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ACADEMIE DE PARIS Année universitaire 2008-2009 MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES EN ANESTHÉSIE-RÉANIMATION Coordonnateur : M. le Professeur M. SAMAMA présenté par Mademoiselle Laurence FULLA OLLER intitulé Morbidité des Valves de Dérivation Interne du Liquide Céphalorachidien chez l’adulte Sous la direction du Dr A-M. KORINEK Département d’Anesthésie-Réanimation du CHU Pitié-Salpêtrière Secteur de Neuro-Réanimation du Pr L. PUYBASSET

MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

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Page 1: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

ACADEMIE DE PARIS

Année universitaire 2008-2009

MÉMOIRE

Pour l’obtention du

DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

EN

ANESTHÉSIE-RÉANIMATION

Coordonnateur : M. le Professeur M. SAMAMA

présenté par

Mademoiselle Laurence FULLA OLLER

intitulé

Morbidité des Valves de Dérivation Interne

du Liquide Céphalorachidien chez l’adulte

Sous la direction du Dr A-M. KORINEK

Département d’Anesthésie-Réanimation du CHU Pitié-Salpêtrière

Secteur de Neuro-Réanimation du Pr L. PUYBASSET

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Je tiens à remercier :

Louis Puybasset, chef du secteur de Neuro-Réanimation du CHU Pitié-Salpêtrière, de

m’accorder sa confiance et pour toute la motivation qu’il transmet.

Annie Korinek, praticien hospitalier, secteur de Neuro-Réanimation du CHU Pitié-Salpêtrière,

pour son encadrement rigoureux, sa disponibilité remarquable et sa bonne humeur

quotidienne.

Thomas Lescot, chef de clinique assistant, secteur de Neuro-Réanimation du CHU Pitié-

Salpêtrière, pour sa présence, son aide précieuse et son expertise en informatique

Bassem Hadiji, assistant, secteur de Neuro-Réanimation du CHU Pitié-Salpêtrière, pour avoir

participé à ce travail et toujours avec le sourire

Stéphanie Monsel et Soline Gallais, praticiens hospitaliers, secteur de Neuro-Réanimation du

CHU Pitié-Salpêtrière, pour leurs encouragements

Je remercie Noémie Masson, Bastien Bucheron, Shanti Delorenzi, Anne Sebeyran et Muriel

Cadaze pour leur soutien constant

Enfin je tiens à remercier Nicolas Lepin pour son soutien remarquable depuis le début…

Une pensée émue pour le Dr Michel Guggiari…

Page 3: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

2

SOMMAIRE

I. INTRODUCTION ........................................................ 4

II. PATIENTS ET MÉTHODES ..................................... 5

1) Protocole de l’étude ............................................................................................. 5 a. Inclusion des patients ..................................................................................... 5 b. Protocole de pose des dérivations internes ..................................................... 6

2) Analyse bactériologique et définition de l’infection de DVI ............................ 7 3) Analyse statistique ............................................................................................... 8

III. RÉSULTATS ................................................................ 8

1) Caractéristiques démographiques de la population étudiée ............................ 9 2) Etiologies des hydrocéphalies ............................................................................. 9 3) Causes des révisions chirurgicales de DVI ...................................................... 10 4) Facteurs de risque de révision chirurgicale .................................................... 13 5) Infections de DVI ............................................................................................... 14 6) Résultats bactériologiques ................................................................................ 15

IV. DISCUSSION ............................................................. 16

1) La dysfonction mécanique de DVI ................................................................... 17 2) Infection de DVI ................................................................................................ 18

a. Un diagnostic difficile : quels critères ? ....................................................... 18 b. Les facteurs de risque d’infection de DVI ................................................... 19

3) Délais de l’infection et sources de la contamination bactérienne .................. 19 4) Moyens de prévention des infections de DVI .................................................. 20 5) La DVI pour HPN idiopathique : une efficacité discutée .............................. 22 6) Limites de l’étude .............................................................................................. 22

V. CONCLUSION ET PERSPECTIVES ..................... 23

VI. RESUMÉ ..................................................................... 24

VII. ANNEXE ..................................................................... 25

Planche 1 ........................................................................................................................ 25 Planche 2 ........................................................................................................................ 26 Planche 3 ........................................................................................................................ 27 Planche 4 ........................................................................................................................ 28 Planche 5 ........................................................................................................................ 29 Planche 6 ........................................................................................................................ 30

VIII. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................. 31

Page 4: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

3

ABRÉVIATIONS

DVA : Dérivation Ventriculo-Atriale

DVI : Dérivation Ventriculaire interne

DVP : Dérivation Ventriculo-Péritonéale

HD : Hyperdrainage

HED : Hématome Extra-Dural

HIV : Hémorragie Intra-Ventriculaire

HPN : Hydrocéphalie à Pression Normale

HSA : Hémorragie Sous-Arachnoïdienne

HSD : Hématome Sous-Dural

HTIC : Hypertension intra-crânienne

LCR : Liquide Céphalo-Rachidien

TC : Traumatisme Crânien

Page 5: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

4

I. INTRODUCTION

L'hydrocéphalie est la conséquence d'une inadéquation entre la production et la résorption du

liquide céphalo-rachidien (LCR), se traduisant par son accumulation dans le système

ventriculaire cérébral (figure 1, planche 1, p.25). Une obstruction de la circulation du LCR

[sténose de l'aqueduc de Sylvius, anomalie de la charnière occipito-cervicale, atrésie des

foramens de Luschka et Magendie, processus cérébraux expansifs compressifs kystiques ou

tumoraux (figure 2, planche 1)] ou un défaut des capacités de résorption du LCR par les

villosités arachnoïdiennes [fibrose leptoméningée post-hémorragique (figure 1, planche 2,

p.26) ou post-infectieuse, hydrocéphalie à pression normale (figure 2, planche 2, p.26)] sont

généralement à l'origine de cette dilatation des ventricules cérébraux. Dans les hydrocéphalies

par obstruction ou hydrocéphalies non communicantes, une fois les mécanismes

compensateurs dépassés, la pression intracrânienne augmente, faisant apparaître une

symptomatologie clinique classique témoignant d'une hydrocéphalie avec hypertension

intracrânienne (HTIC) grave. A l’inverse, dans les hydrocéphalies par troubles de la

résorption ou hydrocéphalies communicantes, la symptomatologie est plus insidieuse,

aboutissant à la triade classique troubles de la marche, troubles sphinctériens et syndrome

frontal caractérisant les hydrocéphalies chroniques à pression normale. La mise en place

chirurgicale d'un système de dérivation du LCR s'impose dans les 2 cas pour détourner le

LCR du système ventriculaire vers une autre cavité de l'organisme où celui-ci pourra être

résorbé.

Depuis plus de 50 ans, l’hydrocéphalie est traitée en insérant chirurgicalement une valve de

dérivation ventriculaire interne (DVI). Cette intervention consiste à implanter un cathéter dans

l’un des deux ventricules latéraux, afin de le relier via une valve unidirectionnelle à une cavité

naturelle de l’organisme comme l’oreillette droite ou le péritoine. Ce dispositif permet ainsi

de dériver l’excès de liquide céphalo-rachidien vers l’un de ces espaces et de réguler la

pression intracrânienne. On distingue essentiellement chez l’adulte deux types de DVI : la

dérivation ventriculo-péritonéale (DVP) et la dérivation ventriculo-atriale (DVA).

Les DVI ont permis de réduire de façon drastique la morbi-mortalité causée par

l’hydrocéphalie mais malheureusement sans être complètement dénuées de risque. En effet,

elles exposent les patients à des complications qui sont malheureusement relativement

fréquentes mais aussi potentiellement graves : l’infection de valve et la dysfonction

mécanique.

Page 6: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

5

L’infection de valve est une complication sévère associée à une morbi-mortalité élevée1 et son

incidence varie de 1 à 18 % selon les séries chez l’adulte2. Cependant les critères de définition

d’une infection de DVI varient d’une étude à l’autre et il n’y a pas de consensus établi à ce

jour ce qui rend les comparaisons entre équipes difficiles. L’infection continue d’être la

complication la plus frustrante et la plus difficile à prévenir3. Bien qu’il ait été plus ou moins

admis que la contamination intra-opératoire4 était la cause principale des infections, aucune

étude n’est parvenue à démontrer la source individuelle de ce type de contamination. Malgré

tous les protocoles de prévention qui ont été décrits dans de nombreuses études3,5, certaines

tenant plus de rituels, il est impossible de déterminer quels facteurs ont réellement un impact

sur le taux d’infection.

La dysfonction mécanique de valve peut atteindre plus de 50% dans certaines études6. Les

principales causes de dysfonction sont l’obstruction du cathéter ou l’occlusion de la valve, la

malposition, la fracture (figure 2a, planche 3, p.27), la déconnection avec migration possible

du cathéter (figure 2b, planche 3, p.27) et l’hyperdrainage pouvant entraîner la formation d’un

hématome sous-dural.

Ces complications nécessitent des reprises chirurgicales et par conséquent augmentent la

morbidité voire la mortalité.

L’objectif de notre travail a été de réaliser une surveillance prospective de patients adultes

nécessitant l’insertion d’une DVI afin de déterminer dans notre service le taux de

complications imposant une révision chirurgicale pour dysfonction mécanique ou pour

infection, mais aussi de pouvoir mettre en évidence des facteurs de risque spécifiques de cette

population adulte qui est rarement étudiée dans la littérature dans le but de pouvoir proposer

des mesures préventives.

II. PATIENTS ET MÉTHODES

1) Protocole de l’étude

a. Inclusion des patients

Le recueil des données s’est déroulé prospectivement de janvier 1999 à décembre 2006 dans

le service de neurochirurgie adulte de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris. Pour chaque

patient opéré, une fiche était remplie au bloc opératoire par l’anesthésiste responsable du

Page 7: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

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patient (cf planche 4, p.28). Les données relevées étaient : l’âge, le sexe, le score ASA, le

score NNIS (National Nosocomial Infections Surveillance), la date d’admission dans le

service, le diagnostic chirurgical, le caractère programmé ou urgent de la chirurgie, la classe

de contamination : propre, propre-contaminée, sale, la date de l’intervention chirurgicale,

l’heure d’incision, la durée de l’intervention, le nom du chirurgien, l’antibioprophylaxie

utilisée.

Chaque fiche était ensuite complétée lors de la sortie ou du décès du patient en notant la date

de sortie, la survenue éventuelle d’une infection, sa date et les micro-organismes identifiés.

Les données consignées sur les fiches papier ont été enregistrées dans un fichier informatique

à l’aide du programme Microsoft Access© (Microsoft Corp., Seattle, Washington, USA) par

deux des investigateurs (cf planche 5, p.29). Lorsqu’il y avait plusieurs interventions pour un

même patient, les données étaient intégrées dans un sous-fichier intitulé « reprise

chirurgicale » de la fiche patient.

Au sein de ce fichier comprenant la totalité des patients opérés dans le service, les

interventions pour dérivation interne du LCR ont été recherchées aussi bien dans le fichier

principal que dans les sous fichiers de reprise. Nous avons donc étudié spécifiquement les

patients nécessitant l’insertion d’une DVI soit en première intention (DVI = diagnostic

principal) soit en complément d’une autre intervention (DVI = diagnostic secondaire). Les

patients nécessitant la révision d’une DVI ayant été insérée dans un autre hôpital ont été

exclus de l’étude, ainsi que ceux dont l’insertion avait été effectuée dans le service mais avant

le 1er janvier 1999.

Le suivi des patients était assuré par les neurochirurgiens en charge du patient. En cas de

complication, le patient était à nouveau hospitalisé dans le service. Les dates de la dernière

consultation ou de la dernière hospitalisation ont été recherchées dans le fichier administratif

des patients pour quantifier la durée du suivi. Les patients dont le suivi était inférieur à un

mois ont été considérés comme perdus de vue.

Les causes d’insertion et de révision des DVI ont été recherchées de manière rétrospective

dans les comptes rendus opératoires des patients.

b. Protocole de pose des dérivations internes

Pour chaque patient en pré-opératoire de la pose de DVI, une recherche des foyers infectieux

de type dentaire, ORL, pulmonaire, urinaire était réalisée afin de les éradiquer avant la

chirurgie. Au bloc opératoire, les interventions étaient programmées dans la mesure du

Page 8: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

7

possible en première position sinon dans une salle d’opération où il n’y avait pas eu d’autres

interventions auparavant dans la même journée.

La préparation du site opératoire consistait en la réalisation de :

- 3 shampoings antiseptiques avec Bétadine moussante ou Chlorexidine moussante en

cas d’allergie : le 1er la veille de l’intervention, le 2e moins de deux heures avant la chirurgie

et le 3e au bloc opératoire

- la désinfection de la peau était effectuée avec la gamme alcoolisée des mêmes

produits en salle d’opération

- la tonte effectuée par le neurochirurgien était limitée à la zone d’incision

chirurgicale.

Le protocole d’antibioprophylaxie pour la chirurgie des valves était le suivant jusqu’au 1er

avril 2004 :

- valve de première intention, réglée : pas d’antibiotique

- reprise de valve ou internalisation d’une dérivation ventriculaire externe : injection

intra-thécale au moment de la pose du cathéter ventriculaire de 50 mg de

vancomycine

Le protocole a été révisé le 1er avril 2004 et toute insertion de DVI recevait 2g de cefazoline à

l’induction de l’anesthésie, les reprises de valve et les internalisations recevant en plus 50 mg

de vancomycine intra-thécale7.

2) Analyse bactériologique et définition de l’infection de DVI

Toute valve révisée ou retirée était envoyée au laboratoire de bactériologie pour mise en

culture. Chaque fois que c’était possible, un échantillon de LCR était aussi prélevé d’une part

lors de la pose d’une première valve, d’autre part lors des révisions ultérieures. Les souches

bactériennes étaient isolées et identifiées selon les techniques standard du laboratoire de

bactériologie de l’hôpital. La susceptibilité aux antibiotiques était déterminée par les tests de

diffusion sur agar de Mueller-Hinton.

L’infection de valve était définie par : une dysfonction de valve associée à une culture

positive du corps de la valve ou d’un des cathéters (proximal ou distal) ou les deux. Lorsque

le LCR prélevé au niveau ventriculaire poussait au même germe que le matériel avec une

augmentation des éléments > 10/mm3, nous avons considéré qu’il existait une ventriculite

associée. Enfin lorsqu’il existait une infection clinique sur le trajet de la valve ou des

Page 9: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

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cathéters, nous avons considéré qu’il s’agissait d’une infection de valve même s’il n’existait

pas de dysfonctionnement. Ces définitions sont en accord avec la revue de GD Overturf sur

les définitions des infections du système nerveux central8.

3) Analyse statistique

L’analyse statistique a été descriptive : les résultats sont retranscrits en moyenne ± écart-type ;

les tests statistiques utilisés sont le Chi2

ou le test exact de Fisher pour les éléments qualitatifs,

et le test t de Student pour les éléments quantitatifs. Les calculs ont été effectués à l’aide du

logiciel Statview©. p<0,05 est considéré comme significatif. Dans la majorité des cas, les

résultats sont exprimés par patient sauf pour les données concernant l’étiologie des reprises

chirurgicales.

III. RÉSULTATS

Pendant les 8 années de surveillance, il y a eu 14 275 patients opérés dans le service de

neurochirurgie toute chirurgie confondue et 3740 reprises chirurgicales. Parmi ces 14 275

patients opérés, 801 patients (5,6%) ont eu une insertion de DVI soit en 1ère intention (n =

406), soit en 2e intention au décours d’une craniotomie ou d’une dérivation ventriculaire

externe (n = 318) ou lors de la révision d’une valve insérée préalablement dans un autre

établissement (n = 77). Ces 77 patients ont été exclus de l’étude comme mentionné

précédemment. Parmi les 406 patients ayant eu une DVI en 1ère intention, 84 (20,7%) ont

nécessité au moins une révision de leur valve dont 20 (23,4%) pour infection et 64 (76,2%)

pour dysfonction mécanique. Parmi les 318 patients ayant eu une DVI en 2e intention, 86

(27,0%) ont nécessité au moins une révision dont 31 (36,0%) pour infection de DVI et 55

(64,0%) pour dysfonction mécanique. Au total, 170 patients (23,5%) ont eu au moins une

révision de leur valve dont 119 (16,4%) pour dysfonction mécanique et 51 (7,0%) pour

infection de valve.

La description de la population étudiée est indiquée sur la figure 1.

Page 10: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

9

Exclusionn = 77

Pas de révisionn = 322

Infectionn = 20

Cause Mécaniquen = 64

Révisionn = 84

Groupe 1DVI en 1ère intention

n = 406

Pas de révisionn = 232

Infectionn = 31

Cause Mécaniquen = 55

Révisionn = 86

Groupe 2DVI en 2e intention

n = 318

Population étudiéen = 724

Patients inclusn = 801

Figure 1 : descriptif de la population étudiée

1) Caractéristiques démographiques de la population étudiée

L’âge moyen des patients porteurs de DVI était de 56 ± 18 ans ; 49,5 % étaient des individus

de sexe masculin ; un score ASA I ou II était retrouvé dans 84,1 % des cas. La mortalité

globale toutes causes confondues était de 8,4%. La chirurgie en urgence représentait 12,1%

des cas. L’heure de l’incision chirurgicale était comprise entre 8h30 et 10h00 du matin dans

53,5% des cas et la durée moyenne des interventions était de 48 ± 26 minutes. Les DVA

représentaient 19,9% des cas. 63,7% des patients ont reçu une antibioprophylaxie. La durée

moyenne de suivi était de 584 ± 575 jours (médiane 376 jours, sd = 31-2655 jours). 119

patients ont été considérés comme perdus de vus car leur durée de suivi était inférieure ou

égale à 30 jours.

2) Etiologies des hydrocéphalies

Les causes d’hydrocéphalie sont indiquées dans le tableau 1. Dans le groupe 1 (DVI en 1ère

intention), l’HPN était l’étiologie majoritaire (45,3%) alors qu’on observait de manière

prédominante l’HSA et les processus tumoraux dans le groupe 2 (DVI en 2e intention).

Page 11: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

10

Étiologie

Total

n = 724

Groupe 1

n = 406

Groupe 2

n = 318

HPN idiopathique 189 (26,1%) 184 (45,3%) 5 (1,6%)

Hydrocéphalie congénitale

obstructive 65 (8,9%) 40 (9,8%) 25 (7,9%)

Kyste Arachnoïdien 17 (2,3%) 17 (4,1%) 0

Tumeur 242 (33,4%) 106 (26,1%) 136 (42,7%)

HSA et/ou HIV 137 (18,9%) 25 (6,1%) 112 (35,2%)

Traumatisme Crânien 51 (7,0%) 16 (4,0%) 35 (11,0%)

Post Méningite 10 (1,4%) 5 (1,2%) 5 (1,6%)

Divers 13 (1,8%) 11 (2,7%) 2 (0,6%)

Tableau 1 – Étiologies des Hydrocéphalies

3) Causes des révisions chirurgicales de DVI

La DVI a été révisée au moins une fois chez 170 patients (23,5%). Dans 119 cas (16,4%) il

s’agissait d’une dysfonction de cause mécanique et dans 51 cas (7,0%) d’une infection. Le

délai moyen entre la pose de valve et la première révision était de 153 ± 300 jours (médiane =

25 jours, sd = 0-1998). Les délais de révision entre cause mécanique et cause infectieuse

n’étaient pas significativement différents: 138 ± 298 jours (médiane = 16 jours, sd = 0-1998)

versus 189 ± 306 jours (médiane = 52 jours, sd = 2-1516) respectivement. 77,1% (131/170)

des révisions ont été réalisées pendant les six premiers mois : 79,8% (95/119) des révisions

pour dysfonction mécanique et 70,6% (36/51) des révisions pour infection. De plus, 23

patients ont été repris pour hématome sous-dural chronique en rapport avec un hyperdrainage

de LCR.

Un total de 357 reprises chirurgicales a été effectué chez 170 patients :

- 99 patients ont eu une seule reprise

- 38 patients : 2 reprises

Page 12: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

11

- 20 patients : 3 reprises

- 17 patients : plus de 3 reprises.

Sur les 3740 reprises chirurgicales effectuées dans le service, les 357 reprises de DVI

représentaient 9,5% alors que l’ensemble des patients ayant eu une insertion de valve ne

représentait que 5,1% des nouveaux patients opérés (p < 0,00001). Les reprises chirurgicales

hors DVI représentaient 20% de l’effectif total hors DVI des opérés tandis que les reprises

pour DVI représentaient 33% des interventions totales pour DVI.

Les causes de reprises chirurgicales sont décrites dans le tableau 2.

DVA DVP Total

Déconnection 1 5 6 (1,6%)

Malposition 14 33 47 (13,2%)

Obstruction KT Ventriculaire 15 25 40 (11,2%)

Obstruction Corps de Valve 19 26 45 (12,6%)

Obstruction KT Distal 3 13 16 (4,9%)

Malabsorption 0 3 3 (0,8%)

Hyperdrainage/HSD chronique 13 14 27 (7,6%)

HED/HSD aigu 2 1 3 (0,8%)

DVE 4 20 24 (6,7%)

Valve en Y 3 9 12 (3,4%)

Pose nouvelle valve 5 39 44 (12,3%)

Ventriculocysterstomie 5 8 13 (3,6%)

Infection 8 47 55 (15,4%)

Indéterminée 7 19 26 (7,3%)

Total 98 259 357

Tableau 2 - Causes des reprises chirurgicales en fonction du type de DVI

Les causes principales de reprises chirurgicales sont : l’infection (15,4%), la malposition

(13,2%), les causes obstructives (28,7% au total) puis l’hyperdrainage/HSD chronique (7,6%).

Page 13: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

12

La comparaison entre les 2 groupes de patients ayant eu une mise en place de valves en 1ère

intention ou en 2e intention à la suite d’une craniotomie ou d’une DVE pour HSA, HIV ou

traumatisme crânien est illustrée sur le tableau 3.

Groupe 1

n = 406

Groupe 2

n = 318

p

Age (Années) 60 ± 19 51 ± 16 < 0.0001

Sexe Masculin (%) 208 (51,2) 150 (47,2) NS

Mortalité globale (%) 26 (6,4) 35 (11,0) < 0.03

Score ASA I ou II (%) 327 (80,5) 282 (88,7) < 0.001

Urgence Chirurgicale (%) 54 (13,3) 34 (10,7) NS

Incision avant 10h00 (%) 242 (59,6) 142 (44,6) < 0.0002

Durée moyenne de chirurgie (min) 47 ± 24 50 ± 29 NS

DVA/DVP 80 / 326 63 / 255 < 0.02

Antibioprophylaxie (%) 215 (53,0) 246 (77,4) < 0.0001

Suivi (jours) 451 ± 560 539 ± 575 < 0.04

HSD chronique chirurgical (%) 16 (3,9) 7 (2,2) NS

Révision de valves (%) 84 (20,7) 86 (27,0) < 0.05

Infections de valves (%) 20 (4,9) 31 (9,7) < 0.02

Tableau 3 – Comparaison entre le groupe 1 = Valve en 1ère intention et groupe 2 = Valve en

2e intention. p< 0,05 : significatif ; NS : non significatif

Les 2 groupes étaient différents de façon statistiquement significative selon leur âge, le statut

ASA, l’heure de début de la chirurgie, le pourcentage de DVA, la durée du suivi et

l’administration d’une antibioprophylaxie. L’incidence des révisions de valves et des

infections était plus importante de façon statistiquement significative chez les patients du

groupe 2.

Page 14: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

13

4) Facteurs de risque de révision chirurgicale

Les facteurs de risque attribués aux révisions chirurgicales de DVI sont indiqués dans le

tableau 4.

Facteur de Risque

Pas de

révision

N = 554

Dysfonction

mécanique

N = 119

Infection

N = 51 p

Age (années) 57 ± 18 54 ± 19 49 ± 17 < 0.01

Sexe Masculin (%) 266 (48.1) 64 (53.8) 28 (54.9) NS

ASA score > 2 (%) 88 (15.9) 16 (13.4) 10 (20.0) NS

Urgence chirurgicale (%) 69 (12.4) 12 (10.1) 7 (13.7) NS

Incision avant 10h00 (%) 247 (44.6) 58 (48.7) 29 (56.9) NS

Durée moyenne (min) 48 ± 27 50 ± 26 46 ± 23 NS

DVA (%) 104 (18.8) 32 (26.9) 7 (13.7) 0.056

Antibioprophylaxie (%) 358 (64.6) 72 (60.5) 31 (60.8) NS

Fuite de LCR (%) 30 (5.4) 6 (5.1) 5 (9.8) NS

DVE antérieure (%) 128 (23.1) 33 (27.7) 18 (35.3) NS

Nombre de DVE antérieure 1.3 ± 0.5 1.5 ± 0.8 1.4 ± 0.6 NS

DVI-chirurgie complémentaire (%) 232 (41.9) 55 (46.2) 31 (60.8) < 0.03

Craniotomie précédant la DVI (%) 135 (24.4) 30 (25.2) 23 (45.1) < 0.005

Tableau 4 – Facteurs de risque des révisions chirurgicales de DVI.

p< 0,05 = significatif ; NS : non significatif

Excepté l’âge, il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre les 3 groupes

concernant les facteurs de risque de révision. Dans l'ensemble, les différentes étiologies

d'hydrocéphalie avaient le même risque de révision bien que les patients avec une HPN aient

moins de révisions que les autres (18% vs 25,5%, p<0,05) et on a pu constater que cette

réduction était en rapport avec une diminution des révisions pour infection (3,2% vs 8,4%,

Page 15: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

14

p<0,02). Le chirurgien était aussi un facteur de risque (p = 0,001) avec une incidence globale

de révisions, quelque soit la cause, allant de 7% à 41%. Lorsqu’une révision pour cause

mécanique était spécifiquement étudiée, les facteurs de risque étaient : le chirurgien avec une

incidence comprise entre 7% et 36% et le type de valve, Atriale vs Péritonéale (22,4% vs

14,6% respectivement, p<0,05).

Ces facteurs de risque n’apparaissaient plus pour les révisions en cas d’infection. Dans ce cas,

le facteur de risque le plus important était la réalisation d’une craniotomie avant la pose de

valve : 28/536 (5,2%) infections chez les patients sans craniotomie versus 23/188 (12,2%)

pour les patients avec (p<0,002). Le délai moyen entre la craniotomie et la pose de valve était

de 92 jours pour les valves infectées et de 190 jours pour les non infectées mais cette

différence n’était pas statistiquement significative en raison des variations trop importantes

des valeurs extrêmes. L’absence d’antibioprophylaxie et l’existence d’une DVE antérieure à

la DVI n’étaient pas des facteurs de risque d’infection dans notre étude.

5) Infections de DVI

Sur les 51 patients infectés, 20 (39,2%) avaient eu une insertion de valve en 1ère intention et

31 (60,8%) en 2e intention. Dans le 1er groupe, 14 (70%) avaient été infectés d’emblée, 3

(15%) après la 1ère révision, 2 (10%) après 2 révisions et 1 (5%) après 3 révisions. Dans

l’autre groupe, 20 (64,5%) ont été infectés sans révision antérieure, 8 (25,8%) après 1 révision

et 3 (9,7%) après 3 ou plus de 3 révisions. 4 patients ont eu 2 infections de valves successives.

Le tableau 5 montre le risque d’infection en fonction du nombre de révision chirurgicale.

Pas d’infection Infection p

DVI en 1ère intention

Pas de révision

≥ 1 révision

323

63

14

6

DVI en 2e intention

Pas de révision

≥ 1 révision

232

55

20

11

Tableau 5 – Influence du nombre de révisions de valves sur le risque infectieux

NS

< 0.05

Page 16: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

15

La figure 3 nous montre l’incidence des infections de valves en rapport avec le nombre de

révisions en fonction de l’existence ou non d’une craniotomie précédant l’insertion de la

valve. Le risque infectieux augmente graduellement avec le nombre de révisions dans les 2

populations avec un maximum chez les patients ayant eu une craniotomie antérieure et 3 ou

plus de 3 révisions : ces patients ont un risque supérieur à 80% de développer une infection de

DVI.

Figure 3 – Pourcentage d’infections de valves en fonction du nombre de révisions

mécaniques chez les patients ayant eu ou non une craniotomie précédant l’insertion de la

valve.

6) Résultats bactériologiques

Les souches bactériennes responsables des infections sont indiquées sur le tableau 6. Le

staphylocoque blanc à coagulase négative représentait 61% des bactéries identifiées, 42%

étant méthicilline-résistant (SBMR). Chez 24 patients (47%) parmi les 51 infectés, une

ventriculite était associée à l’infection de valve. Chez 8 patients infectés (15,6%), une

infection cutanée était mise en évidence avec le même micro-organisme isolé et 5 de ces

patients avaient en plus une ventriculite associée.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

0 1 2 3

Sans Craniotomie antérieure Craniotomie antérieure

%

Révisions de Valves>

Page 17: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

16

Culture de Valve Infections

N = 51

Ventriculite associée

N = 24

SBMS (%) 18 (35,3) 6 (25,0)

SBMR (%) 13 (25,5) 7 (29,1)

SDMS (%) 7 (13,7) 5 (20,8)

SDMR (%) 2 (3,9) 0

Autres Cocci (%) 2 (3,9) 1 (4,2)

Entérobactéries (%) 4 (7,8) 2 (8,3)

Pseudomonas aeruginosa (%) 4 (7,8) 3 (12,5)

Culture Négative 1 (1,9) 0 SBMS : staphylocoque blanc méthicilline sensible ; SBMR : staphylocoque blanc méthicilline résistant ;

SDMS : staphylocoque doré méthicilline sensible ; SDMR : staphylocoque doré méthicilline résistant

Tableau 6 – Principaux germes identifiés sur les prélèvements bactériologiques analysés

IV. DISCUSSION Les DVI du LCR sont utilisées depuis plus de 50 ans pour le traitement de l’hydrocéphalie et

demeurent le traitement de référence et ce malgré les progrès des procédures endoscopiques9.

Notre étude montre une surveillance prospective des complications de DVI sur une population

adulte pendant 8 ans, les principales étant la dysfonction mécanique et l’infection, toutes deux

nécessitant une réhospitalisation avec reprise chirurgicale, administration d’antibiotiques à

visée prophylactique ou curative en cas de suspicion d’infection.

Dans notre étude, le taux global de révisions pour dysfonction mécanique était de 23,5%

quelque soit la cause et s’accorde aux données de la littérature qui le situent autour de 30%

dans les études chez l’adulte10,11 et peut atteindre 40% voire 50% dans certaines séries

pédiatriques12-14.

Dans l’étude de Patwardhan sur les coûts liés aux traitements de l’hydrocéphalie aux Etats-

Unis, la dysfonction de DVI représente plus de la moitié des patients traités pour

hydrocéphalie. Associé à l’infection de valve, les complications liées aux DVI représentent

près de 2/3 des hospitalisations pour hydrocéphalies.

Page 18: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

17

53%

21%

17%

9%

Dysfonction Valve

HydrocéphaliecommuniquanteHydrocéphalie obstructive

Infection Valve

Figure 4 : Distribution des différentes causes d’hospitalisations pour hydrocéphalies (d’après

Patwardhan et coll, 2005)

1) La dysfonction mécanique de DVI

Le taux de révisions pour dysfonction de valve était de 16.4% dans notre population (119

patients / 724). Sur un total de 357 révisions chez les 170 patients ayant au moins une reprise

de leur valve, 157 reprises (44%) étaient liées à un problème strictement mécanique :

déconnection, malposition, obstruction de valve ou d’un des cathéters, malabsorption. De plus

27 révisions supplémentaires ont été motivées par un hyperdrainage responsable d’un

hématome sous dural chronique chez 23 patients nécessitant souvent l’évacuation de ce

dernier et la ligature voire l’ablation de la valve.

Les facteurs de risque de révision mécanique ont été identifiés dans de précédentes études

chez l’adulte10,11 : expérience du chirurgien, DVA, étiologie autre que HPN. Il y était suggéré

que des techniques chirurgicales plus rigoureuses réalisées par des chirurgiens plus

expérimentés pourraient faire diminuer l’incidence des révisions. Cependant des mesures

simples peuvent être proposées pour diminuer certaines causes de révisions mécaniques :

- pratiquer systématiquement un contrôle scopique au bloc opératoire lors de la pose

des DVA pour vérifier la position du cathéter atrial et éviter les reprises précoces pour

malposition : 14/143 soit presque 10% qui pourrait être évité avec cette vérification.

- insérer préférentiellement des valves réglables de l’extérieur ce qui permet de

modifier la pression de drainage sans reprise chirurgicale

- éviter autant que faire ce peut de poser une DVP chez les patients ayant subi des

interventions chirurgicales intra-abdominales antérieures pour limiter les risques de

cloisonnement et de mauvaise résorption

Page 19: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

18

- ne pas internaliser une valve si le LCR est encore sanglant ou si la protéinorrachie est

supérieure à 1.5g/l.

En revanche les risques d’obstruction non infectieuse des cathéters (en dehors des coudures

ou fractures) et des valves apparaissent moins accessibles à une prévention car leur étiologie

n’est pas toujours évidente : colonisation par des staphylocoques à coagulase négative

producteurs de slime15-17 et non diagnostiqués par les techniques bactériologiques standard,

obstruction des cathéters ventriculaires par les plexus choroïdes, dépôts de fibrine à l’intérieur

des valves ou des cathéters. Seules des études spécifiques de ces valves et cathéters changés

pour obstruction (microscopie électronique par exemple recherchant de micro défauts dans les

cathéters) permettraient peut-être de mieux comprendre les raisons de ces

dysfonctionnements.

2) Infection de DVI

a. Un diagnostic difficile : quels critères ?

Le taux d’infection était de 7% dans notre étude et est en rapport avec les données de la

littérature2,9,18,19. Cependant les critères d’infection de DVI varient beaucoup selon les études.

Dans la plupart des études pédiatriques, une infection de valve est définie comme une culture

positive de LCR ou la présence de pus autour du matériel4,19-21 ou un LCR avec la présence

d’éléments associé à une fièvre et une dysfonction de valve et/ou des signes

neurologiques3,12,20. Si on ne prend en compte que ces définitions accordant plus d’importance

à la culture de LCR qu’à celle du matériel, notre taux d’infection serait de 3,7% (24 infections

de valves avec ventriculites associées plus 3 infections purulentes de cicatrices). Dans ce

travail, nous avons décidé d’appliquer la définition d’Overturf qui spécifie que « seule la

culture positive du corps de valve ou du liquide issu du cathéter proximal ou distal est le gold

standard pour le diagnostic d’infection de valve » associé à une dysfonction de valve

imposant son ablation8. Cette définition surestime probablement le taux d’infection surtout

qu’il a été démontré que le matériel peut être contaminé lors de son retrait au contact de la

flore cutanée4. Mais il est licite de poser le diagnostic d’infection devant l’association d’une

dysfonction de valve sans cause mécanique identifiée lors de sa révision et de cultures

positives de l’un ou des éléments de la valve. Nous avons donc considéré qu’une infection

était présente chez tous les patients présentant une culture positive sur une valve

dysfonctionnant pour l’étude des facteurs de risque.

Page 20: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

19

b. Les facteurs de risque d’infection de DVI

Insérer une valve en tant que chirurgie complémentaire était un facteur de risque d’infection

et le risque augmentait si une révision de la valve était nécessaire (voir tableau 5 p.13). Une

craniotomie avant l’insertion de DVI augmentait aussi le risque d’infection alors que

l’existence d’une DVE précédant l’internalisation n’était pas un facteur de risque dans notre

étude. Ce fait est en rapport avec le protocole de soins de DVE très strict mis en place dans le

service qui a permis de diminuer de façon drastique le taux d’infection22. Notre étude a mis en

évidence un facteur de risque d’infection de valve qui n’a jamais été décrit auparavant dans la

littérature chez l’adulte : la craniotomie précédant l’insertion de la DVI. En effet celle-ci

multiplie le risque infectieux par 2 quelque soit le nombre de révisions antérieures et les

patients, ayant à la fois une craniotomie et un nombre de révisions supérieur ou égal à 3, ont

80% de risque de développer une infection de leur valve. Ce facteur de risque n’a été étudié

qu’une seule fois dans une étude pédiatrique datant de 1984 où il n’était pas démontré qu’il

augmentait le risque infectieux23.

3) Délais de l’infection et sources de la contamination bactérienne

Dans notre étude, le délai entre la pose de valve et la révision pour infection était plus long

que celui décrit dans la littérature avec une médiane à 52 jours et moins des 2/3 des révisions

pour infection survenaient dans les 6 premiers mois. Cette différence peut s’expliquer par les

définitions des infections qui sont différentes, avec une place prépondérante des infections de

LCR dans la littérature4,19-21. Ainsi, le délai des infections de valve non associées à une

ventriculite était de 154 ± 317 jours alors qu’il était de 120 ± 200 jours pour les infections

associées à une ventriculite ou une infection cutanée. Ces délais prolongés posent la question

du moment de la contamination du matériel. Il est communément admis que cette

contamination a lieu au moment de la chirurgie4,24. Cette hypothèse est renforcée par le fait

que les staphylocoques à coagulase négative sont les principaux pathogènes retrouvés dans les

infections de valve impliquant que la source de contamination par les bactéries est

essentiellement cutanée. Cette hypothèse a été réfutée dans une étude récente21 qui a montré

que les microorganismes responsables de l’infection étaient rarement retrouvés au niveau du

site opératoire au moment de l’insertion de la valve.et qui concluait que la période vulnérable

pour la colonisation du shunt pouvait ne pas être limitée à la période per-opératoire. Ce fait est

évident pour les infections associées à une érosion cutanée en regard de la valve qui peut

Page 21: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

20

survenir tardivement et pour les infections dues à une perforation digestive par le cathéter

péritonéal ou à une infection péritonéale intercurrente provoquant secondairement l’infection

de la DVP.

4) Moyens de prévention des infections de DVI

L’essentiel des mesures préventives repose sur la prévention de la colonisation per-opératoire

du matériel. L’antibioprophylaxie est bien évidemment la première de ces mesures. De

nombreuses études25-28 ont cherché à démontrer son intérêt ; deux méta-analyses ont conclu

l’une que l’antibioprophylaxie n’était utile que si les taux d’infection étaient supérieur à 5%27

et l’autre que l’antibioprophylaxie diminuait de manière significative le taux des infections de

valve dans les premières 24h post-opératoires mais le bénéfice à plus long terme demeure

incertain, sans pouvoir conclure sur le meilleur protocole antibiotique à adopter25.

L’utilisation d’une association d’un antibiotique actif sur les staphylocoques et les

entérobactéries administré par voie intraveineuse (céfazoline 2g) et d’un antibiotique actif sur

les staphylocoques à coagulase négative résistant à la méticillline par voie intra-thécale

(vancomycine) parait logique dans ce contexte29. Cependant, nos résultats ne montraient pas

de bénéfice à l’utilisation d’une antibioprophylaxie mais le but et le design de l’étude

n’étaient pas d’étudier spécifiquement ce facteur et aucune conclusion ne peut être tirée de ces

résultats.

L’utilisation de cathéters imprégnés d’antibiotique a démontré son efficacité dans certaines

études24,25,30-33 mais a été réfutée dans d’autres44 si bien que leur utilisation n’est pour l’instant

pas recommandée25 tant que des essais cliniques plus puissants et mieux définis en terme de

critères de jugement et d’évaluation n’apporteront pas la preuve de leur supériorité. De plus,

la plupart des études concernant les DVI a été menée dans une population pédiatrique où les

facteurs de risque ne sont pas les mêmes que chez l’adulte34,35. Récemment est apparu un

nouveau type de matériel imprégné d’antibiotique : le fil de suture imprégné de Triclosan (cf

planche 6, p.30). Il n’a été testé que dans une seule étude contrôlée, double-aveugle et

randomisée sur 84 procédures d’insertions de DVI et a démontré son efficacité en terme de

réduction du taux d’infection de DVI dans le groupe fil imprégné36.

D’autres moyens ont été mis en place pour lutter contre l’infection de DVI : intervention

réalisée dans une salle d’opération uniquement dédiée aux DVI, limitation du personnel

présent en salle, interdiction d’entrer ou de sortir de la salle pendant l’intervention sauf en cas

d’urgence, protocoles stricts de désinfection cutanée (semblable à celui utilisé dans notre

Page 22: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

21

étude) et de mise en place des champs opératoires mais aussi respect des distances des

appareils tels que l’aspiration, la coagulation et le matériel anesthésique placés loin des

champs stériles13. Sur les 176 DVI insérées chez 126 patients, 1 seule infection a été constatée

à 7 mois post-opératoires en raison d’une péritonite à Streptococcus Faecalis secondaire à une

appendicite13.

Enfin un dernier moyen de prévention a été mis en avant dans une étude rétrospective sur 863

patients : le port d’une double paire de gants chirurgicaux3. Cette pratique a démontré son

efficacité versus le port d’une seule paire. Cette technique est bien évidemment largement

utilisée dans de nombreuses équipes dans différentes spécialités.

Malgré toutes ces précautions, l’infection demeure toujours l’un des problèmes les plus

préoccupants des complications de DVI et son incidence reste stable depuis plus de 20 ans. Il

faut garder à l’esprit que l’insertion de DVI est considérée comme une chirurgie propre et de

courte durée. Par conséquent, bien que de nombreuses stratégies aient été mises en œuvre

pour réduire le taux d’infection, aucune n’a fait preuve de son efficacité réelle en terme de

coût et de pratique. Par exemple, la plupart des équipes trouvent difficile voire impossible

d’opérer systématiquement en 1ère position tôt le matin5,19 ou de faire sortir la panseuse de

salle d’opération5!!! D’autres pratiques comme l’immersion totale de la valve dans de la

bétadine ou l’irrigation de la zone opératoire13 avant son insertion pourraient se montrer

efficaces mais leur inocuité n’a pas été prouvé chez l’Homme, en particulier chez l’enfant.

L’analyse de publications récentes suggèrent que les dispositifs imprégnés d’antibiotiques

(cathéters ou fils de suture) pourraient résoudre le problème31,33,36-38. Cependant ces

techniques restent préventives et ne seront efficaces qu’en cas de contamination bactérienne

préexistante mais ne pourront éviter une contamination ultérieure surtout en cas de micro-

organismes résistants.

Dans notre étude, le non respect des moyens de prévention du risque infectieux tels que

l’incision avant 10h00, l’utilisation d’une antibioprophylaxie, n’est pas apparu comme facteur

de risque. Le seul facteur de risque significatif était la craniotomie antérieure. Il y avait une

différence dans les délais d’apparition de l’infection entre les patients ayant eu une

craniotomie ou non mais elle était non significative en raison des très larges déviations

standards. Alors peut-on proposer comme moyen de prévention de respecter un délai suffisant

avant l’internalisation ? Mais il est impératif que ce délai soit compatible avec la tolérance

clinique du patient et ce facteur est individuel et rarement prévisible. Il parait plus simple de

considérer ces patients à haut risque et de mettre en place chez eux des mesures préventives

Page 23: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

22

renforcées. Ces patients sont peut être ceux qui pourraient bénéficier des matériaux imprégnés

d’antibiotiques.

5) La DVI pour HPN idiopathique : une efficacité discutée

Il faut distinguer l’HPN idiopathique (HPNi) de l’HPN secondaire à une HSA, un

traumatisme crânien ou une méningite. Chez l’adulte, l’HPNi est une indication fréquente de

pose de DVI (45.3% des valves de première intention dans notre population). Il s’agit d’une

pathologie touchant les personnes âgées et il est souvent difficile d’en faire le diagnostic en

raison des comorbidités associées. Traiter les patients ayant une HPNi par une DVI demeure

controversé car si ceux-ci ne sont pas répondeurs après la chirurgie, il est difficile de les

distinguer d’autres patients ayant les mêmes symptômes mais secondaires à d’autres

pathologies comme la démence vasculaire, la maladie de Parkinson, la démence à corps de

Lewy39-41.

Le gold standard pour la comparaison de tests diagnostic de l’HPNi est la disparition des

symptômes après DVI. La plupart des études sur le devenir des patients après DVI montrent

un taux de réponse positive à 37% pour l’HPNi alors qu’il est de 80% pour l’HPN

secondaire42. Une méta-analyse43 de toutes les études sur le pronostic des patients à moyen et

long terme après DVI pour HPNi montrait un taux de patients répondeurs à 29%. Le taux de

complications était de 38% : révisions (22%), mortalité ou déficit neurologique permanent

(6%). Vaneste posait déjà la question dans une revue de la littérature en 1992 : est-ce que le

bénéfice thérapeutique de la DVI pour HPNi est supérieur au risque qu’il entraîne ?

6) Limites de l’étude

Il s’agit d’une étude de surveillance monocentrique qui est à la fois prospective dans le recueil

des données au bloc opératoire mais aussi rétrospective puisque l’individualisation des

patients subissant une implantation de valve au sein du fichier général a été faite a posteriori.

Par ailleurs, le recueil des diagnostics de révisions de DVI a été rétrospectif avec des données

manquantes. Les principaux biais sont le biais des perdus de vue avec les patients suivis

moins de 30 jours, dont on peut penser que l’évolution a été favorable puisqu’ils n’ont pas

revu leur chirurgien…mais sans certitude et le biais d’interprétation dans le recueil

rétrospectif des diagnostics de révisions. Le biais de recrutement propre à notre institution est

aussi à prendre en compte puisque la population étudiée comporte une grande partie de

Page 24: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

23

patients nécessitant une DVI en 2e intention après HSA, processus tumoraux et TC

essentiellement.

V. CONCLUSION ET PERSPECTIVES

Notre étude a permis d’évaluer les complications liées aux DVI chez l’adulte dans notre

service avec un recul de 8 ans. C’est la seule étude de surveillance prospective qui a été

réalisée dans une population adulte en neurochirurgie. Nous avons pu mettre en évidence que

le taux de révisions était de 23,5% ce qui reste dans les limites des valeurs retrouvées dans la

littérature. Le taux d’infection était de 7%. Il a été mis en évidence un facteur de risque

infectieux qui n’a pas encore été décrit dans cette population : l’existence d’une craniotomie

précédant l’insertion de DVI. Une attention spéciale à la technique employée, à

l’environnement en salle d’opération et peut-être l’utilisation de dispositifs imprégnés

d’antibiotiques, dans certains cas considérés à haut risque infectieux comme les patients ayant

eu une craniotomie antérieure, pourraient diminuer le taux d’infection de DVI.

Notre objectif est d’inclure les patients jusqu’à 2009 afin d’actualiser nos données. Nous

aurons ainsi une période de surveillance prospective de 11 ans ce qui nous permettra d’étudier

les effets du changement de protocole d’antibioprophylaxie mis en place en 2004. Par ailleurs

une réflexion sur les définitions des infections de valve doit être menée de concert avec les

bactériologistes car cette donnée est actuellement extrêmement variable dans la littérature,

souvent tirée d’études rétrospectives et ne permet pas de réellement comparer les séries.

Enfin, par la suite, il serait intéressant de mettre en place un protocole de pose de DVI, en

concertation avec les neurochirurgiens, avec différents items comme celui qui a été mis en

place pour les poses de DVE dans notre service25 et d’en suivre de manière prospective les

effets afin de pouvoir identifier, en fonction des violations de protocole, quels moyens sont

déterminants pour diminuer les complications de DVI.

Page 25: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

24

VI. RESUMÉ Introduction : les valves de dérivation ventriculaire interne (DVI) du liquide céphalo-

rachidien (LCR) engendrent des complications graves en particulier la dysfonction mécanique

et l’infection ce qui impose le retrait de la valve et expose les patients à des conséquences

parfois désastreuses: reprises chirurgicales multiples, hospitalisations prolongées, déficit

neurologique voire décès. Chez l’adulte, ces complications sont beaucoup moins étudiées que

chez l’enfant et nous avons voulu évaluer leur incidence et leurs facteurs de risque afin de

pouvoir proposer des mesures préventives.

Patients et méthodes : nous avons mené une surveillance prospective de la totalité des

patients opérés dans un service de neurochirurgie adulte parmi lesquels nous nous sommes

intéressés spécifiquement au suivi des patients nécessitant la mise en place d’une DVI en 1ère

ou en 2e intention. Le diagnostic des complications infectieuses des DVI a été réalisé de

manière prospective alors que la cause des complications mécaniques a été recherchée de

façon rétrospective dans le dossier chirurgical des patients.

Résultats : de janvier 1999 à décembre 2006, 801 patients ont subi une insertion de DVI dans

le service. L’âge moyen était de 56±18 ans, 49,5% étaient de sexe masculin et 84,1% avaient

un score ASA I ou II. 77 patients ont été exclus de l’étude car porteurs d’une valve posée

antérieurement dans un autre établissement. Parmi les 724 patients étudiés, 143 (19,8%) ont

eu une DVA et 581 (80,2%) une DVP. 170 patients (23,5%) ont eu au moins 1 révision

chirurgicale dont 119 (16,4%) pour dysfonction mécanique et 51 patients (7,0%) pour

infection de DVI. Un total de 357 révisions a été effectué chez ces 170 patients. Parmi les

principaux facteurs de risque de révisions de DVI, la pose d’une DVI en 2e intention et une

craniotomie antérieure à l’insertion de la valve étaient retrouvés.

Conclusion : il s’agit de la 1ère étude de surveillance prospective monocentrique des DVI en

1ère et en 2e intention chez une population adulte en neurochirurgie. Un groupe de patients à

haut risque de complications a été mis en évidence en particulier ceux ayant subi une

craniotomie avant l’insertion de la valve, pour lesquels des mesures préventives sont

discutées.

Mots-clés : Valves de dérivation ventriculaire interne, liquide céphalo-rachidien,

hydrocéphalie, révision de valve, dysfonction mécanique, infection de DVI.

Page 26: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

25

VII. ANNEXE

Planche 1

Figure 1 : TDM cérébral non injecté révélant une Hydrocéphalie Figure 2 : Hydrocéphalie obstructive causée par une tumeur de la glande pinéale (flèche rouge)

Page 27: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

26

Planche 2

(a) (b) Figure 1 : Hydrocéphalie communicante consécutive à une HSA, avant (a) et après DVP (b) (visualisation du cathéter hyperdense dans la corne frontale du ventricule latéral, flèche rouge) Figure 2 : IRM cérébrale, coupe sagittale en séquence anatomique T1 chez un patient avec une hydrocéphalie à pression normale (HPNi)

Page 28: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

27

Planche 3

Figure 1 : Corps de valve (a) (b) Figures 2 : fracture du cathéter (a) et déconnection avec migration du cathéter distal (b)

Page 29: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

28

Antibiotique utilisé

Propre Propre/contaminé

Sale

Classe de contamination

Non respecté car

OUI/NON Urgence

OUI/NON Protocole Respecté

OUI/NON Chirurgie Réglée

Chirurgien Interne

Panseuse

Fermeture effectuée par

Service

Durée (min)M/FSexe

Heure début Intervention

OUI/NON Reprise

Date Intervention

OUI/NON 1ère intervention

Bloc n° Classe ASA

Diagnostic chirurgical

patient Date de Naissance

AnesthésisteétiquettePrénom

ChirurgiencollerNom

Planche 4

ANTIBIOPROPHYLAXIE EN CHIRURGIE

Remarques :

Merci de signaler les suites post-op suivantes : Fuite de LCR

Infection de cicatrice Ostéite

Empyème/Abcès Ventriculite

Au Dr KORINEK (bip 332)

Figure 1 : Fiche de recueil des données au bloc opératoire

Page 30: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

29

Planche 5 (1) (2) Figures 1 et 2 : Fichiers de recueil prospectif des données des patients opérés dans le service, logiciel Microsoft Access©. (1) : fichier principal ; (2) : sous-fichier « reprise »

Page 31: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

30

Planche 6

Figure 1 Figure 2 Figure 1 : photographie d’un milieu de culture où le fil de suture imprégné a inhibé la croissance de S. Aureus in vitro Figure 2 : microscopie électronique d’une cicatrice animale à 72h post-opératoire

(A) fil de suture conventionnel (B) fil de suture imprégné d’antibiotique (AMS)

La colonisation bactérienne est évidente sur le fil conventionnel et absente sur le fil AMS (d’après Rozelle et coll, 2007)

Page 32: MÉMOIRE Pour l’obtention du DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES

31

VIII. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. Blount JP, Campbell JA, Haines SJ : Complications in ventricular cerebrospinal fluid

shunting. Neurosurg Clin N Am 1993;4:633-56

2. Mc Clelland S, Hall WA. Postoperative central nervous system infection: incidence

and associated factors in 2111 neurosurgical procedures. Clin Infect Disease

2007;45:55-59

3. Tulipan N, Cleves MA : Effect of an intraoperative double-gloving strategy on the

incidence of cerebrospinal fluid shunt infection. J Neurosurg (1 Suppl Pediatrics)

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