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Hong Kong Guide business 2013

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LE MOCI - N° 1950 - 17 octobre 2013 3

Hong KongGuide business 2013Frappée par le contrecoup du ralentissement économique chinois,et plus largement mondial, Hong Kong tire bien son épingle dujeu grâce à un tourisme florissant et des chantiers d’infrastruc-tures en cours. Dans ce contexte, cette plaque tournante du com-merce avec la Chine continentale reste très attractive, à conditionde bien anticiper les coûts du ticket d’entrée. L’édition 2014 dece guide business fait le point sur les nouvelles opportunités.

EN COUVERTURE

Par sa nature géogra-phique et démogra-phique, Hong Kong atoujours eu vocation àêtre une plaque tour-

nante de marchandises, un lieu deservices en tout genre, notammentfinanciers et portuaires. Mais leralentissement de l’économie enparticulier chinoise n’a pas étésans effet sur l’économie extrême-ment ouverte et exposée qu’estHong Kong, désindustrialisée à99 %.« La situation est loin d’être alar-mante mais l’ambiance n’est plus àla fête », résume Stéphane Cie-niewski, chef du service écono-mique au consulat de France àHong Kong. Les chiffres insolentsde croissance avec des flux miro-bolants et des entrées en boursebattant des records historiquesplusieurs fois par an ne sont plusau rendez-vous. Mais le premiersemestre 2013 a connu 3 % decroissance, après une année 2012faiblarde (1,4 %). Le gouverne-ment a prévu dans son dernierbudget un taux entre 2,5 et 3,5 %,tout indique qu’il se situera justeau milieu.Le chômage à 3,4 % reste prochede son taux plancher. Paradoxale-ment à Hong Kong, ce très faible

taux de chômage est quasiment unobstacle à la croissance. Nombred’entreprises, y compris fran-çaises, affirment en effet souffrirdu manque de main-d’œuvre etd’un taux de turnover très élevé quia tendance à faire monter lescoûts salariaux des entreprises.La forte exposition de l’économiea l’inconvénient de la rendre fra-gile aux chocs extérieurs, qu’ilsviennent de Chine ou de l’Ouest.Tout se ressent à Hong Kong.Mais deux nouveaux facteurs com-pensent pour le moment ce phé-nomène : le tourisme, et les chan-tiers d’infrastructures.Le tourisme est fortement dominépar la venue en masse de Chinoiscontinentaux. Sur 49 millions detouristes par an (+16 % en 2012),70 % viennent de Chine continen-tale. Alors que Hong Kong compte7 millions d’habitants, les 35 mil-lions de visiteurs chinois comptentpour 40 % des ventes de détail etpour 90 % des ventes dans le

secteur du luxe. Les chinois conti-nentaux préfèrent acheter leursproduits de luxe en dehors deChine et en particulier à HongKong, pour au moins deux raisons :ils sont moins taxés qu’en Chineet ils leur semblent plus « sûrs ».L’effet du tourisme chinois estdonc extrêmement stimulant surl’économie locale.De porte d’entrée des occidentauxen Chine, Hong Kong est en trainde devenir une porte de sortie desChinois continentaux vers sinonl’occident, du moins la ville la plusoccidentale d’Asie. Car HongKong continue de donner le la auxtendances chinoises. « Hong Konga désormais une nouvelle fonction,celle d’un laboratoire pour lesentreprises » affirme Oriane Che-nain, directrice de la Chambre deCommerce et d’Industrie françaiseà Hong Kong (FCCIHK/FrenchChamber of Commerce and Indus-try in Hong Kong). Elle constatequ’un certain nombre d’entre-

Une porte de sortie des Chinoiscontinentaux vers la ville la plusoccidentale d’Asie

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prises, en particulier dans le sec-teur du luxe mais pas seulement,essayent des nouveaux produitsou des nouvelles stratégies deventes, profitant de la grande réac-tivité du marché. « Hong Kong jouiten même temps d’une clientèlelocale hyper sophistiquée, qui sertsans que cela soit avoué demodèle à la nouvelle bourgeoisiechinoise, et en même temps d’uneimportante clientèle de Chinoiscontinentaux. Les entreprises met-tent donc ici au point leur straté-gie de service aux Chinois, qu’ellespeuvent ensuite appliquer ailleurs »ajoute la directrice de la Chambre.Les grands travaux d’infrastructure,annoncés en 2007 et qui vontconnaître un pic de constructionen 2014-2015, contribuent aussià compenser le ralentissement del’économie. Ils représentent entre5 et 10 milliards d’euros par an dedépense publique. La filiale deBouygues Construction, Dra-gages, a d’ailleurs remporté plu-sieurs contrats à Hong Kong etMacao, notamment une partie dupont devant relier Hong Kong àMacao et Zhuhai, l’ouest du Deltade la rivière des perles. C’est l’undes plus grands ouvrages encours dans le monde.Dans ce contexte de croissanceplus mesurée, la maîtrise des coûtsopérationnels est devenue l’un despremiers enjeux de la plupart desentreprises, locales ou étrangères.Le coût de l’immobilier reste l’undes obstacles les plus difficiles àfranchir. Plusieurs grandesbanques ont déménagé leur siège,du quartier des Finances à Centralsur l’île, vers Kowloon, la rive conti-nentale de Hong Kong, située à 15minutes de ferry. « Je dis depuis 3ans que l’immobilier va baisser »ironise Stéphane Cieniewski, « celava bien finir par arriver ! ». Restequ’en trois ans, les loyers résiden-tiels et les baux commerciaux ontparfois encore doublé.Pour le moment, suite à plusieursmesures visant à enrayer lesachats immobiliers spéculatifs,couplée avec une légère augmen-tation des taux d’intérêt, (proches

de 3 %), le nombre de transac-tions baisse mais les prix résistent.Plusieurs boutiques passent pouravoir le loyer le plus cher de HongKong, et donc du monde, carHong Kong, selon une étude réali-sée par l’agent immobilier Savillset publiée par Forbes en mars2013 aurait été reconnue commele pas-de-porte le plus cher de la

planète. Certains considèrent quel’on paye en loyer ce que l’on nepaye pas en impôts…L’économie hongkongaise estdonc saine, libre et ouverte, maisle ticket d’entrée y est très élevé,en particulier pour les petitesentreprises.

Florence de Changy,à Hong Kong

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REPÈREUn statut très spécialDepuis son rattachement à la République populaire de Chine(RPDC), en 1997, Hong Kong, avec son statut officiel de « Régionadministrative spéciale », n’a cessé d’affirmer sa différence de lamère patrie : monnaie distincte, justice indépendante, système édu-catif propre, système politique géré par le principe du « un pays, deuxsystèmes »... Même le trafic roule à gauche dans cette ancienne colo-nie britannique et à droite en Chine. Quant à la langue, les Hong-kongais tiennent à la leur, le cantonnais, incompréhensible pour lesChinois qui parlent mandarin… Différente certes mais en fait de plusen proche. L’intégration physique et économique se fait à grandspas. Hong Kong offre la sécurité d’institutions fiables et le confortd’un mode de vie à l’occidentale avec un accès presque direct à lagrande Chine… « À Hong Kong, on est en Chine sans y être » com-mentent volontiers les étrangers qui ont choisi d’y travailler.

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Aberdeen

Hoi Ha

Chung Hau

Tai O

P É N I N S U L E D E S A I K U N G

Canal de

LammaOuest

Tai Pang Wan(Mirs Bay)

Hau Hoi Wan(Deep Bay)

Î L E D E H O N G K O N G

Î L E D E L A M M AÎ L E S

S O K O

DisneylandResort

Stanley

Lo Wu

Bao’an

Nantou

Shekou

Hong Kong, un hub commercial

S H E N Z H E N

Î L ED E L A N T A U

N O U V E A U X T E R R I T O I R E S

Î L E S P O T O I

M E R D E C H I N E

Aéroport

Autoroute

Voies ferrées

Métro

Aéroportde Chek Lap Kok

Aéroportinternational de Hong Kong

West Kowloon cultural district

Cyberport

Science Park

Port de Victoria

Aéroport international de Shenzhen

Shan

ghai

:2h

Pékin

: 3h

Tokyo : 4 h

New Dehli : 5 hDarwin : 5 h

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BLOC-NOTES

Taux de croissance du PIB en 2012* : 4,19 %Estimation pour 2013* : 4,21 %Revenu national par habitant en parité de pouvoir d’achat* : 52 350 dollars USClassement à l’indice de perception de la corruption de Transparency International (2013) : 14e sur176 pays (la République populaire de Chine est 80e)Classement Doing Business 2013 : 2e sur 185 pays (Chine 91e)

Sources : * Banque mondiale, mai 2013. Chiffres cités dans la fiche Hong Kong de l’Atlas des risquespays 2013 du Moci. N°1943, 13 juin 2013.

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La Région administrative spécialede Hong Kong, en vertu de toutesles caractéristiques qui font sonADN – en particulier le système unpays/deux systèmes, qui en fait lapremière plaque tournante vers laRépublique populaire de Chine –,est souvent considérée commel’économie la plus libre du monde.On y monte une société enquelques jours, si ce n’estquelques heures. Les frais sontlimités. L’impôt est faible. Il semonte à 17 % pour les plus grossalaires et 16,5 % sur le profit desentreprises. Des arguments quiséduisent de plus en plus dejeunes Français qui souhaitent ten-ter leur chance avec des idéesd’entreprises.Il n’est pas pour autant facile dese lancer à Hong Kong où la viequotidienne peut vite coûter trèscher, à cause du logement, et oùles coûts fixes engloutissent uneimportante partie des revenus.Depuis l’abolition de la taxe sur lesvins, 6 000 commerces d’import-export de vin ont ainsi vu le jour…Mais tous ne survivront pas.Le nombre de Français à HongKong est évalué à 16 000. Aucomité du « BAG », le « BusinessAdvising Group » de la Chambrede commerce et d’industrie fran-çaise à Hong Kong (French Cham-ber of Commerce and Industry inHong Kong/FCCIHK), quelques

femmes et hommes d’affairesaguerris parrainent les projets dejeunes entreprises. « Nous lesconseillons tant sur leur implanta-tion, en les incitant à être très vigi-lants tout autant sur les coûts,notamment immobiliers, que surles habitudes de consommationlocale. Ce qui marche en Francene marchera pas forcément ici, etinversement » indique PhilippeGrelon, expatrié à Hong Kong pourVéolia et responsable de cecomité. Outre les coûts impor-tants, la difficulté à trouver et gar-der sa main-d’œuvre est un soucirécurrent de nombre d’entre-prises…Plusieurs structures d’entraide etd’accueil, social et professionnel,existent et sont très actives : Ubi-

france, le Service économique, laChambre de commerce française(FCCIHK), Hong Kong Accueil, LeFonds d'entraide des Français deHong Kong, le Fonds associatif desolidarité de l'UFE (Union desFrançais de l'étranger), le Fondsdes amis du lycée (au Lycée fran-çais International de Hong Kong).À tel point qu’il est difficile de sesentir isolé en tant que Français àHong Kong, tant la communautéest visible et audible notamment àStanley, quartier de prédilectiondes expatriés français, mais aussidans les ascenseurs de PacificPlace 3 à Admiralty, où la SociétéGénérale occupe plusieurs étages,ou encore aux abords de l'IFC àCentral, adresse de Bnpparibas…

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ENTREPRISES

Un ticket d’entrée chermais qui peut rapporter grosHong Kong est une destination qui fait rêver. Chaque mois des entre-preneurs français, jeunes et moins jeunes, viennent tenter leur chancedans « l’économie la plus libre du monde ». Ils arrivent pour l’Asie, pourla Chine, pour Hong Kong ou parfois simplement pour la communautéfrançaise de Hong Kong qui compte désormais plus de 15 000 per-sonnes. Mais le ticket d’entrée est cher et le succès n’est pas donné àtout le monde… Retours d’expérience.

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De plus en plusde jeunes

Françaissouhaitent tenter

leur chance àHong Kong avec

des idéesd’entreprises.

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Quand, en 2006, s’est présentéel’opportunité de racheter l’entre-prise française Parakito, qui fai-sait des bracelets anti-mous-tiques à base d’huiles essen-tielles, Olivier Partrat venait toutjuste de décider de partir à HongKong, avec femme et enfants,pour y baser sa société de packa-ging Vega, laquelle produisait enChine et vendait en France.À l’époque, la société Parakito ven-dait ses bracelets dans environ500 pharmacies en France et enEurope. « Dès le début, nousavons eu l’ambition de développerle produit dans le monde entier.Mon implantation à Hong Kongétait cohérente avec notre visionde distribution globale » indiqueOlivier Partrat, associé à deuxamis, l’un basé à Paris, l’autre àSingapour.Chacun a d’abord gardé sonemploi. « Vivre à Hong Kong, sur-tout en famille est extrêmementcher : loyer, écoles, mutuelles desanté. On ne survit pas longtempssans revenus ». Quant aux salairesdes personnels, ils sont compara-bles à la France, mais il n’y aaucune charge sociale, hormis les1 000 dollars de Hong Kong(HKD, environ (100 euros) decontribution obligatoire au fondsde pension, le MPF (MandatoryProvident Fund).S’ensuivirent les travaux de déve-

loppement pour mettre au point unbracelet plus attrayant, qui seraitdésormais fabriqué en Chine, augré de 17 étapes d’assemblage etde couture, alors que la plaquettedétentrice des huiles essentiellesserait toujours faite en France,dans une usine en Normandieavec des huiles fabriquées à Avi-gnon. Le secret de fabrication per-met à la plaquette de diffuser l’effetactif de l’huile essentielle pendant15 jours, contre quelquessecondes seulement quand elle

est appliquée directement sur lapeau ou diffusée dans l’air. Le pro-duit, avec un nouveau bracelet etun nouveau packaging, est lancéen janvier 2008 en France et enEspagne, où il avait déjà les auto-risations de distribution. L’entre-prise est alors à la limite de sa sur-vie. Mais le marché répond. Et augré des recettes, les trois diri-geants choisissent d’automatiseret de robotiser l’usine française,située dans le Perche, où se fait lafameuse injection plastique. Cinq

Olivier Partrat,associé à deuxamis dansParakito qui ainventé le braceletanti-moustiques.

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Parakito Proche de ses fournisseurs et de ses clients

« Pour un produit global, avoir unpilier de son dispositif général à HongKong est idéal »

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Sébastien Jeux,directeur des

ventes Asie et soncommercial local,

Ho Siu Ming.

ans plus tard, en janvier 2013, lecap des 10 millions de plaquettesa été franchi avec succès. Le pro-duit est en vente dans 40 pays.Des 500 points de vente d’origineen France, Parakito est passé à20 000. L’Australie vient de luiouvrir ses portes après deux ansde négociations. Les deux pro-chains marchés convoités sont lesÉtats-Unis et le Brésil.« L’implantation à Hong Kong abeaucoup aidé notre prospectionrégionale et mondiale. Tous les dis-

Parakito avait mal anticipées : lacontrefaçon. Dès 2009, à peine lenouveau Parakito était-il sortiqu’une copie était en vente sur Ali-Baba. En Grèce, on trouve del’« antikito », en France du « Nopiqûres », présenté de manièrerigoureusement identique au Para-kito. Pour cela, Hong Kong dis-pose d’un arsenal d’avocats spé-cialisés dans la propriétéintellectuelle et de services diversde lutte contre la contrefaçon.

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La PME Delabie, fondée dansles années 1920 en Picardie etspécialisée dans les équipe-ments sanitaires pour collectivi-tés, a fait le pari, depuis jan-vier 2013, d’ouvrir un bureau àHong Kong et d’y envoyer unexpatrié, Sebastien Jeux, lequela depuis embauché un com-mercial local, Ho Siu Ming.« C’est avant tout pour se rappro-cher de nos clients » explique LoïcPiquard, directeur des ventesexport. Delabie vend déjà dans 70pays et dispose de bureaux ou defiliales commerciales en Europe(en Angleterre, Allemagne,Pologne, Benelux, Portugal, MoyenOrient). Mais les longs trajets–13 heures de vol pour HongKong, plus de 22 heurespour l’Australie –, la fatigue dudécalage horaire, les contraintesde temps, autant d’éléments quinuisaient à la nouvelle phase dedéveloppement en Asie que l’en-treprise souhaitait.Delabie était déjà présente enAustralie et en Nouvelle Zélandedepuis une vingtaine d’années etelle est également établie en Malai-sie et en Indonésie. Mais avec desmarchés plus mûrs et davantagesensibilisés à la qualité, Delabie avoulu « envoyer un message fort »sur son engagement vis-à-vis decette région. L’équipement sani-taire destiné aux collectivités est

un marché pointu et en mêmetemps relativement hétérogène.Les contraintes d’utilisation inten-sive, d’économies d’eau, d’hygièneet de contrôle des bactéries, desécurité (eau chaude), de mêmeque les problématiques de vanda-lisme, ne sont pas les mêmes dansun hôpital, un aéroport ou une pri-son. D’un pays à l’autre, onretrouve des demandes similairesmais chaque pays a ses particula-rités. « À Hong Kong, les chassesd’eau utilisent de l’eau de mer etles gens sont très soucieux de nepas avoir de contacts manuels… »indique Sébastien Jeux, directeurdes ventes Asie.« Je pense qu’en Asie, le labelFrance est reconnu, même dans

l’industrie, poursuit-il. Bien qu’onne soit pas dans les produits deluxe, dans notre petit marché, lesprofessionnels savent que l’on aun savoir-faire historique, parexemple en robinetterie à ferme-ture automatique. »C’est donc parce qu’elle croyait aupotentiel de cette zone pour leursproduits, et parce qu’elle a estiméque pour un Européen il est bienplus facile de s’installer à HongKong qu’en Chine continentale,que l’équipe dirigeante de Delabiea fait le choix de Hong Kong. « Ona reçu une très bonne assistancede la Chambre de commerce. Ilsnous ont aidé dans le choix du sta-tut d’entreprise, des partenairespour notre comptabilité. Étant une

Delabie Une base à Hong Kong pour accélérerses développements en Asie

tributeurs sont ici car c’est unénorme carrefour » affirme OlivierPartrat. Pour le moment, l’entre-prise assemble et emballe ses bra-celets chinois avec la plaquettefaite en France, à Shenzhen, à lafrontière de Hong Kong du côtéchinois. Mais une relocalisation enTchéquie est à l’étude. « Pour unproduit global, avoir un pilier de sondispositif général à Hong Kong estidéal » conclut Olivier Patrat.La proximité de la Chine peut aussiservir pour d’autres raisons, que

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Stan Café Un avant-goût du terroir français pourles gastronomes hongkongais

PME, nous souhaitions travailleravec des partenaires à notredimension » indique Loïc Piquard.Les coûts supplémentaires quereprésentait cette décision ont étéanalysés : contrat d’expatriationintégrant un logement, location de

positifs » affirme Loïc Piquard, quiindique que Delabie a mis en placeune petite unité dans l’usine fran-çaise pour adapter certains pro-duits à la demande asiatique. « Ils’agit de faire tout ce qu’il fautpour réussir ». F.d.C.

bureaux, embauche d’un commer-cial local. Mais pour l’entreprise, ils’agit d’une nouvelle organisationet elle ne s’attend pas à un retoursur investissement immédiat.« Dans un an, il sera temps de fairele bilan. Mais on a déjà des signes

Emmanuel Vallier est arrivé pourde bon à Hong Kong en 2010,pour la première fois en famille.Car cela faisait déjà douze ansqu’il y venait une dizaine de foispar an.À l’époque, il dessinait dessemelles et des chaussures pourdes marques françaises et ita-liennes. Aujourd’hui, il dirige le bis-trot, épicerie fine, boulangerie ettraiteur « Stan Café », où l’on sert« de la vraie cuisine de tradition »,du confit de canard gras à l’an-douillette, où la baguette est cuite5 à 6 fois par jour et où le beurrevient des barattes de Pascal Beil-levaire… La haute couture du ter-roir. Ses produits ne viennent quede petits producteurs qu’il connaîtdirectement ou indirectement. Il sefait livrer une fois par semaine deRungis. « On achète tout commesi c’était en France » explique-t-il, ycompris la farine de son pain.Seules exceptions, les fraises etles framboises, « meilleures enFrance mais trop fragiles pour levoyage ».Il a claqué la porte de la Francesur ce qui ressemble à un coup detête et qui d’après lui était ungrand ras-le-bol : « ras le bol de setuer au travail pour payer trop d’im-pôts, ras le bol des mentalitésaussi… ». Il a fermé son entreprisefrançaise « tout vendu » et a voulutenter sa chance à Hong Kong,dans un environnement différent.Avec son associé hongkongais delongue date, il lance d’abord « L’es-tafette », de la vente en ligne defromages et charcuterie. « Lesgens ont été séduits » dit-il. En mai2012, il ouvre le Stan café, 200 m2

coupes dans la qualité des pro-duits mais moi je ne fais pas deconcession sur la qualité. » Letransport froid de la marchandiseest un autre poste lourd. Ce qui lemotive, c’est de voir que petit àpetit, les Hongkongais, curieux denature, apprécient de plus en plusce qu’ils découvrent chez lui.« Aujourd’hui 80 % de notre chif-fre, ce sont des Asiatiques, c’estbon signe ». La concurrence ne luifait pas peur mais elle est tout demême rude. Dans le centre com-mercial où il opère, on peut trou-ver 6 baguettes de pain diffé-rentes… « Je n’ai jamais autanttravaillé de ma vie mais je ne suispas venu ici pour me tourner lespouces. Je suis venu à Hong Kongpour partager ma passion, gagnerde l’argent et payer des impôts àun taux raisonnable. Mais c’est unchallenge et il ne faut jamais criervictoire trop tôt. »

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sous des hauts plafonds et unebelle vue dégagée sur les hauteursde Stanley, un village touristiquedu sud de l’île de Hong Kong,entouré de plages et peuplé parune concentration particulièrementélevée de Français. « Ce fut untrès gros investissement », admetEmmanuel Vallier qui a pu s’assu-rer un bail de 5 ans, une rareté àHong Kong. Il passe vite sur lesdéboires mais il en a eus. Et pasde vacances pendant deux ans.La plus grosse difficulté qu’il a ren-contrée dans son entreprise ce futle personnel : hyper mobile, peuqualifié et parlant mal l’anglais.« Certains démissionnent pour par-tir en vacances. Après ils revien-nent. Ils savent qu’ils retrouverontdu boulot ». Un jour toute sonéquipe est partie en bloc. Il a faillijeter l’éponge. D’autant que lescoûts fixes sont très élevés. « Lapression des loyers pousse beau-coup de restaurateurs à faire des

Emmanuel Vallierdirige le bistrot,épicerie fine,boulangerie ettraiteur « StanCafé ».

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Après une année 2012 flam-boyante et une progression de33 % des importations françaisesà Hong Kong, les flux ont chuté de10 % au premier semestre 2013.En fait, cette contraction est direc-tement liée à la non-livraisond’avions sur cette période de l’an-née, mais il traduit aussi le ralentis-sement général, puisque les troisquarts des exportations françaisesà Hong Kong sont en fait réexpor-tées dans la région, et en particu-lier en Chine. La campagne contreles dépenses somptuaires lancéepar le nouveau président chinoissemble affecter assez fortement lessecteurs du luxe dans la Provincespéciale, plaque tournante de cecommerce avec la Républiquepopulaire de Chine. Les importa-tions de maroquinerie (principale-ment sacs à main) ont baissé de7 % et les importations de montresde 27 % (voir aussi l’évolution du

top 10 des produits français impor-tés à Hong Kong (page suivante).Le vin est toujours dans la phasepost-bulle spéculative qui a éclatéen 2011 et si les volumes se sontmaintenus, les exportations ontbaissé de 10 % en valeur. « Lacontraction de 10 % au premiersemestre 2013 doit être mise enperspective des quatre dernièresannées de forte croissance,+150 % entre 2009 et 2012 »indique Stéphane Cieniewski Chefdu service économique à HongKong. L’excédent bilatéral, qui pour-rait être de l’ordre de 6 milliardsd’euros pour l’année reste néan-

moins le 2e plus fort excédent ducommerce extérieur français, justederrière le Royaume Uni. Côtéinvestissements, l’intérêt que por-tent les entreprises françaises pourla RAS ne se dément pas. Selonune enquête de InvestHK, établis-sement public de promotion deHong Kong auprès des investis-seurs étrangers, publiée en octo-bre 2012, la France, avec 299entreprises locales, dont 62 siègesrégionaux, serait le 8e pays le plusprésent dans le tissu économiquede Hong Kong. Elle est devancéepar les États-Unis (1 388), leJapon (1 218), la RDPC (853), le

RELATIONS BILATÉRALES

IDE et échangescommerciauxMalgré les fluctuations conjoncturelles – fin de la bulle vinicole, recul desproduits de luxe –, les échanges commerciaux de la France avec cetteplaque tournante que représente la Région administrative spéciale(RAS) de Hong Kong pour les produits à destination de la Républiquepopulaire de Chine restent forts. Ils sont confortés par des investisse-ments directs importants.

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Les investissements directs étrangers (IDE) ont connu unechute dans le monde en 2012, lié au ralentissement écono-mique global, et Hong Kong n’a pas échappé à la tendance :75 milliards en 2012, contre 96 milliards en 2013, selon ledernier rapport de la Cnuced (Conférence des Nations Uniessur le commerce et le développement) daté juin 2013. Mais lasituation a commencé à se redresser dès la fin de 2012. Dans

ce contexte, Hong Kong est passé au 3e rang mondial despays récipiendaires d’IDE en 2012, soit une place gagnéesur le classement 2011. Hong Kong continue d’attirer les mul-tinationales – et de grands groupes chinois – qui choisissentd’y établir soit une direction locale, soit leur siège régional.Ce qui en fait un carrefour intéressant.

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Un territoire qui attireles IDE du monde entier, incluant la Chine

La France, avec 299 entrepriseslocales, dont 62 sièges régionaux,serait le 8e pays le plus présent

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Trois questions à Nicolas BoritHong Kong offre « le cocktail magique pour l’entrepreneur »

Nicolas Borit estprésident de laFCCIHK, laChambre decommerce etd’industriefrançaise à HongKong (FrenchChamber ofCommerce andIndustry HK). Il estégalementdirecteur généralde Dragages àHong Kong.

LE MOCI. Comment expliquez-vous l’effetattractif de Hong Kong sur les entrepriseset sur les entrepreneurs français ?Nicolas Borit. Une évidence tout d’abord :l’économie, asiatique en général et hongkon-gaise en particulier, est ici en croissance stable,ce qui n’est pas le cas en France ni en Europeà quelques exceptions près. Plus spécifique-ment, les produits et services français corres-pondent particulièrement bien au marché deHong Kong, soit parce qu’ils sont consomméssur place où ils rencontrent une fortedemande, soit parce que les sociétés de com-merce hongkongaises en assurent la distribu-tion en Chine.Les secteurs tels que la finance, le luxe, l’ali-mentaire, le vin, la restauration, l’environne-ment et la construction offrent de nombreusesopportunités à Hong Kong et sont égalementdes domaines dans lesquelles l’offre françaiseest nombreuse et de qualité.Il est en outre relativement simple de déve-lopper un business à Hong Kong grâce à unenvironnement légal propice aux affaires, unegrande simplicité pour la création d’unesociété, un marché du travail très libéral et unniveau de taxe réduit. C’est le cocktail magiquepour l’entrepreneur. Nous voyons d’ailleurs arri-ver à la Chambre des jeunes qui ont été ouont tenté d’être entrepreneurs en France oùils ont été confrontés à de nombreux obsta-cles. À les entendre, ici, en comparaison, lecontraste est saisissant.

LE MOCI. Depuis votre arrivée en 1998,qu’avez-vous constaté comme évolutiondans les relations économiques bilaté-rales ?N. B. La place de la communauté françaiseet de ses entreprises est en très forte crois-sance depuis ces dix dernières années. Lacommunauté française a plus que doublé etdépasse les 16,000 personnes. Les exporta-tions sont en croissance chaque année(deuxième excédent commercial de la Francedans le monde), la Chambre de commerce aelle aussi plus que doublé et se hisse désor-mais au 5e rang des chambres de commercefrançaises à l’étranger.Pour ce qui est de mon entreprise, Dragages,les années 90 furent extrêmement actives

(métro, logements, bâtiment universitaire, Cen-tre de convention, tunnel pour la ligne ouestdu train…).Mais la crise asiatique, en 1998, a mis un freinbrutal à tout cela avec l’assèchement desinvestissements tant privés que publics. Nousavons donc aussi connu nos années noires àpartir de 2001.Mais en 2007 l’annonce par le gouvernementde Hong Kong de dix grands projets d’infra-structure a permis de contre-carrer la crise de2008. Cela a marqué le retour des bonnesannées pour Dragages et le BTP à HongKong. Entre 2009 et 2012, Dragages a multi-plié son chiffre d’affaires par 5 et, avec prèsde 2000 employés, a désormais dépassé leniveau d’activité des années 90.Au global, les relations économiques sont aubeau fixe. Les autorités hongkongaises sonttrès favorables à l’implantation de nouvellesentreprises françaises. Et la Chambre de Com-merce est là pour les y aider.Aujourd’hui, face aux demandes insistantesdes membres hongkongais de la Chambrenous avons décidé de multiplier également lesinitiatives pour accompagner les entrepriseshongkongaises souhaitant développer leuractivité et leurs exportations en France. C’estune nouvelle initiative, qui n’entame en riennotre cœur de métier qui est d’aider les entre-prises et les entrepreneurs français à s’instal-ler à Hong Kong.

LE MOCI. Quels sont les principaux défautsou obstacles de Hong Kong pour unejeune entreprise ?N. B. L’implantation d’une société à HongKong est simple mais le ticket d’entrée n’estpas donné. L’immobilier est extrêmement chertant pour les sociétés que pour les particuliers.Pour les candidats à l’expatriation en famille,les frais de scolarité, les voyages de retour enFrance sont également coûteux.Par ailleurs Hong Kong connaît aujourd’huiune situation de plein-emploi et les coûts depersonnel sont élevés. Conclusion : il est facilede se lancer mais il faut réussir vite car lescoûts de fonctionnement sont lourds.

Propos recueillis parFlorence de Changy,

à Hong Kong

D.R

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LE MOCI - N° 1950 - 17 octobre 2013 17

Royaume-Uni (565), Taïwan (450),l’Allemagne (332) et Singapour(327). Mais si on y ajoute les entre-prises créées localement par desFrançais, le service économique duConsulat estime que l’on arrive à750 entreprises, générant un chif-fre d’affaires d’environ 11 milliardsd’euros et employant 33 000 per-sonnes. Pour ce qui est des entre-prises indépendantes créés loca-lement par des Français, il s’agittant d’import-export, que deconseil, de restauration, de sour-cing, de contrôle qualité, de com-munication, de services informa-tiques, de vente en ligne, deformation, ou encore d’événemen-tiel. Un véritable micro-système !Les grandes entreprises françaisessont quant à elles présentes dansles grands secteurs piliers de l’éco-nomie hongkongaise : finance,transports et développementurbain, services et commerce, duluxe notamment. Dans le secteurfinancier, les trois grandes banquesfrançaises, Société Générale, Cré-dit Lyonnais (Crédit Agricole), BNPParibas ont toutes leur siège régio-nal à Hong Kong, où elles exercentaussi une importante activité locale.Suez et Véolia sont là dans lestransports (Tram) et dans le mar-ché de la propreté. Dans la

construction et l’ingénierie,Bouygues et Vinci ont une pré-sence historique à Hong Kong parle biais de leur filiale Dragages etBachy Soletanche. Schneider apour sa part installé son patron etune partie de la direction dugroupe à Hong Kong par souci deproximité avec son principal mar-ché de croissance. Les grandsnoms du luxe, LVMH, PPR, Riche-mont, ainsi que les marques indé-pendantes (Chanel) sont tous pré-sents. Les architectes français sonten revanche assez absents du pay-

sage hongkongais, la principaleexception récente étant la réalisa-tion en 2011 de l’institut de designet de technologie par le cabinetColdefy.Quant au chiffre de Français enre-gistrés chaque mois au Consulatde France, il a un peu ralenti aprèsune croissance de 10 % par anpendant quelques années,jusqu’en 2012. La communautéfrançaise est estimée à 16 000personnes, ce qui en fait la pre-mière d’Asie, ex-aequo avec Shan-ghai. F.d.C.

REPÈRE

En 2012 la France s’est située au 14e rang des pays fournisseurs dela Région administrative spéciale chinoise avec 5,7 milliards d’euroset une part de marché de 1,33 % dans les importations de HongKong, selon les statistiques d’importations officielles de Hong Kongcompilées par la base de données GTA-GTIS. L’Hexagone se his-sait au 2e rang des fournisseurs européens du territoire (derrière leRoyaume Uni mais devant l’Allemagne et l’Italie).Vu du côté français, Hong Kong est la 15e destination des exporta-tions françaises. La tendance sur les 8 premiers mois de 2013 est àun fort ralentissement des échanges, liés à l’absence de grandeslivraisons aéronautiques, mais aussi à des chutes de livraisons dansles produits de luxe et le vin. Les exportations françaises étaient enbaisse de 9,53 % sur les 7 premiers mois de l’année 2013 (par rap-port à la même période de 2012) et la part de marché française dansles importations de la RAS s’établissait à 1,25 % à fin août (statis-tiques hongkongaises). C.G.

LE TOP 10 DES PRODUITS FRANÇAIS IMPORTÉS À HONG KONG

Produits 12 mois 2012 Janvier-août 2013 Evolution(millions EUR) (millions EUR) 2013/2012 (8mois)

1 Aéronautique & Spatial 667,083 735,296 + 236,74 %2 Perles, pierres et métaux précieux 1027,533 635,590 +38,07 %3 Boissons alcoolisées 702,747 454,699 +0,77 %4 Ouvrage en cuir, sellerie 829,942 454,385 - 19,12 %5 Parfumerie, cosmétiques 694,351 447,994 - 3,11 %6 Machines, appareil électriques 364,232 278, 306 + 23, 1 %7 Machines, chaudières, engins mécaniques 364,232 185,42 - 41,43 %8 Produits pharmaceutiques 106,028 752,031 +11,44 %9 Vêtements et accessoires (hors bonneterie) 105,765 71,673 + 3,34 %10 Objets d’art et antiquités 120,544 59,114 + 16,61 %

Total 5734,603 3855,918 + 7,86 %Part de marché* : 1,33 % 1,25 %

*Part de marché des produits en provenance de France dans le total des importations de Hong Kong.Source : Base GTA (Global Trade Atlas Navigator) de la société GTIS.

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Environ 200produits, vendussous la marque

Casino sontréférencés dans

la chaîne desupermarchés

Taste.

Les premiers et les meilleursambassadeurs de la gastrono-mie française à Hong Kong sontde toute évidence ses chefs,petits et grands, qui offrent auxfins palais hongkongais le meil-leur de ce que la France sait pro-duire en matière de bonne chair.Pierre Gagnaire, Alain Ducasse,Joël Robuchon ou Vincent Thierry,mais d’autres aussi, aux nomsmoins célèbres, ils sont nombreuxà être présents à Hong Kong et àfaire venir pour leur cuisine, paravion, une à trois fois par semaine,en arrivage frais direct des halles,leurs produits de prédilection…Dans le domaine de la confiserieet pâtisserie, après les chocolats,c’est à présent la mode des maca-rons qui déferle sur Hong Kong.Les marques Ladurée et PierreHermé sont arrivés depuis peu.Mais la boulangerie a désormaisaussi ses success stories. Le bou-langer Kayser, qui a ouvert sa pre-mière boutique hongkongaise enjanvier 2013, 350 m2 dans uncentre commercial du côté deKowloon sur la partie continentale

de Hong Kong, devrait ouvrir untroisième magasin en Octobre.« La clé du succès pour notredéveloppement a été de com-prendre dès le début qu’il fallaits’adresser non pas aux 15 000Français, ni aux 400 000 expatriésde Hong Kong, ni même aux 2 mil-

lions de Hongkongais aisés quiapprécient le savoir-faire françaisen matière d’alimentation, maisbien aux 35 millions de Chinois quiviennent en touristes à Hong Konget qui rapportent parfois, qui 40croissants, qui 100 baguettes,pour faire goûter de retour à lamaison » affirme David Baverez,l’un des investisseurs dans le pro-jet Kayser. Il estime en revancheque la plus grosse difficulté opé-rationnelle tient à l’énorme turno-ver du personnel, qui dans un mar-ché de plein-emploi, n’hésite pasà bouger fréquemment. Maissachant que Hong Kong importe99 % de son alimentation, les pro-duits français ont vocation à serépandre ailleurs que dans lesrayons d’épicerie fine, de vin, defromages et de boulangerie.Depuis un an, en vertu d’un accordpassé entre Casino et la chaîne de

SECTEURS PORTEURS

Agroalimentaire,greentech, construction…La France et le label France sont des Sésame qui fonctionnent trèsbien à Hong Kong et qui s’appliquent tant aux produits qu’aux services.Au-delà des vins et de la maroquinerie, les activités piliers de HongKong présentent une adéquation assez importante pour la panopliedes savoir-faire français : Finance, Luxe, BTP, Environnement, Agro-ali-mentaire et Vin, Aéronautique, Assurance, Logistique… Cette année,le Moci fait le point sur 4 secteurs porteurs : l’agroalimentaire, les green-tech (technologies de l’environnement), la construction et le BTP, et lemarché de l’art.

18 LE MOCI - N° 1950 - 17 octobre 2013

PAYS & MARCHÉS Guide BusinessHong Kong

Agroalimentaire La montée en puissancedes produits de consommation courante

Viser la clientèle des 35 millions detouristes chinois

D.R

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supermarchés Taste (groupePark’nshop, Hutchinson Whampoaltd), environ 200 produits, vendussous la marque Casino sont réfé-rencés dans les supermarchés decette enseigne. Selon Ubifrance,la part de marché qui offre désor-mais le plus de potentiel dans lesecteur de l’agroalimentaire estcelle de la grande distribution. Lesproduits jugés bas de gamme oumoyens de gamme en France,sont ici considérés plutôt haut degamme, voire de luxe. Même lesproduits de charcuterie de Casinofont bonne figure en matière dequalité, en comparaison à la char-

cuterie couramment proposée. Enoutre, l’agroalimentaire français esttrès diversifié. Sa large gammedans les produits d’usage courantdevrait trouver un marché, mêmesi pour le moment, ce sont encoreles produits les plus sophistiquésqui sont plutôt les plus présents.À l’inverse de la majeure partie desimportations françaises à HongKong, qui sont en fait destinées àla Chine ou à d’autres pays d’Asie,les produits alimentaires françaisimportés à Hong Kong sont exclu-sivement destinés au marché local.« Tous nos fruits et légumes sontinterdits d’importation en Chine où

chaque produit requiert un typed’agrément propre. C’est beau-coup plus simple pour HongKong » commente Antoine Meu-nier, de Ubifrance. Le marché ad’ailleurs augmenté de 44 % en2011, pour une valeur totale de622 millions. En 2012, l’épiceriesèche a encore progressé de21 %, les poissons et crustacésde 20 % et les produits à base decéréales de 105 %, même si, sousl’effet de la « bulle du vin », le mon-tant total des exportations fran-çaises d’agroalimentaire versHong Kong a baissé de14 %.

F.d.C.

En s’ouvrant récemment aux voi-tures électriques, Hong Kong faitun nouveau pas vers une amé-lioration de l’environnement. Carla métropole bouillonnante estencore loin d’être un modèle enmatière d’environnement.Malgré la présence de poubellesmulticolores ici et là, les déchetsn’y sont quasiment pas recyclés.L’air y atteint régulièrement destaux de toxicité dangereux pour lasanté, dont les habitants se rassu-rent en les comparant avec ceux,pire encore, de certaines grandesmétropoles chinoises. Le traitementdes eaux sales fait appel à desméthodes peu sophistiquées, et ne

couvre pas encore l’ensemble duréseau. Les centrales électriquescontinuent d’être, en bonne partie,alimentées au charbon. L’industrieportuaire et maritime, les transportspublics, les camions, les bus opé-rateurs venus de Chine et cer-taines vieilles voitures contribuent,

chacun à leur échelle, à la pollutionambiante.Mais le discours officiel continued’afficher de bonnes intentions etcette année 1 milliard d’euros ontété attribués à un programme desubvention pour l’achat de véhi-cules hybrides ou électriques pour

Les Renault ontété réparties entreune quinzained’organismespublics, àcommencer par laPolice de HongKong.

LE MOCI - N° 1950 - 17 octobre 2013 19

Greentech L’arrivée des premières voituresélectriques Renault marque une ouverture

D.R

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les propriétaires de véhicules die-sel commerciaux, dont le nombresur les routes du territoire estestimé à 80 000. Renault a gagnédeux appels d’offres consécutifsdu gouvernement hongkongais,en 2011 et 2012, portant sur lafourniture de 30, puis de 80 voi-tures électriques Fluence Z.E.s.Les Renault ont été réparties entreune quinzaine d’organismespublics, à commencer par la Policede Hong Kong. 2 000 bornes derecharge ont été installées dans lesparkings ou des lieux publics. « Il ya aussi eu d’autres commandesséparées » indique ArnaudMourgue, responsable des opéra-tions. « L’aéroport de Hong Konga le projet d’imposer que tous sesvéhicules et tous ceux de ses par-

tenaires soient électriques d’ici2016 » ajoute-t-il. Le parc automo-bile de Hong Kong compterait déjà800 véhicules électriques, dontenviron 150 Renault.Une ouverture du marché qui asans doute incité le constructeurfrançais à installer sa directionrégionale asiatique à Hong Kong,installation effective depuis sep-tembre 2013. Et à encourager l’in-dustrie tricolore à surfer sur cettenouvelle vague. « Nous avons l’in-tention de programmer des actionsde promotion collective de l’offrefrançaise dans ce secteur, notam-ment pendant le prochain salonNEV, New Energy Vehicles »indique Aurélie Touzard, chef d’Ubi-france à Hong Kong. Ce grandsalon organisé par Europexpo aura

lieu du 2 au 4 avril 2014. De soncôté, la Chambre de commercefrançaise (French Chamber ofCommerce and industry in HongKong/FCCIHK) a réuni 13 entre-prises françaises, déjà présentessur place (dont Véolia, Suez,Schneider, Dragages…), autourd’un projet intitulé « Wise City »,« ville responsable », visant à ima-giner des solutions transversalesaux problèmes environnementauxde Hong Kong, selon un modèledéjà en place à Barcelone et àNew York. « Nous avons obtenu lesoutien du gouvernement et notrepremière réunion entre notregroupe et plusieurs ministères vaavoir lieu en novembre » indiqueJulie Pourtois, directrice adjointede la FCCIHK. F.d.C.

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PAYS & MARCHÉS Guide BusinessHong Kong

Construction BTP La manne providentielle des« dix grands projets »Quand en 2007, le gouverne-ment de Hong Kong a annoncéson intention de lancer « dix pro-jets d’infrastructure majeurspour soutenir la croissance éco-nomique », les grandes entre-prises du monde entier ont suqu’elles allaient avoir du travailpour les années à venir.Dans son projet initial, le gouver-nement estimait que les dix projetsallaient apporter environ 100 mil-liards de HKD par à l’économie(10 milliards d’euros) et qu’ils crée-raient 250 000 emplois.Les dix projets comportent notam-ment un projet colossal de liaisonroutière reliant Hong Kong àMacao et Zhuhai, à travers le deltade la rivière des perles, constituéd’un pont de 32 km, de tunnels etd’autoroutes, d’une ligne de trainrapide, d’un immense parc cultu-rel, de 4 lignes de métro, la trans-formation de l’ancien aéroport enun terminal de paquebots de croi-sière, etc. Avec la crise de 2008,le gouvernement a choisi de main-tenir ce programme au lieu de leralentir et de s’en servir pour main-tenir la croissance. « En terme de

volume et de densité, ce qui sepasse à Hong Kong en ce momentest unique au monde, et cela vaencore durer quelques bonnesannées » observe Vincent Avrillon,directeur exploitation génie civilchez Dragages.La concurrence est donc âpreavec tous les autres grands duBTP, Hongkongais, Chinois, Aus-

tralien, Japonais, Coréens, Singa-pouriens… Il ne manquerait à l’ap-pel de Hong Kong que les Espa-gnols. La société françaiseDragages a néanmoins réussi àaugmenter sa part de marché,intervenant surtout dans lescontrats à haute valeur technique,comme la construction de piliersde soutènement en grande pro-

« Ce qui se passe à Hong Kong en cemoment est unique au monde »

Le chantier dufutur métrod’Aberdeen.

D.R

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22 LE MOCI - N° 1950 - 17 octobre 2013

PAYS & MARCHÉS Guide BusinessHong Kong

fondeur aquatique… Présentedepuis 55 ans à Hong Kong, Dra-gages est quasiment assimilée àune entreprise locale. « Le pont quirelie Hong Kong à Macao est trèscomplexe par sa logistique, maisc’est là que l’on montre notreforce. » indique Vincent Avrillon.L’entreprise qui, en 2012, a rem-porté des contrats à hauteur de1 milliard d’euros, est en passe defaire mieux encore en 2013, nousindique Nicolas Borit, le directeur

général de Dragages à HongKong. Vinci, qui avait déjà réalisédes tunnels de métro entre 1998et 2000, a pour sa part gagné fin2012 un nouveau contrat pour untunnel de 4 kilomètres d’une nou-velle ligne de métro. Les travauxdevraient durer 68 mois. Alors queles acteurs du marché s’accordentà dire que le système d’attributiond’appel d’offres est totalementtransparent, le principal inconvé-nient de Hong Kong est la sévère

pénurie de main-d’œuvre, notam-ment d’ouvriers qualifiés et decontremaîtres. L’association desconstructeurs tente actuellementde faire pression sur le gouverne-ment pour que soit autorisée l’arri-vée d’ouvriers, notamment chinois,sur les chantiers en cours. Cemanque de main-d’œuvre risqued’être critique en 2014-2015quand plusieurs ouvrages serontà leur pic de production.

F.d.C.

« Si il y a bien un endroit pourouvrir une galerie aujourd’huiquelque part sur terre, c’est àHong Kong » estime le galeristefrançais Pascal de Sarthe, qui achoisi d’ouvrir à Central en 2012après avoir passé une trentained’années aux États-Unis.Après avoir longtemps été lagrande place de marché pour lesantiquités chinoises, HongKong s’est trouvé une nou-velle vocation depuisquelques années. Loind’être une capitale cultu-relle, faute de musées, devieux bâtiments, de com-munautés artistiques visi-bles et reconnues, la villes’est néanmoins imposéecomme passage obligé sur lemarché de l’art, en particuliercontemporain.La foire d’art contemporain HKArt Fair, lancée il y a cinq ans,est devenue Hong Kong ArtBasel en 2013, confirmantHong Kong dans la cour desgrands. La prochaine aura lieudu 15 au 18 mai 2014. Enoutre, un second salon, plutôt axésur les antiquités et les œuvresmoins récentes, Fine Arts Asia seconfirme d’année en année commeun rendez-vous régional importantauquel participent plusieurs anti-quaires et galeristes français, ycompris établis à l’étranger.Alors que la Chine impose des

taxes mirobolantes et des procé-dures compliquées d’importationet d’exportation des œuvres d’art,Hong Kong séduit par la simplicitédes formalités et l’absence dedroits de douanes. Parallèlement,les maisons de vente auxenchères, Christie’s et Sotheby’s,ainsi que des dizaines de gale-ristes du monde entier, dont les

plus célèbres (Gagosian, WhiteCube, Ben Brown, Perrotin…) ontchoisi d’ouvrir à Hong Kong, bra-vant les prix insensés de l’immobi-lier. Les galeries les mieux instal-lées ont des loyers variant de30 000 à plus de 100 000 eurospar mois. Les galeristes françaisne sont pas en reste. Après lagalerie Opéra, Édouard Malingue,

fils du grand galeriste pari-sien, a ouvert en 2010.Les galeries deSarthe et NeC, Niels-son et Chiglien, sontarrivés courant 2012,ainsi que le galeristeEmmanuel Perrotin,qui a ouvert en 2012une galerie de 600 m2 àHong Kong. Pour lemoment, elles affichenttoutes un optimismeassuré. Le projet du muséeM +, deux fois la taille de laTate Modern, qui devrait voirle jour fin 2017, a été confiéau Suédois Lars Nittve alorsque l’ensemble du parc cultu-rel est sous la responsabilité del’Australien Michael Lynch. Lesecteur culturel, en plein essor,manque cruellement d’expertise.Les meilleures galeries, de mêmeque les grandes maisons d’en-chères, débauchent à tour de brasles employés qualifiés présents surle marché. F.d.C.

Composition d’artcontemporain

(Grand papillonconstruit à partir

de sandales deplages perdues).

Marché de l’art Une forte demande pousse audéveloppement de nouveaux métiers

Flor

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deC

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1/ Le cadre généralHong Kong ville ouverteAprès la rétrocession à la Chineintervenue le 1er juillet 1997, HongKong est devenue une RégionAdministrative Spéciale (R.A.S.) dela République Populaire de Chine(R.P.C.). Pour autant, en vertu duprincipe « un pays, deux sys-tèmes », Hong Kong ne s’est pasvue imposer le système et les poli-tiques socialistes chinois. La LoiFondamentale (Basic Law) deHong Kong assure la pérennitédes principes de marché à la basedu fonctionnement économique etpolitique de la R.A.S. de HongKong. Hong Kong jouit donc d’unhaut degré d’autonomie : autono-mie du système monétaire et finan-cier assurée par le fait que laRégion a sa propre devise le HongKong Dollar, lève ses propresimpôts et en garde l’entier béné-fice ; autonomie du secteur mari-time ainsi que de son espaceaérien ; autonomie dans le contrôlede l’immigration permettant à laRégion d’émettre ses propres pas-seports et de conclure desaccords de visa avec les paysétrangers ; autonomie desdouanes, Hong Kong est demeuré

un territoire douanier séparé de laPRC lui permettant de participeraux organisations du commerceinternational et à toutes les négo-ciations relatives à la réglementa-tion du commerce international.

Hong Kong ville internationaleHong Kong est l’un des membresfondateurs de l’Organisation Mon-diale du Commerce (OMC) depuisle 1er janvier 1995, et son adhé-sion est demeurée séparée decelle de la Chine après la rétro-cession. Hong Kong est membre

de l’Asia-Pacific Economic Coope-ration (APEC) depuis 1991. Le29 juin 2003, la Chine et HongKong ont signé un accord de libre-échange dénommé Closer Econo-mic Partnership Agreement(CEPA) entré en vigueur le 1er jan-vier 2004. Selon cet accord, laChine ouvre de manière prioritaireson marché aux entreprises implan-tées à Hong Kong, quelles qu’ellessoient. Le CEPA permet donc unaccès préférentiel au marché chi-nois. L’accord CEPA I comprenaittrois volets : la suppression des

RÉGLEMENTATION

Ce qu’il faut savoirpour s’implanter et exporterHong Kong est le temple du libéralisme adossé à la Chine continentale.Voici l’essentiel de ce qu’il faut savoir pour une première approche, avecle concours du cabinet d’avocats Thomas, Mayer & Associés.

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PAYS & MARCHÉS Guide BusinessHong Kong

La création d’une société à Hong Kong peut êtretrès rapide. La possibilité offerte par le droit hong-kongais d’acquérir une « shelf company », structurepréconstituée, permet en effet de créer une sociétéen moins de deux ou trois jours, selon la diligence

des principaux acteurs intéressés. En effet, la pro-cédure consiste simplement en l’acquisition et larestructuration de la société déjà existante (trans-fert des parts sociales aux nouveaux acquéreurs,changement de siège social…).

Les délais habituels pour créer une société

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droits de douane pour 273 pro-duits exportés vers la Chine conti-nentale ; une ouverture préféren-tielle du marché chinois auxentreprises hongkongaises pour18 catégories de services ; unensemble de mesures visant à faci-liter les échanges bilatéraux enmatière de commerce et d’inves-tissement. Depuis, huit supplé-ments ont été signés entre la Chineet Hong Kong. Ces supplémentsont étendu les avantages offertspar l’accord CEPA I à de nouveauxproduits et services. Ils ont permisd’aboutir à une très grande libéra-lisation du commerce entre HongKong et la Chine, à quelquesexceptions près. Enfin, est entréeen vigueur le 1er décembre 2011la convention fiscale franco-hong-kongaise visant à éviter les doublesimpositions en matière d’impôts surle revenu et sur la fortune et à pré-venir l’évasion et la fraude fiscale.La date d’effet était le 1er janvier2012 en France et le 1er avril2012 à Hong Kong (cf. Investir).

2/ Créer une sociétéLa « Limited Company », la sociétéà responsabilité limitée hongkon-gaise, est la plus utilisée par lesinvestisseurs. Aucune autorisationpréalable n’est nécessaire ; lesactionnaires et les administrateursde la société peuvent être des per-sonnes physiques ou morales etne sont soumis à aucune conditionde nationalité, de résidence oud’immatriculation à Hong Kong.Une Limited Company peut êtrecréée selon deux méthodes : enconstituant directement une nou-velle société ou bien en acquérantune société préconstituée, qui n’aencore jamais eu d’activité (« shelfcompany » ou « société sur l’éta-gère »). Cette deuxième méthodeapparaît généralement plus rapideet plus simple et demeure la pluscouramment utilisée. Les caracté-ristiques de la Limited Companyen font un instrument sûr et effi-cace. D’abord, la responsabilitédes actionnaires est limitée aumontant du capital social souscrit.

En outre, il n’existe pas de capitalsocial minimum et les actionnairesne sont pas tenus de libérer latotalité du montant du capitalsocial autorisé. S’agissant d’unesociété préconstituée, le montantdu capital social autorisé est engénéral de 10 000 HKD (soit envi-ron 1 000 euros), la valeur nomi-nale des parts sociales de 1 HKDet le montant du capital sociallibéré de 1 HKD. Ces sociétéspeuvent être adaptées aux besoinsspécifiques de leurs actionnaires.Les Limited Companies n’ont pasd’objet social et peuvent se livrerà toute activité commerciale. Lescomptes d’une Limited Companyne sont déposés ni au Registredes sociétés ni auprès de l’admi-nistration fiscale. Ils sont donc trèsconfidentiels.

3/ InvestirIl n’existe à Hong Kong quasimentaucune restriction aux investisse-ments étrangers, qui sont seule-ment limités dans certains sec-

LE MOCI - N° 1950 - 17 octobre 2013 27

Dans le classement Doing Business 2013 de laBanque mondiale, Hong Kong est classée audeuxième rang mondial pour la compétitivité de sesservices logistiques et douaniers. Pour un conte-neur de 20 pieds, les frais relatifs aux procéduresd’exportation/importation s’élèvent à environ 575USD. Ces frais comprennent les coûts engagéspour les documents, les frais administratifs liés au

dédouanement et aux contrôles techniques, les fraisde courtiers douaniers, les frais de manutention dansles terminaux et les frais de transports terrestres.Le délai moyen d’une procédure d’exportation/impor-tation est de cinq jours. Ce délai prend en compte lapréparation des documents relatifs à la procédure, ledédouanement et l’inspection technique, la manu-tention au port et le transport terrestre.

Les coûts et délais de dédouanement

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teurs d’activité considérés d’utilitépublique, en particulier la commu-nication audiovisuelle, la défenseetc. Par ailleurs, il n’existe pas d’in-citations directes aux investisse-ments étrangers. Hong Kong offreen effet un climat déjà très favora-ble aux investissements, en parti-culier du fait de ses infrastructures,notamment portuaires et aéropor-tuaires qui font de la ville le plusgrand hub de transport du monde,grâce à sa position stratégique, àune fiscalité simple et attractive, età un système légal et administratifde qualité. Tous les investisseurs,sans discrimination de nationalitéou de résidence, bénéficient decette politique gouvernementalevisant à faire de Hong Kong l’unedes économies les plus ouvertes,libérales et attractives du monde.

4/ La fiscalitéLa fiscalité hongkongaise est par-ticulièrement attractive : selonl’étude Paying Taxes de 2013 quicompare 183 économies, HongKong dispose de l’un des sys-

tèmes fiscaux les plus favorablesau monde. Seuls trois impôtsdirects sont prélevés (impôt sur lessociétés : 16.5 % ; imposition surles salaires : maximum 15 % ; taxefoncière : 15 %), le tout assortid’un système généreux d’abatte-ments et de déductions. Surtout,il n’existe à Hong Kong aucuneTVA et aucune imposition sur lesplus-values de capitaux, les divi-dendes et les droits de succes-sions.L’attractivité du système fiscalhongkongais s’est encore renfor-cée grâce à l’adoption récente dela convention fiscale entre laFrance et Hong Kong. Cetteconvention, fondée sur le modèlede l’OCDE, prévoit divers critèresdestinés à éviter la double imposi-

tion : la résidence, l’établissementstable, ou la nature du revenuimposable. La résidence est le cri-tère de référence pour les per-sonnes physiques. Est considéréecomme résident de l’un des payscontractants toute personne qui yexerce effectivement son activité.Concernant les revenus des socié-tés, c’est le critère de l’établisse-ment stable qui est utilisé pourdéterminer le lieu d’imposition deces revenus. Pour les revenus pro-venant de biens immobiliers ainsique les plus-values réalisées surces biens, c’est leur situation quidétermine le lieu de leur imposi-tion.Enfin, un prélèvement à la sourcereste appliqué par la France enmatière de dividendes, de royalties

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PAYS & MARCHÉS Guide BusinessHong Kong

Une société hongkongaise peut bénéficier d’un sta-tut dit « offshore », c’est-à-dire d’un statut de non-imposition des bénéfices. Pour obtenir cette qualifi-cation, la société doit déposer une demandespéciale par l’intermédiaire de son représentant fis-cal. La société doit démontrer qu’elle n’a aucuneactivité commerciale ni source de profit localiséessur le territoire de Hong Kong. Cela implique qu’au-cun élément commercial ne se rattache à Hong

Kong et notamment que la société n’ait pas de sala-rié et de bureau commercial à Hong Kong, qu’elle necommerce pas avec une autre société hongkon-gaise, qu’aucune livraison de marchandise ne sefasse sur le territoire, etc.En règle générale et lorsque les conditions requisessont réunies, les autorités fiscales accordent la qua-lification offshore. Les bénéfices de la société neseront pas taxés.

Obtenir un statut offshore

Le recours à un avocat ou à un juriste apparaît indis-pensable pour créer une société hongkongaise. Cesprofessionnels prennent notamment en charge lapréparation de l’ensemble des documents sociaux,ainsi que l’immatriculation ou la restructuration de lasociété auprès du Registre des sociétés et son enre-gistrement auprès des autorités fiscales. Les cabi-nets d’avocats peuvent également proposer la miseà disposition d’un « Registered Office » (siège social)et d’un « Company Secretary », dont la nomination

est obligatoire et qui assure la gestion de la viesociale normale de la société. Ils facilitent enfin l’ou-verture de comptes bancaires car sans introductionles banques hongkongaises sont très prudentes vis-à-vis des nouvelles sociétés étrangères et les for-malités d’ouverture pour une société sont assezlourdes.Le coût approximatif de la création d’une sociétépeut varier entre 3 500 euros et 5 000 euros, selonles prestations effectivement fournies.

Faut-il avoir recours à un avocat ou un juriste ?

Hong Kong est l’une des économiesles plus ouvertes, libéraleset attractives du monde.

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et d’intérêts, mais ce prélèvementest limité à 10 % et bénéficie d’uncrédit d’impôts. Ce climat extrê-mement favorable aux investisse-ments étrangers fait de HongKong une plate-forme privilégiéed’implantation en Chine. Plus de70 % du total des investissementsdirects étrangers en Chine et,inversement, plus de 50 % desinvestissements chinois versl’étranger, passent ainsi par HongKong.

5/ ExporterRégime généraldes importationsHong Kong est un port franc et estdemeurée, après la rétrocession àla Chine, un territoire douanier

séparé. Hong Kong est réputéepour la facilité de ses procéduresdouanières. Seules certaines caté-gories de marchandises sont sou-mises à des taxes douanières,notamment le tabac et les spiri-tueux. Un changement majeur estintervenu récemment : Hong Konga supprimé en 2008 toutes lestaxes sur les vins et les bières. De

ce fait, Hong Kong a connu uneexplosion des importations de vinet joue également le rôle de plate-forme de réexportation grâce auxfacilités de stockage. Hong Kongaccueille depuis lors de nombreuxsalons et foires spécialisés, telsque Vinexpo.

Alice Lasry et Olivia SicsicThomas, Mayer & Associés

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SOURCESD’INFORMATIONSDOUANIÈRES

Le Gouvernement hongkongais :www.gov.hk/en/business/global/importexport/Le Trade and Industry Department : http://www.tid.gov.hk/englishLe Customs and Excise Department :http://www.customs.gov.hk/en/home/index.htmlLe Hong Kong Trade Development Council : http://www.hktdc.com/

Notes de risque paysEuler Hermes : A / risque faible (avril 2013)Coface : A1 (avril 2013).Ducroire : court terme : 1/7 ; commercial : A (bon) ; risque detransfert : 1/7 (16 mai 2013)

Moyens de paiementImportant : à Hong Kong, toute monnaie, y compris le ren-minbi de la Chine continentale, peut être apportée et venduesur le marché ouvert.

Meilleures monnaies de facturation des échangesLe dollar américain (USD) et l’euro (EUR), de plus en plus utilisé.

ConseillésSelon le montant de la transaction, soit virement Swift éven-tuellement garanti par une lettre de crédit stand-by ou par uneassurance-crédit, soit crédit documentaire éventuellementconfirmé.

Conditions de paiementDélais de paiement habituelsEnviron 40 % des transactions sont à vue, sinon à 30 jours.Quelques rares transactions à 60 jours sont signalées.

Risques de retards de paiementLes retards de paiement ont tendance à se multiplier lorsqueles transactions ne sont pas sécurisées par une garantie, maisils restent encore dans la limite des 10 jours.

Acomptes à la commandeIl est possible d’en négocier si le montant le justifie.

Garanties bancaires localesOn peut en obtenir sans difficulté particulière, que ce soitdes garanties bancaires classiques et des lettres de créditstand-by.

Ces informations sont extraites de l’« Atlas des risques pays 2013 », Le Moci n° 1943 du 13 juin 2013.Retrouvez l’intégralité de la fiche sur notre site web : www.lemoci.com

Les risques et pratiques de paiement

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En France• Ambassade de Chine à ParisTél. : 01 47 23 34 45www.amb-chine.fr• Association France - Hong KongAssociation d’hommes d’affaireshongkongais et françaisinfo@association-france-hong-kong.orgwww.association-france-hong-kong.org• Invest Hong KongTél. : 01 43 87 56 [email protected]À Hong Kong• Consulat général de Francewww.consulfrance-hongkong.org• Chambre françaisede commerce et d’industrie(French Chamber of Commerceand Industry, FCCIHK)www.fccihk.com

• Ubifrance, Mission é[email protected][email protected]• Hong Kong Accueilwww.hkaccueil.com• Fonds d'entraide des Françaisde Hong KongContact : [email protected]• Fonds associatif de solidaritéde l'UFE (Union des Français del'étranger)www.ufehongkong.hk• Fonds des amis du lycéeIl s’agit du lycée français Interna-tional de Hong Kong)www.fis.edu

Avocats françaisou francophones• Thomas, Mayer & AssociésEric-Jean [email protected]

www.tmahk.com• Gide Loyrette NouelRebecca [email protected] - www.gide.com• Lefevre Pelletier & AssociésPaul-E. Benachi,[email protected],Nicolas [email protected]• Bernadette Gicquel & CoBernadette [email protected]

Retrouvez la sélection complètedes avocats à Hong Kong dans :• « L’annuaire Moci des avocatsd’affaires à l’international, fran-çais et francophones », Le Mocin° 1939 du 16 mai 2013,• et sur : www.lemoci.com,« annuaire du commerce inter-national ».

Place de commerce et d’exposi-tion, Hong Kong accueille desdizaines de salons et manifesta-tions économiques touchant unnombre de secteurs très variés.Nouveau secteur en plein essordans ce domaine : l’environnementsous toutes ses formes (déchets,énergie, construction, etc.).Voici une sélection très succinctepour 2014*, avec précision surl’existence ou non d’un pavillon oud’une mission collective France.

2013• Hong Kong Optical Fair7-9 novembrewww.hktdc.comPavillon franceOrganisateur : UbifranceContact : [email protected]• Cosmoprof Asia12-14 novembrewww.cosmoprof-asia.comRencontre acheteursOrganisateur : Ubifrance

Contact : [email protected]

2014• Cartes Asia19-20 marswww.cartes-asia.comPavillon FranceOrganisateur : UbifranceContact : [email protected]• Electronic Asia1er avril

PRATIQUE

Contact utiles

Une sélection de salons pour 2014

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Le bureau parisien du HKTDC (Hong Kong TradeDevelopment Council), qui en compte 40 dans lemonde dont 11 en Chine, sera certainement votrepremier contact avec Hong Kong.Organisateur de salons (une trentaine par an), cetorganisme se veut également une porte d’entrée

délocalisée sur le marché hongkongais.

Contact à Paris : Tél. : 01 47 42 41 50 ;mail : [email protected] à Hong Kong : 00 (852) 1830 668www.hktdc.com/ (version française et anglaise)

Le HKTDC, à Paris

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www.hktdc.comwww.electronicasia.com.hk• International New EnergyVehicule Show2-4 avrilwww.hktdc.comPavillon FranceOrganisateur : UbifranceContact : [email protected]• Hong Kong International ICTExpo13-16 avril

www.hktdc.com• Hong-KongHouseware Fair20-23 avrilwww.hkhousewarefair.com• Vinexpo Asia-Pacific27-29 maiwww.vinexpo.comPavillon FranceOrganisateur : SopexaContact :[email protected]

• Asia Building Technologies3-5 juinwww.asianbt.com• Retail Asia Expo10-12 juinwww.retailasiaexpo.com

*Extrait de notre numéro spécialhors série Foires et salonsFrance-monde 2014Disponible sur www.lemoci.com,librairie.

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Invest Hong Kong est l’agence d’accueil des inves-tisseurs étrangers à Hong Kong. Elle vous permetnon seulement de prendre des renseignements survotre secteur d’affaires et sur les détails d’uneimplantation à Hong Kong, mais également d’être

accompagné tout au long de votre processus d’ins-tallation. Une source d’informations qui vient en com-plément de celles fournies par le HKTDC.Tél. : 00 (852) 3107 1000 ;mail : [email protected] - www.investhk.gov.hk/fr/

Invest Hong Kong, pour les investisseurs

FormalitésPour obtenir un visa « business », s’adresser à l’ambassade ouau consulat chinois le plus proche. Il est conseillé de faire lademande de visa avant d’arriver à Hong Kong, car changerde visa sur place est difficile et oblige à sortir du territoire.Les hommes d’affaires qui doivent se rendre régulièrement àHong Kong peuvent obtenir un « pass » pour passer plus rapi-dement les formalités d’immigration : le Hksar Travel Pass (TP)ou le Frequent Visitor Card (FVC) (www.immd.gov.hk).

Bon à savoirLes cartes Visa, Master Card et American Express peu-vent être utilisées dans la plupart des distributeurs auto-matiques ATM. Pratiquement toutes les banques de HongKong acceptent les cartes étrangères et des guichets deretrait fonctionnent 24 h/24 un peu partout dans la ville.Les nombreux hôtels, bureaux de change et banquesacceptent les traveller’s checks et l’ensemble des devisesétrangères.

Décalage horaire avec la France+ 7h en hiver, + 6h en été.

Se rendre dans le paysAir France et Cathay Pacific programment un ou deux volsdirects par jour, selon le jour de la semaine. Air China, KLM etLufthansa proposent un vol quotidien avec escale. China Sou-thern assure plusieurs vols par semaine avec escale. Air NewZealand assure la liaison quotidiennement avec Londres, etSwiss International Airlines relie chaque jour Zurich à HongKong. Le prix d’un billet varie entre 500 et 6 000 euros.

Nature du réseau électrique220 volts, 50 Hz. Prises électriques de type D ou G. La plu-part des hôtels sont équipés d’adaptateurs multiprises.

TélécommunicationsIndicatif : 00 852. Coût d’une minute téléphonique vers Paris :environ 50 centimes d’euro depuis un fixe hongkongais. Mini-mum 2,20 euros si vous utilisez votre téléphone portable fran-çais.

• Téléphonie mobile : la qualité du réseau est excellente.Vous pouvez utiliser votre portable. Il est possible de louerune carte Sim ou un téléphone portable à l’aéroport à partir de15 HKD (1,5 euros), avec des recharges de divers montants(dans un magasin 7-Eleven). Les communications locales sontbon marché.

• Accès Internet : il y a des points de Wi-fi gratuits à l’aéroportet dans de nombreux endroits de la ville, gérés par le gouver-nement. Dans la plupart des cafés, des centres commerciauxet dans certaines stations de métro, des ordinateurs reliés àInternet sont à la disposition des clients, gratuitement. La plu-part des grands hôtels disposent de connexions haut débit.

Services utilesCoût d’une journée de travail d’une secrétaire : env. 60 euros.Coût d’une journée de travail d’un interprète : env. 80 euros.

* Retrouver l’intégralité des informations pratiques pourpréparer votre déplacement à Hong Kong sur notre siteInternet www.lemoci.com, « fiche pays Hong Kong ».

Préparer son déplacement à Hong-Kong*

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