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PAEP PROJET D’APPUI A L’ENTREPRENEURIAT PAYSAN MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA PROTECTION DE LA NATURE FINANCEMENT : AGENCE CANADIENNE DE DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL ORGANISMES D’EXECUTION : ÉTUDE DU MARCHÉ OUEST-AFRICAIN DE L’OIGNON ET DE LA POMME DE TERRE DIRECTION DES Etude Mauritanie EAUX, FORETS CHASSE ET DE LA CONSERVATION PRÉPARÉ PAR : DES SOLS Thierno N'Diath et Diallo Alassane ET CENTRE CANADIEN D’ETUDES ET DE: COOPERATION INTERNATIONALE BUREAU DU PROJET CENTRE FoReT 10° RIAOM Thiés SENEGAL BP : 432 TEL : (221) 951 17 85 FAX : (221) 951 23 42 C. élec. : [email protected] AVRIL 1999

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PAEP PROJET D’APPUI A L’ENTREPRENEURIAT PAYSAN MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA PROTECTION DE LA NATURE FINANCEMENT : AGENCE CANADIENNE DE

DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL

ORGANISMES D’EXECUTION : ÉTUDE DU MARCHÉ OUEST-AFRICAIN

DE L’OIGNON ET DE LA POMME DE TERRE

DIRECTION DES Etude MauritanieEAUX, FORETS CHASSE ET DE LA CONSERVATION PRÉPARÉ PAR : DES SOLS Thierno N'Diath et Diallo Alassane ET CENTRE CANADIEN D’ETUDES ET DE: COOPERATION INTERNATIONALE BUREAU DU PROJET CENTRE FoReT 10° RIAOM Thiés SENEGAL BP : 432 TEL : (221) 951 17 85 FAX : (221) 951 23 42 C. élec. : [email protected] AVRIL 1999

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PREAMBULE La demande en produits maraîchers importés par la Mauritanie, la détérioration des termes de l'échange, ainsi que les perspectives de l'accroissement probable des échanges entre le Sénégal et la Mauritanie, montrent bien que ces derniers ont besoin de stimuler la coopération économique dans le domaine commercial notamment dans le secteur des légumes. Les experts ont étudié la structure du commerce des produits maraîchers entre les deux pays et les facteurs qui font obstacle à son essor. L'objectif de la promotion du commerce des produits maraîchers se fonde sur leur complémentarité dans le secteur agricole. Les virtualités du commerce entre le Sénégal et la Mauritanie sont considérables à la condition que les produits maraîchers soient produits en quantités suffisantes, à des prix concurrentiels et répondent aux normes mauritaniennes (les mauritaniens, qui sont moins exigeants en qualité, demandent plutôt une disponibilité des produits et à des prix abordables).

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1. INTRODUCTION 1.1 CONTEXTE ET OBJECTIF DE L’ETUDE Dans l’optique du développement de la commercialisation des produits maraîchers dans les pays limitrophes du Sénégal notamment en Mauritanie, l’Agence pour la Coopération et le Développement Internationale apporte son assistance aux producteurs Sénégalais à travers le projet d’Appui à l’Entreprenariat Paysan. A terme, le projet vise à substituer les importations en légumes en provenance des pays Européens par des légumes produits au Sénégal. L'étude permettra de connaître les périodes les plus favorables afin de caler les exportations du Sénégal vers la Mauritanie pour que les productions puissent être complémentaires mais non concurrentielles. Pour ce faire, il est nécessaire de connaître les capacités d’absorption du marché Mauritanien et ses principales sources d’approvisionnement. C’est pourquoi, la présente étude vise à apprécier les caractéristiques du dit marché et les différents circuits d’approvisionnement des principaux produits maraîchers consommés en Mauritanie en particulier l’oignon, la pomme de terre, l’ail, la tomate, le chou et la carotte. Cette étude permettra d’élucider la nature des différentes contraintes qui se posent à l’approvisionnement du marché central de Nouakchott et, par conséquent, de prendre les mesures adéquates qui s’imposent pour venir en aide aux différents intervenants dans ce secteur en vue d’améliorer les circuits d’écoulement des produits maraîchers Sénégalais vers la Mauritanie . 1.2 MANDAT DU CONSULTANT Le mandat du Consultant consiste à recueillir, traiter et analyser l’information pertinente permettant d’apprécier l’importance et la caractéristique de la demande solvable et les réseaux d’approvisionnement des principaux produits maraîchers. 1.3 APPROCHE METHODOLOGIQUE Compte tenu de l’objet de l’étude, l’approche proposée a été relativement classique et comprend quatre (4) phases :

Entrevues semi-structurées avec les principaux opérateurs concernés par cette activité notamment les grossistes/importateurs des légumes en question pour déterminer leur origine (locale, sous- régionale ou Européenne). Le recueil et l’exploitation des documents existants en la matière a permis d’appréhender les grandes lignes de la problématique de commercialisation des produits maraîchers en Mauritanie.

Mise en place d’un système quotidien de collecte de données permettant de cerner le flux et les caractéristiques des légumes et autres produits maraîchers approvisionnant le marché de la SOCIM ( Marché Central de Légumes de la ville de Nouakchott ) jusqu’en Octobre 1999. Les informations collectées pour chacun des produits maraîchers sont consignées dans un cahier conçu pour la circonstance et tenu régulièrement par un Agent de suivi recruté parmi les intermédiaires ( coxeurs ) du marché de la SOCIM. Ce cahier porte

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les informations suivantes : date d’arrivée, marque et immatriculation du véhicule, localité d’origine du produit, nom du fournisseur, quantité et unité ( sacs ou kg ), prix (prix du jour et prix d’achat ), nom de l’acheteur ( grossiste/ importateur ).

Après avoir été validées, les informations saisies sur un tableau EXCEL sont envoyées chaque semaine et par e.mail.

Analyse pour chacun des produits étudiés tout en cherchant à identifier : • La consommation totale de chaque type de légumes étudiés ; • Les principaux opérateurs économiques ; • Les comportements et les exigences des grossistes/importateurs ; • Les principales contraintes liées à cette activité ; • Les calendriers culturaux et les volumes en coût de production dans la zone de la

vallée du Sénégal.

élaboration du rapport 1.4 DEROULEMENT DE L’ETUDE L’étude s'est déroulée du 19 Avril au 15 juin Mai pour un total de 40 jours ouvrables. Deux (2) rencontres avec le Conseiller technique du projet dont une première avec Daniel Pelletier, consultant principal ont permis d’échanger des idées sur les premières informations recueillies et de réorienter les travaux. Une visite à Rosso, ville où transitent les importations du Sénégal, et capitale de la première région agricole du pays, le Trarza, structures impliquées dans la filière maraîchère 2. PRESENTATION DE LA MAURITANIE 2.1 Cadre général 2.1.1 Le milieu La République Islamique de Mauritanie est située entre le 15e et le 27e parallèle Nord et couvre une superficie de 1 030 700 km². Elle est limitée au Nord par l'ex-Sahara Occidental et l'Algérie, à l'Est par le Mali, au Sud par le Mali et le Sénégal et à l'Ouest par l'Océan Atlantique. Plus de la moitié du territoire national, au Nord, est désertique et faiblement peuplée. La zone sahélienne s'étend d'ouest en est sur une bande de 200 km traversant le pays sur sa partie sud. Au centre et au Nord, le relief est constitué de massifs montagneux tels ceux de l'Adrar et du Tagant qui culminent de 400 à 800 mètres. A l'exception de la plaine alluviale du fleuve Sénégal, au sud, appelée Chemama, le reste du pays est constitué, en grande partie, d'alignements dunaires qui, lorsqu'il pleut, se couvrent de pâturages et où se pratiquent les cultures pluviales. Le climat, saharien au nord et sahélien au sud, est généralement chaud et sec. Les maxima dépassent 44°C en mai-juin, pour des minima pouvant descendre à 10°C en janvier et décembre. Les vents, à dominante nord-est, sont très fréquents et favorisent la progression de l'ensablement. La saison des pluies, qui conditionne en grande partie la production agro-pastorale, est très hétérogène dans le temps et dans l'espace. Elle s'étend, en général, sur une période de quatre mois, de juin à septembre (hivernage), selon un gradient nord-sud de quelques

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millimètres à 450 mm/an dans la région du Guidimakha. La majeure partie du pays reçoit une pluviométrie inférieure à 300 mm/an. Durant les quinze dernières années, deux grandes sécheresses ont été enregistrée, en 1984-1985 et en 1991-1992. Durant ces années, la pluviométrie était inférieure de 35 à 70 % par rapport à la moyenne. Administrativement, la Mauritanie est divisée en (i) 13 Wilayas (régions) placées sous l'autorité d'un Wali (Gouverneur) assisté de deux ou trois Wali Mouçaïd (Adjoints aux Gouverneurs), (ii) 53 Moughataa (départements) dirigés par un Hakem (Préfet) et (iii) 205 communes dont 163 dont rurales. La mission et les attributions de l'administration territoriale sont définies par l'Ordonnance n° 90.002 du 31 janvier 1990. L'ensemble de cette structure relève du Ministère de l'Intérieur, des Postes et Télécommunications. La commune bénéficie néanmoins d'un statut de collectivité territoriale décentralisée dans son administration et sa gestion sous la responsabilité d'un maire élu par ses administrés. Ce mode de gestion implique une fiscalité locale placée sous le contrôle du Ministère des Finances. 2.1.2 La population La population mauritanienne, avec un taux de croissance naturelle de 2,9 % par an, est estimée, à partir des résultats du recensement de 1988, à 2 277 766 habitants en, 1995, dont 44,9 % ont au moins de 15 ans. Sa répartition par Wilaya figure dans le tableau ci-après. Les quatre Wilayas de la vallée (Trarza, Brakna, Gorgol et Guidimakha) représentent, à elles seules, 33,9 % de la population. Abstraction faite des Moughataas hors vallée (Boutilimit, Mederdra, Ouad Naga, Aleg, Maghta Lahjar, Monguel et Ould Yengé), ce pourcentage est de 23,7 %1

Tableau 1 : Population des Wilayas2 WILAYAS 1988 1994 1995

Hodh El Chargui 212 203 247 556 254 237 Hodh El Gharbi 159 296 184 207 189 032 Assaba 167 123 191 255 195 916 Gorgol 184 359 203 446 207 482 Brakna 192 157 215 523 220 345 Trarza 202 596 204 756 205 597 Adrar 61 043 66 937 68 133 D. Nouadhibou 63 030 88 371 92 990 Tagant 64 908 71 197 72 369 Guidimakha 116 436 134 143 137 646 Tiris Zemour 33 147 39 985 41 280 Inchiri 14 613 13 728 13 609 Nouakchott 393 325 550 369 579 130 Total Mauritanie 1 864 236 2 211 473 2 277 766

Sur la période 1988-1994, le taux de croissance urbaine était de 5,6 % par an. Le taux d'urbanisation est passé ainsi de 22,7 % et 48,8 % en 1991. La seule ville de Nouakchott concentre près de 25 % de la population totale et connaît une croissance moyenne de 10 % par an. Cette urbanisation, accélérée par la sécheresse, est la conséquence d'une sédentarisation rapide de la population nomade qui représentait 73,3 % de la population en 1965 et moins de 11 % en 1991.3 Entre 1988 et 1994, l'espérance de vie a augmenté de 3,3 années pour atteindre 50,9 ans, le taux d'analphabétisme des adultes a été réduit à 66 % et le taux de mortalité infantile est passé de 132 ‰ à 112 ‰4. De plus, un accroissement rapide des 1 Annuaire statistique de la Mauritanie, Année 1995, ONS Avril 1997 2 Annuaire statistique de la Mauritanie, Année 1995; op. cit. 3 Annuaire statistique de la Mauritanie, Année 1995, op. cit. 4 Annuaire démographique 1994, ONS, 1997

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inscriptions dans l'enseignement primaire a été enregistré : celles-ci sont passées de 49 % pour la tranche d'âge 7-12 ans en 1986-87 à 82 % en 1996-97. Le taux d'achèvement du cycle primaire a atteint 62 % en 19965 2.2 Evolution du PIB et endettement Au début des années 1980, la Mauritanie s'est trouvée confrontée à d'importantes difficultés économiques. Des choix économiques inadaptés, des pratiques laxistes, la sécheresse et les conséquences de la guerre du Sahara ont enfoncé le pays dans l'impasse : accroissement vertigineux de la dette extérieure, explosion du déficit public et externe et déclin du PIB malgré un niveau élevé d'investissement. Depuis 1985, le Gouvernement a lancé de vastes programmes économiques et financiers qui ont permis de restructurer l'économie et de la lancer sur la voie du redressement. Les taux de croissance annuels du PIB (à prix constants de 1983) étaient de 2,1 % e, 1992, 8,3 % en 1993, 5,2 % en 1994, 5,4 % en 1995 et 3,8 % en 1996.

Tableau n° 2 : Evolution du PIB à prix constants de 1983 (en millions d'UM)6 ANNEE 1991 1992 1993 1994 1995 1996P.I.B. 52 524 53 672 58 126 61 134 64 416 66 872 La Mauritanie demeure, cependant, un pays à faible revenu où le PIB par tête d'habitant était de 480 $US en 1995 et où la dette extérieure totale est relativement élevée. Cette dernière (décaissée et non amortie) est estimée, en 1996, à 2,35 milliards de $US, soit 215 % du PIB répartis ainsi qu'il suit7 : :

Dette bilatérale 48 % Dette privée et à court terme 8 % Dette multilatérale 44 %

2.3 Pauvreté En raison, notamment, de la croissance économique soutenue, du recentrage des dépenses publiques vers les secteurs sociaux, des grands travaux à haute intensité de main d'œuvre et d'une gestion plus rationnelle de l'aide alimentaire, la pauvreté a baissé, entre 1990 et 1996, de 57 à 47 %. Elle demeure, cependant, préoccupante. En effet, plus de 50 % des mauritaniens vivent encore en-dessous du seuil de pauvreté, celui-ci étant fixé à 53 841 UM par tête et par an, soit 147,5 UM par jour. Par ailleurs, la pauvreté est nettement plus prononcée en milieu rural qu'en milieu urbain. En effet, 68,1 % des habitants du milieu rural vivent en dessous du seuil de pauvreté, contre 26,8 % des citadins. En milieu rural, on constate des disparités entre "Rural Fleuve et "Rural Autre" où respectivement l'ampleur de la pauvreté est de 60,2 et 71,1 %. Alors que les ruraux ne constituent que 56 % de la population sédentaire, ils représentent 76,3 % des pauvres. Ces démunis sont, soit des métayers, soit des petits agriculteurs dont l'exiguïté de l'exploitation ou les aléas climatiques limitent ou anéantissent les revenus. 5 Mémorandum du Président de l'IDA aux Administrateurs concernant la stratégie d'aide du Groupe de la Banque Mondiale à la République Islamique de Mauritanie, 21 mai 1997 6 Agrégats de la comptabilité nationale et indicateurs socio-économique 1995, ONS, Mai 1997 (et ONS pour l'année 1996) 7 Mémorandum du Président de l'IDA aux Administrateurs concernant la stratégie d'aide du Groupe de la Banque Mondiale à la République Islamique de Mauritanie, 21 mai 1997

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Généralement sans accès aux infrastructures et aux services de base, ils n'ont d'autre alternative que de pratiquer une agriculture de subsistance de faible productivité. Beaucoup émigrent alors vers les centres urbains dans l'espoir d'y trouver une vie meilleure, espoir trop souvent déçu. Si, d'une façon générale, la pauvreté a reculé dans le pays, sa baisse n'est pas uniforme et varie d'une région à l'autre selon les caractéristiques géographiques. Elle a diminué dans les centres urbains, notamment à Nouakchott, et dans la Vallée. Cependant, elle a progressé de 69,2 % en 1990 à 71,7 % en 1996 dans les zones rurales d'agriculture pluviale et de sylvo-pastoralisme.8 L'étendue de la pauvreté dans le milieu rural, particulièrement dans le rural 'hors fleuve", n'est pas surprenante eu égard aux conditions climatiques que ce milieu a connu depuis plus de vingt ans. Les sécheresses successives ont sapé la base de production, décimé les troupeaux, rendant les populations plus vulnérables et modifiant les équilibres sociaux. Les disparités entre la zone du fleuve et "hors fleuve" s'expliquent, au-delà des potentialités agricoles, par l'importance des investissements publics réalisés. En effet, sur la période 1985-95, ces investissements se sont élevés à 34,739 milliards UM dont 20,118 milliards UM (57,9 %) ont été alloués à l'agriculture. L'agriculture irriguée, sur ce montant, a absorbé en moyenne entre 75 et 80 % environ.9 3. MARAICHAGE EN MAURITANIE La filière maraîchère est ancienne et intensive dans les Oasis mais assez récente dans la vallée. La production qui peut atteindre 40 000 tonnes en année normale, se concentre pendant la contre saison froide sur environ trois mois, de décembre à février. Le reste de l'année, le marché est alimenté par des importations. Les principales spéculations sont les carottes, les oignons, la pomme de terre, les aubergines, la tomate, la laitue et le chou. Au delà de la contrainte relative à la faiblesse des équipements de stockage, l'étalement et la diversification de la production sont limités par le niveau de technicité des producteurs, l'absence d'espèces et de variétés adaptées aux contraintes et la rareté de l'eau en dehors de la vallée. Cependant, la filière est appelée à connaître des mutations suite au développement d'opérations d'exportations vers l'Europe qui ont démarré ces dernières années dans le cadre de la promotion et de la diversification des cultures composantes du Programme de Développement Intégré de l'Agriculture Irriguée en Mauritanie (exportation de gombo et de haricots en France) 3.1 Caractéristique de la production maraîchère locale La production maraîchère se subdivise en trois catégories : - La production destinée au marché de Nouakchott provenant essentiellement du Trarza et de

l'Adrar et dans une moindre mesure du Brakna et du Gorgol. Soulignons que l'Adrar approvisionne Nouakchott, principalement en carotte,

- la production des coopératives maraîchères féminines et celles des autres régions dont la

production est, en général, auto-consommée ou vendue sur les marchés de proximité. - La production des jardins maraîchers dans la périphérie de Nouakchott qui assure un

approvisionnement régulier mais insuffisant de la capitale, surtout en période de soudure. Les produits maraîchers ne sont actuellement cultivés qu'à des périodes limitées dans l'année sauf dans la zone "océanique", dans le bas delta du fleuve et à Nouakchott. 8 Profil de la pauvreté en Mauritanie 1996 – Volume 1, ONS, Mai 1997 9 Mémorandum du Président de l'IDA….op. cit

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Leur durée de conservation, sauf pour l'oignon, est courte et l'étalement des mises en marché difficile faute de circuits de commercialisation organisés. Le marché bien que non négligeable (consommation potentielle estimée à 60 kg/habitant/an) est limité par la position des importateurs qui maîtrisent le marché. Le pouvoir d'achat de la majorité de la population urbaine est un frein non négligeable, bien que les habitudes alimentaires évoluent rapidement. Cette situation a pour conséquence : Une saturation du marché, essentiellement de Nouakchott et de Kaédi (région du fleuve) à certaines époques, mars, avril et un effondrement des prix à la production pas totalement répercutés au détail La quasi absence d'approvisionnement du marché par des produits locaux environ 9 mois sur 12. 3.2 Production maraîchère Le bilan de la campagne 97/98 fait ressortir une production de 35 565 tonnes sur une superficie de 2 746 ha, toutes spéculations confondues. Il ressort des enquêtes menées par la SONADER en 1998 que les superficies totales, mises en cultures au niveau de la rive droite du fleuve Sénégal, pour 3 régions, Trarza, Brakna et Gorgol, peuvent être estimées à 1 123 ha avec la prédominance de l'oignon (voir annexe superficies maraîchères régions du fleuve). Mais la production maraîchère reste confrontée à plusieurs problèmes structurés :

• Forte saisonnalité de la production • Faible rendements par rapport aux pays voisins (source Ministère du Développement Rural et de

l'Environnement, conseiller technique) • Disponibilité et coût de transport • Conservation et stockage • Prix

Il est à signaler que le marché de Nouakchott est essentiellement approvisionné par les productions du Trarza, de l'Adrar et des jardins maraîchers, soit 24 955 tonnes∗. Le reste de la production dans les régions peut être considérée comme auto-consommée sauf marginalement pour le Gorgol et le Brakna (régions du fleuve)

∗ Source MDRE Ministère du Développement Rural et de l'Environnement, conseiller technique

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3.3 Calendrier de production La production maraîchère est prédominante en saison froide, entre janvier et avril. La production maraîchère à Nouakchott et le flux des légumes du delta océanique se prolongent au delà de la période d'abondance. Du point de vue climatique, la zone littorale est très voisine de celle de Nouakchott –qui est approvisionné en betterave, en navets, oignon, carotte, aubergine- pendant la période de soudure, par la région de N'Diago et Ziré.

Tableau de la production maraîchère 1995/1996 1996/1997 1997/1998

WILAYA Superficie en ha

Prod. (tonnes)

Superficie en ha

Prod. (tonnes)

Superficie en ha Prod. (tonnes)

Trarza 910 19 965 1 115 14 814 1 230 17 220 Gorgol 204 3 639 250 2 700 265 2 650 Brakna 146 2 403 179 1 783 190 1 900 Guidimakha 41 337 50 250 55 550 Sous-total Vallée du fleuve Sénégal

1 301

26 344

1 594

19 547

1 740

22 320

Assaba 131 809 160 600 170 1 700 H El Gharbi 98 1 685 120 1 250 130 1 300 H El Chargui 65 1 075 80 800 85 850 Dakhlet NDB 8 135 10 100 11 110 Tagant 75 750 Adrar 245 6 739 300 5 000 330 5 610 Inchiri 37 337 45 250 50 500 Tris Zemour 3 39 4 29 4 40 Nouakchott 102 2 864 125 2 125 125 2 125 Jardins scolaires 26 260

Sous-total autres 689 13 683 844 10 154 1 006 13 245 Total pays 1 990 40 027 2 438 29 701 2 746 35 565

Source : DRAP Direction du Développement des Ressources Agro-pastorales Les potentialités de production, la période de mise en vente varient suivant les régions et les légumes. La mise sur le marché des tomates, navets, betteraves, aubergines et haricots verts du Trarza commence début janvier, alors que les aubergines et tomates du Gorgol ne sont disponibles qu'en Janvier – février, et que les tomates et navets du Brakna ne sont récoltés qu'en fin février (FAO, 1997). Les choux du Trarza arrivent fin janvier, ceux du Gorgol et du Brakna en février, Mars.

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Les principales spéculations cultivées à Nouakchott

Espèces Variétés Carotte Mikkat

Touchon Nantaise

Oignons Violette de Calmi Early Texas Yellow granon Blanc de Soumarana

Navet Marteau Chinois

Choux Marché Copenhague Persil Chinois Betterave Plate d'Egypte Melon Jaune Canarta Tomate Keena

Henz 3.4 Politique des prix La politique des prix dans le secteur agricole s'inscrit dans le cadre de la promotion d'une économie libérale fondée sur les mécanismes de marché et la poursuite de la réforme tarifaire. Elle repose donc sur trois instruments complémentaires : les mesures à la frontière, la promotion des négociations interprofessionnelles et les mécanismes de promotion de la concurrence. La politique tarifaire mise en œuvre en 1999 a prévu des tarifs cumulés plafonnés à 39 % (doit fiscal - DF- d'un maximum de 22 %, Droit de douane - DD - de 14 % et Taxe Statistique - TS – de 3 %) sur la période de production en Mauritanie, du 1er janvier au 30 avril pour les principales spéculations produites dans le pays. (Document Politique et Stratégies générales pour le développement). Par ailleurs, il est prévu de garder le pas avec l'UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africain) dont le tarif sera plafonné à 20 % en l'an 2000∗, les mesures de sauvegarde de l'OMC seront appliquées, en consultation avec la Banque Mondiale, en cas de distorsions majeures du marché intérieur. 3.5 Evolution des prix La commercialisation est centrée sur Nouakchott, principal marché du fait de la concentration de la demande et de l'importance des consommations potentielles (60 kg/tête contre 20 kg en zone rurale). Sur ce marché, la contrainte principale tient à sa faible capacité d'absorption lors de la saison de la récolte qui fait que les prix baissent de manière saisonnière, comme l'illustre le graphique suivant :

∗ Document Politique et Stratégies Générales pour le développement rural

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Prix moyen mensuel des légumes (UM/kg) Enquête Radhort

Produits 8/97 9/97 10/97 11/97 12/97 01/98 Carotte locale M D importée M D

- 150 127

241,5

- 157,5 130

223,5

- -

128,5 203,5

- -

148,75 205

- -

128,75 177,5

- -

102,5 155

Chou pommé importé M D

locale M D

114 171

- -

148,25 190

- -

140 193,75

- -

146,25 191,25

- -

133,75 174,25

- -

100 135

- -

Oignon local M D importé M D

59 89 64

116,5

76,5 102,5

103,75 122,75

- -

100 118,75

- -

99,25 113,75

- -

90,5 111,75

- -

91,25 115

Pomme terre locale M D importé M D

- -

75 94,5

- -

66 96,5

- -

76,25 100,75

- -

73,75 98,75

- -

93 116,5

- -

85 100,25

Tomate locale M D

Importé M D

- 130,5 96,5

145,5

- 190

120,75 161

- -

131 122,5

- -

140,5 211,25

- -

150 224

- -

107,5 142,5

M : marché Marocain = marché SOCIM ; D : détails Ce tableau montre que les productions locales plus particulièrement celles de Nouakchott et du littoral se commercialisent jusqu'au mois d'Août : il s'agit notamment des tomates, de la carotte et de l'oignon. La carotte, dont les importations restent très faibles, par rapport à la demande, accuse les prix les plus élevés en période de pénurie. La pomme de terre qui connaît quant à elle des prix stationnaires puisque importée toute l'année et avec une production locale dérisoire. L'évolution des prix y est donc conditionnée par la saison. Elle connaît un affaissement marqué en février, mars et avril et un pic de prix en été. A l'exception des oignons, les produits maraîchers, faute d'un étalement de leur offre dans le temps et/ou d'une conservation, ne peuvent occuper ce marché que durant une période limitée. Il convient de remarquer que certaines importations (500 tonnes/mois/environ) sont incompressibles, puisque constituées de produits faiblement cultivés localement (pomme de terre). La mise en place, durant la période de production de droits d'entrée à la frontière élevés, ne suffit pas à maintenir les prix compte tenu de l'importance de l'offre locale et de sa concentration dans le temps. 4. IMPORTATIONS DES LÉGUMES Les légumes importés sont constitués principalement de pommes de terre, d'oignons, de carottes et de tomates.

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Importations de légumes

Année Poids net tonnes Valeur CAF (en milliers UM) 1996 14 002 311 083 1997 16 566 315 936 1998 16 042 388 231

4.1 Origine des importations L'essentiel des importations vient des pays européens, principalement des Pays Bas, de l'Espagne et de la France. Des importations venant des pays limitrophes avec la Mauritanie placent le Sénégal en première position.

Part des produits sénégalais sur l'ensemble des importations

Année CAF (milliers UM) Poids net (tonnes) Total CAF Sénégal % Total Sénégal % 1996 311 083 47 705 15,3 14 002 2 405 17,1 1997 315 936 17 305 5,4 16 566 1 929 11,6 1998 388 231 6 561 1,6 16 042 814 5 L'analyse du tableau ci-dessus nous montre une régression des échanges avec le Sénégal dont la valeur CAF des importations est passée de 15,3 % du total en 1996 à 1,6 % en 1998. On estime que cet état de choses s'explique par un ensemble de facteurs liés : - à la protection du marché pendant la période de production pour permettre aux maraîchers

d'écouler leur récolte à des prix concurrentiels. Etant donné que les périodes de production sont identiques sur les deux rives, ces mesures administratives pénalisent les exportateurs sénégalais qui seraient aussi confrontés aux problèmes de conservation,

- à la faible compétitivité des produits sénégalais par rapport aux légumes d'Europe - aux difficultés d'approvisionnement que rencontrent les importateurs mauritaniens sur le

marché sénégalais (regroupement de l'offre) - à une augmentation de la production mauritanienne due à la multiplication des projets

production de maraîchage, dans les zones irriguées et dans les jardins, - à une fraude massive des produits maraîchers au niveau des régions frontalières du Sénégal,

échappant par conséquent à l'enregistrement par les services de la douane - inadéquation des systèmes de commercialisation et des systèmes d'information sur les

marchés (coxeurs-collecteurs, absence de suivi des marchés) - changement de stratégie d'exportation au niveau du Sénégal (choix d'autres pays) - baisse de la production au niveau du Sénégal

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Tableau importations des principaux légumes Année Produits

1996

1997

1998

Valeur CAF Poids net Valeur CAF Poids net Valeur CAF Poids netPommes de terre 139 831 964 6 254 413 155 943 980 921 832 175 421 584 7 984 812Oignons 90 112 372 4 664 433 111 604 160 5 845 492 113 060 140 4 891 399Tomates 10 000 790 371 637 9 234 523 311 255 9 491 290 232 567Carottes 16 837 919 517 421 20 637 310 1 332 877 47 682 711 1 983 771Chou 11 370 857 481 937 6 645 266 198 834 16 369 787 309 045 4.2 Projection production maraîchère Malgré d'ambitieux programmes de diversification, la Mauritanie restera encore longtemps déficitaire en produits maraîchers d'après les prévisions du Programme de Développement Intégré de l'Agriculture en Mauritanie. (PDIAM)

Prévisions productions maraîchères Maraîchage Campagne Hypothèse moyenne Hypothèse haute

94/95 5 ans 10 ans 5 ans 10 ans Consommation 45 500 64 660 82 630 64 660 82 630 Production nette • Hors vallée • Irriguée vallée

16 000 9 000

16 000 17 510

16 000 32 000

16 000 19 720

16 000 41 600

Importations 20 500 31 150 34 630 28 940 25 030 4.3 Régulation des importations Afin de protéger la production nationale, la Mauritanie a mis en place une politique de taxation différenciée suivant les périodes de l'année, dont les tarifs cumulés (droit fiscal (DFI), taxe statistique (TST), taxe sur la valeur ajoutée (TVA)) sont passés de 30 % en 1998 à 39 % en 1999. Cette taxation concerne principalement les légumes dont la production est jugée satisfaisante (tomate, chou, navet, aubergine, l'oignon ). Pour les autres légumes comme la pomme de terre, les tarifs cumulés restent fixés à 22 % pour l'année 1999. La pomme de terre et l'oignon ainsi que d'autres légumes destinés aux supermarchés sont importés toute l'année. La tentative de régulation des importations par quelques mesures coercitives n'a pas dissuadé les importateurs à se tourner sur le marché européen (Rotterdam, Las Palmas, Havres), de fait des facilités de commercialisation qui leur sont offertes et aux coûts de revient très bas (CAF/ tonnes). Le système de protection ad valorem, variable selon les saisons, semble inefficace car basé sur des prix d'entrée déclarés ou par exemple, pour les oignons, les importateurs ont la possibilité d'importer dans quelques jours précédents l'augmentation des droits de douane et dans les premiers jours suivant leur réduction.

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Evolution mensuelle des importations de légumes en 1998

Mois Pomme de terre Oignons Carottes Divers Janvier 1 746 834 Février 105 15 Mars 283 147 Avril 707 30 Mai 585 15 Juin 95 - Juillet 445 325 Août 326 534 Septembre 397 329 Octobre 467 530 Novembre 686 894 Décembre 1 630 802 47 135 Total Moyenne mensuelle Il faut souligner que l'entrée des légumes sur le territoire mauritanien est tout à fait libre car les normes de qualité à l'importation dans les domaines phytosanitaires ne sont pas encore définis. 5. LES PRINCIPAUX OPÉRATEURS ET LES CIRCUITS

D'APPROVISIONNEMENT Des entrevues semi-structurées avec les intervenants du milieu et des discussions informelles nous ont permis de cerner les comportements (circuits, fonctionnement) et les exigences (qualité, prix), recherchés par les importateurs pour des légumes étudiés d'origine locale, sous régionale et européenne. Des rencontres ont été arrangées avec les acteurs suivants : - Grossistes - Importateurs approvisionnant les supermarchés - Transporteurs - Supermarchés. En ce qui concerne l'approvisionnement de Nouakchott, nous distinguons trois origines : - Locale : relative à la production périurbaine et aux légumes provenant de la vallée et de

l'Adrar - Sous régionale : qui concerne principalement la filière sénégalaise qui joue un rôle de

complémentarité pour la production nationale - Européenne : relative surtout aux importations d'oignons et de pomme de terre.

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5.1 Le circuit sénégalais Des légumes sont importés, dès l'indépendance du Sénégal, dans les zones de la vallée du fleuve et de M'Boro, au Nord de Dakar, dans le Sud et le Centre des Niayes. Les légumes importés du Sénégal passent d'abord par l'intermédiaire des collecteurs, rassemblant des produits des différents maraîchers. Selon plusieurs sources concordantes, quatre à cinq collecteurs permanents se trouveraient au Sénégal. D'autres commerçants se déplacent au Sénégal pour acheter leurs propres produits. La marchandise est ensuite stockée dans les hangars et vendue ensuite aux semi-grossistes ou aux détaillants qui approvisionnent les autres marchés de la ville. Un commerçant du marché a souligné, qu'il est très difficile à un commerçant mauritanien, de s'approvisionner en produits sans un intermédiaire et que les prix sont fixés pour quelques légumes par sac et non par tonnage. 5.2Circuit mauritanien Quelques sociétés de production et de commercialisation des légumes existent à Rosso, notamment la COPAT et la SICAP. Cette dernière dispose de trois cars qui font la navette entre le Trarza et Nouakchott. Tandis que la COPAT est surtout spécialisée dans la production du haricot vert et du gombo dont une bonne partie est destinée à l'exportation vers la France". Les agents de la SICAP que nous avons pu joindre au marché de la SOCIM ont souligné que l'essentiel de leur production a été commercialisé. Opérateurs Pour l'Adrar, une oasis qui approvisionne Nouakchott essentiellement en carottes, les producteurs expédient directement leurs marchandises au niveau du marché SOCIM, à des correspondants logés pour la plupart dans le "hangar de carottes". Les légumes de la vallée de la zone littorale suivent un circuit identique. Les légumes des jardins maraîchers de Nouakchott arrivent directement au consommateur. 5.3 Filière d'importation d'Europe De janvier au 12 mai, les opérateurs ont importé de la pomme de terre et de l'oignon d'Europe.

Importation en 1999 Mois Pommes de terre Oignons Divers

Janvier 690 416 75 Février 476 268 74 Mars 296 267 102 Avril 202 149 138 Mai 164 75 20 Total Moyenne mensuelle

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Les containers de légumes arrivent par bateau au port de Nouakchott. Les centres de stockage dispersés dans la ville servent de transit pour les produits avant qu'il ne soient dispatchés aux différents semi-grossistes disposés le long du marché SOCIM. Les grossistes approvisionnent les supermarchés et souvent les détaillants surtout en carottes. 5.4 Les grossistes – les intervenants et leurs rôles Les grossistes sont des acteurs qui investissent dans l'achat de produits auprès de producteurs (agriculteurs ou coopératives). L'achat peut s'effectuer sur pied ou après récolte. Durant les deux premières semaines de suivi, on a pu recenser 11 grossistes s'approvisionnant sur le marché national et le marché sénégalais. Pour la filière d'importation européenne, une vingtaine d'importateurs approvisionnent le marché de Nouakchott. 5.5 Les collecteurs – coxeurs Ils jouent le rôle d'intermédiaire entre le producteur et le grossiste. Ils sont basés dans les zones de production dans le Trarza et surtout au Sénégal. Payés à la commission par les grossistes, et par les producteurs, les coxeurs sont liés aux grossistes par la parenté, ou bien par les relations de confiance qui s'instaurent entre les deux acteurs. 5.6 Les semi-grossistes Ils assurent les fonctions de réception et de stockage et souvent de tri et de redistribution-vente par fractionnement. Leurs hangars sont regroupés derrière les marché détail SOCIM (à l'extérieur). Pour les productions d'origine locale ou sous-régionale, on distingue : - Les coxeurs qui servent d'intermédiaire entre le grossiste et les autres agents du marché.

Chaque grossiste est donc en relation avec un ou plusieurs coxeurs à SOCIM et un ou plusieurs correspondants dans la zone de production

- Les semi-grossistes se trouvant dans des hangars derrière le marché, achètent des légumes

auprès des coxeurs - Les revendeurs "coxeurs de producteurs" : ce sont des acteurs qui stockent et revendent la

marchandise par de gros producteurs mauritaniens. Ils sont en contact direct avec le producteur.

Les importateurs d'Europe confient leurs produits aux nombreux semi-grossistes spécialisés dans la vente d'oignons et de pomme de terre.

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A partir du mois de juillet, les importateurs de légumes frais approvisionnent les supermarchés en carottes d'Espagne, de Belgique et de France, en tomates d'Espagne. Les grossistes-importateurs sont environ cinq (seuls cinq gros importateurs ont la possibilité d'importer directement de l'extérieur, les autres passent par leur canal pour s'approvisionner de l'étranger)(Marie Laurent, mémoire de fin d'études Avril, 1999). Ils approvisionnent les détaillants du marché qui sont payés par une marge sur les kilos revendus. L'acheminement des produits d'Europe jusqu'aux centres de stockage est dévolu aux importateurs qui procèdent ensuite à la revente en gros. 5.7 Les détaillants Ils revendent des légumes de toutes les provenances européenne, locale, ou régionale. Elles assurent la fonction de vente au détail et sont dispersés dans toute la ville de Nouakchott.

Armature commerciale de Nouakchott- Point de vente de légumes

Enceinte du marché Rues adjacentes

Marché Structures

en dur Structures

légère couvertes

Structures précaires

Structures en dur

Structures légère

couvertes

Structures précaires

Total

Charbon 3 98 5 5 111 Jardin 4 70 65 139 Socim 28 458 9 15 516 Toujounine 32 32 5eme 6eme 1 40 20 61 Teyarett 57 2 35 194 Près de la moitié des étalages de légumes sont centrés au marché SOCIM, point de transit des importations et de la production locale. Les importations du Sénégal, enregistrées lors du démarrage de l'étude de choux et du manioc ne sont pas concurrentielles, d'une façon absolue aux produits mauritaniens dont la production reste insignifiante. Pour les carottes, consommées à grande échelle, les légumes sénégalais jouent le rôle de complément aux productions des oasis. Par contre, les importations d'oignon venant d'Europe concurrencent fondamentalement la production nationale dont la conservation laisse à désirer. A part les marchés, les autres points de vente se composent principalement des supermarchés, les épiceries et les étalages sur les trottoirs. 5.8 Les supermarchés Les supermarchés sont caractérisés par la diversité de leur offre et par la présence des légumes rares importés d'Europe. La classe des nantis mauritaniens ou bien d'expatriés s'approvisionnent au niveau des supermarchés.

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Les volumes vendus par semaine pour les trois principaux supermarchés de Nouakchott sont résumés dans le tableau ci-après :

Flux hebdomadaire de légumes dans les supermarchés10

Légumes pour lesquels la

quantité est estimée Epicerie 1 (kg/sem.)

Epicerie 2 (kg/sem.)

Supermarché (kg/sem.)

Total pour dix mois11 (kg)

Tomate 100 200 400 29 400 Salade 15 24 50 3 738 Pomme de terre 100 100 350 23 100 Poivron 200 50 10 500 Poireau 50 60 50 6 720 Oignon 100 50 250 16 800 Endive 250 10 500 Courgette 60 50 4 620 Chou-fleur 50 50 4 200 Champignon 5 210 Carotte 50 100 90 10 080 Aubergine 30 30 15 3 150 Asperge 5 210

Total annuel 124 908 5.9 Circulation de l'information Une bonne circulation de l'information commerciale dans un marché organisé, c'est-à-dire, recensé et contrôlé, optimiserait la commercialisation des produits. Un suivi régulier du flux des marchandises et de l'évolution des prix permet aux opérateurs de mieux planifier leurs activités. Actuellement, le téléphone reste le moyen de communication le plus utilisé entre les grossistes (basés à Nouakchott) et les coxeurs-collecteurs se trouvant au Sénégal. La remontée de l'information se fait par l'intermédiaire des coxeurs du marché de SOCIM. En fonction de l'information disponible sur l'état de l'approvisionnement des marchés de Nouakchott, qui est plus maîtrisable de mai à décembre, les grossistes prennent des mesures nécessaires pour faire parvenir à temps opportun les légumes sollicités. 5.10 Modes de paiement Dans le circuit de commercialisation, il existe au niveau de Nouakchott, des grossistes auprès desquels tous les légumes sont déchargés, pesés et enregistrés dans un cahier. Le grossiste paye au chauffeur les frais de transport et après procède à la vente des légumes selon la loi du marché (offre et demande). C'est donc après avoir écoulé tous les légumes qu'il paye le maraîcher. 10 Marie Laurent, mémoire de fin d'études - 1999 11 car en juillet-août, ils vendent très peu de légumes

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Modes de paiement entre les différents types d'acteurs

Producteur Grossiste Coxeur

Coxeur producteur Semi-grossiste Consommateur Détaillant Vente à crédit Vente au comptant Vente au comptant ou à crédit Crédit facilité en période d'abondance

6. DEMANDE SOLVABLE Les besoins les plus élémentaires de la couche de la population la plus pauvre de la Mauritanie ne constituent pas une demande pour les pays exportateurs, car elles ne détiennent pas les moyens financiers lui permettant de se porter demandeur sur le marché international (demande solvable). L'urbanisation et la sédentarisation ont changé les modes de consommation de la société mauritanienne. La consommation de légumes s'observe d'une manière dans l'ensemble des ménages, mais la demande d'une manière générale est la résultante de plusieurs facteurs sociologiques, économiques. La diversification de la consommation est favorisée par le mélange en milieu urbain (de la capitale Nouakchott), de deux groupes aux habitudes alimentaires traditionnellement opposées : Les populations négro-africaines originaires du Sud dont les styles alimentaires laissent une place importante aux légumes Les populations maures dont les styles alimentaires ont changé à la faveur d'une consommation croissante de légumes.

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Malgré l'attirance de certains consommateurs urbains pour les produits importés d'Europe, les légumes produits localement ou provenant de la sous-région, principalement du Sénégal, ont particulièrement bonne réputation et leur qualité est reconnue. Au niveau de l'analyse quantitative, on retient souvent comme facteurs explicatifs de la demande : les prix, les revenus, les habitudes de consommation. En Mauritanie, les chiffres sur la consommation sont rares. La seule source fiable reste l'enquête permanente sur les conditions de vie des ménages – Dimensions sociales de l'Ajustement – (EPCV-SA) qui date de 1996. Ainsi, la consommation a été estimée à 28 kg/personne/an12 Les dépenses totales en légumes par ménage, en une année, au niveau de la ville de Nouakchott, se chiffrent à 27 768 UM

Tableau de dépenses moyennes de légumes/ménage/an13

PRODUITS Nouakchott Autres villes Rural Fleuve

Rural autre Ensemble %

Manioc 44,83 4,31 3,7 0,17 14,49 0,1%Pommes de terre 1942,89 334,37 52,86 59,21 654,38 4,1%Patate 724,36 59,34 35,71 7,2 228,33 1,4%Autres racines, tubercules 68,14 6,85 5,96 0,71 22,12 0,1%Haricot 1345,67 1487,42 2597,57 2040,1 1838,53 11,4%Arachide 2332,96 2012,34 4322,33 3079,28 2884,65 18,0%Autres légumineuses 0,06 0,11 0,09 0 0,05 0,0%Autres noix 0,07 0,09 0,05 0 0,04 0,0%Tomates 6852,14 4828,96 1781,45 648,35 3294,41 20,5%Oignons 6567,15 5686,9 2729,49 1705,21 3914,33 24,4%Carottes 6277,64 3721,19 411,48 490,3 2684,11 16,7%Aubergines 1120 258,74 0,34 22,36 372,83 2,3%Courgettes 58,39 14,08 0 0,71 19,37 0,1%Poivrons 51,65 6,63 19,65 1,08 19,41 0,1%Choux 288,59 37,77 8,63 1,49 91,4 0,6%Salades 73,84 5,84 0 0,66 22,43 0,1%Autres légumes 20,26 10,73 3,89 2,74 9,26 0,1%TOTAUX 27768,64 18475,67 11973,2 8059,57 16070,14 100,0%

On note une fluctuation des prix au cours d'une année, mais la variation intra-annuelle de 96-98 reste négligeable ; c'est pourquoi, les dépenses de consommation par ménage demeurent presque identiques. La population de Nouakchott qui concentre près de 25 % de la population, connaît un taux de croissance de 10 %. Sa population était estimée à 637 629 habitants (source ONS). Avec un taux de croissance de 10 %, l'agglomération devrait compter au début de 1999, 701 392 habitants.

12 Sako, mémoire de fin d'études, Université de Nouakchott, 1977 13 Source : EPCV – Enquête permanente sur les conditions de vie des ménages (Dimensions sociales de l'ajustement)

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Se référant à l'enquête Dimensions sociales de l'Ajustement en 1996, le ménage renfermait en moyenne 5,29 personnes. Tenant compte de ces paramètres, le nombre de ménages à Nouakchott est de 132 588. La demande solvable pour les principales spéculations étudiées est résumée dans le tableau ci-après :

Tableau demande solvable en valeur par type de légumes

Légumes Dépenses moyennes/ménage

Nombre de ménages

Demande solvable (millions d'UM)

Tomates 6 852,14 132 588 908 Oignons 6 567,15 871 Choux 288,59 3814 Pommes de terre 1 942,89 257 Ail 1 080 143

En ce qui concerne la pomme de terre, la totalité de la consommation est importée. Tandis que pour les autres spéculations, la production nationale contribue substantiellement à la consommation de Nouakchott qui est alimentée par des régions du Trarza, du Brakna, de l'Adrar, du Gorgol et des jardins maraîchers périurbains. Selon Marie Laurent (1999), l'estimation des quantités disponibles à Nouakchott, à partir de la production nationale peut être libellée comme suit :

Principaux légumes

Production totale des régions Trarza, Brakna, Gorgol, Nouakchott (tonnes)

Estimations des quantités disponibles à Nouakchott

(tonnes) Carottes 6 900 5 500 Choux 3 200 2 600 Oignons 6 800 5 400 Tomates 7 100 5 700

La commercialisation de ces produits donne des montants suivants :

Principaux légumes Quantités (tonnes) Prix moyen estimé UM/T

Montant (millions UM)

Carottes 5 500 90 495 Choux 2 600 80 208 Oignons 5 400 70 378 Tomate 5 700 85 578,5

La déduction de la valeur des importations nous amène aux résultats ci-après :

14 La consommation du chou pommé semble être sous estimée, nous la chiffrons à 5,3 UM/jour/ménage, soit une dépense annuelle moyenne de 1 908 UM. Ce légume est très utilisé dans les repas de midi composé essentiellement de riz au poisson

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Légumes Demande solvable Valeur production

nationale Valeur quantité

importée Carottes 832 495 337 Choux 253 208 45

Oignons 871 378 193 Tomate 908 578,5 329,5

La demande solvable pour uniquement la ville de Nouakchott peut être traduite en volumes si on se base sur les prix moyens enregistrés lors de l'enquête Radhort en 1998

Légumes Valeur quantité importée

Prix moyen UM/T Quantité en T

Carottes 337 200 950 1 677 Choux 45 175 870 255 Oignons 493 116 410 4 235 Tomate 329,5 167 790 1 963 Pomme de terre 257 101 200 2 539,5 Ail 143 450 000 317

Le marché mauritanien est relativement porteur pour les exportations sénégalaises qui ne représentent actuellement qu'une partie infime de la demande solvable de Nouakchott

Part des importations du Sénégal sur la demande solvable

Demande solvable (tonnes

Importation du Sénégal 98

Part des exportations sénégalaises

Carottes 1 677 540,9 32 % Chou 255 20,7 8,1% Oignon 4 235 30,4 0,7 % Tomate 1 963 1,5 0,07 % Pomme de terre 2 539,5 80,3 3 %

Ces ratios calculés à partir des données officielles de la douane semblent être sous estimés. En effet, un bon flux de marchandises ne ferait pas l'objet d'enregistrement au niveau de la frontière. Ceci concerne plus particulièrement des légumes sénégalais destinés aux régions du fleuve frontalières avec le Sénégal (Trarza, Brakna, Gorgol, Guidimakha). Mais ces résultats nous indiquent qu'il existe encore d'énormes virtualités et des possibilités de développer davantage les échanges en produits maraîchers entre le Sénégal et la Mauritanie.

7. PROBLEMES RENCONTRES Des rencontres avec quelques acteurs impliqués dans la filière maraîchère et des discussions informelles nous ont permis de relever certaines difficultés auxquelles sont confrontées les opérateurs intervenant dans la commercialisation des légumes. Les contraintes se manifestent à différents niveaux :

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a) Au niveau du financement : manque de devises/convertibilité de la monnaie : les importateurs

s'approvisionnant au Sénégal, prennent le plus souvent du crédit auprès des commerçants mauritaniens émigrés qui les imposent quelquefois des marges bénéficiaires importantes,

b) Au niveau de la collecte des légumes: il est nécessaire de disposer d'un coxeur-collecteur qui

puisse faire rassembler les quantités sollicitées dans les délais raisonnables, ce qui empêche certaines importateurs à s'intéresser au marché sénégalais de légumes,

c) Au niveau de l'achat : la vente s'effectue par sac et non par tonnage. La pesée doit être

systématique afin que le poids puisse être connu de façon exacte d) Au niveau du transport : Le parcours des légumes sur de longues distances 'occasionne des

pertes. L'utilisation des camions frigorifiques pourrait être une solution à ce problème e) Au niveau de la conservation : des importateurs actuels du Sénégal n'utilisent pas de containers

frigorifiques pour conserver leurs légumes qui sont mis sur le marché dès leur arrivée, d'où des problèmes d'avaries surtout en hivernage : pourrissement du manioc, de la tomate et du chou déshydratation de la patate.

Les légumes arrivés à maturité se conservent aussi difficilement : cas actuel des carottes venant des oasis dont la production commence à s'épuiser. L'absence des infrastructures de stockage contribue à la détérioration de la qualité des légumes offerts et à la limitation de la quantité des légumes disponibles. f) Au niveau de la vente : la loi de l'offre et de la demande fixe les prix. En période de

production, les marges bénéficiaires sont très réduites g) Au niveau de la normalisation : certains importateurs pensent que le Sénégal accuse encore

des retards dans le domaine de la normalisation ; il existerait des problèmes de tri, de sélection, de conditionnement, de produits à calibres différents.

h) Au niveau de l'organisation : irrégularité des arrivages

8. CONCLUSIONS La Mauritanie offre aux producteurs sénégalais des potentialités assez importantes d’écoulement de leurs produits maraîchers. En effet, les virtualités du commerce en légumes qui sont considérables, restent encore sous exploitées par les promoteurs mauritaniens qui importent surtout d'Europe pour couvrir le déficit en légumes de la production mauritanienne souffrant de contraintes d’étalement, de productivité et de diversité. Les régions du fleuve qui disposent d’atouts considérables ( eau, main d’œuvre…) ne contribuent que faiblement à la couverture de la consommation de l’agglomération de Nouakchott en légumes. Seuls quelques jardins maraîchers de la capitale et ceux du delta du fleuve Sénégal connaissent des périodes de production hors contre saison froide.

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Dans le souci de protéger la production locale, l’Etat mauritanien a mis en place une politique de taxation différenciée suivant les périodes de l’année. Les importateurs arrivent à contourner ce système de protection en important quelques jours précédant l’augmentation des taxes et dans les premiers jours suivant leurs réduction. Les opérateurs économiques commercialisant la production mauritanienne sont les mêmes qui importent du Sénégal ; ce qui diminue les risques de concurrence des deux rives qui sont plutôt complémentaires. Les importations mauritaniennes d’Europe sont composées essentiellement d’oignons et de pomme de terre. D’autres légumes rares sont destinés aux supermarchés et aux épiceries pour l’alimentation de la couche la plus aisée de Nouakchott. Une bonne partie des légumes importés, plus particulièrement, oignons et pomme de terre, est commercialisée à l’intérieur du pays . Des produits bien triés, sélectionnés et parfaitement conditionnés , avec des poids connus répondraient aux exigences des importateurs La comparaison des valeurs CAF nous prouve la compétitivité des produits sénégalais dont la qualité de certains légumes n’a rien à envier à ceux provenant d’Europe.

CAF 98 UM/KG

Légumes Sénégal CAF Rosso

Europe CAF Nouakchott

Oignon 6,14- 48 11,26 - 46,02 (1) Carotte 4,47 - 4,49 9,13 - 22,8 (2) Chou 7,57 - 9,60 10,8 - 12,27 (2) Tomate 20 29,3 - 45,49 (1) Pommes de terre 32,41 21,19 (2) (1) Espagne (2) Pays Bas Rappelons que la valeur CAF Sénégal n’inclue pas le coût du transport qui est de l’ordre de 80.000 CFA pour 7 tonnes entre M’Boro et Nouakchott. Ce qui correspond à 28000 UM, soit 4 UM/kg ( 1FF= 35 UM) Une préférence des légumes d’origine locale ou sous régionale est justifiée par une double raison : - les marges bénéficiaires appliquées aux légumes importés d’Europe sont largement

supérieures - le revenu faible de la majorité de la population Parmi les légumes faisant l’objet de l’étude , à part l’oignon qui pourrait concurrencer la production mauritanienne, en période d’abondance , la commercialisation des autres légumes peut se faire sans aucun risque puisque la Mauritanie n’en dispose que d’une quantité assez restreinte.

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D’ailleurs, nous avons constaté que les importateurs du Sénégal ne s’intéressent pas en ce mois de mai 99 à l’oignon. L’ail dont les données restent rares est importé d’Europe souvent avec de la pomme de terre . La demande solvable de la ville de Nouakchott est couverte actuellement à 46,6 % par les importations dont celles du Sénégal ne représentent que 6 %. Des potentialités de commerce de légumes existent mais leur exploitation ne peut être effective que grâce à une promotion et une sensibilisation des importateurs mauritaniens à se tourner d’avantage vers le Sénégal qui devra prendre des dispositions adéquates ( infrastructures , normalisation, suivi des marchés) pour mettre ses producteurs dans les conditions acceptables. 9. RECOMMANDATIONS Le développement des échanges entre la Mauritanie et le Sénégal qui est indispensable pour les deux pays passe nécessairement par la mise en application des mesures suivantes : Soutien financier au commerce

Les mesures de soutien, celles en particulier qui concernent le financement et les informations sur les marchés sont indispensables au succès des préférences commerciales et à l’expansion du commerce entre les deux pays : Soutien à l’information sur les marchés

On fait valoir l’importance de l’information sur les marchés et le service de mercuriales dans le contexte de la commercialisation moderne. La mise en place du système de suivi instaurera un mécanisme d’échange d’informations capables de fournir aux acteurs de la filière des deux rives du fleuve Sénégal, un flux continu de données tenues à jour sur les possibilités et les conditions de marché ainsi que sur les prix Normalisation des produits sénégalais afin qu’ils puissent être plus attractifs et

concurrentiels à ceux importés d’Europe Faire connaître les importateurs mauritaniens, les changements qui s’opèrent au Sénégal

grâce au concours du Projet d’Appui à l’Entreprenariat paysan Etudier les voies et moyens d’utiliser les camions frigorifiques mauritaniens transportant le

poisson pour, qu’au retour, ils puissent charger de légumes.

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ANNEXES

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ANNEXE 1 :

PROCES VERBAUX

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Rencontre avec BALAS Importateur

BALAS ancien détenteur d'un supermarché, importe actuellement des légumes de la Belgique à partir du mois de juillet jusqu'à décembre. Il dispose d'installations frigorifiques adéquates pour conserver durablement ses produits. Il est l'un des principaux fournisseurs de Nouakchott en carottes. BALAS n'a jamais importé du Sénégal, mais a exploré l'année dernière le marché de M'Boro. Pour des raisons techniques, il n'a pu importer cette année du Sénégal, mais il envisage de s'approvisionner en légumes de ce pays. Outre ses containers de conservation, il dispose aussi d'un camion frigorifique. Pour BALAS, les critères qui poussent les importateurs mauritaniens à s'adresser au marché européen sont les suivants :

• Produits bien sélectionnés et bien triés • Conditionnement parfait • Calibrage identique des légumes • Sacs de poids pareils.

BALAS autorise les experts de CECI à venir visiter ses locaux. Il exprime son entière disponibilité à participer aux journées de restitution et de réflexion à organiser par CECI à Dakar.

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REUNION AVEC LE PRESIDENT DU GROUPEMENT DES COMMERÇANTS DE LEGUMES DU MARCHE SOCIM

MONSIEUR MOHAMED O/ NAJI

Le Responsable du Groupement des Commerçants est représenté au niveau du Sénégal par un de ses frères qui joue le rôle de « Coxeur - Collecteur ». Les Coxeurs et les Importateurs se correspondent par téléphone. Faute de devises, les importateurs sont souvent contraints de prendre des emprunts au près des commerçants émigrés qui leur imposent une marge bénéficiaire très importante. Aucune banque financière, en Mauritanie, ne finance ce genre de transactions. D’autres contraintes se situent au niveau du transport sur de longues distances occasionnant souvent beaucoup de pertes. Les commerçants du marché SOCIM ne disposent pas d’infrastructures de conservation. C’est pourquoi, les légumes sont mis sur le marché dès leur arrivée.

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ENTREVUE AVEC LE REPRESENTANT DE SICAP ( ROSSO MAURITANIE) La SICAP est une société à la fois productrice et importatrice de légumes et de conserves. Elle est basée à Rosso et approvisionne quelques supermarchés de la place. La SICAP dispose de trois (3) véhicules de transport faisant la navette entre Rosso et Nouakchott, en période de production. Elle n’importe pas du Sénégal mais elle est dotée d’infrastructures de conservation assez importantes.

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ANNEXE 2 : EVOLUTION DES PRIX

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FICHE DE CENTRALISATION SEMESTRIELLE DES PRIX (1/2) Légumes communs au RADHORT ( Prix moyen en UM/kg)

PAYS CODE VILLE CODE CENTRALISATEUR DATE Mauritanie 07 Nouakchott 13 Gandega yelli TYPE DE MARCHE : Mixte (M) : Marché de la Mosquée Marocaine Détail (D) : Marché de Charbons PRODUIT CODE Mois : 08 / 97 Mois : 09 / 97 Mois : 10 / 97 Mois : 11 / 97 Mois : 12 / 97 Mois: 01 / 97 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 Auberg.viol.locale L 0111 M 65 65 75 70 68 95 100 100 90 90 85 98 95 95 80 80 70 60 45 35 30 20 D 123 139 125 123 94 135 125 127 140 136 130 122 125 137 117 123 120 118 100 90 70 60 importée L0112 M 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 D 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Auberg.Afr.locale L0121 M 100 120 55 70 110 D 225 240 200 223 220 importée L0122 M 0 0 0 0 0 0 0 D 0 0 0 0 0 0 0 Carotte local L021 M 0 0 0 0 0 0 0 D 150 150 170 140 170 150 0 0 0 0 0 0 0 130 0 importée L022 M 130 124 133 140 110 137 125 138 130 120 150 140 145 160 135 120 130 130 125 120 90 75 D 240 243 256 219 188 230 202 202 210 200 190 200 220 210 170 177 183 180 170 160 150 140 Chou pommé locale L031 M 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 D 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 importé L032 M 113 115 140 140 193 120 120 110 160 170 110 180 155 140 135 140 140 120 110 120 90 80 D 162 180 198 196 193 173 185 185 200 205 160 210 205 190 180 168 182 167 140 150 140 110 Oignon Local L041 M 58 60 75 78 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 D 85 93 95 110 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 importé L042 M 68 60 100 105 110 100 110 100 100 90 90 110 112 85 80 90 100 92 90 95 95 85 D 113 118 118 135 123 115 125 120 120 110 102 123 120 110 107 110 120 110 120 120 110 110 ENQUETEUR : BABAH OULD SIDNA

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FICHE DE CENTRALISATION SEMESTRIELLE DES PRIX ( 2/2) Légumes communs au RADHORT

(Prix moyen en UM/kg)

PAYS CODE VILLE CODE CENTRALISATEUR DATE Mauritanie 07 Nouakchott 13 Gandega yelli TYPE DE MARCHE : Mixte (M) : Marché de la Mosquée Marocaine Détail (D) : Marché de Charbons PRODUIT CODE Mois : 08 / 97 Mois : 09 / 97 Mois : 10 / 97 Mois : 11 / 97 Mois : 12 / 97 Mois: 01 / 97 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 Pomme de terre loc. L 051 M 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 D 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 importée L052 M 70 80 61 67 0 70 70 75 80 80 70 70 80 75 70 90 112 100 90 90 80 80 D 95 94 75 94 107 110 959

8 108 105 92 92 100 100 103 113 117 123 113 110 100 100 100

Tomate tab.locale L0611 M 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 D 115 146 190 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 importée L0612 M 103 90 90 145 118 130 120 129 135 140 110 132 150 170 150 160 150 140 140 120 90 80 D 143 148 152 170 147 175 180 190 220 200 195 230 220 200 207 223 240 226 180 140 130 120 Tomate sau.locale L0621 M 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 D 90 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 117 importée L0622 M 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 D 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 ENQUETEUR : BABAH OULD SIDNA

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FICHE DE CENTRALISATION SEMESTRIELLE DES PRIX ( 1/1) Légumes non communs au RADHORT

(Prix moyen en UM/kg)

PAYS CODE VILLE CODE CENTRALISATEUR DATE Mauritanie 07 Nouakchott 13 Gandega yelli TYPE DE MARCHE : Mixte (M) : Marché de la Mosquée Marocaine Détail (D) : Marché de Charbons PRODUIT CODE Mois : 08 / 97 Mois : 09 / 97 Mois : 10 / 97 Mois : 11 / 97 Mois : 12 / 97 Mois: 01 / 97 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 .Navet local M 70 85 70 50 D 137 135 155 163 163 90 113 120 147 100 117 114 97 93 87 80 78 100 100 80 70 Patate locale M 56 68 70 64 D 100 92 92 110 113 113 130 140 165 137 120 133 117 132 120 107 100 120 130 120 120 Poivron local M 150 - 190 D 275 275 - - 400 200 217 275 283 200 200 190 220 300 300 218 400 500 400 350 courgette locale M 120 60 90 D 202 202 - Piment local M 300 220 200 325 325 D 400 400 400 400 600 900 560 483 990 833 - - 990 817 Igname Local M 93 93 94 72 D 190 190 200 143 177 185 180 140 157 143 133 160 180 140 122 200 160 140 140 Courge local M 90 75 85 D - 130 200 107 133 176 167 165 120 148 138 126 123 147 117 150 120 100 100 M D 200 200 217 210 223 233 240 200 187 200 203 225 200 233 250 200 300 200 ENQUETEUR : BABAH OULD SIDNA