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Ministère de la culture et de la communication 3, rue de Valois 75033 Paris Cedex 01 www.culture.gouv.fr www.culture.fr LA LETTRE D’INFORMATION Ministère de la culture et de la communication N° 129 - mensuel - septembre 2005 ISSN 1255 - 6270 GRAND PALAIS : LA NEF OUVERTE AU PUBLIC DU 17 SEPTEMBRE AU 1 er OCTOBRE À L’OCCASION DES JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE Dossier : LIRE EN FÊTE SE TIENDRA LES 14, 15 ET 16 OCTOBRE

N° 129 - mensuel - septembre 2005 Ministère LA LETTRE D

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Page 1: N° 129 - mensuel - septembre 2005 Ministère LA LETTRE D

Ministère de la culture et de la communication

3, rue de Valois75033 Paris Cedex 01

www.culture.gouv.frwww.culture.fr

LA LET TRED’INFORMATIONMinistère de la cultureet de la communication

N° 129 - mensuel - septembre 2005

ISSN 1255 - 6270

GRAND PALAIS : LA NEF OUVERTE AU PUBLIC

DU 17 SEPTEMBRE AU 1er OCTOBREÀ L’OCCASION DES JOURNÉES

EUROPÉENNES DU PATRIMOINEDossier :LIRE EN FÊTE SE TIENDRA LES 14, 15 ET 16 OCTOBRE

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2/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION30 janvier 2001

Directeur de la publication : Henri Paul Rédacteur en chef : Paul-Henri Doro,assistante : Marine Vallery-Radot Comité de rédaction : Jacques Bordet, Emmanuel Boutier, Marc-Antoine Chaumien,Robert Fohr, Xavier Froment, Nicole Gasser,Marie-Christine Hergott, Vincent Lorenzini.Conception graphique : Jeanne VerdouxMaquettiste : Emmanuel Boutier Impression : PLB CommunicationN° de commission paritaire : 1290 AD, nouvelle sérieTirage : 35 000 exemplaires 0,30 s le numéro Pour recevoir la lettre d’information :Adresser une demande écrite au DIC, ministère de la culture et de la communication3, rue de Valois, 75033 Paris Cedex 01 Fax : 01 40 15 81 72 internet : http://www. culture. gouv. fr

Dossier

SOMMAIRE

Dossier Page 7Lire en fête se tiendra les 14, 15 et 16 octobre

ActualitéPage 4FORUMA, le premier forum des musiques actuelles auralieu à Nancy

Page 5La Cinémathèque françaises’installe à Bercy avec uneexposition sur Renoir père et fils

Page 6Architecture : le projet lauréatpour le département des arts de l’Islam au Louvre

Page 11Mécénat : les cercles de parte-naires en plein développement

Page 12Université InternationaleCulture : un programme de formation pour les étrangers

Page 13Bibliothèque numérique : le comité de pilotage fixe son programme

DossierPage 16Gilles de la Porte, libraire-entrepeneurCouverture : Le Grand Palais © Tourne-boeuf/EMOC

« J’aime mon patrimoine » !En affirmant l’attachement des Français à leur patrimoineà l’occasion des Journéeseuropéennes du patrimoine,qui se tiendront les 17 et 18 septembre, Renaud Donnedieude Vabres a voulu les « impliquerdans sa sauvegarde et sa valori-sation ». Evénement fort, laréouverture au public de la nefdu Grand Palais coïncidera aveccette manifestation.

Il s’agit d’une invite qui necherche pas à se dissimuler. Aucontraire. Avec « J’aime mon patrimoine », le thème retenu parle ministère de la culture et dela communication pour les 22e

Journées européennes du patri-moine, le but recherché est desolliciter un sentiment « d’ap-propriation collective » de la partdes Français pour le patrimoinenational. Et de le revendiquerfièrement. « C’est tout le sens dema démarche : impliquer davan-tage les Français dans une proxi-mité plus grande avec le patri-

moine », souligne Renaud Don-nedieu de Vabres. Souhaitant« créer un élan populaire en faveurde la restauration du patrimoinedans les années qui viennent », leministre de la culture et de lacommunication a indiqué que« 10 Ms supplémentaires vontêtre réaffectés aux opérations de restauration menées dans les régions en 2005 ». De plus,« 100 Ms, a-t-il ajouté, serontaffectés à la restauration du patri-moine » sur le budget pour 2006.

Découvertes Comme chaque année, quelqueonze millions de visiteurs pour-ront découvrir de nombreux siteset monuments : des édifices pu-blics et parfois leurs coulisses,un théâtre mais aussi un hôpi-tal, une villa, jardin ou encoreune usine… Cette année, denombreux monuments s’anime-ront de multiples manifestationsfestives et culturelles. Lesjournées mettront notammentà l’honneur les pratiques ama-teurs des musiciens invités àjouer dans les monuments historiques.Les Journées européennes dupatrimoine seront aussi euro-péennes puisque 47 pays participeront à l’édition 2005.Cet élan, illustré par les Ren-contres européennes pour la cul-ture, organisées par le ministèrede la culture et de la communi-cation, les 2 et 3 mai 2005,témoigne de l’existence d’unecertaine idée de la culture et del’identité européenne, à traversnotamment le projet d’un labeleuropéen du patrimoine quipropose de mettre en valeur des

monuments et des sites de l’en-semble des pays membres del’Union. Enfin, rappelons queces journées seront également lemoment de valoriser les effortscommuns des acteurs publics etprivés, des collectivités locales,des entreprises, des associationset de tous les particuliers dontles initiatives favorisent le par-rainage de monument, les ren-contres entre établissements scolaires et monuments... Au-tant d’actions qui jouent un rôledéterminant pour le rapproche-ment culturel entre les citoyens,pour l’intégration de tous dansun meilleur cadre de vie.

Dès le début septembre, pour consulter les programmes : http://www.culture.fr et standard téléphonique : Tél. : 0 820 202 502

« J’AIME MON PATRIMOINE » : UN THÈME FÉDÉRATEUR POUR LES JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE

La 22e édition des Journéeseuropéennes du patrimoinebénéficiera du soutien de :Carrefour, Crédit Agricole,la CAPEB (confédération del’artisanat et des petites entre-prises du bâtiment), la RATP,RTL, France Télévisions et dela chaîne de télévision Histoire.

Organisée par la direction del’architecture et du patrimoineet les directions régionales desaffaires culturelles (DRAC),elle bénéficie également dusoutien des institutionnels suivants :Centre des monuments natio-naux (CMN), Fondation dupatrimoine, Vieilles demeuresfrançaises (VVF) et de la Demeure historique.

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3/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONseptembre 2005

C’est un « événement exception-nel », selon Renaud Donnedieude Vabres. Après douze ans de travaux de restauration,la nef du Grand Palais rouvrira ses portes au public du 17 septembre au 1er octobre.

« Plus que d ’une réouverture, ils’agit là d’une renaissance », a sou-ligné Renaud Donnedieu deVabres en annonçant, le 30 août,la réouverture exceptionnelle dela nef du Grand Palais, à l’occa-sion des Journées européennesdu patrimoine.Fermée depuis douze ans, la verrière a nécessité d’importantstravaux de restauration qui ontdéjà représenté pour l’État prèsde « 72,3 Ms entre 2001 et2004 », selon le ministre, qui a indiqué qu’en 2007 « l ’effort d’investissement de l ’État attein-dra un peu plus de 100 Ms ». Lanef sera donc ouverte chaquejour, de midi à minuit, du17 septembre au 1er octobre. Le public pourra y déambuler,

et « s’approprier le magnifique patrimoine que nous avons en partage ». Au plaisir de la redé-couverte de ce monument quicompte parmi les plus « ma-giques » de la capitale, viendras’en ajouter un autre : celuiqu’apportera une manifestationéphémère organisée à l’occasionde cette réouverture, grâce ausoutien de Natexis Banques po-pulaires et de la Fondation EDF.

Les globes monumentaux de Coronelli D’abord, le public sera invité àadmirer les globes terrestres etcélestes réalisés entre 1681 et1683 par Vincenzo Coronelli àla demande du roi Louis XIV.Chefs-d’œuvre du XVIIe siècle,ces deux globes - qui pèsentdeux tonnes chacun pour undiamètre de 4,87 mètres et re-présentent la terre et les cieux -seront exposés à cinq mètres dehauteur sous le dôme central.Présentées pour la dernière foisau public il y a vingt-cinq ans,

au Centre Pompidou, ces deuxœuvres magnifiques étaient en-treposées à la Cité des scienceset de l’industrie. Elles seront,après leur exposition dans la nefdu Grand Palais, installées dé-finitivement à la Bibliothèquenationale de France, site FrançoisMitterand, courant 2006.

Une création lumineuse et sonoreLa redécouverte de la nef seraégalement accompagnée par unecréation lumineuse et sonore deThierry Dreyfus et FrédéricSanchez intitulé Ondes visibles.Il offrira, tout particulièrementde nuit, une vision poétique dumajestueux bâtiment. De grandsmiroirs créeront une mise enabîme de la verrière et du ciel deParis pour déambuler sur unecréation sonore composé de mu-siques puisées dans le patri-moine français du XVIIe auXXIe siècle et de bruits divers :celui du vent, celui de la pluie,celui d’orages lointains...

LES TRAVAUX DE RESTAURATIONConstruit à l’occasion de l’ex-position universelle de 1900, leGrand Palais a dû être ferméen 1993 pour restauration.Après plusieurs annéesd'études, les travauxproprement dits ont étéconduits par l’EMOC (établis-sement public pour la maîtrised’ouvrage des travauxculturels). Une première phasede travaux, de 2001 à 2004,a porté sur les fondations de la partie sud et de la nef et a conforté la totalité descharpentes métalliques, destoitures et des verrières.Les Quadriges du sculpteurGeorges Récipon, qui ornentle toit du monument, ont également été restaurés.La deuxième phase des travaux(restauration des façadesnotamment, des élémentssculptés et des mosaïques)s’achèvera en 2007.

UN LIEU DÉDIÉAUX MANIFESTATIONSCULTURELLESEn soulignant « sa vocation culturelle », Renaud Donnedieude Vabres a souhaité que leGrand Palais retrouve sa voca-tion initiale destinée à l’accueilde manifestations culturelles etd’événements exceptionnels.Sont d’ores et déjà prévus :la Foire internationale d’artcontemporain (FIAC) du 5 au 10 octobre, le salon d’artcontemporain Art Paris, labiennale des antiquaires, Mu-sicora, le salon de la musiqueclassique et du jazz, les défilésde couture des maisons Dior,Chanel et Yves Saint-Laurent,le Téléthon, et l’enregistrementde l’émission « Des Racines etdes Ailes » qui a été diffusée surFrance 3 le 14 septembre.

Événement GRAND PALAIS : LA NEF OUVERTE AU PUBLIC DU 17 SEPTEMBRE AU 1er OCTOBRE

Le Grand Palais lors des travaus de rénovation © Tourneboeuf/EMOC

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4/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONseptembre 2005

Ayant l’ambition de réunir près d’un millier de personnes à Nancy, les 5, 6 et 7 octobre, le ForuMa, premier Forum national des musiquesactuelles, entend poursuivre le dialogue entre le ministère de la culture et de la communicationet l’ensemble du secteur. Cette manifestations’inscrit dans les perspectives ouvertes l’andernier par le ministère (DMDTS) avec l’instaura-tion d’une Concertation nationale des musiquesactuelles.

Où en sont les musiques actuelles ? « Depuis la remise, en 1999, durapport de la Commission nationale des musiques actuelles, expliquePhilippe Berthelot, le directeur de FEDUROCK, la fédération deslieux de musiques amplifiées / actuelles, les débats ont été nombreuxconcernant le domaine des musiques actuelles, mais éclatés. Tout le secteurressent aujourd’hui ce besoin d’une rencontre nationale où chacun puissefaire le point et apporter sa pierre à l ’édifice ». D’où cette idée d’or-ganiser un forum destiné à aborder l’ensemble des problématiquespropres aux musiques actuelles, initiative soutenue par le ministèrede la culture et de la communication. Philippe Berthelot préciseaussitôt l’objectif de ces rencontres : « nous souhaitons offrir unemeilleure lisibilité de ce secteur, de sa vitalité et de sa diversité, tout enaboutissant à des perspectives de structuration cohérentes et pérennes ».

Une démarche participative Comment, dès lors, refléter l’état des musiques actuelles ? Pour lapremière fois, les différents acteurs de la filière musicale ont étéconsultés via un site d’appel à contributions en ligne(www.foruma.fr). Développé par l’IRMA (centre d’information etde ressources pour les musiques actuelles), ce site affichait déjà plusd’une centaine de contributions. C'est à partir de ces premiersapports que le comité de pilotage a établi la liste des 17 ateliers,préférés à des tribunes plus formelles, prévus à Nancy (voir encadré).« L’originalité est que les gens commencent à dialoguer dès maintenant,souligne Gilles Castagnac, directeur de l’IRMA. Le but est qu’ilspuissent se reconnaître dans ces débats, soulever les contradictions, iden-tifier leurs interlocuteurs, se documenter et amorcent ainsi, en amont,ensemble, les débats qui se poursuivront à Nancy ».

Des perspectives ambitieusesParmi les pistes à l'ordre du jour, la mise en œuvre d’un schéma dedéveloppement territorial des musiques actuelles correspond par-ticulièrement aux préoccupations d’un secteur soucieux de proxi-mité et d’harmonisation avec les politiques des collectivités terri-

toriales. Selon le témoignage d’une élue locale, Marie-ThérèseFrançois-Poncet, vice-présidente d’honneur de la Fédération natio-nale des collectivités territoriales pour la culture (FNCC), dans unecontribution publiée sur le site, « une récupération pour intégrer [lesmusiques actuelles] en les calquant sur des modèles existants du secteurclassique n’aurait simplement pas de sens. » « Aussi, poursuit-elle, lesconcevoir à part entière dans nos politiques culturelles suppose-t-il autrechose qu’un aménagement, entraînant une sorte de révolution psycho-logique et philosophique de ceux qui ont à concevoir des politiques cul-turelles ». Comme on le voit, la barre est fixée très haut. Le ForuMade Nancy promet un temps de travail intense.

Comme les discussions, les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes sur le sitewww.foruma.fr

LE 1er FORUM NATIONAL DES MUSIQUES ACTUELLES SE TIENDRA À NANCY

QUELQUES THÈMES DE DISCUSSIONQuels nouveaux comportements culturels des publics et des consommateurs ?Peut-on intégrer la dynamique d’émergence dans la durée ? Les pratiques en amateurs : évidence, chance ou problème ? La décentralisation est-elle une opportunité de concertation ? La musique est-elle soluble dans les politiques actuelles ? Comment l’action culturelle et l’éducation artistique s’envisagent-elles dans les musiques actuelles ? Comment poser la question du patrimoine ? Quel avenir pour les « petits lieux » et les « premières marches » face à la montée des niveaux d’exigence ? La scène, seule possibilité d’exister hors des industries musicales ? Quels médias pour la diversité ? Les emplois aidés dans les musiques actuelles sont-ils une évidence ?un besoin ? une finalité de moyens ?

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5/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONseptembre 2005

C’est le 28 septembre qu’auralieu l’inauguration au 51, rue de Bercy, à Paris, de la nouvelle Cinémathèque, parJacques Chirac. A cette occa-sion Renaud Donnedieu deVabres assigne à la Cinéma-thèque française la missiond’être le lieu de la « passioncinéma ». Elle réunira pour lapremière fois toutes ses com-posantes : programmations defilms, lieu d’exposition etd’étude. Dans une expositionconsacrée à Renoir / Renoir, ellerevisite les rapports filiaux entrele peintre et le cinéaste.

En s’installant dans le quartierde Bercy, à Paris, la Cinéma-thèque française n’a pas seule-ment trouvé l’espace « qui luimanquait » : elle accomplit « unevéritable révolution dans la conti-nuité », lui permettant d’accéderà « la cohérence géographique etarchitecturale » qui lui a toujoursmanquée, indique Serge Tou-biana, son directeur général.Avec le réaménagement, parl’architecte Dominique Brard,du bâtiment construit en 1993par le grand architecte améri-cain Frank O. Gehry, auteur notamment du musée Guggen-heim de Bilbao, elle pourra enfin« accéder à une unité tant sou-haitée », affirme-t-il. Pour la pre-mière fois depuis 1936, date desa fondation par Henri Langlois,ses principales composantes sont réunies sur un même lieu :programmations, expositions descollections permanentes, expo-sitions temporaires, ateliers pédagogiques, bibliothèque et médiathèque. Etendue sur14 000 m2, la Cinémathèquebénéficie désormais des équipe-

ments adaptés à ses missions :quatre salles de projection, unemédiathèque et de vastes espacespour les expositions temporairesou permanentes. Au total, l’en-semble des facettes du mondedu cinéma pourront se refléterdans cette nouvelle implanta-tion. Pour l’ouverture de Bercyet la modernisation de la Ciné-mathèque, l’aide du ministèrede la culture et de la communi-cation a été prépondérante : lasubvention publique représenteaujourd’hui plus des trois quartsdes ressources de la Cinéma-thèque française.

Renoir / Renoir : exposition, rétrospective, rencontresPour inaugurer sa nouvelle im-plantation à Bercy, la Cinéma-thèque se penche, dans unegrande exposition, Renoir / Re-noir, sur les liens qui unissentl’œuvre du père, le peintre im-pressionniste Pierre-AugusteRenoir et celle du fils, le cinéasteJean Renoir. « J’ai passé ma vieà tenter de déterminer l ’influencede mon père sur moi », dira ce der-nier. Avec cette exposition, oùles portraits et les regards croisésse déplacent et s’inversent, ap-paraît la vision d’une famille oùune émulation extraordinaire enfaveur des images n’a pas cessépendant près de quarante ans.En 1915, à la fin de sa vie,Pierre-Auguste Renoir apparaîtdans un film que réalise le jeuneSacha Guitry pour immortali-ser le maître de l’Impression-nisme : Ceux de chez nous (1915).Son fils, Jean, avouera : « je n’aijamais voulu voir le film ». Iln’empêche, le témoin est passé.Les fils Renoir seront tentés par toute nouvelle expérience

visuelle : photographie, cinéma,etc. Le Technicolor, utilisé pourrendre la splendeur de la natureindienne dans Le Fleuve (1950),magnifiera les recherches deJean sur la représentation de lacouleur. Ce faisant, il ne fera quepoursuivre avec d’autres moyensle travail de Pierre-Auguste surles femmes, les paysages ou ladanse dont témoignent quelquesuns de ses plus grands chef-d’œuvres prêtés par le muséed’Orsay, qui coproduit l’exposi-tion : Bal du Moulin de la Galette(1876), les Grandes baigneuses(1918-1919) ou la Danse à lacampagne (1883). En découvrantles correspondances multiples,évidentes pour les unes, plussubtiles pour les autres, le spectateur sort ébloui de l’exposition.

Renoir / Renoir, exposition du 28 septembre 2005 au 9 janvier 2006Cinémathèque française, 51, rue de Bercy, 75012 Paris, tél. 01 71 19 33 33

PASSION CINÉMA, UNE EXPOSITION PERMANENTERetraçant l’histoire des collec-tions qui ont enrichi la Ciné-mathèque française et leCentre national de la cinéma-tographie (CNC), cette expo-sition dévoile un patrimoineunique au monde : costumesmythiques, décors, objetscultes, appareils, boîtes àimages, lanternes magiques,affiches, manuscrits, etc. Issude deux collections, celle réu-nie par l’Anglais Will Day,premier collectionneur defilms et d’appareils cinémato-graphiques, et celle d’HenriLanglois, le fonds ici présentés’est enrichi l’année dernièrede l’extraordinaire donationMéliès qui sera présentée pourla première fois au public.

À RETENIR D’OCTOBRE À DÉCEMBREHommage à Michael Caine : 1er octobre au 30 novembreLouis Malle documentariste :1er au 30 novembreIntégrale Douglas Sirk :14 novembre au 31 décembreRétrospective Gus Van Sant :2 au 27 novembre

LA CINÉMATHEQUE S’INSTALLE À BERCY AVEC UNE EXPOSITION SUR RENOIR PÈRE ET FILS

Jean Renoir, Partie de campagne, 1936 © Les Films du Jeudi

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6/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONseptembre 2005

Les arts de l’Islam seront ins-tallés en 2009, au sein duLouvre, dans un espace spécia-lement aménagé, grâce ausoutien « exceptionnel » du princesaoudien Al-Walid Ben Talal,neveu du roi Fahd et de l’entreprise française Total.

A l’issue d’un concours interna-tional d’architecture, le projetdes architectes Mario Bellini etRudi Ricciotti a été retenu pourl’aménagement du départementdes arts de l’Islam au musée duLouvre. Une fois installé, en2009, dans ses nouveaux locauxde la cour Visconti (aile Denon),le département y présentera dansde parfaites conditions des col-lections comparables en qualitéà celles du Metropolitan Mu-seum of Art de New York ou du

British Museum de Londres.Après avoir été reçus par le pré-sident de la République, « par-ticulièrement attaché », commeon le sait, à ce projet qui « per-mettra de donner à l’exceptionnellecollection du musée du Louvre lesespaces d ’exposition qu’elle mé-rite », Renaud Donnedieu deVabres, et Henri Loyrette, pré-sident directeur du Louvre, ontprésenté à la presse la proposi-tion des deux architectes. Ilsétaient notamment entourés duprésident du groupe pétrolierTotal, Thierry Desmarest, undes principaux mécènes del’opération, et du prince Al-Walid Ben Talal, qui contri-buera, pour sa part, à l’opérationpour un montant de 17 millionsd’euros : « il s’agit là, a soulignéle ministre de la culture, de l’une

L’UNE DES COLLECTIONS LESPLUS RICHES ET LES PLUSBELLES DU MONDEAvec 10 000 œuvres, le muséedu Louvre possède l’une descollections les plus riches et lesplus belles du monde dans ledomaine des arts de l’Islam.Complétée par des dépôts sub-stantiels (3 000 pièces environ)appartenant au musée des Artsdécoratifs, cette collectioncouvre avec éclat le champ cul-turel du monde de l’Islam danstoute son amplitudegéographique (de l’Espagne àl’Inde) et chronologique (duVIIe au XIXe siècle). Enmultipliant par quatre lesespaces jusqu’alors consacrésaux arts de l’Islam (près de4 000 m2 seront aménagés), lacour Visconti permettra deprésenter dans les meilleuresconditions cette remarquablecollection.

Architecture LE PROJET LAURÉAT POUR LE DÉPARTEMENT DES ARTS DE L’ISLAM AU LOUVRE

des contributions les plus élevéesdans l’histoire du mécénat indivi-duel en France ».

Jusqu’au 31 octobre, le Louvre exposeles maquettes réalisées par les septéquipes d’architectes ayant concourupour les nouveaux espaces au sein dudépartement des arts de l’islam : aileSully, fossés du Louvre médiéval, sallede la maquette.

Prévisualisation en 3D du musée du Louvre © Musée du Louvre

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7/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONseptembre 2005

N° 129 - mensuel - septembre 2005

DOSSIER

LIRE EN FÊTE SE TIENDRA LES 14, 15 ET 16 OCTOBRE

Alors que la rentrée littérairebat son plein et que la Foire deFrancfort va se tenir le moisprochain, le ministère de laculture et de la communicationorganise, du 14 au 16 octobre,la 17e édition de Lire en fête,sur le livre et la lecture qui setiendra dans toute la France.Destinée à mettre en valeurtous les aspects de la vie dulivre, cette manifestation asso-ciera l’ensemble des acteurs dela fameuse « chaîne du livre » :auteurs, traducteurs, éditeurs,libraires, bibliothécaires, asso-ciations et, bien entendu, lec-teurs, notamment ceux qui

sont éloignés de la lecture : ilsparticiperont à cette fête dupartage. Pour eux, « le livre est par excellence un outil dedialogue », souligne Renaud Donnedieu de Vabres. En 2005,quatre opérations phares vontêtre proposées au public. Outre la reconduction de deux manifestations de l’an passé,la Nuit des libraires et la Fête du livre de science, Litté-ratures d’Europe s’attachera à mieux faire connaître les nouveaux « entrants » del’Union européenne et le Festindu livre mettra l’accent sur lalittérature gourmande.

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LIRE EN FÊTE : LITTÉRATURES D’EUROPEDans le prolongement des Rencontres pour l’Europe de la culture, organisées les 2 et 3 mai par le ministère de la culture et de la communication (voir L.I., n°126), Lire en fête veut fairedécouvrir au public cet élan en faveur de la richesse des littéra-tures d’Europe. Parmi les diverses manifestations, on retiendra« En anglais dans le texte », proposé par l’association Lettre d’échange, invitant le public d’Aquitaine à une semaine dedécouverte de la littérature anglo-saxonne (tél. : 05 56 96 71 86).Avec la 4e édition des Européennes, organisée par la compagniede l’Arcade, en Picardie, les Balkans seront à l’honneur, tandisque le coup de projecteur en région Rhône-Alpes sera porté enfaveur de l’Italie, avec l’association Ecrivains en Grésivaudan (tél. : 04 76 77 18 89). La RATP est à l’origine d’une initiativeoriginale qui se décline en deux temps : dans le quartier Saint-Germain des Prés, un bus propose, les 15 et 16 octobre, dedécouvrir sept textes d’auteurs européens dont Milan Kundera,Witold Gombrowicz, le prix Nobel autrichien, Elfriede Jelineketc, lus par des acteurs ; par ailleurs, pendant un mois desmédaillons reprenant des extraits de ces textes, seront affichésdans les rames de métro (tél. : 01 55 33 15 23).

8/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONseptembre 2005

Pays de Loire : NantesYVES DOUAIS : « UNE NOUVELLE FAÇON D’ABORDER LES AUTEURS »« Samuel Beckett est un écrivain qui fait rire », nous affirme,sans ciller, Yves Douais, le concepteur de l’opération qui setiendra les 14 et 15 octobre au Lieu Unique, à Nantes, dansle cadre de Lire en fête. Beckett, écrivain comique ? Le para-doxe surprend, puis excite notre curiosité. « En fait, je proposed’aborder les grands auteurs de façon transversale, poursuit-il.En 2004, par exemple, j’ai organisé une manifestation centrée surFreud écrivain. La question que je me suis posée, cette année,c’est : comment aborder Beckett autrement que par l ’absurde et lethéâtre ? Il fallait trouver un angle original. » Pour cela, ildéplace les enjeux : le rire, chez Beckett, n’est-il pas une descomposantes de l’angoisse ? Le cinéma, une autre forme duspectacle ? Cette approche convainc le public qui se presse àces rencontres. Yves Douais en retire l’envie ferme de pour-suivre l’expérience. Cette année, mêlant les regards d’auteursétrangers, l’Espagnol Enrique Vila-Matas ou le FrançaisRaymond Federman, il entend créer « une polyphonie sur unmême thème » pour nous permettre de redécouvrir Beckett. Lemétissage culturel est à l’ordre du jour. Cette manifestationtrès vivante nous propose également un atelier de traductionautour de la langue anglaise et une lecture théâtrale depoèmes de l’écrivain gallois Dylan Thomas. Parallèlement,des conférences et lectures à la librairie nantaise Vent d’ouestsont programmées ainsi que des rencontres avec des éditeursirlandais et gallois. On l’aura compris, cette année la manifes-tation organisée par l’association Impressions d’Europe estconsacrée à la littérature dans l’Europe du nord-ouest. « L’anprochain, promet Yves Douais, le Lieu Unique va poursuivreson effort en se concentrant sur la zone géographique d’un océan :l ’Atlantique… » Propos recueillis par Marine Vallery-Radot et Paul-Henri Doro.

Le Lieu Unique, quai Ferdinand Favre, Nantes, renseignements : 02 40 12 42 37

LES BIBLIOTHÈQUES MUNICIPALES EN CHIFFRES » 3 067 bibliothèques municipales desservent 65,8% de la population française ;25 500 personnes y travaillent ; leurs surfaces atteignent 2,2 millions de m2, soit5,5 m2 pour 100 habitants ;» leurs collections s’accroissent et se diversifient : 96,5 millions d’imprimés non patrimoniaux, 7,6 millions de phonogrammes, 1,5 millions de vidéogrammes ;» 1 415 bibliothèques offrent un accès public à Internet sur 5 875 postes.FRÉQUENTATION» 31 % de la population fréquente une bibliothèque municipale» 6,7 millions de personnes sont inscrites (17,1% de la population) et empruntent 202 millions de documents.

source 2003

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9/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONseptembre 2005

LIRE EN FÊTE : LE FESTIN DU LIVREManger le livre ? Et si l’on prenait le titre de l’ouvrage du psychanalyste Hubert Haddad au pied de la lettre ? Il est vraiqu’on ne compte plus les expressions courantes de la langue quiassimilent le langage du ventre à celui de la lecture : on dévoreun roman, une comédie est savoureuse ou on a faim de lecture.En s’appuyant sur cette proximité lexicale, Lire en fête a conçuune opération spécialement consacrée au monde de la gourman-dise et du plaisir culinaire. Pour sa première édition, le Festin dulivre invite le public à découvrir la richesse d’une littérature sou-vent méconnue : celle dédiée à l’art et aux plaisirs de la table et àla gastronomie. Ce Festin s’intéresse aussi à des publicationsplus confidentielles consacrées aux traditions régionales et auxcuisines du monde. Parmi les diverses manifestations proposéesdu 14 au 16 octobre, des lectures gourmandes et des rencontresconviviales auront lieu sur les marchés couverts parisiens et dansles capitales régionales. À Paris, d’abord, à deux pas du « Ventrede Paris », dans l’actuel quartier des Halles, la rotonde de l’ancienne Bourse de commerce accueillera « La Grande librairiede littérature gourmande et gastronomique ». Avec les éditeurs,les auteurs et les acteurs du monde de la gastronomie. Au pro-gramme, présentation d’ouvrages, dédicaces, ateliers de dégusta-tion de chocolat, de thé, de viennoiseries ou, pour satisfaire lesesprits, des débats, parmi lesquels « Le vin un nectar… », avecJonathan Nossiter, réalisateur de Mondovino… Par ailleurs, lesélèves du cours Florent investiront les treize marchés couvertsparisiens pour des lectures publiques consacrées à la littératuregourmande. En région, le Festin du livre se déclinera dans lesmarchés couverts des capitales régionales, Bordeaux, Marseille,Lyon, Clermont-Ferrand, Rennes, Tours, Lille… grâce à deslectures présentées par des comédiens. Nul doute qu’un publicnombreux soit au rendez-vous…

FOCUSLES METS ET LES MOTS D’IRENE FRAIN« Il existe un rapport incontestable entre mets et mots », affirmed’emblée la romancière Irène Frain. Il faut dire que, depuis lapublication en 2004 de son ouvrage à succès sur Le bonheur defaire l ’amour dans la cuisine et vice et versa (éditions Fayard),elle est devenue une spécialiste incontestée de la chose.Quelle chose, justement ?… « On peut rapprocher les plaisirs dela langue, l ’organe qui permet de goûter, des plaisirs du langage,de la parole, explique-t-elle. Etymologiquement, d’ailleurs, lelatin sapere signifie aussi bien savoir que distinguer dessaveurs. » Pour elle, ce n’est donc pas un hasard si, enfrançais, pour désigner « le sens et les sens » on utilise le mêmemot. « Ce sont deux univers profondément goûteux », assure-t-elle. Son érudition en matière de goûts est d’ailleurs irrésis-tible. Dans ce domaine, les métaphores appellent de nouvellesalliances de saveurs. Elle parle de « jubilation », de « plaisir »,de « gourmandise » mais on sent que c’est elle, au fond, qui« jubile ». « Dans le partage des mots et des mets, avoue-t-elle,il y a une gaieté, une convivialité, mieux, un collectif heureux ».C’est pour cela qu’elle trouve cette nouvelle opération duFestin du livre « formidable ». Pour appuyer son propos, ellecite aussi bien la Cène ou le Banquet de Platon qu’Offenbach :« On va s’en mettre jusque-là ! » Au fond, ce qu’elle aime dansce « libertinage à la fois intellectuel, amoureux et sensuel », c’estla liberté qu’il procure. « La cuisine, conclut-elle, est le lieu oùles langues se délient, c’est le lieu de la liberté de parole ».Propos recueillis par Marine Vallery-Radot et Paul-Henri Doro.

Pour le Festin du livre, Irène Frain sera présente à la Bourse du Commerce deParis le 15 octobre à 14h30.

BIBLIOTHÈQUES : LES AIDES DE L’ÉTAT EN CHIFFRES» 23 Ms pour aider au fonctionnement des bibliothèques municipales (1 803 bibliothèques ont reçu une aide correspondant à 3,27 % de leursdépenses) ;» 43 Ms pour 724 opérations de construction, d’équipement, ou d’informatisationdes bibliothèques municipales, aidées au taux moyen de 34,8% ;» 6 Ms pour la construction ou la modernisation des Bibliothèques départementales de prêt et des bibliothèques de leurs réseaux. A quoi s’ajoutent les subventions aux acquisitions accordées aux bibliothèquesdes collectivités territoriales par le Centre national du livre (5,7 Ms en 2004)ainsi que les subventions de la direction du livre et de la lecture aux acquisitionsde nature patrimoniale (environ 600 000s en 2004).

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10/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONseptembre 2005

LIRE EN FÊTE : LA FÊTE DU LIVRE DE SCIENCECette Fête du livre de science se tiendra essentiellement à laCité de sciences à Paris. Elle sera déclinée en région dans desvillages des sciences mis en place par le ministère chargé de la

recherche. D’autre part, dans lesrégions, bibliothèques et associationsorganiseront, avec le soutien des collec-tivités territoriales, une série d’anima-tions autour de Jules Verne. Le beauprogramme d’animations organisé parl’association Délires d’encre à Labège(Midi-Pyrénées), autour de « JulesVerne et la physique », en cette annéedu centenaire de l’auteur du Voyageautour de la terre (tél. : 05 61 00 59 97).

LIRE EN FÊTE : LA NUIT DES LIBRAIRESPour la deuxième année consécutive, Lire en Fête s’ouvrira par la Nuit des libraires, une opération qui avait été un succèsl’an passé. Le 14 octobre, partout en France, des centaines delibrairies indépendantes ouvriront leurs portes en nocturne pourdes lectures inattendues, des rencontres avec des auteurs et denombreux débats, autant d’occasions de mettre en lumière l’im-plication de la librairie dans la diffusion du livre et l’accès à lalecture. Parmi les nombreuses initiatives, citons celle regroupanten Franche-Comté, sept libraires qui vont présenter, sur le campus de Besançon, une lecture-spectacle en compagnie deMarie-Christine Barrault : Les travaux de Pénélope(tél. : 03 81 82 04 40). Point fort de la Nuit des libraires,cette année : de nombreux auteurs inviteront le public à venir rencontrer leur libraire favori, qui est souvent aussi, leur premierlecteur. Cette opération est organisée avec le concours duSyndicat de la librairie française, de la Société des gens delettres et de la Maison des écrivains.

Ile-de-France : ParisLA NOUVELLE PHYSIONOMIE DE LA FÊTE DU LIVRE DE SCIENCEAu Salon du livre de science pour tous succède, cette année, laFête du livre de science. Mais il n’y a pas que le nom qui chan-ge... Issue du plan de diffusion de la culture scientifique et tech-nique, cette manifestation prend un nouveau souffle, comme entémoigne Sophie Banquart, directrice des éditions Le Pommier :« Les animations du salon, désormais situé au centre de la Cité dessciences et de l ’industrie, sont en interaction avec l ’ensemble des ani-mations de la Cité ». Créatrice d’un comité sur la vulgarisationscientifique au sein du Syndicat national de l’Édition (SNE),l’éditrice a activement travaillé à la réalisation de la Fête et nousen détaille la nouvelle physionomie. Financé par le ministèrede la recherche, le premier catalogue de vulgarisation scienti-fique va être diffusé à 20 000 exemplaires notamment à la Citédes sciences. « Nous voulions offrir un outil de qualité à tous ceuxqui s’intéressent aux livres de science », affirme t-elle. Parmi d’autresnouvelles initiatives, on note le lancement du premier site Internet(soutenu par le CNL)contenant 1 500 titres d’ouvrages à caractè-re scientifique, la naissance d’un nouveau prix destiné à mobi-liser les élèves de seconde ou la déclinaison de la manifestationen région. Ce salon, très riche en animations, n’oublie pas lesenfants. Pour que « le livre fasse partie de la fête », déclare SophieBanquart, les auteurs se promèneront et liront des textes au seinde la Cité des sciences.Propos recueillis par Marine Vallery-Radot.

Languedoc Roussillon : CastresUN PARCOURS DE CONTES À CASTRES« Il faut être main dans la main pour résister ». Nicole Legrand,responsable de la libraire Graffiti à Castres, en est convaincue.Très récemment, trois libraires de Castres ont décidé de seregrouper. « Avec notre association Comme des Livres, nous vou-lons faire comprendre que nous sommes ensemble pour le livre », assu-re-t-elle. Destinée à promouvoir la lecture et à assurer l’exis-tence de librairies indépendantes à Castres, elle propose, pourla Nuit des Libraires, un « parcours de contes en librairie ». Achaque librairie correspond un thème: « contes du ciel à voler »à la librairie Coulier, en présence de Pierre Gaubert, auteur deCavaillès compagnon de Mermoz , « contes des sages pour dor-mir », à la librairie Siloë avec Henri Gougaud directeur de col-lection aux éditions du Seuil, et « contes de nuit à faire peur »à la librairie Graffiti avec Stéphane Sénégas, auteur de Commesi j’avais peur aux éditions Kaléidoscope. Le programme est allé-chant. Ces nocturnes sont aussi un vrai moment de détente pourles enfants et leurs parents. « Les enfants, très réceptifs à nos ani-mations, entraînent leurs parents à participer », précise NicoleLegrand. Dynamiques, ces Nocturnes enchantent petits et desgrands. « L’année dernière, nous raconte-t-elle, j’ai mis en placeune nocturne alliant dîner festif et animation théâtrale, et ce fut unvrai succès. La fête s’est d'ailleurs terminée à trois heures du matin ! ».Très enthousiastes à l’idée de « fédérer encore plus de monde » cet-te année, l’association a également organisé une manifestationle 16 octobre sur la place Jean Jaurès, située en plein cœur de laville. Reconvertie en « espace de promenade », cette place invi-te tous les habitants de Castres à se réunir autour de livres etd’animations portant sur le thème de la Nature.Propos recueillis par Marine Vallery-Radot.

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONseptembre 2005

Soucieuse de favoriser les transferts de compétences entre profes-sionnels du mécénat, la Mission Mécénat du ministère de la cultureet de la communication a organisé, le 14 juin dernier, un séminaire qui a regroupé vingt-cinq professionnels d’établisse-ments culturels de toute la France. Son but ? Faire connaître lescercles de partenaires.

Des institutions culturelles de plus en plus nombreuses réunissentautour d’elles un certain nombre de partenaires privés : Cercle departenaires, Club d’entreprises, ou, s’il s’agit de particuliers, déve-loppent la formule déjà éprouvée des Société d’amis. Les avantagessont multiples : mutualiser les ressources, donner une visibilité aupartenariat privé, mieux garantir sa pérennité ou encore, tout sim-plement, favoriser les échanges entre professionnels de la cultureet de l’entreprise, pour une réussite optimale. Car tout « Cercle »,quel qu’il soit, fonctionnera d’abord dans la convivialité.

Du Louvre à TarbesCréé il y a deux ans, le Cercle Louvre-Entreprises vise à associerau musée un certain nombre d’entreprises, qui peuvent choisir leurniveau d’adhésion en fonction de leurs besoins. Il s’agit là, pour leLouvre, d’obtenir du mécénat pour le fonctionnement général dumusée et non pour des projets ponctuels : « le Cercle vise les entre-prises qui n’ont pas une communication grand public, explique Chris-tophe Monin, directeur du développement culturel, ou celles qui sontpeu accoutumées au mécénat et veulent faire un galop d’essai sans dépen-ser une fortune. C’est en pensant à toutes ces entreprises que nous avonscréé le Cercle Louvre-Entreprises, pour élargir l ’offre de mécénat sansle limiter au mécénat de projets. » La réussite du Cercle Louvre-Entreprises, qui regroupe aujourd’hui 18 entreprises, tient en grandepartie aux relations étroites qu’entretient le musée avec ses mécènes :« Nous établissons chaque mois un contact avec l ’entreprise pour donnerune vie au Cercle ».C’est très bien pour le Louvre, dira-t-on, mais qu’en est-il pourune institution régionale ? Ecoutons Sophie Puscian, administra-trice du Parvis, la scène nationale de Tarbes : « Nous venons de créerun Cercle et, s’il est vrai que le Louvre est bien différent d ’une scènenationale en région, la méthode est la même : nous avons créé des “ paliers ”financiers d’entreprises, et nous avons remarqué, comme au Louvre, qu’ilfallait beaucoup de souplesse ». La première chose est de faire connaîtrel’institution culturelle aux chefs d’entreprises : « Il y a quelques années,poursuit Sophie Puscian, le Parvis avait lancé une politique de mécénatpar une approche très VRP, mais nos interlocuteurs connaissaient malnotre institution. Dans un premier temps, il faut que les chefs d ’entre-prise connaissent notre activité et qu’ils aient de l ’émotion en venantau spectacle - car beaucoup ne sont jamais venus. Nous cherchons à véhi-culer une image qualitative dynamique, voire un peu élitiste, pour queles chefs d ’entreprise aient envie de s’approprier cette image. C’est après

qu’on peut aller plusloin. »

L’importance de larelation humaineLe Centre Nationalde la Danse confir-me : « Il y a un mois,nous avons publié unebrochure destinée ànotre recherche de par-tenariats, expliquentCyril Duchêne etCécile Campy. Nousnous sommes renducompte que nousdevions développer unlangage adapté auxentreprises : il faut êtrepédagogue auprès duchef d ’entreprise -

mais c’est vrai aussi du public en général ». Michèle Gaujard, de l’Ate-lier du Rhin à Colmar, insiste sur l’importance de la relationhumaine : « Quand je vais voir un chef d’entreprise, j’y vais avec undossier. Souvent, les personnes qui sont en face de moi connaissent parouï-dire notre maison mais n’y sont jamais venues. La difficulté est deles attirer : une fois qu’ils viennent, ils sont surpris par ce qu’ils décou-vrent, le caractère très vivant du lieu, et ils sont interrogés voire bous-culés. Ils se rendent compte que, tout à côté de chez eux, il y a un lieuvraiment intéressant. C’est un relationnel très étonnant, le chef d’en-treprise a envie de faire partager son désir avec ses collaborateurs maisne sait pas toujours comment le faire. Il faut alors créer des relations trèsdirectes avec les artistes ou avec les salariés de l ’institution culturelle. Ilfaut créer une situation où des personnes parlent à d’autres personnes ».A l’Opéra de Paris, une association a été créée en 1980 : c’est l’as-sociation pour le rayonnement de l’Opéra de Paris, l’AROP. Sondirecteur, Jean-Yves Kaced, confie que « la nouvelle loi mécénat nousa beaucoup aidés : la plupart des entreprises ont augmenté leur contri-bution ».

Thérèse Laval, chargée de mission pour les affaires fiscales à la DAG, a présentélors du séminaire les conditions selon lesquelles les versements effectués à dessociétés d’amis pouvaient bénéficier du régime fiscal du mécénat . Voir détailsdans les actes du séminaire.

Les actes du séminaire « Créer et animer un Cercle de Partenaires » sontdisponibles gratuitement auprès de la mission mécénat (DDAI) : 01 40 15 79 15 ou [email protected]

MÉCÉNAT : LES CERCLES DE PARTENAIRES EN PLEINDÉVELOPPEMENT

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Avec UniversitéInternationale Culture(UIC), le ministère de la culture et de lacommunication présenteune formation àl’administration culturelle destinée àdes étrangers déjàengagés dans une activité dans leur pays.Une Bulgare, DessislavaMincheva, et un Malien,Tidiane Sangaré, nousfont part de cette richeexpérience.

DESSISLAVA MINCHEVA : « AVEC UN SITE INTERNET, JEVEUX POUVOIR ORIENTER LESJOURNALISTES FRANÇAIS »

Responsable des programmes àRFI Bulgarie, Dessislava Min-cheva est aussi journaliste etprésentatrice de l’émission « Àl’écoute du monde ».

Pourquoi avez-vous voulu suivrecette formation ?Depuis une dizaine d’années,j’initie des projets culturels entrela France et la Bulgarie. J’ai eunotamment l’occasion de colla-borer à plusieurs reprises avec lePrintemps de Bourges. Unebonne connaissance des institu-tions culturelles françaises estindispensable pour pouvoirmonter des projets et trouver desfinancements. C’est la raisonpour laquelle j’ai voulu suivre leDESS proposé par Paris III :« Les relations interculturelles,échange interculturel ». La Bul-garie devrait rejoindre l’Unioneuropéenne en 2007, il est donctrès important de développer des

InternationalUNIVERSITÉ INTERNATIONALECULTURE : UN PROGRAMME DEFORMATION POUR LES ÉTRANGERS

partenariats culturels avec laFrance dès à présent.

Quels sont vos projets après cetteannée universitaire ?Mon mari est français, j’ai doncla chance de pouvoir vivre entreles deux pays. Je voudrais déve-lopper un projet de créationd’une agence d’information etd’échanges culturels sur Inter-net : « Média France-Bulgarie ».Je constate qu’en France et defaçon plus générale en Europede l’Ouest, l’image de la culturebulgare est très réduite. Je vou-drais faire découvrir la créationcontemporaine aux médiasfrançais : orienter les journalistesdans leurs recherches, trouverles bons contacts, leur proposerdes idées de reportages, etc. Lesujet de mon mémoire de DESSporte sur le rôle des médias dansl’échange culturel entre l'Europede l’Ouest et l’Europe de l’Està partir de 1989. J’ai souvent puconstater une surmédiatisationde certains aspects négatifsd’Europe de l’Est, ce qui peutentraîner de fâcheuses consé-quences sur l’aboutissement d’unprojet culturel. Il est temps dechanger cela.

TIDIANE SANGARE :PROMOUVOIR LA NUMÉRISATIONDU PATRIMOINE DU MALIHistorien-géographe de for-mation,Tidiane Sangare est ad-ministrateur des arts et de laculture à la Direction nationaledu patrimoine culturel du mi-nistère de la culture du Mali.

Pourquoi avez-vous voulu suivrecette formation ?Ma formation initiale d’histo-rien-géographe n’est pas en rap-port direct avec les fonctions quej’occupe aujourd’hui au mi-nistère de la culture du Mali.Elle avait donc besoin d’êtrecomplétée par une formation enadministration culturelle.Lorsque j’ai eu connaissance duprogramme UIC j’ai immédia-tement posé ma candidature.C’était aussi l’occasion pour moide réfléchir à ce qu’est une po-litique culturelle. J’ai suivi leDESS « Gestion des institutionsculturelles » à Paris Dauphine.

Quels sont vos projets après cetteannée de formation ?À mon retour à Bamako, je vou-drais proposer un programmede numérisation du patrimoineimmatériel (tradition orale, eth-nologie, société) dont est richela culture du Mali. Mon sujet demémoire portait sur l’utilisationdu numérique dans la sauve-garde et la valorisation du pa-trimoine culturel. Malheureu-sement, en raison du manque demoyens, la numérisation n’estpas une pratique courante auMali. Pourtant, cela devient ur-gent. Nous devons résoudre lesproblèmes de conservation desmanuscrits arabes des archivesde Tombouctou. La recherchede financement ne doit pas êtreun obstacle à la réalisation de ceprojet. Avec le soutien du mi-nistère de la culture et de lacommunication, de l’UNESCO

Dessislava Mincheva © D.R. Tidiane Sangare © D.R.

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONseptembre 2005

UNIVERSITÉ INTERNATIONALECULTURE (UIC) : UN OUTIL DEFORMATIONParmi les nombreuxprogrammes de formation quepropose le ministère de la cul-ture et de la communicationaux artistes et aux profession-nels de la culture étrangers, leprogramme Université Inter-nationale Culture (UIC) estune formation diplômanteconçue en partenariat avec lesuniversités Paris III et ParisDauphine et coordonnée par laMaison des Cultures duMonde. Le programme UIC apour objectif de donner à desresponsables culturelsétrangers une connaissance approfondie de la politiqueculturelle française et de leurapporter les connaissancesgénérales et les outils d’analysenécessaires à la conception et àla gestion de projets culturels.Ce programme s’adresse prio-ritairement à des professionnelsfrancophones de la culture,issus des pays ayant rejointl’Union européenne en 2004,des pays candidats et des paysen voie de développement.

et de mécènes, il est importantque ce projet puisse aboutir. Lescontacts que j’ai eus avec la délé-gation au développement et auxaffaires internationales (notam-ment la mission de la rechercheet de la technologie), la direc-tion de l’architecture et du pa-trimoine, l’Institut national dupatrimoine, la DRAC Île-de-France ont été très précieux pourmes recherches et l’établisse-ment de contacts.

Les axes de travail ont étéarrêtés. Après l’installation, le13 juillet, du comité de pilotageen vue de la création d’une bibliothèque numérique eu-ropéenne souhaitée par le pré-sident de la République, une se-conde réunion de travail s’esttenue le 30 août sous la prési-dence de Renaud Donnedieu deVabres. Lors de cette réunion,les participants sont tombésd’accord sur cinq domaines d’é-tudes : état des lieux en matièrede numérisation de contenusculturels ; les publics et leurs attentes ; les contenus ; les tech-nologies ; le modèle écono-mique. Destinés à définir lespropositions que la France pré-sentera à ses partenaires eu-ropéens dans les semaines àvenir, ils nourriront égalementle Livre blanc que le ministresoumettra au Président de la Ré-publique, d’ici la fin de l’année.Afin de coordonner les diffé-

rents groupes d’experts qui vontêtre constitués autour de ces cinqthématiques, le ministre de laculture et de la communicationa nommé Alexandre Moatti,ingénieur en chef des Mines,secrétaire général du comité, etValérie Tesnière, conservateurgénéral du patrimoine à la BnFqui l’épaulera.Après les Rencontres pour l’Eu-rope de la culture, le projet debibliothèque numérique avaitdéjà reçu le soutien de 19 bi-bliothèques nationales euro-péennes. Aujourd’hui, il a ob-tenu le soutien de cinq payseuropéens : Allemagne, Italie,Espagne, Pologne et Hongrie.Le 16 août, Renaud Donnedieude Vabres insistait sur la « la né-cessité d’un dialogue avec les édi-teurs et les titulaires des droits surles livres ». Une prochaine réu-nion du comité de pilotage setiendra dans le courant du moisd’octobre.

EuropeBIBLIOTHÈQUE NUMÉRIQUE : LE COMITÉ DE PILOTAGE FIXE SON PROGRAMME

COMPOSITION DU COMITÉDE PILOTAGE Présidé par Renaud Donnedieu deVabres, le comité de pilotage envue de la création d’unebibliothèque numériqueeuropéenne comprend une quaran-taine de membres représentant lesministères de l’industrie, desaffaires européennes, de l’éduca-tion, de la recherche et de laculture et la communication. Plusieurs établissements publics à caractère culturel ou éducatif,figurent également parmi lesmembres. Par ailleurs, il comprendsix personnalités qualifiées : » Olivier Cazenave, directeur de La documentation française»Franck Dangeard, PDG de Thomson» Olivier Duhamel, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris» Serge Eyrolles, PDG des éditionsEyrolles et président du Syndicatnational de l’édition» Jean-Michel Hubert, ancien président de l’Autorité de régula-tion des télécommunications» Alain Kouck, PDG d’Editis

21/09 2004

annonce des chantiersnumériques

du ministère de la culture

02/05 2005

13/07 2005

16/03 2005

30/08 2005

01/04 2005

programme nationalde numérisation du ministère de

la culture et de lacommunication

lancement du projeteuropéen Michael

Jacques Chirac reçoit à l'Elysée

Renaud Donnedieu deVabres et Jean-Noël

Jeanneney

Jacques Chiracannonce la créationd'une bibliothèque

numérique européenne

installation auministère de la culture et de la

communication du comité de pilotage

seconde réunion du comité

de pilotage

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONseptembre 2005

ExpositionALBERT LENOIR, HISTORIEN DE L’ARCHITECTUREJusqu’au 30 novembre à ParisAyant consacré sa vie à la mise envaleur des monuments, AlbertLenoir a suivi les traces de sonpère, Alexandre Lenoir, fondateurdu célèbre Musée des monumentsfrançais. Dans une exposition-dossier intitulée « Albert Lenoir(1801-1891), historien de l’archi-tecture et archéologue », l’Institutnational d’histoire de l’art(INHA) présente notamment desdessins et photographies souvent

ManifestationPRINTEMPS DE SEPTEMBRE À TOULOUSE 23 septembre-16 octobre Placé sous le signe de la rencontreentre les arts visuels et lespectacle vivant , l’édition 2005Printemps de septembre, dont ladirection artistique a été confiéeau photographe Jean-Marc Bus-tamante pour la deuxième annéeconsécutive, a choisi de seconcentrer sur l’image et ses« puissances de captation ». Lethème des expositions porte surles « Vertiges » et, comme le sou-ligne Marie-Thèrèse Perrin,directrice du festival, il s’agit de« faire tourner la tête » à un trèslarge public. Expositions,nocturnes, soirées nomades com-plètent le dispositif et témoignentde l’effervescence artistique tou-lousaine.

www.printempsdeseptembre.com

Europe CULTURE 2000 : APPEL ÀPROPOSITIONS POUR 2006La Commission européenne apublié, le 12 juillet, l’appel à pro-positions du programme Culture2000 pour l’année 2006. Cetappel vise à soutenir des projetsculturels, conçus et réalisés parplusieurs opérateurs européens :les 25 Etats-membres de l’Unioneuropéenne, la Roumanie, la Bul-garie, l’Islande et la Norvège. Lesprojets doivent débuter entre le1er mai et le 15 novembre 2006pour une durée de 1, 2 ou 3 ansselon l’action choisie. Environ

RéflexionLA MUSIQUE CONTEMPORAINEAUX JOURNÉES DU PATRIMOINEPour la première fois, un collectifde tous les « acteurs » de lamusique contemporaine en Ile-de-France se retrouve à l’OpéraComique, dans le cadre desJournées européennes dupatrimoine, les 17 et 18septembre. La musique contem-poraine et de demain seravalorisée dans un cadreinhabituel, celui du patrimoine.Objectif ? Mutualiser lesressources de chacun et ouvrir laréflexion sur la pratique musicalede notre temps.

Renseignements : 01 43 78 80 80www.futurscomposes.fr

Manifestation« L’EXPÉRIENCE DE LA DURÉE »À LA BIENNALE D’ARTCONTEMPORAIN DE LYON 14 septembre-31 décembre« Quelle temporalité s’incarne dansl’œuvre d’aujourd’hui? » La 8e édi-tion de la Biennale d’art contem-porain de Lyon s’est construiteautour de cette question formuléepar Thierry Raspail, directeur ar-tistique. Selon les deux commis-saires, Nicolas Bourriaud etJérôme Sans, il ne faut pas oublierque « l ’art constitue une expériencequi engage celui qui regarde. » Lepassé est lui aussi interrogé et« l ’esprit expérimental de la contre-culture des années 70 flotte sur cetteBiennale 2005 ». Par ailleurs, l’Artsur la Place (du 30 septembre au2 octobre) et le programme Réso-nance (du 12 au 31 décembre)proposeront de nombreuses ma-nifestations destinées à « favoriserune nouvelle synergie entre public etcréation ». La sphère d’influenced’une des plus importantes mani-festations d’art contemporain necesse de s’accroître et l’esprit de laBiennale se déploiera dansplusieurs villes d’Europe.

www.biennale-de-lyon.org

PublicationMONTPELLIER MONUMENTALDernier-né des travaux engagéspar le service régional de l’Inven-taire sur l’architecture de la villede Montpellier, les deux tomes deMontpellier Monumental,richement illustrés, révèlent la di-mension esthétique et historiquedes édifices publics, militaires etreligieux de la ville de Montpel-

ColloquePATRIMOINE & ESTUAIRESDu 5 au 7 octobre à Blaye(Gironde)Quel est le devenir de l’estuairede la Gironde ? Cette questionoccupe actuellement une partiedu débat environnemental. L’as-sociation Renaissance des citésd’Europe organise un colloqueréunissant, à la citadelle de Blaye,les représentants des grandsestuaires français, européens etinternationaux. En confrontantdes points de vue d’horizonsdivers, ce colloque permet d’étu-dier les questions que posent lesestuaires actuellement. Desanimations ont également lieuautour du colloque afin de« découvrir les plaisirs de vivre surce territoire » précise Anne-MarieCivilisé, sa présidente.

Couvent des minimes, citadelle de Blaye , 33000 Blaye (Gironde), www.renaiisancedes cites.org

inédits témoignant de son apportessentiel à la connaissance duParis médiéval au XIXe siècle etplus largement de sa contributionà la mise en place d’une nouvelleapproche de la question de l'his-toire monumentale française.

INHA, Galerie Colbert, 2 rue de Vivienne - 75002 Paris,www.inha.fr

130 projets d’une durée d’un an,associant des co-organisateurs de3 pays différents, serontsélectionnés (50 patrimoine, 50arts du spectacle, 20 arts visuels et10 livre et lecture). Il est à noterque quelques projets annuels sedéroulant sur le territoire de pays-tiers peuvent être sélectionnés.Une vingtaine de projets plurian-nuels (24 à 36 mois), associantdes co-organisateurs d’au moins 5pays, sont retenus (7 patrimoine,7 arts du spectacle, 3 arts visuels,et 2 livre et lecture). Unevingtaine de projets de traductionlittéraire et en sciences humaineseuropéennes proposés par deséditeurs seront sélectionnés.Cette action ne nécessite pas departenariat européen.Date limite de dépôt descandidatures :» 17 octobre 2005 pour lesprojets annuels de coopération etles projets de traduction.» 28 octobre 2005 pour lesprojets pluriannuels de coopéra-tion.Les projets annuels decoopération dans un pays tiersdoivent parvenir au ministère dela culture et de la communicationau plus tard le 17 octobre 2005(Délégation au développement etaux affaires internationales-département des affaireseuropéennes et internationales).

Pour télécharger les documents (spécifications et formulaire de candi-dature) sur le site de la Commissioneuropéenne :http://europa.eu.int/comm/culture/eac/index_fr.html et sur le site du Re-lais Culture Europe http://www.relais-culture-europe.org

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONseptembre 2005

NOMINATION

BENOIT YVERT, DIRECTEUR DU LIVRE ET DE LA LECTURENé en 1964, titulaire d’un DEAd’histoire contemporaine, BenoîtYvert a été professeur à l’Insti-tut catholique de Paris (1985-1991). Expert en livres anciensde 1991 à 1998, il a étéconseiller littéraire du groupedes Presses de la Cité et, para-llèlement, chargé de mission àl’Institut de France (1999-2002). Chargé de mission aucabinet de Dominique de Villepin, ministre des affairesétrangères (2003-2004), il de-vient conseiller technique à soncabinet de ministre de l’Inté-rieur (2004-2005) avant derejoindre Matignon en juindernier. Il devient directeur dulivre et de la lecture en rempla-cement d’Eric Gross qui estdevenu le conseiller « culture »de Dominique de Villepin.

CATHERINE NAFFAH, DIRECTRICE DU C2RMFConservatrice des musées natio-naux, Catherine Naffah a étéconservatrice au départementdes antiquités orientales aumusée du Louvre (1979-1981)avant d’être chef de projet puisdirectrice du musée de l’Institutdu monde arabe (1982-1991).Elle rejoint alors le service derestauration des musées deFrance (1992-1998) avant d’êtredétachée au musée du QuaiBranly où elle était, depuis2005, directrice adjointe auprèsdu directeur du patrimoine etdes collections. Au Centre derecherche et de restauration desmusées de France, elle rempla-ce Jean-Pierre Mohen quirejoint le Quai Branly.

PhotographieEXPOSITION-VENTE EN FAVEURDE LA SCLÉROSE EN PLAQUESDu 15 octobre au 17 novembre à ParisPlus de 200 photographies d’ar-tistes de renom, parmi lesquellesYann Arthus-Bertrand ou MarcRiboud, seront exposées puis vendues entre le 15 et le 17novembre, chez Christie’s, auprofit de l’Association pour laRecherche sur la Sclérose enPlaques (ARSEP). Dés le 15 octobre, les enchères en ligne seront possibles. Placée sous lepatronage de Renaud Donnedieude Vabres, cette vente unique estsoutenue par nombre d’artistes etde mécènes. Avec les fondsrécoltés, l’ARSEP, créée il y a plusde 35 ans, entend développer larecherche destinée à améliorerl’avenir des 60 000 maladesatteints de sclérose en plaques,maladie du système nerveux,constituant la première cause dedécès chez les jeunes adultes aprèsles accidents de la route.

www.arsep.org

ColloqueL’AVENIR DU PATRIMOINESCIENTIFIQUE ET INDUSTRIELLe 4 octobre à ParisProlongeant la réflexion menéeautour de la renaissance des ma-quettes de l’ancien musée natio-

ManifestationFESTIVAL CINÉMATOGRAPHIQUED’AUTOMNE DE GARDANNE Du 21 octobre au 1er novembreCaractérisé par son ouverture surle monde extérieur, le festival dufilm de Gardanne met, cetteannée, à l’honneur le continentafricain, le cinéma italien et lanotion… d’indépendance. A cetteoccasion, Paul Vecchiali, le réali-sateur provocateur de Femmefemmes (1974) et de Rosa la rose,fille publique (1985) sera présentpour un hommage. Outre lasélection des films de fiction etles documentaires, notons uneprogrammation axée sur lamusique, comme facteur de cohé-sion sociale. Par ailleurs, une bellesurprise est prévue sur le cinémade répertoire avec la diffusion del ’Extravagant Mr Ruggles de LéoMc Carrey (1935).

Festival cinématographiqued’automne de Gardanne, 11 cours Forbin, 13120 GardanneRenseignements : 04.42.51.44.93

nal des Travaux Public à traversleur mise en dépôt dans le réseaudes musées de France, uncolloque portera sur l’avenir dupatrimoine scientifique,technique et industriel. Organisépar Voies navigables de France, lecolloque se tiendra à l’Institut na-tional d’histoire de l’art (INHA),où conservateurs, responsablesd’institutions françaises et inter-nationales et historiens feront un bilan sur la situation des col-lections scientifiques, techniqueset industrielles dans les muséesfrançais et européens.

Renseignements : INHA, 2 rue Vivienne, 75002, Paris Europe

VISA POUR L’IMAGE À PERPIGNAN Proposant une trentaine d’exposi-tions de photojournalistes, le 17e

festival de Perpignan, Visa pourl’image a décerné ses prix. LeVisa d’or news a été attribué auphotographe anglo-australienPhilip Blenkinsop, Agence Vu,pour son travail sur le tsunami, en2004. Parmi les autres prix,notons que le Visa d’or de lapresse magazine a récompenséJames Hill du New York Timespour ses photos sur la prised’otage de Beslan (Caucase) et leVisa d’or de la presse quotidienneinternationale revient à Jan Grarup du journal Politiken (Danemark) pour son reportagesur le Darfour. Par ailleurs, faceaux difficultés budgétaires queconnaît aujourd’hui le festival,Renaud Donnedieu de Vabres l’aassuré de son « soutien sansfaille ».

Pour en savoir plus,www.visapourlimage.com

lier depuis l’époque médiévalejusqu’aux années 1950.

Jean Nougaret, Montpellier Monumental, éditions Monum, 2005, 95 s

Colloque« AGIR POUR LA DÉFENSE DUPATRIMOINE : LE RÔLE DE LAPRESSE ET DES ASSOCIATIONS » Le 6 octobre à Maisons-LaffitteA l’occasion du centenaire del’acquisition par l’État du châteaude Maisons, une journée de débatest organisée, le 6 octobre, par leCentre des monuments nationaux.Bel exemple de l’engagementcommun des citoyens et de lapresse pour la sauvegarde des mo-numents, ce château constitue eneffet le point de départ d’une ré-flexion sur le rôle passé et actuelde la presse et des associations dedéfense du patrimoine.

www.monum.fr

Serge Gainsbourg par Alain Nogues © D.R.

Tsunami Afternath par Philip Blenkinsop© Agence Vu

Page 16: N° 129 - mensuel - septembre 2005 Ministère LA LETTRE D

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONseptembre 2005

Homme de convictions, Gillesde la Porte, le fondateur de lalibrairie la Galerne, au Havre,nous raconte son itinéraire etl’explique simplement par « legoût des livres ». Elu en 2003président du Syndicat de lalibrairie française, il abordeaussi les grands sujets quianiment la profession de libraire.

On pourrait le voir sous les traitsd’un héritier ou d’un de ces li-braires animés par quelque pas-sion particulière. Il n’est rien detout cela. Ayant fondé la librai-rie la Galerne, au Havre, en1982, Gilles de la Porte est de-venu libraire moitié par hasard,moitié par nécessité. « J’étais étu-diant en anglais, se souvient-il,et, si j’ai encore de grands souve-nirs de certains cours, notammentsur Shakespeare, je ne peux pas direque je savais vraiment ce que jevoulais faire dans la vie ». Pour-tant, en 1982, il franchit le paset se lance dans la grande« aventure » avec son épouse.« Cette prise de risque que consti-tuait le fait de créer une entrepriseétait excitante, assure-t-il. Etcréait des conditions de libertés plusgrandes pour nous ». Avec, dansle fond, tout simplement, « legoût des livres », nous explique-t-il, ils choisissent de s’installerau Havre.

Etapes d’une évolutionTrès vite, la Galerne va trouverson style. « Face aux autres li-brairies du Havre, où les rapportsavec le public étaient tradition-nels, poursuit-il, nous avons ap-porté quelque chose de différent.Nous avons placé les livres sur destables et nous avons institué uneliberté plus grande de circulationdans la librairie : les lecteurs pou-vaient flâner, circuler plus libre-

ment, butiner parmi les livres. Etl’on a découvert l’adéquation entrele projet que l’on portait et une po-pulation de lecteurs ». A ce mo-ment-là, la Galerne a trouvé saplace. Passant de 100 m2 à1 200 m2 et à 32 employés, elleva conserver sa vocation de li-brairie généraliste. Et devenirune des attractions culturelleshavraises, au même titre que lela maison de la culture duHavre, connue sous le nom duVolcan, ou la récente reconnais-sance par l’Unesco de l’intérêtarchitectural du centre-ville re-construit par Auguste Perret. Augré des événements, Gilles de laPorte va l’amener à renforcer sonfonds. Ainsi, la création de l’uni-versité du Havre va le conduireà se diversifier en sciences hu-maines et à aller « plus loin danscette niche ». Ou encore, avecl’avènement des 35 heures, il vamettre l’accent sur les ouvragesde vie pratique, jusqu’alors unpeu négligés. Aucun dogma-tisme, en tout cas, chez Gillesde la Porte.

« Confrères et concurrents » Si elle s’est largement profes-

sionnalisée, « l ’aventure », entout cas, n’est pas terminée.D’autant que, en 2003, Gilles dela Porte a été élu président duSyndicat de la librairie française(SLF). Ce qui lui permet de re-trouver les thèmes qu’il a ren-contrés depuis la création de laGalerne, et de les reprendre àtitre général pour l’ensemble deslibraires. Revenant sur les bien-faits de la loi sur le prix uniquedu livre, il la juge « indispen-sable » pour le maintien d’une li-brairie indépendante de qualité.Condition sine qua non de cetype de librairie, il insiste aussisur la « condition nécessaire » d’ytrouver des… libraires. C’estmême, selon lui, une des diffé-rences essentielles entre les li-brairies dignes de ce nom et lessimple points de vente : « entreles livres et le public, nous, libraires,plaçons des hommes ». « Nousn’avons pas les mêmes critères dedéfinition du métier », explique-t-il, soulignant que l’arrivée dela FNAC au Havre, en 1999, aété un aiguillon qui a provoquéune réflexion et l’a décidé à« faire plus grand et à fairemieux ». Il prône la « diversité

des librairies » et « une forme d’é-thique vis à vis de la création ». Illoue par dessus tout « l’esprit col-lectif » du métier et ne craint pasde signaler que l’événement dela rentrée littéraire, le roman deMichel Houellebecq constitueun véritable poumon pour les libraires. Il n’oublie pas non plusd’être un « acteur culturel » de saville et jouera pleinement, pourLire en fête, son rôle dans la vieculturelle havraise.

Paul-Henri Doro et Marine Vallery-Radot.

GILLES DE LA PORTE, UN LIBRAIRE-ENTREPRENEUR

PROGRAMME DE LA NUIT DES LIBRAIRES À LA GALERNE14 octobre :rencontre avec Philippe Valetouxpour Jules Verne, en mer etcontre tous (éditions Magellanet Cie) à 18h et soirée autourde René Fallet à 20h.15 octobre :rencontre et signatures avec des auteurs normands,notamment Bernard le Drezenpour Victor Hugo ou l ’éloquencesouveraine (éditions l’Harmattan).

La Galerne : 148, rue Victor Hugo, 76600 Le Havretél. : 02 32 74 23 62

GILLES DE LA PORTE EN QUATRE DATES

1951 : naissance à Meknès (Maroc)

1982 : lancement de la Galerne au Havre

2003 : élu président du Syndicat de la librairie française

2005 : la surface de la librairie est portée à 1 200 m2

Gilles de la Porte à la Galerne, au Havre © D.R.