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N° 20 – OCTOBRE 2010 BUSINESS ENTREPRENEUR : CHOISIR LE BON STATUT JURIDIQUE p. 20 FOCUS MÉDIAS, ISLAM ET AMALGAMES p. 8 ACTU DEVENIR PROPRIÉTAIRE AVEC LE PRÊT À TAUX ZÉRO ? p. 6 ÉDITION NATIONALE Imprimé sur du papier recyclé. Ne jetez pas ce mensuel sur la voie publique : donnez-le. Merci ! L’« intellectuel révolté » tire sa révérence p. 16 MOHAMMED ARKOUN

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FOCUS Spécial médiaS ET diVERSiTé

SALAMNEWS N° 20 / OCTOBRE 2010

SOMMAIRE ÉDITOAdieu Arkoun

Salamnews : 113-115, rue Danielle-Casanova – 93200 Saint-Denis – www.salamnews.fr Directeur commercial : Mourad Latrech – Publicité : 01 48 09 53 24 – [email protected] Rédaction : [email protected] – 01 70 24 39 46 Directeur de la rédaction : Mohammed Colin. Rédactrice en chef : Huê Trinh Nguyên. Journalistes : Hanan Ben Rhouma, Nadia Bijarch, Antoine Dreyfus, Anne-Flore Gaspar-Lolliot, Faïza Ghozali, Saliha Hadj-Djilani. Ont participé à ce numéro : Bariza Khiari, Rachid Benzine, Djamel Louergli, Requia Badr, Chams en Nour.Conception graphique : Pierre-André Magnier. Maquettiste : Jean-Bernard Baril. Chef de projet : Sandrine Mayen. Imprimé en France. Tirage : 110 000 exemplaires. Éditeur : Salamnews est édité par Saphir Média, SARL de presse au capital de 10 000 euros. Directeur de la publication : Mohammed Colin. N° ISSN : 1969-2838. Dépôt légal : octobre 2010.

HORIZONS 4 On est tous un peu le Rom de quelqu’un

ACTU 6 Devenir propriétaire avec le prêt à taux zéro ?

7 Les Quick « halal » doublent leur chiffre d’affaires

20 Édition Plaine Commune : Savante Banlieue fête la science

20 Édition Marseille : Contre l’islamophobie de son parti, Maurad Goual, élu UMP, démissionne

TÊTE D’AFFICHE 16 Mohammed Arkoun (1928-2010), la pensée libératrice en acte

BEAUTÉ 18 Pour être belle, soyez égoïste !

LES RECETTES DE REQUIA 19 Velouté de potimarron et sa chantilly salée

BUSINESS 20 Choisir le bon statut juridique pour sa société

DE VOUS À NOUS 22 Savoir demander

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l e 14 septembre dernier nous quit-tait la plus grande figure intellec-tuelle de l’islam de France.

Mohammed Arkoun, professeur émérite à la Sorbonne, avait ouvert le vaste chan-tier de l’islamologie appliquée. Il pro-posait comme avec n’importe quel texte profane d’utiliser les outils des sciences sociales et humaines pour lire et analy-ser le Coran. Cette herméneutique aura pour conséquence de déconstruire les discours apologétiques de l’islam et de favoriser la réappropriation critique du patrimoine islamique. Il y avait la figure de l’ouléma (savant musulman). Avec Arkoun naissait la figure de l’intellectuel musulman aux préoccupations univer-salistes. Ses travaux bénéficiaient d’une attention mondiale.En guise d’hommage, nous consacrons à cet homme de pensée notre tête d’affiche du mois d’octobre. Nous remer-cions tout particulièrement Rachid Benzine, qui a très amicalement accepté de partager son témoignage avec les lecteurs de Salamnews. Nous ne quittons pas le chantier voué à la déconstruction des idées reçues. Notre focus mensuel s’intéresse aux rap-ports qu’entretiennent nos médias avec la diversité culturelle qui compose la société française. La lecture de ce focus montre malheureusement une régression très alarmante. L’« islamalgame » reste encore très ancré dans les pratiques jour-nalistiques. À contre-courant, Respect Magazine, trimestriel urbain, social et métissé (tout un programme !) consacre son édition aux musulmans de France. Cela vaut vraiment le coup d’œil ! Nous vous en disons davantage dans les pages qui suivent. ■

Mohammed Colin

8 Médias, islam et amalgames

10 Diversité : conjuguer volonté politique et volontarisme des médias 12 Coulisses d’une séance photo pas comme les autres 14 Vivre sa citoyenneté dans une identité plurielle

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HORIZONS Par Bariza Khiari, sénatrice de Paris et membre du Bureau national du Parti socialiste.4

SALAMNEWS N° 20 / 0CTOBRE 2010

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Cet été, des faits relevant d’une délinquanCe Condamnable ont fait l’objet d’un traitement politique déshonorant. Ces faits impliquaient des membres d’une communauté particulière, dont le mode de vie a toujours suscité fan-tasmes et préjugés parce qu’il est différent. Au sein des sédentaires que nous sommes, il n’est jamais bon d’être un nomade par culture ou par choix. L’État aime contrôler et il est plus facile de surveiller des personnes ne se déplaçant pas que des groupes mobiles.

les roms ont donC servi de bouCs émissaires aux échecs économiques et sociaux de la politique gouverne-mentale, ils ont fait office de paratonnerres pour épargner à l’exécutif de devoir se justifier sur des résultats peu concluants et des affaires déplorables. Dans le même temps, ils ont permis au président de la République de retrouver ses accents de campagne trois ans après son élection et de ressortir en vue de 2012 son arsenal de petites formules. Il comptait renouer avec le succès de son discours sécuritaire passé, espérant que les Français ne se souviendraient pas qu’il en est le responsable depuis huit ans.

il fallait donC un groupe à stigmatiser, pour une fois on ne vise pas les musulmans mais on vise une autre minorité : voici venu le temps des Roms. Le procédé est bien connu, il ne trompe plus personne. Cependant, je suis, comme à chaque fois, attristée de ces amalgames et formules lapidaires. Je connais, en tant qu’élue de la République, les dommages que ces propos peuvent faire dans la société. Je sais combien les préjugés rampants se retrouvent légitimés par les actions commises au plus haut sommet de l’État.

de grands responsables reprennent à leur Compte les ponCifs les plus éCulés sur une communauté, faisant honte à notre nation. Au lieu de chercher à intégrer davantage ces populations, à leur offrir des institutions adaptées à leur mode de vie, à leur proposer une République ouverte et tolérante, le gouvernement les attaque avec véhémence, les rejette dans la marginalité.

somme toute, Cette attitude rappelle le traitement en général réservé aux jeunes des Cités et aux enfants issus de l’immigration. La République devrait faciliter leur insertion dans la société, l’exécutif multiplie au contraire les provocations. C’est autour d’un climat de suspicion que se construisent ces jeunes, climat dont ils ressentent les effets et qui peut les conduire à rejeter notre modèle. Je doute que l’alimentation perpétuelle d’un cercle vicieux soit de bon augure. Pourtant, depuis quelque temps, les déclarations incendiaires se multiplient, les débats nauséabonds et lois contestables sont plus impor-tants, tandis que l’on jette l’anathème sur une population parce que certains de ses membres se conduisent mal. Confondre le tout avec la partie relève d’un raisonnement curieux. Confondre les causes de la délinquance en les attribuant à des données ethniques plus que sociales relève d’une faute de l’esprit.

il est plus que temps de retrouver et d’œuvrer pour une république n’ayant pas peur de ses enfants. Comment accepter qu’on s’en prenne à un groupe pour détourner l’attention populaire des difficultés économiques ambiantes ? À ce petit jeu, nous finirons tous, tôt ou tard, par être les Roms de quelqu’un, sans qu’une solution durable aux problèmes que nous rencontrons soit trouvée. ■

On est tous un peu le Rom de quelqu’un

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IMMOBILIER Devenir propriétaire avec le prêt à taux zéro ?

CULTeUn projet alternatif à la Grande Mosquée de Marseille

CFCM Une rentrée en demi-teinte

ACTU6

INVESTISSEMENT. Pour assouvir les désirs des primo-accédants, qui veulent acheter ou construire leur résidence principale, voici le prêt à taux zéro renforcé (ou PTZ+), un nouveau dispositif du gouver-nement pour faciliter l’acces-sion à la propriété dès janvier 2011, si le Parlement adopte la proposition. Ouvert à tous, sans conditions de ressour-ces, le PTZ+ permettra d’obtenir un cré-dit sans intérêts, pouvant aller de 20 à 40 % du bien acheté en fonction des prix de l’immobilier ainsi que de l’état, du lieu et des performances environnementales du logement. Le ministère du Logement prévoit 380 000 bénéficiaires contre 250 000 environ avec l’actuel PTZ.Le dispositif intéresse les musulmans, soucieux de respecter leurs préceptes éthiques en matière de finance. Seul bémol : il devra être adossé à un autre prêt bancaire. Cependant, celui-ci pourrait respecter l’éthique musulmane, selon l’AIDIMM, qui œuvre à la sen-

sibilisation de la finance islamique en France. Un premier prêt habitat shariah-compliant a été émis en mai 2010 sous les auspices d’AIDIMM, qui précise que ce type de prêt est « du sur-mesure » réservé à ceux qui disposent d’un apport conséquent et aux « très bons clients de la banque ». « Le PTZ+ va donner un nouvel élan à l’acqui-sition de la propriété et il est important que la clientèle musulmane se réveille et fasse entendre ses besoins aux banquiers », affirme Anass Patel, président d’AIDIMM, qui travaille à la généralisation des prêts conformes à l’éthique musulmane. ■

Hanan Ben Rhouma

CONCURRENCE. La Grande Mos-quée de Marseille, dont la première pierre a été posée en grande pompe l’été dernier, verra-t-elle le jour ? Après le gel de la participation financière de l’Algérie, les pouvoirs publics émettent des doutes sur le permis de construire, en particulier sur le nombre de places de parking jugés insuffisants par le rapporteur public (nouveau nom pour le commissaire du gouvernement) du tribunal administra-tif de Marseille. De plus, des Algériens et des Franco-Algériens de la cité pho-céenne ont présenté un projet alternatif de centre culturel, dans l’est de la ville, avec une dimension cultuelle.Le bâtiment, imaginé par l’atelier Khelif (les architectes de la grande

patinoire de Marseille), d’une surface de 4 000 m2, sur trois niveaux, serait d’une facture simple, un grand cube, sur le modèle de la Ka’ba, la grande construction cuboïde de La Mecque. « Il s’agit d’un bâtiment très simple, en béton ajouré laissant passer la lumière et avec un toit végétalisé », précise Maurad Goual, l’initiateur du projet, ex-maire adjoint de Marseille. À l’intérieur, une chambre de commerce franco-algérienne, un centre culturel algérien et… une mosquée. Budget prévu : 13 millions d’euros. Une somme que l’État algérien ne mettra sans doute pas deux fois dans deux projets différents. ■

Antoine Dreyfus

PRÉVENTION. Profanations et loi contre le voile intégral ont été les dossiers de la rentrée pour le Conseil français du culte musulman (CFCM). Après des mois de débats hou-leux, la loi d’interdiction géné-rale contre le voile intégral a été adoptée par le Sénat le 14 septembre et ce, malgré l’avis des représentants français du culte musulman. Seul avis désormais attendu : celui du Conseil constitutionnel, qui devra prochainement exami-ner la constitutionnalité de la loi.La rencontre de Mohammed Moussaoui, président du CFCM, avec Nicolas Sarkozy, le 24 septembre, à l’Élysée, a semblé marquer un nouveau départ pour le CFCM, qui demande, résigné, aux musul-mans de France de se plier à la loi et de s’atteler à d’autres dos-siers jugés plus importants tels la construction des mosquées et des carrés musulmans.Outre la loi ont été évoquées les profanations en série des lieux de culte et des tombes musul-manes, dont ceux du cimetière de Strasbourg fin septembre. Le CFCM, qui se targue depuis des mois de la signature de la convention sur le suivi des actes anti-musulmans, appelle à un travail de sensibilisation auprès des jeunes à l’école sur « le respect des symboles des religions, quelles qu’elles soient, et de la République ». Quant à la vidéosurveillance, le CFCM a un avis bien tran-ché : le choix est laissé aux responsables de mosquées d’installer, s’ils le désirent, des caméras pour prévenir les actes islamophobes. ■

Hanan Ben Rhouma

CONFÉRENCE

« Marketing identitaire »Prendre en compte la diversité dans la politique de marketing permet d’acquérir des avantages concurrentiels et d’investir des niches de marché, tout en soignant l’image de l’entreprise. C’est le débat organisé par IMS-entreprendre pour la cité, qui convie professionnels du marketing et de la publicité et plusieurs acteurs de la diversité. Inscriptions : [email protected] Lundi 11 octobre, de 14 h à 17 h 45Institut du monde arabe1, rue des Fossés-Saint-Bernard, Paris 5e

CINÉMA

« Mémoires partagées »Festival de cinéma dédié à l’Algérie : films en présence des réalisateurs, carte blanche à la Cinémathèque algérienne, tables rondes et ciné-concert.w Du mardi 26 au dimanche 31 octobre, à Marseillewww.cinememoire.net

« Cinéma(s) du Liban »Panorama du cinéma libanais avec une quarantaine de films, à Marseille et mais aussi à Château-Arnoux, La Garde, La Valette et Salon-de-Provence.w Du mardi 19 octobre au samedi 20 novembrewww.aflam.fr

FESTIVAL

« L’Aïd dans la cité » « Éloge de l’étranger » est le thème de cette 7e édition. Concert de l’Orchestre symphonique Divertimento sous la direction de Zahia Ziouani ; ateliers de calligraphie et de cuisine ; théâtre avec L’Étranger, d’Albert Camus ; conférence « Les mots français d’origine arabe » de la linguiste Henriette Walter.w Du samedi 6 au dimanche 14 novembre, à Marseillewww.ufm13.org

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SALAMNEWS N° 20 / OCTOBrE 2010

w Pour plus d’actus, saphirnews.com,le premier quotidien musulman d’actualité

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CONSOMMATION « Les Quick “halal” doublent leur chiffre d’affaires »

ACTU

Quel est le bilan de la période de test des 8 restaurants ?Jacques-Édouard Charret : Glo-balement, Quick va très bien avec, au premier semestre 2010, une croissance à deux chiffres. Mais sur les 8 restaurants tests, la croissance du chiffre d’affaires a été beaucoup plus spectaculaire : en moyenne, les ventes ont doublé. Deux élé-ments l’expliquent : la très forte croissance du nombre de clients mais également l’augmentation du ticket moyen puisque sont venues des familles avec enfants qui ne venaient pas auparavant. Ces res-taurants qui enregistraient près de 1,5 million d’euros de chiffre d’af-faires atteignent aujourd’hui 3 millions d’euros en moyenne.

Prévoyez-vous une extension à d’autres restaurants ?J.-É. Ch. : Non, parce que nous avons défini des critères extrême-ment précis. Aujourd’hui, il n’y a pas, en dehors de ces 22 restau-rants, qui représentent 6 % du parc des restaurants Quick, d’autres qui répondent parfaite-ment à ces critères.

Quels sont ces critères ?J.-É. Ch. : Le premier est la part des ventes réalisée par les burgers à base de poisson dans les ventes totales du restaurant. Dans les 22 restaurants choisis, on constate que le poids de ces burgers est plus de deux fois supérieur à celui de la moyenne nationale. Le deuxième critère est le faible poids des produits à base de bacon dans les ventes. Le troisième est la variation de la fré-quentation très forte dans les pério-des pré-, pendant et post-Ramadan. Enfin, le qua-trième critère est géographique : avoir à moins de 10 minutes en voiture une alter-native sur un Quick standard.

Concernant la certification halal, quelles garanties apportez-vous aux consommateurs ?J.-É. Ch. : Nous ne travaillons qu’avec des fournisseurs français : Socopa pour la viande de bœuf et MoyPark pour la volaille. Pour la certification halal, ces deux fournisseurs font appel respecti-vement à la Grande Mosquée d’Évry et à la Grande Mosquée de Paris. L’ensemble des certificats est mis à disposition des consom-mateurs, sur simple demande. Il s’agit non pas de certificat valable à l’année, mais bien d’un certifi-cat qui correspond à une livraison, au lot qui a été effectivement livré au restaurant. ■

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Le succès commercial des 8 restaurants tests a convaincu. Depuis le 1er septembre, Quick France compte désormais 22 restaurants qui vendent des burgers halal. Interview de son président, Jacques-Édouard Charret.

www.salamnews.fr

Propos recueillis par Hanan Ben Rhouma

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SALAMNEWS N° 20 /OCTObrE 2010

FOCUS8

La diversité de la société française est une réalité. Pourquoi les médias s’en font-ils si mal l’écho ?

Visiblement, l’« Autre » fait peur. Et l’islam est un Autre qui semble faire très très peur.

Médias, islam et amalgames

On pouvait s’attendre à un pavé dans la mare. Ce fut à peine un clapotis. En mai dernier, un énième rapport sur la ques-tion des diversités dans les médias, mené cette fois par le conseiller d’État Bernard Spitz, était remis à Yazid Sabeg, com-missaire à la Diversité et à l’Égalité des chances. Quoi de neuf sous le soleil ? Pas grand-chose. Le constat demeure peu ou prou le même : malgré les Audrey Pulvar, Harry Roselmack, Aïda Touihri, Nagui et quelques autres journalistes « issus des minorités », selon l’expression consacrée, les écrans sont pâles et les salles de ré-

daction bien blanches. Idem à la radio et dans la presse écrite.

Exit l’effet Coupe du monde 1998Les débats sur l’identité nationale et la déchéance de la nationalité ont éclipsé la France Black-Blanc-Beur de la fin des an-nées 1990. « C’est la place de l’Autre dans la société qui est en jeu, analyse Reynald Blion, responsable Médias et Diversité au Conseil de l’Europe. L’Autre, l’“étran-ger”, est représenté négativement, de façon claire ou parce qu’il est associé à quelque

chose de négatif. » Pourquoi mentionner la nationalité d’origine supposée d’un présumé délinquant et pas quand il s’agit d’un « vrai » Français ? La question est récurrente, qui pointe cette commu-nautarisation du fait divers. La France honnit le spectre communautaire d’un côté, tandis que les médias le façonnent de l’autre.

Islam anxiogène : le casting de rêveAujourd’hui, s’il est un spectre qui obnu-bile les médias, c’est bien le musulman.

Par Faïza Ghozali

La Commission Médias et Diversité, ici réunie, mise en place par Yazid Sabeg, commissaire à la Diversité et à l’Égalité des chances, et présidée par Bernard Spitz, conseiller d’État, a proposé une quinzaine de mesures en faveur de la diversité dans les médias français.

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Une certitude : l’islam est vendeur, surtout s’il est anxiogène. À coup de dossiers spéciaux, L’Express, Le Nouvel Observateur et Le Point recourent régulièrement au marronnier de l’hydre islamiste. La télévision n’est pas en reste, friande de sensationnalisme. Côté casting, Lies Hebbadj, époux polygame d’une femme en burqa, a squatté les JT de 13 heures et de 20 heures. Avec, derrière, ce sophisme : cet homme fait peur ; il est musulman ; l’islam fait peur. L’islam est devenu « un instrument de stigmatisation », explique Tho-mas Deltombe, auteur de L’Islam imaginaire, qui a analysé la façon dont les médias français traitent le sujet. Il suffit de dérouler le cha-pelet du champ sémantique qui lui est associé : immigration, voile, insécurité, banlieues, terrorisme… Un discours qui mêle allègrement les clichés, hérissés de tous les antagonismes supposés de l’islam avec la République. Des chroni-queurs – Ivan Rioufol, au Figaro, Claude Imbert, au Point, et Éric Zemour un peu partout – bran-dissent la menace d’un fascisme vert rampant. « Consciemment ou non, l’islam est perçu comme

quelque chose d’étranger, voire d’ir-réductiblement étranger », ajoute Thomas Deltombe.

2010, annus horribilis ?Difficile de dresser la liste des polémiques associées à l’islam : tirade de Brice Hortefeux sur les « Auvergnats », happenings racistes des « apéros pinard-saucisson », pseudo-défense de la laïcité des édi-les politiques lors de l’ouverture des Quick « halal »…, le tout ponctué d’histoire de voiles : Diam’s côté people, Ilham Moussaïd, candidate du NPA (Nouveau Parti anticapi-taliste), côté politique. Plus de vingt ans après les foulards de Creil, le « voile intégral » s’est imposé à l’écran, au micro, dans les journaux. En juin 2010, le sujet a été traité seize fois en quatre jours dans les JT de TF1, de France 2 et de France 3. La quantité nuit à la qualité, selon Thomas Deltombe : « Plus on parle d’islam à la télévision, plus le discours se montre offensant et guerrier. À l’inverse, moins on en parle et plus le discours se fait subtil, comme cela a été le cas à la fin des années 1990. »De façon binaire, les médias oppo-sent islam radical et islam modéré.

Mais parler d’islam modéré, n’est-ce pas suggérer que l’islam, par nature, ne l’est pas ? « Un reportage a priori positif, prévient le même, peut avoir ses préjugés derrière un certain paternalisme. Par exemple, faire un sujet “gentil” sur une mos-quée et y filmer les gens, sans poser la question de savoir pourquoi l’édifice n’est pas achevé depuis quarante ans, c’est rater le plus important. »

La fiction ne fait pas mieux…D’un point de vue quantitatif, les news tiennent le haut du pavé. Mais les clichés liés à l’is-lam sont aussi présents dans les fictions télévisées : dans les films américains, l’Arabe terroriste post-11-Septembre, a remplacé le Russe fourbe de la guerre froide. Les productions made in France, elles, laissent peu de place au sujet, sans pour autant éviter les poncifs – celui de la beurette mé-ritante, par exemple. Elles sont loin encore de la créativité dont a fait preuve le Canada, avec la série « La Petite Mosquée dans la prairie ». Qui a réussi un double pari : banaliser le sujet en faisant rire des clichés. ■

9www.salamnews.fr

15 % w C’est la proportion d’entreprises de presse, interrogées à la fin 2009, favorables à l’instauration de quotas, pour contrer la discrimination à l’embauche et le plafond de verre dans l’évolution des carrières. (Source : Enquête du pôle information de la Commission Spitz auprès des principaux médias)

■ DiversitéAppliquée à l’entreprise, elle désigne la variété des profils humains qui peuvent exister en son sein : origine de pays, de région, de quartier, patronymique, culture, âge, sexe, apparence physique, handicap, orientation sexuelle, diplômes, etc.

■ DiscriminatiOn pOsitiveMesures visant à favoriser certaines personnes appartenant à des catégories victimes de discriminations en raison de critères ethniques, religieux, socioéconomiques... Certains jugent qu’une telle politique, s’exerçant aux dépens d’autres, est contraire au principe d’égalité de droit. Pour d’autres, elle permet la promotion sociale, économique et politique des groupes discriminés.

■ eUrOpeParce que les médias ont un rôle important dans la lutte contre les discriminations, le Conseil de l’Europe a lancé, il y a deux ans, la campagne « Dites non à la discrimination ». Parmi ses objectifs : soutenir l’accès des personnes issues des minorités aux professions et productions médiatiques.

■ LabeL Diversité En juillet dernier, 15 médias de l’audiovisuel ont signé la Charte de la diversité, s’engageant ainsi à intégrer la diversité dans leurs effectifs et leur programmation. Jusqu’à présent, sur les 2 800 entreprises signataires, on ne comptait que 8 médias de l’audiovisuel. Cet automne, c’est au tour de la presse écrite d’être invitée à s’impliquer davantage pour obtenir le label Diversitéde l’AFNOR.

MÉMO

Comment avez-vous rejoint la Commission Spitz ?Amirouche Laïdi : J’ai suggéré à Yazed Sabeg sa mise en place. Le Club Averroès travaille de-puis plus de douze ans sur ces questions, initiant les premiers rapports sur la diversité dans les médias en France. Il est normal que l’on nous ait sollicités. Derrière l’objectif de colorer l’antenne et le contenu, c’est le pacte républicain du vivre-ensemble qui est en jeu.

Depuis dix ans, n’a-t-on pas fait le tour de la question ?

Am. L. : On en n’a jamais fait le tour. Les choses évoluent, rien n’est figé. Bénévoles, les membres des commissions continuent d’en-richir le débat et d’avancer des idées. Que les recommandations ne soient pas appliquées après est autre chose. Mais Rémy Pfimlin, nouveau patron de France Télévi-sion, a mis en place certaines des mesures préconisées.

Quelles sont ces mesures ?Am. L. : Rendre transparents les modes de recrutement qui, opaques, fonctionnent par cooptation. On demande que

les médias publient sur leur site Internet leurs offres d’emplois. Plusieurs médias ont signé une Charte en ce sens. Bernard Spitz a même proposé que soit subventionné un audit régulier, qui vérifie cette trans-parence, afin que la presse n’en subisse pas les coûts. ■

*Amirouche Laïdi est président du Club Averroès, fondé en 1997, qui réunit près de 400 profession-nels autour de la promotion de la diversité dans les médias français. Il a été membre de la Commission Spitz sur les médias et la diversité.

3 QUESTIONS à Amirouche Laïdi*© D.R.

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Où en est-on du débat sur la représentation des diversités dans les médias ?Reynald Blion : Le débat mené depuis le début des années 1980 au Royaume-Uni, puis en Allemagne et en France ensuite, portait sur la représentation de l’Autre – principa-lement à l’écran. On a cru qu’en diversifiant les recrutements naîtrait une représentation moins encombrée de préjugés. En France, la nomination de Harry Roselmack à TF1 a fait oublier que le premier journaliste issu de la diversité à présenter un JT a été Rachid Arhab, en 1992. Il y a aussi Audrey Pulvar. Il ne suffit pas d’afficher les minorités à l’écran. Encore faut-il qu’elles participent à la fabri-cation du produit médiatique, dans le choix des sujets et des angles.

Quelles sont les différences entre la France et la Grande-Bretagne ?R. Bl. : En France, il faut sortir du seul débat de la représentation pour parler de l’expres-sion des diversités. En Grande-Bretagne, Trevor Phillips, qui préside l’Equality and Human Rights Commission, a suggéré de s’attaquer à la production audiovisuelle en créant une taxe, proportionnelle à leurs ef-forts, alimentant un fonds subventionnant les projets dévolus à la diversité. De fait, les chaînes achètent le plus souvent leurs conte-nus à des producteurs privés.

Faut-il une volonté politique ou un volontarisme des médias pour faire avancer les choses ?R. Bl. : Les deux. Au Royaume-Uni, la vo-lonté politique est apparue sous Margaret Thatcher, avec la mise en place de struc-tures venues se fondre dans l'Equality and Human Rights Commission. L’autorité de régulation, le CSA britannique, fait obliga-tion aux chaînes d’intégrer des programmes dévolus à la diversité. En 1982, une chaîne dédiée, Channel 4, a même été lancée. L’ARD, qui regroupe les chaînes publiques allemandes, a impulsé une politique volon-

tariste. Sur la WDR, un présentateur d’ori-gine turque a été nommé au journal télévisé, quelques années après que la BBC a mis à l’antenne le premier présentateur Noir. La France a tardé, mais une diversification des rédactions est en train de s’opérer.

Quid du risque de reléguer les compétences derrière l’origine ethnique ?R. Bl. : Pour ne pas biaiser le débat, il faut distinguer discrimination positive et politi-que volontariste. Les quotas sont interdits en Grande-Bretagne, mais la BBC s’est fixé des objectifs chiffrés pour sa politique de recrute-ment. Il ne s’agit pas de quotas comme il en existait dans les facultés aux États-Unis avec les politiques de discrimination positive. Les chaînes ont aussi créé le Cultural Diversity Network pour définir ensemble des objectifs communs. Puis leur vigilance s’est émoussée. En 2007, l’une des participantes de « Big Brother », sur Channel 4, a tenu des propos racistes vis-à-vis d’une concurrente d’origine indienne. Sur la chaîne de la diversité, l’évé-nement a fait scandale, et les chaînes ont alors réactivé le Cultural Diversity Network. Le volontarisme ne suffit donc pas. Il faut aussi des instruments de mesure pérennes.

Pourquoi ce discours si négatif sur l’islam ?R. Bl. : L’Histoire a prouvé qu’à chaque fois qu’un pays connaît des difficultés d’or-

dre économique ou politique les mêmes mécanismes apparaissent, qui mon-tent certaines catégories de populations contre d’autres. Seuls les boucs émissaires changent. A posteriori, certains avancent aujourd’hui que Polonais et Portugais se sont mieux intégrés parce qu’ils avaient la religion catholique en commun, contrai-rement aux personnes d’Afrique du Nord ou d’Afrique subsaharienne. Mais, dans les années 1930, on les présentait comme des intégristes. Si l’on devait comparer la France et le Royaume-Uni, je dirais que la représentation négative de l’islam est plutôt le fait de l’audiovisuel dans l’Hexa-gone et celui de la presse écrite en Grande- Bretagne. ■

10SALAMNEWS N° 20 / OCTObrE 2010

Propos recueillis par Faïza Ghozali

« Diversité : conjuguer volonté politique et volontarisme des médias »

Voilà trente ans que le débat sur la diversité dans les médias a émergé en Europe. selon reynald Blion, responsable Médias et diversité auprès du Conseil de l’Europe, la Grande-Bretagne a été la première à s’en emparer ; la France, elle, a pris plus de retard.

FOCUS

• radio : 36 % d’artistes de la diversité sur les chaînes musicales. La proportion atteint 48 % dans les radios « jeunes » et n’est que de 14 % dans les radios « adultes ». (Source : Yacast)

• télévision : 1 locuteur seulement sur 10 est issu de la diversité. 8 % dans la fiction française ; 6 % des chroniqueurs et experts invités dans les sujets d’actualité. (Source : CSA)

• publicité : le taux de diversité est de 7 % en 2008 dans les trois supports télévision, presse et affichage. La musique et le sport sont les deux secteurs qui rassemblent à eux seuls 29 % des visuels représentant des minorités. (Source : ARPP)

Chiffres clés

spécial MédiAs et diVErsité

Rachid Arhab (à g.), premier journaliste issu de la diversité à avoir présenté le JT en 1992, est au côté d’Hervé Bourges, président du Comité permanent de la diversité de France Télévisions.

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SALAMNEWS N° 20 /OCTObrE 2010

FOCUS12

Coulisses d’une séance photo pas comme les autres Par Saliha Hadj-Djilani

Photos : Darnel Lindor

MAKING OF. L’été dernier, Respect Mag lançait un casting sur son site Web. Objectif : trouver des couples dési-rant montrer une autre image des mu-sulmans, dépoussiérée des stéréoty-pes. Quatre couples sont finalement retenus. Âgés de 26 à 40 ans, les heureux élus sont : Saïda, assistante de direction, et son ami Haroun, enseignant ; Mounira, assistante de direction, et Jean-Yves, pilote de ligne ; Karim, créateur d’une PME en communication, et Sarra, hôtesse de l’air ; Guillaume, direc-teur d’une PME, et Sarah, journaliste. Le rendez-vous est fixé au 10 août pour la séance photo. Salamnews s’est glissé dans les coulisses…

Le jour J, c’est l’effervescence dans le studio photo de Respect Mag, au cœur du 3e arrondissement de Paris.Pour les différents couples, c’est une première de participer à un shooting photo réalisé par des professionnels : une joie mêlée d’excitation domine.Saïda et Haroun ouvrent le bal, puis c’est au tour de Karim et de Sarra. Mounira et Jean-Yves enchaînent ensuite les poses.Et c’est avec Guillaume et Sarah (ici, à droite) que s’achève le shooting. Durée de la séance pour chaque couple : 1 heure.

spécial MédiAs et diVErsité

Le fait que les photos soient prises par des pros est une très bonne idée, fait remarquer Saïda, parce que ça embellit la personne ! On était beaucoup plus “classe” que les musulmans que l’on voit dans les médias d’habitude et qui renvoient une mauvaise image. »

On aime l’idée de mettre les musulmans en avant en sortant des clichés, explique Saïda. C’est bien de montrer que chez les musulmans il y a des couples qui s’aiment aussi et qu’on peut être parfaitement intégrés. »

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www.salamnews.fr

On se fait habiller, coiffer, maquiller… Filles mais aussi garçons sont aux anges. On se trouve plus beau, sans tomber dans le bling-bling.

Styliser sans déguiser, voilà ce que recherche le photographe Hidéto Ogawa, venu spécialement du Japon pour l’occasion. Lui n’a pas d’idées préconçues sur les musulmans de France et c’est justement pour cela que Respect Mag a fait appel à lui.

Entre deux prises, on parle avec les autres, on sympathise, on échange des numéros, on partage des expériences. Une ambiance chaleureuse, à l’image des photos de couples pleines de tendresse. Ici, Karim et Sarra prennent la pose. Résultat du shooting photo ? Des images douces et authentiques de musulmans français. Respect Mag a réussi son pari ! ■

L’islam est une religion de paix et d’amour, comme le bouddhisme ou le christianisme », rappelle Haroun. « Haroun est un musulman converti. Il est d’origine congolaise ; ses parents étaient catholiques. Moi, je suis d’origine comorienne-malgache, d’une maman catholique et d’un papa musulman. En grandissant, j’ai finalement choisi l’islam », raconte Saïda.

J’ai vu l’annonce circuler sur Facebook et je me suis dit que c’était l’occasion de changer la vision que les gens ont des musulmans en France. J’en ai marre qu’on soit stigmatisé tout le temps !, s’exclame Mounira. Je voulais montrer mon ras-le-bol général : il faut que les gens comprennent qu’on a tous une vie avec une pratique de la religion normale. »

13

Alors, le shooting photo ? « J’avais envie de sourire pour montrer que j’étais heureuse en couple, nous confie Mounira. Mon ami Jean-Yves est catholique et pourtantje continue de pratiquer ma religion sans problèmes. Je voulais montrer que le métissage, c’est le futur et qu’il ne faut pas arrêter cela. »

13,4 % w C’est la proportion de mariages mixtes en France (soit 35 838 mariages, en 2007) unissant un(e) Français(e) et un(e) étranger(e). Ce taux ne prend pas en compte les couples mixtes hors mariage ni les Français mariés qui sont tous deux d’origine étrangère différente. (Source : Ined)

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14SALAMNEWS N° 20 / OCTObrE 2010

Propos recueillis par Saliha Hadj-Djilani

« Vivre sa citoyenneté dans une identité plurielle »Combattre les clichés et promouvoir la diversité, c’est le leitmotiv de Respect Mag, qui consacre son prochain numéro, dès le 11 octobre en kiosque, aux musulmans de France. Explications de Marc Cheb sun, son directeur de la rédaction.

FOCUS

En quoi Respect Mag trouve-t-il un intérêt en traitant du sujet « islam de France » ?M. Ch. S. : Le thème de ce numéro, intitulé « Musulmans de France : loin des clichés », correspond à la ligne éditoriale de Respect Mag. Le rôle des médias devrait être de dé-construire les préjugés, en donnant une information qui soit débarras-sée des conflits passionnels et porte un regard apaisé. Le titre même de ce numéro va à l’encontre des ima-ges que l’on nous renvoie comme étant les représentations « objecti-ves » des musulmans. Entre la loi sur la burqa, la polémique soulevée par les Quick « halal » et le débat sur l’identité nationale, on nous rabâche les mêmes clichés ! La démarche de montrer le visage des musulmans de manière décomplexée et positive nous a paru évidente.

Quel en est le contenu ? M. Ch. S. : Notre dossier s’orga-nise en trois parties, sur plus de 40 pages. La première partie, « Les identités », montre que des classes moyennes émergent lentement et que, malgré les résistances, les élites françaises devront se métisser avec

cette composante. La deuxième partie, « Les questions », parle d’un certain nombre d’enjeux qui posent question aujourd’hui : les rapports juifs-musulmans ou la relation des jeunes à la religion, par exemple. La troisième partie, « L’énergie », traite de sujets économiques (entre-preneuriat, marketing du halal…), culturels (le rap et l’islam…) et de société (les féministes musulma-nes…) sous un angle dynamique.

Pourquoi avoir fait poser des couples ? M. Ch. S. : Le but est de montrer un visage des musulmans totale-ment en phase avec leur époque. Nous avons choisi de faire poser des couples parce qu’on entend souvent parler de problèmes dans la relation hommes-femmes chez les musul-mans… Or, là, on a affaire à des relations paisibles, d’où se dégage une tendresse, une complicité. Ces photos veulent représenter ce que l’on ne voit pas dans les médias : des couples qui, à l’image d’une majo-rité de musulmans, vivent tranquil-lement leur citoyenneté dans une identité plurielle, en exigeant seule-ment une totale égalité. ■

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PPenseur majeur de notre temps, Mo-hammed Arkoun, trop souvent incom-pris, dont l’ensemble de l’œuvre reste à découvrir, fut un passeur infatigable, entre peuples, cultures et religions.Tout son travail a été de penser l’islam en tant que système culturel et reli-gieux. De mettre au jour « l’impensé » et « l’impensable ». De combattre « les ignorances institutionnellement organi-sées », et de dénoncer l’instrumentali-sation de la religion par ceux – États et fondamentalistes – qui en font un outil de pouvoir et de domination des peuples. Pour lui, un fossé profond et, semble-t-il, irréversible s’est creusé entre ce que les musulmans appellent « Parole de Dieu » et le discours actuel de l’islam. Partout, c’est le mot-valise « islam » qui est convoqué. Mais les mu-sulmans oublient souvent qu’en disant « islam » ils désignent les constructions théologiques, juridiques, mystiques et

autres élaborées par les hommes après l’installation de l’islam comme ins-tance de référence. Constatant que les religions ont joué un rôle prépondérant dans le développement et le contrôle épistémologique des cultures, Moham-med Arkoun estimait qu’elles devaient être soumises à une enquête « décons-tructive », puisant dans toutes les scien-ces humaines aujourd’hui disponibles.

Déconstruire pour mettre au jour l’impensé et l’impensableLe penseur franco-algérien a ainsi mené une œuvre de « déconstruction » de tout ce qui a été sacralisé depuis des siècles. Ce faisant, il a pris à contre-pied l’esprit apologétique qui domine les discours des musulmans sur leur culture et sur leur religion. Il s’est éga-lement montré sévère à l’égard de l’is-lamologie classique, dont il contestait

Tête d’affiche Mohammed Arkoun16SALAMNEWS N° 20 / octoBRE 2010

La pensée libératrice en acte

BIO EXPRESSNé en 1928 à Taourirt-Mimoun, un village de Kabylie, en Algérie, Mohammed Arkoun étudie la philosophie et les lettres à l’université d’Alger, puis s’envole pour Paris, à la Sorbonne. Il devient agrégé en langue et en littérature arabes, en 1956, et docteur en philosophie, en 1968. Au sein du GRIC (Groupe de recherche islamo-chrétien), il participe au dialogue interreligieux de 1978 à 1982. Professeur émérite d’histoire de la pensée islamique à l’université Paris-III-Sorbonne à partir de 1983, il initie et y enseigne une discipline nouvelle, l’islamologie appliquée, mais aussi dans plusieurs universités européennes et américaines en tant que professeur affilié. Il est notamment membre du jury du Prix Aga Khan d’architecture et du jury international du Prix Unesco de l’éducation pour la paix.De nombreuses distinctions lui sont décernées : officier de la Légion d’honneur ; officier des Palmes académiques ; docteur honoris causa de l’université d’Exeter (Royaume-Uni) ; 17e Giorgio Levi Della Vida Award pour l’ensemble de ses contributions dans le domaine de l’étude islamique ; prix Ibn-Rushd…Il s’éteint dans la nuit du 14 septembre, à Paris, à l’âge de 82 ans. Selon ses vœux, il repose au Maroc, au cimetière Chouhada de Casablanca. ■

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FP

Le pionnier d’une islamologie

contemporaine critique vient de nous

quitter. Le Professeur Mohammed Arkoun

a rendu son dernier souffle le 14 septembre, à Paris,

où il vivait depuis plus de cinquante ans.

Tous ceux qui l’ont connu et aimé savent que

son départ brutal constitue une grande perte.

Par Rachid Benzine*

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l’approche « descriptiviste ». Un abord qui, selon lui, ne tient pas compte des systèmes de pensée sous-jacents à toutes les produc-tions de la Tradition musulmane, et qui laisse un champ de ruines aux croyants. Selon Mohammed Arkoun, il faut étudier l’histoire comme une anthropologie du passé, et pas seulement comme un compte rendu narratif fac-tuel.Mais l’entreprise de ce grand isla-mologue et philosophe ne s’est pas limitée au religieux. Elle n’a eu de cesse d’interroger tous les systèmes de production de sens, qu’ils soient religieux ou non, qu’ils relèvent ou pas de la modernité. Car si la pen-sée laïque s’autorise à convoquer les religions devant sa Cour su-prême, il est philosophiquement juste et nécessaire de convoquer la laïcité devant l’instance du fait religieux. Celui-ci ne peut se voir dénier le droit de demander à la raison laïque – souveraine intel-lectuellement, politiquement et juridiquement – de s’expliquer sur sa politique à l’égard de l’instance religieuse comme lieu de produc-tion de l’existence humaine.

Transgresser, déplacer, dépasser La geste arkounienne repose sur trois opérations : transgresser, déplacer, dépasser. Transgresser les savoirs légués par toutes les or-thodoxies, quelle que soit la sou-veraineté dont elles se réclament. Déplacer les questionnements anciens vers des espaces d’intelligi-bilité plus englobants et plus per-tinents. Dépasser les cadres et les outils de pensée scolastiques, les connaissances fausses et les sys-tèmes de pensée obsolètes. Pour ce qui est de l’islam, faire œuvre de transgression, c’est sortir ce-lui-ci de son cadre étroitement religieux, l’ouvrir à la philoso-phie et aux sciences humaines et

sociales, l’interpréter par le biais d’autres sciences que celles qui sont retenues par la tradition re-ligieuse. Ainsi seulement devient-il pos-sible de déplacer l’islam de son socle et de ses assurances vers une anthropologie plus large, afin de mieux le compren-dre, de mieux le connaître, de mieux pouvoir expliquer ses évolutions.

Un humaniste pour notre tempsPour Mohammed Arkoun, il importait de mettre au jour les présupposés structuraux de la « raison coranique », ce qui passait inévitablement par ce processus de subversion. Son ambition aura été de décrypter le « discours » coranique, de lire les procédures d’écriture non visibles. Une dimension qui ne s’identifie pas au texte des sourates que nous avons sous les yeux et que nous récitons, encore moins au discours, qui se veut clair et transparent, de la Tradition.Une des transgressions que Mo-hammed Arkoun estimait néces-saire et urgente, résidait dans la reprise de la question de la pro-phétie léguée par ce qu’il considé-rait être « les trois versions du monothéisme ». Dans les pensées juive et chré-tienne, en effet, le Prophète Mu-hammad reste écarté du statut de la prophétie qui, pour elles, est réservé aux seuls prophètes de la Bible. Mohammed Arkoun dé-nonçait ce refus de reconnaître la pertinence du fait historique de « la parole coranique devenue li-vre ». Il invitait à repenser la logi-que aristotélicienne qui engendre cette exclusion et à relire de façon globale ces trois expressions théo-logiques héritées du Moyen Âge. Au profit de nouveaux espaces

de compréhension pouvant rap-procher, par un questionnement commun et partagé, les trois ver-sions du monothéisme. La pensée de Mohammed Arkoun apparaît à bien des titres inépui-sable. Il développe non pas une « pensée contre la religion », mais une pensée autre de la religion, une pensée libératrice. Laissant derrière lui un immense chantier que toutes celles et tous ceux qui l’ont côtoyé auront à cœur de faire vivre. Car, à l’instar de Michel Fou-cault, il a cherché inlassablement à percer et à changer « le régime poli-tique, économique, institutionnel de production de la vérité ».« Intellectuel révolté », comme il se définissait lui-même, Mohammed Arkoun avait surtout le souci de l’homme et de tout ce qui pouvait faire grandir et protéger sa dignité de personne autonome, libre, res-ponsable. Un véritable humaniste pour notre temps.

De nouveaux horizons de sens et d'espéranceCe grand penseur aura aussi été un fils de l’Algérie. Mohammed Arkoun aimait l’Algérie profon-de, l’Algérie de saint Augustin et de l’émir Abdelkader, l’Algérie de sa mère et de son oncle derviche de la Rahmania. Il la portait en lui, mais ne la séparait pas de l’en-semble de l’espace maghrébin.Ainsi, dernier pied de nez aux « clôtures dogmatiques » de l’esprit, Mohammed Arkoun a choisi le Maroc pour dernière demeure. Appelant par ce seul geste à trans-cender nos frontières politiques et mentales. Une transgression qui a provoqué des polémiques aussi nombreuses qu’inutiles là où son choix avait pour perspective d’ouvrir de « nouveaux horizons de sens, d’action et d’espérance » pour les êtres humains. Et de rendre un ultime hommage à ce Maghreb qu’il a tant aimé. ■

17www.salamnews.fr

BIBLIO

Directeur scientifique de la revue Arabica, Mohammed Arkoun est l’auteur de nombreux ouvrages :

• L’Humanisme arabe au IVe-Xe siècle (1re éd. 1970, 3e éd. 2005, Vrin)

• Essais sur la pensée islamique (1re éd. 1973, 2e éd. 1984, Maisonneuve et Larose)

• La Pensée arabe (1re éd. 1975, 7e éd. 2008, PUF)

• L’Islam, hier, demain, avec Louis Gardet (co-auteur) (1re éd. 1978, 2e éd. 1982, Buchet-Chastel)

• L’Islam, religion et société, avec Maurice Borrmans (co-auteur) (1982, Éd. du Cerf)

• Lectures du Coran (1re éd. 1982, Maisonneuve et Larose ; 2e éd. 1991, Aleef)

• Pour une critique de la raison islamique (1984, Maisonneuve et Larose)

• L’Islam, morale et politique (1986, Desclée De Brouwer-Unesco)

• Ouvertures sur l’islam (1re éd. 1989, 1992, Grancher)

• De Manhattan à Bagdad. Au-delà du bien et du mal, avec Joseph Maïla (co-auteur) (2003, Desclée De Brouwer)

• Humanisme et islam : combats et propositions (2e éd. 2006, Vrin)

• Histoire de l’islam et des musulmans en France, du Moyen Âge à nos jours (sous la dir. de) (2006, Albin Michel)

• ABC de l’islam : pour sortir des clôtures dogmatiques (2007, Grancher).

Par Rachid Benzine*

« Il est des témoins qui ne rencontrent jamais l’audience capable de les écouter et de les entendre »

* Chargé de cours à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence et à la Faculté protestante de Paris, et chercheur associé à l’Observatoire du religieux d’Aix-en-Provence. Il est l’auteur, notamment, de Les Nouveaux Penseurs de l’islam (Albin Michel, 2004).

Paul Ricœur, La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli, 2000, p. 208.

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beauté18SALAMNEWS N° 20 / OCTObrE 2010

w C’est le pourcentage de Français qui admettent éprouver le syndrome du blues post-vacances, rejoints par 88 % d’Anglais. Le remède pour 84 % d’entre eux ? Préparer leurs prochaines vacances ! (Source : étude TripAdvisor, septembre 2009)

Pour être belle

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Pensée

Sensualité

Ambiance

Prendre de bonnesrésolutions… mais pas trop. En effet, plus on se fixe d’objectifs impossibles à atteindre, plus vite on se décourage et on abandonne. On définit donc deux ou trois priorités (se coucher plus tôt, arrêter de grignoter entre les repas, boire une tisane relaxante tous les jours à l’heure du goûter…) et on s’y tient, tout en s’octroyant un écart par semaine pour ne pas accumuler de frustrations.

on fait du sPort… mais pas n’importe lequel. Inutile de suivre sa meilleure amie au stretching si l’on n’aime pas ça. Alors, à vous les séances d’essai à gogo pour trouver le club de sport ou le prof de yoga qui vous plaît. À raison de deux ou trois séances hebdomadaires, on vous promet des bénéfices sur le sommeil et l’anxiété et une sensation de plénitude en quelques semaines à peine.

on Pense à soi… régulièrement. À force de trop remettre à plus tard ces indispensables moments de décompression (un bain moussant bien chaud, un massage californien, un hammam…), on finit par ne plus se les accorder du tout. Fixez-vous un jour ou un créneau horaire où vous ne vous occupez de personne d’autre que vous, tenez-y-vous… et déléguez les tâches.

on Prend l’air… et la lumière. Au lieu de rester enfermée entre le bureau et la maison, on prend un grand bol d’air frais, le matin, le midi et le soir pour s’aérer l’esprit et illuminer son teint. Et dès qu’il y a un rayon de soleil, on fonce vers une longue promenade pour faire le plein de sérotonine (l’hormone responsable de l’énergie anti-stress), de bon moral et de vitalité.

Tout le monde le sait : le stress est l’un des pires ennemis de la beauté. Après le rush de la rentrée et des tonnes de soucis altruistes (rentrée des enfants, souci pour trouver un logement étudiant…), il est enfin temps de penser à soi et de décompresser. Alors, pour rester fraîche et belle, voici quelques bonnes résolutions à adopter pour se recentrer sur soi, comme si de rien n’était.

soyez égoïste !

Songe

Sérénité

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Transcash, sûr, simple et rapideQui aurait cru pouvoir utiliser une carte Visa pour transférer de l’argent à l’autre bout du monde ? Sans compte bancaire et sans engagement, Transcash s’avère être le moyen le plus sûr, le plus simple et le plus rapide pour transférer de l’argent.

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1. Épluchez l’oignon et émincez-le.

2. Épluchez et coupez le potimarron en gros morceaux, réservez quelques morceaux.

3. Faites revenir l’oignon dans l’huile d’olive, dans une cocotte, ajoutez ensuite le potimarron en morceaux, 400 ml de crème fleurette, le bouillon, le poivre et le romarin. Laissez cuire à feu doux pendant 30 min.

4. Pendant ce temps, râpez les morceaux de potimarron restants. Faites frire le potimarron râpé jusqu’à légère coloration, puis réservez-le sur du papier absorbant.

5. Versez la crème fleurette restante bien froide dans un récipient et montez-la en chantilly au fouet. Salez-la et poivrez-la légèrement. Réservez pour le moment.

6. Une fois le potimarron cuit, mixez-le avec un mixeur plongeant ou dans un blender.

7. Versez le velouté dans des bols, ajoutez une quenelle de chantilly et quelques filaments de potimarron bien croustillants, un peu de poivre et servez de suite. Avec la chaleur, la chantilly va légèrement fondre et napper le velouté.

astuce. Pour varier les saveurs, vous pouvez refaire cette recette en ajoutant quelques patates douces : elles apporteront encore plus de douceur à ce velouté déjà bien coloré.

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L’automne est bel et bien là et avec lui les légumes aux couleurs orangées comme le potiron, le poti-marron et autres courges qui envahissent les étals des marchés. Si l’on cuisine souvent la citrouille, le potimarron est parfois délaissé alors que son petit goût de châtaigne se prête à beaucoup de fantaisies (au four, frit ou en tarte) et est une merveille dans un bon velouté réconfortant, les soirs de pluie. Le potimarron est facilement reconnaissable grâce à sa forme de poire ou de toupie. D’une couleur rouge orangée à l’extérieur, il nous fait la surprise d’une chair jaune quand on le découpe. Très riche en vitamines A, B, C, D et E, le potimarron l’est également en oligo-éléments et en carotène, ce qui en fait un allié de taille pour être en forme et avoir bonne mine tout l’automne ! Dans cette recette, il est cuisiné en velouté et agrémenté d’une chantilly salée et de quelques morceaux de potimarron croustillant, pour apporter plus de texture et sortir de la simple soupe.

Publi-information

Velouté de potimarron et sa chantilly saléePréparation : 15 min Cuisson : 40 minPour 6 personnes : 1 kg de potimarron épluché • 1 oignon 1 cube de bouillon de volaille ou de légumes 500 ml de crème fleurette • 700 ml d’eau 5 ml d’huile d’olive • 5 ml d’huile de friture 2 brins de romarin • Poivre, sel

Les recettes de Requia

Retrouvez plus de recettes sur www.requia.fr

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Je suis coiffeuse et souhaite me mettre à mon compte, j’hésite entre l’entreprise individuelle ou bien la SARL, quelle structure me conseillez-vous ?Djamel Louergli. Le choix de la structure juridique doit être un acte réfléchi, il s’agit souvent de la dernière étape d’un long processus. Avant, il est souvent conseillé d’étudier la rentabilité du projet par la rédac-tion d’un business plan et une étude de marché. Dans votre cas, si vous souhaitez exercer en tant que coiffeuse à domicile, vous pourriez opter soit pour une auto-entreprise, soit pour une entreprise individuelle, soit pour une EIRL. Dans ce cas de figure, les investissements de démar-rage ne sont pas importants, les risques sont limités. En revanche, si vous souhaitez ouvrir ou racheter un salon de coiffure, la création d’une société comme une EIRL, une SARL ou une EURL peut se révéler ap-propriée. Au-delà de la forme juridique, un choix devra être opéré pour déterminer le régime fiscal et social de votre activité. Ce choix s’effec-tue en analysant votre situation personnelle et patrimoniale et cela afin de choisir la solution la plus protectrice, proposant l’imposition la plus faible et la protection sociale maximale. ■

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Choisir le bon statut juridique pour sa société

SALAMNEWS N° 20 / OCTObrE 2010

Par Djamel Louergli, expert-comptable

Des questions sur l’entrepreneuriat et la création d’entreprise ? Envoyez-les à [email protected], chaque mois notre expert-comptable vous répondra.

Le point de vue de l’expert

Sur Internet, des sites proposent des statuts types. Doit-on obligatoirement passer par un avocat ou bien un expert-comptable pour créer sa société ?Djamel Louergli. Les sites Internet proposant des statuts types et des conseils sur la création d’entreprise sont nombreux. Il est vrai qu’avec un ordinateur équipé d’un traitement de texte il n’est pas difficile de remplir un statut type. Encore faut-il choisir le bon statut !Les prestations proposées par l’avocat ou bien l’expert-comptable dépassent largement l’aspect simplement rédactionnel des statuts. Ces professions ont un réel devoir de conseil vis-à-vis de leurs clients. L’expert-comptable, grâce à sa connaissance du monde des entreprises et des affaires, est le conseiller privilégié du créateur d’entreprise. Il apportera des conseils sur mesure, en tenant compte des spécificités de votre activité. Vouloir réaliser une économie sur la rédaction des statuts peut se révéler plus onéreux dans la pratique, si des mauvais choix au démarrage sont effectués. ■

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Page 22: MohaMMEd arkoUN - Salamnews

De VOuS À NOuS22 Vous traversez un moment difficile ? Vos réactions et celles des autres vous surprennent ? Vous avez l’impression d’être dans une impasse ? Quelle décision prendre ?…À partir du bel islam et d’une lecture appliquée du Coran, des solutions peuvent toujours être trouvées. Posez vos questions à : [email protected]

SALAMNEWS N° 20 / OCTObrE 2010

Par Chams en Nour, psychanalyste

« JE VOUS ÉCRIS CAR J’AI L’IMPRESSION DE NE PLUS RIEN CONTRÔLER dans ma vie. Je sais qu’on n’a jamais le contrôle absolu mais je veux dire que j’ai vraiment du mal à gérer ce que tout le monde arrive à gérer et même que j’ai l’impression de lâcher de plus en plus les choses. En gros, je ne sais plus où aller chercher le courage et la moti-vation. Je perds aussi de plus en plus confiance en moi. Je n’en parle pas dans mon entourage pour différentes raisons. Baraka-l-lâhu fikum de m’avoir lue. Et si vous pouviez me donner des pistes pour aller mieux, je vous en serais recon-naissante. »

Yasmina, 22 ans

Chams en Nour. Cette sensation de ne plus rien contrôler, nous la vivons tous à certains moments de notre existence. Elle indique que quelque chose ne va pas dans vos choix, dans vos relations ou dans votre manière de vivre, et votre âme s’en inquiète. C’est un bien, car cela devrait vous permettre de vous poser les bonnes questions pour sortir de cet état passager mais douloureux. N’oubliez pas notre res-ponsabilité d’humains aux yeux de Dieu, c’est-à-dire ce dé-sir de perfectionnement constant qui est le propre de l’être, homme ou femme. Réfléchissez sur le sens de votre vie, sur ce que vous avez envie d’en faire, sur votre liberté de choix. Que pouvez-vous améliorer dans votre comportement ? Et n’oubliez pas de Lui demander de vous éclairer dans les mo-ments plus sombres. Il répond toujours. ■

« MAMAN DE 5 ENFANTS, J’AI 39 ANS, JE SUIS MARIÉE DEPUIS 11 ANS. mon mari vient d’algérie et n’arrive pas à res-ter vivre en France. Il est souvent en Algérie pour travailler car il a un commerce. Nous sommes donc souvent séparés parfois pen-dant un, deux ou trois mois. Nous nous entendons très bien, nous avons confiance l’un en l’autre. Mais c’est vrai que c’est difficile pour moi, car je me retrouve seule avec 5 enfants. Mais al-hamdu-lillah Dieu a toujours été avec moi. Ma question : est-ce vrai que c’est haram d’être souvent séparés ? Moi, maintenant, je me suis adaptée, mais je pense que c’est lui qui a plus de mal car il ne voit pas souvent ses enfants. »

Nadia, 39 ans Chams en Nour. Je le reconnais, c’est une situation difficile, mais certainement pas haram (illicite), surtout si vous vous faites confiance l’un en l’autre et qu’il n’y a pas d’adultère ni de trahison. Ce qui est haram, comme vous le savez. La vraie question est : l’absence régulière de votre mari ne pénalise-t-elle pas l’éducation de vos enfants ? Il est essentiel pour eux que leur père puisse sui-vre leur évolution, leur transmettre le respect de la Loi, loi des hommes et loi divine, car c’est son rôle. Il est aussi important qu’il empêche toute fusion excessive entre les enfants et vous. C’est cela la fonction du père. Je crains que vos enfants ne souffrent de cette situation sans qu’ils puissent le formuler. Vous devriez en discu-ter sérieusement avec votre mari et voir avec lui comment mieux harmoniser la nécessité de sa présence en Algérie avec celle de par-ticiper avec vous au développement spirituel et psychologique de vos enfants. ■

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