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Journal trimestriel des anciens et amis des auberges de jeunesse de la Région parisienne. Reflète la vie de l'association, mais apporte aussi des témoignages sur les mouvements ajistes, et l'histoire des auberges de jeunesse en France et dans le monde, hier et aujourd'hui.
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Table des matières
Ma petite entreprise…! 2
Départs! 3
Ski, raquettes et randonnées dans un Jura printanier! 4
A propos de Notre Amitié ! 5
La forêt de Fontainebleau! 6
Devoir de mémoire! 7
Ali-Baba et le CAC 40… voleur! 8
Identité citoyenne! 10
Evolution du langage ! 12
Ah ! mesdames, voilà du bon fromage… ! 13
Tir aux pigeons sur le Net! 14
Quelques répliques savoureuses de personnages célèbres ! 15
8e Rencontre Nationale ! 16
6 mai 2007! 17
« Notre Amitié » n°112 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2007 page1/17
Ma petite entreprise…connaît pas la crise…
Lundi 2 avril :
Tout le monde est là. CD et réunion des organisateurs
établissant le programme futur.
Nous voici donc projetés en 2008 :
Janvier = Center Parcs,
Février = Fête, repas,
Mars = Ski et raquettes… et tous les mois se succèdent ainsi. Avec
constance et imagination, responsabilité et engagement, les copains
émettent leurs propositions.
En une bonne heure, tout est bouclé.
Chaque année, c’est le même processus et je reste baba devant
cette organisation et l’attachement aux Auberges, attachement qui
dure depuis soixante ans et plus pour certains.
G e s t i o n d i r e c t e , é d u c a t i o n , m i x i t é , p a c i S i sme ,
internationalisme, notre jeunesse batailleuse lutte pour ces idéaux.
Aujourd’hui, notre « vieillesse » est éclairée par le dynamisme
et « la belle gouvernance » de notre association.
Paulette Aixala.
« Notre Amitié » n°112 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2007 page2/17
Départs
C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le départ inattendu de notre camarade Robert Trou. Certes, nous savions que son état de santé s’était fragilisé ces derniers temps, mais nous espérions que sa solide constitution surmonterait ses ennuis successifs et que nous ne tarderions pas à le revoir à nos séjours et à nos projos.
Ajiste de longue date, il était un randonneur infatigable, arpentant tout au long de l’année sentiers et GR. Il avait accompli une partie de son rêve : faire plusieurs étapes sur le chemin de Compostelle. Nous étions nombreux à l’accompagner sur son dernier chemin, en ce jour de printemps ensoleillé qu’il aurait aimé.Nous assurons notre amie Lucienne de toute notre amitié. Robert est un ami que l’on n’oublie pas.
Jean et Catherine.
C’est avec beaucoup d’émotion que nous avons appris le décès de Georges Tonus. Nous le savions en rémission et nous espérions bien le revoir mais la maladie en a décidé autrement. Après Jean Chanabé, nos amis du Sud-Ouest voient disparaître le président qui lui avait succédé. Nous garderons de Georges le souvenir d’un camarade enjoué, sympathique, infatigable chanteur et dont l’accent ensoleillé nous ravissait. Soyez assurés, amis du Sud-Ouest, de notre soutien et de notre chaleureuse sympathie.
C. Bernard.
« Notre Amitié » n°112 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2007 page3/17
Ski, raquettes et randonnées dans un Jura printanier
En débarquant du train à Frasnes, c’est une vilaine pluie insistante qui nous pressa de monter dans le car ; en route, paysages verts et humides, quelques petites plaques de neige…. Au, loin, c’est vrai, sur les monts, c’était blanc, mais sans plus !!
Arrivés au chalet, toujours pas de neige ; nous avons retrouvé avec plaisir ce centre sympathique que nous connaissions déjà.
Le dimanche, pas de moniteur, on s’est baladés dans la nature, on s’est un peu perdus. On cherchait le clocher de Rochejean mais il s’était évanoui derrière les frondaisons.
Lundi, distribution du matériel… je n’en menais pas large, persuadée que je ne pouvais plus raquetter… Si !! j’ai pu.
Et la semaine s’est agréablement déroulée ski pour les unes, raquettes pour les autres. La neige, on allait en car la dénicher dans ses derniers retranchements… et il y en avait, assez pour la pratique selon nos goûts.
On a pu voir des traces de bestioles, des réfectoires d’écureuils et d’énormes fourmilières en repos hivernal. Nous avons longé la frontière suisse, délimitée par de belles bornes sculptées – une copine a même passé la ligne pour aller faire pipi en Suisse – en douce de la douane !!
Tous ensemble, nous sommes allés à Chapelle-‐des-‐Bois… souvenirs, souvenirs. Nous avons repéré « l’Accueil Montagnard » maintenant à l’abandon. Dans les prés verts, de jolis crocus pointaient leurs corolles blanches ou violettes… c’était le printemps.
Le dernier après-‐midi, nous sommes tous montés vers le Mont d’Or. Encore quelques crocus et UNE toute petite gentiane printanière. Nous avons terminé la balade à La Boissaude pour une dégustation tradi-‐tionnelle de tarte à la myrtille.
Dernier dîner précédé d’un pot sympathique et nuit tranquille. Au matin, stupeur… tout était blanc, les toits, les prés, les arbres… une splendeur. C’était notre cadeau de départ.
Nous reviendrons, c’est sûr, l’ambiance du chalet nous y invite. Il y aura des skieurs, des raquetteurs et des touristes qui visiteront les curiosités du coin.
Tout un programme !
Tout cela, grâce à notre Gigi nationale… Un grand merci de la part de tous et à bientôt, l’année prochaine.
Griffette.
« Notre Amitié » n°112 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2007 page4/17
A propos de Notre AmitiéNotre Amitié, ce sont quatre parutions annuelles à raison de 25 pages de texte par
numéro : cent pages offertes chaque année à environ 300 lecteurs. Bravo ! C’est du contenu qu’il sera question et le contenu du bulletin, c’est vous, c’est ce que vous m’adressez. Et vous êtes peu nombreux. Je viens donc au-devant de la critique, j’en appelle à votre avis.
J’ai repris la confection après Grand Jean au numéro 75, le présent numéro porte le n° 112. Comptez : cela fait 37 exemplaires. Pas loin de mille pages (sans compter le Remue-AnaAJ) soumises à votre curiosité, à votre attente. Trente-sept fois en bientôt dix ans que revient l’interrogation, chaque trimestre, au moment de la composition et de la mise en pages : Est-ce que ça va plaire aux copains ? Qu’attendent-ils du bulletin ? Cet article est-il opportun ? Cet autre n’est-il pas trop long, trop engagé, trop superficiel ? Celui-ci peut-il attendre ? Qu’apporte cet autre ? Celui-là est-il dans l’esprit des Auberges ? Qu’en restera-t-il ?...
Des interrogations qui reviennent comme par exemple : devons-nous nous cantonner à publier exclusivement ce qui a trait à nos propres activités anaajistes (sorties, séjours, randos, rencontres régionales ou manifestations purement « ajistes ») qui intéressent directement les participants, leur servent de repères et où ils se retrouvent et s’identifient dans l’amitié de souvenirs partagés dans un chalet ou en gîte ou devons-nous aller chercher hors de l’ajisme la variété des sujets traités et marquer un engagement (celui de naguère) quitte à passer pour de vieux schnocks radoteurs ?
J’attends vos réponses.
C’est la période électorale agitée et passionnée présente qui me conduit à ces réflexions : présidentielles et législatives vont changer considérablement le climat de ce pays. L’espoir, une fois encore, nous trahit, l’avenir nous interroge. Sans vouloir entrer dans un débat démagogique complaisant ou un débat polémique sans issue, celui qui a en charge le contenu du bulletin souhaiterait parfois user de repères au moment de sa confection. Par exemple que manque-t-il ou qu’est-ce qui est superflu ou trop appuyé, quelle place donner au futile, au culturel, au passé, à l’anecdote ?
Notre Amitié est un bulletin de liaison. Seulement ça ? Remplit-il son rôle ? A-t-il pour seule vocation d’informer sur la vie ajiste et associative ? Doit-il dépasser son rôle d’information et devenir un espace de débat ? Lui est-il permis de se positionner devant les grands sujets de société et lesquels ? Autant d’interrogations qui reviennent lorsqu’on consulte la collection, lorsqu’on tente de se mettre à la place de tel ou tel lecteur abonné qu’on ne doit ni lasser ni décevoir.
Quels compléments, quelles améliorations apporter au contenu ? Ainsi je pense qu’il serait souhaitable qu’existe une rubrique « Lettres de lecteurs », sorte de tribune libre dans laquelle on trouverait le point de vue de chacun. Sur la forme comme sur le contenu. Car, en même temps que l’on se demande si tel article plaira et à qui il plaira, il arrive qu’on se demande aussi s’il sera lu et quel impact il aura. Oui, car vous êtes muets, les copains.
C’est pourquoi vous trouverez dans le Remue-AnaAJ une invitation à donner votre point de vue*. Vous direz si ce point de vue mérite d’être publié. De toute façon, une synthèse de vos réponses paraîtra dans Notre Amitié de septembre. A vos plumes les copains !
G. Brenier.
* Et ne faites pas comme ces parents d’élèves qui militent dans les associations où l’on ne croise que les parents des « bons » sujets, lesquels parents se réunissent pour s’auto-congratuler.
« Notre Amitié » n°112 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2007 page5/17
La forêt de Fontainebleauun atelier grandeur nature
Jean-‐Baptiste Oudry fut un des premiers peintres, en 1738, avec Chasse aux cerfs, peint à Franchard, à s’intéresser à la forêt de Fontainebleau comme sujet d’étude. D’autres suivirent (Lantara, Bruandet) qui, sur le chemin de la Suisse ou de l’Italie, venaient observer la nature dans ses « détails ». Dès 1830, tout le gotha du romantisme, peintres, graveurs, photographes s’y déplace. La forêt devient un vaste atelier, Corot campe un artiste passant dans un chaos de rochers, Charles Jacque une bergère dans un creux de rocher, les Scieurs de long, de Jean-‐François Millet n’en font qu’un avec l’énorme tronc ; quant à Théodore Rousseau, il met une ombre dans un coin de ses prodigieux paysages.
La variété de ses paysages fut l’atout maître de la forêt. Plus tard, les peintres d’histoires continueront d’emprunter à la forêt ses paysages, non par routine mais parce qu’elle aura été pour eux le « pays natal », le lieu de leurs premiers apprentissages.
S’enfouir dans la forêt, saisir le fourmillement de la végétation, en percer le désordre apparent, le mystère, dans la solitude et le silence indispensables à tout travail d’observation, Théodore Rousseau en rêvait tout comme Michelet lorsqu’il écrit L’insecte, en 1857.
Des centaines d’artistes, français et étrangers, ont travaillé à Fontainebleau, quelques-‐uns d’entre eux se contentaient d’y passer quelques jours : « La forêt de Fontainebleau, c’est la véritable école du paysage contemporain » a écrit Frédéric Henriet.
La réputation de Barbizon, ce petit village presque une succursale de l’école de Rome dont l’auberge Ganne peut passer pour la Villa Médicis était faite. Barbizon a séduit les peintres par son authenticité.
La forêt développa sa propre mémoire et devint un « musée de plein air » grâce aux artistes qui obtinrent pour elle, en 1861, un statut qui en kit le premier site naturel protégé au monde.
Catherine Bernard.
Extrait des commentaires de l’exposition Forêt de Fontainebleau au musée d’Orsay.
« Notre Amitié » n°112 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2007 page6/17
Devoir de mémoireOn pourrait croire que le devoir de mémoire soit un concept consensuel. Mais attention ! il est manipulé, comme le reste de l’histoire.
Je me souviens d’avoir été invitée il y a une vingtaine d’années par des lycéens à une réunion sur le racisme. Je leur ai dit : « Ne vous laissez pas détourner des problèmes d’aujourd’hui, si on vous a débloqué les informations sur 1939-45, c’est qu’aujourd’hui elles ne gênent plus personne. Vous verrez que d’ici quelque temps on va vous débloquer la guerre d’Algérie ». Il ne fallait pas être Madame Soleil pour leur dire cela, toutefois je n’avais pas prévu qu’en ce qui concerne les anciens combattants d’Afrique du Nord on attendrait jusqu’à maintenant alors que la grande majorité d’entre eux sont morts.
Pour moi, qui ai dû refouler pendant longtemps tout souvenir pour pouvoir continuer à vivre, l’important aujourd’hui est de me souvenir des hurlements hystériques d’Hitler que j’ai entendus à dix ans à Berlin, lorsqu’il réclamait de l’espace vital pour la race des seigneurs. Cet espace vital se trouvait à l’est de l’Allemagne, là où vivait une population slave, dégénérée. J’ai très mal supporté que les Israéliens reprennent exactement les termes d’Hitler car, pour moi, les mêmes mots recouvrent les mêmes faits. Ce n’est pas parce qu’ils se drapent pudiquement dans le voile de victimes (par deux ou trois générations interposées, parfois même de l’autre côté de l’océan) que leurs actes diffèrent de ceux de feu Hitler. Je ne vois aucune raison pour que ce que nous appelions fascisme et racisme du temps du national-socialisme porte aujourd’hui un autre nom.
Il m’est absolument insupportable de penser que quiconque puisse me soupçonner d’être d’accord avec ce qui se passe aujourd’hui en Israël. C’est pourquoi, contrairement à ce que j’avais prévu, me jugeant trop vieille pour militer, j’ai adhéré aux Femmes en Noir. Il s’agit de femmes qui, à la suite des Femmes de la place de Mai, se réunissent dans des villes israéliennes, palestiniennes habillées de noir pour réclamer la paix. Ici, à Grenoble, nous nous sentons solidaires des deux peuples qui souffrent de ce conflit. Nous nous trouvons tous les premiers samedis du mois pendant deux heures au centre de la ville où nous discutons avec les passants et leur faisons signer des pétitions pour la paix, contre le mur, etc.
Ursula Henschel.
« Notre Amitié » n°112 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2007 page7/17
Ali-Baba et le CAC 40… voleurLes Echos, journal financier bien informé, nous annonce que les actionnaires du CAC 40 vont se
partager 39 milliards d’€. L’équivalent du déficit de la France. Dans le même temps : la SA Arkema, filiale de Total, 45 millions d’€ de bénéfice = 226 suppressions d’emploi. Ça ne s’invente pas.
Les bénéfices de ces quarante sociétés vont approcher les 100 milliards d’€. Dans le même temps, ces quarante sociétés ont vu leurs effectifs diminuer en moyenne de 0,3 % (et à part ça le chômage a diminué). Relevons quelques vedettes de ce score peu glorieux à mettre au crédit du grand patronat :
Profiten millions €
en 2006
Evolution du profit
2002/2006
Evolution des effectifs2002/2006
AGFAir LiquideArcelor Axa BNPEDFEssilorLafarge Lagardère L’OréalLVMHPernod-RicardPPR SATotal SAVinci
1.8991.0086.3495.1007.3085.605 3321.3721.3702.0611.879 639 666
12.5901.313
+ 608 % + 42 %
+ 2.370 %+ 437 %+ 158 %+ 153 % + 82 % + 200 % + 571 % + 41 %+ 66 % + 54 % + 58 %+ 112 %+ 174 %
- 2 % - 48 % - 28,6 % - 3,6 % + 8,6 % - 3,5 % - 24,8 % + 3 % - - 7,4 % - 3,3 % - 11,7 % - 20 % - 29,5 % + 19 %
Pour tempérer, précisons que les baisses d’effectifs ne touchent pas que la France et que les profits ne reviennent pas qu’à des Français puisque les actions du CAC 40 sont cotées sur les marchés internationaux et donc les actionnaires sont de toutes nationalités, notamment Américains.
Un économiste distingué, David Thesmar, nous expose avec sérieux dans Le Monde du 24 février que la faute de la suspicion portée sur ces superprofits revient à ceux qui travaillent. Je cite : Si le revenu du capital est aussi élevé en France, c’est parce que le marché du travail y est resté rigide pendant que le marché du capital devenait plus Fluide. Comment n’y avait-on pas pensé ? Vous avez cru jusqu’alors, bande de naïfs, que les superprofits provenaient de la richesse créée par ceux qui la produisent et que par conséquent ils devraient être repartagés. Vous êtes trop rigides !
Il expose sa solution dans son ouvrage Le Grand méchant Marché dont l’article fait la promotion : InFléchir le système des retraites, raboter le système par répartition pour les Français ayant un certain niveau de revenus. Cotisant moins, ils seront incités à acheter des actions, ce qui permettra de développer les fonds de pension français. En deux mots, c’est : « Vous n’êtes pas contents du système de profit, achetez des actions… ça vous servira de retraite complémentaire ».
Dans un récent article, j’ai affirmé que les lobbys bancaires avaient réussi à faire légiférer pour supprimer le versement des salaires en liquide et amener ouvriers et employés devant le comptoir des banques. Vu ?
Qu’est-ce que des fonds de pension ? Une rente produite par la possession d’actions. J’achète du Bouygues chez mon banquier, tu remues les parpaings et les sacs de ciment, je touche ma mensualité. J’achète du Total, tu fais le plein, je touche. Pas con du tout.
« Notre Amitié » n°112 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2007 page8/17
Seize millions d’Américains retraités vivent ainsi du produit des actions de valeurs européennes (chiffre à réactualiser à la hausse). Résumons : tu me prêtes deux thunes pour acheter de la graine de macaronis, je bêche, je sème, je bine, j’arrose, je sarcle, je récolte, j’assure la vente et tu empoches les bénéfices de mon effort. Tu juges que je suis trop payé, que je n’en fais pas assez, que je ne suis pas assez rapide ou pas assez efficace et tu me menaces d’aller faire pousser les macaronis là où existent des rizières et où ils sont moins exigeants.
Mercredi 14 mars, Jean-Christophe Victor dans l’émission Le dessous des cartes, nous a exposé ce que sont les délocalisations : déplacer le travail vers les lieux où la main-d’œuvre est la moins chère. Il n’a pas eu le temps d’ajouter mais c’était sous-entendu : pour le plus grand profit des actionnaires.
Ça va craquer !
Le pauvre est appelé à se consoler lorsqu’on lui montre plus pauvre que lui. De tout temps, les Eglises et les religions ont trouvé de belles et rassurantes paroles pour le retenir dans son état précaire. Le riche trouve son modèle parmi de plus riches que lui et il court après la richesse. Le nombre des pauvres, qui décroissait jusque vers le milieu des années 80, a tendance à augmenter en Europe et dans les pays émergents. Dans le même temps, le nombre des riches et surtout leur fortune, s’accroissait dans des proportions égales. On assiste à la confiscation des biens par une oligarchie qui s’en met plein les poches : les 200 familles des années 30 sont une vingtaine de millions au monde à jouir d’un revenu d’un million d’€ par an au détriment des quatre milliards qui voient le leur diminuer (peut-on d’ailleurs parler de revenu ?). La faim dans le monde, qui avait régressé, revient à la hausse. Des fortunes colossales se constituent en Russie, en Chine. La Chine communiste ? parlons-en : le yacht le plus long et le plus luxueux du monde est la propriété d’un Chinois (communiste sincère, sans doute ?). On n’est plus étonné d’apprendre que tel patron du CAC 40 a été remercié en empochant 20 millions d’€ de stock-options et qu’il jouira d’une retraire annuelle équivalente à 600 Smic.
Le nombre des grandes fortunes dans le monde a doublé depuis 1980. C’est la très sérieuse revue Forbes qui l’affirme en citant quelques noms. Certaines de ces fortunes dépassent le budget d’Etats du tiers monde. Ce que gagnent certains patrons en une journée permettrait d’apporter l’eau à un village africain. Pour l’eau, on préfère faire appel aux ONG, à la charité publique. Les riches rigolent en douce en nous traitant de pauvres cons.
Par leurs richesses et pour la montrer et l’entretenir, ils dilapident et détruisent la planète. Consommer toujours plus est la marque de leur réussite. Chauffer des villas inoccupées de 800 m², jeter des objets ou des vêtements qu’ils n’auront portés qu’une fois, rouler en consommant seize litres aux cents ne leur coûte rien, ils disent que ça fait marcher le commerce. Ils sont ainsi moins de 5 % à accaparer les richesses produites par les 95 % restants parmi lesquels près de la moitié vivent avec un dollar par jour. Un Américain moyen consomme trois fois plus d’énergie qu’un Européen lequel consomme sept fois celle d’un Africain. Nous serons (ils seront) dix milliards en 2020 sur la planète. Quand sera extrait le dernier sac de charbon, qu’aura été raffiné le dernier baril de pétrole et brûlé le dernier mètre cube de gaz naturel, de quoi vivra l’humanité sinon du retour à l’ère pastorale d’il y a cinq mille ans… pour qu’ils puissent rouler en limousine ou en 4X4.
On nous raconte que la bio-énergie remplacera le pétrole, que le colza ou le tournesol permettront de garnir nos réservoirs. Mensonge : la totalité des hectares cultivables de la France ne suffiraient pas à faire circuler le quart des voitures de ce pays. La société repose sur le mensonge, on nous fait croire que l’essor favorise le confort de tous et que le progrès bénéficie à tous. A eux la tartine, à nous les miettes. Pensons à nos petits-enfants, camarades, et à leurs enfants. C’est dans quinze ans. Cela va-t-il durer longtemps ? Car on entend déjà la révolte qui gron-on-de !
G. Brenier
« Notre Amitié » n°112 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2007 page9/17
Identité citoyenneL’un des termes abordés par les candidats à l’élection présidentielle portait
sur l’identité citoyenne. Qu’en est-il exactement ? Que faut-il en penser ? Je vous livre ma modeste réFlexion.
L’histoire de la France témoigne que la formation de cette nation a été façonnée, de toute éternité, par les apports et les mélanges, les rencontres et les croisements migratoires. Des liens se sont créés sur notre territoire entre gens du Nord, de l’Est et du Sud, entre terres et mers, entre Orient et Occident. Il n’y a pas de nation historiquement basée sur une « essence » ethnique ni sur une préséance du sol. Ne serait-‐il pas risible et dérisoire de se revendiquer Néandertalien ou partisan indéfectible de notre ancêtre Cro-‐Magnon ?
« La France aux Français ! », slogan qui est le fonds de commerce favori de l’extrême-‐droite est un thème discutable. Un repli nationaliste et outrageusement protectionniste concernant la notion d’identité va à l’encontre de l’évolution du monde et des idées de rapprochement entre les peuples. En outre, désigner les immigrés comme boucs émissaires responsables du chômage et de notre mal-‐vivre, c’est cultiver le racisme et la xénophobie. Il est illusoire de penser que leur éviction remettra la France sur pied et que sans eux tout ira mieux chez nous.
La nation américaine s’est créée par l’apport de nombreuses nationalités extrêmement diverses, poussées à l’exil pour des raisons économiques. Au siècle dernier, des populations sont venues d’au-‐delà de nos frontières pour vivre et travailler en France et se sont parfaitement intégrées à la nation. Les disciples de Charles Maurras et de l’Action Française qui se drapaient alors de nationalisme claironnant et de chrétienté vertueuse brandissaient des slogans : « Pas de Ritals, pas de Polacs, pas de Bougnoules, pas de Chinetoques chez nous ! » et aussi : « Pas de Métèques ! » ont alors empoisonné la vie sociale. Dans un passé récent, les mêmes ultranationalistes lançaient une odieuse campagne antisémite. Rappelez-‐vous : « A bas les Juifs ! » qui a jeté le trouble dans les esprits et conduit aux pires excès. Que l’on s’en souvienne.
Un peu d’histoire
Nombre de Français d’aujourd’hui ont des origines italiennes, espagnoles, portugaises, maghrébines, orientales, juives d’Europe Centrale ou d’Afrique du Nord. Des gens sont venus d’ailleurs et ont fait souche chez nous. Le devenir de la France n’a pas été mis à feu et à sang pour autant. Pourrait-‐on imaginer qu’il n’est de pur Parisien digne de vivre dans la cité que celui qui a des ancêtres 100 % montmartrois ou faubouriens ? Bretons, Marseillais, Auvergnats, Picards et Bourguignons, Savoyards et Pictons, gens du Nord et gens de l’Est ont émigré un jour de leur province, trouvé leur place en Ile-‐de-‐France et formé ensemble une
« Notre Amitié » n°112 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2007 page10/17
population homogène. Pourquoi n’en serait-‐il pas de même aujourd’hui alors que, statistiquement, l’immigration est à peine plus forte qu’au siècle dernier. J’ai peine à croire que nos gènes tricolores soient menacés et corrompus par des globules gloutons étrangers. Ceux qui souhaiteraient en venir un jour à une « pureté ethnique » sont de diaboliques maîtres à penser. Le passé doit nous donner à rékléchir. Est-‐ce une tare que de naître « bronzé » ? Il est inconcevable de rejeter l’Autre au prétexte qu’il est différent et qu’il « pourrait » représenter un danger.
L’esprit de la nation est une construction politique, pas une dékinition ethnique. C’est une idée « utopique » qui s’est réalisée en acte, une conception qui est issue de la Révolution française. Elle implique une reconnaissance de droits humains, une pratique de devoirs citoyens, une afkirmation de valeurs laïques, une exemplarité de principes républicains. Ainsi se réalise une communauté soudée qui se reconnaît et se rassemble quand il le faut.
Le critère d’une assimilation acceptée et d’une intégration véritable implique un droit au travail, au logement, à la santé, à l’instruction, au respect de l’individu, l’égalité des chances, l’acceptation, aussi, sans ambiguïté, de valeurs républicaines, hors de tout ghetto ou commu-‐nautarisme.
Un nationalisme outrancier et exacerbé, d’inspiration lepéniste ou villiériste, relayé par une droite musclée ne peut être une perspective satisfaisante en regard des difkicultés de la société française. Ce n’est pas le grand-‐père chinois qui met en péril l’ordre établi. Par contre, groupes kinanciers occultes, fonds de pensions étrangers et une économie décapitée par les délocalisations affaiblissent notre capacité sociale.
Jean Bernard. ----------------------------
« Notre Amitié » n°112 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2007 page11/17
Evolution du langageEnfant de salopard en casquette en 36, traité de Bolcho dans les années cinquante, papa d’un sale gauchiste en mai 68, me voilà grand-père d’une racaille à éliminer au Kärcher.
Ainsi se pérennise le beau langage du parler vrai chez ceux qui entendent nous diriger sereinement et dignement.
On ne prête qu’aux riches on leur prête même de bonnes intentions.
G. Br. Sondage
Un sondage a été mené récemment par l’ONU à l’échelle mondiale. La question était :
Veuillez donner honnêtement votre opinion sur d’éventuelles solutions à la pénurie de nourriture
dans le reste du monde
Le sondage a connu un échec retentissant. En effet :
En Afrique, personne n’a compris le sens du mot : NOURRITURE
En Europe de l’Est, personne n’a su traduire le mot : HONNETEMENT
En Europe occidentale, il ne s’est trouvé personne pour donnerun sens au mot : PÉNURIE
Au Moyen-Orient, personne n’a su dire la signification du mot :SOLUTION
En Chine, il a été impossible de définir le membre de phrase :VEUILLEZ DONNER VOTRE OPINION
Aux Etats-Unis, il a été impossible de comprendre le sens desmots : LE RESTE DU MONDE.
-----------------------------
Dans un bel ensemble !
Il m’a volé un mot pour le dévoyer, en détruire le sens noble. Ensemble ! a-t-il répété haut et fort devant micros et caméras pour des effets d’annonce. Il m’a volé un mot pour le détourner de son sens : toutes ses phrases débutent par je et il agit en autocrate. Il m’a volé un mot et nous a menti à tous en faisant, avant même d’être installé dans ses nouveaux meubles, le contraire de ce qu’il avait proclamé pour nous séduire. Il m’a volé un mot et m’a menti, je ne me sens pas appartenir à cet ensemble-là.
G.B.
« Notre Amitié » n°112 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2007 page12/17
Ah ! mesdames, voilà du bon fromage… C’est en faisant une randonnée en pays normand, à Vimoutiers, que l’histoire de Marie Harel me vint à l’esprit, je vais vous la raconter.
En arrivant à Vimoutiers, on voit d’abord une superbe vache normande sur un piédestal au milieu de la place, réalisée par un sculpteur de la région, on peut voir aussi le musée du fromage Camembert et puis, tout près, la statue de Marie Harel. Dans le village se trouvait la première statue de l’héroïne. Vinrent la guerre et les bombardements et la statue perdit sa tête, impossible de la retrouver. Après le conklit, vint la paix, un ofkicier américain, celui qui bombardait le village, offrit en hommage la réplique de Marie Harel.
Voici donc l’histoire du Camembert que Marie Harel pourrait raconter : Camembert est avant tout un charmant village de l’Orne qui mérite le détour. Si vous passez par-‐là, on vous racontera volontiers l’histoire teintée de légende de Marie Harel dont la statue trône en bonne place dans le village. En 1792, pendant la Révolution française, cette jeune fermière aurait recueilli un prêtre réfractaire et l’aurait caché dans la grange. Pour la remercier, celui-‐ci lui conkia le secret de fabrication d’un fromage merveilleux que la fermière modeste appela « Camembert » et commença à vendre au marché.
Si elle n’a pas inventé à proprement parler le Camembert (on le fabrique dans cette région depuis la nuit des temps), Marie Harel a sans doute beaucoup œuvré pour l’amélioration de la qualité et la régularité du fromage ainsi que sur la kixation de sa taille dékinitive, la plus adaptée à un afkinage de qualité.
Le succès est là mais il reste, néanmoins, local jusqu’en 1850, date où le chemin de fer met la Normandie à six heures de Paris. En vingt ans, la production décuple mais le fromage est toujours vendu sur des paillons ou emballé par cinq dans un papier rouge portant la marque du producteur, deux minces feuilles de bois à chaque extrémité permettant de « tenir » les fromages.
Vers 1890, un exportateur pensa à utiliser les boîtes en épicéa du Jura pour enfermer ses fromages. Un ingénieur de génie met rapidement au point la boîte en peuplier plié et clouté qui va lui permettre de conquérir le monde. Un autre grand nom du Camembert transformera sa scierie en fabrique de boîtes et industrialisera sa fabrication. La Grande Guerre fera le reste. Intégré dans la ration des poilus, le Camembert entre dans les mœurs. De retour dans leurs provinces ou leurs pays, les soldats ont attrapé le virus du Camembert et l’amélioration des moyens de transports réfrigérés permet au Camembert de conquérir le monde.
Voilà en quelques lignes celle qui est restée l’héroïne du Camembert : Marie Harel.
Thomé Maurice.
« Notre Amitié » n°112 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2007 page13/17
Tir aux pigeons sur le NetDe : [email protected] : [email protected] : Aide, Assistance et Protection
Bonjour, Permettez-moi de vous informer de mon désir d’entrer en contact avec vous. J’ai obtenu votre nom et votre adresse sur le Net.
Mon nom est Edvige Coulibaly, fille de feu Fabien Coulibaly, Capitaine de l’Armée Ivoirienne, Aide de Camp du Général Robert Guei, ancien Président de la République de Côte d’Ivoire. Ils ont été assassinés tous deux le 19 septembre 2002 à Abidjan par des terroristes.
Quand il était en vie, mon père a déposé la somme de 2.500.000 $ US dans une banque, ici à Abidjan, sur mon nom et cela représente mon héritage et il m’a dit de ne pas le révéler. Cette somme représente mon avenir. Notre maison a été plusieurs fois visitée et actuellement je vis cachée dans un petit hôtel d’Abidjan. Mon père et ma mère ne sont plus. Pour plus de sécurité j’ai décidé de transférer cet argent car je ne veux pas que le gouvernement bloque cet argent c’est pourquoi je veux le transférer dans un autre pays pour un investissement. Pour plus de sécurité je ne veux pas que vous divulguiez ces informations à n’importe qui, elles doivent rester confidentielles.
Pour effectuer le transfert dans un autre compte étranger, le Directeur de la Banque où se trouvent mes fonds (2.500.000 $ US) m’a conseillé d’avoir un partenaire étranger qui me représenterait comme étant mon tuteur légal, celui-ci doit donc :
- Me fournir le numéro de son compte bancaire sur lequel transférer cet argent,- Me servir de gardien de ces fonds car j’ai seulement 19 ans,- M’aider à immigrer dans votre pays et me fournir une attestation de résidence afin que je puisse y poursuivre mes études. Après le transfert de mes fonds sur votre compte je vous rejoindrai pour investir dans votre pays car je serai sous votre couverture. Aussi, j’ai décidé de vous donner 15 % de la somme totale de mes fonds (2.500.000 $ US) et ensuite 5 % pour les dépenses que cela va occasionner en vue du transfert. J’ai besoin énormément de votre aide. Je vous serai reconnaissante par la grâce de Dieu. Dans l’attente d’une suite favorable, veuillez agréer mes sincères salutations.Merci et que DIEU vous bénisse. E.Coulibaly.
Cette lettre est la 3e que je reçois dans ma messagerie Internet. A la virgule près, les trois sont semblables. J’en ai gommé les fôtes d’ortaugrafe. Je me sens très honoré de bénéFicier de la grâce de Dieu et des délicates attentions de mademoiselle Coulibaly, je passe à côté de la fortune en ne donnant pas suite à l’offre généreuse de cette demoiselle et je me sens mortiFié à l’idée de refuser mon aide, mon assistance et ma protection à une pauvre orpheline qui ne sait que faire de sa fortune.
Comment écrit-on Pigeon en dialecte ivoirien ?
« Notre Amitié » n°112 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2007 page14/17
Quelques répliques savoureuses de personnages célèbres
« Cher Woody Allen, est-‐ce que Dieu existe ? « Je crains que non ; mais s’il existe, il faut absolument qu’il nous présente ses excuses.
Un critique d’art s’adresse à Tristan Bernard : « Si un incendie éclatait au musée du Louvre, quel tableau emporteriez-vous, cher maître ? « Le plus proche de la sortie.
Au théâtre, lors d’une générale :« Ah ! j’ai manqué le premier acte ! et Tristan Bernard :« Rassurez-vous, l’auteur aussi.
Un admirateur s’adresse à Marguerite Moreno (plutôt enrobée) :« Est-‐il vrai que seuls les maigres ont de l’esprit ?« Oui, mon gros !
On s’interrogeait sur l’âge d’une sociétaire du Français- Cinquante ans ? avança quelqu’un. - Plus les matinées, précisa Robert Hirsch.
Raimu était monumental dans tous les sens du terme, notamment quant à son égo qu’il avait hypertrophié. « Ecoute, Jules, lui dit un jour Pagnol, tu commences à nous fatiguer avec tes airs de te prendre pour Talma, Mounet-‐Sully et même Napoléon ! Tu ne pourrais pas te prendre tout simplement pour Raimu ? « J’oserais jamais !
Si vous en voulez d’autres, nombreuses et tout autant réjouissantes, MM. Jean Piat et Patrick Wajsman en ont fait un ouvrage intitulé Vous n’aurez pas le dernier mot qu’Albin Michel a édité. Etre sérieux, c’est bien, mais ça fatigue ! Pour se reposer, rien de tel que rire un peu.
Jeannette Skapowski.
« Notre Amitié » n°112 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2007 page15/17
8e Rencontre Nationale8e Rencontre Nationale
des Anciens et Amis des Auberges de Jeunesse
La Rochelledu mardi 20 mai au vendredi 23 mai 2008
Accueil à la Résidence Club La Fayettede La Rochelle
que nous connaissons déjà
Au programme :
Mardi 20 mai : Accueil et dîner de retrouvailles
Mercredi 21 mai : excursion à l’Aquarium de La Rochelle Dîner et soirée ajiste traditionnelle
Jeudi 22 mai : excursion à la Corderie Royale de Rochefort et visite du pont transbordeur. Dîner et suite de la soirée ajiste.
Vendredi 23 mai : grande Chaîne d’Amitié avant de nous séparer.
Pension complète en chambres de deux personnes : 222 €.
Le bulletin d’inscription accompagné de renseignements complémentaires paraîtra dans Notre Amitié de septembre, date à laquelle les inscriptions seront ouvertes.
Réservez cette période du 20 au 23 mai 2008 !
« Notre Amitié » n°112 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2007 page16/17
6 mai 2007Au matin, pas de réveil rugissant dans mon quartier pour appeler aux urnes le bon citoyen que je suis.
Le soir même, à la télé, les résultats un peu mal digérés. En kin de soirée, on nous a montré quelques auteurs lyriques en train d’exulter. J’ai reconnu un non-‐voyant hystérique, un pied noir chanteur oranais amnésique, une Mireille silhouette de Jeanne d’Arc. Ils avaient tous ressorti de vieilles armoires des fringues aux airs de mamies. Mais là, j’ai tout de suite pensé que c’était un déguisement d’épouvantail. Ces gens se rajeunissaient-‐ils d’être libérés de l’I.S.F ?
Sur le temps de l’émission France – Français -‐ Françaises (pommade) était plébiscité un nouvel empereur (si, il a la taille du dernier) il n’est pas manchot pour autant. Voilà le démago qui parle en kin d’écoute.
Il a promis aux retraités de les renvoyer au turbin et les vieux ont tous voté pour lui, il a promis aux laborieux la précarité, des petits boulots et les jeunes ont voté pour lui, il a promis d’apporter la sécurité et les banlieusards ont voté pour lui, il a promis de séparer à la frontière les souches identiques et les kils d’immigrés ont voté pour lui, il a promis la réduction du nombre des fonctionnaires, il a promis le plein emploi, il a promis de désertikier les campagnes, nos rats des champs ont voté pour lui.
En pire encore, il s’est engagé le soir même à tenir ses promesses et tous ont applaudi.
Sommes-‐nous vraiment aussi cons ? Et si quelqu’un pouvait me dire s’il reste encore des places.
Mickey.
Les articles figurant dans le présent bulletin et les différents points de vue exprimés n’engagent pas l’association, ils engagent leur signataire et, éventuellement, le responsable du bulletin. Rappelons que nous ne sommes pas une « publication » mais un bulletin de liaison interne servi aux seuls membres cotisants. G. Brenier.
« Notre Amitié » n°112 Bulletin Anaaj Région Parisienne juin 2007 page17/17