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34 pratique questions de comptoir Actualités pharmaceutiques n° 520 Novembre 2012 On vous demande, sachez répondre La prophylaxie se poursuit après le retour d’un voyage afin de couvrir la période d’épuisement des cycles parasitaires intrahépatiques susceptibles de laisser s’échapper des parasites vers les hématies. L’examen cytobactériologique des urines, communément appelé ECBU, est un examen souvent demandé en pratique médicale de ville. Le recueil des urines peut se dérouler au laboratoire, ou à domicile, à condition de respecter des règles rigoureuses. Chez l’homme, le cycle du plasmodium se déroule en deux étapes. À la suite de la piqûre d’un anophèle infesté, le parasite migre rapidement vers le foie où il se multiplie (phase hépatique). Cette période est totalement asymptomatique et dure de 7 à 12 jours pour Plasmodium falciparum, seule espèce mortelle. Après cette période d’incubation, les parasites pas- sent dans la circulation sanguine et pénètrent dans les globules rouges pour réaliser une nouvelle multi- plication (phase érythrocytaire). C’est seulement lors de cette deuxième étape que les médicaments anti- paludéens font effet. Les médicaments de prophy- laxie du paludisme n’empêchent donc pas l’infection, mais agissent uniquement sur la phase érythrocytaire en détruisant les parasites lorsqu’ils sont dans les hématies. Ainsi, il est très important de continuer de les pren- dre pendant 4 semaines après avoir quitté la région endémique afin de couvrir la période de maturation du parasite dans le foie. La Malarone ® (atovaquone/ proguanil) est le seul antipaludéen ne nécessitant que 7 jours de prise au retour car il a une plus grande bio- disponibilité que les autres et serait, de plus, capable d’agir sur la phase hépatique du plasmodium.  Le recueil des urines s’effectue de préférence le matin (surtout pour les bactériuries symptomatiques et les contrôles après traitement), ou à n’importe quel moment de la journée en l’absence de miction depuis au moins 3 heures. Il doit également s’effectuer avant toute antibio- thérapie. Afin de commencer l’antibiotique rapidement, vous pouvez donc réaliser le prélèvement urinaire dès main- tenant, à condition de le conserver à + 4 °C au réfrigé- rateur et de l’acheminer au laboratoire sous 24 heures maximum ». Une toilette soigneuse à l’eau et au savon (ou au Dakin ® ), suivie d’un rinçage au sérum physiologique, est requise pour éviter les contaminations de la flore commensale. Les zones à nettoyer sont, chez l’homme, la verge et le gland et, chez la femme, la vulve, les petites et grandes lèvres, en allant du méat urinaire vers l’anus. Il convient d’éliminer le premier jet urinaire afin de débarrasser l’urè- tre antérieur de sa flore commensale. L’urine de milieu de miction (deuxième jet) est ensuite recueillie dans un pot obtenu en pharmacie ou au laboratoire, ouvert juste avant le recueil et refermé juste après.  © DR © DR © Fotolia.com/Rey Kaminski © Fotolia.com/triling

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questions de comptoir

Actualités pharmaceutiques • n° 520 • Novembre 2012

On vous demande, sachez répondre

La prophylaxie se poursuit après le retour d’un voyage afin de couvrir la période d’épuisement des cycles

parasitaires intrahépatiques susceptibles de laisser s’échapper des parasites vers les hématies.

L’examen cytobactériologique des urines, communément appelé ECBU, est un examen souvent demandé en pratique médicale de ville. Le recueil des urines peut se dérouler au laboratoire, ou à domicile, à condition de respecter des règles rigoureuses.

Chez l’homme, le cycle du plasmodium se déroule en deux étapes. À la suite de la piqûre d’un anophèle infesté, le parasite migre rapidement vers le foie où il se multiplie (phase hépatique). Cette période est totalement asymptomatique et dure de 7 à 12 jours pour Plasmodium falciparum, seule espèce mortelle. Après cette période d’incubation, les parasites pas-sent dans la circulation sanguine et pénètrent dans les globules rouges pour réaliser une nouvelle multi-plication (phase érythrocytaire). C’est seulement lors de cette deuxième étape que les médicaments anti-paludéens font effet. Les médicaments de prophy-

laxie du paludisme n’empêchent donc pas l’infection, mais agissent uniquement sur la phase érythrocytaire en détruisant les parasites lorsqu’ils sont dans les hématies.Ainsi, il est très important de continuer de les pren-dre pendant 4 semaines après avoir quitté la région endémique afin de couvrir la période de maturation du parasite dans le foie. La Malarone® (atovaquone/proguanil) est le seul antipaludéen ne nécessitant que 7 jours de prise au retour car il a une plus grande bio-disponibilité que les autres et serait, de plus, capable d’agir sur la phase hépatique du plasmodium. �

Le recueil des urines s’effectue de préférence le matin (surtout pour les bactériuries symptomatiques et les contrôles après traitement), ou à n’importe quel moment de la journée en l’absence de miction depuis au moins 3 heures. Il doit également s’effectuer avant toute antibio-thérapie. Afin de commencer l’antibiotique rapidement, vous pouvez donc réaliser le prélèvement urinaire dès main-tenant, à condition de le conserver à + 4 °C au réfrigé-rateur et de l’acheminer au laboratoire sous 24 heures maximum ».

Une toilette soigneuse à l’eau et au savon (ou au Dakin®), suivie d’un rinçage au sérum physiologique, est requise pour éviter les contaminations de la flore commen sale. Les zones à nettoyer sont, chez l’homme, la verge et le gland et, chez la femme, la vulve, les petites et grandes lèvres, en allant du méat urinaire vers l’anus. Il convient d’éliminer le premier jet urinaire afin de débarrasser l’urè-tre antérieur de sa flore commensale. L’urine de milieu de miction (deuxième jet) est ensuite recueillie dans un pot obtenu en pharmacie ou au laboratoire, ouvert juste avant le recueil et refermé juste après. �

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Une question, un doute ? N’hésitez pas à nous contacter à l’adresse suivante : [email protected]

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Actualités pharmaceutiques • n° 520 • Novembre 2012

SOPHIA, mis en place par l’Assurance maladie, est gra-tuit, sans engagement et sans incidence sur le niveau de remboursement. Les personnes ayant un diabète ont été les premières bénéficiaires de ce service qui s’étend aujourd’hui à d’autres maladies chroniques. D’ici la fin de l’année, il sera expérimenté auprès des personnes asthma-tiques dans 19 départements français.SOPHIA propose un soutien et des conseils personnalisés, adaptés à l’état de santé de chacun, et représente un relais du médecin traitant et des autres professionnels de santé.

Cette relation repose sur des échanges téléphoniques avec un infirmier-conseil formé à l’accompagnement des malades chroniques. Des conseils pratiques permettant de mieux comprendre la maladie sont disponibles, sous forme de livrets et sur le site internet, rubrique “espace d’information” sur www.ameli-sophia.fr. Enfin, un journal trimestriel, SOPHIA et vous, regroupe des avis de profes-sionnels de santé qui partagent leur expérience et le vécu des adhérents afin de trouver des solutions et de mieux comprendre la maladie. �

SOPHIA, qui est le Service d’accompagnement de l’Assurance maladie pour les malades chroniques, aide les patients à agir pour leur santé afin

de mieux vivre au quotidien et de limiter les risques de complications.

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En France, l’épilepsie, sous ses différentes formes, concerne environ 500 000 personnes. Les crises se définissent par une hyperactivité paroxystique d’un groupe de neurones cérébraux se manifestant par des convulsions parfois très impressionnantes.

La crise généralisée tonico-clonique, également appe-lée “grand mal”, se déroule en trois phases :− elle débute très soudainement par une chute pouvant entraîner un traumatisme ;− elle se poursuit par des secousses bilatérales, syn-chrones et intenses ;− elle s’achève après cette phase, la personne repre-nant conscience et ne se rappelant généralement pas de ce qui vient de se passer.Si vous assistez à une crise, il faut essayer de garder votre calme. La première des mesures est d’empêcher votre ami de se blesser. Dégagez l’espace autour de lui, écartez les objets potentiellement dangereux et mettez-le dès que possible en position latérale de sécurité. Contrairement à une idée reçue, la langue

ne peut pas être avalée lors de la crise. Néanmoins, des morsures latérales de la langue sont possibles. Ne tentez donc surtout pas de mettre un objet ou vos doigts dans la bouche. Ne donnez pas de boissons ou ses médicaments à votre ami. Il n’est pas nécessaire d’appeler les secours si la per-sonne est régulièrement sujette aux crises d’épilepsie et qu’elles sont contrôlées. La durée de la crise doit être notée et transmise aux professionnels de santé en charge du suivi. La majo-rité des crises durent moins de trois minutes. Si elle est beaucoup plus longue que d’habitude ou qu’elle se répète d’une manière continue sans récupération ni reprise de conscience, ou si votre ami se blesse durant la crise, appelez un médecin ou le 15. �

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Jérémy Vono

Pharmacien, Limoges (87)

[email protected]éclaration d’intérêts : l’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.