1
Ost6oporose : ca{cium + vitamine D, alternative au THS L'osteoporose est une complication potentiellement grave de la menopau- se, chez la femme sans traitement compensateur de la carence estroge- nique - principalement traitement hormonal substitutif (THS • estrog6ne, estroprogestatif) -justifi6 d6s confirmation de la menopause. Une pre- vention de I'osteoporose s'impose, sous peine de graves difficult~s pour la S#curite sociale. Ur} poids financier Uincidence des fractures du col femoral est de 170/100 000 femmes (62/100 000 hommes) et les depenses de sante pour les pathologies osteoporo- tiques sont de 1 300 millions de francs pour le col femoral et de 150 millions de francs pour les fractures vertebrales. Soit pras d'un milliard et demi de francs par an, auxquels s'ajoute le co~t de la prise en charge de la reeducation et de la perte d'au- tonomie. En comparaison, on estime 13 000 Fle coot annuel d'un THS et a. 3 170 F celui d'un biphosphonate (suivi therapeu- tique compris). U~ i.r.:t t~.ment p.~stifie La prevention devrait reposer sur un depistage biologique du ,, remodelage osseux ,, et la prescription systematique d'un traitement associe A des conseils d'hygiene de vie inse- parables du medicament. Le cot3t du traitement preventif de I'osteoporose peut etre encore reduit par rapport aux traitements classiques : stimu- ler le metabolisme osseux par I'association calcium/vitamine D est aussi Iogique que de res- taurer la fonction ovarienne. Alternative au THS quand celui-ci est refuse ou contre- indique, I'association presente un interet pour plusieurs rai- sons : - I'insuffisance de I'apport cal- cique dans I'alimentation, sou- vent depuis I'adolescence, deficit jamais resorbe au cours de la vie ; a la cinquantaine, il est difficile de modifier des habitudes alimentaires et d'ob- tenir la consommation de I'equivalent de 1 500 mg/j de calcium ; - la frequence non negligeable des syndromes de malabsorp- tion, physiologiques ou patho- Iogiques, prevalence qui aug- mente avec I'&ge ; - la frequence de I'insuffisance d'apports en vitamine D avec I'&ge et de I'augmentation de I'activite de la PTH, facteur de fragilisation osseuse : cette hyperparathyrdrdie reactionnel- lea I'hypocalcemie apparait importante chez les sujets ages et se trouve frequemment & I'origine des fractures du col femoral. Plusieurs etudes ont montre que la supplementation cal- cium/vitamine D ralentit la per- te osseuse, avec preuves en imagerie mais surtout en biolo- gie, par dosage des marqueurs biochimiques osseux de resorption ou de remodelage (reconstitution) de I'os. On salt que cette supplemen- tation au moindre coot peut reduire I'incidence des frac- tures les plus invalidantes (femorales, vertebrales). L'etu- de lyonnaise (R-J. Meunier et M.-C. Chapuy) I'a montre chez des femmes ,, fragiles ,, en ins- titution, que d'autres etudes ont depuis confirme, y compris chez des femmes moins &gees et des hommes. Conduite medico-biologique Avant prescription, on recom- mande un bilan phospho-cal- cique (sanguin et urinaire), eventuellement celui de la vita- mine D, albuminemie, creatini- nemie, PTH, phosphatases alcalines osseuses. Les contre-indications sont : hyper- parathyroi'die, hypercalcemie (primaire ou secondaire), hypercalciurie, lithiase cal- cique. Ueffet du traitement pro- Ionge est verifie sur calcemie, calciurie. Uhygiene de vie est un ,< traite- ment ,, complementaire : sup- pression du tabac et de I'al- cool, activite physique selon les capacites (en fait, lutte contre la sedentarite qui fait perdre de I'os), ensoleillement minimum pour activer la syn- these cutanee de la vitamine D, alimentation selon le goOt.., et les besoins physiologiques. J.-M. M. Sources : Presentation des labota- to;res Pharmascience, avec f. Durand- Zalski (Sante pubfique, CHU HenH- Mondor, Cr#teil) et P. Orcel (FEderation de rhumatologJe, hepital Lariboisi6re, Paris). MCJ :lesdonn D u 28 fevrier 1991 au 24 janvier 2000, un total general de 81 cas d'encephalo- pathie spongiforme bovine (ESB) autochtones - dont deux dans le meme cheptel - a ate rapport¢, ainsi qu'un cas impor- te en 1999. Les cas autoch- tones sont majoritairement ori- ginaires de I'ouest de la France. Les bates touchees etaient nees entre 1984 et 1995 (non inclus le cas importe), le plus grand nombre en 1993 et 1994. Parallelement, le nombre de suspicions d'ESB entre eurs de sang anglophiles ne seront pas exclus 1991 et 1999 est de 379 cas. En comparaison, le Royaume- Uni totalise 177 867 cas & fin 1999, devant la Republique d'lrlande (440), le Portugal (367), la Suisse (330), et les pays de I'Union europeenne totalisent 178 780 cas (autoch- tones et importes), le total mon- dial etant de 180 374 cas. Outre-Manche : un s&jour a risque ? Le Comite national de securite sanitaire (CNSS) a evatue le risque de transmission inter- humaine de la maladie a. prions d'origine supposee bovine, ou nouveau variant de la maladie de Creutzfeldtdakob (nv-MCJ) par les produits sanguins. I'exclusion des don- neurs & risque con- cerne les sujets traites par hormone de croissance d'ori- gine hypophysaire, ayant subi une greffe de dure-me- re, une exploration ou une intervention neurologique ou une transfusion sanguine ou une greffe d'orga- ne, ayant des antecedents fami- liaux & risque (notamment MCJ). 1 0 Revue Frangaise des Laboratoires, fevrier/mars 2000, N ° 320

Ostéoporose : calcium + vitamine D, alternative au THS

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Ostéoporose : calcium + vitamine D, alternative au THS

Ost6oporose : ca{cium + vitamine D, alternative au THS

L'osteoporose est une complication potentiellement grave de la menopau- se, chez la femme sans traitement compensateur de la carence estroge- nique - principalement traitement hormonal substitutif (THS • estrog6ne, estroprogestatif) - j us t i f i 6 d6s confirmation de la menopause. Une pre- vention de I'osteoporose s'impose, sous peine de graves difficult~s pour la S#curite sociale.

Ur} poids f inancier

Uincidence des fractures du col femoral est de 170/100 000 femmes (62/100 000 hommes) et les depenses de sante pour les pathologies osteoporo- tiques sont de 1 300 millions de francs pour le col femoral et de 150 millions de francs pour les fractures vertebrales. Soit pras d'un milliard et demi de francs par an, auxquels s'ajoute le co~t de la prise en charge de la reeducation et de la perte d'au- tonomie. En comparaison, on estime 13 000 F le coot annuel d'un THS et a. 3 170 F celui d'un biphosphonate (suivi therapeu- tique compris).

U~ i.r.:t t~.ment p.~stifie La prevention devrait reposer sur un depistage biologique du ,, remodelage osseux ,, et la prescription systematique d'un traitement associe A des conseils d'hygiene de vie inse- parables du medicament. Le cot3t du traitement preventif de I 'osteoporose peut etre

encore reduit par rapport aux traitements classiques : stimu- ler le metabolisme osseux par I'association calcium/vitamine D est aussi Iogique que de res- taurer la fonction ovarienne. Alternative au THS quand celui-ci est refuse ou contre- indique, I'association presente un interet pour plusieurs rai- sons : - I'insuffisance de I'apport cal- cique dans I'alimentation, sou- vent depuis I 'adolescence, deficit jamais resorbe au cours de la vie ; a la cinquantaine, il est difficile de modifier des habitudes alimentaires et d'ob- tenir la consommation de I'equivalent de 1 500 mg/j de calcium ; - la frequence non negligeable des syndromes de malabsorp- tion, physiologiques ou patho- Iogiques, prevalence qui aug- mente avec I'&ge ; - la frequence de I'insuffisance d'apports en vitamine D avec I'&ge et de I'augmentation de I'activite de la PTH, facteur de fragilisation osseuse : cette hyperparathyrdrdie reactionnel- l e a I'hypocalcemie apparait

importante chez les sujets ages et se trouve frequemment & I'origine des fractures du col femoral. Plusieurs etudes ont montre que la supplementation cal- cium/vitamine D ralentit la per- te osseuse, avec preuves en imagerie mais surtout en biolo- gie, par dosage des marqueurs biochimiques osseux de resorption ou de remodelage (reconstitution) de I'os. On salt que cette supplemen- tation au moindre coot peut reduire I'incidence des frac- tures les plus invalidantes (femorales, vertebrales). L'etu- de lyonnaise (R-J. Meunier et M.-C. Chapuy) I'a montre chez des femmes ,, fragiles ,, en ins- titution, que d'autres etudes ont depuis confirme, y compris chez des femmes moins &gees et des hommes.

Condui te medico-b io log ique Avant prescription, on recom- mande un bilan phospho-cal- cique (sanguin et urinaire), eventuellement celui de la vita- mine D, albuminemie, creatini-

nemie, PTH, phosphatases alcalines osseuses. Les contre-indications sont : hyper- parathyroi'die, hypercalcemie (primaire ou secondaire), hypercalciurie, lithiase cal- cique. Ueffet du traitement pro- Ionge est verifie sur calcemie, calciurie. Uhygiene de vie est un ,< traite- ment ,, complementaire : sup- pression du tabac et de I'al- cool, activite physique selon les capacites (en fait, lutte contre la sedentarite qui fait perdre de I'os), ensoleillement minimum pour activer la syn- these cutanee de la vitamine D, alimentation selon le goOt.., et les besoins physiologiques.

J.-M. M.

Sources : Presentation des labota- to;res Pharmascience, avec f. Durand- Zalski (Sante pubfique, CHU HenH- Mondor, Cr#teil) et P. Orcel (FEderation de rhumatologJe, hepital Lariboisi6re, Paris).

MCJ : l e s d o n n

D u 28 fevrier 1991 au 24 janvier 2000, un total

general de 81 cas d'encephalo- pathie spongiforme bovine (ESB) autochtones - dont deux dans le meme cheptel - a ate rapport¢, ainsi qu'un cas impor- te en 1999. Les cas autoch- tones sont majoritairement ori- ginaires de I'ouest de la France. Les bates touchees etaient nees entre 1984 et 1995 (non inclus le cas importe), le plus grand nombre en 1993 et 1994. Parallelement, le nombre de suspicions d'ESB entre

eurs de s a n g a n g l o p h i l e s ne s e r o n t pas exc lus

1991 et 1999 est de 379 cas. En comparaison, le Royaume- Uni totalise 177 867 cas & fin 1999, devant la Republique d'lrlande (440), le Portugal (367), la Suisse (330), et les pays de I'Union europeenne totalisent 178 780 cas (autoch- tones et importes), le total mon- dial etant de 180 374 cas.

Outre-Manche : un s&jour a r isque ?

Le Comite national de securite sanitaire (CNSS) a evatue le risque de transmission inter-

humaine de la maladie a. prions d'origine supposee bovine, ou nouveau variant de la maladie de Creutzfeldtdakob (nv-MCJ) par les produits sanguins. I'exclusion des don- neurs & risque con- cerne les sujets traites par hormone de croissance d'ori- gine hypophysaire, ayant subi une greffe de dure-me- re, une exploration ou une intervention

neurologique ou une transfusion sanguine ou une greffe d'orga- ne, ayant des antecedents fami- liaux & risque (notamment MCJ).

1 0 Revue Frangaise des Laboratoires, fevrier/mars 2000, N ° 320