4
Presses Universitaires du Mirail El entierro de Cortijo by Edgardo Rodríguez Juliá Review by: Jacques Gilard Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, No. 48, Musiques populaires et identités en Amérique latine (1987), pp. 217-219 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40851466 . Accessed: 12/06/2014 23:22 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.96.93 on Thu, 12 Jun 2014 23:22:34 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Musiques populaires et identités en Amérique latine || El entierro de Cortijoby Edgardo Rodríguez Juliá

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Musiques populaires et identités en Amérique latine || El entierro de Cortijoby Edgardo Rodríguez Juliá

Presses Universitaires du Mirail

El entierro de Cortijo by Edgardo Rodríguez JuliáReview by: Jacques GilardCahiers du monde hispanique et luso-brésilien, No. 48, Musiques populaires et identités enAmérique latine (1987), pp. 217-219Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40851466 .

Accessed: 12/06/2014 23:22

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

.

Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access toCahiers du monde hispanique et luso-brésilien.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 188.72.96.93 on Thu, 12 Jun 2014 23:22:34 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 2: Musiques populaires et identités en Amérique latine || El entierro de Cortijoby Edgardo Rodríguez Juliá

NOTES DE LECTURE 217

Beaucoup plus que par les tranches de vie hondurienne : déserteur, paysan mordu par un serpent, et qui revoit les moments marquants de sa vie, y compris la rencontre de « mi General Morazán » (Jevoar), ou encore jeune femme du peuple qui s'éveille à la conscience poli- tique et à la lutte sociale (La noche que él salía), voire mémoires d'un jeune garçon assassiné dans le cadre de la lutte anti-guérilla (Dema- siado tardé) - , l'originalité de ce recueil nous semble marquée par cette inspiration « textuelle », à partir de références littéraires connues.

Certes, il y a quelquefois de la maladresse : Jacinto de la Cruz, ce personnage qui apostrophe son auteur Roberto, nous rappelle un peu trop Niebla, et le discours que s'adresse à soi-même, dans La noticia para mañana, l'écrivain en exil impuissant à créer, nourri de Julio Cortázar et prêt au suicide spectaculaire, n'est pas très con- vaincant. En revanche, la fin burlesque de El cielo se ha movido introduit une distance vis-à-vis de deux apprentis poètes, interdit de les prendre tout à fait au sérieux et nous les rend proches et familiers même dans leurs références honduriennes. Quelque peu semblables par leur point de départ, El loco de la calle Herrera et El autor sont le récit de la quête d'un personnage par des aspirants écrivains. Or « el autor » tombe, victime d'un personnage du récit - qui n'a pas eu le temps de devenir le personnage de notre jeune auteur ; l'autre texte, dont le sujet devait être l'histoire du « loco », devient en fait l'histoire de la quête infructueuse du personnage... La pirouette finale témoigne à nouveau, sans doute, d'un refus de se prendre trop au sérieux.

Ces reprises, ou ces adaptations, de situations et de personnages expressément tirés de leur contexte culturel, et replacés dans les « circonstances » honduriennes, font beaucoup pour la réussite de ce recueil. Lorsqu'il évite d'exposer, voire de développer, son travail en des considérations théoriques, Roberto Quesada parvient à transmuer le quotidien par l'humour, en même temps que la réalité nationale d'un pays oublié d'Amérique Centrale atteint au mythe.

Claire Pailler.

Edgardo Rodríguez Julia. - El entierro de Cortijo. - Río Piedras, Ediciones Huracán, 1985 (3e édition). - 96 p.

Cet émouvant et allègre petit livre n'est certes pas facile à définir comme genre : témoignage, reportage, récit, poèmes en prose, essai, il est tout cela simultanément. Et si on veut ne le considérer que sous l'angle de l'essai, il est toujours aussi difficile de le cerner, car

This content downloaded from 188.72.96.93 on Thu, 12 Jun 2014 23:22:34 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 3: Musiques populaires et identités en Amérique latine || El entierro de Cortijoby Edgardo Rodríguez Juliá

218 CM.H.L.B. Caravelle

il relève de plusieurs disciplines, dont deux au moins peuvent être citées avec certitude : l'histoire et la sociologie. Une seule absence peut être mentionnée avec la même certitude : celle de la musicologie. Rodríguez Julia laisse modestement à d'autres cette perspective sûre- ment fort utile, mais il est vrai qu'il le fait d'une façon tout à fait raisonnable et justifiée : pour lui, comme pour des centaines de milliers de Porto-Ricains, la musique de Rafael Cortijo, prodigieux tambourinaire qui révolutionna les rythmes du pays et des Caraïbes dans les années 50, cette musique a d'abord été perçue à travers la frénésie de la danse. Reprenant une phrase prononcée par un leader de faubourg dans son grandiloquent éloge funèbre de Cortijo, Rodrí- guez Julia admet la fragile immortalité du grand musicien populaire, «porque Cortijo le entró a quien le entró desde los pies hasta la cabeza, y no al revés... ».

On ne résume pas, on ne commente pas un tel livre, où le récit chronologique de l'enterrement du grand « sonero », entrecoupé de flaches-back et de réflexions de tous ordres, n'est qu'un prétexte pour s'interroger sur bien des choses dont l'essentiel se résume à la question de l'identité et de la destinée du peuple porto-ricain. Science et littérature tout à la fois, le livre représente déjà - avec ses rééditions - et représentera à l'avenir un titre-clé dans les lettres insulaires et dans la bibliographie consacrée à cette délicate et douloureuse question nationale. Ecrit sans préjugé, sans parti-pris idéologique d'aucune sorte - sauf celui de la tendresse (et le mot « ternura » est celui qui referme le texte) - , engendré dans le spec- tacle et la chaleur d'un acte éminemment populaire (et spontané jusque dans ce qu'il pouvait avoir de naïvement apprêté), le livre s'approche d'une réalité vivante, contradictoire certes mais rétive à toute classification et débarrassée de toutes les scories du discours volontariste des intellectuels. A ce propos, on pourrait dire que Rodríguez Julia n'apporte qu'une chose : une interrogation, qui n'est d'ailleurs qu'implicite, sur une conscience peut-être inexistante qui ferait enfin exister pleinement cette exubérante identité se donnant en spectacle à elle-même. On trouve dans El entierro de Cortijo l'his- toire porto-ricaine des cinquante dernières années, saisie à travers la « grande » politique et les mutations socio-économiques aussi bien qu'à travers les modes musicales et vestimentaires, qui ne sont pas moins que d'autres faits un signe du temps qui passe, d'une société qui se défait et se fait, d'un peuple qui sait vivre au jour le jour et, en s'adaptant, arrive à résister à tout, sans cesse différent et sans cesse fidèle à lui-même, à une certaine façon d'être. Dans cette évo- cation d'un enterrement, c'est bien de la vie qu'il s'agit. Aussi est-il significatif que le livre s'achève sur la scène où des adolescents font

This content downloaded from 188.72.96.93 on Thu, 12 Jun 2014 23:22:34 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 4: Musiques populaires et identités en Amérique latine || El entierro de Cortijoby Edgardo Rodríguez Juliá

NOTES DE LECTURE 219

la fête dans le cimetière même, près de la tombe encore fraîche, et insultent joyeusement le maître de la « salsa » d'aujourd'hui, le grand Panaméen Rubén Blades : l'irrespect contient toujours en germe les possibilités de l'histoire et doit être perçu avant tout comme la promesse permanente d'une émancipation.

Jacques Gilard.

Reina María Rodriguez. - Para un cordero blanco. - Poesía. - Premio Casa de las Americas 1984. - La Habana, 1984. - 93 p.

Reina María Rodríguez, née à La Havane en 1952, a déjà derrière elle une longue carrière de lauréate : prix « 13 de marzo » de l'Uni- versité de La Havane en 1976, mention au concours UNE AC de la même année, prix « Julián del Casal » de l'UNEAC en 1980, prix « Casa de las Americas » enfin en 1984 pour ce Cordero blanco.

On pourrait déduire de ce palmarès que cette jeune poète cubaine a des dons certains et qu'elle possède également un « savoir-faire » qui lui permet d'offrir aux lecteurs un produit « fini », directement assimilable. C'est bien en effet l'impression que laisse ce dernier recueil.

La forme en est simple, selon les recettes éprouvées de la « poésie parlée » et de « l'extériorisme » - pour exprimer le monde quotidien, intimiste, du poète, du couple. Références, métaphores, images, sont tirées de ce même contexte quotidien, « ennuyeux et facile » :

Traigo la cesta de provisiones (p. 13) ou :

Será que tengo el biorritmo bajo (p. 65)

ou même : Marco los días de la pildora (p. 79 - ce dernier vers étant tiré d'un poème intitulé, par antiphrase sans doute, Poema senten- cioso y antirrutinario) .

L'appréhension immédiate du monde familier permet dans certains cas d'établir une communication directe avec le lecteur, qui connaît - ou reconnaît - un entourage, des soucis identiques. Un bon exemple de cette réussite est le poème Y a no (p. 41) :

Ya no voy a tener 28 años (...) Ya de verdad no voy a tener estos domingos sus lunas menguantes ni la velocidad al caminar en los paisajes;

This content downloaded from 188.72.96.93 on Thu, 12 Jun 2014 23:22:34 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions