DONNE-NOUS NOTRE PAIN DE CE JOUR

La Pastorale des migrants

Accueillir les réfugiés

SAINT-VINCENT DE PAUL

Ensemble autour de la table

NOËL Fête et partage

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2 LE LIEN Décembre 2015

Nouvelles brèves

• Les lundis, 18 janvier, 8 février, 7 mars 2016 de 19 heures à 21 heures, formation sur la lettre encyclique Laudato si’ du pape François, à la maison paroissiale : 19, rue Blatin. Inscription à l’accueil.• Rencontre en petits groupes, cette année, autour du thème de la Miséricorde avec l’évangile de saint Luc. Un livret pour soutenir nos échanges sera proposé par le diocèse. Pour toute information, prendre contact avec la maison paroissiale.• Du 16 janvier au 13 février 2016 à la cathédrale, « La grande aventure des chrétiens d’Orient » : l’expo-sition de dix-huit panneaux fera découvrir la richesse et la diversité des Églises et des chrétiens d’Orient. Inauguration de l’exposition, le samedi 23 janvier à 11 heures à la cathédrale.• L’ITA (Institut théologique d’Auvergne) est désormais installé sur le site du centre diocésain de pastorale à Clermont-Ferrand (deuxième étage).Permanences : lundi, mardi, vendredi de 9 heures à 12 heures ; jeudi de 9 heures à 12 heures et de 14 heures à 16 heures.www.ita.catholique.fr

Agenda

Temps de l’AventPréparons le jubilé de la Miséricorde• Vendredi 18 décembre de 14 heures à 21 heures à Saint-Pierre-les-Minimes

Journée du pardon Journée de la réconciliation, avec soi-même, avec les autres, avec Dieu. Des prêtres seront à la disposition de chacun. • Lundi 21 décembre à 20 h 30 à Saint-Genès-les-Carmes

Célébration communautaire• Du 29 novembre au 20 décembre à Notre-Dame du Port

Méditation de l’Avent Avec nos sœurs dominicaines, contempler le Mystère de la Miséricorde, à l’écoute de la Parole de Dieu, méditer l’Évangile de l’Enfance du Christ, selon saint Luc• Du 29 novembre au 20 décembre à 17 h 30 à Notre-Dame du Port

Chemin de l’Avent De la nativité au baptême du Christ, dans le déambulatoire.Les enfants seront invités à remplir la grande étoile de Noël de leur petite étoile sur laquelle ils auront écrit le nom d’une personne à qui ils vont donner du bonheur.

Temps de Noël• Dimanche 6 décembre, de 17 heures à 19 heures à Saint-Genés, concert de Noël du chœur régional.

Nativité italienne : Corelli et Scarlatti• Dimanche 6 décembre, 15 heures, à la cathédrale, chorale grégorienne.• Dimanche 20 décembre, 15 h 30, à la cathédrale : traditionnel concert de Noël du centre de musique liturgique, avec la participation de plusieurs chorales.• Samedi 19 décembre et dimanche 20 décembre de 14 heures à 17 heures à Saint-Pierre-les-Minimes, portes ouvertes avec exposition de crèches : de nombreux pays représentés, atelier pour petits et grands : je fabrique ma crèche et je l’emporte à la maison. Les crèches pourront être apportées vendredi soir à la maison paroissiale ou samedi matin à l’église.

Horaire des messes

Jeudi 24 décembre Nuit de Noël17 heures : Saint-Pierre-les-Minimes, avec les enfants18 heures : Saint-Genès-les-Carmes, avec les enfants20 heures : Saint-Eutrope, avec les jeunes21 heures : Notre-Dame du PortMinuit : cathédrale, messe présidée par monseigneur H. SimonMinuit : chapelle des Capucins.

Vendredi 25 décembre Jour de Noël9 heures : Notre-Dame du Port, avec la communauté portugaise10 heures : cathédrale10 h 30 : Saint-Eutrope11 heures : Notre-Dame du Port18 h 30 : cathédrale19 heures : chapelle des Capucins.

Vendredi 1er janvier 201618 h 30 : fête de Marie, Mère de Dieu, messe à Notre-Dame du Port suivie d’un temps d’amitié pour échanger nos vœux.

Mardi 2 février Fête de la présentation de Jésus, procession aux flambeaux et messe à 18 heures à Notre-Dame du Port.

Paroisse Notre-Dame de ClermontUne adresse, un numérode téléphone, un site !Maison paroissiale :19, rue Blatin ☎ 04 73 29 29 70

http : notredame-clermont. cef. frHoraire d’ouverture de l’accueil :Lundi : 14 h 30 - 17 heuresMardi - vendredi : 10 heures - 12 heures et 14 heures - 18 heuresSamedi matin : 10 heures - 12 heures.

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Décembre 2015 LE LIEN 3

Éditorial

Noël, temps du partageIl y a un vieux mot de la langue française qui exprime bien l’amitié, c’est le mot copain, celui avec qui on partage le pain (en latin : « cum panis »). Dans notre culture française, comme dans beaucoup d’autres, nous avons su conserver le rite du repas et c’est heureux. Le partage du pain, ce n’est pas seulement s’alimenter, c’est le temps de l’attention à l’autre, du plaisir d’être ensemble, c’est l’expérience concrète de l’hospitalité accordée. Une paroisse a pour mission de servir la frater-nité, non seulement entre les chrétiens mais avec tous les hommes. Vous trouverez dans ce numéro du Lien des témoignages de ces repas fraternels. Ils ne s’adressent pas seulement à ceux qui se connaissent déjà, comme on pourrait le faire dans une amicale. Ce sont, la plupart du temps, des tables ouvertes, y compris à des inconnus.À Noël, Jésus est venu partager notre vie humaine, il a pris ses repas avec Marie et Joseph, avec ses apôtres, avec les foules, avec des phari-siens comme avec des pécheurs. Dans la culture juive de cette époque, partager le repas avec quelqu’un, c’est exprimer une communauté de destin. Finalement, il a vécu son dernier repas en nous donnant le sacrement qui accomplit sa promesse : « Moi, je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».Je vous souhaite à tous un joyeux Noël. Cette joie nous est donnée par Dieu. Si nous nous mettons à table ce jour-là, c’est pour l’échanger comme on partage le pain.

Père Paul DestableCuré de Notre-Dame de Clermont

Noël, temps du partage Page 3Les repas avec Jésus Page 4Les repas de Saint-Vincent de Paul Page 5Convivialité assurée à BPJA ! Page 6Un dimanche soir, j’ai été invité Page 7Halte au gaspi ! Page 8La Banque alimentaire Page 9Accueillir les réfugiés... Page 10Poème du pain Page 11La Garlaye, un bienfaiteur des hôpitaux Page 12

SOMMAIRE Le Lienn°148 Décembre 2015

Le Lien trimestriel

Publication du diocèse de clermont - Directeur de Publication : Paul DestableComité de rédaction : Anne André, Sœur Saint-Jean-Baptiste, Marie-France Charpin, Dominique Laborde-Milaa, Alain Lénat

Rédaction : 19, rue Blatin- 63000 Clermont-Ferrand

Editeur Bayard Service Edition Centre-Alpes Savoie Technolac - BP 20308 - 73 377 Le Bourget du Lac Cedex

bse-centre-alpes@bayard-service.com - www.bayard-service.comsecrétaire de rédaction : Béatrice Collier rédactrice graPhiste : Karine Moulin maquettiste : Francis Poncet

régie Publicitaire : Bayard Service Régie Tél. 04 79 26 28 21

imPrimerie Decombat - 63360 Gerzat - Dépôt légal : à parution - ISSN : 0290-6244 - Crédit photos : © Le Lien (sauf mention contraire)

Nouveau site de la cathédrale (mise en ligne du site le 1er juillet) : www-cathédrale-catholique-clermont.fr

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4 LE LIEN Décembre 2015

Dans l'Évangile

À Cana en Galilée, Jésus est invité à un repas de mariage avec ses dis-ciples ; il va donner le premier signe de son

identité divine : de l’eau changée en vin, et du meilleur, en abondance, pour la plus grande joie du maître de maison. Jésus marque la fête de sa présence !À Béthanie, chez son ami Lazare, Jésus a sans doute l’habitude de s’arrêter pour un repas. Et voici qu’il loue Marthe de s’activer pour les préparatifs, mais il lui montre aussi une autre manière de l’ho-

norer : en écoutant sa parole, comme sa sœur Marie.Dans la maison de Simon, le pharisien qui l’a invité à son repas, Jésus ne trouve pas déplacé de recevoir une prostituée : il accueille cette femme repentante, il l’ouvre au pardon sans souci des critiques dans son dos et lui rend la paix.Chez Matthieu appelé à le suivre, beaucoup de publicains et de pécheurs viennent partager le repas de Jésus, et Jésus s’en réjouit car Il n’est pas venu appeler les justes mais les pécheurs ! Et c’est encore pour un repas que Jésus inter-

pelle Zachée le publicain et l’invite à des-cendre de son arbre : si Jésus répond à son désir de le connaître, il l’ouvre surtout à plus de générosité.Ces repas réalisent déjà ce qu’avaient annoncé les prophètes, en manifestant les dons de Dieu : l’abondance, la joie, le pardon, le salut. Et la surabondance même quand Jésus en personne dresse la table et nourrit les foules affamées : et lorsque quatre mille hommes ont été nourris avec sept pains et quelques petits poissons, dit l’évangile de Marc, il reste encore sept corbeilles ! Encore un signe : cet excès du pain nous dit la gratuité du don, sa générosité gracieuse bien sûr, mais aussi la qualité du pain offert. Le pain de Dieu est le pain qui donne la vie, et une vie éternelle. Il y a un pain qui, à travers la nourriture quotidienne, donne une vie qui est plus que la vie biologique, une vie éternelle : tel est le Pain de Vie, celui que Jésus donne lors de son dernier repas.À la Cène, Jésus se donne en nourriture : « Ceci est mon corps », dit Jésus en par-tageant le pain. « Faites cela en mémoire de moi ». C’est le don gratuit du Pain de vie, la vie donnée et livrée par amour. Et aujourd’hui, nous reconnaissons ce pain qui nous est offert lorsque nous répon-dons Amen à la parole qui le nomme Corps du Christ. Et nous le recevons comme un don partagé.Comment, dès lors, ne pas être attentif à l’invitation du Seigneur : « Je me tiens à la Porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je prendrai mon repas avec lui et lui avec moi. » (Apocalypse 3, 20) Vitrail de la Cène, cathédrale de Clermont.

Les repas avec Jésus

Sœur SJB

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Décembre 2015 LE LIEN 5

Vie de la paroisse

Dimanche, 13 h 30, 18, rue Sainte-Claire, salle paroissiale, j’arrive vers la fin du repas : une trentaine de convives, en majorité

des femmes répartis dans deux salles, par tables de six ou huit. Une ambiance ani-mée et pourtant sereine règne. C’est le repas qui rassemble ceux qui viennent pour « rencontrer d’autres personnes », « pour sortir un peu », « pour oublier ma solitude », « pour passer un moment, un bon moment le dimanche », parce que « ça m’occupe le dimanche ».

Des liens se créentM. vient pour la première fois ; c’est sa voisine, une habituée, qui a fini par le décider et il en est tout heureux. Il ne sait pas bien l’exprimer, mais ses yeux et tout son visage parlent pour lui. A. et N. viennent ensemble depuis longtemps maintenant : « On est des anciennes », et connaissent chacun avec souvent ses manies, ses soucis, son histoire. À la table voisine, deux retraitées qui découvrent qu’elles ont été toutes les deux infir-mières, l’une pendant trente-sept ans à Abidjan, l’autre en hôpital psychia-trique : terrain propice aux échanges.

Plus loin, deux personnes en arrêt mala-die et situation de handicap. On me dit discrètement une difficulté, une joie récente en famille, un grand souci pour les petits-enfants. Il faudrait pouvoir écouter plus longtemps. Les grands-mères disent toutes « le temps heureux qui passe vite quand on peut s’occuper des petits-enfants et rendre service ».Soudain, un brouhaha : on apporte à certains un gâteau personnel avec une bougie allumée, pour ceux et celles dont l’anniversaire tombe ce mois-ci : une

dizaine de bénéficiaires d’un joli paquet cadeau. Qui reçoit une trousse de toilette de voyage, qui un ensemble de boîtes gigognes, qui un foulard soyeux. On chante « Joyeux anniversaire », et tous dégustent le délicieux gâteau. Les uns les autres disent d’ailleurs combien ils appré-cient la qualité du repas. « Dommage que ce soit seulement une fois par mois » ! Et ce n’est pas seulement pour le repas ce regret, je le sens bien. Je vois aussi que les responsables mettent tout en œuvre pour animer, donner une âme à ce temps de partage, pour qu’il soit le plus « convivial possible ».« Ici on n’est pas au restaurant, on est presque comme une famille ! », m’avait dit Monsieur D., dans sa barbe. À 87 ans, il avait l’expérience. Avant de se séparer, chacun donne sa participation.

Sœur SJB

On est presque comme une famille.

À la table de saint VincentRepas fraternel proposé par les conférences Saint-Vincent-de-Paul, le 3e dimanche de chaque mois, à 11 h 45, 16, rue Sainte-Claire (à côté de l’église Saint-Eutrope). Le repas de Noël aura lieu le dimanche 20 décembre.

LES REPAS DE SAINT-VINCENT-DE-PAUL

Ensemble autour d’une table

6 LE LIEN Décembre 2015

Vie de la paroisse

Le repas est un acte essentiel dans la vie de l’aumônerie catholique Blaise Pascal - Jeanne d’Arc (BPJA).Il s ’exerce à différents

niveaux. En premier lieu, il rassemble des jeunes lycéens, inscrits ou non, entre 12 heures et 14 heures, les lundi, mardi, jeudi et vendredi. Ils sont quatre à sept par repas et viennent une à deux fois par semaine. Deux jeunes étudiants avec Armel, notre animateur en pasto-rale, les accueillent et leur proposent de partager un repas qu’ils ont préparé. Ce repas permet de créer des liens entre les jeunes, de les fidéliser et de leur proposer les activités de l’aumônerie (dîner-débat en soirée, temps de prière de Taizé, par-ticipation à des week-ends collèges ou lycées, etc.). Il donne aussi la possibilité

à certains jeunes de se poser et de venir « souffler » un peu au cours de la journée, d’où le nom d’« Interlude » donné pour qualifier ce temps d’accueil.L’aumônerie propose aussi aux collégiens, en fin de journée, toutes les semaines, un temps de partage sous la forme d’un goû-ter où les jeunes de différents niveaux peuvent discuter entre eux. Ce n’est pas un repas, mais l’esprit d’accueil et de par-tage est le même. L’information se fait au

niveau des établissements scolaires, par le bouche-à-oreille et par Facebook.Enfin, le repas est aussi présent dans les réunions d’équipe d’animation. Il est l’occasion de mieux se connaître et déve-loppe la convivialité entre ses membres.

Vincent Raynaud

« Interlude », une pause bienvenue !

Un moment privilégié.

Les repas pris ensemble au presbytère, le mardi et le vendredi, revêtent pour nous les prêtres en paroisse une réelle importance ; les réunions de toutes sortes, les relations riches et variées qu’elles apportent ne manquent pas, mais ce temps du repas entre prêtres est un moment privilégié où nous pouvons échanger nos réflexions dans un climat de grande liberté ; chacun peut expliquer les rencontres qu’il a vécues, telle difficulté pastorale ou telle joie. En tant que prêtres diocésains, nous ne vivons pas en communauté comme les capucins ou les frères de Saint-Jean ; nous ne sommes pas des religieux. Et donc les repas pris en commun « entre nous » font grandir l’amitié sacerdotale et le soutien fraternel. Bien sûr, nous prions ensemble avec l’office divin.C’est aussi pour nous l’occasion de rencontrer, de manière informelle, d’autres prêtres, des religieuses, des religieux, de se donner des nouvelles des uns des autres. Deux fois par an, nous invitons notre évêque, et à Noël, nous avons l’habitude d’accueillir les diacres et leurs épouses.

Sans oublier bien sûr les paroissiens au service de notre communauté. Oui, ces repas sont véritablement une source de joies et de communion fraternelle.

Propos recueillis auprès du père Jean-Michel Roger-Bérubetet du père Paul Destable

CHEZ LES PRÊTRES AUSSI

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Décembre 2015 LE LIEN 7

Vie de la paroisse

Ce soir, ils ne sont pas très nombreux : sept autour de la table, dont trois pour la première fois. Ils viennent du Burkina Faso,

de Guyane, de Côte-d’Ivoire, d’Alsace, d’Auvergne, et d’Angola ; à sept, on peut déjà se promener sur la planète ! C’est ce que l’on fait au début du repas, au pre-mier tour de table : chacun se présente ou donne de ses nouvelles. Et, selon un rituel immuable, au deuxième tour, on échange sur l’actualité, ici, en France, dans le monde, monde étudiant, monde de l’entreprise, monde tout court, celui de leur quotidien comme de leur ave-nir. Et d’abord sur l’avenir immédiat de la semaine : quels projets ? Quelles rencontres ou quelles activités au pro-gramme ?Ce soir, c’est plutôt sur la façon dont ils ont connu ce repas. « C’est à la cathé-drale, on l’a dit à la messe, j’avais vu une affiche, je l’ai entendu, quelqu’un m’en a parlé ». Et M. d’ajouter : « C’est extraor-dinaire ! Chez nous, ça ne se fait pas. Il faut demander, chercher ; ici, on vient vers vous ! » Et je sens vraiment l’émotion de D. qui dit son grand souci avant de venir ! « Est-ce que je vais trouver où aller à la messe ? Est-ce qu’il y aura un prêtre

pour se confesser ? Est-ce que je pourrai nourrir ma foi ? Est-ce que je ne vais pas perdre la foi, tout seul ? » Et je mesure, à la manière dont M. dit son bonheur actuel, la profondeur de son angoisse au départ. Et P. de compléter : « Oui, vraiment, en sept ans, je n’avais jamais vu ça dans ma ville ! Ici on est reçu et accueilli ! »N’est-ce pas le but de ce repas fraternel ?Tous louent les compétences du cuisi-

nier ! Qui résisterait à la qualité d’une vraie soupe maison ? « Il sait tout faire, le Père Paul », me glisse l’un des convives.

Après le dessert – ce soir, des ananas au sirop – c’est le temps des informations. Les nouveaux arrivants ont besoin de connaître des lieux d’activité et de ren-contres qui puissent leur convenir. X. dit qu’il aime chanter mais qu’il doit chanter faux. « Peu importe, viens, on t’appren-dra », et on lui donne les coordonnées de deux chorales.Table débarrassée, lave-vaisselle chargé,

nappe secouée, on peut descendre d’un étage pour la prière. Devant la croix et une statue de Marie, en silence. D’abord un texte profane (aujourd’hui, sur la valeur du sourire). M. lit posément, on écoute. Chacun recevra le texte qu’il pourra relire dans la semaine. Puis G. propose de chanter ; on ne connaît pas ce chant, mais tous reprennent facilement le refrain : « Nous sommes frères en Jésus, restons unis dans l’espérance ». Le Père invite à confier la semaine au Seigneur, avec tous ceux que nous rencontrerons. Le Notre Père est dit successivement en deux langues africaines, en allemand, puis ensemble en français.La soirée n’est jamais anonyme : c’est cha-cun qui dit au revoir à chacun. On peut réellement parler de repas fraternel !

Sœur SJB

Un repas fraternel.

Un dimanche soir,j’ai été invité chez le père Paul !Entrez, sonnez, montez à l’étage : la table est mise, le repas est prêt. Selon les dimanches, entre six et trente-cinq jeunes, étudiants ou déjà professionnels viennent partager le repas, certes, mais tout autant trouver un moment d’échanges, d’écoute, et de convivialité. On peut venir deux fois, neuf fois… jusqu’à quarante-trois fois dans l’année !On trouvera le même accueil, la même table, pas toujours les mêmes convives, mais toujours plusieurs pays représentés, voire plusieurs continents.

Ils viennent du Burkina Faso, de Guyane, de Côte d’Ivoire, d’Alsace, d’Auvergne, d’Angola ;

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8 LE LIEN Décembre 2015

Société

Et si j’allais faire ma petite enquête dans mon super-marché, pour comprendre comment s’y passe la lutte contre le gaspillage ? Reçue très vite par Monsieur le directeur, voici ce que j’apprends. Tout se met en place en amont du supermarché lui-même : c’est

d’abord au siège de l’enseigne que se déroule une première étape importante, la renégociation, avec les industriels, des dates de péremption des marchandises afin d’optimiser leur durée de vie dans les rayons. Autre démarche quasi invisible pour le client, le « benchmark »(test de performance), qui a permis d’établir une politique de contrôle serré des stocks pour éviter des « crêtes » de stockage. La gestion informatique est ici de première importance ; de plus, elle est complétée dans chaque rayon par un recomptage physique par le personnel pour réa-juster en permanence les stocks. Cela implique sensibilisation au problème du gaspillage et formation du personnel. S’ajoute à cela un système automatique de gestion des dates de péremption qui permet la mise en place immédiate d’étiquettes de réduc-tion des prix. Depuis douze ans, mon supermarché distribue les produits non-vendus à des associations. Ici c’est le Secours populaire, équipé pour recevoir ces denrées, qui procède au ramassage chaque jour du mardi au vendredi, les livreurs du magasin assurant, eux, le samedi et le lundi. Un chiffre ? En août dernier, deux tonnes de marchandises, soit quatre mille équivalents-repas, ont été distribuées. Quels produits ? Des laitages, du beurre, du fromage, des fruits et des légumes en voie de défraîchissement, des produits de droguerie, d’épicerie, d’hygiène arrivés à date de péremption, ou au conditionnement légèrement endommagé. Mais ni viande, ni poisson, à cause des risques alimentaires possibles. Dans ces deux rayons, grâce à la mise en place de cadenciers de production, on privilégie la fabrication de barquettes au fur et à mesure des besoins observés. Et les déchets de viande et de poisson sont repris par une société

de méthanisation, ou transformés en farines animales. Quant aux fruits et légumes non donnés, ils sont confiés deux fois par semaine à une entreprise pour être compostés.Outre la lutte contre le gaspillage alimentaire, il convient d’ajouter que le magasin envoie chaque année au tri 150 tonnes de carton et 25 tonnes de plastique, les seuls déchets échappant au tri étant du polystyrène et du bois. Les grandes surfaces appa-raissent donc comme des acteurs importants de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Après cette petite enquête, je me suis tout simplement demandé si j’étais, moi aussi, dans mon foyer, une actrice performante de la lutte contre le gaspillage, ou si je pouvais faire mieux…

Propos recueillis auprès de monsieur Rodde

par Marie-France Charpin

Des prix réduits pour écouler les marchandises bientôt périmées.

Halte au gaspi !Depuis quelques années, nous sommes nombreux à avoir pris conscience du problème du gaspillage alimentaire. 1,3 milliard de tonnes de nourriture seraient ainsi gaspillées par an.

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Décembre 2015 LE LIEN 9

Société

Faisant appel à la générosité des institutions et des parti-culiers, elle centralise et orga-nise la distribution de repas. Actuellement, la Banque ali-

mentaire sert 200 millions de repas par an en France. La provenance des denrées est multiple :• Les institutions européennes donnent 500 millions d’euros pour les vingt et un pays, soit 60 millions pour la France. Ces dons représentent 30 à 35 % des appro-visionnements et sont assurés jusqu’en 2020.• La part la plus importante de l’appro-visionnement, soit 40 à 45 %, est assurée par « la ramasse ». Ce terme désigne la collecte quotidienne auprès des grandes surfaces des produits proches de la DLC (date limite de consommation), souvent des laitages, consommables dans un délai relativement court ou de la DLUO (date limite d’utilisation optimale).• La collecte annuelle nationale repré-sente seulement 10 % des denrées (17 % en Auvergne).• L’industrie agroalimentaire donne le reste de l’approvisionnement.Donateurs et Banque alimentaire sont liés par convention pour tenter d’adap-ter la récolte à la demande. La Banque dispose d’un personnel permanent de cent soixante bénévoles en Auvergne (soixante à Clermont) et dix salariés. Bien sûr ne sont pas comptés les béné-voles de la collecte. L’activité est inégale en Auvergne. Le Puy-de-Dôme repré-sente la moitié de cette activité, l’Allier, un tiers, le Cantal et la Haute-Loire

se partagent le reste à égalité. Chaque année, trois millions de repas sont servis en Auvergne, chiffre stable depuis 2013, mais qui donne une idée des besoins.La Banque alimentaire a pour bénéfi-ciaires deux cent vingt associations en Auvergne, soixante-dix dans le Puy-de-Dôme. Ce sont les CCA, la Croix Rouge Française, la Société de Saint-Vincent- de-Paul, le Secours catholique, Mains ouvertes, Emmaüs et de nombreuses asso-ciations de quartier. Il est à noter que les Restos du Cœur et le Secours populaire ont leur propre collecte.La Banque utilise depuis longtemps des locaux situés 50, rue du Cheval à Clermont-Ferrand. Devenus trop exigus et non conformes pour certains produits, ils sont complétés, aux Gravanches, par une mise à disposition d’un établissement

de 1 300 m2. Un parc auto avec camions frigorifiques est indispensable au fonc-tionnement de cette véritable entreprise du bénévolat.La collecte du vendredi 27 et samedi 28 novembre est nationale et déclinée en région. La communication par tous les médias est également organisée sur le plan national. Dans le Puy-de-Dôme, la collecte concerne cent magasins et nécessite un millier de bénévoles. Elle permet de recueillir 150 tonnes d’ali-ments (300 pour toute l’Auvergne) et de nourrir 12 000 bénéficiaires par an (25 000 en Auvergne). Une équipe de la paroisse participera à cette collecte.

Propos recueillis par le docteur Alain Lenat

auprès de Christian Tschann, président

de la Banque alimentaire Auvergne

Une banque pas comme les autres !La Banque alimentaire a été créée en 1984, à l’initiative de plusieurs associations caritatives : Secours catholique, Sociétés de Saint Vincent de Paul, Emmaüs, Armée du Salut. Elle a pour but de distribuer un peu de nourriture aux plus démunis de notre société.

Décharge de la « ramasse » à la Banque alimentaire.

10 LE LIEN Décembre 2015

La pastorale des migrants, avec le Secours catholique Caritas France et le Service Jésuite des refugiés (JRS) ont publié un communiqué à

l’attention des services et mouvements pour répondre à l’émotion suscitée par le drame humain des réfugiés et aux interro-gations des gens de bonne volonté sur les modalités de l’aide à apporter par le biais de leurs réseaux respectifs. En résumé, il est conseillé de privilégier les modes d’engagement suivants :- Hébergement provisoire chez un parti-culier ou par une communauté : s’inspirer de Welcome en France (JRS)- Mise à disposition de logements : à organiser avec des associations comme « Habitat et humanisme » ou autres structures- Accompagnement fraternel et aide à l’insertion : rôle des bénévoles dans les réseaux existants.Le conseil de solidarité du diocèse a adressé aux curés des paroisses, aux mou-vements et services, une lettre rappelant

quelques conseils pratiques importants à donner à tous ceux qui veulent apporter leur aide.Pour les personnes souhaitant s’investir (aide matérielle, temps, compétences, logement, etc.), il est utile de rejoindre les associations existantes (Société Saint-Vincent de Paul, Secours catho-lique…). Pour le logement, le Secours catholique centralisera les demandes avec des partenaires opérateurs.

Toute démarche doit se faire en lien et en dialogue avec les collectivités locales.Il est rappelé que le Secours catholique est à la recherche de nouveaux béné-voles.

Nouvelles du diocèse

Et nous, paroisse Notre-Dame de Clermont, que faisons-nous ?« Les familles qui souhaitent héberger ou mettre à disposition un logement, peuvent laisser leurs coordonnées, à l’accueil de la maison paroissiale. Nous les mettrons en relation avec le Secours catholique. » Tel est l’appel lancé par la paroisse, chaque dimanche à la messe. Il est évident que nous aurons recours à l’expérience de longue date du Secours catholique dans l’accueil des demandeurs d’asile mais nous souhaitons établir un relais sur le territoire de la paroisse afin d’assurer une véritable proximité avec les personnes accueillies. Une équipe de dix personnes sera nécessaire pour les accompagner et les soutenir dans leur quotidien.

LA PASTORALE DES MIGRANTS

Accueillir les réfugiés : que faire, avec qui ? Par Ch. Vancayseele

Les Nouvelles du Diocèse n° 259

Secours catholique : 04 73 98 27 37(lundi au vendredi de 9 heures à 12 heures et de 14 heures à 17 h 30)

CCFD : 04 73 98 27 59

Jeudi 17 septembre, le cercle du Silence a attiré beaucoup de monde place de Jaude à Clermont. Ce rassemblement faisait suite à l’appel de RESF, de la Cimade, de la Ligue des Droits de l’homme, et de plusieurs organisations syndicales et politiques. Emmanuel Bouhier, de la Cimade 63, réagit à cette mobilisation.« Depuis décembre 2004, tous les 3es jeudis de chaque mois, nous nous mettons en cercle et en silence sur la place de Jaude pour signifier notre attachement à la fraternité universelle, notre opposition aux politiques d’éloignement et d’enfermement des étrangers et notre volonté d’une politique d’hospitalité.

Pour le cercle du 17 septembre spécialement, après la mort de Aylan et de trois mille autres cette année, plus de vingt mille autres depuis les années 2000, nous choisissons d’élargir la raison de notre mobilisation pour faire de la place à tous les humanistes, tous les humanistes favorables à l’accueil des réfugiés, tous les humanistes qui ne veulent pas payer le coût moral de la mort. Pourquoi les migrants meurent-ils ?Parce que les routes sont mortelles !Nous étions quatre cents participants au cercle, à porter un message simple et fort : « Oui à l’accueil ! Non à la mort ! » Les participants ont ainsi matérialisé la solidarité humaine, ils ont donné corps dans l’espace public au choix de l’accueil, de l’hospitalité et de la protection. Avant l’été, 70 % des Français étaient opposés à l’accueil, aujourd’hui une majorité est favorable à l’accueil. Montrer ainsi publiquement et collectivement une position favorable à l’accueil lui donne de la force dans les esprits et dans les cœurs ».

LE CERCLE DU SILENCE : « BIENVENUE AUX MIGRANTS »

Sondage IfopLa collecte d’argent en faveur des réfugiés ne fait pas recette en France. L’appel à la générosité de la Fondation de France pour les associations qui œuvrent auprès des réfugiés n’a récolté que 20 000 euros en une dizaine de jours. Même son de cloche à Médecins du monde où les dons financiers n’ont pas décollé. « Ils sont infiniment inférieurs à ceux recueillis pour des opérations d‘urgence ».Voir le sondage réalisé par l’Ifop pour La Croix et Pèlerin fait du 16 au 21 septembre auprès de 2 997 personnes (60 % de catholiques parmi les personnes interrogées). Ce sondage montre que « les catholiques ont les mêmes réticences que l’ensemble des Français à l’accueil des réfugiés, les catholiques pratiquants étant plus sensibles à l’appel du pape,mais 31 % s’y disent opposés .» (La Croix du 24 septembre 2015)

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Décembre 2015 LE LIEN 11

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Poème du painLe pain, le langage le plus simple,la nourriture la plus fraternelleQu’il s’appelle pain, riz, manne ou milletde tous temps et en tous lieux,Le pain, qui unit les hommes le plus fondamentalementet pour qui ils se mettent en guerreLe pain, ce qui m’est le plus familierce qui m’est le plus nécessaireDonner un morceau de painà celui que je veux aimer,c’est déjà se donner soi-mêmeRecevoir du ciel mon pain de chaque jour c’est lever les yeux au-delà de moi-même

Le pain fait de mille grains de blé, qui pour un seul tombé en terre se donne cent fois lui-mêmeLe pain, symbole universel de ce qui peut se partagerLe pain, parole silencieuse du geste de l’amitié.(…)Le pain, qu’il ne sert à rien d’amasser dans son grenier, car demain, il y pourrira ou bien un autre le prendra Le pain, que Dieu a fait pleuvoir de ciel mais qui d’un jour à l’autre ne pouvait se conserver Le pain, qui des mains de tant de femmes au fil des siècles a été enlacé Le pain, qui de par le monde,comme une chaîne invisible a pétri l’humanité

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François-Marie Le Maistre de La Garlaye (1700-1776) fut chanoine, comte de Lyon en 1717, puis vicaire général de cette même ville en 1732.En 1730, il est aumô-nier de Louis XV. Il est ensuite nommé évêque de Clermont de 1742

jusqu’en 1776 et succède dans cette fonction à Jean-Baptiste Massillon.Lorsque fut envisagée l’édification d’un nouvel hôtel-Dieu en remplacement de celui dit de Saint-Barthélémy (place Saint-Pierre) devenu trop exigu, le choix de son emplacement a tenu compte des nouvelles préoccupations hygiénistes. Par lettres

patentes de Louis XV, et après consultation des chapitres de la cathédrale et de Saint-Genès, le transfert a lieu « hors les murs » au-delà du quartier du Tournet (Saint-Éloi).La construction va bénéficier des dons généreux des évêques successifs. Même si la municipalisation de l’assistance est imposée dans le royaume, les textes anciens montrent que l’hôpital est en relation privilégiée de subordination au cha-pitre de la cathédrale. C’est à l’évêque et au chapitre que sont confiés « l’office et l’administration de l’hospitalité » au sens de « charité ».Une rue dans le centre de Clermont-Ferrand porte son nom. Elle va de l’Hôtel-Dieu au boulevard Charles de Gaulle. Au carrefour de ces deux rues, une station du tramway porte la même dénomination. Elles sont orthographiées de façon erronée Lagarlaye et non La Garlaye (ou mieux, de La Garlaye).

Alain Lenat

Figure chrétienne

La Garlaye, un bienfaiteur des hôpitaux