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Journal trimestriel des anciens et amis des auberges de jeunesse de la Région parisienne. Reflète la vie de l'association, mais apporte aussi des témoignages sur les mouvements ajistes, et l'histoire des auberges de jeunesse en France et dans le monde, hier et aujourd'hui.
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Table des matièresSommaire :" 2
Des principes ou pas " 3
L’Assemblée générale 2009" 4
Nos copains disparus " 6
En hommage à Pierrot Hély, notre ami disparu.! 6
Simone Ducroux nous parle de Lucienne Langolf! 7
En complément à la biographie de Roland Beauramier.! 7
Séjour à Franceville-Merville" 8
18 octobre 2009 la « Vallée aux Loups »" 9
Avec les Parisiens : en pays bigouden" 10
C’était il y a vingt ans… Gil D." 12
Le rouge-gorge " 13
Rosa" 14
Jumelage Mens-Massarah" 15
Le gâteau du Rmiste" 16
C’était hier…" 17
Les Galapagos et Charles Darwin" 19
l’intégration de nouveaux sympathisants " 20
Identité nationale" 21
Se sortir de la crise et du libéralisme " 23
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page1/23
Sommaire : Edito : Des principes ou pas R. Sedes 3
L’Assemblée générale 2009 5
Date à retenir 7
Nos copains disparus A. Bertrand 8
Séjour à Franceville J. Morice 10
Sortie à la Vallée aux Loups Geneviève Bop 11
Séjour en pays bigouden Doudou 12
Statistiques bigoudènes G. Brenier 14
C’était il y a vingt ans M. Hély 15
Le rouge-gorge M. Thomé 16
Rosa S. Franzosini 17
Jumelage U. Henschel 18
Le gâteau du Rmiste L’Aéro-Phage 19
C’était hier M. Thomé 20
Les Galápagos P. Denis 22
En complément J. Jeannin 24
Identité nationale L’In-Secte 25
Sortir de la crise Mickey 27
L’équipe rédactionnelle de Notre Amitiéespère que vous passerez de très bonnes fêtes de 9in
d’année et formule des souhaits pour une excellente année 2010.
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page2/23
Des principes ou pas Dans le prolongement du dernier édito de Notre Amitié… Autrefois, passé un certain âge, les Ajistes quittaient le mouvement pour rejoindre généralement les Amis de la Nature. Ils y retrouvaient un esprit et des comportements proches de ceux des AJ. Puis vint le temps où se créèrent des amicales d’anciens Ajistes. D’autres, qui ne fréquentèrent jamais les auberges de jeunesse, vinrent les rejoindre. Risque-‐t-‐il d’y avoir, à un moment ou à un autre, un clivage, une césure, entre les anciens Ajistes et ceux qui ne le furent jamais ? C’est une lapalissade mais jadis, ceux qui entraient dans nos clubs, foyers ou groupes (selon les époques) n’étaient pas non plus Ajistes puisqu’ils ne le devenaient qu’en prenant une carte ! L’ajisme n’étant pas inné, il fallait bien commencer un jour. Cependant, en entrant dans ce milieu si particulier par rapport aux autres mouvements de jeunesse et, quels que soient les centres, mouvements ou fédérations qui se succédèrent au 9il des temps, l’acceptation de quelques principes de base était la règle. Ils constituaient le corpus d’une éthique du mouvement et en faisaient sa valeur et son originalité. La laïcité n’était pas une simple question de tolérance mais cantonnait le fait religieux dans le strict domaine de la sphère privée. La démocratie devait s’exercer de la base au sommet, laissant sa place et son expression à chacun et récusait d’emblée « tout magistère ou tout maître à penser ». La mixité ne trouvait pas son expression dans la « parité » mais faisait agir garçons et 9illes de concert et à égalité, dans toute l’activité et les décisions du mouvement. La gestion directe, donnée permanente et essentielle, contrecarrait dans les domaines pratiques hiérarchies et ségrégations diverses. En9in, l’internationalisme, lié à l’essence même des Auberges de Jeunesse, dénonçait les irrédentismes chauvins et les théories racistes. Or, dès lors que nous prétendons, à juste titre, maintenir à l’Anaaj (et dans d’autres groupes) l’esprit et les comportements ajistes, il paraît indispensable que les nouveau-‐venus « sachent où ils mettent les pieds » et acceptent à leur tour ces principes et les appliquent. Faute de quoi, à la longue, nous serions condamnés à n’être plus qu’un banal groupe de loisirs du troisième âge comme il en existe tant d’autres et qui ne serait plus habilité à se réclamer, ni de près ni de loin, de l’ajisme et des Auberges de Jeunesse. Ce qui serait bien dommage.
René Sedes.
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page3/23
L’Assemblée générale 2009Nous sommes 202 adhérents. 85 étaient présents à l’Assemblée générale,
63 avaient adressé leur pouvoir ce qui fait 148 votants.
Le rapport moral, qui résume nos activités et dont chacun de nous a reçu un extrait, a été adopté à l’unanimité moins une abstention. Celui-ci montre, une fois encore, par le nombre des participants et la variété des activités que l’âge ne limite pas notre ardeur. Le rapport du vérificateur aux comptes ne comporte aucune erreur ou irrégularité, il est adopté à l’unanimité. Le rapport financier appelle plusieurs remarques concernant les avances consenties à nos prestataires de services lesquels exigent des acomptes en même temps que nous manifestons l’intention de réserver pour un séjour. Les finances de l’AnaAJ étant saines, la cotisation pour 2010 est maintenue à 18 €.
Elections pour désigner les membres du comité directeur : On note trois démissions : Guy Brenier, Marie-Anne Le Flem et André Souche. Une nouvelle candidature se manifeste : Françoise Villefranche.
Le nouveau CD est donc ainsi composé :
Paulette AixalaCatherine BernardJean BernardDenise BlochGeneviève BopGuy BrachettoJanine Cuesta
Eliane DebèveLiliane FiliâtreMicheline HélyLucette Le FlemThérèse LoiselIrène PatteRoger Poirier
René SedesDenise SeytorJ. Skapowski, Françoise
VillefrancheGriffette Vironchaux
Le nouveau bureau est donc ainsi composé : Présidente : Catherine Bernard ; Vice-présidents : René Sedes et Janine Cuesta ; Secrétaires et adjointes : Denise Bloch, Paulette Aixala et Eliane Debève ; Trésorière et adjointe : Liliane Filiâtre et Thérèse Loisel.
Il fut ensuite question des activités prévues en 2010 :
Des spectacles, des concerts et 9 séances de cinémaJ. Skapowski
24 randos (à allure plus lente et au kilométrage mesuré),9 séances de projos,9 sorties promenades de découverte dans Paris,
Séjour à Center-Parcs : 25 au 29 janvier C. Bernard
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page4/23
Ski et raquettes aux Longevilles : 6-13 mars Gigi D’HoopCroisière sur le Danube : 6 au 17 mai G. BrenierJubilée des Anciens de Loire-Atlantique : 21 au 25 maiRandos découverte en Bretagne L. Le Flem Séjour de découverte en Haute-Savoie :
19 au 26 juin J. RingenbachSéjour en AJ à Montlivault : 5 au 12 juillet L. Le FlemFranceville (stage peinture) : 21 au 28 août J. RidardSéjour de découverte dans les Pyrénées :
28 août au 4 septembre Griffette.
Avant de se séparer, nous évoquons la santé de quelques copains ayant donné des nouvelles : Griffette, Myrtille, Jacqueline et Marc Birmann, Jeannou, Mickey, Gil Devillard, Coco et Lulu Sevelle… Gisou, présente à l’assemblée, donne des nouvelles de Martial Béranger.
A midi, un repas amical nous a réuni qui a permis de nombreux (et bruyants) échanges amicaux qui ont montré la vaillance et l’attachement des copains à l’idéal ajiste.
Une date à retenir
Nos camarades de l’Amicale des Anciens des Auberges de Jeunesse de Loire-‐Atlantique (APAAJ-‐LA) verront l’année 2010 marquée d’un événement d’importance : leur cinquantenaire auquel ils comptent donner un lustre tout particulier. Ce sera à la Pentecôte, à Liré (patrie de Joachim du Bellay)
du vendredi 21 au mardi 25 mai 2010. Nous vous engageons vivement par votre présence à vous associer à cette grande fête. Notez ces dates sur votre prochain agenda et ne prévoyez rien d’autre ! Pour ceux qui désireraient des bulletins d’inscription, s’adresser à
Jacqueline et Marcel Picard 29, avenue du Maine -‐ 44000 Nantes
Tél. 02 40 74 78 30
Périodiquement, nous engageons nos camarades lecteurs à collaborer à notre bulletin : plus les auteurs sont nombreux, plus les articles sont diversifiés.
Néanmoins, nous leur demandons d’éviter les « copies intégrales » de textes puisés ici ou là (même très intéressants), mais plutôt de privilégier les articles personnels (et signés).
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page5/23
Nos copains disparusEn hommage à Pierrot Hély, notre ami disparu.
Le dernier adieu
La mort n’est rien. Je suis seulement passé dans la pièce d’à côté.
Je suis moi. Vous êtes vous.
Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné.
Parlez-moi comme vous l’avez toujours fait. N’employez pas un ton différent,
Ne prenez pas un ton solennel ou triste. Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Priez, souriez, pensez à moi. Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l’a toujours été,
sans emphase d’aucune sorte, sans trace d’ombre.
La vie signiXie tout ce qu’elle a toujours été, non, le Xil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de vos pensées, simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je ne suis pas loin. Juste de l’autre côté du chemin.
Vous voyez, tout va bien. Annick Bertrand.
Très touchée par les marques d’amitié des copains lors du décès et des obsèques de Pierrot, Micheline Hély adresse à tous ses vifs sentiments de reconnaissance.
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page6/23
Simone Ducroux nous parle de Lucienne Langolfqui est décédée le 23 octobre :
Elle était déjà là lorsque nous sommes arrivés aux AJ en 1943. Elle était infatigable en randonnée. Le hasard a voulu que nous soyons voisins à Colombes où nos Xils sont allés ensemble à l’école. Nous formions un groupe « dissident » pendant quelques années.
Puis nos routes ont divergé. Nous nous sommes retrouvés à l’Anaaj pour quelques voyages et réunions ; mais sa santé ne lui permettait plus de se déplacer (comme beaucoup d’entre nous, hélas !). Rémi, son compagnon, et elle ont été de bons copains, témoins de notre jeunesse.
Peu d’entre nous maintenant se souviennent. Salut, Cienne.
Les messages d’amitié à la famille peuvent être adressés à Jean-Claude Langolf,
15, rue du 8-Mai-1945 - 92250 La Garenne-Colombes.
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En complément à la biographie de Roland Beauramier.
Quand je suis entré aux Auberges, en 1943, c’était à Paris-‐Sud, rue Baudricourt, dans le 13e arrondissement. J’y ai fait la connaissance de Renée Beauramier, belle, digne et active dans le club. Elle vivait avec un grand espoir le retour de Roland qui avait été arrêté et déporté lors de la ra9le de 1943 dans le milieu ajiste.
Son retour attendu et espéré est arrivé en 1945. Après une remise en forme, il a été un organisateur actif de Tourisme et
Travail dont l’objectif était les vacances populaires pour la classe ouvrière en liaison avec les comités d’entreprise.
Nos chemins ont divergé en 1947 et je n’ai plus eu de contacts avec le couple.
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« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page7/23
Séjour à Franceville-Merville La douce lumière de la côte normande a, cette année encore, attiré les peintres anaajistes mais aussi ceux et celles qui cherchent le repos dans la convivialité, sans exclure visites et petites balades. Tout y était dans le centre Cap-France de Merville-‐Franceville. Beaux bâtiments, la mer à nos pieds (on l’entendait dans son perpétuel mouvement de va-‐et-‐vient), un personnel très attentif et aussi, cela a un grand intérêt, le mélange des générations et même des nations (un groupe de Belges très ouverts) : vous aurez compris pourquoi on peut parler de vraie convivialité.
Les soirées animées et variées : des projos, des jeux d’adresse, le plaisir de voir évoluer un couple de danseurs professionnels, septuagénaires souples et souriants que notre Suzon aurait certainement appréciés.
Bien sûr, les serveurs et serveuses nous ont offert une soirée de sketches bien menés et bien drôles. Le dernier soir, c’était aux pensionnaires d’aller sur la piste de danse. La musique est présente mais la piste vide. Tout à coup, les rythmes de la Compagnie Créole font surgir un de nos Anaajistes qui en entraîne un autre (devinez qui ?) Deux hommes seuls sur l’aire de danse. Quel paradoxe. Ils ont 9ini par entraîner bien des amateurs.
Il faut aussi parler des petites sorties. A pied (la plage, évidemment), la visite du centre ville, un quart d’heure à pied, typiquement côte normande avec, entre autres, une exposition de tableaux d’une patte originale, notamment l’évocation des plages et de la mer. En voiture, on pouvait visiter Cabourg (bonjour Marcel Proust), Caen, Bayeux… Quant aux peintres, le local vaste et clair a permis encore une fois d’af9irmer leurs talents que nous avons bien admirés.
Ajoutez à cela le beau temps, mais oui ! et vous comprendrez que le séjour nous parut court et que nous en redemandons.
Jeannette Morice.
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page8/23
18 octobre 2009 la « Vallée aux Loups »
Nous sommes allés dans la « Vallée aux Loups ».
Nous étions neuf : huit femmes et Gut.
Nous avons commencé par visiter l’arboretum, un endroit agréable où nous pouvons admirer des arbres magni9iques, rares et remarquables, dont un cèdre unique au monde qui occupe à lui seul plus de 600 m². On peut y voir aussi des pins de Jérusalem, des cèdres du Liban, lauriers de Grenade, platanes de Grèce, roseaux du Nil… Chaque arbre que Chateaubriand a planté est un souvenir vivant de ses voyages.
Après le déjeuner, nous sommes allés nous promener dans le parc boisé, endroit calme et reposant. Nous y avons fait des tours et des détours, quelques petites montées et, bien sûr, des descentes. Certaines copines ont même ramassé des châtaignes.
Pour clore cette journée, nous avons visité la maison de Chateaubriand qui garde encore l’empreinte de son célèbre occupant : petit château ravissant et raf9iné.
Ce fut une belle journée très agréable : ciel bleu et déjà les premières couleurs de l’automne.
Geneviève Bop.
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page9/23
Avec les Parisiens : en pays bigouden
Pendant les beaux jours de début septembre, les Doudou ont rejoint une cinquantaine d’Anaajistes, en majorité Parisiens. Cette seizième semaine, organisée par Paname, se déroulait à Loctudy, dans le confortable centre Renouveau, avec un intéressant programme proposé.
Ainsi nous avons visité en bus : le manoir de Kerazan, rempli de jolis meubles, de belles peintures et de riches faïences ; la pointe de la Torche et ses immenses plages ; le phare d’Eckmühl ; les courageux en ont grimpé les 300 marches. Au Guilvinec, capitale de la pêche aux langoustines, le centre Aliotika nous a présenté la dure et dangereuse vie des pêcheurs, leurs sorties journalières avec déchargement d’un chalutier, le tri des poissons et la criée, maintenant informatisée. Ensuite, on nous parla de la grande pêche de deux semaines jusqu’en Irlande.
A Pont-‐L’Abbé, les dames ont apprécié le grand marché, puis le musée bigouden avec ses coiffes de 33 cm, ses meubles et costumes de la région. En9in, une croisière tranquille nous promena sur l’Odet : ses méandres, ses châteaux et même le ponton où Eric Tabarly arrimait son Pen-Duick.
De son côté, Paname a mené les randonnées pédestres. Nous avons marché, avec beaucoup de plaisir, sur de très jolis et variés GR, très souvent en bord de mer. On se promena autour de Loctudy et du Guilvinec puis au long des belles et interminables plages de l’Ile-‐Tudy. Le retour de Pont-‐L’Abbé s’effectua au bord d’une rivière, puis de la mer où nous admirions beaucoup d’oiseaux. Une trentaine de vaillants l’accompagnaient dont une courageuse nonagénaire aveugle (Suzon), toujours bien épaulée. Les balises ont parfois manqué mais, avec les cartes et le 9lair, on rentrait chaque jour au centre !
Avec beaucoup de plaisir, nous nous sommes baignés à plusieurs courageux et courageuses dans une mer bretonne et vivi9iante, soit lors des balades, soit sur une plage près de Renouveau. Avec une copine très chanteuse, nous avons bien lancé des airs mais ils n’étaient guère repris. Cette passion qui accompagna tant notre jeunesse est-‐elle en voie de disparaître, même aux AJ ? Et pourtant, beaucoup de copains chantent en chorale…
Les repas, dont les plats locaux, ont été bien appréciés étaient copieux. Les petits dej’, entrées, fromages et desserts étaient en libre-‐service ! Hum !!! En soirée, le centre nous a programmé des activités dont une très intéressante projection de cartes postales de 1900 commentées par un historien sur : les coiffes bigoudènes, les costumes, le travail, les plages et même le mariage avec 1.800 invités assis en plein air, sur des planches à diverses hauteurs.
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page10/23
Toute une soirée, un ancien marin nous a tenus en haleine en nous racontant, avec beaucoup d’humour, Ma Belle Mer, les bateaux, les poissons, la pêche… toute la salle a beaucoup ri. En9in, André Souche nous a projeté un joli montage de récentes randonnées parisiennes.
Un grand merci à Paname d’avoir si bien organisé cette agréable et intéressante semaine. Il était épaulé par les responsables parisiens dont nous avons apprécié le dyna-‐misme : Catherine, Griffette, Guitoune, André, Paulette, etc.
L’Ajisme n’a pas de frontières. Nous avons été bien accueillis en tant que Rhône-‐Alpins. Nous sommes prêts à renouveler l’expérience.
Georges Douart, dit Doudou.
Statistiques bigoudainessix jours et sept nuits à Loques-tu-Dis.
Cinquante et un Anaajstes venus des quatre coins de l’Hexagone ont bénéficié de soixante-seize heures et trente-quatre minutes d’ensoleillement sans une goutte d’eau. Ils ont consommé vingt-deux raies au beurre, cent soixante-douze filets de cabillaud, cent cinquante-six parts de poisson panné, soixante-huit litres de vin rosé, quarante-sept kilos de pommes de terre, cent trente-quatre pains en morceaux, dix-sept kilos de fromages variés, deux cent quarante-trois fruits divers et quatre litres et demi de salive en bavardage au cours des repas.
Une petite équipe d’une vingtaine de randonneurs a parcouru en tout sept cent dix-neuf kilomètres huit cent trente sur les GR, dans la lande et sur les sentiers des douaniers, d’autres, plus témé-raires encore, ont gravi deux mille sept cent vingt marches pour escalader le phare d’Eckmühl tandis que chaque soir (ou presque) cinq courageux(ses) ont mouillé leur maillot de bain dans une eau dont la température variait entre 17° 8 et 19° 3. Vingt-trois parmi les cinquante et un ont pris huit cent vingt-deux photos, trois ont filmé pour une durée totale de seize heures cinquante-quatre. Cinq ont débattu pour savoir si l’on devait prononcer Pain-Mare ou Penne-Marche. Le débat s’est achevé sans conclusion. Tous ont cherché en vain une femme portant la coiffe bigoudène. Ils ont fini par en dénicher une, en cire, au musée de Pont-L’Abbé. Les cinquante et un Anaajistes ont acheté et envoyé trois cent quarante-deux cartes postales. Seulement onze d’entre eux ont pensé à en faire signer aux copains présents pour d’autres copains absents. 7 % ont critiqué l’organisation mais n’ont rien proposé. 19 % ont loué l’organisateur à l’issue du séjour. 39 % ont dit que c’était très bien mais n’ont pas commenté. 21 % ne se sont pas prononcé. 19 % n’ont pas été consultés.
G. Brenier. --------------------------------
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page11/23
C’était il y a vingt ans… Gil D. Nous avions rencontré Gil Devillard à un rassemblement et, en parlant de
vélo, Gil nous Xit part de son amour pour la « Petite Reine » mais aussi de ses doutes
à pouvoir suivre la cadence de notre petit groupe !
Après l’avoir rassuré sur nos performances, il nous a rejoints et très vite s’est
révélé indispensable pour les copines au moment des crevaisons et autres
problèmes mécaniques, mais surtout pour sa bonne humeur et ses chansons
paillardes entonnées avec Petit Jean dans quelque église un peu abandonnée au
cours d’une de nos randonnées cyclistes.
C’était il y a vingt ans…
Micheline Hély.
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page12/23
Le rouge-gorge Le rouge-‐gorge (Erutacus rubicola) est un oiseau passereau insectivore d’Europe, brun à gorge et à poitrine rouge vif, presque la taille d’un moineau, ramassé, avec la queue courte, très commun dans les bois et dans les jardins, vit aussi dans les buissons et volontiers sur le sol. Fort utile à cause du grand nombre d’insectes et de larves qu’il détruit.
Durant l’hiver, le seul qui l’a accueilli avec enthousiasme, qui a soutenu le jardinier tandis qu’il bêchait dans une ambiance plutôt humide, c’est le rouge-‐gorge. Il existe deux versions : l’hivernale, petite boule ronde ; la printanière, carrossée comme une mésange, mais celle-‐ci viendront jamais donner un coup de main au potager.
Une légende dit que le rouge-‐gorge s’est roussi le cou en se livrant, au début du printemps, à une tâche délicate : ramener du ciel les premiers rayons du soleil.
De fait, à mesure que les jours rallongent, le rouge-‐gorge chante de plus en plus clair. Vous vous dites : décidément il est heureux de me voir. Erreur. C’est pour déclarer à l’intention des nouveaux arrivants : « Ces manants qui remuent le sol pour extraire de délicieux vers, des insectes succulents, ce sont mes serfs. Je les ai eus à l’œil tout l’hiver, ils ne travaillent que pour moi. N’approchez pas ou je ne réponds de rien. » Ah mais ?
Par une belle journée de printemps, le matin, le rouge-‐gorge chante zck-zck. Bientôt ce sera l’automne puis l’hiver, c’est une petite boule ronde qui cherche la nourriture en fouillant sur le sol.
Thomé Maurice.
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page13/23
RosaQuand j’ai tiré très fort sur le tiroirUne petite boîte en est tombée, Une vieille boîte toute cabossée.Alors a surgi dans ma mémoire
Le souvenir de mon amie RosaRosa de la rue des Rosiers.
Rosa, au jeu de la marelleDe son soulier léger poussant
La petite boîte de fer blancDepuis la Terre jusqu’au Ciel.
Rosa, je l’ai attendue très longtempsNe pouvant croire qu’elle m’avait oubliée
Mais des hommes avaient emportéCroyant tenir là leur victoirePar un terrible soir d’été
Rosa de la rue des Rosiers.
La place des Vosges est aussi belleAujourd’hui qu’il y a cinquante ansSous ses arcades, les enfantsY jouent toujours à la marelle.
Auteur inconnu.
Simone Franzosini nous a transmis ce poème qu’elle a, nous dit-elle, trouvé il y a de cela quelques années, affiché sur un quai du métro et qu’elle s’est empressée de noter.
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page14/23
Jumelage Mens-Massarah
Après une vie de militantisme, qui a été la nôtre pour la plupart d’entre nous, on ne trouve pas beaucoup de plaisir et encore moins d’utilité aux longues discussions organisationnelles et de prévisions presque jamais réalisées. On est d’autant plus prêt à participer lorsqu’il s’agit d’initiatives concrètes avec lesquelles nous sommes en accord.
C’est pourquoi je tiens à mentionner le jumelage Mens-‐Massarah. Mens est une petite localité très vivante du Trièves, plateau montagneux situé à 50 km de Grenoble, à 800 m d’altitude où les habitants des hameaux et agriculteurs souvent isolés savent se réunir et agir ensemble. Massarah est une petite ville palestinienne, près du mur israélien qui leur rend la vie très dif9icile. Après le jumelage de Grenoble avec Bethleem, je parlerai de celui de Mens que je connais et qui me semble particulièrement positif. C’est le résultat d’une collaboration entre l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix), les Femmes en Noir et l’association France Palestine Solidarité.
Plusieurs militants de ces trois organisations se sont rendus à Massarah pour enseigner le français, participer à la récolte des olives et aux protestations qui ont lieu journellement près du mur, mur qui a donné lieu à l’arrachage de milliers d’oliviers, principale ressource des habitants, sans parler des check points et de l’impossibilité de circuler normalement.
Le maire de Massarah a fait plusieurs séjours prolongés à Grenoble, parfois accompagné. A Mens, les habitants ont accueilli des jeunes de Massarah et cette année cinq jeunes femmes de Massarah ont passé douze jours à Mens. Elles ont visité les environs, fait des balades en montagne, visité Grenoble et son téléphérique. Les maris respectifs les ont trouvé un peu changées à leur retour. Plusieurs Français sont allés à Massarah pour donner des cours de français mais aussi pour les conseiller pour l’installation de structures scolaires et de loisirs. Un militant s’y est rendu en compagnie d’un plombier pour effectuer un raccor-‐dement de conduite d’eau.
Ursula Henschel.
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page15/23
Le gâteau du Rmiste Le fait de me trouver sous respiration assistée m’a inspiré la recette suivante :
Pour quatre personnes : se procurer 500 g d’air frais, choisir un air suf9isant et sérieux mais pas compassé. Si vous ne savez où vous en procurer, nos médias n’en manquent jamais. En faire deux parts égales en gardant au frais l’air convenu. Ne pas le laisser à l’air libre, conserver au frigo sous son emballage.
A la cocotte ou dans un faitout : verser la moitié des 500 g d’air frais et faire revenir à feu vif en brassant sans discontinuer. Les particules doivent dorer super9iciellement en dégageant un air serein rappelant l’air du temps jadis.
Ensuite, sans porter à ébullition, cuire à l’étouffée, laisser à feu doux jusqu’à ce que la pression soit retombée. Pour ne pas que les morceaux attachent, remuer de temps à autre.
Pendant la cuisson, couper menu la moitié restante d’air frais. Mêler un peu d’air entendu et passer à la poêle en remuant jusqu’à obtenir un air onctueux et bonasse, sans grumeaux.
Après cuisson dans la cocotte, laisser refroidir, découper en 9ines tranches que l’on disposera dans un moule beurré. Prévoir un grand moule car le produit augmente de volume à la chaleur.
Avec précaution, verser le contenu de la poêle sur le tout en prenant soin qu’il ne reste plus d’air entre les tranches.
Passer au four à feu vif jusqu’à ce que la surface apparaisse dorée et croustillante mais pas cassante. L’aspect doit être engageant sans toutefois donner l’air d’être ce qu’il n’est pas.
Sortir du four, laisser refroidir, démouler en souf9lant sur les bords et garnir. Servir froid mais pas glacé avec, en accompagnement, un air de fête, des airs à boire et un air de famille.
Se conserve à l’abri de l’air, quelques jours au réfrigérateur ou quelques mois au congélateur.
L’Aéro-Phage.
Adressé au Canard, pour ceux qui se souviennent de la rubrique « Les laveurs d’eau ».
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page16/23
C’était hier… Je vais essayer de vous raconter les principaux rois qui ont marqué l’histoire de notre pays.
Commençons par Lutèce. Il y a eu d’abord une île sur la rivière de Seine, laquelle, défendue par Camulogène, fut prise par Labienus, lieutenant de César. Je crois même qu’elle fut un peu brûlée car César la 9it rebâtir et forti9ier quelques années après. Le Paris de Julien l’Apostat, qui représente le palais des Thermes. Le Paris de Clovis, dont il reste un échantillon sur la montagne Sainte-‐Geneviève. Le Paris de Childebert, qui a laissé sa trace sur la place Saint-‐Germain-‐l’Auxerrois.
Je passe sous silence quelques monarques pour que l’énumération n’en devienne pas fastidieuse.
Nous voici arrivés au Paris de Louis VII, dit Le Jeune, qui a vu naître Notre-‐Dame et le quartier de l’Université. Le Paris de Philippe Auguste, la construction de la célèbre enceinte commencée en 1190 sur la rive droite de la Seine, continuée en 1200 sur la rive gauche, terminée en 1218 et dont il nous reste des vestiges.
J’ai passé huit ou neuf rois mais je compte sur votre indulgence pour me pardonner cet oubli volontaire.
Nous sommes en 1367. C’est vers cette époque que l’on éprouve le besoin de construire la Bastille, les deux Châtelets et les tours forti9iées ne suf9isant plus à ce qu’il paraît, à la consommation des criminels, ils ont tous été démolis.
Le Paris de Charles VI est écrit en rouge dans l’histoire. Nous sommes là sur les con9lits du Moyen Age. La guerre civile règne à la place du roi, qui est fou. Les factions s’égorgent pour préparer l’œuvre de destruction. La peste ! En 1399, trois mois d’épidémie. En 1407, grandes inondations qui emportent les ponts et ruinent les gens. Le duc d’Orléans est assassiné rue Culture-‐Ste-‐Catherine par Jean sans Peur. En 1413, massacre des quatre mille Armagnacs puis, couronnant le tout, cent mille personnes emportées par la peste en trois mois.
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page17/23
Le Paris de Louis XI. Sous le règne précédent on avait éclairé les rues, sous celui-‐ci on commence à les balayer.
Le Paris de François Ier, dont les échantillons sont le vieux Louvre et la fontaine des Innocents commencée en 1186. La Renaissance est arrivée ! Nous sommes en 1543. Le Paris d’Henri II ou plutôt de Catherine de Médicis, dont les échantillons sont l’Hôtel de Ville et les Tuileries. Le Paris de Charles IX, dont il nous reste comme souvenir la Saint-‐ Barthélemy. Nous sommes le 24 août 1572. Le Paris d’Henri III, qui sert de date au Pont-‐Neuf. Le Paris d’Henri IV, un peu plus grand encore que le précédent. Nous sommes en l’an 1600. Le Paris de Louis XIII, dont les échantillons sont la place Royale, la place Dauphine, le Palais Royal et le palais du Luxembourg.
Le Paris de Louis XIV, un peu plus sérieux que le précédent malgré les troubles de la Ligue et de la Fronde. On plante les boulevards, on bâtit la colonnade du Louvre, on construit l’Hôpital général (aujourd’hui la Salpêtrière), on élève le collège des Quatre-‐Nations (Piémont, Alsace, Flandre et Artois), on éclaire Paris avec des lanternes.
Le Paris de Louis XV. Nous sommes en 1728. Les villages continuent à devenir faubourgs. On institue la petite poste. On bâtit le Panthéon et la Halle au Blé, l’hôtel des Monnaies et l’église Saint-‐Sulpice.
Nous touchons au Paris contemporain. Nous sommes en 1786, les Fermiers Généraux font construire la grande clôture de Paris.
Je m’arrête sur ces rois qui font plus ou moins la grandeur de la France. Il est bon de savoir que c’était hier qu’ont été érigés les monuments toujours visibles à Paris.
Thomé Maurice.
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page18/23
Les Galapagos et Charles Darwin
Charles Darwin est né en 1809. On vient de fêter le bicentenaire de sa naissance. Un grand esprit qui bouleversa les sociétés savantes, le monde et la pensée scienti9ique. Contemporain de Lamarck (1744-‐1829), père de l’évolutionnisme, il en reprend les travaux et se lance pour un tour du monde qui va durer de 1831 à 1835 à bord du Beagle, conduit par le capitaine Fitz-‐Roy, 9inancé par les sociétés savantes de Grande-‐Bretagne pour des recherches vers les Terres Australes. Charles Darwin s’est vu opposé à la pensée chrétienne. L’Eglise déclarait alors les êtres vivants sans aucune parenté entre elles. L’âge de la Terre (déclaré encore au début du XIXe siècle) était donné pour 4.000 ans (pourquoi pas 4.402 ?), Dieu ayant créé la vie en six jours, séparément. Il suf9it pourtant d’observer, de comparer la morphologie d’une main, d’une nageoire, d’une aile pour retrouver la plupart du temps les cinq phalanges :
ou de comparer l’embryon humain à ceux d’un chien, d’une tortue :
Rappel historique :
Buffon 1707-1788
Linné1707-1778
Daubanton1716-1799
Cuvier1769-1832
Lamarck 1744-1829
Darwin1809-1882
La Condamine1701-1774
Fabre1823-1915
Naturaliste né à Montbard, Serge Louis Leclerc, comte de Buffon. Croyait en la génération spontanée, niant l’évo- lutionnisme, il tente d’expliquer la genèse par l’action de 38 corps particuliers
Naturaliste suédois, médecin du roi. Classification en genres et espèces des règnes végétal et animal en particulier. Se lia avec Jussieu.
Naturaliste fixiste, opposé à la doctrine évolutionniste. Son frère travailla avec Geoffroy Saint-Hilaire.
Zoologiste paléontologiste. A écrit notamment Le règne animal distribué selon son organisation.
Naturaliste évolutionniste, s’intéressa particulièrement aux insectes, invertébrés et leur évolution.
Naturaliste évolutionniste. Nombreuses publications dont, en 1859, son ouvrage de référence qui souleva en son temps de nombreuses critiques : De l’origine des espèces par voie de sélection naturelle.
Naturaliste, géophysicien et littérateur. Voyage en Afrique et en Asie. Ecrit en 1736 L’histoire des pyramides de Quito, ligne équinoxiale, équatoriale*. Il dirigea avec Bourguet l’expédition au Pérou en 1735 qui détermine la longueur d’un arc de méridien.
Jean-Henri, entomologiste très renommé, observateur renommé du monde des insectes, très connu au Japon. A écrit : La vie des guêpes.
* On écrirait aujourd’hui : équatorienne.
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page19/23
l’intégration de nouveaux sympathisants
Puisque je tiens la plume, je suis un peu horrifié par le problème qui
agite les Anaaj concernant l’intégration de nouveaux sympathisants. Dans la
pratique, il peut se poser la question du pourcentage que cela représente et,
sur le principe, conserver la pureté ajiste cela correspond à de mauvais
souvenirs. Pour être complètement grotesque, il faudrait demander avant
adhésion une fiche ADN pour éviter par exemple les gitans roumains.
Je pense que cette discussion est futile et que nous avons pour
l’époque des problèmes de société plus importants à traiter.
J. Jeannin.
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page20/23
Identité nationaleDans sa pêche aux voix extrémistes, ne reculant devant rien, le voilà qui mobilise préfets et sous-préfets, grands corps de l’Etat et personnalités du devant de la scène politique et sociale pour les inviter à s’exprimer sur un dernier moyen de nous diviser sur le thème du nationalisme et de la pureté des origines. Comme si la Terre qui nous nourrit devait être répartie par décret entre bons et mauvais. Tout le contraire de ce qui est écrit dans la charte ajiste.
Ces mêmes qui nous gouvernent, qui prêchent pour une Europe unie, qui fêtent avec le reste du monde les vingt ans de la chute du mur de Berlin, oubliant que nos billets libellés en euro repré-sentent des portes et des ponts, sont les premiers à vouloir fermer les ponts et élever des murs à la place des portes. Les mêmes s’empressent de proclamer qu’il faut favoriser le mondia-lisme économique et la biodiversité, répètent les mots d’amitié, de concorde et de partage des ressources. C’est Saint-Exupéry qui, dans un de ses ouvrages fait dire à l’aiguilleur auquel il demande à quoi il se livre : Je trie les gens par paquets de mille, répond l’homme. Avec ce qui précède, l’image devient réalité. Qui ne se souvient, il y a de cela soixante ans, du Geburtsurkunde (acte de naissance), du Staatsangehörigkeitsausweiss (certificat de nationalité) ces marques très officielles de traçabilité humaine exigées par l’Occupant en cas de doute ?
Bon public, je vais aller au-devant d’une probable rencontre avec l’autorité chargée de faire régner l’ordre dit républicain selon la nouvelle formule en vigueur :
Je suis né dans une ville fondée par les Romains, Lutèce. Je suis né d’un père issu des marches de l’Est, un Vandale.Je suis né d’une mère descendante de Burgondes, des Goths. Je suis affublé d’un patronyme en usage dans les Allobroges. Je suis imprégné de culture gréco-latine. Je suis habitué à écrire 616 ou six cent seize et non pas LCXVI. Je suis usager d’une langue dans laquelle se côtoient des mots slaves, germains, arabes, grecs, turcs, indous, scandinaves… Je suis l’employeur occasionnel d’une Kabyle, d’un Malien et d’un Manouche de nulle part.
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page21/23
Je suis abruti par les musiques anglo-saxonnes. Je suis voisin d’un Sépharade bien plus cultivé que moi sur toute l’histoire et les origines de mon pays. Je suis possesseur d’un ordinateur qui m’oblige à l’usage d’une langue qui n’est pas la mienne, faute de quoi… Je suis utilisateur d’une voiture de marque française, fabriquée en Slovénie parce que la main d’œuvre y est moins chère. Je suis envahi par la publicité pour d’inutiles produits fabriqués en Chine ou en Indonésie. Je suis gros consommateur de dattes, de mangues, de bananes, de tous ces fruits qui ne poussent pas sous nos latitudes. Je suis citoyen d’un pays dirigé par un Magyar entouré de Celtes, de Francs, de Huns, de Goths, de Vikings… Je suis, moi aussi, issu de toutes les transhumances.
Alors bravo ! monsieur Sarkozy qui avez eu le génie d’inventer un ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité natio-nale et du développement solidaire . Bel effet d’annonce !Encore bravo ! monsieur Besson l’Exécuteur, demi chef de l’UMP et transfuge dont il est permis de se demander quel socialiste vous fûtes au temps où vous preniez la défense de Ségolène.
Interrogeons-nous et demandons-nous comment fut peuplée l’Europe sinon par des hordes de Barbares venues d’au-delà le Caucase, les Mongols et les Huns ; tout près d’ici, Neandertal et Cro-Magnon n’étaient-ils pas en leur temps des sans-papiers venus de la savane ? Et, comment fut peuplé le continent américain sinon par des SDF venus d’Asie par le détroit de Béring à la fin du Quaternaire ?
Va-t-on demain limiter le territoire des rennes, des truites, des bernaches qui se déplacent vers la nourriture et les lieux de reproduction, demander leurs papiers aux particules de pollen, aux graines volatiles et faire présenter leur passeport avec visa aux nuages que le vent nous apporte ?
L’In-Secte.
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page22/23
Se sortir de la crise et du libéralisme
Où est passé le Zorro Sarko ? La BNP est prête à verser plus d’un milliard d’euro en respectant les règles établies par les riches du G 20.
Le G 20 n’a rien fait pour éviter le hold-‐up des traders.
S’il fallait une con9irmation de la piètre utilité de ce sommet où notre moraliste du bon capitalisme contre Nicolas Zorro contre l’énorme fuite que nous n’avons pas 9ini de payer seule la course aux pro9its intérieurs les grands et leurs amis, pendant que certains perdent leur emploi, leur maison et plus.
A quoi sert le ministre de l’économie C. Lagarde qui se veut la garantie de l’Etat ?
Mickey.
« Notre Amitié » n°122 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2009 page23/23