la profession dans le Code de la santé pu-blique a ainsi permis de positionner les manipulateurs enqualité de professionnel de santé au même titre que les au-tres professions paramédicales.

Ce positionnement est par ailleurs affirmé en 2002 par la pu-blication du statut des directeurs de soins de la fonction pu-blique hospitalière19 qui confie à ces derniers “la coordinationgénérale des activités de soins infirmiers, de rééducation etmédico-techniques”.Ce regroupement de l’ensemble des professions paramédi-cales en une seule entité au sein des structures d’hospitali-sation publique est confirmé en 2005 par la modification del’article L.6146-9 du Code de la santé publique20. Le nouvel ar-ticle remplace le “service de soins infirmiers” et la “com-mission des soins infirmiers”, créés en 1991 par la “coordi-nation générale des soins infirmiers, de rééducation etmédico-techniques” et la “commission des soins infirmiers,de rééducation et médico-techniques”.Au cours de cette période, la réflexion sur les modalités deformation a été réinitiée au sein de l’Union interprofession-nelle des associations de rééducateurs et de médico-tech-niques (UIPARM). En 2003 la Commission pédagogique na-tionale dirigée par Domitien Debouzie, président del’université Lyon I, propose l’instauration d’une première an-née commune pour les professions de santé. Au-delà des pro-positions de cette commission, restée sans suite pour lesprofessions paramédicales, l’AFPPE avec les associationsprofessionnelles réunies au sein de l’UIPARM a défendu la né-cessité et l’urgence d’une réflexion nationale et globale surles formations paramédicales en y associant étroitement lesprofessionnels en demandant aux pouvoirs publics une véri-table réforme, globale et coordonnée de l’ensemble des cur-sus de formation des professions paramédicales s’inscrivantdans un processus d’universitarisation.Dès 2003, l’UIPARM propose un cursus de formation para-médicale intégrant la 1re année commune et validé par legrade de licence. Ces propositions sont restées sans suite,faute de volonté politique, jusqu’en 2005.

< La réingénierie de la formation (2005-2011)

Le 16 novembre 2005, Xavier Bertrand, ministre de la Santé,et François Goulard, ministre de l’Enseignement supérieur,lancent officiellement le processus de réingénierie des for-mations paramédicales et leur intégration dans le système Li-cence, Master, Doctorat (LMD).Initié en 2007 pour les IDE, le travail de réingénierie, piloté parle ministère de la Santé, est progressivement étendu aux au-tres professions : kinésithérapeutes, ergothérapeutes, infir-miers anesthésistes, infirmiers de bloc opératoire…Le groupe de travail ministériel concernant les manipula-teurs est officiellement mis en place en décembre 2009. Unefois de plus, la profession, avec l’AFPPE et le CHCFMEM, a an-ticipé en mettant en place un groupe de travail associatif dèsle mois d’avril 2008, groupe chargé d’élaborer des proposi-tions de référentiels activités et compétences et d’accompa-

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gner à partir de 2010 le groupe de production ministériel. Lespropositions de référentiels activités et compétences ont étéfinalisées respectivement en avril et décembre 2009.Les deux référentiels sont validés par le groupe de supervi-sion réuni par le ministère en novembre 2010. Résultats d’untravail important de la profession, ces documents constituentune étape décisive dans la construction de notre identité pro-fessionnelle. Ils sont l’expression de la réalité de l’exercice denotre métier tant en ce qui concerne les activités décrites queles compétences requises pour réaliser ces activités.Ces projets de référentiels21, comme le référentiel de forma-tion qui en découle, s’inscrivent résolument dans la démarcheclinique tant au niveau des activités diagnostiques que thé-rapeutiques :

Référentiel activités :“1 - Accueil de la personne soignée et recueil des données.2 - Information de la personne soignée et mise en œuvre

des soins dans le cadre de la continuité des soins.3 - Réalisation de soins à visée diagnostique et thérapeu-

tique dans le champ de l’imagerie, la médecine nucléaire,la radiothérapie et les explorations fonctionnelles.

…/…”Référentiel compétences :“1 - Analyser la situation clinique de la personne et détermi-

ner les modalités des soins à réaliser.2 - Mettre en œuvre les soins à visées diagnostique et thé-

rapeutique en imagerie médicale, médecine nucléaire, ra-diothérapie et explorations fonctionnelles, en assurant lacontinuité des soins.

3 - Gérer les informations liées à la réalisation des soins à vi-sée diagnostique et thérapeutique.

…/…6- Conduire une relation avec la personne soignée.7 - Évaluer et améliorer ses pratiques professionnelles.8 - Organiser son activité et collaborer avec les autres pro-

fessionnels de santé.”

Au-delà de la nécessaire évolution du contenu de la forma-tion, la réingénierie est une reconstruction complète du ré-férentiel de formation et de certification, fondée sur l’acqui-sition des compétences requises pour exercer la professionde manipulateur d’électroradiologie médicale. Une fois pu-bliés au journal officiel en annexe de l’arrêté de formation, cestextes viendront enrichir le cadre réglementaire de notreexercice professionnel en inscrivant fondamentalement laprofession de manipulateur d’électroradiologie médicale dansla filière soignante. Cette évolution est soulignée par le pro-fesseur Yvon Berland dans un rapport de 2007 :“III.3.1. Les compétences “soignantes” sont partagées partous les professionnels. L’observation du travail dans leséquipes de soins le montre régulièrement : les “savoir-faire”soignants sont souvent partagés par plusieurs métiers qui

ont à agir ensemble pour une production commune. L’éla-boration de référentiels de compétences pour les profes-sions de santé permet de mettre en évidence un certain nom-bre de ces “savoir-faire” qui relèvent du même domaine decompétence, mais qui présentent un degré de maîtrise oud’expertise différent pour chaque métier et ne font pas appelaux mêmes connaissances.”22

Dans les conclusions de ce rapport, le Pr Yvon Berland cibleparticulièrement la profession de manipulateur d’électrora-diologie : “Parmi les professions les plus concernées parl’évolution quantitative et qualitative de la demande de soinssont celle de la filière infirmière et celle de manipulateurd’électroradiologie médicale, dans un premier temps.”23

< Conclusion

Comme nous venons de le voir, ce ne sont pas les lois et rè-glements qui font progresser et évoluer un métier, mais laréalité de son exercice et donc l’engagement des profes-sionnels dans ces évolutions, même si l’enjeu reste, dans undeuxième temps, de faire reconnaître ces évolutions dans lecadre législatif et réglementaire. C’est dans cette dynamiqueque s’inscrit l’action de l’AFPPE.Le professeur Yvon Berland dans son rapport publié en 200324

faisait de la réingénierie la condition préalable à l’évolution ducadre législatif et réglementaire des professions paramédi-cales : “La formation des acteurs médicaux et paramédicauxsusceptibles d’accepter le transfert des compétences devrarapidement s’inscrire dans le cadre du LMD professionnelsans attendre les résultats de la réflexion aujourd’hui enga-gée sur la première année commune des études de santé.”La réingénierie est une étape importante dans l’évolution dumétier de manipulateur d’électroradiologie médicale, mais cen’est qu’une étape. En dehors de l’unification des formationsDE et DTS aboutissant à un diplôme unique permettant l’exer-cice de la profession, d’autres défis nous attendent et nousmobilisent déjà. Les enjeux portent d’une part sur la mise enœuvre de la coopération entre les professionnels de santé, enapplication des recommandations de la Haute Autorité desanté (HAS) d’avril 200825 et de la loi “Hôpital, Patients, Santé,territoires”26 et d’autre part sur la finalisation des réflexionsinitiées sur les nouveaux métiers par le rapport relatif aux mé-tiers en santé de niveau intermédiaire27.

“L’évolution d’un métierdépend de la réalité de sonexercice et donc de l’engagementdes professionnels ”

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Dans l’esprit du rapport Berland de 2003, cette dynamiqued’évolution de la profession doit aboutir à la modification ducadre législatif et réglementaire en reconnaissant les exten-sions du champ de compétence et le niveau d’autonomie del’exercice professionnel.“Il faut cesser de codifier les domaines d’activité des diffé-rents métiers par des listes d’examens, d’actes ou de théra-peutiques susceptibles d’être réalisés ou prescrits. En effetceci aboutit rapidement à des décrets de compétence totale-ment obsolètes car ils ne sont pas régulièrement toilettés. Lesexemples que l’on pourrait donner sont multiples. Les textesréglementaires devront plutôt s’attacher à décrire lescontours des métiers dans leurs grands principes et à donneraux acteurs les moyens d’exercer leur profession pleine-ment en fonction d’une compétence acquise au travers d’uneformation qui aura au préalable défini ses objectifs.”28

< Bibliographie

- Une histoire des manipulateurs en électroradiologiemédicale, Jean-Jacques Flaux et Thierry MunierNuméro spécial de la revue Le Manipulateur d’imageriemédicale et de radiothérapie : 1895-1995 Le premier sièclede la radiologie, 1995

- L’évolution de la profession de manipulateurd’électroradiologie médicale dans les hôpitaux publics,à travers les textes officiels, Guy SourtNuméro spécial de la revue Le Manipulateur d’imageriemédicale et de radiothérapie : 1895-1995 Le premier sièclede la radiologie, 1995

- Yvon Berland, Rapport de la mission “La formationprofessionnelle pour mieux coopérer et soigner”Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, 2007

- Yvon Berland, Rapport d’étape de la mission“Coopération de professions de santé : le transfertde tâches et de compétences”Ministère de la Santé, de la Famille et des Personnes,octobre 2003

- Délégations, transferts nouveaux métiers… Commentfavoriser des formes nouvelles de coopération entreprofessionnels de santé?Haute Autorité de santé, avril 2008

- Rapport relatif aux métiers en santé de niveauintermédiaire. Professionnels d’aujourd’hui et nouveauxmétiers : des pistes pour avancerLaurent Henart, Yvon Berland et Danièle Cadet,janvier 2011

1 La radiologie et la guerre, Marie Curie,

Éditions Félix Alcan, Paris, 1921.

2 Décret n°891 du 17 avril 1943.

3 Arrêté du 10 janvier 1949.

4 Circulaire n°154 du 21 novembre 1955.

5 Décret 62-132 du 2 février 1962.

6 Décret 64-42 du 14 janvier 1964.

7 Décret 64-748 du 17 juillet 1964.

8 Décret 67-540 du 26 juin 1967.

9 Décret 68-97 du 10 janvier 1968.

10 Décret 73-1095 du 29 novembre 1973.

11 Arrêté du 22 juillet 1975.

12 Décret 84-710 du 17 juillet 1984.

13 Décret 90-705 et arrêté du 1er août 1990.

14 Décret 92-176 du 25 février 1992.

15 Loi 95-116 du 4 février 1995 complétée par la loi 96-452

du 28 mai 1996.

16 Décret 97-1057 du 19 novembre 1997.

17 Décret 2000-509 du 6 juin 2000.

18 Décret 2004-802 du 29 juillet 2004.

19 Décret n°2002-550 du 19 avril 2002 portant statut particulier

du corps de directeur des soins de la fonction publique

hospitalière.

20 Ordonnance n°2005-406 du 2 mai 2005 simplifiant le régime

juridique des établissements de santé, article 6.

21 Les projets de référentiels soumis au Haut Conseil des

professions paramédicales sont consultables sur internet :

http://formation.manip.voila.net/HCPP.htm.

22 Yvon Berland, Rapport de la mission “La formation

professionnelle pour mieux coopérer et soigner”, Ministère

de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, 2007, p 80.

23 Yvon Berland, Rapport de la mission “La formation

professionnelle pour mieux coopérer et soigner”, Ministère

de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, 2007, p 98.

24 Yvon Berland, Rapport d’étape de la mission “Coopération

de professions de santé : le transfert de tâches et de

compétences”, Ministère de la Santé, de la Famille et des

Personnes, octobre 2003, p 46.

25 Délégations, transferts nouveaux métiers… Comment favoriser

des formes nouvelles de coopération entre professionnels

de santé?, Haute Autorité de santé, avril 2008.

26 Loi n°2009-879 du 21 juillet 2009 - art. 51.

27 Rapport relatif aux métiers en santé de niveau intermédiaire.

Professionnels d’aujourd’hui et nouveaux métiers : des pistes

pour avancer, Laurent Henart, Yvon Berland et Danièle Cadet,

janvier 2011.

28 Yvon Berland, Rapport d’étape de la mission “Coopération

de professions de santé : le transfert de tâches et de

compétences”, Ministère de la Santé, de la Famille et des

Personnes, octobre 2003, p 46 et 47.

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Un peu d’histoire…

L’American Society of Radiological Technologists est la plus ancienne et la plusimportante des associations de manipulateurs au monde. À Chicago, en 1920,quatorze hommes et femmes (pour moitié) ont décidé de fonder l’American Societyof Radiological Technicians. Elle deviendra l’ASRT en 1964, date à laquelleelle comptait déjà plus de 10000 membres.Aujourd’hui, c’est une association forte de plus de 140000 adhérents dont127000 manipulateurs, et dont les locaux sont situés à Albuquerque (New Mexico).

À l’occasion de notre réunion annuelle du board de l’ISRRT en avril dernier,j’ai eu l’occasion de visiter les somptueux locaux du siège social et de rencontrerses sympathiques dirigeants.

Auteur : Philippe Gerson

Remerciements à Liana Watson,ASRT Chief Governance and Development Officer

et Sal Martino, ASRT Chief Executive Officer

Les locauxL’association s’est installée à Albuquerque en 1983 pour desraisons économiques comparativement à Chicago. Néan-moins, c’est un building de 15000 m2 et de 116 pièces qui aété érigé en plein désert.On y trouve accueil, salles de réunions, bureaux, amphithéâ-tre, salles audio visuelles, studio photo, cafétéria… un ma-gasin et un parking de plus de 100 places!

L’ASRT en 2011Le comité de direction (board) est composé de sept membresdont un président, James Temme. Il est assisté d’un directeurexécutif (chief executive officer), Sal Martino, engagé par leconseil d’administration.L’ASRT compte plus de 120 employés avec un budget annuelde l’ordre de dix-huit millions de dollars. Les ressources pro-viennent :< des adhésions annuelles : 105 dollars pour les actifs, 30 dol-lars pour les étudiants, 50 dollars pour les retraités (1 $équivaut à ± 0,70 €) ;

< de la formation continue obligatoire pour les manipula-teurs, organisée principalement par l’ASRT;

< de la vente de produits dérivés (CD-rom, publications…).

Elle offre à ses adhérents, en partenariat avec de nombreusesentreprises, des réductions dans les domaines informatiques,banques, assurances et services (voyages, location de voiture,hôtels…).

Les adhérents sont des manipulateurs exerçant en radiodia-gnostic, spécialisés ou non en scanner, vasculaire, IRM ou dessonographers (ultrasons). Les manipulateurs de radiothéra-pie, de médecine nucléaire et les assistants en radiologie(personnels faisant les clichés au lit, les radiographies pul-monaires…) peuvent aussi être membres.Seuls dix-neuf États sur cinquante obligent les manipula-teurs à être enregistrés à l’American Registry of RadiologicalTechnologists (ARRT) ou tout autre organisme de certification(il en existe quatre) afin de pouvoir exercer aux USA. L’adhé-sion à l’ASRT n’est pas obligatoire mais la formation continuel’est souvent, afin d’être certifié par les autorités de santé pu-blique. De ce fait, la plupart des manipulateurs sont adhérentsà l’ASRT. Le sentiment d’appartenance à une profession, etdonc à l’association qui en est le porte-parole, est beaucoupplus développé que chez nous.

L’ASRT compte plus de 170 délégués répartis dans tous lesÉtats-Unis. Ils se réunissent une fois par an fin juin lors del’Annual Governance and House of Delegates Meeting.Auparavant, l’ASRT organisait un congrès national, mais enraison de la taille du pays, elle a choisi l’option de se concen-trer sur l’organisation de congrès locaux propres à chaqueÉtat. Par ailleurs, il existe un congrès annuel de radiothérapieet un autre pour les enseignants. Celui des cadres se déroulehors ASRT, car les cadres ont leur propre association indé-pendante. Aux USA, on entend par cadre les “administrators”qui sont plutôt les responsables administratifs et cadres de

iRelations internationales

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pôle : l’encadrement de proximité fait, elle, partie de l’ASRT.Néanmoins les cadres, quelque soit leur grade, peuvent éga-lement adhérer à l’ASRT et/ou à l’Association for Medical Ima-ging Management (AMIM).

La communicationL’ASRT publie trois revues : deux professionnelles (Radiolo-gic technology - bi mensuel, et Radiation therapist - bi an-nuel) et un journal d’information pour ses membres, ASRTScanner.Sur son site internet www.asrt.org, elle propose, outre denombreuses informations sur la profession, des offres d’em-plois sur tout le pays. Mais ne rêvez pas, il est quasiment im-possible d’aller exercer chez l’oncle Sam sauf si vous obtenezune Green card (permis de travail aux USA) et si vous avez lecourage de recommencer vos études là-bas.

Nos collègues de l’ASRT ont souhaité transmettre ce mes-sage aux adhérents de l’AFPPE. Révisez votre anglais !ASRT has been fortunate to have continued growth in mem-bership when other membership associations in the US haveexperience losses due to the recent economic downturn.ASRT continues to seek opportunities to collaborate withour international partners and look forward to continuedgood relations with our sister association in France.

< groupe permanent d’expertsen radioprotection - gT “zonage”

À la demande de l’Autorité de sûreténucléaire (ASN) et de la Direction généraledu travail (DGT), les groupes permanentsd’experts en radioprotection de l’ASN ont étésaisis afin de mener une démarche deréflexion prospective en matière dedélimitation et d’accès aux zonesréglementées.

Pour répondre à cette demande, un groupede travail vient de se créer. Il rendra unrapport à l’ASN et à la DGT au plus tard audébut avril 2012.Les membres de ce groupe cherchent àrecueillir vos avis, expériences etcommentaires relatifs à l’application del’arrêté “zonage” liée aux activités nucléairesexercées dans votre établissement ou dansles établissements dans lesquels vousintervenez. En répondant à ce questionnaire,vous contribuerez à enrichir la réflexion dugroupe de travail pour l’élaboration de sespropositions.

Questionnaire et modalités de renvoi sontdisponibles sur le site www.afppe.netou en renseignant le formulaire en ligne surle site radioprotection “Cirkus” :http://www.rpcirkus.org/questionnaire-gt-zonage

Traduction du message des collèguesde l’ASRT aux adhérents de l’AFPPE

L’ASRT a eu la chance de voir progresser sesadhésions quand d’autres associations aux USAont noté une baisse du nombre de leursadhérents en raison du récent ralentissement del’activité économique. L’ASRT continue à profiterdes occasions de collaborer avec nos partenairesinternationaux et nous espérons poursuivre lesbonnes relations que nous avons avec notreassociation sœur en France.

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les “bonus”

Le Manipulateur n°200

200 numéros

Le manipulateur n°2automne 1966

Humour

Le manipulateur n°200juillet-août 2011

Le manipulateur n°3janvier 1967

Le manipulateur n°200juillet-août 2011

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les “bonus”

33Le Manipulateur n°200

plus tard…

Le manipulateur n°7janvier 1968

Le manipulateur n°200juillet-août 2011

Le manipulateur n°11janvier 1969

Le manipulateur n°200juillet-août 2011

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Le Manipulateur n°200

Le petit Serge voit le jour en 1935, dans une ville connue pourcertaines de ses spécialités, Bordeaux (33). Il prend son envolà l’école de l’air où, après le bac, il valide sa formation d’in-firmier en médecine aéronautique. Il devient alors responsa-ble de l’infirmerie de la base aérienne.Rien ne le prédestine à l’électroradiologie, mais un an plustard, il travaille de nuit comme infirmier en neurochirurgie au

centre Abadie, et étudie le jour à l’école de radiologie duCHU de Bordeaux, jusqu’à l’obtention de son diplôme.

1961 à 1969 : Année d’un millésime exceptionnel (1961),Serge devient infirmier spécialisé en radiologie et adhère àl’AFPPE. Il reconnaît que “c’est le meilleur endroit pour dé-fendre les intérêts et les droits de sa profession”. Manipula-

Arrêtons-nous un instant sur le parcours exemplaire de deux de nos collègues manipulateurs :- l’un adhérent depuis cinquante ans et membre encore actif au sein du Bureau national pour Serge ;- l’autre adhérente depuis trente ans et toujours présente sur tous les fronts, pour Dominique.

Nous dévoilons ici seulement une partie de leur implication dans notre Association…car il y aurait matière à écrire un roman de leur vie !

“Là où est la volonté,là est le chemin. Il fautaller à l’idéal etcomprendre le réel ”

Cette citation de Jean Jaurèsest encore aujourd’hui le filconducteur de la vie de Serge.

Portraits Si l’AFPPE nousétait contée…

< Plus de soixante ans, toujours baroudeurs et passionnés…Propos recueillis par Dominique Ducout

< Serge mourgues,l’expérience et le bon sens

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35Le Manipulateur n°200

teur d’électroradiologie au centre hospitalier de Pontoise (95),il devient membre du Bureau national de l’AFPPE dès 1964.Il commence à militer pour défendre la toute nouvelle pro-fession qui portera bientôt le nom de “manipulateur d’élec-troradiologie médicale” et sera validée par un diplôme d’État.La première promotion DE voit le jour à l’AP-HP en 1966. Aucours de cette même année, la première revue profession-nelle est publiée.

1969 à 1974 : Rien ne détourne notre homme de ses objectifs!Surveillant des services d’électroradiologie médicale au cen-tre hospitalier de Montreuil-sous-Bois (93), il s’investit dans lafonction de directeur de cours de formation professionnelleAFPPE et dispense des cours gratuits une fois par mois auxmanipulateurs d’électroradiologie et de radiothérapie. Ce cy-cle de formation durera vingt-huit ans.En 1971, élu président régional de l’AFPPE pour la région Pa-ris - Île-de-France et les départements isolés, il continue de mi-liter et commence à s’entourer d’une équipe, manage et fé-dère… c’est sa nature.En 1974, surveillant chef du pôle d’imagerie du CH de Ver-sailles (78), il participe du début à la fin (bureau d’étude,choix du matériel, mise en service…) à l’implantation du nou-vel hôpital André Mignot qui comprend trente-trois salles deradiologie. Pendant dix ans, il est responsable des visitesdes délégations étrangères sur le site : l’hôpital est la “vitrined’exposition et de démonstration” du matériel français.

1976 : Les deux associations, l’ANPSR et l’ANTEDERM, fu-sionnent pour devenir l’AFPPE. Élu secrétaire national, Sergesouhaite redynamiser l’Association.

1985 : Il succède à Raymond Chalaye en tant que président na-tional de l’AFPPE… “Un président n’est qu’un chef d’orches-tre, sans ses musiciens, il n’est rien.” Avec son parler vrai,sous sa moustache et ses allures de “mousquetaire”, il pour-suit sans relâche les discussions avec le ministère pour la dé-fense et la reconnaissance de notre profession au sein du mi-lieu paramédical. Il est alors accompagné d’un certain RogerHusson…“Je puis promettre d’être sincère mais non d’être impartial”,disait Goethe. La force de Serge est d’être “entier” dans toutce qu’il entreprend.

1986 :Nouveau challenge avec le départ pour une mission hu-manitaire au Kurdistan avec Aide Médicale Internationale.L’objectif est l’implantation d’une antenne radiologique dansla montagne Kurde, à 500 kilomètres de Bagdad, sur la fron-tière Iran-Irak. “Avec la participation de médecins français etbelges, nous avons formé des infirmiers Kurdes à la radio-logie d’urgence et en bloc opératoire, dans un hôpital decampagne. Nous étions entourés d’hommes armés, noussubissions sans arrêt des contrôles ; malgré ces tensions, la

population est toujours restée très accueillante. Nous y avonsvécu d’intenses moments.” (Revue Le Manipulateur n°83 dedécembre 1986 - pages 5 à 11).De retour à Paris, un nouveau projet de grande ampleur at-tend Serge : objectif 1989 avec l’organisation à Paris duCongrès mondial des manipulateurs de radiologie et thérapie.Serge et son équipe sont sur la brèche… et c’est un grandévénement avec cinquante-deux pays représentés par 1600

< Adhérent de la première heure…

André Rochette est aujourd’hui très certainement leplus ancien adhérent AFPPE. Il renouvelle sonadhésion-abonnement chaque année… depuissoixante-trois ans!

Originaire de Saint-Étienne, il apprend le métierdans l’armée et choisit de rester en Algérie à la finde son service militaire. Notre Association voit lejour en 1948 : le jeune manipulateur de 20 ansdébute sa carrière cette même année et prendimmédiatement sa carte. À Alger, il rencontre unejeune couturière. Georgette travaille quelquestemps chez Chanel mais s’initie à la radiologie pourles beaux yeux d’André. Dès qu’ils quittent leservice du Pr Viallet de l’hôpital Mustapha d’Alger,ils arpentent la ville en Vespa: André réalise lesclichés et Georgette les développe… c’est un autretemps que les moins de cinquante ans ne peuventpas connaître!En 1962, il faut rentrer en métropole… Andrétravaille dans les hôpitaux de Versailles (1962),Chambéry (1962-1970), Nice (1970-1975),Antibes (1975-1983) : toute une carrière dans lepublic et au service de l’Association. Pendant trente-cinq ans, il est de tous les combats auprèsd’Adolphe Anglada, Raymond Chalaye, SergeMourgues, Guy Soury et tous les bénévoles quidéfendent la profession. Il contacte entre autres lesdépartements et territoires d’Outre-Mer et aide à laconstitution de bureaux régionaux AFPPE, de Saint-Pierre et Miquelon à la Nouvelle-Calédonie…

Aujourd’hui, André et Georgette partagent leurtemps entre Antibes Juan-les-Pins et la Corse, entrela lecture de la revue Le Manipulateur et lamarqueterie ou la mosaïque (lire le portrait deGeorgette pages 28-29 Le Manipulateur n°183 dejanvier 2010).

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Le Manipulateur n°200

techniciens en radiologie! Pour cette belle réussite, Serge re-çoit la Médaille d’argent de la ville de Paris des mains du re-présentant culturel du maire Jacques Chirac : Madame Ca-thala. Il la dédie à toute son équipe. Serge ne s’endort pas surses lauriers et suit jusqu’en 1994 le dossier sur la reconnais-sance de la profession: en témoignent les multiples échangesde courriers avec le ministère.

Le 11 décembre 1994, le texte qui stipule l’inscription de laprofession de manipulateur au Code de la santé publique estvoté à l’Assemblée nationale dans la nuit. Serge est présentet se souvient : “Je remercie Yves Cottret, directeur du Cabi-net du ministre de la Santé, et le docteur Élisabeth Hubertpour leur aide efficace dans cette reconnaissance.” C’est unegrande victoire de l’AFPPE, grâce à l’équipe de tous les bé-

névoles qui ont donné de leur temps personnel, pour que lesgénérations suivantes puissent exercer leur art dans un cadrebien défini.

1995 : Serge fait valoir ses droits à la retraite et quitte égale-ment sa fonction de président national de l’AFPPE. Le 10 no-vembre, le docteur Hubert, ministre de la Santé, lui décernel’insigne de Chevalier de l’ordre national du Mérite pour ser-vices rendus.

Aujourd’hui, entre pêche à la ligne et tournoi de foot, vouspouvez régulièrement rencontrer notre “vaillant retraité” àune réunion du Bureau national, sur le stand AFPPE d’uncongrès… toujours heureux de retrouver “ses amis et ex-col-lègues”… car l’amitié n’est pas un vain mot pour Serge.

Née à Langon, près de Bordeaux, elle poursuit ses études àParis et obtient son DE de manipulatrice d’électroradiologieen 1967. Elle débute à l’hôpital Necker (AP-HP), en radiodia-gnostic et radiocardiologie. Elle poursuit son expérience àl’hôpital des Enfants où elle encadre les stagiaires manipula-teurs. En 1978, elle est détachée de l’AP-HP pour enseigner,et rejoint l’école de radiologie de la Salpêtrière en tant quemonitrice faisant fonction. Dès 1981, elle fait sa rentréecomme “surveillante manipulatrice et monitrice ensei-gnante”. En 1984, elle obtient son certificat de cadre. En 1989,sa soif d’entreprendre l’incite à suivre des cours à l’universitéde Bobigny : elle obtient une maîtrise de pédagogie dessciences et de la santé.

Cinq ans plus tard, Dominique est promue directrice péda-gogique à l’institut de radiologie de Franconville : elle y créela section de radiologie qui accueille aujourd’hui une soixan-taine d’étudiants par an. Elle y est de plus responsable de lagestion et l’organisation administrative des promotions, de lacoordination des enseignements et de leur évaluation. Elle yenseigne également, jusqu’en 2010, et aujourd’hui encoreelle est membre de jury pour les examens du DTS IMRT.

Et l’AFPPE?Dominique travaille en équipe avec les formateurs de la Sal-pêtrière: l’un de ses collègues, Guy Bourdeau, est membre ducomité de rédaction de la revue Le Manipulateur. Il lui pré-

“La vraie générosité envers l’avenirconsiste à tout donner au présent ”

Pour autant, Albert Camus ne connaissait pas Dominique.Avec une énergie à toute épreuve, notre collègue s’investit depuisplusieurs années sur le plan international pour notre profession.

D’où lui vient cette âme de globe-trotteuse?

< Dominique Zerroug, authentique globe-trotteuse

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sente en 1982 Serge Mourgues et l’AFPPE… Suzanne Cabirol,alors responsable de la commission des Relations interna-tionales, songe à céder son poste. Dominique est trilingue(français, allemand, espagnol) et pratique l’anglais : être po-lyglotte lui offre donc la possibilité de succéder à Suzanne en1983. Dominique continue à tisser des liens dans toute lacommunauté européenne: “Des amitiés fortes se sont crééesavec des collègues français et européens. Sur le plan pro-fessionnel et humain, j’ai moi aussi beaucoup appris en lescôtoyant.”En 1986, la SFR offre à l’AFPPE l’opportunité d’organiser lapremière journée “manipulateurs” pendant les Journées fran-çaises de radiologie (JFR). Dominique participe immédiate-ment à l’organisation de cette formation de haut niveau etpermet ainsi l’ouverture des portes de l’exposition techniqueà tous… Vingt-cinq ans plus tard, c’est un parcours de cinqjournées de formation à l’attention des manipulateurs, grâceà la ténacité, entre autres, de Dominique.

Mais notre globe-trotteuse manque “d’espace”Dès 1986, elle devient “Council Member” pour la France ausein du Bureau de l’ISRRT (International Society of Radio-graphers and Radiological Technicians), organisation com-posée des sociétés nationales, telle que l’AFPPE, qui repré-sente la profession à travers le monde. Tout naturellement,Dominique est nommée, en 1988, responsable du comité lo-cal d’organisation du 9e Congrès mondial des manipulateursqui se déroule à Paris en juillet 1989. Grandiose réussite!

Elle œuvre pour l’évolution de notre professiondans le mondeInfatigable, Dominique prend le Guide du Routard et par-court le monde. Elle développe des actions de coopérationsavec les pays de l’Union européenne. Elle nous entraîne surle continent africain pour des missions au Cameroun, enCôte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Togo. En Asie, elle se dé-place au Vietnam, sur le continent américain au Mexique…“Pour mener à bien une mission, il faut évaluer les besoinsdu pays, répondre à une demande de leur part, coordonnerle projet avec les autorités locales. Nos missions sont es-sentiellement de formation. Nous coopérons à l’ouvertured’école de radiologie (par exemple en Roumanie, en Litua-nie). Nous réalisons des missions d’enseignement sur diffé-rents thèmes tels que Hygiène et Sida en radiologie, Tuber-culose et imagerie du thorax, Mère-enfant en imagerie (parexemple en Afrique). Ces projets sont préparés en France etvoient le jour grâce à l’implication de manipulateurs de toutesnos régions, le soutien de certains constructeurs et labora-toires. Avec l’aval des autorités locales et quelques jours decongé plus tard, le projet est lancé sur place…!”Dominique a aujourd’hui laissé la responsabilité de la com-mission des Relations internationales à Philippe Gerson maisen reste l’un des membres des plus actifs.

Malgré un planning “overbooké”, Dominique s’accorde letemps d’écrire, de publier et communiquer, en françaiscomme en anglais. Des sujets sur l’évolution du métier, maisaussi le partage de sa passion… l’art. Être manipulateur etavoir l’œil d’un artiste offre de belles perspectives ! Encongrès à Amsterdam, Paris, Lille ou Nice (au début des an-nées 2000), Dominique fait découvrir deux “artistes” dont elleanalyse parallèlement les œuvres : Miss Kathleen Clara Clark(1896-1968) qui publie en 1939 le premier livre Positioning inRadiography avec plus de 2000 planches de photographies etde radiographies qui décrivent la base fondamentale des in-cidences radiologiques (aujourd’hui encore référence pour lesmanipulateurs du monde entier avec une 12e édition d’août2005 sous le titre Clark’s Positioning in Radiography aux édi-tions Hodder Arnold) et Francis Bacon (1909-1992), dont l’œu-vre est essentiellement basée sur l’être humain et la repré-sentation de son corps que l’artiste préfère montrer devant letableau comme en radiologie plutôt que derrière comme enpeinture, afin de dévoiler sa personnalité, ses émotions, sesdouleurs, ses angoisses… “Merci Marion Frank pour ton ini-tiation et ton accompagnement.”

Dominique conjugue en permanencedynamisme et générositéElle est l’un des sept membres du World Radiography Edu-cational Trust Fund (WRETF), organisme indépendant associéà l’ISRRT dont l’objectif est d’aider à travers le monde les hô-pitaux, les écoles, les manipulateurs sans ressources à amé-liorer la formation, l’enseignement et la pratique.Elle est heureuse que les liens solides, tant professionnelsqu’amicaux, tissés toutes ces années avec ses amis de la“Belle Province” aient abouti à la signature de l’ententeFrance-Québec : accords entre l’Otimro et l’AFPPE signés enoctobre 2010 et entente sur la mobilité professionnelle entrele gouvernement français et celui de la province francophonedu Canada signée en novembre 2010.Dominique est récompensée de tout ce qu’elle a donné etdonne encore. Elle reçoit les Palmes académiques en 2007,haute distinction destinée au monde enseignant. Essayez delui en parler… elle détourne la conversation pour partager lesprojets qui sont encore dans ses bagages, tel que participerà l’organisation d’un nouveau Congrès pour rassembler lesmanipulateurs caribéens. Dans quelques mois, elle aura ap-pris le créole…!

NB: Dominique est l’auteur de nombreux et divers articles,

en particulier dans notre revue. Dans le cadre des “Relations

internationales”, pour suivre ses missions et plus largement

celles de la commission, lire la rubrique Commission de la revue

Le Manipulateur d’imagerie médicale et de radiothérapie,

trimestrielle jusqu’au n°171 et bimensuelle depuis le n°172

de janvier 2009 : dernier article dans le n°199 de juin et prochain

article dans le n°201 de septembre 2011.

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Le Manipulateur n°200

Diplômée d’État de l’IFMEM de Nancydepuis 1995, ma carrière profession-nelle commence par différents rempla-cements en Suisse, au Luxembourg, àMetz et à Vandoeuvre. Je me souviensde mon premier emploi dans un petithôpital en Suisse romande: une seulesalle de radiologie conventionnelle, unradiologue très sensibilisé aux règlesde radioprotection. Au Luxembourg, lecontrat ne dure qu’un mois. Sur Metz, jefais un remplacement en radiothérapie.Cette spécialité m’attire alors peu: il estdifficile psychologiquement de voir lespatients, jour après jour, venir suivreleur traitement. Mais j’apprends beau-coup sur le plan humain. À Vandoeuvre,je “chapeaute” cinq “minis” servicesde radiologie pour un centre de méde-

cine préventive. Le travail n’est pas trèsdiversifié, mais je développe des com-pétences que je ne possède pas encore:mise à jour de procédures, méthodolo-gie de travail, commande et gestion desstocks, management d’équipe. À cetteépoque, je souhaite “rouler ma bosse”et voir du pays. Ces premières annéesme permettent d’acquérir autonomie etexpérience.

Mais ces changements successifs ren-dent difficiles les relations tissées avecles différents collègues et le besoin degarder un lien stable avec la professionse fait peu à peu ressentir. L’idée mevient alors d’adhérer à l’AFPPE.Très vite, je deviens “gourmande” desmanifestations qu’organise notre Asso-ciation : les formations régionales maisaussi les JFR ou les Journées scienti-fiques. Je peux échanger avec d’autresprofessionnels, comparer nos pratiqueset voir l’évolution de nos outils en dé-couvrant les nouveaux matériels qu’ex-posent les constructeurs… je retrouvemême d’anciens collègues de promo-tion! D’ailleurs n’hésitez pas à parler àvotre employeur des tarifs préférentiels

offerts aux adhérents de l’AFPPE pour leconvaincre de vous inscrire à ces for-mations! Vous voulez, vous aussi, rou-ler votre bosse? Abonnez-vous à la re-vue Le Manipulateur pour y consulterles offres d’emploi, suivre l’actualité etpartager les nouvelles expériences oules protocoles qu’y publient nos col-lègues. Et bientôt, nous aurons un nou-veau site internet !

Pousser la porte de l’AFPPE…? Je l’aifait et j’ai rencontré des membres actifsde notre Association. Ces manipula-teurs œuvrent pour défendre notre pro-fession: ils participent à la rédaction deréférentiels d’activité, de compétenceset de formation. Ils se réunissent, font lepoint, répondent à des convocations duministère… Ils me donnent envie de lesrejoindre et de m’impliquer.Aujourd’hui, je participe volontiers auxdiverses soirées d’information qu’orga-nise régulièrement notre tout jeune Bu-reau régional (Lorraine).

Depuis 1999, je travaille dans le serviced’imagerie Guilloz du CHU de Nancy,en radiologie conventionnelle et scan-

La relève, l’avenir de toute association…Les moins de trente ans ont l’énergie et la fougue nécessaires mais souvent ils cherchent leur voie.Les uns trouvent vite et se passionnent, les autres hésitent mais leur curiosité leur fait pousser des portes et découvrirce qu’est l’esprit associatif, souvent bien différent de ce qu’ils imaginent…

Mais que représente l’AFPPE à leurs yeux?

< Trentenaires impliqués et prêts à faire bouger les choses…Propos recueillis par Dominique Ducout

< Cathy Corruble, en Lorraine

“Fière de représenter ma profession à traversl’AFPPE, de faire connaître et reconnaître notreplace dans le processus de soin… ”

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ner (urgences et imagerie intervention-nelle avec scanner dynamique “4D”).Baroudeuse hier… et stable aujour-d’hui… j’y ai rencontré un “certain” ma-nipulateur qui est aujourd’hui mon mariet le père de nos deux enfants.Nous accueillons régulièrement des étu-diants en stage. Nous essayons de leurtransmettre notre expérience, de lesmotiver et de les faire s’impliquer da-

vantage dans leur futur métier. J’aime lecôté pédagogique de notre métier, par-tager ce que je fais. Aussi quand l’IF-MEM de Nancy me sollicite, je dis oui !Je dispense ainsi des enseignementsaux étudiants manipulateurs, je donnedes cours à des collègues dans le cadrede leur formation continue, je présentela profession au forum des métiers“Oriaction” au parc des expositions de

Nancy… je réponds même à des inter-views sur France 3 Lorraine!

Tout au long de ce parcours, quelquesoit le poste occupé, j’ai toujours ac-quis de nouvelles compétences… Notremétier est varié et en constante évolu-tion. Nous devons renouveler nosconnaissances en permanence, sur leplan technique mais aussi relationnel.

Depuis toujours attiré par le domainemédical, je cherche… et je m’engagevers la profession de manipulateur sanstrop savoir où je mets les pieds…J’obtiens mon DTS IMRT en 2005, et surma lancée, je poursuis mes études à lafaculté de médecine de Paris V. J’y dé-couvre alors la dureté du travail intensif,le stress de préparer un concours dehaut niveau. Dans le même temps, jedécouvre la vie étudiante…Membre du bureau des étudiants, jeprends conscience de ce que peut êtreune association gérée par des jeunes…avec efficacité!Deux ans, c’est l’échec (la vie un peutrop festive?), mais cependant une ex-périence très formatrice. Je ne me suisen fait jamais adapté au rythme de tra-vail : trop de théorie, trop de “parcœur”. Pour autant je garde l’envie d’ac-quérir de nouvelles connaissances pourles appliquer sur le terrain.

Remis de cette déception, je rebondis etdécide de rechercher un poste de mani-pulateur. En deux ans, je n’ai réaliséqu’un seul remplacement d’un mois àl’hôpital Saint Michel, en radiologiediagnostic. Cette expérience ne pèsepas lourd, mais j’ai pourtant la chanced’être recruté à l’Hôtel-Dieu. Je débutedonc mon premier vrai travail en octo-bre 2007. Je redoute que mon manquede pratique ne fasse de moi un “bou-let”, mais j’ai alors à mes côtés un ma-nipulateur expérimenté qui me met enconfiance et m’aide.Quelle joie de travailler après cinq moisd’inactivité! J’ai très vite accès à toutesles modalités, et tout particulièrement àl’IRM qui vient d’être installée. J’appré-cie ma chance de débuter une formationsur cette modalité seulement six moisaprès mon embauche. Eloigné de la pra-tique pendant plusieurs mois, je re-prends les bases du soin, les bonnespratiques en hygiène, la relation avec lepatient et j’approfondis mes connais-sances théoriques en IRM.

Cette soif d’apprendrem’amène à m’in-téresser aux formations profession-nelles et aux congrès organisés parl’AFPPE. La pratique de notre travail va-

rie d’un site à un autre. Il est essentiel departager nos connaissances. Notre As-sociation tient un rôle déterminant dansce domaine, en publiant des articlestechniques dans la revue Le Manipula-teur comme en traitant les nouveautéslors des Journées scientifiques.

Être auditeur est intéressant, mais l’en-vie d’être intervenant grandit. À Greno-ble en 2010, je présente ainsi avec uncollègue un sujet sur l’exploration IRMd’une pathologie des adducteurs chezles footballeurs et les rugbymen dans lecas de pubalgie. Je côtoie le milieu dusport professionnel. No comment…mais sachez que si le staff est toujourstrès sympa, certains joueurs sont par-fois plus agréables sur le terrain quedans la vraie vie!

Je ne connais pas encore bien le fonc-tionnement de l’AFPPE. Je sais qu’elleest la seule association représentativedes manipulateurs et suis sensible autravail des membres de son Bureau quicollabore avec le ministère pour la re-connaissance de la profession et la ré-forme LMD. Je sais enfin que l’AFPPEs’occupe des relations avec les mani-pulateurs des autres pays…

< Fabien Buchner, éternel étudiant

“Rendez-vous à Montrouge au Siège de l’AFPPEpour voir ce qui s’y passeet apporter une nouvelle pierre à l’édifice ! ”

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les “bonus”

Le Manipulateur n°200

< Premier PHriP porté par un manipulateuret toute une équipe pluridisciplinairedu pôle “imagerie” du CHu de Bordeaux et du CH de Bayonne

Un projet de recherche mené par Fabien Salesses, manipulateur en médecinenucléaire au CHU de Bordeaux, a été retenu parmi vingt et un dossierssélectionnés au titre du “Programme hospitalier de recherche infirmièreet paramédicale” (PHRIP) par le ministère de la Santé.

La réussite de ce projet témoigne de la dynamique et de l’engagementdes équipes de professionnels et de l’émergence d’une nouvelle culturescientifique pour les manipulateurs. Ce sujet fera l’objet d’un article à paraîtredans le prochain numéro de septembre.C’est le premier PHRIP manipulateur de notre histoire et a priori le seulpour cette année.

2011, cinquantenaire de l’adhésion de SergeMourgues à l’AFPPE. Il y gravit tous les échelons,d’adhérent de base à la présidence de l’Association(1985-1995).

Dès 1967, Serge Mourgues s’investit dans laformation, initiale comme continue. Une vocation quine le quitte pas… jusqu’à partir en mission en 1986pour former de jeunes guerriers aux pratiquesradiologiques au cœur du conflit meurtrier pourl’indépendance du Kurdistan.Sous son mandat, le travail accomplit par l’AFPPEauprès des ministères de la Santé et de l’Éducationnationale aboutit en 1991 avec le passage des étudesen trois ans et l’inscription de notre profession auCode de la santé publique. Cet investissement estrécompensé lorsque, le 10 novembre 1995, SergeMourgues est promu Chevalier de l’ordre national duMérite par le ministre de la Santé publique et del’Assurance-maladie.

Aujourd’hui membre d’honneur, Serge Mourgues estnon seulement l’une des “mémoires” de notreAssociation sexagénaire, mais aussi l’un des sagesqui a su garder l’esprit estudiantin!Sa devise depuis 1961 : “Là où est la volonté, là est lechemin. Il faut aller à l’idéal et comprendre le réel.”Extrait du Discours à la jeunesse de Jean Jaurès auxélèves du lycée d’Albi où il enseigna (1903).

Son investissement dans des projets qui concernentparticulièrement les étudiants, ses actions en leurfaveur, le désignent naturellement parrain de ce prix,le prix Serges Mourgues.

L’AFPPE souhaite aider chaque année un travail de find’études d’étudiants manipulateurs adhérents, liés àl’éthique de la profession et de l’AFPPE, et dontl’objectif est de :< permettre la diffusion des informations relativesaux soins et à la prise en charge des patients ;

< favoriser une meilleure compréhension par lespatients et une meilleure pédagogie par lessoignants du discours médical, des diagnostics etdes traitements ;

< contribuer à la construction de relations deconfiance et de qualité ;

< favoriser l’apprentissage des étudiants ;< favoriser le maintien du savoir acquis etl’actualisation des connaissances desprofessionnels ;

< participer à la qualité des conditions de travail…

Le prix décerné se concrétisera par un soutien et unaccompagnement financier et/ou logistique à laréalisation du projet. Les premiers lauréats serontrécompensés en 2012 lors des Journées scientifiques.La constitution du dossier et la date limite de sondépôt seront communiquées prochainement.

< Prix Serge mourgues, prix décerné à des travaux étudiants

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les “bonus”

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Acceptez-vous que vos nom et adresse soient communiqués à des sociétés en rapport direct avec la radiologie? � oui � non

* Avec le “contrat protection juridique professionnelle” au tarif préférentiel, le souscripteur est informé et assuré lors de litiges de la vie professionnelle, en secteurs privéet public : droit hospitalier, droit du travail, litiges de sécurité sociale. Il trouve une aide pour faire face aux conflits de la vie professionnelle (en dehors de la responsabilitéprofessionnelle) : il est informé sur ses droits, les solutions les plus adaptées seront mises en place dans le cadre amiable et/ou judiciaire, les frais de procédure seront pris encharge suivant les plafonds et limites de garanties… L’AFPPE participe à la protection de ses adhérents et prend en charge 1/3 de la cotisation MACSF, partenaire de cette offre.

Conformément à la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978, article 27, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification des données vous concernant auprès du Siège social de l’AFPPE (47 avenue Verdier - 92120 Montrouge).

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� 17 eurosAdhésion sans abonnement à la revue� 44 eurosAdhésion avec abonnement à la revue� 20 euros Adhésion avec contrat protection juridique professionnelle*

et sans abonnement à la revue� 47 euros Adhésion avec contrat protection juridique professionnelle*

et abonnement à la revue� 17 euros Étudiant (adhésion avec abonnement à la revue) Joindre un

justificatif de votre situation pour bénéficier du tarif réduit.

� 23 euros Retraité (adhésion avec abonnement à la revue)� 52 euros Abonnement à la revue, tarif individuel hors adhésion� 80 eurosAbonnement tarif individuel étranger� 100 euros Abonnement de soutien au nom d’un service, d’un centre de

documentation, d’un hôpital, d’une société…

� Caducée adhérent AFPPE: 7 euros� Caducée non-adhérent AFPPE: 16 euros

Adhésion AFPPE - Abonnement Le Manipulateur - Vente de caducéesà adresser à AFPPE - 47 avenue Verdier - 92120 Montrouge ou inscription en ligne par l’intermédiaire du site www.afppe.com

ASSOCIATION FRANÇAISE DU PERSONNEL PARAMÉDICAL D’ELECTRORADIOLOGIE

JOURNÉES SCIENTIFIQUES

D’ELECTRORADIOLOGIE MÉDICALE

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Offres d’emploi

Le centre hospitalier de Quimperlérecrute 1 manipulateur d’électroradiologie

CDD de 4 moisdu 4 juillet au 31 octobre 2011

15 minutes de Lorient30 minutes de QuimperCH de Quimperlé20 bis A. M. Leclerc - BP 13429391 Quimperlé Cedex

Pour tout renseignement contacter :- Mme Florence RobillardCadre de radiologieTél. : 0298966202 ou 0298966205

- Ou le Secrétariat de la DRHTél. : [email protected]

Le CHU de Limogesrecrute 1 cadre de santé diplômé (h/f)

pour son plateau d’imagerie

Pour tout renseignement contacter :- M. Goergen, cadre supérieur de santéTél. : [email protected]

- Mme Parlon, attachée d’administrationTél. : [email protected]

Cabinet (dpt 08 - 40 km de Reims)cherche manipulateur(trice)

temps plein(radiologie standard, mammo…)

à compter d’août 2011

Contacter : M.Vincent DelvinquièreTél. : 0324384642

Septembre 2011

22 et 23 Journées Cadres : 25e Rencontresdes cadres de radiologie du grand SudLieu: BayonneOrganisé par : Régions Midi-Pyrénées AquitaineRenseignements : Alain Bordessoules

Christian [email protected]

Prochains rendez-vous AFPPE

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• Salle numérique bi-capteurs 43 x 43 cm• Capteur plan à conversion directe a-Se• Résolution de 150 µm• DQE et MTF élevées• Prévisualisation de l’image en 2 secondes• Positionnement automatique• Console d’acquisition compatible FCR et capteur plan mobile D-EVO

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