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Côte d’Ivoire Guide business 2014 Dossier spécial Vietnam Le retour de la croissance aiguise l’intérêt des entreprises Planète • Export indirect Les intermédiaires s’installent dans les radars des entreprises • France-Angola Nouvel axe de diversification en Afrique N° 1963 - Bimensuel - Du 15 au 28 mai 2014 - 10 - ISSN : 0026-9719

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Côted’IvoireGuide business 2014

Dossier spécial

VietnamLe retour de la croissance aiguise l’intérêt des entreprises

Planète• Export indirectLes intermédiaires s’installent dans les radars des entreprises

• France-AngolaNouvel axe de diversification en Afrique

N° 1963 - Bimensuel - Du 15 au 28 mai 2014 - 10 € - ISSN : 0026-9719

U N DOSSI E R SPÉCIAL

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Côte d’IvoireGuide business 2014Pour réaliser son ambition – accéder à l’émergence vers 2020 – la Côte d’Ivoire doit mobiliser les investisseurs privés, notamment internationaux. D’où l’important Plan national de développement quivise en priorité à couvrir tout le territoire en infrastructures de transportmodernes. Et ce, malgré les dysfonctionnements qui persistent.

Une enquête coordonnée par François Pargny avec Killian Kra et Gilbert Kende à Abidjan

EN COUVERTURE

Adopté le 28 mars 2012, le Plan national de déve-loppement (PND) 2012/2015 est une stratégieglobale de développe-

ment à moyen terme pour transfor-mer la Côte d’Ivoire en un paysémergent à l’horizon 2020. Un desobjectifs est de porter le taux d’in-vestissement public de 3 % du pro-duit intérieur brut (PIB) en moyennependant les dix dernières années à9,3 % en 2014 et 9,7 % en 2015. 2013 devait être l’année charnière,celle marquant l’entrée dans une èred’investissements massifs, levierd’une croissance soutenue, enmoyenne de 10 % entre 2014et 2015. La réalisation du PNDexige un volume d’investisse-ment global d’environ 22 milliardsde dollars. Les autorités ivoirienness’attendant pour la période 2013-2015 à environ 19 milliards de dol-lars d’investissement, dont 8,4 mil-liards de dollars du secteur publicet 10,6 milliards du secteur privé.D’où l’importance de la réunion duGroupe Consultatif (GC) de Paris,qui s’est tenue les 4 et 5 décembre2012 à la représentation de laBanque Mondiale à Paris, pourconvaincre les bailleurs de fonds definancer le PND. D’abord, parce qu’après une décen-nie de sous-investissements et d’ab-sence d’entretien, le secteur dutransport se trouve confronté à

d’énormes difficultés : dégradationdes infrastructures aussi bien rou-tières, ferroviaires, maritimes qu’aé-roportuaires ; inadaptation des ser-vices de transport ; insuffisantefluidité et tracasseries routières…Ce secteur est, à juste titre, consi-déré comme l’un des maillons forts àencourager dans le PND. Le mon-tant des investissements qui devraitêtre alloué aux infrastructures ettransports s’élève à 2 819,969 mil-liards FCFA*, représentant ainsi unepart relative de 25,46 %. Ensuite, les objectifs visés sont nom-breux : améliorer le cadre légal etréglementaire du secteur des infra-structures et des services de trans-ports terrestres et maritimes, réha-biliter et développer les infra-structures routières. C’est l’an der-nier que le prolongement de l’auto-route du Nord a été achevé. Maisd’autres grands chantiers sont éga-lement en cours de réalisation oud’achèvement, à l’instar de l’auto-route Abidjan-Bassam, du 3e pontd’Abidjan reliant les communes deRiviera et Marcory, du pont de Jac-queville (à une trentaine de kilomè-

tres d’Abidjan), du pont de la Mara-houe dans le centre ouest, dont lapremière pierre a été posée en2013. Et, pour le transport urbain,les discussions sur le projet de trainurbain d’Abidjan sont quasiment bou-clées. Mais, à l’image des besoinsde la population relativement à cesecteur, une multitude de projetsattendent encore leur démarrage. Malgré la volonté clairement affichéede diversifier ses partenaires éco-nomiques, la Côte d’Ivoire continued’entretenir des relations privilégiéesavec la France qui demeure le pre-mier investisseur étranger dans lepays. Selon les statistiques de laBanque de France, le pays détientle plus important stock d’investisse-ments étrangers en Côte d’Ivoire(787 millions d’euros à fin 2011).Les entreprises françaises occupentainsi une place centrale dans l’éco-nomie ivoirienne. Tous les grandsgroupes traditionnellement présentsen Afrique (BNP Paribas, SociétéGénérale, Groupe Bolloré, Bouygues,Orange, CFAO, Castel, CompagnieFruitière, Total, CMA-CGM, etc.)sont implantés en Côte d’Ivoire,

Le secteur des infrastructures est, à juste titre,considéré comme l’un des maillons forts àencourager dans le PND.

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employant près de 35 000 per-sonnes au total. Aujourd’hui, ellescontribuent à hauteur de 50 % auxrecettes de l’État en matière d’im-pôt sur les bénéfices, et leurs chif-fres d’affaires cumulés représententenviron 30 % du PIB. La filiale de laSociété Générale (la SGBCI) est lapremière banque du pays, la filialede BNP-Paribas étant la quatrième.Elles gèrent environ les deux tiersdes comptes des fonctionnaires ivoi-riens. Quant à Bollore Africa Logistics, ilest un acteur important du traficmaritime (concessionnaire du quaià conteneurs sur le port d’Abidjan etadjudicateur du futur second termi-nal du même port) et ferroviaire(exploitation de la ligne de cheminde fer reliant la Côte d’Ivoire et leBurkina Faso au travers de sa filialeSitarail). Le groupe France Telecomdispose de deux filiales, OrangeCôte d’Ivoire et CI Télécom, tous lesdeux leaders du marché de la télé-phonie fixe (monopole) et mobile.Dans les travaux publics, la sociétéFranzetti (groupe Veolia) est restéeactive malgré les crises. D’autresgrands groupes ont réactivé leurprésence depuis la sortie de criseen mai 2011. C’est le cas deBouygues Construction, dont lafiliale ivoirienne Socoprim pilote laconstruction du 3e pont de la capi-tale économique ivoirienne. Des acteurs économiques plus spé-cifiques au terrain ivoirien sont éga-lement présents, en particulier lesentreprises cacaoyères Touton SAet Cemoi. Cette forte et longue pré-

sence du secteur privé français enCôte d’Ivoire reste un avantage cer-tain pour l’implantation de nouvellesentreprises désireuses de participerau PND 2012-2015. Elles sont plu-sieurs, déjà, à frapper à la porte. Dans le domaine agricole, le groupeLouis Dreyfus Commodities estengagé dans un projet rizicole dansle nord de la Côte d’Ivoire. SergeSchoen, directeur général duGroupe, a révélé que sa structureentend installer une unité qui vablanchir 100 000 tonnes de rizpaddy, créer de multiples emplois,investir dans l’irrigation, la viabilisa-tion, et quadrupler la production deriz, pour la faire passer de100 000 à 400 000 tonnes. Cemoi, quant à lui, va implanter uneusine de chocolat à Abidjan – pour un investissement d’environquatre milliards de FCFA a annoncéle groupe français – afin de favori-ser la transformation du cacao enCôte d’Ivoire. Démarche similairepour le Groupe martiniquais BernardHayot (GBH), en pole position pourimplanter ses premières plantationsindustrielles d’ananas en Côted’Ivoire, rejoignant ainsi la Compa-gnie fruitière dans une filière qui jouitdéjà d’une belle hégémonie dans lesecteur banane-ananas. Compte tenu de leur forte présence,les entreprises françaises devraientêtre parmi les plus intéressées parle programme de privatisation. Enfévrier dernier, un comité de privati-sation a été mis en place. Par ail-leurs, un nouveau code des inves-tissements est en passe d’être

adopté. Et l’État a engagé la réha-bilitation des infrastructures et pro-cédé au réaménagement des zonesindustrielles. En février 2012, le tribunal de com-merce a été mis en place. Il a ainsireçu, entre octobre 2012 et décem-bre 2013, 3 262 requêtes etengagé 1 739 procédures. Le sys-tème judiciaire ivoirien souffre dedysfonctionnements liés, entre autre,aux difficultés d’accès des popula-tions à la justice. Les prestationssont coûteuses, les services judi-ciaires éloignés. S’y ajoute la mécon-naissance de la loi, du droit et desprocédures judiciaires. Le PND a aussi prévu une enve-loppe de 270,372 milliards de FCFApour combattre les disparités régio-nales en Côte d’Ivoire, le déséquilibreentre la capitale économique et lereste du pays, le milieu urbain et lemilieu rural. Si, pour l’heure, le paysreste confronté à l’inégale répartitionde la population, à la faible partici-pation des acteurs locaux, particu-lièrement des jeunes, des femmes etdes médias au processus de déve-loppement, 2013 est restée uneannée particulière. Les élus locaux,agents et acteurs du processus dedécentralisation ont bénéficié de ses-sions de formation. Mais force est deconstater que de nombreux autresprojets, notamment dans la construc-tion, la réhabilitation et l’équipementde bâtiments administratifs, restentencore à réaliser.

Killian Kra etGilbert Kende à Abidjan

*1 EUR = 655,9 FCFA

PAYS & MARCHÉSGuide BusinessCôte d’Ivoire

La situation sécuritaire constitue un des défis majeurs du gou-vernement. En 2013, le gouvernement a ainsi dégagé une enve-loppe globale de 323,400 milliards de FCFA, ce qui représen-tait 2,92 % du montant total du Plan national de développement(PND) 2012-2015, dont 131,950 milliards de FCFA pour l’an-née 2013. Ces fonds ont été essentiellement affectés à l’équi-pement et à la modernisation des forces de Défense et de Sécu-rité, à la réhabilitation des infrastructures de défense et desécurité sur l’ensemble du territoire et à la lutte contre la proli-fération des armes légères et de petits calibres (ALPC). Pour lesautorités ivoiriennes, il est urgent de rétablir les bases d’un équi-

libre social qui fait encore défaut en Côte d’Ivoire et doit lui per-mettre de devenir un pays prospère et stable. Visant à la fois lacohésion sociale et la réconciliation nationale, le Programmenational de cohésion sociale (PNCS) a permis, avec l’appui despopulations, de mener à bien plusieurs actions d’envergure,comme la prévention des conflits fonciers dans le départementde Djékanou (Tolakro, au centre de la Côte d’Ivoire), une zoned’exploitation de l’hévéa et du teck, ou l’instauration d’un dia-logue pour régler les tensions entre communautés dans le villaged’Angbovia (Bouaflé) où de violents affrontements s’étaient pro-duits en juillet 2013. K. K. et G. K.

L’Etat investit dans la sécurité et la réconciliation nationale

Pétrole-gaz

Or

Fer

UraniumCuivre

Diamant

Aménagement de la zone franche de la biotechnologie et des TIC

- Construction du troisième pont sur la lagune Ébrié - Réalisation du deuxième terminal à conteneurs du port - Projet de train urbain jusqu’à l’aéroport

Projet d’autorouteProjet de barrage

hydro-électrique de Soubré

Bouaké

Korhogo

Bouna

Bondoukou

Daloa

Gagnoa

Soubré

Bouaflé

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Grands projets et ressources minières de la Côte d’Ivoire

ABIDJAN

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PAYS & MARCHÉSGuide BusinessCôte d’Ivoire

CHIFFRES CLÉS

Superficie : 322 463 km2

Population 2012 : 20,6 millions d’habitantsPopulation urbaine 2012 : 52,06 %Population féminine 2012 : 49,15 %Produit national brut 2012 : 21,6 milliards de dollarsCroissance économique : 8,7 % en 2013, 9,8 % en 2014 (projection)Inflation 2013 : 2,5 % Importations : 9,563 milliards d’euros en 2013 (+ 27,58 %/2012) ; 1,683 milliard d’euros entre janvier et mars 2014

(- 26,14 %/janvier-mars 2013)Exportations : 10,334 milliards d’euros en 2013 (+ 24,15 % /2012) ; 2,68 milliards d’euros euros entre janvier et mars 2014 (+ 13,55 %/janvier-mars 2013)Taux de change au 30/04/2014 :

Monnaie locale : franc CFA BCEAO (XOF) 1 XOF = 0,0021 USD, 1 USD = 473,8170 XOF 1 XOF = 0,0015 EUR, 1 EUR = 655,9570 XOF

Sources : FMI, Banque mondiale, Bad, GTA/GTIS

Orange (groupeFrance Telecom),l'un des fleurons

de la présencefrançaise en Côte

d'Ivoire.

Pour stimuler le secteur écono-mique et industriel, l’État multiplieles initiatives. Ainsi, pour améliorerla position de la Côte d’Ivoire auclassement Doing Business (167e

sur 189 pays classés), le gouver-nement ivoirien a mis en place, le10 janvier 2014, un groupe de tra-vail. Celui-ci réfléchit sur six indi-cateurs que sont la création d’en-treprise, le paiement des impôts,le permis de construire, l’exécutiondes contrats, le commerce trans-frontalier et le transfert de pro-priété. Outre un code des investisse-ments plus attractif, le gouverne-ment a créé un tribunal du com-merce et installé un guichet uniquedes investissements permettant deremplir toutes les formalités etcréer en 48 heures une entrepriseen Côte d’Ivoire. « L’objectif finalest de travailler à l’amélioration duclimat des affaires pour attirerdavantage d’investisseurs », sou-ligne le directeur général du Cen-tre de promotion des investisse-ments en Côte d’Ivoire (Cepici)Emmanuel Essis Esmel.Mais encore faut-il donner un coupd’accélérateur pour que leschoses avancent plus vite. Tel estl’avis de nombreux observateurs etacteurs du monde des affaires enCôte d’Ivoire. Pour le patronat ivoi-rien, l’amélioration de l’environne-ment des affaires demeure unepréoccupation majeure. Il appelleainsi à prendre des mesuresurgentes et à mettre en place des

réformes rapides pour améliorer leclimat des affaires et favoriser ainsiles investissements productifs.Car si la Banque mondiale dansson classement Doing business2014 indique que la Côte d’Ivoirea gagné dix places (elle était au177e rang en 2013), la pratiquedes affaires dans le pays restesujette à des contraintes et/ouspécificités locales. Celles-ci nesont pas propres à des opérateurséconomiques particuliers, mais àl’ensemble des investisseurs, qu’ilssoient nationaux ou étrangers. Chef de service Formalités etassistance au Cepici, SylvianeAolio est parfaitement au fait degriefs qui reviennent régulièrementchez les créateurs d’entreprise.« Un des problèmes récurrents etspécifiques à la Côte d’Ivoire pour

les investisseurs étrangers reste laquestion du rapatriement de capi-taux au moment de la création deleurs entreprises », explique-t-elle.C’est une préoccupation très fortepour les opérateurs voulant créerune société sur place. Le recrutement du personnel resteaussi, selon Sylviane Aolio, uncasse-tête pour de nombreuxinvestisseurs. « Très souvent, cesderniers, dans leur volonté derecruter des nationaux, se heurtentau problème de qualification pourles postes à pourvoir. Ils n’ontd’autres choix que de recruter àl’étranger. Mais encore ici, il fautrespecter une disposition stricte,notamment le versement à l’Étativoirien de l’équivalent d’un an desalaire. Pour une jeune entreprise,cela peut représenter une somme

ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES

Les entrepreneurs necachent pas leur inquiétudeLa pratique des affaires n’est pas satisfaisante et l’instabilité politique n’afait que renforcer un environnement fragile pour les entreprises. LaCôte d’Ivoire est, d’ailleurs, reléguée dans les profondeurs du classementDoing Business pour la « facilité de faire des affaires » de la Banquemondiale.

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PAYS & MARCHÉSGuide BusinessCôte d’Ivoire

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difficilement accessible et doncune formalité rédhibitoire », confie-t-elle. En dehors de ces difficultésqui peuvent être considéréescomme spécifiques aux investis-seurs étrangers, il y en a d’autres,plus communes comme la pres-sion fiscale dont se plaignentpresque tous les opérateurs éco-nomiques, les tracasseries rou-tières et surtout l’accès aux ter-rains industriels. « L’un des défis à relever pour une

pratique plus sereine des affairesen Côte d’Ivoire reste la sécurisa-tion du foncier », relève, en effet,un fonctionnaire de l’Ambassadede France, qui déplore l’opacitédes procédures d’acquisition des terrains industriels en Côted’Ivoire. À cela il faut ajouter « l’accompa-gnement des PME qui ont du malà accéder au crédit bancaire, lesmarchés publics qui ne sont pastotalement transparents, alors

qu’ils devraient être un levier pourencourager l’investissement ». Il sefélicite, toutefois de la création dutribunal de commerce dont « l’ins-titution a été une réelle avancéedans l’assainissement de l’envi-ronnement des affaires ». Même s’ilreconnaît que le tribunal de com-merce n’a pas réglé tous les pro-blèmes liés aux différents écono-miques que connaissent lesacteurs du secteur privé.

K. K. et G. K.

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Laurent Perrier

Un champagne qui absorbe un quart du marchéEn 2013, 100 000 bouteilles de Laurent Perrier ontété exportées au total en Côte d’Ivoire et cettemarque représentait une bouteille de champagnesur quatre consommées dans ce pays d’Afrique del’Ouest. La marque française s’appuie sur un distri-buteur présent sur place depuis quarante ans,Groupe Prosuma (et sa filiale Œnophile). Elle aconquis le marché local avec ses principales cuvées- brut, le rosé, Grand siècle en gastronomie et demi-sec dans les night-club. « La Côte d’Ivoire est un marché extrêmement por-teur. Nous y investissons déjà et, puisque noussommes en croissance, nous continuerons à inves-tir. Nous ne lâcherons pas nos amis ivoiriens », confieJean-Sébastien Boileau, directeur régional Afrique

et Moyen Orient. « La Côte d’Ivoire est un marchéextrêmement porteur sur lequel on compte énormé-ment. Il y a un très bon niveau de développementsur ce marché et on espère que le pays va pouvoircontinuer ce développement économique et social »,explique-t-il.Signe que la Côte d’Ivoire est un pays stratégiquedans le monde pour la marque Laurent Perrier, ledirecteur général Monde de la célèbre maison dechampagne, Jordi Vinyals, récemment nommé, achoisi cette destination pour son premier voyage enAfrique. Il est vrai qu’elle y a réalisé 25 % de crois-sance en un an. Selon Jordi Vinyals, ce succès est lerésultat « d’un assemblage de la qualité des rela-tions » et ce « sur la durée ». K. K. et G. K.

La France n’est plus seule en Côted’Ivoire, mais elle peut aussi y trou-ver des partenaires. C’est ce quepense, en résumé, Jean-FrançoisBijon, le chef du Service écono-mique à Abidjan. Le nombre degrands projets va se multiplier etdonc nécessiter, en raison de l’im-portance des fonds à engager, descoopérations. Preuve en est ainsi la réalisationd’un train urbain, d’un coût globalde 1 milliard d’euros, à Abidjan,confié au consortium mené parBouygues, déjà retenu pour réali-ser le troisième pont enjambant lalagune Ébrié, avec les CoréensDongsan Engeneering et HyundaiRotem. Les deux filiales BouyguesDTP Terrassement et BouyguesConstructions sont chargés dugénie civil pendant que les deuxpartenaires asiatiques assurerontles livraisons des rames et la sécu-risation du réseau. Long de 37,5 kilomètres entreAnyama dans la banlieue nord etl’aéroport de Port Boüet au sud-est,l’ouvrage, si les travaux sont enga-gés dès le premier trimestre 2015,doit être totalement achevé dans

sept ans, permettant ainsi de trans-porter 300 000 personnes par jour. A contrario, la France, forte de saconnaissance de la Côte d’Ivoire,pouvait espérer séduire un grandpays comme le Japon. Ce n’estpas tout à fait le cas, au regard ducontrat d’élaboration du schémadirecteur d’urbanisme du GrandAbidjan (SDUGA), projet conçuavec l’appui technique et financierde l’Agence japonaise de coopé-ration internationale (Jica) dans lecadre du Plan national de déve-loppement (PND) 2013-2015. Le

projet, dont l’exécution est prévueentre 2015 et 2030, a échappé àla France, mais, côté tricolore, onveut encore croire à un recours àl’expertise française par le Japon. 2013 n’aura pas été une grandeannée pour le commerce del’Hexagone en Côte d’Ivoire.Certes, les exportations tricoloresont progressé de 2,5 % à 1,025milliard d’euros. Mais sur les quatregrands postes de vente (plus de10 % de part de marché chacun),seul le matériel électrique afficheune hausse, et encore très légère,de 1,5 %. Les trois autres mar-quent un recul sensible, supérieur à13,1 % pour les machines et pro-duits de la mécanique, à 10,3 %pour les céréales et à 7,3 % dansla pharmacie. « 2012 avait été uneannée anormalement haute. Il y aeu l’année suivante un phénomènede déstockage qui explique cettedésescalade », commente Jean-François Bijon, qui parie sur unrebond en 2014, « de l’ordre de 8à 10 % », correspond aux prévi-sions de croissance de l’économieivoirienne.

François Pargny

ALLIANCE

Les grands contrats doivent se gagner à plusieursCoopérer, même avec des concurrents, permet d’empocher de bellesaffaires. Comme le montre le cas de Bouygues pour la réalisation dutrain urbain d’Abidjan.

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PAYS & MARCHÉSGuide BusinessCôte d’Ivoire

Les groupes français sont tous présents en Côte d’Ivoire,notamment dans le BTP. Pour autant, les acteurs économiquesmontrent une certaine prudence quand il s’agit de projets enBOT (Build Operate Transfer) et sur financement de l’État ivoi-rien. « Le gouvernement doit gérer avec une trésorerie tendue,ce qui se traduit par des arriérés de paiement et la non-exé-cution de contrats », expliquent certains d’entre eux. L’environnement des affaires n’est pas si facile dans ce pays

francophone. Et peut-être encore plus pour des PME sanshistorique sur place, alors que les relations personnelles jouentun rôle important dans les affaires. « Sans doute faut-il leurconseiller de se positionner sur le marché de la sous-traitanceou de proposer des solutions nouvelles dans des niches sec-torielles – télécommunications, industrie pétrolière ou éner-gie », juge Jean-François Bijon, chef du Service économique àAbidjan. Quoi qu’il en soit, il faut investir dans la durée. F. P.

Les PME doivent être des sous-traitants ou innover

F. P

argny

Jean-FrançoisBijon, le chef

du Serviceéconomique à

Abidjan.

Le principal souci de l’Hexagoneen Côte d’Ivoire, c’est la Chine, quiest capable d’offrir des conditionsde financement exceptionnelles.Exemple, l’autoroute à six voiesentre Abidjan et Grand Bassamd’une trentaine de kilomètres, ausud-est du territoire. Alors que lecoût de l’ouvrage est estimé à60 milliards de francs CFA, Pékina offert un prêt de 53 milliardsd’une durée de 20 ans, avec undifféré de sept ans et un taux d’in-térêt de 2 %.La Chine a fait preuve de la mêmegénérosité dans le cas du grandbarrage hydroélectrique de Sou-bré, au sud-ouest du pays, d’uncoût global de 331 milliards defrancs CFA. La banque publiqueEximbank of China va, en effet,fournir 85 % du financement à desconditions douces : durée 25 ans,différé de remboursement de qua-tre à cinq ans, taux d’intérêt de 2 à3 %.Dans ces deux exemples, la Chineapporte une contribution notableau développement du pays : l’au-

toroute va favoriser le tourismecôtier autour de la ville de GrandBassam, inscrite au patrimoinemondial de l’Unesco, et des citésbalnéaires voisines ; quant augrand barrage de la Soubré (275mégawatts), il doit permettre dès2018 de répondre à la hausse dela consommation électrique natio-nale et sous-régionale. Déjà partenaire d’Alstom sur le bar-rage du Bui au Ghana, le maîtred’ouvrage, le groupe Sinohydro, aconfié au groupe français laconception, la fabrication des tur-bines (3 fois 90 MW), du turbo-alternateur bulbe (5 MW) et desmatériels annexes et les servicestechniques. Alstom va exporter seséquipements de son usine de Tian-jin en Chine.L’Eximbank chinoise a encoresigné un préaccord de prêt pour

un montant de 950 millions de dol-lars pour lancer le chantier d’ex-tension du port autonome d’Abid-jan. Les conditions sont toujoursaussi avantageuses : une rémuné-ration limitée à 2 % sur 20 ans,avec un différé de cinq ans. Lemaître d’ouvrage, le groupe ChinaHarbour Engineering Corporation(CHEC), pouvant ainsi s’inscriredans le plan stratégique de déve-loppement du port de la capitaleéconomique, d’un montant globalde 2,5 milliards de dollars. L’ac-cord sino-ivoirien a été conclu peuaprès la signature, mi-décembre2013, de la convention de conces-sion du deuxième terminal à conte-neurs du port au profit du consor-tium composé par les françaisBolloré et Bouygues avec ledanois AP Moller-Maersk.

François Pargny

CONCURRENCE

La Chine finance à des conditions doucesEn développant une offre financière très avantageuse dans les grandscontrats, la Chine permet à ses entreprises de décrocher des marchésjuteux. Certains groupes français tirent parti de la générosité de Pékin,à l’instar d’Alstom et de Bolloré.

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PAYS & MARCHÉSGuide BusinessCôte d’Ivoire

Le projet de créer à Grand Bassam une zone franche, dédiéeaux nouvelles technologies, n’est pas nouveau, mais les bail-leurs qui s’étaient déclarés prêts à financer le projet, à l’instarde l’Eximbank of India et la Banque ouest-africaine de déve-loppement (BOAD), s’étaient retirés en 2010, pendant la crisepolitique. Depuis le retour au calme, ces institutions ont décidéà nouveau de contribuer au réaménagement des 180 hec-tares de terrain qui seront dévolus à la construction d’infra-

structures, de bâtiments et l’aménagement d’une zone dédiéeaux biotechnologies et aux technologies de l’information et lacommunication (ZBTIC) : la BOAD va verser 13 milliards defrancs CFA, la Banque d’investissement et de développementde la Cedeao (BIDC) 5 milliards, auxquels s’ajouteront 20 mil-lions de dollars de l’Eximbank of India pour la réalisation d’uneunité d’assemblage d’ordinateurs, d’un laboratoire d’ADN etd’un bâtiment pour des spécialistes des TIC. F. P.

Grand Bassam, pôle économique et touristique du futur

La Chine apporte une contributionnotable au développement du pays

LE MOCI - N° 1963 - 15 mai 2014 25

Trois questions à Fabrice Desgardin« La confiance en un boom économique a encore du mal à s’instaurer »

Fabrice Desgardin,président de lasection Côted’Ivoire desConseillers ducommerceextérieur de laFrance.

LE MOCI. Est-ce que les entreprises fran-

çaises prennent conscience du potentiel de

la Côte d’Ivoire ?

Fabrice Desgardin. Les entreprises françaisesn’ont jamais perdu conscience du potentiel quereprésente la Côte d’Ivoire. J’en veux pour preuveles missions du Medef et les nombreuses visitesde CCI régionales qui n’ont jamais cessé dans cepays, sauf pour des raisons bien compréhensiblesd’insécurité au plus fort de la crise. Ces missionsont toujours connu une forte participation de socié-tés ou d’hommes d’affaires à la recherche de déve-loppements possibles. Seules les circonstancesde l’environnement ont conduit à ce que celan’aboutisse pas. De même, la diminution de la pré-sence des sociétés françaises n’est pas le signed’un désintérêt pour le pays, mais plutôt de diffi-cultés, notamment pour les PME, à résister auxbaisses d’activités ou à faire face aux dommages etdestructions qui n’ont cessé d’émailler les diversesétapes de la crise. L’exécution du plan national dedéveloppement (PND) ne fait que conforter lesentreprises qui ont pu se montrer patientes. LePND redonne aussi à la Côte d’Ivoire un attrait par-ticulier, mais les entreprises françaises ne sont plusseules, bien loin de là.

LE MOCI. Comment faire venir maintenant

plus d’ETI et de PME françaises ?

F.B. En dehors du domaine des TP (travauxpublics) boosté par le lancement de grands tra-vaux d’infrastructure qui a vu le retour de quelquesgrands noms, il y a eu peu de réinstallations enCôte d’Ivoire. Par contre, les groupes présentsont relancé leurs investissements de sorte à êtreprêts à bénéficier d’une sorte de deuxième miracleivoirien. Les investissements de ces groupes ontpermis que se maintienne un minimum d’activitépour les PME en place, mais trop peu de nou-velles sont venues ou revenues. Les efforts desautorités pour attirer de nouveaux investisseursne se démentent pas, mais force est de reconnaî-tre que la confiance en un boom économique aencore du mal à s’instaurer. La multitude desbesoins du pays, les grands chantiers entrepris etles annonces répétées de projets à venir sontcertes encourageants, mais l’avenir immédiat reste

trop incertain. La trésorerie de l’État peine à faireface aux engagements pris, les retards s’accu-mulent. Les propositions d’abandon partiel decréances contre la promesse d’un règlementimmédiat n’est pas la meilleure publicité pourencourager des investisseurs. Si la certitude d’unerelance économique à moyen terme ne fait pasl’ombre d’un doute, beaucoup d’opérateurs res-tent toutefois sur leur faim et préfèrent maintenir untemps d’observation.

LE MOCI. Est-ce que la ruée chinoise est

une bonne chose pour l’économie ivoi-

rienne ?

F.B. La première partie de votre question, tel queposée, laisse entendre que la Chine aurait cibléplus particulièrement la Côte d’Ivoire. J’ai plutôt lesentiment d’un phénomène mondial qui touchetous les pays, mais apparaît plus visiblement dansles économies en voie de développement ou émer-gentes. Il faut bien reconnaître que, non seulementles prix, mais les possibilités de financement queproposent la Chine dans ses échanges commer-ciaux sont plus que tentants pour des pays auxmoyens limités. Bien évidemment, le risque estgrand de ne pouvoir suivre sur ces points. Claire-ment, la tendance s’oriente vers une adaptation àcette nouvelle donne économique mondiale. Jeciterai, par exemple, l’accord Peugeot-Donfeng,les ventes d’Airbus ou d’hélicoptères contre dusavoir technologique, la fusion Lafarge-Holcim pourrésister à la menace d’un concurrent chinois. Onvoit bien que le phénomène chinois est global. Pourrevenir à la Côte d’Ivoire, une fois encore à l’ex-ception du TP où des entreprises chinoises vien-nent directement s’implanter, la très nette aug-mentation de la présence chinoise se ressent àtravers le développement des produits que les dis-tributeurs en place offrent à la clientèle. Le nombrede domaines où acheter chinois se banalise necesse de grandir : véhicules, outillage, mobilier debureaux, matériels électriques, ordinateurs, clima-tiseurs, etc. Alors bien sûr, le risque est grand devoir la part de marché française continuer de seréduire prochainement.

Propos recueillis parFrançois Pargny

D.R

.

L’avenir immédiat reste trop incertain. La trésorerie de l’Étatpeine à faire face aux engagements pris, les retards s’accumulent.

Le succès de la Côte d’Ivoirerepose sur l’agriculture. Et lesrésultats sont là. Par exemple dansle café, de 80 000 tonnes en2011, la production pourrait pas-ser de 200 000 à 300 000 tonnesde grains de qualité dans les pro-chaines années. Quant au cacaodont la Côte d’Ivoire est le premierproducteur mondial, sa productionest en constante augmentation ets’élevait à 1,3 million de tonnesl’an dernier. La politique du gou-vernement est aujourd’hui, tout encombinant productions agricoles,élevage et exploitation forestière,de diversifier l’activité vers de nou-veaux produits : riz, caoutchouc,canne à sucre. Autre exemple, celui du coton cul-tivé sur près de 300 000 hectares.Il y a une dizaine d’années, la pro-duction de fibre atteignait le niveaurecord de 177 000 tonnes, avecun taux moyen d’égrenage de l’or-

Agriculture Les objectifs de diversification et demodernisation

Mines Un potentiel immense, un nouveau code sectoriel

dre de 43,50 % figurant parmi lesmeilleurs taux d’égrenage aumonde. Aujourd’hui, elle renoueavec les bonnes performances,grâce à une subvention de l’Étataux producteurs, franchissantaujourd’hui la barre des 350 000tonnes. L’objectif est de porter cechiffre à 600 000 tonnes des2016.Pour y parvenir, le gouvernementa lancé plusieurs plans, comme leProgramme national pour l’inves-tissement agricole (PNIA) qui est

le volet agricole du Plan nationalde développement (PND). Ce pro-gramme a recueilli des intentionsd’investissements du secteur privéet des partenaires techniques etfinanciers pour un montant de2 040,50 milliards de francs CFA,soit plus que l’ensemble desbesoins, qui sont évalués à2 002,818 milliards de FCFA.Parallèlement, un programmed’identification des agriculteurs,éleveurs et pêcheurs ainsi queleurs exploitations a été lancé. Lesautres objectifs aujourd’hui sontde mettre en place le dispositifd’application de la loi relative audomaine foncier rural, de renforcerles capacités techniques desacteurs de la chaîne de productiondes statistiques agricoles, alimen-taires et nutritionnelles, de renou-veler les vergers de café et decacao et d’appuyer la création denouvelles plantations intensives.

SECTEURS PORTEURS

Agriculture, mines, hydrocarbures, énergie, TIC…Des mines et des hydrocarbures à l’agriculture et aux TIC, en passantpar l’éducation et la santé, les opportunités du marché ivoirien sontmultiples. Revue de détail.

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PAYS & MARCHÉSGuide BusinessCôte d’Ivoire

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Les besoinsrestent encore

énormes, enraison de la

faiblesse de latransformation ducacao et du café.

En plus du manganèse qui est deloin la ressource minière la plusexploitée (voir carte, page 18), l’Étativoirien table sur les ressources enor, dont deux gisements seulementsur 10 sont exploités, le nickel, lediamant, le fer, le cobalt et la tanta-

lite. Il a ainsi fixé des objectifs deproduction : 21 tonnes d’or, un mil-lion de carats de diamant, 24 mil-lions de tonnes de fer.Les opportunités existent, commele montre les projets de nickel etfer de Biankouma et Touba et l’ex-

ploitation de la mine d’or d’Ity àZouan Hounien. La Côte d’Ivoiredispose d’un potentiel important :plus de 3 000 millions de tonnesde fer, 6 300 millions de tonnes,de nickel, 1 200 millions de tonnesde bauxite, 4 300 millions de

tonnes de manganèse et 100 000carats de diamant. Manquent lesunités de transformation.Manquent aussi les cartes géolo-giques, les documents de référencepour les travaux miniers ou encoreles infrastructures de base pour lamise en valeur des gisements déjàidentifiés. Toutefois, le Parlementivoirien a franchi un grand pas envotant en février dernier le texted’un nouveau Code minier permet-tant à la Côte d’Ivoire de se confor-mer aux nouvelles exigences dusecteur et aux normes internatio-nales et environnementales.

à 100 millions de barils. Déjà réviséen 2012, il faudra sans douteencore réformer le code pétrolierpour respecter toutes les normesinternationales et environnemen-tales. Il faut aussi réévaluer le bas-sin sédimentaire, tout en construi-sant des infrastructures detransport et de stockage d’hydro-carbures, réhabiliter le réseau dedistribution des produits pétrolierssur toute l’étendue du territoire etréduire les coûts d’accès au gaz

La part des hydrocarbures dansl’économie ivoirienne ne cesse decroître, comme le montre l’impor-tance des projets : huit blocs d’ex-ploration sont encore disponibles,l’extension de la raffinerie d’Abidjandoit permettre d’accroître de 30 %sa capacité actuelle, un pipelinemultiproduits doit être construit enmer et la capacité de stockage degaz doit encore être augmentée.Les réserves de gaz sont estiméesà 30 milliards m3, celles de pétrole

butane des ménages. Pour y par-venir, 622,679 milliards de FCFAont été réservés dans le Plan natio-nal de développement (PND)2012-2015. Depuis 2012, desfonds sont injectés dans la forma-tion et le renforcement des capaci-tés des acteurs et partenaires natio-naux en matière de nouvellestechnologies dans le pétrole. D’au-tres projets, comme la créationd’installations gazières (centresemplisseurs), sont encore à l’étude.

Ici, la pose de lapremière pierre dela mine d'ord'Afema de lacompagnie TaurusGold, par lePremier ministreivoirien DanielKablan Duncan,en mars dernier, al'est de la Côted'Ivoire.

LE MOCI - N° 1963 - 15 mai 2014 27

Hydrocarbures De grands projets et des ambitions

Pour réhabiliter et améliorer le rendement global duréseau électrique et renforcer les ouvrages et moyensde production, l’État s’est engagé à électrifier 200localités rurales par an, 3 000 établissements sco-laires et 525 centres de santé, à équiper 500 can-tines scolaires en matériels de cuisson utilisant lessources d’énergies modernes, etc. Estimation de tout

ce chantier : 610,060 milliards de FCFA sur lapériode de 2012 à 2015, soit 5,51 % du coût totaldu Plan national de développement (PND). Dessociétés comme Aggreko, leader mondial des ser-vices d’alimentation électrique temporaire et de régu-lation de la température, Azito Energies ou Ciprel, sesont déjà fortement engagées. K. K. et G. K.

Energie Améliorer la production et la distributionélectrique

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PAYS & MARCHÉSGuide BusinessCôte d’Ivoire

d’infrastructures et réseaux de qua-lité, l’accès aux terminaux et la créa-tion de contenus, la mise en placed’un véritable écosystème de déve-loppeurs, la gestion de la dématé-rialisation, la création de solutionssur mesure pour les PME, etc. Cesecteur a connu une expansionremarquable au cours de la dernièredécennie, générant annuellementenviron 70 milliards de francs CFAde TVA. L’émergence des TIC afavorisé l’apparition de nouveauxservices plus rapides et plus sim-ples d’emploi. Malgré tous cesacquis, les tarifs et les coûts d’ac-

Selon le ministre ivoirien de la Posteet des Télécommunications, BrunoKone, les grands chantiers devraientêtre accélérés. « Le gouvernementivoirien demeure disposé et ouvert àtoutes les négociations pour per-mettre de rapidement repositionnerle pays comme l’un des pionnierset leader de l’économie numériquesous régionale », a-t-il indiqué lorsdu Forum Investir en Côte d’Ivoire(ICI 2014), en février dernier. LaCôte d’Ivoire affiche 7 % de taux depénétration et 1,5 million d’utilisa-teurs de l’Internet. Et l’économienumérique y pesait 8,2 % du pro-duit intérieur brut (PIB) en 2013,avec un taux de pénétration dumobile supérieur à 90 %. Un envi-ronnement favorable à de nouveauxinvestissements, comme la créationde centres de données aux normesinternationales et le développement

cès restent relativement élevés et lepoids des taxes sur les produitsinformatiques constitue le principalgoulot d’étranglement au dévelop-pement des TIC. S’il est prévu unnouveau code des télécommunica-tions et un cadre juridique et régle-mentaire favorable à l’accès, il estquestion aussi de rouvrir et équiper66 bureaux de poste dans les ex-zones Centre Nord et Ouest, demettre en œuvre le projet de gou-vernance électronique E-Gouv et deréaliser le projet de maillage du paysen fibre optique. Ces deux derniersprojets sont en cours d’exécution.

du pays doivent être réhabilitéestout comme les deux grandesécoles publiques et les deux Unitésrégionales de l’enseignement supé-rieur (Ures). Parallèlement, dans lesecteur public, 2 036 enseignantsdu supérieur doivent être recrutéset les résidences universitaires réha-bilitées. Hormis les réhabilitationsdes cités universitaires et le lance-

La réhabilitation de la cité universi-taire d’Abidjan vient d’être achevéeet, début avril, les premiers étudiantsont reçu les clés de leurs chambres.Ce projet s’inscrit dans le cadre duPlan national de développement(PND), qui affiche des objectifsambitieux : réhabiliter 30 000 classeset construire 25 000 classes dansle primaire, bâtir et équiper des col-lèges et douze lycées de l’enseigne-ment secondaire, réhabiliter et équiper sept établissements dusecondaire, recruter 25 000 ensei-gnants du primaire et 4 000 ensei-gnants du secondaire général, révi-ser le contenu des enseignementset assurer la formation continue desenseignants.Dans l’enseignement technique, ilest ainsi prévu de réhabiliter neuflycées professionnels et trois lycéestechniques, construire huit lycéestechniques, sept lycées profession-nels, six ateliers. Dans l’enseigne-ment supérieur, les trois universités

ment de programmes de recrute-ment d’enseignants au secondaire,tous les autres chantiers sontencore en cours de réalisation. Rap-pelons que le coût global des inves-tissements pour l’ensemble du sec-teur Education-Formation s’élève à753,538 milliards FCFA sur lapériode 2012-2015, soit 6,46 % ducoût total du PND.

Education-enseignementUn programme géant d’infrastructures

Rénovation del’université de

Cocody.

F. P

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TIC Etre un pionnier dans l’économie numérique

L’émergence des TIC a favorisé l’apparition de nouveaux servicesplus rapides et plus simples d’emploi.

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Santé Investir dans la gestion du système et les hôpitaux

lourdement sur l’offre de soins, cequi explique qu’une proportionimportante de la population n’ait

Pour la période 2012-2015, l’en-veloppe d’investissement prévuedans le Plan national de dévelop-pement (PND) est de 594,072 mil-liards francs CFA, ce qui repré-sente 5,36 % du total du PND.Les objectifs sont notammentd’améliorer le cadre de gestion dusystème de santé, le financementet la gestion des ressources finan-cières du secteur, d’accroître l’offredes services de santé ou encored’améliorer la disponibilité et l’ac-cessibilité à des médicaments etautres intrants stratégiques dequalité. Mais le plus gros des tra-vaux à réaliser concerne essentiel-lement la construction, la réhabili-tation et l’équipement de centreshospitaliers universitaires, les tra-vaux ayant effectivement démarréen 2013. La crise politique et sociale pèse

pas accès à des soins préventifset curatifs de qualité. S’y ajoutentune faible couverture sanitaire,l’inexistence ou l’inadéquation duplateau technique des structuressanitaires ainsi que l’insuffisanceet l’inégale répartition du person-nel de santé dans le pays. Enfin, le secteur de la santé estconfronté à un problème de finan-cement résultant de la stagnationde la proportion du budget duministère en charge de la santé,de la paupérisation croissante etde l’inexistence d’un dispositif decouverture du risque maladie.

K. K. et G. K.

La crise politique et sociale pèse lourdement sur l’offre de soins

Infrastructures, BTP et environnement• Réhabilitation d’immeubles.• Construction de chemins de fer, de routes et deponts.• Train urbain d’Abidjan.• Construction du marché de gros.• Construction de logements sociaux et destanding.• Réhabilitation et dépollution de la baie deCocody.• Aménagement de la baie du Banco.• Gestion des déchets.• Adduction d’eau potable…

Mines, énergie et hydrocarbures• Recherche et extraction dans les secteursminiers, pétrolier et gazier.• Développement de l’énergie solaire.• Construction de dépôts d’hydrocarbures.• Extension du réseau de transport et dedistribution de l’électricité…

Tourisme, transport• Construction du complexe olympique d’Abidjan.

• Construction d’hôtels 3 à 5 étoiles.• Aménagement de la baie lagunaire d’Abidjan…

Industrie• Usines de transformation des matières premièresagricoles (huile de palme, hévéa, cacao, café…).• Industrie de transformation des produitspétroliers et énergétiques.• Usines de fabrication d’équipementsélectroniques et électriques.• Réhabilitation, création et cession des zonesindustrielles…

Éducation, emploi et santé• Construction de cités et résidences pour élèveset étudiants.• Création des bibliothèques et centres dedocumentation électronique.• Construction d’hôpitaux et de centres de santé.• Construction de lycées et classes scolaires.• Construction, équipement et exploitation ducentre de médecine nucléaire.• Équipement et exploitation du centre national deradiothérapie et d’oncologie médicale d’Abidjan…

Des opportunités d’investissement immédiates

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Les travauxconcernant la

construction, laréhabilitation etl’équipement de

centreshospitaliers

universitaires ontdémarré en 2013.

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PAYS & MARCHÉSGuide BusinessCôte d’Ivoire

Forte d’une population estimée à 21 millions à fin décem-bre 2013. Près du quart de la population ivoirienne vit à Abid-jan, la capitale économique, où les affaires sont les plus flo-rissantes, tant pour les nationaux que pour les étrangers. Cesderniers représentent 26 % de la population totale vivant surle sol ivoirien.

La Côte d’Ivoire s’est longtemps maintenue comme le pre-mier producteur mondial de Cacao avec une productionmoyenne de 1,2 million de tonnes par an, représentant 41 %de la production mondiale. 1,3 million de tonnes avaient étéexportées pour la période allant d’octobre 2012 à juin 2013.

La Côte d’Ivoire s’affiche comme la troisième puissance éco-nomique après le Nigeria et le Ghana dans la sous-régionOuest Africaine. En 2012, le pays a réalisé un taux de crois-sance de 9,8 % avec un PIB de 24,26 milliards de dollars.Les autorités ivoiriennes se sont attelées à résorber la régres-sion économique causée par la crise post-électorale de 2011.Pour se faire, un Programme Présidentiel d’Urgence a per-mis de remettre à niveau un ensemble d’infrastructures dedéveloppement, notamment des routes, des bâtiments admi-nistratifs, des hôpitaux, ouvrant de multiples opportunités àde nombreuses PME. En outre, un Plan National de Déve-loppement 2012-2015, impliquant des investissements de16,5 milliards d’euros, a été mis en place avec l’objectif defaire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020.

Ainsi, de nombreux projets d’infrastructures ont été réalisés etd’autres sont en phase de finalisation en attendant les élec-tions présidentielles de 2015. La plupart de ces mesures com-mencent déjà à porter leurs fruits, en l’occurrence l’améliora-tion du classement sur l’indicateur Doing Business 2014 : lepays prend de l’avance en occupant la 167e place. Les esti-mations du FMI tablent sur le maintien du taux de croissanceà 8 % sur les deux prochaines années.

Après deux années passées à la tête de la commission de laCEDEAO, le président ivoirien a passé la main à son homo-logue ghanéen à la fin du 1er trimestre 2014. Depuis lors, il estde plus en plus question de l’unicité d’une monnaie commu-nautaire. En effet, des 16 pays de la CEDEAO, seuls huitpays ont une monnaie commune, le franc CFA (XOF), et sontregroupés sous l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). LaCôte d’Ivoire est la première économie de l’union. Rappelonsque cette monnaie est arrimée à l’euro selon un régime deparité fixe (1 euro = 655,957 FCFA).

En termes d’échanges avec l’extérieur, la France a perdu saplace de choix en tant qu’importateur au profit du Nigeria enraison de l’appréciation de la valeur du pétrole qui représente

près des de 90 % en valeur des importations provenant de cepays. Hormis cette ressource, les principaux fournisseurs ivoi-riens sont le Nigeria, la France, la Chine et l’Inde dont les pro-duits importés représentent respectivement 25,7 %, 12,4 %,7,3 % et 4 % de l’ensemble des importations. Les principauxproduits importés sont les produits pétroliers (28,2 %), le riz(7 %), le poisson et autres produits surgelés (3,4 %) ainsique les produits pharmaceutiques (2,6 %). Par ailleurs, lesprincipaux clients de la Côte d’Ivoire sont les Pays-Bas(8,7 %), les États-Unis (8,1 %), le Nigeria (8 %), l’Allemagne(7,5 %) et la France (4 %). Les exportations du pays sontessentiellement constituées du cacao (21,4 %), de produitspétroliers (27,9 %), de caoutchouc et produits assimilés(7,4 %) et de métaux précieux (5,9 %).

Les relations extérieures de la Côte d’Ivoire s’appuient égale-ment sur de nombreux partenariats bilatéraux et multilatéraux.En fin 2011, elle a bénéficié d’une mise à jour de sa certifi-cation afin de bénéficier du partenariat de l’AGOA (AfricanGrowth and Opportunity Act) lui permettant d’exporter un cer-tain nombre de produits sans quotas et sans restrictions doua-nières vers les États-Unis. En outre, le pays a bénéficié del’initiative PPTE visant la réduction de l’endettement vis-à-visde ses partenaires afin de mieux amorcer sa croissance.

Depuis l’origine, la structure économique de la Côte d’Ivoireprésente un déséquilibre dans lequel le secteur primaire tirépar l’agriculture représente le pilier national de développe-ment. Cependant, une politique de diversification des reve-nus nationaux a permis d’identifier un certain nombre de sec-teurs porteurs que sont l’agro-industrie, l’industrie minière,l’industrie pétrolière, l’énergie, et le BTP contribuant au PIBrespectivement à hauteur de 4 %, 4,7 %, 2 %, 3,5 % et 4,5 %.À ceux-ci, il faudrait ajouter le secteur de la distribution qui aréalisé une croissance de 46 % bien qu’il reste dominé pardes activités informelles (environ 70 %).

Cette impulsion a mis en exergue le déficit énergétique déjàexistant. Pour le réduire, les vastes projets d’accroissementdes capacités productives ont été entamés. Parmi eux, l’amé-nagement des centrales thermiques d’Azito, d’Aggreko et deCiprel à Abidjan d’une part, et d’autre part la construction d’unbarrage hydroélectrique à Soubré (ouest de la Côte d’Ivoire).Ces travaux devraient permettre d’accroître la capacité éner-gétique actuelle de 1 321 MW à 2 421 MW en 2018.

Les nombreuses réformes entamées par le gouvernementvisant l’assainissement du milieu des affaires ont conduit à lacréation d’une cour d’arbitrage pour le règlement des litigescommerciaux. Par ailleurs, des réformes d’ordre légales sonten cours. Elles concernent le domaine de la réglementation

Avis d’expert Société Générale

Note d’information sur la Côte d’Ivoire

LE MOCI - N° 1963 - 15 mai 2014 33

des affaires notamment la création d’entreprise, la protectionde l’environnement, la politique fiscale de certaines branchesd’activités (mine, plasturgie, métallurgie, industrie du bois…).

Au niveau microéconomique, les entreprises doivent se confor-mer au système comptable de l’OHADA. Quelles soientcotées en bourse ou non, elles ont obligation de déposer leursétats financiers aux fins de déclarations fiscales aux bureaux dela Direction Générale des Impôts au plus tard la 30 avril del’année suivant l’exercice comptable. L’exception est faite auxSociétés Civiles Immobilières et aux affaires personnelles.L’institut National de la Statistique se charge de récupérerces données afin d’établir les statistiques nationales. La publi-cation officielle des grands agrégats nationaux n’est disponi-ble qu’à l’année N+2. Cependant, la Direction Générale desDouanes et la Direction Générale des Impôts ainsi que le Tré-sor Public suivent les flux monétaires et de marchandises afinde publier trimestriellement des états de l’économie ivoirienne.

Le secteur bancaire de la Côte d’Ivoire est l’un des plus per-formants de la sous-région. En fin décembre 2013, le volumeglobal des ressources s’affichait à 3 230 Mds FCFA, soit unehausse de 12 % par rapport à 2012. L’ensemble des créditsoctroyés par les banques a également progressé, passant de2 168,65 Mds FCFA en 2012 à 2 723,31 Mds FCFA en2013, soit une croissance de 26 %.Présente en Côte d’Ivoire depuis 1962, la SGBCI, filiale dugroupe Societe Générale, conserve la première place du mar-ché bancaire en ressources et en emplois, avec respective-ment 15,6 % et 14,9 % de parts de marché devant les 24banques de la place.SGBCI développe actuellement des produits qui s’oriententvers l’innovation en termes de financement aux entreprisestout en modulant ses offres adressées aux particuliers en fonc-tion de l’environnement social. Parmi ses offres aux entre-prises, outre les produits de financement classique, les pro-duits d’affacturage, de lease-back, crédits syndiqués, etproduits de Trade Finance sont ceux qui permettent de mieuxrépondre aux besoins des clients.

Questions pratiques

Quel est le statut des entreprises étrangères

dans le pays ?

Les investisseurs étrangers bénéficient des mêmes conditionsque les entreprises locales, notamment en termes de sécu-rité et de protection juridique relatives aux droits acquis envertu de leurs investissements. Le FINEX impose la domici-liation des recettes d’exportations dans une banque locale etles transferts de devises via la BCEAO. La fiscalité attachée aurapatriement de capitaux est fonction des conventions fiscalesliant la Côte d’Ivoire à ses partenaires. Les entreprises étran-gères (États-Unis par exemple) avec lesquels il n’existe pasde convention, sont soumises aux réglementations de leur

pays d’origine. Dans le cadre des investissements directsétrangers, les entreprises sont soumises à un régime de décla-ration aux fins statistiques.

Existe-t-il des mesures favorisant les investissements ?

Le Plan National de Développement 2012-2015 de la Côted’Ivoire prévoit de tripler le volume des investissements afinqu’ils atteignent un taux de 23,4 % du PIB. Pour ce faire, legouvernement a mis l’accent sur l’assainissement du milieudes affaires en créant une cour d’arbitrage pour le règlementà l’amiable des différends commerciaux. Le renforcement de lasécurité et la mise en place de systèmes de contrôle et dedéclarations allégées sont autant de mesures pour rassurerles investisseurs d’une part sur le plan sécuritaire et d’autrepart sur les risques de corruption. Enfin, des infrastructuresde développement supplémentaires sont en cours de réalisa-tion afin d’attirer les investisseurs potentiels de la Côte d’Ivoirenotamment le reprofilage de routes, la construction de pontset d’échangeurs, la mise à niveau des infrastructures hospi-talières.Au niveau macroéconomique, le maintien d’un faible taux d’in-flation (1,3 % en 2012, estimations 2013 : 3,1 %), d’une fortecroissance du PIB (autour de + 8 % sur les trois prochainesannées), d’une balance commerciale excédentaire ainsi qu’unemaîtrise des finances publiques sont autant d’atouts qui conti-nuent d’attirer les investisseurs vers la Côte d’Ivoire.Au premier trimestre 2014, le Centre pour la Promotion desInvestissements en Côte d’Ivoire (CEPICI) a organisé un forumdes investissements qui s’est soldé par des intentions d’in-vestissement de 443 milliards de Francs CFA (67 millionsd’euros).Le nouveau Code des Investissements de la Côte d’Ivoireimpose à l’administration publique un délai de 21 jours pourdonner un avis sur les demandes d’exonérations fiscales, au-delà, la demande est considérée comme acceptée. Ce codeprévoit notamment deux catégories d’avantages. Le premierconsiste en un régime de déclaration des importations avecexonération de 40 à 50 % des droits de douanes et 100 % deTVA. Le second avantage consiste en l’exonération de taxessur le bénéfice, de paiement de patentes ainsi que de taxes surl’occupation de terrain sur des durées pouvant aller jusqu’à15 ans.

Le système fiscal est-il avantageux ?

Le régime fiscal de la Côte d’Ivoire est en constante amélio-ration depuis l’année 2011. La TVA fixée à 18 %, est la plusbasse de la sous-région et s’applique à l’ensemble des pro-duits, exceptés les produits de grande consommation dont letaux varie en fonction de la conjoncture économique (TVA surle lait est actuellement à 9 %). En outre, il existe un certainnombre d’avantages fiscaux tels que la défiscalisation de pro-fits générés sur les levées de fonds obligataires du trésorpublic. Le taux de pression fiscale du pays se situe à 17 %.

I/ Le cadre généralLa monnaie

La Côte d’Ivoire est membre del’Union économique et monétairede l’Afrique de l’Ouest (Uemoa),regroupant huit pays appartenant àla zone de la Communauté finan-cière africaine (CFA) ou zonefranc. Le franc CFA est lié à l’europar un taux de change fixe et béné-ficie d’une garantie de convertibi-lité illimitée qui assure la disponi-bilité de devises pour lespaiements vers l’étranger.

Le droit des affaires

La Côte d’Ivoire est membre del’Organisation pour l’harmonisationen Afrique du droit des affaires(Ohada), instituée par le traité endate du 17 octobre 1993, quiorganise et uniformise le droit desaffaires des 17 pays membres del’Ohada, avec pour objectif générald’instaurer des règles qui permet-tent l’attractivité des investisseurset la sécurité des affaires en vued’un développement économiqueharmonieux dans cette zone com-munautaire.

Le droit de la propriété

intellectuelle

La Côte d’Ivoire est partie au traitéde l’Organisation africaine de la pro-priété intellectuelle (OAPI) régle-mentant la protection des droits depropriété intellectuelle et industrielle.

Le droit des assurances

La Côte d’Ivoire est signataire dutraité instituant la Conférence inter-africaine des marchés d’assurance(Cima), qui réglemente le marchéet les opérations d’assurance etde réassurance dans les 13 paysmembres et institue une Commis-sion régionale unique de contrôlede ces activités.

Les conventions fiscales

En matière fiscale, la Côte d’Ivoirea conclu plusieurs accords bilaté-raux et multilatéraux, dont laconvention franco-ivoirienne du6 avril 1966, aux termes delaquelle les revenus divers versés àune société française sont soumisà des retenues à la source : 12 %pour les dividendes, 15 % pour lesintérêts et 10 % pour les rede-vances. Toutefois, les rémunéra-tions d’assistance technique nefont pas l’objet de retenue à lasource. Le règlement Uemoa,visant à éviter la double impositionentre les 8 pays de la zone franc,fixe le taux maximum des retenuesà la source à 10 % pour les divi-dendes, 15 % pour les intérêts etles redevances. Les rémunérationsd’assistance technique ne font pasl’objet de retenue à la source.

Les engagements

internationaux

La Côte d’Ivoire est signataire de

nombreux accords internationauxen vue de promouvoir les investis-sements étrangers. Elle est mem-bre du Centre international pour lerèglement des différends relatifsaux investissements (Cirdi) et del’Agence multilatérale de garantiedes investissements (AMGI) et aratifié la Convention de New Yorksur l’exécution des sentences arbi-trales étrangères.

II/ S’implanterL’implantation d’une entreprise enCôte d’Ivoire est soumise auxrègles édictées essentiellementpar l’Acte uniforme sur le droit dessociétés commerciales et du grou-pement d‘intérêt économique. Cetacte a été révisé par le Conseildes ministres de l’Ohada le 30 jan-vier dernier. Il a été prévu qu’ilentre en vigueur le 5 mai 2014.Le nouvel acte apporte plusieursmodifications comme par exemple,la reconnaissance des pactesd’actionnaires, la possibilité d’ap-ports en industrie dans les socié-tés autres que la société anonyme,l’instauration de nouvelles dispo-sitions relatives à l’administrationprovisoire, le régime applicable auxvaleurs mobilières dans l’espaceOhada.

Les formes de société

Les formes juridiques ouvertes auxinvestisseurs dans le cadre de leur

RÉGLEMENTATION

Ce qu’il faut savoir pour s’implanter et exporterFace aux défis de la reconstruction et de la relance économique envue de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020, legouvernement s’est doté d’un Plan national de développement (PND),appuyé par un dispositif juridique, réglementaire et institutionnel per-mettant la participation des investisseurs privés, nationaux et étrangers,au développement de son tissu économique et industriel.

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implantation en Côte d’Ivoire sontcelles de l’Acte uniforme Ohadarelatif au droit des sociétés com-merciales et du groupement d’in-térêt économique. Le nouvel Acte uniforme Ohadaréglemente les bureaux de repré-sentation et la filialisation des suc-cursales et introduit dans l’espaceOhada de nouvelles formes desociétés, telles que la société paractions simplifiées (SAS), lasociété à capital variable.Il est à noter également au titredes innovations, la possibilité deconvocation par courrier électro-nique des associés et actionnaires,ainsi que la tenue des réunionsd’assemblées d’actionnaires etdes conseils d’administration parvisioconférence.

SuccursaleElle doit être immatriculée au regis-tre du commerce et du créditmobilier (RCCM). En applicationdes nouvelles dispositions del’Acte uniforme, la succursaled’une société étrangère doit êtreapportée à une société de droitivoirien, existante ou à créer, deuxans au plus tard après sa création,sauf dérogation du ministère duCommerce. Les succursales desociétés étrangères sont redeva-bles de tous les impôts et taxessous réserve des dispositions desconventions fiscales.

Bureau de représentationou de liaisonLe bureau de liaison ou de repré-sentation exerce des activités àcaractère préparatoire ou auxiliairepar rapport à celle de la sociétéqui l’a créé (recherche scientifique,collecte d’information, publicité,prospection ou études en vue del’implantation). Il doit être immatriculé au registredu commerce et du crédit mobi-lier. Ce bureau peut être trans-formé en succursale. Le bureau de liaison ou de repré-sentation n’est pas assujetti à l’im-pôt sur les bénéfices, ni aux autresimpôts liés à l’activité commerciale.Ils acquittent un impôt minimum

forfaitaire annuel (IMF) de 2 mil-lions de francs CFA.Les bureaux de liaison qui exercenttout ou partie de l’activité mêmede l’entreprise qu’ils représententsont passibles de tous les impôtset taxes. Il en est de même desbureaux de prospection oud’études qui perdent leur carac-tère auxiliaire ou préparatoire dèslors que leur présence en Côted’Ivoire excède 24 mois.

Société à responsabilité limitée(SARL) et la Société anonyme(SA)La SARL et la SA peuvent necomprendre qu’un seul associé ouactionnaire. Le capital social minimum de laSARL est de 1 000 000 francsCFA. Les apports en numéraired’une SARL doivent être libéréslors de la souscription du capitalde la moitié au moins de leurvaleur nominale et la libération dusurplus intervenir dans un délai dedeux ans à compter de l’immatri-culation de la société au RCCM. Le capital social minimum de laSA est de 10 000 000 francsCFA, les apports en numérairesont libérés d’un quart au moinsde leur valeur nominale lors de lasouscription et le surplus dans undélai qui n’excède pas trois ans àcompter de l’immatriculation auRCCM.

Société par actions simplifiées(SAS)La société par actions simplifiées(SAS) est une société sans capitalsocial minimum. Elle n’est pastenue de désigner un commissaireaux comptes, si le total du bilan estinférieur à 125 millions de francsCFA, si le chiffre d’affaires annuelest inférieur à 250 millions defrancs CFA, et si l’effectif perma-nent est de moins de cinquantepersonnes. Elle peut ne compor-ter qu’une seule personne et estdirigée par son président. Les sta-tuts peuvent prévoir un organe col-légial de direction ou de surveil-lance (comité exécutif ou comitéde surveillance).

III/ Marchés publics etpartenariats public-privéMarchés publics

Le Code des marchés publics, ins-tauré par le décret n°2009-259 du6 août 2009, s’applique aux mar-chés passés par les personnesmorales de droit public (État, éta-blissements publics et collectivitésterritoriales), les sociétés à partici-pation financière publique, les per-sonnes morales de droit privé agis-sant pour le compte de personnesmorales de droit public ou bénéfi-ciant de leur concours financier.Le Code des marchés publicss’applique aux conventions dedélégation de service public etautres formes de partenariatpublic-privé. L’Autorité nationale de régulationdes marchés publics (ANRMP),organe spécial indépendant ratta-ché à la présidence de la Répu-blique, s’assure du respect desrègles et procédures édictées enmatière de passation des marchéspublics.

Partenariats public-privé

La Côte d’Ivoire a une expérienceconfirmée dans le partenariatpublic-privé. Un dispositif juridiqueet institutionnel est en cours definalisation portant sur les règlesrelatives aux contrats de partena-riat public-privé conclus pour lamise en œuvre des projets dedéveloppement à réaliser, ainsi quesur le cadre institutionnel de pilo-tage de ces partenariats.

IV/ InvestirLes incitations fiscales

à l’investissement dans

le Code général des impôts

Le régime fiscal des sociétésmères et des holdingsEn application du régime fiscal dessociétés mères, les dividendes enprovenance de filiales dans les-quelles une société immatriculéeen Côte d’Ivoire détient au moins10 % de parts, sont imposés à untaux réduit de 1,25 %. Une exoné-ration de retenue à la source surles dividendes redistribués estégalement accordée.

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Le régime des sociétés holdingspermet aux entreprises, qui détien-nent deux tiers de titres répondantaux conditions du régime fiscal dessociétés mères, de bénéficierd’une imposition réduite de 12 %sur les plus-values de cession detitres (au lieu de 25 %) ; ou d’uneexonération totale, si 60 % destitres détenus par la holding appar-tiennent à des sociétés situéesdans l’Uemoa.Ces deux régimes fiscaux, ainsique les dispositions du règlementde l’Uemoa, destinés à éviter lesdoubles impositions, facilitent laconstitution d’un réseau de filialesdans la zone Uemoa.

Les mesures en faveur de l’habitatDes avantages fiscaux (impôt surle bénéfice réduit…) sont accor-dés pour les programmes de loge-

ments à caractère économique etsocial et les grands investisse-ments de construction d’habitat.

La zone franchede la biotechnologieLes entreprises admises au régimede la Zone franche de la biotech-nologie et des technologies de l’in-formation et de la communication(ZBTIC) sont exonérées des diversimpôts droits et taxes, à l’excep-tion d’une redevance de 2,5 % duchiffre d’affaires brut annuel et d’unimpôt libératoire de 1 % à partirde la sixième année.

Le Code des investissementsLe nouveau Code des investisse-ments de 2012 accorde des exo-nérations sur des périodes de 5ans, 8 ans ou 15 ans selon leszones d’investissement. Le terri-

toire national est subdivisé en troiszones : la zone A correspondantau district d’Abidjan, la zone Bcomprenant les agglomérations de60 000 habitants et plus, et lazone C regroupant les localités demoins de 60 000 habitants.Les entreprises éligibles bénéfi-cient d’exonérations dégressivesen matière d’impôt sur le bénéficeet de contribution des patentes :100 % les premières années,50 % l’avant-dernière année et25 % la dernière année. À partir d’un certain seuil d’inves-tissement, une exonération totaled’impôt sur le patrimoine foncier(normalement exigible au taux de11 %) est également prévue duranttoute la période. Les entreprisesagréées qui importent leurs maté-riels et équipements bénéficientd’une réduction de 40 % à 50 %

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1/ Notes de risques paysOCDE : 7/7 (depuis 31 janvier 2014)Euler Hermes : D, risque élevé (avril 2014)Coface : C (depuis janvier 2014)Credendo (ex. Ducroire) : court terme : 4/7 ; com-mercial : C (élevé) ; risque de transfert : 7/7(avril 2014).

2/ Moyens de paiementMonnaie localeLe franc CFA BCEAO (XOF). La Côte d’Ivoire est membre de l’Union économiqueet monétaire ouest africaine (UEMOA) dont l’institutd’émission est la BCEAO (Banque centrale desÉtats d’Afrique de l’Ouest). Le franc CFA est ratta-ché à l’euro, avec une parité garantie par le Trésorfrançais. Sa convertibilité et les transferts sont sou-mis à une réglementation des changes stricte : lestransferts de fonds vers l’étranger, notamment, sontautorisés par la BCEAO sur justificatif et doiventpasser par un intermédiaire agréé (établissementsfinanciers). Taux de change : 1 XOF = 0,001524EUR - 1 EUR = 655,957 XOF

3/ Meilleure monnaie de facturation des échangesL’euro.ConseillésPaiement d’avance essentiellement. Sinon crédit docu-mentaire irrévocable et confirmé. Virements si possi-bilité d’obtenir une lettre de crédit standby confirmée.

4/ Conditions de paiementDélais de paiement habituelsPaiement d’avance très fortement recommandé.Dans le cas d’un crédit documentaire confirmé, exi-ger un paiement à vue ou un délai de 30 à 60 joursmaximum.

Risques de retards de paiement Les retards sont très fréquents si les opérations nesont pas sécurisées par une garantie et peuventaller de 30 à 60 jours, voire au-delà. On constateen effet toujours, à ce jour, pour des montants éle-vés, de très nombreux retards de paiement, supé-rieurs à 90 jours, dans certains secteurs où lesexportateurs continuaient de contracter en touteconfiance (malgré la crise !) avec des importateurshistoriques. Ils sont le plus souvent dus à un pro-blème de devises (non-disponibilité au moment dutransfert) et bien évidemment à l’extrême faiblesse,dans la période actuelle, du système bancaire.

Acomptes à la commandeNégocier le versement d’acomptes à la commandeest très fortement recommandé si un paiementd’avance n’a pu être obtenu. Veiller à sécuriser lerèglement du solde.

Extrait de la fiche (actualisée à avril 2014) Côte d’Ivoirede « l’Atlas 2013 des risques pays à l’usage des expor-tateurs » du Moci. Prochaine parution en juin 2014.

Les risques et pratiques de paiement

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de droits de douane et d’une exo-nération totale de TVA. À noteraussi l’adoption de la loi n°2014-138 du 24 mars 2014 portantcréation d’un nouveau Code minierqui renforce considérablement lesavantages accordés aux investis-seurs dans le précédent code.

V/ ExporterL’importation de biens n’est passoumise à quota ou licence, saufdans certains cas, notamment lesproduits alimentaires frais et lesproduits pharmaceutiques. L’im-portation de certains produitsnécessite une attestation deconformité aux normes ivoiriennes.Une procédure modernisée d’im-portation des marchandises est envigueur depuis le 1er juillet 2013.Les formalités douanières préala-bles à l’importation doivent êtreeffectuées auprès de la sociétéconcessionnaire, Webb FontaineCôte d’Ivoire, pour les marchan-

dises d’une valeur FOB (free onboard) supérieure à 1 000 000FCFA qui ne figurent pas sur laliste des produits exemptés. L’importateur ou son déclarantdépose une demande au servicechargé du contrôle documentaireet de la valeur (Ruling Center) quidélivre par courrier électronique,dans un délai de cinq jours, un cer-tificat dénommé Rapport Final deClassification et de Valeur (RFCV)et procède simultanément à sontransfert dans le Système automa-tisé de dédouanement des mar-chandises (Sydam).Le tarif extérieur commun (Tec) en

vigueur au sein de l’Uemoa prévoitquatre taux de droits de douane :0 % (biens sociaux essentiels rele-vant d’une liste limitative), 5 %(biens de première nécessité,matières premières de base, biensd’équipement et intrants spéci-fiques), 10 % (intrants et produitsintermédiaires) et 20 % (autresproduits, dont biens de consom-mation finale).

Sylvère Koyo, avocat associéJean-Martial Amessan,

directeur du département Fiscalité et douanes

Société d’Avocats Bazié, Koyo & Assa

CONTACTS UTILES

Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (Cepici) :www.cepici.gouv.ciAutorité nationale de régulation des marchés publics (ANRMP) :www.anrmp.ci

Contacts utiles• Service économiqued’AbidjanTél. : +225 20 20 04 20 [email protected] http://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/cote-divoire• Bureau Ubifrance en Côted’Ivoire Tél. : +225 20 20 04 20 [email protected]• Chambre de Commerce etd’Industrie française en Côted’Ivoire (CCIF CI)Tél : +225 21 25 82 06 [email protected] - www.ccifci.org • Agence française de développement (AFD)Tél : +225 22 40 70 [email protected] http://cotedivoire.afd.fr • Chambre de Commerce etd’Industrie de Côte d’Ivoire(CCI-CI)http://www.cci.ci/index.php/fr/

Tél. : +225 20 33 16 00• Société d’Avocats Bazié, Koyo & AssaTél. : +225 22443885+225 22443908

Programme Ubifrancedeuxième semestre 2014• Matériel agricoleRencontres acheteursEquipements et fournitures pour l’élevageAbidjan, 16-18 [email protected]él. : +225 20 20 04 17• CosmétiquesRencontres acheteurs Rencontres franco ivoiriennes de la cosmétique et de la parapharmacieAbidjan, 23-25 [email protected]él. : +225 20 20 05 56

• Atelier pays Marché de la Côte d’Ivoire auSénat - Paris, 19 [email protected]él. : 01 40 73 37 95• Atelier financementseuropéensDans le cadre du 11e FedParis, 13-17 octobre [email protected]él. : 01 40 73 38 14• MécaniqueRencontres acheteursavec la Bourse de sous-traitancede Côte d’IvoireAbidjan, 27-30 [email protected]él. : +225 20 20 04 14• ElectricitéMission découverte avec Ci-EnergiesAbidjan, 17-19 novembre [email protected]él. : +225 20 20 04 14

Pratique

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Contacter votre ambassadeAmbassade de Côte d’Ivoire en France102, avenue Raymond Poincaré75116 ParisTél. : 01.53.64.62.62Fax : [email protected]

Les moyens de locomotion utilisés en villeNos recommandationsLe réseau routier est développé, et en grande partie bitumé.Le taxi est un moyen de transport pratique, et bon marché, letarif est fixe quel que soit le nombre de kilomètres parcourus.Ils sont reconnaissables par leur couleur orange à Abidjan etBouaké, blanche avec des bandes vertes et oranges àYamoussoukro.

Chaque ville importante compte au moins une gare routière quila dessert au moins à Abidjan. Le transport en commun leplus confortable et le plus fiable est le bus. L’usage du taxi -brousse est en déclin depuis le développement d’un vérita-ble réseau d’autobus à l’échelle du territoire national.Le train est également de moins en moins utilisé, il relie Abid-

jan à Dimbokro, Bouaké, Ferkessédougou, Bobo Dioulassoet Ouagadougou.

Les moyens de locomotion utilisés dans le reste du paysNos recommandationsLe meilleur moyen de transport est la route.

Les vols depuis la FranceParis-Abidjan (ABJ) : 4 900 km, soit 6h30 de vol direct.

La principale compagnie depuis Paris est Air France, Corsairet Egyptair (via Le Caire) proposent également une liaisonvers la Côte d’Ivoire.

Se déplacer par ses propres moyensNos recommandationsLa majeure partie du réseau routier ivoirien est goudronné.Cependant il est conseillé d’éviter de prendre la route de nuiten raison des nombreux braquages.

Retrouver l’intégralité des informations pratiques pour prépa-rer votre déplacement en Côte d’Ivoire sur notre site Internetwww.lemoci.com « fiche pays Côte d’Ivoire ».

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