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LA REVUE DE LA MTRL REVUE TRIMESTRIELLE D’INFORMATION DE LA MTRL – N° 85 – MARS 2015 – 1 ¤ Mutuelle et Santé Cinquante ans après, la flamme est toujours vive… 1965-2015 : un bel anniversaire !

Mutuelle et Santé - MTRL ID · V Éloge de la fuite* * Lisez ce merveilleux ouvrage, paru en 1976, du biologiste Henri Laborit dont nous empruntons ici le titre. Il éclairera votre

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85 –

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2015

– 1

¤

Mutuelle et Santé

Cinquante ans après, la flamme est toujours vive…

1965-2015 : un bel anniversaire !

La Revue de la MTRLMutuelle et Santé

n° 85

La Revue de la MTRL - Mutuelle et Santé est la publication officielle de la MTRL, une Mutuelle pour tous,37, avenue Jean-Jaurès 69007 LyonTél. : 04 72 60 13 00. Fax : 04 72 60 13 01N° Azur : 0 810 811 494

Internet : mtrl.fr et reflexe-prevention-sante.mtrl.frSecond site web : mtrl-id.come-mail : [email protected] et [email protected]° de CPPAP : 0417 M 05960.22e année – trimestriel – mars 2015 – n° 85Le numéro : 1 ¤, dans tous les bureaux et agences de la MTRL. Abonnement annuel : 4 ¤.Directeur de la publication : Romain Migliorini.Administrateur : Thierry Thévenet.Éditeur délégué : Les Éditions du Chaland.ISSN : 1253-921XImpression : IMAYE Graphic, 53000 Laval.

VIE DE LA MTRL• Brèves

• La MTRL fête ses 50 ans3

PRATIQUELa “Carte Avance Santé”

est un système de tiers payant !6

DOSSIERL’ophtalmologie en France : une situation préoccupante

8

SANTÉ PUBLIQUECabines de bronzage :

pourquoi il faut les interdire12

CONNAÎTREL’efficacité du “carré d’as”

en nutrithérapie13

DIÉTÉTIQUELe sucre : un doux poison ?

16

DÉCOUVRIRLa cigarette électronique

20

ÉCONOMIE DE LA SANTÉLe coût des chimiothérapies

du cancer reflète-t-il un progrès thérapeutique tangible ?

22

ÉDITORIAL

OULOIR RÉFORMER notre système de santé est légitime en soi,et nul ne peut reprocher à ceux qui en ont la charge de chercher à rationaliser les services qu’il nous procure tout en réduisant le coûtqu’il occasionne. Malheureusement, sur tous les points que le projetministériel comporte, il est à craindre que celui de la généralisation dutiers payant éclipse, sinon naufrage, l’ensemble de la réforme envisagée.

A l’heure où ces lignes sont écrites se profile une manifestation desmédecins généralistes – et bien d’autres professionnels de santé ont décidéde les rejoindre ce jour-là – qui peut lui porter le coup de grâce.

Il faut dire que le ministère était bien mal inspiré de faire de ce pointparticulier de sa réforme le sujet emblématique de son projet. Les plusdémunis de nos concitoyens disposent déjà d’un tiers payant médical avecla CMU, de base, et la CMU-C, dite complémentaire, l’Aide médicaled’Etat, partielle ou totale, sans oublier l’ACS, l’Assurancecomplémentaire santé. La généralisation de ce type d’aide à l’ensemblede la population, dans ces temps de disette budgétaire, n’apparaissaitdonc pas comme l’urgence du moment, sinon pour des raisons qui n’ontrien à voir avec la gêne éventuelle de faire l’avance des 23 ¤ que coûteune consultation. Plus fâcheux, d’ailleurs, sont les délais pour obtenir,aujourd’hui, ladite consultation en raison du manque de médecins,délais plus longs et accroissement corrélatif des dépassementsd’honoraires, tout cela à mettre au compte, pour l’essentiel, du fameuxnumerus clausus, que l’on chérit en haut lieu depuis bientôt 45 ans tout enen déplorant les conséquences désastreuses.

Ainsi donc, plutôt que de s’entêter à vouloir imposer une mesurenécessairement coûteuse pour la collectivité et que le corps médicalrejette très largement, les pouvoirs publics devraient envisager d’autressolutions en s’inspirant de ce qui, çà et là, a déjà fait ses preuves. Pournotre gouverne, nous pratiquons une forme de tiers payant depuisbientôt dix ans à la MTRL, comme on l’explique en pages 6 et 7 de larevue : c’est la Carte Avance Santé. Comme il est indiqué dans le chapôde l’article, des représentants du ministère nous ont reçus et écoutés.Mais nous ont-ils entendus ?

Le président, Romain Migliorini

VÉloge de la fuite*

* Lisez ce merveilleux ouvrage, paru en 1976, du biologiste Henri Laborit dont nous empruntons ici le titre. Il éclairera votre existence !

Vie de la MTRL

3La Revue de la MTRL � mars 2015 � numéro 85

HOMMAGE À DOMINIQUE MEUNIER,UN PARTENAIRE DE LA MTRL

C ogérant de la société Asselio, cabinet de courtage et deconseil expérimenté avec lequel la MTRL collaboredepuis de nombreuses années dans le développement

des contrats collectifs, Dominique Meunier, par son expérience,son enthousiasme, ses qualités humaines et professionnelles, a été l’artisan de ce partenariat pleinement réussi.

Nous garderons le souvenir d’un homme de cœur, d’unsavoir-faire et d’une générosité rares mais aussi d’un véritableami. Il avait 54 ans. Nos pensées vont à sa famille et à tous les collaborateurs Asselio.

LES RENCONTRES SANTÉ ORGANISÉES PAR LA MTRL

Les rencontres se déroulent au siège de la Mutuelle, 37 avenue Jean-Jaurès à Lyon, les mercredis ou jeudis à 18 heures.

Jeudi 26 mars. Dr Philippe Fiévet, « Nutrition du vieillissement »Jeudi 2 avril. Dr Guy Durand de Gevigney,cardiologue, « La surveillance du patient encardiologie : interrogatoire, examen clinique,examens complémentaires, rythme des examens… »Mercredi 8 avril. Dr Christiane Ricard-Meille,« Alimentation et douleursarticulaires »Jeudi 16 avril. Dr Patrick Léger, coordinateur du réseau SPIRO (Prise encharge des insuffisants respiratoires chroniquesobstructifs), « Hygiène du sommeil »

Mercredi 6 mai. Marc Iacovella, ostéopathe,« Les bienfaits de l’ostéopathie à tous les âges de la vie ».Ce thème se déroulera en deux parties :� 1re partie : mercredi 6 mai à 18 heures,

« Nourrissons, enfants, adolescents »� 2e partie : jeudi 28 mai à 18 heures,

« Adultes et seniors, entretenez votre capital santé ! »Mercredi 3 juin. Dr Christiane Ricard-Meille,« L’hypnose, un vrai traitement médical »Jeudi 11 juin. Dr Christelle Charvet, « Les soins de support en oncologie, un espoir pour tous »Jeudi 18 juin. Carole His, « Améliorer le retour veineux par l’alimentation, les plantes,l’hygiène de vie »

Pour toute information, contacter Frédérique Ersonmez-Barbier au 01 44 71 52 41 ou par mail : [email protected]

UNE JOURNÉE DE RUGBY ET DE MUSIQUEAU PROFIT DES ENFANTS MALADES

L e 11 avril 2015, une pléiade d’artistes, sportifs professionnelset vedettes se retrouveront au Palais des Sports de Gerlandpour la 3e édition du “Rugby Music Live - NRJ Music Tour”.

8 500 spectateurs privilégiés et 39 partenaires enthousiastes étaientprésents le 5 avril 2014 pour profiter de cet événement unique enFrance : 2 heures de rugby indoor… 2 h 50 de concert exceptionnel.

[Vidéos en ligne sur le site www.rugbymusiclive.com]Un événement médiatique parrainé par le champion international de

gymnastique Yann Cuchérat, destiné à soutenir l’association lyonnaiseMBM (Manifestations de bienfaisance pour enfants malades).

4 La Revue de la MTRL � mars 2015 � numéro 85

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTION SUR LE SITE DE LA MTRL : www.mtrl-id.comOU TÉL. : 04 72 60 09 80 • MAIL : [email protected]

RETRAIT DES PLACES : 17, RUE AUGUSTE-LACROIX, LYON 3E

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTION SUR LE SITE DE LA MTRL : www.mtrl-id.com

Jeudi 21 mai13 heures Accueil14 heures Ouverture des Journées : Romain Migliorini, président

de la MTRL - Pr Henri Joyeux, cancérologue

Thème 1 – Les pouvoirs du cerveau14 h 30 Plasticité et régénération du cerveau

15 heures Les bénéfices de l’hypnose/auto-hypnose15 h 30 Vivre mieux avec la méditation en pleine conscience

16 heures Pause16 h 30 L’EMDR pour reprogrammer le mental

17 heures Le ventre, notre 2e cerveau17 h 30 Restitution et synthèse

18 heures Cocktail – Anniversaire MTRL

Vendredi 22 mai8 heures Accueil

Thème 2 – Prévenir les maladies8 h 45 Introduction – Pr Henri Joyeux, cancérologue

9 heures Nutrition et prévention

9 h 30 Préserver son cœur10 heures La cohérence cardiaque pour gérer le stress

10 h 30 Mieux connaître son sommeil : de la physiologie à la pathologie

11 heures Pause11 h 30 Dormir sans médicaments… ou presque !

12 heures Prévention et maladies neurologiques12 h 30 Allergies et environnement

13 heures Déjeuner

Thème 3 – Se soigner autrement14 heures La médecine chinoise

14 h 30 La phytothéraphie15 heures L’homéopathie

15 h 30 La micronutrition16 heures Pause

16 h 30 Équilibrez !17 heures En finir avec le mal de dos

17 h 30 Restitution et synthèse18 heures Clôture des Journées

En parallèle des conférences, une exposition permanente (stands animéspar des acteurs de la santé et du bien-être)

Bon de commande de places pour la soirée de gala

Paiement par carte bancaire sur le site www.mtrl-id.com (espace sécurisé) ou par chèque à l’ordre de la MTRL A envoyer sous enveloppe non affranchie à : MTRL 50 ANS • Libre réponse N°75246 • 69389 Lyon Cedex 07

AVEC LA MTRL, ADOPTEZ LE RÉFLEXE PRÉVENTION SANTÉMANUFACTURE DES TABACS, UNIVERSITÉ JEAN-MOULIN LYON-III

Aux côtés du Pr Henri Joyeux, cancérologue, une vingtaine de médecins spécialistesaborderont sous tous les angles la prévention de notre capital santé.

Programme prévisionnel des conférences

La MTRL fête ses 50 ans

GRANDE SOIRÉE DE GALA“LAURENT GERRA FÊTE LES 50 ANS DE LA MTRL”

JEUDI 21 MAI À 20 H 30 À LA BOURSE DU TRAVAIL, PLACE GUICHARD 69003 LYON

Participation par personne : 45 ¤

Un don, issu de la recette sera remis au Centre Léon-Bérard au profit de la recherche contre le cancer.

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse d’expédition des billets : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nombre de places : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Prix de la place : 45 € Mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

21-22 MAI 2015

5La Revue de la MTRL � mars 2015 � numéro 85

D ans le cadre du projet deréforme gouvernemental degénéralisation du tiers

payant, la MTRL souhaite soumet-tre au ministère des Affaires socia-les, de la Santé et des Droits desfemmes une demande de reconnais-sance de son service de dispensed’avance de frais de soins, la « CarteAvance Santé », en tant que systèmede tiers payant.

La « Carte Avance Santé », surl’expérience qu’en a notre mutuelledepuis bientôt dix ans, répond par-faitement aux attentes des patientset rencontre la plus large adhésionde tous les professionnels de santé

concernés, ce qui correspond auxobjectifs recherchés par les pou-voirs publics.

PrésentationLa « Carte Avance Santé » est unecarte de paiement dédiée aux dépen-ses de santé que la MTRL remet,depuis 2005, à tous ses adhérentscouverts en complémentaire santé.Ce système, développé depuis l’année2000 par le GIE ACM, est opération-nel en tant que tiers payant pour tousles adhérents à une complémentairesanté souscrite dans les réseaux dedistribution de la MTRL, du CIC etdu Crédit Mutuel.

FonctionnementLa « Carte Avance Santé » est destinéeau paiement des dépenses de santéengagées exclusivement chez un pro-fessionnel de santé.

Elle fonctionne chez tous les pro-fessionnels équipés d’un terminal depaiement électronique (TPE). C’estla codification internationale « MCCmerchant category code » figurant danstous les TPE qui identifie et garantit,lors de la lecture de la carte, que ledestinataire du paiement est bien unprofessionnel de santé.

La carte fonctionne si deux condi-tions sont réunies :� Le porteur l’utilise chez un profes-sionnel de santé.� La complémentaire santé du por-teur est en cours.

Le professionnel de santé n’ef-fectue aucun contrôle de droits àl’assurance.

Le porteur utilise sa carte commen’importe quelle carte de paiementbancaire.

Elle est sécurisée par un mot depasse, que le porteur renseigne sur lelecteur. Ce mot de passe peut êtredéterminé par le porteur lors de laremise de la carte.

Dès lors que le paiement estaccepté, le professionnel de santé seracrédité du montant à J + 1.

Le patient bénéficie alors d’undébit différé de sa dépense aussi long-temps que le remboursement durégime obligatoire et de la MTRLn’aura pas été effectué.

6

Pratique

La Revue de la MTRL � mars 2015 � numéro 85

La “Carte Avance Santé” est

700 000

600 000

500 000

+ 1,4 %+ 8,2 % + 0,4 % + 1,5 % + 1,4 % + 1,5 % + 2,6 % + 2,6 %+ 3,7 %

+ 2,8 % + 2,2 %

400 000

300 000

200 000

100 000

1er

semestre2008

2e

semestre2008

1er

semestre2009

2e

semestre2009

1er

semestre2010

2e

semestre2010

1er

semestre2011

2e

semestre2011

1er

semestre2012

2e

semestre2012

1er

semestre2013

2e

semestre2013

+ 7,7 %

+ 4,0 %+ 5,0 % + 1,1 %

+ 6,9 % + 3,7 %+ 7,4 %

+ 4,2 %+ 7,2 % + 2,3 %

+10,8%

Nombre de cartes actives Nombre de cartes utilisées

Depuis sa mise en service, l’utilisation de la Carte Avance Santé a connu une évolution régulière

Le bras de fer qui oppose les médecins au ministère de la Santé depuis plusieurs mois

au Parlement porte, entre autres désaccords, sur la généralisation du tiers payant

Nous n’avons pas la prétention, à la MTRL et aux ACM, d’avoir trouvé la solution absolue

en pratique depuis bientôt dix ans une autre forme de tiers payant qui équivaut

Des représentants du ministère nous ont invités à en parler fin février.

MODE D’EMPLOI

Exemple d’une visite chez le médecin

Avantages du systèmePour le patient :� Un système de dispense d’avancedes frais de santé simple et perfor-mant, quel qu’en soit le montant.� Un périmètre d’utilisation supé-rieur au tiers payant, car élargi au« non remboursable ».Pour le professionnel de santé :� L’absence de contrôle des droitsl’exonère de toute opération admi-nistrative à l’égard de son patient etne nécessite aucun investissementinformatique.� L’engagement financier de lamutuelle lui garantit le paiementimmédiat et incontestable de sa pres-tation, qui ne sera jamais remis encause. Le recouvrement des impayés

éventuels auprès du patient est duseul ressort de la mutuelle.Pour les pouvoirs publics :� Facilite l’accès aux soins.� Répond aux préoccupations desprofessionnels de santé, notamment

des médecins (paiement immédiat etincontestable, simplicité).� Préserve le mode de récupérationdes franchises. �

7

Pratique

La Revue de la MTRL � mars 2015 � numéro 85

un système de tiers payant !

1. L’adhérent MTRL présente sa Carte Vitale au médecin pour bénéficier de la télétransmission et règle l’ensemble de ses honoraires médicaux au moyen de sa carte Avance Santé.

2. Il est remboursé de la part du régime obligatoire pour la consultation ; ces informations sont transmises directement à la mutuelle.

3. Il est remboursé par la mutuelle selon les garanties de son contrat. Son compte est débité du montant de la transaction carte.

L’assuré n’a pas fait l’avance de ses frais de santé !

Nombre de fois où la Carte Avance Santé a été utilisée en 2014

+

sur le projet de réforme de la santé que la ministre doit présenter prochainement

auprès des professionnels de santé dans les deux ans qui viennent.

propre à apaiser cette querelle, qui a des causes plus profondes, mais nous avons mis

largement à celle que proposent les pouvoirs publics : c’est la Carte Avance Santé.

Le texte qui suit reprend l’essentiel du document que nous leur avons remis.

205 486Hôpitaux (3 %)

3 416 210Pharmacie (49,3 %)

328 151Autres (4,7 %)

1 886 841Pratiques médicales

(27,2 %)

196 362Optique (2,8 %)

440 173Pratiques dentaires

(6,3 %)466 215Analyses (6,7 %) Total : 6 939 438

I l faut dire que l’Assurance maladies’est plus ou moins retirée ducircuit au profit des assurances

complémentaires et mutuelles, et lereste à charge est de plus en plussouvent décourageant pour l’achat delunettes. Encore un domaine oùprogresse l’inégalité devant les soins.

Manque d’ophtalmologistesLes Français attendent en moyenne77 jours pour obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologiste. Cedélai s’allonge de 33 jours quand il s’agit d’un praticien du secteur 1.La carte suivante donne ce délai pardépartement.

Quinze pour cent des praticiens neseraient pas en mesure de recevoir unnouveau patient dans l’année. A quoitiennent ces délais ? D’abord, aux

trois facteurs que nous avons déjàrencontrés s’agissant des spécialistesen médecine de ville : 1) l’augmenta-tion de la population et, en son sein,signe de progrès, une demande plusintense, les patients se souciantdavantage de leur vision et de la qua-lité de la correction, 2) le numerusclausus dans la délivrance des diplô-mes, et 3) la plus faible attractivité decertaines parties du territoire. Onconstate d’ailleurs, sur la carte, que lefameux axe de pénurie sud-ouest/nord-est se révèle comme pournombre d’autres spécialités.

Facteurs de la demandede soins oculaires

Selon le Syndicat national des ophtal-mologistes français, elle est passée de11,5 millions d’actes en 1980 à

32 millions en 2010.D’abord le vieillissement

de la population, qui,comme pour de nombreu-ses autres spécialités, aug-mente la demande de soinsspécifiques : cataracte,dégénérescence macu-laire… Ensuite, le désirplus grand de la popula-tion, en général, d’amélio-rer sa vision et de changerde lunettes. Par ailleurs,nombre d’activités s’exer-cent aujourd’hui devant unécran, ce qui pousse plusrapidement à des correc-tions. Enfin, on ajoute lapossession plus grande dupermis de conduire, quiexige une bonne correctionde la vision.

Mais l’offre de soinselle-même a beaucoup

évolué, augmentant sa propredemande, comme nombre de chan-gements techniques.

Avant 1975, l’ophtalmologie, c’étaitessentiellement la préconisation delunettes correctrices pour les malfor-mations physiques usuelles (myopie,presbytie…) plus environ 30 000opérations de la cataracte par an.

Désormais sont disponibles : micros-copie opératoire, microchirurgie,implants cristalliniens, opérations aulaser, chirurgie vitréo-rétinienne,phako-émulsification, chirurgie réfrac-tive, angiographie, échographie… Ortous les cabinets ne s’y adonnent pasencore, car ils trouvent toujours aisé-ment leur équilibre économique dansla simple correction, c’est-à-dire pres-cription de lunettes et lentilles. Ce qui,évidemment, augmente la charge dedemande des nouvelles interventionssur les autres cabinets !

On ne forme pas assez denouveaux ophtalmologistes

Face à cette demande croissante, laformation de nouveaux ophtalmo-logistes n’a pas suivi. Entre 1980 et2010, le nombre total de spécialistesa augmenté de 60 % tandis que lenombre d’ophtalmologistes n’aug-mentait, lui, que de 15 %. Entre1990 et 2003, on n’a formé que 60 à80 ophtalmologues par an, soit envi-ron 1 075 sur ces quatorze années.Une remontée a été notée depuis2003 avec une centaine d’internesdésormais par an.

La spécialité attire pourtant beau-coup. Il faut, à titre d’exemple, êtredans les 200 premiers à l’internatpour obtenir un poste à Montpellier.Le revenu espéré est élevé, à un niveaumoyen annuel net de frais de

8

Dossier

La Revue de la MTRL � mars 2015 � numéro 85

En matière de correction de la vision et de santé oculaire, les Français

pour la consultation d’un ophtalmologiste sont croissants et, sans changement

D’autre part, ils payent leurs lunettes beaucoup

L’ophtalmologie en France :

Délais moyens constatéspour un rendez-vous

La Nouvelle-Calédonie et la Réunion affichent des délais de deux à trois mois.

1 mois

2 mois

3-4 mois

5-6 mois

plus de 6 mois

non estimé

non significatif

ne

ne ne

ne nene

ne

nsns

ne

ne ns

ns

L’ophtalmologie en France :L’ophtalmologie en France :L’ophtalmologie en France :L’ophtalmologie en France :

remplacer les 240 départs annuels enretraite prévus dans les années quiviennent, face à la poursuite de lademande d’actes qui passerait en dix-quinze ans de 32 à 43 millions.

Pourtant, comparativement auxautres pays d’Europe, la densité enophtalmologistes de la France, pour100 000 habitants, est exactement àla densité moyenne. Si l’on peutsupposer que la relative injustice dusystème britannique prive de nom-breux Anglais de soins oculaires, iln’en va certainement pas de mêmedes pays d’Europe du nord, y com-pris l’Allemagne.

Face aux besoins présents, laFrance est normalement dotée.Mais, si l’on compare les nouveauxophtalmologistes formés dans lesdivers pays pour faire face à lamontée de la demande, la Francesemble quand même en retard. Pour100 à 120 ophtalmologistes annuelsformés en France, à populationéquivalente, on en formerait 165 enAllemagne, près de 200 en Suisse,Autriche, Belgique, 151 auRoyaume-Uni. Le problème quanti-tatif global reste posé.

Toutefois, celui de la relativedésertification ophtalmologique de

145 000 ¤, avec, au-dessus, seule-ment le radiologue, à 217 000 ¤, etl’anesthésiste, à 190 000 ¤. L’exercicemoderne inclut, c’est vrai, de lourdsinvestissements pour des matérielsdont le prix atteint aisément 50 000 ¤

(OCT et microscope opératoire :100 000 ¤, angiographe : 50 000 ¤).De nombreux ophtalmologistesdépassent largement ce revenu moyenavec les actes opératoires et l’usage deces nouveaux appareils. La spécialitéattire d’autant plus qu’il est facile,avec elle, de combiner les statuts d’ac-tivité (voir tableau ci-dessous) et departager l’usage du matériel.

C’est donc le numerus clausus,trop longtemps pratiqué, qui a limitéle nombre d’ophtalmologistes, et laremontée de leur nombre prendra dutemps, compte tenu des délais deformation ; le trop faible nombred’ophtalmologues aujourd’hui limiteévidemment les capacités de forma-tion pour demain.

Selon le SNOF1, en tout cas, ondénombre pour toute la France5 800 ophtalmologistes, et non seule-ment ce nombre est insuffisant, maisla tendance est à l’aggravation, carformer 120 ou même 150 internesnouveaux chaque année ne pourra

certaines régions ne sera pas mieuxrésolu par l’effort de formation.Pour l’ophtalmologie, comme pourd’autres spécialités et la médecinegénérale, faute de moyens coercitifsvis-à-vis de l’installation de

nouveaux internes, auxquels les“politiques” se refuseront toujours,une première solution est celle descabinets de groupe avec deuxvariantes : soit des centres de soinsoù des ophtalmologistes, au côtéd’autres omnipraticiens ou spécia-listes, font des permanences, voires’installent, parce que l’ambiance estplus conviviale, soit des centres depure ophtalmologie où les prati-ciens, installés en ville, se relaient.Nombre d’expériences montrentque le système finit par fonctionneret pas seulement avec des médecinsformés à l’étranger.

Mais il existe une autre piste, quirépond autant à une future pénurieglobale qu’à ce problème d’inégalerépartition territoriale, c’est la refontedu circuit de soins.

9

Dossier

La Revue de la MTRL � mars 2015 � numéro 85

sont plutôt défavorisés. D’une part, leurs délais d’attente

dans le circuit de santé visuelle, l’amélioration sera très lente.

plus cher que les patients des autres pays.

Hommes 1 942 58 673 86 38 257 18 3 07263,2 % 1,9 % 21,9 % 2,8 % 1,2 % 8,4 % 0,6 %

Femmes 1 316 72 456 54 73 274 37 2 28257,7 % 3,2 % 20 % 2,4 % 3,2 % 12 % 1,6 %

Total 3 258 130 1 129 140 111 531 55 5 35460,9 % 2,4 % 21,1 % 2,6 % 2,1 % 9,9 % 1 %

Libéral Libéral /salarié

Libéral /hospitalier

Libéral /salarié /

hospitalier

Salarié Hospitalier Salarié /hospitalier

Total

Le total n’est pas strictement égal au chiffre évoqué plus haut en raison de différences de méthodes de décomptes partiels.

Espagne 12,7

Italie 12,1

Belgique 9,8

Allemagne 9,8

France 9

Moyenne 9

Finlande 8,8

Suède 8

Norvège 7,4

Suisse 7,4

Danemark 6,5

Royaume-Uni 4,7

Densité pour100 000 habitants

une situation préoccupante

Pays

1. http://www.ophtalmo.net/SNOF/temp/Rapport_Snof_2011_Final.pdf

une situation préoccupanteune situation préoccupanteune situation préoccupanteune situation préoccupante

Un nouveau “parcours” de soins oculaires

Cette solution passe par un nouveaupartage des tâches avec les deux autresprofessions optiques, les orthoptisteset les opticiens. La pratique de cesderniers se limite aujourd’hui à lavente de lunettes prescrites par lesophtalmologistes. La vocation initialedes orthoptistes, c’est la rééducationfonctionnelle des strabismes, desparalysies oculomotrices, des amblyo-pies, la rééducation des troubles de lavision binoculaire. L’orthoptiste tra-vaille sur prescription médicale, et ilpeut, sur demande médicale, réaliserdes examens complémentaires pourmieux comprendre une pathologie :champ visuel, topographie cor-néenne, angiographie rétinienne,OCT (équivalent de l’échographiesur l’œil, pas avec des ultrasons, maisavec des rayons infrarouges), pourdonner des images en coupe de larétine. Un décret de 2007 a élargiencore le champ des examens com-plémentaires.

Les orthoptistes sont aujourd’huiplus de 3 200. Ils étaient 2 200 en2000. Environ 1 800 sont libéraux,totalement ou partiellement, et 400sont salariés, soit d’ophtalmologues,soit d’hôpitaux.

L’Assurance maladie va dans lebon sens en élargissant ainsi l’acti-vité des orthoptistes, en complé-

ment et sous le contrôle des ophtal-mologistes. Les orthoptistes libérauxsont plutôt spécialisés sur les ancien-nes pratiques. Les salariés, notam-ment ceux qui travaillent avec lesophtalmologues, se spécialisentdavantage vers les nouvelles compé-tences qui leur ont été confiées.

Pour répondre au problème de lapénurie d’ophtalmologues, et à celui,conséquent, des “déserts” médicaux,en matière de spécialistes, y comprisquand c’est la topographie (les îlesdu Danemark, par exemple) qui lecrée, comme on ne peut espérerjamais avoir un spécialiste immédia-tement disponible, la tendance géné-rale, en matière de santé, est derenforcer les compétences des profes-sionnels de niveau intermédiaire,pour qu’ils préparent, voiresuppléent en partie l’intervention duspécialiste, notamment par l’usagedu télédiagnostic. C’est ce mêmetype de partage qui est proposé pourl’optique, en mobilisant aussi enamont l’orthoptiste et l’opticien.

Ainsi, la prise en charge oculaired’un patient, à partir d’un simpletrouble de la vision, pourrait être lesuivant :� 1. Par l’opticien qui le souhaite, etne se limite pas à la vente : analysedes besoins visuels du patient, étudede l’acuité visuelle et des défauts opti-ques de l’œil (réfraction) et dépistage

de la tension intraoculaire (tonomé-trie pneumatique).� 2. Par l’orthoptiste : explorationfonctionnelle plus avancée, tout enconservant évidemment son rôle derééducation fonctionnelle.� 3. Enfin, par l’ophtalmologiste :consultation avec examen complet duglobe oculaire, intervention, infor-mation du patient, prescription delunettes et, éventuellement, de réédu-cation fonctionnelle par l’orthoptiste.

Le cycle des études pourrait doncêtre réorganisé dans ce sens. Les opti-ciens qui veulent se limiter à la ventecontinueraient d’être validés à Bac+ 2, c’est-à-dire en BTS. Ceux quisouhaitent participer au parcours desoin précité, avec intervention en pré-consultation, seraient médicalementformés lors d’une année de plus, doncen licence, comme les orthoptistes.Enfin le doctorat lui-même, commeaujourd’hui, serait exigé évidemmentpour les ophtalmologistes.

Cette réorganisation doit, si elle estefficace, réduire le travail de ces der-niers, en le préparant correctement,pour qu’ils puissent vraiment se spé-cialiser dans les nouvelles techniquesd’intervention et les diagnostics. Tou-tefois, pour l’Assurance maladie obli-gatoire, comme pour l’intérêt finaldes patients, une telle réorganisationn’a d’intérêt que si finalement le coûttotal n’augmente pas et si la nouvellecoopération entre ophtalmologisteset orthoptistes ne crée pas artificielle-ment des redondances coûteusespour cette même Assurance maladie.

10 La Revue de la MTRL � mars 2015 � numéro 85

Dossier

Le problème purementéconomique du prix des lunettes

Les lunettes des Français sont beau-coup trop chères. Un rapport de laCour des comptes de septem-bre 2013 dénonçait à la fois ce prix etl’opacité du marché. En 2010, ondépensait, en France, en lunettes,88 ¤ en moyenne par habitant,contre 54 en Allemagne, 49 auRoyaume-Uni, 36 en Italie et 30 enEspagne.

Une fois de plus, sauf à estimer quela correction optique française estintrinsèquement supérieure et, consé-quemment, que tous ces étrangersrestent relativement mal voyants (?),force est bien de constater, comme lefait la Cour des comptes, un dysfonc-tionnement, lequel peut tenir soit auprix de fabrication, soit aux margesdes opticiens.

S’agissant du prix de fabrication, ilfaut évidemment souligner qu’uneseule société, Essilor, détient 66 %du marché, ce qui, inévitablement,tire les prix à la hausse. Toutefois, lesfabricants asiatiques, avec 25 % dumarché, exercent une pression à labaisse.

Mais il y a un dysfonctionnementévident sur la distribution. Alors quele nombre d’opticiens augmente – ilest passé de 10 000, en 2000, à23 700 en 2011 –, donc que laconcurrence est censée s’accroître, lesprix restent aussi élevés. Mécanismepervers : le nombre de magasins aprogressé de 47 % entre 2000 et2012 (de 7 763 à 11 400), ce qui,compte tenu d’une croissance moinsrapide de la demande globale,conduit les opticiens à prendre desmarges plus fortes. Une étude de

l’UFC-Que choisir donne une margede 275 ¤ par paire, soit 70 % !

Une pratique tout à fait contestableet bien connue facilite cette exagéra-tion. C’est ce que les professionnelsdénomment l’ajustement. Le prixqu’on propose au client, après étudedes conditions propres à son assu-rance complémentaire ou mutuelle,est le maximum remboursable parcelle-ci. Plus gravement, le prix desverres peut être artificiellementmajoré pour financer une plus grandepart des montures.

Plutôt que de contrôles tatillons,l’Assurance maladie s’étant de facto“retirée” du jeu –puisqu’elle n’intervientque pour 2 à 8 %, ce quiest d’ailleurs contestableau regard même de samission –, une premièresolution passe par lesréseaux de soins. Les com-plémentaires santé avaientdéjà le droit d’en créer. Cedroit a été étendu auxmutuelles par une loi dedécembre 2013. Dans untel réseau, les profession-nels adhérents s’engagentsur des prix, voire un cahier des char-ges, et les affiliés bénéficient de meil-leurs tarifs et de remboursementssupérieurs. La Mutualité françaiseaffirme que, pour une paire de lunet-tes avec verres correcteurs de 500 ¤,un adhérent qui se rend chez un opti-

cien de son choix devra payer de sapoche 161,5 ¤, mais seulement112,60 en moyenne dans le réseau.

Il y a une résistance générale ducorps médical au réseau de soins engénéral, qu’ils accusent de limiter lelibre choix du patient. Ce à quoi lescomplémentaires et mutuelles

répondent que les réseaux compor-tent de nombreux opticiens entrelesquels le patient peut choisir, etque ce problème du “libre choix” n’apas la même importance que pourun soignant.

Mais, de toute façon, ce marchécomme les autres est soumis à l’im-parable “régulation” par internet. Austade actuel, sur prescription d’oph-talmologiste, comme à l’accoutu-mée, les prix proposés sont 50 %moins chers au minimum. Bienentendu, l’origine des lunettes elle-même pose problème. On peut avoirdes matières premières provoquant

des allergies. L’ajustement, au bonsens du mot cette fois, ne sera jamaisaussi bon que chez un opticien.Mais l’e-commerce des lunettes ferades progrès comme dans tous lesautres domaines, et, finalement, ladistribution d’optique sera obligéede réduire ses marges.

Plus loin encore, d’ores et déjà,certains smartphones permettent,dit-on, des examens de fond d’œil !De chez soi, devant son ordinateur,peut-être pourra-t-on bientôt fairesoi-même son diagnostic en matièrede correction, ce qui porterait alorsatteinte à l’ensemble de la profes-sion. Nous n’en sommes pas là, maisla filière entière a intérêt, tout en seréorganisant, à réduire le prix de lasanté visuelle pour les patients. �

Jean Matoukagrégé de sciences économiques,

professeur des universités

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Dossier

La Revue de la MTRL � mars 2015 � numéro 85

D epuis le 1er janvier, les cabines de bronzage sont interdites dans la plupart des États d’Australie. Faut-il en faireautant en France ? La question se pose plus que jamais quand on analyse les résultats de notre enquête « clientsmystères » réalisée auprès de cinquante établissements et que nous dévoilons dans notre magazine de février.

Enceintes de cinq mois ou plusNous avons demandé à un panel de cinquante femmes de se présenter dans des centres de bronzage répartis dans cinqgrandes villes (Lille, Lyon, Marseille, Paris et Strasbourg).

On sait que les ultraviolets (UV) artificiels sont classés « cancérogènes certains pour l’homme » par le Centre inter-national de recherche sur le cancer (CIRC). Mais, pour nos clientes mystères, le recours aux UV artificiels présentait

encore plus de risques. Soit parce qu’elles étaient enceintes de cinq mois minimum, soit parceque leur phototype (peau, cheveux et yeux clairs) entraînait une sensibilité accrue aux UV.

Laxisme coupableLogiquement, le personnel des centres visités aurait donc dû les mettre en garde. Pourtant,les trois quarts de nos volontaires n’ont pas été averties de la dangerosité des ultraviolets etont été invitées à entrer en cabine !

Preuve que la plupart des professionnels ne sont pas à la hauteur de la tâche. Mais doit-ons’étonner de ce laxisme coupable ? Il est vain de confier le discours de prévention aupersonnel des centres de bronzage, qui vit de cette activité…

Seulement 5 ¤ la séanceLes résultats de notre enquête sont d’autant plus alarmants que le secteur du bronzageartificiel est en plein essor : on compterait actuellement 40 000 appareils de bronzage mis àdisposition du public, selon des chiffres avancés par le ministère de la Santé.

Les tarifs s’avèrent, quant à eux, toujours plus attractifs : lors de notre étude, la séance de dix à quinze minutes coûtaiten moyenne 5 ¤ (auxquels s’ajoute l’achat ou la location des lunettes de protection).

500 à 2 000 décès dans les trente prochaines annéesAujourd’hui, le constat est sans appel : la réglementation, récemment renforcée par un décret fin 2013 et deux arrêtésen octobre dernier, ne suffit pas ! Pas plus que les alertes répétées des médecins et des scientifiques sur la responsabilitédes UV artificiels dans de redoutables cancers de la peau.

D’après les calculs de l’Institut de veille sanitaire (InVS), dans les trente prochaines années, 500 à 2 000 décès serontdus à l’usage des cabines de bronzage, soit autant que la mortalité imputable au Mediator, médicament retiré du marchépour cette raison.

Appel aux autorités sanitairesFace à ce constat, la seule solution vraiment efficace en termes de santé publique serait d’interdire les cabines debronzage à visée esthétique. L’Institut national de la consommation (INC), éditeur de 60 Millions, vient d’écrire auxautorités sanitaires concernées afin de les inciter à s’engager dans cette voie. �

Victoire N’Sondé et Fabienne Loiseau

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Cabines de bronzage : pourquoi il faut les interdireNous reproduisons ici, avec l’aimable autorisation de Thomas Laurenceau, rédacteur en chef

de 60 Millions de consommateurs, l’article publié par le magazine dans son numéro de février,

lequel comporte une longue enquête sur ce sujet que nous invitons nos lecteurs à consulter.

Vigoureusement engagée depuis plus de deux ans dans la campagne Ensemble contre le mélanome,

la MTRL s’associe à cette demande d’interdiction, considérant que la frime du bronzage

toutes saisons ne saurait justifier les risques de santé induits par cette pratique.

http://www.60millions-mag.com/actualites/articles/cabines_de_bronzage_nbsp_pourquoi_il_faut_les_nbsp_interdire

Une nouvelle enquête de 60 Millions de consommateurs démontre que de nombreux professionnels passent soussilence la dangerosité des UV artificiels. Et n’appliquent pas les règles élémentaires de prévention. L’interdictionsera-t-elle la seule solution ?

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Connaître

La Revue de la MTRL � mars 2015 � numéro 85

L’efficacité du “carré d’as” en nutrithérapie

S’il est une association exemplaire en termes de nutrithérapie, c’est bien celle-là.

Etude d’une logique implacable en prévention et en curatif

I l est essentielque l’organismedispose d’un

ensemble de molécu-les nécessaires et indis-pensables à sonfonctionnement. Cescompléments touchentgénéralement des micro-nutriments. Dans l’alimen-tation, on considère deuxparties : d’une part, les macro-nutriments (protéines, lipides, carbo-hydrates), d’autre part, lesmicronutriments : ce sont des subs-tances devant être apportées en petitequantité mais qui sont néanmoinsindispensables. Leur carence peutcréer une situation qui va déséquili-brer le fonctionnement de l’orga-nisme et créer un terrain favorable,par exemple celui du cancer.

Il semble donc capital de vérifierchez une personne, soit en préven-tion, soit en cours de maladie, s’ilexiste des anomalies de cet ordre et deles compenser. Il est aisé de compren-dre que cette nécessité devient de plusen plus impérieuse avec l’avancée enâge, et ce d’autant que l’espérance devie s’est fortement accrue, même sil’on commence à deviner de-ci de-làquelques signes de stagnation.

De l’attention nouvelleapportée aux micronutriments

Certains objectent encore que l’ali-mentation apporte de tout un peu eten quantité suffisante si cette alimen-tation est correcte au regard des stan-dards scientifiques. En recherchescientifique, l’on a besoin de beau-

coup d’années d’observation avant detirer des conclusions. Par exemple, lespremières expérimentations réaliséessur les rapports entre alimentation etcancer ont consisté à observer despopulations qui s’alimentent diffé-remment (par exemple, les fameuxCrétois dont on parle beaucoup, soitles Méditerranéens de façon plusgénérale) et qui présentent moins decancers ou de maladies cardiovasculai-res. Souvenons-nous également depopulations du Japon ou des Inuit.Les bénéfices observés touchent engénéral un ou deux secteurs de mala-dies plus particulièrement. On a doncrecherché quels étaient les produitsalimentaires qui conféraient cetteprotection, et c’est à ce moment-làque l’on est “tombé” sur les vitamines,les minéraux, les oligoéléments, etc.bref, sur les micronutriments.

Evidemment, il y a une bonne tren-taine d’années, on s’est beaucoupexcité sur ces constituants, et l’on apensé que, si on avait une protection,il suffisait de mettre ces ingrédientsdans des petites pilules de complé-ments alimentaires et hop ! les caren-ces seraient compensées et les situa-tions compromises seraient corrigées.

Au terme den o m b r e u s e s

études d’interven-tion (dites de

supplémentation oude complémenta-

tion), portant souventsur de grands nombres

de personnes (jusqu’à100 000 environ), mais

donnant des résultatsparfois très surprenants,

voire contradictoires, on a pu aboutirà ce constat provisoire : complémentsnutritionnels, oui, mais à dose nutri-tionnelle (et non pharmacologique)et correspondant à la population. Onrejette les mégadoses, les combinai-sons non testées, les automédications.

Autrement dit, il faut que la pres-cription de compléments nutrition-nels reste du domaine de gens com-pétents, même si tous les risques nesont pas de même niveau : on neconnaît personne qui ait succombé àune overdose de magnésium !

On comprend bien que certainesrecommandations doivent être for-mulées par les autorités de santé àl’adresse des populations. Mais ilexiste une loi fondamentale : le risqueglobal d’un groupe de personnesenvers un événement n’a rien à voiravec le risque individuel d’une per-sonne tirée au hasard dans ce groupe.On donne des directives aux popula-tions mais le nutritionniste ne s’oc-cupe que d’un individu donné. Cettepersonne-là n’est pas un avatar statis-tique ! Ce qui laisse toute latitude aupraticien pour déterminer ses besoinsspécifiques.

Les antioxydantsC’est en 1956 que DenhamHarman, chercheur américain, émetl’hypothèse que le vieillissement esten partie dû à une accumulation dedommages cellulaires et moléculairesprovoqués par les espèces réactives del’oxygène. Le rôle délétère de cesdernières a ensuite été impliqué dansde nombreuses maladies chroniquesplus ou moins fortement inflamma-toires. A la suite de nombreuses etfructueuses recherches dans cedomaine, il apparaît que les espècesréactives de l’oxygène (mais aussi del’azote) interviennent dans denombreux processus physiologiques.Le domaine des radicaux libres inclutdonc une dimension protectrice.C’est sa régulation qui nous importealors, pas seulement l’idée de lecombattre. L’antioxydant est lecomposé qui va s’oxyder plus viteque la structure à protéger, et quidétruit le radical libre, stoppant ainsila cascade de réactions ; l’antioxy-dant est généralement une moléculeassez stable.

Les antioxydants comprennentun grand nombre de moléculesvégétales (en grande majorité).Non énergétiques, ces composésprotègent nos structures, c’est-à-dire les protéines, les lipides, lessucres, l’ADN, de l’oxydationexcessive par l’oxygène mais aussile chlore (l’eau du robinet…). Onretrouve des antioxydants solublesdans les lipides (acide alpha lipoï-que, vitamine E, coenzyme Q10),et qui vont donc protéger les struc-tures lipidiques (acides gras,cholestérol), et ceux qui sonthydrosolubles (vitamine C). Lesantioxydants se recyclent entre euxet agissent en synergie.

L’action des antioxydantsstricto sensu est renforcée par

des complexes enzymati-ques tels la SOD ou leglutathion. Ces enzymesfonctionnent grâce à desoligoéléments tels le zinc,le cuivre, le manganèse, le

magnésium, le sélénium,voire l’iode. L’apport de ces

La première chose à faire est de recti-fier l’alimentation. Malheureuse-ment, la tendance actuelle, c’estl’inverse : uniformisation, ultraraffi-nage, appauvrissement par lesprocédés de fabrication. De plus, lesappauvrissements en humus des solsont fait chuter dramatiquement lescompositions en nutriments(données scientifiques contrôlées etpubliées par les autorités de santé),de telle sorte que la teneur desaliments a chuté de 60 % en50 ans… et donc l’apport nutri-tionnel chute en rapport. Dans cesconditions, et devant une bien faiblediversité alimentaire (l’étude Val-de-Marne a bien montré que la popula-tion ne mangeait pas plus de20 aliments différents en unesemaine…), le constat est terrible :l’alimentation est de moins en moinsnutritive. C’est ici que prend toute savaleur l’utilisation de complémentsalimentaires.

Sans évidemment en faire le détail,il existe une réflexion générale baséesur les constats scientifiques : notresociété évolue selon un modeinflammatoire. Or c’est l’inflamma-tion qui est le plus grand et le plussilencieux tueur biologique de laplanète Terre. Il est donc licite d’uti-liser une riposte nutritionnelle (nonpolluante en termes de pharma-copée) adaptée, s’opposant àl’inflammation. C’est le concept ducarré d’as : 4 secteurs d’ingrédients,synergiques. On va retrouver lesacides gras, le microbiote, lesantioxydants et le domaine touchantplus précisément l’intestin, l’hyper-perméabilité.

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Connaître

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minéraux est donc essentiel. La meil-leure solution de complémentationest d’associer plusieurs antioxydantsmajeurs. Cela permet de baisser lesdoses tout en obtenant un meilleurrésultat. Toute situation inflamma-toire (patente ou biologique) peutbénéficier d’un tel apport.

Les oméga 3Parents pauvrissimes de l’alimenta-tion moderne, les malheureuxoméga 3 anti-inflammatoires sontsubmergés par les oméga 6, les aci-des gras saturés et les acides grastrans (cuissons), notamment retrou-vés dans tous les produits indus-triels. Le rapport optimal acidesgras polyinsaturés oméga6/oméga 3 devrait être de 1/1. Il est actuellement comprisentre 15 et 30 dansnotre société. C’estdire l’énormité duproblème. Lesoméga 3é t a n timpliquésdans lesmaladiescardiovas-culaires, lacoagulation,le diabète, l’obé-sité, les cancers, l’ostéoporose, l’im-munité (pour ne citer que les meil-leurs), on comprend qu’il fautimpérativement rétablir l’équilibre.Ce qui se fera avec une cuillère àsoupe d’huile d’olive de qualité+ au mieux 1 cuillère à café d’huilede lin/chanvre/cameline (alterner)tous les jours, avec la prise conco-mitante d’huiles de poisson (EPA etDHA). Ces acides gras vont de sur-croît améliorer la présence des pro-biotiques dans la muqueuse intesti-nale. Cerise sur le gâteau, puisquevous prenez des antioxydants, vousprotégez ainsi mieux les huiles etoméga 3 divers. Membranes flui-des, échanges améliorés, bonnerétine, bon cerveau, bon cœur etbonnes artères… regardez autourde vous : est-ce le reflet de lasociété ?

Les probiotiquesOn dira ce que l’onvoudra, l’utilisation desprobiotiques (certainesbactéries intestinales)représente un atoutmajeur en thérapeuti-que nutritionnelle préventive oucurative. Les effets positifs de cespetites bêtes dans notre corps sontlégion. Et dans tous les domaines :immunité, circulation sanguine,détoxication, digestion, synthèse decomposés essentiels – vitamines, parexemple – mais aussi humeur, stresset comportement… De fait, on estencore beaucoup trop timoré devantl’usage des probiotiques. Les effetssont dose dépendants. On neconnaît pas de toxicité. On s’aperçoitmême que s’ils sont tués, ils sontquand même efficaces ! N’importe

quelle souche ne vaut pas forcémenttelle autre, ce sont des subtilités denutritionniste, mais disons que vousne courez pas de danger à vous enprocurer. Choisissez une grande mar-que connue en pharmacie, associantau moins 5 souches, et à une dosed’au moins 3 CFU (colony formingunit) par jour. Exemple en cemoment, la grippe ou quelque chosequi y ressemble comme une bonnerhinopharyngite : Maxi-Flore : 10par jour (vous avez bien lu) + huilesessentielles tea tree et ravinsaire 6prises par exemple, et hop au lit sansmanger 24 heures. Vous m’en direzdes nouvelles. Le lendemain, vousêtes guéri. On peut dans le mêmeregistre prendre en sus 8 g deGLA/DGLA (acides gras polyinsatu-rés oméga 6) sur la journée. Ça vacoûter un peu plus cher.

Les protecteurs intestinauxC’est une association de moléculesutiles à l’intestin, soit pour le proté-ger en raison de la prise de médica-ments agressifs, de mauvaisealimentation, d’excès de gluten, oude situation où l’on est en présenced’hyperperméabilité (diabète, consti-pation, médicaments divers dont lesIPP, antiacides, etc.). Essentiellementon va retrouver des antioxydants, desvitamines, quelques oligoéléments,de la glutamine… Il existe peu depréparations correctes à mon goûtmais elles existent, en pharmacie ouchez quelques laboratoires étrangers.Tout ne se vaut pas dans ce domaine,loin de là.

Le joker :le curcumin

En effet, le curcuminest un puissant anti-inflammatoire. Le curcu-min alimentaire ne contient que3 % de curcumine base en général ;c’est intéressant quandmême, et elle est trèsrapidement absor-bée par les enté-rocytes. Maisaussi la cur-cumine estdégradée en15 min. L’ef-fet est retardé20 fois si on lacouple avec de lapipérine (issue du poivre). Dans cecas, la dégradation intestinale estfortement ralentie : l’effet anti-inflammatoire est prononcé.

La curcumine s’oppose au maîtrede la guerre inflammatoire : j’ainommé le NF-KB (kappa). Cettemolécule met terriblement le feuaux poudres inflammatoires. Lacurcumine bloque complètementl’effet du NF-KB. Lorsque l’on

atteint des doses de 3 à 5 g de cur-cumine par jour, celle-ci peut alorsentrer dans l’organisme et y exercertoute sa puissance anti-inflamma-toire, notamment en cas de cancer.Un nombre important d’études estréalisé dans cette situation, et il estrecommandé d’adjoindre de la cur-cumine en adjuvant d’un traite-ment anticancéreux quel qu’il soita priori. Une objection : le curcu-min contient beaucoup de poly-amines, qu’il faut éviter dans lecancer. Le choix sera fait en touteconnaissance de cause par un bonprofessionnel, pas par vous ! Mais,jusqu’à preuve du contraire, uncomplément ne contenant que dela curcumine ne contiendrait pasde polyamines.

Toutes les combinaisons sont pos-sibles, je ne vous conseille pas de lesfaire vous-même. Si l’on n’a pasd’effet secondaire à redouter, on ris-que d’être redondant ou inutile, entout cas de dépenser trop… Mais,ce qui est sûr, c’est que ce carré d’as,modulé selon chaque cas, tient sespromesses bien au-delà qu’attenduthéoriquement, je veux dire dansdes véritables maladies chroniquesinflammatoires et auto-immunes,ou infectieuses comme les syndro-

mes immunodéficitaires. Et si l’onajoute une bonne rectification

alimentaire, en parti-culier diminuer

fortement lacharge deg l u t e n ,cette nutri-t h é r a p i e

l a i s s e enretrait bien des

traitements phar-macologiques car, de surcroît, elles’adapte à toute situation inflamma-toire, qu’elle soit cutanée, articu-laire, musculaire, digestive, pulmo-naire ou autre ! �

Philippe FiévetMédecin nutritionniste

Maître en sciences et biologie médicales

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Connaître

La Revue de la MTRL � mars 2015 � numéro 85

http://www.intestin-carrefour-de-mon-destin.fr/

A valer cette poudre blancheest parfaitement autorisé.Pourtant, elle fait des rava-

ges dans le monde, surtout depuisces cinquante dernières années. DesEtats-Unis aux pays du Sud, del’Europe au Tiers Monde, la consom-mation de sucre a explosé, passant de8 à 120 millions de tonnes. Au débutdu XXe siècle, chaque Françaisconsommait en moyenne 1 kg desucre par an ; aujourd’hui : de 25 à35 kg, selon les sources. Et, auxEtats-Unis, c’est le double ! Sodas,plats préparés, conserves et pâtisse-ries industrielles, yaourts sucrés, cornflakes, ketchup…, le sucre estpartout. Un produit invisible, nocif,un “doux poison” que les industrielset la restauration hors foyer ajoutentaux aliments, entretenant par làmême le goût pour le sucré etaugmentant ainsi la dépendance àces produits.

En 1980, le Dr Abram Hoffer,psychiatre, n’hésitait pas à dire que« la puissance de la dépendance dusucre est aussi forte que la dépen-dance à l’héroïne. La seule diffé-rence entre la dépendance enversl’héroïne et celle envers le sucre estque le sucre n’a pas besoin d’êtreinjecté. Il peut être consomméimmédiatement parce qu’il estdisponible et n’est pas considérécomme une plaie sociale ».

Le glucose, notre carburantLe glucose (et non le sucre) constituele carburant qui permet à nos cellulesde produire de l’énergie. Les muscleset le cerveau, notamment, consom-ment beaucoup de glucose.

Le glucose provient des glucidesque nous ingérons. Dans les paysindustrialisés, l’homme trouve enmoyenne 350 g de glucides dans sonalimentation quotidienne. Cettequantité lui permet de couvrir unegrande partie de ses besoins énergéti-ques, le reste étant apporté par leslipides. Tout aliment peut se transfor-mer en glucose, mais cette transfor-mation peut être plus ou moinsrapide ou plus ou moins complètesuivant la composition de l’aliment etnotamment la présence de fibres.C’est une transformation lente desaliments en glucose qui est sans dan-ger pour notre corps. Les céréalescomplètes (riz non poli, blé com-plet…) fournissent entre 70 et 88 %de glucose, les légumes 3 à 20 %, lesfruits 10 à 20 %, les graisses 10 %,sans oublier les légumineuses et lesalgues, d’un intérêt certain.

Notre organisme n’a pas besoind’autres glucides que ceux contenusdans ces aliments, et l’on devraitbannir le sucre blanc, les alimentsraffinés, la farine blanche, l’alcool,les jus de fruits industriels et lessodas de notre alimentation, car ces

aliments se transforment trop rapi-dement en glucose. En induisantune forte charge glycémique, ces ali-ments à index glycémique élevé(voir encadré) font le lit de l’addic-tion par les hypoglycémies réaction-nelles qu’ils provoquent, entraînanten retour un besoin de consommerdu sucre.

De quels sucres parle-t-on ?« Tous les sucres ne sont pas adaptéspour notre santé, avertit le Dr Jean-Marie Compagnon, médecin nutri-tionniste spécialisé dans le traitementde la surcharge pondérale et de l’obé-sité. Le terme “glucides” regroupe desglucides à goût sucré tels que gâteaux,chocolat, confitures, miel…, quicontiennent des glucides simples :glucose, saccharose, fructose et desglucides à goût non sucré tels quepain, pomme de terre, pâtes, riz,féculents, farineux…, qui contien-nent des glucides complexes : les ami-dons. Les glucides sucrés sont tousconsidérés comme rapides, ce qui estfaux, et les glucides non sucrés sonttous considérés comme étant lents, cequi est faux aussi : il y a de tout par-tout. Les sucres rapides sont très viteassimilés dans le tube digestif etdéclenchent rapidement un pic glycé-mique élevé et une synthèse d’insu-line importante tandis que les gluci-des lents font l’inverse. »

16 La Revue de la MTRL � mars 2015 � numéro 85

Le sucre : un doux poison?Le sucre serait-il aussi dangereux pour la santé que l’abus d’alcool, le tabac ou

les drogues dures ? C’est en tout cas ce qu’ont affirmé trois chercheurs de l’université

de Californie à San Francisco, dans une étude publiée l’an passé dans Nature.

En pointant le rôle de l’excès de certains sucres, notamment le sirop de glucose-fructose

largement présent dans les plats préparés, les scientifiques insistent sur

les effets toxiques et addictifs du sucre. Alors, tous accros ?

Le point avec un nutritionniste et un cancérologue

Le sucre : un doux poison?Le sucre : un doux poison?Le sucre : un doux poison?Le sucre : un doux poison?

Le sucre blanc raffiné ou saccha-rose est extrait de la tige de la canneà sucre ou de la betterave. Ce sucrecristallisé peut être broyé plus oumoins finement. On obtient alors lesucre le plus utilisé pour nosdesserts ou autres pâtisse-ries : le sucre blanc en pou-dre ou en morceaux. Ses défauts sont nom-breux : il estdénué de tous sesminéraux et vita-mines et sonapport en nutrimentsest nul ; il reste le meilleur ami denos caries ; enfin, son élaboration etson épuration (raffinage) obligent lesraffineries à utiliser des substancestrès polluantes comme l’anhydridecarbonique sodium ou l’acide sulfu-rique. Mais attention ! La plupart dutemps, les sucres dits “roux” ne sontque des sucres blancs colorés avec ducaramel ou de la mélasse. Ils ne sontdonc pas meilleurs que les sucresblancs au niveau sanitaire et environ-nemental. En circuit bio, le sucreparfois appelé roux est en fait unsucre complet, c’est-à-dire plus oumoins raffiné donc de meilleure qua-lité et plus écolo.

« On retrouve le saccharose (sucreblanc avec un IG à 60) partout et saconsommation est complètementbanalisée, confirme notre médecinnutritionniste. C’est un mauvais sucrequi n’apporte que des calories vides.

Le sucre industriel est un produitconcentré, toxique, déminérali-

sant et décalcifiant car il nepossède pas les élé-ments (vitamines,oligo-éléments, etc.)indispensables à son

utilisation par l’orga-nisme, qui est contraint de les

lui céder pour son assimilation. » Leraffinage des aliments prive doncnotre corps des vitamines et minérauxdont il a besoin pour fonctionner correctement.

Le sucre complet ou intégral (rapa-dura ou sucanat) est obtenu directe-ment à partir du jus de canne à sucreconcentré puis déshydraté ; c’est unsucre non raffiné. Il se présente sousla forme de cristaux bruns et secs. Cesucre, totalement pourvu de samélasse, conserve donc toutes lesvitamines, acides aminés et sels miné-raux de la canne à sucre. Il possèdemême du fluor naturel, lui attribuantdes propriétés anticariogènes à l’in-

verse des autres sucres (sauf la stevia),qui attaquent l’émail des dents. Plussain et sans effets néfastes sur l’envi-ronnement, le sucre complet a unesaveur agréable de miel et de réglisselorsqu’il est chauffé.

Le sirop de glucose, ou corn syrup,est obtenu à partir de l’amidon demaïs. « Apparu dans les années80, ce sucre, dont l’indexglycémique est de 100,est entré de manièresournoise dansnombre de pro-duits (prépara-tions cuisinées,gâteaux indus-triels, surimis, char-cuterie industrielle, bonbons…),énumère le Dr Compagnon. Il rendencore plus addict (dépendant) quele saccharose au travers des hypogly-cémies réactionnelles qu’il occa-sionne, induisant en retour unbesoin de consommer à nouveau desaliments sucrés. »

Le sirop de glucose-fructose est unsirop de maïs à haute teneur en fruc-tose. Utilisé dans de nombreux platspréparés et à forte dose aux Etats-Unis, il contribuerait avec le saccha-rose à l’épidémie mondiale d’obésité.Dans un article récent du Jama, deschercheurs de l’école de médecine del’université de Yale (Etats-Unis) évo-quent cette hypothèse en montrant,grâce à l’imagerie par résonancemagnétique, qu’une alimentationriche en glucose réduit le flux sanguin

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Diététique

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L’INDEX GLYCÉMIQUE

L’index glycémique mesure la vitesse d’assimilation d’un glucide par l’organisme et permet declasser les aliments en fonction de l’élévation de la glycémie qu’ils produisent quand on lesconsomme. Plus leur index est élevé, plus les aliments entraînent une hausse rapide du tauxde sucre dans le sang. Ce qui provoque aussitôt une élévation de la sécrétion d’insuline, puisune baisse du taux de sucre suite à l’action de l’insuline. Cette baisse de sucre augmentealors la sensation de faim. Les aliments à index glycémique élevé, rapidement assimilés parl’organisme, ont tendance à faire grossir car ils sont stockés sous forme de graisse.

Variation de l’index glycémiqueL’index de référence 100 est celui du glucose, le sucre le plus hyperglycémiant (après le maltose à 110 contenu dans la bière). Plus un aliment a un index proche de 100, plus il estdit “rapide”. À l’inverse, plus un aliment affiche un index proche de 0, plus il est dit “lent”. Sont classés hyperglycémiants (index de plus de 50), par exemple, le riz à cuisson rapide (85),la baguette blanche (95), les bananes (60), le melon (67). Parmi les aliments à faible index glycémique, citons les légumineuses [lentilles, pois chiches (28)], les figues sèches (35), la pomme (38) et surtout tous les légumes (15).

L’index glycémique d’un même aliment peut varier selon plusieurs facteurs. Prenons l’exem-ple du blé. Plus le grain de blé est moulu finement, plus son index glycémique augmente.C’est pourquoi le pain de blé, fait d’une fine farine, fait plus augmenter le taux de sucre san-guin (et le stockage des graisses) que les pâtes (spaghettis : IG 44), faites de semoule, ungrain moulu plus grossièrement. De même, la farine raffinée possède un index glycémiqueplus élevé que la farine entière. Un traitement industriel comme la précuisson élève aussi l’in-dex glycémique d’une céréale. Des pâtes cuites “al dente” ont un IG plus bas que des pâtestrop cuites. Une carotte crue, une pomme crue, ont un IG plus bas que si cuites. Des légu-mes mangés en début de repas font baisser l’IG global du repas.

et l’activitédans les zonesdu cerveaui m p l i q u é e sdans la régula-tion de l’appé-tit, phénomè-nes qui ne sontpas observés sile glucose estremplacé pardu fructose. Ainsi, une alimentationtrop riche en fructose ne déclenchepas le phénomène de satiété, favori-sant des apports excessifs et, par voiede conséquence, l’apparition d’unsurpoids puis d’une obésité. Lesauteurs font toutefois un distinguoentre fructose “naturel”, trouvé dansles fruits, et fructose “artificiel”,importé dans des produits prêts à êtreconsommés ; le premier étant recom-mandé car, outre l’apport vitamini-que du fruit, il est absorbé plus lente-ment que le second du fait de lastructure fibreuse du fruit.

Une autre publication de Natureindique que le fructose aurait aussides effets toxiques sur le foie, similai-res à ceux de l’alcool. Selon RobertLustig, endocrinologiste pédiatriqueau UCSF Benioff Children’s Hospital,« ce n’est pas surprenant puisque l’al-cool est dérivé de la fermentation dusucre ». Devant la gravité de la situa-tion, Lustig et ses collègues de l’uni-versité de Californie à San Franciscorecommandent de taxer fortementtous les aliments et boissons conte-nant des sucres ajoutés, de manière àen diminuer la consommation.

Le fructose a un indice glycémiquebas (20), mais les jus de fruits qui encontiennent sont souvent acides, etdonc agressifs pour l’estomac et pourle corps. Préférez les fruits entiers etfrais en petites quantités. D’autrepart, il est utile de savoir que le fruc-tose pur, dépourvu d’enzymes ou denutriments, vole les minéraux de l’or-ganisme en compensation et agitdonc comme le sucre blanc !

Le lactose (glucose + galactose) pro-vient du lait et de ses dérivés. C’est unsucre d’origine animale. Véritable

poison selon le Pr Joyeux (voir inter-view), le lactose est inadapté pourl’homme. L’intolérance au lactose estde plus en plus fréquente. Ses symptô-

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INTERVIEW DU PR HENRI JOYEUX,PROFESSEUR DE CANCÉROLOGIE ET CHIRURGIE DIGESTIVE

À LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE MONTPELLIER

Quelle est la relation entre consommation excessive de sucre et le cancer ?

L’alimentation est un des facteurs majeurs des cancers, et le sucreest à l’origine de nombreuses pathologies métaboliques : diabète,obésité… et nous savons qu’il existe une relation entre obésité etcancers. Le sucre en excès est en effet l’aliment princeps de la cel-lule cancéreuse. Ce qui a contrario ne signifie pas qu’il ne faille pasen consommer pour affamer la cellule cancéreuse. Mais tous lessucres ne sont pas adaptés pour notre santé.

L’excès de sucre se retrouve dans toutes les boissons sucrées, lepain blanc, les farines blanches, les corn flakes, les confiseries… Etdans les boissons light, on trouve un “faux sucre”, l’aspartame, quiest un immunosuppresseur. Ce ne sont donc pas des sucres àrecommander. La consommation de sucre blanc raffiné, ou saccha-rose, ou de boissons et aliments à base d’aspartame induit progres-sivement une baisse des défenses immunitaires.

Le sucre en excès se stocke surtout dans le foie sous forme de gly-cogène. Au-delà de trois jours, on fait avec ce sucre du “foie gras”,mais nous ne sommes pas des oies : c’est la stéatose hépatique quirend les personnes fatiguées. Ce glucose est ensuite transformé parle foie en triglycérides, qui seront stockés dans des cellules adipeu-ses (les adipocytes) : c’est ce que l’on appelle la lipogenèse. Le grasest alors stocké dans les seins chez la femme et dans le bassin chezl’homme. Or le gras est cancérigène. Aujourd’hui, on trouve des cou-ples atteints conjointement de cancer du sein pour Madame et de laprostate pour Monsieur ! N’oublions pas que le cancer est un voleurdans notre organisme. Il vole ce que nous avons de plus précieux,les meilleurs sucres, et il nous laissera les mauvais. On sait que 100 g

de tissu cancéreux sont capables de détourner à leur propre compteplus de 10 g de sucre pour l’énergie de leur développement, sansparler des acides aminés venant de protéines nécessaires à laconstruction du tissu tumoral.

Quelles mesures préconisez-vous pour une meilleure santé ?

Le cancer n’est pas inéluctable, et on peut en éloigner les causesen changeant ses habitudes alimentaires. Les meilleurs sucres sontdans les fruits frais de saison, bio, et le miel de proximité, notam-ment d’acacia et de châtaignier, riches en fructose. On consom-mera de préférence des fruits frais plutôt que des jus, souvent tropconcentrés en sucre. On peut aussi consommer du sucre intégral(rapadura) qui n’a subi aucune transformation et conserve tous lessels minéraux, vitamines et oligoéléments de la canne à sucre.Surtout pas du sucre blanc qui a été lavé et n’est d’aucun intérêtpour notre organisme. La stevia est aussi intéressante car sonindex glycémique est nul.

On peut aussi conseiller de consommer des glucides à charge glycémique basse : céréales complètes bio, pain complet, légumi-neuses. Et bannir le lait de vache. Car outre le fait que le lactose estun sucre, il est trop riche en facteurs de croissance.Malheureusement, l’industrie laitière continue de faire croire que lelait est une nourriture indispensable pour l’être humain.

Enfin, éviter le stress à l’origine de l’addiction au sucre. Le stressest lié à l’angoisse, qui a diverses origines (travail, avenir,enfants…). Et, pour diminuer cette angoisse, on se “caresse” l’es-tomac avec du sucre !

www.professeur-joyeux.com

mes : diarrhées, ballonnements, dou-leurs et crampes abdominales, vomis-sements et constipation. Il est intéres-sant de préciser que la littérature spé-cialisée mentionne d’autres troublesattribués au lactose : fatigue chroni-que, humeur dépressive, membresdouloureux, vertiges, maux de tête…

Le miel est un sucre issu dela transformation d’unproduit végétal par lesabeilles. Son indexglycémique étanttrès élevé (80), ilfaut cependant leconsommer avecmodération.

Les édulcorants desynthèse sont des subs-tances chimiques au pou-voir sucrant bien supérieur ausucre (saccharose). L’acésulfame K,l’aspartame, la saccharine et le sucra-lose, qui présentent un pouvoirsucrant de 150 à 600 fois supérieur ausaccharose, en font notamment par-tie. On les trouve dans quelque 6 000produits de consommation courante :les sodas light ou non, les desserts, lesproduits laitiers, les friandises, les che-wing-gums… La plupart sont égale-ment disponibles sous forme d’édul-corants de table. En 2013, l’EFSA aentrepris un examen rigoureux detoutes les recherches scientifiques dis-ponibles sur l’aspartame et ses pro-duits de dégradation. Après analyse,ses experts ont conclu que la dosejournalière acceptable (DJA) actuellede 40 mg/kg de poids corporel/journ’était pas dangereuse pour la santé etont exclu le risque potentiel que l’as-partame provoque des dommages auxgènes ou induise le cancer. Ce que leRéseau environnement santé (RES)conteste. Selon l’organisation nongouvernementale, l’avis de l’Agenceeuropéenne « présente de graves man-quements aux règles de la déontologiede l’expertise ». Le RES estime qu’unelittérature nouvelle sur des risquesaccrus de cancers, de naissances pré-maturées, de troubles cognitifs oumétaboliques (diabète notamment) aété passée sous silence ou mésinter-prétée par les experts européens.

Quelles sont les maladiesliées à l’excès de sucre ?

Le diabète est de loin la plus répanduedes maladies associées au sucre. Si desfacteurs génétiques entrent en jeu,c’est surtout notre mode de vie quiexplique l’explosion du diabète dansles pays occidentaux comme la

France, dont au moins 2 % dela population est déjà

concernée. Que ce soitpar notre alimenta-tion trop riche englucides et en grais-ses, ou par lemanque d’exercice

physique pour brûlernos kilos superflus,

nous cumulons biensouvent les facteurs qui favo-

risent l’obésité, et par conséquentles risques de développer le diabète.L’accumulation de sucre contribueégalement au vieillissement accélérédes tissus et prédispose aux accidentsvasculaires, en particulier coronariens,réduisant en moyenne d’un tiers l’espérance de vie du diabétique.

« Outre le diabète, le sucre favoriseles maladies cardiovasculaires etl’obésité, sans oublier bien sûr lescaries, ajoute le Dr Compagnon : lesucre attaque les dents par contactdirect externe, mais aussi par voieinterne par le sang. Glucose, fruc-tose et saccharose sont complète-ment dépourvus d’oligoéléments etde minéraux, ils utilisent les miné-raux du corps et appauvrissent nosréserves en magnésium, calcium,chrome… et déminéralisent lesdents et les os, ce qui entraîne carieset ostéoporose. »

De plus, les sucres raffinés contri-buent à acidifier notre corps et à per-turber notre système immunitaire.Arthrite, rhumatismes, fatigue chro-nique, troubles digestifs peuvent êtreautant de symptômes de l’acidifica-tion de notre terrain.

Que faire alors pour lutter contrece fléau blanc ? Même s’il est difficilede changer ses habitudes alimentairesdu jour au lendemain, il fautcommencer par diminuer nos quan-tités de sucres et d’aliments nocifs.

Se déshabituer du goût sucré n’est passimple, mais on peut déjà remplacerle sucre blanc par du sucre intégral, lepain blanc par du pain complet bio etsupprimer les sodas pour se désalté-rer. « Le sucre est très acidifiant, et ilfaut compenser en mangeant deslégumes qui sont eux alcalinisants, etpréférer les fruits entiers aux jus defruits, dont l’index glycémique estplus élevé », conseille aussi leDr Compagnon (www.compagnon-nutrition.fr). Et pour améliorer lemétabolisme et mieux gérer sonstress, rien de tel que l’exercice physi-que régulier. �

Brigitte Postel

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Quelques chiffres

Le sucre blanc est le plus raffiné. Le sucre blanc estconstitué à 97 % de saccharose minimum.

92 % du sucre consommé en France est extrait de labetterave. Une tonne de betterave donne environ140 kg de sucre.

La stevia

Bien connue des Amérindiens, cette planted’Amérique du Sud au pouvoir hautement sucrantrenforce le goût des aliments et peut remplacer tousles produits sucrants, sans faire augmenter la glycé-mie, son index glycémique étant nul. La stevia estvendue sous forme de feuilles séchées, coupées etpulvérisées, sous forme de poudre blanche ou deliquide.

Pourquoi le sucre est-il mauvais pour les dents ?

Ce n’est pas le sucre lui-même qui est responsabledes caries, mais les bactéries qui utilisent ce sucrepour se développer au contact des dents et formerla plaque dentaire. Trois cents espèces bactériennesdifférentes sont susceptibles d’habiter notre bouche,mais seules certaines provoquent des caries : cellesdu groupe Streptococcus mutans, notamment. Cesbactéries colonisent les différents sites buccaux etcaptent les sucres transportés par la salive. Elles s’ymultiplient en produisant des acides et entraînent ladissolution progressive des cristaux d’apatite quicomposent l’émail des dents.

S avez-vous que, selon une étudecanadienne, 11 milliards decigarettes sont grillées sur Terre

chaque jour. Le tabac serait à lui seulresponsable de 5 % de la déforesta-tion, par le bois qu’il nécessite pour leséchage. Enfin, la fumée d’une ciga-rette pollue autant que dix voituresdiesel tournant au ralenti pendanttrente minutes.

Pourtant, il semble que les ventesde cigarettes seraient en baisse de7,5 % en France en 2013, en s’éta-blissant à 47,5 milliards, soit quandmême 63 millions de tonnes ! Cettebaisse serait accélérée par la crois-sance des ventes de cigarettes électro-niques et probablement par l’aug-mentation du prix du tabac. Ce sont27 % des Français qui fument.

Et les “vapoteurs” ?Ils seraient entre 1,5 et 2 millions enFrance. Certains y font appel afin dese sevrer du tabac dans de bonnesconditions ou encore dans le but dediminuer leur consommation, d’au-tres ont testé le produit et y onttrouvé goût. Par ailleurs, l’incessante

augmentation du prix du tabaccompte parmi les principales moti-vations qui orientent de nombreuxconsommateurs vers la cigaretteélectronique.

En quatre ans, c’est un vrai boomsans précédent. Entre 2010 et 2014,le nombre de points de vente estpassé d’une douzaine à plus de 2 500,pour un chiffre d’affaires estimé à200 millions d’euros.

C’est quoi la cigarette électronique ?

C’est un dispositif produisant une“vapeur” d’eau ressemblant visuelle-ment à la fumée produite par la com-bustion du tabac. Cette vapeur peutêtre aromatisée et contenir, ou non,de la nicotine. L’e-cigarette comporteune pile, un dispositif de stockaged’e-liquide (cartouche ou réservoir)et un atomiseur. L’ensemble estcontenu dans une enveloppe plasti-que ou métallique.

Que contient le e-liquide ?Il s’agit d’un mélange à base de pro-pylène glycol ou de glycérine végé-

tale, additionné quelquefois d’alcoolet d’eau. Il s’y ajoute des arômesgénéralement issus de l’industrie ali-mentaire et éventuellement de nico-tine à des taux variables, en général de0 à 36 mg/ml.

Que connaît-on de sa toxicité ?

A ce jour, aucun effet indésirable oucas d’intoxication en lien avec la pré-sence des solvants (propylène glycol)n’a été rapporté. Les principauxagents cancérigènes contenus dans letabac n’ont été détectés dans les liqui-des à vapoter qu’à l’état de traces, àdes taux équivalents à ceux contenusdans les substituts nicotiniques telsque les gommes ou les patchs et quiseraient 500 fois moindres que ceuxque l’on retrouve dans les véritablescigarettes.

Cependant, une étude américainefait grand bruit en ce moment. Selondes chercheurs de l’université de Port-land, leurs travaux en laboratoire,publiés sous forme d’une lettre dansla dernière édition du New EnglandJournal of Medicine (NEJM), leliquide à partir duquel se forme lavapeur inhalée par les utilisateurs d’e-cigarette fabrique une substancecancérigène, le formaldéhyde. Ilapparaît lorsque le liquide est chauffégrâce à un courant d’une tension de 5 volts. A ce voltage, le taux de formal-déhyde fabriqué est alors largementplus élevé que ceux trouvés avec lacombustion des cigarettes convention-nelles. Un utilisateur de cigarette élec-

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La cigarette électroniqueDepuis quelques années, la cigarette électronique est devenue un élément

de la vie quotidienne. “Vapoter”, néologisme créé en 2008 suite à un concours

en ligne, est un verbe devenu usuel et cherche à se différencier de “fumer”.

De fait, le mot cigarette électronique n’est pas très juste car il s’agit d’un dispositif

producteur de vapeur et non pas de fumée

tronique qui inhalerait chaque jourl’équivalent de trois millilitres de celiquide vaporisé, chauffé au maxi-mum, absorberait quelque 14 milli-grammes de formaldéhyde. Sur le longterme, l’inhalation de 14 milligram-mes (+/–3 mg) de cette substancenocive chaque jour pourrait multiplierpar 5 à 15 fois le risque de cancer.

Cependant, les conclusions de cetteétude sont critiquées. Pour PeterHajek, directeur de la division sur letabagisme à la faculté de médecine etde dentisterie de Londres, « quand lesfumeurs de cigarettes électroniquessurchauffent le liquide, cela produitun goût âcre désagréable, ce qu’ilsévitent de faire ». Dans les conditionsde la vie réelle, les vapoteurs neseraient donc pas exposés à desconcentrations de formaldéhyde del’ordre de celles analysées dansl’étude. Il faut cependant rester pru-dent et attendre les conclusionsd’études complémentaires.

Et les effets sur l’entourage ?L’incitation à la consommation detabac, en particulier le risque pourles jeunes de s’initier au tabagisme,est réelle.

Il y a peu d’études et de recul sur latoxicité du vapotage passif, il estcependant estimé que le risque n’estpas comparable à celui du tabagismepassif mais pourrait être source depollution par les composés organi-ques volatils dans l’environnementintérieur.

Les recommandations du “groupe d’experts France”

Un groupe d’experts chargé par leministère de la Santé d’élaborer unrapport sur la cigarette électronique a présenté ses avis et a formulé28 recommandations en mai 2013. Il rappelle que la priorité est l’arrêt du tabac en raison de sa nocivité. Legouvernement a repris un certainnombre de recommandations sur lacigarette électronique, notamment :� l’interdiction d’utilisation dans les

lieux publics,� l’interdiction de vente aux mineurs,� l’interdiction de publicité.

Le rapport d’experts proposait éga-lement de rendre possible la vente enpharmacie, avec le statut de médica-ment, de certaines cigarettes électro-niques (avec tous les contrôles appli-cables aux médicaments) mais de nepas en faire un lieu exclusif de vente ;ainsi que de poursuivre les recherchesconcernant les effets de ce nouveauproduit d’utilisation courante.

Est-elle enfin efficace dans le sevrage tabagique ?

Des résultats positifs qui ressortent dedeux essais récents montrent qu’unpourcentage de 9 % des fumeurs ontarrêté leur tabagisme à 6 mois contre4 % dans un groupe placebo et qu’iln’existe pas de différence en efficacitéentre la cigarette électronique à lanicotine (ECN) et les patchs. Cepen-dant, le pourcentage de sujets ayantdiminué leur consommation d’aumoins la moitié étaitplus important dans legroupe ECN compa-rativement au groupepatchs : 61 % versus44 %, Enfin, aucuneffet secondaire graven’a été rapporté dansles études de cetterevue à court oumoyen terme. Selonleurs auteurs, les e-cigarettes avec nico-tine ont un intérêt surle long terme, mais lesniveaux de preuve sontlimités en raison dupeu de données actuel-lement disponibles.

En conclusionSi la cigarette électronique est utiliséedans le sevrage tabagique, des évolu-tions réglementaires seront nécessai-res. En particulier, comme le soulignel’Académie nationale de pharmacie,« la composition qualitative et quan-titative des produits utilisés dans lesrecharges doit être précisée et contrô-lée dans le cadre de la norme Afnor,et la température obtenue à la sortiede l’atomiseur doit être limitée afind’éviter la transformation de la glycé-rine en acroléine, substance très toxi-que ». Ces nouvelles normes sont encours de rédaction outre-Atlantiqueet, si elles sont entérinées, les indus-triels devront alors obtenir une auto-risation pour maintenir sur le marchéleurs cigarettes électroniques. �

Dr Michel Nasrpneumologue

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LA CONFÉRENCE FILMÉE…

L a conférence santé animée par le Dr Michel Nasr surce même sujet, le 4 décembre 2014 au siège de laMTRL, a été filmée, et on peut la regarder dans son

intégralité sur le site mtrl-id.com

http://www.mtrl-id.com/videos.php?page=2

Fonctionnement d’une cigarette électronique

La batterie fournitl’énergie nécessaire au fonctionnement de l’atomiseur.

Le cartouche contient le liquide parfumé

avec ou sans nicotine.

L’extrémité s’allume lorsque le vapoteur aspire une bouffée.

L’atomiseur se déclenchequand le vapoteur aspireune bouffée. Sa résistance transformele liquide en vapeur.

L e cancer est la maladie la plus redoutée pour 86 %des Français, selon un récent sondage. 70 % de nosconcitoyens se disent, aussi, mal informés sur les

nouveaux traitements, 65 % sur les taux de guérisonsdes différentes localisations du cancer, et près d’un sondésur deux juge inégalitaire l’accès aux nouveaux traite-ments. Pourtant, la réforme 2004 de l’Assurance mala-die, afin de garantir l’accès à l’innovation thérapeutiqueà tous et partout, avait créé en 2005 une liste de médi-caments onéreux remboursés à 100 % (en dehors de latarification à l’activité, ou “liste en sus”). Le principeaurait été fort louable si les médicaments qui la consti-tuent étaient tous de réelles innovations thérapeutiques.Tel n’est pas tout à fait le cas.

Faux espoirs de la génomique et panne d’innovation dans le cancerlocalement avancé ou métastasé

Pas si naïfs que cela, et malgré le battage médiatique,46 % des Français déplorent la lenteur des progrès. Enseptembre 2011, la revue anglaise Lancet Oncologypubliait une tribune signée de 37 oncologues de réputa-tion internationale, intitulée « Pour des soins abordablesen cancérologie dans les pays développés ». Ces expertsosaient y affirmer que « la majorité des nouvelles théra-pies ciblées dans le cancer, récemment introduites ouqui arriveraient sur le marché dans les toutes prochainesannées, ne seraient vraisemblablement pas capables deguérir les malades en phase avancée et ne permettraientd’obtenir que des gains très limités de survie ». Voilà quitranche singulièrement avec le texte de propagande « Lesenjeux de l’accès à l’innovation thérapeutique – 8 propo-sitions pour sauver 40 000 vies de plus chaque année »de la Fondation ARC (2 févr. 2015). Les membres de lacommission oncologie du Lancet considèrent inutiles lessoins pour lesquels le bénéfice pour le patient est nul,marginal ou non clairement établi, ceux qui ne sont passouhaités par le patient, ceux redondants ou si des alter-natives aussi efficaces et moins onéreuses existent. Lesauteurs affirment que les preuves d’un bénéfice cliniquefont défaut pour la plupart des tests de génomique, endépit de leur intégration dans les modalités d’usage desmédicaments concernés. Des chercheurs d’Harvard ontpassé au crible les 119 associations de biothérapies etbiotests autorisés aux USA. Leur publication d’octo-bre 2014 relève que seuls 36 % ont prouvé leur validitéclinique (le test permet bien d’identifier les patientsporteurs d’une anomalie génétique), pis ! seuls 15 % ont

fait la preuve de leur utilité clinique (l’utilisation du testet de la biothérapie associée bénéficient au patient).L’étiquetage des biomarqueurs de pharmacogénomiquevalidé par l’agence américaine du médicament n’est unefois sur deux pas conforme à ces données.

Limites des essais cliniques randomisés dans le traitement du cancer

Et nos experts oncologues du Lancet de rappeler� que les patients inclus dans ces essais ne sont pascomparables à ceux rencontrés en pratique oncologiquecourante ;� que les bases de données de qualité qui permettraientde faire des études de cohorte observationnelle dans la“vraie vie”, sur le long terme depuis le diagnostic, sontbien trop rares ;� qu’un résultat statistiquement significatif n’a pastoujours de sens clinique (telle cette biothérapie quidans une étude améliorait la survie de 0,33 mois dans lecancer du pancréas métastasé au prix d’effets indésira-bles très graves) ;� que l’analyse des résultats ne doit pas se fonder sur descritères intermédiaires comme celui de la survie sansprogression tumorale, mais préférer le critère de la survieglobale ;� que la poursuite du développement d’une molécule quia montré un bénéfice marginal en “phase 2” ne peutconduire qu’au même constat en phase 3 (Cf. infra, lesexemples du panitumumab, VECTIBIX®, et cétuximab,ERBITUX®, dans le cancer colorectal, et du cétuximabdans le cancer bronchique non à petite cellule).

Un rapport présidentiel sur la fin de vie, clair sur l’information des patients à incluredans les essais thérapeutiques

« Maintenir à tout prix l’espoir sur une énième ligne dechimiothérapie apparaît trop souvent préférable aurespect d’une qualité de vie pour le temps qui reste,respectueuse des souhaits du malade. » La phase 1 d’unerecherche en cancérologie consiste à administrer lemédicament à tester à des malades qui n’ont plus d’es-poir thérapeutique, pour explorer sa tolérance et nonson efficacité, car compte tenu de sa dangerosité il nepeut être essayé sur un sujet sain. Les malades doiventdonc consentir à prendre un médicament qui ne leurservira à rien sinon à éprouver des effets secondaires. Leconsentement devrait être très clair sur ce sujet. Or il nel’est généralement pas.

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Économie de la santé

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Le coût des chimiothérapiesreflète-t-il un progrès

Le coût des chimiothérapiesreflète-t-il un progrès

Le coût des chimiothérapiesreflète-t-il un progrès

Le coût des chimiothérapiesreflète-t-il un progrès

Le coût des chimiothérapiesreflète-t-il un progrès

Des principes d’inscription et de radiationsur la liste, révisés en octobre 2010, et toujours pas appliqués par les ministresen charge de la Santé

Le conseil de l’hospitalisation a revu, cela fera bientôtcinq ans, les règles de gestion active de la liste. Nepeuvent y être inscrits les médicaments dans les indica-tions desquelles le progrès thérapeutique est jugé nulou mineur par la Haute Autorité de santé(Amélioration du service médical rendu, ou ASMR,notée respectivement à 5 ou 4 dans l’avis de la commis-sion de la transparence). Seuls les progrès majeur,important ou modéré sont éligibles (ASMR de niveauxrespectifs 1, 2 et 3). En cas de radiation, la situation dechaque médicament partageant la même visée théra-peutique doit être examinée. Et c’est là que le bâtblesse. De nombreuses molécules peu coûteuses ont étéradiées de la liste en sus depuis 2010, alors que de faus-ses innovations beaucoup plus onéreuses possédant lesmêmes indications y étaient maintenues. Ce quiprofite bien davantage aux firmes pharmaceutiquesqu’aux patients et usagers…

Les 96 molécules onéreuses de la liste en sus ont tota-lisé 2,778 Mds¤ de dépenses en 2013, dont 1,467 Md¤

pour les 32 médicaments anticancéreux. Les dixpremiers anticancéreux en 2013 totalisaient 50 % detoute la liste en sus et 94,7 % des anticancéreux de laliste en sus. Aucune molécule française n’est présenteparmi les 10 premières.

Prenons juste quelques exemples : le lecteur intéressépourra visiter le site de la HAS et faire fonctionner àloisir son moteur de recherche en y tapant les noms demarque des médicaments. Les niveaux d’ASMR sontmentionnés dans les dernières pages des avis de lacommission de la transparence. Pour l’AVASTIN®, leprogrès est nul dans le cancer du sein et celui dupoumon, il est mineur dans les trois autres localisations,rein, ovaire et côlon. Dans le cancer colorectal, les résul-tats “miraculeux” publiés en 2004, et qui lui avaientpermis d’obtenir une AMM, n’ont jamais pu être repro-duits, et un essai plus large portant sur 1 400 patients neretrouve pas d’amélioration significative de la survieglobale. Le NICE anglais (équivalent de notre HauteAutorité de santé) ne recommande pas l’AVASTIN®dans le cancer métastasé du côlon. Aux USA, l’indica-tion de l’AVASTIN® dans le cancer du sein a été reti-rée, suite à la réévaluation du rapport bénéfice/risquedésormais défavorable. Dans le cancer du poumon, ilrallonge moins la vie que les soins palliatifs précoces.

Le VECTIBIX® fait partie de la liste noire des médi-caments à écarter selon la revue Prescrire. Dernierexemple, l’ALIMTA®, pémetrexed, apporte unprogrès modeste dans le mésothéliome pleural pourune population cible de 600 patients à l’année, et nul

dans le cancer du poumon pourune population cible de17 000 patients par an. Le coûtd’une séance de chimiothérapieavec ce médicament est supé-rieur à 2 000¤, soit 70 fois plusqu’avec d’autres médicamentsradiés de la liste et qui ne luiétaient pourtant pas inférieurs,tel le paclitaxel… �

François Pestypharmacien, expert-conseil

en médicaments

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du cancer thérapeutique tangible?

Classement des dix anticancéreux les plus coûteux

de la liste en sus en 2013

Rang Nom de Dénomination Firme Part des Dépenses % cumulémarque commune pharmaceutique ASMR de 2013 des dépenses

internationale niveaux 4 (millions 2013 en(DCI) et 5 ou ND d’euros) anticancéreux

1 AVASTIN® bévacizumab Roche 5/5 393 26,8 %

2 HERCEPTIN® trastuzumab Roche 3/5 255 44,2 %

3 MABTHERA® rituximab Roche 1/5 248 61,1 %

4 ALIMTA® pémetrexed Lilly France 4/5 153 71,6 %

5 ERBITUX® cétuximab Merck Lipha Santé 3/5 121 79,8 %

6 VELCADE® bortézomib Janssen-Cilag 2/5 91 86,0 %

7 VIDAZA® azacitidine Celgène 0/1 51 89,5 %

8 VECTIBIX® panitumumab Amgen SAS 3/3 28 91,4 %

9 YERVOY® ipilimumab Bristol-Myers Squibb 3/3 25 93,1 %

10 CAELYX® doxorubicine MSD France 2/3 24 94,7 %

(Selon les données transmises au consultant par l’ATIH.)

La Revue de la MTRL � mars 2015 � numéro 85

François Pesty déclare n’avoir aucun lien d’intérêt avec les firmes pharmaceutiques fabriquant ou commercialisant des médicaments cités dans cet article.

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(Renseignements et réservations en page 4 de la Revue)