26

Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

  • Upload
    more-tv

  • View
    223

  • Download
    0

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Première partie du quatrième numéro du magazine collaboratif sur les séries télévisées avec en couverture, l'acteur de The Musketeers, Ryan Gage.

Citation preview

Page 1: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)
Page 2: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

l’équipe et remerciementsRédacteurs : JordanTaffinovic, Maxime Pontois et Yann K.

Correcteurs : Aude Métayer, Jérôme Raffin, Lily Hoang et Mélanie S.

Traducteurs : Marine Uldry et Anne-Lise Kontz.

Merci à Prutha S. Patel, Ryan Gage et Joanna McCoy pour l’interview et leur temps.

Nous vous avons fait attendre, mais après quelques

semaines d’absence, nous revoilà, avec le plein de

motivation, d’idées et l’envie de faire découvrir notre

magazine au plus grand nombre. Nous espérons

vivement voir de plus en plus de lecteurs et d’auteurs

à nos côtés.

Nous commençons l’année en douceur, avec un numéro

4 divisé en deux parties. Vous pourrez découvrir la

deuxième partie, composée comme celle-ci, de trois

articles et d’une interview, à partir du 8 avril.

Bonne lecture à tous.

l’édito

Page 3: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

06 crescendo pour la bande originale sérielle

04 better call saulen direct des états-unis

22 reboots et suites le depoussiérage des séries

14 d’un pub à la nouvelle-zélandeentretien avec ryan gage (the musketeers)

sommaire

Page 4: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

en direct des états-unis

better call saula v e n t u r e

La vie de sériephile n’est pas tous les jours facile. Parfois, on n’aime pas attendre quelques heures pour voir notre série favorite sous-titrée. Je suis de ceux-là. J’ai donc décidé de regarder Better Call Saul en même temps que les américains.

par jordan taffinovic photo ben leuner/aMc

4

Page 5: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

03h30Nous sommes le lundi 9 janvier, le réveil vient de sonner. Si

je me lève à cette heure-ci, ce n’est pas pour aller au travail, non,

c’est pour pouvoir apprécier le cousin éloigné de Breaking Bad,

j’ai nommé Better Call Saul, dans les conditions de diffusions

américaines. Et aussi, un peu, pour dire « j’y étais ».

Mon périple s’annonce rude. La lumière de l’écran agresse

mes pupilles, et je ne résiste pas au syndrome des yeux qui

piquent. N’étant pas du genre à prévoir à l’avance, j’ai environ

vingt minutes pour trouver un streaming potable de la chaîne

câblée AMC. Le tout, avec la tête bien enfarinée, ce n’est pas

drôle sinon. Si je n’ai pas eu de grandes difficultés le jour (Ou

la nuit, devrais-je plutôt dire) du dernier épisode de Breaking

Bad, ça s’annonce différent ici. La série étant beaucoup moins

réputée pour le moment.

03h51Me voilà donc dans les tréfonds de l’Internet, à surfer sur

des sites un peu louches, certainement hébergés dans des pays

que je serais incapable de situer sur une carte. Les pop-up et

fenêtres de pub s’enchaînent, AdBlock est dépassé. « Click to

close the ad » qu’ils disaient pourtant.

Les minutes défilent et toujours rien de concret. Si ce n’est ce

fameux « Julien » qui me propose de devenir riche sans bouger

de chez moi grâce à une recette miracle qui fait trembler les

traders aux États-Unis. Un clic sur la croix blanche à fond rouge

plus tard, je commence à me dire que je me suis réveillé en

vain. Je m’en remets donc à Twitter, peut-être qu’une bonne

âme s’y trouve. Malheureusement, à cette heure-ci, il n’y a

guère de vie sur les réseaux sociaux. J’ai quelques liens en

réserve, mais la qualité est exécrable, mes yeux et mes oreilles

n’y survivraient pas. Le show commence dans une poignée

de minutes, je suis résigné et décide de me rabattre sur la

meilleure qualité des liens que j’ai soigneusement enregistré

en favoris.

L’image et le son me rappellent ma tendre enfance, l’époque des

VHS. Si mon anglais me permet généralement de comprendre

ce qui est dit, il faut ajouter ici la qualité sonore “vintage”

ainsi que la fatigue.

04h00Le show commence ! Enfin presque, d’abord, il y a une page

de pub. Je me souviens du collège, quand mon prof d’anglais

affirmait qu’il pouvait y avoir deux à trois coupures pub dans

un épisode de Bob L’Éponge, outre-Atlantique. À l’époque, ça

me faisait sourire. Un peu moins aujourd’hui. Pas de lag ou

coupure à signaler pour le moment. La première scène de la

série nous montre Saul Goodman après la fin de Breaking Bad,

dans un piteux état, travaillant l’air nonchalant dans un service

de restauration. Je la retrouve enfin, cette atmosphère lourde

et oppressante propre à la série de Vince Gilligan. Enfin. Tel

un drogué qui vient de prendre sa dose, je prends plaisir à

revoir les acteurs qui ont marqué ma vie de sériephile. Avec,

je dois l’avouer, l’envie de voir apparaître à l’écran un certain

prof de chimie, ne serait-ce que quelques secondes.

05h00L’épisode se termine. J’ai bravé les publicités américaines

intempestives, la qualité K7 de mon streaming, le sommeil, et

non, rien de rien, je ne regrette rien.

l’a u t e u r

Titulaire d’un Doctorat en séries télés, j’écris des articles en

guise de passe-temps et je suis habituellement critique pour le

site Addicted To Series. Je regarde des séries telles que Breaking

Bad, The Walking Dead ou encore Bates Motel. Pour toutes

remarques ou questions sur l’une de mes productions, ou même

une collaboration, n’hésitez pas à me contacter par mail jtaffin@

laposte.net ou via Twitter : @MrTaffinovic.

ursu

la c

oyot

e/am

c

bob odenkirk dans Better Call saul

5

Page 6: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)
Page 7: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

Crescendopour la bande originale sérielleL’accompagnement musical est un élément fondamental de toute oeuvre audiovisuelle. Qu’en est-il de la bande originale sur le format sériel ? tour d’horizon avec trois genres musicaux différents, trois artistes singuliers pour trois séries magistrales.

par yann K. photo matthias clamer, fargo/FX

d o s s i e r

Page 8: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

Les observateurs sériels avisés

s’enthousiasment, s’exaltent – que dis-je –

s’enflamment, et moi le premier, devant

le flux désormais constant de cinéastes

venus s’encanailler pour exercer leur art

sur le petit écran le temps d’un épisode,

voire plus si affinités.

Mais leur présence n’est pas une fin en soi.

Après tout, nous parlons ici d’un médium

qui repose d’abord sur les épaules d’un

scénariste et puis, en allant un peu plus

loin, d’autres postes clés progressent et

témoignent de la vitalité de la production

sérielle contemporaine. C’est notamment

le cas pour la composition musicale qui

foisonne actuellement.

L’utilisation de la musique sur le format

sériel fait souvent la part belle à une

sélection de titres existants plus ou moins

bien dosée. Certaines chaînes (The CW

pour ne pas la citer) ouvre même le

robinet à fond.

On parle alors de supervision musicale,

un métier à part entière dont les meilleurs

représentants (Citons Thomas Golubic

qui a travaillé pour Breaking Bad) sont

très demandés.

Parallèlement, l’incorporation de com-

positions musicales originales a toujours

existé sur le petit écran, mais sans jamais

tutoyer l’ambition – ainsi bien sûr que

son corollaire, l’investissement – des

productions accompagnant le cinéma.

Il y a bien quelques exceptions comme la

partition d’Angelo Badalamenti pour le

compte d’une certaine Twin Peaks (voir

encadré), mais elles sont très rares. Ces

deux dernières années, l’émergence de

bandes originales singulières ouvrent

de nouvelles perspectives à la série de

télévision et il est intéressant de noter

que les cinéastes n’en sont pas les seuls

responsables.

organiqueJe ne pouvais pas entamer ce

triptyque musical sans parler de la bande

originale d’Utopia (Channel 4). Elle est à

mettre au crédit de Juan Cristobal Tapia

de Veer dit Cristo, multi-instrumentiste

né au Chili et vivant à Montréal. Son

parcours révèle tout l’éclectisme de sa

musique. Après une formation classique

au sein du conservatoire de musique du

Québec, il devient producteur de dance

music et rencontre rapidement le succès

au sein d’un trio nommé One Ton.

Cristo aime expérimenter et va trouver

un terrain qui lui permet de le faire plus

amplement. Le réalisateur anglais Marc

Munden lui propose de créer la bande son

de la mini-série The Crimson Petal and the

White. Le courant passe tellement bien

entre les deux hommes que ce dernier le

convie automatiquement sur son projet

suivant pour Channel 4.

Utopia est une série peu commune.

Dennis Kelly, son créateur, aborde le

thriller complotiste par le biais d’un

roman graphique mystérieux. Munden

donne alors une tonalité acidulée à la

mise en scène et Cristo va souligner

l’ensemble par des sonorités inconnues.

Adepte du voyage, il utilise des

instruments déconcertants tels que

d o s s i e r c r e s c e n d o p o u r l a b a n d e o r i g i n a l e s é r i e l l e

« utopia est indissociable de sa bande son. quelques notes suFFisent pour la reconnaître iMMédiateMent »

uoptia

chan

nel

4

8

Page 9: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

des ossements humains (percussions

et flûte) en provenance du désert

chilien, des excréments de rhinocéros

ramenés du Zimbabwe ainsi que des sons

d’animaux (essentiellement d’oiseaux)

qu’il transforme et déforme. Le résultat

est très contemporain et tend vers la

musique concrète, mais pas seulement.

Cristo mélange les genres et s’appuie sur

des rythmiques (dub, drum‘n’bass) qu’il

manipule sans jamais tomber dans le

pastiche.

Au final, Utopia est indissociable

de sa bande son. Du reste, quelques

notes suffisent pour la reconnaître

immédiatement, preuve qu’il s’agit d’un

authentique chef d’oeuvre.

orchestralLa série sait aussi s’offrir un soun-

dtrack orchestral plus conventionnel.

C’est Jeff Russo qui signe la musique

de Fargo (FX) et son travail bien que

remarquable, emprunte une forme plus

classique.

Depuis le début des années 90, Russo

est le guitariste principal d’un groupe

de rock alternatif nommé Tonic, basé à

Los Angeles. Rien ne le prédispose donc

à composer la musique d’une série qui

sera tournée durant un hiver rigoureux

du côté de Calgary. Il bascule pourtant

progressivement vers l’écriture de

bandes originales au milieu des années

2000 par le biais d’une amie composi-

trice. Après avoir participé à plusieurs

enregistrements, il fait ses débuts en

tant que compositeur avec un jeune

showrunner qui lui fait confiance, un

certain Noah Hawley. Ensemble, ils

signent deux productions infructueuses

pour ABC (The Unusuals et My Generation)

avant de se surpasser pour un remake

diffusé par FX.

Adapter Fargo des frères Coen

n’était pas une mince affaire. Succéder

à Carter Burwell l’était tout autant. Le

compositeur avait marqué les esprits

avec une maestria chargée de mélancolie.

Russo suit alors le mouvement initié

par son compère Hawley, à savoir une

fidélité respectueuse de l’univers du long

métrage et une création totale dans ce

cadre. Pour ce faire, il va enregistrer

ses compositions avec l’orchestre phil-

harmonique de Prague qui lui procure

des sonorités plus orientales là où le

travail de Burwell s’inspirait du folklore

scandinave.

Pour retranscrire l’humour noir de la

série, Russo imagine des compositions

aux multiples variations, y compris

pour les personnages principaux.

Sur une suggestion de Noah Hawley,

il a par exemple écrit une séquence

toute en percussions (interprétée par

Ryan MacMillan) pour accompagner

un duo de tueurs à gages burlesques

( Numbers & Wrench). Ce passage en

rupture témoigne d’une inventivité qui

contamine l’ensemble de cette bande son

exceptionnelle.

« une séquence toute en percussions pour accompagner un duo de

tueurs à gages burlesques. »

Mr. Wrench (russell harvard) et Mr. numbers (adam goldberg)

dans fargo

chri

s la

rge/

fX

9

Page 10: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

synthétiqueLe nom de Cliff Martinez ne vous

est peut-être pas inconnu. Après avoir

grandi dans l’Ohio, Martinez s’installe à

Los Angeles pour y profiter des débuts

de la scène punk locale. Il se distingue

comme batteur au côté du Captain

Beefheart jusqu’au début des années 80

avant de rejoindre une formation dont

la popularité s’apprête à exploser : les

Red Hot Chili Peppers.

Très sensible à l’apparition des boîtes

à rythme, et pour cause, il s’essaie à

la composition électronique et c’est

ainsi qu’il se fait remarquer en faisant

passer ses créations autour de lui. Steven

Soderbergh le remarque et l’engage

pour composer la bande son de Sexe,

Mensonges & Vidéo. C’est le début d’une

longue carrière commune.

Quand Soderbergh se lance dans The

Knick – qu’il va réaliser en intégralité

pour le compte de Cinemax – il se tourne

naturellement vers Cliff Martinez. Bien

qu’il s’agisse de chirurgiens newyorkais

au début des années 1900, Soderbergh

n’hésite pas à lui demander une produc-

tion musicale entièrement moderne !

Passé la stupéfaction, Martinez est tout

de même en terrain connu. La plupart

de ces bandes originales comportent en

effet une dominante de synthétiseurs.

Pour The Knick, tout en restant dans un

cadre synthétique, il utilise quelques

instruments étonnants comme un Cristal

Baschet ou une flûte indienne. Mais c’est

la rythmique de ces compositions qui

marque les télespectateurs de la série.

En bon batteur de formation, il insuffle

de formidables battements progressifs

comme cette montée d’adrénaline qui

accompagne le héros cocaïnomane dès

les premiers instants de la série.

L’anachronisme de cette superposition

musicale s’évanouit rapidement pour

ce qui restera comme l’un des tours de

force musicaux de 2014, tous médiums

confondus.

Ces trois exemples ont deux points

communs, l’un attendu et l’autre bien

plus surprenant. Vous aurez remarqué

que ces compositeurs fonctionnent en

collaboration étroite et durable avec les

réalisateurs (Soderbergh et Munden) ou

avec le showrunner (Hawley) des séries

concernées. Étonnamment, il se trouve

qu’ils ont aussi un parcours semblable

qui passe par les musiques plus

populaires que sont le rock et la dance,

comme si plus qu’un bagage classique,

l’école de la mélodie entraînante s’avérait

être le point de départ nécessaire du

compositeur contemporain.

Pour terminer, quelques chiffres.

Cliff Martinez a produit environ trois

heures de musiques pour The Knick

alors qu’il n’en fait généralement que

quinze minutes pour un film. Quand à

Jeff Russo, c’est environ huit heures de

compositions qu’il a remis pour Fargo.

Enfin, Cristobal Tapia de Veer s’est exilé

six mois en Angleterre pour travailler

sur la seule saison 1 d’Utopia.

Écrire pour une série s’avère

sûrement être le travail le plus harassant

qui soit proposé au compositeur de bande

son, mais c’est d’autant plus d’espace

pour créer et exprimer tout son art !

l’a u t e u r

Sériephile qui s’ignore depuis Twin

Peaks, j’ai fait mon coming out grâce à

un blog que j’alimente depuis environ 4

ans. J’y écris de manière subjective dans

une prose savamment dosée en mau-

vaise foi. J’y défends principalement

deux thèses. Oui, le genre sériel peut

et doit devenir formellement supérieur

au septième art. Et oui, le superviseur

musical sériel est un génie !

« c’est la rythmique de ces compositions qui Marque les

téléspectateurs. »

dr John tackery (clive owen), dr everett gallinger (eric Johnson) dans the knick

ho

me

boX

off

ice

10

Page 11: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

par jeff russo (2014 sony classical)

La bande originale de Twin Peaks (ABC) est aussi culte que

la série qu’elle accompagne. Fidèle collaborateur de David

Lynch depuis Blue Velvet, Angelo Badalamenti a su créer une

ambiance remarquable, constamment samplée depuis (« Go »

de Moby par exemple) et constituant une source d’influences

pour des générations d’artistes (citons Lana Del Rey). Le travail

de Badalamenti correspond parfaitement à la dualité de Twin

Peaks. Une tranquillité apparente troublée par des nappes

sombres et entêtantes. La référence !

twin peaKs

par angelo badalamenti (1990 warner bros.) 🎵

la playlistbandes originales de séries

Jeff Russo avait déjà travaillé avec Noah Hawley ( showrunner

de la série) pour My Generation (ABC) et The Unusuals (ABC).

Ses compositions rassemblées dans ce score de Fargo (FX) ont

été enregistrées avec l’orchestre philharmonique de Prague

pour un résultat à l’amplitude rare sur le petit écran. Les

envolées des instruments à corde accompagnent parfaitement

les grandes étendues de la série, mais Russo trouve aussi le

ton juste pour accompagner l’humour et l’absurdité de cette

adaptation de l’univers des frères Coen.

fargoSteven Soderbergh s’est appuyé à de nombreuses reprises

sur Cliff Martinez pour écrire ses bandes sons depuis Sexe,

Mensonges et vidéo (1989). Pour la série d’époque qu’est

The Knick (HBO), il souhaitait s’éloigner d’un contexte

musical jugé inintéressant. Martinez lui a donc concocté un

accompagnement presque exclusivement électronique. Le

résultat anachronique est spectaculaire et propulse la série

parmi les toutes meilleures nouveautés 2014.

the KnicK

🎵par cliff martinez (2014 editions milan music) 🎵

11

Page 12: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

Brian Reitzell débute dans la musique au début des années

90. En pleine vague grunge, il est batteur dans un groupe

mi-punk mi-glam rock (Redd Kross). Le succès n’est pas au

rendez-vous mais il rencontre alors une certaine Sofia Coppola.

Elle lui confiera ensuite la bande son de ses films (The Virgin

Suicides, Lost in Translation). C’est David Slade (producteur

et réalisateur sur Hannibal) qui le convie aux victuailles de

l’adaptation pour NBC du célèbre tueur en série. Reitzell tra-

vaille d’arrache-pied pour fournir une bande son qui couvre

presque la totalité de la série. Dominé par un vrai savoir faire

de l’impromptu, il y mélange des sonorités innombrables du

clavecin aux percussions japonaises

hannibal

par brian reitzell (2014 lakeshore rec.) 🎵

la playlistbandes originales de séries

Fabrice Gobert, créateur des Revenants, est allé trouver

les écossais de Mogwai pour cette bande son à l’ampleur

inédite sur une série qui vient de chez nous. Gobert leur avait

envoyé quelques scripts en précisant quelques références

dont le Twin Peaks de Badalamenti (CQFD). Habituellement

friands d’un son à guitares saturées dominantes, les Mogwai

surprennent ici par un ensemble très spectrale et la simplicité

d’un xylophone mélodieux.

les revenantsAprès avoir travaillé avec lui sur The Crimson Petal and the

White (BBC), Marc Munden (qui a réalisé la majorité d’Utopia)

tenait à confier le soundtrack à Cristobal Tapia de Veer.

D’origine chilienne et vivant à Montréal, CTdV est un musicien

passé par le classique avant d’opter pour l’électro. Il propose

ici une série de compositions aux sonorités surprenantes qui

s’adaptent à merveille à l’univers très graphique d’Utopia

(Channel 4).

utopia

par mogwai (2013 rock action rec.) 🎵par cristobal tapia de veer (2013 silva screen rec.) 🎵

12

Page 13: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

More TVtu souhaites participerau prochain numéro ?

envoie ton idée d’article à

[email protected]

Page 14: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)
Page 15: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

Il y a de simples histoires que l’on raconte au comptoir d’un

bar puis celle d’un homme qui décroche un rôle dans une des

plus grosses productions de notre génération. RYAN GAGE (Le

Roi Louis dans The Musketeers, série de la BBC) nous raconte

son histoire incroyable, ce que c’était de travailler avec Peter

Jackson pour The Hobbit, avec le Doctor (Who, bien sûr), Peter

Capaldi, et à quoi on doit s’attendre dans la deuxième saison

de The Musketeers.

Bonjour ! Comment allez-vous ?

Très bien, et vous ?

Je vais bien, merci de m’accueillir aujourd’hui.

Merci de prendre le temps de me recevoir, c’est un plaisir.

Je vais commencer avec une question un peu marrante.

Je pense que vous l’avez peut-être déjà lue sur Twitter, du

coup c’est un peu prévisible : quel est le secret de votre

chevelure ?

[Rires] Oui, vous avez raison, j’ai en effet déjà eu cette question.

Comment je conserve une telle coiffure. D’abord, merci. C’est

simplement grâce au shampoing et après-shampoing que

j’utilise et je laisse poser mon après-shampoing, c’est comme

ça que je garde mes cheveux brillants.

Ah, c’est donc cela le secret !

Mon coiffeur va être aux anges que vous m’ayez demandé,

c’est lui qui m’a conseillé de faire ça.

C’est génial ! Vous avez eu une expérience théâtrale

plutôt intéressante avec la Royal Shakespeare Company.

Que retenez-vous de cette période qui marque encore

aujourd’hui votre travail à la télévision et au cinéma ?

Je pense que l’un des gros avantages du théâtre, c’est que

There are pub stories and then there are the pub stories

that consist of one landing a role in one of the largest scale

productions that our generation will ever see. RYAN GAGE

(BBC’s The Musketeers’ King Louis) tells his incredible pub

story of what it was like working with Peter Jackson on The

Hobbit films, working with The Doctor (Who, of course), Peter

Capaldi, what to expect in this season of BBC’s The Musketeers,

how he keeps his hair so sleek looking and much much more...

Hi! How are you?

Great, how have you been?

I’m great, thank you for sitting down with me today.

Thank you for having me, it’s a pleasure.

I’m going to start off the questions with a fun one. I think you

may have seen this one on Twitter, so this one may be a bit

expected. How do you keep your hair so “sleek-looking.”?

[Laughs] Yes, you’re right. I did see that one. How do I keep

my hair so sleek looking. Yeah, thank you. Um, well, it’s just

shampoo and conditioner and I leave the conditioner in. That’s

how to get it shiny.

That’s the secret then!

[Laughs] My hairdresser is going to be thrilled you asked

because he told me to do that.

That’s great! So, you’ve had an interesting theater

background with the Royal Shakespeare Company, what

are one to two things that you learned during your time

there that you carried over to your work on your television

and film work?

Well, I mean I think one of the great things about theater is

that you can do the show again the next day, and then again

d’un pub à la nouvelle zélanderyan gage

e n t r e t i e n

par prutha s. patel photo faye thomas

15

Page 16: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

vous pouvez jouer le lendemain et le surlendemain ! Si vous

faites une erreur, vous serez embarrassé ce soir-là devant

le public, mais il y aura une autre représentation. Vous

pouvez encore jouer et faire mieux les autres soirs. J’essaie

de conserver ce côté théâtral dans ce que je fais à la télévision,

en prenant des risques et en essayant de nouvelles choses.

C’est justement lorsque que l’on fait des erreurs et que l’on

est poussé à recommencer, parce que l’on s’est trompé, que

l’on arrive à quelque chose de nouveau et d’intéressant. Cela

permet vraiment d’aspirer à quelque chose de nouveau, de

différent quelque chose de spécial. Je ne dis pas que ça arrive

souvent, mais c’est mon objectif. C’est vraiment ce que j’essaie

de conserver.

Je comprends. C’est en quelque sorte un processus d’essais

et d’erreurs. Vous jouez actuellement le Roi Louis XIII dans

la série The Musketeers sur la chaîne BBC. La relation du

Roi Louis avec les mousquetaires est particulièrement

approfondie, qu’est-ce que vous préférez dans cette

relation ?

C’est intéressant d’explorer un personnage qui a un pouvoir

absolu. Il a ce pouvoir du fait de son seul nom, mais en

réalité, il y a d’autres personnages qui sont plus intelligents

et qui s’y connaissent davantage en politique, du moins assez

pour manipuler Louis et essayer d’exploiter sa naïveté. C’est

intéressant de jouer un personnage très puissant, vaniteux, fier

et qui se fait exploiter. Sa relation avec les mousquetaires est

passionnante, car leur loyauté est inconditionnelle. Ils peuvent

être en désaccord, mais ils sont en quelque sorte obligés de le

servir. C’est un concept assez compliqué à comprendre et la

plupart des gens n’ont pas vécu cela personnellement. C’est

une dynamique du pouvoir et ce n’était certainement pas

une démocratie. Il peut ne pas être la meilleure personne

pour le job ou ne pas avoir les bons penchants, mais au final

c’est lui l’homme aux commandes. C’est forcément fascinant.

D’une manière générale, c’était aussi un plaisir de travailler

avec Luke (Pasqualino), Tom (Burke), Santiago (Cabreara) et

Howard (Charles). Ce sont des acteurs que j’adore et c’était

génial de travailler avec eux. Ils sont simplement géniaux et

très sympas.

En parlant de manipulation et d’abus, du fait de l’accent

mis sur la relation entre le Roi Louis et le Cardinal, vous

avez pu travailler étroitement avec Peter Capaldi, l’actuel

Doctor. L’avez-vous déjà vu dans Doctor Who ? Qu’est-ce

que cela vous inspire de le savoir Docteur à présent ?

Oui, j’ai quasiment vu toutes les saisons. J’adore Peter (Capaldi).

Nous sommes de bons amis et je suis censé le voir bientôt. C’est

the night after that. If you make a mistake you will embarrass

yourself in front of the audience that night, but there will be

another show. You can try again and “fail better” and that sort

of thing until the last night. I try to take the spirit of theatre

to what I do onscreen, take risks and try new things. It’s by

making mistakes and messing it up, then being told to do it

again because I’ve done it so badly - that’s the only way to find

something new and interesting to find something different.

Something special. That’s the aspiration, I’m not suggesting

I’m always successful, I’m just saying that’s my aim. And that’s

what I try to take over with me from the stage.

That makes sense. A sort of trial and error process. On

BBC’s The Musketeers you currently play King Louis XIII

whose relationship with The Musketeers is explored quite

a bit, what is your favorite part about this relationship

and playing King Louis in general?

I think it’s interesting to explore a character who potentially has

absolute power. But he has that power in his name alone but

really there are others who are cleverer and more politically

savvy, even enough to manipulate and try to exploit Louis’

naivety. So, it’s interesting to play a character who should be

very powerful but is so vain and proud, and is vulnerable to be

exploited though that. The relationship with The Musketeers

is fascinating because they are unquestioning in their loyalty.

They might disagree but they are obliged to serve and that’s

something that well, it’s quite a hard concept to understand

today. It’s peculiar dynamic of power; it certainly wasn’t

democracy. He might not be the best man for the job or have

the right inclinations for the job, but he’s the man in the big

chair. So that’s all very interesting. On a simpler level it was

great working with Luke (Pasqualino), Tom (Burke), Santiago

(Cabrera) and Howard (Charles), and the rest of the cast, I

absolutely adore working with them. All are great actors and

great fun to be around.

e n t r e t i e n r y a n g a g e

16

louis Xiii (ryan gage)

Page 17: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

quelqu’un que j’apprécie beaucoup et je suis très chanceux

d’avoir travaillé avec lui ainsi qu’avec deux autres Doctor Who.

David (Tennant) qui était Hamlet, Sylvester (McCoy) dans Le

Hobbit et Peter dans The Musketeers.

C’est incroyable ! Peut-être que c’est un signe que vous

ayez déjà travaillé avec trois Docteurs Je ne suis pas sûre

de savoir ce que cela peut être mais qui sait.

Un signe ? Pour moi ?

Bien sûr, pourquoi pas ?

Et bien, parlez-en à la BBC. (Rires)

(Rires) Je vais m’en occuper tout de suite. The Musketeers a

été renouvelée pour une troisième saison, êtes-vous impa-

tient d’être de retour en République Tchèque ? Qu’est-ce

qui rend cela unique à vos yeux ?

J’adore la République Tchèque et suis très attaché à Prague. J’ai

passé énormément de temps là-bas au cours des deux dernières

années. C’est un pays magnifique avec de superbes paysages

et des bâtiments splendides. Certains d’entre eux sont dans un

état très vétuste, mais ils ont un charme particulier. C’est un

lieu incroyable pour tourner. C’est génial. Je n’y étais jamais

allé avant, mais j’y retournerai certainement en vacances afin

d’en voir encore plus. C’est tellement sympa d’être là-bas.

Qu’est-ce que l’on peut attendre de la saison 3 de The

Musketeers?

J’ai hâte du fait qu’elle soit plus sombre que la dernière saison.

Ce ne sont plus des histoires individuelles à chaque épisode,

On that manipulation and exploitation notion, because of

the focus on King Louis’s relationship with The Cardinal,

you have been able to work very closely with Peter Capaldi,

the current Doctor. Have you seen him on Doctor Who yet?

What are your thoughts about him being the Doctor now?

Yeah, for most of the series. I love Peter (Capaldi), We are great

friends, and I’m supposed to meet up with him soon. I love

him as the Doctor. I’ve been lucky enough to have worked with

three Doctor Whos now. David (Tennant) who was my Hamlet,

Sylvester (McCoy) in The Hobbit and Peter on The Musketeers.

That’s amazing! Maybe that’s a sign, if you’ve already

worked with three of the Doctors. I don’t quite know of

what but perhaps.

A sign? For me?

Sure, why not right?

Well then, have a word with the BBC. [Laughs]

[Laughs] I’ll get to that right away. The Musketeers was

commissioned for a third season, are you excited to be

back in the Czech Republic? What makes it unique for you?

I love the Czech Republic. I mean I’m very attached to Prague.

I spent a great deal of time there over the last two years. It’s

a beautiful country. It has beautiful landscapes and the most

gorgeous buildings. Some of which have fallen into disrepair,

but they have a sort of interesting charm. It’s just such an

incredible place to film. It’s a great I had never been there

before, but I’d definitely go there on holidays to see more of

it. Such a great joy to be there.

17

peter capaldi et ryan gage dans the musketeers

Page 18: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

mais plutôt un feuilleton et les histoires sont amenées à durer

plus longtemps. Elles fusionnent de plus et plus, c’est une sorte

de long format pour ainsi créer de la tension et des histoires

qui se lient sans cesse. Il y a dans ce sens plus d’intrigues tout

en conservant l’humour et le côté cape et d’épée. Mais c’est

sans doute plus noir et concernant les choses pour lesquelles

je suis le plus impatient, je pense que les fans vont apprécier.

Cela semble palpitant, nous attendons cette nouvelle saison

avec impatience.

C’est vraiment passionnant. C’est la même série, mais avec un

peu plus de profondeur. C’est une super saison. Finir sur un

tel apogée, c’est fantastique. Les gens

vont adorer.

Parlons un peu cinéma à présent

: vous avez deux projets à venir.

Pouvez-vous nous en dire plus ?

J’adore jouer beaucoup de personnalités

et personnages différents. C’est vrai-

ment ce que j’aime faire. Pendant que

je filmais The Musketeers, je me suis

échappé pour tourner un petit rôle

dans un film intitulé A Hundred Streets

qui était plutôt amusant à jouer. J’ai

adoré ce film, car il porte sur quatre

histoires d’amour entremêlées et j’y

joue un trafiquant de drogue qui doit

avoir une conversation très sérieuse

avec quelqu’un. J’ai aussi eu un autre

petit rôle en tant que bijoutier dans un

autre film intitulé Scottish Mussel. Je

me devais d’être impliqué dans ce projet, car il est vraiment

formidable. C’est une petite comédie britannique, une comédie

un peu bizarre et tellement marrante. C’était chouette de

quitter la perruque et le costume d’époque pendant un certain

temps et d’aller jouer quelqu’un d’autre, être sur un plateau

de tournage différent pour ensuite revenir, remettre la

perruque, le maquillage et les grands pantalons et redevenir

le majestueux Louis. Au final, il m’avait manqué, et je ne me

rappelais plus pourquoi je l’avais abandonné.

En parlant de ces différents personnages, y en a-t-il un

que vous n’avez pas encore joué, mais que vous aimeriez ?

Il y a tellement de personnages que j’aimerais jouer. J’aimerais

jouer un Don Juan. Je n’ai jamais ce genre de rôle au cinéma.

En tout cas, un qui ne soit pas menaçant ou fou. J’aimerais

What’s something we can expect from season three of The

Musketeers?

I’m looking forward to it being darker than the last series. It’s

no longer individual stories per episode, it’s more serialized

and the stories are more long running. They’ve merged

through more and more. It’s a more long formatted form to

create tension and to weave stories throughout. So in that

regard there’s a lot more intrigue and then also still has of

its clothes, humor and swashbuckling. But certainly darker

and the elements which I’m excited about, I think the fans

will enjoy them.

That sounds exciting, we’re

definitely looking forward to it.

It definitely is exciting. It’s the

same show, but a little bit deeper.

It’s gonna be a great season Ending

on such a climax. Fantastic. People

will love it.

To shift a bit to film, you have two

upcoming film projects. Can you

tell us a bit more about those?

I love to play a lots of different

characters. That’s what I love to do.

It’s good for me I learn things about

myself. And so while I was filming

The Musketeers, I snuck off and did

a little cameo in a movie called A

Hundred Streets. I loved the concept

because, four interwoven London

stories and I play a drug dealer who

has to have a very serious conversation with somebody. I

also have a little cameo as a jeweler in another filmed called

Scottish Mussel. I just had to be involved in the project because

it sounded like great fun. It’s a bizarre little British comedy.

It was lovely to get out of the wig and the period costume for

a while, and go and be somebody else for a while and have a

bit of fun on a different film set, then come back and put the

wig back on and the makeup on and the big trousers and be

the lovely Louis again. Who, by that point that I missed and I

didn’t realize why I’d left in the first place.

Talking about those different characters, are there any

character types that you would like to play but haven’t

quite yet?

There are all sorts of characters I’d like to play. I’d love to play

e n t r e t i e n r y a n g a g e

18

Page 19: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

aussi jouer un intellectuel ou quelqu’un de brillant comme un

Leonardo ou juste quelqu’un avec un esprit extraordinaire.

Et évidemment, j’aimerais jouer une rock star.

Une rock star, qui n’en aurait pas envie ? Les gens passent

des années à essayer de se faire une place dans le milieu du

cinéma, et vous y êtes arrivé, en effectuant une transition

qui semble sans heurt. Qu’est-ce que cela représente pour

vous ? Passer directement d’une production télé à une

production à grande échelle comme Le Hobbit ?

En fait, je ne suis pas passé directement de la télévision à

Le Hobbit. C’était un plus grand saut que cela. Je travaillais

au théâtre lorsque j’ai obtenu mon rôle dans Le Hobbit et j’y

travaillais aussi avant cela. En fait, je travaillais pour une

West End Productions, donc à ce moment-là, c’était plutôt un

passe-temps. Enfin pas un passe-temps mais une passion. Je

jouais dans une magnifique pièce présentée à un public d’une

cinquante de personnes, dans une salle au-dessus d’un pub.

J’ai adoré cette petite pièce. Je ne gagnais pas d’argent, j’avais

juste vraiment envie de jouer. Bizarrement, un des directeurs

de casting du Hobbit se trouvait à l’une des représentations, et

c’est à la fin de la pièce que j’ai eu une audition pour le film.

C’est comme ça que tout a commencé.

Waouh, c’est génial !

Oui, donc je n’ai pas eu une carrière très claire, et en fait le saut

s’est fait d’un pub à l’un des plus grands films. Un immense

saut ! C’est comme ça que tout a commencé il y a des années.

a lover. I’ve never gotten to play a lover on screen, not a proper

Romeo type. Certainly not one who wasn’t menacing or silly.

I’d also love to play an intellectual or someone brilliant like a

Leonardo, someone with an extraordinary mind. And lastly,

I’d love to play a rock star, of course.

A rock star, who wouldn’t right? People spend years trying

to break into the franchise film scene and you were able

to, what seems almost, like a seamless jump into one of

the largest in the world, what was that experience like for

you? To go from a television production straight to such

a large-scale production as you did in The Hobbit films?

I didn’t actually go directly from TV to The Hobbit film. It was

a bigger jump than that. I was working in theater when I got

The Hobbit job but I was also working in theater before The

Hobbit. I had I worked for the RSC and West End Productions

stuff like that, but at the time I was doing a hobby project well

not a hobby project but a project of love. There was a beautiful

play put on to an audience of fifty and in the room above a

pub. I just loved the play. I wasn’t making any money from it, I

just really wanted to do it. Bizarrely the casting director of The

Hobbit happened to be at that play, and after the performances

I got an audition for the film, so that’s how it happened.

Wow, that’s great.

Yeah, so, I haven’t had a very clear-cut career, and actually

the jump was from a pub to this enormous film. It was quite

surreal.

stephen Fry et ryan gage dans Le hobbit

Page 20: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

C’est marrant, d’un pub à la Nouvelle Zélande. Quelle

histoire fantastique ! C’est une de ces histoires que vous

pourriez partager avec tout le monde, le genre d’histoires

à raconter dans un pub !

Exactement ! J’espère qu’elle en inspirera plus d’un car c’est

la réalité. C’est ce qui s’est vraiment passé.

À l’origine, vous étiez censé jouer un petit rôle dans le

film, mais vous avez fini par avoir un rôle fraîchement

créé (Alfrid, Le Maître de Laketown), quelle a été votre

réaction ? Comment avez-vous annoncé la nouvelle à vos

amis et à votre famille ?

Je leur ai simplement dit, et ils étaient ravis. Je n’ai pas dansé

ou quoi que ce soit, mais j’étais aussi excité pour moi-même.

Ils étaient tellement heureux, c’était génial. C’était excitant de

passer des auditions. Mes proches savaient que j’aimais des

choses différentes et que je pouvais jouer des personnages

différents. J’ai passé des auditions pour différents rôles, à un

moment donné, j’étais un nain. Ils m’ont appelé et m’ont dit

qu’ils me voulaient dans le film mais qu’ils ne s’étaient pas

encore décidé sur le rôle que j’allais avoir. Au final, ils ont

décidé d’écrire un personnage pour moi, ce qui est franchement

un honneur. C’est devenu un rôle plus important. C’était

énorme.

Je me souviens avoir vu vos scènes et penser, « Oh oh, ce

type va être une source à problèmes. »

(Rires) Oui, c’était plutôt marrant.

Quel est votre meilleur souvenir de tournage en

Nouvelle-Zélande avec l’équipe ?

Il y en a tellement, il s’est passé tellement de choses géniales. Rien

que le fait de travailler avec Peter Jackson, c’était une expérience

extraordinaire. C’était un plaisir de bosser avec lui et fascinant

de voir comment il travaille. Observer les gens travailler sur

une production de cette taille, c’était extraordinaire. Des

plateaux étaient fabriqués tous les jours. C’était incroyable.

Des acteurs de talent, les

accessoires utilisés un étui

en cuir, un peu de boiseries,

rien qu’une seule partie

d’une arme est une oeuvre

d’art, simplement magni-

fique. C’était grandiose d’être

entouré de tant de gens

talentueux et de créer de si

belles choses. J’ai aussi adoré

rencontrer des acteurs que

That’s hilarious, so it was from a pub to New Zealand. Such

a wonderful story! That’s just one of those stories you could

share with anyone, wait that’s a perfect pub story!

Exactly. It is! And I hope it’s inspiring one as it’s absolutely

true. That is actually what happened.

You were originally meant to play a smaller role in the film

but ended up being given the role, (Alfrid, The Master of

Laketown), what was your reaction to that? How did you

break the news to friends and family?

I just told them and they were thrilled. I didn’t quite do a dance

or anything but I was excited for myself, of course. It was a

thrill auditioning process too. They knew that I liked different

things and that I could play different things. I auditioned as a

few different things. I was a dwarf at one point. They called

me and told me they wanted me in the film but couldn’t decide

quite where they wanted me. And then they decided to write

me a character. Which is quite a compliment. And it became

a bigger role. It was terrific.

I remember seeing your scenes and just thinking, “ Uh oh,

this guy’s going to cause some trouble. ”

[Laughs] Yeah, that was all quite fun.

What was your favorite part about filming in New Zealand

with this cast and crew?

There were so many brilliant things. Just simply to be working

with Peter Jackson is SUCH an extraordinary experience. Its

just a buzz to be working with him and it was fascinating to

watch the way he worked. To watch the work of the sets and

the production of that size, and to be working with so many

creative people from so many disciplines was extraordinary.

Sets would be created everyday and it was extraordinary to

watch them emerge. Everything you pick up , a leather pouch or

a bit of woodwork of some kind a part of a weapon is a piece of

art and simply beautiful. That was very inspiring to be around

so many talented people who can create such beautiful things.

It was a thrill to work with so many

actors who I grew up watching too.

Stephen Fry, is such a fantastic actor

and writer and comedian. He’s always

been a hero of mine and just to get to

act alongside him as a sidekick is such

a dream come true. He’s such a lovely,

brilliant person and so funny. They all

are. Martin Freeman is such a great

person and I watched him for years

on The Office and then to be working

e n t r e t i e n r y a n g a g e

20

Page 21: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

j’ai regardé en grandissant. Stephen

Fry est un acteur, comédien et écrivain

fantastique. Il a toujours été l’un de

mes acteurs comiques préférés, mon

héros. Jouer à ses côtés, c’est un rêve

devenu réalité. Il est vraiment brillant,

incroyable et tellement drôle. Ils le sont

tous. Martin Freeman est quelqu’un

de formidable. Je l’ai regardé pendant

des années dans The Office, pour au

final, travailler avec lui... Être pote

avec lui est tout simplement génial.

C’était top de rencontrer ces gens que

vous avez vus et admirés et devenir

en quelque sorte leur acolyte. Et au

moment où vous pensez que cela ne

pourrait pasêtre mieux, Billy Connelly arrive.

Dernière question, de nombreux fans de Tolkien attendaient

fébrilement le dernier volet de Le Hobbit, est-ce que vous

aimeriez dire quelque chose à ceux qui nous lisent ?

C’était un peu triste comme c’est le volet final. Ça va être

passionnant, mais j’espère aussi que ça va être drôle, et merci

de nous avoir suivis jusqu’au bout. J’espère que vous avez

passé un bon moment et que vous avez eu autant de plaisir à

nous regarder que nous en avons eu à filmer cette aventure

et si ce nest pas le cas ? Eh bien, il reste toujours les livres.

Cela ne risque pas de changer.

Un grand merci à Joanna McCoy pour son aide.

Le final de la saison 2 de The Musketeers sera diffusé le 27 mars

sur la BBC. Le tournage de la saison 3 débutera prochainement.

with him and for him to be a mate is bizarre but beautiful. It

was just lovely to meet these people whom you’ve watched

and admired and then to sort of become their buddy. Then just

when you think it can’t be any better, Billy Connelly turns up.

And lastly, many Tolkien fans were anxiously awaiting

the epic concluding chapter of The Hobbit films, is there

anything you’d like to say to those reading this?

It is a bit sad as the concluding chapter, it’s certainly a thrilling

one. So thank you for coming this far with us. I hope that

you’ve had a great time. And I hope that you’ve had as much

fun watching it as we have had making it and if not? Oh well,

go back to the book. That hasn’t gone anywhere.

Huge thanks out to Joanna McCoy for all of her help.

The season finale of BBC’s The Musketeers airs March 27th,

2015. Series three begins filming shortly.

t h e i n t e r v i e W e r

Prutha S. Patel is an avid fan of many things and has grown up

being told by her mother that she simply watches too many films

and TV shows. Instead of listening to her mother, she decided

to delve even further by moving to the west coast from the east

coast to study at Southwestern Law School in Los Angeles. Pru-

tha aspires to become an entertainment attorney and hopes to

learn as much as she can about the vast realm of entertainment

from the amazing people she happens to meet along the way.

Fortunately for her, her parents not only don’t mind her being

a fan of so many things now, but they are also fully supportive

of her aspirations.

l’ i n t e r v i e W e u s e

Prutha S. Patel est une fervente adepte de beaucoup de choses

et a grandi en entendant sa mère lui répéter sans arrêt qu’elle

regardait tout simplement trop de films et de séries télévisées.

Mais au lieu d’écouter sa mère, elle a décidé de plonger encore

plus dans cet univers en déménageant sur le côte ouest des États-

Unis pour étudier le droit à Los Angeles. Prutha aspire à deve-

nir une avocate spécialisée dans le divertissement, et espère

apprendre autant qu’elle le peut de ce vaste de domaine des

personnes incroyables qu’elle rencontre et rencontrera tout au

long de ses études. Heureusement pour elle, cela ne dérange

plus ses parents qu’elle soit autant passionnée par ce milieu là,

et ils la soutiennent quelque soit ces décisions.

21

Martin Freeman et ryan gage à la première du hobbit

Page 22: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

le dépoussiérage de sériesreboots et suites

a n a Ly s e

par maXime pontois photo daLLas / tnt

Hawaii Five-0, Dallas, 90210 et Battlestar Galactica sont des exemples, parmi tant d’autres, de reboots et suites. Producteurs en manque d’imagination ou éclair de génie, ces séries ne rencontrent pas toujours le même succès.

Ces dernières années, nous avons

pu remarquer sur nos écrans l’arrivée

de nouvelles séries qui ont un certain

goût de déjà-vu. En manque d’idées,

les chaînes américaines se tournent

régulièrement vers les séries populaires

d’antan afin de les reproduire.

Elles prennent la forme de suites comme

90210, Melrose Place ou encore Dallas, de

reboots tels que Charlie’s Angels, Hawaii

Five-0, V et Battlestar Galactica ou même

de remake de séries britanniques comme

Le Prisonnier et The Tomorrow People. Ces

séries qui cherchent à dépoussiérer leurs

ancêtres sont encensées ou sévèrement

boudeés par le public. C’est quoi une

suite, un reboot ou un remake ?

Une suite, c’est le prolongement d’une

série. On retrouve le même univers, la

même histoire et les mêmes personnages,

mais généralement à une période

différente. La série Dallas de 2012 est la

suite de la série Dallas de 1978, avec des

acteurs de la distribution originale, de

retour après avoir pris un coup de vieux.

Un reboot est la nouvelle version d’une

série produite dans le passé. On fait table

rase, les histoires et les personnages de

la série précédente n’ont donc aucun

impact sur la nouvelle. Elle est alors

indépendante, seul l’univers de base

reste le même. Dans Hawaii Five-0 de

2010, les personnages et l’intrigue sont les

mêmes que dans la version de 1968, mais

le changement se fait avec de nouveaux

acteurs et à travers une version plus

moderne.

Quant au remake, il s’agit d’une série

à succès produite à l’étranger, « refaite

» pour qu’elle corresponde mieux aux

attentes du public du pays en ques-

tion. En général, l’intrigue de base

reste la même, mais le casting est

totalement différent. Hormis quelques

exceptions, comme Broadchurch, drame

policier où David Tennant joue un des

personnages principaux dans la version

britannique et la version américaine.

Cet article s’attardera aussi sur les

remakes américains d’anciennes séries

britanniques telles que Le Prisonnier et

The Tomorrow People.

Ces séries font partie intégrante du

panorama télévisuel actuel, mais les

reboots et les suites ont des limites et

les chaînes américaines doivent faire

attention à ne pas les dépasser.

22

Page 23: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

les topsLes reboots et suites ont souvent

mauvaise réputation, surtout à cause

des multiples échecs de ces dernières

années, mais il ne faut pas oublier que

certaines séries ont su se démarquer en

complétant ou en se différenciant de la

série d’origine.

Le public français n’est certainement pas

passé à côté de Hawaii Five-0, diffusée

sur M6 depuis 2011, qui nous amène au

sein d’une unité spéciale de police sur

la magnifique île d’Hawaï. Ce reboot de

la mythique série de CBS du même nom

(Hawaï Police d’État en France), qui a

connu douze saisons, a su conquérir le

public actuel. La série dure depuis cinq

saisons et va probablement continuer

encore plusieurs années grâce à des

scores d’audience très favorables. Un

peu plus de neuf millions de téléspecta-

teurs étaient devant leur écran pour sa

cinquième saison, et la série réussit à

battre la concurrence du vendredi 21h,

notamment Glee et Grimm.

Autre succès, celui de la série 90210, la

suite de Beverly Hills. Certes, la série est

aujourd’hui annulée, mais elle a duré

cinq saisons. Moins de dix ans séparent

les deux séries, et pourtant elles sont

assez différentes : 90210 était diffusée

sur The CW, alors que Beverly Hills était

diffusée sur la FOX. La suite cible donc un

public plus jeune, en se concentrant sur

les intrigues des personnages adolescents,

ce qui n’a fonctionné qu’un temps. La

première saison a attiré environ trois

millions de téléspectateurs, mais la série

n’a pas su tenir le rythme et a fini ses

jours aux alentours de 800 000 télés-

pectateurs par épisode le lundi. Dans sa

nouvelle case horaire du lundi, elle faisait

face à Dancing With The Stars, The Voice

et How I Met You Mother, les programmes

les plus fédérateurs aux Etats-Unis.

Pour ce qui est des reboots, le plus

grands succès revient à Battlestar

Galactica, qui raconte les histoires

du dernier groupe d’humains sur un

vaisseau spatial, le Galactica. Ce reboot

a su complètement éclipser la série

originale de 1978 pour créer son propre

univers et fidéliser de nombreux fans.

La série a duré quatre saisons alors que

l’originale n’en a qu’une. Son dernier

épisode a été suivi par plus de deux

millions de personnes, ce qui est une belle

performance pour une chaine du câble

comme SyFy. Deux spin-off ont connu

le jour : la série Caprica et le téléfilm

Battlestar Galactica : Blood & Chrome.

Pour finir, on peut aborder les succès

mitigés avec Dallas et V.

La première, qui conte la suite des

aventures de J. R. et Bobby Ewing, a duré

trois saisons, mais même en comptant sur

le soutien de ses fans, cela n’a pas suffi à

la sauver de ses audiences en constante

chute. Pourtant, tout avait si bien com-

mencé avec une première saison suivie

par quatre millions de téléspectateurs.

Quant à V, série culte sur l’invasion

extraterrestre de la Terre, elle a obtenu

de bons scores d’audiences, mais

insuffisants pour ABC. Elle s’arrête

donc au bout de deux saisons qui ont

rassemblé en moyenne moins de six

millions de téléspectateurs.

« pour ce qui est des reboots, le plus grand succès revient à

battlestar galactica »

hawaii-five 0, créée par leonard Freeman, alex Kurtzman, roberto orci et peter M. lenkov

Battlestar galactica, créée par glen a. larson et ronald d. Moore

23

art

stre

iber

/cbs

- fr

anK

ocK

enfe

ls/n

bc

Page 24: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

les flopsChaque année, le nombre de pilotes

commandés par les chaines américaines

ne cesse d’augmenter, ce qui résulte par

un plus grand nombre de séries annulées

au bout d’une saison ou avant même

leur diffusion. Les reboots et suites

ne dérogent pas à cette règle, bien au

contraire. En se basant sur sa vision

d’une oeuvre passée, le public va avoir

tendance à critiquer ces séries en les

comparant à celles d’origine, ce qui rend

la tâche bien plus difficile.

La suite de Melrose Place de 2009 a connu

un échec cuisant. En voulant surfer sur

le succès de 90210, les producteurs ont

lancé cette série sur The CW, en ciblant

un public adolescent, tout comme 90210.

Évidemment, la série a été confrontée à

une comparaison avec la suite de Beverly

Hills, ce qui l’a menée à sa perte. Avec à

peine plus d’un million de téléspectateurs

en moyenne pour sa première saison, la

chaîne a logiquement décidé d’annuler

la série.

Toujours sur The CW, on découvre,

en 2013, The Tomorrow People. Série

américaine, reboot d’une série britan-

nique éponyme des années 70 dans

laquelle on suit un groupe de jeunes se

cachant de la société à cause de leurs

pouvoirs. Cette série qui aurait pu

devenir le nouveau Heroes n’a pas su

retenir les téléspéctateurs à cause d’un

scénario plutôt bancal. Même audience

et même résultat que Melrose Place,

annulation après une saison.

Enfin, en 2009, Le Prisonnier, série

britannique populaire des années 60,

est rebootée par AMC sous la forme

d’une mini-série de six épisodes. Malgré

une excellente distribution icluant Ian

McKellen et Jim Caviezel, elle n’a pas

eu le succès, ni l’influence qu’avait eu

l’oeuvre originale en son temps. Le

reboot a principalement été critiqué

pour ses différences avec la version des

années 60 qui ont déplu au public de la

première heure.

2pilot

t h e s a i n t

1pilot sur nbc

W o n d e r W o M a n

34 épisodes sur nbc

i r o n s i d e

44 épisodes sur abc

c h a r l i e ’ s a n g e ls

58 épisodes sur nbc

b i o n i c W o M a n

61 saison sur nbc

l e r e to u r d e K 2 0 0 0

« en se basant sur sa vision d’une oeuvre passée,

le public va avoir tendance à

critiquer »

a n a ly s e r e b o ots e t s u i t e s👎

l e s F lo p sr e b o ots a y a n t co n n u l’ é c h e c

the tomorrow People, créée par phil Klemmer, greg berlanti et Julie plec

24

barb

ara

nitK

e/th

e cw

Page 25: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

le futur des reboots et des suites

Vous croyez en avoir fini avec les

suites et les reboots ? Et bien non, loin de

là ! Ces derniers mois, plusieurs annonces

ont créé de vives réactions sur les réseaux

sociaux, bonnes ou mauvaises.

Du côté des bonnes réactions, l’annonce

de la suite de Twin Peaks pour neuf

épisodes en 2016. C’est la série

dramatico-fantastique de 1990 du grand

David Lynch avec Kyle MacLachlan,

qui depuis enchaine les rôles sur le

petit écran. Cette nouvelle, subtilement

amenée par Mark Frost et David Lynch

sur Twitter, a ravi tous les fans de la

série. Pour s’assurer le succès, l’équipe de

production serait la même qu’il y a 25 ans,

chaque épisode sera réalisé par Lynch et

certains acteurs du casting original, dont

Kyle MacLachlan justement, feront partie

de cette aventure. Les fans de la première

heure devraient adorer.

À l’inverse, certaines annonces de reboot

ne sont pas bien accueillies, la dernière

en date, Charmed. Un reboot d’une série

à peine dix ans après sa fin, est une idée

que les fans peinent à comprendre. Pour

eux, Charmed était encore diffusée hier.

Enfin, comment ne pas parler de

Heroes : Reborn, la suite de la série

Heroes qui sera diffusée courant 2015

sur NBC sous la forme d’une mini-série

de treize épisodes. L’annonce a récolté

des avis plutôt mitigés, notamment car

les fans veulent revoir leurs acteurs

fétiches, mais pour l’instant, seul le

personnage interprété par Jack Coleman

sera de retour. Cependant, NBC a réussi à

appâter le public en engageant Zachary

Levi, connu pour son rôle dans la série

Chuck. Les quelques réactions négatives

portaient sur le fait que la qualité de

la série s’est détériorée au fil des sai-

sons. En ramenant la série à la vie, les

producteurs vont devoir se concentrer

sur les éléments qui ont fait la réussite

de Heroes, sinon le public ne suivra pas.

Mais le futur demeure peut-être dans le

reboot de film en série TV. Dernièrement,

plusieurs séries de ce genre ont connu

un fort succès. Teen Wolf et Fargo,

deux reboots de films ont réalisé de

bonnes audiences. Certes, ces reboots

ne fonctionnent pas à tous les coups,

mais quitte à ne pas avoir d’idées, les

producteurs devraient alors puiser un

peu plus du côté du cinéma.

Faire une suite ou un reboot n’est

vraiment pas simple, il faut contenter à

la fois les anciens et les nouveaux fans. Il

n’y a pas de recette magique, ressusciter

une série après plusieurs années, voire

plusieurs décennies, peut fonctionner si

le projet est bien réfléchi afin de satisfaire

le plus grand nombre. En effet, le public,

la technologie et la société évoluent, faire

revenir K2000, la voiture parlante alors

qu’aujourd’hui nous avons des voitures

de plus en plus informatisées, c’était une

idée complètement kitsch.

Faire un reboot moderne d’une série qui

n’a pas vraiment connu la gloire, peut

lui amener un nouveau public, comme

on peut le voir avec Battlestar Galactica.

Au contraire, en s’attaquant à une série

très connue, on risque d’essuyer des

vagues de critiques du public. Lorsqu’on

s’attaque à un poids lourd du petit écran,

il faut savoir mettre tous les moyens de

son côté pour faire de son retour, une

réussite.

Jack coleman dans heroes : reborn

25

nbc

l’a u t e u r

Globetrotter et étudiant en dernière

année de Bachelor de Management

International, je rêve de devenir un

jour producteur. J’ai commencé à être

addict aux séries TV avant même de

savoir compter jusqu’à 10. Retrouvez

mes tweets de sériephile sur @MrChi-

rac. Sur ce, je vais manger un steak.

Cordialement, Ron Swanson.

Page 26: Numéro 4 - Partie 1 (Mars, Avril 2015)

en mai

numéro spécialséries adaptées de comics