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1 en partenariat avec le Federal European Register of Osteopaths PROMOTION 2017 Me ́ moire n° Présenté et soutenu publiquement à Paris, les 22 et 23 septembre 2017 par Léna JOSEPH pour l’obtention du Diplôme en Ostéopathie (D. O.) Effet placebo en Ostéopathie : Expérimentation sur des techniques structurelles Directeur de me ́ moire Fabrice BEDIN, Ostéopathe D.O., Enseignant à l’IDO Pre ́ sident de Jury Prénom NOM, titre éventuel Assesseurs Prénom NOM, titre éventuel Prénom NOM, titre éventuel

par Léna JOSEPH Effet placebo en Ostéopathie Président de Jury · recevons ; par exemple, pour certaines personnes résistantes à un traitement et revenant de manière chronique

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1

en partenariat avec le

Federal European Register of Osteopaths

PROMOTION 2017

Memoire n°

Présenté et soutenu publiquement à Paris, les 22 et 23 septembre 2017

par

Léna JOSEPH

pour l’obtention du

Diplôme en Ostéopathie (D. O.)

Effet placebo en Ostéopathie :

Expérimentation sur des techniques structurelles

Directeur de memoire Fabrice BEDIN, Ostéopathe D.O., Enseignant à l’IDO

President de Jury Prénom NOM, titre éventuel

Assesseurs Prénom NOM, titre éventuel

Prénom NOM, titre éventuel

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en partenariat avec le

Federal European Register of Osteopaths

PROMOTION 2017

Memoire n°

Présenté et soutenu publiquement à Paris, les 22 et 23 septembre 2017

par

Léna JOSEPH

pour l’obtention du

Diplôme en Ostéopathie (D. O.)

Effet placebo en Ostéopathie :

Expérimentation sur des techniques structurelles

Directeur de memoire Fabrice BEDIN, Ostéopathe D.O., Enseignant à l’IDO

President de Jury Prénom NOM, titre éventuel

Assesseurs Prénom NOM, titre éventuel

Prénom NOM, titre éventuel

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Remerciements

Un grand merci à mon maître de mémoire Fabrice Bedin, Ostéopathe D.O. et enseignant

à l’Institut Dauphine d’Ostéopathie, pour son temps et ses conseils.

Merci à Eliott Mahier, Ostéopathe D.O., pour son accueil chaleureux au sein de son

cabinet pour l’élaboration de notre expérimentation.

Merci à Benjamin Perez, Ostéopathe, camarade de promotion ; pour sa participation et

son implication dans mon protocole clinique de tests.

Je remercie Pierre-Alexandre Dherbilly, étudiant Ingénieur, pour son aide dans

l’élaboration de mon étude statistique.

Je remercie également Erwan Loison, Ostéopathe D.O. et ami pour ses relectures.

Enfin, une grande reconnaissance à mes parents pour leurs soutient sans faille durant ces

cinq années d’études en Ostéopathie.

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Sommaire

1 CONNAISSANCES THEORIQUES ................................................................................ 9

1.1 L’Ostéopathie structurelle et antalgie ................................................................ 9

1.2 Vision de l’Ostéopathie structurelle en société ............................................... 16

1.3 L’Effet Placebo .................................................................................................. 18

1.4 Principe de globalité ......................................................................................... 24

2 MATERIEL ET METHODE .......................................................................................... 26

2.1 Population et contexte ..................................................................................... 26

2.2 Présentation de l’étude .................................................................................... 27

2.3 Méthodologie pratique .................................................................................... 30

2.4 Matériel ............................................................................................................ 32

3 RESULTATS ............................................................................................................... 33

3.1 Comparaison entre les mesures N1 et P1 ........................................................ 34

3.2 Comparaison des résultats dans le groupe « N » ............................................. 35

3.3 Comparaison des résultats dans le groupe « P » ............................................. 37

3.4 Comparaison entre les Groupes « N » et « P » ................................................ 39

4 ANALYSE ET DISCUSSION ........................................................................................ 42

4.1 Choix du sujet ................................................................................................... 42

4.2 Analyse de l’étude ............................................................................................ 44

4.3 Ouverture ......................................................................................................... 49

5 CONCLUSION ........................................................................................................... 50

6 AUTOCRITIQUE ........................................................................................................ 51

7 ANNEXES .................................................................................................................. 53

8 TABLES DES ILLUSTRATIONS ................................................................................... 54

9 BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................... 55

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« Nous avons donné quelques indications durant cette vie, en espérant que les ostéopathes

s’empareront du sujet et progresseront de quelques milles en avant, en direction de la

fontaine de cette grande source de connaissance, et en appliqueront les résultats pour le

soulagement et le confort de ceux qui, en souffrance, viennent solliciter consolation et

conseils. » Andrew Taylor Still (1828-1917), fondateur de l’Ostéopathie

« Entre psyché et soma, il y a une frontière que mes successeurs devront explorer et dont

ils devront découvrir les lois de fonctionnement ». Sigmud Freud (1856-1939), fondateur

de la psychanalyse

« La mise hors-la-loi du placebo est le révélateur de l’incapacité actuelle de notre

système médical rationnel à reconnaître sa part d’ombre » Mireille Rosselet-Capt,

psychologue

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Introduction

L’effet placebo soulève de nombreuses interrogations. Ce concept était pour moi

assez flou, autant dans sa compréhension que dans son application inconsciente ou non

du thérapeute. L’intérêt de ce mémoire est donc de mesurer l’impact d’un élément placebo

pour affirmer ou non son implication dans les résultats d’une consultation ostéopathique.

Il était intéressant de rechercher si notre profession était particulièrement

influencée par ce phénomène et si cela pouvait nous apporter un plus dans notre prise en

charge. Pour cela, il a fallu comprendre son mécanisme en s’appuyant sur les

connaissances actuelles et ainsi jouer avec plusieurs paramètres pour tester son impact,

ses contours et peut être ses failles dans la prise en charge du patient et de sa douleur.

Non pas pour en abuser dans notre pratique, mais pour pouvoir l’utiliser de manière

intelligente en parallèle de notre traitement ostéopathique en fonction du patient que nous

recevons ; par exemple, pour certaines personnes résistantes à un traitement et revenant

de manière chronique au cabinet.

Notre métier nous permet d’être au contact du patient pendant une durée assez

importante d’environ 45 minutes, ce qui représente un avantage non négligeable par

rapport à d’autres professions de santé. Nous avons le temps d’essayer de comprendre le

fonctionnement de notre patient aussi bien physiquement que psychiquement. Le concept

d’interrelation psyché-soma est de nos jours de plus en plus pris en considération dans la

prise en charge des patients et ce d’autant plus dans notre profession dont l’un des

principes fondateurs est la globalité du corps humain. Notre travail sur le psychique à

travers l’utilisation d’un effet placebo majorera cette notion.

« Corps et esprit sont deux facettes inséparables de l’humain, tout comme le sont

douleur et souffrance. En effet, chacun sait que toute affliction physique longtemps

maintenue tend à entrainer une souffrance psychique et inversement, chaque déséquilibre

psychologique marqué (ou prolongé) ne manque pas d’amener son cortège de

manifestations organiques ou systémiques. En conséquence, pour le praticien holistique,

la séparation entre la douleur et souffrance ne peut être aussi tranchée » Bruno Conjeaud.1

1 Voyage ostéopathique au cœur des émotions, la chair de l’esprit, p. 26

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Mon étude peut être considéré comme une extension du mémoire de Marie

DUHOURCAU : Mesure de l’efficacité d’une technique Hvba thoracique et effet

placebo. Ce travail a permis de démontrer l’effet antalgique des techniques structurelles

ostéopathiques mais a peu investigué l’effet placebo associé.

Ce mémoire appuiera donc l’hypothèse qu’une technique structurelle a un effet antalgique

local. La question est de savoir à quel point un effet placebo peut influer l’efficacité de

ces techniques biomécaniques et ainsi montrer l’importance du psychisme du patient à

notre pratique.

Pour ce faire, nous nous sommes servis d’une composante sensorielle (craquement

articulaire audible) induite par ces techniques structurelles et nous avons essayé

d’amplifier l’effet placebo par la création d’un conditionnement du patient afin de

comparer l’impact d’une manipulation réelle à celui d’une manipulation placebo.

Comprenons donc d’abord ensemble l’Ostéopathie structurelle et son action

antalgique, la vision populaire des techniques structurelles, le mécanisme de l’effet

placebo et enfin le principe de globalité Ostéopathique si souvent énoncé.

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1 CONNAISSANCES THEORIQUES

1.1 L’Ostéopathie structurelle et antalgie

Mon étude sur l’effet placebo en rapport avec ces techniques Ostéopathiques ne

représente en aucun cas une remise en question de l’efficacité de celles-ci. Ma première

partie explique leur fonctionnement et leur impact antalgique.

1.1.1 L’Ostéopathie structurelle dites « HvBa » : Haute vélocité, Basse

amplitude

« Il s’agit d’un acte mécanique, réglable en vitesse, en masse et en amplitude, en

fréquence, appliqué le plus localement possible sur le tissu altéré, afin d’en modifier la

consistance par voie reflexe. Nous agissons ainsi sur les variables d’état (pression,

température, perméabilité tissulaire, etc.). Notre but n’est pas de corriger une position, ni

d’augmenter telle ou telle amplitude, mais de lever la barrière qui empêche le corps de

trouver lui-même toutes les positions et fonctionnalités dont il aura besoin pour évoluer

harmonieusement dans son environnement. ». Jean-François Terramorsi nous explique à

travers cette citation que les techniques structurelles ne représentent en aucun cas une

manipulation forcée mais un rééquilibre de la structure dans le respect de l’articulation.

(Jean-François Terramorsi, Ostéopathe D.O., Ostéopathie structurelle)

1.1.2 La Dysfonction Vertébrale Somatique, dite « DSV »

Autrefois appelé « Lésion ostéopathique », elle regroupe quatre critères à son diagnostic

(Glossary of Osteopathic Terminology,: Site American Association of Colleges of Osteopathic Medicine) :

- Texture anormale des tissus

- Asymétrie des repères anatomiques

- Restriction de mobilité

- Tissus sensibles

Selon les travaux de Irvin Korr ( 1909-2004, physiologiste Américain ) les conséquences de cette DSV

sont (I. Korr. Bases physiologiques de l’ostéopathie, JAAO, 1075,) :

- Une hyperesthésie, en particulier des muscles et des vertèbres

- Une hyper-irritabilité provoquant des changements dans l’activité musculaire

- Des changements de la texture du tissu musculaire, du tissu conjonctif et de la

peau

- Des changements dans la circulation locale et dans les échanges entre le sang et

les tissus

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- Des changements dans les fonctions viscérales.

C’est sur cette DSV que nous travaillons en Hvba (Haute Vélocité Basse Amplitude =

technique structurelle). Notre étude s’intéresse particulièrement à l’hyperesthésie des

muscles et vertèbres.

A ce jour, il existe deux principaux modèles étiologiques de la DSV.

Selon Irvin Korr, la cause est proprioceptive. Il considère que les récepteurs intra-

articulaires, les organes tendineux de golgi et les fuseaux neuro-musculaires sont

responsables de l’hyperexcitabilité des neurones moteurs présente dans une DSV. Ceux-

ci renvoient des informations concernant l’état de tension musculaire anormalement

élevé en déchargeant tout le long de leur stimulation. (Bases physiologiques de l’ostéopathie. I. Korr)

Pour Van Burskirk, l’étiologie provient des afférences nociceptives qui entrainent un

réflexe protecteur de contraction musculaire ainsi qu’un réflexe nociceptif autonome

lors d’une lésion ou d’un stress des tissus musculo-squelettique. Ceux-ci provoqueraient

ainsi les symptômes de la DSV. (Nociceptive reflexes and the somatic dysfunction : A model, Van Burkirk, JAOA)

1.1.3 La nociception

La nociception est l’activité des fibres nociceptives (Aδ et C) indiquant au cerveau un

danger. La sensibilisation est l’augmentation de cette activité.

1.1.3.1 Chemin de la nociception

Les nocicepteurs sont les récepteurs périphériques en charge de l’information

douloureuse. Ce sont des terminaisons libres, c’est à dire des extrémités d’axones des

fibres Aδ et C, localisées dans les tissus (cutanés, musculaires etc.). Ils réagissent à des

stimulations pouvant porter atteinte au corps et qui peuvent être d’ordre mécanique,

chimique ou thermique. Le message nociceptif se transforme en signal électrique (la

transduction) qui se propage le long du premier nocicepteurs/ nerf périphérique

(transmission) via ses fibres. Un stimulis nociceptif va entrainer une inflammation

(libération de substances algogènes : bradykinines, histamines, prostaglandines…)

responsable de l’hyperalgie primaire par augmentation de la sensibilité des nocicepteurs.

Puis se produit le réflexe d’axone qui fait remonter la stimulation des nocicepteurs au

ganglion dorsal spinal qui produit des neuropeptides (substance P, neuromédiateur de la

douleur dans la fente synaptique et CGRP ) qui sensibilise davantage les nocicepteurs.

La transmission du message nociceptif au neurone de 2ème ordre se passe dans la corne

dorsale de la moelle. A cet endroit le message peut être modulé par des

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neurotransmetteurs excitateurs ou inhibiteur (voir : La modulation endogène inhibitrice).

Il remonte via les tractus spino-thalamiques ventraux et latéraux jusqu’au thalamus puis

vont dans l’aire somesthésique du cortex et sont perçu comme une douleur du côté opposé

à la stimulation. (Cours PDF Jean-François Riou, Enseignant/chercheur : Physiologie de la douleur) ; (Article :

Neurophysiologie au cabinet, nociception, sensibilisation, douleur ; Site CFPCO, Laurent Fabre, Ostéopathe)

Figure 1 : Chemin de la nociception

1.1.3.2 La modulation endogène inhibitrice

Elle permet d’inhiber l’information nociceptive grâce aux mécanismes de :

- Le contrôle segmentaire, Gate contrôle : Théorie proposée par Melzack et Wall

en 1965.

Dans la corne dorsale de la moelle épinière se trouve la substance gélatineuse de

Rolando où s’exerce via des interneurones le contrôle médullaire du message

nociceptif périphérique par un mécanisme inhibiteur présynaptique.

Cet endroit peut être associé à un « portillon ». Celui-ci s’ouvre au contact des

fibres C et A-Delta (vitesse de conduction faible) et donc laisse passer l’influx

nociceptif. En revanche l’arrivée des fibres sensitive A-Beta (vitesse de

conduction rapide), responsable de la sensibilité du tact et du toucher, provoque

sa fermeture car elles stimulent les interneurones inhibiteurs et donc activent leur

action inhibitrice nociceptive. Ainsi si l’on se cogne, le fait de frotter ou de masser

la zone diminuera, voir éliminera la nociception car on aura fait jouer les fibres

A-Beta qui auront fermé le portillon nociceptif.

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Figure 2 Théorie du gate contrôle proposé par Melzack et Wall. La douleur n’est perçue que lorsque que le neurone T est activé.

- Contrôle inhibiteur diffus : C’est un système inhibiteur descendant de la

nociception par une autre stimulation nociceptive qui inhibe les neurones du

même type situés dans une autre zone de la moelle épinière. On masque une

nociception par une autre grâce à l’activation de la substance grise périaqueducale

qui active les voies sérotoninergique et noradrénergique. Ce mécanisme

fonctionne quand les deux stimulis sont localisés sur deux métamères différents.

- Contrôle supra-segmentaire, l’inhibition descendante :

La substance grise périaqueducale2 active les contrôles inhibiteurs descendant via

un mécanisme adrénergique, sérotoninergique ou opioïdergique qui inhibent le

message nociceptif vers les centres supérieurs durant un effet placebo. Cette

substance est aussi activée directement par les fibres ascendantes nociceptives et

donc entraine le mécanisme descendant.

Mécanisme peu connu. Le cortex cingulaire, le cortex préfrontal dorso-latéral,

l’amygdale, l’insula y participeraient et entraineraient la libération d’endorphines.

Ce mécanisme serait activé par des phénomènes complexes notamment par un

effet placebo par contrôle supra cortical.

Site de la Faculté de médecine de Toulouse, cours : Douleur : Bases anatomiques, psysiologiques et psychologie, Dr Jean-

Christophe Sol, Dr Patrick Chaynes et Dr Yves Lazorthes ; Neurochirurgiens.

Voir schéma récapitulatif des différents contrôles du message nociceptif en

Annexes.

2 La substance grise périaqueducale : ensemble de neurones autour de l’aqueduc cérébral au sein du tegmentum du

mésencéphale. Elle joue un rôle important dans la douleur et dans le comportement de défense.

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1.1.4 La douleur

La nociception n’est pas suffisante pour que la douleur existe. En effet ces deux termes

ne sont pas synonymes. Les médecins ont longtemps pensé que la douleur, phénomène

subjectif, était soit physique soit psychologique quand ils n’arrivaient pas à comprendre

sa cause. Mais la science a démontré que toute douleur impliquait les deux. Les signaux

nerveux de danger sont issus du corps mais son analyse et interprétation sont situés dans

le cerveau et sont fortement influencé par des facteurs psychologiques. Ainsi le cerveau

peut décider de déclencher une douleur importante, faible ou inexistante pour un même

stimulus. Le cerveau a donc un impact capital dans la sensation douloureuse découvert

récemment grâce aux scanners cérébraux. Le traitement de la douleur du patient

implique donc de prendre en compte le rôle du cerveau dans sa perception. (Retrain pain

foundation)

« Ce symptôme (La douleur) est complexe et pluridimensionnel, déterminée non

seulement par la douleur tissulaire et la nociception mais également par des croyances

personnelles, des expériences douloureuses passées, des facteurs psychologiques, des

émotions, la motivation et le milieu ambiant » François Ricard, ostéopathe D.O. (Médecine

ostéopathique et traitement des algies du rachis dorsal)

1.1.5 Ostéopathie structurelle vertébrale, nociception et douleur

L’ostéopathie structurelle vertébrale agit sur les DSV. Les corriger ferait théoriquement

disparaitre ces cinq symptômes locaux décrit par Irvin Korr notamment l’hyperesthésie

de son dermatome en faisant diminuer la sensibilisation segmentaire.

La théorie du gâte contrôle pourrait expliquer cet effet antalgique de l’Hvba via la

stimulation des fibres sensitives A-Beta qui fermeraient le portillon nociceptif.

La prise en compte du psychique du patient et l’installation d’un effet placebo qui mettrait

en jeu l’inhibition descendante par contrôle supra-segmentaire pourrait théoriquement

diminuer la douleur par libération d’endorphine segmentaire.

Nous comprenons le lien entre nociception et douleur, et donc le lien entre nociception et

psychique et ainsi l’aspect psychologique à prendre en compte. Un effet placebo pourrait

donc théoriquement jouer sur la douleur de notre patient. Ces informations nous

confortent dans l’idée d’utiliser un effet placebo dans notre étude sur l’antalgie.

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1.1.5.1 Littérature clinique

L’étude « The effect of spinal manipulation on deep experimental muscle pain in

healthy volunters » avait pour but de rechercher un effet antalgique local sur la douleur

profonde musculaire après manipulation Hvba par un chiropracteur. La douleur étant

créée artificiellement par injection de sérum physiologique stérile hyper-tonifiant. Un

groupe manipulé par technique Hvba et un groupe placebo ont été créés. Vingt-huit

personnes ont été sélectionnés et l’efficacité a été mesurée grâce à une échelle analogique

visuelle (EVA) de la douleur. Cette étude ne montre pas de différence significative entre

les 2 groupes et ne soutient pas le fait que les techniques Hvba ont un effet spécifique sur

la douleur musculaire profonde expérimentalement induite. Mais elle conclue que

n’importe quel effet antalgique observé après manipulation Hvba serait dû à

l’amélioration d’un problème douloureux pré-existant comme la réduction de la DSV.

L’étude « Effect of spinal manipulation on sensorimotor function in low back pain

patients – a randomised controlled trial » a voulu savoir si la manipulation vertébrale en

Hvba pouvait avoir un effet avantageux sur les lombalgies en affectant les fonctions

sensitivo-motrices après quatre séances de traitement par techniques structurelles. L’outil

utilisé était l’EVA et 221 personnes ont participé. L’étude conclu que les techniques Hvba

n’affectent pas à court terme la fonction sensitivo-motrice.

Le travail de recherche « Short-term effect of spinal manipulation on pain

perception, spinal mobility, and full height recovery in male subject with degenerative

disk disease : a randomized controlled trial » a voulu mettre en évidence l’effet d’une

technique Hvba à court terme sur la douleur et la mobilité vertébrale en L5-S1. Cette

étude représente un essai clinique randomisé , en double aveugle , contrôlé. Deux groupes

ont été formés. L’un comprenait un traitement par technique Hvba en L5-S1 et l’autre un

traitement placebo. L’EVA a été utilisée. La population ciblée était des hommes avec une

maladie discale dégénérative diagnostiquée en L5-S1. Cette étude a recensé une

amélioration de la douleur ressentie dans le groupe traité par techniques Hvba et en conclu

que ces techniques améliorent immédiatement la douleur perçue dans la région lombo-

sacré.

L’essai « Spinal hight-velocity low amplitude manipulation in acute nonspecific

low back pain : a double blinded randomized controlled trial in comparison with

diclofenac ad placebo » a voulu évaluer l’effet d’une manipulation Hvba sur des

lombalgies non spécifiques aigues en comparaison avec l’utilisation d’un anti-

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inflammatoire et d’un traitement placebo. Il a rassemblé 101 personnes lombalgiques

aigues. Les résultats obtenus ont montré que la manipulation spinale était

significativement meilleur que l’utilisation de l’AINS diclofenac ainsi que le traitement

placebo.

Le travail de recherche littéraire « Analgesique effects of manual therapy in

patients with musculoskeletal pain. A systematic review.» a rassemblé treize essais

randomisés répertoriés. Un effet significatif a été retrouvé dans dix de ces essaies. Les

seuils de douleur ont augmenté après manipulations vertébrales. Trois de ces dix études

ont retrouvé un effet analgésique local et général. La thérapie manuelle a été défini

comme « toutes manipulations articulaires manuelles ayant pour but d’induire un effet

analgésique » et n’est donc pas forcement une technique structurelle Hvba. Ce travail

conclu qu’il y a des preuves modérées qui indiquent que la thérapie manuelle augmente

le seuil de la douleur à la pression immédiatement après la manipulation. Cependant ces

résultats sont peu pertinents et donc difficiles à interpréter.

L’étude de Marie Duhourcau « Mesure de l’efficacité d’une technique Hvba

thoracique et effet placebo » avait pour but d’objectiver l’effet antalgique d’une technique

structurelle Hvba en la comparant a une technique placebo. Cinquante personnes ont été

rassemblés et l’efficacité des techniques a été mesurée par un algomètre de pression du

seuil de la douleur. En résulte une amélioration significative du seuil de douleur à la

pression en ce qui concerne le groupe manipulé par techniques structurelles Hvba avec

toutefois une amélioration plus faible mais présente dans le groupe placebo. Cette étude

met en évidence la réalité clinique antalgique d’une manipulation structurelle rachidienne

et la présence d’un effet placebo, peu investigué, mais considéré comme non négligeable

en ostéopathie.

L’étude « L’effet de la manipulation vertébrale sur la douleur provoquée

expérimentalement » représente une revue de littérature et conclu que la manipulation

vertébrale manuelle a un effet direct sur la douleur loco-régionnal et que c’est

l’hypoalgésie qui permet l’amélioration et la récupération de la fonction de mouvement.

Ceci soutient le modèle étiologique nociceptif de la DSV de V. Burskirk.

Nous pouvons donc conclure que L’ostéopathie structurelle a une efficacité théorique sur

la nociception vertébrale. En ce qui concerne la pratique, les résultats sont à ce jour encore

trop variables et donc difficilement exploitable pour conclure d’une réalité certaine

actuelle. L’hypothèse reste cependant valable avec certaines réussites cliniques.

Page 16: par Léna JOSEPH Effet placebo en Ostéopathie Président de Jury · recevons ; par exemple, pour certaines personnes résistantes à un traitement et revenant de manière chronique

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1.2 Vision de l’Ostéopathie structurelle en société

Il est tout d’abord intéressant de connaitre la vision populaire de l’ostéopathie et plus

particulièrement de cette branche de l’ostéopathique que sont les techniques structurelles.

Bien connues par le public notamment en rapport avec ce fameux « crac » articulaire si

souvent cité par les patients, même ceux n’ayant jamais eu recours à l’ostéopathie et se

basant sur des discours extérieurs. Ces manipulations étant les plus impressionnantes de

notre panel de techniques, il est facile pour les patients de retenir, voir de définir une

séance par ce qu’il l’a le plus marqué. Parfois attendu, parfois redouté, ce craquement

articulaire revient dans de nombreuses discussions concernant l’ostéopathie. Certains

patients considèrent qu’il est un gage de réussite nécessaire à la « remise en place » de

leur structure, d’autres comme une menace pour leurs articulations.

Notre étude sur les techniques structurelles nous pousse à nous demander pourquoi celles-

ci peuvent particulièrement influencer le patient sur sa douleur dans le cadre d’un effet

placebo. Nous nous sommes donc intéressés à l’impact de ce bruit articulaire en société

pour savoir à quel point celui-ci était ancré dans les mœurs et dans les esprits afin de

pouvoir justifier le choix de ce critère dans ce sujet.

Je me suis basée sur une étude qui a explorée la question.

1.2.1 Etude du mémoire de LUSSEAU Rémi : « La représentation sociale du

craquement articulaire obtenu dans une manipulation ostéopathique »

1.2.1.1 Présentation de la recherche

Cette recherche veut connaitre la perception sociétaire du craquement articulaire obtenu

par technique Hvba pour pouvoir les adapter aux patients en ce qui concerne son approche

et sa mise en place.

Un questionnaire a été mis en place, encadré par Monsieur Gérard Guingouin, diplômé

en psychologie sociale et réalisé par Rémi Lusseau pour connaître l’âge, le milieu socio-

professionnel, le sexe, savoir si la personne a déjà consulté un ostéopathe, choisir 5 mots

parmi une liste de mots définissant le « crac » articulaire, et qualifier ce « crac » par un

choix de 5 adjectifs parmi une liste de mots.

Et enfin la dernière, plus ouverte, « selon vous, que se passe-t-il lors d’une manipulation

ostéopathique »

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1.2.1.2 Résultats

Pour définir le craquement articulaire obtenu par manipulation structurelle, les répondants

ont hissé le terme « déblocage » en tête de liste (17%) puis le groupe de mot « remise en

place » (15,4 %) et enfin le terme « soulagement » (13,7 %).

Puis les termes « manipulation », « libération », « articulation », « bulle de gaz ».

L’adjectif le plus choisi pour qualifier ce craquement articulaire a été « impressionnant ».

Puis les termes « réparateur », « efficace », « utile ».

Lors de la dernière réponse ouverte, le public semble à s’attacher à cette idée très

répandue de « remise en place ».

1.2.1.3 Conclusion

Les résultats représentent une réelle satisfaction pour notre étude actuelle étant donné que

les choix de mots/groupes de mots sont de nature positive et vont donc, théoriquement,

agir de manière bénéfique à la réalisation de notre travail sur l’effet placebo.

Nous, ostéopathes, savons que ce bruit articulaire ne signe pas forcément la réussite de la

technique. Mais nous voyons bien qu’il y a une certaine intégration sociétaire du

craquement articulaire dans les esprits par l’utilisation à la question ouverte du groupe de

mot « remise en place » de la structure. Elle représente un abus de langage, et est pourtant

« bien ancré dans les inconscients de notre population occidental » relève Rémy

LUSSEAU.

Ceci n’a fait qu’accroitre cette envie de tester l’effet placebo sur ce type de techniques,

ayant désormais l’approbation d’un public à priori réceptif.

Tout le monde le connait, ce bruit articulaire si satisfaisant pour les uns et si dérangeant

pour d’autres. Il est alors théoriquement facile de pouvoir jouer sur ce critère qui est le

craquement articulaire, audible, et ressenti, pour l’étude de l’effet placebo en ostéopathie

structurelle.

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1.3 L’Effet Placebo

Le terme « placebo » est utilisé dans le cadre de la médecine. En effet, lorsque le placebo

est évoqué il concerne l’utilisation de médicaments sans principe actif attribué au patient.

Celui-ci étant persuadé que le cachet va réduire voire éliminer ses symptômes.

Il a donc fallu orienter les recherches dans un cadre plus large, l’ostéopathie ne disposant

pas de « gélules miracles ». Il sera adapté à une pratique n’utilisant aucun matériel

thérapeutique. L’idée est donc de créer un conditionnement oral, gestuelle, sensitif et

auditif en ce qui concerne ce mémoire, et donc un effet placebo.

La difficulté a été tout d’abord de rechercher la définition exacte de « l’effet placebo ».

Celui-ci étant déjà complexe dans son mécanisme, il a fallu ne pas dépasser les limites de

son action étant donné que nous l’exploitions déjà sous plusieurs formes.

Pour comprendre cela, il a fallu rechercher ses différentes définitions, car plusieurs

auteurs la définissent différemment puis son mécanisme physiologique pour la crédibilité

de notre étude clinique.

Comprenons ensemble ce qu’est l’effet placebo.

1.3.1 Etude du mémoire de Grégoire Lecacheur : « Revue de Littérature :

l’effet placebo, un outil thérapeutique analgésique »

Grégoire Lecacheur s’est penché sur ce vaste sujet qui est l’effet placebo et plus

particulièrement sur son effet antalgique. Il qualifie son mémoire comme « … une aide

clinique à la qualité de la prise en charge ostéopathique, mais aussi un travail préparatoire

sur lequel s’appuyer pour la conception d’études utilisant l’effet placebo dans les champs

ostéopathiques. ».

Il explique le mécanisme de l’effet placebo et s’est posé la question de « savoir si

l’ostéopathie peut utiliser l’effet placebo comme un outil thérapeutique ».

1.3.1.1 Définitions

L’utilisation du terme « placebo », du latin « placere » (je plairai), remonte au 14ème

siècle. Il est défini en 1811 par le « Quency’s Lexicon-Medicum » : « Placebo, je plairai ;

une épithète donnée à tout remède prescrit plus pour faire plaisir au patient que pour lui

être utile ». A cette époque cet effet placebo est donc plus vu comme une imposture pour

le patient que comme un réel effet thérapeutique favorisant.

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Plusieurs définitions lui sont attribuées.

Arthur K. Shapiro, Psychiatre, le défini comme étant « toute procédure thérapeutique qui

a un effet sur le patient, ses symptômes, syndromes et sa maladie, mais qui n’a

objectivement aucune activité spécifique sur sa maladie ».

Pierre Pichot, Neuropsychiatre, en dis que « l’effet placebo est, lors de la réalisation d’un

acte thérapeutique, la différence entre la modification constatée et celle imputable à l’acte

thérapeutique ». Il propose l’équation : Effet placebo = effet thérapeutique global – effet

spécifique.

Brody Howard, professeur en Médecine Familiale et Philosophie, l’appelle simplement

« the inner pharmacy ». Définition claire et concise.

Cette approche est intéressante pour nous, on la nomme homéostasie en ostéopathie.

Grégoire Lecacheur, quant à lui, en conclu qu’il n’y a pas de définition standard de l’effet

placebo. Il le définit personnellement à travers ses recherches comme « Un nom

générique pour les effets bénéfiques qui dérivent du contexte clinique, incluant le rituel

thérapeutique, la relation patient-praticien, il est l’effet surajouté d’un traitement

classique. ».

1.3.1.2 Mécanismes

Des recherches ont démontrés l’existence de phénomènes neurophysiologiques liée à cet

effet placebo.

1.3.1.2.1 Rôle des opioïdes endogènes

1978, mise en place de la première étude démontrant l’existence neurophysiologique de

l’effet placebo. Celle-ci utilisa la Naloxone, antagoniste à la libération d’opioïdes

endogènes. Pour rappel les Opioïdes endogènes sont des molécules qui modulent les

réactions aux stimuli douloureux. L’étude a démontré que l’effet placebo était annulé par

l’administration de la Naloxone démontrant ainsi que l’effet placebo serait un phénomène

agissant par la libération d’opioïdes endogènes entrainant donc un effet antalgique

important. ( référence étude p 10 : mémoire Grégoire Lecacheur : Levine JD, Gordon NC, Field HL The mecanisms of placebo

analgesia. Lancet 1978 2 :654-657.)

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De plus, il a été démontré que cet effet antalgique pouvait être très local via une étude qui

utilisait une crème placebo. Un stimulus douloureux était appliqué sur les mains et les

pieds. La douleur ayant diminuée que dans la main où la crème placebo était appliquée,

et réversible par l’administration de naloxone. La conclusion fut que l’effet placebo

pouvait avoir une composante purement locale liée à la libération d’opioïdes endogènes.

(référence étude p 12 mémoire Grégoire Lecacheur : Benedetti F, Arduino C, AmanzioM Somatotopic activation of opioid

systems by target-directed expectations of analgesia. J Neurosci 1999b, 19:3639 –3648.)

Ceci intéresse particulièrement notre étude clinique qui utilisera une technique locale

pour espérer recevoir un effet antalgique local.

1.3.1.2.2 Mécanisme non opioïdes

Certains auteurs ont démontré que l’effet placebo pouvait agir sur des médiateurs non

opioïdes de la douleur. En effet dans ces études, il n’était pas réversible par la Naloxone

et il y avait une importance particulière au conditionnement, autrement dit, ils utilisaient

un jeu psychologique majoritaire dans ces études. (référence p 13 mémoire Grégoire Leccheur, Colloca L,

Benedetti F Placebos and painkillers: is mind as real asmatter? Nat Rev Neurosci 2005 6:545–552)( Vase L, Robinson

ME, Verne GN, Price DD The contributions ofsuggestion, desire, and expectation to placebo effects in irritable

bowelsyndrome patients. An empirical investigation. Pain 2003 105:17–25.)

1.3.1.3 Facteurs influençant

L’effet placebo a donc un paramètre biologique mais est aussi influencé, conditionné, et

d’ailleurs déclenché par un contexte psychosocial, par un mécanisme psychologique que

sont les attentes et les espérances du patient ainsi que par un conditionnement du praticien.

1.3.1.3.1 Les espérances du patient

Plusieurs études ont démontré que les attentes/espérances du patient serait un facteur

potentialisant l’effet placebo d’un traitement et même qu’elles seraient indispensables.

(Mémoire Grégoire Lecacheur: p 18-22 )

Une autre étude accorde une importance également au choix et donc à la croyance d’une

thérapie qui apporterait une efficacité thérapeutique particulière (Mémoire Grégoire Lecacheurp 22)

Une autre recherche a mis en évidence que la relation patient-praticien permettait

d’améliorer la réponse placebo, celle-ci augmentant les attentes du patient (Mémoire Grégoire

Lecacheur p 20). De cette étude en découle d’ailleurs trois composantes essentielles de l’effet

placebo. En effet l’auteur énonce l’observation, le rituel thérapeutique ainsi que la relation

patient-praticien comme composantes essentiels de l’effet placebo. En rapport avec cette

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relation patient-thérapeute, le discours du praticien a révélé être très important également

pour favoriser une attente du patient et donc un résultat placebo. (Mémoire Grégoire Lecacheur p 22)

1.3.1.3.2 Le conditionnement

Le conditionnement serait la cause des réponses placebo antalgique inexpliquées, celles

n’utilisant pas les voies opioïdes endogènes, c’est-à-dire non réversible à la Naloxone.

Deux types de conditionnements sont utilisés pour parvenir à un effet placebo : La

suggestion et l’effet Pavlovien.

La suggestion, mécanisme psychologique, est l’introduction et l’acceptation d’une idée

dans l’esprit d’une personne. Cette notion a été découverte par Hippolyte Bernheim,

médecin mulhousien en 1910. Le thérapeute suggère au patient que son traitement va le

soulager ou même le guérir.

« Cette théorie repose sur deux notions essentielles : le rétrécissement du champ de la

conscience du sujet, qui rend son esprit imperméable à tout ce qui ne concerne pas la

chose suggestionnée, et la « transformation » par des mécanismes inconnus de l’idée

suggérée en action. Si la suggestion constitut un phénomène psychologique plus facile à

constater qu’à expliquer, il n’en demeure pas moins, malgré la persistance de nombreuses

zones d’ombres, qu’elle demeure, à ce jour, le meilleur modèle explicatif de l’effet

placebo. Loin de s’opposer, suggestion et conditionnement sont tout à fait

complémentaires. D’ailleurs Bykov n’a-t-il pas écrit : « un mot peut être le stimulant

puissant des plus complexes manifestations fonctionnelles ». » Jean Jacques Aulas

Psychiatre et pharmacologue.

Le mécanisme Pavlovien est l’association d’une réponse physiologique déjà programmée

(ex : saliver), habituellement en conséquence d’un stimulus conditionné (ex : nourriture),

à un stimulus non-conditionné (ex : son d’une cloche) qui ne devrais normalement pas

déclencher de réponse. Dans sa célèbre expérience, Pavlov servait la nourriture à son

chien en associant le son d’une cloche à chaque fois. Un jour, il sonna la cloche sans

servir la nourriture, le chien saliva. On appelle ce mécanisme le réflexe conditionné. Ceci

correspond à l’apprentissage par l’obtention d’une récompense.

Bykov, ancien assistant de Pavlov, a étudié l’effet placebo sur l’homme. Il a prouvé que

l’action pharmacologique d’une substance pouvait être modulée. Son expérience a réussi

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à inverser les réactions physiologiques thermiques, par conditionnement. Il a observé une

vasoconstriction cutanée à la chaleur. (L’effet placebo et ses paradoxes, Jean-Jacques Aulas)

1.3.1.3.3 Le praticien

Grégoire Lecacheur conclu dans son mémoire que « la relation patient-praticien est un

facteur de potentialité d’effet placebo. Une communication améliorée, les attitudes du

praticien décrites précédemment [attitude chaleureuse, praticien optimiste qui pose un

diagnostic, qui explique, discute et assure une amélioration] peuvent générer l’effet

placebo. Ces résultats seraient dû à la modification par cette relation des espérances du

patient. Le praticien, principal acteur de la relation patient praticien a donc la capacité de

générer une réponse placebo plus ou moins importante. »

1.3.2 En pratique

Ross et Buckalew, deux psychologues, ont retenu huit facteurs à prendre en compte pour

susciter un effet placebo. Ceux-ci résument les points clefs à respecter pour un protocole

placebo (Les fabuleux pouvoir de l’effet placebo, ROSSELET-CLAPT, p 71) :

- La relation patient-praticien

- Les attentes et besoins du patient

- La suggestion

- La personnalité et l’état psychologique du patient

- La sévérité des symptômes et l’inconfort ressenti

- Les instructions reçues

- Les caractéristiques des préparations données

- L’entourage et le milieu environnant

Selon Plotkin, le thérapeute se doit de décrire la procédure au patient de manière qu’il ne

voit aucun moyen de douter de son efficacité s’il veut obtenir un effet placebo. (Les fabuleux

pouvoir de l’effet placebo, ROSSELET-CLAPT, p. 83 : A psychologicical Approach to Placebo : The role of faith in Therapy and

Treatment )

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1.3.3 Conclusion

L’effet placebo est donc un phénomène reconnu par les scientifiques. Il garde encore bien

des mystères et n’a pas encore livré tous ses secrets mais nous avons globalement une

idée de son action neurophysiologique avec l’utilisation des voies nerveuses du contrôle

de la douleur que sont les voies opioïdes endogènes qui permettent de le crédibiliser dans

sa présence dans de nombreuses études expérimentales et notre attardement sur ce

phénomène qui n’est pas fictif. Il reste cependant une part d’ombre quant à son deuxième

mécanisme non opioïde.

Dans la douleur il est dit que l’effet placebo y est responsable pour 30-35%. Et qu’il varie

de 5 à 65% dans les essais cliniques (cours Christine Brefel-Courbon, Neurologue « Effet placebo : Pharmacologie

et imagerie). Celui-ci n’est donc pas à exclure ni à dénigrer dans le traitement du patient et

de sa douleur.

La compréhension de son mécanisme nous a permis de mettre en place notre protocole.

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1.4 Principe de globalité

1.4.1 Le concept de la globalité en Ostéopathie – Marie Eckert, Ostéopathe

Simple rapport et dépendance de nos structures ? Ou bien un rapport entre notre corps et

notre psychique ? Pour ce mémoire la seconde notion nous intéresse particulièrement.

Marie Eckert nous énonce l’historique du principe de globalité dans son ouvrage. En

passant par les fondateurs de l’Ostéopathie jusqu’à la réflexion actuelle.

1.4.1.1 La globalité pour les anciens

Andrew Taylor Still se basait sur la tripartition de l’homme avec un corps, une âme et un

esprit. Il considérait que toutes les structures du corps sont en interrelation et contribuent

toutes ensemble à l’équilibre de la personne. Il porte aussi une grande importance au

psychique qu’il estimait être comme un produit des cinq sens et donc soumis aux lois de

la physique.

John Martin Littlejohn refusait un questionnement métaphysique, et donc n’implique pas

l’esprit dans la globalité de l’individu. Aucune trace de spiritualité dans ses discours.

William Garner Sutherland avait une vision plus métaphysique. Son œuvre s’intéresse

aux rapports entre l’esprit, la matière et le mouvement. C’est là qu’il trouve la force

unifiante s’exprimant en l’homme comme pour A.T. Still.

Rollin Becker énonce son principe de globalité de la personne : « Nous avons un nom,

celui que nous ont donné nos parents. Nous avons un égo, un esprit et des émotions. Ces

trois évènements (égo, esprit et émotions) sont également des manifestations de la vie

tout comme le mouvement et la mobilité, à des fréquences différentes de la structure

physique et physiologique de notre corps sans nom. Tout trois font partie inhérente de

notre holistique, et ils doivent être inclus dans la totalité de l’être de notre existence. Ego,

esprit et émotion créent des champs de mouvements qui se manifestent avec autant de

variable qu’il n’existe de personne sur terre, chaque variable possédant aptitude et

probabilité de changement ou de variation. Encore une fois, notre corps sans nom répond

à et reflète une relation mutuelle interne et externe naturelle avec les nombreuses variables

de ces champs de l’égo, de l’esprit et des émotions. » R. Beckert, Life in motion : The Osteopathique vision

on Rollin Beckert. (p.73 Concept de globalité en ostéopathie )

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1.4.1.2 La globalité aujourd’hui

Marie Eckert nous énonce par ses recherches le principe de globalité par la prise en

compte de tous les aspects du patient. Elle explique que le psychisme et le corps

s’entremêlent et exercent trop d’influences l’un envers l’autre pour être séparés. Les

travaux du psychiatre Américain George L. Angel envisagent les maux du patient

d’influence croisé avec le psychique, le psychologique et l’environnement. Si l’une est

touchée cela se répercute sur les autres dimensions.

1.4.2 Conclusion

Le principe de globalité a très souvent été énoncé mais de manière non globale. Cette

notion est utilisée pour un traitement qui se voudra clair et global en termes de relation

des différentes structures physiques du corps (articulations, nerfs etc.). Il est évident que

cela est essentiel à un traitement ostéopathique.

Cependant il y a une zone d’ombre parmi ce principe de globalité. Une partie qui n’est

pas tellement citée ni exploitée. Certains ostéopathes l’ont assimilé et l’utilisent chaque

jour. Pour la plupart celle-ci est reniée et critiquée. Il s’agit de la réelle globalité de

l’individu, non pas seulement physique mais psychologique. Durant notre pratique nous

comprenons le lien entre soma et émotions. Cependant ce lien reste tabou. Il faut

l’exploiter. Nos fondateurs de l’Ostéopathie l’avait compris pour la plupart. Même s’ils

faisaient participer une part de spiritualité étant donné l’incapacité d’expliquer cette part

psychologique, ils considéraient l’homme entièrement constitué d’un corps et d’un

psychique.

Ce mémoire s’appuie donc sur ce principe de globalité en prenant en compte l’ensemble

de l’individu.

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2 MATERIEL ET METHODE

2.1 Population et contexte

Pour cette étude expérimentale, 30 patients ont été recrutés.

La problématique de ce mémoire n’étant pas divulguée.

2.1.1 Critères d’inclusion

- Escrimeurs issus du même club (Cercle d’Escrime d’Aulnay-sous-Bois C.E.A.)

- Avoir déjà été manipulé structurellement par un ostéopathe et en avoir été satisfait.

- Une dorsalgie moyenne (T4-T8) d’allure mécanique chronique (plus de 3 mois)

non évolutive sans aucun signe associé.

- Une dysfonction ostéopathique vertébrale thoracique moyenne en rotation.

- Une hyperesthésie sur le dermatome correspondant.

- Femme et hommes âgés de 18 à 30 ans

- Ne possédant aucun critère d’exclusion

2.1.2 Critères d’exclusion

Une anamnèse complète était effectuée avant chaque manipulation dans le but d’éliminer

toute contre-indications à une manipulation structurelle dorsale :

- Toute dorsalgie aiguë qui signerait la possible présence d’une pathologie sous-

jacente à gravité de prise en charge immédiate (dissection aortique, syndrome

coronarien aigu, embolie pulmonaire, péricardite aigu, rupture de l’œsophage…)

et d’urgence moyenne (pleurésie, pneumonie, pneumothorax, pancréatite aigu,

ulcère gastro-duodénal compliqué, appendicite, cholécystite …)

- Toute dorsalgie chronique évolutive qui signerait la possible présence d’une

pathologie sous-jacente : angor stable, épanchement pleural, reflux-gastro-

œsophagien, œsophagite, gastrite, métastase osseuse, zona intercostale, ulcère

gastro-duodénal, MICI, hernie discale …)

- Traumatique : aucun traumatisme direct ayant entrainé une sub-luxation, luxation,

fracture, entorse vertébrale ou costale.

- Inflammatoire : absence de toutes pathologies rhumatismales en poussée

inflammatoire)

- Fragilité osseuse : ostéoporose.

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2.2 Présentation de l’étude

2.2.1 Type d’étude

Il s’agit d’une étude expérimentale randomisée, contrôlée et en aveugle :

- Randomisée : Les patients ont été placés dans les différents groupes de manière

aléatoire.

- Contrôlée : Les deux groupes ont chacun reçu leur propre protocole

d’expérimentation.

- Aveugle : Les patients ne connaissaient pas le sujet exact de l’étude, c’est-à-dire

l’effet placebo investigué. Le testeur de connaissait pas le groupe testé pour garder

une vision et un rôle objective.

2.2.2 Déroulement de l’étude

Une anamnèse, un examen clinique et ostéopathique ont été effectués sur chaque patient

afin de sélectionner une population qui ne présentait aucune contre-indication à nos

manipulations (critères d’exclusion) et qui correspondait à nos critères d’inclusion.

Ils ont ensuite été placés aléatoirement dans deux groupes via une application de sélection

(PickaPerson).

Une première mesure a été prise par Benjamin PEREZ, Ostéopathe ; patient assis, en

positionnant un algomètre3 manuel sur l’épineuse de l’étage dysfonctionnel concerné et

en relevant la mesure de pression à laquelle la douleur du patient apparaissait nommée

M1. Ceci étant la mesure du seuil douloureux de référence pré-expérimentation propre à

chaque patient.

3 Algomètre : Appareil permettant de mesurer le seuil douloureux à la pression en g/cm2.

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Figure 3 Prise de la mesure M1

Protocole expérimental du « groupe Non placebo = N »

L’expérience s’est déroulée directement sur le lieu d’entrainement des escrimeurs (salle

d’escrime Cosec du Gros Saule, Cercle d’Escrime d’Aulnay-sous-Bois C.E.A.))

Ni blouse, ni lieu spécifique à un traitement thérapeutique, ni discours de

conditionnement n’était donc présent. Seul une table ostéopathique était amenée.

M1 a été réalisé et a été nommé N1 pour ce groupe.

Une Dog technique a été réalisée sur chaque patient sur la vertèbre dysfonctionnelle

concernée.

Une nouvelle mesure est relevée immédiatement après la manipulation = N2 = mesure à

l’instant t=0

Une dernière mesure a été relevée dix minutes après la manipulation = N3 = mesure à

l’instant t=10 minutes

Entre N2 et N3 le patient est libre de reprendre du mouvement.

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Protocol expérimentale du « groupe Placebo = P »

L’expérience s’est déroulée dans le cabinet de Eliott Mahier, Ostéopathe D.O. à Paris.

Accueil chaleureux, blouse et espace dédié à la thérapie étaient donc présent.

Un discours étudié et similaire à chaque patient a été instauré afin de poursuivre le

conditionnement par des explications et suggestions. (Voir annexe).

M1 a été réalisé et a été nommé P1 pour ce groupe.

Une Dog technique a été réalisée sur chaque patient, quatre étages en dessous de la

vertèbre dysfonctionnelle concernée afin qu’un bruit articulaire puisse être constaté par

le patient (craquement articulaire audible obligatoirement => critère d’inclusion).

Un re-testing ostéopathique s’est avéré nécessaire à cette étape pour vérifier que la

vertèbre concernée était toujours en dysfonction et ainsi noter la non influence de la

technique structurelle sur l’étage testé.

Une nouvelle mesure est relevée immédiatement après la manipulation = P2 = mesure à

l’instant t=0

Une dernière mesure a été relevé dix minutes après la manipulation = P3 = mesure à

l’instant t=10 minutes

Entre P2 et P3 le patient est libre de reprendre du mouvement.

Figure 4 Cabinet de Eliott Mahier, Ostéopathe D.O.

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2.3 Méthodologie pratique

2.3.1 Test Ostéopathique, thoracique en rotation

• Le patient est assis, hanches et genoux fléchis à 90°, le rachis en position neutre,

les bras croisés de manière opposés sur les épaules.

• Le praticien est debout en fente avant, dos au patient et latéralement.

Sa main interne saisit les coudes superposés du patient ; le creux axillaire sur

l’épaule du patient.

Sa main externe sensitive place son pouce sur la face latéral homo-latéral de

l’épineuse.

Le praticien entraine une rotation du tronc jusqu’à la vertèbre testée.

(De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire : thorax et rachis cervical, Sebastien Cambier et philippe Bihouix,

Elsevier Masson, 2017, Issy-les-moulineaux. ISBN : 978-2-294-75310-7

Figure 5 Test Ostéopathique Thoracique

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2.3.2 Technique « Hvba » : Dog technique, thoracique en rotation

• Le patient est en décubitus et croise ses bras sur la poitrine, les coudes superposés

au même niveau.

• Le praticien est debout en fente céphalique du côté opposé à la postériorité.

L’avant-bras céphalique soutient en berceau la nuque du patient.

Il transfère ses appuis en arrière et amène le tronc du patient vers lui.

La main caudale contacte le processus épineux. Le pouce est dirigé vers la tête du

patient dans l’axe vertébral. Les autres doigts sont fléchis de façon à ce que la

ligne des processus épineux repose entre les éminences thénars et les doigts

repliés. Pour être plus spécifique nous avons fléchi seulement l’index.

Il repose le patient sur la table et appuie son thorax sur les coudes du patient.

Il amène la tension sur la vertèbre en dysfonction en recherchant les petits

paramètres ou leviers minimum permettant de réimbriquer la facette articulaire

concernée.

Il exerce une compression avec son thorax sur les coudes du patient en direction

de sa main caudale jusqu’à la barrière motrice sans perdre les leviers minimums

engagés.

Il effectue un thrust en fin d’expiration vers la table :

En extension de vertèbre si celle-ci est en FRS. En flexion de vertèbre avec une

direction céphalique du thrust si celle-ci est en ERS (cahier d’ostéopathie : techniques

structurelles rachidiennes, A. Chantepie et J.-F. Pérot, Maloine, demander ou et quand, ISBN : 978-2-224-

03108-4)

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Figure 6 Dog technique thoracique

2.4 Matériel

L’outil de mesure utilisé pour cette étude a été un algomètre manuel. Celui-ci a pour

fonction de mesurer le seuil de douleur à la pression. Son embout rond mesure un

centimètre de diamètre et a été placé sur les épineuses de la vertèbre dysfonctionnelle

concernée afin de relever la mesure en g/cm2 lorsque le patient ressent une douleur.

Figure 7 Algomètre manuel, mesure du seuil de la douleur à la pression(g/cm2)

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3 RESULTATS

Nous avons rassemblé 30 patients (11 femmes,19 hommes).

L’âge moyen est de 24 ans.

Rappel de l’appellation de nos groupes :

- Groupe N = Groupe « Non placebo »

- Groupe P = Groupe « Placebo »

Le groupe N comportait 5 femmes, 10 hommes et l’âge moyen était de 24 ans.

Le groupe P comportait, 6 femmes, 9 hommes et l’âge moyen était de 27 ans.

Rappels de l’appellation de nos mesures :

- N1 = 1ère mesure prise avant manipulation pour le groupe « Non placebo = N »

- P1 = 1ère mesure prise avant manipulation pour le groupe « Placebo = P »

- N2 = 2ème mesure prise juste après manipulation (t=0min) pour le groupe « N »

- P2 = 2ème mesure prise juste après manipulation (t=0min) pour le groupe « P »

- N3 = 3ème mesure prise 10 minutes après manipulation (t=10min) pour le groupe

« N »

- P3 = 3ème mesure prise 10 minutes après manipulation (t=10min) pour le groupe

« P »

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3.1 Comparaison entre les mesures N1 et P1

Pour débuter notre étude statistique, nous avons vérifié l’homogénéité de notre population

avant manipulation. Le diagramme en boîte nous montre à partir du calcul de la médiane,

du premier quartile, du troisième quartile ainsi que des valeurs maximales et minimales

le résumé de nos valeurs de base avant tout traitement pour chaque groupe. Nous

constatons l’homogénéité de notre population avant traitement.

Le test t de student non apparié montre que les valeurs N1 et P1 sont statistiquement

semblables (p=0,944).

Le test de Wilcoxon confirme que les valeurs N1 et P1 ne sont pas significativement

différentes, donc statistiquement semblables également (p=0,97).

Figure 8 : Diagramme en boîte à moustache pour les mesures N1 et P1

700625

400450

800850

14501400

1000 975

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

Indicateur statistique N1 Indicateur statistique P1

Diagramme en boîte : mesures N1 et P1

Q1

Min

mediane

Max

Q3

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3.2 Comparaison des résultats dans le groupe « N »

3.2.1 Comparaison entre N1 et N2

La mesure prise juste après la manipulation structurelle (t=0) a montré sans exception une

augmentation du seuil de la douleur à la pression. On a observé une élévation moyenne

de 636 g/cm2 du seuil de douleur.

Le test t de student apparié montre que ces valeurs sont statistiquement très différentes

(p=5,74.10-7 soit p < 0,05)

3.2.2 Comparaison entre N2 et N3

La mesure prise à distance de la technique structurelle (t=10min) a montré globalement

une diminution du seuil de la douleur à la pression. On a observé une diminution moyenne

de 226 g/cm2 du seuil de douleur.

Le test t de student apparié montre que ces valeurs sont statistiquement différentes

(p=0.0064)

3.2.3 Comparaison entre N1 et N3

Nous avons observé une augmentation moyenne du seuil de la douleur à la pression de

410 g/cm2 entre la mesure prise avant la manipulation structurelle et à distance de celle-

ci (t=10min).

Le test t de student apparié montre que ces valeurs sont statistiquement différentes

(p=0.00096)

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36

Figure 9 Gains moyens des seuils de douleur à la pression pour le groupe "N"

636

-226

410

-300

-200

-100

0

100

200

300

400

500

600

700

Gains moyens des seuils de douleur à la pression pour le groupe "N"

Gain moyen entre N1/N2(g/cm2)

Gain moyen entre N2/N3(g/cm2)

Gain moyen entre N1/N3(g/cm2)

830

1467

1240

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

Moyenne N1 (g/cm2) Moyenne N2 (g/cm2) Moyenne N3 (g/cm2)

Evolution moyenne des mesures du seuil de douleur à la pression dans le groupe "N"

Figure 10 Evolution moyenne des mesures du seuil de douleur à la pression dans le groupe "N"

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37

3.3 Comparaison des résultats dans le groupe « P »

3.3.1 Comparaison entre P1 et P2

La mesure prise juste après la manipulation structurelle (t=0) a montré sans exception une

augmentation du seuil de la douleur à la pression. On a observé une élévation moyenne

de 366 g/cm2 du seuil de douleur.

Le test t de student apparié montre que les valeurs sont statistiquement semblables (p

=1.84.10-5 soit p < 0,05)

3.3.2 Comparaison entre P2 et P3

La mesure du seuil de la douleur à la pression prise à distance de la technique structurelle

(t=10min) a montré de grandes variabilités. Pour certains elle s’est élevée, pour d’autres

elle s’est abaissée On a cependant observé une augmentation moyenne de 90 g/cm2 du

seuil de douleur.

Le test t student apparié montre que les valeurs sont statistiquement proches P=0.29

3.3.3 Comparaison entre P1 et P3

Nous avons observé une augmentation moyenne du seuil de la douleur à la pression de

456 g/cm2 entre la mesure prise avant la manipulation structurelle et à distance de celle-

ci (t=10min).

Le test t student apparié montre que les valeurs sont statistiquement proches ( p=2,42.10-

5 soit p < 0,05 )

Page 38: par Léna JOSEPH Effet placebo en Ostéopathie Président de Jury · recevons ; par exemple, pour certaines personnes résistantes à un traitement et revenant de manière chronique

38

Figure 11 Gains moyens des seuils de douleur à la pression pour le groupe "P"

Figure 12 Evolution moyenne des mesures du seuil de douleur à la pression dans le groupe "P"

366

90

456

0

50

100

150

200

250

300

350

400

450

500

Gains moyens des seuils de douleur à la pression pour le groupe "P"

Gain moyen entre P1/P2(g/cm2)

Gain moyen entre P2/P3(g/cm2)

Gain moyen entre P1/P3(g/cm2)

837

1203

1293

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

Moyenne P1 (g/cm2) Moyenne P2 (g/cm2) Moyenne P3 (g/cm2)

Evolution moyenne des mesures du seuil de douleur à la pression dans le groupe "P"

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39

3.4 Comparaison entre les Groupes « N » et « P »

3.4.1 Comparaison entre les résultats N1/N2 et P1/P2

Nous observons un gain moyen du seuil de la douleur plus important pour le groupe « N »

juste après manipulation structurelle, en comparaison avec la mesure prise avant la

manipulation, que pour le groupe « P ». La différence entre les deux mesures n’est

cependant pas extraordinaire, elle correspond à 30g/cm2.

Le test t student non apparié montre que les deux valeurs sont statistiquement différentes

(p=0,0078)

Figure 13 Comparaison des gains moyens du seuil de douleur à la pression entre N1/N2 et P1/P2

3.4.2 Comparaison entre les résultats N2/N3 et P2/P3

Nous observons deux réponses moyennes opposées lors de la prise de mesure à distance

(t=10min). Une forte baisse du seuil de la douleur à la pression pour le groupe « N » et

une légère élévation de ce seuil pour le groupe « P ». La différence entre les deux mesures

est assez élevée et correspond à 316 g/cm2.

Le test t student non apparié montre que ces valeurs sont statistiquement différentes

(p=0,007)

636

366

0

100

200

300

400

500

600

700

Comparaison des gains moyens du seuil de douleur à la pression entre N1/N2 et P1/P2

Gain moyen N1/N2 (g/cm2)

Gain moyen P1/P2 (g/cm2)

Page 40: par Léna JOSEPH Effet placebo en Ostéopathie Président de Jury · recevons ; par exemple, pour certaines personnes résistantes à un traitement et revenant de manière chronique

40

Figure 14 Comparaison des gains moyens du seuil de douleur à la pression entre N2/N3 et P2/P3

3.4.3 Comparaison entre les résultats N1/N3 et P1/P3

Nous observons en moyenne sur toute notre étude, depuis la première mesure avant

manipulation jusqu’à notre troisième mesure à distance de celle-ci (t=10min), une

élévation du seuil de la douleur à la pression pour les deux groupes. Celle-ci est cependant

plus importante pour le groupe « P » qui a gagné en moyenne 46 g/cm2 de plus que pour

le groupe « N ».

Le test t student non apparié montre que ces valeurs sont statistiquement semblables

(p=0,70)

Figure 15 Comparaison des gains moyens du seuil de douleur à la pression entre N1/N3 et P1/P3

-226

90

-250

-200

-150

-100

-50

0

50

100

150

Comparaison des gains moyens du seuil de douleur à la pression entre N2/N3 et P2/P3

Gain moyen N2/N3 (g/cm2)

Gain moyen P2/P3 (g/cm2)

410

456

380

390

400

410

420

430

440

450

460

Comparaison des gains moyens du seuil de douleur à la pression entre N1/N3 et P1/P3

Gain moyen N1/N3 (g/cm2)

Gain moyen P1/P3 (g/cm2)

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41

Nous pouvons résumer l’évolution de nos mesures expérimentales avec le graphique ci-

dessous (Figure 16) et ainsi comparer aisément les groupe « P » et « N ». Les courbes

de tendances permettent de mettre en évidence les moyennes des mesures obtenues aux

trois temps de l’expérience pour chaque groupe.

Figure 16 Evolution du seuil de douleur à la pression des groupes "N" et "P" en g/cm2

830

1467

1240

837

1203

1293

600

700

800

900

1000

1100

1200

1300

1400

1500

1600

M1 Mesure(t=0) Mesure(t=10)

Evolution du seuil de douleur à la pression des groupes "N" et "P" en g/cm2

Groupe N Groupe P

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42

4 ANALYSE ET DISCUSSION

4.1 Choix du sujet

4.1.1 But de l’étude

L’intérêt de ce mémoire était de mesurer l’impact d’un effet placebo en

Ostéopathie pour mesurer son influence sur l’algie de nos patients et donc mettre en

évidence l’importance de la prise en compte du psychique du patient lors d’une

consultation ostéopathique.

4.1.2 Choix du paramètre testé : la douleur

Il était difficile et trop vaste de mesurer l’impact global de l’effet placebo dans

une séance complète d’Ostéopathie. Il aurait fallu prendre en compte de nombreux autres

paramètres, l’efficacité de l’Ostéopathie ne se résumant pas à la disparition de la douleur

du patient mais à plusieurs autres critères. Un gain qualitatif et quantitatif de mobilité

articulaire, une texture musculaire souple, une qualité palpatrice viscéral, un rythme

crânien harmonieux etc. sont recherchés par l’ostéopathe pour évaluer l’efficacité de son

traitement. Le praticien utilise sa palpation pour tester ceux-ci. Ils sont donc opérateur-

dépendants et donc totalement subjectifs. Nous venons d’énoncer la principale difficulté

dans la recherche ostéopathique. Pour plus de précision nous nous sommes donc

concentré sur un seul critère qu’est l’algie et sur une zone restreinte du rachis thoracique

moyen (T4-T8). Celle-ci étant mesurable de manière précise grâce un algomètre de

pression.

4.1.3 Choix du type de techniques étudiées

Il a fallu également restreindre l’étude sur un type de technique particulière. Le

choix s’est arrêté sur les techniques structurelles considérées, entres- autres, comme

antalgique et donc en adéquation avec notre paramètre tester. Il était également amusant

de sélectionner cette branche de l’ostéopathie considéré comme biomécanique pur par

certains ostéopathes qui renient parfois le principe somato-émotionnelle en choisissant de

se concentrer sur ces techniques. Pour finir, ce type de techniques étaient particulièrement

intéressantes à exploiter dans le cadre d’un effet placebo étant donné les idées reçues

d’une séance ostéopathique, souvent résumées par les patients à ce craquement articulaire

Page 43: par Léna JOSEPH Effet placebo en Ostéopathie Président de Jury · recevons ; par exemple, pour certaines personnes résistantes à un traitement et revenant de manière chronique

43

résultant des techniques HvBa. L’étude de Remi LUSSEAU a influencé et conforté notre

choix (présentation de l’étude chap. 1.2 Vision de l’Ostéopathie structurelle en société).

Le nombre important de participants (957) à cette étude traduit un certain engouement

pour la profession et donc une ostéopathie plus présente dans notre société. Ceci ayant

pour conséquence la création d’une opinion directe ou indirecte sur le sujet et donc influe

sur un éventuel effet placebo en ce qui concerne notre métier et plus particulièrement

l’ostéopathie structurelle, étant le thème du questionnaire.

Le nombre non négligeable de participant au questionnaire n’ayant jamais été chez un

ostéopathe montre qu’ils ont un avis sur la question par le simple fait de discours entendu.

Ce qui est bon pour notre étude, l’effet placebo passant par l’intégration d’une idée dans

nos esprits.

Les réponses s’orientent vers des mots/groupe de mots de nature positives en ce qui

concerne la définition et la qualification du craquement articulaire. Nous avons donc un

public globalement ouvert à ces techniques, avec l’idée d’un rééquilibre de la structure

(déblocage, remise en place) et donc un impact bienveillant sur la santé (soulagement).

Ceci était parfait pour notre travail sur un effet placebo, celui-ci impliquant une croyance

au traitement.

Il est satisfaisant de voir que les notions de « bulles de gaz » et « articulation » sont

évoquées, ceci nous conforte dans l’idée que la population a globalement, ne serait-ce que

superficiellement, compris que le bruit obtenu par manipulation structurelle n’a pas de

rapport avec une quelconque lésion de structure mais bien avec un phénomène

d’hyperpression intra-articulaire (la cavitation). Ce qui entraine une meilleure réceptivité

à la technique et potentiellement à un effet placebo, car ce qui se conçoit bien s’intègre

d’autant mieux dans l’esprit. Cette notion nous a aidé à créer le protocole clinique de

notre étude avec un conditionnement basé sur une explication simple des manipulations

structurelles.

Ce sondage nous apprend également que la population considère majoritairement ces

techniques structurelles « impressionnantes ». Ce qui était bon pour notre étude. Celles-

ci marquent les esprits, il se passe quelque chose, ce n’est pas un acte anodin. Un acte

impressionnant peut facilement entrainer la croyance d’un impact d’autant plus fort

contrairement à un simple acte banal. Un effet placebo sera plus facilement abordable,

théoriquement, avec des techniques vécues comme impressionnantes.

Page 44: par Léna JOSEPH Effet placebo en Ostéopathie Président de Jury · recevons ; par exemple, pour certaines personnes résistantes à un traitement et revenant de manière chronique

44

4.1.4 Choix de population

Afin de rétrécir au maximum les biais dans les résultats nous avons rassemblé une

population dont le style de vie était le plus similaire possible. Nous avons ciblé une

population d’escrimeurs issue du même club (Cercle d’Escrime d’Aulnay-sous-Bois

C.E.A.) dont la dorsalgie moyenne est un motif redondant, leurs ceintures scapulaires

étant en permanence sollicitées en rotation (posture), mises en contrainte (parades de

défense) et jouant donc sur la mécanique dorsale moyenne.

4.2 Analyse de l’étude

Pour mettre en évidence l’impact d’un effet placebo en Ostéopathie, sur des techniques

structurelles, nous avons comparé une réelle manipulation Hvba (groupe non placebo) à

une manipulation placebo (groupe placebo).

Une mesure M1 de référence était prise avant manipulation. Une autre juste après

manipulation (N2/P2) pour constater l’effet de la manipulation sur l’algie du patient de

manière immédiate. Puis une à distance (N3/P3) pour avoir une idée de l’évolution dans

le temps. Voici l’analyse de nos résultats.

Nous les avons comparés à l’étude de Marie Duhourcau (Mesure de l’efficacité d’une

technique Hvba thoracique et effet placebo).

4.2.1 Analyse des résultats au sein du groupe « N=Non placebo »

Aucun conditionnement thérapeutique n’était désiré pour ce groupe. Nous avons voulu

une neutralité le plus grand possible pour l’élaboration de la technique. L’expérience s’est

donc déroulée directement sur le lieu d’entrainement des escrimeurs (salle d’escrime

Cosec du Gros Saule). Il n’y avait donc aucun contexte thérapeutique environnant, ni

démarche personnelle volontaire thérapeutique des sportifs qu’aurait entrainé un

déplacement vers un lieux dédié à l’Ostéopathie qui aurait pu entrainer un début de

conditionnement.

Pas de blouse qui majore le statut de « l’Ostéopathe guérisseur ». Aucune explication sur

la démarche thérapeutique ni sur la technique utilisée pour éviter la moindre suggestion.

Nous avons simplement évoqué le besoin de « cobaye » pour une « expérience » et donc

montré aucun intérêt subjectif au patient.

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45

La mesure prise juste après la manipulation structurelle N2 (t=0) a montré sans exception

une augmentation du seuil de la douleur à la pression avec une élévation moyenne de 636

g/cm2 du seuil de douleur. En adéquation avec l’étude de Marie Duhourcau qui avait

également retrouvé un effet antalgique post-manipulation structurelle (élévation moyenne

de 141,2 g/cm2 du seuil de la douleur à la pression). Notre expérimentation confirme

donc son constat post-manipulatoire antalgique d’une manipulation HvBa.

A la mesure prise à distance N3 de la technique structurelle (t=10min) nous avons observé

une diminution moyenne de 226 g/cm2 du seuil de douleur à la pression. Le travail de

Marie Duhourcau retrouvait à cette troisième mesure une augmentation moyenne de

222,8 g/cm2 du seuil de la douleur. Cette différence peut s’expliquer probablement d’une

part par le temps choisi qui diffère à distance de la manipulation entre nos deux études

(t=5min pour l’étude de Marie Duhourcau et t=10min pour la notre). Il semblerait donc

que la durée de 10 minutes choisie pour mesurer l’efficacité à distance soit plus judicieuse

étant donné la différence de mesure importante entre les deux études (mesures totalement

opposées). De plus, contrairement à l’étude de Marie Duhourcau, nous n’avons pas laissé

le patient assis entre N2 et N3. Nous avons permis au patient de reprendre du mouvement

(marche) pour simuler la reprise de la vie courante du patient suite à une manipulation

ostéopathique. Il semblerait donc qu’à distance, les techniques structurelles tendent à

perdre un peu de leur effet antalgique.

Globalement, entre la mesure prise avant la manipulation HvBa et à distance de celle-ci,

nous avons une augmentation du seuil de la douleur à la pression en moyenne de 410

g/cm2. Marie Duhourcau avait remarqué un gain de 320g/cm2.

Nous avons obtenu une P-value < 0,05 pour chaque mesure, ce qui signifie qu’elles

étaient statistiquement différentes les unes des autres.

Donc avons donc notre base de comparaison pour investiguer notre second groupe

« P=Placebo ».

Page 46: par Léna JOSEPH Effet placebo en Ostéopathie Président de Jury · recevons ; par exemple, pour certaines personnes résistantes à un traitement et revenant de manière chronique

46

4.2.2 Analyse des résultats au sein du groupe « P=Placebo »

4.2.2.1 Explications du protocole placebo

Le protocole du groupe « P » a été créé à partir de nos recherches théoriques sur l’effet

placebo pour favoriser au maximum son impact à notre étude (voir chap. 1.3.).

Pour suivre une certaine rigueur dans notre protocole et pour potentialiser au maximum

l’effet placebo souhaité sur la douleur du patient, nous avons suivi les huit points/facteurs

à prendre en compte dans un protocole placebo selon les deux psychologues Ross et

Buckalew (énoncés dans le chap. 1.3. L’effet Placebo, partie 1.3.2 En pratique) :

Le « milieu environnant » (facteurs n°8) a été pensé pour exploiter l’effet placebo.

L’expérience s’est donc déroulée dans le cabinet de Eliott Mahier, Ostéopathe D.O. afin

que le cadre s’y prête et que l’étude soit perçue par le patient comme une démarche

personnelle volontaire par son déplacement dans un lieu dédié aux soins ostéopathique.

« Les attentes et besoins du patients » (facteur n°2) ont été pris en compte

notamment par l’un de nos critères d’inclusion qui était « Avoir déjà été manipulé

structurellement par un ostéopathe et en avoir été satisfait ». D’une part, le fait que le

patient soit satisfait de son/ses expériences ostéopathiques passées vont faire augmenter

ses attentes et sa croyance envers l’ostéopathie (chap. 4.2.2.1.1 Les espérances du

patient). Cela signifie qu’il a pris connaissance de l’effet antalgique de ces techniques.

D’autres part, nous pouvons supposer que le fait d’avoir déjà expérimenté ces techniques

va entrainer un mécanisme d’apprentissage du patient qui se réfère au reflexe de Pavlov

(voir chap. 1.3 L’effet placebo). L’étude de Remy Lusseau (étudié chap. 1.2 Vision de

l’ostéopathie structurelle en société), nous montre l’impact du craquement articulaire

chez les patients.

J’ai donc émis l’hypothèse que l’effet Pavlovien était reproductible dans notre étude de

cette manière : Utiliser un élément sensoriel connu (craquement articulaire audible),

considéré comme le stimulus non conditionné, c’est-à-dire qui ne devrait normalement

pas déclencher de réponse pour espérer aboutir à un effet antalgique sans manipulation

structurelle sur l’étage concerné.

Cette hypothèse a été construite en suivant le schéma de Pavlov et est synthétisé dans le

tableau Figure 17.

Page 47: par Léna JOSEPH Effet placebo en Ostéopathie Président de Jury · recevons ; par exemple, pour certaines personnes résistantes à un traitement et revenant de manière chronique

47

« La sévérité des symptômes et l’inconforts ressentis » (facteur n°5) a été pris en

compte par notre critère d’inclusion « Une dorsalgie moyenne (T4-T8) d’allure

mécanique chronique (plus de 3 mois) … ». Une douleur chronique ne fera qu’augmenter

davantage les attentes du patient et nous rapporte à notre citation d’introduction p .7

« …toute affliction physique longtemps maintenue tend à entrainer une souffrance

psychique et inversement, chaque déséquilibre psychologique marqué (ou prolongé) ne

manque pas d’amener son cortège de manifestations organiques ou systémiques… »

« La relation patient-praticien » (facteur n°1) a été réfléchie également en suivant

les observations de Grégoire Lecacheur (voir chap.1.3.1). J’ai donc essayé de rassembler

les différents critères lors de ma prise en charge (attitude chaleureuse et optimiste, qui

pose un diagnostic, qui explique, discute et assure une amélioration).

Le principe de « suggestion » (facteur n°3) a été mis en place. L’idée que la

manipulation structurelle à un effet antalgique et soulage donc la douleur a été répétée

subtilement plusieurs fois avant la manipulation afin que le patient intègre cela.

Les « instructions reçues » (facteur n°6) ont été importantes pour mettre le

patient en confiance. Il a été précisé que la technique serait non douloureuse, rapide,

efficace et qu’un bruit articulaire serait entendu.

Les « caractéristiques de la préparation donnée » (facteur n°7) correspondent au

fait que notre manipulation a été pensée pour être la plus spécifique (étagée) possible

avec un craquement articulaire audible. Ces deux paramètres étant indispensables à

notre étude.

Enfin, « la personnalité et l’état psychologique du patient » a été le seul point

laissé de côté par sa complexité subjective évidente.

Stimulus non

conditionné

Stimulus conditionné Réponse physiologique

déjà programmée

Expérience Pavlov Cloche Nourriture Salivation

Notre expérience Bruit articulaire Manipulation HvBa

sur étage concerné

Effet antalgique

Figure 17 Notre hypothèse Pavlovienne

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48

4.2.3 Résultats de notre expérimentation placebo

La mesure prise juste après la manipulation structurelle (t=0) a montré sans exception une

augmentation du seuil de la douleur à la pression. Ce qui ai d’une grande satisfaction,

notre protocole placebo a donc marché. Celle-ci est d’ailleurs confirmé par la P-value <

0,05 qui nous indique que les valeurs avant et après manipulation sont statistiquement

différentes.

En ce qui concerne à mesure du seuil de la douleur à la pression prise à distance de la

technique structurelle (t=10min), nous avons observé une grande variabilité selon les

sujets. Cependant nous avons été surpris de constater une légère augmentation, qui n’est

cependant pas statistiquement parlante.

Enfin, entre les mesures pré-manipulative et celles à distance de la manipulation

(t=10min) nous avons encore été une fois surpris de constater que l’évolution du seuil de

la douleur à la pression dans le groupe placebo avait été plus importante que pour le

groupe non placebo. Autant en ce qui concerne les gains entre chaque mesure que dans

les valeurs brutes, étant donné que nous partions d’une population homogène, c’est à dire

avec des valeurs pré-manipulative similaires. Cette dernière constatation n’est pas

statistiquement parlante. C’est-à-dire que la P-value n’est pas significative, les mesures

étant donc trop similaires. Ce qui représente une réelle satisfaction pour notre étude car

cela signifie que notre protocole placebo a réussi à rivaliser avec le protocole non placebo

en obtenant des valeurs finales très proches sans prendre statistiquement le dessus sur nos

réelles techniques ostéopathiques.

Notre but n’étant pas de décrédibiliser les techniques structurelles, nous avons réussi dans

la même étude à montrer la réalité du pouvoir antalgique des techniques Hvba, tout en

crédibilisant notre aspect placebo qui a une réelle place en ostéopathie.

Page 49: par Léna JOSEPH Effet placebo en Ostéopathie Président de Jury · recevons ; par exemple, pour certaines personnes résistantes à un traitement et revenant de manière chronique

49

4.3 Ouverture

Il est gratifiant d’aboutir un travail expérimental qui valide notre hypothèse de départ.

Nous avons mis en avant l’importance de la psychologie dans le cadre ostéopathique. Il

serait intéressant de poursuivre ce travail à plus grande échelle.

Pour mettre en avant l’effet placebo, nous avons comparé un protocole placebo seul à

une réelle manipulation. Maintenant que nous constatons la place qu’il prend, il serait

judicieux désormais de prendre ce qui nous intéresse dans l’effet placebo, à savoir son

conditionnement, et de le combiner à une réelle manipulation dans un même protocole,

ce qui correspondrais à la réalité clinique, et de le comparer à un protocole sans

conditionnement. Nous constaterions ainsi si oui ou non de manière concrète, la prise en

compte psychologique du patient à un impact sur notre prise du patient et de sa douleur.

Page 50: par Léna JOSEPH Effet placebo en Ostéopathie Président de Jury · recevons ; par exemple, pour certaines personnes résistantes à un traitement et revenant de manière chronique

50

5 CONCLUSION

L’intérêt de ce mémoire était de mesurer l’impact d’un effet placebo en ostéopathie pour

affirmer ou non son implication sur la douleur du patient et ainsi mettre en évidence

l’importance de la prise en compte du psychique du patient dans notre profession.

Nos recherches sur la mise en pratique d’un effet placebo clinique ont permis

l’élaboration d’un protocole placebo qui a engendré une réelle réponse des patients sur

leur douleur.

Notre travail en ostéopathie, en partie, sur la douleur du patient, nous oblige à envisager

le patient comme un tout. La douleur étant un phénomène totalement subjectif et en lien

avec la psychologie de la personne.

Nous pouvons affirmer d’après notre étude expérimentale que la globalité du patient,

corps et esprit, est à prendre en compte dans notre métier pour des résultats thérapeutiques

optimum.

Page 51: par Léna JOSEPH Effet placebo en Ostéopathie Président de Jury · recevons ; par exemple, pour certaines personnes résistantes à un traitement et revenant de manière chronique

51

6 AUTOCRITIQUE

Tout d’abord, notre étude clinique aurait été davantage crédible avec une

population plus importante. En effet, deux groupes de quinze personnes représente un

échantillon faible pour une étude clinique scientifique. Nous avons voulu réduire au

maximum les biais de sélections afin de partir sur une population la plus homogène

possible dans but d’obtenir des résultats exploitables. Notre sélection a donc mis en

priorité la qualité de l’échantillon à la quantité. Les deux pouvant être conjointes, nous

n’avons pas réussi à combiner les deux.

Notre protocole clinique est réfléchi et se base sur nos recherches concernant le

sujet. Cependant nous aurions pu améliorer la recherche, la rendre plus précise. Il était

prévu de mettre en place trois groupes. Un groupe réellement manipulé sur l’étage

concerné, qui correspond à notre groupe « N = non placebo ». Le groupe placebo « P =

placebo » devait être subdivisé : Le premier groupe avec un protocole placebo associé à

une manipulation 4 étage en dessous de l’étage concerné ( = notre groupe P ) ET un

groupe avec un protocole placebo MAIS non manipulé (une technique « sham »). Nous

aurions pu ainsi savoir si l’augmentation du seuil de douleur dans le groupe « P =

placebo » était dû au craquement articulaire audible via une manipulation même non

étagée, ou bien si le conditionnement seul, sans manipulation, et donc sans bruit

articulaire pouvait permettre une réponse positive du patient.

Nous avons cependant décidé avec mon maître de mémoire de ne pas subdiviser le

groupe « P ». Ceci nous prive de précisions supplémentaires dans nos résultats. Ce

groupe aurait réellement permis de pousser l’effet placebo au maximum.

De plus, le choix d’intégrer à notre groupe « P = placebo » une réelle manipulation

peut surprendre. Il est facile de déduire qu’un protocole voulant utiliser un effet placebo

doit se soumettre au fait de « ne rien faire », anéantissant ainsi notre protocole placebo

mis en place. Nous avons cependant considéré que nos recherches sur l’obtention d’un

effet placebo énoncé dans la partie 1.3. L’effet placebo prouve bien que ce n’est pas

simplement « rien faire » et que ce protocole est finalement beaucoup plus complexe à

mettre en place qu’un protocole standard qui effectue le geste thérapeutique indiqué. Nous

avons donc joué sur plusieurs facteurs expliqués partie 4.2.2.1 Explication du protocole

placebo et ne nous sommes pas privés de manipuler une zone qui n’ai pas destiné à

améliorer la symptomatologie du patient et qui ne représente donc pas LE geste

thérapeutique indiqué. Et si nous reprenons la définition de l’effet placebo de Arthur K.

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52

Shapiro, Psychiatre, énoncée partie 1.3. L’effet placebo : « toute procédure

thérapeutique qui a un effet sur le patient, ses symptômes, syndromes et sa maladie,

mais qui n’a objectivement aucune activité spécifique sur sa maladie ».

En découle de cette observation la question de la réelle non action de cette

manipulation sur la symptomatologie de notre patient. Nous pourrions nous interroger sur

cette manipulation quatre étages en dessous de la dysfonction douloureuse retrouvée et

testée.

N’a-t-elle vraiment aucun impact ? L’organisation métamérique décrite à ce jour,

notamment nociceptive (contrôle segmentaire, gate contrôle), proprioceptive

(sensibilisation segmentaire) ainsi qu’opioïdergique (contrôle supra-segmentaire,

inhibition descendante) de notre rachis est-elle réellement précise et fiable ?

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53

7 ANNEXES

Discours du praticien utilisé lors du protocole pour le groupe « P=placebo »

Le discours du praticien devait comprendre :

- Rappel sur le motif du patient et de sa douleur : espérance du patient

- Rappel d’une expérience passée chez l’ostéopathe satisfaisante. Celle-ci

comprenant une manipulation structurelle : attente du patient, choix de cette

thérapie donc croyance.

- Pose du diagnostic : Présence d’une dysfonction ostéopathique thoraciques.

- Explications sur la technique : La technique structurelle va mobiliser une

vertèbre par rapport à une autre et entrainer un craquement articulaire.

- Suggestion : La manipulation structurelle à un effet antalgique et va donc

soulager la douleur.

- Instructions : On donne sa confiance et on se laisse faire. La technique sera non

douloureuse, rapide et efficace.

Schéma récapitulatif des différents contrôles du message nociceptif

(Cours : Douleur : Bases anatomiques, physiologiques et psychologie)

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8 TABLES DES ILLUSTRATIONS

Figure 1 : Chemin de la nociception .............................................................................. 11

Figure 2 Théorie du gate contrôle proposé par Melzack et Wall.. ................................. 12

Figure 3 Prise de la mesure M1 ...................................................................................... 28

Figure 4 Cabinet de Eliott Mahier, Ostéopathe D.O. ..................................................... 29

Figure 5 Test Ostéopathique Thoracique ....................................................................... 30

Figure 6 Dog technique thoracique ................................................................................ 32

Figure 7 Algomètre manuel, mesure du seuil de la douleur à la pression(g/cm2) ......... 32

Figure 8 : Diagramme en boîte à moustache pour les mesures N1 et P1 ....................... 34

Figure 9 Gains moyens des seuils de douleur à la pression pour le groupe "N" ............ 36

Figure 10 Evolution moyenne des mesures du seuil de douleur à la pression dans le

groupe "N" ...................................................................................................................... 36

Figure 11 Gains moyens des seuils de douleur à la pression pour le groupe "P" .......... 38

Figure 12 Evolution moyenne des mesures du seuil de douleur à la pression dans le

groupe "P" ....................................................................................................................... 38

Figure 13 Comparaison des gains moyens du seuil de douleur à la pression entre N1/N2

et P1/P2 ........................................................................................................................... 39

Figure 14 Comparaison des gains moyens du seuil de douleur à la pression entre N2/N3

et P2/P3 ........................................................................................................................... 40

Figure 15 Comparaison des gains moyens du seuil de douleur à la pression entre N1/N3

et P1/P3 ........................................................................................................................... 40

Figure 16 Evolution du seuil de douleur à la pression des groupes "N" et "P" en g/cm2

......................................................................................................................................... 41

Figure 17 Notre hypothèse Pavlovienne ........................................................................ 47

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9 BIBLIOGRAPHIE

Livres

• Qu’est ce qui guérit ? L’effet placebo… Boris Cyrulnik and co. 2016. Savigny-

sur-Orge. ISBN : 979-10-90398-62-7

• Les fabuleux pouvoirs de l’effet placebo, Mireille Rosselet-capt , 2012, edition

Jouvence, France, ISBN : 978-2-88353-965-5

o . P 71 : Ross, S. & Buckalew, L.W., « Placebo Agentry : Assessment of

Drug and Placebo Effect » in L. White, B. Tursky & G. Schwartz ( Eds.),

op.cit.,1985.Citation p.69 et 72, traduction Rosselet-Capt

o . P 83 : Plotkin, W.B., « A psychologicical Approach to Placebo : The

role of faith in Therapy and Treatment », in White, B. Tursky & G.

Schwartz (eds), op. cit., 1985. Citation p. 242 et 249. Traduction Rosselet-

Capt

• Ostéopathie structurelle, Lésion structurée, Concepts structurants, Jean-François

Terramorsi, 2013, Edition Eolienne, France (ISBN : 978-2-911991-72-1) et

Edition Gépro, Suisse ( ISBN : 978-2-9700898-0-3) )

• Voyage ostéopathique au cœur des émotions, la chair de l’esprit, Bruno Conjeaud,

2015, Edition sully, France, ISBN : 978-2-35432-138-3

• Le concept de la globalité en Ostéopathie, Marie Eckert, Ostéopathe ; 2012,

Edition De Boeck Université, Belgique, ISBN : 978-2-8041-7159-9

• Médecine ostéopathique et traitement des algies du rachis dorsal, François

Ricard, Ostéopathe ; 2011, Elsevier Masson SAS, Issy-les-Moulineaux cedex,

France. ISBN : 978-2-8101-0097-2

• Cahier d’ostéopathie : techniques structurelles rachidiennes, A. Chantepie et J.-

F. Pérot, Maloine, 2009, France, ISBN : 978-2-224-03108-4)

• De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire : thorax et rachis

cervical, Sebastien Cambier et philippe Bihouix, Elsevier Masson, 2017, Issy-les-

moulineaux. ISBN : 978-2-294-75310-7

• Bases physiologiques de l’ostéopathie. I. Korr, Ph. D., Edition Frison-Roche,

1976, France, ISBN : 978-2-87671-145-1

Travaux de recherches cliniques :

• « Mesure de l’efficacité d’une technique Hvba thoracique et effet placebo »,

Marie Duhourcau , Institut Dauphine d’Ostéopathie, 2014

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• «Revue de littérature : l’effet placebo, un outil thérapeutique analgésique »,

Lecacheur Grégoire (né le 1984), Institut Privé d’Enseignement Ostéopathique

• « Le représentation sociale du craquement articulaire obtenu dans une

manipulation ostéopathique », Lusseau rémi, Institut de Formation Supérieur en

Ostéopathie de Rennes, 2014

• « The effect of spinal manipulation on deep experimental muscle pain in healthy

volunters ». O’Neill S, Odegaard-Olsen O, Sovde B. Chiropr Man Therap. 2015

• « Effect of spinal manipulation on sensorimotor function in low back pain patients

– a randomised controlled trial ». Goertz CM, XIA T, Long CR, Vining RD,

Pohlman K, DeVocht JW, Gudavalli M, Owens EF, Meeker WC, Wilder DG.

2015

• « Short-term effect of spinal manipulation on pain perception, spinal mobility,

and full height recovery in male subject with degenerative disk disease : a

randomized controlled trial ». 2014. Vieira Pellenz F, Olivia-Pascual-Vaca A,

Rodriguez-Blanco C, Heredia-Rizo AM, Ricard F, Almazan-Campos G

• “Spinal hight-velocity low amplitude manipulation in acute nonspecific low back

pain : a double blinded randomized controlled trial in comparison with diclofenac

ad placebo”. Von Heymann WJ, Schloemer P, Timm J, Muehlbauer B.

• « L’effet de la manipulation vertébrale sur la douleur provoquée

expérimentalement». 2014. Thèse de doctorat. Mario milan.

Articles :

• L’effet placebo et ses paradoxes, Jean-Jacques Aulas, psychiatre et

psychopharmacologue, « Sciences & pseudo-sciences » n° 252, mai 2002.

• The powerful placebo, Henry K. Beecher, anesthésiste, J.A.M.A., décembre 24

1955

• Nociceptive reflexes and the somatic dysfunction : A model, Richard L. Van

Burkirk, JAOA, vol 90, N°9 septembre1990

• Pain mechanisms : A new theory. Ronald Melzack ; Patrick D. Wall. Sciences,

1965, vol. 150 ; N° 3699, 971-979, Nov. 19, 1965.

• Les bases neurales de la douleur, Bernard Calvino, Psychol NeuroPsychiatr Vieil,

Mars 2006 ; vol.4, n°1 : 7-20, figure 2 Théorie du gate contrôle proposé par

Melzack et Wall

• Bases physiologiques de l’ostéopathie, I. Korr., JAAO, 1075

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Sites

• AACOM American Association of Colleges of Osteopathic Medicine, Glossary of

Osteopathic Terminology, revised November 2011.

(https://www.aacom.org/docs/defaultsource/insideome/got2011ed.pdf?sfvrsn=2)

• CFPCO Centre de Formation Professionnelle Continue en Ostéopathie et

thérapies manuelles, Laurent Fabre, Ostéopathe, Article : Neurophysiologie au

cabinet, nociception, sensibilisation, douleur :

(http://blog.cfpco.fr/index.php/2017/03/19/neurophysiologie-au-cabinet-

chapitre-22-nociception-sensibilisation-douleur/)

• Récap’IDE : physiologie de la douleur : http://recap-ide.blogspot.fr/2014/11/la-

douleur-physiologie.html) : Figure 1 Chemin de la nociception

• Faculté de médecine de Toulouse, cours : Douleur : Bases anatomiques,

psysiologiques et psychologie, Dr Jean-Christophe Sol, Patrick Chaynes et Yves

Lazorthes ; Neurochirurgiens. (http://www.medecine.ups-

tlse.fr/DCEM2/module6/arielle/chapitre_02.pdf)

• Retrain pain foundation, Elan Schneider (directeur du « chronic pain treatment

program at H&D Physical Therapy »), Rob DiLillo, and Greg Hullstrung.

(https://www.retrainpain.org/french4926)

• Cours PDF Jean-François Riou, enseignant/chercheurs : Physiologie de la

douleur

(http://jeanfrancois.riou.free.fr/Site_fichiers/Physiologie%20de%20la%20Doule

ur.pdf)

• Cours Christine Brefel-Courbon, Neurologue « Effet placebo : Pharmacologie et

imagerie)(http://www.chu-toulouse.fr/IMG/pdf/placebo_clud_lourdes_cbc.pdf ).

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Table des matières 1 CONNAISSANCES THEORIQUES ............................................................................................. 9

1.1 L’Ostéopathie structurelle et antalgie .......................................................................... 9

1.1.1 L’Ostéopathie structurelle dites « HvBa » : Haute vélocité, Basse amplitude ...... 9

1.1.2 La Dysfonction Vertébrale Somatique, dite « DSV » ............................................. 9

1.1.3 La nociception ..................................................................................................... 10

1.1.3.1 Chemin de la nociception................................................................................ 10

1.1.3.2 La modulation endogène inhibitrice ............................................................... 11

1.1.4 La douleur ........................................................................................................... 13

1.1.5 Ostéopathie structurelle vertébrale, nociception et douleur ............................. 13

1.1.5.1 Littérature clinique .......................................................................................... 14

1.2 Vision de l’Ostéopathie structurelle en société .......................................................... 16

1.2.1 Etude du mémoire de LUSSEAU Rémi : « La représentation sociale du

craquement articulaire obtenu dans une manipulation ostéopathique » ......................... 16

1.2.1.1 Présentation de la recherche .......................................................................... 16

1.2.1.2 Résultats .......................................................................................................... 17

1.2.1.3 Conclusion ....................................................................................................... 17

1.3 L’Effet Placebo ............................................................................................................ 18

1.3.1 Etude du mémoire de Grégoire Lecacheur : « Revue de Littérature : l’effet

placebo, un outil thérapeutique analgésique » .................................................................. 18

1.3.1.1 Définitions ....................................................................................................... 18

1.3.1.2 Mécanismes .................................................................................................... 19

1.3.1.2.1 Rôle des opioïdes endogènes ................................................................... 19

1.3.1.2.2 Mécanisme non opioïdes .......................................................................... 20

1.3.1.3 Facteurs influençant ....................................................................................... 20

1.3.1.3.1 Les espérances du patient ........................................................................ 20

1.3.1.3.2 Le conditionnement .................................................................................. 21

1.3.1.3.3 Le praticien................................................................................................ 22

1.3.2 En pratique .......................................................................................................... 22

1.3.3 Conclusion ........................................................................................................... 23

1.4 Principe de globalité ................................................................................................... 24

1.4.1 Le concept de la globalité en Ostéopathie – Marie Eckert, Ostéopathe ............ 24

1.4.1.1 La globalité pour les anciens ........................................................................... 24

1.4.1.2 La globalité aujourd’hui .................................................................................. 25

1.4.2 Conclusion ........................................................................................................... 25

2 MATERIEL ET METHODE ...................................................................................................... 26

2.1 Population et contexte ............................................................................................... 26

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2.1.1 Critères d’inclusion ............................................................................................. 26

2.1.2 Critères d’exclusion ............................................................................................. 26

2.2 Présentation de l’étude .............................................................................................. 27

2.2.1 Type d’étude ....................................................................................................... 27

2.2.2 Déroulement de l’étude ...................................................................................... 27

2.3 Méthodologie pratique ............................................................................................... 30

2.3.1 Tests Ostéopathiques, thoraciques en rotations ................................................ 30

2.3.2 Technique « Hvba » : Dog technique, thoraciques en Rotations ........................ 31

2.4 Matériel ....................................................................................................................... 32

3 RESULTATS .......................................................................................................................... 33

3.1 Comparaison entre les mesures N1 et P1 ................................................................... 34

3.2 Comparaison des résultats dans le groupe « N » ....................................................... 35

3.2.1 Comparaison entre N1 et N2 .............................................................................. 35

3.2.2 Comparaison entre N2 et N3 .............................................................................. 35

3.2.3 Comparaison entre N1 et N3 .............................................................................. 35

3.3 Comparaison des résultats dans le groupe « P » ........................................................ 37

3.3.1 Comparaison entre P1 et P2 ............................................................................... 37

3.3.2 Comparaison entre P2 et P3 ............................................................................... 37

3.3.3 Comparaison entre P1 et P3 ............................................................................... 37

3.4 Comparaison entre les Groupes « N » et « P » ........................................................... 39

3.4.1 Comparaison entre les résultats N1/N2 et P1/P2 ............................................... 39

3.4.2 Comparaison entre les résultats N2/N3 et P2/P3 ............................................... 39

3.4.3 Comparaison entre les résultats N1/N3 et P1/P3 ............................................... 40

4 ANALYSE ET DISCUSSION .................................................................................................... 42

4.1 Choix du sujet .............................................................................................................. 42

4.1.1 But de l’étude ...................................................................................................... 42

4.1.2 Choix du paramètre testé : la douleur ................................................................ 42

4.1.3 Choix du type de techniques étudiées ................................................................ 42

4.1.4 Choix de population ............................................................................................ 44

4.2 Analyse de l’étude ....................................................................................................... 44

4.2.1 Analyse des résultats au sein du groupe « N=Non placebo » ............................. 44

4.2.2 Analyse des résultats au sein du groupe « P=Placebo » ..................................... 46

4.2.2.1 Explications du protocole placebo .................................................................. 46

4.2.3 Résultats de notre expérimentation placebo ..................................................... 48

4.3 Ouverture .................................................................................................................... 49

5 CONCLUSION ....................................................................................................................... 50

6 AUTOCRITIQUE .................................................................................................................... 51

Page 60: par Léna JOSEPH Effet placebo en Ostéopathie Président de Jury · recevons ; par exemple, pour certaines personnes résistantes à un traitement et revenant de manière chronique

60 7 ANNEXES ............................................................................................................................. 53

8 TABLES DES ILLUSTRATIONS ............................................................................................... 54

9 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 55

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61 Résumé

Larousse 2017 :

« Ostéopathie, nom féminin : Méthode thérapeutique manuelle utilisant des manipulations vertébrales ou

musculaires »

L’ostéopathie se voit attribuer une définition populaire qui n’est pas à la hauteur de sa complexité. Ses trois

piliers lui permettent de considérer une personne dans son ensemble et non pas seulement sur des

articulations et du muscle. Sa place dans la société est encore mal connue, erronée, simplifiée, trop souvent

réduite à la « remise en place des articulations ». Cette expression est tout d’abord maladroitement tournée

et correspond seulement à une partie de l’Ostéopathie : les techniques structurelles dites « HvBa = Haute

vélocité, Basse amplitude ».

Ce mémoire a pour but de démontrer que l’Ostéopathie ne se résume pas à considérer l’homme comme une

machine biomécanique constituée seulement d’un corps mais qu’il y a une réelle prise en charge de la

personne dans sa globalité par le biais d’un conditionnement ; autrement dit, l’aspect placebo que peut

engendrer le thérapeute lors d’une séance et donc la reconnaissance du psychisme du patient.

Le challenge est de démontrer l’existence de l’effet placebo en Ostéopathie avec uniquement l’application

de techniques structurelles qui sont prétendues cartésiennes et biomécaniques purs, en adéquation avec

l’idée reçu de l’Ostéopathie ; afin d’espérer faire tomber les barrières qui restreignent la définition

commune de l’ostéopathie.

Se pourrait-il donc qu’il y ait une autre dimension de l’Ostéopathie en général, et notamment en ostéopathie

structurelle qui ne fait que « remettre des articulations en place » ? Se pourrait-il que nous nous heurtions

à une complexité qui dépasse le cadre du biomécanique pur ? Et si nous poussions l’effet placebo en

Ostéopathie ?

Mots clefs : Ostéopathie, effet placebo, techniques structurelles, douleur, antalgie, algomètre, globalité

Abstract

Larousse 2O17 :

" Osteopathy, feminine name: manual therapeutic Method using vertebral or muscular manipulations»

The osteopathy is assigned to a popular definition which is not up to its complexity. Its three pillars allow

to consider a person as a whole and not only joints and muscles. Its place in the society is still not well

known, erroneous, simplified and too often limited in «put back in place joints". Firstly this expression is

awkwardly worded and corresponds only to a part of the Osteopathy: the structural techniques named

"HvLa (High velocity, Low amplitude) ".

This report aims at demonstrating that Osteopathy could not be reduce to consider human being as a

biomechanical machine only constituted of a body but that there is a real care of the person in its globality

through a conditioning; in other words, the placebo aspect that the therapist can produce during a session

and thus the recognition of the patient’s psyche.

The challenge is to demonstrate the existence of the placebo in osteopathy only with the application of

structural techniques so-called pure Cartesian and biomechanical, in adequacy with the common belief of

the Osteopathy, to hope breaking down the barriers which restrict the common definition of the osteopathy.

Would it be possible that there is another dimension of the Osteopathy in general and particularly in

structural osteopathy which only “puts back in place joints”? Would it be possible that we come up against

a complexity which exceeds the frame of pure biomechanics? And if we pushed forward the placebo effect

in Osteopathy?

Keywords: osteopathy, placebo effect, structural techniques, pain, analgesic, algometre, globality,