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ROCARE / ERNWACA • Tel: (223) 221 16 12, Fax: (223) 221 21 15 • BP E 1854, Bamako, MALI Bénin • Burkina Faso • Cameroun • Côte d’Ivoire • Gambia • Ghana • Guinée • Mali • Mauritanie • Nigeria • Niger • Sénégal • Sierra Leone • Togo www.rocare.org ERNWACA RESEARCH GRANTS PROGRAMME 2007 RESEARCH REPORT Research Financed by Education Research Network for West and Central African (ERNWACA) With project support from UEMOA regional Centre of Excellence and the Ministry of Foreign Affairs of the Netherlands Projet Mentor : Mbengué Nguimè Martin Researchers Dili Palaï Clément Yaoudam Elisabeth Tamibé Tatalé Suzanne Hamid COUNTRY : CAMEROON UNIVERSITE, NTIC ET TRADITION ORALES AU NORD- CAMEROUN

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ROCARE / ERNWACA • Tel: (223) 221 16 12, Fax: (223) 221 21 15 • BP E 1854, Bamako, MALI Bénin • Burkina Faso • Cameroun • Côte d’Ivoire • Gambia • Ghana • Guinée •

Mali • Mauritanie • Nigeria • Niger • Sénégal • Sierra Leone • Togo www.rocare.org

ERNWACA RESEARCH GRANTS PROGRAMME 2007

RESEARCH REPORT

Research Financed by Education Research Network for West and Central African (ERNWACA)

With project support from UEMOA regional Centre of Excellence and the Ministry of Foreign Affairs of the Netherlands

Projet Mentor :

Mbengué Nguimè Martin

Researchers

• Dili Palaï Clément • Yaoudam Elisabeth • Tamibé Tatalé Suzanne • Hamid

COUNTRY : CAMEROON

UNIVERSITE, NTIC ET TRADITION ORALES AU NORD-

CAMEROUN

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Sommaire Sommaire……………………………………………………………………………………… i

Dédicace …………………………………………………………………………………..….iii

Remerciements………………………………………………………………………………...iv

Sigles et abréviations…………………………………………………………………..………v

Le Nord-Cameroun et l’Université de Ngaoundéré (carte)…………………………………...vi

Résumé………………………………………………………………………………………..vii

Abstract………………………………………………………………………………………viii

1. Introduction……………………………………………………………………..………….1

2. Cadre conceptuel et théorique…………………………………………………………….1

2.1. Concepts………………………………………………………...…………………………1

2.1.1. Nord-Cameroun ………………………………………………………………………...1

2.1.2. Université………………………………………………………………………………..1

2.1.3. NTIC…………………………………………………………………………………….2

2.1.4. Traditions orales…………………………………………………………………………2

2.2. Insertion théorique………………………………………………………………………...3

2.2.1. Contexte professionnel : étudiant, "travailleur intellectuel" et NTIC…………...……....3

2.2.2. Contexte pédagogique : étudiant, contrainte éducative et l’intégration des NTIC……...4

2.2.3. Contexte géohistorique : enclavement, formation des jeunes et authenticité

du Nord-Cameroun……………………………………………………………………..5

3. Hypothèses et objectif……………………………………………………………………...6

4. Revue de la littérature/autres justifications de la recherche ……………………………6 6. Méthodologie……………………………...………………………………………………16 6.1. Délimitation de la recherche et échantillon réel………………………………………….16

6.2. Limites de la recherche…………………………………………………………………..17

6.3. Matériel et instruments de recherche…………………………………………………….18

6.4. Collecte des informations ………………………………………………………………..18

6.5. Analyse quantitative ou qualitative………………………………………………………19

7. Discussions..……………………………………………………………………………….19 7.1. La phase initiatique de l’association des NTIC à l’enseignement

dans le milieu universitaire nord-camerounais ………………………………………….20

7.2. La valorisation des sources orales par la numérisation du travail

académique à la FALSH…………………………………………………………………22

7.3. Les performances académiques, l’immortalité des universitaires

et des gardiens de l’oralité……………………………………………………………….23

8. Conclusion………………………………………………………………………………...25 9. Recommandations……………………………………………………………………….25 9.1. Aux gouvernants et opérateurs économiques de l’Afrique……………………………..25

9.2. Aux autorités locales de l’Université de Ngaoundéré ………………………………….25

9.3. Aux industries productrices des NTIC………………………………………………….26

10. Bibliographie…………………………………………………………………………….26

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11. Autres sources : tableaux et photographies de référence…...………………………...27 11.1. Tableaux………………………………………………………………………………...28

11.2. Photographies…………………………………………………………………………...32

12. Annexes…………………………………………………………………………………..35 12.1. Chapeau des questionnaires…………………………………………………………….35

12.2. Identité du témoin……………………………………………………………………....35

12.3. Questionnaire adressé aux étudiants……………………………………………………36

12.4. Questionnaire utilisé à l’intention des responsables des laboratoires…………………..37

12.5. Questionnaire adressé aux enseignants…………………………………………………38

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A : - Abega Séverin Cécile (†) ; - tous les promoteurs et acteurs progressistes du système éducatif en Afrique.

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Remerciements Le présent rapport est le fruit d’un travail effectué à l’Université de Ngaoundéré et au

Centre africain de partage du savoir CAPS au Cameroun, avec le concours de plusieurs acteurs de l’histoire.

A cet effet, nous - les membres de l’équipe de recherche sur "Université, NTIC et traditions orales au Nord-Cameroun"-, tenons à exprimer notre profonde gratitude :

- aux responsables du ROCARE, qui ont initié et gèrent le Programme de petites subventions en vue de "renforcer les capacités de recherche en éducation des jeunes chercheurs … et des institutions d’enseignement supérieur des pays membres..."

- au Directeur du CAPS, pour avoir donné l’opportunité à ce laboratoire de recherche en documentation privée de constituer, d’héberger et de soutenir notre équipe de recherche dont il utilise les résultats.

Nous remercions :

- Professeur Matateyou Emmanuel, le parrain de l’équipe de recherche, qui a accepté de coordonner nos activités de recherche en dépit de ses responsabilités sociales, scientifiques et administratives ;

- les chercheurs Tchombe Thérèse et Yacouba Yaro dont l’intervention, à Abidjan du 9 au 12 juillet 2007, a consisté en une formation des récipiendaires de 2007 en méthodologie de la recherche et en rédaction scientifique au profit de tous les membres de l’équipe de recherche ;

- Professeur Fonkoua Pierre, Coordinateur du ROCARE-Cameroun, et les autres membres du Comité scientifique du ROCARE national, pour leur apport à la scientificité de cette synthèse ;

- nos informateurs parmi lesquels des autorités, des enseignants, des étudiants et des responsables des laboratoires de l’Université de Ngaoundéré, pour leur disponibilité et leur soutien multiforme lors de nos différentes descentes sur le terrain ;

- les animateurs du Forum électronique du ROCARE, dont le soutien exceptionnel a retenu notre attention ;

- Willy Mushing et Paré Daouda pour leur apport indéniable au plan linguistique ;

- nos collaborateurs de recherche au CAPS/African Knowledge Sharing Centrer AKSC, à savoir : les enseignants Eyoum Paul et Hounda Alice ; les étudiants Bougouenou Virginie, Lapeuhbe Magao, Dang Ze Esther ; les opératrices de saisie Yah Micheline ou Fadimatou Bamanga, pour leur disponibilité, leur contribution à la collecte des matériaux sur le terrain ou aux travaux de saisie divers ;

- Bitjoka Laurent et Baska Toussia pour leur concours à la finalisation de ce travail.

Que tous ceux dont les noms ne figurent pas sur cette page, après avoir participé à la production de ce travail, trouvent, ici, l’expression de notre reconnaissance.

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Sigles et abréviations AKSC: African Knowledge Sharing Center; ANTIC: Agence nationale des technologies de l’information et de la communication ; ASSOAL : Actions Solidaires de Soutien aux Organisations et d’Appui aux Libertés ; CAPS : Centre africain de partage du savoir; CD : Compact Disc; CODESRIA: Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique ; CRDI: Centre de Recherches pour le Développement International ; DEA : Diplôme d’études approfondies ; DEUG : Diplôme d’études universitaires générales ; EAO : Enseignement assisté par ordinateur ; ENSAI : Ecole nationale supérieure des sciences agro-industrielles ; ESMV : Ecole des sciences et de médecine vétérinaire ; FALSH : Faculté des arts, lettres et sciences humaines ; FS : Faculté des sciences ; FSEG : Faculté des sciences économiques et de gestion ; FSJP : Faculté des sciences juridiques et politiques ; IUT : Institut universitaire de technologie ; MP3 : Media player 3 ; NTIC : Nouvelles technologies de l’information et de la communication ; ONG: Organisation non gouvernementale ; PPTE : Pays pauvre et très endetté ; ROCARE : Réseau ouest et centre africain de recherche en éducation ; STI : Sciences et techniques de l’information ; TIC : Technologies de l’information et de la communication ; USB : Universal Serial Bus ; VCD : Video Compact Disk; VRCIE : Vice-recteur chargé du contrôle interne et de l’évaluation ; VRC-RME : Vice-recteur chargé de la recherche, de la coopération et des relations avec le

monde des entreprises ; VRE-PDTIC : Vice-recteur chargé des enseignements, de la professionnalisation et du

développement des technologies de l’information et de la communication.

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Liste des illustrations L’Université de Ngaoundéré au Nord-Cameroun (carte)…………………………………….vii Tableaux………………………………………………………………………………………28 Photographies…..……...…..………………………………………………………………….32

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Conception : Mbengué Nguimè Martin. Réalisation : Baska Toussia, à partir d’un fond de carte extrait de Les classiques africains, 1993, Cameroun…

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Résumé Université, NTIC et traditions orales au Nord-Cameroun est le sujet du présent

rapport élaboré suivant une approche pluridisciplinaire à partir des éléments de la littérature orale, de l’histoire, de la géographie, de la sociologie et des sciences de l’éducation. En s’appuyant sur plusieurs théories de la motivation, de l’apprentissage et des pratiques de l’enseignement, l’analyse organisée autour de ce centre d’intérêt met en exergue la place réelle qu’occupent les NTIC et les traditions orales dans la formation des étudiants, l’épanouissement intellectuel des enseignants à l’Université de Ngaoundéré ou le développement social au Nord-Cameroun.

Les résultats obtenus, après avoir administré des questionnaires, réalisé des interviews et collecté des données empiriques sur le terrain, montrent que les NTIC ou le texte oral sont peu vulgarisés au sein de l’institution universitaire de Ngaoundéré prise dans son ensemble. L’appropriation de ces valeurs par les universitaires reste encore lente et difficile à cause des contraintes financières, et parfois, de l’ignorance des usages ou des avantages du matériel numérique d’une part, du savoir paysan d’autre part.

Pourtant, aussi minime soit-elle, l’utilisation des mêmes données permet d’obtenir de bons résultats académiques au Nord-Cameroun, espace géographique où l’association des NTIC et des traditions orales au processus d’enseignement-apprentissage est un aspect nouveau du système de formation en milieu universitaire. Elle se fonde sur des innovations technologiques multipliées ailleurs, l’abondance des gardiens de l’oralité dans la partie nord du Cameroun. Des universitaires qui exploitent les deux réalités arrivent à sécuriser la mémoire collective, le patrimoine culturel au profit des communautés dont les membres s’épanouissent déjà, pendant qu’ils vivent encore de l’espoir né des prémices de la révolution des TIC au Nord-Cameroun. Mots clés : Universitaires de Ngaoundéré, textes oraux, nouveautés ticiennes, formation

académique, motivation, progrès culturel, épanouissement social, espoir.

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Abstract How can we relate university training, New Technology in Communication and oral tradition in North Cameroon constitute the subject of the present? Thus, based on a pluridisciplinary approach, this article intends to bring together elements in literature to that and science of education. Drawing from a combination of theories; motivation, learning and teaching, the study analysis the role of New Technology in Communication and oral tradition in the undergraduate training programme in order to highlight on the necessity to inculcate and develop appropriate competence in their intellectual training at the University of Ngaoundere.

Despite its relevance, the preliminary results so far obtained from administered questionnaires, interviews and other sources during fieldwork shows that the usefulness of NTIC in the University of Ngaoundere is still to become a reality. Whereas in the intellectual development and training in research and teaching modern technology through NTIC has provided tangible methods of data collection, quantification and dissemination.

This pluridisciplinary approach, when applied to the existing teaching methods, contributes significantly to improve on the quality training and a higher performance, given that this modern knowledge acquisition method uses new technology of communication for a better output in carrying out research as well as developing appropriate training programme for today’s university education. It further contributes to the collection, analyses and description of new data, in this case, presenting the collective consciousness and cultural heritage of a people.

The University of Ngaoundere, in this era of New Technology of communication, remains on of those higher institutions capable of developing appropriate teaching programmes against the rich cultural background, hence the need to promote and preserve this cultural identity of Northern Cameroon thereby immortalising the actors present in making African history. Keywords: University of Ngaoundere, oral text, intellectual training, motivation, social

development.

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1. Introduction

Le présent rapport est intitulé "Université, NTIC et traditions orales au Nord-Cameroun". C’est le résultat d’un travail de longue haleine résumé en l’application d’une méthodologie de recherche et la rédaction d’une synthèse intelligible qui rappelle "les valeurs dans l’enseignement supérieur" en général, quelques-unes parmi tant d’autres identifiées à l’Université de Ngaoundéré en particulier. De toutes les valeurs qui permettent à l’institution universitaire de Ngaoundéré de jouer un rôle dans le développement de la société en Afrique, se distinguent les universitaires, les Nouvelles technologies de l’information et de la communication NTIC et, enfin, les traditions orales. Ces vocables ou groupes de mots sont des variables qui se rapportent à l’éducation, mais chacun d’eux ne garde pas toujours son sens premier lorsqu’il est employé dans le contexte du Nord-Cameroun. La singularité de la partie septentrionale du Cameroun est, par conséquent, prise en compte dans l’analyse entreprise. Aussi celle-ci s’ouvre-t-elle d’abord sur le cadre théorique et conceptuel de l’étude, le contexte et les hypothèses, avant de s’attarder sur les points dont la compréhension dépend étroitement de l’assimilation des premiers évoqués. Ces derniers points sont, comme les autres déjà cités, de grandes articulations indiquées au sommaire. Il s’agit, à titre de rappel, de la problématique et la justification de la recherche, de l’objectif de l’étude, la méthodologie et des résultats obtenus suite à l’application de celle-ci. Ce point précède les discussions, la conclusion suivie des recommandations faites pour une meilleure mise en valeur, en milieu universitaire nord-camerounais, de l’équipement numérique et du savoir initialement non codifié, ici entendu le savoir oral. La bibliographie boucle l’ensemble de la synthèse après les pages annexes qui se veulent intéressantes.

2. Cadre conceptuel et théorique

La recherche sur "Université, NTIC et traditions orales au Nord-Cameroun" s’inscrit dans un cadre conceptuel et théorique dont la présentation participe à la définition de ce sujet.

2.1. Concepts

Le sujet de recherche comprend quatre variables parmi lesquelles une indépendante, à savoir : "Nord-Cameroun". Les variables dépendantes sont "université", "NTIC", "Traditions orales".

2.1.1. Nord-Cameroun

Le mot Nord-Cameroun désigne la partie septentrionale du Cameroun1. Encore appelée septentrion, celle-ci est peuplée de 4 à 5 millions d’habitants qui occupe 164054 km2. Le Nord-Cameroun est le cadre spatial auquel se rapporte l’étude. Il comprend les provinces de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua où fonctionne l’Université de Ngaoundéré depuis 1993. Il impose à cette institution ainsi qu’à l’ensemble des valeurs académiques qu’elle diffuse des réalités propres aux aspects géographiques de la ville de Ngaoundéré : situation à 630 Km environ de Yaoundé, sérieux problèmes de communication avec le reste du monde, inflation due en partie à l’enclavement, ignorance du savoir et du savoir-faire occidentaux, attachement à l’oralité. Aussi la population peu scolarisée jusqu’ici s’ouvre-t-elle difficilement aux progrès technologique et socioculturel que les universitaires mettent en relief en tentant la vulgarisation de l’emploi des NTIC et des témoignages oraux au plan scientifique.

2.1.2. Université

Le vocable "université" est une variable dépendante qui désigne ici une institution éducative où évoluent spécifiquement les étudiants et les enseignants-chercheurs engagés 1 Voir la carte à la page vi.

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respectivement dans l’acquisition et la diffusion du savoir. Le fonctionnement de l’Université de Ngaoundéré affecte, malgré tout, la pensée, l’expression et le comportement des populations qui la fréquentent ou qui connaissent son influence. En d’autres termes, les acteurs de l’histoire, principalement les étudiants et les enseignants, sont les usagers, les bénéficiaires des valeurs académiques telles que les NTIC et les traditions orales qu’ils valorisent à leur tour au profit de la société.

2.1.3. NTIC

Littéralement, NTIC est la forme abrégée de Nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ces technologies s’identifient à toutes les innovations techniques relatives aux autoroutes de l’information et de la communication : informatique, photographie, vidéo numériques, radio, télévision, téléphonie mobile, réseau Internet, "des ressources éducatives en format électronique"2, etc. Dans le milieu universitaire, ces innovations sont perceptibles à travers l’usage des ordinateurs, disquettes, Compact Disk CD, clés USB, caméscope, scanner, appareils de photographie numériques, vidéo projecteurs, lecteurs/enregistreuses MP3, graveurs et bien d’autres accessoires numériques. Mais il faut dire que parler de campus numérique dans le cas spécifique de Ngaoundéré représente une exagération au moment où cette réflexion s’achève. Pour preuves, la construction d’un centre multimédia y attend d’être achevée ; les officiels3 y parlent des TIC depuis décembre 2007, date de la nomination d’un Vice-Recteur chargé des enseignements, de la professionnalisation et du développement des technologies de l’information et de la communication VRE-PDTIC. Le télé-enseignement y balbutie encore, malgré la création, puis le fonctionnement de l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication ANTIC depuis 2002 au Cameroun.

2.1.4. Traditions orales

Les Traditions orales forment un ensemble de connaissances transmises de bouche à oreille et de génération en génération. Il s’agit de données recueillies plus facilement par le biais des NTIC et indispensables à la formation des universitaires. Leur collecte par les étudiants et les enseignants-chercheurs auprès des gardiens de l’oralité renforce le rayonnement de l’université. Elle participe au développement des connaissances dont disposent certains membres de la communauté non universitaire sur les NTIC.

Tout bien pesé, l’Université de Ngaoundéré est une université africaine implantée dans une "ville périphérique" où s’affrontent des valeurs étrangères en cours d’introduction et des valeurs ancestrales encore plus ancrées dans les mentalités. Le savoir oral de l’Afrique4, le savoir écrit et le savoir-faire occidentaux sont à la portée des universitaires qui constituent une valeur sociale devant les acquérir, les conserver ou les diffuser aussi bien dans l’environnement immédiat de l’université que dans le reste du milieu urbain, voire nord-camerounais. A ce niveau de l’analyse, le lien qui existe entre les concepts "Université", "NTIC", "traditions orales" et "Nord-Cameroun" paraît indéniable et aide à saisir également les propriétés du Nord-Cameroun. Le septentrion abrite l’université en tant que institution véhicule des valeurs culturelles, à savoir : les NTIC et les traditions orales. Ces outils

2 Onguene Essono, L.M. et Onguene Essono C., 2006, TIC et Internet à l’école : analyse des nouvelles pratiques

enseignantes dans les salles de classe d’Afrique noire", Fonkoua, P., 2006, Intégration des TIC dans le processus enseignement-apprentissage au Cameroun, éditions terroirs, p. 59. Les ressources éducatives en format électronique consistent par exemple en des CD-roms, pages web, visioconférence.

3 La hiérarchie locale de l’Université de Ngaoundéré et, avant elle, la haute autorité de cette institution à travers le Décret n° 2007/317 du 04 décembre 2007 portant nomi nation de responsables dans les Universités d’Etat du Cameroun.

4 Il est possible de l’assimiler au savoir paysan, expression utilisée pour mettre en relief le caractère authentique de l’oralité gardée par des vieillards peu touchés par l’acculturation ou l’hybridisme culturel.

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pédagogiques sont aussi, et parfois, des centres d’intérêt académique. Mais il faut dire que l’insertion des NTIC dans les habitudes pédagogiques reste limitée ou lente au niveau local, ce qui n’est pas le cas au Sud-Cameroun ou dans le reste de l’Afrique en général au lendemain des assises de Bamako de février 2000 et mai 2002 (Onguene Essono : 2006, 58-59).

2.2. Insertion théorique

La recherche conduite porte sur un volet de l’éducation en mutation. Dans cet ordre d’idées, elle s’inscrit dans un cadre où se distinguent des enseignants, des étudiants, ce qui lie les uns aux autres en terme de contenu d’enseignement ou de méthodes éducatives en perpétuelle révision. Plusieurs théories aident à définir plus aisément ce champ relationnel en se fondant sur les valeurs académiques définies ci-dessus, afin de mieux appréhender les comportements des universitaires et le degré d’appropriation des NTIC et des textes oraux à l’Université de Ngaoundéré. Il s’agit d’une part des théories de la motivation5, d’autre part des théories de l’apprentissage et de pratiques d’enseignement6.

2.2.1. Contexte professionnel : étudiant, "travailleur intellectuel" et NTIC

L’inscription d’un jeune à l’Université lui confère la profession d’étudiant ici entendu "travailleur intellectuel" qui, à l’instar d’autres intervenants du milieu universitaire, a besoin d’être motivé pour s’ouvrir aux nouvelles valeurs véhiculées par l’Université. Suivant cette logique, l’étude s’insère dans le domaine théorique de la motivation. Les universitaires engagés dans le processus enseignement-apprentissage se trouvent en situation de travail académique. L’effort fourni par les étudiants relève de la motivation humaine au travail fondé sur une pédagogie active qui laisse une petite place seulement au modèle d’enseignement direct ou modèle transmissif. Autrement dit, le travail académique se déroule dans des conditions qui rappellent les courants de pensée d’Abraham Maslow (1954), Herzberg (1971), Mac Gregor (1960), Vroom (1964), Pavlov et Watson, Chantal Rivaleau (2003)7.

Avec les sept premiers penseurs, il s’avère que la satisfaction des attentes du travailleur stimule l’effort que ce dernier fournit pour accomplir sa tâche. Pour le cas spécifique de l’étudiant, le succès académique est la principale attente. Il justifie, dès lors, son engagement au travail, à l’adoption et l’exploitation de nouvelles valeurs académiques – processus sans lesquels le succès devient aléatoire dans un contexte d’innovation pédagogique.

Autrement dit, les NTIC et les traditions orales sont des valeurs introduites très récemment dans l’enseignement supérieur bien jeune au Cameroun. Leur négligence, pour de nombreux étudiants, conduit à un échec scolaire. Le simple fait de le comprendre est un facteur de motivation qui sous-tend l’effort intellectuel et exhorte les candidats aux études supérieures à s’identifier au pédagogue actif. L’imitation de ce modèle ou de l’enseignant dynamique aide l’étudiant à accéder au savoir nouveau en faisant usage des outils pédagogiques divers, complémentaires et surtout recommandés.

Les théories des besoins d’Abraham Maslow, le besoin de se réaliser de l’homme (Herzberg), la théorie Y de Mac Gregor qui annonce le courant de l’excellence par la motivation, la théorie de "rétribution correspondant à l’effort" (Vroom), le béhaviorisme de 5 WWW.cadredesante.com, Rivaleau, R., 2003, "Les théories de la motivation", document consulté en janvier

2008. 6 www.aix-mrs.iufm.fr/formations/fit/doc/divers/Theories_apprentissage.pdf, Barnier, G., "Théories de

l’apprentissage et pratiques d’enseignement", document consulté en février 2008. 7 Ils parlent respectivement du "modèle hiérarchique", de l’"enrichissement du travail", des "théories X et Y", de

"l’instrumentalité" ou du profit lié à l’action, des "théories dites de processus" – "le béhaviorisme", la "théorie de l’expectation", la "théorie de l’équité", la théorie systémique de motivation" – et des "concepts actuels de la motivation", lesquels se traduisent dans les faits par l’engagement permanent du travailleur à accomplir sa tâche ou non.

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Pavlov et Watson, comme la théorie de l’attente et de l’apport du travail élaborée par Rivaleau sont, alors, autant de supports idéologiques qui mettent en relief un volet du contexte rationnel de l’appropriation des NTIC et des traditions orales par les universitaires de Ngaoundéré.

2.2.2. Contexte pédagogique : étudiant, contrainte éducative et intégration des NTIC

Le contexte pédagogique est marqué par les comportements des étudiants et des enseignants en situation d’enseignement-apprentissage de type nouveau. La plupart des formateurs à l’Université de Ngaoundéré se veulent des pédagogues actifs. C’est d’ailleurs ce que leur imprime la diffusion du savoir dans le milieu universitaire, lieu de rencontre des modes de transmission du savoir expérimentés au Cameroun et ailleurs. A cet effet, "transmettre des connaissances en les exposant le plus clairement, le plus précisément possible"8 cède progressivement la place aux types de processus de transmission du savoir, savoir-faire ou savoir être, qui sensibilisent l’étudiant à la construction de son bagage intellectuel en faisant usage des stratégies complémentaires.

Les nouveaux modèles d’apprentissage tiennent compte des innovations technologiques et de la place du savoir non codifié des Africains dans un environnement peuplé d’étudiants avides de connaissances, victimes de l’insuffisance des structures d’accueil de tout bord, ouverts aux gardiens de l’oralité, ambitieux d’apporter leur contribution à la sécurisation de la mémoire collective ou du patrimoine culturel. Ils déterminent l’usage des stratégies d’acquisition du savoir qui reposent sur :

- des comportements observables devant être mis en œuvre en fin d’apprentissage ; - la réalisation des tâches instructives ; - la production des connaissances par l’étudiant contraint habilement à valoriser les

activités d’apprentissage en manipulant les idées, les connaissances, les conceptions, les manières de faire, des sources de savoir diverses ;

- les "échanges didactiques enseignant-élèves et élèves-élèves"9 dans le cadre du tutorat ou de travail de groupe.

-

Globalement, ces techniques pédagogiques figurent parmi celles pensées par les béhavioristes (Watson, Pavlov, Skinner, etc.), les constructivistes dont J. Piaget, et les socioconstructivistes tels que Vygotski et Bruner. Leur application fait de l’enseignant le guide de l’étudiant dans l’élaboration des connaissances nouvelles à acquérir, et de l’étudiant le centre des dispositifs d’enseignement-apprentissage. Le changement de statut de chacun de ces acteurs académiques s’inspire d’une pédagogie dite active, et grâce à laquelle l’émetteur principal du savoir – l’enseignant – transmet les pré-requis à l’étudiant. Il indique à ce dernier, à toutes fins utiles, les différentes sources de connaissances ainsi que leurs sites d’hébergement à exploiter artificiellement à travers Internet ou, naturellement, par le canal de l’oralité.

La méthode de transfert du savoir qui lutte davantage contre la passivité de l’étudiant et le monopole de la connaissance qui revenait à l’enseignant par le passé conduit peu à peu à l’oubli de l’époque où le formateur était la seule bibliothèque de référence pour l’apprenant, le « dépositaire unique du savoir » (Pola : 1999, 20). Elle combine le béhaviorisme au constructivisme qui s’articule autour de l’assimilation, l’accommodation et l’équilibration. Aussi, elle expose, aujourd’hui, les étudiants aux nouveaux outils et centres d’intérêt de

8 www.aix-mrs.iufm.fr/formations/fit/doc/divers/Theories_apprentissage.pdf, Barnier, G., "Théories de

l’apprentissage et pratiques d’enseignement", document consulté en février 2008. 9 Ibid.

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l’éducation. Elle caractérise, par ce fait, une conjoncture qui justifierait même la "forte consommation" des NTIC et des textes oraux par les étudiants, contrairement aux enseignants qui emploient ou valorisent ces instruments avec modération ou de manière savante en raison de la diversité de leurs ambitions et occupations.

Tout bien pensé, les arguments évoqués jusqu’ici font état du contexte scientifique d’introduction, d’acceptation, d’adoption et de mise en valeur à l’Université de Ngaoundéré des NTIC et des témoignages oraux dont l’originalité rappelle la singularité de l’Afrique dans le monde. Ils méritent, dans la perspective d’une présentation détaillée du sujet, d’être accompagnés d’éléments d’ordre historique, voire géographique qui facilitent davantage l’appréhension de la préoccupation première de cette réflexion.

2.2.3. Contexte géohistorique : enclavement, formation des jeunes et authenticité du Nord-Cameroun

L’éducation au Cameroun intègre des données culturelles par lesquelles s’identifient les civilisations africaine ou planétaire. La formation académique, au Nord-Cameroun précisément, passe par l’utilisation de nouveaux outils produits ailleurs dans le domaine technique. Elle exige, parfois, la transmission des connaissances aux jeunes gens par les gardiens de l’oralité. Aussi les universitaires de Ngaoundéré profitent-ils, dans leur environnement plus enclavé que ceux des autres universités d’Etat du Cameroun, des NTIC ainsi que des traditions orales pour acquérir, conserver, produire le savoir en fonction des propriétés de leur milieu académique. Contrairement à ce qui est observé à la partie nord de la Terre, l’aspect éducationnel du Nord-Cameroun semble original pour quatre raisons fondamentales. Premièrement, dans les "pays riches" du Nord, la formation académique est fondée strictement sur la civilisation de l’écrit. Deuxièmement, on y parle désormais des Technologies de l’information et de la communication TIC et non des NTIC. Troisièmement, les populations y connaissent et vivent effectivement la révolution des TIC au moment où au Nord-Cameroun, le réseau Internet (par exemple) reste une denrée rare/chère à l’Université de Ngaoundéré et presque partout dans cette ville intellectuelle. Quatrièmement, plus d’un penseur, toujours dans ces pays fortement industrialisés, s’attendent depuis 2002 à la croissance révolutionnaire de la performance des outils actuels de l’information et de la communication10 alors qu’au Nord-Cameroun, acquérir personnellement un Desk Top comme en avoir accès demeurent un rêve pour 13000 étudiants environ sur un total de 13813 inscrits à l’Université de Ngaoundéré11. Autrement dit, à l’opposé du Sud-Cameroun où l’appropriation sociale de l’Internet a connu une évolution considérable dès 200512, le Nord-Cameroun brille par l’accès toujours "erratique"13 au même réseau de communication en ce début du troisième millénaire. La condition des populations qui y résident et vivent la rupture du réseau Internet à Ngaoundéré pendant 4 à 7 jours parfois illustre la fracture numérique qui place les vieux pays au devant de

10 Denis Berthier, 2002, Le savoir et l’ordinateur, Paris, L’Harmattan, p. 6. 11 "UN Mirror : bulletin d’information de l’Université de Ngaoundéré", n° 15, janvier 2008, p. 3. Ce bul letin

d’information donne des détails sur les chiffres des étudiants et enseignant de l’Université de Ngaoundéré à la date de sa publication.

12 http://ticdevloc.celeonet.fr/projet, "TIC, Société civile et développement local : évaluation des activités de l'ONG ASSOAL en matière de vulgarisation des TIC et proposition de pistes de solutions pour un développement local durable", document consulté le 19 février 2008.

13 http://www.google.fr, "Des subventions de recherche pour nouer des liens entre le Canada et les pays africains du Commonwealth", Communiqué de Presse, document Internet consulté le 18 juin 2007.

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la production et de la consommation des TIC. Elle est l’un des éléments qui mettent en exergue le retard du septentrion camerounais dans le domaine de la connexion au réseau mondial de l’information et de la communication. Le drame numérique est encore subi à Ngaoundéré par les citadins et surtout les universitaires de cette ville, malgré le fonctionnement depuis 2002 de l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication ANTIC créée au Cameroun pour une meilleure appropriation des TIC au plan social. Au moment où cette agence se détermine à doter le pays d’un réseau des réseaux Internet ("Serveur national") pour une baisse des coûts d’accès à l’information et la communication, il détermine l’attitude du chercheur qui travaille sur le Nord-Cameroun. Il exhorte celui-ci à user de la dénomination "NTIC" en lieu et place du terme "TIC" plus approprié au contexte des pays développés ou en développement, parties du monde où le projet « un portable par enfant » aura profité aux millions de jeunes en 200714. C’est aussi le lieu de remarquer que le Nord-Cameroun, même réduit au milieu universitaire de Ngaoundéré, est la région où le savoir paysan/africain fraîchement recueilli de la bouche du gardien de l’oralité en vue du grossissement, de l’édification des connaissances des plus jeunes (en général) est un outil/ingrédient capital de la formation des universitaires. Il constitue une valeur authentique consommée à l’Université de Ngaoundéré, et dont la collecte, la conservation et la valorisation se trouvent facilitées désormais par l’usage des NTIC, notamment les ordinateurs acquis par le corps enseignant dans le cadre du projet "un enseignant un ordinateur" réalisé en 2003. Objectivement, la recherche fut initiée, s’est déroulée et a pris fin dans un contexte marqué par l’engagement des universitaires motivés et dynamiques dans la lutte contre l’ignorance. Le combat pour l’acquisition de nouvelles connaissances ou aptitudes s’appuie sur les innovations technologiques déjà intégrées dans les mœurs ailleurs, tandis qu’au Cameroun et singulièrement au septentrion, celles-ci restent des nouveautés qui empêchent de parler de l’effectivité du télé-enseignement. La même lutte prend en compte la présence des dépositaires du savoir africain, s’organise autour de l’oralité dont les meilleurs supports artificiels restent, sans ambages, les outils de la révolution ticienne. Au regard de ses différents paramètres observés à l’Université de Ngaoundéré, elle suscite de nombreuses hypothèses relatives au lien étroit à établir entre les universitaires, les nouveautés propres au domaine de l’information et de la communication et les témoignages oraux que fournissent les populations aux chercheurs de la connaissance.

3. Hypothèses et objectif

Face au contexte pluridimensionnel dans lequel cette étude s’insère, d’aucuns pensent que tous les universitaires (étudiants et enseignants) de Ngaoundéré bénéficient au même titre des NTIC et des traditions orales au Nord-Cameroun. D’autres, plus modestes, se disent que seules quelques catégories d’universitaires15 utilisent abondamment les NTIC d’une part, les textes oraux d’autre part. D’autres encore supposent que ces valeurs académiques sont l’apanage des enseignants surtout ou des étudiants doués dont regorge un établissement de l’Université. 14 Ducass, A., 2006, Gagner sa vie sur Internet en Afrique comme en France, Budapest/Université de

Kinshasa/Torino/Ouagadougou 12, L’Harmattan, p. 75. Le projet en question « vise à construire et distribuer 5 à 10 millions d’ordinateurs portables dans des pays en développement au premier trimestre 2007 à un prix coûtant désormais annoncé autour de 135 dollars. Les 100 $ pourraient être atteints en 2008 voire 50 $ en 2010. »

15 Les communautés estudiantines et le personnel enseignant des filières d’études professionnelles ou des établissements qui offrent la formation en sciences exactes.

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Toutes ces hypothèses posent le problème de l’intégration des NTIC et des sources orales dans la formation des étudiants, voire l’épanouissement intellectuel des formateurs à l’Université de Ngaoundéré. Jauger le degré d’appropriation de telles valeurs éducationnelles par les universitaires de Ngaoundéré en général, ceux de chaque établissement de l’université en particulier constitue, dès lors, la principale ambition de l’analyse qui s’inspire, de surcroît, des orientations et lacunes des travaux antérieures.

4. Revue de la littérature/autres justifications de la recherche

Après le contexte spécifique du Nord-Cameroun au moment où l’actualité relative à l’éducation porte sur les TIC essentiellement, participer à l’amélioration des connaissances sur la pédagogie universitaire au Cameroun en sortant des sentiers battus anime la démarche de nombreux chercheurs. Plusieurs personnes ont effectué des études sur les NTIC ou la tradition orale, sans pour autant explorer l’ensemble de ces champs de recherche dont la nouveauté et le caractère vaste restent indéniables.

Pierre Léon16 a relevé l’origine de la nouvelle technologie. Celle-ci a commencé par un calculateur pour arriver à des cerveaux électroniques capables de traiter des programmes divers et faciliter l’atteinte de plusieurs objectifs de recherche. Il évoque l’utilité de l’ordinateur dans la vie courante, notamment dans la gestion des entreprises et des administrations. Mais le recours à certaines NTIC, à l’exemple de Internet, n’a pas été étudié dans son travail qui plonge le lecteur dans les débuts de la nouvelle civilisation fondée sur la dernière révolution technologique.

Dans le cadre de cette révolution, une des études limitées à une seule NTIC est celle que Pola Kamga Clotilde a réalisée en 1998-199917. L’auteur y reconnaît les avantages de la télévision en tant qu’une source digne de nom en matière d’éducation sexuelle des adolescents, à côté de l’école et de la famille. La télévision transmet aux adolescents des connaissances plus nombreuses et utiles à leur éducation sexuelle que celles qu’ils reçoivent de la famille et de l’école. La raison en est simple : "par la télévision, les enfants goûtent au plaisir du monde, reçoivent une information large sur le monde ; ils usent de la télévision comme une source d’amusement et y cherchent des réponses aux questions qu’ils se posent." (Pola : 1999, 19). Cette conclusion de l’auteur sur les avantages de l’appareil audio-visuel est certes valable pour la quasi-totalité des domaines de la curiosité, mais elle ne suffit pas à montrer le niveau d’intégration du télé-enseignement dans l’ensemble du milieu éducatif du Cameroun. Le point d’ombre persiste et fonde de nouvelles activités de recherche.

La révolution ticienne a préoccupé aussi Denis Berthier, au point de l’exhorter à produire en 2002 l’ouvrage intitulé Le savoir et l’ordinateur18.Dans sa réflexion conduite principalement sur "la signification et la portée culturelles des technologies informatiques du traitement de la connaissance, avec en premier lieu bien sûr l’intelligence artificielle (ou informatique symbolique)", l’auteur considère les technologies informatiques comme des "moyens de mémorisation, de diffusion et de traitement de l’information " et de la connaissance (Berthier : 2002, 6). Il précise que l’information est le matériau de l’informatique en général, avant de s’attarder sur la révolution de l’information et de la communication en cours de réalisation, profitable à tous les savoirs du monde et à travers laquelle la fracture numérique entre le Nord et le Sud est une évidence. Il montre qu’un des avantages de la révolution numérique est le meilleur stockage des savoirs, leur accessibilité

16 Léon, P., 1977, Le second XXe siecle :1947 à nos jours, Paris, A. Colin . 17 Pola Kamga, C., 1998-1999, "Télévision et éducation sexuelle : opinions des adolescents des classes de 4ème

et 3ème de l’arrondissement de Bafoussam", Mémoire de DIPEN II, ENS, Yaoundé. 18 Berthier, D., 2002, Le savoir et l’ordinateur, Paris, L’Harmattan.

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facile et leur exploitation efficace, ce qu’exprime le « slogan : tous les savoirs du monde à quelques clics de souris ». Pour illustrer son analyse, il évoque tour à tour :

- l’Enseignement assisté par ordinateur EAO ; - le mouvement de très grande ampleur dans les bibliothèques, universités et centres de

recherche, qui mettent « en ligne » toutes sortes de livres, cours, publications et bases de données" ;

- l’accessibilité des ouvrages édités « sur le réseau »…

En rappelant ces aspects favorables à la formation des universitaires, Berthier retient l’attention du chercheur sur le processus enseignement-apprentissage par le canal des NTIC, sans pour autant émousser l’élan de curiosité autour du développement de ce mode d’éducation en Afrique en général et au Cameroun en particulier.

En 2005, Teufack Alain Bertin19 parle de l’implantation des NTIC dans le milieu juvénile du Cameroun en général et en particulier au Lycée général Lerlerc de Yaoundé. Il s’attarde sur la création des centres multimédia dans les établissements scolaires dont le Lycée général Leclerc, où le lycéen fut appelé officiellement et pratiquement20 à devenir un intellectuel ouvert à l’outil informatique. En parlant des élèves des classes de 3ème et de Tle, il insiste sur les nombreux avantages de Internet en ce qui concerne la recherche, la correspondance (e-mail), l’accès rapide aux informations… A l’opposé, le chercheur met l’accent sur les inconvénients des NTIC, notamment Internet et la télévision qui, à long terme, entraîne la dépravation des mœurs à travers les sites pornographiques, les programmes de divertissement plus nombreux que les programmes éducatifs par exemple. Aussi note-t-il que les sites et les chaînes éducatifs intéressent moins les élèves. Le divertissement ainsi que les loisirs constituent les principales préoccupations des lycéens.

Au demeurant, Teufack montre que les pouvoirs publics ont doté les établissements scolaires secondaires des NTIC à l’attention des élèves qui en font, par conséquent, un usage pluridimensionnel. Mais, il n’indique pas dans son travail la proportion des jeunes qui s’intéressent à cette innovation technologique, à la nouveauté didactique qui fut enregistrée au Lycée général Leclerc de Yaoundé.

Toujours en 2005, Nzouango Bouambo Anne Nadège21 a travaillé sur "L’apport de l’outil Internet dans l’attente des missions du conseiller d’orientation de la province du centre". A la suite de la définition des concepts "Internet", "TIC" et "NTIC" dont elle lie l’utilisation à l’usage récent des TIC en milieu scolaire, Nzouango Bouambo a brossé l’histoire de Internet introduit au Cameroun en 1997. Sa production scientifique montre que les conseillers d’orientation de la province du Centre (au Cameroun) profitent du réseau Internet pour atteindre leurs objectifs professionnels. A l’évidence, elle approfondit les connaissances sur l’exploitation de Internet par un maillon humain de la chaîne éducative du Cameroun, sans tenter de relever ses effets sur la réduction du taux d’échec ou de réussite scolaire, témoin spécial de la mauvaise/bonne orientation scolaire des jeunes scolarisés.

Toujours à propos du fonctionnement du réseau Internet et de ses avantages au Cameroun, Alain Ducass, auteur de Gagner sa vie sur Internet en Afrique comme en France22, a mis en exergue le rôle complémentaire des NTIC dans l’acquisition des connaissances, la 19 Teufack, A.B., 2005, « L’impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication sur les

apprentissages des élèves des classes de 3ème et Tle du lycée général Lerlerc de Yaoundé », DIPCO, ENS, Université de Yaoundé I.

20 Au moyen du fonctionnement du centre multimédias et de l’enseignement de l’informatique inséré dans le programme scolaire.

21 Nzouango Bouambo, A.N., 2005, « L’apport de outil Internet dans l’attente des missions du conseiller d’orientation de la province du centre », Mémoire de DIPCO, Ecole normale supérieure, Yaoundé.

22 Ducass, A., 2006, Gagner sa vie sur Internet en Afrique comme en France, Budapest/Université de Kinshasa/Torino/Ouagadougou 12, L’Harmattan.

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lutte contre le chômage et la pauvreté. Il reconnaît le rôle de l’école classique qui demeure "un lieu incontournable pour acquérir des bases" (Ducass : 2006, 52). Il indique, de surcroît, la possibilité d’apprendre tout au long de sa vie, lors des stages en entreprises, en proposant une aide à un ami, ou en se formant sur Internet. De ses écrits par lesquels il identifie également les obstacles à l’utilisation des NTIC en Afrique (Ducass : 2006, 84), il ressort que les chercheurs peuvent faire usage du matériel numérique pour améliorer leur bagage culturel. La possibilité évoquée est alors une stratégie éducative qui, associée au mode ancien de transmission du savoir, participe au meilleur épanouissement des esprits curieux. Telle que perçue, elle mérite considération dans une étude axée essentiellement sur le télé-enseignement en Afrique et principalement au Cameroun.

Un travail qui traite exclusivement de la situation de l’Internet dans un pays africain autre que le Cameroun est celui d’Emmanuel Lacroix23. L’auteur a étudié le cas du Burkina Faso. Tout en développant ce sujet, l’auteur établit une relation entre Internet et la culture orale. La place d’Internet, ses enjeux et ses perspectives sont aussi passés en revue. Cette étude limitée au Burkina Faso est, somme toute, une œuvre importante qui montre la complémentarité des NTIC et de la tradition orale.

Un autre document qui retient l’attention est relatif au Cameroun et au développement de l’école dans ce pays. Il a été publié sous la direction de Fonkoua Pierre en 2006 aux éditions terroirs. Intitulé "Intégration des TIC dans le processus enseignement-apprentissage au Cameroun", il a été rédigé par 18 chercheurs appartenant tous au milieu éducatif camerounais. Il comporte des aspects importants parmi lesquels celui qui traite de "L’intégration pédagogique des TIC à l’école primaire publique au Cameroun". La lecture de ce travail permet de constater l’absence de lien entre le niveau de connaissance des logiciels d’application par les enseignants et l’utilisation des TIC pour enseigner. Cet aspect est singulier parmi tant d’autres approfondis par les auteurs qui, en annonçant globalement "les prémices pour des débats futurs sur les TIC et le développement des stratégies didactiques à chaque niveau d’enseignement", invitent la communauté scientifique à pousser l’investigation plus loin.

Au niveau de l’ensemble du continent africain, deux ouvrages méritent considération. Le premier est la production scientifique intitulé Technologie de l’information et de la communication pour le développement en Afrique, et précisément son volume 3 titré La mise en réseau d’institutions d’apprentissage-SchoolNet, publié sous la direction de Tina James en 2005 aux éditions CRDI-CODESRIA24. L’ouvrage parle des SchoolNet qui désignent des organisations nationalistes chargées de la promotion de l’enseignement et de l’apprentissage par le biais des TIC. Ce sont des outils qui favorisent une révolution éducationnelle au niveau des écoles. En étudiant les SchoolNet, les auteurs ont réalisé que l’intégration des TIC au sein des établissements scolaires participe à l’amélioration de la qualité de l’enseignement et exhorte certains bailleurs de fonds à investir dans l’éducation par le biais des TIC. Elle constitue un aspect de la promotion de l’utilisation des TIC, une contribution au développement des performances et à l’ouverture des enseignés, enseignants et responsables des établissements scolaires au monde. Autrement dit, il s’agit d’une initiative devant sortir l’Afrique de la crise de l’enseignement. Toutefois, la réflexion développée autour d’elle se focalise sur les seuls établissements scolaires de niveau inférieur, comme si l’enseignement supérieur n’avait pas, lui aussi, besoin d’une amélioration de la qualité de l’apprentissage et

23 www.bobodioulasso.net/ntic, "L’Internet au Burkina-Faso en 2002 : situation, enjeux et perspectives", document

consulté le 20 février 2007. 24 Tina, J., sous la dir. 2005, Technologie de l’information et de la communication pour le développement en

Afrique volume 3, La mise en réseau d’institutions d’apprentissage-SchoolNet, CRDI-CODESRIA.

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de la transmission des connaissances. C’est dire que l’étude des processus d’enseignement apprentissage par le biais des TIC pour une université africaine mieux structurée et plus bénéfique aux étudiants et enseignants reste d’actualité et à conduire.

La deuxième synthèse est une production des membres du ROCARE25 en 200526. Il couvre cinq pays du continent : Bénin, Mali, Sénégal, Ghana, Cameroun. C’est le "Document de présentation des rapports de recherche sur "L’intégration des TIC dans l’éducation en Afrique de l’ouest et du centre : étude d’écoles pionnières" des pays cités. Dans cet ensemble d’écrits, les membres de l’équipe nationale de recherche du Bénin s’accordent sur deux points. Premièrement, l’intégration des TIC dans l’enseignement est récente et limitée principalement dans les établissements publics, parce que ceux-ci souffrent de l’insuffisance d’outils numériques, de temps consacré à l’apprentissage de l’informatique par les responsables desdits établissements. Deuxièmement, les écoles privées mieux loties en outils informatiques et en enseignants usagers des TIC s’engagent avec plus de succès dans le télé-enseignement en dépit de l’inexistence d’un programme officiel d’enseignement de l’informatique.

Au Ghana par contre, le gouvernement a soutenu l’intégration des TIC dans l’enseignement primaire en procédant à la promotion de la formation scolaire et de la recherche. Selon l’équipe de recherche de ce pays, l’insuffisance d’enseignants capables d’utiliser les TIC aura freiné la portée de l’action gouvernementale au début. C’est par la suite que les conditions d’accès aux TIC dans ces établissements scolaires furent réunies au point de faciliter l’amélioration des cours à travers des recherches opérées à la faveur du réseau Internet.

Plus intéressant encore est le procédé vécu au Mali confronté à l’adoption du processus enseignement-apprentissage par le biais des TIC. Les chercheurs ont pu montrer que le réseau Internet a été introduit au Mali en 1996 par les Américains à travers le "projet Lehland", avant d’être vulgarisé par le ministère malien de la Communication et des nouvelles technologies de l’information en application d’une politique nationale d’éducation définie à cet effet. L’université de Bamako, plusieurs autres grandes écoles et ONG installées à Bamako en profitent. Il en est de même des écoles primaires parmi lesquelles les pionnières en matière de télé-enseignement. Ici, les élèves firent très tôt usage des TIC dans des circonstances difficiles, c’est-à-dire marquées rarement par la suffisance du matériel numérique. Mais en dépit des difficultés d’accès à Internet par exemple, les élèves maliens connaissent désormais les avantages de la numérisation de l’enseignement : l’enrichissement du vocabulaire, l’ouverture au monde, la diversité des documents de qualité, des cours mieux outillés et plus pertinents.

Quant au Sénégal, le processus qui associe l’usage des TIC à l’enseignement-apprentissage fut promu, comme au Ghana, par les autorités gouvernementales. Seulement, ces dernières se sont appuyées sur la création des agences dont le fonctionnement a conduit à l’installation du réseau Internet et l’existence des opérateurs agréés des téléphones mobiles. Le nouveau paysage numérique a donné la possibilité au Sénégal d’enregistrer près de 2000 abonnés à Internet en 2004 et de disposer d’un parc informatique qui compterait 1,86 ordinateur pour 100 habitants. Il s’est étendu en priorité aux écoles primaires du secteur public implantées dans la zone urbaine et semi urbaine, suite à l’application d’une politique officielle à deux volets : l’introduction des TIC par le biais d’un partenariat établissement-organisme privé, l’exécution des projets de recherche en faveur des écoles. Le même paysage profite alors aux élèves en leur offrant l’outil informatique qu’ils intègrent dans les mœurs 25 Réseau ouest et centre africain de recherche en éducation. 26 Collectif, 2005, "Document de présentation des rapports de recherche, Bénin, Cameroun, Ghana, Mali,

Sénégal", Atelier ROCARE de validation de résultats de recherche sur l’Intégration des TIC dans l’éducation en Afrique de l’Ouest et du Centre : étude d’écoles pionnières, Yaoundé (Cameroun).

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avec beaucoup de motivation ou d’enthousiasme, tout en recevant des cours nourris d’éléments puisés dans le réseau Internet.

Comme au Ghana et au Sénégal, les autorités gouvernementales ont été à l’avant-garde de la démarche éducative par laquelle les TIC furent introduites dans le milieu scolaire au Cameroun. Le message prononcé par le président de la république le 10 février 2001 à l’endroit de la jeunesse a présagé l’initiative marquée, ensuite, par l’introduction de l’enseignement de l’informatique dans le programme scolaire et surtout l’inauguration de deux centres multimédias dans deux établissements secondaires de Yaoundé par le chef de l’Etat. Néanmoins, selon les chercheurs membres du ROCARE-Cameroun, cette action décisive n’a pas été soutenue dans le temps. Aussi l’outil informatique reste difficilement accessible dans les établissements scolaires, ce qui limite les cours d’informatique dispensés dans la majorité des écoles à leur aspect théorique exclusivement. Un autre obstacle relevé fut l’incompétence des enseignants dont une formation appropriée sur l’utilisation des TIC reste indispensable pour une meilleure transmission du savoir aux élèves. Enfin, les chercheurs ont établi le grand intérêt que ces derniers portent, désormais et malgré les difficultés recensées, aux sites pornographiques du réseau Internet. Ils l’ont souligné en tant qu’une conséquence de l’adoption du télé-enseignement qui, à l’évidence, ne milite pas toujours en faveur de la conservation des valeurs culturelles et morales dans la société africaine.

Du reste, le collectif des chercheurs auteurs des rapports de recherche brièvement présentés jusqu’ici a mis en relief d’une part le démarrage de l’enseignement-apprentissage fondé sur l’usage des TIC en Afrique de l’ouest et du centre en général, et d’autre part ses effets. Le travail qu’il a produit est un brillant rapport de référence pour les chercheurs déterminés à lever un pan de voile sur la révolution ticienne dans le milieu éducatif du continent africain. Le fait qu’il porte, spécialement en 2005, sur des écoles primaires soulève deux préoccupations majeures. Premièrement, la nécessité de porter le même regard sur les autres degrés de l’enseignement (la maternelle, le secondaire et le supérieur). Deuxièmement, le besoin de pousser l’investigation plus loin après sa production il y a deux ans. En général, la satisfaction de la curiosité qui sous-tend ces besoins permettra de disposer des rapports d’étape/évaluation complémentaires. Elle passera, parallèlement, par le développement des réflexions indispensables à une meilleure lecture de : l’engagement des Africains dans le télé-enseignement ; les contraintes didactiques, l’essor, les travers de ce mode de transmission de connaissances en Afrique ; le bénéfice qu’en tire la société africaine.

Au plan purement humain, Pierre Berger, dans son travail intitulé L’informatique libère l’humain : la relativité digitale27, retient l’attention sur la contribution d’une NTIC à l’épanouissement ou à l’aliénation de l’individu. Il montre que l’outil informatique est un instrument qui facilite la vie à l’homme, en lui simplifiant les choses complexes. Pour la même raison, il exhorte l’individu obsédé par la quête de la découverte ou la volonté de satisfaire « l’âme digitale » à s’oublier parfois. Mais l’auteur ne s’arrête pas seulement sur les avantages de l’instrument informatique. Il insiste sur son éventuelle contribution à l’asservissement de l’homme, surtout en matière de production du savoir. Son étude révèle dans ce sens le handicap de nombreux jeunes gens qui deviennent des paresseux incapables de fournir le moindre effort intellectuel, d’apporter des solutionner aux problèmes assez simples. Ce point de vue de Berger rejoint celui de Gérard Barnier28 qui, dans sa remarque critique du béhaviorisme, pense qu’"à force de vouloir réduire les difficultés inhérentes à un apprentissage, on peut finir par les contourner et amener les élèves à réaliser des tâches au cours desquelles ils n’apprennent plus suffisamment".

27 Pierre Berger, L’informatique libère l’humain : la relativité digitale, Paris, L’harmattan, 1999, 216 pages. 28 www.aix-mrs.iufm.fr/formations/fit/doc/divers/Theories_apprentissage.pdf, Barnier, G., "Théories de

l’apprentissage et pratiques d’enseignement", document consulté en février 2008.

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A propos des avantages et inconvénients de l’outil informatique, le livre de Berger intéresse le chercheur déterminé à justifier le niveau d’appropriation sociale des NTIC dans un milieu universitaire dont les responsables visent essentiellement le meilleur développement des compétences chez les enseignants et leurs étudiants au premier chef. Il en est de même du document électronique intitulé "TIC, société civile et développement local : évaluation des activités de l'ONG ASSOAL en matière de vulgarisation des TIC et proposition de pistes de solutions pour un développement local durable"29.

L’auteur de ce travail limité au niveau urbain s’est appuyé sur deux réflexions conduites en 199830 pour insister en 2004 sur : les traces et les conséquences parfois néfastes31 de la révolution ticienne au plan social, les obstacles à l’appropriation d’Internet par les Africains32, l’éventuel bénéfice que peuvent tirer de ce réseau les pays pauvres de l’Afrique et d’ailleurs, les textes juridiques qui régissent l’usage des NTIC au Cameroun en général. Il livre, en plus, des statistiques relatives aux internautes aux Maroc, Sénégal et à Yaoundé de 199833 à 2005. L’effort déployé l’amène à conclure qu’en "2005, le paysage cybernétique camerounais a beaucoup évolué". Cette affirmation - fondée pour la capitale politique du Cameroun et de nombreuses villes méridionales de ce territoire - admet des limites lorsqu’on se réfère au Nord-Cameroun. Ici, Ngaoundéré est la vitrine cybernétique. Mais ses 300000 habitants environ vivent de 6 cybercafés au maximum. Il s’agit des installations d’Internet qui fonctionnent occasionnellement au noyau urbain, à ses environs immédiats ou à Dang, le site de l’Université de Ngaoundéré implantée à 15 km du centre de la ville. La lacune constatée suscite la curiosité du chercheur, canalise par le fait l’attention de ce dernier sur le septentrion dans le but d’y découvrir de nouvelles évidences.

A propos du cadre réduit au seul milieu universitaire, Essono Louis-Martin a abordé la question du télé-enseignement qui, selon lui, a gagné l’université camerounaise à partir de Dschang34. Atangana Mebara Jean Marie, alors ministre de l’Enseignement supérieur, puis le président de la République du Cameroun ont posé les jalons, respectivement en 2000 et 2002, de l’innovation éducative indispensable à la vulgarisation de la science. Le premier responsable éducatif a décidé de l’intégration de ce mode d’enseignement et l’a soutenu par des "textes clairs et précis" élaborés à l’intention des universitaires de Dschang. Le deuxième a créé l’ANTIC après avoir érigé, au moyen d’un décret présidentiel en 1988, l'Ecole normale supérieure en une institution de recyclage, par le télé-enseignement, du personnel éducatif dans le but d'améliorer la carrière des inspecteurs pédagogiques, proviseurs, professeurs et maîtres, et d'augmenter leurs habiletés professionnelles. L’exploitation du contexte né de la prise de ces initiatives par les deux acteurs de l’histoire milite en faveur d’une meilleure "éducation ouverte et à distance". Elle fut observée très tôt à l’Université de Yaoundé I, précisément à l’Ecole polytechnique de Yaoundé. Essono Louis-Martin fait savoir, en 2002, que cet établissement organisa un séminaire ayant réuni des enseignants-chercheurs des universités de Douala, Buéa, Ngaoundéré, Yaoundé I et II, des spécialistes des technologies

29 http://ticdevloc.celeonet.fr/projet, "TIC, Société civile et développement local : évaluation des activités de

l'ONG ASSOAL en matière de vulgarisation des TIC et proposition de pistes de solutions pour un développement local durable", document consulté le 19 février 2008.

30 Etude menée par les étudiants de la division III de l’Esstic, Université de Yaoundé I, 1998 ; Ewangue, J.L., 1998, Le phénomène Internet dans la ville de Yaoundé, Séminaire NTIC, ESSTIC, Yaoundé. 31 La mort par exemple. 32 Résistance ou indifférence à l’usage TIC à cause de l’ignorance de ces outils et de leurs avantages, du fort

attachement des Africains aux valeurs ancestrales ou coloniales, la volonté d’apporter d’abord des solutions efficaces aux problèmes de base (la famine, le manque d’eau potable, l’insuffisance de l’énergie électrique, etc.).

33 Selon l’auteur, "Près de 2000 personnes et institutions utilisaient Internet de façon permanente ou occasionnelle. Le taux de fréquentation des points Internet était d’environ 100 personnes par jour".

34 http://thot.cursus.edu/rubrique.asp?no=16951, Essono, L.-M., "Cameroun : le télé-enseignement universitaire prend de la vitesse", ©Thot/Cursus 22-4-2002, Mise à jour : 30-4-2002.

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informatiques et des télécommunications, des professionnels du monde industriel, des administratifs et des partenaires du développement35. Aujourd’hui, c’est la portée éducative dudit séminaire dans les Universités d’Etat du Cameroun et leur environnement qui échappe à l’esprit curieux.

En ce qui concerne la tradition orale au Nord-Cameroun, Saïbou Nassourou démontre l’importance de la parole chantée par les griots et poètes peuls36. Il y décrit également les enjeux des loisirs au village, milieu indiqué dans la transmission de la tradition orale. C’est un travail qui mérite d’être pris en considération en raison de l’importance donnée à la parole pendant les loisirs. Toutefois, cette étude ne met en exergue que le rôle de la tradition orale dans la vie quotidienne des Peuls du Nord-Cameroun.

Louis-Marie Ongoum, quant à lui, fait ressortir l’érotisme des poèmes chantés par différents griots du Nord-Cameroun37. L’oralité est au premier plan de son étude qui, en fait, est une transcription et une traduction de la littérature orale. Au demeurant, aucun autre aspect des traditions orales n’a été abordé par l’auteur. En outre, ce travail a permis de sauvegarder une partie de la mémoire collective du Nord-Cameroun à travers les poèmes étudiés, ce qui n’est pas le cas de la production intellectuelle de Ibrahim Wane.

Dans son article intitulé "Histoire, mémoire et oralité"38, Ibrahim Wane parle de différents genres littéraires à l’instar des mythes, de l’épopée, des contes et de la chanson moderne dont il montre la place dans la rédaction de l’histoire de l’Afrique de l’ouest. Il insiste sur l’utilisation des mythes peuls par de nombreux chercheurs, notamment Ndongo, Barbey et Kesteloot qui en ont profité pour améliorer l’hydrographie sahélienne. Il reconnaît, enfin, la contribution des mythes au fonctionnement ou à la survie des dynasties ouest africaines en tant que fondements des institutions et base de la toponymie.

Par la suite, Ibrahim Wane s’attarde sur les récits épiques qui rappellent les bâtisseurs des empires pendant les XIIIe-XVI e siècles et dont l’apport à la reconstruction du passé semblerait mitigé. Il identifie le griot parmi les spécialistes de l’oralité indispensables au progrès de l’historiographie, parce que celui-ci sait observer, sélectionner les données à conserver et à diffuser au moment opportun. Il constate, après cette prise de position, que l’épopée, celle de Kajoor par exemple, ne relate pas seulement les faits du passé mais intègre aussi les données inhérentes à l’évolution de la société. Le même auteur relève l’utilité du conte dans l’histoire du Kajoor et Bauvol. Ce genre littéraire aura aidé à comprendre le système patriarcal préconisé par l’islam dans ces deux Etats anté-coloniaux de la Sénégambie.

Mais plus intéressante encore est la relation que Ibrahim Wane établit entre la tradition orale et les NTIC, précisément les mass média. Selon lui, les chants exécutés de nos jours s’inspirent des morceaux authentiques de l’Afrique. Ce sont les éléments essentiels d’un récit africain. Ils constituent un réservoir inestimable pour des narrateurs de la trempe de Youssou Ndour ou Baaba Maal qui tiennent une bonne partie de leur production des œuvres connues en Afrique avant la vulgarisation des mass média dans le monde. Mais ils sont diffusés par les mass média et conservés dans des supports électroniques tels que les disques compacts, les cassettes.

Le lien étroit ainsi présenté fait le bonheur de plusieurs Africains aujourd’hui. Aussi mérite-t-il d’être noté en lettres d’or en ce qui concerne les producteurs des NTIC, les

35 Avec la collaboration de l’Agence universitaire francophone AUF et de l'appui de l'Institut francophone des

nouvelles technologies de l'information et de la Formation INTIF de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie AIF, ainsi que des services de Coopération et d'action culturelle de l'ambassade de France.

36 Saïbou Nassourou, 1995, "Loisirs au village. L’institution des hiirdé des Peuls", inédit. 37 Ongoum, L.-M., 2000, "Poèmes érotiques du Septentrion", Annales de la FALSH de l’Université de

Ngaoundéré, Vol. V, pp. 71-89. 38 Wane Ibrahim, 2007, "Histoire, mémoire et oralité", Thioub Ibrahima, (sous la dir.), 2007, Patrimoine et sources

historiques, Dakar, Presse de la sénégalaise de l’imprimerie, pp. 27-32.

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universitaires et les gardiens de l’oralité afin que le monde de l’éducation en profite davantage.

De son côté, Seydou Camara s’intéresse au "Patrimoine et sources historiques au Manden"39. L’étude du rapport existant entre l’oralité et l’écriture dans le système de conservation et de la transmission des connaissances historiques du Manden l’aide à montrer la nécessité d’une bonne préservation des différentes sources de l’histoire. Celle-ci est possible à travers l’écriture considérée comme stratégie de stockage de l’information reçue de la bouche, puis à communiquer dans le temps et l’espace. Dans ce sens, l’écrit est une continuité de l’oralité dans la transmission du savoir historique chez les Maliens depuis le fonctionnement de l’administration coloniale.

L’auteur distingue, ensuite et avant les sources arabes et soudano-arabes (les tarikhs), les proverbes, les dictons, les contes, les épopées, les chants… parmi les genres littéraires relevant de l’oralité. Il rappelle qu’en dépit de ses faiblesses cernées lorsqu’on pense à situer les faits relatés dans le temps et surtout avant les 200 dernières années, la tradition orale reste, avec l’archéologie, la pièce maîtresse de l’historiographie du continent africain. Dès lors, elle participe à la connaissance des peuples africains dont les documents écrits par les étrangers comportent des limites. Elle fait déjà l’objet d’un véritable enseignement dont les différentes étapes sont comparables au cycle scolaire moderne en pays Maninka40, ce qui retient l’attention du chercheur, et l’incite à en savoir plus au moyen d’une étude du processus enseignement-apprentissage observé en 2007 à l’institution universitaire de Ngaoundéré.

Toujours à propos des traditions orales, Thierno Mouctar Bah et Hamadou Adama ont travaillé sur "Sources orales, sources arabes et ajami dans l’historiographie du Cameroun : Bilan et perspective"41. Les deux auteurs ont justifié la place de la tradition orale dans la rédaction de l’histoire du Cameroun. Ils ont énuméré quelques centres de recherche chargés de valoriser cette source. Ils ont relevé leur contribution à la recherche historique sur le Cameroun post-colonial.

Dans le cadre d’une relation évidente entre les sources orales, l’enseignement et la recherche à l’université, Thierno Mouctar Bah et Hamadou Adama soulignent les efforts fournis par des enseignants-chercheurs de l’Université camerounaise pour exploiter les sources orales à travers la production des synthèses historiques. Thierno Bah, par exemple, a fait de la tradition orale l’objet d’un enseignement théorique à Yaoundé. Au plan pratique, il a procédé à des recherches sur le terrain. Il a dirigé plusieurs travaux académiques dont la quintessence s’inspire essentiellement de la tradition orale.

De surcroît, Thierno Mouctar Bah et Hamadou Adama soulignent que les proverbes en milieu bantu du Sud et de l’Ouest du Cameroun constituent des sources incontestables de l’histoire, l’expression orale d’une sagesse transmise de génération en génération, le fondement de la conscience collective qui sert de référence ethnique pour la socialisation de la jeunesse. Ils envisagent, vu l’importance de la question, l’encadrement des travaux de huit étudiants de Master devant procéder à la collecte des proverbes bantu en vue d’une publication.

Du reste, l’article de Thierno Mouctar Bah et Hamadou Adama prouve que les traditions orales sont une valeur académique de référence en histoire, une forme de savoir qui retient l’attention des universitaires au profit d’une communauté. Il reconnaît principalement l’apport des structures de recherche, enseignants et étudiants à la collecte, la conservation ou

39 Camara Seydou, 2007, "Patrimoine et sources historiques au Manden", Thioub Ibrahima, (sous la dir.), 2007,

Patrimoine et sources historiques, Dakar, Presse de la sénégalaise de l’imprimerie, pp. 33-47. 40 Camara Seydou, 2007, p. 41. 41 Bah Mouctar Thierno et Hamadou Adama, 2007, "Sources orales, sources arabes et ajami dans

l’historiographie du Cameroun : Bilan et perspective", Ibrahima Thioub, (sous la dir.), 2007, Patrimoine et sources historiques, Dakar, Presse de la sénégalaise de l’imprimerie, pp. 61-76.

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la valorisation des sources orales. Aussi s’accommode-t-il, semble-t-il, d’une lacune qui soulève la curiosité autour du rôle que jouent les NTIC dans le processus général d’exploitation des textes oraux en milieu universitaire nord-camerounais par exemple.

La lacune en question est une faiblesse indéniable. On s’en rend compte obligatoirement lorsque Thierno Kâ, dans son article intitulé "Relations entre l’oralité et les manuscrits arabes dans l’histoire du Sénégal"42, demande aux futurs chercheurs de se rapprocher des anciens et des religieux pour collecter les informations, et leur recommande l’utilisation du matériel d’enregistrement fiable en vue de la bonne conservation des données. Et que dire de la transformation des textes oraux en littérature informatique qui, selon Xavier Malbreil43, est une littérature née avec l’informatique, se donne à lire sur un écran pour l’heure. N’exige-t-elle pas un ordinateur et plusieurs périphéries mécanico-électroniques indispensables au traitement des données ?

Tout bien pesé, cette revue sélective de la littérature met en relief la rareté des travaux qui portent sur le lien entre les NTIC et la tradition orale. De surcroît, aucun travail n’a mis en exergue le rôle de l’université dans la préservation du patrimoine culturel du Nord-Cameroun par le biais des NTIC. Aussi semble-t-il indiqué d’en poser le problème et de mûrir la réflexion à propos.

5. Problème de recherche et problématique

Une des curiosités que soulèvent le contexte mis en exergue ci-dessus et la revue de littérature porte sur le niveau d’appropriation – intégration, emploi, valorisation – des NTIC et des traditions orales à l’Université de Ngaoundéré.

A l’ère de la mondialisation à outrance, l’école occidentale connaît un essor au Cameroun. Elle y participe à la promotion de la cohorte d’instruments associés récemment à la formation des élèves, des étudiants et des formateurs. Les universitaires s’ouvrent davantage aux NTIC, et les utilisent parfois en faveur de toute la société. Au Nord-Cameroun précisément, l’Université vulgarise, mieux que toute autre institution, l’emploi des nouvelles techniques et inventions technologiques qui révolutionnent l’éducation de nos jours. Etudiants et enseignants engagés dans la quête du savoir font usage, de surcroît, du matériel numérique pour collecter, conserver ou traiter les témoignages oraux dont les gardiens de l’oralité sont des supports humains. Ils immortalisent parfois, par la même occasion, ces dépositaires du savoir oral.

Ces observations suffisent à montrer la relation étroite qui existe entre les NTIC et les traditions orales aux plans éducationnel et socioculturel, l’actualité du sujet étudié dans le domaine scientifique exclusivement. Elles mettent en relief la pertinence de la réflexion dans un contexte où la société encore peu scolarisée subit l’influence du savoir et du savoir-faire universitaires, sans toutefois maîtriser les usages, voire l’importance des NTIC et des textes oraux dans le milieu éducatif du Nord-Cameroun.

Au cours de la phase ultime de la mondialisation et précisément en 1992, le centre universitaire de Ngaoundéré a été transformé en une université dont six établissements fonctionnent depuis 1993 et sept dès décembre 2007. Il s’agit de :

- l’Institut universitaire de technologie IUT ; - l’Ecole nationale supérieure des sciences agro-industrielles ENSAI ; - la Faculté des arts, lettres et sciences humaines FALSH ; - la Faculté des sciences FS ;

42 Kâ Thierno, 2007, "Relations entre l’oralité et les manuscrits arabes dans l’histoire du Sénégal", Thioub

Ibrahima, (sous la dir.), 2007, Patrimoine et sources historiques, Dakar, Presse de la sénégalaise de l’imprimerie, pp. 77-82.

43Malbreil, X., 2006, "Pour une méthodologie d’approche critique des œuvres de littérature informatique", Ri.L.Un.E, n° 5, p. 2.

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- la Faculté des sciences économiques et de gestion FSEG ; - la Faculté des sciences juridiques et politiques FSJP dont l’Unité de formation

doctorale vient de voir le jour ; - l’Ecole des sciences et de médecine vétérinaire ESMV fonctionnelle depuis décembre

2007. Plus d’une décennie de fonctionnement, le sérieux dans la formation des étudiants, la multiplication des filières et capacités d’accueil, le rayonnement de l’institution au Cameroun et à l’extérieur de ce pays sont de nombreux facteurs qui sous-tendent la croissance des effectifs d’étudiants à l’Université de Ngaoundéré44. La production des travaux académiques grâce aux témoignages oraux et à l’ordinateur, l’amélioration des connaissances par le biais d’Internet, la conservation des données dans des supports numériques de capacités variées, la dissémination des résultats de la recherche… y sont des exigences d’un système fondé sur la lutte pour l’excellence académique.

Aussi les étudiants et les enseignants s’ouvrent-ils, de gré ou de force, aux meilleures valeurs académiques, principalement à l’utilisation des NTIC ou l’implication des gardiens de l’oralité dans l’assimilation des connaissances, la recherche scientifique. Pendant ce temps, nombreuses sont les composantes de la population nord-camerounaise qui ignorent les NTIC et négligent les traditions orales.

Autrement dit, l’essor de l’école occidentale s’est accompagné de l’emploi des NTIC, et même des sources orales dans la formation des universitaires au Nord-Cameroun. Mais ici, les innovations techniques qui caractérisent l’acquisition/production/diffusion du savoir et leur portée restent encore ignorées de nos jours. Ce déficit de connaissance, l’exploitation de certaines de ces données académiques suivant une logique essentiellement folklorique ne sont pas l’apanage des profanes – non universitaires - exclusivement.

Beaucoup d’universitaires grossissent les rangs des profanes. Leur nombre varie d’une faculté à l’autre, d’une école à l’autre. Il prouve que les données culturelles africaines comme étrangères ne sont pas intégrées dans la formation des étudiants de la même manière en ce qui concerne l’ensemble des établissements d’une même institution universitaire. La connaissance ou l’usage d’une valeur académique diffèrent d’un de ces établissements à l’autre, ce qui donne l’impression que certaines facultés/écoles nécessitent plus que d’autres un cadre multimédia, un environnement nanti de gardiens de l’oralité ou des accessoires nouveaux de collecte des données de terrain par exemple.

Ce jugement hâtif s’inspire de l’intégration problématique des NTIC et des sources orales à l’Université de Ngaoundéré en général et dans chacun de ses établissements en particulier, au moment où ailleurs - hors de l’Afrique -, quelques-unes des valeurs académiques les plus connues et usitées sont les TIC et le document écrit. Il exhorte à dégager, puis à justifier la place occupée réellement par les NTIC et les documents oraux dans la formation des étudiants de chaque faculté/école, avant d’en cerner les conséquences à l’Université de Ngaoundéré d’abord, au Nord-Cameroun par la suite. 6. Méthodologie

Quelle est la place accordée par les étudiants, les enseignants-chercheurs aux documents oraux et au nouveau matériel mécanico-électronique de la transmission/acquisition/diffusion des connaissances dans le processus enseignement-apprentissage en milieu universitaire de Ngaoundéré ? Quelles en sont les conséquences ? Le présent travail dont la substance est la réponse à cette question à plusieurs volets se veut

44 Mpoual, E., 2006, "L’évolution des effectifs d’étudiants à l’Université de Ngaoundéré de 1993 à 2005", Mémoire

de Maîtrise d’histoire, FALSH, Université de Ngaoundéré, p. 22. Les effectifs sont passés de 441 étudiants en 1993-1994 à 9774 en 2004-2005.

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scientifique. Pour parvenir à ce résultat, de nombreux collaborateurs de recherche dont regorge l’Université de Ngaoundéré sont intervenus. Leur contribution est une littérature orale difficilement collectée en dépit de l’usage d’un matériel approprié et des instruments divers, un savoir probant au double plan qualitatif et quantitatif. Aussi a-t-elle servi de matière à discussion, puis de source de recommandations diverses.

6.1. Délimitation de la recherche et échantillon réel

La recherche entreprise en 2007 s’est déroulée à l’Université de Ngaoundéré. Ici, la population cible est constituée de 13813 étudiants, 200 enseignants-chercheurs et d’une cinquantaine de responsables de laboratoires de recherche. L’enquête n’a pas, cependant, été conduite auprès de tous ces informateurs potentiels. Seuls 768 étudiants, 94 enseignants et 38 responsables de laboratoires de recherche ont été réellement approchés. Et sur les 900 informateurs identifiés et rencontrés, 867 ont livré effectivement des informations aux enquêteurs. Il s’agit de 764 étudiants, 71 enseignants-chercheurs et 32 responsables de laboratoires.

Au regard de ces chiffres qui sont loin de représenter 10% de l’effectif total des universitaires concernés par l’étude, force est de conclure que l’échantillon retenu est significatif et non représentatif. Les universitaires de six établissements sur sept que compte l’Université de Ngaoundéré ont répondu aux questions qui leur furent posées, c’est du moins ce qui ressort du tableau 145.

Ce tableau montre que les six établissements qui furent couverts par l’enquête sont : la FALSH, la FS, la FSEG, la FSJP, l’IUT et l’ENSAI. En détails, ces établissements comptent respectivement 3200, 2500, 3541, 3671, 487 et 375 étudiants au moment du déroulement de l’enquête et les mieux lotis en terme d’échantillon représentatif sont l’UIT et l’ENSAI. Le chiffre élevé des étudiants de chaque faculté et la volonté d’éviter la présence massive parmi les interviewés des débutants (étudiants du niveau I) encore étrangers aux valeurs académiques justifient la disproportion constatée. Il en est de même du temps qui fut consacré à l’enquête de terrain. C’est dire que, dans la mesure du possible, l’échantillon réel de 867 enquêtés sur 14050 personnes environ répond à certains critères de sélection des collaborateurs de recherche. Dès lors, sa validité ne souffre d’aucun doute en dépit du fait qu’il limiterait quelque peu la dimension quantitative de la recherche.

6.2. Limites de la recherche

La recherche s’est déroulée dans un contexte singulier, bien différent des circonstances prévues par les jeunes chercheurs. La maladie, la mobilité de longue durée et les occupations professionnelles de premier ordre sont, en ce qui concerne ces derniers, autant d’écueils que les assistants de recherche ont aidé à surmonter. L’impossibilité de respecter le calendrier des activités dûment définies au préalable rappelle les retards accusés en matière de réception des fonds destinés à la recherche. Elle justifie l’improvisation de la descente sur le terrain au moment où les étudiants des niveaux IV, V et Doctorat sont rares sur le campus. Elle a exigé la création des moments de rattrapage, c’est-à-dire un temps nouveau consacré à la collecte et au traitement des données. L’initiative prise, dans ce sens et après la tenue au Centre africain de partage du savoir CAPS46 du séminaire qui a porté sur l’évaluation des premiers résultats obtenus sur le terrain47, fut conduite à son terme non sans peine.

45 Voir : les tableaux 1, 4 et 9 à la page 28 ; les tableaux 2, 3, 5, 6, 7, 8 et 10 aux pages 29-31. 46 Afrikan Knowledge Sharing Center AKSC. 47 A titre de rappel, ce séminaire a eu lieu les 8, 9 et 10 novembre 2007. Au cours de ce forum, les échanges

scientifiques ont permis de relever quatre principales difficultés rencontrées sur le terrain de recherche, et soumises le 16 novembre 2007 à tous les animateurs du Forum électronique ouvert aux récipiendaires 2007 des petites subventions du ROCARE. Voir le mail en Annexes

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La recherche du document écrit fut également difficile à partir de Ngaoundére, une ville périphérique où fonctionnent seulement une dizaine de bibliothèques très peu fournies et deux centres de recherche48. Heureusement, une première voie de salut fut ouverte avec le recours à Nkoumba Eyoum Paul. La disponibilité dont ce collaborateur de recherche installé à Yaoundé fit preuve permit la collecte d’une documentation indiquée au siège du ROCARE-Cameroun et l’achat de quelques volumes indispensables à l’étude à L’Harmattan implantée dans la capitale camerounaise. La deuxième issue consista en l’exploitation du Forum électronique organisé par le ROCARE et dont l’importance dans de telles circonstances est indéniable. La troisième porte de sortie du gouffre documentaire se réduisit au recours au réseau Internet qui, bien qu’étant momentanément rompu à Ngaoundéré, donne satisfaction aux internautes les plus téméraires.

Au demeurant, le mutisme de 33 informateurs - toutes catégories d’universitaires confondues – est, à côté des écueils naturels qui accompagnent la production de chaque travail en sciences sociales (Mbengué Nguimè : 2005, 33-34)49, l’unique problème majeur auquel les chercheurs ne purent apporter une solution efficace. C’est un obstacle conjoncturel. Aussi n’a-t-il pas empêché les chercheurs d’amasser de nombreuses données à la faveur du matériel et des outils de recherche disponibles.

6.3. Matériel et instruments de recherche

La descente sur le terrain a exigé la disposition d’un matériel et des instruments de collecte des données. Le matériel acquis au préalable se résume aux écrits divers50, aux stylos, aux blocs-notes, aux enregistreuses et accessoires, et à un tas de 900 questionnaires51. Un appareil de photographie numérique ajouté à ce matériel fut utilisé pour immortaliser ce que les chercheurs ont observé à l’œil nu, avec intérêt, sur le terrain. D’autres NTIC, notamment les ordinateurs dont celui du CAPS, le scanner et les clés USB ont été employées pour le traitement, la numérisation et l’exploitation finale des documents recherchés en vue de la production de la présente synthèse intelligible.

6.4. Collecte des informations

Pour trois types universitaires, trois catégories de questionnaires furent élaborées et utilisées. Il s’agit des questionnaires adressés respectivement aux étudiants, enseignants et responsables de laboratoires de recherche. Les trois documents insérés en Annexes font état d’une plateforme méthodologique. Ce sont des questionnaires mixtes qui comportent, chacun, des questions fermées ou précises et des questions ouvertes. La plupart des interrogations précises s’accompagnent des réponses pré codées en partie, ce qui donne la latitude aux informateurs de cocher la ou les meilleurs avis sans pour autant les obliger à se contenter seulement des propositions de réponse faites par les jeunes chercheurs.

Quant aux questions ouvertes qui ont donné, très souvent, l’occasion aux enquêtés d’exprimer librement leurs idées et d’aller au fond de leur pensée, elles furent conçues de manière à permettre aux enquêteurs de justifier les premiers avis recueillis sur le terrain. Toujours dans cet ordre d’idées, certaines questions précises furent suivies des mentions

48 Les centres de documentation évoqués sont les bibliothèques centrale et de recherche de l’Université de

Ngaoundéré, les bibliothèques spécialisées des établissements ou des départements, la Bibliothèque Pilote et le dépôt d’ouvrage de l’Alliance franco-camerounaise, la Bibliothèque de Swatu Linjila au Collège protestant, le Centre d’appui et de recherche en sciences sociales, le CAPS.

49 Les obstacles insurmontables sont : la dépendance de la synthèse de son lieu producteur, le lien étroit entre le contenu du travail et le moment de sa production, l’impossibilité d’épuiser un sujet ou d’explorer entièrement un domaine de recherche au centre duquel se trouve l’Homme, l’"être ondoyant et divers", exposé à l’idéologie dominante.

50 Voir les références bibliographiques. 51 Ces questionnaires furent complétés par d’autres chaque fois que des informateurs presque inaccessibles

décidaient de garder leur exemplaire.

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"comment ?" ou "pourquoi", afin d’obtenir des collaborateurs de recherche indiqués des idées sur lesquelles s’appuient leur réponse précise.

Du reste, la démarche qualitative fut associée à l’approche quantitative de collecte des matériaux indispensables à l’étude. La collecte proprement dite fut facile chaque fois que l’informateur était acquis à la cause des chercheurs. Les propos de l’interlocuteur ont été consignés dans les espaces indiqués au niveau du questionnaire et sur une trentaine d’interviewes réalisées, une a été enregistré par le chercheur. Autrement dit, les résultats bruts de la recherche sont disponibles sous la version écrite et sous une version orale. Ils comprennent, en plus de ces données inédites et des idées extraites des ouvrages acquis et compilés dans les domiciles ou au CAPS52, l’iconographie recueillie également sur le terrain de recherche, ici entendu l’Université de Ngaoundéré. Les documents iconographiques sont d’une part la carte de localisation de l’Université de Ngaoundéré, d’autre part des prises de vue faites à l’occasion de l’observation directe du milieu de formation académique. Pris ensemble, tous les matériaux amassés jusqu’à la mise au net du travail furent traités à bon escient dans le cadre d’une approche statistique, critique, comparative et complémentaire.

6.5. Analyse quantitative ou qualitative

L’exploitation des réponses données aux questions fermées a aidé à la conduite d’une analyse quantitative des résultats de la recherche, tandis que celle des idées reçues au moyen de l’usage des interrogations ouvertes a facilité l’analyse qualitative des sources collectées. Au plan quantitatif, les avis de même nature donnés par différents informateurs en guise de réponses à une question fermée furent comptés au moment du dépouillement des questionnaires. Leur nombre fut porté dans un tableau. L’opération répétée en fonction de la succession des questions fermées justifie la disposition de plusieurs tableaux statistiques. Les données ainsi traitées ont mis en exergue les détails relatifs aux réponses précises des enquêtés : les minima et les maxima des avis de même espèce émis par les informateurs, le nombre d’enquêtés ayant gardé le silence face à une question donnée, et parfois, le chiffre des avis erronés. Suivant cette logique, les tableaux/supports statistiques insérés dans le texte illustrent l’aspect quantitatif des réalités propres à la réflexion entreprise.

Dans le domaine qualitatif, la confrontation des matériaux collectés a prévalu. Les sources d’une même essence furent confrontées les unes aux autres, avant d’être appréciées par rapport aux informations extraites d’un autre type de document. Cette démarche prit en compte la connaissance empirique du milieu universitaire auquel se rapporte l’étude, et fut associée au raisonnement chaque fois qu’il a fallu adopter une position objective face à deux sources discordantes. L’observation de ces différentes étapes de l’analyse des données classées au préalable est une approche critique qui a garanti la meilleure sélection des documents de qualité, lesquels se complètent et couvrent les pans variés du sujet abordé.

Globalement, les approches méthodologiques ci-dessus présentées ont assuré la réussite de l’investigation et l’objectivité de la réflexion qui en résulte. Le bénéfice tiré de la littérature amassée, puis analysée quantitativement et qualitativement est un ensemble de résultats probants qui finirent par constituer une substance originale dont les grandes lignes méritent considération. Il se réduit au bilan de l’intégration des NTIC ou des textes oraux dans le processus enseignement supérieur-apprentissage au Nord-Cameroun. Il dispose, cependant, d’une quintessence relative aux effets sociaux et académiques de ce nouveau paramètre éducationnel. Dès lors, les nouvelles évidences appréhendées par le biais de la recherche conduite se résument en trois idées forces : la phase initiatique de l’association des NTIC à l’enseignement dans le milieu universitaire nord-camerounais ; la valorisation des sources 52 Ce laboratoire de recherche en documentation privée sert de lieu de conservation des ouvrages acquis à la

faveur de la recherche initiée, facilite le travail personnel, les rencontres scientifiques et les discussions de groupe des membres de l’Equipe ROCARE de Ngaoundéré.

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orales par la numérisation du travail académique à la Faculté des arts, lettres et sciences humaines ; les performances académiques, l’immortalité des universitaires et des gardiens de l’oralité. Elles font, en outre, l’objet des discussions relatives à l’étude et plus illustrées aux pages 28-35 à travers 10 tableaux et 7 photographies de référence.

7. Discussions

Les discussions portent essentiellement sur les résultats de la recherche. Elles s’inspirent davantage des points de vue des étudiants, des réponses qui furent soit confirmées, soit infirmées ou complétées par les informations glanées auprès des enseignants chercheurs et des responsables de laboratoires de recherche53. Elles s’attardent tour à tour sur les centres d’intérêt relevés ci-dessus.

7.1. La phase initiatique de l’association des NTIC à l’enseignement dans le milieu universitaire nord-camerounais

Le Décret présidentiel n° 2007/317 du 04 décembre 2007 portant nomination de responsables dans les universités d’Etat du Cameroun est l’acte de naissance de trois nouvelles désignations des postes de Vice-recteur de chacune de ces institutions universitaires. Il véhicule les dénominations suivantes : Vice-recteur chargé de la recherche, de la coopération et des relations avec le monde des entreprises VRC-RME; Vice-recteur chargé du contrôle interne et de l’évaluation VRCIE; Vice-recteur chargé des enseignements, de la professionnalisation et du développement des technologies de l’information et de la communication VRE-PDTIC. Il marque ainsi la rupture d’avec une époque révolue où l’université d’Etat du Cameroun comprenait les postes de Vice-recteur chargé de l’enseignement, Vice recteur chargé de la recherche et de la coopération, Vice recteur chargé de l’inspection.

Le changement des dénominations de ces postes représente, au plan officiel et après le lancement en 2007 des travaux de construction du Centre multimédias, la deuxième étape de l’exécution du "programme d’urgence" d’intégration des TIC dans le processus de formation des étudiants. Il indique la place d’avant-garde de tout développement que l’université d’Etat occupe désormais au Cameroun, spécifie le projet d’éducation révolutionnaire de cette institution. La réalisation de ce projet est l’objet d’une mission socioprofessionnelle dont l’accomplissement par le biais de l’infrastructure numérique de référence et l’appropriation des TIC vise à produire des diplômés immédiatement opérationnels dans les entreprises ou face à l’auto emploi. Elle s’opère officiellement sous la responsabilité d’un VRE-PDTIC depuis décembre 2007, c’est-à-dire après une quinzaine d’années d’intégration officieuse et superficielle des valeurs/nouveautés ticiennes par les universitaires de Ngaoundéré.

Cette logique ne souffre d’aucun doute en dépit des tentatives d’extension officielle du réseau Internet à l’Université de Ngaoundéré et de l’exécution du projet "un enseignant un ordinateur" en 2003. En effet, en dehors de l’IUT où l’objet des enseignements de la Filière maintenance informatique se résume en l’ordinateur ou ses périphéries, de la FS qui forme des étudiants en Sciences et techniques de l’information STI, et de l’ENSAI productrice des ingénieurs en Agro-industrie, les autres établissements de l’Université de Ngaoundéré ont intégré les NTIC à travers :

- un enseignement théorique de l’informatique illustré avec beaucoup de peine en année de Licence, exemple de la FALSH ;

- un enseignement théorique de l’informatique accompagné des séances de travaux pratiques effectifs aux niveaux I et II, cas de la FSEG ;

53 Parce que les points de vue des responsables de laboratoire reprennent très souvent les avis déjà émis par les

principaux universitaires, ils n’ont pas faits l’objet d’une illustration particulière de la réflexion conduite à travers le commentaire des résultats.

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- l’acquisition informelle des connaissances informatiques en dehors de l’établissement, une réalité de la FSJP.

Ces stratégies académiques à l’issue desquelles les étudiants accèdent à la connaissance en informatique depuis 1993 mettent en relief les circonstances éducationnelles dans lesquelles ils se familiarisent avec l’ordinateur. Elles facilitent la prise de conscience de l’existence des NTIC. Les forums culturels ou d’autres cérémonies académiques peu régulières54 au cours desquelles les universitaires ont souvent l’occasion de faire usage de vidéo projecteur, de la caméra, de l’appareil de photographie numérique, du micro…jouent le même rôle, sans pour autant aider tous les étudiants à connaître le sigle NTIC, encore moins sa signification. Les résultats de l’enquête conduite auprès des étudiants sont édifiants. Le tableau 3 les récapitule. Il montre que 81,98% étudiants connaissent les NTIC à l’Université de Ngaoundéré et que parmi ses établissements la FALSH comptent 71,79% étudiants nantis du même savoir au moment où les autres en disposent plus, notamment la FS avec 88,30%.

A la fin de la phase introductive des NTIC dans le processus apprentissage-enseignement à l’Université de Ngaoundéré, il n’est pas erroné de relever qu’une autre enquête conduite parallèlement à celle menée auprès des étudiants a révélé l’existence des formateurs qui, malgré leur bagage culturel, ignorent la signification littérale du sigle NTIC ou de l’abréviation TIC à l’aube du troisième millénaire. Seulement, leur nombre est très réduit. Il retient, cependant, l’attention du chercheur qui, face au pourcentage des étudiants ignorants les deux concepts, pense qu’il est possible de vulgariser dans le milieu universitaire nord-camerounais la connaissance non seulement de ces sigles, mais aussi d’autres vocables relevant de la terminologie numérique.

Par ailleurs, serait-il aberrant de penser que la forte connaissance des concepts NTIC et TIC ou de ce qui les constitue par les universitaires au début de la mutation du "mode transmissif direct" est due à la seule intervention des composantes sociales de l’Université de Ngaoundéré ? L’esprit lucide serait tenté de répondre à cette question par l’affirmative. Pourtant, à l’heure où quelques établissements s’efforcent de s’approprier ces valeurs, d’autres se contentent des balbutiements en matière d’intégration des NTIC dans le processus enseignement-apprentissage, faute de moyens indispensables à un tel épanouissement culturel. On se rappelle qu’en 2003 déjà, seule la FSEG disposait, à côté de l’IUT, d’une salle d’ordinateurs ayant une quarantaine d’appareils mis à la disposition des étudiants. Aujourd’hui, au moment de la mise au net de la présente étude, elle a deux salles de travaux pratiques comprenant au total une centaine d’ordinateurs plus ou moins équipés de leurs accessoires périphériques, une bibliothèque comprenant une photocopieuse destinée à satisfaire aux besoins des étudiants. Cet équipement numérique est, certes, insignifiant lorsqu’on l’évalue par rapport au nombre d’étudiants (2090 en 2003-200455, 3541 en 2007-2008) de la même faculté. Mais il concourt à tout le moins au développement intellectuel des étudiants les plus dynamiques et, sans doute, incite chez nombre de leurs camarades la volonté d’accéder à l’outil informatique à domicile ou ailleurs.

Suivant cette logique, nombreux sont les étudiants et enseignants qui font usage des NTIC hors du campus ou à ses environs immédiats, parce que l’institution universitaire ne donne pas encore entière satisfaction en ce qui les concerne. Pour s’en rendre compte, il suffit de constater, avec le chercheur, que les enseignants de la FSEG par exemple associent exclusivement l’ordinateur, le photocopieur, le vidéo projecteur, l’enregistreuse, l’appareil de photographie numérique, le CD, la clé USB et le micro baladeur à la formation de leurs étudiants. Mais à l’opposé, ces derniers avouent qu’ils utilisent, en plus de ce matériel

54 Les soutenances de Mémoires de Maîtrise, de DEA et des Thèses de Doctorat/Ph.D. 55 Mpoual, E., 2006, "L’évolution des effectifs d’étudiants à l’Université de Ngaoundéré de 1993 à 2005", Mémoire

de Maîtrise d’histoire, FALSH, Université de Ngaoundéré, p. 22.

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numérique cité, le téléviseur, le disque dur externe, la disquette, les hauts parleurs, Internet, des logiciels divers, le Net phone, la radio, le scanner, la téléphonie mobile, le VCD pour améliorer leurs connaissances. Comme le témoigne le tableau 4, il y a des étudiants qui disposent personnellement de certains de ces outils dont les plus utilisés sont le téléphone mobile certainement ouvert au réseau Internet, la disquette, l’Ipod. L’université n’en compte pas beaucoup, faute d’une politique de vulgarisation de l’usage des NTIC fondée sur la baisse de leur prix. Par ailleurs, face au coût encore élevé des nouveautés technologiques de l’information et de communication dans la ville enclavée qu’est Ngaoundéré, des milliers d’universitaires qui voudraient disposer de quelques-unes personnellement vivent d’espoir en de lendemains meilleurs.

A ce stade de la réflexion, il s’avère que la hiérarchie, l’enseignant et l’étudiant de l’université du septentrion oeuvrent parallèlement pour l’intégration des NTIC dans le processus de formation académique. Leurs premières initiatives éducationnelles de type nouveau concourent à développer le bagage culturel des universitaires, tout en les contraignant à perdre beaucoup d’énergie et de temps qui, sous d’autres cieux, sont gagnés aisément grâce à l’équipement numérique que l’institution universitaire concentre en abondance. Dès lors, elles méritent d’être améliorées et multipliées dans un contexte où les NTIC sont indispensables à tous les étudiants de l’Université de Ngaoundéré, comme le corrobore la relation qui existe entre celles-ci et la conduite des études à la FALSH par exemple.

7.2. La valorisation des sources orales par la numérisation du travail académique à la FALSH

L’observation du tableau 3 révèle que la FALSH est l’établissement auquel la plupart des étudiants s’accordent à reconnaître la place importante et indéniable qu’occupent les traditions orales dans la poursuite des études. C’est la raison pour laquelle 61,32% étudiants de cette faculté contre 27,91%, 37,33%, 14,45%, 40% et 20,51% étudiants respectifs de la FS, FSJP, FSEG, de l’ENSAI et IUT ont une connaissance de la littérature orale à l’Université de Ngaoundéré, institution dont 33,89% étudiants environ ont une bonne idée de la même valeur académique.

Du côté des enseignants et toujours en 2007, la primauté de la FALSH en matière d’intégration des sources orales dans le processus enseignement-apprentissage est également indéniable. 75% et 64% enseignants environ de cette faculté relèvent l’importance de la contribution des traditions orales dans, respectivement, l’acquisition et la production du savoir par leurs étudiants. Ces taux sont les plus élevés au moment où les plus bas (21,46% et 14,28%) sont ceux des enseignants de la FSEG ayant répondu par l’affirmative à la même préoccupation, à savoir : "Quelle place occupe la tradition orale dans la production du savoir par les étudiants ?". C’est du moins ce que mettent en exergue les tableaux 5 et 6, en plus des mesures quantitatives du savoir oral que chaque établissement introduit dans le bagage culturel de ses plus jeunes universitaires.

A l’analyse des différents avis des enquêtés évoqués, il s’avère que les textes oraux font l’objet du savoir diffusé aux étudiants au sein de la FALSH et dans d’autres établissements, exceptés La FSJP et l’IUT. 100% enseignants, ici, reconnaissent que leurs enseignements portent exclusivement sur d’autres domaines de la connaissance. Le tableau 7 est édifiant. Il fait état de 57,14%, 11,76% et 7,14% enseignants qui avouent que les traditions orales constituent également l’objet des enseignements respectivement à l’ENSAI, à la FS et à la FSEG. On peut le comprendre aisément lorsqu’on pense sans aucun recul que le savoir paysan ne saurait contribuer à la connaissance des pans relatifs à la technologie. Une autre manière de voir amènerait le chercheur à justifier l’hostilité de la FSJP à l’appropriation des

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sources orales par l’absence, jusqu’en 2007, d’un Cycle de recherche fondé sur la production d’une synthèse juridique intelligible par chacun de ses étudiants.

D’autres enseignants encore sont ceux qui associent traditions orales et NTIC dans le mode de formation de leurs étudiants. Ils sont, au regard du tableau 8, plus nombreux à l’ENSAI (42,85%), suivie de la FALSH (41,17%) et de la FS56. A l’Université de Ngaoundéré en général, 38,02% enseignants entretiennent les étudiants suivant cette logique, ce qui soulève la curiosité autour de la relation entre les deux valeurs académiques.

La réponse affirmative de certains enseignants à la question "Associez-vous momentanément les NTIC aux traditions orales dans la formation de vos étudiants ?" prouve que le système académique de Ngaoundéré exploite effectivement, au cours des 15 dernières années, l’oralité ou le savoir africain et les nouveautés ticiennes qui viennent d’un ailleurs plus ou moins lointain. Il s’agit là d’une bonne innovation éducative dont les aspects méritent d’être étudiés en s’appuyant sur l’expérience de la FALSH.

Selon une minorité d’étudiants (22,22%) de la FSEG ayant une idée précise du rôle des NTIC57, celles-ci servent au « stockage des données, à la transmission rapide des données » ou encore à :

- « trouver des données et les enregistrer pour une utilisation ultérieure » ; - « communiquer, s’informer, stocker les informations » ; - « traiter rapidement un problème, réduire le temps de communication et s’informer » ; - « communiquer et éduquer » ; - « traiter, ou diffuser l’information » ; - « avoir une bonne maîtrise de l’informatique et communiquer avec le monde ». - « avoir des informations et rédiger nos mémoires, enfin communiquer » ; - « dispenser des enseignements à plusieurs personnes à la fois, faire des recherches sur

le Net, maîtriser des logiciels et garder des info… » ; - « communiquer et informer ».

Toutes ces réponses données à la question "A quoi servent les NTIC ?" mettent en relief l’acquisition, le stockage, la production et la diffusion du savoir avec efficacité dans l’espace et dans le temps en faveur de l’Homme. Dans cette optique, les NTIC utilisées par les universitaires de la FALSH passent pour le meilleur moyen de valorisation des traditions orales dans cette faculté où l’étudiant du Niveau II d’histoire apprend à se servir de l’enregistreuse en se frottant aux gardiens de l’oralité. L’inscrit en sociologie ou en littérature orale observe la même démarche en année de Licence. Le candidat à l’examen de Licence ès lettres en général apprend l’informatique en troisième année dans l’optique de saisir, lui-même, les données amassées sur le terrain, avant de procéder à leur traitement informatique en faisant usage des logiciels appropriés.

L’apprentissage de l’informatique dans ce contexte s’accompagne de la vulgarisation des connaissances relatives à l’utilisation des disquettes, CD, clés USB et d’autres périphériques tel que l’appareil de photographie numérique, très indispensable à l’épanouissement de l’étudiant de géographie. Chez les étudiants qui apprennent les langues, il intervient sans mettre fin à l’usage de la télévision, de la chaîne musicale et d’autres accessoires. Enfin, mieux que l’organisation et la tenue des forums culturels, le déroulement des soutenances de thèses de Doctorat/Ph.D est à la FALSH un moment important d’utilisation des NTIC peu connues au Nord-Cameroun. Ces exercices académiques donnent lieu à des événements au cours desquels, à côté des universitaires, profanes citadins et ressortissants parfois des villages les plus éloignés prennent connaissance de l’existence du

56 Même pourcentage que celui de la FALSH. 57 Voir le tableau 9. Dans le pourcentage d’étudiants retenus, 1,85% étudiants a une meilleure connaissance du

rôle des NTIC et le reste a une connaissance suffisante de la même réalité.

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micro baladeur, de la camera, du vidéo projecteur, des avantages de PowerPoint... Autant de nouveautés technologiques qui restent à vulgariser à la FALSH et dans d’autres établissements telle la FSEG pour les travaux de groupe ou la meilleure diffusion du savoir.

Avec les savoir et savoir-faire numériques acquis au Cycle de DEUG58 ou en année de Licence, l’étudiant des Cycles de Maîtrise, DEA59 et Doctorat/Ph.D devient un meilleur consommateur des NTIC au fur et à mesure qu’il s’intéresse irréversiblement aux dépositaires africains du savoir oral. Partant, il s’épanouit et, par bonheur, une bonne frange sociale en profite.

7.3. Les performances académiques, l’immortalité des universitaires et des gardiens de l’oralité

Selon beaucoup d’étudiants et d’enseignants interrogés, l’association de l’usage des NTIC et des traditions orales à la formation académique à l’Université de Ngaoundéré procure de nombreux avantages aux universitaires et à la société africaine. Parmi ceux-ci, se distinguent les meilleurs résultats enregistrés aux examens, la continuité de la vie sur terre après la mort, à la faveur de souvenirs qui résistent au temps.

Pour l’ensemble de l’Université de Ngaoundéré, 31 enseignants sur 71 enquêtés ont émis un avis sur les performances académiques des étudiants dont la formation est liée à la fois aux NTIC et aux textes oraux de tout genre. La quintessence de leur avis est retracée dans le tableau 10. Celui-ci montre, ensuite, que 28 enseignants soit 39,2% des avis contre 3 enseignants soit 4,2% des avis portent sur des résultats acceptables, assez bons, bons et très bons. En détail, c’est le lieu de reconnaître que les "bons" et "très bons" résultats des étudiants sont les mentions exprimées respectivement par 10 et 11 enseignants sur les 31 ayant répondu à la question "Quel est le résultat de vos étudiants qui utilisent à la fois les NTIC et la tradition orale dans leur formation académique ?". Ces réponses représentent arithmétiquement un taux de meilleures performances exprimé par 67,73% enseignants en se basant sur 31 réponses enregistrées au total.

Pour la FALSH exclusivement, 8 enseignants sur 17 ont soutenu que les performances académiques des étudiants soumis au processus d’enseignement-apprentissage appuyé sur l’usage des nouveautés ticiennes et des témoignages oraux de diverses natures sont bonnes ou très bonnes60. La plupart des travaux académiques évalués de nos jours en terme de milliers de Rapports de Licence, centaines de Mémoires de Maîtrise et dizaines de Thèse de Doctorat/Ph.D produits par des étudiants ou des enseignants de cet établissement sont édifiants. Il en est de même des revues publiées par la FALSH61, voire des ouvrages tels que les récents écrits de Dili Palaï Clément62. Pour plus d’illustration, il suffit de se référer au volume IX des "Annales de la Faculté des arts, lettres et sciences humaines" dont la version électronique vient de paraître.

Autrement dit, le résultat des efforts fournis pendant la phase introductive du nouveau mode d’acquisition, production et vulgarisation des savoirs occidentaux et africains pouvait-il être négatif à la FALSH quand on pense à la contribution de ces aspects éducationnels au développement du bagage culturel des jeunes inscrits dans cette faculté ? Assurément non, parce que l’apport des nouveaux volets de l’éducation académique se résume en un complément de savoir et de savoir-faire reçus simultanément du monde étranger et du milieu

58 Diplôme d’études universitaires générales. 59 Diplôme d’études approfondies. 60 Voir le tableau 10 une fois de plus. 61 "Les Annales de la Faculté des arts, lettres et sciences humaines" de l’Université de Ngaoundéré et la "Revue

Ngaoundéré-Anthropos" qui attend vivement un soutien financier pour continuer à paraître. 62 www.decitre.fr/recherche/resultat.aspx?recherche=refine&auteur=Cl%E9ment+Dili +Pala%EF, Dili Palaï, C.,

2008, Les démons de la route. Et six autres nouvelles, et Contes moundang du Cameroun, L’Harmattan.

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local. C’est une synthèse d’expériences et de connaissances pluriformes avec laquelle faire œuvre utile à soi-même comme au reste de la communauté se traduit dans les faits par de bons résultats au plan académique, la survivance de l’Homme sur terre à l’épreuve de la mort.

En ce qui concerne le dernier domaine, les étudiants comme les enseignants n’ignorent pas la contribution des NTIC à l’immortalité des individus en général et des universitaires en particulier. Le matériel numérique comprend parmi tant d’autres outils le caméscope, l’appareil de photographie numérique, des téléphones dotés des dispositifs qui servent à capter et retenir l’image à la suite d’un simple appui du bouton indiqué à cet effet. Le scanner et le traitement de textes de toutes natures à l’ordinateur en faisant usage des logiciels appropriés conduisent à la production des lectures électroniques qui comportent des illustrations choisies au goût de leurs auteurs. Le traitement informatique ouvre la porte à la récupération du document en version saisie ou sous la forme électronique. Une fois transformé ainsi, le texte écrit, oral, iconographique, audio-visuel est soit imprimé, soit conservé au moyen d’une mémoire artificielle (disque dur, disquette, CD, clé USB, etc.). La réussite de ces opérations facilite, enfin, la diffusion du texte traité sous forme de version électronique (par le réseau Internet) ou sous la version papier.

Quelle que soit la version du document informatique, produit fini publié ou diffusé par les universitaires de Ngaoundéré, elle comporte des illustrations qui immortalisent les acteurs de l’histoire. A la première page de la couverture figure, au minimum et toujours, le nom de l’auteur qui aura jeté la bouteille à la mer, et le reste du Rapport de recherche, Mémoire de Maîtrise ou de DEA… bien confectionné et présenté grâce aux NTIC ne manque pas de faire état des gardiens de l’oralité, ici entendus informateurs ou collaborateurs de recherche63. Très souvent, avant d’arriver à ce stade d’immortalisation des informateurs, les questionnaires dûment remplis rappellent à tout chercheur d’aujourd’hui et de demain les données sociologiques de ces derniers. Il en est de même des cassettes/microcassettes utilisées lors de l’enregistrement des témoignages oraux sur le terrain. Les bandes de camera ou le caméscope vont plus loin que l’enregistreuse et l’appareil de photographie numérique, et retiennent à la fois le texte sonore et le volet iconographique de l’individu interrogé ou entretenu par le chercheur. Ne s’agit-il pas là de quelques avantages des valeurs académiques étudiées jusqu’ici ?

8. Conclusion La nomination d’un VRE-PDTIC inaugure une nouvelle ère de l’histoire de l’association des NTIC et des traditions orales à la formation des universitaires de Ngaoundéré. Elle intervient au moment où le Nord-Cameroun a connu déjà les premières mutations dans ce domaine. Les progrès plus accentués au campus, où chaque étudiant en situation de soutenance de son travail académique mobilise jeunes frères élèves ou non, aînés adultes et parents âgés, puis les immortalise en faisant couvrir électroniquement l’événement, exhortent le chercheur à penser que l’Université de Ngaoundéré a entrepris la vulgarisation d’un modèle d’éducation sans doute novateur. Les résultats auxquels sont parvenus les universitaires à l’issue d’une phase initiatique de l’intégration des NTIC et de l’oralité dans la formation intellectuelle militent pour le renforcement des capacités en vue de la consolidation de ce mode de transmission/production/diffusion des savoir et savoir-faire en Afrique en général.

9. Recommandations

A la lecture de ce qui précède, il se dégage de nombreuses situations dont l’amélioration est susceptible de procurer des avantages à l’institution universitaire de

63 Pour en savoir plus, voir la page "Remerciements" ou celle réservée aux sources utilisées par l’auteur de la

synthèse intelligible.

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Ngaoundéré, aux universitaires, à la société africaine en général et aux industriels fournisseurs des NTIC aux Africains.

9.1. Aux gouvernants et opérateurs économiques de l’Afrique

- Lutter contre la fracture numérique qui distingue non seulement les pays du Nord de ceux du Sud, mais également la partie sud du Cameroun de la grande région septentrionale du territoire au moyen de l’élaboration et de l’application d’une politique plus souple de distribution ou de vente des NTIC ;

- lutter contre le retard culturel des universitaires par la concentration, l’entretien et le développement réguliers de l’équipement numérique à l’Université de Ngaoundéré ;

- Adopter et faire exécuter le projet "un ordinateur par étudiant " au profit des universitaires du Nord-Cameroun en particulier, de toute l’Afrique en général.

9.2. Aux autorités locales de l’Université de Ngaoundéré

- instituer en FSJP des travaux pratiques qui exigent la participation aux audiences publiques dans des tribunaux de la place et la conduite des enquêtes auprès des magistrats ou autres professionnels du Droit pour les aider à s’imprégner, à travers l’oralité, de la réalité juridique sur le terrain.

- se mobiliser pour l’appropriation réelle des NTIC et des traditions orales au profit du monde universitaire et du reste de la société nord-camerounaise ;

- faire de l’entretien ou de la conservation des acquis une priorité permanente, mesure sans laquelle la sécurisation du matériel numérique ou du patrimoine oral se solde par un éternel recommencement.

9.3. Aux industries productrices des NTIC

- baisser les prix des produits en tenant compte du pouvoir d’achat des habitants des Pays pauvres et très endettés PPTE ;

- contribuer au bien-être des populations du Nord-Cameroun à travers l’organisation des campagnes de sensibilisation des enseignants et d’autres couches sociales du monde rural aux usages et avantages des NTIC ;

- penser à produire les NTIC à partir de la création et du fonctionnement des laboratoires bien équipés à l’IUT de l’Université de Ngaoundéré, pour le marché intérieur du Nord-Cameroun, estimé à 4206500 habitants environ.en 2005.

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10. Bibliographie

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11. Autres sources : tableaux et photographies de référence

Il s’agit d’une part des tableaux conçus sur la base des données collectées sur le terrain de recherche, d’autre part des photographies qui rappellent les réalités observées sur le terrain.

11.1. Tableaux Tableau 1 : Echantillon réel - Etudiants, enseignants et responsables de laboratoire enquêtés par

établissement de l’Université de Ngaoundéré64

Faculté/Ecole Sujets atteints finalement

FALSH FS FSJP FSEG ENSAI IUT Total

Etudiants 150 154 150 162 70 78 764 Enseignants 17 17 10 14 7 6 71 R. laboratoire65 2 1 0 0 16 13 32 Total 169 172 160 176 93 97 867

Tableau 4 : Récapitulatif des avis sur l’existence des étudiants de la FSEG propriétaires d’une NTIC

Avis des étudiants Type de NTIC

Positif (Oui)

Négatif (non) Réponse inadaptée

Abstention Total

Téléphone mobile 119 1 0 42 162 Ordinateur 116 3 43 162 Clé USB 118 0 0 44 162 CD 117 0 0 45 162 Enregistreuse 69 43 0 50 162 Disquette 103 15 0 44 162 Autres NTIC 2666 71 167 64 162

Tableau 9 : La maîtrise du rôle des NTIC par les étudiants de la FSEG de l’Université de Ngaoundéré

FSEG Avis des étudiants Connaissance du rôle des NTIC

Avis %

mauvaise 4 2,46% insuffisante 74 45,67% suffisante 33 20,37% meilleure 3 1,85% Abstention 48 29,62% Total 162 100%

64 Tous les tableaux retenus ont la même source : les données collectées par l’oralité sur le terrain de recherche. 65 Les responsables des Bibliothèques centrale et de recherche de l’Université de Ngaoundéré n’ont pas été pris en considération ici, parce que ces structures culturelles sont ouvertes régulièrement aux étudiants et enseignants de tous les établissements de l’institution universitaire. 66 « Oui, Ipod» 10%, 10%, 40% ; photocopieuse 30% ; carte TV. 5% ; projecteur 2% ; DVD 40% ; imprimante 14%, 10%, 10%, 10%, 5%,10% ; scanner 25% ; MP3/MP4 30% ; MP3&MP410% ; Clé USB/MP3 40% et 10% ; Internet 40% ; wileless ; graveur 5% ; appareil numérique 10% ; camera 5% ; une PSP 5% ; 67 « Oui, tradition orale »

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Mali • Mauritanie • Nigeria • Niger • Sénégal • Sierra Leone • Togo www.rocare.org

Tableau 2 : Connaissance ou ignorance des NTIC et de la tradition orale par les étudiants de chaque établissement de l’Université de Ngaoundéré

FALSH FS FSJP FSEG ENSAI IUT Total Avis des étudiants par établissement Deux valeurs académiques connues ou ignorées

Avis % Avis % Avis % Avis % Avis % Avis % Avis %

Connaissance des NTIC exclusivement 26

17,33 97 62,98 73 48,66 105 64,81 30 42,85 52 66,66 383 50,13

Connaissance de la tradition orale exclusivement

10

6,66 4 2,59 2 1,33 1 0,61 0 0,00 0 0,00 17 2,22

Connaissance des NTIC et de la tradition orale à la fois

82 54,66 39 25,32 54 36,00 22 13,58 28 40,00 16 20,51 241 31,54

Ignorance des NTIC et de la tradition orale à la fois

13

8,66 12

7,79 21 14,00 31 19,13 4 5,71 10 12,82 91 11,91

Abstention 19 12,66 2 1,29 0 0,00 3 1,83 8 11,42 0 0,00 32 4,18 Total 150 100 154 100 150 100 162 100 70 100 78 100 764 100

Tableau 3 : Connaissance des NTIC et de la tradition orale par les étudiants de chaque établissement de l’Université de Ngaoundéré

FALSH FS FSJP FSEG ENSAI IUT Total Avis des étudiants par établissement

Deux valeurs académiques connues ou ignorées

Avis % Avis % Avis % Avis % Avis % Avis % Avis %

Connaissance des NTIC 108 71,99 136 88,3 127 84,66 127 79,86 58 82,85 68 87,17 624 81,98 Connaissance de la tradition orale 92 61,32 43 27,91 56 37,33 23 14,45 28 40,00 16 20,51 17 33,89

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Tableau 5 : La place de la tradition orale dans l’acquisition du savoir par les étudiants de l’Université de Ngaoundéré selon les enseignants68

FALSH FS FSJP FSEG ENSAI IUT Total Avis des enseignants par établissement

Place de la tradition orale dans l’acquisition du savoir

Avis % Avis % Avis % Avis % Avis % Avis % Avis %

- de 10% 1 5,88 2 28,56 3 4,22 10% 3 17,64 5 29,41 1 10 1 7,14 2 33,33 12 16,90 20% 1 5,88 1 5,88 2 20 1 7,14 5 7,04 30% 6 35,29 1 5,88 7 9,85 40% 1 5,88 1 5,88 2 2,81 50% 2 11,76 2 20 1 14,28 1 16,66 6 8,45 Total 13 76,48 9 52,96 5 50 2 14,28 3 42,88 3 50 35 49,29

Tableau 6: La place de la tradition orale dans la production du savoir par les étudiants de l’Université de Ngaoundéré selon les enseignants

FALSH FS FSJP FSEG ENSAI IUT Total Avis des enseignants par établissement Place de la tradition orale dans la production du savoir

Avis % Avis % Avis % Avis % Avis % Avis % Avis %

- de 10% 1 5,88 1 14,28 2 2,80 10% 1 5,88 4 23,52 2 20 2 14,28 1 16,66 10 14 20% 2 11,76 1 5,88 1 10 1 16,66 5 7 30% 5 29,41 1 5,88 1 10 7 9,8 40% 2 11,76 1 5,88 3 4,22 50% 1 5,88 1 10 2 2,80 + de 50% 1 14,28 1 1,40 Total 11 64,71 8 47,08 5 50 2 14,28 2 28,56 2 33,33 30 42,60

68 Tout espace vide dans un tableau signifie aucun avis ou aucun pourcentage.

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Tableau 7: La tradition orale est un volet des enseignements à l’Université de Ngaoundéré selon les enseignants

FALSH FS FSJP FSEG ENSAI IUT Total Avis des enseignants par établissement Valeur académique enseignée

oui % oui % oui % oui % oui % oui % oui %

la tradition orale 8 47,05 2 11,76 2 20 1 7,14 4 57,14 0 0

Tableau 8 : Association momentanée des NTIC aux traditions orales dans la formation des étudiants de l’Université de Ngaoundéré

FALSH FS FSJP FSEG ENSAI IUT Total Avis des enseignants par établissement Valeurs académiques associées

Avis % Avis % Avis % Avis % Avis % Avis % Avis %

NTIC et traditions orales 7 41,17 7 41,17 5 50 3 21,42 3 42,85 2 33,33 27 38,02 Tableau 10 : Etat du résultat des étudiants qui utilisent à la fois les NTIC et la tradition orale dans leur formation académique selon les enseignants

FALSH FS FSJP FSEG ENSAI IUT Total Avis des enseignants par établissement

Mentions des résultats dus à l’usage des NTIC et de la tradition orale à la fois

Avis % Avis % Avis % Avis % Avis % Avis % Avis %

Médiocre Acceptable 1 5,88 1 10 2 2,80 Assez bon 3 17,64 1 5,88 1 7,14 5 7 Bon 4 23,52 2 11,76 1 10 3 21,42 10 14 Très bon 4 23,52 3 17,64 2 20 1 14,28 1 16,66 11 15,4 Autres69 1 14,28 2 33,33 3 4,2 Total 11 74,68 9 41,16 4 40 3 28,56 2 28,56 3 49,99 31 43,4

69 Insuffisant, faible, mauvais.

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11 .2. Photographies

Plaque de la FASEG de l’Université de Ngaoundéré. © CAPS, 28/03/2008.

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Une vue de la Bibliothèque de la FSEG. Au premier plan, se trouve un ordinateur mis à la disposition du personnel pour la gestion de la documentation. En arrière-plan, les étudiants entourent la photocopieuse mise à leur service. Cliché Yaoudam Elisabeth.

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Le candidat Hamadou Boukar fait usage de l’ordinateur portable pendant la soutenance de sa Thèse de Doctorat/Ph.D., © CAPS, 28/03/2008.

Une vue du résultat de l’usage de l’ordinateur, du logiciel PowerPoint et du rétroprojecteur par le Doctorant Hamadou Boukar lors de la soutenance de sa Thèse de Doctorat/Ph.D. devant le jury et le reste d’une audience que rappellent respectivement les deux photographies suivantes. © CAPS, 28/03/2008.

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Une vue de la salle de soutenance de la Thèse de Doctorat/Ph.D. par Hamadou Boukar. Au premier plan se trouvent les six membres du jury de soutenance. A l’arrière-plan figurent de nombreux étudiants présents dans la salle pleine d’observateurs dont la présence barre l’accès au couloir du décanat pour la circonstance. © CAPS, 28/03/2008.

Une autre vue de la salle de soutenance déjà décrite en partie : au premier plan se trouvent une poignée d’enseignants de la FSEG. Les deuxième et troisième plans sont occupés par des membres de la famille, des connaissances du candidat venus de plusieurs horizons. Tous voient, au-delà du simple déroulement de la soutenance, les bienfaits de l’ordinateur qui, comportant PowerPoint et combiné au rétroprojecteur, porte des écrits sur un écran externe par le canal d’un faisceau de lumière projetée. © CAPS, 28/03/2008.

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Une vue de la sortie barrée de la Salle des Ates de la FSEG, lieu où s’est déroulée la soutenance de la Thèse de Doctorat/Ph.D., couverte d’un bout à l’autre par un camarade de Hamadou Boukar au moyen de l’appareil de photographie numérique. © CAPS, 28/03/2008.

12. Annexes A titre de rappel, pour atteindre un meilleur résultat au moment de la collecte des données sur le terrain, l’équipe de recherche a utilisé trois questionnaires. Ces documents à remplir par des étudiants, enseignants et responsables de laboratoires ou bien l’enquêteur, le cas échéant, étaient précédés, chacun à son tour, d’un chapeau et d’une partie indispensable à la collecte des données sociologiques de chaque informateur.

12.1. Chapeau des questionnaires

Monsieur/Madame,

Vous voudriez bien avoir l’amabilité de répondre au questionnaire développé ci-dessous. Il porte sur "Université, NTIC et traditions orales au Nord-Cameroun". En répondant aux questions posées, vous aiderez à évaluer la Révolution des TIC ainsi que l’intégration des sources orales dans la formation académique des étudiants de l’Université de Ngaoundéré dont l’excellence ne fait plus de doute.

12.2. Identité du témoin

Nom…………………………………………..Prénom………………………………………… Nationalité………………………….Province d’origine………………………Sexe………….. Age…………Niveau d’études…………………………Profession……………………………. Téléphone…………………E-mail………………………………………Lieu, date et heure de rencontre…………………………………………………………………………………………

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12.3. Questionnaire adressé aux étudiants

1-A quel établissement appartenez-vous à l’Université de Ngaoundéré ? …………………….. Quelle est votre filière d’études/Département ………………………………………………... . 2-Avez vous déjà entendu parler des NTIC et de la tradition orale ? Oui Non NTIC seulement Tradition Orale seulement 3-Que savez-vous des NTIC ou de la tradition orale ? ....................................................................................................................................................... ………………………………………………………………………………………………….. 4-Quelles sont les NTIC utilisées pour votre formation académique ? ……………………….. ………………………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………….. - A quoi servent-elles exactement ? ………………………………………………………............... ………………………………. …………………………………………………………………………………………………... 5-Combien d’étudiants de votre filière d’études utilisent chacun des instruments que vous venez de citer ? - de 10 de10 à 25 de 26 à 50 plus de 50 6-Quel est le résultat des étudiants de votre filière qui font usage des NTIC au cours de leur formation académique : Très bon Bon Assez bon Acceptable Médiocre Insuffisant 7 -Y a t-il des étudiants de votre filière qui disposent personnellement : -d’un téléphone mobile oui non Quel est le pourcentage approximatif ?………….. -d’un ordinateur oui non Quel est le pourcentage approximatif ?………….. -d’une clé USB oui non Quel est le pourcentage approximatif ?………….. -d’un CD oui non Quel est le pourcentage approximatif ?………….. -d’une enregistreuse oui non Quel est le pourcentage approximatif ?………….. -d’une disquette oui non Quel est le pourcentage approximatif ?………… -d’un autre instrument des NTIC non cité ? oui non si oui lequel ? ……………………. quel en est le pourcentage approximatif ? ……………………………….. 8-Combien d’étudiants de votre filière utilisent la tradition orale dans leur formation académique ? - de 10 de 10 à 25 de 26 à 50 de 51 à 100 plus de 100 Pourquoi………………………………………………………………………………………..………………………………………………………………………………………………… .. 9-Avez-vous déjà collecté la tradition orale ? oui non Pourquoi…………………………………………………................... …………………………………………………………………………………………………......................................................................................................................................................... - si oui quel est le genre littéraire du témoignage que vous avez recueilli ? ………………....... ……………………………………………………………………………Pourquoi ?.............……………………………………………………………….......................................................... ……………………………………………………………………….............................................................. - Qu’est-ce que vous avez utilisé pour recueillir ce témoignage oral ? ………………..............

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…………………………………………………………………………………………………….Comment l’avez-vous conservez ? …………………………………………………………. - A quoi vous a servi le témoignage recueilli ? ………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………..……………………………………………………………………………………….

12.4. Questionnaire utilisé à l’intention des responsables des laboratoires

1- Quelle est la dénomination exacte de votre laboratoire ?……………………………………. ………………………………………………………………………………………………………………..………………………………………………………………………………………………………………. 2- Pourquoi ce laboratoire de recherche a-t-il été créé ? ………………………………………. ………………………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………….. 3- Quels sont les outils qui matérialisent les NTIC dans votre laboratoire ? ………………… ……………………………………………………………………………………………………………….…………………………………………………………………………………… 4- Ces outils sont-ils nombreux par espèce ? oui non Quels en sont les chiffres respectifs ? …………………………………………………………………………………. Pourquoi ?............................................................................................................................................................................................................................................................................................ ………………………………………………………………………………………………… 5- Combien d’étudiants fréquentent votre laboratoire par semestre ? -de 10 de 10 à 25 de 26 à 50 de 50 à 100 plus de 100 pourquoi…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………. 6- Quelle est la filière d’études dont les étudiants s’intéressent le plus à votre laboratoire ? ……..............………………………………………………………Quel est le nombre de ses étudiants qui fréquentent votre laboratoire par semestre ? -de 10 ; de 10 à 25 ; de 26 à 50 ; de 50 à 100 ; plus de 100 ; Pourquoi ? ………………………………………………………………………………………………….. …………………………………………………………………………………………………………….………………………………………………………………………………………. 7- Combien d’enseignants chercheurs fréquentent votre laboratoire par semestre ? -de 10 ; de 10 à 25 ; de 26 à 50 plus de 50 Appartiennent-ils tous à un même établissement ? Oui non comment le savez-vous ?.......................... …………………………………………………………………………………………………..………………………………………………………………………………………………….. 8- Qu’est-ce qui attire les chercheurs dans votre laboratoire ?.................................................... ………………………………………………………………………………………………………………..……………………………………………………………………………………. 9- Procédez-vous à l’entretien des NTIC dans votre laboratoire ? oui non Pourquoi ?.................... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. Si oui comment ?........................................................................................................................... …………………………………………………………………………………………………..

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…………………………………………………………………………………………………. 10 - Votre laboratoire de recherche assure-t-il la promotion des NTIC dans le milieu universitaire ? oui non Comment le savez-vous ?................................................................……….. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 11- Avez-vous entendu parler de la tradition orale ? oui non 12- Votre laboratoire joue-t-il un rôle dans : - la collette des traditions orales ? oui non Pourquoi ?……………………………… ………………………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………… Si oui comment ?.......................................................................................................................... …………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………… - la conservation des sources orales ? oui non Pourquoi ?……………………. …………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………… Si oui comment ?.......................................................................................................................... …………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………….. - la valorisation des sources orales dans le milieu universitaire ? oui non Pourquoi ?.............……………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. Si oui comment ?......................................................................................................................... ………………………………………………………………………………………………….. …………………………………………………………………………………………………..

12.5. Questionnaire adressé aux enseignants 1 - Dans quel(s) établissement(s) de l’Université de Ngaoundéré enseignez-vous ? …………………………………………………………………………………………………. 2 - Dans quel(s) département(s) de l’Université de Ngaoundéré enseignez-vous ? ………………………………………………………………………………………………….. 3 - Quel est votre département d’attache ?.............................................................Combien d’enseignant(s) compte-il au total ? …………… 4 - Quels sont les NTIC70 utilisées pour la formation des étudiants de votre filière ? Vidéo projecteur ; enregistreuse ; appareil de photographie numérique ; ordinateur CD clés USB téléphone mobile Autres……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 5 - Combien d’enseignants de votre filière utilisent les instruments cités ci-dessus ? - de 5 de 5 à 10 de 10 à 15 + de15. Pourquoi ?....................................................................................................................................................………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………. 6 - Utilisez-vous la tradition orale ? oui non Pourquoi ?………............................... ………………………………………………………………………………………………….. …………………………………………………………………………………………………..

70 Nouvelles technologies de l’information et de la communication.

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7 - La tradition orale est–elle l’objet des enseignements dans votre filière ? ………………… oui non 8 - Quelle place occupe la tradition orale : - dans l’acquisition du savoir par vos étudiants ? 10% 20% 30% 40% 50% Pourquoi ?................................................... …………………………………………………………………………………………….......... ………………………………………………………………………………………………… - dans la production du savoir par les même étudiants ? 10% ; 20% ; 30% ; 40% ; 50% ; + de 50% Pourquoi ?………….... …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 9 - Vous arrive-t-il d’associer les NTIC et la tradition orale dans la formation de vos étudiants ? oui non Pourquoi ?.………………………………............................................. ……………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………. 10 - Quel est le résultat de vos étudiants qui utilisent les NTIC dans leur formation académique ? Très bon Bon Assez bon Acceptable Médiocre autres (à préciser)………………………………………………………………..................... …………………………………………………………………………………………………. 11 - Quel est le résultat de vos étudiants qui utilisent la tradition orale dans leur formation académique ? Très bon Bon Assez bon Acceptable Médiocre autres (à préciser)………………………………………………………………................... ………………………………………………………………………………………………………………. 12 - Quel est le résultat de vos étudiants qui utilisent, à la fois, les NTIC et la tradition orale dans leur formation académique ? Très bon Bon Assez bon Acceptable Médiocre autres (à préciser)………………………………………………………………..................... ………………………………………………………………………………………………….. 13 - Avez-vous mis à la disposition de vos étudiants : des enregistreuses ? Oui Non Si ou combien ? ……………………………………. des ordinateurs ? Oui Non Si ou combien ? ………………………………… de clés USB ? Oui Non Si ou combien ? ………………………………….. de caméscopes ? Oui Non Si ou combien ? ……………………………………..

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de CD ? Oui Non Si ou combien ? ………………………………….. de vidéo projecteurs ? Oui Non Si ou combien ? …………………………………. des disquettes ? Oui Non Si ou combien ? …………………………………. Autres ? Oui Non Si oui à préciser…………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………….. 14 - Ce matériel est-il suffisant ? oui non Pourquoi………………………………. ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… 15- Assurez-vous l’entretien des NTIC mis à la disposition des étudiants ? oui non Si oui comment ?……………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………….. 11- Selon vous, quelle est la proportion (en terme de pourcentage) des étudiants dont la formation nécessite l’usage des NTIC dans chacun des départements où vous intervenez en tant qu’enseignant ?..................................................................................................................... ………………………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………….. 12- Connaissez-vous les effets de l’emploi des NTIC à l’Université de Ngaoundéré sur les communautés du Nord Cameroun ? oui non Si oui citez quelques-uns……………………………………………........... ………………………………………………………………………........................................... …………………………………………………………………………………………….............................. 13- Connaissez-vous les effets de l’emploi des traditions orales à l’Université de Ngaoundéré sur les communautés du Nord Cameroun ? oui non Si oui citez quelques-uns……………………………………………......... ………………………………………………………………………........................................... ……………………………………………………………………………………………..........