Upload
truongminh
View
247
Download
8
Embed Size (px)
Citation preview
Modélisation des effets vibratoires du traficferroviaire sur l'environnement
Thèse de doctorat présentée en vue de l'obtention du titre deDocteur en Sciences de l'Ingénieur
parGeorges KOUROUSSIS
Mai 2009
These de doctorat presentee en vue de l’obtention du titre de
Docteur en Sciences de l’Ingenieur
par
Georges KOUROUSSIS
Modelisation des effets vibratoires du trafic
ferroviaire sur l’environnement
Membres du Jury :
Prof. Serge Boucher — FPMs (pro–recteur)
Dr Ir Christophe Collette — CERN/ULB
Prof. Selim Datoussaıd — FPMs (secretaire)
Prof. Pierre Dehombreux — FPMs (president)
Prof. Pascal Drazetic — UVHC
Prof. Paul Fisette — UCL
Prof. Jean–Claude Golinval — ULg
Prof. Olivier Kaufmann — FPMs
Prof. Olivier Verlinden — FPMs (promoteur)
Mai 2009
i
A la memoire de mon pere, Jean Kouroussis (1931–1993),
en reconnaissance de ces annees perdues
Remerciements
Cette these est le fruit d’un long travail ou plusieurs personnes ont apporte leur
aide ou leur soutien.
Je tiens a exprimer ma gratitude au Professeur Conti qui m’a accueilli dans son
service en 2002 et qui m’a propose ce sujet de these. J’ai decouvert, a son contact,
un plaisir grandissant pour l’enseignement et pour la recherche dans le domaine
passionnant de la dynamique et des vibrations. J’associe ces memes remerciements
au Professeur Verlinden qui a repris en 2006 la tache de promoteur de ce travail et
qui, par ailleurs, m’a fait profiter de son experience dans le domaine du ferroviaire et
en analyse et simulation des systemes mecaniques. Que le Professeur Boucher trouve
egalement l’expression de ma gratitude, en tant que pro–recteur de la Faculte mais
egalement en tant que chef de service.
Je remercie aussi les membres du comite d’accompagnement qui ont su me guider
a travers deux reunions et qui m’ont prodigue des conseils judicieux.
Je remercie mes collegues de travail, en particulier Cedric, Quentin et David qui
ont su maintenir une ambiance agreable et unique au sein du Service.
Les etudes de cas n’ont pu etre menees a bien qu’avec l’aide d’intervenants indus-
triels : la societe des transports en commun STIB pour avoir initie en partie le projet
TRANSDYN, Infrabel pour son autorisation a pouvoir effectuer des mesures sur le
site de Mevergnies et TUC Rail pour leurs nombreuses informations sur les TGV et
leur collaboration durant ces dernieres annees.
Merci a Catherine pour la relecture de ce rapport.
Enfin je voudrais remercier mes proches pour leur soutien et surtout Perrine qui
a su etre patiente et comprehensive lors de mes nombreuses virees nocturnes et en
week–end . . . au bureau.
iii
Resume
Malgre de nombreux essors technologiques, le train, et les diverses formes sous
lesquelles il se presente (TGV, fret, corail, tram urbain,. . .) est percu comme
une source multiple de problemes environnementaux, qui sont de plus en plus mal
supportes par le public : pollution, bruit, vibrations, . . . La sensibilite vis–a–vis des
vibrations dues au trafic ferroviaire est de plus en plus importante. Plusieurs solu-
tions existent pour attenuer ces vibrations mais leur cout important, sans garantie
totale de resultat efficace, rebute souvent les exploitants de materiel ferroviaire. Si
la simulation du comportement dynamique des vehicules est maintenant devenue
incontournable dans l’industrie ferroviaire, il est plus rare d’integrer, des le stade
de la conception, l’interaction avec la voie et la propagation des vibrations dans le
sol. Ce travail se propose de mettre au point une methodologie fiable dans le but de
predire, des le stade de la conception d’un vehicule ou l’implantation d’une nouvelle
voie ferree, les efforts dynamiques que le vehicule est susceptible de transmettre au
sol via la voie, et d’en estimer l’impact sur l’environnement.
Pratiquement, il s’agit d’interfacer les methodologies classiques de simulation de
vehicules, qui s’appuient sur la theorie des systemes multicorps, et les techniques
de modelisation des voies et du sol. La modelisation de ce dernier est ardue et
les methodes analytiques ou semi–analytiques montrent d’emblee leurs limitations.
L’emploi de methodes numeriques s’avere donc etre une necessite. Une analyse de
l’interaction entre la voie et le sol a ete menee afin de montrer qu’il est tout a
fait possible, sous certaines conditions, de separer le sous–systeme vehicule/voie
du sol, dans le but de travailler en deux phases. La premiere permet de simuler le
v
vi
comportement dynamique ferroviaire, modelisant le vehicule circulant sur un rail
flexible, tenant compte de ses irregularites, supporte de maniere discrete par les
traverses, en considerant un comportement visco–elastique des attaches et du ballast.
La seconde phase fait intervenir le sol et la propagation des vibrations issues des
efforts agissant a la surface du sol et calcules dans la premiere phase. Les techniques
de modelisation de ce dernier ressortissent habituellement de la theorie des elements
frontieres ou des elements finis. Cette derniere, plus seduisante pour modeliser la
complexite du sol (heterogeneite, geometrie complexe, comportement non–lineaire),
a ete retenue, moyennant l’utilisation des elements semi–infinis afin de prendre en
compte la nature non bornee du domaine. Une etape de validation a ete entreprise
afin de verifier les conditions d’utilisation en analyse frequentielle et de definir leurs
equivalents en analyse temporelle. Il en ressort qu’une analyse temporelle est plus
realiste face au phenomene transitoire qu’est la propagation d’ondes dans le sol.
Permettant de travailler avec des modeles plus compacts et donc moins gourmands
en ressources informatiques, l’analyse temporelle replace la methode aux elements
finis a egalite avec la methode aux elements frontieres.
Deux cas d’etudes sont presentes, par l’intermediaire du trafic urbain et du tra-
fic a grandes vitesses, afin de valider l’approche adoptee, basee sur une simulation
temporelle des deux sous–systemes. Le schema d’integration explicite, associe a un
garde–fou relatif a sa stabilite, a ete prefere pour permettre des gains de temps dans la
simulation des modeles de sol. Les resultats obtenus restent tres satisfaisants lorsqu’ils
sont compares a des mesures sur site. Une analyse parametrique a permis de plus de
verifier la sensibilite des parametres du modele complet sur les niveaux vibratoires.
Tous ces resultats montrent l’influence importante de l’interaction vehicule/voie et
la necessite d’un modele complet dans la problematique de la gestion des vibrations
dues au trafic ferroviaire.
Abstract
Although it has been the subject of continuous technological innovation, railway
transport (HST, freight, tramway,...) is still perceived as an important source
of environmental nuisances which are less and less tolerated by the dwellers.
Among these nuisances, the vibrations induced by railway traffic get the same
concern as noise, passenger discomfort or visual impact. Solutions exist to alleviate
the vibrations but are still rarely employed by railway operators as they are quite
expensive without guaranteeing an efficient result in all cases. If the vehicle dynamics
simulation packages are now commonly used in railway industry, it is not yet the
case for the track/soil vibrations which are rarely treated from the very beginning
of the design. The present research work wants to establish a reliable methodology
in order to predict, from the design stage of a vehicle or of a track, the efforts
transmitted by the vehicle to the track/soil system and consequently the level of
vibrations in the surroundings.
Practically, the modelling process involves on one hand the classical metho-
dologies of vehicle simulation, relying on the theory of multibody systems, and
on the other hand the track/soil modelling. The soil modelling is laborious and
analytical or semi–analytical methods show at once their limitation. The usage of
numerical methods becomes therefore a necessity. An analysis of the interaction
between the track and the soil has been performed in order to show that the
track/soil uncoupling is licit in some conditions and can be taken into account,
with the aim of working into two stages. The first step is based on the dynamic
behaviour of the subsystem vehicle/track. The vehicle moves on a flexible rail,
vii
viii
taking into account any track irregularity, discretely connected to the ground by
the sleepers. Railpad and ballast are included into the model with a viscoelastic
behaviour. The second stage concerns the soil. The free field response is computed
from the loads acting on the soil surface, issued from the first subproblem. The
track/soil modelling is usually based on the boundary element or finite element
methods. The latter is more attractive due to the ability to model a domain as
complex as the soil (heterogeneity, complex geometry, non–linear behaviour). The
usage of infinite elements can effectively mimic the dissipative effect of infinity. A
validation step has been firstly conducted in order to verify the working rules on
a frequency analysis. It turns out that the time response analysis is more appro-
priate to simulate the vibration waves propagation. Time domain analysis allows
to consider more reasonable models, achievable with usual computer resources.
It ranks the finite element method on the same level as the boundary element method.
Two case studies are presented in the case of urban traffic and high–speed traffic
in order to validate the selected approach, based on a time simulation of the two
subsystems. The explicit scheme is preferred for soil simulation, joined to a safe-
guard relative to scheme stability. A benefit of calculation time is brought by explicit
scheme. The obtained results show a good agreement with available measurement. A
parametric study has been also made to verify the importance of each model parame-
ter on the vibratory ground level. These results show the important influences of the
vehicle/track interaction and the real benefit of a complete model on the dynamic
response of structures due to the railway traffic.
Table des matieres
Remerciements iii
Resume v
Abstract vii
Table des matieres ix
Table des figures xv
Liste des tableaux xxiii
Notations et symboles xxv
1 Introduction 1
1.1 Motivation et position du probleme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Organisation de la these . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2 Probleme global et caracterisation de l’approche choisie dans la
modelisation 7
2.1 Dynamique ferroviaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.2 Etat de l’art dans les modeles de prediction . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2.1 Modelisation de la voie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2.2 Modelisation du sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
ix
x Table des matieres
2.2.3 Modeles predictifs de nuisance vibratoire . . . . . . . . . . . . . 16
2.2.4 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.3 Couplage entre la voie et le sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.4 Developpement d’un modele numerique . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3 Du contact roue/rail vers la dynamique de systemes vehicule/voie 27
3.1 La theorie du contact roue/rail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.2 Irregularites de voie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.3 Modelisation adoptee pour le sous–systeme vehicule/voie . . . . . . . . 35
3.3.1 Equations du mouvement du vehicule . . . . . . . . . . . . . . 37
3.3.2 Equations du mouvement de la voie . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.3.3 Couplage entre le vehicule et la voie . . . . . . . . . . . . . . . 41
3.4 Dynamique de la voie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.5 Application : vehicule circulant sur une voie flexible . . . . . . . . . . 46
3.6 Lien avec le modele de sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
4 Elements de la dynamique des sols 53
4.1 Quelques elements de base tires de l’elasticite lineaire . . . . . . . . . 55
4.1.1 Decomposition d’Helmholtz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
4.2 Les notions d’ondes volumiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
4.2.1 Ondes de compression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
4.2.2 Ondes de cisaillement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.2.3 Reflexion et transmission a une interface . . . . . . . . . . . . . 60
4.3 Ondes stationnaires bidimensionnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
4.3.1 Ondes planes se propageant dans le plan x1 − x3 . . . . . . . . 63
4.3.2 Ondes planes se propageant dans le plan x1 et s’attenuant dans
la direction x3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
4.3.3 Reflexion sur une limite plane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
4.3.4 Ondes de Rayleigh . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
4.4 Imperfection du milieu : l’effet d’amortissement . . . . . . . . . . . . . 75
4.4.1 Amortissement viscoelastique de Kelvin–Voigt . . . . . . . . . . 75
4.4.2 Amortissement hysteretique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
4.4.3 Amortissement base sur le modele de Barkan . . . . . . . . . . 77
4.4.4 Lien entre les differents modeles . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
4.5 Charge mobile et aspect dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
4.6 Introduction des fonctions de Green en elastodynamique . . . . . . . . 81
4.7 Fonctions de Green approchees . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
4.7.1 Charge ponctuelle et circulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
Table des matieres xi
4.8 Cas de surfaces quelconques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
4.9 Solution analytique au probleme de Lamb etendu . . . . . . . . . . . . 86
4.9.1 Position du probleme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
4.9.2 Methode de resolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
4.9.3 Analyse theorique et integration dans le plan complexe . . . . . 90
4.9.4 Integration et resultats numeriques . . . . . . . . . . . . . . . . 91
4.10 Milieu stratifie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
4.11 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
5 Sur l’utilisation des elements semi–infinis dans la modelisation
numerique de sols 99
5.1 Methode aux elements frontieres ou methode aux elements finis ? . . . 100
5.1.1 Concept . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
5.1.2 Fonctions de Green . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
5.1.3 La methode aux elements frontieres . . . . . . . . . . . . . . . 101
5.1.4 La methode aux elements finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
5.2 Classification des elements semi–infinis . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
5.2.1 Fonction de decroissance (« Decay function ») . . . . . . . . . . 104
5.2.2 Transformation parametrique (« Mapping ») . . . . . . . . . . 106
5.3 Elements semi–infinis en analyse de contraintes . . . . . . . . . . . . . 108
5.3.1 Analyse statique et dynamique : elements semi–infinis « mapped »109
5.3.2 Analyse dynamique : elements dits « a frontiere visqueuse » . . 110
5.3.3 Implementation des elements semi–infinis dans un modele dy-
namique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
5.3.4 Regles de modelisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
5.4 Definition de l’amortissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
5.4.1 Domaine temporel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
5.4.2 Domaine frequentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
5.5 Validation par l’intermediaire d’un modele axisymetrique . . . . . . . 122
5.5.1 Resultats sur une analyse frequentielle . . . . . . . . . . . . . . 123
5.5.2 Resultats sur une analyse temporelle . . . . . . . . . . . . . . . 127
5.5.3 Apports des frontieres absorbantes par rapport a des conditions
aux limites « classiques » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
5.6 Modele tridimensionnel optimise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
5.6.1 Resultats sur une analyse temporelle . . . . . . . . . . . . . . . 133
5.6.2 Confrontation avec des resultats experimentaux . . . . . . . . . 134
5.7 Remarque sur l’utilisation du solveur ABAQUS/Explicit dans le cadre
du modele . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
5.8 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
xii Table des matieres
6 Cas d’etude : le tram T2000 de Bruxelles 145
6.1 Modele du tram . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
6.2 Receptance de la voie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
6.3 Investigation du sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
6.4 Modele adopte pour le sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
6.5 Resultats lors du passage sur une cale . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
6.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
7 Cas d’etude : la ligne a grande vitesse de Mevergnies 165
7.1 Les vehicules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
7.1.1 TGV Thalys PBKA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
7.1.2 TGV Eurostar Transmanche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
7.2 Caracterisation du site de Mevergnies . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
7.2.1 Les caracteristiques de la voie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
7.2.2 Caracteristiques du sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
7.3 Modele numerique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
7.4 Passages de train — comparaison simulation et mesures . . . . . . . . 184
7.5 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
8 Analyse parametrique 205
8.1 Cas de reference . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207
8.2 Influence du vehicule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209
8.2.1 Influence du contact roue/rail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209
8.2.2 Influence des caracteristiques du vehicule . . . . . . . . . . . . 210
8.2.3 Influence de la vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214
8.3 Influence de la voie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
8.3.1 Influence de l’irregularite de voie . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
8.3.2 Influence du type de rail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
8.3.3 Influence du type de semelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222
8.3.4 Influence des traverses (masse et disposition) . . . . . . . . . . 225
8.3.5 Influence de la nature du ballast . . . . . . . . . . . . . . . . . 227
8.4 Influence du substrat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228
8.4.1 Cas d’un sol homogene . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230
8.4.2 Cas d’un sol stratifie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
8.5 Recapitulatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237
9 Conclusion et perspectives 241
Table des matieres xiii
A Determination de la frequence pinned–pinned via la methode du
quotient de Rayleigh 245
A.1 Principe d’etablissement de l’equation d’Euler–Bernoulli . . . . . . . . 245
A.2 Utilisation du quotient de Rayleigh . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
B Caracterisation dynamique des proprietes de sols par des essais in
situ 249
B.1 Levee des temps d’arrivee directe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251
B.2 Refraction sismique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252
B.2.1 Refractions critiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252
B.2.2 Determination des vitesses des ondes de compression . . . . . . 253
B.3 Analyse spectrale des ondes de surfaces . . . . . . . . . . . . . . . . . 257
B.3.1 Essais in situ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257
B.3.2 Courbe de dispersion experimentale . . . . . . . . . . . . . . . 259
B.3.3 Courbe de dispersion theorique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260
B.3.4 Processus d’inversion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268
B.4 Autres methodes non destructives existantes . . . . . . . . . . . . . . . 271
Bibliographie 273
Index 285
Table des figures
2.1 Profil d’une structure de voie classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.2 Exemple de bogie Alstom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.3 Exemple de composants de la voie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.4 Caracteristiques de raideur du systeme Pandrol Fastening . . . . . . . 11
2.5 Modele plus complet du comportement du ballast . . . . . . . . . . . . 14
2.6 Courbes d’amplitudes des vibrations verticales couplees . . . . . . . . 21
2.7 Differents cas envisages pour l’analyse du couplage voie/sol . . . . . . 22
2.8 Effet du couplage de la voie avec le sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.9 Effet du couplage sur la voie pour un sol dur . . . . . . . . . . . . . . 23
2.10 Effet du couplage sur la voie pour un sol mou . . . . . . . . . . . . . . 24
2.11 Description de la methodologie adoptee dans la modelisation du
systeme vehicule/voie/sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.1 Principaux mecanismes d’excitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.2 Probleme de Hertz applique au cas du ferroviaire . . . . . . . . . . . . 29
3.3 Profil du champignon du rail et de la table de roulement de roue (rail
Vignole type 60 kg/m) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.4 Pression verticale sur la surface de contact pour une paire roue/rail
classique et pour une charge verticale N = 25 kN . . . . . . . . . . . . 31
3.5 Linearisation de la theorie de Hertz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.6 Profils verticaux artificiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.7 Modele vehicule/voie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
3.8 Principe d’un logiciel de simulation multicorps . . . . . . . . . . . . . 37
3.9 Degres de liberte d’un element de poutre . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
xv
xvi Table des figures
3.10 Couplage entre le vehicule et la voie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.11 Modele de base a 2 degres de liberte pour la voie . . . . . . . . . . . . 44
3.12 Evolution de la frequence propre en fonction du mode . . . . . . . . . 45
3.13 Receptances de la voie calculees . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
3.14 Essieu charge circulant sur une voie flexible . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.15 Acceleration verticale d’un essieu charge se deplacant sur une voie
flexible a une vitesse de 100 km/h . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.16 Deflexion verticale de la voie pour un essieu charge se deplacant a une
vitesse de 100 km/h . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.17 Charges calculees dans le sous–systeme vehicule/voie et agissant sur
un modele de sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.18 Mise en œuvre de la simulation temporelle du sous–systeme vehicule/voie 50
4.1 Mouvement du a une onde de compression . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.2 Mouvement du a une onde de cisaillement . . . . . . . . . . . . . . . . 60
4.3 Deux demi–espaces de milieux elastiques differents . . . . . . . . . . . 61
4.4 Un demi–espace elastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
4.5 Onde plane se propageant selon la direction x1 . . . . . . . . . . . . . 64
4.6 Onde plane se propageant selon la direction x1 et s’attenuant expo-
nentiellement selon x3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
4.7 Onde plane de compression incidente et les ondes de compression et
de cisaillement reflechies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
4.8 Direction de propagation de l’onde reflechie de cisaillement pour ν = 0,3 68
4.9 Amplitude des ratios des ondes reflechies issues d’une onde de com-
pression pour ν = 0,3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
4.10 Direction de propagation de l’onde reflechie de compression pour ν = 0,3 70
4.11 Amplitude des ratios des ondes reflechies issues d’une onde de com-
pression pour ν = 0,3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
4.12 Vitesse de Rayleigh en fonction du nombre de Poisson . . . . . . . . . 73
4.13 Trajectoires particulaires dues a une onde de Rayleigh, a la surface et
a differents niveaux du sol pour un nombre de Poisson ν = 0,3 . . . . 74
4.14 Onde de surface de Rayleigh . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
4.15 Boucle d’hysteresis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
4.16 Valeurs d’attenuation materielle pour differents types de sol . . . . . . 79
4.17 Trois regimes d’une source mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
4.18 Exemple de modele de sol avec les traverses discretisees comme sources
de vibration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
4.19 Geometrie du modele . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
4.20 Repere fixe et repere mobile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Table des figures xvii
4.21 Amplitude des deplacements verticaux le long de la ligne
(y = 0 ; z = 0) pour differentes vitesses de la charge . . . . . . . . . . . 92
4.22 Amplitude des deplacements verticaux au niveau du sol pour une vi-
tesse nulle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
4.23 Amplitude des deplacements verticaux au niveau du sol pour une vi-
tesse c = 100m/s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
4.24 Amplitude des deplacements verticaux au niveau du sol pour une vi-
tesse c = 350m/s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
4.25 Amplitude des deplacements verticaux pour une vitesse c = 350m/s . 94
4.26 Amplitude des deplacements horizontaux au niveau du sol pour une
vitesse c = 350m/s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
4.27 Amplitude des deplacements verticaux a la surface du sol le long de la
ligne (y = 0 ; z = 0) en fonction de la distance de la source (charge fixe) 96
4.28 Amplitude des deplacements verticaux a la surface du sol le long de la
ligne (y = 0 ; z = 0) en fonction de la frequence (charge fixe) . . . . . . 96
4.29 Ondes de surface dans un milieu stratifie . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
5.1 Element infini avec fonction de decroissance (ξ → ∞) . . . . . . . . . . 105
5.2 Element infini « mapped » (−1 ≤ ξ ≤ +1) . . . . . . . . . . . . . . . . 106
5.3 Transformation parametrique r ↔ ξ (a = 1) . . . . . . . . . . . . . . . 108
5.4 Position des nœuds des elements semi–infinis . . . . . . . . . . . . . . 109
5.5 Exemple d’un systeme infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
5.6 Onde P incidente sur une frontiere visqueuse . . . . . . . . . . . . . . 112
5.7 Rapport d’energie pour une onde P incidente (ν = 0,25) . . . . . . . . 113
5.8 Rapport d’energie effectif pour une onde P incidente (ν = 0,25) . . . . 114
5.9 Rapport d’energie effectif pour une onde S incidente (ν = 0,25) . . . . 116
5.10 Un modele elements finis/elements semi–infini . . . . . . . . . . . . . . 117
5.11 Ordre des nœuds dans les elements briques a 8 nœuds . . . . . . . . . 118
5.12 Evolution de l’amortissement η en fonction des valeurs donnees aux
parametres α et β . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
5.13 Resultats issus d’une analyse frequentielle pour un modele axi-
symetrique (Te = 0,25m, Td = 100m, Ne = 150.000) . . . . . . . . . . 125
5.14 Resultats issus d’une analyse frequentielle pour un modele axi-
symetrique (Te = 1m, Td = 250m, Ne = 60.000) : effet de la taille
d’elements Te . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
5.15 Resultats issus d’une analyse frequentielle pour un modele axi-
symetrique (Te = 0,25m, Td = 20m, Ne = 6.000) : effet de la dimen-
sion du modele Td . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
xviii Table des figures
5.16 Cas de charge pour l’analyse temporelle sous ABAQUS
(A0 = 0, A = 1N, t0 = 0,05 s, td = 0,001 s) . . . . . . . . . . . . . . . . 128
5.17 Resultats issus d’une analyse temporelle pour un modele axisymetrique
(Te = 0,25m, Td = 50m, Ne = 40.000) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
5.18 Conditions aux limites classiques etudiees . . . . . . . . . . . . . . . . 130
5.19 Resultats issus d’une analyse temporelle pour un modele axisymetrique
(Te = 0,25m, Td = 100m, Ne = 150.000) avec des conditions d’encas-
trement a la frontiere . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
5.20 Resultats issus d’une analyse temporelle pour un modele axisymetrique
(Te = 0,25m, Td = 100m, Ne = 150.000) avec des conditions libres a
la frontiere . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
5.21 Propagation des ondes vibratoires (composante verticale) a la surface
du sol, pour un modele tridimensionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
5.22 Coupe geophysique du site de Watermael (site de l’Elan) . . . . . . . . 134
5.23 Caracteristiques dynamiques du sol et disposition des capteurs
geophysiques et de l’impact lors des essais dynamiques au site de l’Elan135
5.24 Excitation sur le sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
5.25 Propagation des ondes vibratoires a la surface du sol (composante
verticale), pour un impact sur le site de l’Elan . . . . . . . . . . . . . . 136
5.26 Comparaison numerique – experimentale pour un impact sur le site de
l’Elan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
5.27 Exemple de stabilite du schema explicite sur base du critere energetique141
5.28 Differentes phases de modelisation du sol en vue de predire les effets
vibratoires du trafic ferroviaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
5.29 Mise en œuvre de la simulation temporelle dans la partie sol . . . . . . 143
6.1 Tram T2000 de Bruxelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
6.2 Configuration du tram T2000 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
6.3 Modelisation du vehicule (caisse avant) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
6.4 Moyens de caracterisation de la voie du site de Haren . . . . . . . . . 149
6.5 Identification des parametres de voie du site de Haren . . . . . . . . . 150
6.6 Analyse selon une levee des temps d’arrivee directe au site de Haren . 151
6.7 Temps de calcul dedies a la simulation du tram T2000 . . . . . . . . . 152
6.8 Modelisation du passage sur cale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
6.9 Acceleration verticale de la roue motrice . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
6.10 Vitesse verticale a la surface du sol, a 2m de la voie . . . . . . . . . . 155
6.11 Vitesse verticale a la surface du sol, a 8m de la voie . . . . . . . . . . 156
6.12 Comparaison des resultats au niveau du sol dans le type de contact
adopte pour la paire roue/rail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
Table des figures xix
6.13 Propagation des vibrations verticales en champ libre vz dans le cas d’un
vehicule T2000 circulant a une vitesse de 30 km/h, en concordance avec
le mouvement du vehicule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157
6.14 Acceleration verticale de la roue motrice, pour une roue resiliente
(kt = 13MN/m) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
6.15 Vitesse verticale a la surface du sol, a 2m de la voie, pour une roue
resiliente (kt = 13MN/m) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
6.16 Vitesse verticale a la surface du sol, a 8m de la voie, pour une roue
resiliente (kt = 13MN/m) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
6.17 Vitesses particulaires PPV en fonction de la distance par rapport a la
voie, pour des roues motrices nominales (T2008) et resiliente (T2032)
et suivant les trois directions x, y et z . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
6.18 Comparaison des resultats au niveau du sol avec ou sans cale sur la
voie, pour un tram, avec ou sans roue resiliente, circulant a une vitesse
de 50 km/h . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
6.19 Comparaison des resultats au niveau du sol a 2m de la voie, sans cale,
selon le vehicule, circulant a une vitesse de 50 km/h (defaut de classe 3)162
6.20 Influence de la qualite de voie sur les niveaux vibratoires, pour un tram
T2008 circulant a une vitesse de 50 km/h . . . . . . . . . . . . . . . . 162
7.1 Train a grande vitesse Thalys . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
7.2 Configuration du train a grande vitesse Thalys . . . . . . . . . . . . . 167
7.3 Train a grande vitesse Eurostar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
7.4 Configuration du train a grande vitesse Eurostar . . . . . . . . . . . . 169
7.5 LGV entre Bruxelles et Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
7.6 Schema de la voie investiguee . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
7.7 Systeme d’impact par chute de masse . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
7.8 Disposition des points d’impact et des points de mesure pour la
determination des caracteristiques dynamiques de sol . . . . . . . . . . 174
7.9 Courbes de dispersion relatives a la methode SASW . . . . . . . . . . 174
7.10 Representation adimensionnelle de la decroissance geometrique et
materielle pour le site de Mevergnies (β = 0,0004) . . . . . . . . . . . 176
7.11 Resultats experimentaux et numeriques pour un impact au niveau du
sol du site de Mevergnies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
7.12 Modele multicorps de vehicule adopte pour le TGV . . . . . . . . . . . 177
7.13 Receptance directe du rail au droit d’une traverse (modele a 2 ddl) . . 179
7.14 Modele ABAQUS du site de Mevergnies . . . . . . . . . . . . . . . . . 180
7.15 Acceleration verticale des caisses, pour le passage d’un Thalys a 300 km/h182
7.16 Deflexion du rail, pour le passage d’un Thalys a 300 km/h . . . . . . . 182
xx Table des figures
7.17 Parametres geometriques principaux de la voie et du train . . . . . . . 183
7.18 Comparaison du contenu frequentiel des vitesses verticales, a 10m de
la voie, calculees au passage d’un vehicule Thalys a 300 km/h . . . . . 183
7.19 Evolution temporelle des vitesses verticales (z), longitudinales (x) et
transversales (y) calculees (gauche) et experimentales (droite) au pas-
sage d’un Thalys a 275 km/h . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
7.20 Contenu frequentiel des vitesses verticales (z), longitudinales (x) et
transversales (y) calculees (gauche) et experimentales (droite) au pas-
sage d’un Thalys a 275 km/h . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
7.21 Moyenne mobile ponderee des vitesses verticales (z), longitudinales
(x) et transversales (y) calculees (gauche) et experimentales (droite)
au passage d’un Thalys a 275 km/h . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
7.22 Spectrogramme des vitesses verticales (z), longitudinales (x) et trans-
versales (y) calculees (gauche) et experimentales (droite) au passage
d’un Thalys a 275 km/h . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
7.23 Evolution temporelle des vitesses verticales (z), longitudinales (x) et
transversales (y) calculees (gauche) et experimentales (droite) au pas-
sage d’un double Thalys a 295 km/h . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
7.24 Contenu frequentiel des vitesses verticales (z), longitudinales (x) et
transversales (y) calculees (gauche) et experimentales (droite) au pas-
sage d’un double Thalys a 295 km/h . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
7.25 Moyenne mobile ponderee des vitesses verticales (z), longitudinales
(x) et transversales (y) calculees (gauche) et experimentales (droite)
au passage d’un double Thalys a 295 km/h . . . . . . . . . . . . . . . . 192
7.26 Spectrogramme des vitesses verticales (z), longitudinales (x) et trans-
versales (y) calculees (gauche) et experimentales (droite) au passage
d’un double Thalys a 295 km/h . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
7.27 Evolution temporelle des vitesses verticales calculees (gauche) et
experimentales (droite) au passage d’un Eurostar a 280 km/h . . . . . 194
7.28 Contenu frequentiel des vitesses verticales calculees (gauche) et
experimentales (droite) au passage d’un Eurostar a 280 km/h . . . . . 195
7.29 Moyenne mobile ponderee des vitesses verticales (z) calculees (gauche)
et experimentales (droite) au passage d’un Eurostar a 280 km/h . . . . 196
7.30 Spectrogramme des vitesses verticales (z) calculees (gauche) et
experimentales (droite) au passage d’un Eurostar a 280 km/h . . . . . 197
7.31 comparaison numerique–experimentale, sur base de la vitesse particu-
laire PPV verticale, sur le site de Mevergnies . . . . . . . . . . . . . . 198
7.32 comparaison numerique–experimentale, sur base de l’indicateur
KBF,max vertical, sur le site de Mevergnies . . . . . . . . . . . . . . . 199
Table des figures xxi
7.33 Propagation des vibrations verticales en champ libre vz dans le cas
d’un Thalys, circulant a une vitesse de 300 km/h . . . . . . . . . . . . 200
7.34 Influence de la vitesse du Thalys pour differentes distances de la voie . 201
7.35 Influence du type de train pour differentes distances de la voie
(v = 295 km/h) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
7.36 Influence de l’irregularite de voie sur les niveaux vibratoires (Eurostar
a v = 280 km/h) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
8.1 Modele de base pour l’etude parametrique . . . . . . . . . . . . . . . . 206
8.2 Evolution de la force de contact Frail/roue . . . . . . . . . . . . . . . . 209
8.3 Influence du type de vehicule dans le modele sur l’acceleration de sa
caisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212
8.4 Influence du type de vehicule dans le modele sur la deflexion du rail . 212
8.5 Influence du type de vehicule sur les indicateurs PPV et KBF,max . . 213
8.6 Influence de la vitesse du vehicule dans le modele sur l’acceleration de
sa caisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
8.7 Influence de la vitesse du vehicule dans le modele sur la deflexion du rail215
8.8 Influence de la vitesse du vehicule sur les indicateurs PPV et
KBF,max, pour differentes distances de la voie . . . . . . . . . . . . . . 216
8.9 Propagation des vibrations verticales en champ libre vz dans le cas de
reference (vitesse d’avancement v0 = 100 km/h) . . . . . . . . . . . . . 217
8.10 Propagation des vibrations verticales en champ libre vz dans le cas
d’une vitesse d’avancement de v0 = 600 km/h . . . . . . . . . . . . . . 218
8.11 Regime subsonique et super–Rayleigh pour une source mobile . . . . . 219
8.12 Influence du type de rail dans le modele sur l’acceleration de sa caisse 221
8.13 Influence du type de rail dans le modele sur la deflexion du rail . . . . 221
8.14 Influence du type de rail sur les indicateurs PPV et KBF,max, pour
differentes distances de la voie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222
8.15 Influence du type de semelle dans le modele sur l’acceleration de sa
caisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223
8.16 Influence du type de semelle dans le modele sur la deflexion du rail . . 224
8.17 Influence du type de semelle sur les indicateurs PPV et KBF,max,
pour differentes distances de la voie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
8.18 Deflexion de la voie dans le cas de semelles alternees . . . . . . . . . . 225
8.19 Influence de semelles alternees sur les indicateurs PPV et KBF,max,
pour differentes distances de la voie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225
8.20 Influence des traverses (masse et espacement) sur les indicateurs PPV
et KBF,max, pour differentes distances de la voie . . . . . . . . . . . . 227
8.21 Influence du ballast dans le modele sur l’acceleration de sa caisse . . . 228
xxii Table des figures
8.22 Influence du ballast dans le modele sur la deflexion du rail . . . . . . . 229
8.23 Influence du ballast sur les indicateurs PPV et KBF,max, pour
differentes distances de la voie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229
8.24 Influence du module d’Young sur les indicateurs PPV et KBF,max,
pour differentes distances de la voie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231
8.25 Influence de l’amortissement β sur les indicateurs PPV et KBF,max,
pour differentes distances de la voie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
8.26 Cas d’etude pour un sol a deux couches (hauteur variable) . . . . . . . 233
8.27 Cas d’etude pour un sol a plusieurs couches (nombre de couches variable)233
8.28 Influence de la hauteur d’une couche d’un sol sur les vibrations a la
surface du sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
8.29 Propagation des vibrations verticales en champ libre vz dans le cas d’un
sol a deux couches (h = 5m ; cas 4) — visualisation de la reflexion des
ondes vibratoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
8.30 Influence du nombre de couche d’un sol sur les vibrations a la surface
du sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237
A.1 Flexion simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
B.1 Courbes des temps d’arrivee issues d’une excitation a un point donne . 251
B.2 Refraction critique d’une onde de compression incidente . . . . . . . . 253
B.3 Front d’onde genere par une onde P critique refractee . . . . . . . . . 253
B.4 Chemin de rayons des ondes directes et refractees . . . . . . . . . . . . 254
B.5 Determination des vitesses d’onde P de chaque couche . . . . . . . . . 256
B.6 Configuration du materiel utilise lors d’un test SASW . . . . . . . . . 258
B.7 Configurations preconisees pour la methode SASW . . . . . . . . . . . 259
B.8 Modele de sol pour la theorie de Haskell–Thomson . . . . . . . . . . . 261
B.9 Courbe de dispersion analytique pour un sol a 3 couches . . . . . . . . 267
B.10 Masse volumique des differentes formations, mineralisations et fluides
[kg/m3] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269
B.11 Procede d’inversion simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
Liste des tableaux
3.1 Coefficients de Hertz en fonction de θ . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.2 Parametres intervenant dans l’Eq. (3.12) . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.3 Parametres de la voie etudiee . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
4.1 Relations des constantes elastiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
4.2 Coefficient d’absorption de differents types de sol . . . . . . . . . . . . 78
4.3 Amortissement independant de la frequence . . . . . . . . . . . . . . . 78
4.4 Amortissement lineairement dependant de la frequence calcule pour
une onde P a 4Hz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
4.5 Fonctions de Green approchees pour un disque . . . . . . . . . . . . . 83
5.1 Conditions requises pour une analyse frequentielle, en fonction de la
longueur d’onde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
5.2 Efficacite d’un modele axisymetrique, avec frontiere visqueuse, selon
ses dimensions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
6.1 Resultats issus de la prospection geophysique sur le site de Haren . . . 151
6.2 Proprietes utilisees dans la simulation du modele complet au site de
Haren . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
7.1 Caracteristiques geometriques et dynamiques du TGV Thalys . . . . . 167
7.2 Caracteristiques dynamiques des suspensions des bogies (Thalys) —
charge a vide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
7.3 Caracteristiques geometriques et dynamiques du TGV Eurostar . . . . 170
xxiii
xxiv Liste des tableaux
7.4 Caracteristiques dynamiques des suspensions des bogies (Eurostar) —
charge a vide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
7.5 Resultats obtenus lors des methodes d’investigation du sol du site . . . 175
7.6 Donnees dynamiques pour le modele de vehicule Thalys . . . . . . . . 178
7.7 Donnees dynamiques pour le modele de vehicule Eurostar . . . . . . . 178
7.8 Frequences d’excitation relevees a partir des forces injectees par les
traverses sur la surface du sol, pour le passage d’un Thalys a 300 km/h 183
7.9 Detail des passages de TGV enregistres . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
8.1 Parametres du cas de reference . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208
8.2 Donnees des differents vehicules utilisees lors de la simulation . . . . . 211
8.3 Differentes vitesses simulees . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214
8.4 Donnees des differents types de rail utilisees lors de la simulation . . . 220
8.5 Donnees des differentes semelles de rail utilisees lors de la simulation . 223
8.6 Masse des traverses etudiees lors de la simulation . . . . . . . . . . . . 226
8.7 Espacement des traverses etudiees lors de la simulation . . . . . . . . . 226
8.8 Donnees relatives au ballast et utilisees lors de la simulation . . . . . . 228
8.9 Donnees relatives au module d’Young du sol E et utilisees lors de la
simulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230
8.10 Donnees relatives a l’amortissement du sol β et utilisees lors de la
simulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231
8.11 Differents type de sol — cas pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233
8.12 Frequence de resonance de la premiere couche dans le cas d’un sol a
deux couches (hauteur variable) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
8.13 Resume de l’analyse parametrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238
8.14 Autres constats importants de l’analyse parametrique sur les niveaux
vibratoires du sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238
B.1 Principales methodes de caracterisation de sol utilisees en geophysique 250
B.2 Synthese des methodes sismiques non destructives . . . . . . . . . . . 271
Notations et symboles
Les listes suivantes contiennent les notations et les symboles qui semblent impor-
tants dans ce qui suit. Les symboles utilises localement n’y ont pas ete inseres
par seul souci de concision. Leur signification physique est expliquee en detail dans
le texte. Vecteurs, matrices et tenseurs sont notes en caractere gras.
Symboles
(x1,x2,x3) systeme de coordonnees cartesiennes d’un sol
(x,y,z) systeme de coordonnees cartesiennes d’une voie ferree
(r,θ,z) systeme de coordonnees cylindriques
~u=(u,v,w) vecteur deplacement [m]
(ψ,η,ζ) systeme de coordonnees locales
~q vecteur des parametres de configuration [m]
C matrice d’amortissement d’un systeme [Ns/m]
K matrice de raideur d’un systeme [N/m]
M matrice masse d’un systeme [kg]
a(t) acceleration temporelle [m/s2]
di constante d’amortissement de l’element i [Ns/m]
f frequence temporelle [Hz]
F frequence spatiale [m−1]
h(x) defaut geometrique de voie [m]
xxv
xxvi Notations et symboles
k nombre d’onde [rad/m]
kHz raideur de Hertz lineaire [N/m]
KHz constante de contact non–lineaire [Nm2/3]
ki constante de raideur de l’element i [N/m]
L espacement regulier de traverses [m]
m masse concentree d’une traverse [kg]
mi masse de l’element i [kg]
Rroue rayon moyen de roue [m]
t temps [s]
v(t) vitesse temporelle [m/s]
v0 vitesse du vehicule (constante) [m/s]
λ longueur d’onde [m]
ω frequence circulaire [rad/s]
Ω pulsation spatiale [rad/m]
A section transversale [m2]
E module d’Young [N/m2]
G module de cisaillement (= µ) [N/m2]
I moment d’inertie geometrique [m4]
εkm deformation selon k par rapport a une direction m [−]
λ,µ coefficients de Lame [N/m2]
ν nombre de Poisson [−]
ρ masse volumique [kg/m3]
σkm contrainte selon k par rapport a un plan m [N/m2]
~G vecteur fonction de Green [m]
cP vitesse des ondes de compression [m/s]
cS vitesse des ondes de cisaillement [m/s]
cR vitesse des ondes de Rayleigh [m/s]
h hauteur de couche [m]
Mi nombre de Mach relatif a une onde i [−]
β amortissement viscoelastique du sol [s]
η amortissement hysteretique du sol [−]
φ,~Ψ potentiels d’Helmholtz [m2]
θ angle d’incidence [ ]
Te taille d’element [m]
Td dimension de modele [m]
∆t pas de temps de simulation [s]
Notations et symboles xxvii
Conventions et operateurs mathematiques
δkm delta de Kronecker (= 1 si k = m ; = 0 si k 6= m)
δ(⋄) fonction de Dirac
j nombre imaginaire√−1
⋄∗ complexe conjugue de la variable ⋄ℜe(⋄) partie reelle de la variable ⋄ℑm(⋄) partie imaginaire de la variable ⋄⋄ substitut complexe de la variable ⋄det(⋄) determinant de la matrice ⋄⋄T transposee de la matrice ⋄⋄−1 inverse de la matrice ⋄d/d⋄ derivee du premier ordre par rapport a ⋄d2/d⋄2 derivee du second ordre par rapport a ⋄∂/∂⋄ derivee partielle du premier ordre par rapport a ⋄∂2/∂⋄2 derivee partielle du second ordre par rapport a ⋄⋄ derivee temporelle du premier ordre de la variable ⋄⋄ derivee temporelle du second ordre de la variable ⋄~∇⋄ gradient du champ scalaire ⋄~∇~⋄ divergence du vecteur ~⋄~∇∧~⋄ rotationnel du vecteur ~⋄~∇2⋄ laplacien du scalaire ⋄~∇2~⋄ laplacien du vecteur ~⋄F(⋄) transformee de Fourier de la fonction ⋄∗ produit de convolution
Liste des abreviations
ddl degre(s) de liberte
FFT transformee de Fourier rapide (Fast Fourier Transform)
FPMs Faculte Polytechnique de Mons
FRF reponse en frequence (Frequency Response Function)
KBF moyenne mobile ponderee de la vitesse (bewertete schwingstarke)
LGV ligne a grande vitesse
LRS long rail soude (CWR ou « Continuous Welded Rail »)
P onde de compression
PSD densite spectrale de puissance (Power Spectral Density)
PPV vitesse particulaire (Peak Particle Velocity)
xxviii Notations et symboles
T1 premier mode vertical de la voie
T2 deuxieme mode vertical de la voie
P–P mode de pincement vertical (pinned–pinned) de la voie
S onde de cisaillement
SASW analyse spectrale des ondes de surface (Spectral Analysis of Surface
Waves)
STIB Societe des Transports Intercommunaux de Bruxelles
TGV train a grande vitesse
Indices
P relatif aux ondes de compression
S relatif aux ondes de cisaillement
R relatif aux ondes de Rayleigh
b relatif au ballast
f relatif a la fondation (souvent incluse au ballast)
p relatif a la combinaison fixation–semelle de rail
r relatif au rail
s relatif au sol
v relatif au vehicule
CHAPITRE 1
Introduction
La prediction des vibrations et/ou des bruits
transmis par le sol par des lignes ferroviaires
est un domaine technique complexe et en pleine evolution.
Extrait de la norme ISO14837-1 (2005)
Le train constitue, de nos jours, un moyen de transport sur et frequemment
utilise, aussi bien pour les voyageurs que pour le transport de marchandises.
La rapidite des deplacements par rail est l’atout que le ferroviaire a de tout temps
cherche a developper pour concurrencer a la fois la route et le transport aerien.
A une periode ou des regles anti–pollution prennent une part preponderante dans
le secteur industriel, l’Union Europeenne a impose recemment aux concepteurs et
aux industriels, jusqu’en 2020, une diminution de 20% de rejet des gaz a effet de
serre alors que le secteur du transport s’est vu accroıtre sa production de CO2 de
35% durant la periode 1990–2006. Le transport ferroviaire est, par contre, le seul
a montrer une decroissance de 5% et ce, malgre le developpement des lignes et un
nombre continuellement croissant de passagers1.
Malgre ses nombreux essors technologiques, le train, et les diverses formes sous
1Source : Agence Europeenne pour l’Environnement.
1
2 1. INTRODUCTION
lesquelles il se presente (TGV, fret, corail, tram urbain,. . .), est percu comme une
source multiple de problemes environnementaux, malgre son faible impact face aux
autres moyens de transport. Pour s’en convaincre, il suffit de relever les inquietudes,
parfois non fondees, des riverains face au developpement du reseau RER bruxellois
afin de desengorger les axes routiers de la peripherie de la capitale belge. Ce reseau
regional sera etendu jusqu’a 50 km autour de Bruxelles, permettant ainsi de reduire
les embouteillages sur les axes routiers, dont le cout a la collectivite est estime a
environ 150 millions d’euros par an2. La Societe de Chemin de Fer Belge avec ses
partenaires (gestionnaires de reseau et d’infrastructure) s’efforcent donc de modifier
l’image un peu ternie du ferroviaire et de lui donner les lettres de noblesse qu’il
merite, en inscrivant le transport ferroviaire dans une demarche de developpement
durable. L’objectif est d’atteindre un transfert modal notable des usagers routiers
vers les transports publics.
Le probleme de vibrations dues au trafic ferroviaire fait partie de ces nuisances
environnementales. Qui plus est, elles entrent egalement dans un aspect social, au
meme titre que le bruit, avec la difficulte de quantifier son impact. Ce probleme
devient de plus en plus important et tend a avoir le meme poids que d’autres
nuisances provenant de cette meme source telles que le bruit (aerien ou solidien), les
effets visuels genants ou l’inconfort dans l’habitacle. Les raisons sont nombreuses :
des concentrations humaines de plus en plus grandes aux alentours des voies ferrees3
dans le cas des vehicules urbains, des niveaux vibratoires « anormalement eleves »
lies aux trains a grandes vitesses,. . . Pour ce dernier, le principal exemple retenu dans
la litterature est le train a grande vitesse suedois X2000 auquel un accroissement
de niveau vibratoire d’un facteur 10 etait associe lorsque le vehicule passait de
140 km/h a 160 km/h [MAD2000]. Il fut demontre que le train depassait ainsi la
vitesse caracteristique du sol, inhabituellement faible a cause de la nature molle du
terrain a cet endroit.
La problematique des vibrations ferroviaires s’accentue lorsqu’on essaie de
determiner les origines et de les attenuer. Selon une idee adoptee par de nombreux
auteurs [LEF1999], ce probleme peut se decomposer en quatre parties distinctes mais
indissociables suite aux effets dynamiques qui existent entre elles :
– la dynamique du systeme vehicule/voie,
– la propagation des ondes dans les sols,
– la reponse des structures aux vibrations du sol,
– la reponse des personnes aux alentours de la region concernee.
2Source : Infrabel.3Le reseau ferroviaire belge est un des plus denses d’Europe, avec plus de 3500 km de lignes.
1.1. Motivation et position du probleme 3
Cette derniere partie est paradoxalement la plus difficile a cerner, de par son caractere
subjectif. Ceci est d’ailleurs confirme par la difficulte de mettre en œuvre des moyens
de quantifier l’influence des vibrations sur le corps humain et ce, a travers des normes
qui restent bien souvent le seul moyen mis a notre disposition, les plus courantes etant
les normes ISO 2631 [ISO2631p2] et DIN4150 [DIN4150p2,DIN4150p3]. Le challenge
est de pouvoir caracteriser la propagation des ondes vibratoires et de concevoir des
outils permettant de maıtriser les phenomenes initiateurs ou generateurs de vibra-
tions.
1.1 Motivation et position du probleme
Les mesures sur site restent longues, fastidieuses et couteuses sans apporter de
reelle solution au probleme. Face a des resultats experimentaux, il est difficile de
mettre en avant les causes directes et indirectes intervenant dans les niveaux mesures.
La complexite s’elargit lorsque plusieurs sources excitatrices entrent en jeu et qu’il est
difficile de cerner leurs differentes contributions (c’est le cas pratique rencontre en mi-
lieu urbain lorsque sources ferroviaires et routieres se cotoient simultanement). Cela
est sans compter les contrastes observes entre series de mesures a priori issues des
memes cas pratiques mais ou il reste difficile d’expliquer les origines de ces differences.
Un modele de prediction semble donc un moyen tout a fait interessant d’acceder
a la determination de cette gene vibratoire et d’y remedier par des modifications
ou des alternatives a certains composants, identifies par simulation, generateurs
ou recepteurs de sources vibratoires. Des modeles empiriques, determines a partir
de lourdes campagnes d’essais, ont pu mettre en evidence certains parametres
importants mais l’application de ces modeles reste de toute facon limitee a des
conditions similaires.
La finalite premiere de cette etude est de comprendre et maıtriser les phenomenes
vibratoires lies a la circulation de materiels ferroviaires et se propageant dans le sol.
Le probleme se ramene a l’elaboration d’un modele suffisamment precis en mettant
en avant les constituants majeurs qui peuvent influencer les niveaux vibratoires. Trois
phases sont souvent distinguees dans l’etude numerique des vibrations induites par
le trafic ferroviaire, a savoir :
– la validation du modele (sur base des mesures sur site),
– l’evaluation des nuisances sur l’environnement,
– l’elaboration de solutions anti–vibratoires en concertation avec les resultats
fournis par le modele numerique.
L’utilisation de solutions anti–vibratoires ne pourra se faire qu’en concertation avec
4 1. INTRODUCTION
des parametres economiques et il est clair que, plus un modele est complet, plus il
trouvera des interets parmi les differents intervenants dans l’etablissement et le suivi
de lignes ferroviaires. Le leitmotiv du modele propose sera d’etre le plus general
possible sans etre limite a une quelconque amelioration par la suite. Le vehicule y
prend ainsi une part importante. C’est le deuxieme element de motivation de cette
etude.
Dans le cadre de cette these, le probleme se ramene ainsi a l’elaboration d’un
modele tenant compte de la dynamique du vehicule, de son interaction avec la voie
et des effets sur le sol, tout en ayant a l’esprit les finalites que nous venons d’exposer.
Nous aborderons uniquement le mouvement vertical du vehicule et de la voie, en
supposant constante la vitesse du vehicule. Cette hypothese permettra ainsi de se
focaliser sur la generation et la propagation des ondes dans le sol qui restent la
difficulte principale de ce genre de probleme.
1.2 Organisation de la these
Cette these est constituee de deux parties principales, l’une etant relative a
l’elaboration dudit modele, l’autre a la presentation des resultats en comparaison
avec ceux issus d’essais experimentaux.
La premiere partie commence par le Chapitre 2 ou une description succincte
de la dynamique ferroviaire sera presentee afin d’introduire l’etat de l’art via
une synthese bibliographique sur les modeles existants, leurs evolutions et leurs
domaines de validite. De cette analyse decoulera l’approche decouplee entre le
systeme vehicule/voie et le sol dont nous verifierons bien entendu le bien–fonde.
Le Chapitre 3 s’interessera a l’interaction entre le vehicule et la voie, initiee par le
contact roue/rail, afin d’etablir un modele capable de predire les efforts agissant a
la surface du sol. Une attention toute particuliere sera accordee au modele sur la
possibilite de tenir compte de non–linearites telles que le contact roue/rail et sur
les phenomenes amplificateurs engendres par les irregularites de voie. Le Chapitre 4
aura pour but d’etudier le comportement vibratoire d’un milieu infini tel qu’un sol
en recadrant les vibrations dans la theorie de la propagation des ondes mecaniques
dans un milieu infini, mettant par ailleurs en avant la problematique de la reflexion
et la refraction des ondes dans le sol et a la surface de ce dernier. Des solutions
analytiques de charges surfaciques et dynamiques agissant a la surface du sol seront
explicitees afin de pouvoir valider le modele numerique de sol propose au Chapitre 5.
L’utilisation des elements finis couples aux elements semi–infinis sera mise en premier
plan avec, comme objectif, leur utilisation dans le domaine temporel, permettant
1.2. Organisation de la these 5
ainsi de disposer de toute la puissance de la methode sans perte de precision, avec,
pour finalite, son utilisation eventuelle a des problemes a geometrie(s) complexe(s)
ou pour des cas non–lineaires. Des regles de modelisation, deja existantes, seront
analysees et revues afin de pouvoir travailler avec des moyens et des temps de calcul
raisonnables.
La seconde partie abordera les resultats obtenus avec deux cas d’etudes. Le
Chapitre 6 se concentrera sur le tram T2000 circulant actuellement dans Bruxelles
afin de mettre en avant la problematique des vibrations generees par des vehicules
circulant a faibles vitesses et ou les defauts de voie sont importants. Le Chapitre 7
traitera des grandes vitesses avec le cas des TGV Thalys et Eurostar dans le but
de valider notre approche a des charges mobiles plus rapides. Le Chapitre 8 se
concentrera sur l’analyse de la sensibilite des parametres constituant le modele,
notamment sur la vitesse du vehicule et sur ses caracteristiques dynamiques mais
egalement sur d’autres parametres relatifs a la voie et au sol. A partir de cette
demarche, il sera possible de verifier le reel interet d’un modele complet dans l’etude
des vibrations generees par le trafic ferroviaire.
Finalement, le Chapitre 9 synthetisera les constatations et les resultats obtenus a
travers une conclusion et proposera quelques perspectives d’avenir.
CHAPITRE 2
Probleme global et caracterisation de l’approche choisie dans
la modelisation
Toute tentative en vue de diviser
quoi que se soit par deux
devrait, a priori, nous inspirer
une extreme mefiance.
CHARLES PERCY SNOW
Extrait du « Les Deux Cultures »
Ce chapitre presente une synthese sur la dynamique ferroviaire a travers un
descriptif succinct de la structure d’une voie et de son implication dans la
problematique qui nous preoccupe. Les differents constituants d’une voie ferree se-
ront introduits afin de mieux cerner les modeles que l’on retrouve dans la litterature.
Ce survol bibliographique permettra ainsi de caracteriser les recherches et travaux
deja existants et de se situer par rapport aux objectifs a atteindre. Finalement,
le developpement adopte pour notre modele numerique sera presente, ouvrant la
voie a une approche decouplee du probleme, en separant la dynamique du systeme
vehicule/voie de celle du sol.
7
8 2. PROBLEME GLOBAL ET CARACTERISATION DE L’APPROCHE. . .
2.1 Dynamique ferroviaire
Peu de systemes de transport peuvent pretendre disposer d’une infrastructure
specialisee comme le chemin de fer. On trouve le premier chemin guide en Grece,
construit pendant l’antiquite, permettant aux bateaux de franchir l’isthme de Co-
rinthe en Grece avec (deja !) comme particularite, une structure par blocs de pierre
entailles. Depuis, le « chemin de fer » a evolue, surtout a partir du debut du 19e siecle
avec l’apparition de la premiere locomotive a vapeur. La caracteristique fondamentale
du chemin de fer est le roulement acier/acier du au contact entre la roue et le rail
entre materiaux tres raides qui limite de ce fait la resistance a l’avancement, mais
avec, en contrepartie, une faible adherence augmentant les distances de freinage. Le
transport ferroviaire a ainsi herite d’un long bagage technique pour se presenter sous
sa forme actuelle (Figure 2.1).
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
fixation de railrail
semelle
traverse
ballast
couche de sous-ballast
couche de fondation
couche anti–contaminante
geotextilecouche de forme
dispositif longitudinald’assainissement(fosse ou collecteur drainant)
couchesd’assise
plate–forme
Fig. 2.1 – Profil d’une structure de voie classique (inspire de [ALI1984])
En interaction avec des vehicules, la voie supporte, en plus de la charge statique
de ces derniers, une surcharge dynamique imputee aux accelerations et freinages
2.1. Dynamique ferroviaire 9
(efforts longitudinaux), aux accelerations centripetes en courbes (efforts lateraux)
mais ce sont surtout les surcharges verticales qui restent preponderantes, dues aux
imperfections de la surface du rail et des roues, couplees aux vibrations du vehicule
et de la voie elle–meme.
Le comportement du vehicule ferroviaire a, depuis longtemps, ete etudie dans le
cadre de sa stabilite et de la securite et du confort des passagers, impliquant ainsi
une conception initiale encore maintenue a l’heure actuelle, quel que soit le type de
vehicule envisage : la caisse repose sur deux bogies, eux–memes integrant les essieux
et donc, les roues qui entrent en contact avec la voie. Des suspensions existent entre
les essieux et le bogie (suspension primaire) et entre le bogie et la caisse (suspension
secondaire). Le type de suspension varie suivant le vehicule et, le plus souvent, la
solution mecanique ou purement pneumatique (pour le secondaire) est retenue, per-
mettant ainsi d’amortir les mouvements verticaux mais egalement les mouvements
de roulis, de lacet et de tangage, en fonction de la conception (Figure 2.2). Les
articulation spherique
suspension secondaire(coussin pneumatique)
moteur de traction
essieu
suspension primaire(ressort helicoıdaux)
chassis du bogie
amortisseur anti–lacet
accouplement a denture
reducteur de vitesse
transmission tripode
frein
Fig. 2.2 – Exemple de bogie Alstom
problemes de dynamique du vehicule se posent en majorite sous les 20Hz (confort).
Le comportement du vehicule dans cet intervalle de frequences necessite assez peu de
remarque : la dynamique (stabilite, confort, . . .) est suffisamment comprise ; il existe
par ailleurs plusieurs codes commerciaux dedies a ce sujet. Les suspensions sont en
general concues de facon a ce que les modes de corps rigides du bogie et de la caisse
apparaissent en–dessous des 10Hz. Aux frequences plus elevees (au dessus de 50Hz),
les suspensions primaires et secondaires isolent le bogie et la caisse de l’essieu. Des
lors, les masses non–suspendues constituent le seul composant qui affecte les charges
10 2. PROBLEME GLOBAL ET CARACTERISATION DE L’APPROCHE. . .
dynamiques verticales avec la voie.
Le rail est l’element en contact avec le vehicule. Il en existe une multitude, se
differenciant essentiellement par leur forme, leur poids et. . . la nature de la voie.
Le rail moderne est generalement du type vignole (Figure 2.3(a)) ; dans une section
transversale, on distingue le patin qui s’appuie sur la traverse, le champignon qui
constitue le chemin de roulement, et l’ame, filet vertical qui relie le champignon
au patin. Sur les lignes importantes, la masse lineique standard du rail est de
60 kg/m (type UIC 60). A la pose, ils sont legerement inclines vers l’interieur de
la voie d’environ 1/20 (cette inclinaison a comme avantage de favoriser un bon
contact roue/rail et tire le meilleur parti de la structure de la traverse). Le rail a
double champignon, dont la section est symetrique, avait ete concu initialement pour
permettre de retourner le rail use et donc de doubler sa duree de vie mais a vite
ete abandonne, son principal defaut etant que, lorsque le rail etait retourne, il etait
deja abıme (poinconnements dus a l’ecrasement au niveau des berceaux). Les rails
a gorge (type « Broca ») sont utilises pour les voies encastrees dans les chaussees
routieres, notamment pour les installations industrielles et les lignes de tramway. Pour
ce qui est de l’ecartement, il est de 1,435m pour la plupart des pays, dont la Belgique.
72
16.5
150
172
champignon
ame
patin
(a) Section d’un rail standard
UIC 60
445 395
1525
2415
840
260
80
75
190
290
200
blochet entretoisemetallique
(b) Traverse en beton bi–bloc
Fig. 2.3 – Exemple de composants de la voie
La traverse est un autre element constitutif de la voie et tout aussi important. Elle
permet la transmission des efforts entre le rail et l’assise mais egalement le maintien
de l’inclinaison des rails et de leur ecartement. Il en existe de plusieurs natures :
2.1. Dynamique ferroviaire 11
– les traverses en bois dur, generalement en chene, plus rarement en hetre, ou
azobe (bois rouge africain) imputrescible. Ce materiau a ete apprecie (et l’est
toujours) pour sa resistance, sa flexibilite et pour sa facilite de mise en œuvre
mais sa duree de vie est reduite (20 a 30 ans) car il est putrescible ;
– les traverses en beton. Elles ont une duree de vie plus importante (50 ans). Il
en existe de deux types : bi–bloc, formee de deux blocs de beton relies par
une entretoise metallique (Figure 2.3(b)) qui absorbe les efforts en milieu de
traverse, ou monobloc en beton precontraint, amincie dans sa partie centrale,
armee de fils a haute resistance ;
– les traverses metalliques, en acier, qui ne sont plus guere utilisees.
Afin de maintenir les rails sur les traverses, des systemes d’attache sont utilises,
variant en fonction du type de traverses, du type de rail, du mode de pose de la voie
(longs rails soudes LRS ou barres normales), mais aussi en fonction de l’histoire
propre a chaque exploitant ferroviaire. Les attaches dites elastiques sont de plus
en plus utilisees, offrant ainsi un element flexible appele semelle entre le rail et la
traverse, dont le role est d’amortir une partie des efforts transmis et de permettre
le debattement vertical du rail sans endommager la traverse. Les plus usuelles sont
les attaches de type « Nabla » ou « Pandrol » dont les caracteristiques peuvent etre
considerees comme lineaires dans une large gamme d’utilisation (Figure 2.4).
Cla
mpin
gfo
rce
on
rail
foot
[kN
]
Spring displacement [mm]
00 1 2 3 4
5
5 6 7 8 9
10
10 11 12 13 14
15
15
20
25
Fig. 2.4 – Caracteristiques de raideur du systeme Pandrol Fastening suivant la di-
rection verticale (donnees issues de [ESV2001])
Le ballast, premier element de l’assise, se compose de pierres concassees, de gra-
nulometrie variant entre 25mm et 50mm. Le gravillon fin (10mm a 35mm) est
12 2. PROBLEME GLOBAL ET CARACTERISATION DE L’APPROCHE. . .
plutot utilise pour le nivellement. Son role est de repartir les efforts au sol, engendres
par le passage des trains, sans qu’il ne se deforme par tassement. Il permet aussi
d’enchasser les traverses afin d’assurer une resistance aux deformations longitudi-
nales (particulierement important pour la technique des LRS) et dispose d’un pou-
voir amortissant grace a ses proprietes rheologiques. Une usure est malheureusement
rencontree dans le ballast, de deux types :
– la contamination par des materiaux parasites, par exemple de la terre,
necessitant regulierement son remplacement,
– le tassement sous les traverses, ce qui provoque une deformation verticale de la
voie. Il est alors necessaire de reinjecter du ballast de faible granulometrie sous
les traverses.
Differents modeles dynamiques ont ete etablis pour le ballast, allant de simples
systemes ressort–amortisseur a une modelisation tridimensionnelle sur base de lois
de comportement des materiaux granulaires.
2.2 Etat de l’art dans les modeles de prediction
Un modele de prediction, analytique ou numerique, des nuisances vibratoires im-
putees au ferroviaire requiert une modelisation de ses differents composants. Le train
se compose de differents elements : caisses, bogies et essieux. Ce sont ces derniers, par
l’intermediaire de leurs roues, qui transmettent des efforts a la voie. Les interactions
voie/sol induisent des ondes qui se propagent dans le sol, considere alors comme un
espace semi–infini anisotrope. A l’echelle du vehicule, la voie et le sol sont assimiles
a des solides non–bornes1.
2.2.1 Modelisation de la voie
En ce qui concerne le rail, les travaux sont nombreux, que ce soit en experimental
ou dans la simulation. Nous retiendrons essentiellement les travaux de synthese de
Knothe, Popp et Grassie [KNO1993, KNO1998, POP1999, GRA1982] presentant les
differents modeles retenus pour caracteriser chaque composant des voies ferrees :
Les rails : le modele le plus simple est sans aucun doute une poutre d’Euler–
Bernoulli (au cours de la deformation, les sections droites restent perpendicu-
laires a la courbe moyenne). La theorie de Timoshenko peut egalement etre uti-
lisee afin de prendre en compte les effets de cisaillement et d’inertie de rotation
dans la section du rail qui ne figurent pas dans la theorie simplifiee d’Euler–
Bernoulli. Les deux approches fournissent quasiment les memes resultats pour
ce qui est du mouvement vertical de la voie, tout au moins jusqu’a 500Hz.
1Pour le premier, suivant une direction ; pour le second, suivant les trois directions.
2.2. Etat de l’art dans les modeles de prediction 13
Dans bien des cas, un modele 2–D est suffisant pour representer la receptance
verticale de rail.
Les traverses : paradoxalement, la plupart des modeles de voie, lorsqu’ils tiennent
compte des traverses, les considerent comme un ensemble continu represente
egalement par une poutre. Les modeles de voies sur support discret sont plus
rares et ne prennent en compte que la masse de l’element. Neanmoins un tel
modele est indispensable si on veut tenir compte du mode de flexion du rail,
pince par les traverses (mode « pinned–pinned »). Le modele le plus complet
reste cependant une poutre de Timoshenko pour une traverse, representant
ainsi la flexibilite de cette derniere mais, en dessous de 1000Hz, il est usuel de
considerer la traverse comme un corps rigide [GRA1982].
Les semelles : le systeme de fixation couramment utilise sur les traverses en beton
comprend une attache de type ressort de diverses formes, agissant en parallele
avec la semelle de rail. Cette derniere est faite en caoutchouc, en plastique ou
en materiau composite. La deformation du systeme d’attache sous la charge
est non lineaire, mais peut etre linearisee au point de fonctionnement (voir
Figure 2.4). Il est, en pratique, d’une grande difficulte d’estimer les valeurs
appropriees pour les parametres de semelle, lorsqu’ils ne sont pas fournis par
le fabriquant. Bien qu’on puisse les mesurer en laboratoire, la determination in
situ, par une excitation au marteau ou par shaker, reste la solution ideale.
Le ballast : c’est le composant dont les proprietes dynamiques sont les moins
maıtrisees, de par sa forte non–linearite, essentiellement due au vide entre la
traverse et le ballast mais aussi par le ballast lui–meme. Contrairement a la
semelle du rail ou un systeme ressort–amortisseur semble etre naturel pour
le modeliser, il est difficile de s’imaginer que le ballast puisse avoir un com-
portement lineaire et etre modelise de maniere si simple. Neanmoins il semble
licite de le considerer tel quel, selon [KNO1993]. D’autres auteurs, tels que
Zhai [ZHA1994] ou Ahlbeck [AHL1975], proposent de considerer une masse
pour le ballast et de travailler ainsi avec un systeme de voie a 3 couches. La
masse oscillante de chaque bloc de ballast, au droit de chaque traverse, est
calculee par
mb = lshbρb(le + hb tanα) (2.1)
ou ρb est la masse volumique apparente du ballast, les autres termes etant des
donnees geometriques relatives aux blocs de ballast (Figure 2.5(a)). La raideur
de chaque element de ballast est donnee par
kb =2Eb tanα (le − ls)
ln(
le(ls+2hb tan α)ls(le+2hb tan α)
) (2.2)
14 2. PROBLEME GLOBAL ET CARACTERISATION DE L’APPROCHE. . .
ou Eb est le module elastique du ballast. Afin de tenir compte du couplage de
hb
le
α αls
(a) Le modele de ballast selon
Zhai [ZHA1994]
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
kbdb
kpdp
kwkwdwdw
krdr
x
z
mb
m
(Er,Ir,ρr,Ar)
(b) modele a trois couches de la voie
Fig. 2.5 – Modele plus complet du comportement du ballast
propriete entre blocs voisins, Zhai [ZHA1994] propose des paires de ressorts–
amortisseurs (kw, dw) travaillant en cisaillement (Figure 2.5(b)). Aucune in-
formation n’est donnee sur leur valeur, ni sur la constante d’amortissement db
introduite dans le modele. Ce dernier est seduisant mais pose une difficulte
supplementaire sur la determination des parametres (5 au total, sans comp-
ter les parametres geometriques et la prise en compte separee de l’impedance
du sol). Dans le cas d’une modelisation volumique, le ballast est clairement
considere comme un milieu granulaire [SUI2002], que l’on peut considerer
comme elastique non lineaire [NGU2002].
Le sol : Il est rarement pris en compte et lorsque cela est le cas, c’est au detriment
d’une modelisation fine de la voie ferree. Avec un modele detaille de voie, on voit
souvent apparaıtre le sol sous la forme d’une fondation de Winkler, substituant
ainsi le sol par une distribution continue de ressort.
2.2.2 Modelisation du sol
Ces 30 dernieres annees, de nombreuses recherches dans la modelisation des
phenomenes dynamiques dans le sol ont ete menees, essentiellement dans la
modelisation de ce dernier et l’evaluation de sa reponse vibratoire a des charges
ponctuelles ou surfaciques, fixes ou mobiles, dans divers domaines dont le cas du
trafic ferroviaire. Gutowski et Dyn [GUT1976] ont synthetise tout ce qui etait relatif
a la propagation des ondes vibratoires dans le sol afin de presenter une theorie sim-
plifiee et accessible a tous, sur base notamment des travaux de Barkan [BAR1962], de
Richart et al. [RIC1970], et axes sur les modes d’attenuation des ondes vibratoires.
2.2. Etat de l’art dans les modeles de prediction 15
On remarque, entre autres, que les vibrations sont significatives jusque 100–150Hz,
ce qui justifie notamment les domaines d’applications des normes d’evaluation
des nuisances ISO [ISO2631p2, ISO14837p1], DIN [DIN4150p2, DIN4150p3] ou
autre [SN640312a].
Les modeles semi–analytiques occupent une vaste partie dans ce genre d’analyse :
tantot considerant le sol comme homogene, tantot comme stratifie, c’est sur la
methode de resolution du probleme de Lamb (charge ponctuelle ou surfacique agis-
sant a la surface du sol) qu’ils peuvent se differencier, offrant ainsi des temps de calcul
ou une precision interessants, selon l’approche bi– ou tridimensionnelle adoptee.
La resolution des equations elastodynamiques de Navier reste neanmoins realisable
dans le domaine de Fourier. Citons, en guise d’exemples, le cas d’une charge lineique
agissant sur un sol homogene [COLE1958, GEO1993] ou stratifie [DeBA1995] en
2–D, les travaux de Zhu [ZHU2002] pour une source ponctuelle mais pour un modele
3–D ou ceux de Lefeuve–Mesgouez [LEF2002] et Jones [JON1997, JON1998] dont
la particularite est une resolution analytique du probleme de charges surfaciques
mobiles dans le domaine de Fourier spatial. Lieb [LIE1998] propose une resolution
alternative basee sur la theorie des ondelettes afin de permettre un gain de temps
de calcul notable. Les solutions purement analytiques restent rares et souvent
simplifiees dans des cas bien precis [VOS2003, DeHO2002a, DeHO2002b]. Tous ces
modeles ont permis de mieux cerner le comportement dynamique du sol, dont,
notamment, l’interaction au niveau des interfaces ainsi que le cas des charges cir-
culant a des vitesses proches de celle caracteristique des ondes surfaciques dans le sol.
Les methodes de resolution purement numeriques appliquees a la dynamique des
sols restent neanmoins plus seduisantes, de par leurs possibilites de tenir compte
des geometries complexes. L’expansion intense des trains a grandes vitesses avec
les problemes environnementaux qu’elle engendre ont ete la motivation de modeles
numeriques de prediction. La principale difficulte fut (et l’est toujours) de coupler
un systeme tel que le train, defini par un nombre limite de degres de liberte, avec
une structure definie par le rail et le sol dont la principale caracteristique est d’etre
infini suivant certaines directions. On y distingue essentiellement deux grandes fa-
milles, la methode aux elements frontieres (BEM) [DEG2002, ARN2004, PYL2004]
et la methodes aux elements finis (FEM) [HAL2003, YER2003], bien que la se-
conde reste peu developpee dans le cas des sols. Les elements frontieres, de par
leur formulation adaptee aux domaines non–bornes, sont superieurs en terme de
temps de calcul aux element finis, ces derniers sont par contre tres bien adaptes
a des geometries complexes, des domaines non–homogenes ou des materiaux non
lineaires. Afin de tirer parti des avantages de ces elements, on a vu apparaıtre de-
16 2. PROBLEME GLOBAL ET CARACTERISATION DE L’APPROCHE. . .
puis quelques annees des modeles combines BE/FE capables de tenir compte des
domaines infinis par des elements frontieres tout en modelisant par elements finis
la zone d’etude [ADA2000, SHE2006], le plus souvent en 2–D pour des raisons de
gestion de ressources informatiques. Dans le cas des modeles purement elements fi-
nis, on retiendra les travaux de Laghrouche [LAG1994,LAG1996] presentant diverses
possibilites de definir les conditions a la frontiere numerique du modele, passant des
frontieres dites absorbantes aux elements semi–infinis, bien connus en acoustique. Ces
modeles sont egalement etablis dans des cas bidimensionnels, les conditions d’utilisa-
tion etaient (et encore au stade actuel) trop contraignantes en moyens informatiques.
2.2.3 Modeles predictifs de nuisance vibratoire
Un modele de prediction comprend ainsi une combinaison des differents compo-
sants du vehicule et de la voie, dont la recherche resulte d’un compromis entre une
modelisation detaillee de voie et celle du sol. Pour un systeme ferroviaire, l’excitation
dynamique a la surface du sol est generee principalement par les irregularites de
contact entre la roue et le rail provenant de defauts d’usinage, ou d’usure provoquee
par ce meme contact. A cet effort s’associent bien evidemment les periodicites des
elements constitutifs du train, que ce soit l’essieu ou le bogie, ou tout simplement
au niveau de la voie par l’intermediaire de la periodicite des traverses. Les moyens
techniques les plus anciens traitaient uniquement de l’interaction vehicule/voie. En
effet les dommages causes au train (e.g. meplat de roue) ou a la voie (e.g. rugosite
importante du rail, fissure des traverses) ont stimule le developpement de modeles
vehicule–voie permettant de calculer les charges dynamiques, le modele le plus
simple consistant en une charge constante se deplacant le long d’une poutre reposant
sur une fondation elastique.
Ainsi Metrikine et al. ont choisi d’axer leurs recherches sur la modelisation du
rail, tantot defini comme un fil [WOL1996] tantot comme une poutre d’Euler–
Bernoulli [MET1997,VOS2003], reposant sur une fondation de Winkler et soumis a
une charge evoluant a vitesse constante et d’amplitude fixe, harmonique ou aleatoire.
Ces modelisations, bien que simples au premier abord, permettent de mettre en
evidence certains phenomenes : les vibrations en regime permanent lorsque le rail
est discretement supporte par les traverses [MET1999] ou la traınee visco–elastique
induite par le deplacement a grande vitesse des vehicules [MET2001].
Des modeles plus complexes ont suivi ; citons seulement le modele de
Zhaı [ZHA1994, ZHA1999] modelisant le vehicule (plus particulierement une
caisse complete) par un systeme multicorps roulant, a vitesse constante, sur la voie
2.2. Etat de l’art dans les modeles de prediction 17
definie par une poutre flexible reposee sur fondation discrete definie par quatre
couches (semelle, traverse, ballast et fondation). Malheureusement le sol est defini
dans sa plus simple expression, a savoir une raideur de Winkler, ce qui est coherent
avec l’objectif du modele, axe essentiellement sur la dynamique du vehicule.
L’un des premiers modeles voie/sol, et le plus connu, est sans doute celui de V.
V. Krylov [KRY1994, KRY1997, KRY1998] qui proposa un modele semi–analytique
ou la contribution des efforts dynamiques se limitait a la charge du vehicule complet.
Les forces transmises par les traverses sont estimees a partir de la deflexion de la
voie, modelisee par une poutre d’Euler–Bernoulli sur une fondation de Winkler. Le
modele tient compte uniquement de la contribution des ondes de Rayleigh a travers
l’utilisation d’une solution analytique simple aux fonctions de Green definies par un
espace semi–infini. Initialement base sur une sommation des contributions de chaque
traverse, le modele a ete reformule par Lombaert et Degrande [LOM2000a] afin de
reduire le temps de calcul dans le cas d’une reformulation pour un sol stratifie. Le
modele a ete confronte avec des mesures de vibrations dues au passage de trains
a grande vitesse Thalys et ce, pour differentes vitesses, montrant que le modele
surestimait les hautes frequences [DEG2000b,DEG2001].
Picoux propose, sur base du modele de Lefeuve–Mesgouez, un modele
predictif [PIC2002b] tenant compte de la voie, assimilee a une poutre d’Euler–
Bernoulli reposant sur une poutre de Timoshenko representant les traverses ; des
raideurs lineiques sont utilisees pour modeliser semelles et ballast. Le vehicule est
modelise par une charge harmonique agissant sur le rail par l’intermediaire d’une
surface de contact. La frequence d’excitation est prise egale soit a la frequence de
resonance de sol, soit dans une large gamme de frequences en evaluant la fonction
d’excitation du contact roue/rail a chaque frequence [PIC2002a].
De Saedeleer et al. [DeSA1998a, DeSA1998b, DAT1999, TRANSDYN] ont
propose, il y a quelques annees, un modele vehicule/voie permettant de calculer
l’interaction vehicule/voie (projet TRANSDYN ). Un assemblage de masses, ressorts
et amortisseurs est utilise pour modeliser le train et la voie, se basant sur le modele
general de Zhaı avec un modele elements finis pour le rail. Les vibrations dans le sol
sont determinees par des fonctions de Green approximatives [MEE1993,WOLF1994].
Les simulations sont effectuees tout d’abord pour le systeme vehicule/voie avant
de simuler les vibrations solidiennes, en definissant comme parametres d’entree les
efforts subis par le ballast : les deux sous–systemes sont ainsi decouples2. Le modele
2Hypothese deduites de certains auteurs [SAR1981,RUC1982] lorsque les vitesses analysees sont
faibles, comme dans le cas des vehicules urbains.
18 2. PROBLEME GLOBAL ET CARACTERISATION DE L’APPROCHE. . .
a ete valide par le biais de mesures experimentales sur le site de Haren (Belgique)
pour un tram rencontrant une discontinuite du rail de type echelon ou, plus realiste,
un cœur de voie.
Le cas des grandes vitesses a aussi fait l’objet de developpements de modeles
numeriques, souvent par une approche 2–D du probleme, ou l’etat plan de contrainte
est impose en supposant que l’effet dynamique du passage de trains peut etre
modelise par une fonction harmonique [WAN2004]. Une etude a egalement ete
menee en ce sens dans notre service avec un modele 2–D elements finis/elements
semi–infinis, pour une frequence d’excitation basee sur la periodicite des caisses du
vehicule [LAL2006]. Yerli [YER2003] propose egalement l’utilisation des elements
semi–infinis pour des problemes bidimensionnels en appliquant un algorithme de
resolution parallele, permettant ainsi de repartir les calculs sur plusieurs machines.
Hall [HAL2003] propose neanmoins un modele 3–D avec utilisation d’elements
semi–infinis mais, suivant les contraintes classiques sur la taille et les dimensions du
modele, il limite son etude jusqu’a une frequence maximale de 10Hz, filtrant de ce
fait les plus hautes frequences. Adam [ADA2000] propose, par contre, un modele
hybride elements finis/elements frontieres afin de s’affranchir de cette contrainte.
Sheng et al. [SHE2006] ont pris parti de travailler dans le domaine des nombres
d’onde afin de reduire les temps de calcul, proposant ainsi un modele qualifie de
2.5–D (les phenomenes suivant la direction de l’axe des voies sont supposes se repeter
indefiniment). Clouteau et Degrande [CLO2001] proposent une extension de la
methode de sous–structuration dynamique qu’ils proposent d’appliquer dans l’etude
de l’interaction entre le vehicule et l’infrastructure ferroviaire dont le sol est modelise
par elements finis. Auersch etudia, dans de recents articles [AUE2006a,AUE2006b],
un modele tridimensionnel incluant la voie et le vehicule, mais ce dernier fut
limite a de « simples » masses non–suspendues mobiles et chargees par un effort
representant le poids du vehicule. Comme le fait remarquer Kogut [KOG2003b],
l’utilisation d’elements frontieres reste de toute facon majoritaire dans ce genre de
probleme [KOG2003b].
D’autres cas d’etudes que ceux des grandes vitesses ont ete investigues. Le cas
des trafics urbains a egalement ete etudie, bien qu’il soit plus difficile de modeliser
le sol, fortement non–homogene. Citons le cas du tram T2000 a Bruxelles par
Van Den Broeck [VDB2001] en parallele avec le projet TRANSDYN ou le metro
d’Athenes [VOG2004]. Le cas specifique des voies ferrees dans les tunnels a egalement
fait l’objet de mesures [DEG2004] ainsi que de prediction [ARN2004]. L’etude
des voies souterraines est egalement en interet constant [DEG2003, CHA2003]. Les
modeles numeriques proposes permettent ainsi de tenir compte de geometries plus
2.3. Couplage entre la voie et le sol 19
realistes, pour lesquelles les modeles semi–analytiques restent impuissants.
2.2.4 Bilan
Ce bref survol des etudes existantes permet de mettre en avant plusieurs consta-
tations :
– il n’existe que tres peu de modeles complets incluant le vehicule. La plupart
des recherches resument le vehicule a sa plus simple expression, a savoir une
charge ponctuelle constante ou harmonique (afin de combler une lacune dans
le modele de voie) se mouvant a vitesse constante ;
– les methodes analytiques permettent de comprendre certains phenomenes mais
sont difficilement applicables dans les modeles de prediction issus du trafic
ferroviaire. Les methodes numeriques restent plus elegantes mais sont dominees
par les elements frontieres, qui travaillent, pour la plupart, dans le domaine
frequentiel. Le defaut des elements finis est, comme leur nom l’indique, qu’ils
permettent de modeliser des domaines finis. Des artifices doivent etre utilises
afin « d’imiter » la caractere infini des sols ;
– la voie est le plus souvent modelisee par des systemes de poutres et
masses/ressorts/amortisseurs, en considerant uniquement son interaction verti-
cale avec le vehicule et le sol. Les modeles plus sophistiques sont souvent dedies
a des applications necessitant des reponses a plus hautes frequences (bruit fer-
roviaire, usure ondulatoire,. . .) ;
– chaque modele developpe introduit certaines hypotheses qui permettent de
definir un domaine d’utilisation particulier (modelisation continue des tra-
verses dans le cas de charges a grande vitesse, etude plane dans le cas ou l’on
peut considerer une excitation stationnaire de la part du vehicule, decouplage
voie/sol pour les basses vitesses,. . .).
Il semble interessant a ce stade de se pencher sur la dynamique voie/sol afin de verifier
si un decouplage peut etre possible, et sous quelles conditions, dans le but de repartir
la difficulte de modelisation.
2.3 Couplage entre la voie et le sol
Le survol de l’etat de l’art en matiere de modelisation nous montre qu’il est
difficile de trouver un modele complet combinant les effets du vehicule, de la voie
et du sol. La principale raison est la difficulte de modeliser le sol en tenant compte
des composants de la voie et du vehicule. Le caractere infini du sol y est surement
pour quelque chose. C’est pour cette raison que certains auteurs formulent quelques
hypotheses quant a l’influence du vehicule et de ses composants : la plupart des
20 2. PROBLEME GLOBAL ET CARACTERISATION DE L’APPROCHE. . .
modeles qui traitent de la problematique vibratoire engendree par le trafic reduisent
le vehicule a l’etat de charge mobile, et parfois harmonique lorsque le caractere
discret des traverses est omis. Cette methode de travail est interessante mais ne
permet pas, par exemple, de proposer un outil aux constructeurs de materiels
ferroviaires afin de verifier l’influence d’un des composants du vehicule sur son
environnement.
Lombaert, dans ses travaux [LOM2000b, LOM2001], a developpe un modele
numerique pour la prediction des vibrations induites par le trafic routier, plus
particulierement par le trafic des poids–lourds. Afin de proposer un modele le plus
complet possible, il emet l’hypothese d’un decouplage entre le vehicule et la route,
justifiee par une raideur de la route plus importante que celle des pneus ou des
suspensions du vehicule. La simulation du vehicule se fait ainsi independamment de
celle du sous–systeme constitue de la voie routiere et du sol. Dans le cadre du projet
TRANSDYN, De Saedeleer et al. [DeSA1998a, DeSA1998b] ont propose le meme
genre d’approche, pour un decouplage entre le sol et le sous–systeme vehicule/voie,
impose inevitablement par les methodes de resolution adoptees : la simulation
du sous–systeme vehicule/voie est etablie par une approche multicorps/elements
finis dans le domaine temporel, les effets du sol etant pris en compte par un
modele definissant ses vibrations dans le domaine frequentiel. Les resultats obtenus
par ce genre d’approche ont ete valides dans le cas des trams circulant a faible vitesse.
Le couplage entre la voie et le sol est un probleme qui avait deja ete traite par le
passe. Sarfield et al. [SAR1981] et Rucker [RUC1982] ont etudie l’interaction entre
l’assise de la voie et le sol, afin de demontrer la necessite du couplage dans le cas
des vehicules circulant a haute vitesse. L’assise de voie est consideree uniquement
comme un systeme de traverses regulierement espacees posees sur un sol homogene,
considere comme elastique et isotrope (defini par son module de cisaillement G, sa
masse volumique ρ et son nombre de Poisson ν). Les diverses transmissibilites entre
traverses ont ainsi ete mises en avant, suivant leur nombre et leurs dimensions. De
ces resultats, on peut remarquer l’effet du couplage entre traverses, mis en avant par
une resonance, liee a l’espacement de celles–ci, mais surtout que le couplage entre
toutes les traverses par le sol n’est pas si important qu’il n’y paraıt (Figure 2.6) : tout
au plus, la traverse adjacente a celle ou est applique un effort presente des niveaux
importants (40% de la transmissibilite directe) ; au plus on s’eloigne de la traverse
de reference, au plus l’influence diminue mais avec une difference qui s’estompe
avec la frequence. L’influence du couplage des traverses avec le sol a egalement
ete mis en avant par Knothe et Wu [KNO1998] qui comparent un modele de voie
avec fondation de Winkler avec un modele ou interviennent les fonctions de trans-
2.3. Couplage entre la voie et le sol 21
50 100 150 200 250 300 3500
0
0.2
0.4
0.6
0.8
1
1
1.2
1.4
1.6
1.8
2
2
3 42′3′4′
2a
2b
b/a = 10
traverse 1traverse 2 et 2’traverse 3 et 3’traverse 4 et 4’
Pejωt
Tra
nsm
issi
bilit
ever
tica
leW
i
W1(f
=0)
Frequence [Hz]
Fig. 2.6 – Courbes d’amplitudes des vibrations verticales couplees pour un sol ho-
mogene (selon [SAR1981])
fert entre traverses et le sol mais en tenant compte d’un sol ideal sans amortissement.
La question que l’on est en droit de se poser est l’influence du couplage par le sol
de ces traverses sur la dynamique de la voie. Nous pouvons donc etendre l’analyse sur
la voie complete et verifier la receptance d’un point de la voie (plus particulierement
du rail) lorsque :
– celle–ci repose sur un sol rigide (Figure 2.7(a)) ;
– le sol est pris en compte dans le modele de voie par une raideur dite de fondation
(Figure 2.7(b)), localisee uniquement sous la traverse ;
– le sol est modelise comme un systeme continu, pour une voie 2–D (Figure 2.7(c))
en 3–D (Figure 2.7(d)).
Les modeles de voie et de sol utilises dans ce cas–ci sont developpes et explicites dans
les chapitres suivants. Pour determiner la raideur dynamique de la fondation, les
formules determinees par Wolf [WOLF1994] ont ete appliquees, faisant le lien entre
un milieu visco–elastique (G, ρ, ν) et des constantes de raideur et d’amortissement
kf =Ga
(1 − ν)
[
3,1
(b
a
)2,4
+ 1,6
]
(2.3)
df = 1,48
√
abρ
πGkf (2.4)
dans le cas d’une charge normale appliquee sur le sol par l’intermediaire d’une
surface rectangulaire rigide de dimensions 2a et 2b (b < a). Le cas du sol continu
22 2. PROBLEME GLOBAL ET CARACTERISATION DE L’APPROCHE. . .
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
rail
semelle
ballasttraverse
(a) Modele avec sol rigide
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
rail
semelle
ballasttraverse
fondation
(b) Modele avec une raideur de fondation
rail
semelle
ballasttraverse
sol
(c) Modele avec sol continu (voie 2–D)
railsemelle
ballasttraverse
sol
(d) Modele avec sol continu (voie 3–D)
Fig. 2.7 – Differents cas envisages pour l’analyse du couplage voie/sol
a ete etudie en considerant une voie bidimensionnelle dont l’effort issu du ballast
agit sur une surface correspondant a celle de la traverse (a = 0,13m et b = 0,65m).
L’effet du couplage entre les deux rails est egalement pris en compte (cas 3–D) et
servira de reference dans la comparaison.
La Figure 2.8 presente les resultats, en terme de receptance directe (excitation
sur le rail au droit d’une traverse et mesure au meme point) et indirecte (mesure
au point de rail au droit de la traverse adjacente) de la voie pour un sol considere
comme homogene et isotrope (G = 62MN/m2, ρ = 1540 kg/m3, ν = 0,25). Il en
ressort que des differences apparaissent en basses frequences, l’ecart le plus significatif
apparaissant logiquement pour le modele avec sol rigide. Lorsqu’on ajoute une raideur
de fondation en serie avec celle du ballast, les resultats obtenus attenuent la difference
de depart (l’ecart etant de maximum 2dB par rapport au resultats du modele avec
sol). Dans le cas d’un sol plus raide (Figure 2.9 — G = 300MN/m2), la difference
est presque inexistante (moins de 0,5 dB). En effet, si la raideur de fondation kf est
suffisamment importante face a celle du ballast (kb)
1
kb+
1
kf≈ 1
kb, (2.5)
on se retrouve directement devant le postulat de Lombaert ou le decouplage entre
2.3. Couplage entre la voie et le sol 23
0 50 100 150 200 250 300−230
−220
−210
−200
−190
−180
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
dB]
sol rigideavec une raideur de fondationsol continu (voie 2−D)sol continu (voie 3−D)
(a) Receptance directe
0 50 100 150 200 250 300−230
−220
−210
−200
−190
−180
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
dB]
sol rigideavec une raideur de fondationsol continu (voie 2−D)sol continu (voie 3−D)
(b) Receptance indirecte
Fig. 2.8 – Effet du couplage de la voie avec le sol
traverses par le sol devient licite. Ce n’est pas le cas pour un sol mou (Figure 2.10
— G = 4MN/m2) ou les differences sont plus marquees (atteignant parfois jusqu’a
12 dB entre resultats des modeles avec sols rigide et continu). Neanmoins un modele
de voie avec raideur de fondation permet de se rapprocher du probleme avec sol
continu (la difference n’est plus de que 5 dB). L’effet de couplage entre chaque
troncon de voie, dans le cas 3–D, reste par contre negligeable par rapport au 2–D,
pour n’importe quel cas (Figure 2.8 a 2.10).
0 50 100 150 200 250 300−230
−220
−210
−200
−190
−180
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
dB]
sol rigideavec une raideur de fondationsol continu (voie 2−D)sol continu (voie 3−D)
(a) Receptance directe
0 50 100 150 200 250 300−230
−220
−210
−200
−190
−180
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
dB]
sol rigideavec une raideur de fondationsol continu (voie 2−D)sol continu (voie 3−D)
(b) Receptance indirecte
Fig. 2.9 – Effet du couplage sur la voie pour un sol dur
Nous pouvons affirmer que la prise en compte d’une raideur de fondation reste
satisfaisante pour etablir un modele vehicule/voie destine a la determination des
vibrations dans le sol. Ce couplage que nous pouvons qualifier de partiel est licite et
24 2. PROBLEME GLOBAL ET CARACTERISATION DE L’APPROCHE. . .
0 50 100 150 200 250 300−230
−220
−210
−200
−190
−180
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
dB]
sol rigideavec une raideur de fondationsol continu (voie 2−D)sol continu (voie 3−D)
(a) Receptance directe
0 50 100 150 200 250 300−230
−220
−210
−200
−190
−180
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
dB]
sol rigideavec une raideur de fondationsol continu (voie 2−D)sol continu (voie 3−D)
(b) Receptance indirecte
Fig. 2.10 – Effet du couplage sur la voie pour un sol mou
d’autant meilleur que la raideur du sol est importante face a celle du ballast, ce qui
est le cas bien souvent en pratique (l’existence de sols qualifies de mous, surtout en
Belgique, reste tres rare).
Une remarque importante pour la suite est a formuler a ce stade. Les parametres
de voie, essentiellement ceux de la semelle de rail et du ballast sont souvent determines
a partir d’essais in situ et les parametres utilises dans ce rapport ne derogent pas a
cette regle (on mesure une raideur equivalente, resultant de la mise en serie de celle
du ballast et de la fondation). Dans le cadre de cette these, lorsque nous parlerons
de modele ou le sol est rigide, c’est cette raideur qui est prise en compte. Dans le cas
contraire (modele avec fondation ou sol continu), la raideur sera celle du ballast.
2.4 Developpement d’un modele numerique
Le survol bibliographique et l’analyse de l’interaction voie/sol nous montrent
que l’utilisation de deux modeles, l’un pour le vehicule et la voie, l’autre pour le sol,
semble tout a fait interessante et que la prise en compte d’une raideur de fondation
reste licite et d’autant meilleure que la difference de rigidite entre le ballast et le sol
est significative. La methodologie adoptee dans le cadre de ce travail est illustree a
la Figure 2.11. Deux phases y sont clairement decrites : la premiere, basee sur un
sous–systeme definissant le vehicule et la voie, permet de determiner la deflexion
du rail et, de ce fait, les efforts induits a la surface du sol par l’intermediaire de
la reaction des traverses. La seconde phase permet, a partir des resultats de la
premiere, de determiner la reponse du sol suivant les efforts injectes par la voie, a
travers le sous–systeme definissant l’interaction voie/sol.
2.4. Developpement d’un modele numerique 25
phase 1
Etude dynamique du sous–
systeme vehicule/voie avec
voie flexible en tenant
compte egalement des im-
perfections de la surface de
roulement. Simplification
dans le plan vertical du
vehicule.
phase 2
Etude dynamique du sous–
systeme sol ou les forces
agissant au sol representent
la contribution des traverses,
calculee dans la phase 1.
∞
∞
v0
x
x
y
z
z
Fig. 2.11 – Description de la methodologie adoptee dans la modelisation du systeme
vehicule/voie/sol
26 2. PROBLEME GLOBAL ET CARACTERISATION DE L’APPROCHE. . .
Le vehicule est decrit par ses divers constituants que l’on considerera comme
des corps rigides (caisse, essieu, roue, moteur,. . .) lies par des elements d’intercon-
nection (definissant les suspensions et les divers elements flexibles). Les cas etudies
impliqueront une vitesse constante du vehicule sur une voie rectiligne, si bien que
seuls les efforts verticaux seront de mise. Le rail est decrit par un modele discret a
trois couches, comprenant ainsi les proprietes dynamiques des semelles de rail et du
ballast. Le mouvement du rail est defini dans le meme plan que celui du vehicule.
L’interaction entre le vehicule et la voie est egalement mise en avant en mettant
l’accent sur les imperfections de voie et leur impact sur la dynamique de la voie.
De ce fait, une longueur limite mais suffisante de la voie sera prise en compte. La
simulation de ce sous–systeme sera effectuee dans le domaine temporel, preferable
lorsque des non–linearites doivent etre prises en compte.
Le sol sera decrit par un modele se basant sur les elements finis, plus prometteurs
dans le cas de geometries complexes. La difficulte majeure sera de definir correctement
la frontiere du domaine afin d’imiter un domaine infini. Une attention particuliere
sera accordee aux elements semi–infinis et sur les regles de bonne pratique quant a
leur utilisation. Comme dans le cas du sous–systeme vehicule/voie, l’analyse dans le
domaine temporel sera preferee (et nous verrons qu’elle sera preferable en terme de
ressources informatiques).
CHAPITRE 3
Du contact roue/rail vers la dynamique de systemes
vehicule/voie
The theory of rolling contact is concerned with the many interrelated phenomena which occur
when one elastic body rolls, with or without slipping, on another. Although it has applications
to the printing industry, to the design of ball bearing etc., its foremost application is the
wheel/rail problems. . .
JOOST J. KALKER (1933–2006)
L’interaction vehicule/voie est un element important dans la generation des
vibrations dans le sol puisqu’elle contribue aux niveaux d’excitation de la voie,
plus ou moins amplifies en fonction des caracteristiques de cette derniere, mais
egalement des caracteristiques du vehicule. L’origine de ces vibrations est multiple
(Figure 3.1) mais depend essentiellement du contact roue/rail et de la periodicite
des elements du vehicule et de la voie.
Selon Alias [ALI1984], le contact roue/rail, et plus essentiellement les defauts de
voie, contribuent a une large gamme de frequences d’excitation, que l’on peut classer
en trois bandes de frequences :
de 0 a 15Hz : elles sont essentiellement dues aux masses suspendues et non–
suspendues des vehicules, qui sont assez bien transmises par le sol et constituent
27
28 3. DU CONTACT ROUE/RAIL . . . VERS LA DYNAMIQUE VEHICULE/VOIE
PSD
essieu
bogie
trav
erse
frequence
defauts roue-rail [10–80 Hz]
irregularite dans la voie
excitation due a la voieet aux roues
fluctuations d’amplitudeimportantes
usuregenerale
usure locale
Fig. 3.1 – Principaux mecanismes d’excitation (tires de [PIC2002a])
le domaine propre des vibrations ;
de 15 a 150Hz : les vibrations resultent principalement des oscillations de la voie.
Elles sont deja affaiblies par le sol de facon notable mais peuvent etre tres
genantes car les vibrations de structures qu’elles generent (murs, plafonds) pro-
duisent des bruits tres perceptibles ;
au–dela de 150Hz : ce sont surtout les phenomenes de glissement roue/rail qui
les provoquent. Elles sont tres vite amorties par le sol mais par contre elles
produisent, par l’intermediaire du rail et de la roue comme surface radiante, le
bruit de roulement.
De ce classement, on comprend mieux pourquoi, dans la gamme de frequences qui
est propre aux vibrations dans le sol, le contact roue/rail normal est suffisant pour
etudier ce phenomene. De plus, le sol a un effet filtrant pour les hautes frequences
de par ses caracteristiques dissipatives, moins par sa geometrie expansive que par sa
nature amortissante [ATH2000].
Nous presenterons dans le chapitre le contact de Hertz ainsi que la prise en compte
des irregularites de voie, puisqu’ils sont la source des nuisances vibratoires dans le sol.
Le developpement d’un modele combine vehicule/voie sera ainsi etabli, en insistant
sur la dynamique de la voie et en comparant les resultats obtenus avec ceux d’un
modele analytique. Le lien avec le modele de sol sera ainsi introduit.
3.1. La theorie du contact roue/rail 29
3.1 La theorie du contact roue/rail
Le calcul des efforts issus du contact roue/rail est traditionnellement separe en
deux parties :
– le probleme normal, qui etudie les deformations locales suite a l’ecrasement de
la roue sur le rail,
– le probleme tangentiel qui etudie le glissement relatif entre la roue et le rail.
Nous considererons dans notre modele et, de facto, dans cette etude uniquement le
probleme normal, qui conditionne l’interaction verticale du vehicule avec la voie.
Nous reprenons la theorie liee a ce phenomene afin de mieux cerner la problematique
du contact.
Le probleme du contact normal roue/rail est tres ancien, etudie a partir de
la theorie de Hertz (1887) lorsqu’on considere qu’il est assimilable a un contact
immobile. Le contact entre la roue et le rail est idealement ponctuel, dans l’hypothese
de corps indeformables. En realite, la masse du vehicule repartie sur chaque roue
deforme l’acier de la roue et du rail, creant ainsi une surface de contact par elasticite
(Figure 3.2). L’analyse de la zone de contact a ete faite par Hertz en statique,
sans transmission d’effort tangentiel. L’application la plus simple de ce resultat
utilise deux cylindres a axes perpendiculaires, un representant le rail, l’autre la roue
(on prend alors pour la roue le rayon moyen au point de contact). Le contact est
represente sur la Figure 3.3, sans usure et en l’absence de deformation elastique. Les
phenomenes de contact deporte et de double contact (a travers le bourrelet de roue)
ne sont pas pris en compte.
2a 2b
xz
d
N N
rail
roue rigide roue deformable
Fig. 3.2 – Probleme de Hertz applique au cas du ferroviaire [COL2007,ESV2001]
30 3. DU CONTACT ROUE/RAIL . . . VERS LA DYNAMIQUE VEHICULE/VOIE
Exterieur a la voie Interieur a la voie
champignondu rail
profil de laroue
conicite de la roue rayon nominalmoyen
70,6
72
1:20
1:20
R.13
R.80R.300
Fig. 3.3 – Profil du champignon du rail et de la table de roulement de roue (rail
Vignole type 60 kg/m)
La surface de contact, calculee analytiquement dans ces conditions, est une ellipse
plane, dont les deux demi–axes a et b se calculent par la relation
a
m=b
n= 3
√
3N(1 − ν2)
E(A+B)(3.1)
ou A et B sont les inverses des rayons du cylindre idealisant le champignon du rail
(Rrail) et de celui idealisant la roue (Rroue). N est la force de contact et E et ν
respectivement les modules d’Young et nombre de Poisson des deux elements, que
l’on considere comme etant du meme materiau, a savoir l’acier. m et n sont des
coefficients sans dimension dependant de l’angle θ defini par [ALA2005]
cos θ =B −A
B +A(3.2)
et donnes par le Tableau 3.1. La pression, en un point de la surface de contact et en
fonction des coordonnees x et y centrees a la surface, est obtenue par
pz(x, y) =3N
2πab
√
1 −(x
a
)2
−(y
b
)2
(3.3)
et a une forme semi-ellipsoıdale comme le montre la Figure 3.4.
3.1. La theorie du contact roue/rail 31
Tab. 3.1 – Coefficients de Hertz en fonction de θ
parametre m
parametre n
parametre r
θ [ ]
0
2
4
6
8
20 40 60 80
θ [ ] 10 20 30 40 50 60 70 80
m 6,61 3,78 2,73 2,14 1,75 1,49 1,28 1,13
n 0,32 0,41 0,49 0,57 0,64 0,72 0,80 0,89
r 2,80 2,30 1,98 1,74 1,55 1,39 1,25 1,12
−0.01−0.005
00.005
0.01
−0.01
−0.005
0
0.005
0.010
5
10
15
x 108
Pre
ssio
nvert
icale
pz
[N/m
2]
Direction longitudinale x [m]Direction transversale y [m]
Fig. 3.4 – Pression verticale sur la surface de contact pour une paire roue/rail clas-sique et pour une charge verticale N = 25 kN
Ce qui nous interesse plus particulierement, c’est l’ecrasement roue/rail d qui
s’avere proportionnel a la puissance 2/3 de la charge normale N
d =r
2m
3
√
9N2(1 − ν2)2(A+B)
E2, (3.4)
cette relation se mettant sous la forme suivante
N =E
3(1 − ν2)
√
8m3
r3(A+B)d3/2 = KHz d
3/2 (3.5)
32 3. DU CONTACT ROUE/RAIL . . . VERS LA DYNAMIQUE VEHICULE/VOIE
plus elegante et faisant intervenir de maniere explicite la charge normale N en fonc-
tion de l’ecrasement d. Le coefficient sans dimension r est tabule egalement dans le
Tableau 3.1. Cette force montre bien la non–linearite du contact. Comme toute loi
non lineaire, on peut la lineariser en considerant de petites variations ∆d autour de la
valeur nominale d0 (Figure 3.5). L’Eq. (3.5) peut etre approximee par une loi lineaire
∆d
∆N
t
t
d
N
kHz
N0
d0
Fig. 3.5 – Linearisation de la theorie de Hertz (tire de [COL2007])
de type
∆N = kHz∆d (3.6)
faisant intervenir l’ecrasement ∆d, resultant de l’application d’une force ∆N , et
kHz la raideur verticale du contact, plus communement appelee raideur de Hertz ,
et definie par
kHz =∂N
∂d
∣∣∣∣d0,N0
=3N0
2d0. (3.7)
Dans la plupart des applications ferroviaires repertoriees dans la litterature, la
valeur de kHz tourne autour des 1,2 109 N/m [COL2007]. Esveld, dans son ou-
vrage [ESV2001], propose une formule approximative pour cette raideur
kHz = 3
√
3E2N0
√RroueRrail
2(1 − ν2)2, (3.8)
qui est tout aussi fiable que la premiere.
3.2 Irregularites de voie
L’analyse des defauts des principales donnees de la voie est faite au moyen de
spectres de densite spectrale de puissance, definis en fonction de la frequence spatiale
3.2. Irregularites de voie 33
F liee a la vitesse du vehicule v0 et la frequence temporelle f par la formule
F =f
v0. (3.9)
La relation entre les densites spectrales spatiales et temporelles s’etablit
immediatement en remarquant que, en vertu de l’egalite de Parseval, l’energie conte-
nue dans le signal est la meme quelle que soit sa representation ; on doit donc avoir
∫ +∞
−∞Szz(F ) dF =
∫ +∞
−∞Szz(f) df = σ2(h) (3.10)
avec σ2 la variance du defaut de voie h. Puisque df = v0dF , le lien entre ces deux
densites n’est que la vitesse v0 tel que
Szz(F )
v0= Szz(f) . (3.11)
Ainsi la densite spectrale temporelle, a vitesse v0, correspondant au defaut
geometrique h(x) est egale a la densite spectrale spatiale divisee par la vitesse
de circulation. L’influence de la vitesse aura une consequence importante sur les
niveaux vibratoires calculees, comme nous le verrons par la suite.
Les spectres de defaut de nivellement d’une voie ont une forme bien definie, assez
bien representee par [ALI1984]
Szz(Ω) =µ
(1 + Ω
λ
)n .
ou la pulsation spatiale Ω = 2πF est introduite a ce niveau. Trois parametres λ, µ et
n interviennent donc pour caracteriser le spectre mais en pratique deux suffisent :
– le parametre d’amplitude µ,
– et λ le parametre d’etalement,
n etant impose entre 2 et 4. En realite, a ce spectre, appele spectre de fond, s’en
superposent plusieurs autres, en particulier des defauts dus aux inegalites de dressage
des rails. Il en resulte que, vers les courtes et grandes longueurs d’ondes, la formule
precedente peut etre sujette a des modifications mais la partie centrale reste de toute
facon la plus interessante. Parmi les differents spectres que l’on peut retrouver dans la
litterature, notre devolu s’est jete sur ceux definis par Garg et Dukkipati [GAR1984],
qui ont la particularite d’avoir une large classification (6 classes) et d’etre bases sur
un recensement du Federal Railway Administration (FRA) sur des voies americaines.
Le PSD propose pour un profil peut etre mis sous la forme
Szz(F ) =Aφ2
2
(F 2 + φ2
1
)
F 4 (F 2 + φ22)
(3.12)
34 3. DU CONTACT ROUE/RAIL . . . VERS LA DYNAMIQUE VEHICULE/VOIE
avec A la parametre de rugosite et φ1 et φ2 les frequences spatiales de coupure.
Nous reprenons au Tableau 3.2 les valeurs de ces parametres pour l’erreur sur le
profil vertical. Le parametre de rugosite A change ainsi selon la classe de voie tandis
que les frequences de coupure restent identiques. Une erreur d’unite de A existe
cependant dans [GAR1984] qui a ete longtemps meconnue, impliquant indirectement
des erreurs de valeurs dans les ouvrages s’inspirant de ces parametres1. Les valeurs
presentees dans le Tableau 3.2 sont bien evidemment les valeurs corrigees, a partir
des bonnes unites. Il est a noter egalement que cette expression du PSD n’est
valable que dans la gamme de longueurs d’onde allant de 1,5m a 300m, selon les
memes auteurs.
Tab. 3.2 – Parametres intervenant dans l’Eq. (3.12)
parametres classes de voie
symboles unites 6 5 4 3 2 1
A [10−6m] 0,0954 0,1675 0,2968 0,5300 0,9540 1,6748
φ1 [10−3m−1] 23,294 23,294 23,294 23,294 23,294 23,294
φ2 [10−2m−1] 13,123 13,123 13,123 13,123 13,123 13,123
A partir d’une densite spectrale de puissance, l’information de phase est inexis-
tante et un processus aleatoire devient necessaire. Des lors, la procedure de generation
est tout simplement appelee stochastique ou quasi–stochastique, suivant la methode
de generation aleatoire de phase. Pour ce qui est de la generation aleatoire directe
du signal spatial, l’utilisation d’une FFT inverse ne permet pas de tenir compte
de la variation du pas de temps ∆t lors de l’integration numerique dans l’analyse
dynamique multicorps. La recomposition en termes de Fourier permet de s’affran-
chir de cette limitation. Le filtre (3.12) analytique est divise en ni intervalles, a
resolution frequentielle ∆F constante, equivalente a une periode d’echantillonnage
Xm (Xm = 1∆F ). Pour chaque intervalle k, de pulsation angulaire Ωk, sa valeur
discrete est definie
Szz,k(Ωk) =1
XmSzz(Ω = Ωk) (3.13)
1Garg et Dukkipati ont presente le parametre A sous l’unite cpf/inch au lieu de cpf × inch (cpf :cycle per foot), ce qui implique une amplitude de defaut multipliee par un facteur 1000 apres de laconversion d’unite !
3.3. Modelisation adoptee pour le sous–systeme vehicule/voie 35
dont la contribution harmonique dans le domaine spatial est
hk(x) =√
2∆FSzz,k(Ωk) cos(Ωkx+ ϕk) (3.14)
(3.15)
ou ϕk est une phase definie de maniere aleatoire entre −π et π. En tenant compte de
toutes les contributions frequentielles, la hauteur du defaut de voie est donc egale a
h(x) =∑
k
√
2∆FSzz,k(Ωk) cos(Ωkx+ ϕk) (3.16)
superposition de ni fonctions harmoniques a phase aleatoire.
La Figure 3.6 nous montre les profils artificiels generes de cette maniere. Le lien
entre ces profils et le domaine frequentiel depend bien evidemment de la vitesse du
vehicule qui ne verra pas la variation de profil de la meme facon s’il roule a 30 ou a
300 km/h.
10−2
10−1
10010
−10
10−5
100
Fréquence spatiale F [m−1]
Pro
fil P
SD
[m
2 /m−
1 ]
classe 1classe 2classe 3classe 4classe 5classe 6
(a) Densite spectrale de puissance
0 50 100 150 200−1
−0.5
0
0.5
1x 10−3
Distance [m]
Irré
gula
rité
[m]
classe 1classe 2classe 3classe 4classe 5classe 6
(b) Evolution spatiale
Fig. 3.6 – Profils verticaux artificiels
3.3 Modelisation adoptee pour le sous–systemevehicule/voie
C’est autour du contact roue/rail que le sous–systeme vehicule/voie est construit.
Comme il a ete signale au chapitre precedent, sa modelisation est etablie suivant
une approche bidimensionnelle du probleme ou chaque composant intervient de
36 3. DU CONTACT ROUE/RAIL . . . VERS LA DYNAMIQUE VEHICULE/VOIE
facon plus ou moins detaillee (Figure 3.7) : le vehicule est modelise suivant une
approche multicorps ou les differents solides sont connectes entre eux par des
paires de ressorts–amortisseurs en parallele, modelisant les suspensions primaires
et secondaires. Le rail est modelise par une poutre d’Euler–Bernoulli discretement
supportee par les traverses et le ballast, selon un modele a masses concentrees. Seul
leur mouvement vertical est considere dans leur dynamique.
contactroue/rail
caissebogieessieux
rail
traversesemelle
ballastsubstrat
(a) Composants du modele
kp
kb
dp
db
m
E,I,Ar,ρr
(b) Parametres de la voie
Fig. 3.7 – Modele vehicule/voie
La dynamique d’un tel systeme est decrite par un systeme d’equations
differentielles du second ordre, que nous pouvons mettre sous forme residuelle
~f(~q, ~q, ~q, t) = 0 , (3.17)
faisant intervenir les parametres de configuration ~q regroupant ceux du vehicule et
de la voie. Nous analyserons par la suite chaque contribution de maniere separee
pour plus de clarte.
Le systeme est directement defini dans un code C++, utilisant la bibliotheque
EasyDyn, developpee dans le service de Mecanique Rationnelle, Dynamique et Vibra-
tions et dedicacee aux problemes differentiels du second ordre, plus particulierement
aux systemes multicorps [VER2003a,VER2005]. La simulation est faite dans le do-
maine temporel, permettant ainsi de considerer les non–linearites, notamment dans le
contact roue/rail. Le schema d’integration de Newmark est ainsi utilise, se basant sur
une formulation residuelle dans l’ecriture des equations differentielles. Verlinden et
al. [VER1994] ont demontre que cette formulation, combinee a l’utilisation d’une ma-
trice d’iteration complete, est bien adaptee au traitement de systemes raides, comme
c’est le cas ici notamment a cause des contacts roue/rail.
3.3. Modelisation adoptee pour le sous–systeme vehicule/voie 37
3.3.1 Equations du mouvement du vehicule
Une approche multicorps a ete choisie pour le vehicule car elle correspond a la
modelisation que l’on rencontre classiquement en dynamique ferroviaire. Avec le
developpement des ordinateurs devenus de puissantes machines de calcul, l’analyse
du comportement dynamique de systemes mecaniques a pris une part preponderante
dans le metier de l’ingenieur, mettant au premier plan la simulation numerique
avec, comme avantage, le calcul dans le domaine temporel, permettant l’analyse
de systemes complexes (Figure 3.8). Elle permet ainsi de determiner l’evolution
spatio–temporelle de chaque solide constituant le systeme sous l’effet de sollicitations
externes, qui dans notre cas, se ramenent essentiellement a l’effet de la gravite et a
l’effet du contact roue/rail.
elements de force
solides liaisons elements speciaux
code de simulationmulticorps
Fig. 3.8 – Principe d’un logiciel de simulation multicorps [VER2003b]
Un systeme multicorps resulte donc d’un assemblage de corps (definis par
leur proprietes d’inertie et l’eventuelle prise en compte de leur deformabilite), de
liaisons cinematiques (definissant le mouvement relatif de chaque solide) et de
sollicitations externes (resultant de forces appliquees, de suspensions, de contacts
et/ou de trajectoires imposees). L’analyse topologique est a la base de la simulation
multicorps et permet ainsi de differencier les differents logiciels mis a disposition du
dynamicien. Parmi les differentes approches (cartesienne, naturelle, minimale, rela-
tive ou par elements finis), l’approche en coordonnees minimales (appelee egalement
generalisees) a ete preferee de par sa generation d’un systeme d’equations compact
dont le nombre est strictement egal au nombre de degres de liberte du systeme
38 3. DU CONTACT ROUE/RAIL . . . VERS LA DYNAMIQUE VEHICULE/VOIE
etudie, en l’occurrence le vehicule. Son traitement numerique reste simple puisque
aucune equation de contrainte (equation algebrique) ne s’ajoute aux equations
differentielles de base. L’inconvenient de cette approche reside dans l’eventuelle
difficulte de les obtenir mais, pour peu que le systeme ne comporte que peu de
boucles cinematiques2, la cinematique peut facilement etre obtenue en decomposant
le mouvement de chaque corps et en faisant appel au calcul symbolique [VER2003a].
A partir des six degres de liberte de chaque solide, on selectionne ainsi n coordonnees
remarquables qui definiront les n degres de liberte du systeme. Le choix de ces
coordonnees remarquables n’est pas unique mais doit decrire le mouvement du
systeme de facon univoque.
Le modele de vehicule est ainsi forme par une combinaison de corps (caisses
et bogies rigides ou flexibles, corps en rotation comme des essieux ou des roues
independantes) et par des elements d’interconnexion (elements ressort et amortis-
seur pour les suspensions primaires et secondaires). La voie etant ajoutee sous le
vehicule, il est necessaire de reduire le comportement du vehicule aux degres de li-
berte dans le meme plan que celui de la voie. L’equation du mouvement du vehicule
peut se mettre sous la forme generale
[Mv] ~qv + ~Q(~qv, ~qv, t) = ~fa , (3.18)
faisant intervenir une matrice masse Mv, un vecteur ~Q regroupant les forces
centrifuges et gyroscopiques, un vecteur definissant les efforts appliques ~fa, ainsi
que le vecteur relatif aux differents parametres de configurations ~qv. Rappelons que
nous nous penchons uniquement sur le cas d’un mouvement vertical du vehicule, les
parametres de configuration pris en compte ne sont donc relatifs qu’aux deplacements
verticaux et aux rotations dans le plan du vehicule.
Lorsque le modele est lineaire (ou linearise autour de son point de fonctionnement
nominal), il est plus facile de mettre en avant les elements d’interconnexion a travers
une matrice de raideur Kv et d’amortissement Cv ainsi que les efforts exterieurs ~fv(effet de la gravite et des contacts roue/rail)
[Mv] ~qv + [Cv] ~qv + [Kv] ~qv = ~fv . (3.19)
Cette equation peut par ailleurs se mettre sous une autre forme3 en separant les
2La structure d’un systeme multicorps est dite fermee si elle peut etre parcourue par plusieurschemins, formant ainsi une boucle, appelee cinematique, en opposition aux systemes dits ouverts.
3Cette distinction n’est possible que lorsque les coordonnees des essieux et des bogies sont definiesde maniere independante (mouvement absolu) ou si on est dans une approche de type « coordonneescartesiennes ».
3.3. Modelisation adoptee pour le sous–systeme vehicule/voie 39
degres de liberte en contact avec la voie (p), des autres (i)
[Mvi
0
0 Mvp
]~qvi
~qvp
+
[Cvi
Cvip
CvpiCvp
]~qvi
~qvp
+
[Kvi
Kvip
KvpiKvp
]~qvi
~qvp
=
~fext,i
~fext,p +~frail/roue
(3.20)
ce qui permet de distinguer, dans les efforts exterieurs, la contribution du contact
roue/rail (~frail/roue) des efforts exterieurs (~fext,i et ~fext,p) relatifs aux charges ap-
pliquees.
3.3.2 Equations du mouvement de la voie
Le rail consiste en un modele de voie 2–D classique, appele modele a 2 couches,
avec des traverses rigides et un rail discretement supporte. Le rail flexible (Er, Ir, Ar,
ρr) est modelise par une approche elements finis suivant le modele d’Euler–Bernoulli.
Les semelles de rail et le ballast sont caracterises par des ressorts et amortisseurs (kp
et dp pour la semelle de rail, kb et db pour le ballast). Les traverses ont une masse
concentree m et espacees d’une longueur L ; des modeles avec des masses du ballast
additionnelles (appeles modeles a 3 couches) sont moins courants et il subsiste en tout
cas toujours une difficulte a identifier experimentalement les parametres additionnels
correspondants. Un modele 3–D de la voie est aussi une complication superflue dans
ce contexte et exige un effort supplementaire superflu dans la caracterisation de la
voie. Les equations du rail sont ainsi decrites par
[Mr] ~qr + [Kr] ~qr = ~fr . (3.21)
ou l’indice r est relatif au rail. Si on y inclut la contribution des traverses (s), on
obtient[
Mr 0
0 Ms
]~qr
~qs
+
[Cp −Cp
−Cp Cp + Cb
]~qr
~qs
+
[Kr + Kp −Kp
−Kp Kp + Kb
]~qr
~qs
=
~fr0
. (3.22)
Le rail est interconnecte aux traverses par l’intermediaire de semelles de rail, dont
la raideur et l’amortissement se retrouvent respectivement dans les matrices Kp et
Cp. La meme approche est definie pour le ballast (matrices Kb et Cb). Le vecteur
force ~fr contient la reaction du contact roue/rail −~frail/roue, pour les points du rail
concernes.
40 3. DU CONTACT ROUE/RAIL . . . VERS LA DYNAMIQUE VEHICULE/VOIE
Afin de tenir compte de la flexibilite du rail et de la distribution des efforts du
rail sur les nœuds, les fonctions de forme cubiques du rail sont etablies a partir d’un
troncon de poutre elementaire a 4 degres de liberte soumis a la flexion (Figure 3.9).
qe,1
qe,2
qe,3
qe,4
Ln
ξ
Fig. 3.9 – Degres de liberte d’un element de poutre
On exprime via les Eq. (3.23) a (3.26) les matrices elementaires (4×4) de raideur
et de masse de cet element de poutre4 en fonction de sa longueur Ln :
[Kpoutre] =Er IrL3
n
12 6Ln −12 6Ln
6Ln 4L2n −6Ln 2L2
n
−12 −6Ln 12 −6Ln
6Ln 2L2n −6Ln 4L2
n
, (3.23)
[Mpoutre-T] =ρr Ar Ln
420
156 22Ln 54 −13Ln
22Ln 4L2n 13Ln −3L2
n
54 13Ln 156 −22Ln
−13Ln −3L2n −22Ln 4L2
n
, (3.24)
[Mpoutre-R] =ρr Ir30Ln
36 3Ln −36 3Ln
3Ln 4L2n 3Ln −L2
n
−36 3Ln 36 −3Ln
3Ln −L2n −3Ln 4L2
n
, (3.25)
[Mpoutre] = [Mpoutre-T] + [Mpoutre-R] . (3.26)
Les matrices elementaires Mpoutre et Kpoutre sont ainsi construites, une seule
fois si le rail est discretise de maniere uniforme ou a chaque fois ou des irregularites
geometriques apparaissent au niveau du rail (support de traverses non regulier
par exemple). Les matrices globales (pour l’ensemble des degres de liberte du rail)
peuvent ensuite etre obtenues par assemblage de ces matrices elementaires, calculees
4Les matrices elementaires d’un tel element peuvent etre deduites facilement des relations ef-forts/deplacements.
3.3. Modelisation adoptee pour le sous–systeme vehicule/voie 41
egalement une seule fois. La taille de la matrice globale depend directement de la
longueur de la voie consideree, qui est discretisee en Nn elements par espacement L
de traverse.
A ce stade interviennent les fonctions de forme du rail afin de quantifier le
deplacement du rail au niveau du point de contact. L’element de poutre est ca-
racterise par quatre fonctions de forme N1(ξ), N2(ξ), N3(ξ) et N4(ξ) qui permettent
de decrire l’etat de l’element de poutre en n’importe quel endroit (ξ = xL ) du troncon
a partir de l’etat aux nœuds extremes. On peut par exemple exprimer la hauteur du
rail en n’importe quel point intermediaire par la formule
z(ξ) = N1(ξ) qe, 1 +N2(ξ) qe, 2 +N3(ξ) qe, 3 +N4(ξ) qe, 4 (3.27)
avec
N1(ξ) = 1 − 3ξ2 + 2ξ3 , (3.28)
N2(ξ) = (ξ − 2ξ2 + ξ3)Ln , (3.29)
N3(ξ) = 3ξ2 − 2ξ3 , (3.30)
N4(ξ) = (−ξ2 + ξ3)Ln . (3.31)
On utilisera cette propriete pour calculer la hauteur de rail au niveau du point
d’application de l’effort de contact, notamment dans l’expression du calcul de la force
de contact existant entre le rail et le vehicule. Les fonctions de forme permettent
egalement d’obtenir la repartition de la charge verticale appliquee Froue/rail,i en un
endroit quelconque ξ du troncon sur les termes de force des nœuds extremes (les
forces verticales F1 et F3, ainsi que les moments F2 et F4), par la famille de formules
simples
Fj(ξ) = Nj(ξ)Froue/rail,i j : 1 7→ 4 (3.32)
faisant intervenir l’effort de contact Froue/rail,i agissant sur le rail.
L’adoption d’un modele d’Euler–Bernoulli pour le rail est suffisant pour
notre application puiqu’il peut fournir des resultats tout a fait precis en basses
frequences [KNO1993] ; des modeles plus developpes, comme par exemple ceux bases
sur la theorie de poutres de Timoshenko, ne sont interessants qu’a haute frequence,
par exemple pour des applications relatives au bruit ferroviaire.
3.3.3 Couplage entre le vehicule et la voie
Dans le cas d’un contact normal entre la roue et le rail, le contact hertzien offre
des perspectives interessantes. L’effort de contact applique par le rail, en un point j,
42 3. DU CONTACT ROUE/RAIL . . . VERS LA DYNAMIQUE VEHICULE/VOIE
sur chaque roue i se met ainsi sous la forme
Frail,roue,i = −KHz (zroue,i − zrail,j − hdefaut,j)3/2 (3.33)
ou, dans le cas linearise,
Frail,roue,i = −kHz (zroue,i − zrail,j − hdefaut,j) (3.34)
ou KHz et kHz sont respectivement definis dans les Eq. (3.5) et Eq. (3.6). Cette
definition permet de tenir compte des defauts de voie hdefaut,j definis de maniere
locale (cœur de voie ou aiguillage par exemple) et/ou globale (irregularites de voie),
offrant ainsi des analyses precises qui ne posent aucune contrainte en analyse tem-
porelle (Figure 3.10). Dans le but d’etudier les interactions vehicule/voie et de
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
IRREGULARITE DE VOIE DISCONTINUITE LOCALE
discontinuite surla tete du rail
PSD
du
pro
fil
Frequence spatiale
Irre
gula
rite
distance
v0
x
z
Frail/roue,i
Froue/rail,i
zrail,jzroue,i hdefaut
Fig. 3.10 – Couplage entre le vehicule et la voie
predire leur reponse, la forme (analytique ou pas) decrivant la geometrie de la voie
3.4. Dynamique de la voie 43
est necessaire. Dans le cadre d’un defaut local, une fonction analytique permet de
decrire la geometrie. Pour un joint de rail, une approche simple consiste a representer
ce defaut par une onde sinusoıdale redressee. Pour des joints de rails alternes, la
representation en terme de serie de Fourier est courante pour le profil vertical
h(x) =2A
π
[
1 − 2
15cos(4πx/l) − 2
63cos(8πx/l) − . . .
]
(3.35)
avec A l’amplitude et l la longueur du defaut [GAR1984]. Les irregularites de voie
meritent, par contre, une attention particuliere a ce stade.
3.4 Dynamique de la voie
Alors que la dynamique du vehicule est maıtrisee a ce stade, il n’en est pas de
meme pour la voie qui merite peut–etre une attention particuliere afin de mieux
cerner son comportement dynamique.
La premiere analyse est tout naturellement l’analyse modale ; les deux premiers
modes attendus sont des modes de « corps rigides » ou un mouvement d’ensemble
existe pour la rail :
– le premier mode ou le rail est en phase avec les traverses (mode T1),
– le second mode ou le rail et les traverses sont en opposition de phase (mode
T2).
Un simple calcul permet de trouver ces deux frequences en considerant un systeme
de base a deux degres de liberte, modelisant le rail comme un masse concentree
mr = ρrArL, au droit de la traverse (Figure 3.11). Ce systeme, regi par l’equation
suivante
[M] ~q + [K] ~q = 0 (3.36)
avec
[M] =
[m 0
0 mr
]
et
[K] =
[kp + kb −kp
−kp kp
]
,
admet deux frequences propres fT1 et fT2. Pour le troisieme mode, il s’agit du mode
44 3. DU CONTACT ROUE/RAIL . . . VERS LA DYNAMIQUE VEHICULE/VOIE
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
m
mr
kp
kb
Fig. 3.11 – Modele de base a 2 degres de liberte pour la voie
fort connu ou les traverses sont immobiles et le rail se deforme, « pince » par les tra-
verses (mode pinned–pinned ou P–P ), dont la frequence peut etre tres bien approchee
par
fP–P ≈ 1
2π
√
97,6EI
mrL3(3.37)
issue d’un calcul par la methode du quotient de Rayleigh, sur une poutre de section
uniforme bi–appuyee (voir Annexe A). Pour des donnees typiques de simulation
(Tableau 3.3), les trois frequences propres sont fT1 = 88Hz, fT2 = 341Hz et
fP–P = 875Hz.
Tab. 3.3 – Parametres de la voie etudiee
Er Ir ρr Ar L
210GPa 1987 cm4 7850 kg/m3 63,8 cm2 0,72 m
kp dp kb db m
90MN/m 30 kNs/m 25,5 MN/m 40 kNs/m 90,84 kg
L’analyse modale d’une voie finie donne des resultats differents, aussi bien par
le modele decrit ci–dessus que par un modele issu d’un logiciel aux elements finis.
Le fait d’avoir une voie finie implique une multitude de modes, fonctions de la
longueur de voie et du maillage envisage (Figure 3.12), qui peuvent se regrouper en
differentes categories. On remarque aussi que la repartition des frequences propres
comportent des discontinuites, montrant ainsi des groupes de modes relatifs aux
modes T1 et T2 : le premier groupe montre des modes ou les traverses sont en phase
avec les points du rail leur correspondant, le second groupe indique, quant a lui, une
3.4. Dynamique de la voie 45
Fre
quen
ce[H
z]
Numero du mode
groupe desgroupe desmodes T1 modes T2
00 10 20 30 40 50
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
1800
2000
Fig. 3.12 – Evolution de la frequence propre en fonction du mode
opposition de phase. Le rail est par contre flexible, les modes decrivent egalement
des deformees de poutre. Les frequences theoriques correspondent aux premieres
frequences de chaque groupe. Le nombre de mode depend de la discretisation du rail
ainsi que de sa longueur envisagee. La Figure 3.13 nous montre, a partir de notre
modele, l’evolution de la receptance du rail et des traverses en fonction de la position
du point de deplacement. Une discretisation Nn = 2 entre traverses et un nombre de
troncon N = 30 ont ete choisis et semblent suffisants a ce stade. Bien evidemment,
le mode P–P apparaıt pour les points du rail et entre traverses mais a une frequence
plus basse que celle trouvee par l’Eq. (3.37) : une difference de modelisation reside,
ne serait–ce qu’au niveau des fonctions de forme (hypothese d’Euler–Bernoulli).
Les amortissements importants des modes T1 et T2 masquent les phenomenes de
multiplication des modes si bien que les resonances (et anti–resonances) sont peu
marquees. Au fur et a mesure que l’on s’eloigne du point d’application de l’effort, les
niveaux des deplacements diminuent de maniere assez importante, comme l’a deja
fait remarquer Ripke [RIP1991].
Le constat de multiplicite de modes reste mineur dans notre etude puisque la
gamme de frequences etudiee dans le cas qui nous occupe est limitee a la centaine de
Hz, les premiers modes du rail apparaissant egalement aux alentours de cette limite.
Nous le verrons par ailleurs dans l’application qui vient ci–apres, en comparant les
46 3. DU CONTACT ROUE/RAIL . . . VERS LA DYNAMIQUE VEHICULE/VOIE
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
0 200 400 600 800 100010-11
10-10
10-9
10-8
10-7
10-6
Rec
epta
nce
de
lavoie
[m/N
]
Frequence [Hz]
F (t)
Fig. 3.13 – Receptances de la voie calculees
resultats obtenus avec ceux issus de cas de reference.
3.5 Application : vehicule circulant sur une voieflexible
Considerons le cas d’un seul essieu ferroviaire, modelise comme une masse non–
suspendue chargee (Figure 3.14), circulant a une vitesse constante v0 de 100 km/h
sur une voie dont les parametres dynamiques sont identiques a ceux presentes
precedemment (Tableau 3.3). La charge represente la contribution d’un essieu relatif
a une locomotive HLE11 dont la force P par essieu est de 206 kN (21 tonnes). Le
contact roue–rail est considere dans ce cas–ci comme lineaire, de raideur egale a
1GN/m. Le rail est discretise en N = 60 elements avec Nn = 2 elements par traverse.
La Figure 3.15 presente l’acceleration verticale de l’essieu, dans le cas d’une voie
parfaite mais egalement dans le cas ou la voie presente une irregularite importante
(classe 1) qui amplifie de maniere significative les niveaux vibratoires, eux–memes
3.5. Application : vehicule circulant sur une voie flexible 47
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
v0t
x
xz
P
Fig. 3.14 – Essieu charge circulant sur une voie flexible
dependant en partie du contact roue/rail.
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6−10
−5
0
5
10
Temps [s]
Acc
élér
atio
n ve
rtic
ale
[m/s
2 ]
voie parfaite voie réelle (classe 1)
Fig. 3.15 – Acceleration verticale d’un essieu charge se deplacant sur une voie flexiblea une vitesse de 100 km/h
Dans [KRY1996, KRY1998], Krylov propose une methode semi–analytique per-
mettant de determiner la deflexion w(x, t) d’une voie ferroviaire soumise a des charges
mobiles ainsi que ses effets sur le sol. Il reprend ainsi une approche quasi–statique
basee sur l’equation decrivant le comportement vertical d’un poutre sur une fondation
de Winkler
ErIr∂4w
∂x4+Kfw = Pδ(x− v0t) (3.38)
dont la solution s’ecrit
w(x, t) = w(x− v0t) =P
8ErIrβ3e−β|x−v0t| [cos(β|x− v0t|) + sin(β|x− v0t|)] (3.39)
ou β = 4
√Kf
4ErIr. Le parametre Kf est la raideur (par unite de longueur) de la
fondation que l’on peut approximer par
Kf =
(L
kb+L
kp
)−1
.
48 3. DU CONTACT ROUE/RAIL . . . VERS LA DYNAMIQUE VEHICULE/VOIE
La Figure 3.16 presente, quant a elle, la deflexion verticale de la voie, au droit
d’une traverse, ainsi que son contenu frequentiel. Elle permet ainsi de comparer les
resultats issus de notre modele avec la solution analytique (3.39) ou l’on remarque une
tres legere difference due a la modelisation analytique que l’on qualifiera de simple
par rapport au modele developpe. Differentes analyses ont ete faites afin de verifier
si le niveau de discretisation est suffisant : un nombre Nn egale a 2 s’avere suffisant
pour modeliser la voie.
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6−4
−3
−2
−1
0x 10
−3
Temps [s]
Déf
lexi
on v
ertic
ale
[m]
modèle numérique solution analytique
(a) Evolution temporelle
0 10 20 30 40 500
1
2
x 10−4
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de d
e la
déf
lexi
on [m
]
modèle numérique solution analytique
(b) Contenu frequentiel
Fig. 3.16 – Deflexion verticale de la voie pour un essieu charge se deplacant a unevitesse de 100 km/h
3.6 Lien avec le modele de sol
Les efforts transmis au sol peuvent se calculer en considerant que la reaction
du ballast intervient directement suivant la surface de ce dernier. On divise ainsi
le probleme en deux sous–problemes travaillant chacun dans son propre systeme.
3.6. Lien avec le modele de sol 49
Le sous–systeme vehicule/voie permet ainsi de calculer les efforts transmis par les
traverses, qui sont decrits par
~fs = [Cb] ~qs + [Kb] ~qs . (3.40)
Ces efforts seront ensuite injectes dans le sous–systeme definissant le sol ou les efforts
sont transmis au travers de chaque surface de traverse (Figure 3.17).
xyz
sens d’avancement
du vehicule
efforts cal
cules
surface des traversesintervenant dans le modele de sol
Fig. 3.17 – Charges calculees dans le sous–systeme vehicule/voie et agissant sur unmodele de sol
Comme nous l’avons signale precedemment, cette maniere de proceder permet,
dans chaque sous–systeme, de modeliser de maniere detaillee chaque element inter-
venant dans la generation et la propagation des vibrations sans une limite imposee
par l’autre sous–systeme. Puisqu’un nombre limite de traverses entre en jeu dans
le modele de voie, il en est de meme pour le modele de sol, sa valeur etant definie
par la taille du modele de sol, en concertation avec la precision voulue (les traverses
eloignees de la zone d’etude auront une influence negligeable). La mise en œuvre de
la modelisation du sous–systeme vehicule/voie est ainsi resumee a la Figure 3.18,
decrivant par ailleurs l’implementation du modele en C++, utilisant la bibliotheque
de simulation EasyDyn. Les resultats obtenus contiennent ainsi les efforts a injecter
au modele de sol (voir Chapitre 5).
50 3. DU CONTACT ROUE/RAIL . . . VERS LA DYNAMIQUE VEHICULE/VOIE
100010110
100010110
evolution temporelle
Simulation du sous–systeme sol en prenant compte de la reaction du ballast sur le sol
Donnees vehicule
Donnees voie
Parametres de simulation
Equations du mouvement
bibliothequeEasyDyn
editeurde lien
conditions initialesvitesseposition
du vehicule
du vehicule
definitiondes solides(forme)
animation
visualisation*.res *.vol
*.van
initialisation (contact)
initialisation (rail)
generation
quasi–stochastique
de l’irregularite
globale de voie
definition d’un
defaut local
definition des
fonctions de forme
du rail
ecriture des
matrices
elementaires de
masse et de raideur
recherche des points
de contact (rail)
roue/rail
calcul des efforts calcul des efforts
aux nœuds du rail de contact
equations du mouvement equations du mouvement
des traverses du rail
efforts aux
essieux
equations differentielles du sous–systeme vehicule/voie
integration numerique
(Newmark)
sauvegarde des
sauvegarde de la
sauvegarde de laparametres de
configurationreaction du ballast
position de chaque
solide
loi de contact
Fig. 3.18 – Mise en œuvre de la simulation temporelle du sous–systeme vehicule/voie
3.7. Conclusion 51
3.7 Conclusion
Les outils necessaires a un modele vehicule/voie ont ete presentes dans ce cha-
pitre afin d’etre utilise pour predire le comportement vibratoire d’un sol soumis au
trafic ferroviaire. Autour de l’importance du contact roue/rail, les hypotheses du
modele vehicule/voie ont ete etablies. La dynamique du vehicule est approchee par
une modelisation multicorps, comme cela est fait lors des conceptions ferroviaires. Le
modele de voie est etabli en concertation avec celui du vehicule et en fonction des
besoins. La comparaison avec une solution analytique a demontre la suffisance d’une
voie finie sur son comportement. Les efforts injectes a la surface du sol peuvent ainsi
etre calcules et prets a etre inclus dans un modele de sol.
CHAPITRE 4
Elements de la dynamique des sols
Dans la vie, y’a pas de grands, y’a pas de petits.La bonne longueur pour les jambes,
c’est quand les pieds touchent par terre.COLUCHE
extrait du sketch « L’Etudiant » (1980)
La propagation d’ondes de toutes natures est l’un des phenomenes physiques
les plus usuels auquel nous soyons confrontes. Depuis la vie courante (sons,
vibrations, vagues, telecommunications, radar) jusqu’a l’echelle de l’univers (ondes
electromagnetiques, de gravite) et a celle de l’atome (emission spontanee ou sti-
mulee, interferences entre particules), ce sont l’emission et la reception des ondes
qui constituent notre moyen privilegie de connaissance du monde qui nous entoure.
La comprehension du principe et la definition du domaine de fonctionnement des
vibrations mecaniques induites dans un espace requierent ainsi une analyse de la
propagation des ondes elastiques dans les solides, isotropes et anisotropes, et de
leur generation. Ces deux points sont examines dans les deux cas principaux qui sont :
– les ondes planes dans un milieu de dimensions laterales grandes par rapport a
celles du faisceau d’ondes elastiques (ondes de volume) ;
– les ondes guidees par la surface libre d’un milieu semi-infini (ondes de surface).
53
54 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
C’est dans la geophysique et plus particulierement dans l’une de ses branches,
la sismologie, que s’est developpee la theorie de propagation d’ondes afin de
comprendre et de maıtriser les vibrations solidiennes causees artificiellement par
l’Homme, comme les explosions, ou de maniere naturelle, comme les tremblements
de terre et les eruptions volcaniques.
Depuis longtemps, l’existence des deux ondes primaires et secondaires dans
les solides etait deja connue. Apres la decouverte de la loi de Hooke en 1660, des
avancees majeures furent faites en theorie de l’elasticite par les etudes de Navier a
travers l’equation generale d’equilibre dynamique, avec des consequences identiques
aux interpretations de Young et de Fresnel definissant la lumiere comme des ondes
transversales polarisees. Avant cette interpretation, il etait generalement admis que
seulement des ondes longitudinales pouvaient se propager dans un milieu continu.
Des progres ont continue dans la theorie de propagation d’ondes elastiques avec
Cauchy (qui, en 1822, a developpe le concept de six composants de contrainte
independants, et six pour la deformation) et avec Poisson (qui utilisa le concept
Newtonien de forces intermoleculaires dans un solide). Il decouvrit de maniere
theorique les deux types d’ondes P et S mentionnees plus haut, affirmant que, a
partir d’un modele, l’onde P est√
3 fois plus rapide que l’onde S (d’ou les noms
de « primaire » et « secondaire » accordes a ces ondes). Une fondation essentielle
de la theorie de l’elasticite fut decouverte par Green, qui invoqua l’existence
d’une relation entre les contraintes et les deformations. Love (1892) en profita
pour donner une esquisse historique de la theorie de l’elasticite dans son ouvrage
classique traitant de geologie dynamique, regroupant les theories connues a cette
epoque. En 1887, Lord Rayleigh decouvrit l’existence d’une troisieme onde, qui
porte maintenant son nom, se propageant uniquement sur une surface libre d’un
solide elastique et vehiculant une part non negligeable de l’energie dynamique.
Depuis lors, les proprietes des ondes planes, comme la reflexion et la transmission
sur une interface plane, les changements de phase, l’attenuation et la dispersion
physique ont ete etudiees par plusieurs auteurs. Citons le probleme de Lamb
consistant en la generation d’une onde spherique a partir d’une source ponctuelle
interagissant avec une surface plane. Son application fut fructueuse en sismolo-
gie grace notamment aux contributions de Benioff, Ewing, Press et autres [EWI1957].
Il semble donc opportun de decrire et d’analyser les principaux types d’ondes
elastiques aptes a se propager dans les solides, plus particulierement dans les sols
qui presentent la particularite d’etre non–bornes. La demarche se base principale-
ment sur la modelisation des problemes physiques et leur mise en equations et sur la
resolution de cas simples pour en puiser les informations necessaires a la description
4.1. Quelques elements de base tires de l’elasticite lineaire 55
des phenomenes de propagation d’ondes mecaniques.
4.1 Quelques elements de base tires de l’elasticitelineaire
Les problemes de propagation des ondes, originelles du trafic ferroviaire, peuvent
etre caracterises par de petites deformations [SCH2007]. Dans cette gamme d’ampli-
tudes de deformation, le sol peut etre considere comme un milieu elastique lineaire.
Dans cette section, les fondements de cette discipline seront rappeles a travers
les lois decrivant le comportement des deformations et des contraintes. Certaines
notions, connues des cours de resistance des materiaux [TIM1970, CON2006], sont
reprises et completees afin de mettre en evidence les lois gouvernant le mouvement
de particules de solides elastiques.
Dans le cas d’un solide lineaire et isotrope, la relation d’equilibre dynamique
s’ecrit
ρ∂2um
∂t2= (λ+ µ)
3∑
k=1
∂2uk
∂xm∂xk+ µ
3∑
k=1
∂2um
∂x2k
+ fm , (4.1)
relation qui peut se mettre sous forme vectorielle
ρ∂2~u
∂t2= (λ+ µ)~∇(~∇~u) + µ~∇2~u +~f (4.2)
faisant intervenir le deplacement sous forme vectorielle ~u=(u1,u2,u3) et les forces
volumiques ~f . Substituant le laplacien du second membre par la forme pratique
~∇2 · = ~∇(~∇ ·) − ~∇∧ (~∇∧ ·) ,
on obtient finalement
ρ∂2~u
∂t2= (λ+ 2µ)~∇(~∇~u) − µ ~∇∧ (~∇∧ ~u) +~f . (4.3)
Les Eq. (4.2) et (4.3) representent ainsi, sous deux formes, les equations
elastodynamiques de Navier gouvernant un solide elastique lineaire isotrope. Elle
font ainsi intervenir la masse volumique ρ et les coefficient de Lame λ et µ. Le Ta-
bleau 4.1 reprend les differentes dependances dans le module d’Young E et le nombre
de Poisson ν, dont le sens reste plus physique.
56 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
Tab. 4.1 – Relations des constantes elastiques
E ν µ λ
E,ν E2(1+ν)
E ν(1+ν)(1−2 ν)
E,µ E−2 µ2 µ
µ(E−2 µ)3µ−E
E,λ 2 λE+λ+R
E−3 λ+R4
µ,ν 2 µ(1 + ν)2 µ ν1−2ν
ν,λ λ(1+ν)(1−2ν)ν
λ(1−2 ν)2 ν
µ,λ µ(3 λ+2 µ)λ+µ
λ2(λ+µ)
Note : R =√
E2 + 9 λ2 + 2 E λ
A ce stade du developpement, les efforts volumiques ~f , qui n’influencent aucu-
nement la phenomenologie du probleme, ne sont plus pris en compte. Les forces
volumiques intervenant dans le sol se limitent aux forces gravitationnelles, qui n’in-
terviennent pas dans la dynamique des sols.
4.1.1 Decomposition d’Helmholtz
Dans la decomposition d’Helmholtz, le champ de deplacement dans un solide peut
etre exprime comme la somme du gradient d’un potentiel scalaire φ et du rotationnel
d’un potentiel vecteur ~Ψ(ψ1,ψ2,ψ3)
~u = ~∇φ+ ~∇∧ ~Ψ . (4.4)
En substituant cette expression dans l’Eq. (4.3), cette derniere peut s’ecrire sous la
forme
~∇[
ρ∂2φ
∂t2− (λ+ 2µ)~∇2φ
]
+ ~∇∧[
ρ∂2~Ψ
∂t2− µ~∇2~Ψ
]
= 0 . (4.5)
Celle–ci est satisfaite si les potentiels φ et ~Ψ verifient les equations
∂2φ
∂t2= α2~∇2φ (4.6)
4.1. Quelques elements de base tires de l’elasticite lineaire 57
et
∂2~Ψ
∂t2= β2~∇2~Ψ (4.7)
ou les constantes α et β sont definies par
α =
√
λ+ 2µ
ρ(4.8)
et
β =
õ
ρ. (4.9)
Les Eq. (4.6) et (4.7) sont appelees equations d’onde. Aki et Richard [AKI2002]
ont rappele qu’il y a toujours moyen de trouver des potentiels qui satisfont ces
equations. De par leur forme simple, ces equations sont souvent utilisees dans beau-
coup de problemes de propagation d’ondes, notamment dans le domaine de la sismo-
logie. Certains auteurs [VDB2001,AKI2002] considerent la decomposition du vecteur
deplacement suivante :
~u = ~∇φ− l ~∇∧(
~∇∧ (~e1ψ))
+ ~∇∧ (~e1χ) (4.10)
faisant intervenir les deux potentiels scalaires ψ et χ, en lieu et place du potentiel
vecteur ~Ψ, un vecteur unitaire ~e1 perpendiculaire a une surface de reference et un
facteur dimensionnel l ; cela permet d’introduire trois equations
∂2φ
∂t2= α2~∇2φ , (4.11)
∂2ψ
∂t2= β2~∇2ψ , (4.12)
∂2χ
∂t2= β2~∇2χ . (4.13)
afin de mettre en avant certaines proprietes par rapport a la surface de reference.
C’est a partir de cette decomposition d’Helmholtz que la theorie de propagation
des ondes structurelles est introduite. Les Sections 4.2 et 4.3 presente cette theorie
un peu particuliere en dynamique des structures, et largement inspires par les ou-
vrages d’Ewing et al. [EWI1957] et de Bedford et Drumheller [BED1994].
58 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
4.2 Les notions d’ondes volumiques
C’est a partir de l’etude des mouvements unidimensionnels dans un mi-
lieu elastique que l’on peut introduire aisement l’utilisation d’ondes volumiques.
L’equation d’une onde unidimensionnelle
∂2u
∂t2= c2
∂2u
∂x2(4.14)
est une equation du second ordre en u selon les variables independantes x et t ; le
terme c etant une constante. Une propriete interessante de cette equation est qu’elle
admet une solution generale en terme des variables independantes ξ = x − c t et
η = x + c t. De ce fait, la variable u est fonction soit des variables (x,t) soit des
variables (ξ,η) :
u = u(x, t) = u(ξ, η) .
Les solutions se mettent donc sous la forme
u = f(ξ) + g(η) = f(x− c t) + g(x+ c t) (4.15)
ou f(ξ) et g(η) sont deux fonctions arbitraires doublement differentiables, appelees
solutions de d’Alembert de l’equation d’onde unidimensionnelle [BED1994].
L’introduction de ces deux fonctions est en concordance avec la notion intuitive
d’onde. De maniere generale, une onde est une perturbation dans un milieu qui se
propage dans ce meme milieu. Les fonctions f(ξ) et g(η) decrivent des ondes qui se
propagent respectivement selon les directions x positive et negative avec une vitesse
constante c.
4.2.1 Ondes de compression
Considerons un espace elastique semi–infini initialement au repos. Le mouvement
de cet espace est decrit par son champ de deplacement ~u(~x, t). Supposons que cet
espace est initialement perturbe sur sa frontiere par un mouvement uniforme selon
la direction x1 decrit par la relation
u1(0, t) = p(t) , (4.16)
ou p(t) est une fonction temporelle arbitraire definie pour t > 0 et nulle ailleurs. Le
mouvement a la frontiere etant uniforme selon la direction x1, le mouvement resultant
4.2. Les notions d’ondes volumiques 59
ne depend ni de x2, ni de x3 :
u1 = u1(x1, t) ,
u2 = 0 ,
u3 = 0 .
Pour ce mouvement unidimensionnel, l’equation du mouvement (4.2) se reduit a
∂2u1
∂t2= α2 ∂
2u1
∂x21
, (4.17)
ou α est defini par la relation (4.8). Des ondes de ce type sont appelees ondes
de compression ou ondes P et α leur vitesse de propagation (plus communement
appelee vitesse de compression). La Figure 4.1 illustre ce mouvement resultant d’une
onde de compression. Les notations les plus rencontrees pour sa vitesse sont cP , clou c1. Dans la suite de ce rapport, et pour eviter toute confusion, seule cP sera utilisee.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
x1
x2
(a) Un tableau de pointsrepresentant un demi–espace au
repos
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
x1
x2
p(t)
(b) Deplacement de ces points du a uneonde de compression
Fig. 4.1 – Mouvement du a une onde de compression
4.2.2 Ondes de cisaillement
De la meme maniere que pour une onde de compression, l’onde de cisaillement,
baptisee onde S, peut etre definie : reprenons le demi–espace defini plus haut et
appliquons sur sa frontiere un mouvement selon la direction x2
u2(0, t) = p(t) , (4.18)
60 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
avec p(t) nulle pour t ≤ 0. Le mouvement a la frontiere est uniforme selon la direction
x2 :
u1 = 0 ,
u2 = u2(x1, t) ,
u3 = 0 .
Les memes conclusions que precedemment peuvent etre apportees. L’equation du
mouvement (4.2) se reduit ainsi a
∂2u2
∂t2= β2 ∂
2u2
∂x21
, (4.19)
ou β est defini ici par la relation (4.9). Cette constante definit ainsi la vitesse de
propagation des ondes de cisaillement (vitesse de cisaillement). Comme pour l’onde
de compression, la notation cS sera utilisee pour sa vitesse et ce, parmi les c2 et ctles plus couramment rencontrees. La Figure 4.2 illustre ce mouvement de cisaillement.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
x1
x2
(a) Un tableau de pointsrepresentant un demi–espace au
repos
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
x1
x2
p(t)
(b) Deplacement de ces points du a uneonde de cisaillement
Fig. 4.2 – Mouvement du a une onde de cisaillement
4.2.3 Reflexion et transmission a une interface
Le cas de deux demi–espaces elastiques differents relies entre eux est un cas que
l’on rencontre assez couramment (voire systematiquement) en dynamique des sols.
Soit une onde incidente se propageant selon les x1 positifs dans le milieu G (Fi-
gure 4.3). Son interaction avec l’interface x1 = 0 genere deux ondes : une onde
4.2. Les notions d’ondes volumiques 61
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
0
x1
G D
αG
Fig. 4.3 – Deux demi–espaces de milieux elastiques differents
reflechie dans le milieu G se propageant selon les x1 negatifs et une onde trans-
mise se propageant dans le milieu D selon la direction x1 positive. Le champ de
deplacement dans le milieu G peut s’ecrire
uG1 = p(ξG) + g(ηG) = p
(
t− x1
cP,G
)
+ g
(
t+x1
cP,G
)
, (4.20)
avec p la fonction de l’onde incidente et g celle de l’onde reflechie. Pour le milieu D,
le champ de deplacement de l’onde transmise est
uD1 = h(ξD) = h
(
t− x1
cP,D
)
. (4.21)
En exprimant que, au niveau de l’interface, les deplacements dans les deux mi-
lieux sont identiques et les contraintes sont egales, les fonctions g et h peuvent etre
determinees a partir de la fonction connue p :
g
(
t+x1
cP,G
)
=
(1 −K
1 +K
)
p
(
t+x1
cP,G
)
, (4.22)
h
(
t− x1
cP,D
)
=
(2
1 +K
)
p
(
t− x1
cP,D
)
. (4.23)
ou
K =zD
zG=ρD cP,D
ρG cP,G
faisant intervenir l’impedance acoustique z = ρ cP du materiau concerne.
Quelques consequences decoulent immediatement de ces relations [BED1994] :
62 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
– Si les deux milieux sont identiques, il n’y a evidemment pas d’onde reflechie et
l’onde transmise est identique a l’onde incidente.
– Lors d’une reflexion sur une frontiere rigide, l’onde reflechie est determinee
par la relation (4.22) ou l’impedance acoustique zD → ∞ (K → ∞). L’onde
reflechie est donc opposee a l’onde incidente
g
(
t+x1
cP,G
)
= −p(
t+x1
cP,G
)
. (4.24)
– Lors d’une reflexion sur une frontiere libre, l’impedance acoustique zD → 0
(K → 0) et l’onde reflechie est identique a l’onde incidente
g
(
t+x1
cP,G
)
= p
(
t+x1
cP,G
)
. (4.25)
Cette etude n’est effectivement valable que dans le cas ou l’interface est perpen-
diculaire au front d’onde. Dans le cas contraire, il faut inevitablement passer par une
onde au minimum bidimensionnelle.
4.3 Ondes stationnaires bidimensionnelles
Le concept des ondes bidimensionnelles se base essentiellement sur le cas ou elles
sont stationnaires. Considerons un demi–espace elastique et son systeme de coor-
donnees tel qu’il est represente a la Figure 4.4. Le mouvement dans le milieu est
decrit par son champ de deplacement
u1 = u1(x1, x3, t) ,
u2 = 0 ,
u3 = u3(x1, x3, t) .
Le mouvement est donc bidimensionnel. En utilisant la decomposition d’Helm-
holtz1 (4.10), les composantes du deplacement peuvent etre exprimees en terme de
deux potentiels scalaires
u1 =∂φ
∂x1− ∂ψ2
∂x3, (4.26)
u3 =∂φ
∂x3+∂ψ2
∂x1(4.27)
1A partir de la decomposition d’Helmholtz, la propagation des ondes de cisaillement se distingueselon la direction de la surface de reference (le plus souvent horizontale et representant une surfacelibre). Les potentiels ψ et χ decrivent alors la propagation des ondes dites respectivement SV etSH. Elles correspondent a la contribution de l’onde de cisaillement dans le vecteur deplacementdecompose en une composante parallele (onde SH) et normale (onde SV ) a la surface libre.
4.3. Ondes stationnaires bidimensionnelles 63
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx x1
x3
Fig. 4.4 – Un demi–espace elastique
ou φ = φ(x1, x3, t) et ψ2 = ψ2(x1, x3, t), le scalaire ψ2 etant la composante selon
x2 du vecteur potentiel ~Ψ. Ces potentiels sont regis par les Eq. (4.6) et (4.7) qui se
simplifient pour l’occasion en
∂2φ
∂t2= c2P
(∂2φ
∂x21
+ 2 ∂2φ
∂x23
)
, (4.28)
∂2ψ2
∂t2= c2S
(∂2ψ2
∂x21
+∂2ψ2
∂x23
)
. (4.29)
En supposant que le potentiel φ est donne par la solution harmonique
φ = f(x3) ej(k1x1−ωt) , (4.30)
avec k1 le nombre d’onde et f(x3) la fonction a determiner. La solution de φ a
pour forme une onde stationnaire se propageant dans la direction x1 positive. En
substituant cette solution dans l’Eq. (4.28), la fonction f(x3) satisfait l’equation
differentielle
d2f(x3)
dx23
+
(ω2
c2P− k2
1
)
f(x3) = 0 . (4.31)
Les solutions de cette equation ont un caractere tres different selon que k21 < ω2/c2P
ou k21 > ω2/c2P [EWI1957]. Chaque cas sera discute separement.
4.3.1 Ondes planes se propageant dans le plan x1 − x3
Si k21 < ω2/c2P , les solutions de l’Eq. (4.31) peuvent se mettre sous la forme
f(x3) = Aej k3 x3 +B e−j k3 x3
64 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
ou A et B sont contants et
k3 =
√
ω2
c2P− k2
1 .
En substituant cette forme dans l’Eq. (4.30), nous obtenons la solution pour le po-
tentiel φ de la forme
φ = Aej(k1 x1+k3 x3−ωt) +B ej(k1 x1−k3 x3−ωt) . (4.32)
Considerons le premier terme de cette solution, il decrit une onde plane suivant
la direction xa = x1 cos θ + x3 sin θ. La Figure 4.5 nous montre le trace de la partie
reelle de φ en fonction de x1 et x3. L’onde se propage selon la direction definie par
l’angle θ selon la vitesse cP . Les longueurs d’onde λ1 et λ3 respectivement selon les
directions x1 et x3 sont determinees par
λ = λ1 cos θ ,
λ = λ3 sin θ .
x1
x3
xa
θλ3
λ1
λ
ℜe(φ)
Fig. 4.5 – Onde plane se propageant selon la direction x1
Avec ces resultats, nous pouvons exprimer le premier terme de l’Eq. (4.32) suivant
la direction de propagation xa de l’onde :
φ = Aej(k xa−ωt) (4.33)
avec k = 2 πλ . De cette equation, nous pouvons deduire les composantes du champ de
4.3. Ondes stationnaires bidimensionnelles 65
deplacement
u1 =∂φ
∂x1= j k A cos θ ej(k xa−ωt) , (4.34)
u3 =∂φ
∂x3= j k A sin θ ej(k xa−ωt) (4.35)
ainsi que le deplacement selon la direction de propagation
uc = u1 cos θ + u3 sin θ (4.36)
= j k A ej(k xa−ωt) . (4.37)
L’Eq. (4.33) est l’expression d’une onde plane de compression avec une direction de
propagation θ par rapport a l’axe x1. Les memes expressions peuvent facilement etre
etablies pour une onde de cisaillement en recherchant une solution pour le potentiel
ψ2.
4.3.2 Ondes planes se propageant dans le plan x1 ets’attenuant dans la direction x3
Si k21 > ω2/c2P , les solutions de l’Eq. (4.31) peuvent se mettre sous la forme
f(x3) = Ae−h x3 +B eh x3
ou A et B sont contants et
h =
√
k21 − ω2
c2P.
En substituant cette forme dans l’Eq. (4.30), nous obtenons la solution pour le po-
tentiel φ de la forme
φ = Ae−h x3 ej(k1 x1−ωt) +B eh x3 ej(k1 x1−ωt) . (4.38)
Cette solution represente une serie d’ondes de compression se propageant selon la
direction x1 et dont l’amplitude s’attenue ou s’amplifie exponentiellement dans la
direction x3. Si cette expression represente la solution pour un demi–espace tel que
represente a la Figure 4.4, la constante B doit necessairement etre egale a zero et
seule une amplitude decroissante existe (Figure 4.6).
Le meme raisonnement est applicable dans le cas d’une onde de cisaillement ou
intervient, dans ce cas, le potentiel ψ2.
66 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
x1
x3
ℜe(φ)
Fig. 4.6 – Onde plane se propageant selon la direction x1 et s’attenuant exponentiel-lement selon x3
4.3.3 Reflexion sur une limite plane
Il est interessant de s’attarder sur les problemes de reflexions d’ondes, les deux
approches etant l’onde de compression et l’onde de cisaillement, incidentes, qui se
reflechissent sur une surface libre d’un demi–espace.
Onde incidente de compression
Considerons une onde de compression, de frequence et d’amplitude connues, se
propageant dans un demi–espace suivant une direction connue et determinee par
l’angle θ (Figure 4.7). L’onde incidente peut etre exprimee a travers un potentiel
sous la forme de l’Eq. (4.33)
φ = I ej(kP x1 cos θ−kP x3 sin θ−ωt) (4.39)
avec I son amplitude et kP = ω/cP son nombre d’onde. La determination des ondes
reflechies s’etablit a partir de la connaissance des conditions au point d’incidence, ce
qui se traduit, dans ce cas precis, par trois conditions au niveau des contraintes
σ13|x3=0 = 0 , σ23|x3=0 = 0 , σ33|x3=0 = 0 . (4.40)
Comme le mouvement est bidimensionnel, la composante σ23 est nulle. Les deux
autres impliquent les deux conditions
σ13|x3=0 =
[
µ
(∂u1
∂x3+∂u3
∂x1
)]
x3=0
= 0 , (4.41)
σ33|x3=0 =
[
λ∂u1
∂x1+ (λ+ 2µ)
∂u3
∂x3
]
x3=0
= 0 . (4.42)
4.3. Ondes stationnaires bidimensionnelles 67
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx x1
x3
θθP
θS
I P
S
Fig. 4.7 – Onde plane de compression incidente et les ondes de compression et decisaillement reflechies
Ces conditions ne peuvent etre satisfaites que si deux ondes de reflexion existent :
une onde de compression et une onde de cisaillement. Les potentiels φ et ψ2 sont
donc de la forme
φ = I ej(kP x1 cos θ−kP x3 sin θ−ωt) + P ej(kP x1 cos θP −kP x3 sin θP −ωt) , (4.43)
ψ2 = S ej(kS x1 cos θS−kS x3 sin θS−ωt) (4.44)
ou P et S sont les amplitudes complexes des ondes reflechies de compression et de
cisaillement, leur direction etant definie par les angles θP et θS . Le nombre kS = ωcS
represente le nombre d’onde de cisaillement.
La resolution de ce probleme passe par l’etablissement des expressions du champ
de deplacement en respectant les conditions de contraintes au point d’incidence. On
aboutit, apres calculs, aux relations
θP = θ , (4.45)
cos θS =cScP
cos θ (4.46)
pour les directions des ondes reflechies et
(P/I) +
[2 sin θS cos θS
1 − (2 c2S/c2P ) cos2 θ
]
(S/I) = −1 , (4.47)
(P/I) −[
1 − 2 cos2 θS
(2 c2S/c2P ) sin θ cos θ
]
(S/I) = 1 (4.48)
68 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
pour les valeurs des amplitudes de ces ondes. Ces expressions ne dependent que de
l’angle θ et du nombre de Poisson ν car cS/cP =√
1−2 ν2(1−ν) . Les Figures 4.8 et 4.9
illustrent ces solutions en terme des ratios |uP /uI | = |P/I| et |uS/uI | = |kS S/kP I|en fonction de θ dans le cas pratique ou ν = 0,3 et en designant par uI , uP et uS les
deplacements des ondes correspondantes.
0 10 20 30 40 50 60 70 80 900
10
20
30
40
50
60
70
80
90
θ [ ]
θ S[]
Fig. 4.8 – Direction de propagation de l’onde reflechie de cisaillement pour ν = 0,3
Onde incidente de cisaillement
Le cas d’une onde incidente de cisaillement est traite de la meme maniere : une
onde incidente de cisaillement genere deux ondes de reflexion, l’une de cisaillement
et l’autre de compression. En utilisant les memes notations (I : onde incidente de
cisaillement ; P : onde reflechie de compression ; S : onde reflechie de cisaillement),
on obtient comme solution des angles de direction :
θS = θ , (4.49)
cos θP =cPcS
cos θ . (4.50)
Contrairement au cas precedent, cette derniere solution n’existe que pour certaines
valeurs de l’angle incident θ. En effet, pour des angles θ tels que cP
cScos θ > 1, il est
impossible de resoudre la relation (4.50). Cette condition s’ecrit, en faisant intervenir
4.3. Ondes stationnaires bidimensionnelles 69
0 10 20 30 40 50 60 70 80 900
0.2
0.4
0.6
0.8
1
θ [ ]
Am
plitu
de
des
rati
os
[-]
onde Ponde S
Fig. 4.9 – Amplitude des ratios des ondes reflechies issues d’une onde de compressionpour ν = 0,3
les longueurs d’onde,
cPcS
cos θ =λP
λcos θ
> 1 . (4.51)
Elle definit une limite inferieure a l’angle θ, appelee angle critique θC , ou l’onde de
compression reflechie se propage le long de la surface libre, sa longueur d’onde etant
egale a la longueur d’onde λP = λ/ cos θ. La Figure 4.10 illustre cette direction de
propagation en fonction de l’angle d’incidence pour ν = 0,3 (dans ce cas, l’angle
critique θC = 57,7 ).
Si l’angle θ est superieur a l’angle critique θC , les relations sur les amplitudes des
ondes sont de la forme
(S/I) −[(2 c2S/c
2P ) sin θP cos θP
sin2 θ − cos2 θ
]
(P/I) = −1 , (4.52)
(S/I) +
[1 − (2 c2S/c
2P ) cos2 θP
2 sin θ cos θ
]
(P/I) = 1 . (4.53)
Ces expressions ne dependent, comme auparavant, que de l’angle θ et du nombre de
Poisson ν.
70 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
40 50 60 70 80 90
10
20
30
40
50
60
70
80
90
θ [ ]
θ P[]
Fig. 4.10 – Direction de propagation de l’onde reflechie de compression pour ν = 0,3
Si l’angle θ est inferieur a l’angle critique θC , on tombe dans le cas vu
precedemment ou l’onde de compression se propage dans la direction x1 avec une
attenuation en amplitude suivant la direction x3. Dans ce cas, les relations sur les
amplitudes sont
(S/I) −[
2 j cos θ√
cos2 θ − c2S/c2P
sin2 θ − cos2 θ
]
(P/I) = −1 , (4.54)
(S/I) +
[1 − cos2 θ
2 sin θ cos θ
]
(P/I) = 1 . (4.55)
La Figure 4.11 presente les ratios |uS/uI | = |S/I| et |uP /uI | = |kP P/kS I| dans les
deux cas de figure.
4.3.4 Ondes de Rayleigh
Le cas critique de la reflexion d’une onde de cisaillement vu plus haut introduit
une onde se propageant selon une direction arbitraire au niveau d’une surface et
s’attenuant, de maniere exponentielle, perpendiculairement a celle–ci. Regardons de
plus pres aux proprietes de ce type d’ondes.
4.3. Ondes stationnaires bidimensionnelles 71
0 10 20 30 40 50 60 70 80 900
0.5
1
1.5
2
2.5
θ [ ]
Am
plitu
de
des
rati
os
[-]
onde Ponde S
Fig. 4.11 – Amplitude des ratios des ondes reflechies issues d’une onde de compressionpour ν = 0,3
Prenons les solutions des potentiels de compression φ et de cisaillement ψ2 pour
un demi–espace
φ = Ae−hP x3 ej(k1 x1−ωt) , (4.56)
ψ2 = C e−hS x3 ej(k1 x1−ωt) (4.57)
avec A et C deux constantes et
hP =
√
k21 − ω2
c2P, hS =
√
k21 − ω2
c2S.
De ces equations, le champ des deplacements peut etre facilement deduit et, com-
bine aux expressions des conditions a la frontiere (4.41) et (4.42), nous obtenons un
systeme de deux equations homogenes pour les constantes A et C qui peut s’ecrire[
2 j k1 hP 2 k21 − ω2/c2S
2 k21 − ω2/c2S 2 j k1 hS
]A
C
= 0 . (4.58)
Ce systeme a une solution non triviale pour A et C seulement si le determinant de
cette matrice est nul, c’est–a–dire
(
2 − c2Rc2S
)2
− 4
√
1 − c2Sc2P
c2Rc2S
√
1 − c2Rc2S
= 0 (4.59)
72 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
ou l’on introduit la vitesse de phase de l’onde selon la direction x1 par cR = ω/k1.
L’expression (4.59) est appelee equation de Rayleigh, le terme de gauche etant la
fonction de Rayleigh. La methode usuelle pour la resoudre passe par une rationalisa-
tion, ce qui implique une equation basee sur un polynome d’ordre six
χ6 − 8χ4 +
(
24 − 16c2Sc2P
)
χ2 − 16
(
1 − c2Sc2P
)
= 0 (4.60)
ou χ =c2
R
c2S
. Malheureusement cette procedure introduit des racines supplementaires et
la question de savoir laquelle de ces racines (reelle, imaginaire ou complexe) satisfait a
l’Eq. (4.59) a souvent ete posee [RAH1995,NKE1997], meme recemment [MAL2000,
MAL2001,ROY2001]. Elle fournit, parmi ses racines reelles, une seule qui permet de
determiner la vitesse d’une onde qui se propage selon la direction x1 et qui s’attenue
exponentiellement dans la direction x3. Ce type d’onde est plus communement ap-
pelee onde de surface ou onde de Rayleigh (onde R), sa vitesse cR est nommee vitesse
de Rayleigh. Cette vitesse peut etre approchee par l’expression
c2Rc2S
=0,87 + 1,12 ν
1 + ν(4.61)
appelee formule de Viktorov, bien qu’il soit possible de la determiner de maniere
analytique [RAH1995].
La solution de l’Eq. (4.59) en cR/cS depend uniquement du nombre de Poisson
du materiau concerne. La Figure 4.12 donne les valeurs de cette vitesse : la vitesse de
Rayleigh est legerement plus faible que la vitesse de cisaillement. Ceci peut s’expliquer
par l’absence de matiere au dessus de la surface libre, ce qui equivaut a diminuer les
constantes de rigidite. La racine du determinant trouvee, la relation entre les deux
constantes A et C peut etre etablie ainsi que les expressions des composantes du
champ de deplacement. La partie reelle de ces resultats peut ainsi etre ecrite sous la
4.3. Ondes stationnaires bidimensionnelles 73
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.50.86
0.87
0.88
0.89
0.9
0.91
0.92
0.93
0.94
0.95
0.96
Nombre de Poisson ν
Rapport
c R/c S
solution de l’Equation (4.59)formule approchee de Viktorov
Fig. 4.12 – Vitesse de Rayleigh en fonction du nombre de Poisson
forme suivante en terme de la constante arbitraire A
ℜe(u1
k1A
)
= −(2
√
1 − c2S
c2P
c2R
c2S
√
1 − c2R
c2S
c2R
c2S
− 2e−
√1−(cR/cS)2k1 x3
+ e−√
1−(cS/cP )2(cR/cS)2k1 x3
)
sin(k1 x1 − ωt) , (4.62)
ℑm(u3
k1A
)
= −(√
1 − c2Sc2P
c2Rc2S
e−√
1−(cS/cP )2(cR/cS)2k1 x3
+
2
√
1 − c2S
c2P
c2R
c2S
c2R
c2S
− 2e−
√1−(cR/cS)2k1 x3
)
cos(k1 x1 − ωt) . (4.63)
La longueur d’onde λR et le nombre d’onde kR sont definis comme pour les
ondes volumiques. Le nombre d’onde kR = ω/cR depend ainsi de la frequence.
La Figure 4.13 illustre les deux relations (4.62) et (4.63), soulignant le caractere
dispersif de ces ondes avec la profondeur.
74 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
k1x1
k1x3
0
2
4
6
Fig. 4.13 – Trajectoires particulaires dues a une onde de Rayleigh, a la surface et adifferents niveaux du sol pour un nombre de Poisson ν = 0,3
Une des proprietes de ce type d’onde est la direction elliptique qu’elle donne
au mouvement des particules : les points proches de la surface ont un mouvement
elliptique retrograde2, comme l’illustre la Figure 4.14.
A approximativement k1 x3 = 1 (x3 = 0,2λR), le mouvement horizontal s’annule
et, a partir de ce niveau, le sens du mouvement change pour devenir prograde. Il est
reconnu que les ondes superficielles sont preponderantes a la surface du massif. A
une profondeur x3 superieure a 3λR, la contribution de l’onde de Rayleigh devient
negligeable et seules les ondes volumiques sont preponderantes. Cette contribution
de l’onde de Rayleigh explique pourquoi de nombreuses recherches et modelisations
dans le domaine des vibrations mettent en avant les ondes de Rayleigh, laissant
les ondes volumiques en arriere–plan. Selon Miller et Pursey [MIL1955], dans le
cas d’une charge unique agissant perpendiculairement sur une surface circulaire du
sol, la repartition energetique des vibrations est respectivement de 6,9%, 25,8% et
67,4% pour les ondes de compression, de cisaillement et de Rayleigh. L’importance
energetique des ondes de Rayleigh a ouvert la voie a une multitude de recherches
2En contraste avec le mouvement elliptique prograde des ondes sur la surface de l’eau.
4.4. Imperfection du milieu : l’effet d’amortissement 75
surface instantanee de l’onde
direction de propagation
vitesse instantaneetrajectoire des particules
Fig. 4.14 – Onde de surface de Rayleigh (d’apres [NGU2002])
axees sur cette derniere.
4.4 Imperfection du milieu : l’effet d’amortissement
Si l’on considere un sol a comportement elastique pur, le seul facteur de
decroissance des vibrations est la distance : pour un massif homogene soumis a
une charge ponctuelle, l’amplitude des ondes P et S varie en 1/r2 (r etant la
distance source–recepteur) alors que celle de l’onde R diminue en 1/√r [GUT1976].
Cette decroissance est dite « geometrique ». Experimentalement, il a ete observe
que la decroissance etait plus rapide que celle prevue, geometriquement parlant.
Pour cette raison, les chercheurs ont ete amenes a introduire la notion d’amortis-
sement interne du sol. Nous presentons ici une rapide synthese faite a partir des
ouvrages [EWI1957,GUT1976,AMI1999].
4.4.1 Amortissement viscoelastique de Kelvin–Voigt
L’amortissement viscoelastique de Kelvin–Voigt est introduit de la meme maniere
que dans le cas d’un oscillateur mecanique simple, avec un systeme ressort–
amortisseur en parallele, pour lequel l’equation de mouvement s’ecrit sous la forme
mx(t) + c x(t) + k x(t) = P (t) (4.64)
ou m, c et k representent respectivement les termes de masse, d’amortissement et de
raideur lies au mouvement defini par le parametre x(t). Si on considere une excitation
harmonique |P | ej ω t et la reponse harmonique x ej ω t, x = x e−j φ etant son substitut
76 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
complexe associe, il vient alors[
k(
1 + jc ω
k
)
−mω2]
x = |P | . (4.65)
Tout se passe comme si la raideur du ressort du systeme non amorti etait remplacee
par une raideur complexe k∗ = k(1 + j c ω
k
)pour le systeme amorti. Le terme d’amor-
tissement fait apparaıtre des derivees premieres par rapport au temps ; par analogie,
pour le sol suppose viscoelastique, les grandeurs λ et µ sont a remplacer par des
grandeurs complexes. Ceci s’obtient facilement si on introduit des derivees premieres
dans la loi de comportement contrainte–deformation :
σkm =
[
λ+ λ′∂
∂t
]
δkm
3∑
j=1
∂uj
∂xj
+
[
µ+ µ′ ∂
∂t
](∂um
∂xk+∂uk
∂xm
)
. (4.66)
Dans le cas d’un regime harmonique permanent, cela revient a considerer par rapport
au cas elastique pur des coefficients de Lame et un module d’Young complexes :
λ∗ = λ (1 + j β ω) , µ∗ = µ (1 + j β ω) , E∗ = E (1 + j β ω) . (4.67)
Le terme d’amortissement represente par la partie imaginaire depend donc dans ce
cas de la pulsation ω. L’hypothese de viscoelasticite de type Kelvin–Voigt permet
d’expliquer l’affaiblissement plus rapide des vibrations de frequence elevee, ce qui
s’observe experimentalement pour certains types de milieux.
Pour une approche energetique, si on trace la courbe contraintes–deformations
pour ce modele, en regime cyclique, on visualise une boucle d’hysteresis elliptique
temoin d’une perte d’energie due a l’amortissement interne (Figure 4.15). On peut
alors exprimer le terme d’amortissement par
β ω =1
2π
∆E
E(4.68)
ou ∆E designe la surface de la boucle (ou l’energie dissipee pendant un cycle) et E
la surface du triangle OAH, refletant l’energie elastique maximale emmagasinee.
4.4.2 Amortissement hysteretique
Dans certains sols, la boucle d’hysteresis n’est plus elliptique et la loi d’amortisse-
ment interne n’est donc pas viscoelastique. La loi retenue classiquement est de type
hysteretique : elle est independante de la frequence et les coefficients de Lame, ainsi
que le module d’Young, s’ecrivent :
λ∗ = λ (1 + j η) , µ∗ = µ (1 + j η) , E∗ = E (1 + j η) , (4.69)
4.4. Imperfection du milieu : l’effet d’amortissement 77
σ
εO
A
H
Fig. 4.15 – Boucle d’hysteresis
faisant introduire le coefficient d’amortissement hysteretique η. Il s’agit de l’amortis-
sement le plus frequemment rencontre dans la litterature sur la propagation d’ondes
dans les sols car il correspond de maniere plus precise aux releves experimentaux.
Cependant, cette modelisation presente l’inconvenient d’etre non causale, c’est–a–
dire que pour l’etude des phenomenes transitoires, il peut apparaıtre une reponse
avant l’instant d’excitation.
Une autre modelisation de l’amortissement hysteretique introduit le facteur
(1 + j η sign(ω)) au lieu de (1 + j η), faisant intervenir la pulsation d’excitation. Les
problemes de causalite engendres par cette modelisation sont moins importants. No-
tons que ce type d’amortissement est defini dans le domaine frequentiel et ne possede
pas d’equivalent en temporel.
4.4.3 Amortissement base sur le modele de Barkan
Pour des raisons evidentes de facilite, un modele simple et empirique a com-
munement ete admis par plusieurs chercheurs, ce modele se basant sur l’hypothese
que l’attenuation en amplitude due a un amortissement puisse etre represente sous
la forme
A(x) = A0e−αx (4.70)
ou α represente le coefficient d’absorption dependant de la frequence de la sollicita-
tion et A(x) et A0 representent respectivement les amplitudes au point considere et
au point d’excitation.
Dans une premiere etude [GUT1976], il a ete suppose que le coefficient α pouvait
etre constant dans une gamme de frequences raisonnable (10 ≤ f ≤ 30Hz). Cette
78 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
etude aboutit a des valeurs de α pour differents types de sol, qui sont donnees au
Tableau 4.2.
Tab. 4.2 – Coefficient d’absorption de differents types de sol
α(m−1)
Argile [0,04 ; 0,12]
Lœss 0,1
Sable et limon 0,04
Avec l’attenuation definie par la relation
Ad = −10 log
(A(x)
A0
)2
[dB] , (4.71)
nous pouvons combiner les deux Eq. (4.70) et (4.71), il en resulte
Ad = 8,68αx [dB] . (4.72)
Ainsi, il est possible d’obtenir des valeurs d’attenuation pour differents types de sol
comme le montre le Tableau 4.3.
Tab. 4.3 – Amortissement independant de la frequence
x 30m 45m 60m 90m
Ad argile [dB] 10,4 15,6 20,8 31,2
Ad lœss [dB] 10,4 15,6 20,8 31,2
Une autre approche est de considerer le coefficient d’absorption α lineairement
dependant de la frequence [BAR1962, GUT1976, AMI1999]. Ce coefficient est ainsi
represente par
α =πηf
ci(4.73)
ou η est le facteur de perte et ci la vitesse d’onde appropriee (P , S ou R).
L’attenuation Ad prend alors la forme suivante
Ad = 27,29 ηfx/ci . (4.74)
4.4. Imperfection du milieu : l’effet d’amortissement 79
Pour l’onde P , qui decroıt la plus lentement par rapport aux autres ondes car elle
est la plus rapide, des valeurs de l’attenuation sont disponibles dans la litterature.
Le tableau 4.4 l’illustre pour une frequence de 4Hz.
Tab. 4.4 – Amortissement lineairement dependant de la frequence calcule pour une
onde P a 4Hz
x 30m 45m 60m 90m
Ad argile [dB] 1,1 1,7 2,2 3,3
Ad lœss [dB] 1,2 1,8 2,4 3,6
Ad sable [dB] 0,7 1,0 1,4 2,0
Une representation de l’amortissement peut aussi etre montree a la Figure 4.16
en fonction du nombre d’onde a la source. Nous pouvons donc dire que pour une
vibration a tres basse frequence, l’amortissement materiel est tres faible.
0
10
20
30
40
50
10 20 30
Att
enuati
on
Ad
[dB
]
Nombre de longeurs d’onde N = x/λ
Argile,sol argileux(η = 0.5)
Sable, limon,gravier, lœss(η = 0.1)
Roche(η = 0.01)
Fig. 4.16 – Valeurs d’attenuation materielle pour differents types de sol(d’apres [GUT1976])
80 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
4.4.4 Lien entre les differents modeles
D’apres [MET2001], le coefficient de Barkan α peut se calculer a partir de l’amor-
tissement hysteretique η par la relation
α =πηf
cR(4.75)
(dans ce cas, facteur de perte et coefficient d’amortissement hysteretique sont
identiques, d’ou l’adoption de la meme notation).
L’amortissement visqueux β et l’amortissement hysteretique η sont uniquement
lies dans le domaine frequentiel par la relation η = βω.
4.5 Charge mobile et aspect dynamique
Des les annees 60, differents auteurs [COLE1958,MILE1960,GEO1993] ont etudie
le cas d’une charge roulant a vitesse constante c en surface d’un massif, en considerant
un regime permanent. Tous s’accordent sur les differentes denominations donnees au
regime relatif a la vitesse de deplacement, introduites par Cole et Huth [COLE1958]
(Figure 4.17) :
– si la vitesse de la charge est inferieure a celle de l’onde de cisaillement, le regime
sera dit subsonique ;
– si la vitesse de la charge est comprise entre la vitesse de l’onde de cisaillement
et celle de l’onde de compression, le regime sera dit transonique ;
– si la vitesse de la charge est superieure a celle de l’onde de compression, le
regime sera dit supersonique.
A B C
cP (t− τ)cS(t− τ)
cP tcSt
(a) RegimeSubsonique
(v < cS < cP )
A B C
cP (t− τ)cS(t− τ)
cP tcSt
(b) RegimeTransonique
(cS < v < cP )
A B C
cP (t− τ)cS(t− τ)
cP tcSt
(c) Regime Supersonique(cS < cP < v)
Fig. 4.17 – Trois regimes d’une source mobile (d’apres [NGU2002])
4.6. Introduction des fonctions de Green en elastodynamique 81
Par ailleurs, il s’est avere qu’une pareille denomination pouvait s’appliquer par
rapport a la vitesse de Rayleigh ou la terminologie suivante est utilisee :
– pour une vitesse inferieure a la vitesse de Rayleigh, le regime est considere
comme sub–Rayleigh, avec des vitesses de charge faibles ;
– pour une vitesse superieure a la vitesse de Rayleigh, le regime sera dit
super–Rayleigh.
Ces termes viennent evidemment de l’analogie de ces phenomenes avec
l’aeroacoustique, comme par exemple l’existence du regime supersonique lorsqu’une
charge dans un fluide se deplace a une vitesse superieure a celle du son. Les notions
de nombres de Mach, relatifs a chaque onde, sont egalement introduits, se definissant
comme le rapport de la vitesse de deplacement de la charge sur la vitesse de l’onde
consideree :
Mi =c
cii = P, S ou R . (4.76)
4.6 Introduction des fonctions de Green enelastodynamique
On appelle fonction de Green en Physique ce que les mathematiciens appellent
solution elementaire par rapport a une equation differentielle lineaire a coefficients
constants ou d’une equation lineaire aux derivees partielles a coefficients constants.
Ces fonctions, qui se trouvent etre le plus souvent des fonctions generalisees, ont
ete introduites par George Green en 1828 pour les besoins de l’electromagnetisme.
Les fonctions de Green, qui seront denommees ainsi par Riemann en 1869, seront
alors abondamment utilisees, notamment par Neumann en 1877 pour sa theorie du
potentiel Newtonien dans un espace a deux dimensions, puis en 1882 par Kirchhoff
pour l’equation de propagation des ondes dans un espace a trois dimensions et enfin,
par Helmholtz en acoustique.
La denomination « fonctions de Green » est donc abondamment utilisee pour
definir une solution de l’Eq. (4.2) pour une charge impulsionnelle appliquee en un
point du domaine. Si une impulsion unitaire est appliquee en ~x = ~ξ et a l’instant t = τ ,
suivant la direction ~n, et si nous notons par ~Gn(~x, t;~ξ, τ) le vecteur deplacement
associe, l’Eq. (4.2) s’ecrit
ρ∂2 ~Gn
∂t2= (λ+ µ)~∇(~∇~Gn) + µ~∇2 ~Gn + ~nδ(~x − ~ξ)δ(t− τ) . (4.77)
~Gn(~ξ, τ) est donc le vecteur fonction de Green associe a la direction ~n et il apparaıt
82 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
clairement que ces fonctions determinent un tenseur, que l’on peut noter G si l’on
tient compte des trois directions orthonormees. Notons que les fonctions de Green
respectent le theoreme de reciprocite de Betti–Maxwell et que l’on peut donc ecrire
G(~x, t;~ξ, τ) = G(~ξ, τ ;~x, t) . (4.78)
Plusieurs approximations de cette solution existent (la plus celebre est sans doute
celle appelee « fonctions de Green approchees »), evitant ainsi la lourde resolution de
cette equation dont la solution exacte depend des conditions aux limites, au prix de
quelques hypotheses.
4.7 Fonctions de Green approchees
Dans le cas d’un sol considere comme homogene, l’usage des fonctions de Green
approchees [MEE1993,WOLF1994] paraıt seduisant parce que, d’une part, elles per-
mettent d’etudier simplement des fondations de formes arbitraires et, d’autre part,
elles ont l’avantage d’etre donnees a la surface du sol, impliquant des calculs dans
le plan horizontal seulement. L’effet cumulatif des traverses peut ainsi etre pris en
compte sans modeliser la profondeur du sol (selon z), comme il aurait ete necessaire
de le faire avec des methodes numeriques.
4.7.1 Charge ponctuelle et circulaire
Ces fonctions sont deduites a partir de raisonnements logiques sur des solutions
analytiques. Le point de depart est le cas statique d’une charge agissant sur la surface
d’un demi–espace infini. Le deplacement induit par la charge P lui est proportionnel
mais inversement proportionnel au module de cisaillement G. Pour un sol homogene,
tous les points situees sur un cercle de rayon r et centre au point d’application ont
le meme deplacement vertical w(r). A distance croissante, ce deplacement decroıt
proportionnellement a 1/rn, l’exposant n est a priori inconnu. De ces faits, la formule
fournissant le deplacement w a la forme suivante
w(r) = C1
GrnP . (4.79)
avec C une constante (qui peut dependre des parametres dynamiques du sol). Afin
que la formule soit dimensionnellement correcte, l’exposant n doit necessairement
etre egal a 1. Cette expression est derivee d’un raisonnement logique et peut etre
comparee a la solution elastique de Boussinecq [KOU2006]
w(x, y, z) =P
4πG
[
z2
√
(x2 + y2 + z2)3+
2(1 − ν)√
x2 + y2 + z2
]
. (4.80)
4.7. Fonctions de Green approchees 83
Cette solution montre que la constante C doit etre egale a (1 − ν)/(2π) pour que la
formule (4.79) soit correcte.
Pour le cas dynamique, la meme demarche est effectuee, mais en introduisant
les notions de champ proche (near field) et champ lointain (far field), dont les li-
mites sont definies a partir d’une distance rf ou les ondes de Rayleigh sont pleine-
ment developpees. A partir d’une source ponctuelle, la formule est deduite pour une
charge annulaire puis integree pour une charge circulaire. Suivant les approximations
etablies, ces fonctions donnent l’amplitude A et la phase φ de l’onde de Rayleigh a
la surface du sol pour chaque pulsation ω, en fonction du rayon r par rapport a la
source.
w = w0Ae−j φ (4.81)
Le deplacement w0 du disque de rayon r0 pose sur un sol de caracteristiques connues
(G, ν, cS) et soumis a une force d’amplitude P a la pulsation ω est donne par
l’Eq. (4.82), ou une raideur statique K et une frequence reduite a0 sont utilisees.
w0 =P
K (1 + 0,74 j a0)avec K =
4Gr01 − ν
et a0 =ω r0cS
(4.82)
Le deplacement a une distance r de ce disque peut alors etre deduit via la formule
generale (4.81), ou les facteurs d’amplitude A et de phase φ sont specifies dans le
Tableau 4.5, avec une description differente de l’onde (amortissement geometrique,
phase et vitesse) pour le champ proche et pour le champ lointain (la limite etant
le rayon du champ lointain, exprime comme une fraction de la longueur d’onde de
Rayleigh λR = 2 π cR
ω ) ; la valeur des parametres est donnee pour la valeur typique de
ν = 13 :
β ≈ 3
10, β′ ≈ 3
2, γ ≈ 12
13et ∆φ =
π
4.
Tab. 4.5 – Fonctions de Green approchees pour un disque
Champ proche Limite Champ lointain
Amplitude A = 2 r0
π r r T (rf = β λR) A = 2 r0
π√
rf r
Phase φ = ω r∗
γ cRr∗ T (r′f = β′ λR) φ = ω r∗
cR+ ∆φ
Des corrections donnees a l’Eq. (4.83) peuvent etre affectees au rayon afin de
rendre les expressions de la source ponctuelle valables pour un disque-source : d’une
84 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
part, les expressions de la phase sont ajustees en utilisant un rayon equivalent r∗ et,
d’autre part, on ajuste les expressions de l’amplitude en utilisant un rayon equivalent
r, surtout si on est tres proche du disque.
r∗ = r − 2 r0π
et r = r − (1 − 2π ) r0
( rr0
)2(4.83)
4.8 Cas de surfaces quelconques
En partant de cette description de l’onde de Rayleigh produite par un disque,
n’importe quelle fondation peut etre discretisee en sous–disques et la vibration de
la fondation meme peut etre calculee, ainsi que les vibrations a distance de celle–ci.
Dans le cas particulier du trafic ferroviaire, les traverses peuvent etre discretisees en
sous–disques de dimensions donnees qui jouent tous le role de source (Figure 4.18).
Les calculs sont faits dans le domaine frequentiel : la composante spectrale du
deplacement w0 d’une traverse est obtenue en resolvant un systeme complexe
d’equations pour chaque composante spectrale P de la force agissant sur la traverse.
x
yz
(E, ρ, ν, η)
Fig. 4.18 – Exemple de modele de sol avec les traverses discretisees comme sourcesde vibration
Le systeme a resoudre est obtenu en exprimant l’influence de chaque sous–disque
de la traverse sur les autres via les fonctions de Green approchees
...
wi
...
=
...
· · · mij · · ·...
...
Pj
...
, (4.84)
4.8. Cas de surfaces quelconques 85
avec
mij =
1K (1+0,74 j a0)
si i = j
A (rij) e−j φ
K (1+0,74 j a0)si i 6= j
, (4.85)
ensuite en exprimant le fait que les traverses sont supposees etre rigides
wi = w0 ∀1 : 1 7→ n , (4.86)
(meme deplacement pour tous les sous-disques wi) et finalement en exprimant le fait
logique que la somme des forces des sous-disques Pi doit egaler la force totale sur la
traverse P (consistance)n∑
j=1
Pj = P . (4.87)
En prenant en compte toutes ces relations, on aboutit a un systeme d’equations
modifie
......
1mi1
· · · 1 − mij
mi1· · ·
......
w0
...
Pj
...
=
...
P...
, (4.88)
La taille du systeme a resoudre correspond au nombre n de sous–disques
constituant une traverse. Une fois le systeme resolu pour chaque traverse et chaque
composante spectrale, tous les sous–disques sont alors totalement caracterises
et ils peuvent alors etre utilises pour calculer par superposition les vibrations a
distance, a l’aide de l’Eq. (4.81) et du Tableau 4.5. Apres avoir determine le spectre
du deplacement de la surface du sol, une transformation de Fourier inverse peut
eventuellement etre effectuee pour obtenir le signal temporel.
Une remarque est a formuler a ce stade : il faut faire attention a la facon dont
les traverses sont discretisees : il existe un rapport d’aspect limite de 4 pour que
l’hypothese de remplacer un sous–rectangle de traverse par un sous–disque soit li-
cite [WOLF1994] mais egalement une limite superieure a la taille d’un sous–disque
∆r :
a0 < 0,5 ⇔ ω∆r
cS< 0,5 ⇔ 2π∆r
λ< 0,5 ⇔ ∆r <
λ
4π≈ λ
12(4.89)
la cellule doit en effet etre assez petite comparee a la longueur d’onde que l’on veut
considerer.
86 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
Afin de tenir compte de l’amortissement structurel, le modele de Barkan peut etre
pris en compte, se mettant sous la forme
A(r) = Ae−αr , (4.90)
en supposant que α est independant ou lineairement dependant de la frequence par
la formule (4.75), selon le modele d’amortissement choisi. Ces fonctions sont ainsi
modifiees afin de tenir compte de ce type d’amortissement structurel.
L’ajout de cet amortissement comble une des lacunes de ces fonctions mais leur
domaine d’action reste fort limite et ce, pour plusieurs raisons :
– seule la contribution des ondes de Rayleigh est prise en compte,
– seule la composante verticale des vibrations est connue,
– les vibrations sont donnees uniquement a la surface du sol,
– ce dernier est considere comme homogene et isotrope.
4.9 Solution analytique au probleme de Lambetendu
Dans le cas d’un massif semi–infini homogene et elastique, la propagation des
vibrations est generalement etudiee en resolvant le probleme de Lamb (charge ponc-
tuelle fixe agissant sur un demi–espace infini). Plusieurs solutions existent a ce
probleme, la plus connue est sans doute la methode Cagniard–De Hoop [BED1994]
basee sur une transformation integrale et permettant d’obtenir la solution analy-
tique. Elle permet ainsi une analyse detaillee des solutions (chaque terme de la
solution analytique correspond a la contribution d’une onde) aussi bien en champ
proche qu’en champ lointain [LE1992,DeHO2002a,DeHO2002b]. Nous presentons ici
une extension a ce probleme ou la charge peut etre mobile, basee sur les travaux de
Jones [JON1997,JON1998] et de Lefeuve–Mesgouez [LEF1999,LEF2002], permettant
ainsi de comparer les resultats avec ceux des fonctions de Green approchees.
4.9.1 Position du probleme
Le modele considere est illustre a la Figure 4.19. Une bande rectangulaire, de
dimensions 2a et 2b, est alignee suivant le repere cartesien tel que le montre cette
figure. Elle repose sur un demi–espace homogene et isotrope, defini par ses proprietes
materielles E, ρ et ν. Le materiau peut, a ce stade, exprimer ses caracteristiques
d’amortissement grace soit aux Eq. (4.67) dans le cas d’un amortissement visqueux,
soit aux Eq. (4.69) pour un amortissement hysteretique. Une charge verticale P
harmonique de pulsation ω agit uniformement a l’interieur de cette surface et se
4.9. Solution analytique au probleme de Lamb etendu 87
deplace selon la direction x a une vitesse constante c.
v , y = x2
w , z = x3
u , x = x1 − ctc
c
O2a
2b
surface
demi–espace
Fig. 4.19 – Geometrie du modele
La dynamique de cet espace semi–infini est decrite par les equations
elastodynamiques de Navier. En absence de forces volumiques, elles peuvent s’ecrire
par
(λ+ µ)~∇(~∇~u) + µ~∇2~u = ρ∂2~u
∂t2. (4.91)
Les conditions aux limites du probleme sont les suivantes :
– a z = 0,
σ13 = 0 , (4.92)
σ23 = 0 , (4.93)
σ33 =
P
4 a b , pour |x1 − c t| < b , |y| < a
0 , sinon(4.94)
– a z = ∞, l’amplitude des ondes est nulle.
L’hypothese principale de cette methode reside dans le caractere de la charge P . Dans
ces conditions et vu que les equations du mouvement sont lineaires, le mouvement
est harmonique de meme frequence ω et se propage a une vitesse c dans la direction
x1 ; dans un repere local (x,y,z) lie a la charge, elle se met sous la forme
~u(x1, x2, x3, t) = ~u(x, y, z, t) = u(x, y, z) ej ω t . (4.95)
Le changement de variable, permettant de passer du repere mobile au repere fixe, est
defini par
x = x1 − c t , y = x2 , z = x3 , (4.96)
88 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
appele couramment transformee de Galilee (Figure 4.20).
x1
x2
x3
x
y
z
l’instant 0 l’instant t
repere fixe repere mobile
ct
Fig. 4.20 – Repere fixe et repere mobile
Sous ces conditions, l’Eq. (4.91) peut etre ecrite sous la forme
(λ+ µ)~∇(~∇u) + µ~∇2u + ρω2 u + 2 j ρ ω c∂u
∂x− ρ c2
∂2u
∂x2= 0 (4.97)
ou de maniere developpee
(λ+ µ)∂∆
∂x+ µ~∇2u+ ρω2 u+ 2 j ρ ω c
∂u
∂x− ρ c2
∂2u
∂x2= 0 , (4.98)
(λ+ µ)∂∆
∂y+ µ~∇2v + ρω2 v + 2 j ρ ω c
∂v
∂x− ρ c2
∂2v
∂x2= 0 , (4.99)
(λ+ µ)∂∆
∂z+ µ~∇2w + ρω2 w + 2 j ρ ω c
∂w
∂x− ρ c2
∂2w
∂x2= 0 (4.100)
avec
∆ =∂u
∂x+∂v
∂y+∂w
∂z(4.101)
defini de la meme maniere que la dilatation cubique. En derivant les Eq. (4.98) a
(4.100) respectivement selon x, y et z, et en divisant par ρ, on obtient
(λ+ µ)
ρ
∂2∆
∂x2+µ
ρ
∂
∂x~∇2u+ ω2 ∂u
∂x+ 2 j ω c
∂2u
∂x2− c2
∂3u
∂x3= 0 , (4.102)
(λ+ µ)
ρ
∂2∆
∂y2+µ
ρ
∂
∂y~∇2v + ω2 ∂v
∂x+ 2 j ω c
∂
∂y
∂v
∂x− c2
∂
∂y
∂2v
∂x2= 0 , (4.103)
(λ+ µ)
ρ
∂2∆
∂z2+µ
ρ
∂
∂z~∇2w + ω2 ∂w
∂z+ 2 j ω c
∂
∂z
∂w
∂x− c2
∂
∂z
∂2w
∂x2= 0 . (4.104)
4.9. Solution analytique au probleme de Lamb etendu 89
4.9.2 Methode de resolution
Deux etapes se succedent. Tout d’abord la sommation des Eq. (4.102) a (4.104)
associee a une double transformee de Fourier spatiale, definie par
F(f) =
∫ +∞
−∞
∫ +∞
−∞f(x, y, z) e−j (β x+γ y) dxdy , (4.105)
permet d’obtenir
F(∆) = Ae−αP z (4.106)
ou
α2P = β2 + γ2 − k2
P
(
1 − β
k
)2
(4.107)
apres introduction du nombre d’onde de compression
kP =ω
cP. (4.108)
Le dynamicien averti remarquera que αP > 0 pour respecter les conditions du
domaine (pour z → +∞, F(∆) doit etre nul).
Quant a la seconde etape, elle part directement de l’Eq. (4.97). Apres double
transformation de Fourier spatiale, substitution de F(∆) a partir de l’Eq. (4.106) et
recherche de la solution generale, on obtient
F(u)
F(v)
F(w)
=
−j β−j γαP
A
k2P
(
1 − βk
)2 e−αP z +
B
C
D
e−αS z (4.109)
ou, de maniere analogue, on introduit
α2S = β2 + γ2 − k2
S
(
1 − β
k
)2
(4.110)
et
kS =ω
cS. (4.111)
90 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
Cette derniere relation comporte quatre inconnues A,B,C et D qui peuvent s’ob-
tenir en tenant compte de la solution (4.106) precedemment calculee, ainsi que des
relations adequates provenant des conditions aux limites (4.92) a (4.94) :
A = −P k2
P
(
1 − βk
)2
ab µ
sin(βb) sin(γa)
β γ
β2 + γ2 + α2S
FR(β, γ)(4.112)
B = − j P
ab µ
sin(βb) sin(γa)
β γ
2αP αS β
FR(β, γ)(4.113)
C = − j P
ab µ
sin(βb) sin(γa)
β γ
2αP αS γ
FR(β, γ)(4.114)
D =j (β B + γ C)
αS(4.115)
ou
FR(β, γ) = (β2 + γ2 + α2S)2 − 4αP αS (β2 + γ2) (4.116)
est une fonction analogue a la fonction de Rayleigh, mais adaptee au cas d’une charge
roulante. La valeur de la vitesse de l’onde de Rayleigh cR peut etre deduite de cette
fonction. En effet, cette derniere peut s’ecrire sous la forme
FR(β, γ) = (β2 + γ2)2
(
2 − k2S
β2 + γ2
(
1 − β
k
)2)
− 4
√
1 − k2P
β2 + γ2
(
1 − β
k
)2√
1 − k2S
β2 + γ2
(
1 − β
k
)2
.(4.117)
Lorsque la force est fixe dans l’espace (c = 0 et donc k → ∞), on retrouve l’expression
connue de la fonction de Rayleigh qui s’annule pour√
β2 + γ2 = kR.
L’ensemble des Eq. (4.109), (4.115), (4.112), (4.113) et (4.114), associees a une
double transformee de Fourier inverse, fournit un moyen direct de resolution du
probleme pose.
4.9.3 Analyse theorique et integration dans le plan complexe
L’integration analytique necessite une etude approfondie des deplacements trans-
formes F(u), F(v) et F(w), permettant de deduire les principales caracteristiques
physiques des reponses temporelles u, v et w. Pour une analyse des deplacements
transformes dans le plan complexe, on peut faire appel a la theorie des integrales
4.9. Solution analytique au probleme de Lamb etendu 91
curvilignes pour trouver leur primitive. Pour ce faire, on localise les eventuels poles
et points de branchement des fonctions a integrer. On choisit ensuite un contour le
long duquel est effectuee l’integration de la fonction consideree. On en deduit alors
une expression analytique pour l’integrale recherchee.
Les particularites de cette fonction a integrer sont
– d’une part, que la fonction de Rayleigh FR, se trouvant au denominateur, fait
intervenir des zeros qui dependent de la vitesse et de la pulsation de la charge
mais aussi de la vitesse de Rayleigh du sol considere (l’evaluation de la contri-
bution de l’onde de Rayleigh se fait simplement par un calcul de residu),
– d’autre part, les points de branchement (zeros du numerateur), obtenus en
annulant αP et αS , sont relatifs aux ondes volumiques : leurs contributions ne
se calculent pas a partir des residus, mais par integration le long d’un contour
entourant les lignes de branchement.
L’etude des deplacements verticaux dans le domaine des nombres d’ondes permet
de deduire les principales caracteristiques de la reponse reelle (x,y). Les poles de
Rayleigh annulent, dans le cas d’un amortissement η nul, la fonction de Rayleigh,
adaptee au cas d’une charge roulante, et sont situes sur la courbe d’equation
β2 + γ2
(
1 − βk
)2 = k2R . (4.118)
On en deduit que les poles reels se situent sur une conique d’equation
γ2 + (1 −M2R)
(
β +kRMR
1 −M2R
)2
=k2
R
1 −M2R
, (4.119)
MR etant le nombre de Mach relatif a l’onde de Rayleigh. Lorsque MR < 1, les
poles reels se situent sur une ellipse, alors que pour MR > 1, ils se situent sur
une hyperbole. A cote de cela, l’introduction d’un amortissement hysteretique ou
visqueux complique fortement les calculs.
On se rend compte que cette integration est lourde et fastidieuse, surtout a l’heure
actuelle ou les outils numeriques sont de plus en plus performants. Notons neanmoins
l’effort de plusieurs auteurs [DeHO2002a,DeHO2002b, LE1992] qui se sont penches
sur le probleme bidimensionnel au prix de quelques simplifications et hypotheses (par
exemple, prise en compte uniquement de la contribution des poles de Rayleigh).
4.9.4 Integration et resultats numeriques
Le calcul des fonctions (4.109), en tenant compte des condi-
tions (4.112), (4.113), (4.114) et (4.115), peut etre effectue par l’utilisation
92 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
d’un algorithme numerique de transformee de Fourier. C’est pourquoi cette methode
sera denommee par la suite « methode semi–analytique » car elle allie a la fois
une methode analytique et un traitement numerique, par opposition a la methode
purement analytique par calcul de residus. Pour le calcul de la transformee de
Fourier rapide, nous devons fixer les deux donnees suivantes :
– une valeur pour les bornes d’integrations βmax et γmax ; de ce fait, l’integration
des expressions integrales est tronquee ;
– une valeur du nombre de points choisi pour decrire cette expression ; l’algo-
rithme de transformee de Fourier rapide FFT (ou iFFT ) est optimise si cette
valeur est une puissance de 2.
Afin de calculer l’expression (4.109) avec precision en utilisant une forme discrete, les
bornes definissant le domaine des nombres d’ondes (β,γ) doivent etre suffisamment
elevees afin d’eviter toute distorsion du signal resultant du phenomene d’aliasing. Il
faut ainsi etablir un bon compromis afin de pouvoir utiliser une description precise
des fonctions a integrer et eviter les repliements de spectre. Un choix d’un nombre
d’echantillons N de 2048 ainsi que des intervalles −16 < β,γ < 16 semblent etre un
minimum. La Figure 4.21 montre les resultats dans le cas d’une charge mobile en
regime sub–Rayleigh ou super–Rayleigh. Les resultats dans le domaine (x,y) pour le
deplacement vertical sont donnes aux Figures 4.22 a 4.24 pour differentes vitesses de
la charge. On peut egalement remarquer, dans le cas d’une vitesse nulle de la charge,
la symetrie des niveaux vibratoires par rapport au point d’application de cette charge.
-2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5 10
0.2
0.4
0.6
0.8
1
1.2
1.4
1.6
1.8x 10
-9
MR = 0MR = 0,5MR = 1MR = 1,5MR = 2
Dep
lace
men
tver
tica
l|w
/λ
R|
Distance adimensionnelle |x/λR|
Fig. 4.21 – Amplitude des deplacements verticaux le long de la ligne (y = 0 ; z = 0)pour differentes vitesses de la charge
4.9. Solution analytique au probleme de Lamb etendu 93
-5
5
0
5-5 0
γ [ra
d/m
]
β [rad/m]
1
1.2
1.4
1.6
1.8
2x 10-8
0.2
0.4
0.6
0.8
(a) Niveau dans le domaine (β,γ)
−100
10
−10
0
100
2
4
6x 10
−9
x [m]y [m]
Dép
lace
men
t ver
tical
[m
]
(b) Niveau dans le domaine spatial
Fig. 4.22 – Amplitude des deplacements verticaux au niveau du sol pour une vitessenulle
-5
5
0
5-5 0
γ [ra
d/m
]
β [rad/m]
1
0.5
x 10-8
2.5
2
1.5
(a) Niveau dans le domaine (β,γ)
−100
10
−10
0
100
2
4
6x 10
−9
x [m]y [m]
Dép
lace
men
t ver
tical
[m
]
(b) Niveau dans le domaine spatial
Fig. 4.23 – Amplitude des deplacements verticaux au niveau du sol pour une vitessec = 100m/s
A travers ces resultats, les dimensions de la charge rectangulaire sont
a = b = 0,3m et les caracteristiques dynamiques du sols sont egales a E = 269MPa,
ν = 0,257 et ρ = 1550 kg/m3, parametres relatifs a un site ferroviaire britan-
nique [JON1998]. Un facteur d’amortissement η est choisi et est pris egal a 0,1.
Les valeurs des vitesses des ondes de compression, de cisaillement et de Rayleigh
sont respectivement egales a 459m/s, 263m/s et 252m/s. La charge dynamique est
d’amplitude P = 1N a une frequence de reference de 64Hz.
Pour un amortissement non nul, les poles ne se situent plus dans le plan reel.
Cependant l’amplitude des spectres laisse entrevoir des maxima qui coıncident avec
94 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
-5
5
0
5-5 0
γ [
rad
/m]
β [rad/m]
1
0.5
x 10-8
3.5
4
2.5
1.5
2
3
4.5
(a) Niveau dans le domaine (β,γ)
−100
10
−10
0
100
2
4
6x 10
−9
x [m]y [m]
Dép
lace
men
t ver
tical
[m
]
(b) Niveau dans le domaine spatial
Fig. 4.24 – Amplitude des deplacements verticaux au niveau du sol pour une vitessec = 350m/s
les coniques d’Eq. (4.119). L’ellipse ou l’hyperbole est nettement visualisable selon
qu’on soit en regime sub–Rayleigh ou super–Rayleigh, se traduisant par un cone de
Mach dans le domaine spatial dans le second cas. Lorsque le nombre de Mach est
faible, les deplacements sont relativement concentres autour de la charge alors que,
lorsque le nombre de Mach augmente, les deplacements s’etalent de plus en plus loin
derriere la charge. Sur ces figures, la preponderance des ondes de Rayleigh se revele
clairement, a la surface du massif. La visualisation des deplacements en profondeur
permet la mise en evidence des contributions des ondes P et S (Figure 4.25). En
ce qui concerne les deplacements horizontaux suivant x et y, les niveaux sont plus
faibles mais non negligeables pour des distances proches de la source (Figure 4.26).
−1000
100
−100
0
1000
2
4x 10
−10
x [m]y [m]
Dép
lace
men
t ver
tical
[m
]
(a) Pour une profondeur z = 2 m
−1000
100
−100
0
1000
0.5
1
1.5x 10
−10
x [m]y [m]
Dép
lace
men
t ver
tical
[m
]
(b) Pour une profondeur z = 5 m
Fig. 4.25 – Amplitude des deplacements verticaux pour une vitesse c = 350m/s
4.9. Solution analytique au probleme de Lamb etendu 95
−1000
100
−100
0
1000
1
2
3x 10
−10
x [m]y [m]
Dép
lace
men
t lon
gitu
dina
l [m
]
(a) Dans la direction longitudinale x
−1000
100
−100
0
1000
2
4
6x 10
−10
x [m]y [m]
Dép
lace
men
t lat
éral
[m
]
(b) Dans la direction laterale y
Fig. 4.26 – Amplitude des deplacements horizontaux au niveau du sol pour unevitesse c = 350m/s
La decroissance en fonction de la distance et de la frequence est presentee aux Fi-
gures 4.27 et 4.28, comparant ainsi les resultats du modele semi–analytique, que nous
nommerons par la suite modele de Jones, avec ceux issus d’un modele se basant sur
les fonctions approchees de Green, dans le cas d’une charge fixe. Les deux approches
fournissent des resultats semblables, les differences proviennent du fait que
– d’une part, les charges surfaciques agissent de manieres differentes (charge rec-
tangulaire pour notre modele semi–analytique et charge circulaire equivalente
pour le modele se basant sur les fonctions de Green approchees),
– d’autre part, le premier modele reste de toute facon un modele approche a la
solution analytique : il ne tient compte que de la contribution de l’onde de
Rayleigh.
Par contre, la Figure 4.28 laisse entrevoir des differences plus marquees, a hautes
frequences, dans la zone champ lointain definie sur les fonctions de Green approchees
(il semble que, contrairement a la zone champ proche, la zone champ lointain
dans ces fonctions collerait moins bien avec le modele analytique). Il apparaıt une
decroissance du niveau vibratoire due a l’amortissement structurel. A partir de
cette figure, on peut mettre en evidence les inconvenients de l’integration numerique
qui laisse apparaıtre des oscillations d’amplitude en basses frequences dues a la
discretisation du domaine des nombres d’ondes, ce phenomene etant plus accentue
lorsqu’on diminue l’amortissement. Ces resultats sont donc a prendre avec une
certaine reserve.
96 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
2 4 6 8 100
0.5
1
1.5
2
2.5x 10
−9
Distance par rapport à la source [m]
Dép
lace
men
t ver
tical
|w|
[m]
8 Hz16 Hz32 Hz64 Hz
(a) Resultats issus du modele de Jones
2 4 6 8 100
0.5
1
1.5
2
2.5x 10
−9
Distance par rapport à la source [m]
Dép
lace
men
t ver
tical
|w|
[m]
8 Hz16 Hz32 Hz64 Hz
(b) Resultats issus des fonctions approcheesde Green
Fig. 4.27 – Amplitude des deplacements verticaux a la surface du sol le long de laligne (y = 0 ; z = 0) en fonction de la distance de la source (charge fixe)
0 20 40 60 80 1000
1
2
3
4
5
6
7x 10
−10
Fréquence [Hz]
Dép
lace
men
t ver
tical
|w|
[m]
2 m5 m10 m15 m
(a) Resultats issus du modele de Jones
0 20 40 60 80 1000
1
2
3
4
5
6
7x 10
−10
Fréquence [Hz]
Dép
lace
men
t ver
tical
|w|
[m]
2 m5 m10 m15 m
(b) Resultats issus des fonctions approcheesde Green
Fig. 4.28 – Amplitude des deplacements verticaux a la surface du sol le long de laligne (y = 0 ; z = 0) en fonction de la frequence (charge fixe)
4.10 Milieu stratifie
La methode presentee precedemment peut etre etendue a un sol stratifie, dont les
differentes couches sont horizontales. Lorsque le sol est stratifie, les interfaces entre
4.11. Conclusion 97
plusieurs couches successives de proprietes differentes generent des ondes refractees
et reflechies. Une resolution analytique reste possible [LEF1999] en introduisant une
matrice de rigidite, notee Tn, relative a chaque couche n constituant un sol mais
Picoux [PIC2002a] a montre que ces matrices etaient mal conditionnees, en plus
d’avoir un modele plus gourmand en ressources informatiques que son homologue
homogene. Il reste donc plus difficile d’obtenir des resultats avec un modele plus
complexe.
Neanmoins un tel modele permet de mettre en evidence les modes naturels de
vibration d’un sol multicouche, obtenus en annulant le determinant relatif a la matrice
de rigidite
detTn = 0 . (4.120)
Pour une frequence donnee et pour un massif stratifie libre, l’equation issue de la
continuite des deplacements aux interfaces du massif donne une relation de dispersion
sous la forme d’un determinant de la matrice de rigidite egal a zero. Les frequences
de resonance naturelles de la couche i concernee sont donnees par la formule approxi-
mative [PIC2002a]
fk,n = (2n− 1)ck4hi
(4.121)
ou hi est la hauteur de la couche consideree, l’indice k nous renseignant sur l’onde
consideree (P ou S). Inversement l’existence d’une frequence de resonance renseigne
sur les caracteristiques du sol constituant la structure.
Dans le cas des ondes de surfaces, on peut montrer que l’Eq. (4.120) permet d’ob-
tenir les modes dits de Rayleigh, definissant ainsi les courbes de dispersion relatives
a la vitesse de phase, dependant ici de la frequence (Figure 4.29). Dans le cas ou le
sol est homogene, l’equation se reduit a l’equation de Rayleigh (4.59) et la vitesse
de phase n’est autre que la vitesse de Rayleigh cR, independante de la frequence. La
solution aux valeurs propres (4.120) est egalement une etape indispensable dans la
methode de l’analyse spectrale des ondes de surfaces SASW , largement decrite en
Annexe B.
4.11 Conclusion
Ce chapitre est necessaire a la comprehension et a la maıtrise du phenomene vi-
bratoire dans un sol et une approche detaillee de la dynamique des sols a ete preferee.
Le probleme n’est pas simple a la base et l’introduction des potentiels d’Helmholtz
98 4. ELEMENTS DE LA DYNAMIQUE DES SOLS
z
x
uu ww
basse haute
frequencefrequence
Fig. 4.29 – Ondes de surface dans un milieu stratifie
ainsi que des ondes volumiques et de surface est apparue indispensable. Le cas de
la reflection d’ondes volumiques a ete aborde, au meme titre que la refraction afin
de mettre en evidence l’apparition des ondes de Rayleigh, fort importantes dans les
vibrations a la surface libre d’un sol. Les differents modeles d’amortissement ont ete
revus avec une comparaison entre eux. Deux modeles analytiques ont ete presentes,
qui serviront de base a la validation de notre modele numerique. Le chapitre suivant
s’interessera donc a la modelisation numerique des sols et plus particulierement a
l’utilisation de la methode aux elements finis dans ce genre de probleme.
CHAPITRE 5
Sur l’utilisation des elements semi–infinis dans la modelisation
numerique de sols
Beaucoup de personnes cherchent a se representer l’infini.Imaginez deux glaces ayant les memes formes et dimensions,
posees en face l’une de l’autre :l’infini est le reflet qu’elles se renvoient
FRANCIS PICABIAextrait de la revue Litterature (septembre 1922)
Nous avons vu au chapitre precedent la theorie necessaire a la comprehension des
phenomenes vibratoires dans milieu elastique infini, qui montre ainsi une ap-
proche differente de celle utilisee en mecanique structurelle : le contexte ondulatoire
du phenomene est ainsi mis en avant et les vibrations que l’on percoit proviennent
de l’interaction des ondes volumiques avec la surface libre du milieu. Deux modeles
analytiques ont ete presentes, montrant d’emblee leur limitation dans la modelisation
d’un sol alors que l’on reste de toute facon dans des cas simples. La voie numerique
semble des lors inevitable et nous presentons dans ce chapitre la methodologie adoptee
dans l’utilisation du code de calcul commercial ABAQUS ainsi que la phase de vali-
dation conduite afin de disposer d’un modele de sol performant pour son utilisation
dans un modele de prediction complet des vibrations induites par le trafic ferroviaire.
99
100 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
5.1 Methode aux elements frontieres ou methodeaux elements finis ?
5.1.1 Concept
Le concept de modelisation de milieux infinis n’est pas recent. Dans le domaine
de la mecanique, on retrouve des premiers travaux dans le livre II des Principia de
Newton, proposant un calcul de la resistance de traınee d’un objet mobile dans un
fluide. Notons qu’a cette epoque fut introduit par le mathematicien anglais Wallis
notre symbole actuel ∞ designant l’infini.
C’est a partir du 19e siecle qu’un bon nombre de problemes incluant des domaines
infinis sont resolus par des mathematiciens. Le premier fut l’anglais George Green
(1793–1841) qui developpa simultanement les celebres theoremes de Green et fonc-
tions de Green. A partir de ces idees, une multitude de developpements ont vu le
jour, permettant de trouver les solutions a des problemes incluant espace ou demi–
espace (general ou plan) cartesien sans limites, pour des fluides ideaux, visqueux ou
des solides elastiques. Green avait introduit deux idees qui sont, a l’heure actuelle,
les bases des solutions de problemes continus lineaires.
5.1.2 Fonctions de Green
Le theoreme de Green, que l’on designe egalement par theoreme d’Ostrogradski1,
donne la relation entre une integrale curviligne autour d’une courbe simple fermee C
et l’integrale double sur la region du plan D delimitee par C
∮
C
(Pdx+Qdy) =
∫∫
D
(∂Q
∂x− ∂P
∂y
)
dx dy (5.1)
ou P et Q sont deux fonctions continues definies dans le plan x–y. Ce theoreme est a
la base de nombreuses resolutions du probleme d’une charge ponctuelle agissant sur
un espace semi–infini (par exemple, la methode de Cagniard–De Hoop [BED1994]),
permettant ainsi de definir la fonction de Green pour ce probleme.
Le chapitre precedent a, en effet, introduit le concept de fonction de Green en
elastodynamique, par l’intermediaire de l’Eq. (4.77). De maniere plus generale, une
fonction de Green decrit essentiellement l’effet d’une charge ponctuelle pour divers
problemes et divers domaines, finis ou infinis (probleme de Laplace, Helmholtz,. . .).
D’un point de vue numerique, l’idee d’utiliser les solutions de la fonction de Green
1Les deux mathematiciens avaient trouve ce theoreme pendant la meme periode et de maniere,semblerait–t–il, independante.
5.1. Methode aux elements frontieres ou methode aux elements finis ? 101
couplees a une procedure numerique, dans le contexte de l’elasticite, date des annees
1920. Cette methode a ete developpee intensivement depuis et elle est mieux connue
aujourd’hui sous le nom de methode aux elements frontieres, ou sous son acronyme
anglosaxon BEM (pour Boundary Element Method).
5.1.3 La methode aux elements frontieres
La methode aux elements frontieres est une technique numerique datant du debut
des annees soixante qui permet la resolution des equations issues des methodes
integrales. L’idee de base de ces methodes consiste a reformuler un probleme regi
sous la forme d’equations aux derivees partielles lineaires, par une representation
integrale dont les supports geometriques coıncident avec la frontiere du domaine.
Dans le cas d’un probleme tridimensionnel, ce dernier est regi de maniere generale
par le systeme d’equations
D~u +~fV = 0 (5.2)
dans un domaine V avec, a sa surface S,
R~u = ~fS~u = ~uS .
(5.3)
~uS , ~fS et ~fV sont des donnees du probleme (conditions aux limites, forces surfaciques
et forces volumiques), D et R etant respectivement des operateurs aux derivees par-
tielles du second et du premier ordre, lies par la relation de Stokes∫
V
D~u dV =
∫
S
R~u dS . (5.4)
La methode est basee sur la recherche d’une solution particuliere, en l’occurrence
une fonction de Green, repondant a l’equation locale
D ~G(~x,~ξ) + δ(~x − ~ξ) = 0 (5.5)
dans un domaine Ω, tel que ~x /∈ S et ~ξ ∈ Ω, ou agit une impulsion unitaire representee
par un Dirac δ(~x−~ξ). La combinaison de cette derniere relation par l’equation locale
du probleme (5.2), avec la prise en compte de la forme integrale (5.4) permet d’obtenir
la formule dite de representation integrale
~u(~x) δx,Ω =
∫
V
~fV (~ξ) ~G(~x,~ξ) dV +
∫
S
~G(~x,~ξ)R~u(~ξ) dS −∫
S
~u(~ξ)R~G(~x,~ξ) dS (5.6)
ou δx,Ω = 1 dans le domaine de validite de ~x et δx,Ω = 0 sinon. En cas d’absence
de forces volumiques, la solution n’est traitee que sur des integrales de surface :
102 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
la methode integrale permet ainsi une inversion du probleme en reformulant la
resolution initiale du probleme dans V en une resolution sur sa frontiere S. La
difficulte a ce stade est de determiner la fonction de Green associee au probleme
etudie. Dans bien des cas, elle passe inevitablement par une transformation de
Fourier (temporelle et/ou spatiale), ce qui impose une reponse dans le domaine
associe. Les cas d’etude restent malheureusement simples mais le plus souvent
suffisants dans la dynamique des sols (sol homogene ou stratifie).
La methode aux elements frontieres travaille sur la discretisation du support
geometrique des equations integrales. En ceci, elle est tout a fait similaire a la
methode des elements finis si ce n’est que la discretisation ne porte que sur la
frontiere du domaine. L’interpolation des inconnues du probleme est par ailleurs
basee sur une transformation isoparametrique. On peut souligner que cette methode
s’est posee en alternative a la methode aux elements finis lorsque le domaine d’etude
se presentait comme infini. Les elements frontieres ne travaillent que sur la surface de
la frontiere qui doit etre discretisee. Il n’est donc pas necessaire de mailler l’entierete
du domaine d’etude contrairement a la methode aux elements finis. L’inconvenient
de la methode reside en quelque sorte dans sa particularite : les geometries complexes
et les non–homogeneites dans un domaine sont difficilement prises en compte. De
plus, des problemes de singularite peuvent se presenter, notamment dans l’evaluation
numerique des integrales. Pour plus de precisions, on peut se reporter aux ouvrages
de reference de Brebbia [BRE1978,BRE1980] et de Do Rego Silva [DoRE1994].
5.1.4 La methode aux elements finis
Les premieres applications de la methode sont issues de l’analyse structurelle.
Le but de ce paragraphe n’est pas de decrire de maniere detaillee la methode aux
elements finis mais plutot de rappeler son fondement a travers un resume.
Comme son nom le suggere, le domaine est divise en petits elements. Dans chacun
de ceux–ci, certaines quantites interessantes, souvent un champ de deplacement ~u,
sont approximees par des fonctions de forme N et quelques parametres selectionnes,
les valeurs de deplacement ~ae aux nœuds le plus souvent,
~u = N ~ae . (5.7)
On choisit les fonctions de forme de maniere a definir univoquement le champ de
deplacement a l’interieur de chaque element en fonction des deplacements de ces
nœuds.
5.1. Methode aux elements frontieres ou methode aux elements finis ? 103
Ces fonctions de deplacement permettent de calculer les deformations a l’interieur
d’un element en fonction des seuls deplacements nodaux. En tenant compte du
comportement du materiau, ces deformations, jointes a d’eventuelles deformations
initiales, definissent l’etat de contraintes en tout point de l’element et, par voie de
consequence, sur ses frontieres.
On determine par la suite un systeme de forces (et de moments) concentres aux
nœuds qui equilibrent les contraintes s’exercant sur les frontieres et d’eventuelles
forces reparties. Le procede de resolution peut alors se poursuivre de la maniere
classique en ecrivant les equations d’equilibre des nœuds puis en introduisant les
conditions aux contours avant de resoudre le systeme d’equations obtenues sous la
forme suivante
[M]~q + ~Q(~q, ~q, t) = ~f (5.8)
ou l’on a rassemble les degres de liberte de tous les nœuds dans le vecteur des pa-
rametres de configuration ~q. Le vecteur~f represente tous les efforts exterieurs agissant
aux nœuds. Lorsque le systeme est lineaire, ce qui est souvent le cas en elasticite, le
systeme a resoudre devient
[M]~q + [C]~q + [K]~q = ~f (5.9)
faisant apparaıtre explicitement une matrice masse M, une matrice de raideur K et
eventuellement une matrice d’amortissement C.
Il est evident que le procede decrit ci–dessus introduit un certain nombre
d’approximations. En premier lieu, il n’est pas toujours facile de faire en sorte que les
fonctions de forme choisies satisfassent aux conditions de continuite des deplacements
entre elements adjacents. Il se peut que cette condition de compatibilite aux limites
soit violee. D’autre part, en concentrant aux nœuds les forces equivalentes, les
conditions d’equilibre ne sont satisfaites que globalement. Il se presentera couram-
ment des violations locales des conditions d’equilibre a l’interieur de chaque element
et a ses frontieres. Pour chaque cas particulier, le choix de la forme de l’element
et des fonctions de forme est laisse a l’intuition et a l’habilite de l’utilisateur : la
precision de l’approximation depend evidemment de maniere importante de ces choix !
Une difficulte de comprehension de la methode des elements finis reside dans
le formalisme mathematique necessaire a sa mise en œuvre, moins intuitive que ce
que nous venons de presenter. En effet, compte tenu de la complexite des modeles
mathematiques, il a ete necessaire de s’appuyer sur des resultats d’analyse fonc-
tionnelle, elabores pour formuler cette methode d’approximation. L’approche varia-
104 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
tionnelle est une methode d’approximation des solutions d’equations aux derivees
partielles qui est construite a partir d’une formulation equivalente du probleme a
resoudre. Rappelons egalement qu’il existe une autre approche [LAM1999,LAM2000],
tout aussi generale, pour presenter la methode aux elements finis. Elle est basee sur
une approche des residus ponderes en introduisant deux residus,
– l’un lie aux equations differentielles representant le systeme physique etudie
R(~u) = D~u +~fV = 0 , (5.10)
avec D(~u) la contribution des forces internes et d’inertie et ~fV celle des forces
exterieures volumiques,
– l’autre lie aux conditions aux frontieres
B(~u) = R~u −~fS = 0 , (5.11)
ou R(~u) represente la contribution des contraintes aux frontieres et ~fS les forces
surfaciques de contact,
et les faisant intervenir dans une forme integrale ou ils apparaissent de maniere
ponderee
W(~u) =
∫
V
ΨT R(~u)dV +
∫
S
Ψ′T B(~u)dS = 0 . (5.12)
Lorsque les fonctions de ponderation ΨT et Ψ′T sont egales aux fonctions de forme,
le procede prend le nom de methode de Galerkin qui conduit souvent a une matrice
de raideur [K] symetrique [LAM1999]. Cette propriete explique pourquoi la methode
de Galerkin est majoritairement la seule utilisee dans les calculs par elements finis2.
5.2 Classification des elements semi–infinis
Il existe un grand nombre d’elements semi–infinis suivant les applications et les
analyses. On en retrouve enormement dans le domaine de l’acoustique ; la plupart des
bons logiciels d’elements finis proposent ces types d’elements dans leur bibliotheque.
De maniere tout a fait generale, ces elements peuvent etre definis de deux facons
differentes [BET1992].
5.2.1 Fonction de decroissance (« Decay function »)
L’idee de base consiste a retenir les fonctions de forme de l’element fini corres-
pondant Pi et de l’etendre vers la ou les directions infinies voulues en les multipliant
2On peut mentionner que la methode bien connue des differences finies est basee sur cette ap-proche des residus ponderes mais via l’intermediaire de la methode de collocation par points ou lesfonctions de ponderation sont des impulsions de Dirac.
5.2. Classification des elements semi–infinis 105
par une fonction de decroissance fi, definissant dans cet element fini la propagation
evanescente des ondes suivant la direction de l’infini
Ni(ξ, η) = Pi(ξ, η) fi(ξ, η) (5.13)
ou ξ et η sont les coordonnees locales de l’element (Figure 5.1), en 2–D dans ce cas–ci.
La fonction de decroissance doit necessairement etre unitaire aux nœuds de l’element
fi(ξi, ηi) = 1 . (5.14)
η
ξ
1 2
3 4
Fig. 5.1 – Element infini avec fonction de decroissance (ξ → ∞)
De cette facon, la fonction Ni tient compte du comportement infini de la structure
tout en etant bornee. Le role de cette fonction est d’assurer le comportement de
l’element a l’infini de facon a ce qu’il reflete ce qui se passe physiquement. Autrement
dit, la variable du milieu doit tendre vers la valeur du champ lointain. Le domaine de
reference est etendu jusqu’a l’infini. La variable locale caracterisant la geometrie tend
egalement vers l’infini. Il n’y a par contre aucune contrainte sur la valeur de cette
fonction en d’autres points. Quelle que soit la fonction fi, les derivees necessaires de
la fonction de forme peuvent facilement etre obtenues par derivation par partie
∂Ni
∂ξ=∂Pi
∂ξfi + Pi
∂fi
∂ξet
∂Ni
∂η=∂Pi
∂ηfi , (5.15)
pour une decroissance suivant la direction ξ, et
∂Ni
∂ξ=∂Pi
∂ξfi + Pi
∂fi
∂ξet
∂Ni
∂η=∂Pi
∂ηfi + Pi
∂fi
∂η(5.16)
pour une decroissance suivant les deux directions ξ et η. La fonction de decroissance
doit necessairement etre derivable. Les memes considerations peuvent etre ap-
pliquees au cas tridimensionnel tout en n’omettant pas que des derivees secondes
sont necessaires pour que l’extension tridimensionnelle soit triviale. La coor-
donnee ξ est souvent dirigee suivant la direction radiale et est simplement une
106 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
constante multipliee par la coordonnee radiale r. Il est des lors simple d’associer ξ a
une forme en 1/r ou a toute autre forme de decroissance (exponentielle par exemple).
En plus du choix reflechi des fonctions de decroissance, ce type d’element pose des
problemes lors du calcul des matrices masse et de raideur [LAG1996]. L’integration
analytique n’est possible que si la geometrie de l’element est simple. Si la geometrie
est complexe, il faut avoir recours a des techniques d’integration telles que celles de
Gauss–Laguerre (decroissance exponentielle) ou de Gauss–Legendre (decroissance en
1/rn).
5.2.2 Transformation parametrique (« Mapping »)
Pour contourner la difficulte de se representer l’infini dans une methode aux
elements finis, on peut transformer le systeme de coordonnees des elements semi–
infinis (coordonnees globales) vers un systeme de coordonnees locales bornees.
Dans ce cas, on effectue une transformation du domaine initial vers un domaine
de reference qui reste fini et ou la variable locale est comprise entre −1 et 1. La
geometrie reelle jusqu’a l’infini est decrite a partir des fonctions de forme de l’element
fini correspondant. On transforme ainsi l’element de reference en un element tel
qu’un ou plusieurs nœuds soient rejetes a l’infini (Figure 5.2).
aar
1
1
2
2
3
3
r0 r1 r2 r3
ξ = −1 ξ = 0 ξ = +1
∞
Fig. 5.2 – Element infini « mapped » (−1 ≤ ξ ≤ +1)
Le comportement des elements semi–infinis est etabli en calculant l’evolution
de la variable de deplacement u en fonction de la distance r mesuree a partir d’un
pole de coordonnee r0 de telle sorte que u tende vers 0 quand r tend vers l’infini et
inversement que u tende vers l’infini quand r tend vers 0. L’interpolation fournit des
termes d’ordre 1/r, 1/r2 voire, dans certains cas particuliers, 1/r3.
5.2. Classification des elements semi–infinis 107
Cette modelisation est realisee en utilisant, apres transformation parametrique,
une interpolation quadratique ou cubique standard pour u(ξ) avec −1 ≤ ξ ≤ 1 ou ξ
est la nouvelle coordonnee locale (Figure 5.2). Celle–ci est determinee de telle sorte
que l’evolution de la distance r(ξ) implique que r tende vers l’infini quand ξ tend
vers 1. Nous obtenons enfin des modeles bidimensionnels et tridimensionnels qui
modelisent l’infini en combinant sous la forme d’un produit cette interpolation dans
la direction ξ avec des interpolations lineaires ou quadratiques standard dans les
directions orthogonales de l’espace mapping.
Comme illustre a la Figure 5.2, le concept unidimensionnel est de cette facon
base sur deux nœuds : un nœud (nœud 1) situe sur l’interface entre elements finis et
infinis a une distance r1 = a du pole (situe en r = 0) et en ξ = −1 dans la coordonnee
mapped et un nœud (nœud 2) situe a une distance r2 = 2a du pole et en ξ = 0 dans la
coordonnee mapped. La fonction permettant de passer des coordonnees geometriques
reelles aux coordonnees de l’espace mapped est la suivante :
r(ξ) =−2ξ
1 − ξr1 +
1 + ξ
1 − ξr2 (5.17)
de telle sorte que
r(ξ) =2a
1 − ξ(5.18)
qui s’inverse pour donner
ξ(r) = 1 − 2a
r. (5.19)
La Figure 5.3 nous montre que la transformation des nœuds de definition est bien
respectee.
A partir des coordonnees globales (x, y, z) et locales (ξ, η, ζ) et compte tenu des
regles classiques de derivation partielle, on peut obtenir
∂Ni
∂ξ∂Ni
∂η∂Ni
∂ζ
=
∂x∂ξ
∂y∂ξ
∂z∂ξ
∂x∂η
∂y∂η
∂z∂η
∂x∂ζ
∂y∂ζ
∂z∂ζ
∂Ni
∂x∂Ni
∂y∂Ni
∂z
= [J]
∂Ni
∂x∂Ni
∂y∂Ni
∂z
(5.20)
faisant intervenir le Jacobien J de cette transformation. Dans cette expression, le
membre de gauche peut etre calcule puisque les fonctions Ni sont exprimees en coor-
donnees locales. Pour obtenir les derivees globales, il suffit d’inverser J ; pour trans-
former les variables et le domaine sur lequel l’integration est effectuee, on utilise la
108 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
ξ
Coordonnee r
Coord
onnee
20 40 60 80 100−1
−0.5
0
1
0.5
Fig. 5.3 – Transformation parametrique r ↔ ξ (a = 1)
procedure classique faisant intervenir le determinant de J. Un element de volume,
par exemple, peut s’ecrire
dx dy dz = det(J) dξ dη dζ , (5.21)
ce qui implique que, pour que la transformation soit valable, la jacobien J doit etre
inversible, comme toute transformation parametrique par ailleurs.
L’avantage de ce type d’elements est que le calcul des termes des matrices de
masse et de raideur est effectue par des methodes classiques telles que la quadrature
de Gauss.
5.3 Elements semi–infinis en analyse de contraintes
En analyse de contraintes par elements finis, on peut etre confronte a des
problemes definis pour des domaines non–bornes ou des problemes ou les regions
concernees sont petites comparees aux milieux definis. Les domaines non–bornes
peuvent ainsi etre approches par des elements semi–infinis, la ou l’influence du milieu
environnant est consideree comme faible. Une distinction peut etre faite selon que
l’on soit en analyse statique ou dynamique. ABAQUS suit cette regle en proposant
deux approches differentes pour definir des elements semi–infinis.
5.3. Elements semi–infinis en analyse de contraintes 109
5.3.1 Analyse statique et dynamique : elements semi–infinis« mapped »
L’hypothese de base utilisee en analyse statique est l’elasticite lineaire en champ
lointain. De ce fait, elle n’impose aucune contrainte dans notre cas : en eloignant
au maximum des efforts exterieurs agissant sur le sol par rapport aux frontieres
et meme si on lui considere un comportement non lineaire, les deformations aux
voisinages de cette frontiere restent faibles et le champ lointain peut etre considere
comme elastique lineaire.
Lors de l’utilisation d’elements semi–infinis pour des analyses statiques, le pole
doit etre situe de telle maniere a fournir une solution raisonnablement precise du
champ a l’infini pour le probleme considere. Dans ABAQUS, les elements infinis sont
definis par deux groupes de nœuds (Figure 5.4). Il y a tout d’abord des nœuds sur
l’interface entre les elements finis et infinis. Ensuite, sur chacun des cotes de l’element
infini, un nœud est defini dans la direction de l’infini. La position de ce nœud doit
etre telle que la ligne droite reliant ce nœud au nœud correspondant sur l’interface
passe par le pole et que la distance entre le nœud dans la direction de l’infini et le
nœud a l’interface soit egale a celle entre le pole et le nœud a l’interface.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
pole
nœuds surl’interface
nœuds « a l’infini »
element fini
element semi–infini
a
a
Fig. 5.4 – Position des nœuds des elements semi–infinis
Quand le comportement de l’element doit etre une fonction en 1/r et 1/r2, ce
mapping geometrique est combine avec une interpolation quadratique standard de u
par rapport a ξ, ecrit en termes de ses valeurs aux nœud 1 (u1) et au nœud 2 (u2)
u(ξ) =1
2ξ (ξ − 1)u1 +
(1 − ξ2
)u2 . (5.22)
Nous verifions que u tend bien vers 0 si ξ tend vers 1 c’est–a–dire si r tend vers
110 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
l’infini. De plus, en injectant l’expression (5.19) dans cette equation, on obtient le
comportement en 1/r et 1/r2 attendu
u(r) = (−u1 + 4u2)a
r+ (2u1 − 4u2)
(a
r
)2
. (5.23)
5.3.2 Analyse dynamique : elements dits « a frontiere vis-queuse »
Dans le cas d’une analyse dynamique, en plus des elements semi–infinis, la
simulation de la propagation des ondes dans le sol pour un champ lointain se base
sur les travaux de Lysmer et Kuhlemeyer [LYS1969, LYS1972]. Cette technique
utilise des conditions aux limites particulieres appliquees a un domaine d’etudes fini.
Ces conditions aux limites doivent absorber toute l’energie contenue dans les ondes
incidentes sur la frontiere du domaine fini.
La Figure 5.5 presente un exemple de milieu infini. Supposons que toutes les ex-
citations et les irregularites geometriques puissent etre enfermees dans une frontiere
convexe imaginaire. La propagation des ondes doit ainsi se faire de l’interieur du
domaine ferme vers l’exterieur. Toute l’energie contenue dans les ondes arrivant a
la frontiere est transmise au milieu exterieur. La frontiere se comporte donc comme
un milieu qui absorbe toute l’energie des ondes incidentes. Une analyse dynamique
du systeme peut des lors etre realisee a partir d’un modele aux elements finis
constituant la zone interieure et des conditions aux limites adaptees pour que la
frontiere du domaine d’etude fini soit une frontiere absorbante, ne laissant ainsi
aucune reflexion agir dans la region concernee.
Dans leurs travaux, Lysmer et Kuhlemeyer ont determine les meilleures expres-
sions possibles pour definir ces conditions aux limites, pour en retenir la suivante :
σ = aρcP w (5.24)
τ = bρcS u , (5.25)
mettant en avant les contraintes normales σ et tangentielles τ a appliquer le long de
la frontiere dependant respectivement des vitesses normales u et tangentielles w de
cette derniere. Les parametres adimensionnels a et b sont ajustes de telle maniere
a ce que la frontiere soit la plus absorbante possible. Cette condition de frontiere
correspond a la situation ou la frontiere convexe est supportee par une infinite
d’amortisseurs travaillant en compression et en cisaillement.
5.3. Elements semi–infinis en analyse de contraintes 111
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
region
regioninterieure
exterieure fron
tier
eco
nve
xezone
sollicitee
Fig. 5.5 – Exemple d’un systeme infini [LYS1969]
Afin de determiner au mieux les parametres a et b, Lysmer et Kuhlemeyer ont
etudie la reflexion des differentes ondes sur la frontiere imaginaire. Ce phenomene
est analogue a celui de la reflexion et la refraction d’ondes elastiques sur une inter-
face entre deux milieux, decrit dans le chapitre precedent. Comme precedemment,
differents cas peuvent etre envisages suivant la nature de l’onde incidente.
Reflexion d’un onde P incidente
La Figure 5.6 illustre une onde I de compression se propageant dans un milieu
elastique. Celle–ci se reflechit sur une frontiere visqueuse symbolisee par l’axe x1,
l’angle d’incidence etant θP . Cette reflexion donne naissance a une onde S et a une
onde P dont les amplitudes sont etablies a partir de l’equilibre dynamique, de maniere
analogue aux Eq. (4.47) et (4.48),
(P/I) +
[sin 2θS + a cos θP
1 − 2(cS/cP )2 cos2 θP + a sin θP
]
(S/I)
=2(cS/cP )2 cos2 θP − 1 + a sin θP
1 − 2(cS/cP )2 cos2 θP + a sin θP(5.26)
(P/I) +
[cos 2θS − b sin θS
(cS/cP )2 sin 2θP + b cos θS
]
(S/I)
=(cS/cP )2 sin 2θP − b cos θS
(cS/cP )2 sin 2θP + b cos θS. (5.27)
112 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
w , x3
u , x1
σ = aρcP w
τ = bρcS u
domaine fini
onde I
onde P
onde S
θP
θP
θS
Fig. 5.6 – Onde P incidente sur une frontiere visqueuse
Les amplitudes dependent de l’angle d’incidence θP mais egalement des parametres
a et b, issus des conditions aux limites imposees a la frontiere.
A partir des expressions des amplitudes P et S, on peut aisement verifier les qua-
lites d’absorption de la frontiere visqueuse en considerant le rapport energetique defini
comme le rapport entre l’energie des ondes reflechies Er et l’energie de l’onde incidente
Ei. Les expressions proposees par Lysmer et Kuhlemeyer comportent neanmoins des
erreurs typographiques dans l’expression de ce rapport. L’energie cinetique par unite
de volume est egale a [EWI1957]
WP =1
2
ρ
cPω4P 2 (5.28)
pour le cas d’une onde P ,
WS =1
2
ρ
cSω4S2 (5.29)
pour une onde S. Les surfaces par unite de longueur des fronts d’onde devant etre
multipliees respectivement par sin θP et sin θS pour ces deux types d’onde, le flux
d’energie incidente est donc
Ei =1
2
ρ
cPω4I2 sin θP (5.30)
5.3. Elements semi–infinis en analyse de contraintes 113
pour le cas d’une onde P . De maniere similaire, le flux d’energie reflechie est
Er =1
2
ρ
cPω4P 2 sin θP +
1
2ρcSω
2S2 sin θS . (5.31)
Le rapport energetique devient ainsi, apres quelques simplifications,
Er
Ei=P 2
I2+
tan θS
tan θP
S2
I2. (5.32)
Pour un choix donne des parametres a et b (intervenant dans les expressions de
P et de S), ce rapport ne depend que de l’angle d’incidence θP et du nombre de
Poisson ν. La Figure 5.7 montre l’evolution de ce rapport selon l’angle d’incidence,
pour diverses valeurs des parametres a et b et pour un nombre de Poisson impose
a 0,25. D’autres valeurs de ce coefficient donnent des resultats similaires. On peut
Angle d’incidence θP [ ]
Rapport
d’e
ner
gie
Er/E
i
a = b = 0 (frontiere libre)a = b = 0.5a = b = 1a = b = 1.5a = b = 10a = b = 100 (frontiere rigide)
00 10 20 30 40 50 60 70 80 90
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
Fig. 5.7 – Rapport d’energie pour une onde P incidente (ν = 0,25)
remarquer que, dans le cas d’une frontiere libre (a = b = 0), il y a parfaite reflexion
puisque le rapport energetique est constant et egal a l’unite. Dans le cas de conditions
presque rigides au niveau de cette frontiere, la reflexion reste presque parfaite (plus
de 95%). Pour d’autres valeurs des parametres, une forte absorption est observee,
bien qu’elle ne soit pas parfaite pour toutes les valeurs de l’angle d’incidence. Il
apparaıt neanmoins que la frontiere visqueuse correspondant au choix a = b = 1
donne le maximum d’absorption, avec une zone quasi–parfaite si l’angle d’incidence
114 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
est superieur a 30 . L’energie incidente sur une surface unitaire n’a pas le meme
impact selon l’angle d’incidence : plus un angle d’incidence est faible, plus la surface
de reflexion est importante. Il est donc plus judicieux de travailler avec le produitEr
Eisin θP afin de verifier les qualites de ce type de frontiere. La Figure 5.8 montre bien
l’efficacite de cette frontiere pour les parametres optimaux (a = b = 1) ou l’aborption
des ondes P incidente atteint les 98,5%.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Angle d’incidence θP [ ]
Rapport
d’e
ner
gie
effec
tifE
r/E
isi
nθ P
a = b = 1 a = b = 0.5
a = b = 0 ou a = b = ∞
La zone hachureerepresente 1.5% dela zone totale dugraphique
00 10 20 30 40 50 60 70 80 90
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
Fig. 5.8 – Rapport d’energie effectif pour une onde P incidente (ν = 0,25)
Reflexion d’une onde S incidente
Le cas d’une onde incidente de cisaillement est semblable au cas precedent :
la reflexion d’une onde de cisaillement I incidente donne naissance a deux ondes
reflechies P et S, de compression et de cisaillement. Les amplitudes resultantes se
determinent par le systeme d’equations[(cS/cP )2 sin 2θP + b cos θS
cos 2θS − b sin θS
]
(P/I) + (S/I) =− cos 2θS − b sin θS
cos 2θS − b sin θS(5.33)
[− cos 2θS + a sin θP
sin 2θS + a cos θP
]
(P/I) + (S/I) =sin 2θS − a cos θP
sin 2θS + a cos θP(5.34)
Le seul point different est la prise en compte de la limite inferieure θc de l’angle
d’incidence θS , defini par
cos θc =cScP
(5.35)
5.3. Elements semi–infinis en analyse de contraintes 115
en dessous de laquelle il n’y a pas d’onde P reflechie (cf. Eq. (4.50)). Dans ce cas, on
a
cos θP =cos θS
cS/cP> 1 (5.36)
sin θP = −j√
cos2 θS − 1 (5.37)
qui se substituent dans les Eq. (5.33) et (5.34), introduisant ainsi deux solutions
complexes P = P1 + jP2 et S = S1 + jS2 pour les amplitudes des ondes reflechies.
La signification physique d’une amplitude complexe de l’onde P reflechie n’existe
pas mais mais trouve son lien avec les ondes de Rayleigh (voir chapitre precedent).
D’un point de vue energetique, le cas d’une onde S incidente est tout a fait
similaire. Les equations energetiques sont
Ei =1
2
ρ
cSω4I2 sin θS (5.38)
Er =1
2
ρ
cPω4P 2 sin θP +
1
2
ρ
cSω2S2 sin θS (5.39)
et le rapport energetique devient
Er
Ei=S2
I2+
tan θP
tan θS
P 2
I2(5.40)
valable seulement dans le cas ou θS > θc. Dans le cas inverse, l’Eq. (5.39) doit etre
remplacee par
Er =1
2
ρ
cSω4(S2
1 + S22) sin θS , (5.41)
puisqu’on ne tient compte que des ondes reflechies (l’onde de Rayleigh n’est pas
consideree comme une onde reflechie). Le rapport energetique devient dans ce cas
Er
Ei= (S2
1 + S22) (si θS < θc) . (5.42)
L’evolution du rapport d’energie effectif en fonction de l’angle d’incidence est
illustree a la Figure 5.9. Ces courbes sont tout a fait similaires a celles de la
Figure 5.8. On peut ainsi montrer que les ondes de cisaillement sont absorbees a
raison de 95% de leur energie effective, dans le cas optimum, a savoir a = b = 1.
En resume, le choix optimal des parametres a et b est l’unite, ce qui implique la
forme suivante pour la frontiere visqueuse
σ = ρcP w , (5.43)
τ = ρcS u (5.44)
116 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Angle d’incidence θS [ ]
Rapport
d’e
ner
gie
effec
tifE
r/E
isi
nθ S
a = b = 1 a = b = 0.5
a = b = 0 ou a = b = ∞
La zone hachureerepresente 5% dela zone totale dugraphique
00 10 20 30 40 50 60 70 80 90
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
Fig. 5.9 – Rapport d’energie effectif pour une onde S incidente (ν = 0,25)
tel que cela est defini dans le logiciel ABAQUS. Il faut cependant remarquer que
l’onde de frontiere (onde de Rayleigh) n’a pas ete consideree. Des erreurs peuvent
donc provenir de l’existence de cette onde. Selon une etude plus detaillee [LYS1969,
KOU2007], l’effet relatif de cette onde de frontiere decroıt lorsque la frequence ou
la longueur de la frontiere augmente, les parametres a et b dependent ainsi de la
profondeur par rapport a la frontiere.
5.3.3 Implementation des elements semi–infinis dans unmodele dynamique
Le logiciel ABAQUS propose ainsi dans sa bibliotheque des elements semi–infinis
dedies a l’analyse dynamique. Chose etrange, son interface graphique, utile essentiel-
lement pour la definition de la geometrie et du maillage, ne permet pas de travailler
avec ce genre d’elements. Au vu des attentes, un mailleur simple a ete developpe sous
Matlab afin de pallier ce manque tout en profitant du mailleur d’ABAQUS/CAE. Le
principe est le suivant3 :
– Creation d’une « enveloppe » (partie exterieure) sur laquelle seront greffes les
elements semi–infinis (maillage effectue a ce niveau).
– Exportation de l’information vers un fichier script .inp.
3Pour un modele axisymetrique, le principe est equivalent.
5.3. Elements semi–infinis en analyse de contraintes 117
– Modification de ce fichier pour y inclure les elements semi–infinis.
– Importation du fichier modifie vers le CAE.
– Creation au sein du meme modele d’un part (partie interieure) modelisant le
sol, qui sera assemble a l’enveloppe modifiee.
L’enveloppe a la forme d’une demi–sphere, ce qui permet de definir plus facilement
les elements semi–infinis, ou le pole de chaque element correspondra au centre de
la surface spherique, que nous qualifierons de frontiere (Figure 5.10), et connectes
aux elements finis initiaux. Celle–ci etant convexe, le croisement des connections
« infinies » de chaque element est impossible. Qui plus est, la forme spherique permet
egalement une meilleure localisation de cette frontiere lors de l’utilisation de MatLab
pour le maillage externe, par l’intermediaire de coordonnees spheriques.
Td
frontiere
elements finis
elements semi–finis
Fig. 5.10 – Un modele elements finis/elements semi–infini
La methodologie adoptee permet un traitement rapide de l’enveloppe, tout en uti-
lisant au maximum les possibilites de l’interface utilisateur d’ABAQUS (l’elaboration
des formes complexes peut etre envisagee). Une attention toute particuliere a la
definition du maillage semi–infini doit etre prise en compte, notamment sur leur orien-
tation (Figure 5.11(a)) par rapport aux elements finis connexes (Figure 5.11(b)), au
risque de disposer au final d’un modele non–conforme. Le choix de l’element de base
a ete motive par des elements tetraedriques et nous avons remarque que l’element
118 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
lineaire C3D4 a 4 nœuds fournit de meilleurs resultats que son homologue C3D10 a
10 nœuds (a fonction de forme quadratique), pour le meme nombre d’elements. Pour
l’enveloppe, on retrouve des elements briques C3D8R a 8 nœuds couples aux elements
semi-infinis CIN3D8R correspondants.
12
34
5 6
78
(a) Element infinia 8 nœuds CIN3D8R
12
34
5 6
78
face 1
face 2
face 3
face 4
face 5
face 6
(b) Element classique a 8nœuds C3D8R
Fig. 5.11 – Ordre des nœuds dans les elements briques a 8 nœuds
5.3.4 Regles de modelisation
Dans les problemes de propagation des ondes, la notion de dimension geometrique
ne peut avoir un sens significatif que si elle est comparee a une longueur d’onde
de reference. Ainsi, ceci s’applique pour un outil numerique tel que la methode
des elements finis qui necessite un maillage du domaine d’etude. Pour cela, une
etude preliminaire doit etre entreprise dans le but de determiner le nombre optimal
d’elements necessaires par longueur d’onde. On peut ainsi reduire les erreurs de
l’approximation adoptee et en meme temps approcher au mieux les phenomenes de
propagation d’ondes. Generalement, la longueur d’onde prise comme reference est
celle de Rayleigh, notee λR. Sa valeur est la plus faible comparee a celles des ondes
de compression et de cisaillement.
Laghrouche propose, dans son modele de frontieres absorbantes [LAG1996], le
choix de 10 elements par longueur d’onde sur base d’une erreur relative n’excedant
pas 5% pour une analyse harmonique4. Pour assurer le bon fonctionnement de
ces frontieres fictives, un domaine d’une longueur egale au moins a 3λR est necessaire.
4Cette condition est largement connue par les utilisateurs des elements finis.
5.4. Definition de l’amortissement 119
Dans le cas d’un modele valide dans une large gamme de frequences, les deux
conditions combinees peuvent impliquer un nombre assez important d’elements pour
un modele de sol.
5.4 Definition de l’amortissement
La prise en compte de l’amortissement est un point important dans la definition
du modele puisqu’il influence fortement les niveaux vibratoires que l’on cherche a
determiner. Au chapitre precedent, nous y presentions les differents modeles existants
et utilises pour definir l’amortissement interne d’un sol. Dans ABAQUS, la definition
de l’amortissement est differente selon que l’analyse s’effectue dans le domaine tem-
porel ou dans le domaine frequentiel.
5.4.1 Domaine temporel
L’amortissement le plus couramment utilise en analyse structurelle, de par sa
simplicite de mise en œuvre, reste l’amortissement proportionnel visqueux, seul defini
sous ABAQUS. Le cas particulier d’un amortissement proportionnel correspond a un
amortissement de Rayleigh dans lequel les proprietes d’amortissement sont reparties
de facon similaire aux proprietes de masse et/ou de raideur, de facon a ce que la
matrice d’amortissement [C] puisse s’exprimer par
[C] = α[M] + β[K] , (5.45)
α et β etant constants. Dans le cas ou α = 0, on retrouve la definition de l’amor-
tissement viscoelastique de Kelvin–Voigt ou l’on considere le module d’Young de la
forme
E∗ = E + jβωE
dependant de la pulsation d’excitation ω.
Cette definition de l’amortissement proportionnel visqueux trouve son lien avec
le degre d’amortissement reduit ξ, couramment utilise en analyse modale, et permet
ainsi de faire le lien avec les deux parametres de cet amortissement proportionnel
2ξ =α
ω+ βω (5.46)
et montre que ξ depend de la frequence. On peut introduire l’amortissement
hysteretique, ou facteur de perte, η par la formule η = 2ξ, valable uniquement lors-
qu’on est proche d’une resonance. On remarque donc qu’il est difficile de permettre
120 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
une correspondance entre cet amortissement hysteretique et les parametres de l’amor-
tissement proportionnel visqueux. Au mieux, et dans le cas ou l’on peut associer degre
d’amortissement et facteur de perte, nous pouvons approcher une valeur constante
au detriment des basses frequences (Figure 5.12). Un compromis sera de rigueur si
l’on decide de travailler dans le domaine temporel avec un amortissement defini de
maniere structurelle.
0 20 40 60 80 1000
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
Fact
eur
de
per
teη
[−]
Frequence [Hz]
α = 0 et β = 1.5 104
α = 16 et β = 1.3 104
Fig. 5.12 – Evolution de l’amortissement η en fonction des valeurs donnees auxparametres α et β
5.4.2 Domaine frequentiel
Le choix est plus riche dans le domaine frequentiel, ne serait–ce que par l’existence
de l’amortissement hysteretique
E∗ = E + jηE
qui ne trouve pas d’equivalent dans le domaine temporel. Afin d’etre le plus glo-
bal dans le type d’amortissement, ABAQUS propose une definition particuliere de
l’amortissement sous forme de six constantes [ABAQUStheory] :
Re(g∗1) , Im(g∗1) , a , Re(k∗1) , Im(k∗1) , b
ou a et b sont deux parametres qui definissent le type d’amortissement5. Les
constantes g∗1 et k∗1 sont, quant a elles, deux constantes complexes (definis par leur
partie reelle et leur partie imaginaire) qui interviennent lorsque le materiau est
5A ne pas confondre avec les parametres a et b, vus precedemment, definis pour la frontierevisqueuse.
5.4. Definition de l’amortissement 121
compressible. Dans le cas de l’elasticite lineaire, ces deux parametres sont identiques
et refletent respectivement le module de cisaillement G et de compressibilite6 K.
Le lien avec les modeles d’amortissement lies aux sols peut etre facilement etabli.
Si on considere le cas d’un cisaillement pur γ(t) dont l’evolution harmonique est
definie par
γ(t) = γ0 ejωt , (5.47)
en regime, la contrainte de cisaillement associee est exprimee par
τ(t) = G∗(ω)γ0 ejωt (5.48)
ou G∗(ω) est le module de cisaillement complexe, pouvant dependre de la frequence
et qui peut etre decompose de la maniere suivante
G∗(ω) = Gs(ω) + jGl(ω) (5.49)
dans laquelle
– Gs(ω) est le module de cisaillement reel lie a l’elasticite du sol,
– Gl(ω) est le module de cisaillement imaginaire lie a l’amortissement du sol.
Un nombre adimensionnel g(t) peut etre defini de la maniere suivante
g(t) =GR(t)
G− 1 (5.50)
ou GR(t) est la forme de relaxation du module de cisaillement et G le module de
cisaillement tel qu’il est defini en elasticite lineaire. Le lien avec l’Eq. (5.49) est etabli
par la transformee de Fourier de g(t), introduisant ainsi g∗(ω) [ABAQUStheory],
Gs(ω) = G (1 − ωℑm(g∗)) (5.51)
Gl(ω) = G (ωℜe(g∗)) (5.52)
En injectant les expressions (5.51) et (5.52) dans l’equation (5.49), on obtient :
G∗(ω) = G (1 − ωℑm(g∗)) + j G (ωℜe(g∗)) (5.53)
Pour un amortissement hysteretique, le module de cisaillement a la meme forme que
le module d’Young 4.69 :
G∗ = G (1 + jη) (5.54)
6Dans ce cas, K = E3(1−2ν)
et G = E2(1+ν)
ne dependent que du module d’Young complexe.
122 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
En egalant les parties reelle et imaginaire de G∗ definies par ces deux dernieres
equations, il en ressort les deux conditions suivantes
ωℜe(g∗) = η (5.55)
ωℑm(g∗) = 0 (5.56)
Dans le cas d’un amortissement visqueux defini par G∗ = G (1 + jβω), les conditions
sont
ℜe(g∗) = β (5.57)
ωℑm(g∗) = 0 (5.58)
On en deduit, dans les deux cas, que ℑm(g∗) = 0. Le meme raisonnement peut etre
effectue avec le module de compressibilite K et son parametre associe k∗.
Une dependance frequentielle peut etre definie de la maniere suivante [ABAQU-
Sanalysis]
g∗(ω) = g∗1 f−a k∗(ω) = k∗1 f
−b (5.59)
ou apparaissent les fameux parametres a et b ainsi que la frequence f . Les liens entre
les amortissements conventionnels deviennent ainsi plus explicites :
a = b = 1
ℜe(g∗1) = ℜe(k∗1) = η2π
ℑm(g∗1) = ℑm(k∗1) = 0
pour un amortissement hysteretique (5.60)
et
a = b = 0
ℜe(g∗1) = ℜe(k∗1) = β
ℑm(g∗1) = ℑm(k∗1) = 0
pour un amortissement visqueux (5.61)
Les deux definitions habituellement utilisees en dynamique des sols sont ainsi bien
representees sous ABAQUS.
5.5 Validation par l’intermediaire d’un modele axi-symetrique
Lorsqu’on se base directement sur un modele tridimensionnel du sol, on se
rend compte de la taille immense qu’aurait le modele si l’on se referait aux
recommandations donnees au §.5.3.4, a savoir au moins 10 elements par longueur
5.5. Validation par l’intermediaire d’un modele axisymetrique 123
d’onde λR pour un domaine de dimension superieure a 3λR : dans le cadre d’une
analyse dans une gamme frequentielle allant de 1 a 100Hz et pour des valeurs
usuelles des parametres de sols (E = 250MN/m2, ν = 0,3, ρ = 1500 kg/m3),
on depasse allegrement le milliard d’elements7 ! Il est donc peu raisonnable, avec
nos moyens de calcul actuels, de pouvoir respecter ces conditions dans un modele
tridimensionnel. Par contre, dans le cas d’un modele bidimensionnel, les contraintes
sur la taille du modele ne vont pas a l’encontre des possibilites materielles disponibles.
Le but d’un modele bidimensionnel est donc de pouvoir valider l’approche par
elements finis/elements semi–infinis d’un modele de sol. Dans l’affirmative, plusieurs
essais peuvent alors etre envisages afin d’optimiser la taille du modele de telle maniere
a pouvoir effectuer une analyse tridimensionnelle dans des conditions liees aux res-
sources informatiques sans sacrifier la qualite des resultats attendus. De par une plus
faible taille par rapport au cas tridimensionnel, cette optimisation ne sera que plus
efficace.
5.5.1 Resultats sur une analyse frequentielle
Le cas test est le suivant : une charge normale unitaire agit sur une surface cir-
culaire de rayon egal a 0,34m, le sol etant homogene de caracteristiques dynamiques
E = 269MN/m, ν = 0,257, ρ = 1550 kg/m3 et η = 0,1. Les valeurs des vitesses
des ondes de compression, de cisaillement et de Rayleigh sont respectivement egales
a 459m/s, 263m/s et 252m/s. Cette configuration n’a pas ete choisie au hasard :
a travers celle–ci, une validation peut etre menee puisque ce cas est une sorte de
benchmark pour les vibrations dans un sol pour lequel nous possedons des resultats
issus des deux modeles semi–analytiques presentes auparavant.
Le Tableau 5.1 reprend, pour une gamme de frequences [1 ; 100Hz], les conditions
a respecter telles que nous les avons presentees au Chapitre 2. Sur une analyse
unique, la taille des elements doit etre de 0,25m pour un rayon de 750m pour le quart
de cercle definissant le domaine. Meme dans le cas axisymetrique, ces contraintes
impliquent un nombre d’elements Ne depassant allegrement les 8 millions, ce qui
n’est pas acceptable en pratique. Parmi ces deux contraintes (taille des elements
Te et taille du domaine Td), la plus contraignante est sans doute la taille des elements.
Plusieurs simulations ont ete faites, soit en changeant les dimensions du modele
soit en changeant la taille des elements. Les Figures 5.13 a 5.15 reprennent l’evolution
7Avec un PC personnel equipe d’un processeur PIV cadence a 3GHz avec 2Go de memoire vive,un analyse frequentielle peut etre realisee sous ABAQUS avec un maximum de 500.000 elements.
124 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
Tab. 5.1 – Conditions requises pour une analyse frequentielle, en fonction de la
longueur d’onde
f λR taille des elements Te taille du domaine Td
1Hz 252m 25,22m 756m
2Hz 126m 12,61m 378m
3Hz 84m 8,41m 252m
4Hz 63m 6,30m 189m
5Hz 50m 5,04m 151m
10Hz 25m 2,52m 76m
15Hz 17m 1,68m 50m
20Hz 13m 1,26m 38m
25Hz 10m 1,01m 30m
30Hz 8m 0,84m 25m
35Hz 7m 0,72m 22m
40Hz 6m 0,63m 19m
45Hz 6m 0,56m 17m
50Hz 5m 0,50m 15m
60Hz 4m 0,42m 13m
70Hz 4m 0,36m 11m
80Hz 3m 0,32m 9m
90Hz 3m 0,28m 8m
100Hz 3m 0,25m 8m
de l’amplitude de la reponse a chaque frequence, se differentiant entre eux sur le
nombre d’elements. Les resultats issus des fonctions approchees de Green et du
modele de Jones etudie precedemment y sont inseres. La Figure 5.13 est le cas de
reference qui permet de comparer les resultats du modele ABAQUS par rapports aux
autres. Des constatations peuvent etre amenees sur les simulations ou l’on diminue
la taille du modele Td ou on augmente la taille des elements Te :
– Le respect de la taille des elements Te est la contrainte la plus critique.
Lorsqu’on depasse une taille d’element Te de 0,50m, les resultats varient
enormement, surtout en moyennes et hautes frequences (Figure 5.14). Cette
constatation peut etre egalement faite pour un modele elements finis classique
puisque le non–respect de la taille critique des elements entraıne un phenomene
5.5. Validation par l’intermediaire d’un modele axisymetrique 125
proche de celui de l’aliasing.
– Les dimensions du modele peuvent facilement etre reduites jusqu’a Td = 250m
(1× la longueur d’onde λR). En dessous de cette valeur, des oscillations appa-
raissent en basses frequences (Figure 5.15) et sont d’autant plus importantes
que la taille du modele est petite (la dimension Td = 100m semble etre un bon
compromis).
– A travers le modele optimum avec Te = 0,25m et Td = 100m, on remarque
que les resultats collent assez bien avec le modele semi–analytique : le modele
base sur les fonctions approchees de Green est moins fidele en champ lointain.
L’analyse frequentielle etablie revele que la taille des elements finis doit etre egale
a λR
10 . Par contre on peut diminuer la taille du domaine au–dela de la limite preconisee
par Laghrouche [LAG1996], jusqu’a une distance de λR voire moins. Dans le cas ou
l’on se trouve en dessous de cette limite, une analyse frequentielle serait peut-etre
moins appropriee qu’une analyse temporelle. En effet, dans ce cas, la propagation
des ondes est de nature transitoire et pourrait etre prise en compte de maniere plus
realiste dans le domaine temporel.
0 20 40 60 80 1000
0.5
1
1.5
2
2.5
x 10−10
Fréquence [Hz]
Dép
lace
men
t ver
tical
|w|
[m]
5 m (modèle de Jones)10 m (modèle de Jones)15 m (modèle de Jones)5 m (modèle de Green)10 m (modèle de Green)15 m (modèle de Green)5 m (modèle ABAQUS)10 m (modèle ABAQUS)15 m (modèle ABAQUS)
Fig. 5.13 – Resultats issus d’une analyse frequentielle pour un modele axisymetrique(Te = 0,25m, Td = 100m, Ne = 150.000)
126 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
0 20 40 60 80 1000
0.5
1
1.5
2
2.5
x 10−10
Fréquence [Hz]
Dép
lace
men
t ver
tical
|w|
[m]
5 m (modèle de Jones)10 m (modèle de Jones)15 m (modèle de Jones)5 m (modèle de Green)10 m (modèle de Green)15 m (modèle de Green)5 m (modèle ABAQUS)10 m (modèle ABAQUS)15 m (modèle ABAQUS)
Fig. 5.14 – Resultats issus d’une analyse frequentielle pour un modele axisymetrique(Te = 1m, Td = 250m, Ne = 60.000) : effet de la taille d’elements Te
0 20 40 60 80 1000
0.5
1
1.5
2
2.5
x 10−10
Fréquence [Hz]
Dép
lace
men
t ver
tical
|w|
[m]
5 m (modèle de Jones)10 m (modèle de Jones)15 m (modèle de Jones)5 m (modèle de Green)10 m (modèle de Green)15 m (modèle de Green)5 m (modèle ABAQUS)10 m (modèle ABAQUS)15 m (modèle ABAQUS)
Fig. 5.15 – Resultats issus d’une analyse frequentielle pour un modele axisymetrique(Te = 0,25m, Td = 20m, Ne = 6.000) : effet de la dimension du modele Td
5.5. Validation par l’intermediaire d’un modele axisymetrique 127
5.5.2 Resultats sur une analyse temporelle
D’un point de vue physique, une simulation frequentielle s’apparente a une exci-
tation sinusoıdale agissant sur la surface du sol : la decroissance des ondes due au
milieu peut ne pas etre prise totalement en compte si la frontiere n’est pas parfaite-
ment opaque a ces ondes. Dans le cas d’une simulation temporelle, si on considere une
charge de type impact agissant sur le sol, la notion de decroissance peut etre mieux
apprehendee. C’est pourquoi le cas test suivant a ete applique : une charge impulsive
P de 1N agissant sur une surface circulaire de rayon egal a 0,34m. Les caracteristiques
de sol de l’analyse precedente ont ete conservees, hormis pour l’amortissement que
l’on considere comme visqueux (amortissement global dependant de la frequence)
avec le parametre β = 0,0002. Le cas de charge est defini par la fonction decay
a =
A0 si t < t0A0 +Ae[−(t−t0)/td] si t ≥ t0
(5.62)
avec A0 = 0, A = 1N, t0 = 0,05 s, td = 0,001 s comme choix de valeurs de maniere a
faire correspondre cette fonction au mieux a une impulsion (Figure 5.16). De cette
maniere, la gamme de frequences jusqu’a 100Hz est prise en compte de la meme
facon que dans l’analyse frequentielle.
De la meme maniere que precedemment, plusieurs simulations ont ete faites, en
changeant essentiellement la taille du modele, puisque peu de libertes sont permises
sur la taille des elements. La Figure 5.17 reprend divers resultats issus d’une analyse
temporelle, en faisant varier le nombre d’elements. Les resultats issus des fonctions
approchees de Green y sont egalement inseres8, apres passage dans le domaine
temporel. Les deux modeles fournissent des resultats fort comparables tant sur
le niveau que sur la forme, les parametres Te = 0,25m et Td = 100m ayant ete
utilises pour le modele (modele optimum en analyse frequentielle). Des oscillations
sont plus visibles dans le modele elements finis, l’amortissement visqueux y etant
vraisemblablement mieux pris en compte.
Dans une analyse de propagation d’ondes (vibratoires), il est plus logique de
travailler dans le domaine temporel avec une charge qui permet de se rendre compte,
dans notre cas, de ces propagations. L’analyse frequentielle, associee a une analyse en
regime, ne permet pas de les mettre en avant. Le fait de travailler directement dans
le domaine temporel permet de reduire les dimensions du modele jusqu’a des valeurs
plus faibles sans nuire a la qualite des resultats obtenus. Dans le cas d’une simulation
dynamique, il suffit de verifier que, pour une dimension donnee du modele de sol, la
8Nous avons constate un probleme de phase avec le modele de Jones lors du passage frequentiel–temporel, qui impliquait des resultats fort eloignes des deux autres methodes.
128 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.50
0.5
1
Temps [s]
Am
plitu
de [
−]
0 20 40 60 80 1000
0.005
0.01
0.015
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
−]
Fig. 5.16 – Cas de charge pour l’analyse temporelle sous ABAQUS(A0 = 0, A = 1N, t0 = 0,05 s, td = 0,001 s)
reflexion des ondes sur la frontiere reste negligeable. Le Tableau 5.2 reprend, pour
chaque dimension etudiee, l’erreur commise, calculee comme etant le rapport entre
l’aire sous la courbe de deplacement u(t) a la surface du sol, par les ondes reflechies
et celle de l’onde directe, pour chaque point etudie
σr =Ar
Ad=
∫
∆tru2(t)dt
∫
∆tdu2(t)dt
, (5.63)
un peu comme un critere d’efficacite [LeHOU1980] mais en tenant compte du
signal sur le point de vue energetique. ∆td et ∆tr representent respectivement les
intervalles de temps sous lesquels on trouve les signaux directs et reflechis. Dans
ce meme tableau, on y mentionne egalement le rapport rmax entre le maximum
des signaux reflechis et directs. Le point le plus critique pour la comparaison est
celui le plus eloigne de la source, a savoir celui situe a 15m du point d’impact. On
remarque que, jusqu’a une dimension de 20m, les signaux restent tout a fait valides,
la reflexion des ondes sur les frontieres visqueuses n’ont qu’une tres faible influence
(le rapport σr est inferieur a 10%) sur l’ensemble des signaux. Le cas extreme
envisage, a savoir le point de mesure juste sur la frontiere absorbante, fournit pour
ce point un niveau vibratoire acceptable.
5.5. Validation par l’intermediaire d’un modele axisymetrique 129
0 0.05 0.1 0.15 0.2
-2
0
2
4
6
8
10
12
x 10-11
Temps [s]
Dépla
cem
ent vert
ical w
[m
]
10 m (modèle de Green)
10 m (FEM avec Td = 100 m)
15 m (modèle de Green)
15 m (FEM avec Td = 100 m)
10 m (FEM avec Td = 50 m)
10 m (FEM with Td = 20 m)
15 m (FEM avec Td = 20 m)
15 m (FEM avec Td = 50 m)
5 m (modèle de Green)
5 m (FEM avec Td = 100 m)
5 m (FEM avec Td = 50 m)
5 m (FEM with Td = 20 m)
Fig. 5.17 – Resultats issus d’une analyse temporelle pour un modele axisymetrique(Te = 0,25m, Td = 50m, Ne = 40.000)
Tab. 5.2 – Efficacite d’un modele axisymetrique, avec frontiere visqueuse, selon ses
dimensions
Dimensions du modelea 5m a 10 m a 15m
σr rmax σr rmax σr rmax
Te = 0,25 m, Td = 100 m, Ne = 150.000 0,0 % 0,0% 0,0 % 0,0% 0,0 % 0,0%
Te = 0,25 m, Td = 50 m, Ne = 40.000 0,1 % 0,8% 0,4 % 1,8% 0,6 % 2,5%
Te = 0,25 m, Td = 25 m, Ne = 10.000 0,9 % 3,0% 2,2 % 4,7% 4,2 % 6,3%
Te = 0,25 m, Td = 20 m, Ne = 6.000 1,8 % 4,2% 5,0 % 6,2% 9,6 % 7,9%
Te = 0,25 m, Td = 15 m, Ne = 3.500 † 5,9% † 9,8% † 9,2%
† Pour cette configuration, la differentiation du signal direct et reflechi devient difficile.
130 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
Il en ressort au final que les dimensions du modele peuvent sans probleme etre
diminuees a des valeurs plus raisonnables d’un point de vue temps de calcul, sans
compromettre la qualite des resultats, au vu meme de resultats issus d’autres modeles.
Cette constatation n’est valable que dans le cas d’une simulation temporelle et en
tenant compte de l’amortissement du sol qui avantage cette diminution de taille
de domaine. Dans le cadre de cette recherche appliquee au trafic, la generation et
la propagation des vibrations dans le sol restent fondamentalement un phenomene
transitoire.
5.5.3 Apports des frontieres absorbantes par rapport a desconditions aux limites « classiques »
Afin de verifier l’apport des elements semi–infinis comme conditions aux limites,
une comparaison a ete envisagee avec deux conditions aux limites « classiques » : des
frontieres libres (Figure 5.18(a)) ou fixes (Figure 5.18(b)). Les conditions pour cette
frontiere libre
(a) Conditions libres a la frontiere
frontiere fixe
(b) Conditions d’encastrement ala frontiere
Fig. 5.18 – Conditions aux limites classiques etudiees
comparaison sont les suivantes : Te = 0,25m, Td = 100m, Ne = 150.000 puisque ces
parametres fournissaient des resultats sans reflexion dans le cas ou les conditions
aux limites etaient definies pas des elements semi–infinis. Les Figures 5.19 et 5.20
nous montrent les resultats apres simulation. On remarque de maniere tres distincte
les ondes directes et reflechies. Parmi ces dernieres, la distinction entre ondes de
compression et ondes de cisaillement/de Rayleigh est tres claire, de par des vitesses
de propagation tres differentes : 459m/s pour les ondes P , 252m/s pour les ondes
R.
5.5. Validation par l’intermediaire d’un modele axisymetrique 131
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1-4
-2
0
2
4
6
8
10
x 10-11
Temps [s]
Dé
pla
cem
en
t [
m]
5 m
10 m
15 m
12
réflexion desondes P
réflexion desondes R et S
0 0.05 0.1 0.15 0.2
-2
0
2
4
6
8
10
12x 10
-11
Temps [s]
Dé
pla
ce
me
nt
[m
]
5 m
10 m
15 m
Fig. 5.19 – Resultats issus d’une analyse temporelle pour un modele axisymetrique(Te = 0,25m, Td = 100m, Ne = 150.000) avec des conditions d’encastrement a lafrontiere
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1-4
-2
0
2
4
6
8
10
x 10-11
Temps [s]
Dé
pla
cem
en
t [
m]
5 m
10 m
15 m
12
réflexion desondes P
réflexion desondes R et S
0 0.05 0.1 0.15 0.2
-2
0
2
4
6
8
10
12x 10
-11
Temps [s]
Dé
pla
ce
me
nt
[m
]
5 m
10 m
15 m
Fig. 5.20 – Resultats issus d’une analyse temporelle pour un modele axisymetrique(Te = 0,25m, Td = 100m, Ne = 150.000) avec des conditions libres a la frontiere
132 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
Le phenomene de propagation d’ondes prend tout son sens a travers ces resultats
et les resultats precedents. Quelques constats interessants peuvent etre faits a partir
de la. Les signaux directs issus de ces simulations restent logiquement identiques
entre eux mais egalement avec ceux issus du modele avec elements semi–infinis. La
difference se fait sentir au niveau de la reflexion sur la frontiere. Les ondes reflechies
ne sont pas dans ce cas negligeables, representant, en terme d’amplitude, 20% du
signal direct (alors que l’amplitude reflechie est nulle avec des elements semi–infinis,
pour la meme dimension du modele). On peut egalement remarquer que, pour les
deux types de conditions, ces ondes reflechies sont identiques en terme de niveau
mais en opposition de phase.
Cette constatation rejoint la theorie de la reflexion et transmission a une inter-
face, presentee dans le chapitre precedent. Ce phenomene de reflexion s’accentue
lorsqu’on diminue la taille du modele ou, dans le cas extreme ou Td = 20m, les ni-
veaux reflechis avoisinent jusqu’a 75% par rapport aux niveaux incidents. On peut
donc tirer comme conclusion qu’un modele avec elements semi–infinis aux frontieres
permet ainsi de limiter cette reflexion non–voulue a son maximum. De plus, dans une
analyse temporelle, les dimensions du modele n’ont que tres peu d’influence sur les
resultats, ceci compare a une analyse frequentielle. A titre d’exemple, un modele axi-
symetrique constitue d’un quart de disque de rayon Td = 20m (Ne = 6.000) fournit
des resultats tout a fait acceptables avec un temps CPU d’environ 10min, pour une
simulation de duree 0,5 s avec un pas de temps ∆t = 0,001 s.
5.6 Modele tridimensionnel optimise
La section precedente a permis de faire une analyse parametrique sur le modele
et il en ressort qu’une analyse temporelle est plus apte a mettre en avant les vibra-
tions de sol que l’on associe a un phenomene de propagation d’ondes. Lors d’une
analyse frequentielle, si la dimension de modele n’est pas suffisante, des oscillations
apparaissent en basses frequences et tendent a etre de plus en plus importantes lors-
qu’on diminue la taille du modele. Le but de cette analyse etait de trouver un modele
sous ABAQUS suffisamment precis tout en ayant la possibilite de l’utiliser avec les
ressources informatiques actuelles. En procedant de cette maniere, un modele dyna-
mique de sol pourra etre developpe par elements finis sans que les dimensions du
modele viennent ralentir ce developpement. Remarquons d’emblee que cette consta-
tation n’est valable que dans le cas qui nous occupe, a savoir la dynamique des sols,
et que cette dimension optimisee s’est basee sur les parametres de sol classiques, dont
un amortissement non nul.
5.6. Modele tridimensionnel optimise 133
5.6.1 Resultats sur une analyse temporelle
Le cas test est le meme que precedemment : une charge normale agissant sur une
surface circulaire de rayon egal a 0,34m, le sol etant homogene de caracteristiques
dynamiques E = 269MN/m, ν = 0,257, ρ = 1550 kg/m3 et β = 0,0002. La charge
est de type impact comme defini precedemment (A0 = 0, A = 1N, t0 = 0,05 s,
td = 0,001 s). Globalement les memes resultats sont obtenus, compares aux resultats
du modele axisymetrique. La Figure 5.21 presente ainsi des captures d’animation
successives mettant en avant la propagation des ondes vibratoires dans le sol et
egalement les proprietes des ondes (vitesse et energie) et les qualites d’absorption des
elements semi–infinis.
(a) t = 0,05 s (b) t = 0,06 s
(c) t = 0,07 s (d) t = 0,08 s
(e) t = 0,09 s (f) t = 0,10 s
(g) t = 0,11 s (h) t = 0,12 s
(i) t = 0,13 s (j) t = 0,14 s
Fig. 5.21 – Propagation des ondes vibratoires (composante verticale) a la surface dusol, pour un modele tridimensionnel
134 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
5.6.2 Confrontation avec des resultats experimentaux
Une autre verification interessante est celle avec des valeurs experimentales. Le
cas test choisi est celui relatif au site de Watermael (site dit « de l’Elan ») qui avait
ete choisi pour des mesures vibratoires lors de passages de train et pour des mesures
de transmissibilite de sol [KOU2005c]. Ce sont ces dernieres qui vont etre mises en
avant en comparant les reponses a celle d’un modele elements finis. Les Figures 5.22
et 5.23 presentent respectivement la nature du sol et la disposition des capteurs de
mesure sur le site.
Site de l’ElanRegion deBruxelles-Capitale
Remblais
Alm
B
Yd
LEGENDE
Remblais
GROUPE QUATERNAIRE
Alluvions
Alluvions modernes des vallees
EOCENE MOYEN
Sable blanc Bruxellien
EOCENE INFERIEUR
Ypresien superieur
Argiles sableuses
Talus en deblais
Fig. 5.22 – Coupe geophysique du site de Watermael (site de l’Elan)
L’examen de ce site a montre qu’il est caracterise par une faible couche de rem-
blais, surmontant une couche de sable bruxellien, puis d’une couche d’argile. Pour
les besoins du modele, le remblais est integre au sable, les parametres dynamiques
etant fort proches. L’epaisseur h de la couche de sable se situe entre 2 et 3m sur une
distance de 30m ; au niveau du point d’impact, elle est de 2m (donnees obtenues
par refraction sismique). Les differentes investigations sur la caracterisation des
parametres de sol sont resumees sur la meme figure.
La force d’impact (Figure 5.24), determinee a partir de l’acceleration mesuree
sur la masse d’impact (~F = m~a), a ete reprise sur ABAQUS directement a partir du
5.6. Modele tridimensionnel optimise 135
Couche 1 2
Module d’Young E 120 MN/m2 704 MN/m2
Masse volumique ρ 1600 kg/m3 3500 kg/m3
Nombre de Poisson ν 0,3 0,3Vitesse cP 320 m/s 520 m/sVitesse cS 171 m/s 278 m/sVitesse cR 165 m/s 268 m/sAmortissement β 0,0004 0,0004
ρ1, E1, ν1, β1
ρ2, E2, ν2, β2
(2m
)
(4m
)(6
m)
(8m
)(1
0m
)(1
2m
)
(16m
)
h : de 2a 3m
xy z
impact a 12mde la voie
Fig. 5.23 – Caracteristiques dynamiques du sol et disposition des capteursgeophysiques et de l’impact lors des essais dynamiques au site de l’Elan
fichier experimental, en definissant ce dernier comme agissant sur une surface carree
de cote egal a 0,3m. L’impact n’etant pas parfaitement rigide, une deceleration peut
etre observee, ce qui differencie la chute de masse d’un impact ideal tel qu’on le
concoit en theorie. Le peu d’informations a ce sujet ne permet d’aller plus loin.
De la meme maniere que precedemment, une simulation sous ABAQUS a ete
faite afin de valider l’approche tridimensionnelle (Figure 5.25). La Figure 5.26
compare ainsi les resultats numeriques et experimentaux sur base des signaux
temporels, en terme de vitesses verticales, filtres de facon a eliminer les composantes
au–dela de 50Hz pour une meilleure comparaison. L’allure des courbes numeriques
correspond plus ou moins a celle des courbes experimentales ainsi que la plupart des
niveaux vibratoires. Les niveaux numeriques sont, en moyenne, fort proches de leurs
equivalents experimentaux, en les comparant en terme de vitesses particulaires PPV
(Figure 5.26(g)). Il serait ici utopique de croire a une parfaite correspondance entre
les deux types de courbes. Les courbes experimentales sont inevitablement entachees
d’erreurs liees a la mesure et une certaine imprecision regne sur les parametres
dynamiques de sol inclus dans le modele numerique.
136 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
(a) Masse d’impact
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5−0.5
0
0.5
1
1.5
2
2.5
3
3.5x 10
4
Temps [s]
For
ce [
N]
(b) Evolution de l’effort agissant sur le sol
Fig. 5.24 – Excitation sur le sol
(a) t = 0 s (b) t = 0,05 s
(c) t = 0,1 s (d) t = 0,15 s
Fig. 5.25 – Propagation des ondes vibratoires a la surface du sol (composante verti-cale), pour un impact sur le site de l’Elan
5.6. Modele tridimensionnel optimise 137
0 0.2 0.4−10
0
10
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s]
(a) vz(x = 2 m)numerique
0 0.2 0.4
−2
0
2
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s]
(b) vz(x = 8 m)numerique
0 0.5−1
0
1
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s]
(c) vz(x = 12 m)numerique
0 0.2 0.4−10
0
10
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s]
(d) vz(x = 2 m)experimental
0 0.2 0.4
−2
0
2
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s]
(e) vz(x = 8 m)experimental
0 0.5−1
0
1
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s]
(f) vz(x = 12 m)experimental
0 5 10 1510
−2
10−1
100
101
Distance de l’impact [m]
Vite
sse
part
icul
aire
PP
V [
mm
/s]
ExpérimentalNumérique
(g) Evolution de la vitesse particulaire PPV verticale enfonction de la distance de l’impact
Fig. 5.26 – Comparaison numerique – experimentale pour un impact sur le site del’Elan
138 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
5.7 Remarque sur l’utilisation du solveur ABA-QUS/Explicit dans le cadre du modele
Le qualificatif d’implicite ou d’explicite se rapporte au schema d’integration par
rapport au temps t. Il est connu que les methodes implicites sont plus precises et
surtout plus stables que leurs homologues explicites.
Pour les methodes de resolution implicites, on cherche a chaque pas de temps
∆t une solution en deplacement, en vitesse et en acceleration verifiant les equations
differentielles du mouvement. La presence de non–linearites dans le probleme oblige a
une recherche iterative de cette solution (methode de Newton). Le cout de la recherche
de la solution a chaque pas de temps depend notamment :
– des non–linearites presentes dans le domaine, qui peuvent rendre impossible la
convergence de l’algorithme,
– de la taille du pas de temps : plus le pas de temps est long, plus la convergence
est difficile,
– de la taille de la matrice d’iteration, qui doit en general etre inversee a chaque
iteration.
La procedure implicite (via ABAQUS/Standard) est basee sur les formules de New-
mark
~qt+∆t = ~qt + ∆t ~qt + (0.5 − β)∆t2~qt + β∆t2~qt+∆t (5.64)
~qt+∆t = ~qt + (1 − γ)∆t ~qt + γ∆t ~qt+∆t (5.65)
avec ~q l’ensemble des parametres de configuration du modele (β et γ sont choisis en
fonction des applications9).
Les methodes de resolution s’appuyant sur un schema d’integration explicite en
temps expriment l’acceleration a la fin du pas de temps en fonction de la solution
(deplacements, vitesses et accelerations) au pas de temps precedent. La determination
9Dans le cas d’une simulation sous ABAQUS, les valeurs de β et γ sont imposees respectivement a14
et 12, correspondant a une acceleration constante entre le temps t et t+∆t, egal a la valeur moyenne
de ~qt et ~qt+∆t. Lorsqu’un amortissement numerique doit etre utilise, La methode de Newmark laisseplace a la methode de Hilbert, Hughes, and Taylor (HHT ) qui n’est qu’une methode de Newmarkamelioree ou l’ajout volontaire d’un amortissement α est effectue a travers les parametres β et γ :
β =1
4(1 − α)2
γ =1
2− α
avec 13≤ α ≤ 0 (l’utilisateur impose cette valeur dans la definition de l’analyse dynamique). De plus,
les equations du mouvement sont modifiees en introduisant une dissipation numerique (methode–α).
5.7. Remarque sur l’utilisation du solveur ABAQUS/Explicit dans le cadre du modele 139
de la solution a la fin du pas de temps repose donc sur la resolution de l’equation
lineaire determinant cette acceleration. Cette resolution est rendue tres rapide par
la diagonalisation de la matrice de masse. Avec ces methodes, il n’y a donc pas de
recherche d’equilibre, et donc pas d’iterations necessaires pour obtenir cet equilibre.
La solution a chaque pas de temps est obtenue directement suite a l’inversion de la
matrice de masse diagonalisee. Les desequilibres mecaniques sont corriges a posteriori
d’un pas de temps a l’autre. La procedure explicite (sous ABAQUS/Explicit) via la
methode des differences centrees est la plus connue :
~q(i+1) = ~q(i) + ∆t(i+1)~q(i+ 12 ) (5.66)
~q(i+ 12 ) = ~q(i− 1
2 ) +∆t(i+1) + ∆t(i)
2~q(i) , (5.67)
utilisant des valeurs semi–incrementales. La stabilite de ces methodes explicites est
garantie si le pas de temps est plus petit que le temps necessaire a une onde de
compression pour traverser le plus petit element fini de la structure [ABAQUStheory]
∆t ≈ Te
cP
ou Te est la plus petite dimension du maillage. Cette condition se traduit egalement
en terme de contenu frequentiel
∆t ≤ 2
ωmax(5.68)
ou ωmax peut etre considere comme la plus haute valeur propre du systeme et
definissant ainsi la limite de stabilite ∆tmin de l’operation au point milieu. Dans
ABAQUS/Explicit, un leger amortissement peut etre introduit afin de controler les
oscillations a hautes frequences. En tenant compte de cet amortissement, le pas de
temps induit une integration stable si
∆t ≤ 2
ωmax(√
1 − ξ2 − ξ) (5.69)
ou ξ est le degre d’amortissement relatif au modele. Contrairement a ce que l’on
pourrait croire, l’introduction d’un amortissement dans la solution reduit le pas de
temps stable ∆tmin. Un coefficient de viscosite volumique (bulk viscosity), defini par
l’utilisateur, introduit cet amortissement associe a une deformation volumique. Son
but est d’ameliorer le comportement du modele a hautes frequences.
Jusqu’a present, la plupart des simulations ont ete etablies sur base d’un schema
d’integration implicite (ABAQUS/Standard). Dans le cas presente precedemment, une
140 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
simulation 3–D de 0 a 0,5 s avec un pas de temps ∆t = 0,002 s necessitait 48 h, sur
un PC personnel equipe d’un processeur PIV cadence a 3GHz avec 2Go de memoire
vive. Sur base d’un schema explicite (ABAQUS/Explicit), la meme simulation ne
necessite plus que 6 h, avec neanmoins un ajustement du pas de temps a ∆t = 10−5 s
afin d’obtenir une precision suffisante. Puisqu’un amortissement visqueux est intro-
duit dans le modele et que les resultats dependent de cet amortissement, l’utilisation
d’un amortissement numerique devient superflu.
Au vu des ces constatations, il semble logique d’accorder notre confiance au
schema d’integration implicite. Ce dernier necessite malheureusement trop de temps
de calcul avec les moyens informatiques actuels. Dans le cadre d’analyses semblables,
un bon compromis que l’on peut envisager serait de travailler, pour un cas donne
et si cela reste possible, suivant les deux schemas d’integration afin de verifier la
concordance des resultats ; dans l’affirmative, les autres cas ne pourraient ainsi etre
traites qu’avec ABAQUS/Explicit. Dans le cas ou l’utilisation du schema implicite
devient prohibitif, la limite de stabilite ne peut etre seule un gage de securite sur la
convergence de la simulation. A ce stade, ABAQUS dispose de plusieurs options avec
son schema explicite :
– L’utilisation d’artifices tels l’introduction d’un amortissement numerique ou la
mise a l’echelle de la matrice masse (mass scaling) est seduisante mais ils sont
a proscrire dans notre cas.
– L’utilisateur peut se baser sur des « gardes–fous » tels que la vitesse de
deformation dont on peut definir les limites (par defaut, 0,3 et 1 respective-
ment pour les warning et les error).
– Dans le meme esprit, le suivi de l’evolution de l’energie cinetique est un moyen
plus accessible pour l’utilisateur ; il permet, en temps reel, de verifier le bon
deroulement de la simulation : en analyse quasi–statique, la valeur de l’energie
cinetique ne depasse generalement qu’une faible fraction (souvent 10%) de
l’energie de deformation totale, comme l’illustre la Figure 5.27 sur un exemple
concret.
5.8 Conclusion
La majorite des modeles numeriques se basent sur la methode aux elements
frontieres, avec comme inconvenient, le fait de travailler presque exclusivement dans
le domaine frequentiel et d’etre limite a certains cas d’etudes (sols homogenes ou
stratifies a couches horizontales). La methode des elements finis semble etre une
alternative interessante aux methodes basees sur les transformations integrales,
lorsqu’on greffe des elements semi–infinis a la frontiere du domaine fini, definissant
5.8. Conclusion 141
0 0.5 1 1.50
1
2
3
4
5
Temps [s]
Ener
gie
[J]
energie totaleenergie cinetique
10%
(a) Simulation stable
0 0.5 1 1.50
1
2
3
4
5
Temps [s]
Ener
gie
[J]
energie totaleenergie cinetique
10%
(b) Simulation instable
Fig. 5.27 – Exemple de stabilite du schema explicite sur base du critere energetique
ainsi des conditions aux limites realistes. En analyse frequentielle, certains auteurs
ont demontre que la taille du domaine se devait d’etre d’au moins trois fois plus
grande que la longueur d’onde λR caracteristique du sol pour avoir une qualite de
resultats suffisante. L’approche offerte par le logiciel ABAQUS propose l’utilisation
d’une frontiere visqueuse, en plus des elements semi–infinis. Nous avons par ailleurs
montre que les conditions sur la taille du domaine pourraient se ramener a une fois
la longueur d’onde λR.
Il est donc possible d’utiliser la methode aux elements finis afin de couvrir nos be-
soins mais les moyens et les temps de calcul peuvent rebuter ce genre d’analyse. Des
comparaisons ont ete menees, confrontant ainsi les resultats obtenus avec des valeurs
de reference, afin de valider le modele developpe mais surtout d’alleger les regles de
bonne pratique. Diverse validations ont ainsi ete menees, sur base de modeles ana-
lytiques (fonctions approchees de Green et modele de Jones) et sur base de resultats
experimentaux : il en ressort que, contrairement a une analyse frequentielle, les dimen-
sions du modele dedie a une analyse temporelle sont sujettes a moins de contraintes,
permettant ainsi de travailler sur des modeles plus compacts et donc moins gour-
mands en ressources informatiques : les dimensions du modele peuvent ainsi etre
reduites a la zone d’interet de l’analyse dynamique. Par ailleurs, une analyse tempo-
relle est mieux adaptee au phenomene de propagation d’ondes, en plus d’etre mieux
compatibles aux signaux provenant du sous–systeme vehicule/voie, presente au Cha-
pitre 3 et egalement simule dans le domaine temporel. Les Figures 5.28 et 5.29 rap-
pellent le moyen de proceder et synthetisent l’aspect logiciel dans la simulation dy-
namique du sol.
142 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
definition d’une enveloppe (region exterieure)
ajout des elements semi–infinis sur l’enveloppe
definition de la region interieure ou agissent les efforts
assemblage de la region interieure et de la region exterieure
xyz
~fs
elements semi–infinis
elements semi–infinis
region
interieure
Fig. 5.28 – Differentes phases de modelisation du sol en vue de predire les effetsvibratoires du trafic ferroviaire
5.8. Conclusion 143
100010110
100010110
Simulation du sous–systeme vehicule/voie (cf. Fig.3.18)
evolution temporelle
*.res
*.odb
resultatsDonnees sol
exportation du modele
exportation du modele
exportation du modele complet
(enveloppe)
(enveloppe maillee)
(region exterieure)
(region exterieure)
verification du sens deselements et permutation
creation des elementssemi–infinis
creation des nœuds pourelements semi–infinis
lecture du fichier
lecture du fichier
maillage par elements
maillage par elementsC3D8R
definition ducomportement
dynamique (materiaux& amortissement)
creation d’une coque
definition des effortssurfaciques
definition de la zoned’interet
(region interieure)
tetraedriques C3D4
assemblage(region interieure et region exterieure)
Choix du schema d’integration
implicite explicite
ABAQUSABAQUS
standard explicit
solveur
fichier *inpfichier *inp
fichie
r*inp
Fig. 5.29 – Mise en œuvre de la simulation temporelle dans la partie sol
144 5. SUR L’UTILISATION DES ELEMENTS SEMI–INFINIS . . .
Un modele peut etre etabli de cette maniere et peut egalement etre utilise dans
la simulation des vibrations induites par le trafic ferroviaire, en y faisant intervenir
les resultats issus du sous–systeme vehicule/voie. Les chapitres suivants s’efforceront
de valider l’approche adoptee a travers plusieurs cas d’etude, presentant chacune
certaines particularites.
CHAPITRE 6
Cas d’etude : le tram T2000 de Bruxelles
R’satchez vos longs pidsEl’tram va les spotchi. . .
Hors des rails, hors des rails,Hors des rails, v’la l’tram qui passe
extrait d’un chant estudiantin montois
Le premier cas d’etude est celui du tram T2000 LRV de Bruxelles (Figure 6.1).
Cette etude avait ete initiee en 1996 par la STIB (Societe des Transports Inter-
communaux de Bruxelles) qui avait observe des nuisances vibratoires assez impor-
tantes provoquees chez les riverains par le nouveau tram, dont sa particularite est
d’avoir un plancher de niveau assez bas et des roues independantes entre elles. Cette
conception, differente par rapport aux trams classiques, impliquait le fait que chaque
moteur est directement monte sur les roues motrices, augmentant ainsi la masse non–
suspendue du vehicule. Par le passe, deux projets avaient ete menes plus ou moins
de maniere parallele :
– Le projet VLIM (du departement de genie civil de la KUL, de 1994 a 1996) s’est
surtout interesse au recepteur qu’est le sol en etudiant, entre autres, les possi-
bilites d’ecran en polystyrene a travers des mesures avant et apres placement
dudit ecran, permettant de verifier les attenuations qu’il engendre [DEG1996].
– le projet TRANSDYN (du service de Mecanique Rationnelle, Dynamique et
Vibrations de la FPMs, de 1996 a 1998) s’est surtout focalise sur la source
145
146 6. CAS D’ETUDE : LE TRAM T2000 DE BRUXELLES
vibratoire en etudiant la dynamique du vehicule et de la voie et son impact
sur le sol en verifiant l’apport de roues resilientes sur la reduction des vibra-
tions [TRANSDYN].
Ces projets, menes de maniere independante, ont permis de caracteriser de maniere
assez complete le site d’investigation, a savoir la voie ferroviaire d’essai de la STIB,
a Haren.
Fig. 6.1 – Tram T2000 de Bruxelles
Ce chapitre s’interessera notamment a la presentation de la phase identification
des parametres du site qui a fait objet de longues investigations et qui a, par ailleurs,
permis d’etablir une methodologie fiable sur l’identification des parametres de voie
et de sol. Les resultats de simulation seront ensuite presentes, en les comparant avec
leurs equivalents issus de campagnes de mesures. La confrontation permettra surtout
de valider notre approche et notre modele dans le cas de faibles vitesses du vehicule.
6.1 Modele du tram
La Figure 6.2 presente la configuration du tram etudie, compose de trois caisses
(avant, centrale et arriere), equipees de roues independantes. Les bogies des caisses a
l’extremite sont articules et comportent une paire de roues motrices et une paire de
roues independantes. Les roues du bogie de la caisse centrale sont toutes motrices.
Les dimensions sont egalement fournies sur cette figure ainsi que la charge a chaque
essieu (la charge totale est ainsi de 32 tonnes).
Dans le cas des caisses aux extremites (Figure 6.3), elles se composent d’une
masse suspendue (mc), liee a un bogie (masse mb, moment d’inertie Ib) au moyen
d’une suspension secondaire (raideur k2, constante d’amortissement d2). Le modele
6.1. Modele du tram 147
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
3600
5701130 850 850
7800 36007800
5701130
8,3
0T
8,3
0T
3,4
5T
3,4
5T
4,2
5T
4,2
5T
Fig. 6.2 – Configuration du tram T2000
du bogie inclut deux roues : une roue motrice (masse mm) reliee au bogie par une
suspension primaire (km, dm) situee a une distance Lm de la suspension secondaire et
une roue independante (masse md) reliee au bogie par une autre suspension primaire
(kd, dd) situee a une distance Ld de la suspension secondaire. Les roues motrices sont
equipees d’un bandage en acier de masse mt, relie a la roue par une matiere elastique
q0
q1 q2
q3
q4q5
mc
mm
mb,Ib
md mtkt
kdkm
k2
dt
dddm
d2
F1,cF2,c
LmLd
kp
kb
dp
db
m
E,I,Ar ,ρr
Fig. 6.3 – Modelisation du vehicule (caisse avant)
148 6. CAS D’ETUDE : LE TRAM T2000 DE BRUXELLES
(kt, dt), ce qui les qualifie de roues resilientes si la raideur kt est suffisamment faible.
Le tangage de la caisse n’est pas pris en compte, vu sa longueur importante. Les
degres de liberte sont ainsi au nombre de 6, decrivant le mouvement vertical de la
caisse (q0), du bogie (q1), de la roue motorisee (q3) et de son bandage (q4) ainsi que
de la roue independante (q5). Le mouvement de tangage du bogie est decrit par le
parametre q2. Des lors, les equations du mouvement de la caisse avant se mettent
ainsi sous la forme linearisee :
mc q0 + d2 (q0 − q1) + k2 (q0 − q1) +mc g = 0 (6.1)
mb q1 + d2 (q1 − q0) + k2 (q1 − q0)
+dm (q1 + Lm q2 − q3) + km (q1 + Lm q2 − q3)
+dd (q1 − Ld q2 − q5) + kd (q1 − Ld q2 − q5) +mb g = 0 (6.2)
Ib q2 + dm Lm (q1 + Lm q2 − q3)
+km Lm (q1 + Lm q2 − q3) − dd Ld (q1 − Ld q2 − q5)
−kd Ld (q1 − Ld q2 − q5) = 0 (6.3)
mm q3 + dm (q3 − q1 − Lm q2) + km (q3 − q1 − Lm q2)
+dt (q3 − q4) + kt (q3 − q4) +mc g = 0 (6.4)
mt q4 + dt (q4 − q3) + kt (q4 − q3) − F1,c +mt g = 0 (6.5)
md q5 + dd (q5 − q1 + Ld q2) + kd (q5 − q1 + Ld q2) − F2,c +md g = 0 . (6.6)
Les efforts de contact F1,c et F2,c sont definis par la theorie de Hertz, vue a la
Section 3.1. Le meme formalisme est adopte pour la caisse centrale (les memes sus-
pensions sont considerees avec une masse mh pour la caisse). Les differentes valeurs
geometriques et dynamiques du vehicule sont fournies plus loin, au Tableau 6.2. Pour
un vehicule complet, le nombre de ddl s’eleve au final a 18 (6 pour chaque caisse).
6.2 Receptance de la voie
Le site investigue est celui de Haren, a la voie d’essai de la STIB. Celle–ci se
compose d’un rail vignole de type EB50T, supporte par les traverses en bois de
masse m = 90,84 kg. La particularite de ce site est qu’il a fait l’objet de nombreux
tests afin de determiner sa transmittance, a travers :
– des essais d’impact avec marteau instrumente (Figure 6.4(a)) pour une analyse
modale classique,
– des essais harmoniques a travers une excitation par moteur dequililibre (Fi-
gure 6.4(b)), ideal pour la caracterisation en basses frequences (la ou les essais
au marteau deviennent imprecis),
6.2. Receptance de la voie 149
– des essais statiques au moyen d’une machine d’enfoncement (Figure 6.4(c))
appliquant une force controlable sur la voie,
sans oublier les analyses effectuees par le departement de genie civil de la
KUL [VDB1995].
(a) Marteau instrumente (b) Moteur a balourd
(c) Chargement de la voie
Fig. 6.4 – Moyens de caracterisation de la voie du site de Haren
L’identification des parametres de voie (semelle et ballast) passe inevitablement
par un recalage entre les differentes mesures et un modele elements finis identique a
celui du modele de voie (Figure 6.5) a partir des courbes de receptances H(ω). Les
differentes courbes experimentales presentent une dispersion notable mais restent de
toute facon assez proches afin de tirer une courbe numerique
H(ω) =1
−ω2Mt + Kt + jωCt(6.7)
ou Mt, Ct et Kt sont respectivement les matrices de masse, d’amortissement et de
raideur de la voie. Le recalage permet de mettre en evidence les modes T1 et T2,
respectivement a 88 et 341Hz. Le troisieme mode identifie comme le mode P–P est
150 6. CAS D’ETUDE : LE TRAM T2000 DE BRUXELLES
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Rec
epta
nce
[m/N
]
Frequence [Hz]
marteau instrumente
moteur dequilibre
model EF
mesures KUL
10 100 1000
10−7
10−8
10−9
10−10
Fig. 6.5 – Identification des parametres de voie du site de Haren
aux alentours de 875Hz. Les valeurs suivantes sont ainsi etablies pour les parametres
de voie :
kp = 90MN/m kb = 25,5MN/m dp = 30 kNs/m db = 40 kNs/m
et une raideur statique de l’ordre de 60MN/m peut etre deduite, en bonne concor-
dance avec les essais statiques.
6.3 Investigation du sol
Des essais de sol ont ete effectues durant la periode du projet TRANSDYN en
procedant a des tests d’impact sur le sol afin de determiner les temps d’arrivee des
ondes volumiques et de surface (voir Annexe B pour un descriptif de la methode). La
Figure 6.6(a) reprend les accelerations verticales normees (et filtrees entre 5 et 150Hz)
pour les differentes stations de mesures. Un picking a ainsi ete effectue afin de dis-
poser des temps d’arrivee des ondes P et R. Les Figures 6.6(b) et 6.6(c) confirment
que l’onde prise pour l’identification de la vitesse cR est bien une onde de Ray-
leigh, et ce grace a des mesures selon la direction verticale et selon la direction
radiale (axe source–recepteur). Nous pouvons ainsi apercevoir simultanement dans
ces cas un mouvement elliptique retrograde, caracteristique de l’onde de Rayleigh. Le
faible nombre de capteurs mis en jeu ne permet pas d’utiliser avec precision d’autres
methodes telles que la refraction sismique ou la SASW qui offrent la possibilite de
caracteriser le sol avec sa profondeur. Le sol est des lors considere comme homogene,
6.4. Modele adopte pour le sol 151
faute d’investigations supplementaires, et la masse volumique est prise egale a la va-
leur moyenne de 2000 kg/m3. Le Tableau 6.1 resume ainsi les parametres dynamiques
de sol.
Numero des capteurs
Tem
ps
[ms]
0
50
100
150
200
250
300
350
400
12345678
(a) Temps d’arrivee
−2 −1 0 1 2−2
−1
0
1
2
Acc
élér
atio
n ve
rtic
ale
[m/s
2 ]
Accélération radiale [m/s2]
StartEnd
(b) Mouvement particulaire a5 m
−0.5 0 0.5−0.5
0
0.5
Acc
élér
atio
n ve
rtic
ale
[m/s
2 ]
Accélération radiale [m/s2]
StartEnd
(c) Mouvement particulaire a10m
Fig. 6.6 – Analyse selon une levee des temps d’arrivee directe au site de Haren
Tab. 6.1 – Resultats issus de la prospection geophysique sur le site de Haren
cP cR ρ ν
305m/s 156m/s 2000 kg/m3 0,28
6.4 Modele adopte pour le sol
Le modele elements finis/elements semi–infinis adopte pour le sol comporte un
nombre de ddl assez important : au total 386.000 elements pour 320.000 ddl. Les simu-
lations ont ete etablies suivant un schema d’integration explicite (ABAQUS/Explicit).
152 6. CAS D’ETUDE : LE TRAM T2000 DE BRUXELLES
Le lien avec le modele vehicule/voie est etabli a travers l’Eq. (3.40) ou une surface
de sol est dedie a chaque traverse, avec, bien evidemment, le maillage adapte. Dans
un premier temps, seule la premiere caisse est simulee (caisse avant). Une simulation
dynamique de 0 a 0,75 s avec un pas de temps ∆t = 10−5 s necessite environ 20 h de
calcul. Dans le cas d’une simulation par un schema implicite, un temps de calcul de
plus de 3 jours est necessaire, malgre un pas de temps 100 fois plus grand. A titre
de comparaison, le modele vehicule/voie sous EasyDyn necessite seulement 12 h pour
une simulation avec un pas de temps ∆t = 5.10−5s (avec un nombre de ddl total
de 84). Si on tient compte d’un calcul sur une machine equipee d’un processeur a
deux cœurs, le temps se reduit considerablement comme le montre la Figure 6.7, dont
les valeurs sont relatives a une simulation dynamique de 0,75 s uniquement pour la
caisse en extremite. Bien evidemment, le temps de simulation adopte depend de la
0
50
100
150
Tem
ps d
e ca
lcul
[he
ures
]
20 min
Simulation véhicule/voie Simulation voie/sol (implicite 1−CPU) Simulation voie/sol (explicite 1−CPU) Simulation voie/sol (explicite 4−CPU)
Fig. 6.7 – Temps de calcul dedies a la simulation du tram T2000
vitesse du vehicule mais egalement de sa longueur, afin de tenir compte du passage
de chaque essieu sur la « portion de sol » qui lui est dediee. Pour le vehicule complet,
les temps sont plus importants (5 h pour le modele vehicule/voie et 4 jours pour le
modele voie/sol en mode explicite mono–processeur).
6.5 Resultats lors du passage sur une cale
Une identification complete du site de Haren, couplee aux parametres du vehicule
permet de proceder a des simulations des vibrations generees, a travers les deux
sous–systemes vehicule/voie et voie/sol. Les donnees sont reprises au Tableau 6.2.
Aucune information sur la qualite de la voie n’a pu etre fournie et une classe 3 (qua-
lite moyenne) a ete choisie, en concertation avec les informations obtenues de la STIB.
6.5. Resultats lors du passage sur une cale 153
Tab. 6.2 – Proprietes utilisees dans la simulation du modele complet au site de Haren
parametres du vehicule parametres de la voie parametres du sol
d2 56,25 kNs/m Ar 0,00638 m2 cP 305 m/s
dd 6 kNs/m db 40e3 Ns/m cR 156 m/s
dm 18 kNs/m dp 30e3 Ns/m cS 169 m/s
dt 3 kNs/m Er 210 GN/m2 E 146 MN/m2
Ib 300 kgm2 Ir 1988 cm4 β 0,0003
k2 960 kN/m kb 25.5 MN/m ν 0,28
kd 5,876 MN/m kp 90 MN/m ρ 2000 kg/m3
km 44 MN/m L 0.72 m
kt 145 MN/m ρr 7850 kg/m3
Ld -1,13 m KHz 92,9 GNm2/3
Lm 0,57 m A 0,53 µm
m 45,42 kg φ1 0,0233 cycles/m
mb 1800 kg φ2 0,13 cycles/m
mc 7580 kg
mh 2600 kg
md 160 kg
mm 1890 kg
mt 80 kg
L’etude menee dans le projet TRANSDYN s’est essentiellement faite sur des
defauts locaux, allant meme jusqu’a creer artificiellement un defaut de type « cale »
(Figure 6.8) et a mesurer les vibrations induites par le passage d’un tram sur ce
dernier et ce, a differentes vitesses. Ce defaut a un impact analogue aux joints de
rail ou a un aiguillage mais a l’avantage d’etre plus facilement modelise en tenant
meme compte de la courbure de la roue. Le defaut vu par le vehicule est a ajouter
aux irregularites de voie et peut ainsi se mettre sous la forme
hdefaut(x) =√
R2roue − (x− x0 − l0)2 + ∆h−Rroue (6.8)
avec
l0 =√
∆h (2Rroue − ∆h)
154 6. CAS D’ETUDE : LE TRAM T2000 DE BRUXELLES
dans laquelle Rroue est egal a 0,340m et x la position de la roue, la cale ayant une
hauteur ∆h et se situant a une coordonnee x0+l0. Cette expression n’est evidemment
valable que lors de la montee sur cale (x0 ≤ x ≤ x0 + l0). Il faut bien sur prendre
hdefaut(x) = 0 avant la montee et hdefaut(x) = ∆h apres jusqu’au moment de la
descente ou le meme phenomene se repete mais dans l’autre sens. Lors des essais, une
cale de hauteur ∆h = 1mm et de longueur l = 5mm a ete fixee sur le champignon du
rail, au droit des capteurs de sol servant a la mesure. La longueur reste suffisamment
faible pour eviter au maximum toute correlation entre les frequences de passage du
defaut et les frequences propres de corps flexibles du vehicule. Le spectre du defaut
s’etend au plus sa longueur est importante, etalant ainsi l’energie spectrale et dimi-
nuant de ce fait son amplitude dans les zones d’excitation de corps flexible de la caisse.
o
o′
A
P
P ′Q
v0
x0 l0 l
Rroue
R ∆hcale placee sur lechampignon du rail
Fig. 6.8 – Modelisation du passage sur cale
Les Figures 6.9 a 6.11 comparent ainsi les resultats numeriques avec leurs
equivalents experimentaux, aussi bien au niveau du vehicule (acceleration de la
roue motrice) qu’au niveau de la surface du sol, pour une vitesse du vehicule de
30 km/h. A cause de cette faible vitesse, l’impact de chaque caisse peut etre analyse
de maniere separee, sans qu’il y ait influence entre les vibrations induites entre
elles : les vibrations sont essentiellement dues au passage de chaque roue au droit
du defaut local et celles dues au premier essieu sont totalement attenuees quand
debutent celles du second essieu. La deflexion statique de la voie a des lors un impact
negligeable sur le mouvement du sol. Afin de mettre en evidence l’interet d’un
modele complet pour le vehicule, on compare egalement les resultats numeriques a
partir d’un modele simplifie (simple essieu charge) comme nous l’avons presente a
la Section 3.5, relatif aux roues motrices. Aussi bien au niveau du vehicule que du
6.5. Resultats lors du passage sur une cale 155
sol, on remarque directement qu’un modele complet du vehicule donne des resultats
qui tendent a etre proches des conditions experimentales, tant au niveau de la
forme que de la grandeur du signal. Un modele simplifie pour le vehicule fournit
des resultats fort eloignes de la realite, tant au niveau du vehicule qu’au niveau du sol.
0 0.1 0.2 0.3 0.4−50
0
50
Temps [s]
Acc
élér
atio
n [m
/s2 ]
(a) A partir d’un modelesimplifie
0 0.1 0.2 0.3 0.4−50
0
50
Temps [s]
Acc
élér
atio
n [m
/s2 ]
(b) A partir d’un modelecomplet d’une caisse
0 0.1 0.2 0.3 0.4−50
0
50
Temps [s]
Acc
élér
atio
n [m
/s2 ]
(c) Mesuree
Fig. 6.9 – Acceleration verticale de la roue motrice
0 0.1 0.2 0.3 0.4−10
−5
0
5
10
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s]
← PPV =4.16 mm/s
(a) A partir d’un modelesimplifie
0 0.1 0.2 0.3 0.4−10
−5
0
5
10
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s]
← PPV =4.98 mm/s
(b) A partir d’un modelecomplet d’une caisse
0 0.1 0.2 0.3 0.4−10
−5
0
5
10
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s]
← PPV =5.02 mm/s
(c) Mesuree
Fig. 6.10 – Vitesse verticale a la surface du sol, a 2m de la voie
Ces derniers sont d’ailleurs mis en avant grace a la vitesse particulaire
PPV = max(v(t)) (6.9)
telle que la definit la norme DIN4150-3 [DIN4150p3]. Nous avons eu aussi l’oc-
casion de mener une analyse frequentielle [KOU2009] qui a permis de mettre en
evidence que les vibrations sont dominees essentiellement par le mode de tangage
(26,5Hz) et, dans une moindre mesure, par le mode de pompage (1,7Hz) du vehicule.
156 6. CAS D’ETUDE : LE TRAM T2000 DE BRUXELLES
0 0.1 0.2 0.3 0.4−2
−1
0
1
2
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s]
← PPV =0.60 mm/s
(a) A partir d’un modelesimplifie
0 0.1 0.2 0.3 0.4−2
−1
0
1
2
Temps [s]V
itess
e [m
m/s
]
← PPV =0.86 mm/s
(b) A partir d’un modelecomplet d’une caisse
0 0.1 0.2 0.3 0.4−2
−1
0
1
2
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s] ← PPV =1.09 mm/s
(c) Mesuree
Fig. 6.11 – Vitesse verticale a la surface du sol, a 8m de la voie
Le contact roue/rail a ete modelise par une approche non lineaire du phenomene
bien que la valeur de la raideur de Hertz avait ete determinee experimentalement.
Lors des investigations menees sur le site, des mesures de contraintes sur l’ame du
rail ont ete faites lors du passage du vehicule sur la cale, permettant ainsi d’avoir une
image de l’effort de contact entre la roue et le rail. Une raideur linearisee de contact
kHz = 1GN/m avait ete determinee. L’interet de travailler exclusivement avec des
linearites reside essentiellement dans une approche frequentielle du probleme et,
moyennant un temps de calcul legerement plus long, il est preferable de travailler
avec le modele non lineaire en simulation temporelle. La Figure 6.12 montre qu’il
0 0.1 0.2 0.3 0.4−10
−5
0
5
10
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s] contact non−linéaire
contact linéaire
0 0.1 0.2 0.3 0.40
0.5
1
Temps [s]
Diff
éren
ce [
mm
/s]
(a) Vitesse verticale a 2m de la voie
0 0.1 0.2 0.3 0.4−2
−1
0
1
2
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s] contact non−linéaire
contact linéaire
0 0.1 0.2 0.3 0.40
0.02
0.04
0.06
Temps [s]
Diff
éren
ce [
mm
/s]
(b) Vitesse verticale a 8m de la voie
Fig. 6.12 – Comparaison des resultats au niveau du sol dans le type de contact adoptepour la paire roue/rail
6.5. Resultats lors du passage sur une cale 157
existe une tres legere difference (allant jusque 10%) entre les deux approches dans le
cas que nous etudions mais qui pourrait etre plus importante dans d’autres simula-
tions. Nous continuerons donc a travailler par la suite avec le modele de Hertz general.
La Figure 6.13 illustre, a travers differents instants d’une animation, l’impact
de chaque contact roue/rail sur la propagation des ondes vibratoires dans le sol et
montre bien que leur influence peut etre separee, en mettant en evidence les instants
ou le debut et la fin de contact de chaque roue sur la cale.
(a) t = 0,050 s (b) t = 0,103 s(debut du 1er
contact roue/rail)
(c) t = 0,109 s (findu 1er contact
roue/rail)
(d) t = 0,15 s (e) t = 0,20 s (f) t = 0,307 s(debut du 2e
contact roue/rail)
(g) t = 0,313 s (findu 2e contact
roue/rail)
(h) t = 0,35 s (i) t = 0,40 s
Fig. 6.13 – Propagation des vibrations verticales en champ libre vz dans le cas d’unvehicule T2000 circulant a une vitesse de 30 km/h, en concordance avec le mouvementdu vehicule
158 6. CAS D’ETUDE : LE TRAM T2000 DE BRUXELLES
Les resultats que nous venons de traiter sont relatifs a un tram equipe de roues
motrices normales (variante du tram appelee T2008) ou des niveaux importants
sont generes par rapport a ceux issus de la roue libre puisque, a priori, la charge
axiale est plus importante au niveau de la roue motrice. Une deuxieme confrontation
numerique/experimental permet de mettre en evidence l’influence de la raideur
kt sur les niveaux. Les Figures 6.14 a 6.16 presentent les memes resultats que
precedemment mais dans le cas de la variante T2032 du tram, equipee de roues
resilientes dont le bandage a une raideur nettement plus faible (kt passe de 145 a
13MN/m). On remarque ainsi que les niveaux vibratoires sont diminues d’environ
70% par rapport au cas nominal alors que la charge a l’essieu reste identique. Dans
ce cas–ci egalement, le modele represente fidelement le comportement vibratoire
du sol. On remarque neanmoins des oscillations hautes frequences de faible niveau
(entre 40 et 60Hz) dans les resultats experimentaux que l’on retrouve dans tout le
signal, dues vraisemblablement a une perturbation exterieure.
0 0.05 0.1 0.15 0.2−20
−10
0
10
20
Temps [s]
Acc
élér
atio
n [m
/s2 ]
(a) Modele complet
0 0.05 0.1 0.15 0.2−20
−10
0
10
20
Temps [s]
Acc
élér
atio
n [m
/s2 ]
(b) Mesuree
Fig. 6.14 – Acceleration verticale de la roue motrice, pour une roue resiliente(kt = 13MN/m)
Sachant que les normes d’evaluation aux nuisances vibratoires ISO2631 et
DIN4150 font intervenir les trois directions dans le calcul de la severite vibratoire,
soit par la prise en compte de la plus importante [DIN4150p3, DIN4150p2], soit
par un indicateur relatif aux trois directions [ISO2631p2], il est interessant de
se pencher en plus sur les vibrations suivant les directions longitudinale (x) et
laterale (y). La Figure 6.17 montre, a travers des resultats numeriques et quelques
resultats experimentaux (suivant z), les niveaux vibratoires en terme de PPV et on
remarque que les niveaux horizontaux ne sont pas negligeables ; dans certains cas, ils
depassent meme leurs homologues verticaux (pour les vibrations selon la direction
y, perpendiculaire a la voie). Un modele simplifie du sol, base par exemple sur les
fonctions approchees de Green [KOU2005b], ne peut mettre ce constat en evidence.
6.5. Resultats lors du passage sur une cale 159
0 0.05 0.1 0.15 0.2−2
−1
0
1
2
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s]
← PPV =1.59 mm/s
(a) Modele complet
0 0.05 0.1 0.15 0.2−2
−1
0
1
2
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s]
← PPV =1.24 mm/s
(b) Mesuree
Fig. 6.15 – Vitesse verticale a la surface du sol, a 2m de la voie, pour une roueresiliente (kt = 13MN/m)
0 0.05 0.1 0.15 0.2−1
−0.5
0
0.5
1
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s]
← PPV =0.24 mm/s
(a) Modele complet
0 0.05 0.1 0.15 0.2−1
−0.5
0
0.5
1
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s]
← PPV =0.38 mm/s
(b) Mesuree
Fig. 6.16 – Vitesse verticale a la surface du sol, a 8m de la voie, pour une roueresiliente (kt = 13MN/m)
Par ailleurs, on observe une assez bonne concordance entre les resultats numeriques
et experimentaux, mis a part peut–etre ceux relatifs au tram T2032 a une distance
de 2m de la voie mais le faible nombre de points de mesures ne nous permet pas
d’aller plus loin.
Jusqu’a present, nous avons considere les vibrations induites par une caisse,
puisque les phenomenes induits par chacune des caisses etaient dissociables. En
simulant le vehicule complet, il est plus aise de se rendre compte de l’impact du
defaut local ainsi que de la roue resiliente. La Figure 6.18 reprend ainsi les resultats
issus d’une simulation sur le vehicule complet a une vitesse de 50 km/h, montrant
ainsi de maniere globale l’influence du type de configuration du vehicule, lors
d’un passage de ce dernier sur une cale. Meme en absence de cale, on remarque
une difference selon le vehicule (Figure 6.19) soulignant encore l’interet d’une
modelisation fine du vehicule. Pour ce qui est la qualite de voie, son influence ne se
160 6. CAS D’ETUDE : LE TRAM T2000 DE BRUXELLES
0 5 100
2
4
6
8
10
Distance [m]
PP
V [
mm
/s]
direction x (simulation)direction y (simulation)direction z (simulation)direction z (mesure)
(a) Tram T2008 a une vitesse dev = 30 km/h
0 5 100
1
2
3
4
5
Distance [m]
PP
V [
mm
/s]
direction x (simulation)direction y (simulation)direction z (simulation)direction z (mesure)
(b) Tram T2032 a une vitessede v = 30 km/h
0 5 100
2
4
6
8
10
Distance [m]
PP
V [
mm
/s]
direction x (simulation)direction y (simulation)direction z (simulation)direction z (mesure)
(c) Tram T2008 a une vitesse dev = 20 km/h
0 5 100
1
2
3
4
5
Distance [m]
PP
V [
mm
/s]
direction x (simulation)direction y (simulation)direction z (simulation)direction z (mesure)
(d) Tram T2032 a une vitessede v = 20 km/h
0 5 100
2
4
6
8
10
Distance [m]
PP
V [
mm
/s]
direction x (simulation)direction y (simulation)direction z (simulation)direction z (mesure)
(e) Tram T2008 a une vitesse dev = 10 km/h
0 5 100
1
2
3
4
5
Distance [m]
PP
V [
mm
/s]
direction x (simulation)direction y (simulation)direction z (simulation)direction z (mesure)
(f) Tram T2032 a une vitessede v = 10 km/h
Fig. 6.17 – Vitesses particulaires PPV en fonction de la distance par rapport a lavoie, pour des roues motrices nominales (T2008) et resiliente (T2032) et suivant lestrois directions x, y et z
fait que moyennement sentir par rapport au defaut local (rapport de niveau allant
de 2 a 3 entre une voie ideale et une voie en mauvais etat). Nous soulignerons par
6.5. Resultats lors du passage sur une cale 161
0 1 2 3 4−2
0
2
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s] avec cale
sans cale
(a) Vitesse verticale a 5 m de lavoie pour un tram T2008
0 1 2 3 4−2
0
2
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s] avec cale
sans cale
(b) Vitesse verticale a 5 m de lavoie pour un tram T2032
0 1 2 3 4−2
0
2
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s] avec cale
sans cale
(c) Vitesse verticale a 10m de lavoie pour un tram T2008
0 1 2 3 4−2
0
2
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s] avec cale
sans cale
(d) Vitesse verticale a 10 m de lavoie pour un tram T2032
0 1 2 3 4−2
0
2
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s] avec cale
sans cale
(e) Vitesse verticale a 15m de lavoie pour un tram T2008
0 1 2 3 4−2
0
2
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s] avec cale
sans cale
(f) Vitesse verticale a 15 m de lavoie pour un tram T2032
Fig. 6.18 – Comparaison des resultats au niveau du sol avec ou sans cale sur la voie,pour un tram, avec ou sans roue resiliente, circulant a une vitesse de 50 km/h
le prochain cas d’etude que les differences sont plus notables lorsque la vitesse du
vehicule devient plus importante.
162 6. CAS D’ETUDE : LE TRAM T2000 DE BRUXELLES
0 1 2 3 4−2
0
2
Temps [s]V
itess
e [m
m/s
] T2008T2032
Fig. 6.19 – Comparaison des resultats au niveau du sol a 2m de la voie, sans cale,selon le vehicule, circulant a une vitesse de 50 km/h (defaut de classe 3)
0 1 2 3 4 5−2
0
2
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s] classe 3
voie parfaite
(a) Evolution temporelle (a 2mde la voie)
0 0.5 1 1.5
voie parfaite
classe 6
classe 5
classe 4
classe 3
classe 2
classe 1
défaut cale
Vitesse particulaire PPV [mm/s]
à 5 m de la voie à 10 m de la voie à 15 m de la voie
(b) Vitesse particulaire
Fig. 6.20 – Influence de la qualite de voie sur les niveaux vibratoires, pour un tramT2008 circulant a une vitesse de 50 km/h
6.6. Conclusion 163
6.6 Conclusion
Ce cas d’etude souligne la qualite de notre approche dans le cas de vehicules
circulant a faible vitesse sur des defauts locaux, modelises dans notre cas par une
cale fixee sur la surface de roulement du rail. Il montre d’emblee l’interet d’une
modelisation detaillee du vehicule alors que certains auteurs s’accordent sur la
suffisance d’une charge axiale par modeliser l’impact d’un essieu. L’interet de roues
resilientes est ainsi mis en avant lorsque la masse de cette derniere est importante
(moteur directement sur la roue). Dans le cas nominal, l’impact vibratoire de la roue
motrice est deux fois plus eleve que celui de la roue independante, alors que c’est
sur cette derniere qu’agit un effort axial plus important sur le rail.
Lorsqu’on compare les resultats issus de nos simulations avec des valeurs
experimentales, une bonne correlation apparaıt, malgre la simplicite accordee a
la modelisation du sol, due en grande partie au manque d’information issu de sa
caracterisation. Par contre, la voie a ete analysee statiquement et dynamiquement,
permettant ainsi de determiner de maniere detaillee ses parametres intervenant dans
le modele.
Le postulat du decouplage entre les sous–systemes vehicule/voie et voie/sol est
ainsi valide a travers d’une comparaison numerique/experimentale puisque, dans ce
cas, la raideur de sol est suffisamment elevee par rapport a celle du ballast.
CHAPITRE 7
Cas d’etude : la ligne a grande vitesse de Mevergnies
Du tortillard au TGV,en passant par le corail et l’omnibus,
les trains changent, la vache reste !VINCENT ROCA
extrait de la chronique « Les vaches pensent »
Le cas des TGV est fort interessant puisque plusieurs recherches sont presentees
dans la litterature (par exemple, [KRY2001, MET2001, KRY1996, LOM2008])
dans le but de modeliser et de comprendre les vibrations induites par des vehicules
circulant a vitesse elevee. Le modele le plus connu est sans doute celui de Krylov
que nous avons presente succinctement au Chapitre 2. Ce modele a d’ailleurs ete
implemente par nos soins sous MatLab [LUS2003, KOU2003], ses resultats ont par
ailleurs ete compares avec les mesures effectuees sur le site de Mevergnies [GOB2004],
sur lequel nous nous baserons dans ce chapitre.
Le but de cette etude est de pouvoir definir le degre de validation de notre
modele qui, rappelons–le, considere des modeles complets du vehicule, de la voie
et du sol mais avec un decouplage entre ces deux derniers. Le cas des grandes
vitesses est interessant afin de montrer que les elements semi–infinis sont tout a fait
capables d’etre utilises dans ce cas precis mais egalement de verifier la legitimite du
decouplage voie–sol a hautes vitesses. Pour ce faire, au cours de l’annee 2004, des
165
166 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
vibrations en champ libre ont ete mesurees sur le site de Mevergnies (dans la region
d’Ath), pendant le passage de trains a grande vitesse, a savoir Thalys et Eurostar,
pour differentes vitesses variant entre 250 km/h et 305 km/h. Des investigations du
sol ont egalement ete menees. Le rapport interne [KOU2005a] reprend toutes les
donnees experimentales issues de cette campagne de mesures. A partir des donnees,
issues de ces mesures et des constructeurs de materiel roulant, les modeles de
vehicule, de voie et de sol peuvent etre etablis, suivant la meme methodologie que
precedemment. Les resultats issus du modele pourront ainsi etre compares a ceux
fournis par la campagne experimentale.
7.1 Les vehicules
Bien que les deux types de trains a grande vitesse envisages dans ce rapport
sont similaires (ils se basent tous sur le TGV atlantique), des differences existent au
niveau des dimensions et des parametres dynamiques. Nous nous attarderons donc a
les decrire.
7.1.1 TGV Thalys PBKA
Thalys1 est le train a grande vitesse effectuant la liaison entre Paris, Bruxelles,
Amsterdam et Koln, d’ou la denomination de TGV PBKA que l’on lui assigne. Ces
TGV sont en fait des TGV Reseau de la seconde generation (serie 4500) appartenant
a la SCNF (Figure 7.1).
Fig. 7.1 – Train a grande vitesse Thalys
1Le nom n’a aucune signification particuliere et ses initiales ne representent rien. Il a simplementete adopte parce qu’il sonne bien et qu’il est facile a memoriser, tant en francais qu’en neerlandaisou en allemand.
7.1. Les vehicules 167
La Figure 7.2 nous montre la configuration du train Thalys, se composant de
deux locomotives et de huit caisses ; la longueur totale de ce train est de 200,19m.
Fig. 7.2 – Configuration du train a grande vitesse Thalys
Chaque locomotive est supportee par deux bogies et comporte donc quatre essieux.
Les caisses juxtaposees aux locomotives sont legerement differentes des autres
caisses : elles comportent chacune deux bogies, dont un mis en commun avec la
caisse voisine alors que les six autres caisses mettent en commun leurs deux bogies
de part et d’autre. Le nombre total de bogies s’eleve a 13 et, de ce fait, le nombre
d’essieux est de 26. Une autre configuration existe et consiste en la mise en serie de
deux Thalys. Les differents parametres associes au Thalys, a savoir la longueur de
caisse Lt, la distance inter–bogie Lb et l’empattement de chaque bogie La sont repris
au Tableau 7.1. On y retrouve egalement la masse totale Mt de chaque remorque.
Le nombre de bogies moteurs est de 4, repartis sur chacune des deux locomotives.
La charge a vide en ordre de marche avoisine 386T (contre 439T en charge nominale).
Tab. 7.1 – Caracteristiques geometriques et dynamiques du TGV Thalys
# # Lt Lb La Mt
caisses essieux [m] [m] [m] [kg]
Locomotives 2 4 22,15 14,00 3,00 68.000
Caisses laterales 2 3 21,85 18,70 3,00 49.600
Caisses centrales 6 2 18,70 18,70 3,00 34.000
Les types de bogies utilises sur ce type de vehicule sont au nombre de trois :
les bogies Y230A equipant les caisses motrices, les bogies Y237 en tant que bogie
porteur, declines en deux versions : modele A pour les caisses centrales et modele B
pour les caisses en extremite. Ces bogies ont un chassis en H avec liaison caisse–bogie
par pivot. Le moteur electrique etant fixe sous caisse, la transmission de l’effort de
traction s’effectue par transmission coulissante tripode, avec le pont moteur cale sur
168 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
l’essieu. Le diametre des roues varie de 920mm (roue neuve) a 850mm (roue usee).
Le choix des suspensions varie en fonction du modele :
– Pour le modele Y230A, la suspension primaire est constituee de blocs sandwich
acier–caoutchouc tandis que des ressorts helicoıdaux jouent le role de suspension
secondaire.
– Au contraire, pour les modeles Y237, la suspension primaire est constituee par
des ressorts helicoıdaux et la suspension secondaire est pneumatique, a grande
flexibilite transversale et verticale.
Dans les deux cas, l’amortissement est assure par des amortisseurs anti–galop (sus-
pension primaire) et anti–lacet (suspension secondaire). Des barres anti–roulis sont
en plus installees sur les Y237. Une detection d’instabilite est assuree par des capteurs
sur longeron. Les caracteristiques dynamiques des suspensions, ainsi que les valeurs
des masses suspendues et non–suspendues, sont donnees au Tableau 7.2, en fonction
du bogie.
Tab. 7.2 – Caracteristiques dynamiques des suspensions des bogies (Thalys) —
charge a vide
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
m2
m1
m0m0
k′
k′′
d′
d′′
Bogie Bogie Bogie
Y230A Y237A Y237B
masse de demi–caisse m2 [kg] 26.721 14.250 20.426
masse du bogie m1 [kg] 3.261 1.400 8.156
masse non–suspendue m0 [kg] 2.009 2.050 2.009
raideur primaire k′ [MN/m] 2,09 1,63 2,09
amortissement primaire d′ [kNs/m] 40 40 40
raideur secondaire k′′ [MN/m] 2,45 0,93 2,45
amortissement secondaire d′′ [kNs/m] 40 40 40
7.1.2 TGV Eurostar Transmanche
La rame TransManche Super Train — egalement denommee Eurostar — est
un materiel specifiquement construit pour les liaisons Paris–Londres et Bruxelles–
Londres via le Tunnel sous la Manche (Figure 7.3). La rame comporte un certain
nombre de particularites liees a la circulation dans le Tunnel, notamment la possibi-
lite de pouvoir etre scindee en deux demi–rames afin de pouvoir evacuer les voyageurs
dans une demi–rame en cas d’incendie dans l’autre demi–rame (abandonnee sur
place). Les deux demi–rames constituant le train sont donc totalement symetriques
et identiques : chacune d’elle comporte neuf remorques et une locomotive comme
l’illustre la Figure 7.4 (locomotive – 18 remorques – locomotive).
7.1. Les vehicules 169
Fig. 7.3 – Train a grande vitesse Eurostar
R1-R18 R2-R17 R3-R16 R4-R15
R9-R10R5-R14 R6-R13 R7-R12 R8-R11
M1-M2
Fig. 7.4 – Configuration du train a grande vitesse Eurostar
Mises a part ces quelques particularites, la disposition des bogies est assimilable
au train Thalys : chaque locomotive est supportee par deux bogies motorises et
comporte quatre essieux. Les caisses d’extremite (R1 et R18) comportent un bogie
motorise et un bogie porteur mis en commun avec la caisse voisine. Les caisses de
secabilite (R9 et R10) comportent egalement trois essieux mais porteurs. Les 14
autres caisses mettent en commun leurs deux bogies porteurs. Le nombre de bogies
moteurs est donc de 6 et celui des bogies porteurs de 18. La longueur totale de la rame
est de 393,73m. Le Tableau 7.3 reprend les differentes caracteristiques generales.
La charge a vide en ordre de marche est de 717,5T (contre 772T en charge nominale).
Les bogies Y230A sont utilises pour les caisses motrices. Les remorques centrales
sont posees sur des bogies classiques Y237A alors que les remorques d’extremite (R1
et R18) et de secabilite (R9 et R10) sont posees sur des bogies Y237B. Un frotteur 3e
rail est place au niveau des deux bogies moteurs de chaque locomotive. Par ailleurs, le
gabarit du train est adapte au gabarit du reseau britannique, ce qui explique la forme
particuliere des bas de caisse. Le diametre des roues est identique a celui des roues
du Thalys. Les caracteristiques dynamiques des suspensions, ainsi que les valeurs des
170 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
Tab. 7.3 – Caracteristiques geometriques et dynamiques du TGV Eurostar
# # Lt Lb La Mt
caisses essieux [m] [m] [m] [kg]
Motrices M1 et M2 2 4 22,15 14,00 3,00 68.500
Remorques R1 et R18 2 3 21,85 18,70 3,00 50.612
Remorques R2 et R17 2 2 18,70 18,70 3,00 33.632
Remorques R3 et R16 2 2 18,70 18,70 3,00 33.780
Remorques R4 et R15 2 2 18,70 18,70 3,00 33.690
Remorques R5 et R14 2 2 18,70 18,70 3,00 30.545
Remorques R6 et R13 2 2 18,70 18,70 3,00 30.185
Remorques R7 et R12 2 2 18,70 18,70 3,00 32.678
Remorques R8 et R11 2 2 18,70 18,70 3,00 31.764
Remorques R9 et R10 2 3 21,85 18,70 3,00 40.760
masses suspendues et non–suspendues, sont donnees au Tableau 7.4, en fonction du
bogie.
Tab. 7.4 – Caracteristiques dynamiques des suspensions des bogies (Eurostar) —
charge a vide
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
m2
m1
m0m0
k′
k′′
d′
d′′
Bogie Bogie Bogie
Y230A Y237A Y237B
masse de demi–caisse m2 [kg] 27.083 10.802 17.842
masse du bogie m1 [kg] 3.075 2.363 9.580
masse non–suspendue m0 [kg] 2.046 2.046 2.046
raideur primaire k′ [MN/m] 2,63 2,07 2,20
amortissement primaire d′ [kNs/m] 12 12 12
raideur secondaire k′′ [MN/m] 3,26 0,61 0,91
amortissement secondaire d′′ [kNs/m] 90 4 2
7.2. Caracterisation du site de Mevergnies 171
7.2 Caracterisation du site de Mevergnies
7.2.1 Les caracteristiques de la voie
La voie grande vitesse entre Bruxelles et Paris est une voie typique ballastee
(Figure 7.5). Elle se constitue de rails UIC 60 continus dont la masse par unite de lon-
gueur est de 60 kg/m et le moment d’inertie geometrique Ir est de 0,3055 × 10−4 m4
dans le plan vertical. Ces derniers sont fixes par des fixations Pandrol E2039 sur
des traverses monobloc en beton precontraint de longueur l = 2,5m, de largeur
b = 0,285m, de hauteur 0,205m (sous le rail) et de masse de 300 kg. Elles sont
espacees de 0,60m. Les semelles flexibles constituant la voie ont une epaisseur
t = 0,01m et une raideur statique d’environ 100MN/m, sous des charges comprises
entre 15 kN et 90 kN [DEG2000a]. La Figure 7.6 complete les informations sur la
voie. Durant les tests, l’acces a la ligne fut limite a l’installation des capteurs.
Aucune mesure statique ou dynamique n’a donc pu etre effectuee afin de determiner
la reponse en frequence de la voie.
Fig. 7.5 – LGV entre Bruxelles et Paris
Kogut et al., dans un article recent [KOG2003a], presentent les caracteristiques
dynamiques de la ligne L2 Bruxelles–Liege. Cette ligne est identique a celle de
Mevergnies, en terme de fixations de rail, de traverse et normalement de ballast.
Une analyse dynamique de la voie aurait permis de verifier la dynamique du bal-
last. Selon Kogut, la semelle de rail a une raideur kp = 120MN/m et un coefficient
d’amortissement dp = 4kNs/m. Les valeurs de kb = 33MN/m et db = 49 kNs/m
representent respectivement la raideur et le coefficient d’amortissement du ballast.
172 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
voie A
voie B
3m
1,5m
1,5m
x
y
Bruxelles Paris
Fig. 7.6 – Schema de la voie investiguee
7.2.2 Caracteristiques du sol
La connaissance du sol, d’un point de vue constitution et caracterisation
dynamique, est un element important puisque ce dernier conditionne tres fortement
sa reponse a des vibrations forcees. Une recherche approfondie a ete menee en ce
sens afin de mettre en evidence la constitution du sol. A premiere vue, le sol serait
constitue d’une couche de limon de faible epaisseur, d’une couche d’argile sableuse
d’environ 5m et d’une couche de sable sur 10m sur un massif semi-infini. Ces in-
formations restent neanmoins legeres pour caracteriser le comportement dynamique
du sol a travers des constantes telles que le module d’Young E, la masse volumique
ρ ou les vitesses des ondes dans le sol. Afin de pallier ce probleme, des essais de
prospection geophysique ont ete effectues le jour des tests2. Par souci de temps et de
moyens materiels, des methodes de caracterisation in situ et non–destructives ont
ete preferees, permettant ainsi d’estimer la variation de raideur et d’amortissement
dynamiques des differentes couches constituant le sol [FOT2000].
Une analyse spectrale des ondes de surface (SASW ) a ete effectuee pour
determiner les proprietes dynamiques du sol du site de mesure [KOU2004]. Une exci-
tation de type impact a ainsi ete appliquee sur une fondation carree (0,3m × 0,3m)
en bois grace a une masse de 50 kg en chute libre d’une hauteur d’environ 1m (Fi-
2En realite, les sols ont des caracteristiques speciales qui permettent de les differentier de cellesissues de solides ideaux. En effet le vide existant dans les sols peut ainsi etre comble par de l’air, del’eau ou un melange de fluides. Cette porosite peut avoir une influence significative sur la dynamiquedes sols [RIC1970]. C’est pour se liberer de cette contrainte que les essais de sol et des mesures devibration ont ete effectues le meme jour.
7.2. Caracterisation du site de Mevergnies 173
gure 7.7). Un element en elastomere fut fixe sur cette masse afin de filtrer le contenu
frequentiel de l’excitation jusqu’a une centaine de Hz et de limiter au maximum
le rebond de la masse. Les reponses verticales ont ete mesurees sur dix points de
mesure a la surface, pour trois lieux d’impact differents et pour des distances allant
de 7 a 43m de la source (Figure 7.8). Des geophones Geospace GS–20DM et Sensor
SM–6, respectivement de sensibilite egale a 17,7V/m/s et 28V/m/s, furent utilises
pour les mesures a la surface du sol. De plus, un accelerometre Dytran 3010A8 (sen-
sibilite : 10mV/g) dedie aux chocs fut fixe sur la masse et utilise lors des essais de sol.
Fig. 7.7 – Systeme d’impact par chute de masse
Des essais ont permis de determiner l’evolution de la vitesse de phase en fonction
de la frequence, appelee courbe de dispersion (Figure 7.9(a)). Une procedure d’inver-
sion, basee sur la methode d’Haskell–Thomson [NAZ1984,DEW1997], a ete effectuee
en minimisant par moindres carres la difference entre les courbes de dispersion
experimentale et theorique (methode SASW — voir Annexe B), comme l’illustre la
Figure 7.9(b). La derniere correspond a un sol stratifie avec une couche superieure
d’epaisseur d = 2,7m et de vitesse de cisaillement cS = 177m/s, une couche in-
termediaire (d = 3,9m, cS = 209m/s) et un substratum semi–infini (cS = 356m/s).
Ces resultats restent en bonne concordance avec ceux obtenus par des essais de
refractions sismiques effectues par la meme occasion. Le Tableau 7.5 reprend toutes
les caracteristiques dynamiques du sol en question, en termes de vitesses d’onde,
de modules d’Young, de nombres de Poisson et de masses volumiques. Le rapport
scientifique [KOU2004] reprend de maniere plus detaillee les resultats ainsi que des
conclusions sur la caracterisation dynamique de ce site.
Les caracteristiques d’amortissement ne sont pas fournies par les methodes clas-
siques d’investigation de sol (SASW, refraction sismique,. . .). Une estimation de
l’amortissement materiel peut etre faite en supposant qu’il ne varie pas avec la pro-
fondeur. Si tel est le cas, l’expression classique du modele de Barkan pour un sol
174 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
y
55 m
9 (43 m)
8 (35 m)
7 (27 m)
6 (23 m)
5 (19 m)
4 (15 m)
3 (9m)2 (7m)4 m
58
58
59
Fig. 7.8 – Disposition des points d’impact et des points de mesure pour ladetermination des caracteristiques dynamiques de sol
Vit
ess
ede
phase
[m/s]
Frequence [Hz]
Longueur d’onde λR [m]
0
00 5
10
10 15
20
20 25
30
30
40 50 60 70 80 90
100
100
200
200
300
300
400
400
500
500
(a) Courbe experimentale
Vit
ess
ede
phase
[m/s]
Frequence [Hz]
10 20 30 40 50 60 70 80100
150
200
250
300
350
400
450courbe experimentalecourbe minimisee (mode fondamental)
courbe minimisee (2e mode)
courbe minimisee (3e mode)
500
(b) Courbe theorique
Fig. 7.9 – Courbes de dispersion relatives a la methode SASW
homogene peut etre utilisee, comme Degrande le propose dans [DEG2000a]. La vi-
tesse verticale vz(r, ω) a une distance r d’une source vibratoire (= l’impact) peut
7.2. Caracterisation du site de Mevergnies 175
Tab. 7.5 – Resultats obtenus lors des methodes d’investigation du sol du site
couche d E ρ ν cP cS cR
1 2,7 m 129MPa 1600 kg/m3 0,3 330 m/s 177 m/s 170 m/s
2 3,9 m 227MPa 2000 kg/m3 0,3 391 m/s 209 m/s 201 m/s
3 ∞ 659MPa 2000 kg/m3 0,3 666 m/s 356 m/s 343 m/s
s’exprimer a partir d’une vitesse vz(r1, ω) a une distance de reference r1
vz(r, ω) = vz(r1, ω)
(r
r1
)−n
exp [−α(r − r1)] (7.1)
ou l’exposant n represente l’amortissement geometrique du sol et ou le coefficient de
Barkan α peut s’exprimer en fonction de l’amortissement viscoelastique β
α =2π2βf2
cR. (7.2)
La comparaison peut etre etablie avec des donnees experimentales, en imposant la
valeur de n a 0,5 correspondant a l’attenuation geometrique des ondes de Rayleigh
(Figure 7.10). Une tres faible correspondance existe, qui ne peut etre imputee
uniquement a l’amortissement β mais egalement a l’heterogeneite du sol et a la
simplicite du modele de Barkan.
Afin de mieux cerner ce parametre, une comparaison a ete menee directement
sur un modele elements finis. La Figure 7.11 montre les resultats obtenus de maniere
numerique sur base d’un modele axisymetrique sous ABAQUS, dans le cas de l’ex-
citation par impact. Ce modele permet de verifier, en terme de niveau et de forme,
la concordance entre les resultats numeriques et experimentaux pour β = 0,0004,
afin de valider les parametres dynamiques issus des prospections geophysiques : la
forme des signaux est sensiblement analogue entre les deux series et les maxima sont
presque retrouves (sauf pour les deux premiers points ou une legere difference ap-
paraıt, pouvant s’expliquer par la non–homogeneite locale du sol aux endroits proches
de l’impact, pres des fondations de la voie). Par ailleurs, la difference observee est de
meme ordre de grandeur que les eventuelles differences entre essais experimentaux
et ne depend que tres peu du parametre β. Cette derniere analyse permet ainsi de
se rassurer sur tous les parametres dynamiques. Cette analyse ouvre par ailleurs une
voie vers le recalage des parametres de sol directement sur le modele elements finis
et dans le domaine temporel.
176 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
10−2
100
10210
−2
100
102
Distance adimensionnelle [−]
Vite
sse
adim
ensi
onnn
elle
[−
]
expérimentalmodèle de Barkan
(a) 5Hz
10−2
100
10210
−2
100
102
Distance adimensionnelle [−]
Vite
sse
adim
ensi
onnn
elle
[−
]
expérimentalmodèle de Barkan
(b) 10Hz
10−2
100
10210
−2
100
102
Distance adimensionnelle [−]
Vite
sse
adim
ensi
onnn
elle
[−
]
expérimentalmodèle de Barkan
(c) 20 Hz
10−2
100
10210
−2
100
102
Distance adimensionnelle [−]
Vite
sse
adim
ensi
onnn
elle
[−
]
expérimentalmodèle de Barkan
(d) 30Hz
Fig. 7.10 – Representation adimensionnelle de la decroissance geometrique etmaterielle pour le site de Mevergnies (β = 0,0004)
7.3 Modele numerique
A partir des differentes donnees collectees, un modele numerique a pu etre etabli.
Pour le vehicule (Figure 7.12), chaque charge axiale par essieu a ete modelisee par un
systeme a 3 ddl, definissant ainsi un quart de vehicule ou un demi–vehicule, selon que
l’on considere les locomotives et l’avant des caisses laterales ou les caisses centrales :
mc,i qc,i + d2,i (qc,i − qb,i) + k2,i (qc,i − qb,i) +mc,i g = 0 , (7.3)
mb,i qb,i + d2,i (qb,i − qc,i) + k2,i (qb,i − qc,i)
+ d1,i (qb,i − qw,i) + k1,i (qb,i − qw,i) +mb,i g = 0 , (7.4)
mw,i qw,i + d1,i (qw,i − qb,i) + k1,i (qw,i − qb,i) +mw,i g − Frail/roue,i = 0 , (7.5)
ou l’indice i est relatif a chaque contribution des essieux. Les Tableaux 7.6 et
7.7 reprennent leurs differentes donnees, en tenant compte d’un train a vide et
7.3. Modele numerique 177
0 0.1 0.2 0.3−5
0
5
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s] expérimental
simulation
(a) vz a 3m
0 0.1 0.2 0.3−5
0
5
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s] expérimental
simulation
(b) vz a 5m
0 0.1 0.2 0.3−5
0
5
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s] expérimental
simulation
(c) vz a 11m
0 0.1 0.2 0.3−5
0
5
Temps [s]
Vite
sse
[mm
/s] expérimental
simulation
(d) vz a 15 m
0 0.1 0.2 0.3−5
0
5
Temps [s]V
itess
e [m
m/s
] expérimentalsimulation
(e) vz a 19 m
Fig. 7.11 – Resultats experimentaux et numeriques pour un impact au niveau du soldu site de Mevergnies
charge de maniere nominale, pour le Thalys et l’Eurostar. Remarquons que ces
donnees tiennent deja compte de la modelisation 2–D du systeme vehicule–voie. Ces
donnees sont presentees pour des vehicules a vide, avec la charge supplementaire
au niveau de la caisse, pour un cas nominal. Pour notre cas d’etude, puisque
aucune information ne fut trouvee a ce sujet, une charge a 50% a ete choisie, ce qui
correspond en moyenne au cas courant (et normalement au cas d’etude experimental).
xxxxxxxxxxxxxxxx
mc,i
mw,i
mb,i
qc,i
qw,i
qb,ik1,i
k2,i
d1,i
d2,i
xz
v0
Fig. 7.12 – Modele multicorps de vehicule adopte pour le TGV
Pour le vehicule, les frequences propres de pompage sont de l’ordre de 1Hz pour
le mode de caisse et de 3Hz a 7Hz pour le mode de bogie.
178 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIESTab.7.
6–
Don
nee
sdynam
iques
pou
rle
model
ede
veh
icule
Thal
ys
axes
1–
4/
23
–26
5–
6/
21
–22
7/
20
8–
11
12
–13
14
–19
mc
[kg]
6.6
80
5.1
06
3.5
62
3.5
62
3.5
62
3.6
52
Contr
.pass
ager
s-
(+487)
(+974)
(+926)
(+523)
(+1.3
30)
(100%
rem
pliss
age
)
mb
[kg]
815
2.0
39
3.9
13
3.9
13
3.9
13
3.9
13
mw
[kg]
1.0
05
1.0
05
1.0
25
1.0
25
1.0
25
1.0
25
k2
[MN/m
]0,6
10,6
10,2
30,2
30,2
30,2
3
d2
[kN
s/m
]10
10
10
10
10
10
k1
[MN/m
]1,0
51,0
50,8
20,8
20,8
20,8
2
d1
[kN
s/m
]20
20
20
20
20
20
Tab.7.
7–
Don
nee
sdynam
iques
pou
rle
model
ede
veh
icule
Euro
star
axes
1–
45
–6
/23
–24
7–
8/
21
–22
9–
10
11
–12
13
–14
15
–16
17
–18
19
–20
45
–48
43
–44
/25–
26
41
–42
/27
–28
39
–40
37
–38
35
–36
33
–34
31
–32
29
–30
mc
[kg]
6.7
71
4.4
60
5.5
36
5.3
94
5.4
20
5.3
49
3.8
74
6.5
70
5.5
93
Contr
.pass
ager
s-
(+618)
(+1.2
36)
(+1.4
25)
(+1.4
25)
(+1.4
25)
(+725)
(+475)
(+926)
(100%
rem
pliss
age
)
mb
[kg]
769
2.3
95
591
591
591
591
591
591
591
mw
[kg]
1.0
23
1.0
23
1.0
23
1.0
23
1.0
23
1.0
23
1.0
23
1.0
23
1.0
23
k2
[MN/m
]0,8
20,2
30,1
50,1
50,1
50,1
50,1
50,1
50,1
5
d2
[kN
s/m
]23
510
10
10
10
10
10
10
k1
[MN/m
]1,3
11,1
01,0
41,0
41,0
41,0
41,0
41,0
41,0
4
d1
[kN
s/m
]6
66
66
66
66
7.3. Modele numerique 179
Pour la voie, une analyse modale numerique permet d’affirmer que le mode
T1 est a 67Hz (ξ = 31%), le mode T2 a 325Hz (ξ = 5%) et le mode P–P a
1191Hz. La Figure 7.13 montre l’allure de la receptance directe de la voie, pour
un point du rail au droit d’une traverse. Contrairement au site de Haren etudie
precedemment, le degre d’amortissement du deuxieme mode du rail est faible. Ces
caracteristiques dynamiques correspondent neanmoins a des valeurs typiques issues
de la litterature [ESV2001].
0 100 200 300 400 500 600 700 800−180
−170
−160
−150
−140
Fréquence [Hz]
Réc
epta
nce
[dB
]
0 100 200 300 400 500 600 700 800−200
−150
−100
−50
0
Frequence [Hz]
Pha
se [°
]
1kp
+ 1kb
Fig. 7.13 – Receptance directe du rail au droit d’une traverse (modele a 2 ddl)
Au niveau de l’irregularite de voie, aucune donnee n’a pu etre fournie quant a ce
parametre. Il semble neanmoins qu’il s’agit d’un facteur important pour les lignes a
grande vitesse [ESV2001] et que le choix d’une tres bonne qualite de voie (classe 6)
est realiste et donc acceptable (le TGV est reconnu pour son confort dans l’habitacle
du essentiellement a la qualite de la pose des lignes ferroviaires correspondantes).
Afin de permettre un modele suffisamment grand pour limiter au maximum
les effets de distance de la voie et pour visualiser les vibrations pour les grandes
distances, le sol est modelise par un quart d’espace infini, en tenant compte d’un
plan de symetrie vertical et parallele a la voie (les cas de charges sont verticaux
180 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
et les interfaces de chaque couche du sol sont paralleles a sa surface libre). Des
conditions aux limites sont imposees a ce plan, en terme de deplacement qui lui est
perpendiculaire (uy = 0). La Figure 7.14 nous montre le modele cree, identique pour
tous les cas de simulations envisages. Le modele comporte 675.000 elements (finis
et semi–infinis compris), soit un nombre de degres de liberte de 480.000, pour une
taille du modele Td de 25m. Le schema d’integration envisage est de type explicite,
avec un pas de temps ∆t fixe et egal a 10−5 s, avec toujours a l’esprit la verification
de la stabilite du schema.
(a) Maillage (b) Conditions aux limites
Fig. 7.14 – Modele ABAQUS du site de Mevergnies
Le modele vehicule–voie, sous EasyDyn, comporte 100 traverses, soit 498 ddl pour
la voie, et 3 × ne ddl pour le vehicule, ou ne est le nombre d’essieux entrant en jeu :
26 (52) pour le (double) Thalys et 48 pour l’Eurostar. Pour le contact roue/voie, le
modele non lineaire et une irregularite de voie de classe 6 (tres bonne) selon Garg et
Dukkipati [GAR1984] ont ete utilises.
Le temps de calcul est un parametre important : alors que pour le modele de tram
a basse vitesse, quelques degres de libertes etaient necessaires pour le vehicule et la
voie, ces simulations en necessitent un grand nombre. Les temps de calculs sont donc
plus importants ; pour un PC equipe d’un processeur double cœurs cadence a 3GHz
avec une memoire RAM de 2Go, les temps de calcul sont :
– de 35 h environ3 pour une simulation du sous–systeme vehicule/voie sous Easy-
Dyn, dans le cas d’un Thalys simple,
– de 10 jours ( !) toujours pour une simulation du systeme vehicule–voie sous
EasyDyn, mais dans le cas d’un Thalys double ou d’un Eurostar,
– de 5 jours de simulation ABAQUS pour le sol dans le cas d’un Thalys simple
(calcul en mono–processeur).
3La duree exacte depend de la vitesse du vehicule consideree.
7.3. Modele numerique 181
Ces temps de calcul restent fort importants, notamment sous EasyDyn qui n’est pas
optimise pour ce type de probleme : une absence de gestion des zeros de la matrice
d’iteration et l’ecriture par derivation numerique de la matrice entraınent des lors
des temps de calcul plus longs.
Nous presentons de prime abord les resultats pour le Thalys circulant a une
vitesse de 300 km/h. La Figure 7.15 presente les resultats cote vehicule, en terme
d’acceleration de la caisse, ou l’on remarque des niveaux assez faibles. Le contenu
du signal depend essentiellement des modes du vehicule, plus ou moins amplifie par
la qualite de voie. Cote voie, la Figure 7.16 montre la deflexion de celle–ci, sous le
passage des differentes charges. Son contenu frequentiel est riche et laisse entrevoir des
pics dont les frequences (et leurs harmoniques) dependent, pour une vitesse constante
v0 du vehicule, des differents mecanismes periodiques excitateurs a savoir
– la frequence fondamentale de passage des bogies :
fb =v0Lb
(7.6)
– la frequence fondamentale de passage des essieux :
fa1 =v0La1
, (7.7)
(ou fa2 ou fa3 selon la distance inter–essieux adoptee — cf. Figure 7.17),
– la frequence d’excitation des traverses :
fs =v0d. (7.8)
Tous ces phenomenes, sauf pour la frequence d’excitation des traverses (qui n’est
pas visible sur la deflexion du rail), sont assez bien representes, comme le resume le
Tableau 7.8, sur base du spectre calcule a partir des forces injectees par les traverses
sur la surface du sol.
Les simulations au niveau du sol sont comparees avec des resultats experimentaux
a la section suivante, afin de valider l’approche. On peut neanmoins a ce stade
mettre en avant l’influence de la geometrie du vehicule comme nous le montre la
Figure 7.18(a), comparant les spectres respectifs de l’effet induit par un essieu si-
mule et par un vehicule complet. On remarque l’emergence de pics a des frequences
bien precises dus au passage periodique des bogies et des essieux, ainsi que leurs
harmoniques correspondants. La periodicite des traverses n’est pas mise en evidence,
essentiellement a cause de sa haute frequence, fortement amortie par le sol. Les modes
du vehicule ne sont que tres peu visibles, noyes en partie dans ces pics relatifs a la
182 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
0 1 2 3 4 5−0.5
0
0.5
Temps [s]
Acc
élér
atio
n [m
/s2 ]
LocomotiveCaisse latéraleCaisse centrale
(a) Analyse temporelle
100
101
10210
−4
10−3
10−2
10−1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
m/s
2 ]
LocomotiveCaisse latéraleCaisse centrale
(b) Analyse en bandes de tiers d’octave
Fig. 7.15 – Acceleration verticale des caisses, pour le passage d’un Thalys a 300 km/h
0 0.5 1 1.5 2 2.5−15
−10
−5
0
5x 10−4
Temps [s]
Dép
lace
men
t [m
]
(a) Analyse temporelle
0 20 40 60 80 1000
1
x 10−4
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
m]
(b) Analyse du spectre
Fig. 7.16 – Deflexion du rail, pour le passage d’un Thalys a 300 km/h
geometrie du vehicule. On remarque par contre l’emergence de pics aux alentours de
30Hz due a la resonance du sol (fres = cP
4h ou h est la hauteur de la premiere couche —
voir Section 4.10). La Figure 7.18(b) montre les resultats obtenus a partir du modele
de Krylov [KRY1996] qui, rappelons–le, est base sur un modele de voie uniformement
supportee par une raideur modelisant semelles de rail et ballast. Le modele de Krylov
tient compte, comme les fonctions approchees de Green, uniquement de la contribu-
tion des ondes de Rayleigh pour un sol considere comme homogene. On remarque
ainsi l’emergence de pics aux memes frequences mais leurs niveaux sont completement
7.3. Modele numerique 183
N N + 1
dLa1
Lb
La2La3
Fig. 7.17 – Parametres geometriques principaux de la voie et du train
Tab. 7.8 – Frequences d’excitation relevees a partir des forces injectees par les tra-
verses sur la surface du sol, pour le passage d’un Thalys a 300 km/h
Origine Frequence fondamentale
Passage des bogies (Lb) fb1 = 3,8Hz
Passage des essieux (La1) fa1 = 27,8Hz
Excitation des traverses (d) fs = 138,9Hz
differents, revelant la frequence d’excitation des bogies, a defaut des autres modes
excitation. Le succes de ce modele a ete essentiellement du a la mise en evidence de
ces pics mais peu de validations ont finalement ete etablies [KRY1998,LOM2000a].
0 20 40 60 80 1000
0.2
0.4
0.6
0.8
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−] pour un essieu
pour véhicule complet
(a) Modele developpe
0 20 40 60 80 1000
0.2
0.4
0.6
0.8
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−] pour véhicule complet
(b) Modele de Krylov
Fig. 7.18 – Comparaison du contenu frequentiel des vitesses verticales, a 10m de lavoie, calculees au passage d’un vehicule Thalys a 300 km/h
184 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
7.4 Passages de train — comparaison simulation etmesures
Durant les essais, douze passages de Thalys et d’Eurostar ont ete enregistres
pour des vitesses de train allant de 250 a 305 km/h et sont resumes au Tableau 7.9.
Chaque passage est denomme en fonction du type de train, du sens de la voie et
de l’ordre correspondant. Les passages sont ainsi ordonnes selon l’ordre d’arrivee.
Les mesures se presentent sur une large gamme de vitesses comparee a la vitesse
nominale de 300 km/h.
Tab. 7.9 – Detail des passages de TGV enregistres
Nom no Type de Voie Vitesse #
train train [km/h] Voitures
ThalysB1 9327 Thalys B 305 8
ThalysA1 9326 Thalys A 295 8
ThalysB2 9429 Thalys B 300 8
ThalysA2 9428 Thalys A 275 8
ThalysA3 9960 Thalys A 270 2 × 8
EurostarA1 9133 EuroStar A 280 18
ThalysA4 9330 Thalys A 265 8
ThalysB3 9331 Thalys B 285 8
ThalysB4 9927 Thalys B 250 8
EurostarB1 9124 EuroStar B 290 18
ThalysB5 9333 Thalys B 295 2 × 8
ThalysA5 9436 Thalys A 260 8
Dans le seul souci d’etre concis, seulement quelques resultats sont presentes de
maniere detaillee. Les Figures 7.19 a 7.30 (pages 186 a 197) presentent ainsi les
resultats obtenus en terme de vitesses dans les domaines temporel et frequentiel,
en les confrontant a leurs homologues mesures. Les differentes courbes, a savoir les
evolutions temporelles, les spectres frequentiels, les evolutions de l’indicateur KBF
et les spectrogrammes sont comparees afin de souligner la bonne concordance des
resultats numeriques face aux resultats mesures. On remarque que, comme dans le
cas du tram, les vitesses selon des directions horizontales ne sont pas negligeables :
bien qu’en deca des vitesses verticales, elles restent du meme ordre de grandeur. Pour
la direction longitudinale, notre modele surestime legerement les niveaux. Nous pou-
vons par ailleurs remarquer la legere augmentation des niveaux vibratoires lorsque le
7.4. Passages de train — comparaison simulation et mesures 185
nombre de voitures augmente (18 pour les Eurostar et 2×8 pour les doubles Thalys).
Les signaux temporels mesures et simules semblent coherents entre eux, mais
sur base de ces seuls signaux, il est fort difficile de juger de la qualite du modele.
Par contre le contenu frequentiel permet de mettre en evidence des frequences
dominantes des signaux, qui se retrouvent aussi bien dans les resultats simules
que dans les mesures, globalement avec la meme importance. La moyenne mobile
ponderee de chaque signal est egalement comparee, ce qui permet de mieux mettre
en evidence les phenomenes temporels sur une base de temps plus large. Enfin, les
spectogrammes permettent de mieux cerner le contenu frequentiel au cours du temps
et on remarque une certaine stationnarite du signal utile mais egalement la presence
de bruit de fond dans les signaux mesures, ce qui peut expliquer certaines hautes
frequences dans les signaux mesures que l’on ne retrouve pas dans leurs homologues
sous ABAQUS.
Comme pour le cas du tram T2000, l’utilisation d’indicateurs plus simples peut
s’averer utile. En plus de la vitesse particulaire PPV deja utilisee precedemment,
l’indicateur KBF,max est utilise. Il se definit [DIN4150p2] comme le maximum durant
la duree du signal de la moyenne mobile
KBF (t) =
√
1
τ
∫ t
0
KB2(ξ) e−t−ξ
τ dξ (τ = 0,125 s) (7.9)
du signal KB(t) qui n’est rien d’autre que le signal de vitesse v(t) pondere par le
filtre
HKB(f) =1
√
1 + (5,6/f)2. (7.10)
Ce choix paraıt d’autant plus opportun que les normes les plus usuelles sur
l’evaluation des vibrations sur l’environnement se basent sur ces deux parametres.
Les Figures 7.31 et 7.32 (pages 198 et 199) montrent l’evolution des indicateurs PPV
et KBF,max en fonction de la distance, pour les differentes simulations, en les compa-
rant a leurs homologues experimentaux. On remarque de maniere generale que, pour
ces parametres, une assez bonne correlation apparaıt entre les resultats, aussi bien
pour les trains Thalys que pour les trains Eurostar.
186 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(a) vNz (xR = 12, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(b) vEz (xR = 12, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(c) vNx (xR = 20, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(d) vEx (xR = 20, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(e) vNy (xR = 20, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(f) vEy (xR = 20, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(g) vNz (xR = 20, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(h) vEz (xR = 20, t)
Fig. 7.19 – Evolution temporelle des vitesses verticales (z), longitudinales (x) ettransversales (y) calculees (gauche) et experimentales (droite) au passage d’un Thalysa 275 km/h
7.4. Passages de train — comparaison simulation et mesures 187
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(a) vNz (xR = 12, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(b) vEz (xR = 12, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(c) vNx (xR = 20, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(d) vEx (xR = 20, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(e) vNy (xR = 20, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(f) vEy (xR = 20, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(g) vNz (xR = 20, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(h) vEz (xR = 20, f)
Fig. 7.20 – Contenu frequentiel des vitesses verticales (z), longitudinales (x) et trans-versales (y) calculees (gauche) et experimentales (droite) au passage d’un Thalys a275 km/h
188 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(a) KBNF,z(x
R = 12, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(b) KBEF,z(x
R = 12, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(c) KBNF,x(xR = 20, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(d) KBEF,x(xR = 20, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(e) KBNF,y(xR = 20, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(f) KBEF,y(xR = 20, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(g) KBNF,z(x
R = 20, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(h) KBEF,z(x
R = 20, t)
Fig. 7.21 – Moyenne mobile ponderee des vitesses verticales (z), longitudinales (x)et transversales (y) calculees (gauche) et experimentales (droite) au passage d’unThalys a 275 km/h
7.4. Passages de train — comparaison simulation et mesures 189
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(a) vNz (xR = 12, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(b) vEz (xR = 12, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(c) vNx (xR = 20, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(d) vEx (xR = 20, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(e) vNy (xR = 20, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(f) vEy (xR = 20, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(g) vNz (xR = 20, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(h) vEz (xR = 20, t, f)
Fig. 7.22 – Spectrogramme des vitesses verticales (z), longitudinales (x) et trans-versales (y) calculees (gauche) et experimentales (droite) au passage d’un Thalys a275 km/h
190 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(a) vNz (xR = 9, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(b) vEz (xR = 9, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(c) vNx (xR = 15, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(d) vEx (xR = 15, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(e) vNy (xR = 15, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(f) vEy (xR = 15, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(g) vNz (xR = 15, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(h) vEz (xR = 15, t)
Fig. 7.23 – Evolution temporelle des vitesses verticales (z), longitudinales (x) ettransversales (y) calculees (gauche) et experimentales (droite) au passage d’un doubleThalys a 295 km/h
7.4. Passages de train — comparaison simulation et mesures 191
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(a) vNz (xR = 9, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(b) vEz (xR = 9, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(c) vNx (xR = 15, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(d) vEx (xR = 15, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(e) vNy (xR = 15, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(f) vEy (xR = 15, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(g) vNz (xR = 15, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(h) vEz (xR = 15, f)
Fig. 7.24 – Contenu frequentiel des vitesses verticales (z), longitudinales (x) et trans-versales (y) calculees (gauche) et experimentales (droite) au passage d’un doubleThalys a 295 km/h
192 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(a) KBNF,z(x
R = 9, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(b) KBEF,z(x
R = 9, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(c) KBNF,x(xR = 15, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(d) KBEF,x(xR = 15, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(e) KBNF,y(xR = 15, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(f) KBEF,y(xR = 15, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(g) KBNF,z(x
R = 15, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(h) KBEF,z(x
R = 15, t)
Fig. 7.25 – Moyenne mobile ponderee des vitesses verticales (z), longitudinales (x)et transversales (y) calculees (gauche) et experimentales (droite) au passage d’undouble Thalys a 295 km/h
7.4. Passages de train — comparaison simulation et mesures 193
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(a) vNz (xR = 9, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(b) vEz (xR = 9, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(c) vNx (xR = 15, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(d) vEx (xR = 15, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(e) vNy (xR = 15, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(f) vEy (xR = 15, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(g) vNz (xR = 15, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(h) vEz (xR = 15, t, f)
Fig. 7.26 – Spectrogramme des vitesses verticales (z), longitudinales (x) et transver-sales (y) calculees (gauche) et experimentales (droite) au passage d’un double Thalysa 295 km/h
194 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(a) vNz (xR = 8, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(b) vEz (xR = 8, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(c) vNz (xR = 12, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(d) vEz (xR = 12, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(e) vNz (xR = 14, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(f) vEz (xR = 14, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(g) vNz (xR = 24, t)
0 5 10−2
−1
0
1
2x 10−3
Temps [s]
Vite
sse
[m/s
]
(h) vEz (xR = 24, t)
Fig. 7.27 – Evolution temporelle des vitesses verticales calculees (gauche) etexperimentales (droite) au passage d’un Eurostar a 280 km/h
7.4. Passages de train — comparaison simulation et mesures 195
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(a) vNz (xR = 8, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(b) vEz (xR = 8, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(c) vNz (xR = 12, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(d) vEz (xR = 12, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(e) vNz (xR = 14, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(f) vEz (xR = 14, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(g) vNz (xR = 24, f)
0 100 2000
0.5
1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de n
orm
alis
ée [
−]
(h) vEz (xR = 24, f)
Fig. 7.28 – Contenu frequentiel des vitesses verticales calculees (gauche) etexperimentales (droite) au passage d’un Eurostar a 280 km/h
196 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(a) KBNF,z(x
R = 8, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(b) KBEF,z(x
R = 8, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(c) KBNF,z(x
R = 12, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(d) KBEF,z(x
R = 12, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(e) KBNF,z(x
R = 14, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(f) KBEF,z(x
R = 14, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(g) KBNF,z(x
R = 24, t)
0 5 100
0.5
1
Temps [s]
KB
F [
mm
/s]
(h) KBEF,z(x
R = 24, t)
Fig. 7.29 – Moyenne mobile ponderee des vitesses verticales (z) calculees (gauche)et experimentales (droite) au passage d’un Eurostar a 280 km/h
7.4. Passages de train — comparaison simulation et mesures 197
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(a) vNz (xR = 8, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(b) vEz (xR = 8, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(c) vNz (xR = 12, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(d) vEz (xR = 12, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(e) vNz (xR = 14, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(f) vEz (xR = 14, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(g) vNz (xR = 24, t, f)
Temps [s]
Fré
quen
ce [
Hz]
0 5 100
50
100
150
200
−90
−80
−70
−60
(h) vEz (xR = 24, t, f)
Fig. 7.30 – Spectrogramme des vitesses verticales (z) calculees (gauche) etexperimentales (droite) au passage d’un Eurostar a 280 km/h
198 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
5 10 15 20 250
2
4
6
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
ModèleMesures
(a) Thalys a 250 km/h
5 10 15 20 250
2
4
6
Distance de la voie [m]P
PV
[m
m/s
]
ModèleMesures
(b) Thalys a 260 km/h
5 10 15 20 250
2
4
6
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
ModèleMesures
(c) Thalys a 265 km/h
5 10 15 20 250
2
4
6
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
ModèleMesures
(d) Thalys a 275 km/h
5 10 15 20 250
2
4
6
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
ModèleMesures
(e) Thalys a 285 km/h
5 10 15 20 250
2
4
6
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
ModèleMesures
(f) Thalys a 295 km/h
5 10 15 20 250
2
4
6
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
ModèleMesures
(g) Thalys a 300 km/h
5 10 15 20 250
2
4
6
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
ModèleMesures
(h) Thalys a 305 km/h
5 10 15 20 250
2
4
6
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
ModèleMesures
(i) Double Thalys a270 km/h
5 10 15 20 250
2
4
6
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
ModèleMesures
(j) Double Thalys a295 km/h
5 10 15 20 250
2
4
6
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
ModèleMesures
(k) Eurostar a 280 km/h
5 10 15 20 250
2
4
6
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
ModèleMesures
(l) Eurostar a 290 km/h
Fig. 7.31 – comparaison numerique–experimentale, sur base de la vitesse particulairePPV verticale, sur le site de Mevergnies
7.4. Passages de train — comparaison simulation et mesures 199
5 10 15 20 250
0.5
1
1.5
2
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s] Modèle
Mesures
(a) Thalys a 250 km/h
5 10 15 20 250
0.5
1
1.5
2
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s] Modèle
Mesures
(b) Thalys a 260 km/h
5 10 15 20 250
0.5
1
1.5
2
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s] Modèle
Mesures
(c) Thalys a 265 km/h
5 10 15 20 250
0.5
1
1.5
2
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s] Modèle
Mesures
(d) Thalys a 275 km/h
5 10 15 20 250
0.5
1
1.5
2
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s] Modèle
Mesures
(e) Thalys a 285 km/h
5 10 15 20 250
1
2
3
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s] Modèle
Mesures
(f) Thalys a 295 km/h
5 10 15 20 250
1
2
3
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s] Modèle
Mesures
(g) Thalys a 300 km/h
5 10 15 20 250
1
2
3
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s] Modèle
Mesures
(h) Thalys a 305 km/h
5 10 15 20 250
0.5
1
1.5
2
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s] Modèle
Mesures
(i) Double Thalys a270 km/h
5 10 15 20 250
1
2
3
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s] Modèle
Mesures
(j) Double Thalys a295 km/h
5 10 15 20 250
0.5
1
1.5
2
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s] Modèle
Mesures
(k) Eurostar a 280 km/h
5 10 15 20 250
0.5
1
1.5
2
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s] Modèle
Mesures
(l) Eurostar a 290 km/h
Fig. 7.32 – comparaison numerique–experimentale, sur base de l’indicateur KBF,max
vertical, sur le site de Mevergnies
200 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
La Figure 7.33 reprend l’animation temporelle a differents instants pour un
vehicule Thalys circulant a 300 km/h. Cette figure montre ainsi le caractere complexe
des vibrations induites par le vehicule, compare au cas simple presente pour le tram
T2000.
(a) t = 0 s (b) t = 0,35 s
(c) t = 0,70 s (d) t = 1,05 s
(e) t = 1,40 s (f) t = 1,75 s
(g) t = 2,10 s (h) t = 2,45 s
(i) t = 2,80 s (j) t = 3,15 s
Fig. 7.33 – Propagation des vibrations verticales en champ libre vz dans le cas d’unThalys, circulant a une vitesse de 300 km/h
7.4. Passages de train — comparaison simulation et mesures 201
La Figure 7.34 compare finalement les differentes courbes numeriques entre elles
afin de mettre en evidence l’influence de la vitesse. Comme pour les resultats
experimentaux [KOU2005a], il reste difficile de lier une difference de niveau notable
a la vitesse du vehicule. On compare egalement les niveaux aux seuils imposes par les
normes en vigueur4 dans le souci de qualifier les niveaux par rapport a une reference.
On remarque ainsi, dans le cas des effets sur les habitations (zone residentielle), que
les niveaux sont en deca des seuils imposes, a partir de 3m de la voie. Pour les ef-
fets sur les individus, le nombre de passages est un facteur determinant puisque les
signaux se trouvent entre les deux seuils extremes.
0 10 20 30
100
Distance de la voie [m]
Vite
sse
part
icul
aire
PP
V [
mm
/s]
limite DIN 4150−3limite SN640312a 250 km/h
260 km/h265 km/h275 km/h285 km/h295 km/h300 km/h305 km/h
(a) PPV numerique
0 10 20 3010
−1
100
Distance de la voie [m]
Indi
cate
ur K
BF
,max
[m
m/s
]
DIN 4150−2 − limite inf. (Au = 0.15)
DIN 4150−2 − limite sup. (Ao = 3) 250 km/h
260 km/h265 km/h275 km/h285 km/h295 km/h300 km/h305 km/h
(b) KBF,max numerique
Fig. 7.34 – Influence de la vitesse du Thalys pour differentes distances de la voie
La Figure 7.35 nous montre l’influence de la configuration du type de train
(simple Thalys, double Thalys et Eurostar) sur les niveaux vibratoires. On remarque
que le double Thalys a des niveaux plus eleves au fur et a mesure que l’on s’eloigne
de la voie. La meme remarque est a formuler pour l’Eurostar lorqu’on le compare au
simple Thalys.
L’influence de l’irregularite de voie est egalement mise en evidence a travers la
Figure 7.36 ou l’on remarque une tres forte influence de celle–ci, plus importante
que celle observee lors de l’analyse du tram (a faible vitesse) : la sensibilite de ce
parametre est fort dependante de la vitesse du vehicule (les niveaux pour une voie
de qualite mauvaise atteignent jusqu’a quatre fois ceux pour une voie ideale).
4Les normes DIN 4150 et SN640 312a ont le domaine d’application dans les batiments alors queles valeurs refletent le cas de mesures en champ libre. On peut neanmoins utiliser ces normes commereference afin de juger de l’intensite des niveaux vibratoires, sans se soucier de l’effet propre del’habitation (celle–ci induira, au pire des cas, des amplifications a certaines frequences, proches deces resonances).
202 7. CAS D’ETUDE : LA LIGNE A GRANDE VITESSE DE MEVERGNIES
0 5 10 15 20 25 30
100
Distance de la voie [m]
Vite
sse
part
icul
aire
PP
V [
mm
/s]
limite DIN 4150−3limite SN 640 312a Simple Thalys
Double ThalysEurostar
(a) PPV numerique
0 5 10 15 20 25 3010
−1
100
Distance de la voie [m]
Indi
cate
ur K
BF
,max
[m
m/s
]
DIN 4150−2 − limite inf. (Au = 0.15)
DIN 4150−2 − limite sup. (Ao = 3) Simple Thalys
Double ThalysEurostar
(b) KBF,max numerique
Fig. 7.35 – Influence du type de train pour differentes distances de la voie(v = 295 km/h)
7.5 Conclusions
Ce chapitre a presente les resultats de notre modele applique a des trains a
grande vitesse Thalys et Eurostar. Les resultats numeriques issus du modele sont
confrontes a des mesures effectuees sur le site de Mevergnies. Il en ressort une
tres bonne concordance entre les niveaux verticaux, ce qui valide le modele et son
approche pour des grandes vitesses. Une confrontation entre notre modele et celui
de Krylov a pu etre menee, soulignant que ce dernier fournissait des resultats fort
limites. Par ailleurs, les niveaux horizontaux ont pu egalement etre compares a des
mesures et, la aussi, une bonne correspondance s’est fait remarquer, hormis le cas
de la direction longitudinale ou les niveaux mesurees reste parfois en–deca de leur
homologues numeriques.
Alors que plusieurs auteurs [SHE2006, AUE2006a] s’accordent sur l’importance
de l’interaction voie–sol, nous avons pu demontrer a travers des resultats, qu’elle
peut etre negligeable, face a d’autres phenomenes mis en avant par le contact
roue–rail. De plus, un modele decouple vehicule/voie et voie/sol peut etre licite,
meme a grande vitesse, si la raideur du sol est importante, ce qui est le cas dans
notre application.
7.5. Conclusions 203
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10−2
0
2x 10
−3
Temps [s]Vite
sse
vert
ical
e [m
/s]
classe 2classe 4classe 6
(a) vNz (xR = 5, t)
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10−2
0
2x 10
−3
Temps [s]Vite
sse
vert
ical
e [m
/s]
classe 2classe 4classe 6
(b) vNz (xR = 10, t)
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10−2
0
2x 10
−3
Temps [s]Vite
sse
vert
ical
e [m
/s]
classe 2classe 4classe 6
(c) vNz (xR = 15, t)
5 10 15 20 250
2
4
6
8
Distance de la voie [m]
Vite
sse
part
icai
re P
PV
[m
m/s
]
classe 0classe 6classe 4classe 2
(d) PPV numerique
Fig. 7.36 – Influence de l’irregularite de voie sur les niveaux vibratoires (Eurostar av = 280 km/h)
CHAPITRE 8
Analyse parametrique
Les influences qu’on n’arrive pas a discernersont les plus puissantes.
GUSTAV MEYRINKExtrait de « Les quatre freres de la lune »
Dans notre problematique, l’interet d’un modele numerique reside dans sa capa-
cite a reproduire fidelement le comportement dynamique du systeme mecanique
qu’il decrit. La verification des resultats se fait dans la phase de validation du
modele. Il ne faut neanmoins pas oublier que la finalite du modele est de fournir
une aide a la conception des constituants du systeme mecanique en question en
permettant de verifier la sensibilite d’un element du modele sur les performances
globales.
Ce chapitre presente donc une analyse parametrique de notre modele complet sur
base d’un vehicule, circulant a une vitesse constante v0, simplifie a une caisse, un
bogie et un essieu, avec bien evidemment les elements d’interconnection entre eux
(Figure 8.1), representant un quart d’un vehicule ferroviaire classique. Le choix de ce
modele simple permet de mieux mettre en evidence les parametres principaux d’un
vehicule sans tenir compte d’effets secondaires ou particuliers tels que la periodicite
de la charge, deja mise en evidence dans le chapitre precedent. Les equations regissant
205
206 8. ANALYSE PARAMETRIQUE
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxmc
mw
mb
k1
k2
d1
d2
Frail/roue
−Frail/roue
kp
kb
dp
db
m
v0
Fig. 8.1 – Modele de base pour l’etude parametrique
le comportement dynamique du vehicule s’ecrivent :
mc 0 0
0 mb 0
0 0 mw
qcqbqw
+
d2 −d2 0
−d2 d1 + d2 −d1
0 −d1 d1
qcqbqw
+
k2 −k2 0
−k2 k1 + k2 −k1
0 −k1 k1
qcqbqw
=
−mcg
−mbg
Frail/roue −mwg
(8.1)
ou les indices c, b et w sont relatifs respectivement a la caisse, au bogie et a
l’essieu. Les suspensions primaire (1) et secondaire (2) sont modelisees par une paire
ressort–amortisseur (ki,di). La voie est telle qu’elle a ete modelisee auparavant,
c’est–a–dire par, rappelons–le, une poutre d’Euler–Bernoulli (module d’Young Er,
section Ar, masse volumique ρr et moment d’inertie geometrique Ir) reposant de
maniere discrete sur les traverses de masse m. Les semelles (indice p) et le ballast
(b) sont decrits egalement par une raideur et un amortissement en parallele. L’effort
de contact Frail/roue etablit le lien ente le vehicule et la voie et est considere de
maniere generale comme non lineaire. Le sol est modelise, comme precedemment,
par elements finis sous ABAQUS, grace a l’utilisation des elements semi–infinis a la
frontiere du domaine.
La Section 8.1 fournit les valeurs de base de ces parametres ainsi que leur intervalle
d’existence, permettant ainsi une analyse de l’influence des parametres du vehicule
(Section 8.2), de la voie (Section 8.3) et du sol (Section 8.4).
8.1. Cas de reference 207
8.1 Cas de reference
Le Tableau 8.1 presente les parametres du modele complet ainsi que leurs
valeurs, issues du modele du tram de Bruxelles. La valeur de chaque parametre
du vehicule est exprimee a partir du modele presente precedemment, relatif a
un quart du vehicule. La vitesse de reference est de 100 km/h. Une recherche
bibliographique a egalement ete menee afin de disposer d’autres valeurs en vue de
l’analyse parametrique. Le but etant de connaıtre l’etendue de la gamme de chaque
parametre, afin de presenter des resultats sur base de modeles realistes, sans trop
s’eloigner des valeurs d’usage.
Certains composants sont mieux detailles que d’autres, par exemple les rai-
deurs de semelle ou de ballast, ceci etant du a la disparite des valeurs voire
parfois a une certaine meconnaissance de leur comportement. Pour le vehicule,
les etudes de stabilite et de confort menees durant ce dernier siecle ont permis
de mieux en comprendre la dynamique, si bien que les parametres de masse et
des suspensions varient dans une moindre gamme. Pour le rail lui–meme, une
multitude de profiles existent, suivant l’utilisation et les pays d’origine, nous ne
nous baserons que sur certains d’entre eux. Pour le sol, une analyse parametrique
a deja ete effectuee par le passe [KOU2007] sur base de reponses impulsionnelles,
afin de verifier l’influence de ces parametres, arrivant a la meme conclusion que
d’autres auteurs [FOT2000, YAN2003] : l’influence de la masse volumique ρ et
du nombre de Poisson ν est faible face aux autres parametres. Nous nous efforce-
rons ici de verifier si les memes constatations sont de mise pour une source ferroviaire.
La comparaison des resultats ne peut se faire qu’a partir d’indicateurs perti-
nents. Un des objectifs de cette etude est de pouvoir associer la dynamique d’un
systeme vehicule/voie a son environnement, il est donc necessaire de faire intervenir
les parametres influencant l’effet des vibrations sur ce dernier. Il semble opportun
de s’inspirer, comme dans les cas d’etude, des normes d’evaluation dont les criteres
ont ete etudies et approuves par la majorite des organismes travaillant dans ce do-
maine1. Nous nous baserons par la suite sur la vitesse particulaire et l’indicateur
KBF comme indicateurs pour les vibrations a la surface du sol, pour differentes dis-
tances par rapport a la source ferroviaire. Afin de ne pas perdre de vue le caractere
global du probleme, nous comparerons egalement l’acceleration verticale au niveau
de la caisse (confort des passagers) et la deflexion du rail en un point entre deux
traverses (stabilite de la voie).
1En Belgique, les normes DIN 4150 partie 2 et 3 font office de references dans ce domaine, suitea un programme d’appui scientifique a la reglementation, etabli par le CSCT et le SECO.
208 8. ANALYSE PARAMETRIQUETab.8.
1–
Par
amet
res
du
cas
de
refe
rence
Com
posant
Param
etre
Vale
ur
de
refe
rence
Etendue
de
lagam
me
Tra
inm
ass
ede
lacais
se(1 4)
mc
4000
kg
6000kg
[YO
U2003],
12420kg
[ZH
A1999],
13000kg
[ESV
2001],
17500kg
[KIS
1991]
(1 4
de
vehic
ule
)m
ass
edu
bogie
(1 2)
mb
900
kg
800kg
[KIS
1991],
1400kg
[ESV
2001],
5000kg
[ZH
A1999,Y
OU
2003]
mass
ede
l’ess
ieu
mw
320
kg
1200kg
[ZH
A1999,
YO
U2003],
1400kg
[KIS
1991],
2027kg
[ESV
2001]
susp
ensi
on
pri
mair
ek1
6M
N/m
1,1
2M
N/m
[AN
D1999],
2M
N/m
[YO
U2003],
2,2
8M
N/m
[KIS
1991]
d1
6kN
s/m
12kN
s/m
[AN
D1999],
15kN
s/m
[YO
U2003],
23,3
kN
s/m
[KIS
1991]
susp
ensi
on
secondair
ek2
0,5
MN
/m
0,6
MN
/m
[ESV
2001],
4M
N/m
[YO
U2003]
d2
30
kN
s/m
4kN
s/m
[ESV
2001],
30kN
s/m
[YO
U2003]
vit
ess
ed’a
vancem
ent
v0
100
km
/h
gam
me
allant
de
10km
/h
a300km
/h
Rail
secti
on
Ar
63,8
cm
2
rail
UIC
60,U
IC50
et
autr
es
(EB
50T
)m
om
ent
d’inert
iegeom
etr
ique
Ir
1987
cm
4
module
d’Y
oung
Er
210
GPa
mass
evolu
miq
ue
ρr
7850
kg/m
3
irre
gula
rite
de
voie
h(x
)cla
sse
2[G
AR
1984]
cla
sses
1(m
auvais
)a
6(t
res
bon)
Sem
elle
raid
eur
kp
90
MN
/m
6M
N/m
[DO
C2005],
60M
N/m
[YO
U2003],
100M
N/m
[DEG
2000a],
180M
N/m
[ZH
A1999],
237M
N/m
[CH
A2003],
280M
N/m
[GR
A1982]
am
ort
isse
ment
dp
30
kN
s/m
5kN
s/m
[KO
G2003b],
28kN
s/m
[ZH
A1999],
52kN
s/m
[YO
U2003],
63kN
s/m
[GR
A1982]
Tra
ver
sem
ass
em
90,8
4kg
52kg
[ZH
A1999],
110kg
[GR
A1982],
125kg
[AN
D1999],
200kg
[CH
A2003],
290kg
[KN
O1998]
esp
acem
ent
L0,7
2m
0,6
0m
[CH
A2003],
0,6
98m
[GR
A1982]
Ballast
raid
eur
kb
25,5
MN
/m
12M
N/m
[YO
U2003],
40M
N/m
[KO
G2003a],
120M
N/m
[ZH
A1999],
180M
N/m
[GR
A1982],
190M
N/m
[AN
D1999]
am
ort
isse
ment
db
40
kN
s/m
12kN
s/m
[YO
U2003],
50kN
s/m
[KO
G2003a],
82kN
s/m
[GR
A1982],
100kN
s/m
[AN
D1999]
Sol
module
d’Y
oung
E146
MPa
autr
es
sols
,hom
ogenes
ou
stra
tifies
(hom
ogene)
mass
evolu
miq
ue
ρ2000
kg/m
3
nom
bre
de
Pois
son
ν0,2
8−
am
ort
isse
ment
β0,3
.10−
3s
8.2. Influence du vehicule 209
Les vibrations dans le sol sont du meme ordre de grandeur suivant les trois direc-
tions x, y et z, comme il a ete montre dans les deux cas d’etudes precedents. Dans
un seul souci de concision, seule la direction z a ete prise en compte et est presentee.
8.2 Influence du vehicule
Nous analyserons dans cette section la sensibilite des nuisances vibratoires par
rapport aux parametres du vehicule, essentiellement ses caracteristiques dynamiques
et sa vitesse. Nous presenterons prealablement l’influence de la nature du contact
roue/rail sur les resultats obtenus.
8.2.1 Influence du contact roue/rail
Ce cas a deja ete traite auparavant mais il semble logique de verifier son in-
fluence dans le cas qui nous occupe. Avec les valeurs de reference du Tableau 8.1
et pour des rayons de cylindres modelisant la roue et le rail respectivement egaux a
Rroue = 340mm et Rrail = 300mm, on trouve, selon l’Eq. (3.7) et en tenant compte
des masses de la caisse, du bogie et de l’essieu, la valeur de kHz = 109 N/m. Dans le
cas d’un contact non lineaire, l’Eq. (3.5) est de mise, avec KHz = 9,29.1010Nm2/3.
La simulation des deux modeles fournit les memes resultats, la force de contact
Frail/roue etant pratiquement la meme (Figure 8.2(a)) et ce, malgre la presence
d’une irregularite de voie importante (classe 2). Les efforts appliques au sol sont
donc identiques et l’apport d’une non–linearite au niveau de contact n’apporte pas
de modifications notables sur les niveaux vibratoires a la surface du sol.
0 0.2 0.4 0.6 0.8 120
22
24
26
28
30
Temps [s]
Effo
rt [
kN]
Contact linéariséContact non linéaire
(a) Pour une simulation sur voieflexible
0 0.2 0.4 0.6 0.8 120
22
24
26
28
30
Temps [s]
Effo
rt [
kN]
Contact linéariséContact non linéaire
(b) Pour une simulation sur voieridige
Fig. 8.2 – Evolution de la force de contact Frail/roue
210 8. ANALYSE PARAMETRIQUE
On peut neanmoins remarquer que, lorsqu’on simule le comportement dynamique
du vehicule sur une voie rigide (cas classique), l’evolution de la force de contact
est legerement differente, avec des composantes hautes frequences plus marquees (Fi-
gure 8.2(b)). De plus, lorsqu’on a affaire a des mouvements transitoires, des differences
deviennent visibles, notamment dans le cas pratique d’un defaut de voie local (le pas-
sage du tram T2000 sur une cale fixee sur le chemin de roulement a ete etudie dans
cette optique avec, rappelons–le, un contact non lineaire).
8.2.2 Influence des caracteristiques du vehicule
Pour le vehicule, la problematique du confort des passagers est tres largement
connue et les suspensions primaires et secondaires sont en general concues de facon
a ce que les modes en corps rigide du bogie et de la caisse apparaissent en dessous de
10Hz. Cette contrainte implique egalement une reduction des charges dynamiques
sur l’interface roue/rail : a basses frequences, la flexibilite de la voie reste constante.
Afin de presenter des resultats realistes, nous nous baserons sur differents types
de vehicules, avec leurs propres caracteristiques, comme le resume le Tableau 8.2.
Le vehicule 1 est le vehicule de reference, a savoir un modele base sur le tram
T2000. Le vehicule 2 est un vehicule passager qui, comparativement au vehicule
de reference, a des suspensions primaires moins raides mais plus amortissantes.
Le vehicule 3 a des masses suspendues plus elevees et equivalentes entre elles.
Le vehicule 4 a une masse de caisse beaucoup plus importante. Le vehicule 5 est
typique d’un vehicule de marchandise. Les charges axiales sont croissantes, suivant
le vehicule (de faible pour le tram a tres elevee pour le fret). Les frequences des
deux modes de pompage sont inferieures a 10Hz (aux alentours de 2Hz et de 8Hz),
sauf pour les seconds modes du tram et du train fret, respectivement a 18,2 et 38,7Hz.
Les Figures 8.3 et 8.4 presentent les resultats cote vehicule et cote voie. On re-
marque que le train de type Thalys a les niveaux les plus faibles cote vehicule, ce qui
semble logique puisque les caracteristiques des suspensions ont ete concues pour cela.
Les niveaux les plus eleves sont obtenus pour le corail et suivent ceux du train fret.
Pour ce dernier, on remarque clairement l’influence des deux modes de pompage. Au
niveau de la voie, au plus la charge axiale est importante, au plus la deflexion de la
voie est grande : les trains Thalys et fret impliquent les niveaux les plus importants.
On remarque egalement que le contenu spectral est different pour les grandes charges,
ou une resonance apparaıt aux alentours de 40Hz.
8.2. Influence du vehicule 211
Tab.8.
2–
Don
nee
sdes
diff
eren
tsveh
icule
suti
lise
eslo
rsde
lasi
mula
tion
Para
metr
es
Vehic
ule
1V
ehic
ule
2V
ehic
ule
3V
ehic
ule
4V
ehic
ule
5
(tra
mT
2000
)(I
CE
alle
man
d)
(Cor
ail)
(TG
VT
hal
ys)
(tra
infr
et)
mc
4000
kg
3750
kg
6000
kg
1300
0kg
1750
0kg
mb
900kg
1250
kg
5000
kg
1400
kg
800kg
mw
320kg
500kg
1200
kg
2027
kg
1400
kg
k1
6M
N/m
0,72
MN/m
2M
N/m
1,15
MN/m
22,8
MN/m
k2
0,5M
N/m
1,8M
N/m
4M
N/m
0,6M
N/m
4M
N/m
d1
6kN
s/m
40kN
s/m
15kN
s/m
2,5kN
s/m
2,33
kN
s/m
d2
30kN
s/m
30kN
s/m
30kN
s/m
4kN
s/m
60kN
s/m
Mod
ede
laca
isse
1,7H
z2,2
Hz
2,6
Hz
0,9
Hz
2,2
Hz
Mod
edu
bogi
e18,2
Hz
4,3
Hz
7,1
Hz
7,3
Hz
38,7
Hz
Charg
eaxi
ale
52kN
55kN
100kN
164kN
197kN
212 8. ANALYSE PARAMETRIQUE
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1−1
−0.5
0
0.5
1
Temps [s]
Acc
élér
atio
n [m
/s2 ]
Tram belgeICE allemandCorailTGV ThalysTrain fret
(a) Analyse temporelle
0 20 40 60 80 10010
−4
10−3
10−2
10−1
100
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
m/s
2 ]
Tram belgeICE allemandCorailTGV ThalysTrain fret
(b) Analyse en bandes de tiers d’octave
Fig. 8.3 – Influence du type de vehicule dans le modele sur l’acceleration de sa caisse
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5−3
−2.5
−2
−1.5
−1
−0.5
0
0.5x 10−3
Temps [s]
Dép
lace
men
t [m
]
Tram belgeICE allemandCorailTGV ThalysTrain fret
(a) Analyse temporelle
0 20 40 60 80 10010
−10
10−8
10−6
10−4
10−2
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
m]
Tram belgeICE allemandCorailTGV ThalysTrain fret
(b) Analyse du spectre
Fig. 8.4 – Influence du type de vehicule dans le modele sur la deflexion du rail
On pourrait s’attendre aux memes conclusions pour les niveaux vibratoires du sol
mais il n’en est rien : le train Thalys implique le plus de vibrations (Figure 8.5). Par
contre, chose curieuse, le train fret, bien que le plus lourd, ne genere pas les niveaux
attendus. Ceux–ci sont en deca de ceux issus du Thalys, et meme du train corail.
Lorsqu’on se penche sur les courbes de ces derniers, on remarque que les signaux sont
domines par une composante encore a 40Hz (plus particulierement a 38,6Hz) qu’on
ne retrouve pas chez le train fret. Il s’agit en fait de la frequence d’excitation des
traverses, definie par
fs =v0d
(8.2)
8.2. Influence du vehicule 213
et dependante de la vitesse de passage v0. Dans le cas du train fret, cette frequence est
fort proche d’une des frequences propres du vehicule, a savoir le mode du bogie, qui
joue ici le role inattendu d’absorbeur dynamique : les vibrations de la voie, induites
par le passage du vehicule a une vitesse v0 precise, sont amorties grace au vehicule
meme, dont une des frequences propres est identique a cette frequence de passage.
On remarque au passage que le pic d’amplitude relatif a la frequence d’excitation
des traverses, se transforme en deux pics d’amplitude moindre2 (Figure 8.4(b)). A
des distances plus elevees, l’attenuation plus importante de cette haute frequence
prend le dessus et les niveaux de corail deviennent legerement moins importants que
ceux issus du train fret (Figure 8.5(a)).
Tram belge ICE allemand Corail TGV Thalys Train fret
2 4 6 8 10 12 140
0.5
1
1.5
2
2.5
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
Tram belgeICE allemandCorailTGV ThalysTrain fret
(a) PPV
2 4 6 8 10 12 140
0.2
0.4
0.6
0.8
1
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s]
Tram belgeICE allemandCorailTGV ThalysTrain fret
(b) KBF,max
Fig. 8.5 – Influence du type de vehicule sur les indicateurs PPV et KBF,max
On peut constater que les vibrations induites au niveau du sol dependent direc-
tement de la charge axiale du vehicule mais egalement de ses caracteristiques dyna-
miques, ce qui montre la reelle utilite de considerer un modele detaille du vehicule
dans ce type de simulation, alors que la plupart des modeles relatifs a ce sujet
reduisent le vehicule a sa plus simple expression, a savoir une charge constante en
2La difference est encore plus marquee lorsqu’on considere l’absence d’amortissement au niveaude la voie.
214 8. ANALYSE PARAMETRIQUE
mouvement.
8.2.3 Influence de la vitesse
Le decouplage entre le modele vehicule–voie et sol a ete valide en basse vitesse
(Chapitre 6) et a plus haute vitesse (Chapitre 7). Quelques auteurs s’accordent a
dire que le couplage devient necessaire a plus grande vitesse [RIP1991] ou lorsque
les differentes rigidites des sous–systemes sont similaires [LOM2001], mais aucun
n’affirme explicitement ou se situe la limite. Toutefois, a ce stade de l’analyse, il
apparaıt important de verifier la sensibilite a la vitesse des niveaux vibratoires
en faisant varier cette vitesse entre 50 et 300 km/h, ce qui represente la gamme
d’exploitation allant de la vitesse d’un tram jusqu’a celle d’un TGV (Tableau 8.3).
Nous etudierons egalement le cas particulier et peu realiste ou la vitesse serait de
600 km/h (167m/s), ce qui correspond a une vitesse super–critique d’un point de
vue du sol, au sens de la vitesse des ondes de Rayleigh (qui est, dans ce cas–ci, de
156m/s). Il est utile ici de rappeler le nombre de Mach MR = v0
cRrelatif aux ondes
de Rayleigh et de regime sub– et super–Rayleigh.
Tab. 8.3 – Differentes vitesses simulees
Vitesse 50 km/h 100 km/h 150 km/h 200 km/h 300 km/h 600 km/h
MR 0,09 0,18 0,27 0,36 0,53 1,07
Les Figures 8.6 et 8.7 presentent les resultats. Pour le vehicule, il est clair que
les niveaux augmentent avec la vitesse3, de maniere proportionnelle. Au niveau de
la voie, la deflexion du rail (et egalement l’effort transmis au sol) ne presente pas de
differences flagrantes au niveau du maximum mais au niveau du contenu frequentiel
qui s’elargit avec la vitesse et tend ainsi vers une impulsion temporelle breve lorsque
la vitesse est tres elevee, tout en maintenant plus ou moins la meme energie spectrale.
Une difference plus marquee se fait sentir sur les niveaux vibratoires a la
surface du sol (Figure 8.8) ou une evolution lineaire se fait sentir avec la vitesse,
tout au moins jusque 300 km/h. Pour la vitesse super–Rayleigh, on observe une
augmentation plus soutenue du niveau vibratoire avec une forme completement
3On peut d’ailleurs se poser la question du reel interet de faire rouler a haute vitesse un vehiculedont les caracteristiques ont ete etudiees pour les basses vitesses. Le comportement d’un vehicule telque le Thalys serait plus de mise. On s’interesse surtout ici a la comparaison des niveaux vibrations,cote vehicule, cote rail et cote sol independamment.
8.2. Influence du vehicule 215
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1−3
−2
−1
0
1
2
3
Temps [s]
Acc
élér
atio
n [m
/s2 ]
50 km/h100 km/h150 km/h200 km/h300 km/h600 km/h
(a) Analyse temporelle
0 20 40 60 80 10010
−4
10−3
10−2
10−1
100
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
m/s
2 ]
50 km/h100 km/h150 km/h200 km/h300 km/h600 km/h
(b) Analyse en bandes de tiers d’octave
Fig. 8.6 – Influence de la vitesse du vehicule dans le modele sur l’acceleration de sacaisse
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5−8
−6
−4
−2
0
2x 10−4
Temps [s]
Dép
lace
men
t [m
]
50 km/h100 km/h150 km/h200 km/h300 km/h600 km/h
(a) Analyse temporelle
0 20 40 60 80 10010
−9
10−8
10−7
10−6
10−5
10−4
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
m]
50 km/h100 km/h150 km/h200 km/h300 km/h600 km/h
(b) Analyse du spectre
Fig. 8.7 – Influence de la vitesse du vehicule dans le modele sur la deflexion du rail
differente de la forme du signal, analogue a un bang supersonique en mecanique des
fluides. Cette constatation avait ete soulignee par Kaynia et al. dans leur modele
numerique [KAY2000].
La Figure 8.10 presente, vis–a–vis du cas de reference (Figure 8.9), l’evolution du
mouvement dans le sol, ou l’on remarque tres nettement la forme du front d’onde par
rapport au cas de reference ou le phenomene est sub–Rayleigh, avec des niveaux plus
eleves (l’echelle est differente d’une animation a l’autre). Ce phenomene est analogue
216 8. ANALYSE PARAMETRIQUE
50 km/h 100 km/h 150 km/h 200 km/h 300 km/h 600 km/h
0 100 200 300 400 500 6000
5
10
15
20
Vitesse du véhicule [km/h]
PP
V [
mm
/s]
↓ distance croissante
(a) PPV
0 100 200 300 400 500 6000
1
2
3
4
5
Vitesse du véhicule [km/h]
KB
F,m
ax [
mm
/s]
↓ distance croissante
(b) KBF,max
Fig. 8.8 – Influence de la vitesse du vehicule sur les indicateurs PPV et KBF,max,pour differentes distances de la voie
a celui de l’aeroacoustique. Neanmoins la vitesse d’avancement est super–critique
pour l’onde de Rayleigh mais pas pour les ondes volumiques : on reste toujours en
regime subsonique (v0 < cs), a la limite du regime transsonique puisque la vitesse
des ondes de cisaillement est de cS = 169m/s, fort proche de celle du vehicule
(Figure 8.11(a)).
On peut egalement remarquer que le front d’onde n’est pas droit mais courbe, du
en grande partie a l’attenuation materielle du sol. Le front d’onde apparaissant est
donc relatif a l’onde de Rayleigh et n’est pas au droit du contact entre le vehicule et
la voie (le phenomene est plus complexe que dans le cas theorique, puisque le contact
se fait via les traverses voisines au contact). L’angle de ce front d’onde, appele angle
de Mach et calcule a partir de
αM = arcsin1
MR= arcsin
cRv0
, (8.3)
et vaut, dans ce cas, 69,2 et s’apercoit dans la simulation (Figure 8.11(b)).
8.2. Influence du vehicule 217
(a) t = 0 s (debut) (b) t = 0,25 s(contact entre la 8e et
9e traverse)
(c) t = 0,35 s(contact entre la 12e
et 13e traverse)
(d) t = 0,45 s(contact sur la 16e
traverse)
(e) t = 0,55 s(contact entre la 19e
et 20e traverse)
(f) t = 0,65 s(contact entre la 23e
et 24e traverse)
(g) t = 0,75 s(contact entre la 27e
et 28e traverse)
(h) t = 0,85 s(contact entre la 31e
et 32e traverse)
(i) t = 0,95 s(contact entre la 35e
et 36e traverse)
(j) t = 1,05 s(contact entre la 39e
et 40e traverse)
Fig. 8.9 – Propagation des vibrations verticales en champ libre vz dans le cas dereference (vitesse d’avancement v0 = 100 km/h)
218 8. ANALYSE PARAMETRIQUE
(a) t = 0 s (debut) (b) t = 0,042 s(contact entre la 8e et
9e traverse)
(c) t = 0,058 s(contact entre la 12e
et 13e traverse)
(d) t = 0,075 s(contact sur la 16e
traverse)
(e) t = 0,092 s(contact entre la 19e
et 20e traverse)
(f) t = 0,108 s(contact entre la 23e
et 24e traverse)
(g) t = 0,125 s(contact entre la 27e
et 28e traverse)
(h) t = 0,142 s(contact entre la 31e
et 32e traverse)
(i) t = 0,158 s(contact entre la 35e
et 36e traverse)
(j) t = 0,175 s(contact entre la 39e
et 40e traverse)
Fig. 8.10 – Propagation des vibrations verticales en champ libre vz dans le cas d’unevitesse d’avancement de v0 = 600 km/h
8.3. Influence de la voie 219
A B C
cP (t − τ)
cS(t − τ)
cR(t − τ)
cP tcSt cRt
front d’onde
(a) Fronts d’onde theoriques
front d’onde
(b) Mouvement a la surface du solpar simulation
Fig. 8.11 – Regime subsonique et super–Rayleigh pour une source mobile
8.3 Influence de la voie
La voie est le deuxieme composant, et non des moindres, que nous nous permet-
tons d’etudier. Nous etudierons essentiellement le type de rail, la qualite de la voie,
les raideurs des semelles et du ballast ainsi que la masse et l’espacement des traverses.
8.3.1 Influence de l’irregularite de voie
L’influence de l’irregularite de la voie a deja ete etablie dans les deux cas d’etudes
precedents. L’analyse que l’on peut etablir dans ce cas d’etude n’apporte pas de
constats supplementaires et les memes conclusions sont mises en avant :
– Cote vehicule, les niveaux augmentent de maniere proportionnelle a la qualite
de voie.
– Cote voie, les niveaux augmentent essentiellement a hautes frequentes, ce qui
peut avoir une influence notable sur la deflexion maximale, surtout lorsque le
vehicule circule a vitesse elevee.
– Cote sol, les niveaux restent en tres forte correlation avec la vitesse du vehicule,
de par le constat sur la deflexion de la voie.
8.3.2 Influence du type de rail
Il existe une multitude de rails, se differenciant essentiellement par leur forme,
leur poids et. . . la nature de la voie. Dans le cadre de cette analyse, nous analyserons
220 8. ANALYSE PARAMETRIQUE
uniquement une voie ballastee et de ce fait, uniquement les rails s’y rapportant. Le
Tableau 8.4 presente les differents rails pris en compte dans cette analyse, dont les
parametres interessants sont la masse par unite de longueur mr et la flexibilite ErIr.
On considere toujours de l’acier (module d’Young : 210GPa et masse volumique :
7850 kg/m3).
Tab. 8.4 – Donnees des differents types de rail utilisees lors de la simulation
Type moment d’inertie Section Flexibilite Masse
de rail Ir Ar ErIr mr
UIC 50 1940 cm4 63,92 cm2 4,07MNm2 50 kg/m
UIC 54 2127 cm4 69,34 cm2 4,47MNm2 54 kg/m
UIC 60 3055 cm4 76,87 cm2 6,42MNm2 60 kg/m
EB50T 1988 cm4 63,82 cm2 4,17MNm2 50 kg/m
† BS113 A 2349 cm4 71,83 cm2 4,93MNm2 56 kg/m
†† SMR29 624 cm4 37,94 cm2 1,31MNm2 30 kg/m
NP4aM 3535 cm4 79,45 cm2 7,42MNm2 62 kg/m
† Rail anglais (repris dans [GRA1982] ) †† Rail allemand (fort leger) Rail pour site franchissable
Les Figures 8.12 et 8.13 fournissent les resultats cote vehicule et cote voie. On ne
remarque tres peu de differences significatives, mis a part
– pour le rail EB50T ou les niveaux cote vehicule sont legerement en deca des
autres,
– pour le rail SMR29 (plus flexible et moins lourd) sur la deflexion du rail (maxi-
mum plus important et contenu frequentiel plus etale).
Cote sol (Figure 8.14), peu de differences apparaissent sauf pour le rail allemand
SMR29 ou les niveaux produits sont plus importants, dus au contenu frequentiel
8.3. Influence de la voie 221
plus important des forces issues de traverses, ce qui implique une interaction
plus forte avec la frequence d’excitation fs des traverses. Remarquons que les
modes propres du rail varient mais n’ont aucune influence sur les niveaux vibratoires
du sol (le mode T1 varie de 83Hz pour le rail le plus lourd a 98Hz pour le plus leger).
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1−0.4
−0.2
0
0.2
0.4
0.6
Temps [s]
Acc
élér
atio
n [m
/s2 ]
UIC 50UIC 54UIC 60EB50TBS 113 ASMR 29
NP4aM
(a) Analyse temporelle
0 20 40 60 80 10010
−4
10−3
10−2
10−1
Fréquence [Hz]A
mpl
itude
[m
/s2 ]
UIC 50UIC 54UIC 60EB50TBS 113 ASMR 29
NP4aM
(b) Analyse en bandes de tiers d’octave
Fig. 8.12 – Influence du type de rail dans le modele sur l’acceleration de sa caisse
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5−8
−6
−4
−2
0
2x 10−4
Temps [s]
Dép
lace
men
t [m
]
UIC 50UIC 54UIC 60EB50TBS 113 ASMR 29
NP4aM
(a) Analyse temporelle
0 20 40 60 80 10010
−9
10−8
10−7
10−6
10−5
10−4
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
m]
UIC 50UIC 54UIC 60EB50TBS 113 ASMR 29
NP4aM
(b) Analyse du spectre
Fig. 8.13 – Influence du type de rail dans le modele sur la deflexion du rail
222 8. ANALYSE PARAMETRIQUE
2 4 6 8 10 12 140
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
UIC 50UIC 54UIC 60EB50TBS 113 ASMR 29
NP4aM
(a) PPV
5 10 150
0.05
0.1
0.15
0.2
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [m
m/s
]
UIC 50UIC 54UIC 60EB50TBS 113 ASMR 29
NP4aM
(b) KBF,max
Fig. 8.14 – Influence du type de rail sur les indicateurs PPV et KBF,max, pourdifferentes distances de la voie
8.3.3 Influence du type de semelle
Differentes semelles de rail ont ete etudiees, sur base de leur raideur et, dans une
moindre mesure, leur amortissement. Le Tableau 8.5 presente les differents cas de
simulation, allant de semelles tres souples jusqu’a des semelles fort rigides. Contrai-
rement au cas du rail lui–meme, les caracteristiques de la semelle ont une plus grande
influence sur les modes de la voie :
– Une semelle tres souple induit des modes T1 et T2 a plus basse frequence.
– Lorsque la raideur est suffisante, la frequence du mode T1 ne varie pas, seul
celle du mode T2 augmente, allant a des valeurs tres elevees pour le cas rigide.
– Bien evidemment, le mode P–P reste inchange puisqu’il depend uniquement
du rail et de sa disposition spatiale.
La Figure 8.15 montre qu’il n’y a que tres peu de differences au niveau du
vehicule, a part peut–etre pour la semelle tres souple (cas 2) ou une legere augmen-
tation de niveau apparaıt. Dans le cas de la voie (Figure 8.16), les choses sont plus
evidentes : au plus la semelle est flexible, au plus la deflexion est grande mais avec
une gamme frequentielle plus etroite. Au niveau du sol (Figure 8.17), les vibrations
induites par une voie equipee de semelles tres souples sont moindres que dans le
cas ou une rigidite importante est de mise. On serait ainsi tente de diminuer au
maximum la raideur des semelles mais cela va a l’encontre d’autres imperatifs, tels
que la stabilite du vehicule sur la voie ou une deflexion maximale doit etre imposee.
On peut remarquer qu’en plus d’une deflexion plus marquee induite par une se-
8.3. Influence de la voie 223
Tab. 8.5 – Donnees des differentes semelles de rail utilisees lors de la simulation
cas 1 cas 2 cas 3 cas 4 cas 5 cas 6
(reference) (tres souple) (rigide) (tres rigide)
kp 90 MN/m 6MN/m 60 MN/m 180 MN/m 1GN/m 1TN/m
dp 30 kNs/m 5kNs/m 52 kNs/m 28kNs/m 63 kNs/m 63 kNs/m
fT1 88 Hz 57 Hz 86 Hz 89 Hz 89 Hz 89 Hz
ξT1 41% 18% 40% 42% 44% 44%
fT2 341 Hz 135 Hz 285 Hz 479 Hz 1124 Hz ∞
ξT2 45% 59% 85% 30% 25% –
melle souple, celle–ci implique egalement une etendue de cette deformation, sur pres
de 10m (une vingtaine de traverses) contre moins de 5m pour des semelles classiques.
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1−0.4
−0.2
0
0.2
0.4
0.6
Temps [s]
Acc
élér
atio
n [m
/s2 ]
cas 1 (référence)cas 2 (très souple)cas 3cas 4cas 5cas 6 (très rigide)
(a) Analyse temporelle
0 20 40 60 80 10010
−4
10−3
10−2
10−1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
m/s
2 ]
cas 1 (référence)cas 2 (très souple)cas 3cas 4cas 5cas 6 (très rigide)
(b) Analyse en bandes de tiers d’octave
Fig. 8.15 – Influence du type de semelle dans le modele sur l’acceleration de sa caisse
Des solutions anti–vibratoires peuvent ainsi etre etudiees a ce stade : une solution
interessante et proposee par de nombreux developpeurs de solutions ferroviaires est
d’alterner des semelles de rail traditionnelles avec des semelles tres souples afin de
trouver un compromis. Une simulation d’un tel systeme est tout a fait possible en
temporel. La Figure 8.18 presente les resultats au niveau de la deflexion : alternance
224 8. ANALYSE PARAMETRIQUE
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5−20
−15
−10
−5
0
5x 10−4
Temps [s]
Dép
lace
men
t [m
]
cas 1 (référence)cas 2 (très souple)cas 3cas 4cas 5cas 6 (très rigide)
(a) Analyse temporelle
0 20 40 60 80 10010
−10
10−8
10−6
10−4
10−2
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
m]
cas 1 (référence)cas 2 (très souple)cas 3cas 4cas 5cas 6 (très rigide)
(b) Analyse du spectre
Fig. 8.16 – Influence du type de semelle dans le modele sur la deflexion du rail
2 4 6 8 10 12 140
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
cas 1 (référence)cas 2 (très souple)cas 3cas 4cas 5cas 6 (très rigide)
(a) PPV
5 10 150
0.05
0.1
0.15
0.2
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s]
cas 1 (référence)cas 2 (très souple)cas 3cas 4cas 5cas 6 (très rigide)
(b) KBF,max
Fig. 8.17 – Influence du type de semelle sur les indicateurs PPV et KBF,max, pourdifferentes distances de la voie
de semelles de type 1 (90MN/m) et de type 2 (6MN/m) ou l’on remarque bien
evidemment l’apport des semelles alternees. Cette solution presente un effet benefique
sur les vibrations induites a la surface du sol, visualisables a travers la Figure 8.19,
en tout cas pour notre cas de figure. Pour ce qui est de l’efficacite, les imperatifs
economiques rentrent en jeu, necessitant, a ce stade, des analyses plus poussees.
8.3. Influence de la voie 225
-1.5
-1
-0.5
0
x 10-3
Distance de la voie
Dé
fle
xio
n v
ert
ica
le
[m]
semelles classiques
semelles souples
semelles alternées
0.72 m
deflexion maximale a 5.6 10−4
deflexion maximale a 7.9 10−4
deflexion maximale a 1.56 10−3
Fig. 8.18 – Deflexion de la voie dans le cas de semelles alternees
2 4 6 8 10 12 140
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
semelles classiquessemelles souplessemelles alternées
(a) PPV
5 10 150
0.05
0.1
0.15
0.2
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s]
semelles classiquessemelles souplessemelles alternées
(b) KBF,max
Fig. 8.19 – Influence de semelles alternees sur les indicateurs PPV et KBF,max, pourdifferentes distances de la voie
8.3.4 Influence des traverses (masse et disposition)
La traverse est un autre element constitutif de la voie et tout aussi important.
Une analyse de sensibilite lui est accordee sur base de sa masse et de son espacement
sur la voie mais, a la difference des semelles de rail, peu de variantes existent. Dans
le cas de la masse, nous nous sommes bases sur la nature de la traverse (Tableau 8.6).
Pour ce qui est de l’espacement, elle est usuellement de 0,60m mais pour les
voies peu chargees constituees de rames de longs rails soudes (« Continuous Welded
226 8. ANALYSE PARAMETRIQUE
Tab. 8.6 – Masse des traverses etudiees lors de la simulation
cas 1 cas 2 cas 3 cas 4
(reference) (en bois) (bi–bloc) (monobloc)
masse m 90,84 kg 52 kg 200 kg 290 kg
fT1 88 Hz 100 Hz 68 Hz 59 Hz
ξT1 41% 45% 33% 29%
fT2 341Hz 395 Hz 296 Hz 282 Hz
ξT2 45% 60% 34% 31%
Rail » ou CWR), cette valeur peut augmenter jusqu’a 0,72m. Nous etudierons deux
cas, repris dans le Tableau 8.7. Comme pour les semelles de rail, le choix de la masse
et de l’espacement des traverses a une influence sur les modes T1 et T2 du rail (de
plus, pour l’espacement, la frequence du mode P–P change).
Tab. 8.7 – Espacement des traverses etudiees lors de la simulation
cas 1 cas 5
(reference) (le plus repandu)
espacement L 0,72 m 0,60 m
fT1 88 Hz 92Hz
ξT1 41% 43%
fT2 341 Hz 395Hz
ξT2 45% 45%
fP–P 875 Hz 1260Hz
L’influence de ces parametres sur le mouvement vertical de la caisse est
negligeable, aucune difference notable n’est a souligner. Il semblerait qu’au plus on
s’eloigne du vehicule au niveau de la modelisation en terme de composant, au moins
ce dernier a une influence sur les vibrations du vehicule. Au niveau de la voie, seul
le cas de l’espacement des traverses est a souligner : avec un espacement plus grand,
le rail devient evidemment plus flexible mais egalement plus lourd entre deux tra-
8.3. Influence de la voie 227
verses. La deflexion du rail est, de ce fait, plus importante. Au niveau de sol, les
memes constats sont de mise tant sur les niveaux maximaux (Figure 8.20) que sur
leur forme. La seule difference perceptible est la sensibilite de l’espacement des tra-
verses ou un espacement plus grand implique des niveaux plus importants au niveau
du sol.
2 4 6 8 10 12 140.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
cas 1 (m = 90.84 kg ; L = 0.72 m)cas 2 (m = 52 kg ; L = 0.72 m)cas 3 (m = 200 kg ; L = 0.72 m)cas 4 (m = 290 kg ; L = 0.72 m)cas 5 (m = 90.84 kg ; L = 0.60 m)
(a) PPV
5 10 150.02
0.04
0.06
0.08
0.1
0.12
0.14
0.16
Distance de la voie [m]K
BF
,max
[m
m/s
]
cas 1 (m = 90.84 kg ; L = 0.72 m)cas 2 (m = 52 kg ; L = 0.72 m)cas 3 (m = 200 kg ; L = 0.72 m)cas 4 (m = 290 kg ; L = 0.72 m)cas 5 (m = 90.84 kg ; L = 0.60 m)
(b) KBF,max
Fig. 8.20 – Influence des traverses (masse et espacement) sur les indicateurs PPVet KBF,max, pour differentes distances de la voie
8.3.5 Influence de la nature du ballast
Le role du ballast est de transmettre les efforts engendres par le passage des
trains au sol, sans que celui-ci ne se deforme par tassement. Comme pour la semelle
de rail, nous etudierons son l’influence a travers sa raideur et son amortissement en
considerant cinq cas allant du ballast tres flexible au ballast tres rigide (Tableau 8.8).
Les frequences propres des modes T1 et T2 de la voie changent en fonction de la
raideur mais, contrairement au cas de la semelle de rail, les deux modes sont touches
de la meme maniere et dans les memes proportions.
On constate les memes phenomenes que pour l’analyse de sensibilite de la semelle :
– Il n’y a que tres peu de differences au niveau du vehicule (Figure 8.21).
– Au niveau de la voie, au plus le ballast est flexible, au plus la deflexion est
grande (Figure 8.22).
– Pour les vibrations induites a la surface du sol, plus le ballast est souple plus les
niveaux diminuent (Figure 8.23). On peut noter egalement qu’un compromis
est necessaire entre une limitation de la deflexion du rail et une diminution des
228 8. ANALYSE PARAMETRIQUE
Tab. 8.8 – Donnees relatives au ballast et utilisees lors de la simulation
Parametrescas 1 cas 2 cas 3 cas 4 cas 5
(reference) (souple) - (raide) (tres raide)
kb 25,5 MN/m 12 MN/m 40MN/m 120 MN/m 190 MN/m
db 40 kNs/m 12 kNs/m 40kNs/m 40 kNs/m 100 kNs/m
fT1 88 Hz 60Hz 108 Hz 167 Hz 193Hz
ξT1 41% 19% 31% 17% 26%
fT2 341 Hz 341Hz 349 Hz 391 Hz 424Hz
ξT2 45% 38% 44% 41% 58%
niveaux vibratoires du sol.
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1−0.4
−0.2
0
0.2
0.4
Temps [s]
Acc
élér
atio
n [m
/s2 ]
cas 1 (référence)cas 2 (très souple)cas 3cas 4cas 5 (très rigide)
(a) Analyse temporelle
0 20 40 60 80 10010
−4
10−3
10−2
10−1
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
m/s
2 ]
cas 1 (référence)cas 2 (très souple)cas 3cas 4cas 5 (très rigide)
(b) Analyse en bandes de tiers d’octave
Fig. 8.21 – Influence du ballast dans le modele sur l’acceleration de sa caisse
8.4 Influence du substrat
Comme nous l’avons signale en debut de chapitre, une analyse parametrique avait
deja ete effectuee afin de mettre en evidence les parametres influencant la dynamique
des sols [KOU2007]. Il en ressortait que le module d’Young E et l’amortissement β
definissant un sol homogene etaient des facteurs importants sur les vibrations generees
8.4. Influence du substrat 229
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5−15
−10
−5
0
x 10−4
Temps [s]
Dép
lace
men
t [m
]
cas 1 (référence)cas 2 (très souple)cas 3cas 4cas 5 (très rigide)
(a) Analyse temporelle
0 20 40 60 80 10010
−9
10−8
10−7
10−6
10−5
10−4
Fréquence [Hz]
Am
plitu
de [
m]
cas 1 (référence)cas 2 (très souple)cas 3cas 4cas 5 (très rigide)
(b) Analyse du spectre
Fig. 8.22 – Influence du ballast dans le modele sur la deflexion du rail
2 4 6 8 10 12 140
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
cas 1 (référence)cas 2 (très souple)cas 3cas 4cas 5 (très rigide)
(a) PPV
5 10 150
0.05
0.1
0.15
0.2
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s]
cas 1 (référence)cas 2 (très souple)cas 3cas 4cas 5 (très rigide)
(b) KBF,max
Fig. 8.23 – Influence du ballast sur les indicateurs PPV et KBF,max, pour differentesdistances de la voie
au niveau du sol, la masse volumique ρ et surtout le nombre de Poisson ν n’ayant
qu’une tres faible influence sur les resultats. Dans le cas d’un sol stratifie (heterogene),
le meme constat est fait avec, en plus, l’influence de la difference de rigidite entre
couches. Nous allons essayer ici de trouver les memes constats lorsqu’on a affaire a
une charge ferroviaire mobile. Une premiere partie est consacree a un sol homogene,
la seconde a un sol stratifie a couches horizontales.
230 8. ANALYSE PARAMETRIQUE
8.4.1 Cas d’un sol homogene
Les Tableaux 8.9 et 8.10 presentent les donnees utilisees dans cette analyse, sur
base respectivement du module d’Young E et du coefficient d’amortissement β.
Contrairement aux parametres du vehicule et de la voie, les parametres de sol varient
dans une large gamme. Dans le cas du module d’Young, les cas presentes vont d’un sol
mou vers un sol tres dur, couvrant ainsi une large variete de sols, uniquement sur ce
parametre (la masse volumique reste constante). Les vitesses des ondes varient avec
ce parametre et influenceront indirectement les resultats puisqu’on peut remarquer
un cas de regime transonique (cas 2 — v0 = cR). Pour l’amortissement materiel, on
couvre egalement une large gamme, allant du faiblement amorti au fortement amorti.
Tab. 8.9 – Donnees relatives au module d’Young du sol E et utilisees lors de la
simulation
Parametrescas 1 cas 2 cas 3 cas 4 cas 5
(reference) (sol mou) - (sol dur) (sol tres dur)
E 146MPa 5 MPa 100 MPa 400 MPa 1 GPa
ρ 2000 kg/m3 2000 kg/m3 2000 kg/m3 2000 kg/m3 2000 kg/m3
ν 0,28 0,28 0,28 0,28 0,28
β 0,0003 s 0,0003 s 0,0003 s 0,0003 s 0,0003 s
cP 305 m/s 57 m/s 253 m/s 506 m/s 800 m/s
cS 169 m/s 31 m/s 140 m/s 280 m/s 442 m/s
cR 156 m/s 28 m/s 130 m/s 258 m/s 425 m/s
Nous avons explique au Chapitre 2 qu’une difference de raideur suffisante entre
le sol et le ballast etait un gage d’applicabilite de notre approche. Afin de rester
coherent, nous supposons des lors que la valeur de ballast tient compte de l’effet
du substrat et est donc modifiee en consequence dans le modele vehicule/voie.
Les resultats presentes sont uniquement relatifs au sol puisque nous avons mis en
evidence l’effet du ballast a la section precedente. Les Figures 8.24 et 8.25 nous
montrent l’evolution avec la distance des maxima PPV et KBF,max. On remarque
tres nettement que les niveaux diminuent lorsque le module d’Young E et le
coefficient d’amortissement β augmentent. Le phenomene de Rayleigh (MR = 1)
est observe pour la valeur E = 5MPa ou les niveaux sont clairement au–dessus de
8.4. Influence du substrat 231
Tab. 8.10 – Donnees relatives a l’amortissement du sol β et utilisees lors de la simu-
lation
Parametrescas 1 cas 2 cas 3 cas 4 cas 5
(reference) (peu amorti) — — (fort amorti)
E 146MPa 146 MPa 146 MPa 146 MPa 146MPa
ρ 2000 kg/m3 2000 kg/m3 2000 kg/m3 2000 kg/m3 2000 kg/m3
ν 0,28 0,28 0,28 0,28 0,28
β 0,0003 s 0,00003 s 0,001 s 0,003 s 0,01 s
ceux relatifs aux autres valeurs. Ce cas avait ete observe precedemment en faisant
varier la vitesse du vehicule mais, contrairement a ce cas, le phenomene present est
particulier puisque la vitesse d’avancement v0 est identique a la vitesse des ondes
de Rayleigh. Qui plus est, les conditions de decouplage voie/sol ne sont que peu
respectees ce qui n’est pas le cas pour les phenomenes induits par des vitesses de
vehicules elevees. Pour le cas d’un coefficient d’amortissement β, une diminution des
vibratoires est ressentie lorsque la valeur de ce parametre augmente.
2 4 6 8 10 12 1410
−4
10−2
100
102
104
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
E = 146 MPa (référence)E = 5 MPaE = 100 MPaE = 400 MPaE = 1 GPa
(a) PPV
5 10 1510
−4
10−2
100
102
104
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s]
E = 146 MPa (référence)E = 5 MPaE = 100 MPaE = 400 MPaE = 1 GPa
(b) KBF,max
Fig. 8.24 – Influence du module d’Young sur les indicateurs PPV et KBF,max, pourdifferentes distances de la voie
232 8. ANALYSE PARAMETRIQUE
2 4 6 8 10 12 140
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
β = 0.0003 (référence)β = 0.00003β = 0.001β = 0.003β = 0.01
(a) PPV
5 10 150
0.05
0.1
0.15
0.2
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s]
β = 0.0003 (référence)β = 0.00003β = 0.001β = 0.003β = 0.01
(b) KBF,max
Fig. 8.25 – Influence de l’amortissement β sur les indicateurs PPV et KBF,max,pour differentes distances de la voie
8.4.2 Cas d’un sol stratifie
Ce cas est plus realiste que le precedent, puisque le sol est par nature non–
homogene et est souvent defini, a l’echelle macroscopique, par un ensemble de
couches superposees dont les caracteristiques dynamiques sont plus ou moins uni-
formes. L’interet d’un modele elements finis de sol est de pouvoir tenir compte de ces
heterogeneites et nous etudierons deux cas de figure :
– Le cas classique d’une couche sur un substratum nettement plus rigide ou l’on
regarde l’influence de la hauteur de la couche (Figure 8.26). Ce cas permet
de voir l’influence de la sous–couche et de la presence d’un reflecteur sur les
niveaux vibratoires.
– Le cas d’un sol constitue de plusieurs couches differentes (dont la rigidite des
couches augmente avec la profondeur) ou l’on considere successivement l’in-
fluence progressive de chaque couche (Figure 8.27). Ce cas correspond au cas
pratique d’une investigation peu ou fort poussee du sol.
Pour les deux cas, nous considerons des couches horizontales.
Seuls des resultats au niveaux du sol sont mis en avant (decouplage vehicule/voie
et sol oblige, bien qu’il soit difficile a ce stade de definir une raideur equivalente de
fondation pour un sol stratifie). La Figure 8.28 donne les niveaux maxima pour le cas
d’etude ou la hauteur de la couche varie (de 1m a ∞). On remarque directement que,
pour les faibles hauteurs de couches, les niveaux sont fort faibles ; la forme des signaux
est, par ailleurs, fort differente selon la hauteur de la couche. Une analyse detaillee
8.4. Influence du substrat 233
lœss
substratum
1m
(a) Cas 2
lœss
substratum
2 m
(b) Cas 3
lœss
substratum
5m
(c) Cas 4
lœss
(d) Cas 1
Fig. 8.26 – Cas d’etude pour un sol a deux couches (hauteur variable)
lœss
(a) Cas 1
lœss
sable
3 m
(b) Cas 2
lœss
sable
argile
3m
3m
(c) Cas 3
lœss
substratum
sable
argile3 m
3 m
3 m
(d) Cas 4
Fig. 8.27 – Cas d’etude pour un sol a plusieurs couches (nombre de couches variable)
Tab. 8.11 – Differents type de sol — cas pratique
Type de sol E ρ ν β cP cS cR
lœss 146 MPa 2000 kg/m3 0,28 0,0003 305 m/s 169 m/s 156 m/s
sable 300 MPa 2000 kg/m3 0,3 0,0003 438 m/s 242 m/s 233 m/s
argile 500 MPa 2000 kg/m3 0,3 0,0003 565 m/s 313 m/s 301 m/s
substratum 4 GPa 3000 kg/m3 0,3 0,0003 1306 m/s 722 m/s 694 m/s
permet de mettre en evidence l’explication de ce phenomene via la contribution de
l’onde de Rayleigh. Cette derniere etant la plus energetique, elle vehicule donc le
maximum de l’energie vibratoire a la surface du sol et sur une profondeur d’environ 3
234 8. ANALYSE PARAMETRIQUE
fois sa longueur d’onde λR = cR/f . Dans le cas d’un sol a deux couches, la hauteur
Tab. 8.12 – Frequence de resonance de la premiere couche dans le cas d’un sol a deux
couches (hauteur variable)
Hauteur de la couche h = 1m h = 2 m h = 5m
fP,1 76 Hz 25Hz 15 Hz
h = 1 m h = 2 m h = 5 m h = ∞
2 4 6 8 10 12 140
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
h = 1 mh = 2 mh = 5 mh = ∞
(a) Indicateur PPV
5 10 150
0.05
0.1
0.15
0.2
Distance de la voie [m]
KB
F,m
ax [
mm
/s]
h = 1 mh = 2 mh = 5 mh = ∞
(b) Indicateur KBF,max
Fig. 8.28 – Influence de la hauteur d’une couche d’un sol sur les vibrations a lasurface du sol
de cette derniere a une influence sur les caracteristiques de l’onde :
– a hautes frequences, la longueur d’onde λR est petite et la profondeur d’action
de l’onde de Rayleigh est faible et ses caracteristiques sont basees sur la premiere
couche, dont la rigidite est faible ;
– a faibles frequences, la longueur d’onde λR est plus importante et la profondeur
d’action est plus grande, s’etalant jusqu’a plusieurs metres. Si la hauteur de la
8.4. Influence du substrat 235
couche est trop faible, la majorite de l’energie vibratoire est vehiculee dans le
substratum. Ce dernier etant tres rigide, les vibrations deviennent nettement
plus faibles (l’analyse precedente a confirme ce fait).
La hauteur de la couche a donc de l’importance et la prise en compte des couches
adjacentes peut devenir une necessite.
Un autre phenomene est a mettre en evidence lorsqu’on compare la forme
des signaux vibratoires (Figure 8.28). Une resonance apparaıt lorsqu’on considere
une couche sur un substratum4 dont la frequence peut etre calculee a partir de
l’Eq. (4.121)
fk,n = (2n− 1)ck4h
.
Comme dans le cas du site de Mevergnies, c’est l’onde de compression qui est mise
en evidence et les frequences propres sont donnees au Tableau 8.12. De plus, pour
une hauteur de couche de 5m, les niveaux tendent a etre plus importants que dans le
cas homogene avec des oscillations importantes. Ce premier cas d’etude a pu mettre
en evidence l’importance que peut avoir la prise en compte des differentes couches
dans la modelisation du sol lorsque les differences dans les parametres dynamiques
sont marquees.
La Figure 8.29 presente differentes vues, issues de l’animation dynamique du
modele, ou l’on remarque tres clairement que l’energie vibratoire est concentree dans
la premiere couche, due essentiellement aux reflexions des ondes sur l’interface des
deux couches et a la rigidite plus elevee du substratum.
Les resultats du second cas d’etude sont montres a la Figure 8.30. Les differences
sont moins marquees que pour le cas precedent ; la progression « continue » des pa-
rametres dynamiques avec la profondeur doit y etre pour quelque chose ! Neanmoins,
lorsqu’on tient compte d’au moins deux couches, la forme des signaux change
completement avec une oscillation qui apparaıt a une frequence de 38Hz, pouvant etre
definie egalement par la formule (4.121) ou les parametres sont relatifs a la premiere
couche (cP = 305m/s et h = 3m). On remarque egalement la faible difference entre
un modele a 2 couches et un a 3 couches. Par contre, des que l’on tient compte de la
4e couche (plus rigide que les trois autres), des differences notables apparaissent a la
surface du sol bien qu’elle se situe a une certaine distance de la voie.
4Le meme phenomene peut egalement etre mis en evidence pour un sol multicouche.
236 8. ANALYSE PARAMETRIQUE
(a) t = 0 s (debut) (b) t = 0,25 s
(c) t = 0,35 s (d) t = 0,45 s
(e) t = 0,55 s (f) t = 0,65 s
(g) t = 0,75 s (h) t = 0,85 s
(i) t = 0,95 s (j) t = 1,05 s
Fig. 8.29 – Propagation des vibrations verticales en champ libre vz dans le cas d’un sola deux couches (h = 5m ; cas 4) — visualisation de la reflexion des ondes vibratoires
8.5. Recapitulatif 237
sol homogène sol 2 couches sol 3 couches sol 4 couches
2 4 6 8 10 12 140
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
Distance de la voie [m]
PP
V [
mm
/s]
sol homogènesol 2 couchessol 3 couchessol 4 couches
(a) Indicateur PPV
5 10 150
0.05
0.1
0.15
0.2
Distance de la voie [m]K
BF
,max
[m
m/s
]
sol homogènesol 2 couchessol 3 couchessol 4 couches
(b) Indicateur KBF,max
Fig. 8.30 – Influence du nombre de couche d’un sol sur les vibrations a la surface dusol
8.5 Recapitulatif
Les resultats obtenus apparaissent fort interessants pour ce type d’analyse et
certains concordent de maniere qualitative avec ceux que l’on peut trouver dans la
litterature, tout en mettant en avant certaines situations assez interessantes. En effet,
nous avons pu verifier la sensibilite de certains parametres sur les niveaux vibratoires
et egalement l’importance d’un modele complet pour ce type de probleme, meme au
niveau du vehicule. Les effets de periodicite des essieux, des bogies et des caisses
n’ont pas ete investigues mais avaient deja fait l’objet d’une analyse dans le chapitre
precedent. Les Tableaux 8.13 et 8.14 resument les constatations mises en evidence,
basees sur les trois sous–systemes du modele.
Au travers de ces resultats, on peut avancer l’apport benefique de la modelisation
complete du vehicule sur la comprehension de certains phenomenes. Il est a noter
que le Tableau 8.13 signale les raideurs des semelles et de ballast de la voie alors
que les amortissements ont ete investigues parallelement. En effet, les parametres
238 8. ANALYSE PARAMETRIQUE
Tab. 8.13 – Resume de l’analyse parametrique
Sous–systeme Parametre EtendueIndicateurs
avz urail
z vsolz
Train charge axiale N 50 – 200 kN ≖ vitesse d’avancement v 50 – 600 km/h ∼
Voie flexibilite du rail ErIr 1,3 – 7,4 MNm2 ≖ ↓
masse du rail ρrAr 30 – 62 kg/m ≖ ↓
irregularite de voie h(x) 6 – 1 selon [GAR1984] ≖ raideur kp de la semelle 6 – 106 MN/m ≖ masse des traverses m 50 – 290 kg/m ≖ ≖ ≖espacement des traverses L 0,6 ou 0,72 m ≖ ↑
raideur kb du ballast 12 – 190 MN/m ≖ Sol module d’Young E 5 – 103 MPa ≖ ↓
amortissement β 3 – 1000 10−5 s − − legende
: grande augmentation lorsque le parametre augmente
↑ : legere augmentation lorsque le parametre augmente
≖ : peu d’influence du parametre
∼ : peu d’influence du parametre mais la forme du signal change
− : pas d’influence du parametre constatee
↓ : legere diminution lorsque le parametre augmente
: forte diminution lorsque le parametre augmente
Tab. 8.14 – Autres constats importants de l’analyse parametrique sur les niveaux
vibratoires du sol
Composant Parametres Constat
Train caracteristiques dynamiques peut avoir une grande influence selon
les cas
Train contact roue/rail peu d’influence de la non–linearite du
contact sur les cas etudiees
Rail irregularite de voie un defaut important peut induire des
grandes vibrations cote sol
Sol hauteur de la premiere couche h1 grande influence suivant la nature du
substratum
nombre de couches ns grande influence suivant la nature des
sous–couches adjacentes
de raideur et d’amortissement de ces composants sont le plus souvent definis par
8.5. Recapitulatif 239
paire et il est donc difficile de pouvoir les dissocier. Outre sa charge axiale et sa
vitesse d’avancement, le vehicule peut avoir un role plus ou moins important sur les
niveaux vibratoires sur le sol et l’interet d’un tel modele ne peut qu’etre renforce. Il
est neanmoins difficile d’etablir des regles de bonne conduite sur le choix de certains
parametres puisque des choix combines risquent de ne pas avoir globalement l’effet
escompte. De plus, des compromis s’imposent lorsque plusieurs criteres entrent en
jeu (par exemple, stabilite de la voie et confort des riverains).
Les indicateurs pertinents au niveau du sol se sont bases sur la vitesse verticale.
Les vitesses horizontales, bien que du meme ordre de grandeur, ont volontairement
ete omises afin de ne pas alourdir l’analyse, deja fort complete. Il reste clair que
les constatations issues des niveaux verticaux sont applicables avec leur homologues
horizontaux.
CHAPITRE 9
Conclusion et perspectives
Tous les mouvements que nous observons dans la nature, celui d’une pierre lancee en l’air,celui d’un navire voguant sur la mer, celui d’un chariot avancant le long d’une rue, sont en
realite tres compliques. Pour comprendre ces phenomenes, il est sage de commencer par les casles plus simples possible et de passer graduellement aux plus compliques.
ALBERT EINSTEINExtrait de « L’evolution des idees en physique »
Si la simulation du comportement dynamique des vehicules est maintenant
devenue incontournable dans l’industrie ferroviaire, il est plus rare d’integrer
des le stade de la conception l’interaction avec la voie et la propagation des
vibrations dans le sol. Un des objectifs de cette these fut donc de realiser un modele
vehicule/voie/sol permettant de predire les effets vibratoires du transport ferroviaire
sur l’environnement.
Dans un premier temps, nous nous sommes concentres sur la problematique de
l’interaction voie/sol et il en ressort qu’il est possible de separer la dynamique du
vehicule et de la voie de celle du sol, pour autant que la rigidite de ce dernier reste
suffisante face a celle de la voie, en l’occurrence celle du ballast. L’implementation
de sous–systemes est de ce fait plus accessible et la dynamique du sous–systeme
vehicule/voie peut etre ainsi determinee, en tenant compte neanmoins de la flexibilite
directe du sol par l’intermediaire d’une fondation de Winkler, englobee dans celle
241
242 9. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
du ballast. Les efforts agissant au sol sont ainsi calcules et injectes dans le second
sous–systeme qu’est le sol. L’erreur de modelisation due a une prise en compte
partielle du couplage avec le sol reste de toute facon du meme ordre de grandeur, si
pas moins, que les erreurs commises sur l’identification des parametres de voie.
Pour le sol, deux modeles semi–analytiques ont ete analyses, montrant d’emblee
leurs limites. Afin de pouvoir developper des modeles numeriques detailles du sol
(sol a couches inclinees, irregularite geometrique locale,. . .), nous nous sommes
penches sur la methode aux elements finis et plus particulierement a l’utilisation des
elements semi–infinis aux frontieres du domaine. Le logiciel ABAQUS a ete mis a
contribution, de par sa possibilite d’utiliser ce genre d’elements, disponibles dans sa
bibliotheque. Neanmoins la definition du modele a necessite la creation d’un mailleur
sous MatLab permettant ainsi de greffer de maniere correcte les elements semi–infinis
a la frontiere d’un modele classique, decrivant la zone d’interet. Nous avons essaye de
presenter dans cet ouvrage une analyse aussi complete que possible sur l’utilisation
de la methode aux elements finis/elements semi–infinis dans la modelisation des sols.
Des evaluations preliminaires sur des problemes axisymetriques dans une approche
frequentielle ont permis de verifier l’importance d’une taille minimale du modele. Le
mecanisme de propagation d’ondes etant un phenomene transitoire, il a clairement
ete mis en avant qu’une analyse dans le domaine temporel etait plus realiste. Nous
avons demontre qu’une telle analyse fournit des resultats satisfaisants avec des
dimensions de modeles plus reduites, ce qui replace l’utilisation des elements finis au
meme pied d’egalite que les elements frontieres avec, comme avantage indeniable, la
possibilite de travailler avec des geometries complexes ou des non–linearites dans des
simulations temporelles. Afin de reduire ces temps de calcul, le schema d’integration
explicite, couple a un garde–fou, a ete utilise. Bien que son equivalent implicite soit
plus fiable quant aux resultats fournis, le schema d’integration explicite est moins
gourmand (une reduction de temps allant jusqu’a 75% peut etre atteinte).
L’efficacite de notre approche a ete demontree sur plusieurs exemples. Le cas du
trafic urbain a ete etudie par l’intermediaire du tram T2000 sur le site de Haren,
validant ainsi notre approche dans les cas des basses vitesses et pour une interaction
forte entre la roue et le rail, provoquee par un defaut local de type cale. Une vali-
dation supplementaire du modele a egalement ete faite, sur base des investigations
experimentales menees sur les lignes a grandes vitesses : les passages de TGV Thalys
et Eurostar ont ete etudies a travers des mesures sur site, en meme temps qu’une
caracterisation du site. Nous avons compare ces resultats a ceux issus du modele
correspondant. Un couplage voie/sol est considere dans ce cas par certains auteurs
comme une necessite pour les charges circulant a grande vitesse. Neanmoins les
243
resultats issus de modeles vehicule/voie et voie/sol decouples s’accordent de maniere
tres satisfaisante avec nos resultats experimentaux, ce qui corrobore notre approche
du probleme. Une analyse parametrique a ensuite pu etre menee afin de verifier
la sensibilite de chaque parametre du modele sur le comportement vibratoire du
sol. Au–dela des constatations particulieres a chaque parametre, la comprehension
du probleme a ete mise en evidence afin de mieux cerner certains phenomenes, en
verifiant notamment qu’un modele complet devient, dans la plupart des cas, une
necessite. Le cas interessant est la prise en compte d’un modele detaille du vehicule
pour expliquer l’attenuation des niveaux vibratoires a la surface du sol : l’interaction
vehicule/voie est plus importante que le couplage voie/sol.
A notre connaissance, la simulation de la dynamique des sols dans le domaine
temporel presente l’originalite majeure de cette recherche. Elle permet d’utiliser
la methode aux elements finis pour modeliser le sol avec l’utilisation des elements
semi–infinis, pour definir des conditions aux limites optimales tout en travaillant
avec des modeles plus compacts et moins gourmands en ressources informatiques.
Nous avons pu egalement mener des recherches sur la caracterisation des proprietes
de sol utiles dans un modele numerique. Les methodes SASW et de refraction
sismique sont les plus repandues mais n’offrent aucune information sur un parametre
important qu’est l’amortissement structurel du sol. Nous avons montre l’efficacite
d’un recalage de ce parametre directement sur un modele elements finis/ elements
semi–infinis en temporel. Le fait de travailler en deux phases (vehicule/voie et sol) a
permis de se concentrer sur chaque sous–systeme sans mettre de cote les composants
du vehicule : la prise en compte systematique du vehicule dans la modelisation des
effets vibratoires permet ainsi de se demarquer des autres recherches. Au final, nous
pouvons affirmer que notre contribution sur la simulation des vibrations induites
par le transport ferroviaire est manifeste. A travers un modele complet tenant
compte des differents sous–systemes et travaillant dans le domaine temporel (afin de
tenir compte des non–linearites), des resultats tout a fait interessants peuvent etre
obtenus. Un tel outil peut etre utilise a la fois par les fabricants du materiel roulant
afin d’adapter les desiderata issus d’un cahier des charges a un materiel existant ou
par un operateur desireux d’evaluer l’efficacite de diverses solutions comme les dalles
flottantes, les tranchees ou les absorbeurs dynamiques.
Les perspectives pour la suite restent nombreuses, avec bien evidemment le cou-
plage entre ces deux systemes, dont il faut tenir compte des qu’une difference de rai-
deur notable est constatee entre les deux systemes. L’approche temporelle des deux
sous–systemes offre une possibilite directe de couplage. La co–simulation semble etre
une voie prometteuse. Les algorithmes de type gluing, bases sur l’echange d’un mini-
244 9. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
mum de variables cinematiques et dynamiques, permettent a chaque intervenant de
developper son propre sous–systeme (vehicule/voie ou vehicule pour le fabriquant et
sol ou voie/sol pour l’operateur). Moyennant une interface commune, chaque sous–
systeme peut des lors interagir sans une quelconque modification profonde du code
de calcul. Afin de gagner en temps de calcul, la possibilite de synthese modale devrait
permettre de reduire le sol a son strict minimum et de le definir comme une sous–
structure associee au modele multicorps vehicule/voie, offrant ainsi la possibilite de
considerer dans une meme simulation les modeles de vehicule/voie et de voie/sol.
ANNEXE A
Determination de la frequence pinned–pinned via la methode
du quotient de Rayleigh
At the ”pinned–pinned” resonance, the wavelength of the travelling wave in an Euler beam isequal to twice the sleeper spacing. The motion is therefore part standing wave, with the rail
effectively pinned at the sleepers, and part travelling wave.S. L. GRASSIE [GRA1982]
La recherche du mode de pincement d’un rail (appele mode pinned–pinned ou
P–P) se fait en deux etapes :
– l’etablissement de l’equation du mouvement du rail, que l’on assimilera a une
poutre d’Euler–Bernoulli afin d’utiliser la theorie ad hoc,
– la recherche de la premiere frequence propre via la methode du Quotient de
Rayleigh.
A.1 Principe d’etablissement de l’equationd’Euler–Bernoulli
Deux parametres de configuration suffisent pour decrire le mouvement de la
poutre : son deplacement vertical y = y(x, t) et sa pente θ = θ(x, t) en un point
x et a l’instant t (Figure A.1(a)).
245
246 A. DETERMINATION DE LA FREQUENCE PINNED–PINNED . . .
x
y
y
θ
(a) Parametres adoptes
x+ ∆x
T (x+ ∆x)M(x+ ∆x)
T (x)M(x)
x
x
y
z
(b) Efforts a prendre en compte
Fig. A.1 – Flexion simple
Isolons un troncon de la poutre (Figure A.1(b)). L’equilibre dynamique de trans-
lation du troncon suivant l’axe x s’ecrit
T (x+ ∆x) − T (x) = ∆x ρr Ar∂2y∂t2
T (x+∆x)−T (x)∆x = ρr Ar
∂2y∂t2 .
(A.1)
Si on fait tendre ∆x→ 0,
∂T
∂x= ρr Ar
∂2y
∂t2, (A.2)
et l’equilibre dynamique de rotation du troncon autour de l’axe z nous donne
M(x+ ∆x) −M(x) + T (x+ ∆x)∆x = JE∂2θ
∂t2(A.3)
ou JE designe le moment d’inertie mecanique equatorial du troncon. Si on neglige les
effets d’inertie dus a la rotation, c’est–a–dire JE∂2 θ∂ t2 = 0,
M(x+ ∆x) −M(x)
∆x+ T (x+ ∆x) = 0 , (A.4)
et en faisant tendre ∆x→ 0 :
∂M(x)
∂x+ T (x) = 0 . (A.5)
L’equation d’equilibre de translation (A.2) s’ecrit ainsi :
− ∂2M
∂x2= ρr Ar
∂2y
∂t2. (A.6)
Or la loi de base d’une poutre en flexion simple est donnee par :
M = Er Ir∂2y
∂x2, (A.7)
A.2. Utilisation du quotient de Rayleigh 247
par consequent,
−∂2(
E I ∂2y∂x2
)
∂x2= ρr Ar
∂2y
∂t2. (A.8)
Comme on suppose que le module d’elasticite d’Young Er et le moment d’inertie
geometrique Ir sont constants en tous points de la poutre, alors l’equation de com-
portement se met donc sous la forme generale suivante :
ρr Ar∂2y
∂t2+ Er Ir
∂4y
∂x4= 0 (A.9)
ou
– ρr Ar represente les caracteristiques inertielles de la poutre,
– Er Ir represente les caracteristiques de flexibilite de la poutre.
A.2 Utilisation du quotient de Rayleigh
Quatre conditions aux limites sont definies, a partir des conditions aux extremites
que l’on peut assimiler a des rotules. Le quotient de Rayleigh R( ~ψq) est defini par :
R(
~ψq
)
=2Vmax
2Tmax/ω2=
Vmax
Tmax/ω2(A.10)
connaissant la forme de l’energie potentielle V et cinetique T , seul un polynome
d’ordre 4 peut etre adopte1.
La recherche des caracteristiques modales nous permet de poser
y(x, t) = Y (x) cosω t (A.11)
avec, dans notre cas,
Y (x) = C4x4 + C3x
3 + C2x2 + C1x
1 + C0 (A.12)
Pour une barre bi–appuyee, les conditions aux limites se definissent comme
Y (x = 0) = 0 ⇒ C0 = 0 (A.13)
M(x = 0) = 0 ⇒ C2 = 0 (A.14)
Y (x = L) = 0 ⇒ C4L4 + C3L
3 + C2L2 = 0 (A.15)
M(x = L) = 0 ⇒ 12C4L2 + 6C3L = 0 (A.16)
1les ordres inferieurs pour un polynome conduisent a une indetermination au niveau des condi-tions aux limites.
248 A. DETERMINATION DE LA FREQUENCE PINNED–PINNED . . .
et donc la polynome a la forme2
y(x) = C1
(x4
L3− 2x3
L2+ x
)
. (A.17)
Le calcul se resume comme suit :
1. calcul de Vmax
∂2y(x, t)
∂x2= C1
(12x2
L3− 12x
L2
)
cos(ωt)
(∂2y(x, t)
∂x2
)2
= 144 C21
(x4
L6+x2
L4− 2x3
L5
)
cos2(ωt)
et
Vmax =1
2ErIr
∫ L
0
(∂2y(x, t)
∂x2
)2
dx =1
2C2
1
24
5LErIr . (A.18)
2. calcul de Tmax
∂y(x, t)
∂t= −C1ω
(x4
L3− 2x3
L2+ x
)
sin(ωt)
(∂y(x, t)
∂t
)2
= C21
(x8
L6− 4x7
L5+
4x6
L4+
2x5
L3− 4x4
L2+ x2
)
ω2 sin2(ωt)
et
Tmax =1
2ρS
∫ L
0
(∂y(x, t)
∂t
)2
dx =1
2C2
1ω2 3
61ρrArL
3r . (A.19)
On a donc finalement l’expression
fP–P ≈ 1
2π
√
97,6ErIrmrL4
(A.20)
pour la frequence du mode P–P (plus exactement une borne superieure de cette
frequence).
2La constante C1 n’implique pas une indetermination puisqu’une simplification de cette dernierese fera au final.
ANNEXE B
Caracterisation dynamique des proprietes de sols par des essais
in situ
Rien n’est plus difficile pour chacun d’entre nousque de situer ce qu’il a fait
et de se situer soi-meme a sa juste mesure.JEAN D’ORMESSON
Extrait de « C’etait bien »
Le processus d’obtention de valeurs representatives des proprietes de systemes
physiques est probablement la partie la plus ardue dans l’etude de ces memes
systemes. Les methodes pour caracteriser un sol sont tres utiles aux ingenieurs, que
ce soit pour le geologue dans le genie civil ou pour le dynamicien afin de juger de
l’impact d’une source de pollution vibratoire sur les batiments ou sur les personnes.
Beaucoup d’etudes de sol en geologie se font a l’aide de mesures dites destructives
telles que, par exemple, les sondages. Des methodes plus douces et aussi moins
couteuses peuvent etre utilisees, a savoir les essais non destructifs. D’autre part, une
autre distinction peut se faire entre les essais in situ et les essais en laboratoires ou
des tests biens specifiques existent dans les deux cas.
Le choix du type d’essai est finalement important et conditionne le type
de materiel a mettre en œuvre. L’essai doit permettre d’etre assez precis pour
249
250 B. CARACTERISATION DYNAMIQUE DES PROPRIETES DE SOLS. . .
l’application souhaitee et remplir les contraintes inherentes aux lieux investigues.
Le Tableau B.1 resume les principales techniques non destructives permettant de
determiner certains parametres de sol. Les methodes sismiques sont particulierement
interessantes dans le cadre d’etudes dynamiques.
Tab. B.1 – Principales methodes de caracterisation de sol utilisees en geophysique
MethodeGrandeur Parametre Origine du champ
mesuree attendu physique
GravimetrieChamp de
Masse volumique Naturellepesanteur
SismiqueChamp Vitesse d’ondes
Provoqueevibratoire mecaniques
Electrique PotentielResistivite Provoquee
par courant injecte electrique
MagnetiqueChamp Susceptibilite
Naturellemagnetique magnetique
Tantot considere comme un milieu homogene isotrope, tantot comme un ensemble
de couches elementaires representant un sol stratifie, le sol, de par la connaissance
de ses proprietes dynamiques, a une importance considerable dans le domaine des
nuisances vibratoires. Ces methodes non destructives, ainsi que les methodes en
laboratoires, sont ainsi utilisees pour determiner la stratification des sols et les
caracteristiques dynamiques de leurs couches. Ces differentes methodes ont vu le
jour afin de permettre de combler une imprecision lors de ces etudes, en fournissant
des valeurs aux parametres dynamiques tels que le module d’Young E, les vitesses
des ondes de compression cP et de cisaillement cS ainsi que des valeurs sur l’amor-
tissement (viscoelastique ou hysteretique par l’intermediaire respectivement des
coefficients β ou η). Toutes ces proprietes sont des parametres cles dans la prediction
d’une reponse d’un sol soumis a une charge dynamique.
Certaines methodes, non destructives et in situ, ont ainsi ete retenues dans le cadre
de cette these, essentiellement pour leur faible moyen technique necessaire, et sont
donc decrites dans cette annexe : il s’agit de la methode de levee des temps d’arrivee
directe, de la refraction sismique et de l’analyse spectrale des ondes de surfaces, plus
B.1. Levee des temps d’arrivee directe 251
communement appelee SASW.
B.1 Levee des temps d’arrivee directe
Cette methode, appelee sous sa denomination anglo–saxonne Direct–Arrival
Survey , est consideree comme une des premieres methodes in situ permettant de
determiner les vitesses des ondes de volume et de surface. Elle fut d’ailleurs la
premiere methode utilisee dans le Service de Mecanique Rationnelle, Dynamique et
Vibration dans le cadre du projet de recherche Transdyn [TRANSDYN,DeSA1998a]
pour caracteriser les proprietes dynamiques d’un sol considere comme homogene.
A la surface d’un sol, il est facile de determiner la densite de ce dernier s’il est
considere comme isotrope, mais d’autres parametres doivent egalement etre connus.
Cette technique sismique permet de determiner, en plus de la vitesse des ondes de
compressions, la vitesse des ondes de cisaillement ou celle des ondes de Rayleigh, qui
sont souvent tres proches.
La methode est illustree a la Figure B.1 ou les differentes ondes sont generees
par une source impulsive en surface d’un demi–espace ideal. Trois arrivees distinctes
xxxxx
xxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxx
SR1 R2 R3
onde P
onde S
onde R
1/cP
1/cS
1/cR
tem
ps
distance
Fig. B.1 – Courbes des temps d’arrivee issues d’une excitation a un point donne
252 B. CARACTERISATION DYNAMIQUE DES PROPRIETES DE SOLS. . .
peuvent etre determinees sur base des caracteristiques des ondes generees et mesurees
en differents endroits de la surface. L’onde de compression est la premiere a arriver
de par sa grande vitesse par rapport aux autres ondes, malgre une faible energie
qui lui est liee, contrairement a l’onde de Rayleigh, porteuse d’une grande energie
mais la plus lente des trois ondes. Sur un graphique distance–temps, les temps de
levee de chaque type d’ondes identifiees determinent des droites dont les pentes
correspondent a l’inverse des vitesses de l’onde consideree.
Bien que le concept induit par cette technique est relativement simple de
comprehension, il ne reste pas complique pour l’appliquer sur des mesures reelles,
la principale difficulte reside dans la faible distinction existante entre les differentes
ondes generees, notamment pour les ondes de cisaillement et de surface. Pour cette
derniere, la visualisation du mouvement vibratoire elliptique retrograde en surface
est un gage du choix du type d’onde a considerer. Ce mouvement est mesurable des
lors par deux capteurs, un vertical et un horizontal, places selon l’axe source–capteur.
Neanmoins, les ondes de surface ayant une vitesse dependante de la frequence, avec
des ondes volumiques dependant du milieu, l’analyse des sols stratifies reste impos-
sible.
B.2 Refraction sismique
La refraction sismique est une methode utilisee aussi bien pour investiguer les pro-
prietes dynamiques des sols que pour l’ingenierie sismique. La profondeur d’investiga-
tion depend de la longueur du deploiement des dispositifs de mesure (distances source
– recepteurs) mis en œuvre. Cette methode est ainsi utilisee pour la determination
des vitesses des premieres ondes elastiques d’un profil de sol en couches a partir
egalement d’une levee des temps d’arrivee. Contrairement a la methode precedente,
elle tient compte d’un sol stratifie dont les interfaces ne seraient pas forcement ho-
rizontales. Dans le cas qui nous occupe, nous nous attarderons essentiellement sur
le cas de couches horizontales ; le lecteur interesse trouvera les renseignements sur le
cas des couches inclinees dans [RIC1970].
B.2.1 Refractions critiques
Considerons les deux premieres couches isotropes d’un semi–espace stratifie, si
la vitesse des ondes de compression cP,1 de la premiere couche est inferieure a celle
de la seconde couche cP,2, un angle critique d’incidence existe lorsque une onde de
compression P1 issue d’une source surfacique frappe l’intersection des deux couches
(Fig. B.2). L’onde refractee P2 se propage parallelement a l’interface dans le second
B.2. Refraction sismique 253
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxx
xxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxx
SR1 R2 R3
cP,1
cP,2
icic
(ρ1, cP,1)
(ρ2, cP,2)
Fig. B.2 – Refraction critique d’une onde de compression incidente
milieu. Selon la theorie de l’elasticite, cette onde cree une perturbation a l’interface,
produisant une onde dans le premier milieu. Un front d’onde est ainsi cree et se
propage a la vitesse cP,1 du milieu suivant une direction inclinee de (90 − ic) par
rapport a l’interface, avec ic l’angle critique d’incidence du milieu 1 (Figure B.3).
Ces ondes atteindront finalement la surface du semi–espace apres un certain temps,
dependant des propagations dans les deux milieux. Le meme raisonnement peut
ainsi etre effectue pour les couches suivantes definissant le milieu stratifie.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxx
xxxx
xxxx
xxxx
front d’onde
cP,1
cP,2
ic
icicic
ic
(ρ1, cP,1)
(ρ2, cP,2)
Fig. B.3 – Front d’onde genere par une onde P critique refractee
B.2.2 Determination des vitesses des ondes de compression
En pratique, on dispose le long d’un axe comprenant le point d’excitation une
serie de capteurs (geophones ou accelerometres) permettant d’enregistrer les signaux
produits par l’arrivee des differentes ondes en differents points. Tous les capteurs
places a une distance egale ou superieure a 2h tan ic, h etant l’epaisseur de la
premiere couche, peuvent enregistrer ce front d’onde genere, comme l’illustre la
254 B. CARACTERISATION DYNAMIQUE DES PROPRIETES DE SOLS. . .
Figure B.4. Pour ces capteurs, l’onde directe arrive avant ces ondes reflechies sauf
pour ceux assez eloignes (Rn par exemple) de la source ou c’est l’onde reflechie qui
est la plus rapide, puisque nous avons fait comme hypothese que cP,1 < cP,2 : l’onde
est ainsi composee de l’onde P initiale du point S vers le point A, de l’onde critique
de A a B et de l’onde generee de B jusque Rn.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxx
xxxxx xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
S R1 R2 Rn
A B
h
x1 = 2 h tan icx2
xn
cP,1
cP,2
icicic
(ρ1, cP,1)
(ρ2, cP,2)
cP,2 > cP,1
Fig. B.4 – Chemin de rayons des ondes directes et refractees
Les equations relatives au temps d’arrivee des ondes directes et refractees peuvent
etre ainsi etablies. Pour l’onde directe, le temps d’arrivee est simplement egale a
td =x
cP,1(B.1)
avec x la distance entre le capteur concerne et la source d’excitation. En utilisant les
notations definies a la Figure B.5(a), le temps d’arrivee de l’onde reflechie peut se
mettre sous la forme
th =h
cP,1 cos ic+
1
cP,2(x− 2h tan ic) +
h
cP,1 cos ic(B.2)
B.2. Refraction sismique 255
ou
th =x
cP,2+ 2h
(1
cP,1 cos ic− tan ic
cP,2
)
. (B.3)
En utilisant les relations bien connues
sin ic =cP,1
cP,2et cos ic =
√
1 −c2P,1
c2P,2
,
l’Equation (B.3) peut se reduire a
th =x
cP,2+
2h cos iccP,1
=x
cP,2+ 2h
√
1
c2P,1
− 1
c2P,2
(B.4)
representant l’equation d’une droite dans le plan (x− t) dont la pente est egale a 1cP,2
et dont l’intersection avec l’ordonnee est 2 h cos ic
cP,1, comme l’indique la Figure B.5(b) ;
ce diagramme porte le nom de dromochronique de refraction.
La distance xc entre la source et le recepteur ou l’onde directe et reflechie arrivent
en meme temps est appele point de croisement (a x = xc, td = th). En substituant
x par xc dans les Eq. (B.1) et (B.4) et en les egalant, l’expression de xc peut etre
trouvee :
xc = 2h
√
cP,2 + cP,1
cP,2 − cP,1. (B.5)
Cette equation peut etre rearrangee pour mettre en avant la profondeur h de la couche
concernee
h =xc
2
√
cP,2 − cP,1
cP,2 + cP,1. (B.6)
Ce raisonnement est valable pour les autres couches : les vitesses cP,i de chaque
couche sont determinees a partir de la pente de chaque droite decrite dans la dromo-
chronique et leur epaisseur a partir de
hi =xc,i
2
√
cP,i+1 − cP,i
cP,i+1 + cP,i+
i∑
j=2
√1
c2P,j−1
− 1c2
P,i
−√
1c2
P,j−1− 1
c2P,i+1
√1
c2P,i
− 1c2
P,i+1
, (B.7)
256 B. CARACTERISATION DYNAMIQUE DES PROPRIETES DE SOLS. . .
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxx xxxxx
S Rn
x
hx − 2 h tan ic
icic
(ρ1, cP,1)
(ρ2, cP,2)cP,2 > cP,1
cP,1
(a) Chemin de rayons pour une onde directe et une onderefractee
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
t
x
2h cos ic
cP,1
xc
onde directe
onde reflechie1
cP,1
1cP,2
(b) Dromochronique de refraction correspondante
Fig. B.5 – Determination des vitesses d’onde P de chaque couche
xc,i etant le point de croisement entre la droite actuelle avec sa precedente, dont
l’equation generale s’ecrit
th =xc,i
cP,i+
i∑
j=2
2hj−1
√
1
c2P,j−1
− 1
c2P,i
. (B.8)
La refraction sismique permet ainsi de determiner deux parametres a priori incon-
nus de chaque couche : son epaisseur et la vitesse des ondes de compression. La dromo-
chronique de refraction est construite finalement de facon simple. On realise la levee
B.3. Analyse spectrale des ondes de surfaces 257
des premiers temps d’arrivee (« picking ») des ondes de compression et on reporte
dans un graphique ces temps d’arrivee en fonction du temps. Plusieurs precautions
doivent etre prises lors de son utilisation :
– les vitesses sismiques dans les couches geologiques doivent necessairement aug-
menter avec la profondeur pour permettre de differencier les differentes pentes ;
– le contraste entre les couches doit etre suffisant pour trouver l’interface et donc
permettre la refraction ;
– la geometrie dans la disposition des geophones doit permettre la detection des
fines couches.
La collecte des informations peut etre ardue et de longues zones pour le placement
des recepteurs sont generalement necessaires. Il faut une distance entre la source et
les recepteurs d’au moins cinq fois la profondeur que l’on prospecte. Finalement la
seule limitation que l’on ne puisse maıtriser est la croissance positive de la vitesse
des couches avec la profondeur.
B.3 Analyse spectrale des ondes de surfaces
La methode Spectral Analysis of Surface Waves — ou SASW — [NAZ1984,
NAZ1993,YUA1993] est une methode relativement recente developpee dans les annees
80 permettant de determiner le profil de vitesses de cisaillement d’un site sur base
de la caracteristique dispersive des ondes de Rayleigh. Cette methode considere
un modele de sol stratifie, c’est-a-dire constitue de couches paralleles homogenes
et elastiques, chaque couche ayant des proprietes dynamiques distinctes. La SASW
comprend trois etapes essentielles :
– la collecte des donnees sur le terrain,
– la determination d’une courbe experimentale de dispersion,
– la determination d’un profil de raideur, ou profil de sol, par une procedure
d’inversion.
B.3.1 Essais in situ
Le principe de la collecte des donnees est relativement facile quant a sa mise en
œuvre et est illustre a la Figure B.6 :
– Un impact vertical est genere sur la surface du sol dans une large bande de
frequence (e.g. tir a l’aide d’une chute d’une masse, un coup de marteau, un
signal mono ou multi–sinusoıdal,. . .).
– L’enregistrement du signal, compose essentiellement d’ondes de Rayleigh (cR),
s’effectue a l’aide de deux recepteurs verticaux places sur une ligne, a une
certaine distance D de l’impact et espace d’une distance X.
258 B. CARACTERISATION DYNAMIQUE DES PROPRIETES DE SOLS. . .
X/2X/2
XD
Analyseur de signaux
Ch. i Ch. j
Source impulsive CapteurCapteursismiquesismique
(variable)
Fig. B.6 – Configuration du materiel utilise lors d’un test SASW
Theoriquement, seuls deux recepteurs et une source sont utiles pour effectuer un
essai SASW. En pratique les effets d’attenuation et de champs proches obligent
l’utilisateur a utiliser plusieurs espacements de recepteurs et parfois meme plusieurs
sources. Plusieurs auteurs ont etudie les configurations possibles pour en tirer l’opti-
mum [HUN1998,FOT2000,NAZ1984]. De ce fait, il est preferable de travailler suivant
deux techniques :
– en source commune fixe (« common source array ») ou seule la position des
recepteurs est changee (Figure B.7(a)),
– en interposition commune des recepteurs (« receiver midpoint array ») ou les
recepteurs ainsi que la source excitatrice autour d’un point commun situe a
mi–distance des deux capteurs (Figure B.7(b)).
La distance entre le recepteur i et la source doit etre egale a deux fois celle entre
le recepteur j et la source. Ce choix n’est pas obligatoire mais est le resultat
d’une optimisation de l’influence de differents facteurs, testes par simulations
numeriques [FOT2000].
Lorsqu’on doit mesurer un signal a tres grande distance, la source d’energie doit
etre assez importante puisque les ondes s’attenuent dans le sol. Il faut aussi noter
que la configuration des recepteurs se fait en fonction des possibilites du site de pros-
pection. Objectivement le choix de la distance entre recepteurs est lie a la frequence
d’impact :
B.3. Analyse spectrale des ondes de surfaces 259
(a) Common source array (b) Receiver midpointarray avec inversion de la
position de la source
Fig. B.7 – Configurations preconisees pour la methode SASW (d’apres [FOT2000])
– petits espaces (0,5 a 5m) et faible source d’energie correspondent essentielle-
ment aux hautes frequences (un petit marteau comme excitation est suffisant) ;
– les grandes distances (plus de 60m) et une source d’energie importante sont
axes plutot basses frequences (chute d’un gros cube de beton ou mouvement
d’un bulldozer).
B.3.2 Courbe de dispersion experimentale
La deuxieme phase, la plus essentielle, est la construction de la courbe de
dispersion experimentale a partir des resultats enregistres lors des essais in situ.
L’information importante decoule de la phase du spectre croise (« cross–power
spectrum ») et de la fonction de coherence, determinees pour chaque paire de signaux
enregistres. Elles permettent d’etablir la vitesse de phase cR(f) des ondes de surface
comme une fonction de la frequence. Pour chaque frequence, le saut de phase φ(f)
peut ainsi etre estime1 a partir de
φ(f) = tan−1 ℑm [Gij(f)]
ℜe [Gij(f)](B.9)
ou Gij(f) represente le spectre croise entre les signaux i et j
Gij(f) = Yi(f)Y ∗j (f) , (B.10)
Yk(f) designant la transformee de Fourier du signal k considere, moyenne ou pas.
1Un deploiement de cette derniere est bien evidemment necessaire.
260 B. CARACTERISATION DYNAMIQUE DES PROPRIETES DE SOLS. . .
La vitesse de phase est obtenue par
cR(f) =2πX f
φ(f)(B.11)
avec X la distance entre les recepteurs i et j. La fonction de coherence γ2ij(f) joue le
role d’indicateur de qualite des valeurs mesurees et est definit par
γ2ij(f) =
|Gij(f)|2Gii(f)Gjj(f)
. (B.12)
La fonction de coherence prenant ses valeurs entre 0 et 1, une limite est souvent
imposee sous forme d’un minimum γ2ij,min
: les points a mauvaises coherences sont
systematiquement ecartes. Qui plus est, un critere, sous forme de filtre, est souvent
utilise, definissant ainsi un intervalle pour les longueurs d’ondes de Rayleigh λR = cR
f
determine par
λmin
R ≤ λR ≤ λmax
R . (B.13)
On elimine donc les courtes longueurs d’ondes car leurs amplitudes peuvent etre tres
reduites et etre dominees par le bruit ambiant. On elimine aussi les grandes longueurs
d’ondes car elles peuvent ne pas etre completement developpees ou contaminees par
d’autres ondes (ondes volumiques) lorsqu’elles arrivent aux recepteurs. Differentes
valeurs de λmin
R et λmax
R sont suggerees dans la litterature [DEW1997,FOT2000], celles
qui sont couramment adoptees sont
λmin
R = X3
λmax
R = 2X
. (B.14)
Pour une paire de recepteurs i et j et a une frequence fi donnee, une courbe de
dispersion experimentale, notee ceR(fi), est ainsi creee pour chaque frequence fi. Ainsi
en utilisant tous les mesures effectuees, respectant de ce fait les differents criteres et
conditions, une serie de n points definissent la courbe de dispersion experimentale ceRqui peut, selon les attentes, etre interpolee avant inversion.
B.3.3 Courbe de dispersion theorique
La courbe de dispersion theorique est obtenue en utilisant la theorie de pro-
pagation d’ondes dans un milieu stratifie et est notee ctR. Chaque couche est
caracterisee par 4 parametres : les deux vitesses d’onde volumique (cP et cS),
la densite et l’epaisseur h. Il existe plusieurs theories permettant de calculer la
courbe de dispersion theorique d’un milieu. Nous presentons ici celle qui a ete
B.3. Analyse spectrale des ondes de surfaces 261
adoptee pour l’implementation de la methode, definie comme la theorie d’Haskell–
Thomson [NAZ1984].
Considerons un sol, constitue de N − 1 couches reposant sur un demi-espace
infini elastique, l’analyse etant realisee dans le domaine plan xz (Fig. B.8). L’espace
d’etude pour la propagation des ondes de Rayleigh est divise en couches d’epaisseurs
differentes hn. Chaque couche possede des proprietes homogenes cP,n, cS,n, ρn.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
x
z
massif semi–infini
hn
(En−1, ρn−1, νn−1)
(En, ρn, νn)
(En+1, ρn+1, νn+1)
zn−1
zn
Fig. B.8 – Modele de sol pour la theorie de Haskell–Thomson
Si on considere la ne couche, les deplacements un et wn s’effectuent respec-
tivement dans les directions x et z, la direction y n’etant pas utilisee puisque
perpendiculaire au plan. Les contraintes σznet τxzn
sont les contraintes normales et
de cisaillement en un point de coordonnee zn du demi-espace.
En tenant compte de cette hypothese, l’equation elastodynamique de Navier
s’ecrit, pour chaque couche n,
∇2φ− 1
c2P,n
∂2φ
∂t2= 0 (B.15)
∇2Ψ − 1
c2S,n
∂2Ψ
∂t2= 0 (B.16)
faisant intervenir les potentiels d’Helmholtz definissant les deplacements, en utilisant
262 B. CARACTERISATION DYNAMIQUE DES PROPRIETES DE SOLS. . .
leurs composantes 2 φn et ψn
un =∂φn
∂x− ∂ψn
∂z(B.17)
wn =∂φn
∂z+∂ψn
∂x(B.18)
ou un est le deplacement dans la direction x et wn dans la direction z pour la couche
n. L’operateur laplacien ∇2 ne depend pas de y et vaut donc
∇2 =∂2
∂x2+
∂2
∂z2. (B.19)
L’analyse etant realisee dans le domaine frequentiel, il est utile de determiner une
solution pour une excitation de type sinusoıdal. Le meme raisonnement se tient pour
la direction x. Utilisons par consequent les substituts complexes pour determiner ces
potentiels
φn = φn ejωt e−jkx (B.20)
ψn = ψn ejωt e−jkx . (B.21)
Si on remplace φn et ψn definis ci-dessus dans les Eq. (B.15) et (B.16), on obtient
∂2φn
∂z2= φn
(
k2 − ω2
c2P,n
)
(B.22)
∂2ψn
∂z2= ψn
(
k2 − ω2
c2S,n
)
. (B.23)
En definissant kP,n et kS,n par
k2P,n =
ω2
c2P,n
(B.24)
k2S,n =
ω2
c2S,n
(B.25)
ainsi que rn et sn
r2n = k2 − k2P,n (B.26)
s2n = k2 − k2S,n , (B.27)
les Equations (B.22) et (B.23) peuvent s’ecrire de facon formelle
(D2 − α2)Y = 0 , (B.28)
2On note ψn la composante selon y du vecteur Ψ par pure commodite.
B.3. Analyse spectrale des ondes de surfaces 263
D etant l’operateur de derivation selon z et Y etant φn ou ψn. La solution de cette
equation peut s’ecrire sous la forme suivante
Y = C1 eαz + C2 e
−αz . (B.29)
On deduit donc que les Equations (B.22) et (B.23) prennent les formes
φn = Up,n ern (z−zn−1) +Dp,n e
−rn (z−zn−1) (B.30)
ψn = Us,n esn (z−zn−1) +Ds,n e
−sn (z−zn−1) , (B.31)
zn indiquant la position de l’interface inferieure de la couche n.
On peut ainsi decomposer les potentiels φn et ψn en deux parties, l’une relative
aux ondes se propageant vers le haut du milieu (coefficients Ui,n) et l’autre aux
ondes voyageant vers le bas du milieu (coefficients Di,n), l’indice i designant le type
de potentiel :
φn = φUn+ φDn
(B.32)
ψn = ψUn+ ψDn
. (B.33)
Finalement on definit le vecteur Φn(z)
Φn(z) = φUn(z) ψUn
(z) φDn(z) ψDn
(z)T. (B.34)
D’autre part, les contraintes σznet τxzn
pour chaque couche sont etablies par les
relations suivantes
σzn= (λn + 2µn)
∂wn
∂z+ λn
∂un
∂x(B.35)
τxzn= µn
(∂un
∂z+∂wn
∂x
)
. (B.36)
Si on remplace dans ces deux equations les definitions de un et wn donnees par (B.17)
et (B.18), on trouve que
σzn= λn
(∂2φn
∂x2+∂2φn
∂z2
)
+ 2µn
(∂2φn
∂z2+∂2ψn
∂x∂z
)
(B.37)
τxzn= 2µn
(∂2φn
∂x∂z− ∂2ψn
∂z2+∂2ψn
∂x2
)
. (B.38)
264 B. CARACTERISATION DYNAMIQUE DES PROPRIETES DE SOLS. . .
De la meme facon dont nous avons utilise les substituts complexes pour les potentiels
de Helmholtz φn et ψn, definissons les substituts complexes des deplacements un, wn
et des contraintes σzn, τxzn
un = un ejωt e−jkx , (B.39)
wn = wn ejωt e−jkx , (B.40)
σzn= σzn
ejωt e−jkx , (B.41)
τxzn= τxzn
ejωt. e−jkx . (B.42)
et de la meme maniere, nous rassemblons ces donnees autour du vecteur Sn(z)
Sn(z) = un(z) wn(z) σzn(z) τxzn
(z)T . (B.43)
Le lien entre Φn(z) et Sn(z) est donc simplement une matrice (4 × 4), definie
comme la matrice de raideur Tn :
Sn(z) = Tn Φn(z) (B.44)
ou plus precisemment
un(z)
wn(z)
σzn(z)
τxzn(z)
=
−jk −sn −jk sn
rn −jk −rn −jkan −bn an bn−cn dn cn dn
φU (z)
ψU (z)
φD(z)
ψD(z)
(B.45)
avec
an = λn (r2n − k2) + 2µn r2n , (B.46)
bn = 2 j µn k sn , (B.47)
cn = 2 j µn k rn , (B.48)
dn = −µn (k2 + s2n) (B.49)
et surtout
k =ω
cR(B.50)
faisant apparaıtre a ce stade la vitesse de phase.
B.3. Analyse spectrale des ondes de surfaces 265
Cette matrice est donc definie comme la matrice de raideur Tn de la ne couche du
demi-espace de sol. Par consequent en n’importe quel point de la ne couche, Sn(z)
et Φn(z) sont lies par cette derniere relation ou par
Φn(z) = T−1n Sn(z) . (B.51)
La relation qui lie les potentiels au sommet et a la base de chaque couche n est definie
par
Φn(zn) = En Φn(zn−1) (B.52)
avec
En =
ern hn 0 0 0
0 esn hn 0 0
0 0 e−rn hn 0
0 0 0 e−sn hn
(B.53)
ou
hn = zn − zn−1 (B.54)
est l’epaisseur de la ne couche.
A chaque interface, les contraintes et les deplacements doivent etre egaux afin
d’assurer la continuite. Les deplacements et contraintes au sommet de la n + 1e
couche doivent etre les memes qu’a la base de la ne couche. On peut donc ecrire
Sn+1(zn) = Sn(zn) . (B.55)
En remplacant dans cette derniere Sn(zn) par l’Eq. (B.44), on obtient
Sn+1(zn) = Tn φn(zn) (B.56)
De l’Equation (B.52), cette derniere devient
Sn+1(zn) = TnEn φn(zn−1) (B.57)
ou, en la remplacant par (B.51)
Sn+1(zn) = TnEn T−1n .Sn(zn−1) (B.58)
Cette equation peut se reecrire d’une facon plus compacte
Sn+1(zn) = Qn Sn(zn−1) (B.59)
266 B. CARACTERISATION DYNAMIQUE DES PROPRIETES DE SOLS. . .
avec
Qn = TnEn T−1n . (B.60)
On concoit qu’il est possible de lier les contraintes et deplacements a une profon-
deur quelconque a ceux a la surface en appliquant au membre de droite de (B.60) le
processus a partir de (B.55). On obtient ainsi
SN (zN−1) = QN−1QN−2 . . . Q2Q1 S1(0) (B.61)
avec
Qi = TiEi T−1i . (B.62)
En l’associant a l’Equation (B.56), on obtient finalement la relation qui lie les poten-
tiels a la profondeur zN−1, situe a l’interface de la derniere couche et du substratum
semi–infini et les contraintes et deplacements au niveau du sol
φN (zN−1) = T−1N
1∏
i=N−1
Qi S1(0) . (B.63)
Si on excite le sol au niveau de sa surface, a la profondeur zN−1, les ondes ne peuvent
se transmettre que vers le bas. D’autre part, a l’air libre, a la profondeur z = 0,
les mouvements sont libres de contraintes. On tire donc de ces deux considerations
que σz0, τz0
, φUN (zN−1) et ψUN (zN−1) sont tous nuls. La derniere equation voit
finalement sa forme devenir
0
0
φDN (ZN−1)
ψDN (ZN−1)
=
r11 r12 r13 r14r21 r22 r23 r24r31 r32 r33 r34r41 r42 r43 r44
︸ ︷︷ ︸
R
u0(0)
w0(0)
0
0
(B.64)
avec R une matrice (4 × 4) qui vaut
R = T−1N
1∏
i=N−1
Qi . (B.65)
Nous pouvons definir la matrice R par des matrices blocs
0
A
=
[R11 R12
R21 R22
]B
0
. (B.66)
B.3. Analyse spectrale des ondes de surfaces 267
Finalement, on obtient donc deux equations
R11B +R12 0 = 0 (B.67)
et
R21B +R22 0 = A . (B.68)
Pour ne pas obtenir une solution triviale, le determinant de la matrice R11 doit
necessairement s’annuler, fournissant l’equation qui comporte comme inconnues la
frequence et la vitesse de phase.
Les modes de Rayleigh sont les modes naturels du systeme considere et peuvent
etre determines en etablissant la solution de l’equation caracteristique
det(R11) = 0 . (B.69)
L’algorithme de Van Wijngaarden–Dekker–Brent a ete choisi pour resoudre ce
probleme [PRE1997].
La Figure B.9 illustre les differents modes obtenus de maniere analytique pour
un sol a 3 couches. Le premier mode est le mode fondamental intervenant dans la
definition de la courbe de dispersion theorique.
0 50 100 150300
310
320
330
340
350
360
370
380
390
400
Fréquence [Hz]
Vite
sse
de p
hase
[m
/s]
1er mode (mode fondamental)2ème mode3ème mode
Fig. B.9 – Courbe de dispersion analytique pour un sol a 3 couches
268 B. CARACTERISATION DYNAMIQUE DES PROPRIETES DE SOLS. . .
Cas d’un semi–espace homogene et isotrope
Dans le cas d’un milieu homogene, la vitesse de phase est constante et est simple-
ment egale a la vitesse de Rayleigh du milieu, definit comme la solution de l’equation
caracteristique de Rayleigh
χ6 − 8χ4 + (24 − 16γ)χ2 − 16(1 − γ) = 0 (B.70)
avec
χ =
(cRcS
)2
(B.71)
et
γ =1 − 2ν
2(1 − ν). (B.72)
La courbe de dispersion theorique pour un espace demi–infini isotrope est donc
independante de la frequence.
B.3.4 Processus d’inversion
L’etape la plus critique dans la methode SASW est sans aucun doute le processus
d’inversion, le but etant de determiner le profil des vitesses de cisaillement du site
en question a partir de la courbe de dispersion experimentale en minimisant l’ecart
entre ceR et ctR au sens des moindres carres
min1
2
∣∣ctR − ceR
∣∣2
=1
2
∑
i
[ctR(fi) − ceR(fi)
]2. (B.73)
Le point de depart est un profil initial d’un semi–espace de l couches sur un
substratum elastique. Le systeme est ainsi defini par des valeurs initiales de 4 l + 3
parametres. Ce nombre est usuellement inferieur a cette valeur en fixant certains
parametres lors de la minimisation afin d’obtenir des temps raisonnables de cette
derniere. Sur un jugement ingenieux, il est raisonnable de fixer les valeurs de la
densite et du nombre de Poisson. Par ailleurs, il a ete demontre que ces parametres
n’influencaient que tres faiblement les resultats [KOU2007]. La Figure B.10 fournit
pour ce fait les gammes de densite de differents sols.
B.3. Analyse spectrale des ondes de surfaces 269
1500
1000
2500
2000
3500
3000
4500
4000
5500
5000
6500
6000
7500
7000
Pétr
ole
Eau
Gla
ce (
gla
cie
rs)
Sol
Loess
Allu
vio
ns
Silt
Arg
ile
Gra
vie
rs
Sable
Charb
on
Cra
ie
Grè
s
Shale
Marn
es
Calc
aire
Halit
e
Quart
zite
Gneis
s
Schis
tes
Gra
nite
Basalt
Gabbro
Chro
mite
Pyrr
hotite
Pyrite
Hém
atite
Magnétite
Galè
ne
Fig
.B
.10
–M
asse
volu
miq
ue
des
diff
eren
tes
form
atio
ns,
min
eral
isat
ions
etfluid
es[k
g/m
3]
270 B. CARACTERISATION DYNAMIQUE DES PROPRIETES DE SOLS. . .
Finalement le nombre de parametres libres se reduit a 2 l + 1. L’algorithme de
Gauss–Newton peut etre utilise pour des problemes de resolution d’equations non
lineaires et convient parfaitement dans le cas d’une inversion3.
Les conditions initiales ayant une grande importante dans le processus d’inversion,
il est possible de pouvoir en donner une bonne approximation de par l’utilisation de
la procedure d’inversion definie pour une autre methode, la SSRM [RIC1970]. Cette
procedure d’inversion est simple en soi puisqu’elle part du principe que la longueur
d’onde de Rayleigh est directement liee a la profondeur d du sol par
d ∼= λR
3(B.74)
et que la vitesse de phase est proche de celle des ondes de cisaillement
cS ∼= 1,1 cR (B.75)
comme l’illustre la Figure B.11. La phase critique dans la methode reste le processus
.
.
cR
c∗R
cS
λRλ∗
Rλ∗
R
3
1,1 c∗R
Pro
fondeu
r
Fig. B.11 – Procede d’inversion simple
d’inversion, base sur des algorithmes numeriques, auxquels tout sens physique est
mis en arriere–plan, qui peut forunir dans certains cas des resultats differents de
ceux attendus mais respectant la minimisation recherchee.
3Au fil du temps, d’autres methodes se sont vues aider le processus d’inversion en optimisant larecherche de la solution reelle soit par l’utilisation d’algorithmes genetiques [HUN1998] ou par dessimulations de Monte–Carlo [LAI1998].
B.4. Autres methodes non destructives existantes 271
B.4 Autres methodes non destructives existantes
Bien evidemment d’autres methodes de prospection geophysique existent. Citons
le reflexion sismique, la Steady–State Rayleigh Method (SSRM ) ou les methodes dites
destructives (cross–hole ou borehole). Le Tableau B.2 dresse ainsi une comparaison
entre les differentes methodes non destructives.
Au vu de ces differences, la refraction sismique ainsi que la SASW semblent etre
des methodes d’investigation privilegiees pour obtenir les parametres dynamiques
d’un sol, y compris pour leur mises en œuvre.
Tab. B.2 – Synthese des methodes sismiques non destructives
Methode Avantages InconvenientsFacilite
d’implementation
Levee des temps d’arrivee rapideconsidere
simpleune seule couche
Reflexion sismiquedeploiement au sol interpretation
tres difficilerestreint des resultats
Refraction sismique rapidedeploiement au sol moyennement
tres grand difficile
SSRM simplelong et pas
tres simpleassez general
SASWprecise et deploiement au sol moyennement
multicouche assez grand difficile
Bibliographie
[ABAQUSanalysis] ABAQUS Inc. ABAQUS Analysis User’s Manual, 2006.
[ABAQUStheory] ABAQUS Inc. ABAQUS Theory Manual, 2006.
[ADA2000] M. Adam, G. Pflanz, and G. Schmid. Two– and three–dimensional mo-
delling of half–space and train–track embankment under dynamic loa-
ding. Soil Dynamics and Earthquake Engineering, 19(8) : 559–573, 2000.
[AHL1975] D. R. Ahlbeck, H. C. Meacham, and R. H. Prause. The development
of analytical models for railroad track dynamics. In A.D. Kerr, editor,
Proc. Symp. on Railroad Track Mechanics, pages 239–263, Oxford (UK),
1975.
[AKI2002] K. Aki and P. G. Richards. Quantitative Seismology. University Science
Books, California (USA), 2002.
[ALA2005] J.-C. Alacoque and P. Chapas. Traction ferroviaire — adherence par
commande d’effort. Technique de L’Ingenieur, D 5 535 : 1–16, 2005.
[ALI1984] J. Alias. La Voie Ferree — Technique de Construction et d’Entretien.
Eyrolles, Paris (France), 2e edition, 1984.
[AMI1999] H. Amick. A frequency–dependent soil propagation model. In SPIE
Conference on Current Developments in Vibration Control for Opto-
mechanical Systems, volume 3786, pages 78–80, Denver (USA), 1999.
Society of Photo-Optical Instrumentation Engineers,.
[AND1999] C. Andersson and J. Oscarsson. Dynamic train/track interaction inclu-
ding state–dependent track properties and flexible vehicle components.
Vehicle System Dynamics, 33 (Supplement) : 47–58, 1999.
273
274 Bibliographie
[ARN2004] M. Arnst, H. Chebli, R. Othman, D. Clouteau, and G. Degrande. Uncer-
tainty quantification of a prediction model for ground–borne vibrations
in buildings. In 11th International Congress on Sound and Vibration,
pages 1331–1338, St. Petersburg (Russia), 2004.
[ATH2000] G. A. Athanasopoulos, P. C. Pelekis, and G. A. Anagnostopoulos. Effect
of soil stiffness in the attenuation of rayleigh–wave motions from field
measurements. Soil Dynamics and Earthquake Engineering, 19(3) : 277–
288, 2000.
[AUE2006a] L. Auersch. Ground vibration due to railway traffic — the calculation
of the effects of moving static loads and their experimental verification.
Journal of Sound and Vibration, 293(3–5) : 599–610, 2006.
[AUE2006b] L. Auersch. Dynamic axle loads on tracks with and without ballast
mats : Numerical results of three-dimensional vehicle-track-soil models.
Proceedings of the Institution of Mechanical Engineers, Part F : Journal
of Rail and Rapid Transit, 220(2) : 169–183, 2006.
[BAR1962] D. D. Barkan. Dynamics of Bass and Foundations. McGraw — Hill
Book Company, New York (USA), 1962.
[BED1994] A. Bedford and D. S. Drumheller. Elastic Waves Propagation. John
Wiley & Sons, Chichester (UK), 1994.
[BET1992] P. Bettess. Infinite Elements. Penshaw Press, Sunderland (UK), 1992.
[BRE1978] C. A. Brebbia. The Boundary Element Method For Engineers. Pentech
Press, London (UK), 1978.
[BRE1980] C. A. Brebbia and S. Walker. Boundary Element Techniques in Engi-
neering. Butterworth & Co Publishers Ltd., London (UK), 1980.
[CHA2003] P. Chatterjee, G. Degrande, S. Jacobs, J. Charlier, P. Bouvet, and
D. Brassenx. Experimental results of free field and structural vibra-
tions due to underground railway traffic. In 10th International Congress
on Sound and Vibration, Stockholm (Sweden), 2003.
[CLO2001] D. Clouteau, G. Degrande, and G. Lombaert. Modelisation des vibra-
tions induites par le trafic routier et ferroviaire. In H. Ben Dhia J.-L. Ba-
toz and P. Chauchot, editors, Actes du Cinquieme Colloque National en
Calcul des Structures, pages 93–100, Toulouse (France), 2001.
[COL2007] C. Collette. Usure Ondulatoire en Transport Ferroviaire : Mecanismes
et Reduction. These de doctorat, Universite libre de Bruxelles, 2007.
[COLE1958] J. Cole and J. Huth. Stresses produced in a half plane by moving loads.
Journal of Applied Mechanics, 25 : 433–436, 1958.
Bibliographie 275
[CON2006] C. Conti and S. Boucher. Mecanique Rationnelle II. Faculte Polytech-
nique de Mons, 2006.
[DAT1999] S. Datoussaıd, B. De Saedeleer, O. Verlinden, and C. Conti. Ve-
hicle/track interaction and ground propagation of vibrations for urban
railway vehicles. European Journal of Mechanical and Environmental
Engineering, 45(21) : 87–93, 1999.
[DEG1996] G. Degrande, G. De Roeck, W. Dewulf, P. Van den Broeck, and M. Ver-
linden. Design of a vibration isolating screen. In P. Sas, editor, Procee-
dings ISMA 21, Noise and Vibration Engineering, Vol. II, pages 823–834,
Leuven (Belgium), 1996.
[DEG2000a] G. Degrande. Free field vibration measurements during the passage of
a Thalys high–speed train. Rapport technique, Katholieke Universiteit
te Leuven, 2000.
[DEG2000b] G. Degrande and G. Lombaert. High-speed train induced free field
vibrations : in situ measurements and numerical modelling. In N. Chouw
and G. Schmid, editors, Proceeding of the International Workshop Wave
2000, Wave propagation, Moving load, Vibration reduction, pages 29–41,
Ruhr University Bochum (Germany), 2000.
[DEG2001] G. Degrande and L. Schillemans. Free field vibrations during the passage
of a Thalys high–speed train at variable speed. Journal of Sound and
Vibration, 247(1) : 131–144, 2001.
[DEG2002] G. Degrande. Wave propagation in the soil : theoretical background and
application to traffic induced vibrations. In H. Grundmann, editor, 5th
European Conference on Structural Dynamics : Eurodyn 2002, Munich
(Germany), 2002.
[DEG2003] G. Degrande, P. Chatterjee, S. Jacobs, J. Charlier, P. Bouvet, and
D. Brassenx. CONVURT project - experimental results of free field and
structural vibrations due to underground railway traffic. In 6th World
Congress on Railway Research, Edinburgh (Scotland), 2003.
[DEG2004] G. Degrande, P. Chatterjee, W. Van de Velde, P. Hoelscher, V. Hopman,
A. Wang, N. Dadkah, and R. Klein. Vibrations due to a test train at
variable speeds in a deep bored tunnel embedded in London clay. In 11th
International Congress on Sound and Vibration, St. Petersburg (Russia),
2004.
[DEW1997] W. Dewulf, G. Degrande, and G. De Roeck. The spectral analysis of
surface waves method and its application for estimating soil properties.
In Proceeding of the 4th National Congress on Theoretical and Applied
276 Bibliographie
Mechanics, Leuven (Belgium), 1997. National Committee for Theoretical
and Applied Mechanics.
[DIN4150p2] Deutsches Institut fur Normung. DIN 4150-2 : Structural vibrations —
Part 2 : Human exposure to vibration in buildings, 1999.
[DIN4150p3] Deutsches Institut fur Normung. DIN 4150-3 : Structural vibrations —
Part 3 : Effects of vibration on structures, 1999.
[DOC2005] C. Dochy, G. Verheulpen, and P. Vanhonacker. Vibrations dans l’envi-
ronnement lors du passage du tram dans le tunnel de Laeken : situation
actuelle (2004) par rapport a la situation apres installation des voies
(1994). Tunnels et Ouvrages Souterrains, 191 : 271–275, 2005.
[DeBA1995] F. C. P. De Barros and J. E. Luco. Stresses and displacements in a
layered half–space for a moving line load. Applied Mathematics and
Computation, 67 : 103–134, 1995.
[DeHO2002a] A. T. De Hoop. Reflection and transmission of a transient, elastic, line–
source excited SH wave by a planar, elastic bonding surface in a solid.
International Journal of Solid and Structure, 39 : 5379–5391, 2002.
[DeHO2002b] A. T. De Hoop. The moving–load problem in soil dynamics — the
vertical displacement approximation. Wave Motion, 36 : 335–346, 2002.
[DeSA1998a] B. De Saedeleer, S. Bilon, S. Datoussaıd, and C. Conti. Vibrations
induced by urban railway vehicles — modeling of the vehicle/track sys-
tem. In Proceeding of the “transport and environment” study days of the
BSMEE, Mons (Belgium), 1998.
[DeSA1998b] B. De Saedeleer, S. Bilon, S. Datoussaıd, and C. Conti. Vehicle/track
interaction and ground propagation of vibrations for tramway tracks in
urban areas. In Proceeding of the international workshop on Railway
vibration and rail vehicle dynamics, Barcelona (Spain), 1998.
[DoRE1994] J. J. Do Rego Silva. Acoustic and Elastic Wave Scattering using Boun-
dary Elements, volume 18. Computational Mechanics Publications, Sou-
thampton (UK), 1994.
[ESV2001] C. Esveld. Modern Railway Track. MRT Production, Zaltbommel (The
Nederlands), 2e edition, 2001.
[EWI1957] W. M. Ewing, W. S. Jardetzky, and F. Press. Elastic Waves in Layered
Media. McGraw–Hill Book Company, New–York (USA), 1957.
[FOT2000] S. Foti. Multistation methods for geotechnical characterization using
surface waves. These de doctorat, Politecnico di Torino, 2000.
[GAR1984] V. K. Garg and R. V. Dukkipati. Dynamics of Railway Vehicle Systems.
Academic Press, Toronto (Canada), 1984.
Bibliographie 277
[GEO1993] H. G. Georgiadis and J. R. Barber. Stady–state transonic motion of a
line load over an elastic half–space : the corrected Cole/Huth solution.
Journal of Applied Mechanics, 60 : 772–774, 1993.
[GOB2004] C. Gobert. Impact vibratoire sur l’environnement du transport terrestre.
Travail de fin d’etudes, Faculte Polytechnique de Mons, 2004.
[GRA1982] S. L. Grassie, R. W. Gregory, D. Harrison, and K. L. Johnson. The
dynamic response of railway track to high frequency vertical excitation.
Journal Mechanical Engineering Science, 24(2) : 77–90, 1982.
[GUT1976] T. G. Gutowski and C. L. Dym. Propagation of ground vibrations : a
review. Journal of Sound and Vibration, 49 : 179–193, 1976.
[HAL2003] L. Hall. Simulations and analyses of train–induced ground vibrations in
finite element models. Soil Dynamics and Earthquake Engineering, 23 :
403–413, 2003.
[HUN1998] O. Al-Hunaidi. Evolution–based genetic algorithms for analysis of non–
destructive surface wave tests on pavements. NDT & E International,
31(4) : 273–280, 1998.
[ISO14837p1] International Organization for Standardization. ISO 14837-1 : Vibra-
tions mecaniques — Vibrations et bruits inities au sol dus a des lignes
ferroviaires – Partie 1 : Directives generales, 2005.
[ISO2631p2] International Organization for Standardization. ISO 2631-2 : Esti-
mation de l’exposition des individus a des vibrations globales du corps
— Partie 2 : Vibrations continues et induites par les chocs dans les
batiments (1 a 80 Hz), 2003.
[JON1997] D. V. Jones, O. Laghrouche, D. Le Houedec, and M. Petyt. Ground
vibration in the vicinity of a rectangular load acting on a viscoelastic
layer over a rigid foundation. Journal of Sound and Vibration, 203(2) :
307–319, 1997.
[JON1998] D. V. Jones, D. Le Houedec, A. T. Peplow, and M. Pety. Ground vi-
bration in the vicinity of a moving harmonic rectangular load on a half-
space. European Journal of Mechanics — A/Solids, 17(1) : 153–166,
1998.
[KAY2000] A. M. Kaynia, C. Madshus, and P. Zackrisson. Ground vibration from
high–speed trains : Prediction and countermeasure. Journal of Geotech-
nical and Geoenvironmental Engineering, 126(6) : 531–537, 2000.
[KIS1991] J. Kisilowski and K. Knothe, editors. Advanced Railway Vehicle System
Dynamics. Wydawnictwa Naukowo–Techniczne, Warsaw (Poland), 1991.
278 Bibliographie
[KNO1993] K. Knothe and S. L. Grassie. Modelling of railway track and ve-
hicle/track interaction at high frequencies. Vehicle System Dynamics,
22 : 209–262, 1993.
[KNO1998] K. Knothe and Y. Wu. Receptance behaviour of railway track and sub-
grade. Archive of Applied Mechanics, 68 : 457–470, 1998.
[KOG2003a] J. Kogut, G. Degrande, and W. Haegeman. Free field vibrations due to
the passage of an IC train and a Thalys HST on the high speed track
L2 Brussels–Koln. In 6th National Congress on Theoretical and Applied
Mechanic, Ghent (Belgium), 2003. National Committee for Theoretical
and Applied Mechanics.
[KOG2003b] J. Kogut, G. Lombaert, S. Francois, G. Degrande, W. Haegeman, and
L. Karl. High speed train induced vibrations : in situ measurements
and numerical modelling. In 10th International Congress on Sound and
Vibration, Stockholm (Sweden), 2003.
[KOU2003] G. Kouroussis, O. Verlinden, and C. Conti. Prediction of vibratory nui-
sances of rail transport vehicles. In 6th National Congress on Theoretical
and Applied Mechanics, Ghent (Belgium), 2003. National Committee for
Theoretical and Applied Mechanics.
[KOU2004] G. Kouroussis. Caracterisation dynamique des proprietes de sols par
des essais in situ. Rapport technique FPMs-mecara-2004/11, Faculte
Polytechnique de Mons, 2004.
[KOU2005a] G. Kouroussis. Mesures de vibrations induites sur l’environnement par
le passage de TGV. Rapport technique FPMs-mecara-2005/02, Faculte
Polytechnique de Mons, 2005.
[KOU2005b] G. Kouroussis, O. Verlinden, and C. Conti. Impact vibratoire sur l’en-
vironnement du transport ferroviaire : mesures et predictions. In XVIIe
Congres Francais de Mecanique, Troyes (France), 2005.
[KOU2005c] G. Kouroussis. Mesures de vibrations induites sur l’environnement par
le passage de trains IC et IR. Rapport technique FPMs-mecara-2005/08,
Faculte Polytechnique de Mons, 2005.
[KOU2006] G. Kouroussis. Modele semi–analytique de propagation d’ondes
mecaniques dans un massif soumis a une charge fixe ou se deplacant
a vitesse constante. Rapport technique FPMs-mecara-2006/05, Faculte
Polytechnique de Mons, 2006.
[KOU2007] G. Kouroussis. Modelisation du sol par la methode aux elements finis :
investigation & validation. Rapport technique FPMs-mecara-2007/12,
Faculte Polytechnique de Mons, 2007.
Bibliographie 279
[KOU2009] G. Kouroussis, O. Verlinden, and C. Conti. Ground propagation of vi-
brations from railway vehicles using a finite/infinite element model of
the soil. Proceedings of the Institution of Mechanical Engineers, Part
F : Journal of Rail and Rapid Transit, in press, 2009.
[KRY1994] V. V. Krylov and C. C. Ferguson. Calculation of low–frequency ground
vibrations from railway trains. Applied Acoustics, 42 : 199–213, 1994.
[KRY1996] V. V. Krylov. Vibrational impact of high–speed trains, effect of track
dynamics. Journal of Acoustical Society of America, 100(5) : 3121–3134,
1996.
[KRY1997] V. V. Krylov. Spectra of low–frequency ground vibrations generated by
high–speed trains on layered ground. Journal of Low Frequency Noise,
Vibration and Active Control, 16(4) : 257–270, 1997.
[KRY1998] V. V. Krylov. Effect of track properties on ground vibrations generated
by high–speed trains. Acustica–acta Acustica, 84(1) : 78–90, 1998.
[KRY2001] V. V. Krylov, editor. Noise and Vibration from High–Speed Trains. Tho-
mas Telford, London (UK), 2001.
[LAG1994] O. Laghrouche and D. Le Houedec. Soil–railway interaction for active
isolation of traffic vibration. In B. H. V. Topping, editor, Advances in
Simulation and Interaction Techniques, pages 31–36, Edinburgh (Scot-
land), 1994. Civil–Comp Ltd.
[LAG1996] O. Laghrouche. Simulation numerique de propagations d’ondes dans les
sols — Application a l’isolation vibratoire. These de doctorat, Ecole
Centrale de Nantes/Universite de Nantes, 1996.
[LAI1998] C. G. Lai and G. J. Rix. Simultaneous Inversion of Rayleigh Phase
Velocity and Attenuation for Near–Surface Site Characterization. These
de doctorat, Georgia Institute of Technology, 1998.
[LAL2006] D. Lalisse. Etude de la simulation numerique de la propagation des vibra-
tions induites par le trafic sur l’environnement. Travail de fin d’etudes,
Faculte Polytechnique de Mons, 2006.
[LAM1999] D. Lamblin. La methode des elements finis — volume 1 : problemes
lineaires. Faculte Polytechnique de Mons, 1999.
[LAM2000] D. Lamblin. La methode des elements finis — volume 2 : problemes non
lineaires et introduction au calcul sismique. Faculte Polytechnique de
Mons, 2000.
[LE1992] L. H. T. Le. On Cagniard’s problem for a qSH line source in transversely
isotropic media. CREWES Research Report, 4, 1992.
280 Bibliographie
[LEF1999] G. Lefeuve-Mesgouez. Propagation d’ondes dans un massif soumis a
des charges se deplacant a vitesse constante. These de doctorat, Ecole
Centrale de Nantes/Universite de Nantes, 1999.
[LEF2002] G. Lefeuve-Mesgouez, A. T. Peplow, and D. Le Houedec. Surface vibra-
tion due to a sequence of high speed moving harmonic rectangular loads.
Soil Dynamics and Earthquake Engineering, 22(6) : 459–473, 2002.
[LIE1998] M. Lieb and B. Sudret. A fast algorithm for soil dynamics calculations
by wavelet decomposition. Archive of Applied Mechanics, 68 : 147–157,
1998.
[LOM2000a] G. Lombaert and G. Degrande. An efficient formulation of Krylov’s
prediction model for train induced vibrations based on the dynamic re-
ciprocity theorem. In H. Heller G. Guidati, H. Hunt and A. Heiss, editors,
Proceeding of the 7th International Congress on Sound and Vibration,
Garmisch–Partenkirchen (Germany), 2000.
[LOM2000b] G. Lombaert and G. Degrande. Numerical modelling and in situ mea-
surements of free field traffic induced vibrations. In 4th International
Symposium SURF 2000, Pavement Surface Characteristics, pages 451–
461, Nantes (France), 2000. PIARC, World Road Association.
[LOM2001] G. Lombaert. Development and experimental validation of a numeri-
cal model for the free field vibrations induced by road traffic. These de
doctorat, Katholieke Universiteit te Leuven, 2001.
[LOM2008] G. Lombaert, G. Degrande, and J. Bekaert. The influence of the train
speed on vibrations due to high speed trains. Noise and Vibration Mi-
tigation for Rail Transportation Systems, 99 : 19–25, 2008.
[LUS2003] A. Lust. Impact sur l’environnement du trafic ferroviaire. Travail de fin
d’etudes, Faculte Polytechnique de Mons, 2003.
[LYS1969] J. Lysmer and R. L. Kuhlemeyer. Finite dynamic model for infinite
media. Journal of the Engineering Mechanics Division, Proceedings of
the ASCE, 95(EM4) : 859–877, 1969.
[LYS1972] J. Lysmer and G. Waas. Shear waves in plane infinite structures. Jour-
nal of the Engineering Mechanics Division, Proceedings of the ASCE,
98(EM1) : 85–105, 1972.
[LeHOU1980] D. Le Houedec. Reduction et propagation dans le sol des vibrations
dues au trafic routier urbain : cas particulier des chaussees sur fondation
elastique. These de doctorat, Universite de Nantes, 1980.
[MAD2000] C. Madshus and A. M. Kaynia. High–speed railway lines on soft ground :
dynamic behaviour at critical train speed. Journal of Sound and Vibra-
tion, 231(3) : 689–701, 2000.
Bibliographie 281
[MAL2000] P. G. Malischewsky. Comment to “A new formula for the velocity of
Rayleigh waves” by D. Nkemzi. Wave Motion, 31(1) : 93–96, 2000.
[MAL2001] P. G. Malischewsky. Some special solutions of Rayleigh’s equation and
the reflections of body waves at a free surface. Geofisica Internacional,
39(2) : 155–160, 2001.
[MEE1993] J. W. Meek and J. P. Wolf. Approximate Green’s function for surface
foundations. Journal of Geotechnical Engineering, 119(10) : 1499–1514,
1993.
[MET1997] A. V. Metrikine and H. A. Dieterman. Three–dimensional vibrations
of a beam on an elastic half–space : resonance interaction of vertical–
longitudinal and lateral beam waves. Journal of Applied Mechanics,
64(4) : 951–956, 1997.
[MET1999] A. V. Metrikine and K. Popp. Vibration of a periodically suppor-
ted beam on an elastic half–space. European Journal of Mechanics -
A/Solids, 18(4) : 679–701, 1999.
[MET2001] A. V. Metrikine, A. V. Vostrukhov, and A. C. W. M. Vrouwenvelder.
Drag experienced by a high–speed train due to excitation of ground
vibrations. International Journal of Solid and Structure, 38 : 8851–8868,
2001.
[MIL1955] G. F. Miller and H. Pursey. On the partition of energy between elastic
waves in a semi–infinite solid. Proceeding of the Royal Society (London),
233 : 55–69, 1955.
[MILE1960] J. W. Miles. On the response of an elastic half–space to a moving load.
Journal of Applied Mechanics, 25 : 710–716, 1960.
[NAZ1984] S. Nazarian. In Situ determination of Elastic Moduli of Soil Deposits
and Pavement Systems by Spectral–Analysis–of–Surface Waves Method.
These de doctorat, University of Texas at Austin, 1984.
[NAZ1993] S. Nazarian and M. R. Desai. Automated surface wave method : field
testing. Journal of Geotechnical Engineering, 199(7) : 1094–1111, 1993.
[NGU2002] V. H. Nguyen. Comportement dynamique de structures non–lineaires
soumises a des charges mobiles. These de doctorat, Ecole Nationale des
Ponts et des Chaussees, 2002.
[NKE1997] D. Nkemzi. A new formula for the velocity of Rayleigh waves. Wave
Motion, 26(2) : 199–205, 1997.
[PIC2002a] B. Picoux. Etude theorique et experimentale de la propagation dans le
sol des vibrations emises par un trafic ferroviaire. These de doctorat,
Ecole Centrale de Nantes/Universite de Nantes, 2002.
282 Bibliographie
[PIC2002b] B. Picoux, R. Rotinat, J.-P. Regoin, and D. Le Houedec. Modele
predictif de propagation des vibrations a partir de vehicules ferroviaires
se deplacant a vitesse constante. Acoustique & techniques, (30) : 4–7,
2002.
[POP1999] K. Popp, H. Kruse, and I. Kaiser. Vehicle–track dynamics in the mid–
frequency range. Vehicle Dynamics System, 31(5–6) : 423–464, 1999.
[PRE1997] W. H. Press, S. A. Teukolsky, W. T. Vetterling, and B. P. Flannery.
Numerical Recipes in C. The art of scientific computing. Cambridge
University Press, Cambridge (UK), 2e edition, 1997.
[PYL2004] L. Pyl. Development and experimental validation of a numerical model
for traffic induced vibrations in buildings. These de doctorat, Katholieke
Universiteit te Leuven, 2004.
[RAH1995] M. Rahman and J. R. Barber. Exact expressions for the roots of the
secular equation for Rayleigh waves. Journal of Applied Mechanics, 62 :
250–252, 1995.
[RIC1970] F. E. Richart, R. D. Woods, and J. R. Hall. Vibrations of Soils and
Foundations. Prentice–Hall, New Jersey (USA), 1970.
[RIP1991] B. Ripke and K. Knothe. Die unendlich lange schiene auf diskreten
schwellen bei harmonischer einzellasterregung. Rapport technique Reihe
11, nr. 155, VDI Fortschritt–Berichte, 1991.
[ROY2001] D. Royer. A study of the secular equation for Rayleigh waves using the
root locus method. Ultrasonics, 39(3) : 223–225, 2001.
[RUC1982] W. Rucker. Dynamic interaction of a railroad–bed with the subsoil. In
Soil Dynamics & Earthquake Engineering Conference, volume 2, pages
435–448, Southampton (England), 1982.
[SAR1981] W. Sarfeld, S. A. Savidis, R. Schuppe, and H. Klapperich. Three–
dimensional dynamic interaction of ties. In Xth ICSMFE (Internationale
Baugrundtagung), volume 3, pages 287–292, Stockholm (Sweden), 1981.
[SCH2007] M. Schevenels. The impact of incertain dynamic soil characteristics on
the prediction of the ground vibrations. These de doctorat, Katholieke
Universiteit te Leuven, 2007.
[SHE2006] X. Sheng, C. J. C. Jones, and D. J. Thompson. Prediction of ground
vibration from trains using the wavenumber finite and boundary element
methods. Journal of Sound and Vibration, 293(3–5) : 575–586, 2006.
[SN640312a] Association Suisse de Normalisation. SN-640312a : Les ebranlements
— Effet des ebranlements sur les constructions, 1992.
Bibliographie 283
[SUI2002] A. S. J. Suiker. The mechanical behaviour of ballasted railway tracks.
These de doctorat, Delft Technical University, 2002.
[TIM1970] S. P. Timoshenko and J. N. Goodier. Theory of Elasticity. McGraw —
Hill Kogakusha, Ltd, Tokyo (Japan), 3e edition, 1970.
[TRANSDYN] B. De Saedeleer, S. Bilon, and C. Conti. Conception des vehicules
guides urbains : Attenuation des nuisances vibratoires sur l’environne-
ment. rapports d’activite du 1/03/1996 au 31/12/1998, Faculte Poly-
technique de Mons, 1996–1998. Projet TRANSDYN.
[VDB1995] P. Van Den Broeck. Trillingshinder in een bebouwde omgeving ten ge-
volge van treinverkeer. Rapport technique (Periode : februari 1994 -
maart 1995), Katholieke Universiteit te Leuven, 1995.
[VDB2001] P. Van Den Broeck. A prediction model for ground–borne vibrations due
to railway traffic. These de doctorat, Katholieke Universiteit te Leuven,
2001.
[VER1994] O. Verlinden, P. Dehombreux, and C. Conti. An optimized residual
formulation for multibody systems. In Proceedings of the First Joint
Conference of International Simulation Societies, pages 307–311, Zurich
(Switzerland), 1994.
[VER2003a] O. Verlinden, G. Kouroussis, S. Datoussaid, and C. Conti. Open source
symbolic and numerical tools for the simulation of multibody systems.
In 6th National Congress on Theoretical and Applied Mechanics, Ghent
(Belgium), 2003. National Committee for Theoretical and Applied Me-
chanics.
[VER2003b] O. Verlinden. Computed–Aided Analysis of Multibody Systems. Faculte
Polytechnique de Mons, 2003.
[VER2005] O. Verlinden, G. Kouroussis, and C. Conti. EasyDyn : A framework
based on free symbolic and numerical tools for teaching multibody sys-
tems. In Multibody Dynamics 2005, ECCOMAS Thematic Conference,
Madrid (Spain), 2005.
[VOG2004] C. Vogiatzis and S. Chaikali. Vibration and ground borne noise crite-
ria and mitigation measures at Athens tramway. In 11th International
Congress on Sound and Vibration, St. Petersburg (Russia), 2004.
[VOS2003] A. V. Vostroukhov and A. V. Metrikine. Periodically supported beam
on a visco-elastic layer as a model for dynamic analysis of a high-speed
railway track. International Journal of Solids and Structures, 40(21) :
5723–5752, 2003.
284 Bibliographie
[WAN2004] J. Wang and X. Zeng. Numerical simulations of vibration attenuation
of high-speed train foundations with varied trackbed underlayment ma-
terials. Journal of Vibration and Control, 10 : 1123–1136, 2004.
[WOL1996] A. R. M. Wolfert, A. V. Metrikine, and H. A. Dieterman. Wave radiation
in a one–dimensional system due to a non–uniformly moving constant
load. Wave Motion, 24(2) : 185–196, 1996.
[WOLF1994] J. P. Wolf. Foundation Vibration Analysis Using Simple Physical Mo-
dels. Prentice–Hall, New Jersey (USA), 1994.
[YAN2003] Y. B. Yang, H. H. Hung, and D. W. Chang. Train–induced wave pro-
pagation in layered soils using finite/infinite element simulation. Soil
Dynamics and Earthquake Engineering, 23 : 263–278, 2003.
[YER2003] H. R. Yerli, S. Kacin, and S. Kocak. A parallel finite–infinite element
model for two–dimensional soil–structure interaction problems. Soil Dy-
namics and Earthquake Engineering, 23 : 249–253, 2003.
[YOU2003] T. H. Young and C. Y. Li. Vertical vibration analysis of ve-
hicle/imperfect track systems. Vehicle System Dynamics, 40(5) : 329–
349, 2003.
[YUA1993] D. Yuan and S. Nazarian. Automated surface wave method : inversion
technique. Journal of Geotechnical Engineering, 199(7) : 1112–1126,
1993.
[ZHA1994] W. Zhai and X. Sun. A detailled model for investigating vertical inter-
action between railway vehicle and track. Vehicle System Dynamics, 23
(supplement) : 603–615, 1994.
[ZHA1999] W. M. Zhai and H. True. Vehicle–track dynamics on a ramp and on
the bridge: simulation and measurements. Vehicle System Dynamics, 33
(Supplement) : 604–615, 1999.
[ZHU2002] L. Zhu and L. A. Rivera. A note on the dynamic and static displace-
ments from a point source in multilayered media. Geophysical Journal
International, 148(3) : 619–627, 2002.
Index
amortissement proportionnel visqueux,
119
amortissement structurel
de Barkan, 77
de Kelvin–Voigt, 75
hysteretique, 76
angle critique, 69
bibliotheque EasyDyn, 36
champ lointain, 83
champ proche, 83
code de calcul commercial ABAQUS, 99,
116
contact roue/rail, 4, 29
decomposition d’Helmholtz, 56
deflexion de voie, 47
equation de Rayleigh, 72, 90
equations elastodynamiques de Navier,
15, 55
Eurostar, 5, 168
fixation Pandrol, 11, 171
fonction de Green, 81
fonctions de Green approchees, 82
fondation de Winkler, 14
frequence fondamentale de passage, 181
impedance acoustique, 61
indicateur (KB), 185
interaction vehicule/voie, 4
interaction voie/sol, 20
irregularites de voie, 4, 32
selon Gard et Dukkipati, 33
methode aux elements finis, 15, 102
elements a frontiere visqueuse, 110
elements semi–infinis, 4, 104
critere d’efficacite, 128
fonction de decroissance, 105
taille des elements, 123
taille du domaine, 118, 123
transformation parametrique, 106
methode aux elements frontieres, 15, 101
methode d’Haskell–Thomson, 173, 261
nombre de Mach, 81, 214
ondes de cisaillement, 60
ondes de compression, 59
ondes de Rayleigh, 72
probleme de Lamb, 15, 86
projet TRANSDYN, 17, 145
285
286 Index
receptance de voie, 45
refraction sismique, 150, 252
regime
sub–Rayleigh, 81
subsonique, 80
super–Rayleigh, 81, 214
supersonique, 80
transsonique, 80
raideur de Hertz, 32
rail
flexibilite, 220
modele d’Euler–Bernoulli, 12, 39
modele de Timoshenko, 13
mode T1, 43
mode T2, 43
mode pinned–pinned, 44, 245
semelle de, 11
type Broca, 10, 220
type Vignole, 220
type vignole, 10
rapport d’energie effectif, 114
roue resiliente, 148, 158
SASW , 97, 257
schema d’integration explicite, 139
schema d’integration implicite, de New-
mark, 36, 138
sol
courbe de dispersion, 97, 259
frequences de resonance naturelles,
97
temps d’arrivee des ondes, 150, 251
theorie de Hertz, 29
Thalys, 5, 166
tram T2000, 5, 146
transformee de Galilee, 88
vitesse particulaire (PPV ), 135, 155