1
La conférence de l’ONU sur le climat a adopté la « feuille de route de Bali », qui associe les pays émergents à la réduction des émissions polluantes I l y a eu des larmes et des cris, samedi, à Bali. Mais une feuille de route existe. Les pessimistes retiendront qu’elle prévoit timi- dement que les négociations sur l’après-protocole de Kyoto (qui ex- pire en 2012) commencent « au plus tard en avril 2008 » pour aboutir en 2009. Les optimistes relèveront que, pour la première fois, est lancé un « processus global », associant pays industrialisés et émergents à la lutte contre les émissions polluantes. Si les premiers sont invités à prendre les « engagements ou actions ap- propriés », les seconds sont priés de lancer « des actions vérifiables et mesurables » . Par ailleurs, la « feuille de route » souligne certes « l’urgence » d’une action internationale face au réchauffement, mais elle ne men- tionne aucune fourchette indi- cative des efforts à entreprendre. Les Européens et certains pays émergents comme la Chine récla- maient que des objectifs quanti- tatifs soient fixés. Mais, sous la pression d’opposants comme les États-Unis, seule une note de bas de page dans le préambule renvoie aux travaux du Groupe d’experts in- tergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Deux scénarios y sont évoqués. Le premier prévoit une réduction des émissions de 10 % à 30 % (par rapport à 1990) pour les pays industrialisés d’ici à 2020, avec des efforts « marginaux » de la part des pays émergents. Le se- cond, plus ambitieux, recommande 25 % à 40 % d’ici à 2020 pour les pays développés et 50 % pour tout le monde d’ici à 2050. Quels moyens vont permettre de faire face ? L’accord de Bali promet certes de renforcer les financements disponibles et les investissements pour soutenir les actions d’atté- nuation des émissions. Mais la conférence n’a pas répondu à la demande des experts, qui jugent très insuffisants les quelques millions ou centaines d’euros qui pourraient abonder d’ici à 2012 le Fonds d’adaptation au changement climatique, prévu par le protocole et alimenté par un prélèvement de 2 % sur les « mécanismes de développe- ment propre » (MDP) qui permettent aux pays du Nord de financer des projets énergétiques « propres » au Sud. Selon l’ONG britannique Oxfam, l’adaptation nécessitera 50 milliards de dollars par an. Quant à l’Agence internationale de l’énergie (AIE), elle estime qu’il faudrait, d’ici à 2030, « 22 000 milliards de dollars » d’investissements dans le dévelop- pement de nouvelles technologies, comme la capture et le stockage du carbone, les énergies renouvelables ou le nucléaire. À Bali, il a juste été décidé de confier pour trois ans la gestion du Fonds à un conseil d’ad- ministration de 16 membres, créé au sein du Fonds pour l’environnement mondial (FEM). Avec une présidence tournante. Un groupe international d’experts a aussi été constitué pour plancher sur des mécanismes de transferts de technologies et la mise en place d’indicateurs de performance. Il re- viendra ensuite aux pays d’évaluer leurs besoins et de les transmettre au FEM qui se chargera de définir des « programmes stratégiques » . Par ailleurs, les techniques de captures et de stockage du carbone, censées permettre d’absorber une partie des émissions dues aux centrales à gaz ou à charbon, ont obtenu un coup de pouce. La conférence a demandé à son organe scientifique et technique (SBSTA) de rédiger pour le prochain rendez-vous de Poznan (Pologne), en décembre 2008, un rapport sur les possibilités d’intégrer ce type de projets aux mécanismes de dévelop- pement propres dans l’après-2012. Face à ce manque de décisions ambitieuses et concrètes, la grande innovation concerne sans doute les forêts. La conférence de Bali a effet décidé de prendre enfin en compte les émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégra- dation des sols (20 % des émissions mondiales), comblant ainsi un vide de Kyoto et une forte attente des pays forestiers. En acceptant d’inclure la préservation des forêts dans les prochaines négociations, les participants de la conférence ouvrent la voie à des milliards d’euros de dépenses pour s’attaquer à l’exploitation illégale des zones boisées. Cela devrait encourager le lancement, d’ici à 2009, de projets pilotes pour lesquels un appel à contribution a été lancé. Les Américains ont une fois de plus freiné des quatre fers et failli faire échouer la conférence de l’ONU sur le climat, alors que les Chinois ont affiché une bonne volonté au moins de façade à la veille des JO de Pékin. Mais il se susurre, dans tous les ministères, que l’on attend le successeur de George W. Bush à la Maison-Blanche pour accélérer le processus. AUDE CARASCO I La Croix I MARDI 18 DÉCEMBRE 2007 I 11 I MONDE I EN BREF PAKISTAN Un attentat vise l’armée. Au moins neuf joueurs d’une équipe de football de l’armée pakistanaise ont été tués hier et quatre autres bles- sés dans un attentat suicide dans un quartier particuliè- rement protégé de la ville de garnison de Kohat dans la province de la Frontière du Nord-Ouest (NWFP), fron- talière de l’Afghanistan. Cet attentat survient alors que Pervez Moucharraf a levé l’état d’urgence, instauré le 3 novembre. ITALIE Polémique sur la pilule abortive. L’agence italienne du médicament a été saisie par un laboratoire français d’une demande d’autorisa- tion de mise sur le marché pour une pilule abortive, a révélé hier le Corriere della Sera . Le RU 486 est actuelle- ment interdit en Italie mais pourrait être autorisé d’ici à février ou mars. Des praticiens catholiques ont déposé un re- cours devant l’Agence du mé- dicament pour dénoncer « la dangerosité » du RU 486. BOLIVIE Les quatre régions les plus riches favorables à l’autono- mie. En dépit de l’opposition du gouvernement d’Evo Mo- rales, Santa Cruz (est), Tarija (sud), Beni et Pando (nord) ont présenté des statuts visant à la formation de gouvernements autonomes. Ces régions récla- ment une profonde décentra- lisation des pouvoirs législatif et exécutif et la prise en main des ressources minières. Bali rassemble tous les pays dans la bataille anti-CO 2 Prendre en compte les émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des sols. Accord entre Total et l’Indonésie d Le groupe pétrolier français a annoncé hier la signature d’un accord avec l’Indonésie pour lui transmettre les résultats de son projet pilote de captage et stockage de CO2 près de Pau, en France. Aux termes d’un texte paraphé en marge de la conférence de Bali, l’Agence indonésienne pour la recherche et le développement de l’énergie et des ressources minières « pourra avoir accès aux principaux résultats » de ce projet, consistant à extraire le dioxyde de carbone des fumées émises par une chaudière de l’usine de Lacq, pour le réinjecter à 4 500 mètres sous terre dans un ancien gisement de gaz naturel. (Publicité) V CE QUI VA MIEUX Moins pauvre, le Brésil reste cependant très inégalitaire. Un rapport récemment publié par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a annoncé l’entrée du plus grand pays d’Amérique du Sud dans le club des pays « humainement développés ». Se basant sur son « indice de développement humain » (IDH), lequel mêle des indica- teurs sociaux tels que pauvreté, revenu moyen, espé- rance de vie, niveau d’éducation, morta- lités infantile et ma- ternelle, le Pnud lui a attribué la note de 0,8 sur une échelle allant de 0 à 1, en s’appuyant sur des données datant de 2005. Enthousiaste, le prési- dent Luiz Inacio Lula da Silva a déclaré que son pays vivait « un moment si spécial que nous pouvons nous offrir le luxe de nous considérer comme bénis de Dieu ». Le Brésil a de fait enregistré des progrès importants. L’es- pérance de vie atteint 71,7 ans tandis que l’analphabétisme a reculé à 12 % de la population. Le taux de scolarisation atteint 87,5 % – contre 67 % en 1990 –, mais sur ce critère, le Brésil ar- rive à la 70 e et dernière place du groupe de pays auquel il a accédé, derrière l’Albanie et la Macédoine qui y font également leur entrée. En clair, le Brésil progresse, mais moins vite que d’autres, notamment ses voisins proches, l’Argentine ou le Chili. Les progrès ont été accomplis grâce à des efforts menés depuis une quinzaine d’années. Sous les deux mandats de Fernando Henrique Cardoso (1995-2003), le pays avait connu de véritables avancées sociales. Lula, son successeur, a su transformer l’essai, mettant notamment en place la « bourse famille », un pro- gramme fédéral de redistribution des revenus vers les plus pauvres. Considéré comme exemplaire, il aura permis de sortir de l’extrême pauvreté près de 5 millions de Brésiliens. Mais le Pnud brandit un car- ton rouge : le fossé béant entre les classes sociales. Le Brésil est en effet le 8 e pays le plus inégali- taire au monde : les 10 % les plus riches ont un revenu cinquante fois plus important que les 10 % les plus pauvres, le tout dans un pays qui n’a jamais connu autant de millionnaires, et ce alors qu’il reste encore 45 millions de per- sonnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. STEVE CARPENTIER (à São Paulo) Le Brésil entre dans la liste des pays développés L’espérance de vie atteint 71,7 ans et l’analphabétisme a reculé à 12 % de la population.

NF06

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Prendre en compte les émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des sols. La conférence de l’ONU sur le climat a adopté la « feuille de route de Bali », qui associe les pays émergents à la réduction des émissions polluantes L’espérance de vie atteint 71,7 ans et l’analphabétisme a reculé à 12 % de la population.

Citation preview

Page 1: NF06

La conférence de l’ONUsur le climat a adoptéla « feuille de routede Bali », qui associeles pays émergentsà la réductiondes émissions polluantes

Il y a eu des larmes et des cris, samedi, à Bali. Mais une feuille de route existe. Les pessimistes

retiendront qu’elle prévoit timi-dement que les négociations sur l’après-protocole de Kyoto (qui ex-pire en 2012) commencent « au plus tard en avril 2008 » pour aboutir en 2009. Les optimistes relèveront que, pour la première fois, est lancé un « processus global », associant pays industrialisés et émergents à la lutte contre les émissions polluantes. Si les premiers sont invités à prendre les « engagements ou actions ap-propriés », les seconds sont priés de lancer « des actions vérifiables et mesurables ».

Par ailleurs, la « feuille de route » souligne certes « l’urgence » d’une action internationale face au réchauffement, mais elle ne men-tionne aucune fourchette indi-cative des efforts à entreprendre. Les Européens et certains pays émergents comme la Chine récla-maient que des objectifs quanti-

tatifs soient fixés. Mais, sous la pression d’opposants comme les États-Unis, seule une note de bas de page dans le préambule renvoie aux travaux du Groupe d’experts in-tergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Deux scénarios y sont évoqués. Le premier prévoit une réduction des émissions de 10 % à 30 % (par rapport à 1990) pour les pays industrialisés d’ici à 2020, avec des efforts « marginaux » de la part des pays émergents. Le se-cond, plus ambitieux, recommande 25 % à 40 % d’ici à 2020 pour les pays développés et 50 % pour tout le monde d’ici à 2050.

Quels moyens vont permettre de faire face ? L’accord de Bali promet certes de renforcer les financements disponibles et les investissements pour soutenir les actions d’atté-nuation des émissions. Mais la conférence n’a pas répondu à la demande des experts, qui jugent très insuffisants les quelques millions ou centaines d’euros qui pourraient abonder d’ici à 2012 le Fonds d’adaptation au changement climatique, prévu par le protocole et

alimenté par un prélèvement de 2 % sur les « mécanismes de développe-ment propre » (MDP) qui permettent aux pays du Nord de financer des projets énergétiques « propres » au Sud. Selon l’ONG britannique Oxfam, l’adaptation nécessitera 50 milliards de dollars par an. Quant à l’Agence internationale de l’énergie (AIE), elle estime qu’il faudrait, d’ici à 2030, « 22 000 milliards de dollars » d’investissements dans le dévelop-pement de nouvelles technologies, comme la capture et le stockage du carbone, les énergies renouvelables ou le nucléaire. À Bali, il a juste été décidé de confier pour trois ans la gestion du Fonds à un conseil d’ad-ministration de 16 membres, créé au sein du Fonds pour l’environnement mondial (FEM). Avec une présidence tournante.

Un groupe international d’experts a aussi été constitué pour plancher sur des mécanismes de transferts de technologies et la mise en place d’indicateurs de performance. Il re-viendra ensuite aux pays d’évaluer leurs besoins et de les transmettre au FEM qui se chargera de définir des « programmes stratégiques ». Par ailleurs, les techniques de captures et de stockage du carbone, censées permettre d’absorber une partie des émissions dues aux centrales à gaz ou à charbon, ont obtenu un coup de pouce. La conférence a demandé à son organe scientifique et technique (SBSTA) de rédiger pour le prochain rendez-vous de Poznan (Pologne), en décembre 2008, un rapport sur les possibilités d’intégrer ce type de projets aux mécanismes de dévelop-pement propres dans l’après-2012.

Face à ce manque de décisions ambitieuses et concrètes, la grande innovation concerne sans doute les forêts. La conférence de Bali a effet décidé de prendre enfin en compte les émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégra-dation des sols (20 % des émissions mondiales), comblant ainsi un vide de Kyoto et une forte attente des pays forestiers. En acceptant d’inclure la préservation des forêts dans les prochaines négociations, les participants de la conférence ouvrent la voie à des milliards d’euros de dépenses pour s’attaquer à l’exploitation illégale des zones boisées. Cela devrait encourager le lancement, d’ici à 2009, de projets pilotes pour lesquels un appel à contribution a été lancé.

Les Américains ont une fois de plus freiné des quatre fers et failli faire échouer la conférence de l’ONU sur le climat, alors que les Chinois ont affiché une bonne volonté au moins de façade à la veille des JO de Pékin. Mais il se susurre, dans tous les ministères, que l’on attend le successeur de George W. Bush à la Maison-Blanche pour accélérer le processus.

AUDE CARASCO

I La Croix I MARDI 18 DÉCEMBRE 2007 I 11I MONDE IE N B R E F

PAKISTANUn attentat vise l’armée. Au moins neuf joueurs d’une équipe de football de l’armée pakistanaise ont été tués hier et quatre autres bles-sés dans un attentat suicide dans un quartier particuliè-rement protégé de la ville de garnison de Kohat dans la province de la Frontière du Nord-Ouest (NWFP), fron-talière de l’Afghanistan. Cet attentat survient alors que Pervez Moucharraf a levé l’état d’urgence, instauré le 3 novembre.

ITALIEPolémique sur la pilule abortive. L’agence italienne du médicament a été saisie par un laboratoire français d’une demande d’autorisa-tion de mise sur le marché pour une pilule abortive, a révélé hier le Corriere della Sera. Le RU 486 est actuelle-ment interdit en Italie mais pourrait être autorisé d’ici à février ou mars. Des praticiens catholiques ont déposé un re-cours devant l’Agence du mé-dicament pour dénoncer « la dangerosité » du RU 486.

BOLIVIE Les quatre régions les plus riches favorables à l’autono-mie. En dépit de l’opposition du gouvernement d’Evo Mo-rales, Santa Cruz (est), Tarija (sud), Beni et Pando (nord) ont présenté des statuts visant à la formation de gouvernements autonomes. Ces régions récla-ment une profonde décentra-lisation des pouvoirs législatif et exécutif et la prise en main des ressources minières.

Bali rassemble tous les pays dans la bataille anti-CO2

Prendre en compteles émissions de gazà effet de serre duesà la déforestation et àla dégradation des sols.

Accord entre Total et l’Indonésie

d Le groupe pétrolier français a annoncé hier la signature d’un accord avec l’Indonésie pour lui transmettre les résultats de son projet pilote

de captage et stockage de CO2 près de Pau, en France. Aux termes d’un texte paraphé en marge de la conférence de Bali, l’Agence indonésienne pour la recherche et le développement de l’énergie et des ressources minières « pourra avoir accès aux principaux résultats » de ce projet, consistant à extraire le dioxyde de carbone des fumées émises par une chaudière de l’usine de Lacq, pour le réinjecter à 4 500 mètres sous terre dans un ancien gisement de gaz naturel.

(Publicité)

VCE QUI VA MIEUX

Moins pauvre, le Brésil reste cependant très inégalitaire.

Un rapport récemment publié par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a annoncé l’entrée du plus grand pays d’Amérique du Sud dans le club des pays « humainement développés ». Se basant sur son « indice de développement humain » (IDH), lequel mêle des indica-teurs sociaux tels que pauvreté, revenu moyen, espé-rance de vie, niveau d’éducation, morta-lités infantile et ma-ternelle, le Pnud lui a attribué la note de 0,8 sur une échelle allant de 0 à 1, en s’appuyant sur des données datant de 2005. Enthousiaste, le prési-dent Luiz Inacio Lula da Silva a déclaré que son pays vivait « un moment si spécial que nous pouvons nous offrir le luxe de nous considérer comme bénis de Dieu ».

Le Brésil a de fait enregistré des progrès importants. L’es-pérance de vie atteint 71,7 ans tandis que l’analphabétisme a reculé à 12 % de la population. Le taux de scolarisation atteint 87,5 % – contre 67 % en 1990 –, mais sur ce critère, le Brésil ar-rive à la 70e et dernière place du groupe de pays auquel il a accédé, derrière l’Albanie et la

Macédoine qui y font également leur entrée. En clair, le Brésil progresse, mais moins vite que d’autres, notamment ses voisins proches, l’Argentine ou le Chili.

Les progrès ont été accomplis grâce à des efforts menés depuis une quinzaine d’années. Sous les deux mandats de Fernando Henrique Cardoso (1995-2003), le pays avait connu de véritables avancées sociales. Lula, son successeur, a su transformer

l’essai, mettant notamment en place la « bourse famille », un pro-gramme fédéral de redistribution des revenus vers les plus pauvres. Considéré comme exemplaire, il aura

permis de sortir de l’extrême pauvreté près de 5 millions de Brésiliens.

Mais le Pnud brandit un car-ton rouge : le fossé béant entre les classes sociales. Le Brésil est en effet le 8e pays le plus inégali-taire au monde : les 10 % les plus riches ont un revenu cinquante fois plus important que les 10 % les plus pauvres, le tout dans un pays qui n’a jamais connu autant de millionnaires, et ce alors qu’il reste encore 45 millions de per-sonnes vivant en dessous du seuil de pauvreté.

STEVE CARPENTIER(à São Paulo)

Le Brésil entredans la listedes pays développés

L’espérance de vieatteint 71,7 anset l’analphabétismea reculé à 12 %de la population.