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1 Charlotte BRUN IER Promo14 Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et transmission de l’information - Stage de 6 mois au Centre Régional de Phytosociologie/Conservatoire botanique national de Bailleul Comment transmettre l’information pour favoriser et assurer une Education à l’environnement durable et efficace ? Rôle et méthodes de transmission de l’information. Cas de l’Education à l’environnement au Conservatoire botanique national de Bailleul Tuteur de stage : Mlle Doriane LENNE Tuteur de mémoire : Mr. Luc MOREL Année 2008-2009

Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

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Charlotte BRUN IER Promo14

Mémoire de 4ème année Education à l’environnement et transmission de l’information

- Stage de 6 mois au Centre Régional de Phytosociologie/Conservatoire botanique

national de Bailleul

Comment transmettre l’information pour favoriser et assurer une Education à l’environnement durable et efficace ?

Rôle et méthodes de transmission de l’information. Cas de l’Education à l’environnement au Conservatoire botanique national de Bailleul

Tuteur de stage : Mlle Doriane LENNE Tuteur de mémoire : Mr. Luc MOREL Année 2008-2009

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REMERCIEMENTS Je voudrai remercier :

- Mlle Doriane LENNE, pour ses conseils, critiques et remarques constructives qui m’ont permis d’évoluer dans mon rôle d’animatrice - stagiaire. Je la remercie également pour les photos qu’elle a bien voulu me passer, pour son expérience qu’elle a bien voulu me faire partager.

- Monsieur Franck BEDOUET pour ses conseils sur la Stevia rebaudiana et ses

connaissances en matière de plantes comestibles,

- Madame Marielle GODET, pour son temps et ses bons conseils

- Madame Christiane MINNEBOIS pour être toujours de bonne humeur

- Un remerciement particulier à Pierre LAFON, pour m’avoir supporté pendant ces 5 mois

- Les autres stagiaires, Claire NICOLAZO, Clémence SALVAUDON, Etienne ALIX,

Emilie LE GAC, Ophélie BESLIN, pour la bonne ambiance

- Toute l’équipe du CRP/CBNBL pour leurs conseils et bonne humeur,

- Monsieur Joël GRAVAT, pour m’avoir aidé à me remettre en question dans l’élaboration de ce mémoire, et pendant mon stage,

- Mon université Lyon3 et l’ESE IER, sans qui ce stage n’aurait pas été possible

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ................................................................................................. 1

SOMMAIRE…………………………………………………………………………2

SIGLES ET ABREVIATIONS.................................................................................... 4

INTRODUCTION ................................................................................................... 5

I- DE L’EDUCATION A L’ENVIRONNEMENT A L’EDUCATION POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE : INTRODUCTION A UNE BRANCHE NECESSAIRE A LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT. .................................................... ..8

A - EVOLUTION DES MENTALITES : DE L’ENVIRONNEMENT AU DEVELOPPEMENT DURABLE. ..................................... 8 B- DES DEFINITIONS DE L’ENVIRONNEMENT : DES EDUCATIONS A L’ENVIRONNEMENT .......................................... 12 C - L’EDUCATION A L’ENVIRONNEMENT DANS LES TEXTES, OU COMMENT L’EVOLUTION DES CONCEPTS S’EST-ELLE

TRADUITE AU NIVEAU JURIDIQUE. ............................................................................................................... 13 D - L’EDD AUJOURD’HUI : QUI SONT LES ACTEURS ? COMMENT S’ORGANISENT-ILS ? .......................................... 20

II- LES CONSERVATOIRES BOTANIQUES NATIONAUX (CBN): UNE STRUCTURE PARTICULIERE ET FAVORABLE A LA MISE EN PLACE D’UNE EDD ADAPTEE. CAS DU CONSERVATOIRE BOTANIQUE NATIONAL DE BAILLEUL.23

A - ORIGINE DES CONSERVATOIRES BOTANIQUE NATIONAUX : DES STATUTS, UN OBJECTIF COMMUN. HISTORIQUE ET

EVOLUTION.............................................................................................................................................. 23 B - L’AGREMENT DES CBN : UN OBJECTIF COMMUN AU SEIN DE PLUSIEURS MISSIONS : LA CONNAISSANCE ET LA

CONSERVATION DU PATRIMOINE VEGETAL SAUVAGE. CAS DU CONSERVATOIRE BOTANIQUE NATIONAL DE BAILLEUL................................................................................................................................................................ 25

III – L’IMPACT DE LA TRANSMISSION DE L’INFORMATION POUR UNE EDUCATION AU DEVELOPPEMENT DURABLE................................................. 33

A- L’EDD AU CBNBL : INSTALLATION D’UNE ACTIVITE. .................................................................................. 33 B- DECLENCHER L’INTERET ET L’ENTHOUSIASME DE SON PUBLIC POUR ASSURER UNE EDUCATION AU DEVELOPPEMENT

DURABLE EFFICACE : EXEMPLE D’ANIMATIONS AU CBN DE BAILLEUL. ............................................................. 44

CONCLUSION ...................................................................................................... 74

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................. 76

ANNEXE 1 : CIRCULAIRE DU 29 AOUT 1977...................................................... 79

ANNEXE 2: ANIMATION A DESTINATION DES ENFANTS : « LE JARDIN DANS TOUS LES SENS » .................................................................................................. 83

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ANNEXE 3 : ANIMATION « LE JARDIN DANS TOUS LES SENS », GROUPE MEVIA DE BAILLEUL ....................................................................................................... 85

ANNEXE 4 : ANIMATION A DESTINATION DU GROUPE MEVIA DE BAILLEUL _ LE JARDIN DE SORCIERES : CONSTRUIRE SON AMULETTE ! .......................... 87

ANNEXE 5 : ANIMATION JARDIN DE SORCIERE : RECETTE POUR AVOIR DE BEAUX LEGUMES ! A DESTINATION DU GROUPE MEVIA .............................. 80

ANNEXE 6 : PLAN CARTOGRAPHIE DU JARDIN DES PLANTES MEDICINALES89

ANNEXE 7 : EXTRAIT DE L’INVENTAIRE (BASE DE DONNEES) DU JARDIN DES PLANTES MEDICINALES ..................................................................................... 90

ANNEXE 8 : ANIMATION POUR LES COLLEGE : "LA CLASSIFICATION PHYLOGENETIQUE DES VEGETAUX…………………..………………………..91

ANNEXE 9: BULLETIN ALLERGO-POLLINIQUE................................................. 94

TABLE DES MATIERES ........................................................................................ 96

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Sigles et abréviations L’université et la structure de stage

• ESE IER : Ecole Supérieure Européenne d’Ingénierie en Espace Rural � CBN : Conservatoire Botanique National

� CRP : Centre Régional de Phytosociologie

� CBNBL : Conservatoire Botanique National de Bailleul

� JPS : Jardin des Plantes Sauvages

� JPM : Jardin des Plantes Médicinales

� JC : Jardin Conservatoire

L’Education à l’environnement

• EE : Education à l’Environnement

• EEDD : Education à l’Environnement pour un Développement Durable

• EDD : Education au Développement Durable

Associations, Organisations, Ministères

• Association JBF : Jardins Botanique de France

• APPA : Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique

• MEDAD : Ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement du Territoire

• CPER : Contrat de Projet Etat -Région

• MEEDAT : Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du Territoire

• SNDD : Stratégie Nationale de Développement Durable

• DD : Développement Durable

• DIREN : DIrection Régionale de l’Environnement

� CRDP / CDDP : Centre Régional de Documentation Pédagogique / Centre Départemental de Documentation Pédagogique

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INTRODUCTION

Découverte des couleurs, des fleurs suave, sucrée, au goût de concombre, …des feuilles façon

ananas, menthe, des textures de caoutchouc, de coton…Des enfants qui courent, qui rigolent, qui cherchent une graine ou le nom d’une fleur sauvage ; des adultes surpris du goût d’huître de la fleur de Bourrache, du goût de sole de la Consoude : « Comment ? Mais je croyais que ces plantes étaient toxiques ! », des seniors septiques devant l’utilité de la protection des tourbières et des sphaignes ; « Ah oui, moi j’utilise la Tanaisie pour éloigner les moustiques ! » ; Du purin de prêles ? L’ortie symbole de l’amour ? Croquer de la Mauve et boire une infusion de Piment royal ?

Autant de contextes, de questions, d’aventures…..qui ont déterminés mon expérience de cinq mois dans le Jardin des Plantes Sauvages, en tant qu’animatrice au sein du service Education Environnement du Centre Régional de Phytosociologie agréé Conservatoire botanique national de Bailleul.

Ce stage, au travers des expériences que j’ai vécu et des compétences que j’ai pu acquérir, m’a

permis de mieux appréhender et mieux comprendre le fonctionnement, l’intérêt et les objectifs d’une Education à l’Environnement. Représentant une expérience concrète de l’action d’éducation à l’environnement, je tâcherai de baser mes analyses et mes constats sur mes expériences vécues, et prendrai notamment à titre d’exemple les actions d’Education Environnement au sein du CBNBL.

C’est avec des yeux neufs et un statut de novice que j’ai abordé ce stage. J’ai d’abord abordé les

animations en tant qu’observatrice, ce qui m’a aidé et motivé dans ma démarche d’apprentissage, en m’amenant à un certain recul quand à l’action pédagogique de l’animateur et des animations. En effet, ce premier rôle que j’ai joué en tant que stagiaire-animatrice m’a permis de mener une réflexion quand aux valeurs, aux méthodes et aux techniques pédagogiques d’animation, mais surtout au rôle de l’éducation à l’environnement. En observant tour à tour des publics jeunes, adultes, handicapés, au travers d’animations et de lieux différents, j’ai pu appréhender les rôles de l’animateur par rapport aux objectifs et valeurs de l’Education à l’environnement : justement, quel rôle l’animateur joue-t-il ? Comment peut-il amener les publics qu’il anime à adopter un comportement digne du développement durable ?

En observant, puis en devenant tour à tour accompagnatrice et enfin animatrice, j’ai pu

confronter mes premiers questionnements à la réalité de l’animation, au concret de l’Education à l’environnement. Ayant pu, durant ce stage, conduire diverses animations auprès de publics qui l’étaient tout autant, ma réflexion s’est alors développée. De fait, j’ai pu appliquer les méthodes et techniques d’animations apprises et observées. Cependant, amener le public vers un autre comportement, une autre vision de la biodiversité végétale, de l’importance de la préservation d’un milieu particulier pour sauvegarder une espèce, m’est apparue comme le véritable challenge d’une animation :

Comment arriver à toucher son public ? Comment l’intéresser ? Et par conséquent, comment faire passer son message de façon à ce qu’ils le perçoivent et le reçoivent !

D’où notre problématique : CCoommmmeenntt ttrraannssmmeettttrree ll’’iinnffoorrmmaattiioonn ppoouurr ffaavvoorriisseerr eett aassssuurreerr uunnee EEdduuccaattiioonn àà ll’’eennvviirroonnnneemmeenntt dduurraabbllee eett eeffffiiccaaccee ?? RRôôllee eett mméétthhooddeess ddee ttrraannssmmiissssiioonn ddee ll’’iinnffoorrmmaattiioonn __ CCaass ddee ll’’EEdduuccaattiioonn àà ll’’eennvviirroonnnneemmeenntt aauu CCoonnsseerrvvaattooiirree bboottaanniiqquuee nnaattiioonnaall ddee BBaaiilllleeuull ((5599))..

L’éducation à l’environnement (EE) apparaît de fait comme un outil indispensable (s’il en est)

pour aider dans cette démarche d’information et de sensibilisation, afin de faciliter l’évolution des connaissances, le changement des comportements et des mentalités, pour encourager une action responsable et efficace de la protection de l’environnement, en favorisant le respect de celui-ci.

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Comprendre et aimer son environnement est une démarche d’ouverture vers le respect de son patrimoine environnemental. Transmettre une information, un message.

Tel est le rôle de l’éducation à l’environnement, dans sa démarche de sensibilisation des individus. Toutefois, transmettre c’est d’abord toucher sa « cible », toucher son public ; et pour ce faire, l’interpréter, le comprendre reste la meilleure méthode.

Or aboutir à de tel résultats est long, laborieux, la qualité et les méthodes par lesquels les messages sont véhiculés n’en est donc que plus important. D’où la nécessité de l’efficacité de la transmission de l’information que l’on souhaite faire passer, support des idées et messages de l’éducation à l’environnement. L’éducation à l’environnement doit ainsi amener à connaître et comprendre son environnement, par des représentations, des approches différentes de notre vision quotidienne.

Dans un premier temps et pour répondre clairement à notre problématique, il va nous falloir

définir les termes et les limites de notre réflexion, définir une échelle de réflexion. Pour la décrire au mieux, il conviendra d’éclaircir quelques termes, celui d’environnement particulièrement, car comme il y a des individus, il y a des environnements. Notre perception et l’exactitude que nous attribuons à la définition d’un terme particulier comme l’environnement évolue, et est fonction de notre perception personnelle, de l’époque, de notre milieu social, de notre culture, de fait, de notre cadre spatio-temporel. De la sorte, l’environnement sera perçu et qualifié différemment selon que nous sommes travailleur, scientifique, militant ou encore économiste. Aussi un « tour d’horizon » des notions d’environnement, pour en arriver à ce qui nous concerne est-il nécessaire, afin de délimiter ce qui nous dont nous traiterons ici.

D’une part, nous commencerons à exposer l’historique et la mise en place de ce que l’on appelle aujourd’hui l’Education à l’Environnement pour un Développement durable ou comment le développement durable a-t-il été intégré aux principes et objectifs de l’Education à l’environnement. Quelles ont été les idées motrices de ces actions, les objectifs qui ont motivés ce mouvement.

L’histoire de l’Education à l’environnement étant primordiale et déterminante dans le rôle qu’elle

joue aujourd’hui, puis nous verrons dans une sous-partie comment fonctionne l’Education à l’Environnement aujourd’hui, dans les textes législatifs, quels sont les acteurs concernés. Cette première partie, base de notre réflexion et de notre mémoire, sera donc essentiellement théorique, reprenant les textes fondateurs et fondamentaux de l’Education à l’Environnement. De part sa mission d’Information et d’Education, l’influence de son statut et de ses compétences, l’association Centre Régional de Phytosociologie/Conservatoire botanique national de Bailleul constitue un pôle non négligeable et important de l’Education à l’environnement. C’est pourquoi dans un deuxième temps, nous nous pencherons sur la structure originale et singulière que constitue un Conservatoire botanique national (CBN). Nous décrirons de même plus précisément les activités et objectifs de l’Education à l’environnement au sein d’un CBN, en prenant pour cas concret l’action d’Education Environnement au sein du CBN de Bailleul (CBNBL). C’est pourquoi nous tâcherons de décrire la structure, ses missions allouées suite à son agrément « Conservatoire botanique national ».

Dans un troisième temps, nous analyserons plus particulièrement notre problématique, au

travers de la mission Informer et Eduquer du CBNBL. Ainsi nous présenterons l’action d’EE au sein du CBNBL : les acteurs concernés, les infrastructures et outils pédagogiques à disposition. Notre problématique sera développée au travers de l’action d’EE du CBNBL, en axant sur le fonctionnement de cette « activité », des méthodes en places pour transmettre au mieux les messages, en axant sur les méthodes d’approche du public, les supports d’animations.

Transmettre une information n’est pas seulement fonction de paroles, d’oral, mais également de support physique. Nous analyserons la mise en place d’un outil pédagogique d’éducation à

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l’environnement ; en définissant les problématiques rencontrées, les actions menées pour développer au mieux cet outil en vue d’une action d’EE.

Cette partie sera traitée en lien étroit avec le projet du CBNBL de donner une autre mission à son Jardin des plantes médicinales : en faire un outil pédagogique pour tous les publics.

L’Education à l’environnement est l’affaire de tous, et prend particulièrement un impact

marquant lorsqu’elle est menée à plusieurs, sous forme de partenariats, d’échange notamment, où la transmission des messages s’en trouve d’autant plus impliquée, pertinente et solide. C’est pourquoi nous consacrerons notre dernière partie sur l’intérêt et l’impact de ces partenariats entre une structure comme le CBN et d’autres comme l’Education nationale ou encore Nature&Découverte.

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Aujourd’hui, les problématiques environnementales (changement climatique, réchauffement, détérioration de la qualité des eaux, des sols,…) dont fait l’objet notre planète pose de plus en plus la question de l’intérêt et de l’importance d’informer et de sensibiliser les populations quand aux liens fondamentaux et vitaux qu’entretien l’Homme avec son milieu de vie, la planète Terre, son environnement. A l’heure où la protection de la nature et de l’environnement est sur toutes les bouches, où la question du développement durable atteint une importance mondiale, il apparaît nécessaire et indispensable de connaître et de comprendre ce que l’on souhaite protéger. Si tant est que la connaissance apporte la sécurité et le respect, comment alors protéger et préserver ce que l’on ne connaît pas ? Ce que l’on ne respecte pas ?

L’Education à l’environnement est à la base une idéologie, une formidable envie de faire de

l’individu un citoyen responsable et soucieux à l’égard de son environnement. C’est pourquoi l’Education à l’Environnement se donne pour objectif de sensibiliser les individus, et particulièrement les enfants et les jeunes, qui sont «des destinataires particulièrement importants des contenus éducatifs en rapport avec le développement durable, car ils forment la base de la génération pour le système de valeurs et le mode de vie de laquelle ces principes auront valeur de colonne vertébrale. L'éducation dans ce domaine doit embrasser également le niveau de l'école maternelle »1 ; afin qu’ils acquièrent une connaissance précise de leurs milieux de vie, leurs environnements, leur planète et ce à tous les niveaux (environnemental, social et économique), afin de les conduire au respect de ce milieu de vie et enfin, d’aboutir à un changement des mentalités, des valeurs, et des comportements vis-à-vis de ce milieu.

I- De l’Education à l’environnement à l’Education pour un développement durable : introduction a une branche nécessaire à la protection de l’environnement.

A - Evolution des mentalités : de l’environnement au développement durable.

1- Du paysage du XIXème à l’environnement « cadre de vie » du XXème siècle.

La prise de conscience de l'existence d'un environnement fragile méritant attention et

protection s'est développée par vagues, et de manière différente selon les époques, les régions et les cultures humaines. L ’ « éducation à l’environnement » commence très tôt. Avec la curiosité scientifique des naturalistes et des explorateurs du 16ème siècle, lors de la découverte des nouveaux territoires, s’instaure le « mythe » (ou réalité ?) de la générosité infinie de la Nature. Mais cette « éducation » ne concerne en vérité que les initiés, et n’est finalement présente que dans certains cercles privilégiés.

12008 _ Avis du Comité des Régions sur le rôle de l’Education à l’environnement et des actions de sensibilisation dans la promotion du développement durable _ Journal Officiel de l’Union Européenne

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Cette curiosité grandissante, alliée à l’évolution des technologies comme l’automobile, les voies ferrées, puis plus tard, l’aviation, redonnent un regain de motivation aux populations en quête de diversité faunistique, floristiques, et va amorcer un intérêt certain pour la nature, l’exotique mais surtout pour un enseignement au fonctionnement de ce qui nous entoure, et qui constitue aujourd’hui notre notion d’« environnement ».

Jusqu'au XIXe siècle, le premier pas vers l’environnement est constitué par la valeur particulière donnée aux paysages, de préférence imposants et remarquables, véhiculée par les récits, les arts, qui évoquent, avec la littérature des territoires sauvages, inexplorés. Ce fort intérêt, accentué par le développement de l’automobile, développent alors la curiosité scientifique et l’envie de découvrir des zones géographiques différentes, et ce, avant qu’ils ne soient, chose paradoxale, trop dégradés ou modifiés par les routes ! De fait les premiers choix de protections vont vers les paysages, et non les écosystèmes, avec notamment la création du premier parc national aux États-Unis, le 30 Juin 1864, le Yosémite2, qui devient en 1872 le premier parc national. La France, 42 ans après, en 1906, vote sa première loi sur la protection du paysage. L’environnement est alors représenté en majorité par les paysages sauvages, lointains, caractérisés par le fait qu’ils sont encore inexplorés et souvent définis en comparaison aux mondes ouvriers, urbains, industriels.

Au XXème siècle, les guerres et conflits nombreux, la croissance démographique, amènent petit

à petit une conscience générale d’une planète pas si solide que ça, une planète ayant des limites. C’est également l’époque des catastrophes écologiques telles que les marées noires, qui sensibilisent le grand public à la protection des écosystèmes, avec dans le même temps les crises pétrolières (dans les années 1970) qui font transparaître une certaine dépendance croissante aux ressources limitées que sont le pétrole, les sols cultivables, l’eau potable, le bois…

Ces étapes successives contribuent et ont contribuées fortement à l’évolution de la perception que l’on a de l’environnement, dont nous sommes aujourd’hui de plus en plus conscients de sa fragilité, et de la nécessité de sa préservation. L’intérêt porté actuellement aux diverses pollutions, (visible ou non, comme la catastrophe de Tchernobyl, l’impact des pesticides et autres engrais chimiques) aux industries, à l’agriculture, comme autant de modèles sociétaux référents de notre époque, sont montrés aujourd’hui comme les principaux responsables de la dégradation de l’environnement. En témoignent les démarches du Protocole de Kyoto pour limiter les émissions, en mettant en place les mécanismes des permis négociables visant à encourager l’amélioration des systèmes de production les plus polluants et les moins efficaces.

2. De l’évolution des définitions : bilan des époques, des prises de conscience.

En 1920 apparaît la première définition technique, anglo-saxonne, du terme « environment », il est alors définit comme suit : « conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles, susceptibles d'agir sur tous les organismes vivants et les activités humaines ». La notion d’environnement concerne alors uniquement les éléments inertes, non « vivants ». Ce n’est qu’à partir de 1960, soit 40 ans plus tard que les êtres vivants et leurs interactions réciproques avec le « non-vivant », soit les conditions naturelles, sont intégrées. Effectivement, l’expression « environnement » développée à partir des années 1960,

2 Issus d’une loi, Park bill, votée par le Congrès américain

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englobe et désigne alors « les ressources naturelles biotiques (faune, flore) et abiotiques (air, eau, sol) et leurs interactions réciproques, les aspects caractéristiques du paysage et les biens que composent l'héritage culturel. »

Outre les ressources biologiques comme citées dans la définition précédente, on peut observer

un changement dans les mœurs, avec l’intégration du concept d’« héritage culturel » désignant ici l’héritage environnemental, indicateur majeur que l’Homme intègre désormais la « nature » dans la définition de l’environnement, mais aussi la conscience que son environnement constitue un patrimoine, transmis d’années en années et de génération en génération, et plus important encore, que cette évolution le concerne puisqu’il définit son cadre de vie, le milieu dans lequel il évolue.

Le moteur de recherche « Wikipedia » définit l’environnement comme « l'ensemble des éléments naturels et culturels dans lesquels les êtres vivants se trouvent ». Ce en quoi elle rejoint la définition de 1960, en décrivant l’environnement comme un ensemble, un système de relations entre les êtres vivants et le milieu dans lequel ils évoluent (ces milieux incluant les facteurs comme l’air, l’eau, le sol, la faune et la flore…etc.). La circulaire du 29 Août 1977, n° 77-3003 défini l’environnement comme suit : «l’ensemble, à un moment donné, des aspect physiques, chimiques, biologiques et des facteurs sociaux et économiques susceptibles d’avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou à terme, sur les êtres vivants et mes activités humaines ».

Les préoccupations environnementales humaines telles qu’on les connaît aujourd’hui, sont le résultat de perceptions latentes de l’environnement, et de l’évolution des mœurs. Effectivement, au travers des définitions vues plus haut, l’évolution des préoccupations et des perceptions de l’environnement transparaît de façon évidente.

Auparavant la caractérisation de l’émotion esthétique (paysage grandioses, l’art…), l’environnement représente plus tard dans ce que l’on pourrait appeler la première « véritable » définition, en 1920, les « conditions naturelles » regroupant le non-vivant, et se caractérisant par son côté scientifique, illustrateur des préoccupations de l’époque relatives au cadre de vie de l’être humain. Les préoccupations sont scientifiques, on s’intéresse de plus en plus à la politique, à la citoyenneté, l’environnement devient un bien mondial. Le « souci » environnemental devient international, incluant le changement climatique, le réchauffement, la qualité de l’eau, de l’air, l’environnement est un « bien mondial », ou « bien public », notion d’ailleurs fortement appuyé par le sommet de Rio en 1992, lors du Sommet de la Terre, où, selon le principe 15 : « pour protéger l'environnement, des mesures de précaution doivent être largement appliquées par les Etats selon leurs capacités[…] » preuve en est que l’environnement est le bien de tous les peuples

Par la suite de nombreux traités et conventions de protection de l’environnement font leur apparition, basé sur ce principe de « bien commun » et donc de « devoir commun » de protéger l’environnement. L’éducation à l’environnement apparaît dans les années 1970, et la préoccupation environnementale prend alors une place croissante dans la vie de l’enfant, en ce qu’il représente le premier « échelon », la première cible, pour faire évoluer les comportements, les valeurs, les mentalités en faveur d’une protection et préservation environnementale. Les préoccupations environnementales prennent une dimension mondiale, avec les démarches de l’ONU, le développement de l’Agenda 21, ou en France avec la Charte de l’environnement de 2005, puis le Grenelle de l’environnement en 2007. Avec ces répercutions internationales et l’évolution des « consciences », l’environnement devenu « bien commun » fait apparaître un nouveau concept, peu à peu adopté par tous les Etats, les peuples et les individus : le Développement durable.

3 Cf. Annexe n° 1 : Circulaire du 29 Août 1977

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3. Apparition du concept de développement durable

Marquant une avancée considérable dans l’évolution des mentalités, locales et internationales, le développement durable vient appuyer une prise en compte mondiale des préoccupations environnementales. Ce concept, assez récent est défini pour la première fois par le Rapport Brundtland « Notre avenir à tous» en 1988. L’objectif est de concilier trois volets majeur : le social, l’économique et l’écologique. Ainsi le développement durable est « un développement qui «répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs »

Cette définition est au cœur d’un nouveau projet de société, mondial, en vue de remédier aux

excès et problématiques d’un développement dont les limites furent fortement dénoncées dans les années 1970 (les effets de l’industrialisation, production de masses, pollutions…). Popularisée par la Conférence des Nations Unies lors du Sommet de Rio en 1992, qui confirme cette définition du Développement durable (DD), tout en la précisant : « Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature. » (Principe 1), « Pour parvenir à un développement durable, la protection de l’environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considéré isolément. (Principe 4) » ; Le DD devient un concept à la mode, en France il acquiert une place importante, témoignée par l’instauration du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable.

Le Développement Durable est désormais la préoccupation de tous, aussi bien des Etats, des

régions, que des communes, où il entre dans les stratégies d’industrialisations, des acteurs du secteur tertiaire. Il prend également une place importante dans l’enseignement, où il s’intègre au sein de chaque discipline.

Lors du Sommet de Rio, les Nations Unies votent un programme d’actions, qui deviendra la référence mondiale pour 173 pays pour la mise en œuvre du développement durable au niveau des territoires : le programme Action 21 ou Agenda 21. Il assure les définitions du Développement durable, et va plus loin encore en instaurant l’Education à l’environnement comme un des piliers de promotion du DD, puisqu’avec la sensibilisation du public et la formation, elle est « liée à pratiquement tous les domaines d'Action 21 ». Les domaines d’activités décris par l’Agenda 21, concernant l’Education et la sensibilisation sont de fait la réorientation de l’éducation vers un développement durable, la sensibilisation du public et la promotion de l’information.

Outre l’importance que revêt le Développement durable dans les textes et traités officiels,

l’Education à l’environnement prend un nouveau départ et est désormais l’un des moteurs majeur de la promotion de ce « nouveau » concept. L’Agenda 21 précise d’ailleurs que l’Education « revêt une importance critique pour ce qui est de promouvoir un développement durable et d'améliorer la capacité des individus de s'attaquer aux problèmes d'environnement et de développement. […] ».

L’évolution des définitions, pour en arriver à l’intégration complète du concept de développement durable traduit une évolution marquante de la perception de l’environnement et par conséquent de l’éducation à l’environnement

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B- Des définitions de l’environnement : des éducations à l’environnement

Les nombreuses conceptions de ce qu’est l’environnement, d’après nos propres perceptions, d’après travers des définitions que nous avons vues, nous amène à penser que l’éducation sera également porteuse de conceptions différentes. Dès lors, il y aura naturellement des éducations à l’environnement, misant chacune sur ses propres objectifs, d’où des Education par, pour et à l’environnement.

1- Education par l’environnement

En 1936, la nature est utilisée comme support d’éducation, d’activités, au travers des mouvements de scoutismes notamment, où l’on apprend à se débrouiller, à s’adapter au milieu, et à la vie collective. On pratique l’Education par l’environnement.

De même on constate très vite que l’environnement est un thème très riche, qui intrigue, qui motive, qui passionne. Il permet d’aborder nombre de concepts, de matières, de comportements… Elle L’éducation concentre ses finalités sur la personne qu’elle veut enrichir : l’environnement est un moyen d’éducation.

2. Education pour l’environnement

En 1957, le Traité de Rome ne prenait pas en compte l’environnement : les actions de la communauté étaient simplement fondées sur des principes comme l’action préventive, la correction, primant par rapport à l’origine des atteintes à l’environnement. Puis c’est l’époque de Mai 68, du retour vers la Nature, vers la vie « à l’origine » ; on vante les méfaits des banlieues trop urbanisées. L’objectif des premières « classes sanitaires » des années 1970 est alors de faire respirer le bon air aux enfants. Sous l’impulsion d’association de protection de la nature, l’intérêt nouveau pour l’écologie fait évoluer ces pratiques, et le but est alors d’étudier scientifiquement la nature, de la protéger face aux menace qui pèsent sur elle (notamment la pollution, compagnons obligé du développement).

La prise de conscience de la fragilité et de la complexité de l’environnement et des relations avec l’Homme, met en avant l’importance d’une éducation pour l’environnement, de façon à permettre aux individus d’acquérir des connaissances, des compétences pratiques, en vue de les responsabiliser face à leurs environnements, en faisant émerger la notion d’éco-citoyen, pour assurer la préservation et l’avenir de notre planète. Il est nécessaire « d'acquérir les connaissances, les comportements et les compétences pratiques nécessaires pour participer de façon responsable et efficace à la préservation et à la solution des problèmes de l'environnement, et la gestion de la qualité de l'environnement" (UNESCO 1977).

Au début des années 1970 s’amorce l’officialisation de l’Environnement dans l’enseignement : en

1971, un colloque d’experts internationaux se réunit sous le titre d’Enseignement et Environnement », à Aix-en-Provence. Puis c’est au tour des Nations Unies d’introduire l’Education à l’environnement, lors de la conférence à Stockholm

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3. Education à l’environnement

D’une part l’évolution des mœurs, des interrogations et des inquiétudes face au devenir de notre planète, implique une éducation pour l’environnement, afin de donner aux individus les moyens pour comprendre et responsabiliser leurs impacts sur l’environnement, pour œuvrer pour une éco-citoyenneté. D’autre part, la recherche de l’éducation des individus, pour la connaissance, se repèrent dans une éducation par l’environnement, source de motivation et offrant une grande diversité dans la qualité et quantité des thèmes, des concepts, des données.

L’éducation à l’environnement est une démarche qui recherche la complémentarité entre une éducation pour, et par l’environnement, sans hiérarchie. Elle s’appuie et privilégient des valeurs de respect de la diversité et de l’individu. Ce à quoi aspire le Conservatoire botanique national de Bailleul, développer au travers de son action d’éducation, une action d’éducation par, et pour l’environnement de sorte à créer une synergie entre ces deux approches, et faire ressortir les motivations, les valeurs fondamentales de l’humanisme et de l’écologie.

De ce que nous avons pu remarquer avec l’évolution des mentalités, et les définitions qui en découlent, il n’existe pas qu’un environnement, mais bien plusieurs : l’« environnement intime », forcément subjectif, des individus, fonction de son lieu de résidence, de ses conceptions personnelles (idéologie, politique, religieuses…), de à « son vécu ». Ainsi la sensibilité aux problématiques liées à l’environnement (aussi bien de protection : pollution, réchauffement par exemple, que « fonctionnel » : dynamique d’un écosystème, diversité de la faune, flore etc.) sera-t-elle forcément différente selon les individus. Pourtant il faut bien les départager, pour donner une référence, sur laquelle se baser pour élargir et ouvrir les méthodes d’éducations…D’où une certaine, et nécessaire approche juridique de l’éducation à l’environnement s’impose-t-elle.

C - L’éducation à l’environnement dans les textes, ou comment l’évolution des concepts s’est-elle traduite au niveau juridique.

L’Homme acquiert la conscience que l’environnement (comprenant facteurs vivants (biodiversité) et non-vivants (climat, sols, air…etc.)) lui est nécessaire, et que ses actions ont des impacts : qu’il est responsable de ses actes vis-à-vis de son environnement, de son cadre de vie. Le souci environnemental fait apparaître une avancée supplémentaire dans les démarches pour l’environnement : des mouvements associatifs, politiques (les Verts, les écologistes…), dans le but de concilier une société, un développement humain et une gestion de préservation durable de l’environnement.

Selon le souhait du Président de la République, en 2004, la Charte de l’Environnement doit être intégrée à la Constitution française, « aux côtés des droits de l’Homme, proclamés en 1789, et des droits économiques et sociaux adoptés en 1946 », impliquant la responsabilité de tous. C’est pourquoi «l’éducation et la formation à l'environnement doivent contribuer à l'exercice des droits et devoirs définis par la présente Charte » (Art. 8)4, « soit le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé ».

4 2005_ Charte de l’Environnement_ Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable

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1. De 1936 à la circulaire de 1977 L’Education à l’Environnement fait ses débuts « officiels » avec la circulaire de 1977, relative à « l’instruction générale sur l’éducation des élèves en matières d’environnement. » Presque 10 après les évènements de Mai 68, et la vague d’idées novatrices qui parcourent la France et les esprits, cette circulaire s’insère allègrement dans les emblèmes de son époque, intégrant l’Environnement, la « Nature » et le « retour aux sources » de l’homme en opposition aux villes et banlieues nuisibles, nocives.

En pleine période de prise de conscience des impacts de l’Homme sur son milieu de vie, où les

dégradations posent alors aux Hommes des problèmes quand au choix déterminants pour son avenir. Ainsi cette circulaire arrive-t-elle comme une réponse à une France qui choisit de regarder son milieu de vie, son environnement comme un monde qu’il est nécessaire de comprendre pour sauvegarder. Une éducation à l’environnement « s’impose de toute évidence »5. Répondant de fait aux questionnements amorcés chez l’enfant et l’adolescent, à l’égard de la nature et du monde qui les entourent, une formation dès le plus jeune âge et dans toute la scolarité, qui leur permettent de saisir les problématiques environnementales, de façon constructive, apparaît alors indispensable.

Ainsi l’environnement, par lequel on entend « l’ensemble, à un moment donné, des aspects physiques,

chimiques, biologiques et des facteurs sociaux et économiques susceptibles d’avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou à terme, sur les êtres vivants et les activités humaines », s’insère dans une démarche de prise de conscience des problèmes alors actuels, et intègre les interactions entre habitat et être vivants, supposant une confrontation directe avec les réalités du milieu de vie des populations.

La circulaire n° 77-300, relative à l’Instruction générale sur l’éducation des élèves en matière d’environnement, consciente que l’environnement soit un champ très vaste, englobe nombre de considération et concept, concernant toutes les facette du milieu de vie, l’environnement doit « imprégner » toutes les discipline : « […] l’environnement ne peut en aucun cas constituer une discipline nouvelle. Il doit imprégner l’enseignement dans son ensemble. Toutes les disciplines apporteront donc leur contribution à cette action éducative ». La circulaire de 1977 est donc une « pionnière » dans le fait qu’elle est vectrice d’interdisciplinarité.

a- Objectifs et principes

Elle définit pour l’Education à l’environnement des objectifs encore très actuels, qui, axés sur les attitudes de plus en plus responsables des élèves, définissent comme objectif principal le développement chez l’élève, dans une attitude d’observation, de compréhension et de responsabilité à l’égard de l’environnement. Cet objectif fondamental doit ainsi permettre à l’enfant de se rendre compte de l’étendue et de la complexité du champ que constitue « l’environnement », de ses problématiques, d’où la nécessité de se confronter de façon directe avec les réalités du milieu de vie.

5 Circulaire n° 77-300 du 29 Août 1977.

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6La réalisation de cet objectif se déroule suivant trois « attitudes » : d’observation, de compréhension, et de responsabilité décrites comme suit :

∗ Attitude d’observation Elle met en place une position de «retrait» de la part de l’élève, de façon à ce qu’il apprenne et soit

attentif au milieu qu’il étudie. Cette première attitude à pour but de montrer à l’étudiant l’importance de l’observation, de l’attention porté à son environnement. Que celui-ci apprenne à limiter ses « réactions instinctives », à savoir les prélèvements, les destructions, au bénéfice des dessins, photos…etc. : ainsi qu’il découvre son milieu, et les moyens à sa disposition pour l’étudier en le préservant.

∗ Attitude de compréhension Elle se place en suite logique de l’observation, où l’enfant aura pu apprécier les équilibres qui

constituent les milieux, les paysages, les sites. Ceci pour l’inciter à comprendre les interactions, l’interdépendance qui relie l’Homme et son environnement, et par conséquent, les impacts et responsabilités qu’il a envers milieu.

∗ Attitude de responsabilité Cette attitude doit influencer l’enfant quand à son impact et quand à la responsabilité qui lui

incombe vis-à-vis de son environnement. Il apprendra de fait à limiter et/ou éviter ses gaspillages et destructions inutiles au profit de l’utilisation rationnelle de moyens techniques.

La réalisation de cet objectif fait appel à une synergie de ces trois axes, au sein de l’ensemble des disciplines, qui doit permettre d’acquérir un maximum de connaissances et de méthode d‘analyse de l’environnement. Pour y contribuer, la circulaire de 1977 détermine la nécessité de l’acquisition de concepts tel que celui d’espace, de temps ou encore les notions de relations et d’interactions (équilibre dynamique, interdépendance). Elle invite à la diversification des pratiques pédagogiques en suggérant l’acquisition de notions de base dévolue aux différentes disciplines ; l’interdisciplinarité et croisement des disciplines dans les établissements : «Chaque enseignant trouvera dans sa discipline des occasions d’appliquer ces méthodes, mais pour étudier plus globalement certains problèmes de l’environnement, il devra souvent faire appel à d’autres disciplines que la sienne. […] L’éducation à l’environnement s’appuiera […], dans toute la mesure du possible sur un projet interdisciplinaire […]. Les directeurs d’école et les chefs d’établissement prendront les dispositions nécessaires afin de […] rendre possible une coopération entre les enseignants ».

Cette circulaire met ainsi en évidence l’importance d’une découverte concrète de l’environnement, du milieu, de façon à permettre une approche pratique et réelle, en favorisant l’interdisciplinarité ; et sans pour autant écarter la « découverte » en classe, il mise sur l’intérêt et la profitabilité de « transplanter les classes dans des structures d’accueil favorables à l’initiation à l’environnement ».

Avec ce texte de 1977, on dispose d’emblée d’un texte fondateur proposant une définition large de la notion d’environnement avec la dimension que l’on pourrait qualifier «d’écologique », au sens scientifique du terme, et des dimensions économiques et sociales.

Toutefois, si le terme de développement durable n’est pas prononcé, puisqu’il n’apparaît qu’en 1987 avec le rapport Brundtland, il faut remarquer que les trois piliers sur lesquels s’appuie cette circulaire : les volets fondateurs du développement durable (volet environnemental, volet social, volet économique) y sont suggérés sans pour autant que l’on s’inscrive dans une perspective de

6 Circulaire n°77-300 du 29 Août 1977

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développement. Cette circulaire ne porte donc que sur « l’éducation à l’environnement », bien que comportant des « clins d’œil » vis-à-vis du concept du développement durable.

2 - Les circulaires de 2004 et 2007 : deux phases de généralisation de l’Education à l’environnement pour un développement durable.

Avec la prise en compte du développement durable, c’est une nouvelle prise de conscience qui s’établit, avec de nouvelles considérations environnementales, sociales, culturelles, économiques. Ce texte, remplaçant celui de 1977, établit une généralisation d’une éducation à l’environnement pour un développement durable ou EEDD. Quels sont ces objectifs ? En quoi cette circulaire est-elle complémentaire de celle de 1977 ?

a- Circulaire n°2004-110 du 8 Juillet 2004 : une éducation à l’environnement pour un développement durable _ les objectifs de 2004, entre complémentarité et diversification à 1977.

En 2003, le gouvernement met en place une stratégie nationale au développement durable (SNDD_ cf. Annexe Etat de la réalisation de la stratégie nationale du DD). Dans l’axe 1, le citoyen doit être « acteur du développement durable »7 ; cet axe a notamment pour objectif de développer, dans le milieu scolaire et les activités extra-scolaires, l’éducation à l’environnement pour un développement durable […].

Développée sur la période 2003-2004, la circulaire n° 2004-110, du 8 Juillet 2004, « vise à donner une dimension pédagogique nouvelle à l’éducation à l’environnement, en l’intégrant dans une perspective de développement durable. »8, par conséquent elle s’inscrit pleinement dans la démarche adoptée par le gouvernement en juin 2003, en faveur du développement durable, qui souligne alors « le rôle déterminant du système éducatif ».

De même qu’en 1977, l’éducation à l’environnement ne constitue pas une nouvelle discipline,

mais doit se construire à l’intérieur et faire partie de chaque discipline. Conformément à la stratégie nationale, l’éducation se fait cette fois pour le développement durable, et doit se construire et s’effectuer dans cette perspective, définie comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » (définition tirée du rapport Brundtland de 1987.)

7 Etat de la réalisation de la stratégie nationale du développement durable 2003 8 Circulaire du 8 Juillet 2004

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Cette circulaire, qui se veut favorable à une éducation pour le développement durable, diffère (et parallèlement complète) le texte de 1977, en ce sens qu’elle revêt une dimension éducative plus ample, car elle amène à prendre en compte des concepts de « durabilité », ainsi9 : *les différentes échelles de temps et d’espace, *la complexité du domaine dont les composantes interagissent entre elles, appelant alors à une approche systémique des méthodes d’éducation, *les différents axes d’analyse scientifique, qui fondent un développement durable (économique, social, environnemental, et culturel) *une approche critique, valorisant la valeur de l’importance des choix et de la responsabilité de chacun vis-à-vis de ces choix.

Cette première phase de généralisation de l’EEDD se veut être une éducation aux « modalités diversifiées ». L’environnement pour un développement durable se traduit ainsi par une sensibilisation à l’éco-responsabilité, à l’élaboration de projets conjoints avec d’autres écoles ou établissements scolaires, l’accent est par conséquent mis sur les partenariats, les échanges.

Sa volonté de diversification, l’environnement pour un développement durable doit alors « reposer » sur des démarches pédagogiques diversifiées : des situations concrètes, des sorties scolaires, avec pour objectif principal, la sensibilisation de l’élève, l’initiation, la créativité et sa responsabilisation vis-à-vis de ses actes et ses actions sur son environnement.

b. Circulaire n° 2007-077 du 29 Mars 2007. Seconde phase de la généralisation : une éducation au développement durable.

Trois ans après cette première généralisation de l’éducation à l’environnement au développement durable, se met en place une seconde phase de généralisation, qui couvre la période de 2007 – 2010. Elle place le développement durable au centre des objectifs de l’éducation à l’environnement, pour en faire l’Education au développement durable, faisant de celui-ci le pilier autour duquel doivent s’articuler toutes les démarches et les programmes d’éducation. Le Développement durable constituant de fait le concept déterminant et indispensable à l’ « Education de 2007 », il est nécessaire de le définir avant de continuer plus avant dans la description de cette seconde phase.

En 1929, nous étions 3,5 milliards d’être humains sur la Terre. Aujourd’hui, nous sommes 6,2 milliards... une augmentation de 79 % en seulement 33 ans. D’où cette question qui traverse toutes les lèvres : comment concilier un développement et un progrès économique et social sans mettre en péril l’équilibre naturel de notre planète ? Comment se répartir de façon équitable nos richesses, entre pays riches et pays moins développés ? Mais surtout, comment faire ne sorte de léguer une planète Terre en bonne santé aux générations futures ?

C’est pour essayer d’apporter des réponses à ces questions qu’est né le concept de Développement durable, qui est établi aujourd’hui selon la définition de Gro Harlem Brundtland, dans son rapport « Notre avenir à tous ». Ainsi le Développement durable correspond-il à un « un développement qui répond au besoin du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».

9 Circulaire du 8 Juillet 2004 : généralisation d’une éducation à l’environnement pour un développement durable)

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La circulaire de 2004, se veut le vecteur de ce concept dans l’éducation, en s’inscrivant pleinement dans cette démarche. Pour ce faire, l’Education au Développement Durable selon le texte de 2004 s’articule autour ainsi autour de trois axes principaux :

* Inscrire plus largement l’éducation au développement durable dans les programmes d’enseignements, * Multiplier les démarches globales d’éducation au développement durable dans les établissements et les écoles. * Former les professeurs et les autres personnels impliqués dans cette éducation.

Pour assurer la réalisation de ces trois axes, la circulaire de 2007 s’accorde à renforcer et adapter le pilotage aux échelons national, académique, et au sein des établissements, avec des programmes adaptés et suivis.

S’intégrant toujours pleinement dans la stratégie nationale au développement durable (SNDD) de 2003, cette seconde phase se met en place dans un contexte à plusieurs dimensions : Une dimension institutionnelle nationale : en 2005 est écrite la Charte de l’Environnement. Cette charte met en avant les droits et devoirs de chaque individu dont le droit de chacun à « un environnement sain » et le devoir de « protéger ce patrimoine naturel et culturel à la fois commun et diversifié », en mettant l’accent sur le devoir « d'orienter et de modifier les comportements individuels ou collectifs » […]. Une dimension nouvelle, mondiale, avec la Décennie des Nations Unies pour l’Education au développement durable », qui élabore une période de 9 ans (2005 à 2014) pour promouvoir un développement socialement acceptable, économiquement viable et écologiquement durable. Elle définie l’EDD comme étant un « processus permanent qui va de l’éducation préscolaire à l’enseignement supérieur et l’éducation des adultes et dépasse le cadre de l’éducation formelle». Cette Décennie pour l’EDD, est déclinée au niveau européen par la stratégie de Vilnius, datant d’Octobre 2004, qui renforce les principes et objectifs depuis 1977 en citant : « l’éducation est un droit de L’Homme, mais également une condition sine qua non du développement durable […] ».

Cette dimension européenne permet à l’Education à l’Environnement d’élargir véritablement son champ au développement durable, et de s’inscrire plus sérieusement dans les programmes d’enseignements, en s’ouvrant à des problématiques nouvelles pour prendre en compte pleinement les quatre axes fondateurs du développement durable : environnemental, culturel, social et économique. La Décennie de l’ONU confirme les démarches officielles de 1977 et 2004 en affirmant que l’EDD n’est « pas un programme nouveau-né et ne doit pas s’enseigner comme une discipline distincte ».

D’un point de vue pratique, cette seconde phase stipule que l’EDD doit d’abord reposer sur les enseignements obligatoires, le socle commun des étudiants, de connaissances et de compétences : ce socle inclus la connaissance de l’impact sur l’environnement des activités techniques humaines, en faisant référence à une attitude de « responsabilités face à l’environnement, au monde vivant, à la santé » , mentionnant le développement durable comme un « moyen de comprendre l’unité et la complexité du monde ». Appuyant pour cela les approches globales et interdisciplinaires. Ce en quoi ce texte rejoint celui de 1977, où la circulaire mettait en œuvre une éducation à l’environnement dans le but d’apporter connaissance, compréhension du milieu de vie dans lequel évoluent les étudiants, les individus, en appuyant sur leurs responsabilités quand à leurs milieu de vie, leurs environnement.

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* BILAN * * Des objectifs qui évoluent dans un même but global : la sensibilisation des individus quand à leurs impact sur leur environnement qui doit passer par le changement des mentalités, des comportements, des valeurs. * l’Education est un outil indispensable et parmi le plus efficace : commencé dès le plus jeune âge, il permet une vision systémique des discipline auxquelles l’élève est confronté : échange des connaissances, avec intégration de l’environnement. * l’EDD se développe sur l’interdisciplinarité : prend place dans toutes les disciplines, apport accentué des connaissances. *d’intégrer pleinement le développement durable à l’éducation à l’environnement, soit de symboliser sur le long terme les impacts et les responsabilités des individus, et non plus uniquement sur leur ponctualité. *d’intégrer les « générations futures » comme une composante indispensable de développement durable *d’inclure et d’intégrer la dimension temporelle et la vision à long terme : cela prouve et illustre bien les convictions toujours d’actualité aujourd’hui, où une action à instant donné peut et aura des répercutions dans le futur.

Inclure l’environnement dans les processus et programmes d’éducation en tant qu’élément de chaque discipline. Tel est le but du texte de 1977. Chacune des disciplines doit participer à l’éducation à l’environnement en utilisant principe, concept et méthode (soit théorie et pratique) dans l’optique que chaque élève se représente son environnement, de façon plus pragmatique et réelle, en se confrontant à lui, et en prenant conscience de la portée de ses actions. Toutefois, cette éducation, bien que démonstratrice d’un véritable changement des mentalités (premiers pas vers la protection de l’environnement tel qu’on l’entend aujourd’hui), n’inclue pas ou très peu la dimension temporelle à long terme : elle reste une action ponctuelle. Parallèlement, le texte de 2004 apporte une nouvelle dimension en ce qu’il intègre vraiment la durabilité et la responsabilité des actes de chacun : les « générations futures » font de fait partie intégrante du plan d’éducation à l’environnement, dans une démarche consciencieuse, où une vision globale à long terme est préconisée.

Toutefois, malgré des textes marquant l’ouverture de l’Education à l’environnement, et par force de l’évolution des considérations environnementales, de l’intégration du concept de développement durable, la législation en matière d’Education à l’environnement ne présente pas de texte spécifique à l’EDD, et donc « pas de véritable politique nationale d’éducation à l’environnement », comme le rapportent Gérard BONHOURE et Michel HAGNERELLE, dans le rapport d’Inspection Générale de l’Education nationale sur l’Education relative à l’environnement et au développement durable. Selon eux, cela peut s’expliquer du fait qu’aucune des circulaires ou autres textes officiels, ne considère l’éducation à l’environnement comme une discipline à part entière. En effet, elle se fait la porte parole de l’interdisciplinarité, des échanges, des partenariats entre les écoles et les collectivités locales, avec les régions, les associations… Mais ne constitue pas un élément juridique à part entière alors doit-on considérer cela comme un manque ? Est-ce qu’un texte juridique serait une clé pour le développement de l’EDD ?

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Aujourd’hui, la protection de l’environnement est un thème ancrée dans les mœurs, pratiquement devenu un « phénomène de mode », comme en témoignent les nombreux mouvements, et organisation de protection de la nature, qui représentaient en 2004 9,5 % des associations françaises10, l’émergence de partis politiques comme les « Verts », ou encore l’Association « Citoyenneté Action Participation pour le 21ème siècle », créé en 1996, autant de marques de la conscience environnementale grandissante. En témoignent également les démarches « développement durable » des entreprises, les démarches d’éco-citoyenneté (HQE, Eco-construction, éco-consommation….etc.)

De fait, parmi tous ces mouvements en faveur de l’environnement, de la nature et du Développement durable, l’Education à l’environnement est un bon moyen pour communiquer et se faire connaître dans sa région, son territoire, son pays…et maintenant au niveau international. Le CBNBL, où l’Education à l’environnement a fait ses preuves, la communication prime : pour informer quand à ses activités, mais également quand au patrimoine végétal sauvage de son territoire d’agrément, ses activités pédagogiques.

Depuis son agrément « CBN » en 1991, le Centre régionale de Phytosociologie de Bailleul est dans l’optique d’informer, de conseiller et d’éduquer le plus grand nombre. Le développement des connaissances fondamentales et appliquées sur les sciences de la végétation des différents publics destinés ou amenés à intervenir sur les espaces naturels et dans l’aménagement du territoire dans la préservation de la biodiversité et la conservation du patrimoine constitue l’une des priorités. Le Centre est aujourd’hui une référence nationale et internationale dans le domaine de la Phytosociologie, en témoignent son importante bibliothèque, et sa position d’expert auprès des politiques publiques. La mission d’éducation se développe de plus en plus, accueillant des publics très différents, et atteignant les 2854 visiteurs en 2007.

D - L’EDD aujourd’hui : qui sont les acteurs ? Comment s’organisent-ils ?

Aujourd’hui l’Education à l’environnement s’intéresse autant à l’humain et à l’organisation de la société, qu’à l’environnement, naturel et physique. Depuis l’intégration entière de l’environnement dans les démarches d’éducation, les mouvements en faveurs de la protection de l’environnement, et aujourd’hui du développement durable se sont multipliés, tant et si bien qu’il est parfois difficile aujourd’hui de définir précisément qui sont ces acteurs. Ajoutons à cela la prise de conscience, grâce aux démarches officielles, aux circulaires et traités internationaux, de l’importance et de l’impact de l’éducation quand au changement des mentalités, des valeurs et des comportements individuels pour un développement durable, et nous augmentons de façon démentielle les organismes se prévalant de faire de l’éducation à l’environnement.

C’est pourquoi il nous a apparu nécessaire dans ce mémoire d’apporter des éclaircissements quand aux acteurs de l’Education au développement durable aujourd’hui. Dans un objectif plus concret, cela nous permettra de replacer précisément le contexte dans lequel mon stage s’est déroulé, et de préciser dans quel cadre s’effectue l’Education au développement durable au sein du Conservatoire botanique national de Bailleul.

10 Associations.gouv.fr

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1 - Les acteurs du domaine public.

L’Etat maîtrise les aspects législatifs de l’Education à l’environnement, fixe le cadre de la formation. Son action est essentiellement relayée par les Ministères et leurs dépendances régionales. Quatre Ministères sont actuellement particulièrement concernés par l'éducation à l'environnement : * Le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable. Il est représenté en région par les DIREN11, dont une de leur mission est l’information et la sensibilisation à l’environnement. Elles développent des moyens de connaissances sur l’environnement (inventaires notamment), et les diffusent. Elles soutiennent financièrement des actions d’ingénierie pédagogique et organisent des actions en faveur de la protection de l’environnement, du DD12, comme par exemple la Semaine du Développement Durable, organisée annuellement. C’est à ce Ministère que sont attachés les Conservatoire Botaniques Nationaux (CBN), et donc le CBN de Bailleul. * Le Ministère de l’Education Nationale. Il illustre et affiche pleinement l’Education au Développement Durable puisqu’il constitue un de ces axes prioritaires d’éducation, en favorisant l’interdisciplinarité en plaçant le développement durable dans chaque discipline. Il propose notamment une base documentaire importante consultable par tous, dans les centres régionaux (CRDP13) et centres départementaux (CDDP14). * Le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Cet acteur prend en compte l’EDD15 dans ses démarches de partenariats avec des opérations de sensibilisation, spécialement dans ses différentes filières d’enseignements. * Le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative Relayé par les directions régionales et départementales, il prend en compte les différentes formations d’animateurs dans le domaine de l’éducation à l’environnement. Cet acteur peut également apporter son soutien technique lors de montages de projets associatifs.

Ces quatre acteurs sont fondamentaux pour l’EDD, cependant, avec le développement actuel de l’Education à l’environnement, comme nous le disions plus haut, ainsi que l’ouverture à de nouveaux champs d’actions et de réflexion comme la ville ou le social, cela doit amener d’autres Ministères à s’investir dans le domaine et les démarches lancées par l’Education au Développement Durable.

11 Cf. Sigles et Abréviations 12 Cf. Sigles et Abréviations 13 Cf. Sigles et Abréviations 14 Cf. Sigles et Abréviations 15 Cf. Sigles et Abréviations

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2. Les collectivités locales et territoriales

Issus du domaine public, elles représentent les communes, département et régions et les structures de coopérations intercommunales. Un partage des compétences est établi et favorisé, lié entre autre aux lois de décentralisation mais aussi en ce qu’elles définissent leurs politiques d’EDD16 en fonction des domaines de compétences et de ses orientations qu’elles se sont fixés. Les collectivités locales et territoriales initient ou aident les projets, financièrement ou techniquement, et leur implication dans la gestion des établissements scolaires leur permet d’introduire l’EDD.

3. Les acteurs associatifs, et les réseaux

Ces acteurs jouent un rôle fondamental, basé principalement sur la pratique de terrain. Comme nous l’avons dit dans l’introduction à ce petit chapitre, de plus en plus de mouvement prennent conscience de la portée et de l’impact que peuvent avoir les aspects éducatifs. Le domaine associatif joue un cela un rôle essentiel en ce qu’il constitue un pilier de l’EDD, participant à la formation d’éducateurs à l’environnement, acquérant depuis longtemps des savoir-faire important dans ce domaine.

Les plus impliquées sont bien sûr les associations d'éducation à l'environnement, toutefois d’autres structures développent ce secteur. Du fait d’un partage des savoir-faire, des connaissances et expériences de chacun, les réseaux et collaborations sont souvent une source d’enrichissement. L’intérêt de ces réseaux est qu’ils ne sont pas spécialisés sur des thématiques, mais sur des pratiques et des préoccupations générales d'éducation à l'environnement. Leur point commun étant d'œuvrer à un rapprochement et une dynamisation des éducateurs à l'environnement, et de favoriser la réflexion sur les pratiques, valorisant le plus souvent des projets existants plutôt que la création.

Citons par exemple l’un des plus important, le réseau Ecole et Nature, qui depuis 1983 réunit des individus, des structures et des réseaux régionaux et départementaux autour de ses projets d’actions (rencontres, organisation de co-formations, édition de documents et d’outils méthodologiques, de sites Internet

16 Cf. Sigles et Abréviations

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4. Les acteurs privés

On trouve ici les entreprises, qui bien que l’EDD ne relève pas directement de leurs orientations, proposent des partenariats, des aides et soutiens financier de projets d’EDD, Enfin, nous conclurons en citant toutes les « personnes ressources », qui sont disponibles et vivent de l’éducation à l’environnement sur le terrain : les éducateurs, le public.

II- Les Conservatoires botaniques nationaux (CBN) : une structure particulière et favorable à la mise en place d’une EDD17 adaptée. Cas du Conservatoire botanique national de Bailleul.

Le premier Conservatoire Botanique National ou CBN, est créé en 1975, à Brest, avec l’appui du Ministère de l’Environnement. Depuis, les CBN sont au nombre de 9, répartis sur tout le territoire français.

A - Origine des Conservatoires Botanique Nationaux : des statuts, un objectif commun. Historique et évolution.

1- Historique et contexte actuel des CBN.

a- Origine du concept et objectif : pour une conservation efficace et pertinente des données botanique à tous les niveaux

En 1976, selon l’article premier de la Loi n° 76-629 du 10 Juillet sur la protection de la Nature

« la protection des espaces naturels et des paysages, la préservation des espèces animales et végétales, le maintien des équilibres biologiques auxquels ils participent et la protection des ressources naturelles contre toutes les causes de dégradation qui les menacent sont d'intérêt général ». La protection de l’environnement devient d’intérêt général, soit la préoccupation de tous.

Les préoccupations environnementales de plus en plus soutenues, sont « officialisées », et

protéger la Nature un devoir : il convient à chacun, de « veiller à la sauvegarde du patrimoine naturel dans lequel il vit ». Ce qui corrobore les droits et devoirs décrits dans la Charte de l’Environnement de 2005, et les objectifs inscrits dans les démarches d’Education à l’environnement puis d’Education au

17 Cf. Sigles et Abréviations

Page 26: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

24

Développement Durable : responsabiliser les individus quand à leurs comportements vis-à-vis de leur environnement, en valorisant le respect et aboutir à un changement des comportements, les valeurs, les mentalités.

Il s’agit de protéger les espèces et les espaces, ce qui fait pleinement partie des objectifs des

Conservatoire botanique nationaux. Malgré de nombreuses lois et statuts de protection, seul les espaces naturels sensibles et la faune font l’objet de protections ciblées. La flore n’ « obtient » qu’en 1988 un « statut » de protection propre, avec la création des Conservatoires botanique nationaux par le Ministère de l’Environnement, dont l’objectif principal, est outre la préservation et la gestion des habitats naturels, mais bien et surtout la, connaissance et la conservation des plantes sauvages (exclusivement, c'est-à-dire sans prendre en compte de la faune) menacées du territoire national.

En 1988, au sortir de cette loi, trois CBN18 avaient déjà été institués : Brest en 1975, puis

Porquerolles et Nancy. Toutefois, à cette époque, les limites géographiques n’étaient pas fixées précisément, et ces Conservatoires étaient conçus comme un outil de collecte et de protection, suivant la loi du 10 Juillet 1976. Ce n’est qu’avec le décret du 12 Avril 1988 que la dimension «Conservatoire botanique national » se fait plus descriptive quand aux modalités de désignations, aux missions et territoires « d’actions », mises en place par le Ministère de l’Environnement. Ce décret « institue » officiellement les « CBN », selon l’article R.214-1 et suivant du Code Rural.

Les dispositions sont décrites dans la partie réglementaire du Code de l’Environnement, dans le chapitre IV, section 1, comprenant les articles R. 214-1 à R. 214-14, qui détermine les « dispositions diverses relatives à la conservation de la flore sauvage et des habitats naturels et semi-naturels » concernant les Conservatoires botaniques nationaux. Ainsi selon l’Article R.214-1, «Peuvent être agréés en tant que conservatoires botaniques nationaux les établissements qui exercent sur un territoire déterminé […] » ; article qui précise ainsi que les CBN ont désormais un territoire affecté.

Les premiers CBN sont officialisés en 1990 et en 2004, et neuf conservatoires couvrent le territoire français actuellement. Chacun des conservatoires a émergé à partir d’initiatives locales, leurs donnant une physionomie propre. De ce fait, les CBN ont des statuts différents et sont soit :

* Des établissements autonomes de statuts différents :

Syndicats mixtes : 4 CBN

Associations : 2 CBN

* Des établissements publics de l’Etat (Muséum national, Parc national).

Muséum national, parc national : 2 CBN

Le financement est dans tous les cas principalement assuré par les collectivités locales et l’Etat. Depuis 2000, les Conservatoire botanique nationaux agréés sont regroupés au sein de la Fédération des Conservatoires botaniques nationaux (FCBN). Elle a pour objectif principal de permettre l’expression et/ou l’intervention commune sur les problématiques concernant la connaissance, la préservation, la gestion et la valorisation du patrimoine végétal, et des milieux naturels, conformément au cahier des charges des CBN, établi par l’agrément.

18 Cf. Sigles et Abréviations

Page 27: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

25

La Fédération à notamment pour but, d’aider à la mise en œuvre et au développement de la politique en matière de préservation et de valorisation du patrimoine végétal sauvage, de sa gestion, et d’y participer.

B - L’agrément des CBN : un objectif commun au sein de plusieurs missions : la connaissance et la conservation du patrimoine végétal sauvage. Cas du Conservatoire Botanique National de Bailleul.

Bien que le statut de « Conservatoire botanique national » soit officiel depuis 1988, les

structures administratives ne peuvent se nommer elles-mêmes « CBN19 » : elles le deviennent en étant agréées le Ministère de l’Environnement, aujourd’hui MEEDAT (Ministère de l’Environnement, du Développement et de l’Aménagement du Territoire). L’agrément « CBN » est donné selon que les établissements exercent bien, sur un territoire donné, des missions d’études et de localisation des espèces floristiques sauvages, rares et menacées en France.

L’article R. 214-2., du Décret du 12 Avril 1988 nous précise que « L'agrément en qualité de conservatoire botanique national est délivré pour une durée de cinq ans renouvelable, par le ministre chargé de la protection de la nature, après avis de la commission des conservatoires botaniques nationaux. L'agrément est accordé pour un territoire constitué d'un ensemble de départements présentant des caractéristiques biologiques et géographiques communes. […]. ».

1 - Organisation actuelle des CBN

Le but des interventions des CBN est de faire prendre en compte la présence des plantes menacées dans les opérations de gestion et d’aménagement qui touchent le milieu naturel. Les conservatoires botaniques nationaux ont une connaissance précise et approfondie de la répartition des plantes sauvages, de leur biologie et de leurs exigences écologiques.

Chaque Conservatoire botanique anime un réseau de botanistes confirmés, professionnels et amateurs, qui collectent méthodiquement des données sur la flore de leur région. Ces informations servent à terme à établir l’état de santé de la flore régionale, les espèces qui la composent, leur rareté et déterminer ainsi les menaces qui pèsent sur elles. Les données collectées sont centralisées au niveau national par le Secrétariat de la Faune et de la Flore, organisme créé conjointement par le Ministère de l’Environnement et le Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.

L’activité des CBN fait l’objet d’un contrôle, qui s’effectue par la remise d’un rapport annuel d’activité et d’un programme prévisionnel, présentés lors de la réunion du Conseil scientifique. Depuis 2000, les conservatoires botaniques nationaux sont regroupés au sein d’une fédération qui coordonne et

19 Cf. Sigles et Abréviations

Page 28: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

26

harmonise leurs méthodes de travail, anime les programmes nationaux de connaissance et de conservation de la flore et de ses habitats et apporte son soutien technique à la création de nouveaux conservatoires. L’originalité de leur action et la responsabilité que leur donne leur agrément sont d’assurer, dans toute la mesure du possible, le transfert de ces connaissances vers tous ceux qui interviennent dans la gestion du milieu naturel : communes, propriétaires privés, services administratifs départementaux ou régionaux, organismes de gestion forestière, etc. Les conservatoires botaniques nationaux sont donc des outils performants et essentiels pour la protection de la flore sauvage en France.

2 - Fiche d’identité du CBN de Bailleul : de la Station Internationale de Phytosociologie au Conservatoire botanique national.

Carte de localisation des Conservatoires botaniques nationaux du territoire français. Source : Direction régionale de l’environnement Aquitaine.

Territoire d’agrément du Centre Régional de Phytosociologie agréé Conservatoire botanique national de Bailleul : régions Nord/Pas-de-Calais ; Picardie et Haute-Normandie

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27

CRP/CBNBL en 1987 _ Source CBNBL

a- Présentation et contexte de la structure du CBN de Bailleul (59)

Le Conservatoire botanique national de Bailleul, un des grand établissements français chargés de la protection de la biodiversité végétale, couvre une surface de 27 hectares, et se situe dans la région du Nord/ Pas de Calais, dans le département du Nord, au Hameau de Haendries. En plein cœur des Monts de Flandre, à la frontière des Flandres belges et françaises, le Conservatoire se situe à environ 30 km de Lille, et à moins de 5km de la Belgique. C’est en 1970, à l’initiative des professeurs Jeanne GEHU-FRANCK et Jean-Marie GEHU que la Station Internationale de Phytosociologie est créée. Les botanistes pharmaciens s’installent dans une ancienne ferme flamande, et créent un centre de ressources botanique, avec pour objectif principal de valoriser le développement d’une discipline scientifique : la phytosociologie20 fondamentale et appliquée, par le biais de l’accueil de chercheurs et la constitution d’une bibliothèque de référence.

A partir des années 1980, l’accumulation des connaissances et les nombreux échanges avec les chercheurs étrangers mettent en évidence le besoin d’un nouvel élan : en 1987 est alors créé le Centre Régional de Phytosociologie (CRP), association Loi 1901, qui à pour membres le Conseil Régional du Nord/Pas de Calais, les Conseils Généraux du Nord et du Pas-de-Calais, et la ville de Bailleul. Le Centre se fixe comme mission de favoriser à l’échelle régionale, nationale et internationale la connaissance de la flore et de la

végétation, notamment grâce à la phytosociologie.

En mai 1991, le Centre Régional de Phytosociologie est agréé « Conservatoire Botanique National » (CBN) par le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du Territoire (MEEDAT), et regroupe sur son territoire d’agrément les régions Nord/Pas-de-Calais, Haute Normandie et Picardie. Cet agrément permet ainsi au CRP21 d’élargir sa mission initiale à la conservation de la flore et à l’information des publics sur la flore et la végétation. Phytosociologues, cartographes et documentalistes du Centre travaillent ainsi de concert dans l’objectif commun d’étudier et de conserver le patrimoine naturel végétal des régions nord-ouest de la France. Le Conservatoire Botanique National de Bailleul s’attache à cultiver ces plantes menacées, dont les graines sont gardées soit par réfrigération soit par congélation.

En 1995 et 2000, l’agrément « Conservatoire botanique national » est renouvelé. Le CBN de Bailleul est soutenu et reconnu par l’Etat, les collectivités et les gestionnaires d’espaces naturels, comme un centre d’expertise et de ressources en matière de connaissance et de conservation des plantes sauvages rares et menacées, et d’éducation à la préservation du patrimoine naturel végétal. Il constitue

20 Science et branche de l’écologie qui cherche à comprendre les liens floristiques entres les communautés végétales et le milieu naturel dans lequel elles sont implantées. Elle a donc pour objectif l’étude des groupements végétaux à partir desquels sont définis des communautés végétales, en se basant sur des inventaires floristiques les plus exhaustifs possible. L’analyse comparative de ces communautés permet de définir des catégories comme des associations végétales ou des phytotypes. 21 Cf. Sigles et Abréviations

Page 30: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

28

aujourd’hui, de par sa bibliothèque, une référence nationale et internationale, puisque celle-ci est, dans le domaine de la flore et de la phytosociologie, la plus grande ressource documentaire en Europe.

b - Organisation interne du CBN de Bailleul

Le CBN de Bailleul compte 43 salariés permanents et a été ragréé en 2008. Il est aujourd’hui reconnu par l’Etat, les collectivités et les gestionnaires d’espaces naturels comme un centre d’expertise et de ressources en matières de connaissances et de conservation des plantes sauvages, rares et menacées, et d’éducation à la préservation du patrimoine naturel sensible. La présidence est assurée par Madame Pascale PAVY, et le Comité de direction est composé du directeur des projets scientifiques (Mr. F. HENDOUX), de la directrice des ressources organisation (Mme. B. DETHOOR) et de la directrice du développement de la phytosociologie (Mme. F. DUHAMEL). Le CBN de Bailleul, répondant, conformément à l’agrément, aux quatre missions qui lui sont confiées est divisé selon les trois directions : * Direction des projets scientifiques : Elle englobe les missions de connaissance et conservation, l’assistance et conseil.

* Direction des ressources organisation : Elle prend en compte les informations scientifiques et techniques, les produits dérivés et entretien jardins/bâtiments, les ressources humaines et financières, et enfin, l’Education à l’environnement. * Direction du développement de la phytosociologie. Le Conseil scientifique, qui se réunit annuellement (le dernier en date pour le CBN de Bailleul à eu

lieu en Juin 2008) a pour objectif d’établir un constat des actions qui ont été menées, les résultats obtenus et les perspectives pour l’année à venir. Dans la plupart des cas, le financement des conservatoires botaniques nationaux est majoritairement

assuré par les collectivités locales. Le ministère leur apporte des moyens complémentaires, en fonctionnement et en investissement. Les ressources du CBNBL proviennent des subventions des collectivités et de l'Etat ainsi que des ressources propres générées par ses activités. Le budget annuel de fonctionnement du Centre Régional de Phytosociologie/Conservatoire botanique national de Bailleul est d'environ 1,8 millions d'Euros. � Les financeurs :

- Conseil Régional du Nord /Pas-de-Calais - DIREN Nord/Pas-de-Calais (CPER) - Conseils généraux du Nord et du Pas-de-Calais - la Ville de Bailleul - L’Union Européenne - Les Conseils Régionaux de Haute Normandie et Picardie - MEDAD

Page 31: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

29

3 -Les missions inhérentes à l’agrément : exemple concret avec le CBNBL.

Comme constaté plus haut, ne devient pas Conservatoire botanique national qui veut. Les candidatures sont examinées par la commission des Conservatoire botaniques nationaux, et l’agrément est accordé par arrêté ministériel, pour une durée de cinq ans renouvelable, assorti d’un cahier des charges précis, que l’établissement agréé est tenu de respecter. L’agrément est accordé pour un territoire constitué d'un ensemble de départements présentant des caractéristiques biologiques et géographiques communes et peut être retiré si l’activité ou le fonctionnement du conservatoire n’est pas conforme aux objectifs fixés.

Les CBN, établissements à caractère scientifique, sont agréés pour établir, selon l’article R. 214-1 du décret n° 2004-694 du 8 Juillet 2008, quatre types de missions. Ces missions constituent la condition sine qua non de l’obtention de l’agrément « Conservatoire Botanique National ».

a- La mission de connaissance de la flore sauvage et des milieux naturels du NPC/Picardie/Haute Normandie.

Dans cette mission, il s’agit de connaître les espèces sauvages et leurs habitats, leurs états et évolution, localisés de manière précise et estimés selon des méthodes scientifiques. Elle regroupe la connaissance de la flore sauvage et la connaissance des habitats naturels, et s’effectue par des inventaires réguliers du territoire d’agrément (Nord/Pas de Calais ; Picardie et Haute Normandie). Ces inventaires permettent ainsi de recenser l’ensemble des espèces végétales sauvages présentes sur ce territoire, d’en évaluer la rareté et les menaces qui pèsent sur elles, et à terme, de dresser des cartes de répartitions géographiques des espèces. Près de 1500 espèces de plantes ont ainsi été recensées sur le territoire d’agrément.

Cette mission constitue la base des trois autres missions : sans une connaissance large et approfondie de la flore régionale et de leurs milieux de vie, il est difficile alors de mettre en œuvre des actions de préventions et de préservation. Cette mission permet d’optimiser les actions de la conservation, d’assistance et d’information du Conservatoire.

La connaissance des habitats naturels est fondamentale pour assurer la conservation de la

diversité biologique. Connaître un habitat naturel c’est connaître la flore sauvage qu’il héberge. Pour cette étude des milieux de vie, le Conservatoire botanique national de Bailleul utilise la phytosociologie. Ainsi en observant et en comparant les espèces présentes dans les différents types de végétation (forêts, landes, prés salés, dunes…), les phytosociologues peuvent définir des associations végétales, qui permettent alors de caractériser les habitats naturels étudiés. En faisant ce travail de typologie (inventaire et classification) des milieux de vie présents sur un site, le CBNBL22 évalue son intérêt patrimonial, et de cette façon le degré de menace qui pèse sur ces habitats, d’où en découle l’intérêt de conservation de ces milieux de vie.

22 Cf. Sigles et Abréviations

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30

La typologie des habitats ainsi effectuée permet la réalisation de cartes phytosociologique23de végétation, et représente un outil non négligeable de description quand à l’écologie du site, constituant de la sorte une « image » précise de l’état de conservation de la nature à cet endroit donné, à un moment donné. Dans un but d’aide à la gestion des milieux naturels, des suivis des habitats naturels sont réalisés par le CBNBL24, pour les gestionnaires (Conseils généraux, ONF…) à l’aide de quadrats permanents25 ; ce qui permet par la suite de témoigner de l’intérêt des habitats naturels de la flore sauvage et d’évaluer les effets de la gestion des milieux naturels sur la diversité biologique.

Malheureusement aujourd’hui c’est environ 30% de la flore sauvage qui est menacée de disparition à court ou moyen terme, et depuis environ 200 ans, ce sont plus de 100 espèces de plantes qui ont disparu de nos régions, soit en moyenne 1 espèce de plante sauvage qui disparaît tous les deux ans ! Les inventaires réalisés au sein du CBNBL sont effectués en collaboration avec un réseau externe de botanistes amateurs ou professionnels, et débouche sur la réalisation de catalogues floristiques (comme la Flore de Flandre, paru récemment), de livres rouges où sont recensées toutes les espèces menacées.

En complément de ces inventaires sont effectués de nombreuses recherches sur le mode de vie (germination des graines, biologie,…) afin d’augmenter les connaissances et d’assurer au mieux la mission de conservation de la flore sauvage régionale.

b- La mission de conservation des habitats naturels et des milieux de vie.

La mission de conservation résulte de la mission précédente, et contribue à la protection, gestion et à la restauration de la biodiversité végétale. La mission de conservation au sein du CBNBL se réalise de deux manières différentes mais complémentaires. Il s’agit de veiller à la conservation de ces espèces dans leur milieu de vie (conservation in situ) et les mettre à l'abri de la disparition en les cultivant ou en constituant des stocks de leurs semences (conservation ex situ). Le Conservatoire établit avec l’Etat, et en lien avec l’Europe des stratégies de conservation et de gestion des habitats et des espèces naturels sauvages.

La première méthode, qu’on appelle conservation in-situ26, et consiste à conserver les espèces

végétales dans leurs milieux d’origine, dans leur habitat naturel propre, en proposant des mesures pertinentes pour protéger ces espèces menacées. Il s’agit de la méthode la plus adéquate de conservation, car elle permet aux plantes de se maintenir dans la nature. La principale menace pesant sur les plantes sauvages état la destruction de leur habitat naturel, protéger sur le terrain les espèces végétales et leurs milieux de vie est une clé essentielle sinon primordiale de la conservation de la biodiversité.

23 Outils de diagnostic écologique, elles permettent de prévoir et d’orienter la gestion des milieux naturels dans les espaces protégés. 24 Cf. Sigles et Abréviations 25 Surface fixe sur laquelle on note l’état de végétation à intervalle régulier 26 Technique permettant de sauvegarder une espèce sauvage ou un habitat dans son environnement naturel.

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31

Fritillaria meleagris L. (source Pierre LAFON)

Liparis loeselii (L.) L.C.M. Rich. (Source Pierre LAFON)

Ils interviennent dans la protection in situ des espèces en proposant les mesures pertinentes, juridiques ou contractuelles, pour protéger les plantes menacées dans leur milieu naturel. Pourtant elle est délicate à mettre en œuvre, c’est pourquoi le CBNBL27, pour les espèces les plus menacées, informe les propriétaires, communes ou organismes gestionnaires de ces milieux naturels de la présence sur leurs territoires de plantes d’intérêt patrimonial et menacées de disparition. Les mesures proposées sont adaptées et définies au cas par cas, avec des suivis scientifiques réguliers. Dans certains cas, la protection d’un site par des moyens juridiques (avec accord du propriétaire) est proposée. Des espèces comme la Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris L.) ou le Liparis de Loesel (Liparis loeselii (L.) L.C.M. Rich.) sont ainsi protégées et préservées.

La seconde méthode, Ex-situ28, consiste à protéger les

espèces menacées hors de leurs milieux naturels d’origine. Ils mettent là en œuvre des techniques de conservation par la culture et de conservation des semences par le froid (banque de gènes) pour éviter la disparition des espèces les plus

menacées et disposer de stocks de semences pour diverses utilisations (recherche, valorisation, réintroduction dans le milieu naturel...).

Il s’agit là d’une conservation constituant une sécurité afin d’éviter la disparition des populations d’espèces végétales menacées.

Pour ce faire des récoltes de semences (graines) ou de plantes d’espèces végétales en voie de

disparition sont effectuées, constituant alors une banque de semences où celles-ci sont triées, comptées, desséchées, conditionnées et conservées à moyen ou long terme au froid (réfrigération et/ou congélation). Cette opération à pour but de conserver le maximum de matériel génétique d’une population d’une espèce. La banque de semence du CBNBL compte aujourd’hui près de 30 millions de graines, soit environ 382 taxons29. Un programme cultural de renouvellement ou une nouvelle récolte sont mis en place, avant que la viabilité des semences ne diminue trop fortement.

Le programme de renouvellement est mis en place dans le Jardin conservatoire du CBNBL, où

la maîtrise des conditions optimales de conservation, culture et multiplication sont facilitées. Le Jardin conservatoire constitue là un outil indispensable pour les activités de conservation ex-situ. Sa création en 1995 a été financée par le Conseil général du Pas-de-Calais, et possède quatre fonctions majeures : c’est un lieu d’hébergement des espèces stériles menacées et/ou pour lesquelles la production de graines ne permet pas une conservation satisfaisante en banque de semences. La conservation de collections taxonomiques ou de populations de référence, l’apprentissage cultural (qui permet d’approfondir les techniques de multiplication et les exigences culturales de chaque

27 Cf. Sigles et Abréviations 28 Technique permettant de sauvegarder une espèce hors de son habitat naturel. 29 Unité systématique dans une classification :

Page 34: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

32

espèces), et enfin le recyclage des lots de semences vieillissants, et la multiplication en vue de programme de renforcement ou de réintroduction.

c- La mission d’assistance scientifique et technique aux politiques environnementales : une mission d’expertise.

C’est l’un des points majeur de la préservation des milieux naturels et de la biodiversité, car elle met en place des stratégies d’expertise, de conseils et d’aide quand à la gestion des habitats et de leurs espèces, auprès de l’Etat (organismes tels que la Direction régionale de l’environnement (DIREN)), des collectivités et organismes publics (tels que les Conseils Régionaux, Conseils Généraux, Office national des forêts…). Cela se traduit notamment par l’établissement et la mise à jour des listes rouges menacées, d’espèces protégées et guides de références répertoriant ces espèces et leurs degré de menace et protection (par exemple : le guide des plantes protégées de la région Nord/Pas-de-Calais, et Picardie).

Le Conservatoire intervient en tant qu’expert référent, et sa mission consiste alors à alerter les pouvoirs publics sur les menaces dont font l’objet la flore sauvage et les habitats naturels, à conseiller les gestionnaires d’espaces pour préserver les ressources du patrimoine végétal sauvage, et enfin, informer, l’administration sur l’évolution du patrimoine naturel et sur les besoins vis-à-vis de sa conservation.

d- La mission d’Education : Informer et Eduquer à l’environnement

Le développement durable est un mode de développement qui permet de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs. Ce concept prend tout son sens si les citoyens, les individus ont accès à une information leur permettant de comprendre et de réaliser la portée de leurs actions, l’intérêt et la pertinence de cette prise de conscience. Ce n’est qu’à ce prix que l’individu peut alors se forger un jugement, se sentir responsable et concerné par son environnement, celui dans lequel il évolue. Par conséquent, l’information et l’éducation de la population sont de plus en plus indispensable, recherchés, et de fait, inscrits dans les textes.

Développer l'information et l'éducation du public pour l'inciter à respecter le patrimoine végétal, la quatrième mission instituée par l’agrément prend au sein du CBN30 de Bailleul un rôle pédagogique important avec la sensibilisation de tous types de public aux menaces qui pèsent sur la biodiversité.

En tant que Conservatoire botanique, l’Education au Développement Durable cible ici, dans sa mission d’information et d’éducation, la biodiversité végétale, la richesse de la flore régionale et l’importance de sa conservation. Cette mission constitue donc un axe majeur de la politique des Conservatoires Botaniques Nationaux et découle et résulte directement des trois autres missions. Les

30 Cf. Sigles et Abréviations

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33

programmes de vulgarisation et de sensibilisation du public à la protection de la flore sauvage et des habitats, est une mission des plus importante pour faire connaître la diversité végétale régionale, et contribuer à la compréhension et à l’appropriation de ce patrimoine sauvage, premier pas vers le respect et la préservation de la biodiversité végétale, et de l’environnement.

III – L’impact de la transmission de l’information pour une Education au Développement Durable

A- L’EDD31 au CBNBL : installation d’une activité.

Créer un «Jardin des biotopes ». Une idée originale de Monsieur Jean-Marie GEHU, qui marque le début de l’aventure Education Environnement au Centre Régional de Phytosociologie agréé Conservatoire botanique national de Bailleul (CRP/CBNBL).

Une idée qui restera inexploitée jusqu’en 2002, où les premières actions d’Education Environnement s’organisent et se mettent en place. Créé en 2003, le Jardin des Plantes Sauvages n’est pas encore le support majeur des animations au CRP/CBNBL, c’est pourquoi les animations se font principalement dans le Jardin des Plantes Médicinales, et dans le Jardin Conservatoire.

En 2002, l’arrivée de Benoît DESTINE bouscule et redonne de la vigueur aux premières motivations en ouvrant la porte à l’éducation à l’environnement : une demande auprès de l’Europe est faîte pour bénéficier du programme « INTERREG32 ». � Résultats : en 2002/2003 le projet est accepté, et c’est l’occasion de développer plus avant l’animation, et notamment le projet de construction du Jardin des Plantes Sauvages, inauguré en 2003.

Au fur et à mesure, l’activité Education Environnement grandit, des animations sont mises en

place sur la base de partenariats avec l’Office du Tourisme des Monts de Flandres (OTMF). «En 2002, le renforcement du partenariat a été concentré sur la formalisation des échanges et des relations

existantes avec différents organismes dans le souci d’afficher lisiblement les collaborations et les complémentarités »33 ce qui officialisent les relations en place et donc l’activité Education Environnement : «signature de conventions avec l’OTMF […] cette convention permet de réaliser des visites guidées au CRP/CBNBL effectuées par un animateur de l’Office du Tourisme accompagné et formé par le personnel du Centre ».

Encore marginalisée, l’activité d’Education Environnement est une action à part, elle débute, et n’est pas considérée comme une activité du Conservatoire à part entière. Pourtant 2003 est une année phare pour cette activité, avec l’inauguration du Jardin des Plantes Sauvages le 13 Juin 2003, de l’Atelier de botanique, et la proposition d’un programme d’activités pédagogiques : des visites guidées thématiques tous publics, avec diaporama de début Avril à fin Septembre à raison d’une fois par semaine

31 Cf. Sigles et Abréviations 32 Programme d’initiative communautaire en place depuis 1990, qui a pour objet de favoriser la coopération transeuropéenne. Les objectifs et priorités du programme visent à assurer un développement équilibré et durable de l’espace, à répondre aux besoins des populations locales et notamment à élargir les réseaux d’échanges et les liens transfrontaliers et concilier le développement économique avec la protection de l’environnement. 33 Rapport d’activité du Conseil Scientifique du CRP/CBNBL_ 2002.

Page 36: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

34

(vendredi et samedi). Bien que très ponctuelles, ces animations annoncent l’engagement que va prendre l’activité. L’action médiatique et communicatrice autour de l’activité se développe, preuve de la motivation qui s’installe : � Portes ouvertes organisées les 7 Juin et 20 septembre 2003 ; communiqués de presse sur les activités et missions du CBNBL34 et volonté de poursuivre ce projet d’action pédagogique. � En 2004 sont lancés les premières animations pour les scolaires avec 7 ateliers pédagogiques prévus, et le JPS s’ouvre aux visites libres, avec 180 visiteurs libres.

En 2003, le projet et les partenariats se poursuivent, mettant en avant les objectifs d’Education, de Sensibilisation et d’Information de différents publics.

« Les activités éducatives proposées ont connu un franc succès. La demande des différents publics jeunes ou adultes est vraiment réelle, dans un contexte d’intérêt croissant pour les jardins et de préoccupation forte vis-à-vis des problèmes d’environnement. » Rapport d’activités du Conseil Scientifique 2004.

� L’activité Education Environnement en chiffres :

De l’ouverture du JPS35 à 2005, on peut remarquer une nette augmentation de la fréquentation du jardin, preuve de l’efficacité de l’Education à l’environnement au CBNBL. Pourtant, en 2006 le nombre total de visiteurs chute à 680 visiteurs : en 2005, malgré une fréquentation de 4914 visiteurs, contre 3227 en 2004, une analyse de la structure financière montre la

34 Cf. Sigles et Abréviations 35 Cf. Sigles et Abréviations

Nombre de visiteurs / type d’animation 2003

2004

2005

Visite libre du jardin des plantes sauvages 0 180 411

Visite guidée pour PUBLIC INDIVIDUEL 160 226 136

Visite guidée pour GROUPES ADULTES 249 440 289

Visite guidée pour GROUPES ETUDIANTS 176 110 152

Visite guidée pour GROUPES SCOLAIRES 487 981 1 208 Visite guidée pour CENTRE DE LOISIRS & INSTITUT MÉDICO-ÉDUCATIF 98 106 571

Évènementiel (journées portes ouvertes…) 852 694 1874

Total 2 319 3 227 4 914

+39,2 % +52,3 %

2004 : l’Association française des Journalistes du Jardin et de l'Horticulture (AJJH) décerne le prix 2004 de "l'initiative citoyenne", prix qui a été officialisé le 10 février 2005 à Paris à la Maison de la Lorraine. Cette remise d’un prix fait suite à la visite, le 11 juin 2004, d’un grand nombre de journalistes (à l'occasion de Lille 2004) ayant reconnu au jardin sa dimension de sensibilisation, de responsabilisation et de transmission des savoirs... pour tous les publics.

Rapports d’activités des Conseil Scientifiques de 2003-2004-2005_ Source CRP/CBNBL

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nécessité de recentrer les activités de la structure sur son cœur de métier : la connaissance de la flore sauvage régionale, et la conservation. Par conséquent, le conseil d’administration du CRP/CBNBL36 décide de réorienter l’activité pédagogique, de façon à poursuivre l’ouverture du jardin des plantes sauvages en limitant les coûts de fonctionnement interne. De ce fait, les animations prévues en 2006 seront réduites au profit de la recherche de partenariats avec des structures spécialisées dans l’animation nature.

En 2007, l’activité reprend, et le CBNBL comptabilise 2854 visiteurs (chiffre regroupant la totalité des visites guidées, semi-guidées, animations dans le cadre du programme COLLEGE, des visites scolaires et du programme Nature&Handicap (CG59)). En 2008, 889 visiteurs sont accueillis lors de la Journée Portes Ouvertes du 1er Juin.

1- Quelles motivations pour Informer et Eduquer à la biodiversité végétale. Application au Conservatoire Botanique National de Bailleul.

a- Organisation de l’Education à l’environnement au CBNBL :

Les finalités et les objectifs

La mission d’Information et d’Education d’un conservatoire botanique, c’est informer, et sensibiliser tous les publics à leur environnement, à l’environnement. Dans cet esprit, le Conservatoire botanique nationale de Bailleul se lance plusieurs finalités essentielles : * Faire découvrir la nature, au travers de la richesse de la flore du Nord/Pas-de-Calais, Picardie et Haute-Normandie (son territoire d’agrément)

* Eveiller aux missions et activités scientifiques d’un CBN, et du CBNBL. * Expliquer les notions de botanique, écologie, phytosociologie, de milieux naturels…etc. * Sensibiliser au respect de l’environnement, aux gestes éco-citoyens et au développement durable

Ces quatre finalités résultent des missions du CBN de Bailleul et sont interdépendantes, qui, au travers des informations exposées, permet une éducation globale et pertinente à l’environnement régional, national et bien sûr, au développement durable. Pour assurer ces objectifs, le CBN de Bailleul dispose de moyens et d’infrastructures d’accueil du public au sein même du site du CRP37/CBN.

L’Education à l’environnement pour un Développement Durable au sein du CRP/CBNBL est basée sur le domaine de la biodiversité. En effet, un Conservatoire Botanique National a pour mission principale de connaître et conserver la flore et les habitats naturels sur son territoire d’agrément. De fait, la quatrième mission, Informer et Eduquer, ciblera principalement le domaine de la biodiversité végétale : les espèces sauvages des régions du territoire d’agrément, leurs caractéristiques, si elles

36 Cf. Sigles et Abréviations 37 Cf. Sigles et Abréviations

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36

bénéficient d’un caractère de protection et si elles sont menacées, leurs caractéristiques physiologiques, le rapport à l’Homme…etc.

Les acteurs : animateurs, partenaires et financements

Avant la création du JPS38 en 2003, les animations étaient dispensées dans les Jardin des Plantes Médicinales et Conservatoire, par des prestataires animateurs de l’Office du Tourisme des Monts de Flandres, dans le cadre du partenariat en place. Aujourd’hui, le pôle Education à l’environnement est dirigé par Mlle Doriane LENNE, chargée de mission en Education à l’environnement. En Maris 2008, un animateur-nature a été recruté pour une période de 6 mois, Thomas DUPONT, afin de participer à cette mission d’Education.

� Parmi nos partenaires :

- Le Conseil Régional du Nord/Pas-de-Calais - DIREN39 Nord/Pas-de-Calais (CPER40) - Conseils généraux du Nord et du Pas-de-Calais - la Ville de Bailleul - L’Office de tourisme des Monts de Flandre de Bailleul - L’Education Nationale [un professeur de SVT détaché d’un collège pour la réalisation des programmes

pédagogiques] - Institut Klorane et ses pharmaciens ambassadeurs. - Association JBF - Union Européenne

En 2004 viennent s’ajouter le MEDD41, Conseil Régional de Picardie / DIREN Picardie, Conseil

Régional de Haute-Normandie / DIREN Haute-Normandie (CPER). En 2007, Nature&Découverte, l’APPA et le partenariat avec le programme Nature&Handicap.

b- Les outils et moyens pédagogiques à disposition : quelle information est transmise au CBNBL ?

L’Education au Développement durable est un outil indispensable pour transmettre des

messages forts concernant la connaissance et l’appropriation du patrimoine végétal sauvage de la région par le public. Le Conservatoire botanique national de Bailleul poursuis dans cet optique l’objectif de transmettre aux différents publics, le patrimoine végétal sauvage. Pour mener à bien l’EDD, le CBN dispose de différents outils pédagogiques, répartis sur les 27 hectares du site du CRP/CBNBL.42

38 Cf. Sigles et Abréviations 39 Cf. Sigles et Abréviations 40 Cf. Sigles et Abréviations 41 Cf. Sigles et Abréviations 42 Centre Régional de Phytosociologie/Conservatoire Botanique National de Bailleul

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37

Jardin des Plantes Sauvages _ source Doriane LENNE

Plan du Jardin des Plantes Sauvages du Conservatoire Botanique National de Bailleul

Un Jardin des Plantes Sauvages : un « musée à ciel ouvert » pour découvrir et comprendre la flore de la région

Ce Jardin de plantes sauvages fut créé en 2003, pour appuyer la mission de sensibilisation des publics, constitue l’outil principal et indispensable du CBN43. En effet, avec plus de 850 espèces de plantes, disposées dans des parcelles thématiques, des milieux naturels reconstitués (comme les tourbières, les pelouses crayeuses, l’arrière-dune, les prairies humides…), ce jardin est un concentré de la biodiversité régionale.

C’est un jardin pédagogique, par conséquent qui a été créé pour l’accueil du public dans le cadre d’animations pédagogiques, ou de visites libres.

D’un point de vue pratique, il couvre une surface de 9000 m2, et regroupe plus de 80 parcelles dont 62 numérotées. Afin de mener à bien son action d’information et d’éducation des publics, les parcelles du Jardin des plantes sauvages sont regroupées autour de thématiques spécifiques et font l’objet d’un étiquetage rigoureux regroupant des informations sur la botanique et la protection des espèces présentées.

� L’organisation et les messages véhiculés au sein du Jardin des Plantes Sauvages

Plus de 850 espèces végétales, réparties sur plus de 80 parcelles thématiques… Le JPS permet ainsi une observation directe des caractéristiques des espèces végétales, tant botanistes, que culturelles et historiques. Les thématiques permettent quand à elles d’approcher les plantes sous divers angles, accessible à tous, du néophyte au botaniste confirmé. Présenté autour de quatre parties principales, le JPS offre une présentation diversifiée, ludique et culturelle de la flore régionale, et des habitas naturels :

La première partie du jardin, souvent présentée sous le nom de « Leçon de botanique », est située à l’entrée du JPS et invite à la connaissance et à l’apprentissage de la botanique « en douceur » grâce à des explications simples, afin de reconnaître les espèces végétales, grâce notamment aux informations disponibles sur les étiquettes dont chaque plante est dotée :

43 Cf. Sigles et Abréviations

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Exemple d’étiquettes du Jardin des Plantes Sauvages du CBNBL.

La seconde partie, le jardin fait découvrir des milieux naturels reconstitués : les pelouses crayeuses,

landes et tourbières, arrière-dune. Ces « milieux de vie » regroupent les plantes dans leurs habitats d’origine, ce qui permet d’approcher les plantes d’un autre œil, avec une approche plus écologique, où l’on découvre qu’elles ne vivent pas au hasard dans la nature, mais bien qu’il existe des communautés végétales, qui instaurent ainsi un équilibre, souvent fragile. Cette seconde partie permet une information et une éducation qui porte sur des sujets en liaison étroite avec la protection de l’environnement et en lien direct avec les missions du Conservatoire botanique national dont la connaissance et la conservation sont les deux plus touchées. En effet, ces milieux de vie nous permettent, dans le cadre d’une éducation au développement durable, et dans notre cas, d’une éducation à l’environnement végétal, d’aborder des problématiques de destructions de milieux, de pertes de la biodiversité végétale, issus de faits naturels ou des impacts des activités humaines.

- « La plante, organisme vivant », troisième partie du Jardin permet de découvrir les plantes sauvages selon leurs caractéristiques physionomique et physiologique (faculté d’adaptation au milieu, mode de reproduction, particularités de colonisation…) et enfin sur la fin du jardin, on entre dans une autre ‘dimension’ en découvrant les relations Homme /plante ou comment les Hommes ont puisé dans la Nature : plante médicinales, origine des plantes cultivées, plantes agro-industrielles, ornementale ou encore tinctoriale.

Le JPS est un véritable outil pédagogique, utile et indispensable, instauré dans ce but ultime de transmettre aux publics des valeurs, des informations concernant l’environnement dans lequel s’insère leurs régions, et d’éclairer les visiteurs quand aux activités du CBN de Bailleul. Dans l’objectif d’une Education à l’environnement pour un Développement Durable, le JPS44 s’insère totalement dans cette démarche, puisqu’il permet d’accueillir des publics complètement différents, en abordant des thématiques variées, en se basant sur l’observation et la découverte concrète d’un milieu naturel, d’une espèce sauvage, d’une caractéristique particulière…

44 Cf. Sigles et Abréviations

Rosaceae

Amélioration de Rosa gallica L.

Rose de France ‘Tricolore de Flandres’

L’étiquetage des plantes permet de mieux les appréhender, de façon concrète et directe, en ayant directement l’information sous les yeux et à ‘portée de main’. Les informations divulguées sur ces étiquettes permettent une approche simple de la botanique, accessible à tous les publics : on retrouve ainsi les noms scientifiques (en latin et italique) et vernaculaire (nom français) de l’espèce, ainsi que ses traductions en anglais et néerlandais. Le symbole � indique la période de floraison de la plante et, en haut à droite, un symbole indique le type biologique de la plante (si elle est vivace, annuelle, bisannuelle).

Le Conservatoire botanique national de Bailleul a, nous

l’avons vu plus haut, une mission de conservation très importante, de fait, celle-ci transparaît dans le jardin sous la forme d’espèces végétales protégées et/ou menacées. Les espèces soumises à une réglementation de protection sont indiquées sous ce symbole : �

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Atelier de botanique_ Source CBNBL

Intérieur de l’Atelier de botanique_ Source CBNBL

Auditorium _ Source CBNBL

L’Atelier de botanique

En vue d’approfondir des animations, des points, notamment pour les centres de loisirs, et les scolaires, un atelier de botanique à été créé, où, à l’aide de loupes binoculaire, nous faisons découvrir là un Pissenlit, là une graine. La découverte plus ‘poussée’, plus ‘scientifique’ permet d’aborder d’autres questions, de pousser plus loin l’information et la réflexion,

de sorte à ce que l’individu se questionne plus avant sur l’origine d’une fleur ou encore sur le terme ‘inflorescence’ = plusieurs fleurs par exemple.

Concrètement l’atelier de botanique, situé au sein du Jardin pédagogique, est équipé de tout un arsenal de matériel pédagogique, qui en fait le lieu privilégié des activités pratiques, destiné aux travaux pratiques et aux manipulations : il est équipé de loupes binoculaires donc, de paillasses, et de tout le matériel nécessaire à la mise en forme des animations.

Mares et bois pédagogiques

Comme vu dans la partie présentant le CBN de Bailleul, le territoire du CRP/CBNBL dispose d’un bois, et de mares. Ceux-ci sont notamment à des fins pédagogiques et permettent d’aborder, lors des animations, des thématiques forestières, et d’accueillir des animations sur des sujets tels que les « bêtes de la mare », et permettent la mise en place de partenariats, notamment avec le groupe Nature&Découverte.

Le GR 128

Située sur en limite du CRP/CBNBL, le Sentier du Ravensberg est un outil très pratique qui

permet d’ouvrir la mission d’information et d’éducation sur des thématiques tels que la Haie bocagère, la sensibilisation au changement climatique…etc.

Le GR est inscrit au PDIPR (Plan Départemental d’Itinéraires de Promenades et de Randonnées)

L’Auditorium

C’est un lieu utile et privilégié pour exposer les activités du CBN de Bailleul, lors de conférences, de projection de diaporama, films complémentaire à une visite du JPS ; son hall permet l’accueil d’expositions.

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Jardin des Plantes Médicinales _ Source Doriane LENNE

Jardin des plantes médicinales

Complémentaire du Jardin des Plantes Sauvages, il illustre parfaitement le concept de phytosociologie, puisqu’il présente les plantes dans leurs habitats naturels, en mettant l’accent sur les propriétés médicinales de ces plantes. Pour l’instant utilisé principalement par l’Ecole des Plantes de Bailleul (formation aux plantes médicinales, phytothérapie), son ouverture au public est

prévue pour Janvier 2009.

L’Education à l’environnement passe essentiellement par l’utilisation principale de ces outils pédagogique « direct », mais pour permettre aux animateurs, aux chargés de missions, aux personnes individuelles d’approfondir les thématiques abordées lors des animations, des visites, ou simplement pour des recherches à titre individuelles, la transmission de l’information « indirecte » est indispensable : c’est pourquoi pour appuyer la démarche d’éducation le CBNBL met à disposition plusieurs autres outils : * sa bibliothèque, l’une des plus riches d’Europe dans les domaines de la botanique et de la phytosociologie. * son site Internet * une lettre d’information semestrielle « Le Jouet du Vent » * un système d’information sur la flore et la végétation, « Digitale 2 », qui permet de répondre à différents types d’interrogations sur la flore sauvage régionale ou/et sur un lieu spécifique, en s’appuyant sur une base de donnée de plus de 3,5 millions d’enregistrements couvrant son territoire d’agrément (Nord/Pas-de-Calais, Picardie et Haute Normandie)

� Les visites et animations : ‘programmes’ de diffusion de l’information

L’EDD au Conservatoire botanique national de Bailleul, de façon à accueillir le plus de public possible, proposes des formules de visites différentes et flexibles : ainsi il est possible de venir visiter le Jardin des Plantes Sauvages en individuel, en ‘visites libres’ ou lors d’animations thématiques.

* Les visites libres du JPS : cette formule de visite permet d’approcher les plantes sauvages à son rythme, en autonomie. Possible toute l’année, cela permet d’observer les plantes à différents stade de végétation, mais également de découvrir des espèces différentes au fur et à mesure des saisons, comme par exemple les Hellébores en hiver ou les Euphorbes en été. Pour se repérer et mieux se diriger dans le JPS, un plan à été conçu pour guider et renseigner les visiteurs : les parcelles y sont localisées par un numéro : la légende répertorie les cinq thématiques sur lesquelles est basée l’organisation du jardin :

- ‘Leçon de botanique : apprendre et connaître les plantes sauvages’ - ‘D’autres familles botaniques se présentent aux passionnés’ - ‘Les plantes sauvages, des êtres vivants ingénieux et adaptés’ - ‘Protéger et conserver les communautés végétales dans les espaces naturels’ - ‘Les végétaux sont convoités par l’Homme depuis des millénaires’

Si la compréhension de l’information communiquée fait partie des objectifs majeurs dans une éducation à l’environnement efficace, les méthodes pour transmettre cette information en sont le vecteur indispensable : ainsi dans le cas du plan, la clarté, la lisibilité, et la précision des informations décrites doit être efficace pour que tout un chacun puisse s’y retrouver et comprendre comment utiliser l’outil mis à disposition.

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41

Par conséquent la communication se doit d’être la plus compréhensible possible d’où un plan clair, précis, avec des couleurs qui permettent une accroche directe et claire : Les thématiques du jardin sont symbolisées par des couleurs différentes et nominées, avec un rappel sur le schéma (à gauche sur le plan) pour mieux localiser ces parcelles. Toutes les parcelles numérotées sont nommées (soit par familles botaniques, soit par le nom du milieu naturel qu’elles représentent, le thème qu’elles illustrent…) Ainsi, le public peut facilement accéder à l’information qui l’intéresse d’une part, et d’autre part, comprendre plus facilement le message qui veut être passé sur telle ou telle parcelle.

� Des thématiques ainsi répertoriées permettent un cheminement logique du JPS, en permettant au visiteur, néophyte ou botaniste amateur, de se repérer aisément, d’accéder aux parcelles qui les intéressent, et surtout de cerner plus clairement l’intérêt de chaque parcelle et l’utilité des plantes, leurs ‘fonctions’, leurs caractéristiques propre.

Présenter les espèces sauvages sous des thématiques particulières, comme par exemple les « végétaux sont convoités par l’Homme depuis des millénaires » permet de découvrir ou de redécouvrir des espèces végétales sous un autre angle, qui bien souvent permet à l’individu de se rappeler la plante qu’il aura vu. Bien souvent, on connaît une plante de vue, pour l’avoir observée sur le bord d’un chemin, le long d’un cours d’eau, ou dans notre jardin.

Lors d’une visite, la retrouver dans une parcelle thématique, qui ‘symbolise’ une caractéristique particulière de l’espèce, va permettre de créer un lien entre une « fonction » et une plante.

Exemple 1 : Prenons l’ortie, la plus commune et la plus connue des espèces sauvages, pratiquement tous le monde connaît son nom, mais combien savent qu’elle symbolise la luxure ? Qu’elle était utilisée comme plante textile, comme aliment ? Apprendre les plantes au travers d’une légende, d’une petite histoire, en présentant une caractéristique particulière amène bien souvent l’individu à changer son regard sur la plante, et à terme de changer son comportement vis-à-vis d’une plante.

Exemple 2 : lors d’une visite avec un groupe d’une dizaine de personnes (Journée du 1er Juin, Portes Ouvertes du CBNDL), je présentais le jardin sous la thématique des « plantes comestibles ». Au début de la visite, le groupe est d’abord réticent à découvrir d’autres saveurs, puis se laisse tenter, et apprend à connaître les espèces sauvages avec un autre sens : plusieurs m’ont rappelé la plante qu’ils avaient goûtée au cours de la visite en me la remontrant, en me citant son nom français ! En associant plusieurs sens, ici le goût et la vue, j’ai pu remarquer que beaucoup plus de gens se souvenait de l’espèce présentée, et surtout, de façon durable.

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� Des couleurs différentes, qui permettent de représenter précisément l’emplacement des

parcelles, mais surtout des thématiques du Jardin des Plantes Sauvages : « vision » directe de la thématique que l’on souhaite découvrir. * Les visites semi-guidées : tout en gardant une bonne autonomie dans le rythme et la découverte du parcours, ce type de visite permet d’être partiellement guidée, en acquérant des informations supplémentaires grâce à des trame de jeux, accessible aux néophytes, aux botanistes amateur et confirmé ! Complémentaires d’une visite libre, les visiteurs sont « guidés » par une trame de jeu, leurs assurant un cheminement orignal et autre que le « classique », puisqu’ils dérivent au long des questions, des énigmes qui leurs sont posées. L’objectif étant de découvrir là une phrase mystère, là une particularité ethnobotanique d’une espèce végétal.

Très ludiques, le but de ces visites n’en reste pas moins informer et éduquer les publics sur la flore végétale sauvage de la région, de faire découvrir sa richesse et amener à changer son regard sur ces plantes, sur son patrimoine, amener à comprendre et se sentir concerné par l’importance de préserver et protéger ce patrimoine végétal commun.

� Les jeux semi-guidés : un moyen simple et efficace de faire passer des informations au travers de questions simples, d’énigmes, de mots croisés, avec des approches différentes et amusantes. * Jeu n°1 : Le Jeu des plantes à usages :

Aromatiques ; tinctoriales ; vestimentaire ; médicinales ; grâce à quelques ‘familles’ d’usages, le visiteur part découvrir de façon ludique, le côté ethnobotanique45 de la plante. Ce jeu est à destination de tous les botanistes amateur, des familles.

Il s’agit de découvrir une espèce végétale grâce à des indices : des caractéristiques physiologique et botanique (plante annuelle/bisannuelle/vivace… taille de la plante, couleur des pétales…etc.) ainsi que des indices culturels (« mon nom latin de genre signifie ‘deux tiges’ car je possède des pieds femelles et des

45 Science qui étudie la relation entre les Hommes et les plantes.

Plan du Jardin des Plantes Sauvages _ source CBNBL

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Exemple 1 : Parcelle 3, sont cultivées plusieurs espèces de Prêles. Quel est le nom

scientifique (latin) de la Prêle des champs ? � Choisir parmi : EQUISETUM ARVENSE _ EQUISETUM HYEMALE _ EQUISETUM PALUSTRE � Info : Les prêles sont apparentées aux fougères et sont regroupées dans l’unité des « Ptéridophytes » nom scientifique donné à ce groupe de végétaux considérés comme « primitifs » en raison de l’archaïsme de leur mode de reproduction. Ces végétaux ne produisent ni fleurs, ni graines et, à l’instar des champignons, se reproduisent par des spores. De façon générale, les prêles préfèrent les terrains marécageux ou humides.

pieds mâles distincts’ » ; « mon tout premier emploi fut en Egypte où l’on enveloppait des momies dans une toile qui porte mon nom ») Les joueurs ont à leurs disposition un jeu de 12 cartes + 1 lexique (expliquant des termes botanique tels que ‘annuelle’, ‘lobes’, ‘foliole’, ‘feuilles en rosette’ …etc.) regroupant 2 familles (exemple : Aromatiques et vestimentaires ; tinctoriales et médicinales) * Jeu n°2 : Retrouver la phrase mystère Jeu à destination des botanistes plus ‘confirmé’, il s’agit de reconstituer la phrase mystère, en replaçant les lettres encadrées dans les réponses. Le visiteur parcoure le JPS à la recherche de plantes sauvages et de leurs caractéristiques, grâce à 20 questions menant chacune à une parcelle du jardin où une question lui est « attribuée », ainsi qu’un ou plusieurs indices :

* Les visites guidées

Ces visites prennent place dans leurs majorité, dans au sein du Conservatoire botanique national de Bailleul : soit dans le Jardin des Plantes Sauvages (cas le plus courant), soit sur le GR, pour aborder des thèmes tels que la « Haie ». Les groupes sont guidés par un guide-animateur du CBN, sur des thématiques différentes, choisies par les groupes ou définies au préalable. Elles permettent à tous publics de pouvoir découvrir et/ou approfondir des notions et des connaissances sur la flore sauvage de la région, sur les espèces menacées, protégées, sur l’histoire des plantes et leurs origines.

� Quelques exemples de thèmes abordés lors des visites guidées :

« Les plantes qui portent des noms d’animaux », « les plantes qui attirent les papillons », « Accueillir la nature dans son jardin », « l’Horloge florale », « le jardin des senteurs »…

Souvent en groupe de 30 personnes maximum, cela créé une ambiance relativement ‘intimiste’, dans le sens où l’on est proche du public, et les échanges s’en trouve favorisés.

L’intérêt que nous pouvons noter de ces visites guidées est d’une part, que les personnes sont

souvent ouvertes à apprendre de nouvelles choses : elles sont déjà fiat une première démarche, un premier pas vers la connaissance de la flore, de la biodiversité végétale, et cela constitue un énorme avantage. En effet, faire apprécier et découvrir la nature, la biodiversité à des personnes réticentes est souvent plus difficile, car comme dit F. TERRASSON46 : « impossible d’aller spontanément apprendre, comprendre s’il n’y a d’abord envie d’aimer, avoir envie d’aller dedans ». Toutefois, cette ‘approche’ est très intéressante du point de vue de l’animateur, car là intervient la vraie question : comment intéresser son

46 La peur de la nature, éd. Sang de la Terre

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44

public ? Comment déclencher cet intérêt, l’enthousiasme ? Comment s’immiscer dans son « monde » pour pouvoir l’amener à vouloir découvrir l’environnement qui l’entoure, la biodiversité végétale dans notre cas ? Lui faire aimer ce qu’il voit, ce qu’il touche, c’est une manière de garantir, de faciliter l’éducation à l’environnement.

B- Déclencher l’intérêt et l’enthousiasme de son public pour assurer une Education au Développement Durable efficace : exemple d’animations au CBN de Bailleul.

Les différentes tâches accomplies pendant mon stage, l’observation et ultérieurement la conduite d’animations m’ont permis de conduire une réflexion pédagogique quand aux méthodes d’animations d’une part, et quand à l’Education à l’environnement (ou EDD) d’autre part. Les expériences que j’ai pu vivre m’ont en effet permis d’observer les comportements de divers publics face aux animations conduites, aux thématiques abordées, et aux discours tenus.

Mon stage de six mois m’a permis d’évoluer dans mon statut de stagiaire-animatrice, en étant tour à tour observatrice - accompagnatrice et animatrice. Cela m’a permis de connaître le fonctionnement et l’organisation des animations au sein du pôle Education Environnement au CBNBL, mais aussi d’appréhender et connaître les techniques de base d’animation, afin de pouvoir en conduire moi-même par la suite.

L’observation a ainsi constituée une première approche efficace et nécessaire, préalable

indispensable au rôle d’accompagnateur puis d’animateur. Il m’a permis de m’inspirer des techniques observées, du « contenu » pédagogique afin de, par la suite, développer moi-même ces techniques, ce contenu, en me l’appropriant et en l’adaptant. Car il ne s’agit pas d’imiter, mais bien de s’en inspirer, pour garder une ligne directrice dans les démarches pédagogiques assurées au CBNBL. Ainsi le fait de na pas prendre part aux animations, mais bien de les regarder, d’être observateur permet d’avoir un regard autre, de prendre du recul quand aux techniques utilisées, de considérer les fondements, les bases essentielles de l’animation. Cette phase d’observation m’a donné les outils basiques pour pouvoir, en étant plus confiant, mener à bien mes animations. Le rôle d’accompagnateur, même si relativement faible car on reste tout de même observateur, permet de mieux s’immerger dans l’animation, et de regarder de plus près les besoins, les notions et principes important dont on doit tenir compte lors d’une animation.

Pour mener à bien une démarche d’Education à l’environnement, j’ai ainsi pu observer que la

bonne humeur et le bien-être général est un facteur vital. L’envie et l’enthousiasme que suscite une animation, sont une première étape pour développer plus tard une thématique plus poussée, comme les problématique environnementales, des aspects botaniques plus théoriques (les familles, la classification des végétaux…). Ainsi et-il très important d’intéresser son public, de le toucher, qu’il prenne plaisir à être là, à apprendre quelque chose !

Exemple 1 : Animation avec le groupe MEVIA (Mobilisation Echange pour une Vie vers l’Insertion et l’Autonomie) avec certaines personnes avec difficultés pour se déplacer (déambulateur, en tant qu’observatrice-accompagnatrice, ma tâche était de faire un reportage photo, d’observer l’animation et l’animatrice, d’aider l’animatrice. Là, mon rôle m’a permis de comprendre l’importance de la préparation d’une animation : le terrain, où se situent les zones « d’arrêt » (beau paysage, bancs…), les zones potentiellement difficile/dangereuse (escalier, pente raide…) ou les plus adéquates, pratiques (chemin praticable avec un fauteuil roulant, des béquilles…). Qu’y a-t-il a observer : là les Jacinthe des bois, là les Primevères, ici le parterre d’Ail des ours…

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45

Source Doriane LENNE

En tant qu’observatrice, j’ai pu appréhender le métier d’animateur-nature dont je ne connaissais pas

encore les secrets, avoir une première confrontation. Ce premier rôle m’a permis également de me pencher sur le plan de la pédagogie et de la transmission de l’information. Il est en effet important de prendre en compte le mode de fonctionnement de l’individu, notre interlocuteur (que ce soit un enfant, un adulte, une personne âgée, un handicapé…), pour que lors d’une visite au CBN, celle-ci soit autant un moment d’acquisition de connaissance, autant qu’un moment agréable, d’échange et d’enrichissement à tous les niveaux. D’autant plus important qu’il existe autant de « cadre de références » qu’il y a d’individus, puisque nos références représentent notre environnement « intime », notre environnement quotidien : nous percevons différemment notre quotidien, en fonction de notre passé, du contexte dans lequel nous évoluons, nous vivons.

De fait, j’ai pu remarquer que lorsque l’on ‘capte’ l’interlocuteur, c’est bien souvent parce que l’on

parle de quelque chose qui le concerne directement : ses références, son environnement intime. Par conséquent, pour son « bien-être » il est nécessaire d’avoir déterminé au préalable son cadre de référence, pour constituer une première ‘accroche’. Ce cadre de référence nous aidera à déterminer une « clé d’entré », pour accrocher notre interlocuteur, notre public, et ainsi faire passer des messages, des savoirs de façon plus aisée, et dans une bonne ambiance ! De cette étape, déterminer le cadre de référence de son/ses interlocuteur(s), en découle une deuxième accroche : que l’on pourrait appeler la « clé d’entrée », qui correspond au cadre de référence du public concerné par l’animation, dont résultera la troisième accroche : le déclenchement de l’enthousiasme, de l’intérêt pour le sujet de l’animation !

D’après mes expériences durant mon stage en Education à l’environnement, j’ai pu éprouver ces accroches. L’important est de réussir à transmettre des savoirs, des messages concernant l’environnement, la biodiversité végétale, le patrimoine végétal régional et des activités d’un Conservatoire botanique national, et du Conservatoire botanique national de Bailleul, dans un esprit de bien-être général, de convivialité, pour assurer une animation correcte : en somme garantir une éco-citoyenneté pour un développement durable ! Essayer dans tous les domaines, d’assurer l’échange, le partage des connaissances, des savoirs.

Exemple 1 : la provocation de l’envie par le jeu chez l’enfant. J’ai pu constater que lors d’une animation, faire découvrir une plante par le toucher par exemple provoquant immédiatement (dans la très grande majorité des cas) des rires, des interrogations. Avec la Tanaisie (Tanacetum vulgare L.), plante dont les longues feuilles découpées sont assez douces, et provoque une sensation de chatouilles ; la Guimauve officinale (Althaea officinale L.) dont les feuilles sont incroyablement douces)

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46

1- Différentes accroches pour ‘toucher’ son public : cas des animations au sein du Jardin des Plantes Sauvages du Conservatoire botanique national de Bailleul.

a- Identification des publics cible : déterminer le cadre de référence � déterminer une clé d’entré � canal de transmission de l’information

Avant de mettre en place une animation, il est important de déterminer le type de public que l’on aura en face de soi : en effet, on ne présentera pas une animation de la même manière en face d’un public jeune, d’un public adulte ou d’un public âgé. De même, le discours et les informations transmises seront différents. C’est pourquoi il est important de connaître notre « cible ». Se rapprocher de son public est un élément essentiel dans la transmission de l’information. Au cours de mon stage j’ai eu l’occasion de me rendre compte de l’efficacité de ce principe, de l’intérêt de connaître le « cadre de référence » du public en face. C’est pourquoi, sur la base d’une expérience théorique d’abord, et pratique, personnelle, je me permets d’affirmer cette théorie.

Cette première approche, trouver les références du public auquel nous allons nous confronter, est

la première étape d’une Education à l’environnement pour un développement durable efficace, et pertinente : assurer la transmission de l’information, des messages essentiels dans la durée. Se confronter à un public, de tous âges et de tout horizon permet de mieux se rendre compte de l’importance de cette étape. En effet, le discours et l’animation se déroulerons différemment que l’on soit face à des cadres, des comptables, ou un public familial, des enfants, un centre aéré, un public de seniors. C’est pourquoi il est indispensable de passer par cette première étape d’identification pour permettre au mieux que l’information, les messages soient transmis de façon agréable, efficace et durable.

Prenons un exemple concret : une animation, d’une durée de deux heures dans le Jardin des Plantes Sauvages du Conservatoire botanique national de Bailleul, avec un groupe de randonneurs ‘seniors’. Ces personnes connaissent quelque peu la nature, leurs région, et l’aime, l’apprécie : ils ont déjà fait un premier pas vers l’environnement, avec cette demande d’animation au CBNBL. Ils représentent donc à priori un public motivé, curieux � ils souhaitent découvrir le jardin. Ils apprécient la nature et leur environnement � ce sont des randonneurs

Ils viennent dans un cadre récréatif, « familial », décontracté. Avec ce constat, ces observations,

nous pouvons déjà établir un certain cadre et des idées de thèmes. Si l’on reprend notre premier objectif, que le public prenne du plaisir, nous devons réfléchir à une trame d’animation qui touchera l’individu de façon positive, pour le « marquer », tout en leurs apprenant certaines choses quand à la flore régionale, aux habitats, aux activités du CBN de Bailleul, de façon à faire passer des connaissances et une sensibilisation. Pour ce type de public, partir dans des explications trop scientifiques, ou trop écologique constituerai vite une barrière : c’est-à-dire que la possibilité pour que nos interlocuteurs se « ferment » est grande : il faut donc commencer par les toucher, les « apprivoiser » : trouver une « clé d’entré », comme nous le disions au début. Concrètement leur parler des végétaux, de la flore sous un aspect plus ludique, culturel.

Les enfants, un public en apparence assez simple : une approche avec des jeux, des contes, des histoires, qu’ils s’amusent ! Toutefois, ils nécessitent plus de réflexion quand à la préparation de l’animation, et une réelle interrogation sur leurs références, sur ce qui constitue leurs «environnement

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intime ». Comme nous avons pu le constater précédemment, l’objectif de l’EDD47 est de faire de l’enfant un ‘éco-citoyen’, responsable de ses actes, conscient de sa responsabilité quand à son environnement, à l’environnement. Il s’agit donc de leur faire découvrir et respecter leur environnement quotidien par des approches appropriées, adaptées.

«J'entends et j'oublie, je vois et je retiens, je fais et je comprends". Citation de Louis Espinassous dans son livre « PISTES pour la découverte de la nature48 ». On peut partir du principe que l’on ne saisit bien que ce que ce que l’on comprend, on remarque alors la nécessité de ne pas se contenter d’expliquer, mais bien de rendre acteur l’individu de son propre apprentissage, de le mettre en contact direct avec les choses qu’il apprend. Principe d’autant plus important lorsqu’il s’agit d’enfants, dont le fonctionnement est souvent basé sur une approche sensorielle, le ‘toucher ‘ notamment, qu’il utilise dès son plus jeune âge. L’enfant fait la découverte de son environnement avec ses 5 sens, en regardant, en observant, en touchant, en allant jusqu’à mettre des objets dans sa bouche par exemple. Comprendre son environnement passe par des étapes essentielles, l’observation, la découverte par les sens, le questionnement. Dans les animations avec les enfants il s’agit de faire apparaître toutes ces approches, en privilégiant une accroche ludique, qui l’interpelle, et qui suivant l’idée d’Espinassous, le rende acteur ! Partant du principe énoncé précédemment, selon lequel il est nécessaire de connaître le cadre de référence de son public pour le « toucher », autrement dit que les capacités d’intérêt, et plus loin d’apprentissage sont liées, et dépendent de ce que l’on sait déjà, il est important de construire une animation sur ce que le public (enfants, adultes…etc.) connait déjà. Ensuite, après avoir effectué cette étape, il faut créer une ambiance stimulante, qui fait appel à toutes les capacités, pour un enfant par exemple, favoriser sa curiosité quand au déroulement de l’animation et il n’en sera que plus réceptif. Etant toujours plus difficile à dire qu’à faire, ces étapes nécessitent une bonne réflexion en amont, afin de pouvoir créer et mener à bien une animation, adaptée et intéressante pour tous.

L’objectif étant d’essayer d’associer l’intellect, les messages que l’on souhaite transmettre, les savoirs, à l’imaginaire, à une stimulation. Les deux permettant une ouverture de l’enfant sur son environnement, sur ce qui l’entoure, et le poussent à le découvrir. Il faut néanmoins prendre en compte la capacité de concentration, qui pour un public jeune, est bien souvent de courte durée ! Prévoir alors plusieurs activités, qui stimulent et laissent l’enfant en action continue, mais également des temps d’écoute, où l’enfant travaille sur du concret. Ceci dans l’optique de ne pas solliciter trop l’effort de concentration de l’enfant, mais bien de l’optimiser. Au cours de mon stage, et de l’expérience en tant qu’observatrice et animatrice, j’ai p éprouver et tester ces réflexions et théories au travers de plusieurs animations, en les expérimentant sur des enfants d’âges différents.

47 Cf. Sigles et Abréviations 48 PISTES pour la découverte de la nature_1996_ Louis ESPINASSOUS

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b- Exemples concret d’animations : adaptations des approches, fonction d’accroches différentes : transmission du message garantie ?

Nous avons pu voir dans le chapitre précédent, que privilégier une accroche suivant le cadre de

référence d’un public était une étape importante, voire essentielle. Trouver cette « clé d’entrée » du public, qui suscitera en lui l’intérêt et le plaisir d’apprendre, de pousser plus loin la réflexion, la recherche de savoirs, ou tout simplement d’apprécier le temps de l’animation !

Pour ce faire, l’important est ainsi de donner à son animation un moteur principal, un fil conducteur, une thématique : la ‘provocation’, où l’objectif est de déclencher un plaisir, une envie chez le public. De fait, se servir de l’environnement intime du public aide considérablement à construire l’animation. Pour un public jeune par exemple, privilégier une ‘provocation’ par le jeu, par des anecdotes, des contes, pour faire passer un message plus important comme la sauvegarde d’un milieu, la sauvegarde d’une espèce particulière est souvent une méthode éprouvée.

L’animation « Un voyage en Amazonie-Flandres » au CBNBL.

Cette animation est à destination des enfants de CP au CE1. Dans cette animation, il s’agit de faire découvrir à l’enfant la diversité végétale, la richesse de la biodiversité des milieux naturels. Elle fait appel aux sensations, aux émotions et à l’imagination, autant d’aptitudes que l’enfant privilégie à cet âge ! Ce «voyage » permet, au travers de diverses activités d’éveiller, ‘en douceur’ les enfants à l’environnement naturel, et ainsi à leurs environnement naturel quotidien.

� Déroulement de l’animation :

Cette animation est destinée aux enfants, dans le cadre scolaire aussi bien que dans le cadre de centre aérés, et disponible toute l’année, en privilégiant les mois de septembre-octobre et avril-juin, pour être à même d’offrir aux enfants une diversité floristique maximum !

Intitulée « Un voyage en Amazonie », cette animation met un point d’honneur à solliciter l’imagination et la curiosité chez l’enfant, en l’emmenant par la pensée dans la forêt amazonienne, au travers d’un conte, en suivant le parcours initiatique d’un jeune apprenti sorcier, Karik. Ce futur sorcier découvre les richesses de son environnement naturel proche, la forêt amazonienne, et en la parcourant, découvre et apprend le respect et l’amour de la nature.

Le conte est lu par un animateur, en mêlant d’autres outils pédagogiques : un cd de musique, simulant les bruits de la forêt amazonienne permettent de plonger l’enfant dans l’histoire.

La salle est généralement décorée de plantes, et l’enfant doit passer par une petite épreuve pour pouvoir pénétrer en Amazonie (dans la salle) : on regroupe les enfants à l’entrée de la salle, juste devant un rideau opaque, de sorte à ce qu’ils ne voient pas l’intérieur de la salle, mais seulement les bruits qui s’en

� Partir d’une thématique comme ‘Accueillir la nature dans son jardin’ pour démontrer les nombreuses vertus et utilités des plantes, souvent méconnus, et amener les personnes à modifier leurs comportements, leurs visions quand à ces espèces.

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Conte pour l’animation Amazonie Flandres _ Source CBNBL

émanent (le CD), et ils doivent alors trouver 5 noms de végétaux différents. De cette manière, la curiosité de l’enfant est fortement suscitée, et il va généralement chercher à connaître le secret de cette « chambre mystère », à partir en exploration, à la découverte de ces bruits : c’est la provocation de l’envie, de l’intérêt !

En faisant appel à l’imaginaire de l’enfant au travers du conte et de l’histoire de Karik, et en la replaçant dans leurs propre environnement, on créé un lien qui permet aux enfants de s’identifier à Karik, en partant découvrir les richesses de leurs propre environnement. Une fiche d’animation leurs est distribuée à la fin de la lecture du conte : les enfants prennent alors à leurs tour le rôle de l’apprenti, et partent à la découverte de la richesse de la biodiversité végétale. Les sens sont ici privilégiés pour permettre

un contact direct avec l’environnement, et les enfants sont eux-mêmes les acteurs de découverte :

Après l’explication des règles, des consignes (chose normale, et incontournable), ils partent à la « conquête » des fleurs et végétaux sauvages !

���� Première « halte » : la vue. Les enfants doivent utiliser leurs yeux pour fabriquer une palette de couleur, avec les pétales de fleurs correspondants aux couleurs présentées sur la fiche. Pour les plus grands, ils doivent, après avoir choisi la fleur dont ils cueilleraient le pétale, inscrire le nom français de l’espèce voir également le nom latin : cela constitue un premier pas vers la classification botanique. ���� Seconde « halte » : trois photos de plantes : ils doivent retrouver ces trois espèces dans le Jardin des Plantes Sauvages, en s’aidant des photos. (Même chose, les plus grands peuvent écrire le nom français, et parfois le nom latin). ���� Troisième « halte » : après avoir bien explorer le jardin et sa diversité, ils choisissent une espèce végétale, celles qu’ils préfèrent et doivent la dessiner. ���� Quatrième « halte » : le Toucher. Au travers d’un parcours ciblant quatre espèces, les enfants appréhendent la diversité végétale avec leurs mains, avec leurs sensations et émotions. Ainsi ils découvrent que non seulement les végétaux sont différents à la vue (avec les couleurs, les formes…) mais aussi par la sensation qu’ils procurent ! Là, l’accroche se fait par le jeu : les enfants doivent d’abord retrouver des boîtes en carton colorées dans le JPS49 : un travail d’explorateur. Une fois la boîte trouvée, ils doivent former une file indienne, ce qui les oblige à respecter un certain ordre, une discipline de groupe et un respect envers leurs camarades. Puis ils plongent la main au fond de la boîte, et découvrent une sensation, tantôt agréable, tantôt non : grimaces, recul, appréhension face aux réactions de leurs camarades, et grand sourire, émerveillement, face à la sensation douce de la Guimauve ! Après avoir touché ils doivent retrouver cette sensation dans la parcelle, trouver la plante qui procure cette sensation.

Cette approche, en « caché » permet de faire percevoir la biodiversité bien sûr, mais aussi de mieux appréhender le monde qui l’entoure, l’environnement, de façon plus calme, sereine, d’aller vers l’inconnu, de changer sa vision et son comportement face à un élément de la nature.

49 Cf. Sigles et Abréviations

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L’exemple pris en annexe utilise les espèces suivantes ; particulièrement adaptées et privilégiées au

CBNBL50 par les sensations qu’elles procurent : _ La Consoude (Symphytum officinale L.), dont les feuilles sont rêches et rugueuses, _ La Tanaisie (Tanacetum vulgare L.), qui procure des chatouilles, _ La Guimauve (Althaea offinalis L.), dont les feuilles sont incroyablement douces _ Le Gaillet gratteron (Galium aparine L.) dont les fruits ont la particularité de s’accrocher aux habits.

L’utilisation de ces espèces, de leurs découvertes par le toucher, permet d’aborder simplement des thématiques comme la colonisation, comme avec le gaillet par exemple : « pourquoi les petites boules s’accrochent à vos vêtements à votre avis ? » ; réponses des enfants « pour voyager […] pour s’accrocher ! […] pour aller voir ailleurs ? ». On remarque que les enfants sont souvent proches de la vérité (le gaillet gratteron s’accroche pour pouvoir coloniser d’autres milieux), et la curiosité toujours en éveil, à la recherche d’une nouvelle découverte, ils sont généralement volontaires pour continuer à apprendre de nouvelles choses.

L’animation «Jardin dans tous les sens »51

Le Jardin dans tous les sens, voilà une animation qui a été éprouvée par plusieurs publics ! Une

animation facilement adaptable, car elle fait appelle à tous les sens au toucher, à la vue, à l’ouïe, l’odorat… (Le goût étant ‘épargné’ pour précaution…).

L’animation prend place dans le Jardin des Plantes Sauvages du CBNBL, où les enfants découvrent la diversité de la flore sauvage au travers de ses sens. Les enfants s’émerveillent devant la couleur des fleurs, les formes, leur curiosité est encouragée, leurs sensations privilégiées. La période pour cette animation est bien sûr toute l’année, et est à destination des petites sections maternelles aux CE2 : en effet, assez simple dans sa construction, cette animation ne demande pas de réflexion ni de compréhension particulière (en comparaison avec le conte du « Voyage en Amazonie-Flandres », qui nécessite certaines notions), et grâce à son déroulement assez simple, permet une découverte directe de la diversité végétale par les enfants, si petits soient-ils.

� Déroulement de l’animation ���� Première « halte » : les enfants sont en possession d’une fiche, que nous leurs avons distribué auparavant, où plusieurs activités leurs sont proposées. Il est important qu’ils considèrent ça comme un jeu, une ‘activité’, et non comme un travail, sans quoi leur motivation en serai amoindrie.

50 Cf. Sigles et Abréviations 51 Cf. Annexe n°2: Animation « Jardin dans tous les sens »

Exemple 1 : lors de mon stage, j’ai eu l’occasion d’essayer cette animation avec des tout-petits, âgés de 2 à 3 ans, (dans ce cas, l’animation dure une heure) Accompagnés de parents, ils avaient également une fiche d’animation. Malgré leurs jeune âge, ils étaient attentif à leurs environnement, très sensible à tous changements et mouvements. Bien qu’ayant une capacité de concentration moindre, l’animation s’est très bien déroulée, les enfants découvrant tour à tour des fleurs roses, bleues, rouges. Le toucher est particulièrement adapté à cet âge, c’est une de leur première approche du monde qui les entoure.

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Exemple 1 : la Violette de Rouen (Viola hispida L.). Assez petite, les enfants doivent observer, scruter les parcelles, les fleurs pour trouver leur cible ! Mais malgré cette petite taille, les enfants la trouvent assez rapidement.

Caractéristiques les plus souvent citées par les enfants ; violette – des rayures noires – un centre jaune et un peu de blanc – 5 pétales !

Palette de couleur _ Source CBNBL

Comme dans l’animation précédente, les enfants doivent en premier lieu utiliser la vue, pour constituer une palette de couleur avec les pétales de fleurs de la couleur correspondante à celles sur leurs fiches : ils se mettent en quête assez enthousiastes, dans la peau d’un explorateur, et découvrent l’abondance des couleurs. Les pétales sont disposés sur une bande de scotch double face (préparée par les animateurs avant l’animation), sur laquelle sera versé du sable, afin que le scotch ne colle plus.

���� Seconde « halte » : les faire partir à la recherche de trois espèces sauvages, réparties dans le JPS. Les enfants doivent alors s’aider des caractéristiques physiques de la plante, la fleur, pour pouvoir la repérer plus facilement.

L’utilisation de cette espèce permet d’aborder des sujets comme la protection des espèces sauvages : la Violette de Rouen est une espèce protégée et conservée au CBN de Bailleul, son étiquette comporte donc la petite main, comme présentée précédemment avec les étiquettes. Et également, d’aborder des thèmes comme les stratégies de reproductions (la Violette utilise ses rayures comme signal pour diriger les abeilles en son centre : jaune, directement à la source de nectar !).

On associe généralement cette espèce à la Digitale, qui présente des stratégies similaires de reproduction : cela permet de faire un parallèle avec la diversité, et physique, et biologique et stratégique des plantes sauvages.

Avantage, les enfants peuvent retourner leur feuille sans abîmer leurs « création », et la remporter chez eux.

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Un animateur demande aux enfants de se taire : il est temps d’écouter les grenouilles ! _ Source CBNBL

Les autres activités (recherche d’espèces dans le JPS et Toucher) sont similaires à celles utilisées dans l’animation précédente. Toutefois, on rajoute deux autres étapes dans ce parcours découverte : l’ouïe et l’odorat ! L’ouïe : là, les enfants sont emmenés dans un endroit du JPS (très souvent au bord de la mare, lieu privilégié pour cette activité car les enfants peuvent s’asseoir dans l’herbe, observer au calme…) et sont invités à se taire, à utiliser leurs oreilles pour écouter les bruits autour d’eux : c’est un bon moyen pour leur faire prendre conscience de leur environnement. En étant plus calme, et plus attentif à ce qui se passe autour d’eux, ils parviennent à se créer une autre approche de leurs milieu de vie, et prennent conscience des

interactions qui s’y trouvent : entendre les grenouilles dans la mare, les oiseaux au-dessus, les voitures et tracteurs, leurs camarades, parfois la pluie ou le vent dans les roseaux, les joncs…. L’odorat : sur leur fiche, les enfants doivent retrouver des espèces végétales dont les odeurs sont particulières. L’Iris fétide notamment, qui sent la cacahuète, la Livèche qui sent le bouillon cube Maggi (ou le céleri selon certains), mais aussi la Camomille romaine qui sent bon la pomme ! Ces espèces, dispersées dans le JPS permettent de créer des groupes et de stimuler la curiosité et l’envie chez les enfants : d’accrocher par le jeu !

Parfois, des petits récipients sont dissimulés dans les parcelles, les enfants partent à leurs recherche : tous se mettent à courir pour le trouver le premier ! Les tubes renferment des feuilles de Camomille romaine, de Sureau, dont les odeurs sont assez fortes. On fait fermer les yeux aux enfants, de sortes à ce qu’ils se concentrent

sur l’instant, sur un de leurs sens, sur ce qu’ils sont en train de faire ; puis ils doivent retrouver l’espèce qui dégage cette odeur dans la parcelle.

Cette animation, de par sa simplicité à mettre en œuvre, et son adaptabilité, en fait un excellent

outil de transmission des connaissances, mais plus encore, de découverte de la biodiversité végétale, en favorisant une approche ‘crescendo’ de la botanique. C’est pourquoi cette animation a pu être adapté à plusieurs publics : pour les enfants très jeunes, à partir de 2 ans, pour des enfants en maternelle, en CP, en CE2, et aussi….pour des adultes ! En effet, une version de cette animation à été adaptée et « remodelée » pour des adultes, dans le cadre d’un partenariat avec le programme

Exemple : Deux odeurs à trouver : la cacahuète et le bouillon Maggi : on sépare le groupe en 2 équipes : les « Cacahuètes » et les « Bouillons Maggi » � Les enfants s’identifient à leur groupe, ce qui suscite l’envie de gagner, de jouer, de participer, et surtout, l’esprit de groupe ! Avec l’aide du numéro de parcelle, les enfants sentent les plantes de la parcelle à la recherche de l’odeur. Quelle joie lorsqu’ils la trouvent ! On remarque bien souvent qu’ils en redemandent ! Encore de nouvelles odeurs, le plaisir de partir à la découverte du monde des plantes sauvages est là. Le plaisir est une clé fondamentale pour faire passer un message, transmettre une idée.

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Animation « Jardin dans tous les sens » avec le groupe MEVIA : l’odorat Source : CBNBL

« Nature&Handicap » : nous avons accueillis un groupe de personnes en réinsertion sociale (groupe MEVIA52) invités à découvrir le JPS au travers de l’utilisation de leurs sens. Effectuer une animation avec ce type de public est un véritable « challenge » pour l’animateur, plus encore qu’avec des enfants, il s’agit ici de d’une vraie réflexion par rapport à l’activité. Il faut notamment prendre en compte les contraintes de ce public : difficultés pour lire, écrire, marcher… il est nécessaire et essentiel d’en tenir compte ! Là encore, le cadre de référence joue un rôle essentiel, car il permet d’accrocher et de mieux connaître ce public.

Par exemple, pour cette animation, certains avaient des difficultés à lire, d’autres à écrire, d’autres sortaient de dépression, tout ceci implique une attention particulière quand au discours tenu, au déroulement de l’animation. Etre à l’écoute est essentiel. Mais toujours jouer la plaisanterie, émerveiller, susciter l’enthousiasme, et surtout oser ! Ils sont un public parfois difficile certes, mais toujours prêt à découvrir, à s’intéresser, à écouter, observer.

Animation avec le groupe MEVIA53 de Bailleul 54:

� Le « Jardin dans tous les sens »

Ce public représente assez bien le « principe » d’adaptation des animations, mais aussi du discours : faire simple, concis, précis, mais toujours intéressant, amusant, enthousiasmant !

Cette animation, est de fait la plus adaptée : créer sa palette de couleur à partir des fleurs, trouver

des espèces dans le jardin, et découvrir des espèces végétales par le toucher, des activités qui suscitent l’intérêt, où découvrir la nature, la flore sauvage est un véritable plaisir. L’animation, bien qu’adapté aux « besoins » du public, présente le même fil conducteur : faire découvrir la diversité végétale au travers des sens, de la vue, du toucher, de l’odorat.

Pour ce dernier sens, utiliser comme pour les enfants des petites boîtes à odeur serait inapproprié : trop difficile : difficulté pour sentir, il faut se baisser assez bas pour chercher la plante…

C’est pourquoi nous avons utilisé ici la collection de plantes à odeur du CBN55 : des plantes sauvages aux odeurs de vieille mandarine, de curry, de citron, d’ananas, et parfois même ...de linge humide, de bitume ! Ces plantes sont en pots et sont amenées spécialement de la serre lors des animations. Elles servent notamment à la décoration de l’atelier de botanique lors des animations « Voyage en Amazonie », ou simplement lors de projections, de présentation Power Point, et surtout, lors des plan B : elles sont indispensable pour créer une activité conviviale et de découverte en cas de pluie !

52 Cf. Sigles et Abréviations 53 Cf. Sigles et Abréviations 54 Cf. Annexe n°3 : Animation « Jardin dans tous les sens » pour le groupe MEVIA 55 Cf. Sigles et Abréviations

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Les plantes sont passées de mains en mains pour que chacun puisse essayer de trouver l’odeur qu’elle cache (les noms des plantes et l’odeur qu’elle dégage sont cachés par un cache disposé sur l’étiquette). L’adaptation touche ici : � La trame : peu d’écris, privilégier les photos, le visuel au maximum. Mais prévoir de l’espace, pour aérer et permettre aux éventuels courageux/volontaires d’écrire les informations qui les intéressent. � Le parcours : prévoir des arrêts aux bancs, des poses, pour ouvrir et permettre la discussion, le repos, l’observation. S’adapter à leur rythme. � Le discours : simple, clair, ne pas compliquer les informations que l’on souhaite transmettre.

On se rend donc compte que, là encore, transmettre un message prend une place majeure dans l’animation : elle dicte le parcours : il doit être cohérent, précis, étudié pour s’adapter au public, les activités doivent transmettre quelque chose, directement ou indirectement. Rendre le public acteur est ici un élément moteur, il focalise la concentration, favorise la compréhension.

�Le « Jardin de Sorcières »

Cette animation, conduite le 20 Août 2008, a été effectuée au Jardin des Plantes Sauvages du CRP/CBNBL56, avec le groupe MEVIA de Bailleul.

Pour créer cette animation, outre les nombreuses recherches qu’il a fallu entreprendre pour

trouver des anecdotes, des histoires, trouver quelles étaient les plantes des sorcières, comment s’en servaient-elles…etc. Il a fallu également, et surtout, adapter le discours, les histoires, le parcours, et trouver des étapes, des activités à réaliser pendant la visite, de sortes à ne pas monopoliser la concentration sur l’écoute, mais bien sur l’échange, l’action, rendre les individus acteurs de la visite, de leurs découverte et de leurs « apprentissage » ! Pour ce faire, tenir compte de leur cadre de référence est très utile. Ici, ce sont de fervents jardiniers, des amateurs de houblon et des anciennes traditions, des anciennes utilisations des plantes. Ainsi, partir sur l’aspect culturel, historique pour cette animation semble être très approprié. Et concrètement :

56 Cf. Sigles et Abréviations

Groupe MEVIA devant la collection de plantes à odeur du CBNBL. _ Source CBNBL

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Animation Jardin de Sorcière avec le groupe MEVIA _ Source CBNBL

* anecdotes sur l’utilisation des espèces végétales : descriptions méthodes de cueillette (uniquement de la main gauche, toujours avoir une offrande, un sacrifice, une incantation…etc.), des ingrédients des potions pour voler avec un balai... * les plantes utilisées par les hommes pour se protéger : création d’une potion pour fabriquer son amulette57 : mise en début d’animation, elle plonge l’individu dans le thème de la visite, il est acteur directement. * Créer une potion (en se basant sur les plantes présentes dans le jardin) : une recette pour « avoir de beaux légumes »58, utilisant là une graine d’Aconit, ici une fleur de Datura. J’ai pu remarquer qu’ils étaient très réceptifs, et curieux quand à l’utilisation de ces plantes, leurs vertus, s’il y en avait d’autres…

Aborder le monde des plantes sauvages, la

diversité, au travers de ce thème et avec ce public a été très efficace, par rapport à la transmission des connaissances, de certains messages : ils nous ont permis d’aborder la thématique de la toxicité des espèces, la famille des Solanacées notamment, et quel rôle cela avait joué dans notre alimentation : peur d’en manger, connotation maléfique, espèces qui en ont fait les frais comme la Tomate et la Pomme de terre particulièrement.

Partir de l’imaginaire, du fictif, du culturel est par conséquent un autre très bon moyen sur lequel baser sa « clé d’entré », et faciliter ainsi des liens pour aborder des thématiques plus actuelles, pointues.

Les plantes comestibles : un savoureux voyage ! animation lors des Journées Portes Ouvertes au CBN de Bailleul.

Cette animation a été conduite lors de la journée porte ouverte du 1er Juin 2008, au CBNBL59. D’une durée d’environ ¾ d’heure, elle permettait de découvrir le JPS60, la biodiversité végétale et ainsi le patrimoine végétal sauvage de la région grâce à une thématique particulière : les plantes comestibles. Thématique intéressante et intrigante, car parfois, beaucoup de gens se restreignent à l’Ortie, au Pissenlit ou encore à la Carotte sauvage, et au fur et à mesure de la visite, découvre ébahi toute sorte de végétaux comestible.

Quand à notre problématique, ou comment transmettre de façon efficace ses messages, en vue d’une Education à l’environnement durable, ce sujet constitue un excellent point de départ pour ouvrir sur des sujets plus vastes comme l’écologie, la protection des milieux et habitats naturels pour conserver des espèces qui y sont inféodées par exemple, ou simplement pour développer les échanges, et surtout le plaisir du public.

Durant cette animation, le public visite le jardin sous toutes ses coutures, en partant de l’atelier de

botanique, et en suivant le cheminement logique, des fougères aux parents sauvages de nos légumes actuels, en passant par les espèces des pelouses crayeuses aux fameuses Solanacées, aux Aulx et Lamiacées. Concrètement cette animation permet grâce aux nombreux arrêts de faire découvrir la diversité et l’histoire

57 Cf. Annexe n° 4 : créer son amulette 58 Cf. Annexe n° 5 : recette pour avoir de beaux légumes 59 Cf. Sigles et Abréviations 60 Cf. Sigles et Abréviations

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Fleur de Borrago officinalis L. (Bourrache)

Fleur d’une Solanacée : Hyoscyamus niger L. Jusquiame noir _ Source CBNBL

des végétaux de la région, en mettant en avant le sens du goût. Sans forcer le public à goûter aux plantes présentées, nous les invitons cependant à les sentir, les toucher, donc à les connaître par leurs autres sens dans un premier temps, ce qui permet une approche plus rassurante et, souvent plus efficace pour les amener à goûter.

Donner envie aux gens de découvrir une plante, par un autre moyen, en les faisant goûter,

mâcher, est une façon originale de leur faire connaître et aimer leur environnement. Qu’ils découvrent le goût d’huître des fleurs de Bourrache, le goût de concombre de la petite Pimprenelle, l’odeur du cèpe séché de l’Epiaire des bois, ou encore la Menthe pouliot, le Piment royal, la Bardane…toute ces plantes qui autrefois furent cultivées comme épices, condiments, légumes…Raconter une histoire, une anecdote, une blague sur une plante permet de façon très efficace de faire aimer cette plante du public, lui faire changer de vision.

Par exemple, dire au détour d’une parcelle que l’Ortie est le symbole de la luxure, suscite la

curiosité et l’envie d’en savoir plus sur cette plante ! Raconter qu’un célèbre cuisinier utilise une plante sauvage pour faire une fameuse omelette aux cèpes sans cèpes, que la Livèche se mange en légume et est symbole d’amour pure lorsqu’offerte sous la forme de parfum, que les fruits de la Bardane sont à l’origine du Velcro….etc. Partir d’une histoire, et mieux d’une anecdote régionale, locale, ravive la fierté et l’amour de son patrimoine sauvage, et constitue bien souvent la meilleure des clés d’entrée !

Nous avons vu dans les chapitres précédents l’importance de la préparation en amont pour accueillir un public, et conduire une animation dans les meilleures conditions dans l’objectif de favoriser et de faire perdurer l’Education à l’environnement pour un Développement durable au travers de la transmission de l’information.

Transmettre une information c’est aussi avoir un support adapté, qui permet une communication ouverte, pertinente et directe. Le support est ainsi un élément à ne surtout pas négliger, qu’il soit physique comme une fiche d’animation présentant les activités de celles-ci, ou oral comme la trame d’animation, le discours que l’on va tenir…etc.

Urtica dioica L. (Grande ortie)

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Jardin des plantes médicinales à sa création en 1994. _ Source CBNBL

Dans notre cas, au CBNBL61, le Jardin des plantes sauvages est la base de la majorité des activités et animations. C’est pourquoi il est important de tenir compte de plusieurs éléments, tous aussi important : des éléments « basiques » comme la lisibilité des étiquettes, l’intelligibilité des informations écrites, une certaine logique dans l’agencement des parcelles, un plan adéquat et compréhensible…etc., éléments qui prennent tout leurs sens lors de visites individuelles, libres ou guidées, lorsque des visiteurs repartent sans avoir compris les activités du CBN, ou une information exposée dans le Jardin. Des éléments plus « pédagogiques » aussi, comme les fleurs géantes en résines, utilisées comme point de rendez-vous lors d’animations, comme support pour illustrer une animation, etc.

C’est pourquoi avoir un outil pédagogique adapté est aussi important. Aujourd’hui, le Centre

régional de Phytosociologie agréé Conservatoire botanique national de Bailleul possède un Jardin de Plantes médicinales, le Jardin Matthias De LOBEL, utilisé pour le moment par l’Ecole des plantes de Bailleul, pour ses cours de phytothérapie. Construit en 1994, il va prochainement (prévu en Janvier 2009) être ouvert au public, pour poursuivre la mission d’Information et d’Education du CBN de Bailleul.

Dans la prochaine partie, nous allons montrer et analyser les problématiques qui se sont posées et se

posent quand à l’élaboration d’un support en tant qu’outil pédagogique.

2- Créer un outil pédagogique adapté pour une EDD performante : exemple avec le Jardin de plantes médicinale du CBN de Bailleul.

Ouvert en 1996, le jardin des plantes médicinales (JPM) du CBNBL va être prochainement ouvert au public en Janvier 2009. La participation et l’observation aux inventaires floristiques m’ont permis d’appréhender les problématiques quand à sa conversion en outil pédagogique. Ce rôle extérieur m’a permis d’avoir un certain recul quand à ce projet, notamment quand aux démarches à effectuer pour faire d’un jardin, un outil pédagogique utile pour l’EDD.

61 Cf. Sigles et Abréviations

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Jardin des plantes médicinales _Source CBNBL

a- Objectifs et finalités du projet JPM du CBN de Bailleul

Le Jardin des plantes médicinales Ce jardin à la particularité de présenter les plantes dans des parcelles suivant les principes de la

Phytosociologie : les espèces sauvages sont réparties selon leur définition phytosociologique62 : elles sont regroupées selon la communauté végétale à laquelle elles appartiennent. Par conséquent ce jardin ne regroupe pas uniquement des espèces médicinales. On comptabilise 9 milieux différents, qui définissent les différentes parcelles du jardin des plantes médicinales (JPM) :

* Arbres, arbustes et vivaces des milieux forestiers * Plantes thermophiles (garrigue et littoral) * Plantes de friche et terrains vagues * Landes et tourbières * Plantes cultivées et exotiques * Légumes et commensales * Vivace de mégaphorbiaie et de prairie. * Plantes aquatiques * Pelouses crayeuses

Chacun de ces milieux regroupent uniquement des

espèces lui étant inféodées, et supposées faire partie de la même association végétale,63 selon la classification phytosociologique. Pour cette raison, il représente véritablement le CRP/CBNBL, qui se caractérise par ses références (humaines, bibliothèque) dans cette discipline scientifique qu’est la phytosociologie, et qui en fait un référent mondial.

Les objectifs pédagogiques pour le Jardin

Actuellement à l’usage unique de l’Ecole des Plantes (Ecole de phytothérapie-herboristerie) ce jardin fait l’objet d’un projet d’ouverture au grand public, en Janvier 2009. Dans l’optique de rester fidèle aux missions du Conservatoire botanique national de Bailleul et notamment à la mission d’information et d’éducation, la finalité première est de faire découvrir à tous les publics le vaste domaine des plantes médicinales, et au travers de cette thématique, la possibilité de faire connaissance avec la phytosociologie.

Pour ce faire, un constat préalable est nécessaire, afin d’établir un diagnostic du jardin : les

éléments présents et absents (espèces végétales, étiquetage, signalétiques…etc.). Au travers de mon stage j’ai pu suivre une partie de ce projet, ce qui m’a permis de participer à l’élaboration de ce constat, et à la suite duquel des mesures ont été prises, des problématiques rencontrées. Etre stagiaire tour à tour observatrice puis « actrice » (j’ai effectué la base de donnée récapitulant les inventaires floristique et signalétique) m’a permis d’établir un premier bilan quand aux problématiques rencontrées, aux difficultés et aux étapes à effectuer dans la mise en place de l’outil pédagogique que va constituer ce jardin des plantes médicinales.

Pour compléter ce projet, une autre approche pédagogique est envisagée : le CBNBL disposant d’un site Internet, l’un des objectif est d’intégrer le plan du Jardin des Plantes Médicinales, comprenant la

62 Leur classification phytosociologique : classification des espèces selon leurs caractéristiques, leurs affinités écologique 63 Unité de base de la phytosociologie

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59

géolocalisation des espèces ; d’où l’objectif de la création d’un plan cartographié64. Permettre aux visiteurs (internautes) de visualiser les espèces végétales sauvages reflétant les différents milieux du jardin, constitue de fait une des finalités du projet JPM.

b- Faire d’un jardin des plantes médicinales un outil pédagogique performant : constat, étapes et problématiques rencontrées

Pour être un outil pédagogique adapté et diffuser une information claire et précise des activités du

CBN et de l’environnement (connaissance, préservation et conservation), celui-ci doit faire l’objet d’une gestion appropriée, et d’une surveillance continue. Or, on constate que malgré l’entretien régulier des parcelles, plusieurs éléments sont inutilisables actuellement d’un point de vue pédagogique. En effet, si l’on prend comme exemple le Jardin des Plantes sauvages décris plus haut, celui-ci présentait un étiquetage et un plan précis, avec des informations claires et directement disponible au public, ce qui en fait un outil pratique et facile à comprendre pour quiconque.

Les problématiques de départ : constat d’un support actuellement inadapté.

* La signalétique *:

- Des étiquettes différentes : pas de continuité ni de logique dans le format des étiquettes utilisées. Problématique n°1 : quelle utilisation pédagogique : les étiquettes sont un vecteur d’informations indispensable et majeur dans la transmission d’informations botaniques. Par conséquent, elles doivent faire l’objet d’une mise en forme rigoureuse et correspondre à un message précis : si un jardin présente des étiquettes différentes on peut s’attendre à ce qu’elles véhiculent des messages différents.

Or le JPM ne dispose pas d’une telle rigueur : les étiquettes ayant été rajoutées au fur et à mesures des introductions de plantes, de pertes d’étiquettes, sans souci d’uniformité.

- Des sigles trop variés : nous avons constaté que plusieurs abréviations se recoupaient et pouvaient avoir des significations différentes, de plus, aucune fiche récapitulative de ces significations n’a été gardée, et très peu de gens ont été en mesure de nous confirmer ou infirmer les significations supposées. Dès lors, établir une liste des abréviations existantes s’est imposé, déterminante pour le choix des sigles à garder. De plus, les sigles ne présentes pas d’uniformisation : on retrouve ainsi des plantes caractérisées « Méd. » et d’autre « (Méd.) ». En apparence bénigne, cette différence peut prendre une ampleur assez conséquente : pourquoi mettre des parenthèses à « Méd. » ? Cela signifie- t-il que l’espèce e question est à moitié médicinale ? Que ses vertus n’ont pas encore été prouvées ?

64 Cf. Annexe 6 : Plan cartographié du Jardin des Plantes Médicinales

Exemple avec le JPS : des couleurs différentes signalent des messages différents :

Noire � espèce sauvage présente sur le territoire d’agrément du CBN de Bailleul.

Verte � espèce sauvage étrangère au territoire d’agrément

Jaune � espèce cultivée ayant été modifiée ou sélectionnée par l’Homme

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60

Diversité des étiquettes présentes dans le Jardin des plantes médicinales _ Source CBNBL

Or pour permettre une transmission efficace des informations concernant les espèces sauvages, il est indispensable de disposer d’un étiquetage logique et coordonné, sans quoi le public s’y perdrait, ne comprendrait pas l’information que l’on tente de lui faire passer.

La problématique rencontrée ici

vient de l’absence de signification précise et fiable, dans le sens où plusieurs abréviations sont présentes, sans lien apparent entre elles : comment alors déterminer une signalétique précise ?

Les plantes médicinales sont un domaine fascinant, mais pouvant s’avérer dangereux si on ne fait pas attention. Ainsi la sécurité et la précaution prime dans ce jardin, c’est pourquoi les messages transmis doivent être considérés et réfléchis, et uniformes.

Pour «Util. Divers.» par exemple, on peut se poser la question de l’intérêt de garder une telle abréviation : prenons Santolina Chamaecyparissus L., dont l’étiquette présente l’abréviation « Util. Divers. ». L’Aurone femelle ou Santoline petit-cyprès, présente effectivement plusieurs utilisations possibles : médicinales (emménagogue, stimulante, antispasmodique, fatigue, vermifuge…), ornementale (utilisée pour l’agrément des jardins), protection du linge contre les mites…etc.

Mais laquelle de ces utilisations devons-nous mettre en avant ? Pour bien comprendre le problème que pose cette abréviation, il faut se mettre à la place d’un

visiteur, qui découvre librement le jardin : des plantes médicinales, d’autres toxiques, d’autres comestibles ou condimentaires. Bien, mais des plantes à utilisations diverses ? Lesquelles ? Les décrire sur une étiquette est impossible (manque évident de place), et de ce fait pourquoi garder cette abréviation alors qu’elle n’apporte pas d’enseignement direct particulier ? Elle peut par contre être intéressante à aborder lors de visites conduites par un guide-animateur, qui lui décrira ces utilisations diverses, ce qui sera de fait beaucoup plus parlant et concret pour le public.

* Une gestion du Jardin insuffisante bien qu’effectuée régulièrement * : Les jardiniers du CBN, qui sont en charge du domaine et des jardins JPS et Jardin Conservatoire,

travaillent également à l’entretien du JPM. Malgré l’important travail effectué, nous avons constaté que

Exemple d’abréviations présentes dans le JPM : « Ind. » : retrouvé à plusieurs reprises, il peut signifier

‘In-dustriel’ ; ‘Ind-igène’. « Indus. » : plusieurs reprises aussi, peut signifier également

‘Indus-triel’. ? « Util. Divers. » : ‘Util-sations divers-es’. « Arom. »: ‘Arom-atique’? ‘Arom-athérapie’?

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61

certains milieux nécessitaient des attentes particulières, afin de faire réapparaître, là une plante, là une étiquette ; de juguler notamment certaines espèces trop envahissantes.

� Pour le milieu 3 (Arbres, arbustes et vivaces de milieux forestiers) par exemple : des actions spécifiques ont été faîtes et recommandées : juguler la Petite pervenche (Vinca minor L.) qui envahit le ‘sous-bois’ pour éviter qu’elle ne se développe trop au détriment d’autres espèces ; remettre un tuteur sur l’Arbre à perruque (Cotinus coggygria Scop.). Contenir le Rosier rugueux (Rosa rugosa Thund.) très envahissant. Pour le milieu 5 (Tourbières et Landes) : supprimer des espèces envahissantes comme le lierre (Hedera helix L.), les ronces, la Grande impatience, réintroduire Arnica montana L. (l’Arnica). Effectuer des travaux : le milieu a été construit sur une bâche permettant la retenue de l’eau et donc le maintien de ces milieux humide, seulement aujourd’hui cette bâche fuit, et par conséquent l’eau contenue ne cesse de s’évacuer.

Pour remettre à niveau ce milieu, une des solutions actuellement en cours est de puiser l’eau du milieu mare. Solution adéquate à court terme, cependant, le milieu mare devient déficit en eau, au détriment des espèces qui y vivent : problématique : comment et d’où amener de l’eau ? Le conservatoire ne dispose pas de puits, mais d’une petite rivière à côté. Quelques solutions envisagées pour la remise en eau de ces deux milieux :

Un système d’écluse pour le bras mort du Jardin des plantes médicinales, à partir de l’étang Installer un bac de récupération des eaux de pluie pour la Lande/Tourbière Utilisation de la surface du toit de l’auditorium pour mettre en place un système de récupération

des eaux.

* L’inventaire floristique du Jardin des plantes médicinales * Parmi les documents disponibles sur le JPM, un ancien inventaire centralise toutes les espèces

présentes dans le jardin à sa création. Cependant, aujourd’hui cet inventaire n’est pas complet, il est quasi « obsolète » : le premier inventaire datant de 1997, certaines plantes ne s’y trouvent plus, d’autres ont été rajoutées ; des espèces sont classées par famille, quoique facilitant la recherche d’une plante en particulier, il ne correspond pas à l’agencement des parcelles : par milieux.

Avec le constat précédemment établi, nous avons pu établir un diagnostic du Jardin en l’état actuel, et des étapes à réaliser, pour faire de ce jardin un outil exploitable à des fins pédagogiques. En Mars 2008, lors de mon arrivée au Conservatoire botanique national de Bailleul, le projet de faire du JPM un outil pédagogique était déjà bien entamé puisque un inventaire avait déjà été commencé, ainsi que plusieurs démarches et réunions. J’ai pu assister aux derniers inventaires réalisés avec Mlle Doriane LENNE (initiatrice du projet et chargé de mission Education Environnement), Mr Bruno DE FOUCAULT, botaniste phytosociologue et administrateur de l’EPB65, et l’association Maison du Jardin66.

Etapes effectuées et à effectuer dans le JPM suite au constat

Comme nous l’avons exposé précédemment, un outil pédagogique efficace permet de transmettre des messages au travers de thématiques, de signalétiques soignées et précises. Par conséquent, l’un des objectifs premier pour ce jardin est d’établir une signalétique soignée et directement exploitable par le public.

Suite au constat précédemment énoncé, plusieurs éléments ont été effectués, étapes importantes et

essentielles dans la transformation du jardin en outil pédagogique :

65 Ecole des Plantes de Bailleul 66 Association d’Education populaire par les activités liées au jardin.

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62

� Inventaire floristique

Un inventaire des espèces végétales sauvages a été effectué, répertoriant chacune des espèces végétales, pour chacun des milieux. Afin de répondre au mieux à la finalité d’une mise en ligne des données du JPM67, les espèces ont été numérotées, ainsi que les milieux : par conséquent, à chaque milieu correspond un numéro, « code » pour déterminer à quel milieu appartient une plante.

Chaque espèce a ensuite été répertoriée sur le plan correspondant au milieu inventorié. � Inventaire signalétique

L’inventaire précédent nous a permis d’identifier les espèces végétales du JPM, mais également de repérer la présence ou non des étiquettes correspondantes. C’est une étape importante, pour améliorer et compléter la signalétique. Avec les étiquettes, nous avons pu déterminer les messages transmis depuis la création du jardin : plusieurs abréviations sont signalées sur les étiquettes : Ind. ; Indus. ; Arom. ; Gemmo. ; Culin. ; Tox. ; Méd. ; Tinct. ; Homéo. ; Mell.

Toutefois, une des étapes à effectuer sera de trier et de faire un choix parmi les abréviations présentes. En effet, malgré l’intérêt de chacune de ces informations, d’une part il est impossible de tout inscrire sur les étiquettes, et d’autre part, l’utilité d’inscrire toutes les utilisations d’une espèce ne présente pas de « pertinence » d’un point de vue pédagogique : un visiteur parcourant seul le jardin ne saura pas toujours interpréter ces sigles, dès lors la transmission de l’information n’est ni adaptée ni efficace. Pour ces raisons la réflexion doit se porter sur l’utilité pédagogique de ces termes.

Enfin, les données de ces inventaires ont été regroupées dans une seule et même base de données68, en rajoutant d’autres champs, jugés utiles dans la préparation et « création » de ce futur outil pédagogique.

Il répertorie ainsi : - Chacun des milieux - Les espèces végétales présentes : leurs noms scientifiques (nom latin) ; noms vernaculaires (nom commun français) ; la famille botanique - Le numéro du milieu - Le numéro de la plante - La provenance s’il s’agit d’une espèce ayant été réintroduite - la présence ou non d’étiquettes - la présence ou non de la plante lors de l’inventaire (notamment quand une étiquette seule a été notée sans sa plante correspondante). - Les vertus médicinales des espèces inventoriées.

67 Cf. Sigles et Abréviations 68 Cf. annexe n° 7: extrait de la base de données du Jardin des plantes médicinales

Exemple : La Sauge de Jérusalem (Phlomis fructicosa L.) est numérotée dans le milieu « Plantes thermophiles (garrigue et littoral) lui-même numéroté 2. Par conséquent le numéro de la plante sera 2.

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63

Suite au constat, à la base de données effectuées, les objectifs et finalités voulues au départ de ce projet sont confirmées, avec toutefois des mesures à prendre pour rendre ce jardin « pédagogiquement » viable :

- S’assurer d’un étiquetage précis et rigoureux : un cahier des charges pour la présentation des étiquettes : même format/couleur/police/ type d’informations (sigles) - Une gestion ordonnée et réfléchie pour permettre aux espèces végétales de s’épanouir tout en contrôlant leur expansion. - Actualiser l’inventaire floristique : inventorier les nouvelles espèces dans la base de données, mais aussi sur les plans papier des milieux, afin d’assurer une continuité et une précision dans le travail déjà accompli.

Problématiques rencontrées (économique, inventaire

floristique, gestion des temps, etc.)

� Démarche de négociation : le Jardin étant actuellement à l’unique usage de l’Ecole des Plantes, il a fallu convaincre du potentiel et de l’intérêt de l’activité pédagogique du JPM. � Economique :

D’un point de vue économique, le jardin présentes nombres de problématiques. Plusieurs points représentant des problématiques ont été relevés : * La main d’œuvre nécessaire à la gestion du jardin et l’inventaire floristique d’une part, et à la création de la base de données et d’un plan cartographié d’autre part. Au total, ce projet à mobilisé environ 10 personnes : � Pour la gestion et l’entretien : trois jardiniers dont un permanent � Pour les inventaires : Doriane LENNE, chargée de mission Education Environnement, Bruno De FOUCAULT, botaniste phytosociologue, des personnes de l’association la Maison du Jardin. � Pour la création de la base de données : Charlotte BRUN, stagiaire Education Environnement � Pour le plan cartographié (et plus tard la géolocalisation des espèces et des parcelles) : Antoine TRESCA, technicien cartographe et Renaud WARD Chef de Service Information Scientifique et Technique. * la réintroduction d’espèces végétales sauvages, qui selon l’emplacement de l’espèce recherchée va nécessiter/générer des déplacements. * les travaux à effectuer dans le jardin, dont la réhabilitation du milieu Landes/tourbières, la remise en eaux des milieux 5 (landes et tourbières) et 12 (Milieux humides : mares, fossés, prairies) * En prévision : des animations, création des jeux de visites semi-guidées, qui nécessitera un budget pour leur création, et peut-être le recrutement d’un animateur-nature/stagiaire/bénévole. � Gestion du jardin Les problématiques rencontrées ici sont principalement autour de l’inventaire. En effet, ceux-ci ont nécessité la présence d’un botaniste professionnel afin de déterminer avec précision les espèces végétales présentes. De plus, les inventaires n’étaient pas complètement exhaustifs, car selon la saison à laquelle ils ont été effectués, les plantes pouvaient ne pas encore être sorties (fonction des saisons de végétations), ne laissant alors que leur étiquettes, ou vice versa (la plante était présente lors d’un inventaire et absente lors du suivant). La vérification était donc de rigueur chaque fois et pour chaque plante, avec sa saison de végétation, en nécessitant l’aide des jardiniers s’occupant du JPM, des botanistes du Conservatoire, de l’inventaire effectué en 1997.

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64

Problématiques relatives aux espèces et milieux :

Les inventaires ont permis de mettre en avant l’agencement et l’appellation des milieux : certains noms attribués ne correspondaient pas au milieu et de nouveaux milieux ont été « créés », dans l’objectif d’être le plus rigoureux et précis quand à l’agencement des espèces sauvages, et à l’information transmises à leurs sujet. De fait, la liste des milieux précédemment énoncés s’est vu complétée, et des numéros ont été attribués, dans l’optique du plan et de la géolocalisation des espèces :

* Milieu 1 : Arbres, arbustes et vivaces des milieux forestiers * Milieu 2 : Plantes thermophiles (garrigue et littoral) * Milieu 3 : Arbres, arbustes et vivaces des milieux forestiers * Milieu 4 : Plantes de friche et terrains vagues * Milieu 5 : Landes et tourbières * Milieu 6 : Plantes cultivées et exotiques * Milieu 7 : Légumes et commensales * Milieu 7 BIS : Rocaille * Milieu 8 : Vivace de mégaphorbiaie et de prairie. * Milieu 9 : Plantes aquatiques * Milieu 10 : Autres plantes * Milieu 11 : Pelouses crayeuses

* Milieu 12 : Milieux humides (mares, fossés, prairies) Lors des inventaires, de nombreuses préconisations de gestion ont été données, pour la plupart des

parcelles, révélant alors des problématiques de gestion de ces parcelles, d’entretien et parfois de (cf. milieu 5 : tourbières à refaire, car fuite)

Cet inventaire a également mis en avant l’absence de certaines plantes significatives pour la thématique jardin médicinal, d’où la création d’une liste d’espèces à réintroduire. Cette liste à été soumises à vérification : si elles ne faisaient pas l’objet de mesures de précaution, leur zone d’origine, où les trouver. Ma période de stage se terminant fin août, je n’ai pu voir la fin de ce projet, les réflexions et préconisations énoncées dans ce mémoire sont donc sujets à modifications, et ne peuvent être prises comme acquis.

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3- Les partenariats : garantie de la transmission de l’information ? Cas des partenariats du CBNBL dans sa mission d’Information et d’Education. (Education Nationale et CBNBL)

Premier texte officiel intégrant l’Environnement dans l’enseignement, la circulaire de 1977 établissait déjà l’importance de la « pluridisciplinarité » et de la « découverte concrète du milieu ». La nécessité d’approche de ces deux thèmes, seront confirmés et appuyés par les textes qui suivront.

Vecteurs nécessaire à la réalisation des finalités voulues par l’EE, à savoir la connaissance de l’environnement, des relations et interdépendances avec l’Homme, et l’attitude de responsabilité à son égard, les échanges entre les différentes disciplines ne doivent pas être négligés, car ils permettent de croiser les approches de chaque discipline, de chaque professeurs et ainsi de mieux comprendre la complexité des situations et des problématiques liées à l’environnement, et de savoir mieux les prendre en compte.

2004. Puis 2007 : 2 nouvelles circulaires (n° 2004-110 et n° 2007-077) pour une nouvelle éducation à l’environnement. Instauré en 2004, le plan triennal relatif à la généralisation de l’Education au développement durable préconise également cette approche codisciplinaire en stipulant que « L'éducation à l'environnement s'appuiera sur une découverte concrète du milieu et dans toute la mesure du possible sur un projet interdisciplinaire ». Ces textes complètent et remplacent la circulaire de 1977, en précisant le terme de développement durable et en en faisant le facteur prioritaire de l’éducation à l’environnement au sein de l’enseignement : Education à l’environnement pour un développement durable, puis en 2007 : Education au Développement durable (EDD). Concept qui se doit donc d’être « une composante importante de la formation initiale des élèves, dès leur plus jeune âge et tout au long de leur scolarité, pour leur permettre d’acquérir des connaissances et des méthodes nécessaires pour se situer dans leur environnement et y agir de manière responsable. 69»

Aujourd’hui, l’interdisciplinarité a fait les preuves de son efficacité, lorsqu’elle est correctement menée. Mais depuis 1977, tous s’accordent à démontrer que la confrontation avec le concret, avec le monde « réel », est une démarche utile, pour permettre aux élèves de mesurer leurs idées. Comme nous le confirme les rapporteurs Gérard BONHOURE et Michel HAGNERELLE dans leur rapport d’Inspection Générale de l’Education Nationale de l’Education relative à l’Environnement et au développement durable : « Cette éducation ne peut se construire à l’aide des seuls modes d’enseignement mis en œuvre majoritairement dans le cadre des cours ou travaux pratiques ; elle requiert, par exemple, un engagement personnel de chaque élève dans le cadre de projets, une confrontation des idées lors de débats ». Une démarche d’incitation donc, à créer et conserver des partenariats, des liens avec les acteurs locaux : les collectivités, les associations surtout, qui se trouvent souvent au plus proche du terrain, et sont à même de pouvoir illustrer concrètement les programmes scolaires, voire de les compléter efficacement

En Janvier 1993, un protocole est signé entre le Ministère de l’éducation nationale et de la Culture, et le Ministère de l’Environnement, suite à une évaluation (rapport de l’IGEN – 1991) ainsi qu’à des préconisations (déclaration du CNP sur l’éducation à l’environnement Mars 1992). Ce protocole vise à faciliter une approche partant des « problèmes réels rencontrés sur le terrain ».

« Inscrire plus largement le développement durable dans les programmes d’enseignements » précise la

circulaire de 2004, où l’approche pluridisciplinaire « permet la nécessaire prise en compte de la complexité des situations et des problématiques liées au développement durable. Elle ouvre aussi l’éventail des thèmes que l’on peut aborder dans ce cadre ». Favoriser l’interdisciplinarité c’est favoriser l’échange, la transmission de savoirs

69 Circulaire de 1977

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66

différents, mais interdépendants. Les trois circulaires se rejoignent, en soutenant et encourageant fortement le croisement des connaissances, les échanges entre les disciplines, pour faire de l’Education au Développement Durable (DD) une éducation riche, impliquant respect, et responsabilité des élèves face à leur environnement, où les démarches d’EDD se doivent d’encourager et d’intégrer les valeurs, principes et pratiques du concept de DD. Les objectifs de l’UNESCO le stipule d’ailleurs dans la Décennie des Nations Unies pour un DD : « faciliter la constitution de réseaux, de liens, les échanges et les interactions entre les parties prenantes à l’éducation, pour le développement durable ; participer à l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage dans l’éducation pour le développement durable […] l’éventail des activités entreprises sera très varié, mais les parties prenantes peuvent appliquer, aussi bien dans le cadre de leurs institutions que dans les réseaux et alliances dans lesquels elles opèrent, les sept stratégies suivantes : élaboration d’une vision commune et mobilisation[...] partenariats et réseaux […] »70

Par conséquent les partenariats constituent un excellent moyen de confronter les modes

d’enseignements scolaires (cours et travaux pratiques) avec l’environnement réel, concret, lors de projets, de sorties ; la proximité favorisant l’intérêt des élèves et les possibilités d’initiatives concrètes. Menés en liaison étroite avec des associations, des collectivités territoriales, elles permettent des échanges concrets et de conserver ces approches.

a- Le ‘Programme COLLEGE’ : exemple pertinent d’un partenariat efficace et durable : cas du programme collège au CBNBL.

« Le travail dans les disciplines peut s’appuyer sur des exemples, des situations, des études de cas, des

problématiques identifiées dans le territoire de l’établissement, à différentes échelles, la commune, le département, la région. Ainsi la construction des contenus, des concepts précisés dans les programmes nationaux pourra se faire en mettant en parallèle une meilleure compréhension du territoire, de ses enjeux, et des caractéristiques de son développement ». L’établissement en démarche de développement durable” (E3D) _Dossier de presse 2007

Le partenariat avec une association telle que le CBNBL remplit parfaitement cette démarche : en apportant une clarification de ses activités et de son fonctionnement, il permet aux élèves, professeurs et structures scolaire de mieux appréhender leurs territoires, et de palier aux enjeux et valeurs du développement durable. Le partenariat avec l’Education nationale se met en place en 2004, avec la délégation par l’académie, d’un professeur de Sciences de la Vie et de la Terre, Monsieur LEVRON, professeur au Collège public de Bailleul. À l’occasion du partenariat avec le Conseil Général du Nord, le Programme COLLEGE est établi sous l’intitulé « Offrons la nature aux collégiens » � 17 animations proposées aux collégiens ont été prises en charge financièrement par le Conseil Général du Nord (opération dénommée « Offrons la nature aux collégiens »).

70 UNESCO.org _ ONU pour l’éducation, la science et la culture _ Décennie de l’EDD : objectifs et Stratégies

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67

Animation « Classification phylogénétique des végétaux » _Source CBNBL

A partir de 2006, Madame Elisabeth DUBROCA, professeur de SVT au Lycée d’Hazebrouck prend le relai.

Et en proposant notamment l’intervention d’animateurs formés et spécialisés, les partenaires

d’organismes, d’associations ou/et de collectivités territoriales s’assurent d’une compétence dans les thématiques abordées lors des animations. C’est le cas aujourd’hui du Conservatoire botanique national de Bailleul, qui met à disposition 2 animateurs (Doriane LENNE, chargé de mission Education Environnement et Thomas DUPONT, animateur-nature) et un prestataire (Wilfried VIGEANT).

Aujourd’hui, le Conservatoire

botanique national de Bailleul, fait partie de cette démarche de partenariats, avec l’Education nationale : il entretient une collaboration étroite avec un professeur de

SVT, Mme Elisabeth DUBROCA, dans l’objectif de maintien et de pérennisation de cette action de partenariat. Aujourd’hui, cet échange se traduit par la

mise en place d’un programme COLLEGE, qui favorise la transdisciplinarité de l’éducation à l’environnement, développant une prise de conscience de la complexité de l’environnement et de l’action exercée par l’Homme, au travers d’approche écologique à partir de l’environnement proche, du rôle et de la place des êtres vivants, de l’adaptation des êtres vivants aux conditions du milieu. L’objectif étant de respecter une certaine cohérence dans les programmes (cohérence verticale entre les primaires et collèges par exemple). L’avantage est qu’il permet de préciser les notions acquises en classes, de les appuyer et de les illustrer, si ce n’est d’être le lieu/cadre du cours !

En apportant une véritable réflexion (par rapport aux programmes scolaires, activités dispensées)

pour construire les animations et les supports, le CBNBL tente d’être le plus cohérent possible avec les pratiques développées dans les classes : des concertations régulières et la définition d’objectifs, de modalités communes de travail quand aux animations sont organisées en lien avec Mme Elisabeth DUBROCA, professeur de SVT, en charge du partenariat collège avec le CBNBL.

Les acteurs du partenariat * Partenariats avec : le Conseil Général (CG) du Nord : chaque année en collaboration avec le CG Nord, des animations sont organisées pour les collégiens, dans le cadre de leur programme scolaire en SVT. * Mme Elisabeth DUBROCA, professeur de SVT. Les animations du programme COLLEGE sont organisées avec elles lors de réunion où les thèmes sont évalués et passés sous critiques : ils doivent correspondre et avoir un certain lien avec le programme scolaire, en assurant de fait la « cohérence verticale ». * Le CRP/CBNBL : Mlle Doriane LENNE, Chargée de mission en Education Environnement, en charge du projet COLLEGE, et Mr Thomas DUPONT, animateur-nature.

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L’organisation/fonctionnement

Les animateurs du CBNBL, formés et spécialisés dans l’animation, connaissent parfaitement les outils pédagogiques à disposition (JPS notamment) et sont donc à même de conduire des animations pertinentes. Avec l’atelier de botanique, outil pédagogique adapté, le CRP71 est une structure totalement adéquate pour accueillir un public scolaire, et la découverte des plantes sauvages des jardins est complétée par une exploitation en travaux pratiques à l’intérieur (observations à la loupe binoculaire…).

Aujourd’hui, le partenariat met en avant un programme spécifique aux COLLEGE, sur plusieurs

animations. En s’assurant toujours de respecter une certaine cohérence avec le socle commun des enseignements, les animations sont construites également dans l’optique de suivre la « cohérence verticale » soit d’accompagner et d’être en concordance avec le cycle des enseignements, par l’information quand aux textes et références mettant en avant les programmes, les disciplines.

Les animations au CBNBL en partenariats avec les collèges, dans leurs disciplines de SVT,

présentent l’avantage de compléter le socle commun des connaissances en l’enrichissant par une approche concrète du vivant, réelle et pédagogique, qui permet aux élèves de se confronter avec leur environnement local et naturel et aux professeurs d’appuyer leurs enseignements par une approche pratique et constructive.

Le partenariat Education Nationale /CBNBL

Un des avantages majeur que présente ce partenariat est de confronter la théorie avec la pratique. En effet, en étant le plus souvent en corrélation et dans la continuité des programmes d’enseignement, le CBN appui et fait le lien entre les connaissances, les savoirs acquis (ou en cours d’acquisition) au collège et ceux appris, revus, pratiqués pendant les animations.

De ce fait, les animateurs du CBN se doivent de se tenir au courant quand aux textes de références relatif aux programmes d’enseignements des Collèges, mais aussi des autres niveaux de scolarité, pour assurer une cohérence entre les niveaux scolaires : la « cohérence verticale ». Ceci contribue à assurer la continuité dans les savoirs et les connaissances que les élèves doivent apprendre, dans la lignée du socle commun, voulu et encouragé par l’éducation nationale : « la scolarité obligatoire dit au moins garantir à chaque élèves les moyens nécessaires à l’acquisition d’un socle commun constitué d’un ensemble de connaissance et de compétences qu’il est indispensable de maîtriser pour accomplir avec succès sa scolarité, […] construire son avenir personnel et professionnel et réussir sa vie en société. »72

* Cas du Programme COLLEGE * Ce programme est à destination des collèges principalement. Il a été mis en place par Doriane LENNE, et en étroite collaboration avec un professeur de Sciences de la Vie et de la Terre, Elisabeth DUBROCA. Les animations conduites dans le cadre de ce projet prennent place au Conservatoire botanique national de Bailleul, dans le Jardin des Plantes Sauvages, et dans l’atelier de botanique. Pour être le plus cohérent possible avec les programmes, des réunions régulières sont organisés afin de mettre en place un objectif commun et en lien avec les enseignements dispensés dans la trame d’animation.

71 Centre Régional de Phytosociologie 72 Le socle commun des connaissances et des compétences_ Décret du 11 Juillet 2006_Direction de l’enseignement scolaire

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En 6ème, le programme comporte 5 parties dont la « Caractéristiques de l’environnement proche et répartition des êtres vivants ; le peuplement d’un milieu ; l’origine de la matière des êtres vivants », et la partie transversale, incluse dans chacune des parties : la « Diversité, parentés et unités des êtres vivants ». Ce programme a pour objectif d’ « identifier les composantes essentielles de l’environnement proche et d’en comprendre deux aspects : le peuplement des milieux, la production et le recyclage de la matière », en mettant en évidence l’intervention de l’Homme sur son environnement […]»73. En 5ème, le programme est organisé en 3 parties, conduisant à « un premier niveau de compréhension des fonctions de nutrition chez l’Homme, de la fonction respiratoire chez les êtres vivants, du fonctionnement de la planète à partir de ses manifestations de surface »74. En 4ème, l’une des parties programmées est la reproduction sexuée et maintien des espèces dans les milieux. Ces domaines d’études prévus par les programmes de l’éducation nationale sont repris et assumé dans les animations du programme Collège, dans le cadre du partenariat du CBNBL avec l’Education Nationale :

L’animation Classification phylogénétique des végétaux, est un système de classification des

être vivants, exposant le système de classification systématique (cette classification tend à remplacer les classifications fixistes basées sur les rapports de proximité évolutives, comme celle développées par Car von Linné75 par exemple.). Elle illustre les principes d’évolutions et de parenté des espèces, et permet, dans le cadre de cette animation, de sensibiliser à l’évolution des espèces induite par les comportements humains (qui engendrent souvent une perte de biodiversité). Ce en quoi elle rejoint parfaitement le programme instauré par l’Education national, puisque l’objectif est de « permettre à l’élève de rendre compte objectivement de faits d’observation et de rechercher les premiers éléments d’une explication de la répartition des être vivants »76. Ce en quoi le CBNBL « répond » en affichant l’objectif de sensibiliser à la diversité de la flore sauvage régionale, de montrer son évolution et les menaces qui pèsent sur elles. Il s’agit de s’initier à la reconnaissance des plantes sauvages régionales et à l’appréciation de l’évolution des populations. Elle s’insère dans les programmes de 6ème et 5ème en appuyant et en complétant des connaissances acquises pendant les cours « théoriques », comme distinguer des composantes minérales, divers organismes vivants et que leurs répartition n’est pas faites au hasard, les alternances de formes chez les espèces végétales….

Qui se traduit dans cette animation au travers de la clé dichotomique, avec laquelle les enfants doivent déterminer des espèces.

73 B.O. n°6 du 19 Avril 2007_ Programme de l’enseignement de mathématiques, des SVT, de physique-chimie du collège_ classe de 6ème 74 B.O. n°6 du 19 Avril 2007_ Programme de l’enseignement de mathématiques, des SVT, de physique-chimie du collège – classe de 5ème 75 Botaniste célèbre à l’origine de la nomenclature botanique : noms scientifiques en latin. Exemple : Digitalis purpurea L. (Digitale pourpre) 76 B.O. n°6 du 19 Avril 2007_ Programme de l’enseignement de mathématiques, des SVT, de physique-chimie du collège _ classe de 6ème

Autres thématiques abordées : « La Haie bocagère diversifiée » « La Reproduction sexuée, biodiversité, corridors biologiques »

Exemple 1 : Animation « La Classification phylogénétique des végétaux »

Exemple : la Consoude et le Pleurocoque � La première comporte des tiges souterraines � La seconde ne possède pas de tiges (espèce unicellulaire)

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70

Pour ce faire, le CBNBL met à disposition ses outils pédagogiques : - le JPS, où les plantes sauvages seront largement sollicitées et utilisées - deux outils de vulgarisation scientifique qui ont été créés spécifiquement pour l’animation :

� La trame d’animation77 (le fil conducteur et les activités prévues pendant l’animation) � Une clé dichotomique (clé de détermination), caractérisée par une succession de questions,

d’alternatives dichotomiques, portant sur les caractères d’un végétal et permettant d’en distinguer le rang taxonomique.

Les animations dans le cadre de ce partenariat correspondent totalement aux programmes d’enseignement du collège, puisqu’en relation directe avec un professeur de SVT, les objectifs des programmes sont respectés et tenus. Aujourd’hui, et pour la période 2008, 18 animations sont prévues, et 10 ont pour l’instant été réalisé. D’autres sont en cours de projets.

A l’heure actuelle, l’appel aux démarches Développement durable ne cesse de croître. Or l’éducation à l’environnement constitue une dimension importante de l’éducation au développement durable, et en cela elle doit refléter les valeurs du développement durable, l’engagement dans ne nouvelle façon de penser, de vivre, d’apprendre à protéger son environnement, la cohésion sociale et la solidarité. C’est pourquoi les partenariats ne doivent pas seulement toucher le public scolaire, qui bien qu’étant une base fondamentale, ne constitue pas le seul et unique destinataire du DD. S’intéresser et travailler en collaboration avec d’autres partenaires, mettant en avant d’autres public c’est aussi s’engager dans une volonté de solidarité et citoyenneté.

S’ouvrir à d’autres publics, éduquer d’autres publics à l’environnement pour un développement

durable fait donc totalement partie des objectifs et dictons principaux de l’Education Environnement au CBNBL.

b- D’autres partenariats avec le CBNBL

Partenariats Nature&Découverte

Avantage d’un échange avec une structure privée Les partenariats avec cette structure privée sont bénéfiques pour le CBN, car ils permettent d’élargir les publics touchés, et les thématiques abordées sont généralement fonction des demandes et des propositions des animateurs du CBNBL. De plus, cela permet le développement d’activités pédagogiques, dans le prolongement de l’activité de sensibilisation à l’éco-citoyenneté de l’association N&D, tout en promouvant des associations comme le CBN de Bailleul. Budget : Nature&Découverte nous paie 95 euros H.T., soit environ 114 euros net, pour 2heures d’animations. Le partenariat se révèle donc assez positif financièrement.

77 Cf. Annexe n°8 : animation classification phylogénétique des végétaux

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71

Nature&Handicap

Dans la continuité des partenariats créés avec entre le CBN et d’autres structures, voici un

partenariat original et très important. En effet il permet à des personnes en situation de handicap (moteur, sensoriel ou mental) d’être en confiance avec la nature, de se familiariser avec le patrimoine végétal régional, la botanique, mais aussi et surtout de favoriser le lien social entre les participant, surmonter sa peur de l’inconnu, aussi bien naturel, qu’humain (rencontre d’une personne de façon régulière : un animateur-nature du CBNBL.)

Ces animations constituent un cadre particulier quand aux méthodes de transmission de

l’information : il amène à la réflexion, à penser à une autre façon de mener une animation, de créer un support, il faut les « aménager », car il est indispensable de tenir compte le handicap du public concerné. Cela se traduit par une concentration sur « ici et maintenant », pour focaliser l’attention de la personne, des scenarii pensés et construits pour favoriser le bien-être des participants, et leurs relation directe avec les végétaux ; éviter des situations anxiogènes, éveiller au travers de la flore, une curiosité, un intérêt, leur faire oublier leurs problèmes pendant un moment, en les aidant à se focaliser sur une activité.

� Les partenaires actuels du programme Nature&Handicap : * le CATTP de Lille (Centre d’Activités Thérapeutiques à Temps Partiel), qui a pour mission d’aider les personnes en situation de handicap à trouver ou à retrouver une place au sein de la société. Les animations sont prévues autour du programme pédagogique « des fleurs pour séduire », au travers de 4 à 6 animations naturalistes. * Groupe MEVIA (Mobilisation Echange pour une Vie vers l’Insertion et l’Autonomie) du Centre Social Honoré Declercq, de Bailleul. Les animations prévues et effectuées avec ce groupe sont diverses et touchent plusieurs thématiques dont : « La recherche des fleurs des sous-bois », animation conduite au Mont Noir, sur le sentier des Jacinthe « Jardin de Sorcières » : animation conduite au Jardin des Plantes Sauvages du CBNBL « Le Jardin dans tous les sens » : animation conduite au Jardin des Plantes Sauvages du CBNBL. Ces partenariats représentent un très gros avantage pour les organismes comme MEVIA, car grâce à l’association avec le Conseil Général du Nord, les animations Nature&Handicap sont co-financé et permettent ainsi aux participants de bénéficier d’animations gratuites. A l’heure actuelle, 5 animations ont déjà été réalisées. * IM PRO de Tourcoing : en Avril 2008, « A la rencontre des fleurs de sous-bois », animation conduite au Mont Noir * CNP Wattrelos

Exemple : animation « Jardin de sorcière » avec le groupe MEVIA_ août 2008 � Peur de l’eau : privilégier un parcours qui évite le passage à proximité des zones humides, mares. � Difficulté à écrire et lire : éviter une fiche d’animation avec trop de lecture, d’écriture : toujours favoriser la parole, le discours et l’échange, les photos, l’action à proprement parler, le contact direct avec l’élément.

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Bio-station : plants de tabacs installés dans le Jardin des Plantes Sauvages du CBNBL_ Source Doriane LENNE

Partenariat avec l’APPA

Le partenariat du CBNBL avec le réseau bioindication du Nord-Pas-de-Calais de l’APPA (Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique) date de la période 2006/2007, et se présente sous la forme d’implantation de biostations de plants de tabac. Ces biostations servent à surveiller et évaluer la pollution à l’ozone. Le suivi scientifique pour l’APPA, avec des relevés hebdomadaires, le renouvellement et l’entretien des plants continuent en 2008 en vue d’une exploitation pédagogique prévue en Avril 2008, sous forme d’animations sur le thème « les végétaux nous renseignent sur la qualité de l’air » ; en évoquant les sujets tels que la bioindication, la bioaccumulation, la les bio-marqueurs, leurs intérêts (avec des démonstrations par l’action : observation des espèces végétales endémiques).

Les outils pédagogiques utilisés seront le site du

Conservatoire botanique national, avec son JPS, la biostation (implantée dans le Jardin des plantes sauvages), le GR 128 (Sentier du Ravensberg), mais également l’Atelier botanique pour des travaux pratiques en salle.

Les objectifs d’un tel partenariat dans une démarche pédagogique sont tout d’abord d’éveiller,

d’informer et d’éduquer les publics adultes à la bioindication, au travers de l’explication de l’impact de la pollution atmosphérique sur les écosystèmes et sur le changement climatique, l’explication de gestes éco-citoyens, notamment sur les économies d’énergie et transport de biens, de personnes, les déplacements. Pour l’APPA c’est l’occasion de démontrer les impacts des activités de l’Homme sur son environnement (pollution à l’ozone), sur la santé, en publiant des bulletins allergo-pollinique78 : « La Météo pollinique ».

Partenariat avec la MRES

Création d’un petit livret « promenade vertes », où des programmations d’animations, de visites sont inscrites.

Partenariat avec le CG59

Dans le cadre des « RDV Nature, plusieurs animations ont été menées au Jardin des Plantes

Sauvages du Conservatoire botanique national de Bailleul dont : « Les petites bêtes de la Mare »

78 Cf. Annexe n°9 : Bulletin Allergo-pollinique

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73

CONCLUSION

Lors de ce stage de six mois au sein du Service Education Environnement, j’ai pu observer,

construire, et conduire des animations. Adultes, personnes en situation de handicap, enfants, élèves, adolescents, personnes âgées….des publics bien différents qui m’on amené à des expériences tout aussi variées. Des occasions de tester mes compétences et le résultat de mes « réflexions d’observatrice ».

Confrontée à ces situations bien différentes, j’ai alors appris et compris l’importance de cette célèbre maxime : «réfléchir avant d’agir» : la confrontation directe avec des horizons et des âges différents est une expérience, difficile, amusante, enrichissante. Eduquer à l’environnement, préparer une animation, la conduire, c’est d’abord se préparer soi-même à être éduquer : il faut rechercher des idées, des explications, des pourquoi et des comment, des histoires, il faut fouiller les livres, les revues, prendre des idées et les mélanger : que va-t- on raconter, décrire et expliquer ? Si cette première étape est indispensable, mes expériences et réflexions m’ont amenée à une autre étape : comprendre le public, notre interlocuteur. Qui est-il ? Quel âge a-t-il, autant de questions auxquelles notre « éducation » doit nous apporter les réponses. Aussi est-il plus qu’indispensable de mener une certaine réflexion quand au public que nous allons « recevoir », animer.

Au travers de ce mémoire nous avons pu constater l’importance de comprendre notre public :

déterminer le cadre de référence, trouver la « clé d’entrée », qui nous permettra de toucher positivement, de faire que le public prenne plaisir à être présent. Des sourires timides, des regards intrigués, puis une question, puis deux, et enfin des rires, des échanges ! Autant d’indicateurs que l’écoute est attentive, que les gens sont intéressés, « accrochés » : notre « manœuvre » fonctionne, notre message peut être transmis. Toucher son public, l’intéresser et qu’il ait plaisir à apprendre, à découvrir, c’est par conséquent le passage sine qua non pour transmettre notre message, une sensibilisation. Aujourd’hui le Conservatoire botanique national de Bailleul pratique une Education à l’Environnement performante, accueillant de plus en plus de publics, et grâce aux partenariats montés, tels Nature&Handicap, Nature&Découverte, toucher des publics très divers. Le CRP/CBNBL a accueillis quelques 2854 visiteurs en 2007, dont 538 scolaires et 94 animations dans le cadre du programme Nature&Handicap. En 2008, la journée Porte Ouvertes avait permis à 889 personnes de venir découvrir le Conservatoire et son Jardin des Plantes Sauvages. Pourtant si l’activité d’Education à l’Environnement au CRP/CBNBL tend à se développer de plus en plus, accueillant toujours plus de public, elle n’en reste pas moins en équilibre précaire. Malgré les nombreux partenariats créés, l’Education à l’environnement ne peut être viable seule : la fragilité économique de l’activité pousse à élargir la recherche de partenaires financiers, se tournant vers le mécénat et autres partenaires extérieurs. Par conséquent les partenariats représentent une solution efficace pour favoriser la pérennisation de l’activité et ainsi continuer d’assurer l’Information et l’Education.

A l’heure actuelle, le CBN de Bailleul, déclaré organisme de formation, s’axe vers la formation

professionnelle, à destination des techniciens des collectivités territoriales, avec une perspective de toucher les élus, avec des formations proposées à l’Association des Maires du Nord et au CNFPT79 notamment, sur des thèmes comme les trames vertes et corridors biologiques, la gestion différenciée des espaces verts, le respect de la biodiversité dans les communes rurales….

79 Centre National de la Fonction Publique Territoriale

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74

Durant ces six mois de stage j’ai pu appréhender les missions d’un Conservatoire botanique national, leurs contraintes et leurs enjeux. Etre stagiaire au sein du service Education Environnement m’a permis outre de découvrir le métier d’animateur, de m’ouvrir à d’autres champs d’adaptations, faisant de ce stage une source d’expériences fortes et un enrichissement personnel autant que professionnel.

Page 77: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

75

BIBLIOGRAPHIE

� Documents du Centre régional de Phytosociologie agréé Conservatoire botanique national de Bailleul

� Programme « Nature et Handicap » du C.A.T.T.P. de Lille � Sollicitation EDD Feder 2008 � Programme des Centres de loisirs 2008 � Fiches d’animations � Trames d’animations � Rapport d’activités 2002 – 2004 – 2005 - 2007

� Les sites Internet � Inventaire National du Patrimoine Naturel

http://inpn.mnhn.fr/inpn/fr/partenaires/CBN.htm � Légifrance

*http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000626195&dateTexte=

*http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=A30949A34CC43C77D20CDAE088B03B4A.tpdjo17v_2?idSectionTA=LEGISCTA000006176888&cidTexte=LEGITEXT000006074220&dateTexte=20080805

� Ecologie. Gouv.

* http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/Loi10_07_1976.pdf * ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/syst/igen/rapports/rap_educ_envrt.pdf * http://www.education.gouv.fr/bo/2004/28/MENE0400752C.htm * http://www.education.gouv.fr/bo/2007/14/MENE0700821C.htm * http://www.ecologie.gouv.fr/-Liens-utiles,1027-.html

� Global Environnement Outlook

* http://www.grida.no/geo/geo3/french/index.htm � Centre Régional de Documentation Pédagogique (CRDP) de l'académie d'Amiens

* http://crdp.ac-amiens.fr/edd2/index.php?/qui_sommesnous/pole_national_de_competence/

� EDUSCOL

* http://eduscol.education.fr/D1185/accueil.htm * http://eduscol.education.fr/D0185/ressources_nationales.htm?rub=316#nationaux

� Université d’Aix-Marseille

* http://www.eedd.ac-aix-marseille.fr/

Page 78: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

76

� Historique du Développement Durable * http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/historiquedd.pdf

� Fondation pour l’Education à l’Environnement (Organisation non gouvernementale, à but

non lucratif, de promotion du développement durable à travers l’éducation à l’environnement.)

* http://www.fee-international.org/Render.aspx

� G’EDUC _ Annuaire des contenus pédagogiques * http://geduc.gvolu.com/

� L’éducation relative à l’environnement : possibilités et contraintes _ Lucie Sauvé Ph.D.

Université du Québec à Montréal_ Article publié Connexion, La revue d’éducation scientifique, technologique et environnementale de l’UNESCO, Vol. XXV11, 2002, no 1/2, p. 1-4.

* http://www.ulb.ac.be/students/desge/cours/envi002_2003_ErE_sauve.pdf

� Institut National de Recherche Pédagogique (INRP) (Service de veille scientifique et Technologique)

* http://www.inrp.fr/vst/Dossiers/EEDD/sommaire.htm � Une discipline dans l’éducation au développement durable : les sciences de la vie et de la

Terre (Synthèse du rapport)

*http://media.education.gouv.fr/file/2008/79/2/developpement_durable_S.V.T_et_synthese_24792.pdf

� Collectif Français pour Education à l’Environnement en vue du Développement Durable.

* http://cfeedd.org/papyrus.php

� Encyclopédie libre Wikipedia * http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Environnement

� http://www.developpement-durable.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=60

� Livres, revues, documents officiels � Le Droit de l’Environnement Que sais-je ? _éd. Jacqueline Morand-Deviller. PUF � 2006 - F. LISAK et F. LEMONNIER - Eduquer à l’environnement / Et si on vivait

autrement ?_ éd. Plume de carotte et Magasins Nature&Découvertes � 1996 - F. LISAK et R. PINCE - Etre éco-citoyen / Et si on vivait autrement ? _ éd. Plume

de carotte et Magasins Nature&Découvertes � 1977 - Circulaire n°77-100 du 29 août

� 2004 - Circulaire du 2004 � 1996 - Louis Espinassous - PISTES pour la découverte de la nature _ éditions MILAN

jeunesse

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77

� 26 Février 2008 – Michel DELEBARRE, rapporteur M. Marek OLSZEWSKI - Journal

officiel de l’Union Européenne - Avis du Comité des régions sur «Le rôle de l'éducation et des actions de sensibilisation dans la promotion du développement durable»

� 29 Avril 2008 – Projet de programme de l’école primaire _ Ministère éducation nationale

� Décret du 11 Juillet 2006 _ Le Socle commun des connaissances et des compétences.

� Loi 23 Avril 2005 _ Loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’Ecole

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78

ANNEXE 1 : circulaire du 29 Août 1977

Circulaire n° 77-300 du 29 août 1977

Instruction générale sur l'éducation des élèves en matière d'environnement

(B.O. n° 31 du 8 septembre 1977)

Texte adressé aux recteurs ; aux inspecteurs d'académie ; aux chefs d'établissement et aux directeurs d'école.

À une époque où la dégradation de son milieu de vie pose à l'homme des problèmes de choix déterminants pour son avenir, une éducation en matière d'environnement s'impose de toute évidence. Cette éducation répond par ailleurs au besoin généralement rencontré chez l'enfant et l'adolescent de comprendre la nature et le monde qui les entourent. Ainsi est-il apparu indispensable que l'école apporte aux élèves dès leur plus jeune âge et tout au long de leur scolarité, une formation qui leur permette de saisir les problèmes de l'environnement de façon intelligente et constructive.

Par environnement on entendra " l'ensemble, à un moment donné, des aspects physiques, chimiques, biologiques et des facteurs sociaux et économiques susceptibles d'avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou à terme, sur les êtres vivants et les activités humaines " 1.

Il s'agit d'un domaine très vaste qui s'étend à toutes les formes du milieu de vie. C'est pourquoi l'environnement ne peut en aucun cas constituer une nouvelle discipline. Il doit " imprégner " l'enseignement dans son ensemble. Toutes les disciplines apporteront donc leur contribution à cette action éducative. La diversité et la complexité des problèmes posés rendent en effet nécessaire cette opération. Celle-ci pourra d'ailleurs conduire, lorsque cela sera possible, à la réalisation en commun, par les élèves et plusieurs enseignants d'un projet d'étude pluridisciplinaire.

La prise de conscience de ces problèmes suppose enfin une confrontation directe avec les réalités du milieu de vie.

I – CETTE ÉDUCATION AURA POUR OBJECTIF DE DÉVELOPPE R CHEZ L'ÉLÈVE UNE ATTITUDE D'OBSERVATION, DE COMPRÉHENSION ET DE RESPONSABILIT É À L'ÉGARD DE L'ENVIRONNEMENT.

Une attitude d'observation

L'élève apprendra à rester dans un premier temps un " observateur extérieur " du milieu à étudier. Il regardera sans rien perturber. Il est important notamment qu'il évite de détruire, sous l'effet de stéréotypes et de réactions instinctives. Il conviendra aussi qu'il apprenne à limiter les prélèvements dans la nature, en utilisant judicieusement dessins, photos, carnets de note…

Ce temps d'observation devra lui permettre en particulier d'apprécier les caractères d'équilibre et d'harmonie qui font la qualité d'un paysage, d'un site, d'une ville.

Une attitude de compréhension

Il conviendra de faire comprendre à l'élève l'étroite interdépendance entre l'homme et son environnement. Ainsi, les effets sur le milieu de la destruction ou de l'introduction d'espèces animales ou végétales, les résultats de la transformation d'un paysage ou d'un quartier ou les conséquences irréversibles des pollutions et des nuisances sont autant de phénomènes qui lui permettront de saisir la part de responsabilité qui incombe à l'homme dans ses relations avec son milieu.

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79

Une attitude de responsabilité

Il est important que l'élève acquière une attitude de responsabilité à l'égard du devenir de son environnement. Aussi apprendra-t-il par exemple à s'abstenir de toute destruction ou perturbation inutiles, à éviter le gaspillage des matières premières par négligence ou irréflexion, à utiliser rationnellement les moyens techniques.

II – CET OBJECTIF PEUT ÊTRE ATTEINT D'UNE PART EN F AISANT APPEL À L'ENSEMBLE DES DISCIPLINES ET D'AUTRE PART EN METTANT L'ÉLÈVE EN R ELATION DIRECTE AVEC DIFFÉRENTS MILIEUX DE VIE.

1 - Pour saisir rationnellement l'environnement, le s élèves auront à acquérir un certain nombre de connaissances et de méthodes de travail.

Cet apprentissage sera bien entendu adapté au niveau de développement de l'enfant et de l'adolescent et tiendra compte des études poursuivies.

L'acquisition d'un certain nombre de concepts est indispensable à la connaissance de l'environnement. Il sera possible de les faire saisir aux élèves à travers des exemples concrets pris dans différentes disciplines :

Le concept d’espace (sa détermination, son aménagement, sa gestion) pourra, par exemple, être perçu à travers l'analyse d'un schéma directeur d'aménagement urbain ou d'un plan d'aménagement rural ;

Celui de temps : l'étude des cycles de croissance d'espèces végétales forestières par exemple sera l'occasion de saisir la notion de saison ou de cycle biologique ; la notion d'ères et de temps géologiques pourra être acquise par l'étude de la formation et de la mise en place de roches ou de gisements fossiles (houille, pétrole…) ;

Les notions de relations et d'interactions (équilibre dynamique, interdépendance, seuil, facteur limitant) pourront être comprises en étudiant un écosystème (prairie, forêt, lac).

Des disciplines semblent favoriser l'acquisition de certains de ces concepts (la biologie pour ceux de vie et d'écosystème et la géographie pour celui d'espace), mais en réalité d'autres disciplines peuvent y contribuer, ainsi la structuration de la notion de temps fait intervenir la géologie, la biologie, l'économie, l'éducation physique, l'histoire, les mathématiques, la musique, la philosophie, la physique…

Les méthodes de travail que les élèves devront pratiquer ne se différencient pas fondamentalement de celles préconisées d'une manière générale.

Elles devront cependant insister tout particulièrement sur trois points :

1. L'utilisation de moyens d'investigation et d'analyse, c'est-à-dire :

• la collecte des informations, leur classement, leur utilisation et leur interprétation ; • l'utilisation et l'exploitation de toutes les sources de documentation ; • l'usage des procédés d'enquêtes réalisées par groupes et individuellement (entretiens, relevés,

plans, notes, photos) ; • l'entraînement au " tâtonnement " expérimental et à l'expérimentation.

2. La capacité à réaliser des synthèses et à appliquer les résultats acquis dans la résolution de problèmes concrets ou l'analyse de situations nouvelles ;

3. La maîtrise des moyens d'expression indispensable à tous les stades du travail.

Chaque enseignant trouvera dans le contenu de sa discipline les occasions d'appliquer ces méthodes, mais pour étudier plus globalement certains problèmes de l'environnement il devra souvent faire appel à d'autres disciplines que la sienne.

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2 - L'éducation à l'environnement s'appuiera sur un e découverte concrète du milieu et dans toute la mesure du possible sur un projet interdisciplina ire.

Ce projet sera élaboré en fonction de l'intérêt des élèves et des questions qu'ils se posent. Sa mise en œuvre pourra comprendre différentes phases :

• un temps de maturation, de réflexion et d'interrogation aboutissant à la formulation, par les élèves, de problèmes qui détermineront le choix du milieu à analyser et les moyens nécessaires ;

• une exploration globale du milieu choisi sera l'occasion de préciser le projet d'étude qui les concerne ;

• une analyse des problèmes posés en référence aux connaissances acquises, et aux moyens spécifiques des diverses disciplines intéressées aboutira pour chaque groupe à une première représentation du milieu étudié ;

• la mise en commun des travaux réalisés conduira à une première synthèse faisant ressortir les nécessités :

• d'un approfondissement de l'étude ; • du retour dans le milieu sur des thèmes mieux élaborés ; • d'une adaptation des moyens d'investigation ; • de l'acquisition de connaissances nouvelles, etc. ;

• une évaluation permettra de dégager les cohérences et les contradictions, de formuler des propositions concernant les actions nouvelles, etc.

Une telle démarche, possible au niveau de chaque discipline, gagnerait cependant à être conduite par une équipe associant des enseignants de différentes disciplines, le chef d'établissement, et, éventuellement, des personnes extérieures compétentes.

Elle suppose une exploration dans le milieu environnant de l'élève ou de l'établissement (le quartier, la commune, le canton, une entreprise industrielle ou agricole…), mais elle pourra être complétée efficacement par la découverte d'un milieu différent. Cette découverte se fera si possible grâce à la transplantation de la classe dans des structures d'accueil favorables à l'initiation à l'environnement. Ce dépaysement et la totale disponibilité provoqués par cette mutation permettront en effet à l'élève, dans la plupart des cas, d'avoir une vision plus clairvoyante et plus critique de son milieu habituel de vie.

III – POUR ACCOMPAGNER CETTE ACTION ÉDUCATIVE, DES DISPOSITIONS SERONT PRISES TANT AU NIVEAU PÉDAGOGIQUE QU'AU NIVEAU DE L'ORGANI SATION ADMINISTRATIVE.

Une documentation sur l'environnement sera regroupée et systématisée. Elle s'appuiera notamment sur la production déjà réalisée par le Centre national de documentation pédagogique, à laquelle s'ajoutera un apport documentaire extérieur au ministère de l'éducation. Cette documentation permettra aux enseignants de compléter leurs connaissances, mais elle leur donnera également des informations d'ordre pratique et matériel.

Il conviendra d'insister sur son caractère régional. À cet égard les centres régionaux et départementaux de documentation pédagogique auront à jouer un rôle important de production, de diffusion et de relais. Ils travailleront en relation étroite avec les organismes particulièrement concernés par l'environnement : parcs naturels nationaux et régionaux, agences financières de bassin, organisations d'études d'aménagement d'aires métropolitaines (OREAM), ateliers d'urbanisme, services éducatifs des archives…

Dans les stages de formation initiale et continuée des enseignants, l'initiation à l'environnement devra être prise en compte.

Les directeurs d'école et les chefs d'établissement prendront les dispositions nécessaires afin de permettre les sorties des classes sur le terrain et de rendre possible une coopération entre les enseignants. Il est important en effet que les enseignants disposent de la liberté d'initiative qui donnera toute son efficacité à cette action éducative, dont le caractère pragmatique permettra aux élèves de

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confronter leurs connaissances à une expérience vécue et de faire ainsi l'apprentissage de leurs responsabilités face à leur propre milieu de vie.

1 Congrès sur l'environnement d'Aix-en-Provence (1972)

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ANNEXE 2 : Animation a destination des enfants : « Le Jardin dans tous les sens »

La vue

Petit travail d’enquête sur les couleurs des fleurs ! Indique les noms français et latin des plantes. Récolte (avec l’animateur) un pétale ou une feuille de la couleur de ces fleurs.

Prénom/ Nom : ……………………………

Date ……………………………………

LE JARDIN DANS TOUS LES

SENS

Nom latin : ……………..…………………..

Nom français : …………………………......

Nom latin : ……………..…………………..

Nom français : …………………………......

3 Nom latin : ……………..…………………..

Nom français : …………………………......

Nom latin : ……………..…………………..

Nom français : …………………………......

Nom latin : ……………..…………………..

Nom français : …………………………......

C o L l a n t d o u b l e- f a c e

3

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Comme Karik, tu vas découvrir les plus belles plantes du Jardin des Plantes Sauvages. Ecris leur nom. Comme Karik, choisis la fleur la plus belle et dessine la. Surtout ne la cueille pas ! Explique pourquoi, cette fleur est la plus belle.

C’est doux, je suis C’est rêche, je suis Ca s’accroche, je suis Ca chatouille, je suis

Le tou cher

Page 86: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

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ANNEXE 3 : Animation « Le Jardin dans tous les sens », groupe MEVIA de Bailleul

���� La vue

Prénom : ……………………………………..

Nom : ………………………………………...

Date : …………………………………………

Conservatoire botanique national de Bailleul- Hameau du Haendries- 59 270 BAILLEUL- 03.28.49.00.83 [email protected] www.cbnbl.org

Page 87: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

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Le Toucher

C o l l a n t d o u b l e

f a c e

C o l l a n t d o u b l e f a c e

Consoude rude Symphytum asperum Lepechin

Guimauve officinale Althaea officinalis L.

Menthe à longues feuilles Mentha longifolia L.

C o l l a n t d o u b l e f a c e

Nénuphar jaune Nuphar lutea (L.) Smith

C o l l a n t d o u b l e f a c e

L’odorat

Sentez les surprenantes odeurs de la collection de plantes à odeurs du Conservatoire botanique national de Bailleul !

Le goût

Goûtez l’étonnante herbe à sucre : la Stevia rebaudiana, contenant des édulcorants naturels.

Conservatoire botanique national de Bailleul- Hameau du Haendries- 59 270 BAILLEUL- 03.28.49.00.83 [email protected] www.cbnbl.org

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ANNEXE 4 : Animation a destination du groupe MEVIA de Bailleul _ Le Jardin de Sorcières : Construire son amulette !

�Constituer son Amulette �

Prénom : ……………………………………..

Nom : ………………………………………...

Date : …………………………………………

LE JARDIN DE SORCIERE

Page 89: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

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ANNEXE 5 : Animation Jardin de sorcière : Recette pour avoir de beaux légumes ! A destination du groupe MEVIA

Une recette pour que vos légumes

soient beaux …

�������� 1 Feuille de Belladone

�������� 1 Physalis

�������� Des baies de Morelle

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ANNEXE 6 : Plan cartographié du Jardin des plantes médicinales

Page 91: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

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ANNEXE 7 : Extrait de l’inventaire (base de données) du Jardin des plantes médicinales

Page 92: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

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ANNEXE 8 : Animation pour les collèges : « La classification phylogénétique des végétaux »

II-2 Créer des groupes emboîtés

Le tableau précédent va te permettre de faire des regroupements en fonction des attributs partagés. Pour faciliter le travail, place en premier le caractère pour lequel les végétaux présentent le plus de ressemblances = la plus grande boîte, la boîte verte.

Ecris sur les pointillés le nom de l’attribut correspondant à chaque boîte.

CONCLUSIONCONCLUSIONCONCLUSIONCONCLUSION : : : : Trier ou Classer, quel est l’intérêt ?

���� Trier consiste à donner un nom d’espèce aux êtres vivants grâce à une clé de détermination. ���� Classer consiste à regrouper les êtres vivants suivant les attributs qu’ils possèdent et qu’ils ont en commun avec

d’autres organismes vivants. Cette démarche amène à former des groupes emboîtés :

• Dans la plus grande boîte : l’attribut est partagé par l’ensemble des êtres vivants de la collection • Dans la plus petite boîte : les êtres vivants sont les seuls à avoir l’attribut concerné.

Pour voir si tu as compris, on t’invite à répondre à ces quelques questions :

•••• Trier ou classer, c’est la même chose ……………………………………….. OUI NON •••• Si je veux donner un nom d’espèce, j’utilise la clé de détermination ………. OUI NON •••• Pour classer, je peux aussi utiliser la clé de détermination …………………. OUI NON •••• Pour trier, j’ai le choix entre « il a » ou « il n’a pas » ………………………. OUI NON •••• Pour classer, j’ai le choix entre « il a » ou « il n’a pas » ……………………. OUI NON •••• Classer, c’est regrouper les êtres vivants sur le partage d’attributs …………. OUI NON

……………………….

……………… …

……………………..

………………..

…………………

……….…………

………………………………… …………………………

….… ………………………..…….

………………………………….......

……………………………………

……………………………………

Page 93: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

91

DDiivveerr ssii ttéé,, ppaarr eennttééss eett uunnii ttéé dduu mmoonnddee vviivvaanntt :: eexxeemmpplleess cchheezz lleess vvééggééttaauuxx

I – Les végétaux sont très divers.

Une façon de les distinguer consiste à les nommer.

� Comment nommer un végétal ?

Activité 1 : trier pour déterminer

� Comment donner un nom précis à un végétal ?

Principe : trier les végétaux selon des critères binaires, c'est-à-dire qui mettent en jeu deux éléments. Exemple de critère : « Avoir une tige » : on choisit entre « qui a une tige » ou « qui n’a

pas de tige ». Le TRI : s’effectue à l’aide d’une clé de détermination :

� A partir de l’observation, on choisit à chaque fois entre deux possibilités pour chaque caractère.

permet de séparer les végétaux les uns des autres permet de les identifier. � C’est un choix éliminatoire dont on se sert pour reconnaître une espèce.

I -1 Repérer les attributs des végétaux rencontrés afin d’établir pour chacun une « fiche d’identité »

Liste des attributs :

Compléter les fiches d’identités dans l’intercalaire joint.

�� Pigment vert �� Tige �� Feuille nervurée �� Feuille en fronde

Nom / Prénom : ………………………………………… Classe :……………………………............................... Date : ……………………………………………………

�� Feuille en aiguille �� Fleur �� Graine

Page 94: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

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I-2 Utiliser une clé de détermination

En suivant le cheminement proposé par cette clé de détermination, et en te servant de sa fiche d’identité, détermine chacune des espèces de la collection. Colle dans la case appropriée la vignette lui correspondant.

Frondes Frondes dispersées regroupées

Tige souterraine

Tige aérienne

Fleurs Fleurs simples composées

Graines libres

Graines protégées dans un fruit

Produit des graines Ne produit pas de graines

Avec tige Sans tige

Pigments verts

? ? ? ? ? ? ?

Grande consoude Achillée millefeuille If Pleurocoques Sphaignes Blechnum en épis Fougère aigle

Page 95: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

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II - Les végétaux partagent des caractères communs

Au-delà de leur apparente diversité, les végétaux présentent des ressemblances. Les végétaux traduisent des relations de parenté, qui servent de base pour établir une classification.

Activité 2 : classer

���� Comment classer les végétaux de façon à répondre à la question :

Principe : établir des regroupements de végétaux sur la base du partage de caractères communs.

II -1 Remplir un tableau d’attributs Avec les informations présentes dans les fiches d’identité des végétaux étudiés, relève leurs attributs et coche la case correspondante. (Faire une croix)

Fougère aigle

Blechnum

en épis

Grande

consoude

Achillée

millefeuille

If

Sphaignes

Pleurocoque

Pigment vert

Tige

Feuille nervurée

Feuille en fronde

Graine

Fleur

Feuille en aiguille

« Qui est proche de qui » ?

Page 96: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

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Annexe 9 : Bulletin Allergo-pollinique

Page 97: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

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Table des Matières

REMERCIEMENTS ................................................................................................. 1

SOMMAIRE………………………………………………………….……………...2

SIGLES ET ABREVIATIONS.................................................................................... 4

INTRODUCTION ................................................................................................... 5

I- DE L’EDUCATION A L’ENVIRONNEMENT A L’EDUCATION POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE : INTRODUCTION A UNE BRANCHE NECESSAIRE A LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT. ................................ 8

A - EVOLUTION DES MENTALITES : DE L’ENVIRONNEMENT AU DEVELOPPEMENT DURABLE. ...... 8 1- DU PAYSAGE DU XIXEME A L’ENVIRONNEMENT « CADRE DE VIE » DU XXEME

SIECLE...................................................................................................................... 8 2. DE L’EVOLUTION DES DEFINITIONS : BILAN DES EPOQUES, DES PRISES DE

CONSCIENCE. ............................................................................................................ 9 3. APPARITION DU CONCEPT DE DEVELOPPEMENT DURABLE....................................11

B- DES DEFINITIONS DE L’ENVIRONNEMENT : DES EDUCATIONS A L’ENVIRONNEMENT ...........12

1- EDUCATION PAR L’ENVIRONNEMENT .................................................................12 2. EDUCATION POUR L’ENVIRONNEMENT ...............................................................12 3. EDUCATION A L’ENVIRONNEMENT .....................................................................13

C - L’EDUCATION A L’ENVIRONNEMENT DANS LES TEXTES, OU COMMENT L’EVOLUTION DES

CONCEPTS S’EST-ELLE TRADUITE AU NIVEAU JURIDIQUE. ................................................13 1. DE 1936 A LA CIRCULAIRE DE 1977....................................................................14

a- Objectifs et principes ...........................................................................14 2 - LES CIRCULAIRES DE 2004 ET 2007 : DEUX PHASES DE GENERALISATION DE

L’EDUCATION A L’ENVIRONNEMENT POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE...................16 a- ..Circulaire n°2004-110 du 8 Juillet 2004 : une éducation à l’environnement pour un développement durable _ les objectifs de 2004, entre complémentarité et diversification à 1977. .............................................16

b. Circulaire n° 2007-077 du 29 Mars 2007. Seconde phase de la généralisation : une éducation au développement durable. .......................17

D - L’EDD AUJOURD’HUI : QUI SONT LES ACTEURS ? COMMENT S’ORGANISENT-ILS ? ..........20

Page 98: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

96

1 - LES ACTEURS DU DOMAINE PUBLIC. ..................................................................21 2. LES COLLECTIVITES LOCALES ET TERRITORIALES ..................................................22 3. LES ACTEURS ASSOCIATIFS, ET LES RESEAUX ........................................................22 4. LES ACTEURS PRIVES .........................................................................................23

II- LES CONSERVATOIRES BOTANIQUES NATIONAUX (CBN): UNE STRUCTURE PARTICULIERE ET FAVORABLE A LA MISE EN PLACE D’UNE EDD ADAPTEE. CAS DU CONSERVATOIRE BOTANIQUE NATIONAL DE BAILLEUL............................................................................................................. 23

A - ORIGINE DES CONSERVATOIRES BOTANIQUE NATIONAUX : DES STATUTS, UN OBJECTIF

COMMUN. HISTORIQUE ET EVOLUTION.......................................................................23 1- HISTORIQUE ET CONTEXTE ACTUEL DES CBN. ....................................................23

a- Origine du concept et objectif : pour une conservation efficace et pertinente des données botanique à tous les niveaux ................................................23

B - L’AGREMENT DES CBN : UN OBJECTIF COMMUN AU SEIN DE PLUSIEURS MISSIONS : LA CONNAISSANCE ET LA CONSERVATION DU PATRIMOINE VEGETAL SAUVAGE. CAS DU

CONSERVATOIRE BOTANIQUE NATIONAL DE BAILLEUL. ................................................25 1 - ORGANISATION ACTUELLE DES CBN .................................................................25 2 - FICHE D’IDENTITE DU CBN DE BAILLEUL : DE LA STATION INTERNATIONALE DE

PHYTOSOCIOLOGIE AU CONSERVATOIRE BOTANIQUE NATIONAL................................26 a- Présentation et contexte de la structure du CBN de Bailleul (59).............27 b - Organisation interne du CBN de Bailleul ..............................................28

3 -LES MISSIONS INHERENTES A L’AGREMENT : EXEMPLE CONCRET AVEC LE CBNBL. .29

a- La mission de connaissance de la flore sauvage et des milieux naturels du NPC/Picardie/Haute Normandie..........................................................29

b- La mission de conservation des habitats naturels et des milieux de vie......30 c- La mission d’assistance scientifique et technique aux politiques environnementales : une mission d’expertise. .........................................32

d- La mission d’Education : Informer et Eduquer à l’environnement ...........32

III – L’IMPACT DE LA TRANSMISSION DE L’INFORMATION POUR UNE EDUCATION AU DEVELOPPEMENT DURABLE................................................. 33

A- L’EDD AU CBNBL : INSTALLATION D’UNE ACTIVITE. .................................................33 1-QUELLES MOTIVATIONS POUR INFORMER ET EDUQUER A LA BIODIVERSITE

VEGETALE. APPLICATION AU CONSERVATOIRE BOTANIQUE NATIONAL DE BAILLEUL. .35 a- Organisation de l’Education à l’environnement au CBNBL : ...................35

Page 99: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

97

b-Les outils et moyens pédagogiques à disposition : quelle information est transmise au CBNBL ?...........................................................................36

B- DECLENCHER L’INTERET ET L’ENTHOUSIASME DE SON PUBLIC POUR ASSURER UNE

EDUCATION AU DEVELOPPEMENT DURABLE EFFICACE : EXEMPLE D’ANIMATIONS AU CBN DE

BAILLEUL................................................................................................................44 1- DIFFERENTES ACCROCHES POUR ‘TOUCHER’ SON PUBLIC : CAS DES ANIMATIONS AU

SEIN DU JARDIN DES PLANTES SAUVAGES DU CONSERVATOIRE BOTANIQUE NATIONAL DE

BAILLEUL...............................................................................................................46 a- Identification des publics cible : déterminer le cadre de référence ���� déterminer une clé d’entré ���� canal de transmission de l’information.......46

b- Exemples concret d’animations : adaptations des approches, fonction d’accroches différentes : transmission du message garantie ?.....................48

2- CREER UN OUTIL PEDAGOGIQUE ADAPTE POUR UNE EDD PERFORMANTE : EXEMPLE

AVEC LE JARDIN DE PLANTES MEDICINALE DU CBN DE BAILLEUL. ..............................57 a- Objectifs et finalités du projet JPM du CBN de Bailleul...........................58 b- Faire d’un jardin des plantes médicinales un outil pédagogique performant : constat, étapes et problématiques rencontrées ........................................59

3- LES PARTENARIATS : GARANTIE DE LA TRANSMISSION DE L’INFORMATION ? CAS DES

PARTENARIATS DU CBNBL DANS SA MISSION D’INFORMATION ET D’EDUCATION. (EDUCATION NATIONALE ET CBNBL) .....................................................................65

a- Le ‘Programme COLLEGE’ : exemple pertinent d’un partenariat efficace et durable : cas du programme collège au CBNBL.......................................66

b- D’autres partenariats avec le CBNBL ....................................................70

CONCLUSION ...................................................................................................... 73

BIBLIOGRAPHIE ..................................................................................................76

ANNEXE 1 : CIRCULAIRE DU 29 AOUT 1977.......................................................79

ANNEXE 2 : ANIMATION A DESTINATION DES ENFANTS : « LE JARDIN DANS TOUS LES SENS » .................................................................................................. 83

ANNEXE 3 : ANIMATION « LE JARDIN DANS TOUS LES SENS », GROUPE MEVIA DE BAILLEUL .......................................................................................... 85

ANNEXE 4 : ANIMATION A DESTINATION DU GROUPE MEVIA DE BAILLEUL _ LE JARDIN DE SORCIERES : CONSTRUIRE SON AMULETTE ! ........................87

Page 100: Mémoire de 4 ème année Education à l’environnement et

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ANNEXE 5 : ANIMATION JARDIN DE SORCIERE : RECETTE POUR AVOIR DE BEAUX LEGUMES ! A DESTINATION DU GROUPE MEVIA .............................. 88

ANNEXE 6 : PLAN CARTOGRAPHIE DU JARDIN DES PLANTES MEDICINALES.............................................................................................................................. 89

ANNEXE 7 : EXTRAIT DE L’INVENTAIRE (BASE DE DONNEES) DU JARDIN DES PLANTES MEDICINALES ......................................................................................90

ANNEXE 8 : ANIMATION POUR LES COLLEGES : « LA CLASSIFICATION PHYLOGENETIQUE DES VEGETAUX » ............................................................... 91

ANNEXE 9 : BULLETIN ALLERGO-POLLINIQUE.................................................95

TABLE DES MATIERES .........................................................................................96