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Balade entre Gard et Hérault Le grandiose cirque de Navacelle Impressionnant, mais peu connu des Français, un cirque vertigineux creusé entre causse de Larzac et de Blandas, par la vis, la bien nommée. La Vis est une cachottière et elle a en plus le tournis. Tout comme son nom l'indique. Dévalé le massif du Lingas où la lâche sa source, la voici qui disparait en aval d'Alzon. Coucou: c'est à "La Foux", 13 km plus loin (à vol d'oiseau) qu'on la retrouve fraîche -glaciale même en toute saison- et claire. Treize kilomètres qu'elle parcourt en... 29 jours (!) comme on a pu s'en apercevoir en teintant ses eaux. Doit-elle en faire des tours et des détours dans les profondeurs et musarder dans de sombres lacs pour mettre aussi longtemps... Elle repart, donc, désinvolte sous le soleil et continue à faire valser ses méandres dans le calcaire du fond d'une mer d'antan. Tant et si bien qu'elle s'enfonce. Et qu'il lui arrive aussi de prendre des raccourcis à la base de ses boucles. Ainsi - avant d'y abandonner son cours de jadis- a-t-elle creusé le "cirque de Navacelle", au fond duquel niche un hameau entre le causse de Blandas et celui du Larzac. "Un entonnoir qui ressemble à une gigantesque coquille d'huitre ouverte et posée sur le dos" ont décrit des admirateurs. L'image est assez exacte, mais il s'agit plutôt d'une perle que ce site, sixième en France à avoir été classé. Ce paysage Cévenol est d'un grandiose à couper le souffle, qu'on le découvre d'un bord ou de l'autre: chaque point de vue a ses partisans. Du Larzac l'impression de profondeur de la vertigineuse entaille (quelque 300 mètres) serait plus nette. Du Causse de Blandas on distinguerait mieux le village et la cascade qui chante en son cœur. Pour profiter du spectacle de tous les côtés, il faut suivre les lacets de la

Navacelle

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Le cirque de Navacelle en 1995

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Balade entre Gard et Hérault !Le grandiose cirque de Navacelle !Impressionnant, mais peu connu des Français, un cirque vertigineux creusé entre causse de Larzac et de Blandas, par la vis, la bien nommée. !La Vis est une cachottière et elle a en plus le tournis. Tout comme son nom l'indique. Dévalé le massif du Lingas où la lâche sa source, la voici qui disparait en aval d'Alzon. Coucou: c'est à "La Foux", 13 km plus loin (à vol d'oiseau) qu'on la retrouve fraîche -glaciale même en toute saison- et claire. Treize kilomètres qu'elle parcourt en... 29 jours (!) comme on a pu s'en apercevoir en teintant ses eaux. Doit-elle en faire des tours et des détours dans les profondeurs et musarder dans de sombres lacs pour mettre aussi longtemps... Elle repart, donc, désinvolte sous le soleil et continue à faire valser ses méandres dans le calcaire du fond d'une mer d'antan. Tant et si bien qu'elle s'enfonce. Et qu'il lui arrive aussi de prendre des raccourcis à la base de ses boucles. Ainsi -avant d'y abandonner son cours de jadis- a-t-elle creusé le "cirque de Navacelle", au fond duquel niche un hameau entre le causse de Blandas et celui du Larzac. "Un entonnoir qui ressemble à une gigantesque coquille d'huitre ouverte et posée sur le dos" ont décrit des admirateurs. L'image est assez exacte, mais il s'agit plutôt d'une perle que ce site, sixième en France à avoir été classé. Ce paysage Cévenol est d'un grandiose à couper le souffle, qu'on le découvre d'un bord ou de l'autre: chaque point de vue a ses partisans. Du Larzac l'impression de profondeur de la vertigineuse entaille (quelque 300 mètres) serait plus nette. Du Causse de Blandas on distinguerait mieux le village et la cascade qui chante en son cœur. Pour profiter du spectacle de tous les côtés, il faut suivre les lacets de la

départementale 130. Passer de l'aride plateau de Saint-Maurice de Navacelle, la commune du cirque (panorama à "Baume Auriol), à celui sur lequel sont juchés Blandas et Montardier, pareillement sertis dans un univers de chênes "blancs", d'aubépine "Azérolles", de cornouille, de buis odorant et autres plantes accrocheuses dont les brebis parfument leur laine. Tandis qu'en bas, près de l'onde, du vieux moulin et du solide pont édifié pendant la guerre de cent ans, s'épanouissent figuiers et plantes en fleurs. En chemin on bifurquera jusqu'à la résurgence de "la Foux" (20 minutes à pieds par un sentier botanique, signalé par panneau) A peine croyable: la plupart des Français ignorent cette merveille pour laquelle on vient des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, et de plus loin encore. Gervais Vernay qui, au creux de Navacelle, tient gîte et couvert d'un "Logis de France" (à l'enseigne "Auberge de la Cascade") serait bien aise d'accueillir un peu plus de ses compatriotes en ce lieu dont il est tombé amoureux. "On n'en demande pas autant qu'au Mont Saint-Michel et surtout dans des conditions plus respectueuses de l'environnement que là-bas, mais Navacelle mériterait des visiteurs plus nombreux" estime ce pêcheur à la mouche qui, à deux pas de son restaurant, a la chance de pouvoir taquiner des truites très spéciales: des "farios ancestrales", c'est à dire des poissons dont les ancêtres étaient du cru depuis des générations. Guy Rougier Une anecdote à propos de l’installation de Gervais Vernay à Navacelle telle qu’il me l’a racontée : il s’agit en quelque sorte d’une victime de…. la télévision. Il habitait le nord de la France et vit un reportage au tout début de la «petite lucarne» en France. Il en fut émerveillé. Et décida : «C’est là que je veux vivre» Il «descendit donc en Cévennes, le lieu en vrai ne le déçut point, au contraire. Il acheta une ruine au bord de la Vis, reconstruisit, s’établit.

Voici comment naquit sur un coup de cœur télévisé «l’auberge de la cascade» !Une précision : Contrairement à l'orthographe que l'on rencontre souvent sur cartes ou panneaux, Navacelle ne prendre pas d'S à la fin. Je suis allé avec Jojo cinq ou six fois à Navacelle, toujours à pieds, sauf la dernière en 1995 pour les besoins de ce petit papier qui parut dans une page consacrée aux «lieux à visiter pendant les vacances». À noter que le relief particulier du cirque fut sans doute jadis un temps semblable à celui du «méandre de la Sioule» dans les Combrailles du Puy de Dôme que l’on voit photographié du «paradis de Queuille» sur l’image ci-dessous.

" !Peut-être donc que dans quelques (centaines de?) milliers d’années ce méandre de la Sioule ressemblera un peu à

ceci, quand la rivière aura terminé son travail d’érosion à la base de la boucle : !!

"